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La méthode de planification 29

RESUME 4 - La méthode de planification


L’objectif de ce chapitre
est de présenter les
méthodes utilisées dans La séquence de décisions
l’approche PIGDRT.
La séquence de La planification foncière consiste essentiellement en un
planification est processus de décision logique dans lequel des ressources sont MOTS-CLES
proposée et décrite en évaluées en fonction d’objectifs, et des options potentielles
détail. Les facteurs sont identifiées comme pouvant être exécutées par des ✔ séquence de planification
mentionnés au chapitre 3 utilisateurs des terres. La planification foncière est basée sur ✔ identification des problèmes
sont logiquement liés le principe que les ressources en terres varient et que les et des intéressés
dans une procédure propriétés et caractéristiques spécifiques à toute zone de ✔ données et informations
étape par étape. Chaque terres posent les limites des options d’utilisation possibles. ✔ examen des options
facteur-clé est élaboré Un ensemble de procédures techniques systématiques est ✔ évaluation des ressources
dans une section nécessaire pour évaluer les ressources et pour guider le choix ✔ appréciation des options
séparée et un conseil vers les options qui seront durables et qui correspondront aux ✔ sélection des
pratique est donné. objectifs des utilisateurs des terres. Les marchés, les options / négociations
infrastructures et d’autres facteurs externes, de même que les ✔ élaboration du plan
préférences personnelles, sont également à prendre en compte ✔ exécution et application
pour aboutir à une décision finale. ✔ contrôle et évaluation

La Figure 8 illustre un processus itératif et cyclique avec neuf étapes essentielles en PIGDRT. Cette méthode
est indépendante de l’échelle et du niveau de détail, sauf au niveau d’un jardin ou d’une ferme individuelle
où un seul intéressé sera impliqué, alors qu’à des niveaux supérieurs, plusieurs intéressés seront en jeu et ils
seront plus diversifiés.

La nature et les détails de l’analyse et des méthodes


utilisées dépendent des buts du plan d’affectation
des terres et des ressources disponibles. Bien
souvent, il n’est pas possible d’obtenir un plan
exhaustif au cours d’un seul exercice mais les
composantes, définies soit par localité soit par
secteur, sont abordées individuellement suivant leur
urgence respective et selon les disponibilités en
ressources. Ainsi, si les pâturages d’un village sont
sévèrement dégradés, certaines actions de correction
peuvent être mises en place sans qu’un plan foncier
exhaustif soit produit pour toutes les terres du
village; en conséquence, lorsque les fonds arrivent,
une micro-irrigation peut être développée dans une
autre zone du village. Si une telle planification
sectorielle n’est pas idéale, elle peut représenter une
avancée quand les ressources sont limitées ou quand la coordination s’avère difficile. Les développements
dans un secteur ne peuvent se faire sans que soient pris en compte les développements passés, présents et
futurs dans les autres secteurs, ainsi que leurs possibles interactions (culture-élevage, élevage-nature, etc.).
30 La méthode de planification

FIGURE 8

LA METHODE DE PLANIFICATION

Identifier les Identifier tous


les intéressés et
problèmes et
définir leurs buts,
les objectifs besoins et enjeux
S
Y
S
T
Etablir un groupe de E
travail multidisciplinaire M
E

D
E
Collecter les données
et informations C
O
N
T
Identification préliminaire et R
examen des options O
L
E

E
Evaluer les ressources spécifiques T
pour identifier les options
D
'
E
Apprécier les V
options identifiées A
L
U
A
T
Négocier et sélectionne I
les options, établir le plan O
N

Mettre en application les


lois et commencer
l’exécution du plan

Si non acceptation par


tous les intéressés ou résultats
non satisfaisants ou changement
des conditions générales
(macro-économie, politique)
La méthode de planification 31

La séquence est itérative et nécessite de constants ajustements car les différents éléments, et en particulier
les conditions financières ou économiques, tendent à être sinon instables, du moins variables. Si le plan
final ou la politique ne sont pas acceptés par tous les intéressés, ou si les premiers résultats du plan ne sont
pas satisfaisants, la procédure de planification doit être revue afin de corriger les erreurs ou insérer des
éléments manquants. Un contrôle d’accompagnement et un système d’évaluation faciliteront le succès de
ce processus.

Il existe une vaste gamme de méthodes de planification foncière qui peuvent être appropriées à différentes
échelles et niveaux de détail et les accents peuvent varier selon les différents environnements physiques, socio-
économiques et politiques. Bien que le PIGDRT insiste sur la participation active des intéressés et sur le rôle
des GGRT dans la coordination des activités de planification, une assistance technique est normalement
nécessaire pour achever le plan. Cela n’implique pas de consultants externes. Le PIGDRT pousse à
l'autosuffisance et au développement de compétences techniques appropriées par des planificateurs fonciers
qui soient des professionnels et des nationaux, ainsi que par l’équipe de vulgarisation. Aux niveaux national
et infra-national, une telle assistance technique ne peut être fournie que par une équipe de vulgarisateurs
spécialement entraînés, travaillant pour le gouvernement, pour le secteur privé ou pour des ONG.

Ce chapitre présente une gamme d’outils pour chaque étape de la méthode de planification expliquée à la
Figure 8. La présentation est principalement destinée aux professionnels et aux praticiens de la planification
foncière ainsi qu’aux décideurs et aux politiques. Des exemples d’applications sont décrits dans les encadrés
qui clarifieront et faciliteront la compréhension.

Identification des
ENCART 8: Objectifs du projet d’aménagement
problèmes et formulation
du bassin de la rivière Doon
des objectifs
Objectifs à long terme:
Pour que l’exécution du plan soit réussie, les
objectifs à atteindre doivent être clairement • Arrêter et si possible inverser la dégradation amorcée de
formulés. Un objectif peut être proposé comme l’écosystème de la Doon Valley.
réponse à un problème identifié et qui doit être • Améliorer les conditions de vie de la population rurale.
résolu ou comme réponse à une nécessité de
changements ou de nouveaux développements • Impliquer positivement la population rurale dans la gestion
ressentis dans une société. Plus l’objectif sera de l’environnement.
formulé clairement, et plus les éléments subséquents
du plan seront de qualité et détaillés en termes de Objectifs immédiats:
sous-objectifs, de productions ou d’activités.
• Gérer les ressources naturelles de manière durable.
La nature de l’objectif dépend du niveau envisagé. • Accroître la productivité des terres et des eaux.
Dans une politique foncière nationale ou dans un
plan directeur, l’objectif de développement à long • Renforcer la participation de la communauté.
terme est formulé pour une affectation des • Améliorer les conditions socio-économiques pour les groupes
ressources naturelles du pays tout entier. Cet désavantagés, spécialement pour les activités des femmes.
objectif a une composante de production et une
composante environnementale. En fait, il ne doit Source: Overall Workplan 1993-2001 for Doon Valley Integrated Watershed
pas seulement refléter les nécessités au niveau du Management Project. Watershed Management Directorate. Dehradun 1993.
pays mais doit aussi être basé sur les objectifs des
utilisateurs actuels des terres.
32 La méthode de planification

Au niveau infra-national, le plan d’affectation des terres du district aura un objectif visant au développement
dans la zone que couvre le district ou dans toute autre zone pertinente (par exemple, un bassin versant). Son
objectif doit être conforme à la politique foncière de l’ensemble du pays et en servir les buts. Le calendrier de
la planification doit prendre en compte les objectifs à long et à court terme. Le plan doit jouer un rôle crucial
en ce sens qu’il crée un lien entre les objectifs nationaux et ceux de la communauté. Pour que ce lien soit
effectif, des outils de planification participative doivent être employés.

Dans un plan communautaire d’affectation des terres, la population formulera des objectifs applicables à
la communauté. L’objectif doit comprendre les aspects à court et à long terme et être centré sur un
développement durable de la communauté et de ses ressources en terres. De tels plans doivent être en accord
avec les plans du district, ou du bassin versant, et les alimenter, créant ainsi un support mutuel. Le processus
de formulation du plan, y compris la formulation de l’objectif, doit venir de la population avec l’assistance
d’agences gouvernementales, d’ONG et de firmes privées, si nécessaire. Une méthode de consultation utile
et ayant déjà été appliquée avec succès est le diagnostic rural participatif.

Identification des intéressés,


de leurs buts, besoins et enjeux

Identification des intéressés


Dans les plans d’affectation des terres simples, les ENCART 9: Types d’Intéressés
intéressés peuvent être limités à un fermier et à sa
famille, ou à un petit groupe de villageois partageant Intéressés directs,
les mêmes intérêts. Le plus souvent, un groupe plus qui utilisent les terres ciblées dans le plan.
important d’intéressés est impliqué. Certains d’entre Intéressés indirects,
eux peuvent ne pas être évidents et il importe qu’ils qui sont affectés par les actions des utilisateurs des terres.
soient identifiés de telle manière que leurs intérêts et Groupes d’intérêt,
objectifs puissent être pris en compte dans le plan. concernés par la conservation ou par l’usage scientifique des terres.
L’Encart 9 décrit trois types d’intéressés.

Les intéressés directs peuvent comprendre des agriculteurs, des pasteurs, des utilisateurs de produits
forestiers, des entreprises privées ou des agences gouvernementales. Aucun d’entre eux ne forme
nécessairement un groupe homogène de ressources et d’objectifs. Il est souvent pratique de distinguer
différents groupes de fermiers selon la richesse, l’importance des terres ou le nombre de têtes de bétail (De
Wit, 1993). De tels groupes ont des ressources différentes, des degrés d’orientation commerciale différents et
devraient normalement opter pour des affectations des terres différentes dans le plan. Les femmes constituent
aussi un autre groupe d’intéressés qui, de nouveau, n’est pas homogène.

La responsabilité d’identifier les intéressés repose sur l’institution qui coordonne le processus de
planification. Ce devrait être normalement une agence gouvernementale au niveau national ou infra-national,
ou un GGRT au niveau du village, et chacune de ces institutions doit aussi être considérée comme ‘intéressé’.
Tous les groupes d’intéressés étant identifiés, il est de la responsabilité de l’institution de coordination
d’assurer que chacun soit représenté convenablement et qu’un forum approprié soit organisé pour les
discussions et négociations.
La méthode de planification 33

Définition des buts, besoins et enjeux


Le propos principal de la planification foncière est d’arriver à améliorer l’usage actuel des terres en mettant
en place une séquence rationnelle d’optimisation et d’échanges entre les différents intéressés. Il est probable
que les objectifs des divers groupes et individus divergent et entrent en conflit. Il est dès lors essentiel que
tous les intéressés soient clairement identifiés et que leurs objectifs soient clairement définis.

Le Tableau 1 donne un exemple hypothétique des objectifs de divers intéressés pour une étendue de terres
dans une région aride de l’Afrique. Quoique cet exemple soit loin d’être exhaustif, il illustre la complexité des
intérêts relatifs aux terres qui doivent être démêlés et analysés durant la planification de l’affectation des terres.

Une description claire des différents objectifs est la base pour définir et évaluer les types améliorés d’affectation
des terres, qui les satisfassent tous si possible. Quoique le format des objectifs et le niveau de détail auquel ils
sont décrits puisse varier, les deux principes suivants doivent être suivis lors de leur élaboration:

✔ Participation des intéressés. Les objectifs pris en compte dans la planification foncière sont ceux
des intéressés; il s’ensuit qu’il revient aux intéressés de les formuler. Lorsqu’il y a plusieurs groupes
d’intéressés, il importe d’assurer la participation de chacun d’entre eux.
✔ Cadre légal. Les objectifs doivent s’inscrire dans la législation actuelle, ou à tout le moins dans les
limites d’éventuelles nouvelles lois qui s’inscriraient dans le champ des politiques gouvernementales.
S’il y a clairement conflit, il doit être discuté et négocié avec les autorités compétentes jusqu’à ce
qu’un consensus soit trouvé.

TABLEAU 1: Exemple d’Intéressés et de leurs Objectifs


Niveau Exploitant Objectif
National Ministère de l’Agriculture Générer du profit provenant du développement
Département de la nature commercial de l’élevage
Secrétariat à la stratégie de la Protéger la nature et rendre possible son utilisation économique
Conservation nationale Conserver les sols et l’eau et protéger l’environnement

Infra-national Conseil de district Augmenter les facilités de ranching

Local Fermier riche Maximiser les profits


Fermier pauvre Assurer les besoins familiaux; diversifier les risques
Paysan sans terre Trouver un emploi; sauvegarder l’accès aux produits de la
Pasteur transhumant nature et du Veldt.
Commerçant/entrepreneur Maintenir les troupeaux
Accroître les occasions de faire du commerce
34 La méthode de planification

L’institution coordinatrice est responsable de l’inventaire des buts et objectifs des groupes d’intéressés. Dans
certains cas, les planificateurs ou d’autres agences peuvent être amenés à servir de médiateurs et à mettre au
clair les objectifs de certains groupes d’intéressés, en employant notamment des techniques DRP (Encart 10)
telles que discussions en groupes ciblés, réunions ouvertes et parcours de transects.

Après que les objectifs de tous les intéressés aient été identifiés, tout objet de conflit patent et toute synergie
devraient avoir été repérés, vu qu’ils auront été abordés tôt ou tard au cours du processus de planification. Ainsi
dans l’exemple du Tableau 1, les objectifs des paysans sans terre peuvent s’opposer à ceux du Conseil de District,
qui peut restreindre leur accès aux produits issus des zones naturelles et des terroirs afin de développer du ranching
à vocation commerciale. Réciproquement, le commerçant local peut souhaiter une augmentation de la production
ou des profits du fermier riche, vu qu’il peut tirer profit d’un plus grand nombre d’opportunités commerciales.

