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Pourquoi l’arrêt Nicolo du 20 octobre 1989

est-il si important ?
par Partiels-droit.com | Déc 17, 2020 | Cours de droit en ligne | 0 commentaires

SOMMAIRE [Masquer]
 1 Section préliminaire : Clarification conceptuelle pour commenter l’arrêt Nicolo
o 1.1 Les points de divergence entre un contrôle de constitutionnalité et le contrôle de
conventionnalité
o 1.2 Les points de convergence entre un contrôle de constitutionnalité et le contrôle de
conventionnalité
 2 Quels sont les faits et la procédure de l’arrêt Nicolo ?
 3 Quelles sont les prétentions des parties dans l’arrêt Nicolo ?
 4 Quel est le problème de droit de l’arrêt Nicolo ?
 5 Quelle est la solution de l’arrêt Nicolo ?
 6 Arrêt Nicolo : La portée de l’arrêt Nicolo
o 6.1 L’arrêt Nicolo a permis de battre en brèche la théorie de la loi-écran qui était jusqu’alors
appliquée par le Conseil d’État
o 6.2 L’arrêt Nicolo a permis d’instaurer la supériorité du droit international sur le droit interne
o 6.3 L’arrêt Nicolo a permis de construire un lien entre le droit interne français et le droit
communautaire
L’arrêt Nicolo rendu en date du 20/10/1989 p ar le Conseil d’État est un

arrêt majeur en droit public. En effet, par cet arrêt Nicolo la juridiction

suprême de l’ordre administratif français a rehaussé la stature du droit

international par rapport au droit national.

Ce qu’il faut savoir c’est que pendant longtemps, la haute juridiction n’a

pas voulu s’aligner sur la position de la Cour de cassation. Pour rappel, la

Cour de cassation a été la première à saisir l’opportunité juridique que lui

a laissée le Conseil constitutionnel, en se déclarant compéte nte pour

connaître des questions de conformité entre les normes juridiques internes

et internationales.

En rendant cette décision éclatante, le Conseil d’État a reconnu à travers

l’arrêt Nicolo qu’il avait la compétence, lui aussi, pour trancher les

questions en rapport avec la conventionnalité des lois.

Ainsi, le présent article a pour but d’expliquer ce qu i fait de l’arrêt Nicolo

une jurisprudence essentielle en droit administratif.

Le plan adopté se présente comme ci-après. Nous allons

d’abord présenter le contrôle de conventionnalité ainsi que le contrôle

de constitutionnalité. Ensuite, nous montrerons les différences et

similitudes entre ces types de contrôle. Enfin, nous analyserons l’arrêt

Nicolo à la lumière de ces notions juridiques.

Si vous êtes pressé pour découvrir le commenta ire d’arrêt Nicolo, vous

pouvez démarrer votre lecture directement à partir de la dernière partie de


cet article (même si nous vous conseillons de le lire en entier pour en

prendre toute la mesure).


SECTION PRÉLIMINAIRE : CLARIFICATION
CONCEPTUELLE POUR COMMENTER
L’ARRÊT NICOLO
En droit français, un accent particulier est porté sur la stabilité du système

juridique. Pour y parvenir, il est essentiel d’éviter un chevauchement

conflictuel entre les différentes sources du droit. C’est dans ce sens qu’a

été mis en place deux types de contrôle dont la finalité est d’assurer une

sécurité juridique effective.

Il s’agit du contrôle de constitutionnalité et du contrôle de

conventionnalité. À travers chacun de ces deux contrôles, le juge vérifie si

une norme inférieure va dans le même sens que la norme immédiatement

supérieure à elle.

Tout d’abord, le contrôle de conventionnalité est une procédure de

vérification de la conformité entre les normes internationales et celles du

droit national. Ainsi, en considération de l ’article 55 de la constitution

française, il faut classer les traités internationaux au -dessus des normes

législatives internes.

Le contrôle de conventionnalité vise donc à vérifier si les lois, qui sont

dans ce cas des normes inférieures, sont conformes a ux accords

internationaux qui sont des normes supérieures.


Pour ce qui concerne le contrôle de constitutionnalité, il s’agit de vérifier si

les normes du droit interne sont conformes aux dispositions de la

constitution. Ce contrôle de constitutionnalité es t réalisé en considération

du postulat que la constitution se hisse au sommet de toutes les autres

normes en droit interne.

