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Le gaz non conventionnel

par Daniel CHAUSSUMIER, Chef du Service des projets nouveaux non conventionnels, Total -
janvier 2011
Synthèse de la présentation au GR21 et des discussions au sein du groupe avec l’intervenant

Les hydrocarbures fossiles (pétrole et gaz) proviennent de la maturation de la matière organique contenue dans les
sédiments (roche mère) qui se produit quand la température s’élève suite à l’enfouissement. Ceux qui sont expulsés
remontent vers la surface au sein de roches poreuses et perméables (roche réservoir) et peuvent s’accumuler s’ils
rencontrent en chemin un piège géologique.

A. Qu’est-ce que le gaz non conventionnel ?


Le gaz conventionnel est ce gaz qui, après migration, s’est accumulé dans un piège (roche réservoir recouverte par
une couche imperméable).

Le gaz non conventionnel comprend celui qui n’a pas été expulsé de la roche mère et celui qui est resté coincé au
cours de sa migration faute d’un milieu suffisamment perméable. On distingue trois types de gisements de gaz non
conventionnel :
9 Le gaz coincé dans des formations compactes : Tight Gas (TG)
9 Le gaz résiduel dans la roche mère : Shale Gas (SG) ou gaz de schiste
9 Le gaz qui se trouve dans les veines de charbon : Coal Bed Methane (CBM), le trop fameux grisou.
Sa composition est identique à celle du gaz « conventionnel » du point de vue de sa composition chimique et de son
utilisation.

Son extraction requiert des techniques spécifiques : forage horizontal et fracturation hydraulique.
La perméabilité de la roche est le paramètre clef pour le prix de l’extraction. Elle s’exprime en « Darcy », ou en
milliDarcy. Une roche affichant 1000 milliDarcy est très perméable, une roche à 1 milliDarcy est peu perméable. Or les
Shale Gas sont à quelques fractions de microDarcy, donc très peu perméables. En revanche le gaz peut occuper
jusqu’à 80% de la porosité.

On représente la distribution de la ressource sur un triangle dont la hauteur est l’axe des perméabilités. Au sommet,
on trouve les réservoirs de gaz de haute qualité, peu nombreux, et à la base, le grand nombre de réservoirs de gaz de
faible qualité, nécessitant des moyens d’extraction sophistiqués pour être économiquement rentables.

Les CBM et SG entrent dans cette dernière catégorie.

Une « invention » américaine


Les Etats-Unis ont été pionniers en matière d’exploitation du gaz non conventionnel. Cela est dû à une série de
facteurs :
- production de gaz conventionnel stagnante malgré de gros efforts d’exploration,
- Industrie du forage extrêmement développée,
- code minier favorable : le sous-sol appartient au propriétaire du sol. Les développements effectués sur les
terrains privés apportent de confortables royalties aux propriétaires (2000 $/acre, soit 10.000 €/ha).
- d’importants programmes de recherche menés dans les années 80-90 financés par le Département de
l’Energie et le Gas Reseach Institute.
- un crédit d’impôt accordé au gaz non conventionnel de 1$/kscf (kilo pieds-cubes !), soit 35,1 $/km3.
- la présence de nombreux petits exploitants indépendants prêts à prendre des risques.
Cela a conduit au fait qu’en 2010, la moitié du gaz extrait aux Etats Unis est déjà non conventionnel.
La production du CBM et du TG s’y maintient, tandis qu’on note une montée en puissance des SG (et un démarrage
au Canada), qui ont entrainé une chute des prévisions d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL) : en 2006, les
Etats-Unis prévoyaient d’importer 20.000 millions de pieds-cubes (!!) ou 566 millions de m3 de GNL, quantité divisée
par dix en 2008.
La part du gaz non conventionnel va augmenter de 45% en 2007 à 64 % en 2020.
On peut signaler que cet engouement américain pour les « nouveaux » gaz non conventionnels explique qu’ils se
désintéressent quelque peu du nucléaire. D’autant plus qu’ils ne sont pas signataires des accords de Kyoto.

B. Le Shale gas
Il existe aux Etats-Unis 22 bassins terrestres de gaz de schiste (Shale gas), dont Haynesville qui pourrait devenir le
plus grand champ américain et le deuxième au monde. La Louisiane se révèle plus fertile que le Texas.
25.000 puits ont été forés en 2008, avec plus de 100.000 stimulations par an et on prévoit de forer 300.000 puits d’ici
à 2020 pour un investissement de 560 milliards de $.
L’exploitation démarre à plusieurs millions de pieds cubes par jour et par puits.

Comment l’exploiter ?
Le gaz non conventionnel est relativement profond (1000 à 3000 m). Ce gaz est stocké à l’état libre dans les pores et
dans les fissures de la roche ainsi qu’à l’état adsorbé sur la matière organique.

Même si sa capacité de stockage peut être élevée, le schiste ne peut être considéré comme un réservoir stricto sensu
car il est pratiquement imperméable. Cette propriété de réservoir (la perméabilité) peut cependant être créée grâce à
la fracturation hydraulique. La proportion de carbone organique dans le schiste est comprise entre 2 et 10%
seulement.