ENCART 10: Techniques DRR/DRP courantes

• Apprendre en agissant • Chercher et identifier des personnes ressource


• Interview semi-structurée • Discussions et activités de groupes
• Suites d’interviews sur des sujets liés • Employer des villageois pour mener la recherche
• Participer à l’élaboration de cartes et modèles • Chemins de traverse
• Lignes du temps; listes d’événements • Histoire locale et analyse des tendances
et dates approximatives • Analyses des moyens d’existence
• Diagrammes saisonniers • Classer des biens
• Elaborer des diagrammes participatifs • Classer et coter
• Analyse organisationnelle • Tester des questions
• Principaux indicateurs locaux • Interchanger les membres des équipes
• Etudes de cas et histoires • Brainstorming
• Ecrire immédiatement les rapports

Mise en place des groupes de travail multidisciplinaires

Principes de base
Pour rendre opérationnel une politique ou un plan d’affectation des terres, il faut une institution qui ne soit pas
concernée seulement par l’élaboration du plan, mais également par sa mise en œuvre. Une institution ayant ce
mandat est appelée un groupe de travail multidisciplinaire. C’est un groupe dont les membres représentent
des intéressés et des groupes d’intéressés identifiés. Le groupe de travail doit avoir intérêt à résoudre les
problèmes identifiés, et à atteindre un certain objectif de développement. La philosophie des représentants des
intéressés actant comme groupe de travail est expliquée au chapitre 3. Les principales tâches de cette entité sont:
La méthode de planification 35

✔ la coordination des activités concernées


✔ l’apport d’informations aux intéressés
✔ la prise de conscience parmi les intéressés
✔ la représentation des intéressés à plus haut niveau
✔ la mise sur pied d’une plate-forme de négociation (y compris pour la résolution de conflits)
parmi les intéresséss
✔ la prise de décision et la finalisation du plan
✔ le contrôle et l’évaluation du processus et du lancement du plan

L’installation d’un groupe de travail comprend aussi bien l’expertise technique nécessaire pour traiter les
divers problèmes de l’affectation des terres que le pouvoir de prendre des décisions et d’ester en justice.
L’expertise technique peut être fournie par un comité consultatif associé (au niveau national) ou par un service
de vulgarisation (au niveau local).

Lorsque le groupe de travail est en place, des questions cruciales doivent être posées, qui sont:

✔ Les intéressés ont-ils un enjeu au sein du groupe ? Le perçoivent-ils comme utile ? Le soutiennent-
ils ? (Ainsi, au niveau local l’enjeu effectif peut être économique, comme des cultures de subsistance
ou de rente, ou non économique, comme des espèces végétales ou animales menacées pouvant avoir
une signification religieuse ou une valeur ésotérique pour certains membres de la communauté).
✔ Le groupe est-il la ‘proprieté’ des intéressés; sont-ils réellement impliqués? Ont-ils un réel pouvoir
de décision, ou bien ont-ils un impact réel? Ou bien n’est-ce en fait qu’un groupe appelé à se
rencontrer périodiquement pour entendre les propositions et programmes gouvernementaux?
✔ Le groupe représente-t-il tous les intéressés (y compris les groupes désavantagés), et tous les intéressés
ont-ils l’opportunité de négocier et de prendre part aux décisions? Une attention particulière est-elle
portée aux femmes ou à ceux qui tout en utilisant les ressources n’ont aucun droit formel?
✔ Le groupe est-il complètement informé de ses buts et de son mandat, de ses pouvoirs et de ses droits?
A-t-il accès à toutes les informations?
✔ Les gens ont-ils conscience des avantages d’être membre? Perçoivent-ils des incitations directes ou
indirectes à se joindre au groupe?

Groupes de travail au niveau communal:


GROUPES DE GESTION DES RESSOURCES LOCALES
Les gens du cru sont généralement les mieux informés des conditions, des ressources et des problèmes locaux.
Cependant, individuellement, ils ont rarement la possibilité de négocier sur un pied d’égalité avec les
structures organisées du gouvernement et du secteur privé avec lesquels ils sont en contact. La formation de
groupes locaux de gestion des ressources (GGRL) donne du poids aux intéressés et les amène à se rencontrer
pour coordonner et traiter ensemble les questions fondamentales des ressources en terres.

Lorsqu’il existe une ‘appropriation’ locale, leur créativité, leur initiative et leur enthousiasme vont
grandement contribuer au résultat final. Chez les intéressés, la condition de propriétaire se mue en
responsabilité et dans certains cas, en contribution volontaire.
36 La méthode de planification

Un groupe local de gestion:

✔ utilise complètement sa connaissance des systèmes de production et de l’environnement


✔ prend totalement en compte les aptitudes, attitudes et coutumes locales, assurant ainsi que les plans
d’aménagement sont en accord avec elles, et sont adaptés au contexte local
✔ coordonne les décisions individuelles au sein du groupe, prévoyant et anticipant ainsi les conflits sur
l’utilisation des ressources et sur leur dégradation subséquente
✔ traite et résout les conflits existant au sein de la communauté à propos de l’utilisation des ressources et
qui, non résolus, mèneraient à une dégradation supplémentaire ou à des modèles d’utilisation non viables
✔ permet à la communauté de s’organiser, afin de pouvoir prendre part aux négociations pour résoudre
les conflits avec d’autres communautés ou entités qui lui sont extérieures (gouvernement central,
groupes de conservation, entreprises industrielles, etc.)
✔ donne du pouvoir à des gens qui habituellement sont exclus des structures de gestion et des processus
de prise de décisions, combattant par-là une mentalité de dépendance qui perpétue pauvreté et
dégradation des ressources
✔ en premier lieu, crée un sens de la communauté qui circonscrit les ambitions individuelles de profit
immédiat, et qui met en avant l’utilisation durable des ressources, pour le bien du groupe et des
générations futures
✔ gère ses propres ressources renouvelables comme source de prêts, de maintenance ou de réparation
✔ met en contact les gens et leur terroir

Il est important que le GGRL soit un forum dans lequel les vues de tous les groupes d’intérêt de la
communauté soient représentées. Il est également de la responsabilité du gouvernement d’assurer que les
communautés ou les sous-groupes non affranchis, comme les communautés indigènes ou les femmes chef de
ménage, soient correctement représentés, et que les droits de la communauté dans son ensemble ne soient
pas violés. Les GGRL effectifs doivent être un outil
de pouvoir pour les intéressés au plus bas niveau, et
comme un moyen de donner voix au sein de la
communauté à des groupes traditionnellement
désavantagés dans la gestion des ressources en
terres du village. La participation des femmes est
particulièrement importante car leur expérience
pratique dans la gestion des ressources est souvent
plus grande que celle des hommes. De plus, dans
les zones marquées par un important taux
migratoire des hommes, le poids du travail incombe
aux femmes.

Dans un environnement correct, un tel groupe peut


déjà préexister, ou peut se former spontanément en
réponse à des besoins locaux. Dans les autres cas,
l’initiative peut venir du gouvernement. De tels groupes devraient être mis en place lentement et prudemment,
en prenant le temps de développer le modèle et les méthodes qui s’adaptent le mieux aux conditions locales.
Dans de nombreux cas, il sera possible de bâtir sur des institutions locales existantes ou de les adapter. Le
niveau de pouvoir, les ressources et l’expertise nécessaires doivent être à l’aune de la taille et de l’importance
de la zone et de sa population. Les ressources et l’expertise nécessaires peuvent être fournies en partie par la
La méthode de planification 37

communauté, en partie par le gouvernement, sur une base ad hoc. Dans certaines zones, les ONG locales,
nationales, ou même internationales peuvent jouer un rôle considérable en mobilisant les groupes et en
soutenant leurs activités. Une attention particulière doit être portée aux questions de sexe, de classe et d’ethnie.

Pour que les GGRL soient efficaces, ils doivent aussi être des entités légales dûment mandatées. Leurs
responsabilités types doivent comprendre la formulation des plans d’affectation des terres couvrant le terroir
sous la juridiction du village, ainsi que le contrôle de toute modification que le plan amène dans l’utilisation
ou la gestion des terres. Le GGRL doit aussi avoir le pouvoir d’édicter et de faire respecter des décrets locaux
en faveur de l’utilisation durable et de la préservation des ressources naturelles, comme le montre l’exemple
de l’Encart 27 dans ce chapitre.

L’expérience montre que l’apport de fonds renouvelables peut servir d’incitant direct à rejoindre le groupe.
L’argent récolté peut être utilisé pour des prêts individuels, ou pour l’achat, la maintenance ou la réparation
de moyens mis en place et utilisés en commun par des groupements d’utilisateurs.

Groupes de travail au niveau infra-national:


GROUPES DE PLANIFICATION DE L’AFFECTATION DES TERRES
Dans la plupart des cas, il est nécessaire qu’à un niveau intermédiaire entre le village ou la communauté et le
niveau national, une entité prenne en charge la gestion des ressources en terres et les problèmes liés à la
planification de leur utilisation. Ce groupe de planification de l’affectation des terres doit opérer au niveau du
district ou de la province, et être multidisciplinaire. Il pourrait comprendre des professionnels secondés par
divers départements gouvernementaux au niveau administratif correspondant; il comprendrait aussi des
représentants élus aux niveaux national et local, des ONG et des organisations gouvernementales (OG). Ce
groupe est un chaînon crucial entre la planification stratégique au niveau national et les planifications de
l’affectation des terres plus pratiques mises en place dans le village (Figure 5, chapitre 3).

D’une manière plus spécifique, le groupe de travail doit aussi avoir l’expertise technique suffisante pour
assurer les fonctions suivantes:

✔ mettre en œuvre au niveau du district les activités liées à la planification foncière en collaboration
avec les GGRL; mettre en place et maintenir l’infrastructure au niveau du district
✔ fournir l’appui technique aux GGRL basés dans les villages dans les matières relevant de sa
compétence
✔ coordonner les activités de planification de l’affectation des terres au niveau du village et aider à la
résolution de tout conflit ou incompatibilité dans les plans d’affectation des terres générés par les
diverses communautés au sein d’un district ou d’une province
✔ faire connaître au niveau national les priorités du district qui ne peuvent être traitées qu’au niveau
national, comme les modifications des cadres légaux ou politiques

De tels groupes peuvent devenir encore plus efficaces s’ils ont des comptes à rendre à l’électorat local.
Idéalement, des représentants élus ne seront pas réélus s’ils ne répondent pas aux attentes et aux priorités
des intéressés locaux. L’Encart 11 donne un exemple de groupe de niveau intermédiaire, établi pour
s’occuper des problèmes d’affectation des terres et de pollution dans un bassin versant aux Pays-Bas. Ici, à
l’instar de nombreux pays développés, des ONG représentatives d’intérêts divers jouent un rôle majeur au
sein du groupe.
38 La méthode de planification

ENCART 11: Un groupe de niveau intermédiaire: La Commission de la Gueldre (Pays-Bas)

La vallée de la Gueldre est une zone agricole dans laquelle des méthodes d’élevage intensif ont été
appliquées, et ont eu pour conséquence d’entraîner une pollution des sols et des eaux. Par ailleurs, la
région est belle, et est bordée par deux réserves naturelles. En 1990, la Commission de la Vallée a été
instituée pour réaliser au mieux les objectifs des intéressés dans le cadre d’une planification intégrée de
l’affectation des terres. La commission comprend 25 personnes: six civils issus de trois ministères, six
politiciens issus des niveaux provincial et municipal, et diverses ONG représentant les intérêts des
fermiers et des autres groupes concernés.

Source: adapté de Van de Berg, Van de Kundert & Smaling (1995) Integrated Approach to Planning and Management of
Land; Operationalization of Chapter 10 of UNCED’s Agenda 21. Issues paper for an International Workshop, Wageningen,
20 – 22 February 1995. Winand Staring Centre for Integrated Land, Soil and Water Research.

Groupe de travail au niveau national:


COMITE NATIONAL D’AFFECTATION DES TERRES
Le gouvernement peut être vu comme un ensemble de groupes d’intéressés au niveau national, chacun d’entre
eux essayant de résoudre un ou plusieurs problèmes liés à la terre. Les groupes d’intéressés sont des
ministères, des départements, des instituts, des universités et d’autres corps institutionnels. Chacun diffère par
ses mandats, buts, termes de référence, ressources financières et humaines, ainsi que par ses programmes.

Ce qui est recherché, c’est un forum de négociations intersectorielles pour les problèmes relatifs au terroir. Ce
peut être un comité officiel ayant mandat décisionnel pour les problèmes liés aux ressources en terres. Parfois,
deux groupes peuvent coexister, l’un comprenant les décideurs de haut niveau, et l’autre les techniciens
spécialisés. De toute façon, ces corps nationaux doivent être multidisciplinaires et doivent représenter tous les
ministères et départements concernés par les ressources en terres et les ressources naturelles. Le groupe devrait
aussi s’adjoindre des représentants des districts et des ONG importantes dans le pays.

Les fonctions du groupe pourraient être:

✔ coordonner au niveau national les activités liées à la planification de l’affectation des terres et
conseiller le gouvernement dans les matières liées au territoire ainsi qu’à l’utilisation et à la gestion
des ressources en terres
✔ faciliter l’échange d’informations avec les niveaux du district et de la commune, et promouvoir une
approche holistique et intégrée pour les questions liées au territoire
✔ développer des systèmes d’information sur les ressources en terre, affectation des terres et sur les
effets environnementaux
✔ prévoir et suivre les besoins en terres et les priorités
✔ aider à une approche coordonnée de la conception, de la mise en œuvre et du suivi des plans de
développement et d’aménagement
✔ modifier et mettre à jour la politique d’affectation des terres ainsi que les lois et matières
institutionnelles liées
✔ prendre les décisions finales en cas de conflits d’intérêts dans l’affectation des terres
La méthode de planification 39

Le groupe devrait en conséquence être une entité légale indépendante chargée de la mise en application des
lois et des politiques édictées pour la conservation et la gestion appropriées des ressources naturelles. De
telles entités, que l’on appelle fréquemment offices, commissions, ou conseils, doivent être instituées par une
loi, avec mandat et pouvoirs précis, y compris le pouvoir d’ester en justice. L’exemple d’une telle entité
fonctionnant au Botswana est montré à l’Encart 12.

ENCART 12: Le Conseil des ressources agricoles du Botswana

Edictée en 1972 au Botswana, la Loi de conservation des ressources agricoles institue ce Bureau en tant
que corps constitué ayant capacité à ester et à être poursuivi en justice. Ses dix membres sont nommés
par le Président; ils se réunissent au moins quatre fois par an, et sont en charge de superviser une gamme
étendue de ressources naturelles. Le Bureau donne des conseils au Président sur la législation, lance des
enquêtes de son propre chef ou à l’initiative du Ministre, émet des ordonnances et régulations
conservatoires et assure leur mise en application. Les pouvoirs d’investigation comprennent la capacité
de lancer des citations à comparaître, qui sont instruites par les tribunaux. Toute personne touchée
directement ou indirectement par une ordonnance peut faire appel auprès du Ministre dans les 30 jours,
et faire valoir qu’une ordonnance est inéquitable, sans fondement ou injustement dure; la décision du
Ministre est sans appel. Les propriétaires ou les occupants d’une terre qui ne se plient pas dans un délai
raisonnable seront poursuivis pour offense; la justice peut infliger des amendes ou de la prison.