NB : Vous pouvez avoir une explication plus complète sur la disposition

des normes en consultant notre cours complet sur la Pyramide de

Kelsen. Cet article est dédié spécialement sur le fondement des systèmes

juridiques français.
Les points de divergence entre un contrôle de
constitutionnalité et le contrôle de conventionna lité
Deux points essentiels permettent de faire la distinction entre un contrôle

de constitutionnalité et un contrôle de conventionnalité. Tout d’abord, les

deux types de contrôle ne sont pas effectués par les mêmes acteurs et

ensuite leurs effets juridiques diffèrent également.

L’acteur principal qui répond des questions concernant la constitutionnalité

des normes est le Conseil constitutionnel. C’est à lui qu’est dévolu le rôle

de vérifier si les textes législatifs et réglementaires nationaux respectent

la constitution. Concernant les effets des décisions que prend le Conseil

constitutionnel, il faut avoir recours à l’article 62 de la constitution. Cet

article prévoit qu’aucun recours ne peut être formé contre une décision

prise par le Conseil constitutionnel.


Autrement dit, une décision du Conseil constitutionnel s’impose à toute

personne morale comme physique. Peu importe que ce soit un simple

justiciable ou une autorité publique. Les décisions du Conseil

constitutionnel sont sans appel et les autres organisations

juridictionnelles françaises ne peuvent réviser la constitution.

À titre d’illustration, si une décision du Conseil constitutionnel déclare un

texte législatif non conforme au bloc constitutionnel, ce texte ne pourra ni

faire l’objet d’une promulgation ni être exécuté.

A contrario, les acteurs qui exercent le contrôle de conventionnalité sont

les juges administratifs ou judiciaires, et ce, depuis la décision IVG du 15

janvier 1975 du Conseil constitutionnel.

En effet, par cet arrêt le Conseil constitutionnel s’est déclaré incompétent

pour régler les questions touchant à la conformité entre les normes du

droit international avec les textes nationaux. Ainsi, c’est le juge judiciaire

et le juge administratif, qui selon les cas, se chargent d’effectuer la

vérification entre la conformité des normes juridiques du droit interne

avec celles du droit international.

En outre, lorsqu’après un contrôle de constitutionnalité, une loi est

reconnue comme anticonstitutionnelle, celle -ci cesse d’exister et son

abrogation est établie. Plus personne ne pourra alors se prévaloir de cette

loi dans ses rapports avec les tiers. Il n’en est pas ainsi en cas

d’inconventionnalité.
En effet, dans de tels cas, l’abrogation de la loi n’a pas lieu. Elle est

simplement déclarée non conforme au traité ou à l’accord international. Le

juge écartera simplement cette loi et ne la pr endra pas en considération

pour régler le litige qui lui est soumis.


Les points de convergence entre un contrôle de
constitutionnalité et le contrôle de conventionnalité
Tout d’abord, chacun de ces deux contrôles a le même modus operandi.

Ils sont réalisés par voie d’exception. Ensuite dans les deux cas, la tâche

confiée au juge consiste à statuer sur la compatibilité d’une norme

inférieure vis-à-vis d’une norme supérieure.

Enfin, pour ce qui concerne les droits fondamentaux, ce sont les mêmes

sources du droit qui servent de fondement pour les deux contrôles. Il

s’agit, la plupart du temps de la jurisprudence établie par la Convention de

sauvegarde des droits de l’homme et des libertés fondamentales, signée à

Rome le 4 novembre 1950.

Lire aussi : Notre Fiche de synthèse de l’article 34 de la constitution :

Le domaine de la loi et les spécificités prévues par la constitution.

QUELS SONT LES FAITS ET LA PROCÉDURE


DE L’ARRÊT NICOLO ?
Les faits et la procédure relatifs à l’arrêt Nicolo

Les faits de l’arrêt Nicolo se sont déroulés en juin 1989 après les électi ons

européennes qui ont eu lieu sur tout le continent. C’est précisément le 18


juin qu’un individu a manifesté sa désapprobation contre les résultats

publiés des élections en sa qualité d’électeur.

Dans le recours qu’il avait déposé, le demandeur (Monsieur Nicolo) avait

souligné que certains électeurs avaient voté alors même qu’ils ne faisaient

pas partie du continent européen. Pour lui, les habitants des

Départements et Territoires d’Outre -Mer n’étaient pas éligibles pour

participer à ces élections puisque leur territoire n’était pas

géographiquement situé sur le continent européen.

Dans le cadre de la procédure, le demandeur (Monsieur Nicolo) s’était

adressé au Conseil d’État pour contester la participation des résidents des

DOM-TOM aux élections sur le fondement d’une loi française qui n’était

pas, selon lui, conforme au droit communautaire.