On procède à la fracturation de la roche-mère dense de proche en proche par injection sous très forte pression d’eau
mêlée d’un sable spécial 1 dans des drains horizontaux. Les drains sont séparés d’environ 300 m.
Typiquement pour un puits horizontal de 1000 à 1500 m on injecte 16.000 m3 d’eau et 1500 t de sable 2 en plusieurs
étapes (jusqu’à 16). 30% de l’eau injectée est récupérée (éjectée avec le gaz). Des additifs chimiques (1% de l’eau
injectée) facilitent le dégorgement.
La phase de creusement dure deux semaines, et la stimulation une journée.
Un puits coûte 2 à 3 millions de $.

La densité du gaz en place est supérieure pour le Shale Gas que pour le Tight gas :
ƒ Porosité souvent élevée
ƒ Saturation en gaz plus importante
ƒ Présence de gaz adsorbé (qui peut doubler le GIP)
ƒ GIP = 0.12 bcf/km²/m à Cotton Valley (Tight)
ƒ GIP = 0.58 bcf/km²/m à Barnett (Shale)
ƒ GIP = 1.08 bcf/km²/m à Haynesville (Shale), site très favorable.
La perméabilité est inférieure mais la stimulation hydraulique plus efficace.
La micro sismique montre que le réseau de fractures créé dans un schiste, tridimensionnel, est bien plus complexe
que celui créé dans un grès. Celui-ci s’étend sur une soixantaine de mètres autour du puits.
1
Une pression de 300 bars, plus celle de la colonne d’eau, soit jusqu’à 700 bars en profondeur.
2
Ce sable spécial est destiné à maintenir ouvertes les micros fractures.
Autant le paysage est bouleversé pendant la mise en place du dispositif de forage (présence de dizaines de camions
équipés de compresseurs), autant l’impact est quasi-négligeable durant la phase d’exploitation. La fracturation
hydraulique est pratiquée couramment depuis les années cinquante et le forage horizontal depuis les années quatre
vingt. Ces techniques sont bien maitrisées. Les phénomènes de pollution constatés dans certaines exploitations
relèvent d’accidents industriels imputables au non-respect des procédures (la présence spectaculaire de méthane
dans l’eau du robinet de certaines fermes, même si elle peut théoriquement provenir d’un défaut de cimentation du
puits, est plus couramment due à la présence de gaz biogénique près de la surface).

Pour résumer
Comme pour les pétroles non conventionnels, le gaz non conventionnel n’est exploitable et rentable qu’à partir d’un
certain niveau de prix du gaz conventionnel.
Les puits de shale gas ont des aires de drainage limitées (en ce sens l’exploitation des shales gas s’apparente à
l’exploitation minière).
L’extension latérale des gisements compense la mauvaise perméabilité (certitude de trouver du gaz partout sur le
domaine).
Les quantités en place sont considérables mais les besoins en eau 3 et l’empreinte de surface causés par le grand
nombre de puits peuvent susciter des problèmes environnementaux.

Le shale gas en dehors de l’Amérique


Aucun play n’est encore prouvé aujourd’hui.
La géologie est parfois plus complexe en Europe et en Asie. Les secteurs des services de forage/stimulation y sont
moins développés. On prévoit un démarrage possible en 2013 en Pologne4, et en 2015 en Chine et en Australie.
Les quantités en place sont estimées au delà de 20.000 Tcf (correspondant à 570 Tm3).
Il existe une extrême variabilité des estimations des ressources et du niveau de risque.
En ce qui concerne la France une autorisation d’exploration (et non d’exploitation) a été donnée à Total entre
Montélimar et Montpellier (Voir le débat autour d’un forage dans le Larzac). Les quantités « ultimes » parfois
annoncées (des dizaines d’années de consommation de la France) sont contrebalancées par la déclaration de
C. de Margerie, PDG de Total : « Montélimar a plus de chances de rester célèbre pour son nougat que pour ses
hydrocarbures »

Quelques doutes
Certains articles5 émettent des doutes sur la solidité des prévisions.

3
Les consommations d’eau (exprimées en millions de gallons par jour) sont typiquement : 5930 pour une centrale thermique
(tours de refroidissement), 1680 pour une activité industrielle, 1550 pour l’eau de ville, 182 pour l’exploitation d’une mine, et
30 pour les shale gas.
4
Le futur gaz non conventionnel polonais est estimé devoir coûter deux fois plus cher que le gaz non conventionnel américain.

5
Shale Gas—Abundance or Mirage? Why The Marcellus Shale Will Disappoint Expectations: Arthur BERMAN
Par ailleurs la production des puits varie énormément dans les premières années et l’asymptote n’est pas encore
connue même si certains parlent de périodes d’exploitation longues. A titre d’exemple ci-dessous le débit constaté sur
12 mois à Haynesville et des tentatives d’extrapolation fonction du prix du gaz.