Source: Botswana Government Gazette. 5 January 1973. The Agricultural Resources Conservation Act. N° 39. 1972.

La collecte des données et des informations

Principes de base
L’évaluation systématique et la planification des ressources en terres nécessitent des données et informations
de base sur les terroirs et les populations, ainsi que sur l’organisation de l’administration et des services. Cette
affirmation est vraie à tout niveau de détail. Cependant, la diversité et la quantité des informations, de même
que leur degré de fiabilité et de précision, varient grandement selon l’échelle et les objectifs du plan
d’affectation des terres. Cinq principes de base guident la collecte de cette information:

✔ La collecte des données et informations doit être orientée vers les objectifs et rencontrer les demandes
des usagers.
✔ La collecte des données et informations doit être menée en vue de comprendre comment fonctionne
l’écosystème terres/affectation des terres. Quels sont les processus impliqués, comment la propriété
des terres affecte-t-elle leur utilisation, et quel est l’impact des modifications de l’affectation des
terres sur les ressources en terres?
✔ La collecte des données et informations doit être efficace, en se concentrant sur un ensemble minimum
de données; elle doit être souple afin de permettre la collecte de toute donnée additionnelle intéressante.
✔ Des données physiques sous forme spatiale sont nécessaires, comme des cartes ou des observations
géo-référenciées. La variation spatiale des ressources en terres est la justification majeure de la
planification de l’affectation des terres.
✔ La collecte des données et informations doit être une partie d’un processus continu. Plutôt que d’être
conçue comme un exercice unique destiné à produire un plan d’affectation des terres rigide, la
collecte initiale des données doit être utilisée pour formuler un plan d’affectation des terres souple,
évolutif, qui puisse plus tard être modifié à la lumière de nouvelles informations, ou qui puisse
s’adapter à de nouvelles circonstances.
40 La méthode de planification

Nature et échelle des données et informations


Comme l’approche de la planification et de la gestion foncières insiste sur l’intégration de différentes
disciplines, la nature des données et informations à collecter la reflète elle aussi. Les types de données et
informations généralement nécessaires sont repris dans l’Encart 13.

ENCART 13: Nature des données et des informations

Données sur les climat


ressources en terres: géomorphologie et sols
couverture du sol
ressources en eau
Données relatives à utilisation et caractéristiques actuelles des terres
l’affectation des terres: sélection de caractéristiques physiologiques des cultures (comme déterminants des exigences
écologiques) types d’affectation des terres (TAT) et systèmes de production (présents et futurs)
exigences écologiques des TAT, des systèmes de production, de l’affectation des terres
Données socio-économiques: population (avec répartition par âge et par sexe, intéressés)
conditions de vie (y compris charge de travail, aspects culturels, traditions, etc.)
accès aux marchés
coûts de production et prix des produits
socio-économie des communautés
Données et informations légales: documents, lois et règlements en rapport avec la politique foncière gouvernementale
système actuel d’attribution des terres
informations sur la tenure des terres
propriété traditionnelle et droits d’usage
Informations institutionnelles: institutions impliquées; leurs mandats, ressources et infrastructures
liens entre institutions
services d’aide (vulgarisation, etc.)
Données et informations générales: infrastructures, accessibilité

La planification foncière est une forme de planification spatiale ; en conséquence, une carte de base à l’échelle
appropriée est nécessaire pour en établir le plan d’affectation. La plupart des informations sont liées à une
échelle et en sont dépendantes. Il en va ainsi pour la distribution spatiale sur carte de caractéristiques
biophysiques, et pour des facteurs tels que population, production ou infrastructure, qui sont spécifiques de
certaines unités cartographiques. L’échelle est hautement significative pour l’information de base et
conditionne le niveau auquel s’établit la planification foncière. Un équilibre approprié doit exister entre
échelle et densité d’informations afin d’optimiser et de rendre utiles leurs applications.

La relation entre le niveau de la planification foncière et l’échelle des informations spatiales est donnée au
Tableau 2. La planification suit généralement des limites administratives. Comme ces limites varient de pays
à pays, il est naturel que les échelles des cartes nationales et régionales se recouvrent partiellement. Les
grands pays peuvent avoir plus de deux niveaux intermédiaires, par exemple région – province – district, ou
état – district – sous-district.

Récemment, les systèmes d’information géographiques (SIG) ont démontré leur grande capacité à gérer et à
analyser de vastes ensembles de données de base sous forme spatiale. Les SIG peuvent être utilisés pour créer
sous forme souple et intégrée les cartes, tableaux et rapports écrits nécessaires à la planification de
l’affectation des terres. Quoiqu’ils facilitent grandement l’analyse des données, les SIG ne réduisent en rien
l’importance de la précision des données spatiales. Le contrôle de leur qualité doit même être encore plus
rigoureux que lorsque des méthodes manuelles sont utilisées.
La méthode de planification 41

TABLEAU 2: Niveaux de planification et échelles cartographiques recommandées


Niveau Unité administrative Echelle

national pays grande: 1 : 250 000


moyenne: 1 : 1 000 000
petite: 1 : 5 000 000

infra-national région, province, district grande: 1 : 100 000


(intermédiaire) moyenne: 1 : 250 000
petite: 1 : 1 000 000

local sous-district, commune, village grande: 1 : 10 000


moyenne: 1 : 25 000
petite: 1 : 50 000

exploitation ferme, ranch grande: 1 : 1 000


moyenne: 1 : 5 000
petite: 1 : 10 000

Données sur les ressources en terres


Une unité de terrain peut être décrite par des données de base ou par les caractéristiques de terrain:

DEFINITIONS

Une caractéristique de terrain est un attribut de terrain qui peut être mesuré ou estimé (FAO, 1996).

La méthode FAO d’évaluation des terres pour l’utilisation rurale des terres est employée pour décrire et
estimer des facteurs physiques au sein d’une unité de terrain ou de planification (FAO, 1976).

L’expérience a permis de déterminer quels sont les ensembles de données minimales qu’il convient de
rassembler pour les unités et sous-unités de planification concernant le climat et les sols (Encart 14). Lorsque
cela est possible, les données collectées sur le climat et les sols doivent être mises en corrélation avec des
systèmes de classification nationaux ou internationaux, tels que la classification climatique de Köppen, la
méthodologie des zones agro-écologiques et la classification des sols FAO/Unesco/ISRIC (FAO, 1990a) ou,
de préférence, la Base de Référence Mondiale (FAO, 1998). De tels systèmes ne doivent pas remplacer les
méthodes de classification locales, car celles-ci mettent l’accent sur des facteurs importants pour une éco-
zone particulière. La précision de l’évaluation peut souvent être affinée si les données sont plus détaillées.
Certains paramètres supplémentaires peuvent se révéler d’importants déterminants de l’affectation des terres
dans différents environnements. Ainsi, des facteurs comme l’incidence du gel, la présence d’éléments
toxiques ou la perméabilité du sous-sol peuvent influencer fortement l’affectation des terres ou le choix des
cultures dans des lieux précis.

Les ressources en eau de surface et de nappe peu profonde sont importantes en planification de l’affectation
des terres. Leur qualité et quantité contribuent à déterminer les options d’utilisations potentielles des terres.
La disponibilité dans le temps et dans l’espace des eaux de surface et de nappe superficielle, de même que les
risques d’inondation, sont des aspects importants.
42 La méthode de planification

ENCART 14: Besoins en données sur les ressources en terres pour leur évaluation

Données climatiques Données sur les terres


Pour chaque station climatique Pour chaque unité cartographique de terrain
• localisation (coordonnées) et altitude • proportions des unités d’aménagement des terres
• précipitations • surface
• température journalière maximale • unité géomorphologique ou de paysage
• température journalière minimale
• ensoleillement - couverture nuageuse Pour chaque type de terrain
• humidité relative • élément de terrain
• vitesse du vent • pente
• risque climatique • couverture du sol (végétation)
ou utilisation actuelle des terres
• affleurements rocheux et pierrosité
• profondeur utile du sol
• texture du sol (y compris pierres et graviers)
• classe de drainage du sol
• horizons du sol et classes de profondeur
• structure et consistance du sol
• contenu en carbone organique (en surface)
Note: La durée de la période pour laquelle les • phosphore disponible (en surface)
données sont collectées dépend de l’objectif et du
niveau de détail du plan d’affectation. Là où c’est • cations échangeables, capacité d’échange
possible, les données sur les précipitations doivent cationique et saturation en bases
couvrir une séquence pluri-annuelle,
particulièrement dans les zones semi-arides
• pH (acidité, alcalinité)
où les totaux annuels varient beaucoup. • salinité

Données et Informations liées à l’affectation des terres


Pour évaluer les ressources et planifier l’affectation des terres, les principales utilisations applicables à la
région doivent être décrites. C’est pour cela que la FAO a introduit dans son cadre pour l’évaluation des terres
les termes ‘type d’affectation des terres’ et ‘système de production’, qui sont définis comme suit:

DEFINITIONS

Un Type d’affectation des terres (TAT) est une utilisation de terres définie en termes de produit ou de
produits, d’intrants et de façons nécessaires à les produire, et en termes d’environnement socio-
économique dans lequel la production se fait. (FAO, 1976).

Un Système de production décrit une série d’activités (le système de gestion) mises en place pour
produire un ensemble défini de denrées ou de bénéfices (produits). (FAO, 1996).
La méthode de planification 43

Un exemple de définitions de types d’affectation des terres est donné dans l’Encart 15.

ENCART 15: Exemples de définitions de types d’affectation des terres


Attribut Faibles intrants Intrants moyens Intrants élevés

Produits et Culture pluviale d’orge, maïs, avoine, millet, riz sec, riz inondé, sorgho, blé, niébé, pois,
production arachide, haricot, pois cajan, soya, manioc, patate douce, pomme de terre, banane, palmier à
huile et canne à sucre. Cultures pures ou associées dans des systèmes de cultures et rotations
appropriés.

Orientation Production de Production de subsistance et Production commerciale


du Marché subsistance commercialisation des surplus

Capitalisation Faible Intermédiaire avec Elevée


accès au crédit

Intensité Elevée, incluant travail Moyenne, incluant travail Basse; travail familial
du Travail familial non rémunéré familial non rémunéré rémunéré si utilisé

Main œuvre Travail manuel à l’aide Travail manuel avec outils Mécanisation complète
d’outils manuels manuels et/ou traction animale,
avec instruments améliorés;
mécanisation partielle

Technologie Cultivars traditionnels. Cultivars améliorés Cultivars à hauts rendements,


Ni engrais, ni pesticides. si disponibles. incluant des hybrides.
Périodes de jachère. Mesures vulgarisées, comme Applications optimales
Mesures de protection application d’engrais, contrôle d’engrais. Contrôle chimique
minimales des maladies, ravageurs et des ravageurs, maladies et
adventices. Un peu de jachère adventices. Mesures de
et de mesures de protection protection complètes

Infrastructures Accès aux marchés non Accès nécessaire à certains Accès aux marchés essentiel.
nécessaire. Services de marchés; de même qu’aux Haut niveau de services
conseils inadéquats champs de démonstration conseils et applications des
et aux services résultats de la recherche

Tenure des terres Petites parcelles, Petites parcelles, Grandes parcelles,


fragmentées parfois fragmentées groupées

Niveau Bas Moyen Elevé


de Revenus

Source: Agro-ecological assessment for national planning: the example of Kenya. FAO. 1993b.
44 La méthode de planification

Un exemple de description de système de production est donné à l’Encart 16.

ENCART 16: Exemple de système de production


Système de Production Petit exploitant produisant du sorgho
Produit Sorgho (var. Segaolane). Rendement maximum possible: 2.000 kg/ha,
rendements habituels 500 - 1.000 kg/ha Résidus (rendement maximum
possible 8.000 kg ms/ha).
Préparation du Sol Labour simple, suivi d’un hersage à disques, entre août et octobre.
Utilisation d’une paire de bœufs de trait.
Semis Semoir tracté par une paire de bœufs, à la première pluie > 30 mm
entre le 1er décembre et le 20 février.
Désherbage Manuel. 40 jours après semis.
Fertilisation Aucune.
Récolte Manuelle, après maturation de la culture (120 jours après semis).
Main d'œuvre Main d’œuvre familiale. Demande modérée en période de pointe.
Traction Animale Accès à une paire de bœufs aux périodes critiques de semis.
Tenure des Terres Lopins de 2-5 ha Usufruit concédé par le Conseil des Terres.
Risques Probabilité d’échec de la culture 1 année sur 10
(impossibilité de semis due à la faiblesse des pluies).

Un TAT peut couvrir un nombre de productions issues d’environnements socio-économiques particuliers


utilisant des intrants et des façons qui lui sont fréquemment liés, tandis qu’un système de production ne se
rapporte qu’aux produits d’un seul type de culture ou d’animal ainsi qu’aux intrants et opérations nécessaires
à sa production. En tant que concept, un TAT peut aussi faire rapport à des utilisations de terres comme les
parcs nationaux ou les réserves forestières, qui ne sont pas nécessairement perçues comme des systèmes de
production.

Les nombreuses combinaisons théoriques entre produits, aménagements et intrants peuvent générer un grand
nombre de systèmes de production potentiels. Il importe de limiter ces combinaisons à un nombre gérable et
de ne retenir que les modifications des systèmes de production existants qui soient praticables et compatibles
avec les objectifs des intéressés.

ENCART 17: Liste de contrôle des besoins


pour un système de production basé sur des cultures
Température et radiation Conditions de maturation
Humidité Absence de risques climatiques
Eléments nutritifs Absence de maladies du sol
Profondeur d’enracinement adéquate Aptitude du sol à être travaillé
Absence de toxicité Localisation et accès
Conditions de plantation Erosion du sol dans des limites tolérables
(couche arable) et de germination
Note: Dans le document original de la FAO ‘Cadre pour l’Evaluation des Terres (FAO, 1976), la plupart de ces besoins étaient évalués en se
référant aux qualités et caractéristiques de terres particulières. Dans les évaluations techniques des terres, la modélisation a aujourd’hui
largement remplacé les techniques d’appariement mécanique. Néanmoins, cette liste est utile en ce qu’elle permet de vérifier des facteurs qui
peuvent être inclus dans un modèle.
La méthode de planification 45

Une liste des exigences propres à chaque système de production ou à chaque TAT doit tenir compte du fait
que les exigences dépendent dans une large mesure de la méthode analytique utilisée pour évaluer les terres.
L’Encart 17 donne la liste de contrôle des besoins à inventorier. Pour des utilisations extensives des terres,
comme une réserve naturelle, un traitement bien moins détaillé est suffisant, et les besoins peuvent être liés à
de grandes catégories comme le type de végétation et la disponibilité en eau.