Le Conseil d’État, ne lui trouvant pas raison a rejeté le pourvoi.

C’est de cette décision de rejet rendue par le Conseil d’État qu’est né un

revirement important de la jurisprudence administrative. L’arrêt Nicolo

vient une fois encore confirmer ce principe reconnu antérieurement par les

théoriciens du droit.
QUELLES SONT LES PRÉTENTIONS DES
PARTIES DANS L’ARRÊT NICOLO ?
Le demandeur dans son recours soulignait qu’il n’ y avait pas de

compatibilité entre une loi française et une norme du droit européen. La loi

française qu’il mentionnait était celle du 7 juillet 1997. Cette loi portait sur

l’élection des représentants français au niveau de l’assemblée


européenne. Le demandeur dans l’arrêt Nicolo soutenait l’argument que

ladite loi était incompatible à l’article 227 -1 du traité de Rome.


QUEL EST LE PROBLÈME DE DROIT DE
L’ARRÊT NICOLO ?
Le problème de droit qui se posait dans l’arrêt Nicolo pouvait se résumer

ainsi : était-il possible pour le juge administratif de réaliser un contrôle de

conventionnalité ?

Faisons un rapide état des lieux autour de la question juridique induite par

l’arrêt Nicolo. En réalité, antérieurement à l’arrêt Nicolo, aucune

jurisprudence ne permettait de répondre à une question de

droit concernant le rôle du juge administratif par rapport à la

compatibilité entre le droit européen et le droit français.

Ainsi, face à un problème de droit de ce type, le juge administratif ne

pouvait écarter une disposition légale postérieure jugée incompatible à

une disposition d’une convention européenne. Le texte législatif finissait

alors dans ce contexte par avoir une primauté sur le traité international.

C’est exactement ce cas qui s’est posé dans la jurisprudence relative aux

semoules.

Dans cet arrêt rendu par le Conseil d’État en date du 1 e r mars 1968, le

Conseil d’État s’était refusé à procéder à un contrôle de conv entionnalité

entre deux textes dont l’un relevait de l’ordre juridique interne et l’autre de

l’ordre international.
Une question intéressante pouvait alors surgir ici : pourquoi malgré le fait

que la constitution en son article 55 posait la supériorité du droit

international sur le droit interne, le juge administratif ne pouvait pas

l’appliquer aussitôt ?

Tout d’abord, ni le juge administratif ni le juge judiciaire ne pouvait

procéder à une suspension de la loi, compte tenu de la loi des 16 et 24

août 1790. En réalité, cette interdiction tenait au principe de séparation

des autorités judiciaires et administratives.

Par ailleurs, seul le Conseil constitutionnel avait la possibilité de statuer

sur la conformité des lois avec un texte situé au sommet de la pyramide

des normes juridiques de Kelsen. Il était donc impérieux pour les juges

nationaux de ne pas empiéter sur le domaine d’intervention de la haute

juridiction constitutionnelle.

Finalement, il faut reconnaître que l’arrêt Nicolo a permis de régler

définitivement cette question qui limitait l’intervention des juges nationaux.


QUELLE EST LA SOLUTION DE L’ARRÊT
NICOLO ?
En rendant sa décision dans l’arrêt Nicolo, le Con seil d’État a étudié la

conformité entre les deux textes soulevés par le demandeur. Après

analyse, le Conseil d’État a reconnu la compatibilité entre les deux textes

et a rejeté le pourvoi du demandeur.


ARRÊT NICOLO : LA PORTÉE DE L’ARRÊT
NICOLO
L’arrêt Nicolo a permis de battre en brèche la
théorie de la loi-écran qui était jusqu’alors
appliquée par le Conseil d’État
Expliquons ce que signifie la théorie de la loi -écran

Au regard de cette théorie, il n’était pas possible pour le juge de porter

une quelconque appréciation sur une loi, car son rôle se résumait à son

application stricte. La conséquence directe était qu’il ne rentrait pas dans

le ressort du juge administratif d’étudier la compatibilité entre une loi et un

texte international dont la ratification avait déjà été faite.

Ainsi, le Conseil d’État s’était toujours déclaré incompétent à procéder au

contrôle de conformité entre un texte législatif et la constitution. Tel fut le

cas dans la jurisprudence Arrighi du 6 novembre 1936. Suite à cela, le

Conseil d’État s’était également déclaré incompétent à procéder au

contrôle de conformité d’une disposition législative et un texte

international.

