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Ce document a été produit avec l'assistance financière du CTA. Les points de vue qui y sont exprimés
sont ceux des auteurs et ne peuvent être considérés comme l'opinion officielle du CTA.
1. Localisation et caractéristiques
Culture pure de Moringa, avec irrigation au moins tous les cinq jours, densité de
12 500 plants/ha (espacement 1m x 0,80 cm)
Culture associée sans irrigation, le Moringa étant associé à des cultures basses comme
le haricot, l’arachide ou le soja). L’écartement entre les plants de Moringa est de 5m
entre les lignes et 4m entre plants (parfois aussi 3m x 3m), soit une densité de 500
plants/ha.
La plupart des résultats présentés ici sont pour le système en culture associé, qui est pratiqué
par des groupements féminins encadrés par une ONG locale, le GARPE.
3. Itinéraires culturaux
Les plantations sont établies par semis après un labour, puis elles sont entretenues pas des
sarclages et l’épandage de fumure.
Les récoltes peuvent commencer 45 jours après la levée des semis. Les deux premières
récoltes se font par une coupe à une hauteur de 0,50 m pour former l’arbre et favoriser sa
ramification, puis par arrachage des feuilles directement sur l’arbre à partir de la troisième
récolte. Une taille annuelle a lieu ensuite chaque année.
Les récoltes ont lieu tous les 25 à 40 jours en saison des pluies (6 récoltes) et seulement une
ou deux fois pendant la saison sèche.
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4. Rendements et recettes de vente de feuilles fraîches bord champ
Tableau 1 : Moyenne des rendements de feuille de Moringa/ ha/ an en culture associée
Ces 6 récoltes sont réparties sur toute la saison de pluies et la saison fraîche
(harmattan) soit de juillet au 30 janvier (7 mois).
Une seule coupe est préférable en saison sèche pour permettre un bon développement du
plant, ce qui est un facteur favorable à une bonne production en deuxième année.
Les prix de vente des feuilles fraîches du Moringa varient selon les saisons de l’année et les
périodes de disponibilité d’une variété de légume sur le marché.
En milieu rural en saison pluvieuse 75 F/Kg
En milieu urbain en saison pluvieuse 100F/Kg
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En milieu rural en saison sèche 100F/Kg
En milieu urbain en saison sèche 150F/Kg
En milieu hospitalier toute l’année 200F/Kg
Un prix de 150F à 200F le Kg est accepté par les revendeuses qui alimentent les marchés
extérieurs pendant toute l’année. Les revendeuses sont les commerçantes de produits agricoles
qui servent régulièrement d’intermédiaires entre les producteurs et les grossistes des marches
frontaliers entre Bénin et Niger.
En culture pure, les rendements par hectare sont beaucoup plus élevés :
Ceci avec une densité de 12500 plants/ha sans irrigation ni engrais ou fumure. Ce rendement
reste beaucoup plus faible que ceux observés au Niger (voir fiche Niger) mais il faut préciser
que ces cultures pures ont été mises en place par GARPE dans des centres de santé, et que
ceux-ci n’avaient pas d’expérience de la culture du Moringa, ni les moyens d’entretenir
sérieusement ces parcelles. Celles-ci ont d’ailleurs été abandonnées au bénéfice de parcelles
gérées par les groupements d’agricultrices.
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5. Coûts de production
Tableau 6 : Coût des travaux et équipements pour 1 Ha de plantation en culture associée
en année 1
(la culture associée au Moringa est comprise dans les coûts)
En milieu paysan deux sarclages suffisent pour avoir la production mais le sarclo-
billonnage est un entretien supplémentaire.
Les coûts d’établissement de la plantation devraient être amortis sur plusieurs années
et non imputés seulement à l’année 1, mais nous ne connaissons pas la durée de vie de
la plantation.
Les coûts d’équipement en matériel peuvent être amortis sur deux à cinq ans selon les
articles. On peut aussi considérer que certains de ces outils n’ont pas à être acquis
spécialement pour la culture du Moringa (daba, houe…). Ces coûts sont donc un peu
surestimés.
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Tableau 7 : Les dépenses spécifiques à la culture du Moringa/1Ha
1ère année, en culture associée
Pour isoler les coûts qui concernent uniquement le Moringa, on a considéré que Le Moringa
représente 40% des coûts d’entretien et de labour de la parcelle. Ceci est une approximation.
Les dépenses spécifiques au Moringa en 2ème année sont seulement les récoltes (8 coupes =
24.000FCFA) et les ventes (8 ventes = 8.000 FCFA), plus les dépenses d’entretien (20.000F)
= 52.000 FCFA/ha (79,3 €/ha)
En culture pure, on peut approcher le bénéfice en considérant que tous les coûts de production
sont à imputer au Moringa, soit 157.550F.
En deuxième année, ces coûts seraient de 157.550– 60.500 (installation)=97.050 FCFA
En culture associée, le système pratiqué par GARPE est tout juste rentable en première année
(pratiquement pas de bénéfice), mais il dégage 213€/ha en deuxième année.
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En culture pure, les bénéfices par hectare sont plus intéressants, mais restent bien inférieurs à
ceux obtenus au Niger (voir fiche Niger).
Les raisons de la différence de rendements entre le Togo et le Bénin d’une part, et le Niger
d’autre part, ne sont pas encore totalement élucidées. Les rendements nigériens semblent
extrêmement élevés, mais nous avons fait trois études dans ce pays depuis une quinzaine
d’années, et les résultats sont toujours les mêmes. On peut avancer plusieurs hypothèses aux
fortes productions du Niger :
En ce qui concerne le Togo, nous avons conseillé aux producteurs de récolter les parcelles
plus fréquemment lorsque la pousse est suffisante.
En ce qui concerne la technique de récolte, l’arrachage des feuilles est pratiqué au Bénin
également, sans que les rendements soient supérieurs à ceux du Togo. La coupe des branches
est plus contraignante mais donne davantage de repousses, c’est pourquoi nous avons favorisé
cette technique. Il est possible cependant que la repousse soit plus rapide avec l’arrachage,
c’est une voie de recherche à approfondir.