Données et informations socio-économiques


La collecte d’informations sur les aspects socio-économiques dans l’unité à affecter doit être guidée par le
souci de mieux comprendre les communautés locales ainsi que leurs ressources naturelles, humaines et en
capital. Ceci comprend les données sur la structure de la communauté, afin d’appréhender les conditions de
vie, les questions de sexe, de classe et d’ethnie et la disponibilité en main-d'œuvre; ceci comprend aussi les
données sur l’agriculture ou sur les autres usages du sol, sur l’accès ou la tenure des terres, sur la taille des
propriétés, sur le bétail, sur les infrastructures, etc. (Encart 18). L’un des buts des enquêtes socio-économiques
est d’identifier et de caractériser des groupes cibles spécifiques pour le plan d’affectation. Les directives pour
les enquêtes socio-économiques utilisant l’approche ASERS (Analyse Socio-économique et de la Répartition
des Sexes) (FAO/ILO, 1998) ou l’analyse des systèmes de production ((FAO, 1990b) sont utiles; quelques
techniques participatives appropriées à ces enquêtes sont reprises au chapitre 4, Encart 10.

Les données provenant aussi bien de sources locales que de sources “ officielles ” doivent être rassemblées
en fonction des coûts de production de chaque composante des systèmes de production ou d’affectation des
terres. Les informations sur les prix des produits à la sortie de la ferme et au marché, sur la quantité d’argent
dont dispose le fermier pour investir, sur l’accès au crédit et sur les opportunités de revenus, seront
importantes pour la planification. Ce type d’information variera sans doute selon les groupes d’intéressés dans
la communauté.

En plus des informations de niveau local, l’entité administrative recueillera celles concernant des facteurs tels que
la population (y compris le taux démographique, les pyramides d’âge et la distribution par sexe), la disponibilité
en main d’œuvre, les infrastructures, les marchés, les services d’appui comme la vulgarisation agricole ou un
service vétérinaire. L’entité administrative qui œuvrera concrètement dépendra du niveau de la planification.

Des informations doivent également être collectées sur les droits et restrictions dans l’affectation des terres et
dans les matières qui leur sont corrélées, ainsi que sur toute politique gouvernementale ou plan de
développement affectant les zones où s’effectue la planification de l’affectation des terres.

ENCART 18: Besoins en données et informations socio-économiques


• Données sur les ménages agricoles
• Aspects légaux et cadastraux
• Infrastructures (routes, qualité, etc.)
• Accès aux marchés, formation des prix, etc.
• Services d’appui (vulgarisation, etc.)
• Agences partenaires (ONG, OG, etc.)
• Population (âge, taux démographique, composition ethnique, distribution par sexe, etc.)

Comment récolter les données et les informations


La collecte des données et informations doit être coordonnée par le groupe de travail chargé de la préparation
du plan. Un comité de conseil technique peut aider le groupe. Des professionnels ou un staff technique seront
généralement impliqués dans la collecte et la mise en ordre des données et informations. Cependant des
membres de la communauté seront activement impliqués au niveau local.
46 La méthode de planification

Pour l’évaluation des terres et pour la planification qui en découle, les données existantes doivent être
exploitées autant que possible et des données supplémentaires, recueillies sur le terrain, leur seront ajoutées
là où c’est nécessaire.

Les cartes topographiques de base, les données climatiques et pédologiques peuvent normalement s’obtenir
auprès des départements ministériels concernés. Les informations sur les systèmes de production proviennent
d’études sur les fermes ou les ménages, tandis que les informations à propos des exigences des cultures et de
l’élevage pourront souvent être glanées auprès des services en charge de la vulgarisation et de la recherche
agronomique.

Ces sources de renseignements ‘officiels’ seront valorisées, mais une attention toute particulière sera apportée
aux sources locales de renseignements, qui seront exploitées au maximum. Mieux que les experts, les gens
du cru comprennent la manière dont fonctionnent les systèmes d’affectation des terres dont ils dépendent. Des
mécanismes appropriés doivent être employés pour que les GGRT, les autres habitants, les spécialistes et les
décideurs de haut niveau partagent cette connaissance. La connaissance indigène peut sembler confuse, ou
être structurée de manière telle que son accès ou sa compréhension soient peu aises pour les planificateurs.
Les techniques DRR et DRP permettent d’élucider et d’analyser de telles informations avec les communautés.

Alors que les enquêtes formelles doivent se limiter au minimum, des enquêtes conventionnelles peuvent
s’avérer nécessaires pour pallier certaines lacunes dans l’information, ou pour acquérir certains types de
données complètement manquants. Les techniques à même de mener des études sur les sols ou sur les
conditions socio-économiques des ménages ruraux sont reprises dans des manuels standards (ex. FAO, 1979;
1990b). Pour les études sur les ressources en terres, une approche physiographique (Encart 19) est
recommandée; elle intègre la géomorphologie, les sols et la végétation. Quoiqu’elle n’élimine aucunement le
recours à des vérifications de terrain, l’utilisation de photos aériennes et d’images satellites, sous forme
imprimée ou digitale, peut grandement améliorer l’efficacité des études sur les ressources en terres.

ENCART 19: Approche physiographique de la prospection des ressources en terres:


l’exemple SOTER

Les systèmes physiographiques hiérarchisés ont été définis (Base mondiale et nationale de données
digitales sur les sols et le terrain de la FAO (SOTER), FAO 1995); leur plus haut niveau de classification
se fonde sur des formes de terrain appréciées par des critères morphométriques, et sur l’altitude. Les
unités se subdivisent en fonction de leurs forme, topographie et dimensions. Le niveau inférieur reste
ouvert et permet d’intégrer toute subdivision supplémentaire ayant trait à la géologie et aux sols. Ces
systèmes sont dès lors utiles pour planifier l’affectation des terres, et ce de l’échelle nationale à l’échelle
de la ferme, car ils peuvent fournir l’information au niveau approprié.
En particulier dans les zones non ou peu perturbées, la physiographie sera hautement corrélée avec les
types de végétation, et les unités physiographiques pourront servir de fondement fiable pour l’inventaire
de la végétation. Dans les zones où la végétation originelle a été dégradée, les unités physiographiques
de niveau inférieur serviront d’unités de terrain de base ouvertes, qui pourront ultérieurement être
complétées et subdivisées selon les besoins.
Les unités physiographiques fournissent aussi un cadre approprié à la description et à la cartographie
de l’érosion actuelle et de la dégradation des terres (Jansen, Remmelzwaal and Dlamini, 1994).
Les données sur le système des unités physiographiques doivent être croisées avec les informations
climatiques pour l’évaluation ultérieure des ressources en terres.
La méthode de planification 47

Stockage, restitution et ENCART 20: Sélection de bases de données et de


accessibilité des données programmes développés par la FAO
et informations
Lors de l’évaluation des terres ainsi que de la La Base de données multilingue sur les sols (SDBm) est une base de
planification de leur affectation, l’analyse des données directe pour le stockage et le recouvrement des descriptions et
données peut être grandement facilitée si les analyses de sols, incluant des tests physiques. Les outils de recherche et de
données acquises au départ de sources secondaires, questionnement permettent de comparer des critères spécifiés de sols, et le
d’études de terrain et des DRR/DRP sont programme permet d’imprimer sous format standard les descriptions et
systématiquement rangées et stockées sous un analyses de sols. La base de données peut opérer en anglais, français et
format qui permette de facilement les trier et les espagnol. Après plusieurs années de développement, la base de données est
récupérer. Quoique l’accès à un ordinateur ne soit désormais finalisée et s’accompagne d’un manuel.
pas essentiel pour mettre en œuvre la planification La Base de données sur l’affectation des terres (LUD) a été développée
de l’affectation des terres, des ordinateurs bon par l’International Training Centre (ITC) et par l’Université Agricole de
marché et des logiciels de gestion de données Wageningen, en collaboration avec la FAO. LUD décrit l’affectation des
facilitent les opérations. terres en se basant sur une hiérarchie de lieux, de produits, d’opérations et
d’intrants, de source d’énergie et de propriété. Certains champs de
Dans les villages où les ordinateurs peuvent ne pas description sont obligatoires, mais beaucoup peuvent être définis par les
utilisateurs. La base de données possède des fonctions de recherche qui
être disponibles, l’organisation et la disponibilité
permettent la sélection et la classification des systèmes de production.
de l’information peuvent s’avérer critiques.
ECOCROP1 est essentiellement une combinaison entre une base de
Les bases de données peuvent être construites au données sur les besoins des plantes et un programme simple d’évaluation
moyen de logiciels commerciaux, ou peuvent être des terres qui détermine les cultures aptes à des environnements définis par
l’utilisateur. Les cultures sont aussi classifiées selon leur utilisation, et il est
taillées sur mesure. Quelques bases de données et enfin possible de restreindre l’évaluation à ces cultures n’ayant seulement
programmes pertinents développés par la FAO qu’une ou quelques utilisations.
sont présentés dans l’Encart 20.
AQUASTAT est une base de statistiques sur les eaux douces et leur
Les Systèmes d’information géographique (SIG) disponibilité pour l’agriculture et le développement rural. Elle permet des
analyses régionales et des recensements par pays sur le développement des
sont des bases de données essentielles qui stockent ressources en eau, en insistant sur l’irrigation et le drainage.
l’information sous format spatial. L’utilisation de
SIG conduit à la réalisation rapide de cartes CROPWAT est un programme informatique dont les fonctions principales
thématiques et d’estimations de surfaces; elle servent à calculer l’évaporation de référence, les besoins en eau des
cultures, les besoins en irrigation et les systèmes d’approvisionnement en
permet aussi de mener de nombreuses opérations
eau, afin de construire des réseaux d’irrigation sous conditions de gestion
analytiques sous format spatial, en combinant de variées et afin d’évaluer la production pluviale et les effets de la sécheresse.
diverses manières différents ensembles d’informations,
afin de produire des recouvrements et des cartes CLIMWAT est une base de données climatiques à utiliser en combinaison
d’interprétation. L’imagerie satellitaire digitale avec le programme CROPWAT. Elle comprend les données de 3262
stations météorologiques de 144 pays.
peut être directement incorporée dans de nombreux
ensembles SIG. Un SIG donne des résultats dont la Source: http://www.fao.org/WAICENT/FaoInfo/Agricult/AGL/Aglhomep.htm
présentation peut être de haute qualité, mais pour
être efficace, il requiert des investissements
considérables en machines et en formation de personnel. Son usage est plus rentable dans la planification aux
niveaux infra-national et national. Les SIG utilisés en estimation des ressources en terres doivent comprendre
des modules d’analyses de données. La FAO a développé un ensemble intégré SIG/analyse de données pour le
zonage agro-écologique (ZAE) , pour l’évaluation de l’aptitude des terres et pour l’analyse multifactorielle de
scénarios d’affectation des terres, et intégrant des données biophysiques et socio-économiques au Kenya (FAO,
1993a). Cet ensemble a été employé pour analyser diverses options dans la planification de l’affectation des
terres d’un district.
48 La méthode de planification

La facilité avec laquelle les données peuvent désormais être stockées dans les bases de données doit aider le
public à disposer des données; ceci est particulièrement vrai pour ceux dont les intérêts sont attachés à une
zone ou à une région particulière. Dans les zones où les ressources et les technologies de la communication
sont suffisantes, les usagers peuvent accéder aux bases de données via des réseaux éloignés, ou via Internet.
La faille dans le contrôle strict qu’exerçaient auparavant de nombreux gouvernements est perçue comme une
étape positive vers le développement de la gestion durable des ressources en terres.

Identification préliminaire
et sélection des options

Les options pour une meilleure affectation des terres


FIGURE 9
vont émerger durant le processus de planification
lorsque les intéressés vont suggérer des changements IDENTIFICATION PRELIMINAIRE
et que les informations vont progressivement arriver ET SELECTION DES OPTIONS
sur la table. Le groupe de travail et les conseils
évaluation des ressources pour
institutionnels en charge de la coordination du plan les options préliminaires approuvées
examineront ces options de manière continue ; ceci
s’accorde à la nature itérative de la planification de
l’affectation des terres. Cependant, à certains
examen participatif préliminaire
moments dans l’agenda, un examen plus formel est des options suggérées: atelier avec les
nécessaire; il doit inclure le groupe de travail, les ✔ faisabilité (ressources) représentants
✔ sain et acceptable des intéressés
institutions collaboratrices, les intéressés, l’équipe (groupe de
socialement et politiquement
technique et aussi les bailleurs de fonds potentiels. ✔ acceptable écologiquement travail), les
Ce processus est illustré à la Figure 9. ✔ compatible avec la ligne de conduite décideurs les
techniciens,
P
ou avec les contraintes R
S’il est répondu non à l’une des questions, les experts et
O
L’examen peut prendre la forme d’un atelier dans l’option doit être écartée des évaluations les bailleurs
C
de fonds
lequel les objectifs initiaux sont revus à la lumière ultérieures. Durant le processus, d’autres
potentiels E
suggestions peuvent être émises; elles S
des options proposées et des informations acquises auront à subir les mêmes examens. U
récemment. Sa première tâche est de formuler les S
options d’améliorations possibles pour l’affectation
D
des terres (ex. systèmes de production modifiés ou collecte des données et informations E
nouveaux). Ensuite, sont examinées l’adéquation de
ces options avec les objectifs de tous les intéressés, P
L
la compatibilité avec les politiques et législations identification des A
gouvernementales, et la faisabilité générale compte intéressés N
formulation
et de leurs intérêts; I
tenu des ressources nécessaires à leur mise en des objectifs
idées des intéressés F
de la
œuvre. Si des contraintes sont identifiées, qui se planification
sur les options I
d’affectation C
rapportent aux conditions générales existantes des terres A
(politiques, règlements, etc.), des solutions T
potentielles ou alternatives doivent être recherchées. I
O
Les options dans l’affectation des terres qui besoin de changement ou d’amélioration N
réussissent l’examen sont soumises à l’évaluation de
terrain. De plus, d’excellents outils comme le
modèle ZAE-FAO peuvent être employés pour affectation actuelle des terres et conditions de vie
examiner les options d’affectation des terres et aussi
pour fournir des informations aidant à la formulation
d’alternatives dans l’affectation durable des terres.
La méthode de planification 49