Pour le Conseil d’État, il fallait se référer, dans chacun de ces cas au

Conseil constitutionnel. C’était le Conseil constitutionnel qui avait reçu

l’habilitation par le législateur pour intervenir dans ces domaines

particuliers.

Dès lors qu’il s’agissait de la sauvegarde des droits des citoyens, ou

encore des questions portant sur les libertés fondamentales, seul le

Conseil constitutionnel avait la compétence. Il en allait de même pour les

questions de contrôle de conformité entre les textes.


Cette position du Conseil d’État était p artagée également par la Cour de

cassation. En effet, suite à un arrêt rendu par la Cour de cassation en date

du 22 décembre 1931, celle-ci se considérait incompétente au profit du

Conseil constitutionnel pour les QPC (Question Prioritaire de

Constitutionnalité), questions mettant en jeu la compatibilité entre les

textes nationaux et les textes internationaux.


L’arrêt Nicolo a permis d’instaurer la supériorité du
droit international sur le droit interne
Tout est parti de la décision du Conseil constitutionnel en date du 15

janvier 1975. Cette décision portait sur une affaire d’IVG. Tout d’abord, le

Conseil constitutionnel avait mentionné que le fait qu’une disposition

législation était incompatible à un traité ne signifiait pas qu’elle était

anticonstitutionnelle. Ensuite, le juge constitutionnel s’était déclaré

incompétent pour opérer un contrôle de conventionnalité.

Partant de cette position, la Cour de cassation a été la première à faire le

revirement. Elle s’était alors déclarée compétente pour analyser la

conformité d’un texte législatif à un accord international même lorsque

l’entrée en vigueur de la loi était postérieure à l’accord international.

C’était notamment le cas lorsque la Cour de cassation s’étai t prononcée

en date du 24 mai 1975 sur l’affaire de la société des cafés Jacques

Vabre.

Au niveau de l’ordre juridique administratif, la question s’était posée au

Conseil d’État à travers l’arrêt Nicolo. Le juge administratif n’avait pas


hésité à opérer le contrôle de conventionnalité entre une loi interne et un

traité international.
L’arrêt Nicolo a permis de construire un lien entre le
droit interne français et le droit communautaire
L’arrêt Nicolo a permis de faire intégrer dans le droit français la

convention européenne de sauvegarde des droits de l’homme et des

libertés fondamentales. C’est justement grâce à cette convention que les

questions de procédure au niveau des cours et tribunaux administrations

ont connu un changement significatif.

Toutefois, ce qu’il faut retenir ici, c’est que l’arrêt Nicolo a participé au

reclassement des traités et accords internationaux dans la hiérarchie des

normes. On comprend donc à travers cet arrêt que les textes

internationaux se situent au-dessus des dispositions législatives.

Cependant, ils n’ont pas une valeur supérieure aux normes

constitutionnelles. La figure ci -dessous permet de présenter la hiérarchie

entre les trois normes juridiques françaises.


On pouvait se demander si un texte international pouvait avoir la primauté

sur une norme constitutionnelle. Même si l’arrêt Nicolo n’a pas été clair

par rapport à cette question, la réponse est encore aujourd’hui négative.

Toutes les juridictions suprêmes s’accordent pour placer le bloc de

constitutionnalité au-dessus de toutes les conventions internationales.

Déjà dans son arrêt, baptisé arrêt Sarran, rendu en date du 30 octobre

1998, le Conseil d’État s’était fait clair. Les engagements internationaux

ne sauraient se placer au-dessus des normes constitutionnelles. On y

retient donc la primauté du droit constitutionnel sur le droit international.

On peut également y adjoindre la décision du 3 décembre 2001 relatif au

syndicat national de l’industrie pharmaceutique.

Ensuite, la Cour de cassation l’a reprécisé encore au moment de son arrêt

rendu en date du 2 juin 2000. La cour a en effet affirmé qu’il ne saurait


exister de supériorité des traités sur la constitution ou sur l’un des textes

constitutionnels.

Enfin, le Conseil constitutionnel lui-même, en tant que garante du contrôle

de constitutionnalité à enlever tout doute quant à la position des traités et

accords internationaux vis-à-vis des normes constitutionnelles. Pour elle,

la constitution reste manifestement au sommet de l’ordre interne et du

droit de l’Union européenne. C’est ce qui se traduit à travers ses décisions

du 19 novembre 2004 et du 9 août 2012.

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