Un autre exemple des incertitudes est bien montré par la déclaration suivante du PdG de la sociéte Chesapeake qui
exploite le site de Barnett : “There was a time you all were told that any of the 17 counties in the Barnett Shale play
would be just as good as any other county. We found out there are about two or two and a half counties where you
really want to be.”
Par ailleurs l’auteur estime qu’une bulle spéculative domine le marché alors que le prix spot du gaz aux US a diminué
de 8 à 4 $/BTU depuis trois ans. La chute spectaculaire du prix du gaz aux USA (dont profitent les usagers) fait que
les parties les moins prolifiques des domaines ne sont plus rentables. C’est pourquoi les opérateurs s’orientent
désormais vers l’huile de schiste.

C. Les Veines de Charbon (Coal Bed Methane)


On peut exploiter le CBM quand la profondeur est trop importante pour extraire le charbon : en pratique de 300 m à
1000 m.
La matière organique peut produire, in situ, du méthane qu’elle retient par adsorption (forces de Van der Waals
exercées sur le gaz présent sous une phase quasi liquide).
Le minerai qui renferme 80% de TOC (teneur en matière organique) a une capacité d’adsorption qui dépend :
ƒ du type de charbon (elle augmente avec la maturité, tourbe<anthracite),
ƒ de la pression (elle augmente avec la pression),
ƒ de la température (elle diminue avec la température),
ƒ du type de gaz (N2 < CH4 < CO2 < H2S : le charbon « préfère » le CO2 au CH4).
Elle est décrite par l’isotherme de Langmuir, associée à une température, un charbon et un gaz donnés. A basse
pression (charbons peu enfouis), la capacité d’adsorption dépasse largement la capacité de stockage d’un milieu
poreux.
Le gaz se libère dès que la pression critique de désorption est atteinte :
• La libération du méthane implique de réduire la pression du réservoir à un niveau tel que la capacité
d’adsorption soit inférieure au contenu initial en gaz.
• On obtient ce résultat en pompant l’eau contenue dans la veine de charbon.
• La durée de cette phase (dewatering) dépend du niveau de saturation du charbon et de l’activité de l’aquifère.
L’exploitation des CBM se fait en trois phases :
Le « dewatering », suivi d’une phase intermédiaire (mid-life) où l’extraction atteint son maximum, et d’une phase de
production qui décline très lentement pendant 60 ans.
On pourrait aussi utiliser l’injection de CO2 (celui-ci prenant la place du méthane adsorbé), ce qui va dans le bon sens
... pour le climat !
En France la compagnie australienne « European gas limited) via sa filiale Gazonor (ex CdF) extrait « 300 GWh/an »
de gaz de mine dans le Nord-Pas de Calais. Elle a 6 permis d’exploration (Valenciennois, 2 en Lorraine, Jura, Saint-
Etienne, Gardanne). Une difficulté en France vient de la profondeur des mines (jusqu’à 1300 m).

D. Résumé et perspectives
Le gaz non conventionnel (GNC) est a priori plus facile à localiser que les pièges du gaz conventionnel. Toutefois
l’identification des zones exploitables économiquement nécessite un effort d’exploration.
Une caractéristique commune aux projets de GNC est de nécessiter une densité élevée de forages. L’impact
environnemental concerne l’empreinte au sol, les besoins en eau (Shale Gas), la production d’eau (CBM).
En développant une technologie adaptée et en suscitant l’émergence d’un secteur dynamique de compagnies de
service (forage et stimulation) capables de réaliser des puits complexes à des coûts compétitifs, les Etats-Unis ont
prouvé la rentabilité de ressources considérables de GNC.
Même si l’on pense que des ressources importantes existent dans le reste du monde, leur développement devra
résoudre plusieurs problèmes comme l’accès aux terrains, une géologie parfois difficile, un coût élevé, et l’acceptation
du public.
Aspects environnementaux
Les projets « CBM » et « Shale Gas » impactent des surfaces importantes. Ce sont les atteintes aux paysages, aux
écosystèmes et les possibles perturbations domestiques qui doivent être prises en compte.
Comparés aux sables et schistes bitumineux, ces impacts environnementaux sont plus acceptables et sont
contrôlables sous réserve d’une stricte planification / gestion de la logistique. On peut penser qu’en France les règles
concernant les forages seront assez strictes pour éviter des impacts sur les nappes.
Un effort anticipatif de communication doit être fait pour expliquer l’impact environnemental réel.
En dernier lieu dans un pays comme la France la nature des adjuvants devra être soigneusement prise en compte
dans l’évaluation de l’impact environnemental.

Pendant le forage Après le forage


Mais on peut penser que les dégradations environnementales resteront dans le domaine de la réversibilité presque
totale après réhabilitation des sites.

Estimation actuelle des ressources mondiales de gaz


La figure ci-dessous indique des réserves non conventionnelles pratiquement au même niveau que les réserves
conventionnelles, soit du gaz pour 2 siècles aux conditions actuelles d’extraction. Il faut cependant comparer ces
chiffres avec précautions, les règles d’évaluation n’étant sans doute pas les mêmes (réserves prouvées pour le gaz
conventionnel et ultime pour le SG). Le taux de récupération possible des SG est estimé entre 20 et 40% aujourd’hui
selon le prix du gaz.

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