Evaluation des ressources pour les options identifiées

Principes de base
Pour que les terres soient utilisées avec succès, leurs ressources doivent satisfaire à certaines exigences.
Nombre de ces exigences sont liées au type d’affectation des terres, et elles comprennent les besoins
écologiques de la culture ou du produit, et les exigences liées au système d’aménagement employé pour les
produire. L’évaluation des ressources en terres
implique dès lors une comparaison entre les FIGURE 10
propriétés des terres et les exigences des
affectations possibles des terres. Un plan ou des RATIONALITE DE L’EVALUATION DES TERRES
unités de terrain définies sont classés en fonction
du degré de satisfaction face aux exigences de TERRES AFFECTATION DES TERRES
Unités de terrain Systèmes de production
l’affectation des terres. Les principes de cette
approche, qui est essentiellement écologique, sont Caractéristiques Exigences
exposés dans l’ouvrage Cadre pour une Evaluation
des Terres (FAO, 1976), et sont illustrés par la
Figure 10. L’évaluation est basée sur une
compréhension inhérente des interactions entre
terres et affectation des terres. Les termes utilisés COMPARAISON
en évaluation des terres sont définis plus loin. Les
besoins en informations pour les unités d’aménagement
des terres (UAT), les TAT et les systèmes de
production ont été décrits précédemment. APTITUDE DES TERRES

DEFINITIONS: Quelques termes de l’évaluation des terres

Evaluation des terres. Estimation des performances ou du potentiel des terres en tenant compte d’un but
particulier; méthode mise au point en vue d’aider à la planification et à la gestion de l’affectation des terres.
Unité cartographique de terrain. Surface de terre dessinée sur une carte. Peut contenir un seul type
de terre ou plusieurs, présents sous forme de complexe ou d’association.
Type de terrain. Unité spécifique de terrain ayant un ensemble de caractéristiques définissables. N’est
pas toujours cartographiable à l’échelle utilisée.
Qualité des terres. Attribut complexe de terres influençant d’une manière distincte l’aptitude des terres
pour un usage spécifié.

L’évaluation des terres consiste en évaluations physiques et socio-économiques. L’évaluation physique des
terres implique l’interprétation, en termes de ressources potentielles, de données sur l’environnement
physique, ainsi que sur l’affectation passée et présente des terres. Un lien existe donc avec la recherche de
solutions à certains problèmes, comme la dégradation à longue échéance de la qualité des terres due à son
usage actuel, comme la viabilité d’affectations alternatives des terres, comme le degré d’amélioration que
pourrait atteindre la gestion actuelle des terres, ou enfin comme l’impact des intrants sur la productivité ou
sur la qualité des terres.
50 La méthode de planification

Procédure d’évaluation des terres


Dans l’évaluation des terres, les principales actions sont (FAO, 1976):

✔ consultation initiale à propos de l’objectif de l’évaluation ainsi que des données et hypothèses sur
lesquelles elle se fonde
✔ description des types d’affectation des terres à envisager et établissement de leurs exigences
✔ description des unités cartographiques de terrain, et déduction des qualités des terres
✔ comparaison des types d’affectation des terres avec les types de terres actuels
✔ analyse économique et sociale
✔ classification d’aptitude des terres (qualitative ou quantitative)
✔ présentation des résultats de l’évaluation

En plus de son cadre pour l’évaluation des terres, la FAO a publié selon le même concept quatre manuels pour
l’évaluation des terres en vue de différentes affectations des terres (Encart 21). Ces publications donnent des
directives pratiques pour planifier et exécuter les diverses phases de l’évaluation des terres, en partant de
l’interprétation des données de base, jusqu’aux recommandations finales. Ces recommandations serviront de
base aux décisions qui seront discutées entre les intéressés et les institutions concernées, et qui, si elles sont
acceptées, seront mises en œuvre.

Comparer les caractéristiques et qualités des terres


avec les exigences de l’affectation des terres est ENCART 21: Directives de la FAO pour l’évaluation des terres
une procédure qui peut se faire par simple
confrontation, en se basant soit sur des expériences ✔ Cadre pour l’évaluation des terres (FAO, 1976)
antérieures, soit sur la connaissance scientifique; il ✔ Evaluation des terres pour l’agriculture pluviale (FAO, 1983)
est aussi possible de modéliser la croissance et le
développement de cultures et d’animaux dans un ✔ Evaluation des terres pour la foresterie (FAO, 1984)
environnement donné. Les résultats sont normalement ✔ Evaluation des terres pour l’agriculture irriguée (FAO, 1985)
exprimés sous forme de classes d’aptitude des ✔ Evaluation des terres pour le pâturage extensif (FAO, 1991)
terres, ou sous forme d’estimations quantitatives
de rendements ou de bénéfices, qui peuvent être
eux-mêmes liés à des estimations de profit
financier ou économique.

La technique et le niveau de complexité du processus de comparaison sont déterminés par les buts et par le
niveau de détail du plan d’affectation des terres ainsi que par la quantité et la qualité des informations
collectées lors de la caractérisation des UAT, des TAT et des systèmes de production.

Au niveau le plus simple, la comparaison se fait sur base du transfert des connaissances acquises en étudiant
des TAT ou des types de production ou des sols similaires. Ainsi, des fermiers remettant en culture une jachère
vont faire des comparaisons avec des sols similaires qu’ils ont cultivés ailleurs et, grâce à leur expérience
antérieure sur la même parcelle, ils pourront décider quelles cultures implanter et quelles façons et quels
intrants leur appliquer. Cette approche ne nécessite aucune spécification des besoins pour cette affectation
individuelle des terres, ni de spécification de ses caractéristiques, car elle est simplement basée sur
l’expérience et sur le raisonnement intuitif.
La méthode de planification 51

Le Système automatisé d’évaluation des terres (ALES) (Rossiter and van Wambeke, 1993) est un progiciel de
modélisation qui permet d’élaborer un système expert basé sur le cadre de la FAO pour l’évaluation des terres.
ALES a été utilisé pour construire des modèles autour de projets FAO au Mozambique et au Malawi (ex.
Eschweiler et al., 1991).

D’autres modèles pour évaluer les terres dans des systèmes culturaux ont été élaborés par la FAO et utilisés
dans des projets de terrain; il s’agit de:
• Zonage agro-écologique (FAO, 1978; 1996)
• Modèle de simulation des rendements des cultures et d’éstimation des terres pour le
Botswana (CYSLAMB) (Tersteeg, 1994).

Le ZAE a été utilisé dans diverses conditions environnementales, aux échelles mondiale, régionale, nationale
et infra-nationale. Il comprend un ensemble d’applications de base sur lesquelles se fondent des applications
plus avancées. Les applications ZAE sont présentées dans la Figure 11. CYSLAMB a été employé aux
niveaux du pays, du district, du village et de la ferme au Botswana; ce modèle est approprié aux
environnements semi-arides similaires. Mais, indépendamment de l’approche utilisée, les modèles doivent
être validés sur le terrain au vu des performances actuelles.

FIGURE 11

APPLICATIONS DU ZONAGE AGRO-ECOLOGIQUE (ZAE)


APPLICATIONS CENTRALES

ENTREES : Inventaires / Bases de données


Ressources en terres Types d’affectation des terres

TRAITEMENT DES DONNEES: Modèles

RESULTATS
Inventaires des ressources en terres
Cartes des zones agro-écologiques
Aptitude des terres: classes d’aptitude
rendements potentiels

APPLICATIONS AVANCEES (exemples)

• Productivité potentielle des terres


• Estimation des surfaces arables
• Capacité d’accueillir des populations
• Estimation du risque de dégradation des terres
• Estimation de l'équilibre troupeaux - fourrages
• Recommandations pour les intrants agricoles
• Analyse et développement des systèmes agraires
• Estimation de l’impact sur l’environnement
• Contrôle du développement des ressources en terres
52 La méthode de planification

Présentation des Résultats de l’Evaluation


Indépendamment des procédures suivies pour l’évaluation des ressources en terres, les résultats doivent être
présentés de manière systématique afin de rendre possibles l’identification d’alternatives et le rejet
d’affectations de terres physiquement impropres. Le format standard pour présenter les résultats de l’évaluation
physique des terres est une matrice tabulaire; elle doit reprendre sous forme de liste les aptitudes des différents
systèmes de production ou des types d’utilisation des terres dans différentes UAT. Le Tableau 3 montre un
exemple (extrait de la légende d’une carte d’aptitude des terres) de ce genre de présentation pour des
évaluations de terres basées sur des comparaisons qualitatives. Il est d’habitude plus aisé de présenter les
résultats de l’évaluation des terres sur carte, ou sur une série de cartes, car ainsi, les terres aptes à divers usages
sont faciles à localiser. Les cartes peuvent être produites de manière conventionnelle ou via un SIG.

TABLEAU 3: Extrait d’une évaluation des terres basée sur une comparaison qualitative
Unité - AT Culture et niveau d’intrants
Maïs Blé Orge Tef
Bas Moyen Bas Moyen Bas Moyen Bas Moyen

A N N N.S3 N.S3 N.S3 N.S3 N.S3 N.S3


B S3.S4 S3.S4 S1.S4 S1.S4 S1.S4 S1.S4 S2.N S1.N
C S3.N S3.N S1.S4 S1.S4 S1.S4 S1.S4 S3.N S3.N
D N N S3.S4.N S3.S4.N S2.S3.S4.N S2.S3.S4.N N.S4 N.S4
E N N N N S4 S4 S3.N S3.N

Notes: 1. L’unité d’aptitude des terres (Unité-AT) vient de la combinaison d’une unité cartographique de sol,
de la pluviométrie et de l’altitud.
2. Le niveau d’intrants ‘moyen’ comprend, si besoin, le drainage de surface (billons et fossés).
3. S1 = très apte; S2 = moyennement apte; S3 = marginal; S4 = très marginal; N = inapte.
4. Là où plus d’une classe d’aptitude est indiquée, l’aptitude de l’unité varie en fonction des différents
types de sols non cartographiables à l’échelle utilisée (1:250.000). Une typographie majuscule
implique que 50% ou plus de l’unité se situent dans cette classe, tandis qu’une minuscule entraîne
que 25% de l’unité sont catalogués dans l’unité indiquée. Exemples: S1.S4 = 50% de l’unité
d’aptitude des terres sont en S1 et 50% en S4 et S3.s4.n = 50% sont en S3, 25% en S4 et 25% en N.

Source: Adapté de Radcliffe, Bechtold et Teshome Estifanos (1988).

Appréciation des FIGURE 12


options identifiées
APPRECIATION DES FACTEURS DE DURABILITE
Le résultat de l’évaluation physique des terres est DES OPTIONS D’AFFECTATION DES TERRES
une série d’options d’utilisations appropriées des
terres pour chaque UAT. Ces options doivent Socialement Durable pour
maintenant être évaluées en termes de viabilité acceptable l’environnement
économique et financière, de consensus social et
d’impact potentiel sur l’environnement. La Option
durabilité de chaque option et les contraintes d’affectation
Economiquement Physiquement
d’exécution doivent également être examinées viable
des terres valable
avant que le groupe n’émette des recommandations.
Les diverses étapes de la sélection sont reprises à la
Figure 12.
OPTION DE PLANIFICATION
RECOMMANDEE
La méthode de planification 53

Viabilité financière et économique


L’évaluation effective des options d’affectation des terres nécessite que soient compris la nature, les
caractéristiques et les comportements des diverses unités de production agricoles locales. Dans les pays en
développement, les unités de production agricole typiques sont de petites fermes à systèmes agraires complexes,
mélangeant cultures et élevage, et gérées par des ménages. En général, ces petits fermiers utilisent tous les
facteurs de production à la portée de leurs connaissances, de leurs ressources et de leurs objectifs et ils
connaissent les contraintes et risques liés à leur terroir. Les tâches domestiques, les obligations sociales et les
activités rémunératrices non liées à la ferme contribuent aux - ou sont en compétition avec les – travaux agricoles.

Les options d’affectations possibles des terres peuvent être soumises à une analyse économique ou financière;
ceci dépend des buts du plan d’affectation des terres3. La viabilité financière peut être estimée au moyen des
paramètres suivants:

Pour avoir une idée de l’hétérogénéité, de la


✔ Marges brutes complexité et de l’interdépendance des ménages
✔ Rapport coûts/bénéfices agricoles et des communautés rurales dans leurs
environnements biophysique, socioculturel et
✔ Valeur nette actuelle
économique, il faut leur appliquer les méthodes
✔ Taux de remboursement interne d’analyse par ensemble orthodoxe. La production
de données, indicateurs et paramètres appropriés et
fiables afin d’estimer bénéfices et impacts implique que soient intégrés différents types d’analyses
comprenant des mesures quantitatives comme les marges brutes, et des informations qualitatives venant
d’enquêtes rurales participatives. Par-dessus tout, les options d’affectation des terres doivent être évaluées de
manière telle que puissent être identifiés les compromis entre les objectifs différents et multiples des fermiers,
de la communauté et de la nation.

En récapitulant l’impact total d’une option d’affectation des terres, les coûts et bénéfices entraînés par la
poursuite des objectifs ainsi que les compromis à atteindre doivent être estimés. De multiples objectifs se
rapportant au choix d’option, tels qu’équité, efficacité et durabilité de l’usage des ressources doivent retrouver
des poids respectifs conciliables entre eux, ces paramètres étant les valeurs assignées à l’accomplissement
d’un objectif. Lors de l’estimation des bénéfices
futurs, ces paramètres doivent être pris en compte
selon le taux social le plus élevé. Cette pratique
devrait assurer qu’une option viable d’affectation
des terres prenne en compte les préférences sociales
du moment, les incertitudes, les problèmes d’équité
entre générations et les externalités.

En termes économiques, l’essence d’une externalité


est qu’elle entraîne une interdépendance, dont les
effets ne sont pas chiffrés, entre deux agents
économiques au moins et leurs transactions. En
d’autres mots, les externalités sont les effets
d’activités économiques ou de projets qui ne sont
pas influencés par le marché. Elles peuvent
comprendre les impacts sur la santé et l’éducation,
les avantages pour les seuls hommes ou les seules femmes, les effets positifs ou négatifs sur la préservation
des ressources, notamment le degré de pollution ou de dégradation de l’air, de l’eau ou des terres ou tout autre
effet externe. Elles n’entrent pas dans les calculs de viabilité économique commerciale, car ceux-ci ne sont

3 - L'analyse financière est basée sur les prix et coûts du marché. L'analyse économique prend en compte les prix cachés et les coûts
d'opportunité. Bien qu'une analyse financière soit à même d'évaluer la faisabilité d'un plan d'affectation des terres pour une grande
ferme ou pour un groupement d'entreprises commerciales, l'étude d'alternatives à ce plan, couvrant un champ d'activités plus large
au sein d'un pays, d'un district ou d'une commune, devrait être normalement soumise aux procédures plus complexes de l'analyse
économique.
54 La méthode de planification

basés que sur les prix du marché; cependant elles sont liées aux choix sociaux et doivent être prises en compte
lors de la détermination des mérites d’une option.

Exemple: la conservation est concernée par l’affectation efficace des ressources dans le temps. En
conséquence, ceci implique une minimalisation de la valeur nette actuelle des capitaux et des coûts
opérationnels, et cela peut engendrer une accélération et une augmentation des entrées financières à court
terme afin d’être à même de réduire plus tard les coûts opérationnels à long terme. La conservation fait partie
d’un processus continu d’utilisation des ressources; ceci va de l’exclusion du droit au bien-être des
générations futures à la négation de ce même droit aux participants d’aujourd’hui; elle dépend donc aussi bien
d’arbitrages sur l’équité des distributions que de son efficacité économique.

Impact social
La participation active de tous les intéressés et de leurs représentants lors de la formulation des objectifs de
l’affectation des terres, s’ajoutant au dialogue continu qui s’instaure au cours des étapes de l’évaluation des
ressources en terres, doit assurer l’acceptation par les divers groupes sociaux des propositions d’affectations des
terres. A ce stade, qui est critique dans le processus de planification, des consultations intensives doivent être
menées avec les divers groupes pour discuter de l’implication des modifications possibles dans l’affectation des
terres ; le souci du détail dans ces discussions doit être tel qu’il permette de modifier des facteurs comme les
droits d’accès ou d’imposer des responsabilités pour la gestion et la conservation. Un soin particulier sera mis
à inclure des groupes qui ne sont pas utilisateurs des terres dans les zones visées, mais qui pourraient néanmoins
être touchés par les changements proposés. Ainsi, des communautés vivant en aval d’un bassin versant
pourraient être affectées par des modifications à l’amont dans l’utilisation de l’eau ou dans la couverture du sol.
Si elles n’ont pas été consultées auparavant, c’est à ce stade qu’elles doivent être associées aux discussions.

Des tests plus formels sur les impacts sociaux


peuvent être nécessaires, en particulier pour les ✔ accès aux ressources en terres (y compris les produits des plantes
plans nationaux et infra-nationaux d’affectation des et animaux sauvages)
terres dans lesquels les intéressés de la base ont peut ✔ statut nutritionnel (en particulier des groupes vulnérables)
être été moins impliqués. L’impact de toute
modification dans l’affectation des terres doit être ✔ statut sanitaire (présence et virulence de maladies endémiques)
évalué en fonction des facteurs sociaux suivants: ✔ éducation (occasions d’apprendre de nouvelles techniques)

Il peut être nécessaire de mener un DRR ciblé au niveau communautaire avec des groupements d’intéressés
ou avec des informateurs-clés afin de mettre au clair ce qui pourrait exactement arriver lorsque les
changements dans l’affectation des terres prendront effet. Des études de cas de développements comparables
dans des environnements similaires doivent être utilisées, et les données des hôpitaux locaux permettront
d’analyser les tendances actuelles en matière de santé publique.

Impact environnemental
Par définition, l’aménagement durable des terres dépend du maintien du potentiel productif des ressources
naturelles. Il ne s’agit pas seulement de protéger les ressources desquelles dépend un système de production
déterminé, car le fonctionnement de ce système peut engendrer des effets sur d’autres attributs de
l’environnement, sur le site lui-même ou ailleurs.

La technique des indicateurs peut être utilisée pour sélectionner dans une liste plus complète un certain
nombre de facteurs-clés à évaluer. Le terme indicateurs est emprunté à l’analyse d’impact environnemental,
qui a beaucoup en commun avec l’évaluation de la durabilité. Cette technique a été développée pour réduire
le nombre d’analyses à un niveau gérable; elle sera mise en application avec la participation de tous les
groupes concernés par des changements dans l’affectation des terres (Bisset, 1987). Une fois identifiées, les
La méthode de planification 55

modifications qui interviendront dans les facteurs-


clés pour un système de production donné pourront ✔ observation des signes actuels de tendances (observation)
être prédites à l’aide de méthodes basées sur celle ✔ recherche des preuves historiques (historique)
de la FAO, 1993b:
✔ extrapolation des évidences géographiques au départ de sites
similaires (spatialisation)
La méthode choisie dépend de la disponibilité des
données, de la connaissance des relations de cause ✔ modélisation empirique ou déterministe
à effet entre les facteurs concernés, de la
disponibilité de modèles et des besoins en résultats quantifiés. Ce sera souvent une combinaison des méthodes
citées plus haut qui s’avérera la plus appropriée. En plus des effets directs sur les ressources en terres,
engendrés par des modifications dans les intrants ou dans les techniques d’élevage, les effets probables sur
des plantes ou animaux rares ou de haute valeur doivent être examinés. Les modifications dans l’affectation
des terres peuvent entraîner en dehors des sites des impacts comme la diminution du débit des cours d’eau à
l’aval, des concentrations de troupeaux sur des aires de parcours limitées, ou l’interruption de couloirs de
migration pour la faune sauvage.

Négociations et décisions sur les options –


mettre en œuvre le plan

Le résultat de l’étape précédente est une palette d’options d’affectation des terres, incluant des types
d’affectation des terres ou des systèmes de production pour chaque unité cartographique de terres.

Toutes ces options sont physiquement applicables, financièrement et économiquement viables, socialement
acceptables, sans impact négatif d’importance sur l’environnement et les contraintes pour leur mise en œuvre
peuvent trouver solution. Le choix des meilleures options, ou du meilleur ensemble d’options, doit maintenant
être fait en pondérant les alternatives selon les buts que recherchent les divers groupes d’intéressés. Il est à espérer
que dans la plupart des cas, l’affectation des terres se décidera sur une base de compromis et de consensus.

Le groupe de travail est responsable de l’organisation


du forum de négociations et des médiations
nécessaires pour résoudre les conflits et atteindre un
consensus. Toutes les opinions ont l’occasion de s’y
faire entendre. Une solution devra impérativement
être trouvée pour tout conflit d’intérêts survenant au
sein du forum. En cas de dispute irrémédiable, un
mécanisme doit exister qui permette le recours à une
cour d’arbitrage des terres, ou, le cas échéant, aux
tribunaux. Ce genre de conflit entraîne le report de
l’application du plan d’affectation des terres ou de
certaines de ses composantes.

Le processus de négociation
L’essence d’une négociation entre partenaires est
que toutes les personnes concernées soient
équitablement représentées dans les discussions. La négociation ne pourra débuter que si tous les intéressés
sont convaincus de sa légitimité, ou que le processus et la structure institutionnelle (le groupe de travail) qui
la supportent sont légitimisés par la collectivité, par la coutume ou par force de loi. Ceci implique que les
structures de gestion puissent être mises en place par les intéressés eux-mêmes ou par le gouvernement, même
56 La méthode de planification

si celui-ci n’est pas partie prenante, ainsi qu’expliqué dans la section Etablissement des groupes de travail
multidisciplinaires.

A ce stade du cycle de planification, les intéressés vont entrer de plain-pied dans le processus de négociation,
ce qui peut se faire sous forme d’un atelier. Il revient au groupe de travail de diriger les discussions ou d’engager
un médiateur, d’aider ainsi les représentants des intéressés à atteindre un consensus, et de finalement prendre
une décision. S’il n’est pas possible d’arriver à une décision, une autre réunion sera programmée de manière à
laisser aux négociateurs le temps de discuter les points de blocage avec les groupes qu’ils représentent et, si
nécessaire, d’améliorer en qualité et en quantité l’information sur laquelle se prendra la décision finale.

FIGURE 13

LE PROCESSUS DE NEGOCIATION

Mise en place du plan

Accord général

Discussion préliminaire sur la stratégie


de planification, sur les besoins pour la
mettre en œuvre, sur les responsabilités

résolution
Choix des options du conflit

si consensus si conflit

Discussion des options


• médiation neutre
• contrôle des différents points de vue
• déclaration des groupements d’intéressés
• déclarations des institutions de haut
niveau, des bailleurs de fonds, etc.
Plate-forme
de négociation,
p.ex. ATELIER Présentation des résultats de
Participants: l’évaluation, pour chaque
✔ représentants option suggérée;
des intéressés contraintes et opportunités
✔ groupe de travail
✔ groupes institutionnels
✔ bailleurs de
fonds potentiels
✔ experts
Présentation des objectifs
✔ (gouvernement) de la planification

Résultats de l’évaluation des terres et


évaluation des facteurs de durabilité

Idées des intéressés sur les


options d’affectation des terres Options supplémentaires
La méthode de planification 57

Dans de nombreux cas, il sera physiquement impossible que tous les intéressés participent personnellement à
toutes les étapes du processus de négociation, notamment lors du planning d’affectation des terres pour un
village, pour la gestion d’une forêt entière, pour un réseau d’irrigation, pour une planification à l’échelle
provinciale, ou pour des problèmes nationaux ou mondiaux. Jusqu’à présent, le traitement de ces problèmes n’a
pu se faire que via une forme ou l’autre de représentation des intéressés. A l’avenir cependant, l’usage
d’ordinateurs en réseau ou de systèmes de téléconférence pourra permettre à un nombre accru d’intéressés de
négocier ensemble; cela se pratique déjà dans certains pays grâce au courrier électronique (courriel). Entre-temps,
les principaux participants aux négociations doivent être le groupe de travail, en tant qu’institution directrice, des
représentants supplémentaires des intéressés, des groupes issus des institutions traitant de planification de
l’affectation des terres à haut niveau (p.ex. un groupe de travail à plus haut niveau), des experts techniques, des
bailleurs de fonds potentiels et tous autres groupes ou institutions ayant un intérêt en ces matières.

Au niveau infra-national, des problèmes d’importance peuvent être solutionnés grâce à des négociations au
sein du Groupe de District (Provincial) pour la planification de l’affectation des terres, tandis que le Groupe
ou Comité national d’affectation des terres servira de forum pour les matières liées au foncier et qui sont
d’importance nationale (par ex. la mise à jour de la politique d’affectation des terres).

En plus, avant d’initier le processus décisionnel, les intéressés présents, les représentants institutionnels ou ceux
des bailleurs de fonds potentiels auront à se mettre d’accord sur certaines règles de procédure dans les discussions.
Les minutes ou enregistrements des réunions devront être distribués non seulement aux personnes présentes, mais
aussi à ceux qui doivent être tenus au courant d’actions proposées pouvant empiéter sur leurs propres programmes.

Un médiateur neutre ou toute autorité acceptée peut jouer un rôle inestimable dans la résolution des conflits.
Les médiateurs peuvent venir d’une ONG ou du district, et peuvent à la demande être mis à disposition des
groupes du district. Il est important de se rappeler que les médiateurs sont censés faciliter - et non contrôler -
la résolution des conflits.

Outils d’aide au choix des options


Le choix des meilleures options peut être facilité par des méthodes mécanistes, comme par exemple, les
matrices de réalisation de buts multiples ou la programmation linéaire à objectifs multiples. L’objectivité de
ces méthodes peut aider à retenir certaines options, à en rejeter d’autres et à trouver des solutions aux disputes.
Cependant, le choix des objectifs et leur pondération respective doivent être faits avec soin.

Proposer à l’utilisateur de terres un éventail de choix se révélera souvent bien plus approprié que de retenir la
seule meilleure option.

Conflits entre les intéressés et résolution des conflits

DEFINITIONS
Un conflit foncier est un phénomène naturel qui se réfère à des intérêts, activités et impacts sur
l’environnement légitimes quoique opposés, et qui résultent des buts et objectifs différents des nombreux
groupes et individus impliqués dans l’affectation et l’exploitation des terres, ou qui sont touchés par elles.
Source: FAO, 1998a.

Dans les situations extrêmes, des conflits physiques ou des guerres peuvent en résulter, mais dans la plupart
des cas, les conflits sont régulés par des normes et comportements sociaux, par la coutume ou par la loi, et se
résolvent grâce à des compromis, à des échanges de biens économiques et grâce aux négociations. Les conflits
58 La méthode de planification

sont naturels; ils existeront toujours. Quelques


ENCART 22: Origines possibles des conflits causes de conflits sont données à l’Encart 22. Il
à propos des terres est impossible d’éliminer les conflits une fois pour
✔ Impact des pleins pouvoirs sur les juridictions cadastrales et toutes; c’est pourquoi les mécanismes de leur
traditionnelles (p.ex. conflits entre chefs) résolution sont un des ingrédients essentiels de la
gestion des ressources en terres.
✔ Influence du commandement sur l’affectation des terres (développement)
✔ Compétition pour les ressources en terres et pour leur affectation Les rivalités pour l’accès aux ressources ou pour
✔ Tenure des terres (système légal parallèle) leur contrôle peuvent déboucher sur des conflits
✔ Conflit entre différentes politiques d’intérêts. C’est ainsi qu’il y aura conflit quand
l’expansion des terres cultivables empiétera sur
✔ ONG opposées au gouvernement des terres traditionnellement réservées aux
✔ Demandes contraires à l’environnement parcours, ou quand des individus se verront refuser
✔ Intérêts en conflit et bien commun l’accès à des productions forestières nécessaires à
✔ Intérêts communautaires opposés aux intérêts commerciaux leur survie, ou quand l’élevage et l’irrigation se
disputeront l’usage de l’eau.
✔ Culture opposée aux intérêts commerciaux
✔ Equité sociale contraire à l’économie nationale Des conflits pourront aussi survenir au moment où
✔ Conflit dans la réhabilitation des terres se manifesteront les impacts ou effets de
l’utilisation des ressources, ou lorsque les
✔ Conflit entre des partenaires au sein d’une communauté
agissements d’un groupe toucheront aux intérêts
✔ Fossé grandissant entre riches et pauvres d’un autre. Ceci peut se produire quand les intérêts
✔ Intérêts culturels contraires aux intérêts économiques à long terme s’opposent aux profits à court terme.
Il en va ainsi là où le défrichement de la végétation,
Source: Proceedings of Workshop on Integrated Planning and Management les destructions d’habitats ou de populations, ou
of Land Resources. Mbabane-Rome. Swaziland, 1998.
toute forme de pollution et de dégradation
engendrent des effets néfastes. Dans ces cas, il y
aura conflit entre les objectifs de ceux qui exploitent la terre et ceux dont le gagne-pain ou la survie sont
affectés, ou ceux qui veulent préserver l’environnement. Le souhait des défenseurs de l’environnement de
sauvegarder une population d’éléphants peut s’opposer aux actions qu’entreprennent les agriculteurs locaux
pour défendre leurs cultures contre les dommages causés par ces mêmes éléphants, et arriver ainsi à maintenir
leur autosuffisance alimentaire.

Dans les sociétés traditionnelles, les droits d’accès aux ressources en terres sont souvent liés à l’appartenance
à un groupe, comme le village ou la famille élargie, et les disputes sont souvent déférées aux Chefs ou aux
Conseils des Anciens, et réglées selon le droit ou les pratiques coutumiers. Dans les sociétés modernes, les
disputes peuvent être portées devant les conseils communaux ou devant les tribunaux. Dans des conflits-types
des temps modernes, le nombre d’adversaires potentiels et la diversité des intérêts en présence rendent leur
dénouement plus délicat, et la recherche de solutions effectives se complique à l’extrême. Les conflits
présentent de nombreuses facettes, et chaque solution potentielle entraîne de nombreuses implications.

Les institutions en charge des problèmes fonciers ont souvent des mandats qui se chevauchent, mais avec des
priorités qui divergent. Quand une décision doit être prise sur un problème qui concerne plus d’une institution,
il y aura conflit inévitable si le décideur n’est pas clairement défini par la loi.

Avec la pression croissante sur les ressources en terres, l’incidence des conflits est poussée à la hausse. Les
conflits sur les ressources ont été récemment étudiés en Afrique semi-aride par l’Overseas Development
Institute (Blench, 1996); il en ressort que la sensibilisation à la nature, aux causes et aux résultats potentiels
des conflits doit faire partie intégrante de la planification pour un développement effectif.
La méthode de planification 59

Un schéma conceptuel pour la résolution des conflits est donné dans la publication ‘Guidelines for Integrated
Coastal Area Management and Agriculture, Forestry and Fisheries’ de la FAO (FAO, 1998b). La locution
‘résolution de conflit’ y est définie comme suit:

DEFINITIONS

La résolution de conflit est un processus par lequel deux ou plusieurs parties améliorent leur situation
via une coopération (discussions formelles ou informelles, tribunaux) basée sur un compromis mutuel.

Les structures habituelles de résolution de conflit sont:

✔ les structures traditionnelles de négociation


✔ les médiateurs (position neutre, règles de base, réponse de, et respect pour, l’autorité traditionnelle)
✔ les tribunaux traditionnels
✔ les tribunaux statutaires

Mise en œuvre du plan


Après que les négociations se soient terminées avec succès, le groupe de travail peut s’atteler à la confection
du plan de réalisation des objectifs et des activités connexes, en collaboration avec les autres institutions
concernées. Le groupe de travail en charge du plan dirigera et coordonnera à tous les niveaux. A présent, les
détails doivent être réglés à l’intérieur d’un cadre stratégique tel celui qui suit:

✔ objectif(s) (long et court terme) ✔ intrants (en argent et en nature)


✔ activités ✔ agences, groupements d’appui ...
✔ résultats ✔ hypothèses
✔ plan de travail et calendrier ✔ indicateurs de réussite

Les résultats attendus du plan d’affectation des terres doivent être édités sous forme de cartes et d’un rapport;
celui-ci contiendra des tableaux reliant les divers unités de terres aux options d’affectation préconisées pour
ces terres, et il présentera pour chaque option les recommandations d’aménagement durable des terres et de
protection de l’environnement. Cependant, à l’instar de la collecte des données pour établir le plan, l’édition
de ce rapport devra ménager temps et dépenses, et toute documentation sera aussi concise que le permettront
les termes de référence.

Il peut être utile de distinguer le plan général d’affectation des terres avec ses recommandations à long terme,
d’un ‘plan d’action’ reprenant les activités à lancer dans un avenir plus proche, de l’ordre de 3 à 5 ans
(Lesotho Government, 1991). Les priorités du plan d’action doivent être classées d’après des critères objectifs
comme ceux présentés à l’Encart 23, et il sera fait explicitement mention de toute aide extérieure venant du
gouvernement ou des ONG, de manière que toute demande puisse être reliée aux programmes de
développement nationaux ou régionaux. Une présentation en tableau montrant les objectifs, les résultats, les
activités, les coûts et bénéfices peut rendre les projets plus séduisants pour le gouvernement ou les bailleurs
de fonds. Un exemple de présentation en tableau simple est montré dans l’Encart 23, pour des activités au
niveau villageois:
60 La méthode de planification

ENCART 23: Extrait d’un plan d’action communal


Secteur et Zones Agent Priorité et Commentaires
activité d’application responsable calendrier
Habitat Village Ha Rapula Comité de Défense Moyenne L’Agent de district de
de l’environnement l’environnement requerra
Fossés de A achever l’aide de la Division des
drainage avant septembre routes pour l’étude et le
financement
Terres de Champs de l’entité Association des Elevée Approcher l’Institut de
cultures 9 du Plan fermiers avec agent planification des terres
d’affectation de district des A achever au pour financer
Chaulage des terres coopératives début septembre
des champs

Terres de Toutes les zones Agent de district Elevée Devrait prendre plus d’1
parcours de parcours pour les parcours an pour être opérationnel
et l’élevage en douceur
Installer des
associations
de pâtures
Source: Lesotho Government (1991)

Législation et mise en
application du plan ENCART 24: Concepts directeurs en ADDR*
✔ EFFICACITE. Les ressources doivent être utilisées efficacement pour
Pour réaliser les objectifs de la planification et que chaque intrant (tel que terre ou travail) soit maximisé.
permettre sa mise en œuvre effective, des stratégies
✔ RESILIENCE. La capacité qu’a un système d’affectation des terres de
seront élaborées. Elles pourront conduire à l’usage se remettre de, ou de résister à l’impact d’un stress ou d’un choc de
d’incitations, de réglementations ou plus croissance passager, comme une augmentation de la salinité ou une
communément d’une combinaison des deux. Les sécheresse épisodique.
incitations peuvent être sociales ou économiques,
✔ EQUITE. La frange la plus pauvre de la population n’a parfois d’autre
ou être liées à la structure ou à la connaissance. choix que de détruire l’environnement. Cependant les liens existant entre
Ainsi qu’évoqué plus haut, l’usage d’une approche équité et affectation durable des terres peuvent être en fait plus complexes
intégrée et interactive dans la planification de et, dans ce contexte, il peut advenir que des cas individuels doivent être
l’affectation des terres peut donner au examinés avant de retenir l’équité comme point central d’une politique.
gouvernement une occasion intéressante de réviser
*ADDR = Agriculture durable et développement rural
ses politiques et stratégies pour un développement
durable et la préservation des ressources naturelles. Source: Adapté de ‘Sustainability issues in agricultural and rural development policies’.
L’Encart 24 donne un exemple de concepts (F.Pétry, Editor). Training Materials for Agricultural Planning. No. 38, FAO 1995a.
pouvant servir de ligne directrice aux politiques et
incitations spécifiques.

Incitations
Une gestion durable des terres ne pourra être atteinte qu’en trouvant un juste milieu entre incitations et
réglementations et leurs effets devront être plus complémentaires qu’antagonistes. Des contradictions dans les
politiques, qui s’expriment par des incitations et réglementations antagonistes, ne sont pas rares lorsqu’il faut
s’attaquer à des problèmes de conservation et de production.
La méthode de planification 61

L’incitation primordiale est l’assurance que toutes les attentes seront prises en compte et ne seront pas
contrées par des guerres ou par des troubles. Les conflits sapent toute possibilité d’incitation à investir par du
travail ou du capital dans la protection ou dans la mise en production des ressources naturelles. Des conditions
favorables à la planification et à la mise en place d’une planification durable des terres ne peuvent exister sans
la paix; elle en est évidemment l’ingrédient indispensable. Les autres incitations peuvent être grossièrement
réparties entre celles qui poussent à la production et celles qui aident à la conservation. Il est important de
s’assurer que les incitations individuelles soient plutôt complémentaires qu’antagonistes.

INCITATIONS
Incitations à la production économique Incitations à la conservation
✔ politique des prix ✔ subsides
✔ fonds renouvelables ✔ réductions de taxes pour les pratiques
✔ suppression de taxes limitant l’érosion du sol
✔ subsides ✔ fonds renouvelables
✔ disponibilité de crédits ou de dons ✔ augmentation des revenus et profits
✔ suppression des barrières commerciales ✔ récompense financière pour la préservation
de certains habitats ou espèces

Une des raisons de subsidier la conservation des sols est qu’un seul fermier peut devoir en supporter les coûts
alors qu’un nombre plus important de gens en bénéficient. Dans les cas où les bénéfices de la conservation des
sols peuvent être engrangés sans que les rendements des cultures soient affectés (alors qu’autrement ils auraient
diminué), il n’est point besoin de proposer d’incitations supplémentaires (Stocking and Tengberg, sous presse).

La politique foncière doit également tenir compte de l’importance croissante du secteur privé, qui prend en
charge de nombreuses fonctions gouvernementales antérieures dans les domaines de la fourniture de services
aux fermiers et du marketing. Les incitations et règlements doivent viser à stimuler la croissance de ce secteur
privé tout en protégeant les droits des agriculteurs.

Législation

Le Rôle de la loi dans l’affectation des terres


La loi est un des composants essentiels de l’affectation des terres et du développement foncier. C’est
l’ensemble des règles, traditions et pratiques qui déterminent la manière dont les gens se comportent au sein
d’un groupe. La loi permet à la fois de créer l’ordre social et de définir le cadre au sein duquel un groupe
utilise les ressources naturelles pour se doter des entreprises lui permettant de vivre.

Les lois établissent les règles et procédures à l’aide desquelles les intéressés peuvent résoudre leurs conflits
et négocier un accord au cours de la mise en œuvre des plans ou des politiques. Les forums et institutions,
comme par exemple les meetings publics, les groupes de travail, les commissions gouvernementales, les corps
législatifs et les départements techniques, permettent aux intéressés d’analyser constamment les informations,
de débattre des problèmes et de prendre des décisions, et d’édicter un corpus de lois et règlements.

Les incitations à l’obéissance peuvent être reprises dans la loi elle-même ou les sanctions pour non
observation peuvent être prononcées par une source externe comme le conseil d’état ou de village. Un tribunal
peut être appelé à juger d’une dispute ou à trouver une solution. En résumé, la loi, en incluant les accords et
institutions, est un outil de gestion des ressources foncières.
62 La méthode de planification

ENCART 25: Rôle de la loi dans la gestion de l'eau

La publication ‘Reforming Water Resources Policy’ (FAO, 1995b) propose une matrice d’analyse politique
comportant quatre catégories: planification et analyse, lois et institutions, régimes économiques ainsi que projets
et enfin programmes. Les objectifs légaux sont de créer un ‘environnement favorable’, d’édicter un cadre légal
dans lequel les droits et obligations relatifs à l’eau sont clairement décrits et qui en facilite l’usage rationnel, de
mettre en place des institutions et des structures de gestion compatibles avec la stratégie et de faire en sorte que
les règlements appropriés soient d’appliqués. Des détails sont donnés ci-dessous pour chaque objectif:

Cadre légal: Loi clarifiant les droits et propriétés


Réforme institutionnelle: Nouvelles autorités
Corps de coordination
Responsabilités des institutions
Privatisation
Structures de gestion: Révisions des opérations et de la maintenance
Délégation, groupes d’usagers
Règlements: Qualité de l’eau
Normes environnementales
Réglementation du secteur privé
Abstraction

Le Cadre légal
En planification et gestion des resources en terres, la loi est conçue pour améliorer la capacité des institutions
intéressées à gérer durablement leurs ressources. Pour être suffisantes, les contraintes légales doivent comprendre
un ensemble exhaustif de lois nationales permettant premièrement d’aider à la mise sur pied de groupes locaux
de gestion des ressources; deuxièmement que le gouvernement soit à même de fournir une aide technique efficace
via un groupe de travail national de gestion des ressources foncières; et troisièmement de s’assurer qu’existent les
forums appropriés où surveiller et appliquer les décisions sur l’affectation des terres. Les buts, principes et
structures d’une politique législative permettant la création de cette nouvelle convention avec les groupements de
gestion des usagers sont détaillés ci-dessous. Quasi tout gouvernement possède déjà un droit foncier sur la
planification de l’affectation des terres au niveau local, régional ou national. Il n’est pas prévu que le cadre présenté
ici remplace des lois existantes. Il s’agit plutôt d’un guide servant à évaluer, au moyen d’un processus interactif
avec les intéressés au niveau local, les effets des lois et institutions en place. Même les combinaisons de lois les
plus sophistiquées peuvent se révéler incapables de tenir compte de l’ensemble des intéressés ou de tous les
secteurs du foncier. D’un autre côté, les gouvernements dépourvus de l’arsenal légal destiné à intégrer les
utilisateurs locaux peuvent trouver dans cette proposition une solution appropriée, à même de combler les fossés.

Politique législative
Une loi intégrée sur l’affectation des terres a quatre objectifs politiques principaux:

✔ la protection de l’environnement
✔ la stabilité écologique des systèmes culturaux
✔ la satisfaction des besoins de base des populations en vue de leur autosuffisance en
produits alimentaires et autres
✔ la contribution à la croissance économique aux niveaux national et local
La méthode de planification 63

Principes législatifs
Dix principes guident le processus d’élaboration des lois:

✔ Identifier consciencieusement et inclure les utilisateurs des ressources, en particulier les femmes et les
générations futures, en tant que premiers intéressés dans la planification foncière.
✔ Définir les droits et devoirs des intéressés; leur donner pouvoir avec autorité, juridiction et responsabilités claires.
✔ Reconnaître l’importance des pratiques et connaissances agricoles traditionnelles et favoriser leur évolution via
une gestion décentralisée des ressources.
✔ Légitimer le processus de circulation de l’information entre ceux qui utilisent les ressources par besoin et ceux
qui les utilisent en guise d’appui.
✔ Instaurer des forums institutionnels pour les intéressés, les décideurs politiques, les administrateurs et autres
autorités, afin qu’ils y discutent, négocient et décident des besoins et priorités des affectations conflictuelles des
terres. Utiliser les forums pour identifier aussi bien les incitants que les contraintes à la production et à la
conservation.
✔ Développer un cadre directeur pour mettre en œuvre les plans et règles agréés.
✔ Etendre et distribuer les pouvoirs décisionnels et exécutifs à des niveaux correspondant mieux aux besoins locaux.
✔ Faciliter l’accès à des systèmes d’adjudication fiables et qualifiés.
✔ Reconnaître les relations légales entre les terroirs et l’usage de l’eau, entre le développement national agricole,
fiscal et économique, entre la politique environnementale et les règlements et obligations internationaux. Créer
une structure institutionnelle intégrant ces questions dans la planification foncière et dans les prises de décision.
✔ Faire usage de structures institutionnelles parallèles qui aident au développement économique, y compris le
développement du secteur privé non agricole; elles sont une composante essentielle de l’amélioration de la
gestion et de la conservation des ressources.

Structure législative
Le cadre légal et réglementaire proposé consiste en trois lois corrélées. La première établit les groupes de
gestion des ressources au niveau local et leur donne pouvoir de négocier, d’édicter et de faire respecter des
règles d’affectation des terres (voir ci-dessous Législation d’habilitation). La seconde met en place un réseau
institutionnel qui, au travers d’un groupe de travail, permet la coopération au niveau national entre les
départements concernés par les questions foncières. Cette loi fait en sorte que l’information sur les besoins
locaux circule à partir et vers des sources techniques et que les décisions politiques et les réformes répondent
bien à ces besoins (voir ci-dessous Appui Inter-départemental pour les groupes locaux). La troisième loi
établit un conseil ou comité national de tutelle afin de renforcer l’application des décisions sur une gestion
foncière durable et de faire toute suggestion pour améliorer les procédures de règlement des disputes et pour
résoudre les conflits et réclamations liés au terroir. Les éléments et conditions nécessaires à chaque loi, ainsi
que leurs options d’exécution, sont repris plus loin. Les politiciens peuvent trouver que les lois actuelles
peuvent être appliquées ou être révisées pour atteindre de manière interactive les buts de la planification
foncière. D’autres choisiront de mettre en œuvre l’arsenal législatif dans son ensemble en une seule fois ou
par étapes. La loi de coordination inter-départementale, par exemple, peut être utilisée pour créer un groupe
de travail de mise en œuvre, qui pourrait être par la suite converti en conseil de coordination permanent, une
fois que la législation qui s’impose sera d’appliquée. Afin de rendre l’approche plus opérationnelle, les
demandes introduites seront reprises dans un ensemble d’appui légal, complet et intégré au niveau national.
64 La méthode de planification

Un exemple de réglementation locale est donné dans l’Encart 26.

ENCART 26: Règlements régissant l'usage du feu dans les parcours

Les réglementations régissant l’usage du feu dans les terres de parcours ont été rédigées et acceptées par le
Mbume Silalanda Committee (Zambie) ainsi que par les résidents de la zone de Mbume; elles ont ensuite été
vérifiées et approuvées par la Maison Royale et par les institutions gouvernementales.
LOI 1: La communauté nomme les Comités pour les ressources naturelles aux niveaux des villages,
de Silalanda et de Silalo; ils en sont également les corps de pompiers.
LOI 2: Le corps de pompiers a charge d’apprendre aux membres de la communauté les utilisations
raisonnées du feu, de les informer sur les réglementations et de coordonner la fabrication des
coupe-feux.
LOI 3: Le comité du corps des pompiers est responsable de l’utilisation des amendes ou des ressources
et doit rendre compte directement aux comités.
LOI 4: Le brûlis aveugle d’un terrain de parcours par un adulte est une infraction. Le coupable est mis à
l’amende d’un animal (bovin) qui est soit une vache pleine, soit un bœuf de trait OU doit payer
une somme de 50.000 K OU est punissable d’une amende équivalente à utiliser pour le
développement de la zone. Cette loi est tout aussi applicable aux simples passants.
LOI 5: Dates approuvées pour le brûlis des terrains de parcours
✔ Forêts (Mushitu) et savanes (Musheke): mai à fin juin
✔ Plaines (Libala): octobre à novembre (après les premières pluies)
✔ Likanda: novembre de manière interchangeable (par ex. chaque année un Sikanda différent)
LOI 6: Si un feu démarre près d’une implantation humaine (par ex. un village), et si personne n’est
responsable, alors l’implantation dans son ensemble sera mise à l’amende de 50.000 K OU d’un
animal (bovin) qui est soit une vache pleine, soit un bœuf de trait OU sera punissable d’une amende
équivalente pour le développement de la zone.
LOI 7: Selon la loi, toute personne à proximité d’un feu qui s’avère dangereux pour elle ou pour sa propriété
est tenue d’aider à contrôler ce feu. Ne pas respecter cette loi est une infraction punissable d’une
amende correspondant à un animal (bovin) qui est soit une vache pleine, ou un bœuf de trait OU
d’une somme de 50.000 K OU à une amende équivalente à utiliser pour le développement de la zone.
LOI 8: Tout individu peut arrêter un coupable sans sommation et l’amener au corps de pompiers le plus proche.

Note: 50.000 K = 53 $ US (novembre 1995).

Maintenir l’ordre dans l’affectation et la gestion des terres ne peut être qu’un dernier recours, et les lois les
plus efficaces sont celles qui auront le soutien d’au moins la majorité de la population. Cependant, s’il faut
prévenir effectivement les mésutilisations de terres par des lois de protection foncière, il importe que des
moyens et mécanismes existent qui permettent leur application, afin que soient poursuivis et jugés les
contrevenants. Sont également souhaitables une volonté générale de la population de faire respecter la loi
ainsi qu’un accès raisonnable à la loi pour tous les intéressés.

Le plus souvent, des plans efficaces apparaîtront lorsque les politiques locales, régionales et nationales seront
complémentaires et se soutiendront mutuellement. A l’Encart 27, est donné un exemple de planification
provinciale apportant une aide à des initiatives de gestion des ressources naturelles aux niveaux local et national.
La méthode de planification 65

ENCART 27: Groupes locaux et provinciaux œuvrant ensemble aux Philippines

Avec l’aide du Sustainable Agriculture and Natural Resources Management Collaborative Research
Support Program, la Municipalité de Lantapan, Bukidnon, Philippines, a créé un Conseil de gestion des
ressources naturelles, et avec l’aide d’un employé à plein temps, a entamé un processus participatif pour
mettre au point la gestion et le plan de développement des ressources naturelles de la municipalité
(NRMDP) - le premier de ce genre dans la province de Bukidnon. Le NRMDP reprend en détail les axes
de recherche - développement en vue de la conservation et de la restauration de ses ressources naturelles
de base. Il comprend des actions politiques et de formation. Le NRMDP reconnaît qu’un partenariat
entre les habitants du cru, les décideurs politiques, et les divers projets/programmes opérant dans la
commune, est la clé assurant sa complète mise en œuvre. Lorsque le gouvernement de Lantapan prend
l’initiative de créer le NRMDP, il tient à répondre au code du gouvernement local de 1991, qui transfère
les responsabilités administratives du gouvernement national au local. Les leçons tirées de l’expérience
de Lantapan ont donné un coup de fouet au bureau provincial de développement et de planification où
sont élaborées les politiques de développement durable. C’est ainsi que ce bureau mène une politique
demandant aux collèges municipaux d’investir dans la conservation des ressources des hautes terres afin
de poursuivre les programmes et projets adaptés aux basses terres, comme l’irrigation et l’eau potable.

Comparaison de l'affectation des terres


et de la structure foncière
Des modifications dans l’affectation des terres sont
normalement possibles au sein d’un système
foncier sans en modifier l’arrangement. Cependant,
si de profondes modifications dans l’affectation des
terres devaient intervenir, de nouveaux instruments
seraient nécessaires pour comparer ces nouvelles
options avec la structure foncière actuelle.

L’unification de terrains et le remembrement sont


les instruments fonciers les plus complets. Ils sont
appliqués dans les zones de développement rural
pour éliminer des déficiences dans la structure
agraire; ils prennent en compte la propriété actuelle
et comparent le modèle d’affectation des terres à la
structure foncière (GTZ, 1998) (Encart 28).
66 La méthode de planification

ENCART 28: Unification des terrains et remembrement

L’unification des terrains et le remembrement servent à:

✔ ajuster l’usage des terres en se basant sur un plan d’affectation des terres et d’infrastructures agréé
par toutes les institutions concernées et réconcilier les intérêts du développement régional, de la
planification foncière et ceux des propriétaires terriens.
✔ éliminer les déficiences dans la structure agraire comme l’émiettement des propriétés et le faible
degré de développement de la zone; ainsi, ces actions augmentent fondamentalement la productivité.
✔ réglementer les droits de propriété, d’usage et de protection de la terre et de l’eau; ils contribuent de
manière importante à résoudre les conflits d’usage et à harmoniser les intérêts.
✔ provoquer des changements dans la structure, via le cumul d’actions de prêts fonciers liés au projet,
de réglementations sur les baux et de règlements permettant d’éviter l’expropriation à des fins
d’intérêt public comme lors de la construction d’infrastructures et la protection de zones.
✔ garantir un fonctionnement démocratique dans les activités participatives du groupe cible, tant pour
les individus que pour le groupement de soutien mutuel (les participants réunis en association).
✔ offrir au cours du remembrement une gamme variée de solutions aux divers problèmes posés dans
les zones rurales; ceci inclut l’échange volontaire de terres, l’unification de types simplifiés de terres
et le remembrement complet de la zone cible.
✔ créer un contexte légal et organisationnel favorable aux mesures de développement rural et de création
d’infrastructures qui ont un effet à long terme sur la structure foncière, comme les mesures suivantes:
- projets d’irrigation
- projets de colonisation
- établissement de plantations pour petits planteurs (ex. Sumatra)
- barrages et réservoirs
- projets de protection de ressources spéciales
Source: GTZ, Land Tenure in Development Cooperation (1998)

Contrôle et évaluation

Il doit y avoir continuité entre la mise au net du plan d’affectation des terres et la mise en œuvre de ses
diverses composantes. Un plan de surveillance et d’évaluation doit être dressé; il doit indiquer clairement les
moments où les mesures recommandées sont mises en œuvre et si elles ont les impacts désirés.

La planification intégrée pour la gestion durable des ressources en terres n’est pas un schéma directeur du
développement rural, mais un processus itératif qui se base sur les buts des intéressés et recherche pour eux
les meilleurs résultats possibles. Le plan et sa phase de mise en œuvre doivent être agencés avec souplesse,
car ils vont inévitablement se heurter à des facteurs externes ou à des faits nouveaux qui les influenceront de
manière directe ou indirecte.

Ayant été coordonnateur de l’élaboration du plan d’affectation des terres, le groupe de travail, le GGRT à
l’échelon local par ex., est l’acteur le mieux placé pour coordonner sa réalisation ainsi que pour étudier son
efficacité. La pérennité du groupe de travail sert de lien entre les groupes d’intéressés et les institutions en
charge de la mise en œuvre des diverses composantes du plan.
La méthode de planification 67

A l’instar de la planification, le contrôle ne peut être abandonné à des agences extérieures. Pour être sûr que la
mise en œuvre se déroule comme prévu et qu’elle atteint les objectifs attendus, il est indispensable de dresser
un plan de contrôle et d’évaluation, et ce dès le stade d’élaboration du plan d’affectation des terres. Le plan de
contrôle et d’évaluation participatifs permettra aux intéressés d’identifier des indicateurs ou des mécanismes
de retour de l’information, et par-là de savoir si la mise en œuvre a été couronnée de succès ou non. Lorsque
les intéressés élaboreront le plan de contrôle et d’évaluation, ils devront se poser les questions suivantes:

✔ Comment saurons-nous que la mise en œuvre se déroule selon le plan et que ses objectifs sont atteints?
✔ Quels seront les indicateurs-clés montrant que tout fonctionne comme souhaité?
✔ Comment les indicateurs-clés nous montreront-ils que cela ne fonctionne pas?
✔ Les hypothèses sont-elles réalistes?

Habituellement le contrôle et l’évaluation doivent se faire tout au long du processus de mise en œuvre et les
intéressés doivent réviser et re-tester les indicateurs préalablement identifiés, en se demandant:

✔ La mise en œuvre respecte-t-elle le calendrier? A-t-on dû faire des ajustements?


✔ Les activités se déroulent-elles avec succès (critères de succès)?
✔ Quelles sont les activités qui ne rencontrent pas le succès prévu?
✔ De nouvelles données sont-elles disponibles, ou des facteurs influents (menaces, opportunités)
doivent-ils être pris en compte?
✔ Quelles actions et stratégies doivent être entreprises pour se conformer aux nouvelles conditions et
pour modifier les orientations qui ont échoué?

En général, le contrôle de la mise en œuvre du plan d’affectation des terres devrait être du ressort du groupe
de travail (par exemple le GGRT); il s’associera avec l’équipe des vulgarisateurs techniques qui, grâce au plan
de surveillance et à des entretiens avec les intéressés, enregistrera les progrès accomplis dans la mise en œuvre
des diverses composantes et fera régulièrement rapport au cours de réunions avec le groupe de travail. Rapport
sur l’état d’avancement sera également fait et rendu public à l’intention de la communauté au sens large, de
manière à ce que les problèmes particuliers de mise en œuvre et leurs possibles remèdes puissent être discutés
et que les actions appropriées soient menées. Il se pourra que le plan ou certaines de ses composantes doivent
être modifiés s’ils ne sont pas adoptés ou s’ils sont perçus comme inefficaces. Comme lors du processus de
planification, la communication et la coopération entre les divers acteurs seront d’une importance capitale.
68 La méthode de planification

Références

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70 La méthode de planification

Littérature complémentaire recommandée

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