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Cyril d’Halluin
INITIATION A LA RECHERCHE
MEMOIRE
Direction
365 bis rue Jules Guesde
BP 50458
59658 Villeneuve d’Ascq cedex
Tel : 03 20 79 86 00
Fax : 03 20 79 86 01 Institut Universitaire de Formation des
Maîtres
Site web : www.lille.iufm.fr Ecole interne de l'Université d'Artois
Sommaire
Liste des abréviations ............................................................................................................ 3
Avant-propos ......................................................................................................................... 4
Introduction ........................................................................................................................... 5
I. Cadre théorique.............................................................................................................. 8
A. Définitions .............................................................................................................. 9
D. L’image ................................................................................................................. 13
1. Définition .......................................................................................................... 13
A. Méthodologie ........................................................................................................ 16
1. Grille d’observation........................................................................................... 18
Conclusion ........................................................................................................................... 34
Retour réflexif...................................................................................................................... 35
Remerciements .................................................................................................................... 36
Bibliographie ....................................................................................................................... 37
Annexes .................................................................................................................................. I
Annexe 3 : Réponses des élèves aux questionnaires oraux période 1 ............................. III
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
CE : compréhension écrite
Page 21 : Pourcentages des données de l’item « attitude initiale » pour les deux périodes
Page 22 : Pourcentages des données de l’item « lecture » pour les deux périodes
Page 22 : Pourcentages des données de l’item « images » pour les deux périodes
Page 23 : Pourcentages des données de l’item « aide » pour les deux périodes
Page 24 : Pourcentages des données de l’item « durée » pour les deux périodes
Page 27 : Pourcentages des données de la question n°2 pour les deux périodes
Page 28 : Pourcentages des données de la question n°3 pour les deux périodes
Page 29 : Pourcentages des données de la question n°1 pour les deux périodes
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Avant-propos
Dans le cadre du master Sciences et Métiers de l'Enseignement, de l'Education et de
la Formation de l'Université d'Artois, il nous est demandé d'effectuer un travail de
recherche dans le domaine de notre master, et de rédiger un rapport de type mémoire de
recherche sur ce travail.
Durant la première année de ce master, j'ai décidé d'axer mon travail de recherche
dans le domaine de la didactique des langues vivantes étrangères, et plus particulièrement
sur le cas de l'anglais à l'école primaire. J'ai également choisi de baser mon travail sur
l'utilisation de la littérature de jeunesse dans un cadre d'apprentissage de l'anglais à l'école
primaire. Durant la seconde année, j'ai d'abord précisé mon travail en le spécialisant sur la
compréhension d'un album de littérature de jeunesse en L2 par les élèves, et plus
précisément sur les stratégies employées par les élèves pour décoder un album en langue
étrangère, et j'ai ensuite réalisé le travail de recueil de données, d'analyse et d'écriture.
L'analyse des résultats nous permettra d'établir certaines corrélations entre des
stratégies employées par les élèves et la compréhension qu'ils démontreront de l'album. A
partir de ces corrélations, nous pourrons détailler certaines catégories types d'élèves.
During this master's first year, I decided to focus my research work in the field of
foreign languages teaching, and more precisely on English teaching in French primary
school. I chose also to focus my work on the use of youth literature to learn the English
language. During the second year, I clarified this idea by specializing on the
comprehensive part of reading an illustrated book in the foreign language by the pupils,
and more precisely on the strategies used by the pupils to understand an illustrated book
in a foreign language. Then I began to collect the data on the field, to analyze it and to
write the report.
The results will show some correlations between some strategies used by the pupils
and their comprehension of the illustrated book. With these correlations, we will establish
certain "profiles" of pupils.
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Introduction
L’album de littérature de jeunesse est devenu depuis une quinzaine d’année un outil
très important à l’école. Cependant, sur le terrain, je n’ai jamais rencontré d’enseignants
utilisant l’album pour l’enseignement des langues étrangères. Pourtant, comme nous allons
l’expliquer plus bas, l’album présente de nombreux avantages pour cet enseignement : il
fait partie des documents dits « authentiques » dont la méthode actionnelle préconise
l’utilisation, et l’image peut sans doute permettre de comprendre le texte en langue
étrangère.
Lors de la première année du Master, j’avais déjà axé ma réflexion sur thème
suivant : l’utilisation de l’album de littérature de jeunesse en classe de langues vivantes
étrangères. Pourtant, ma problématique était fortement différente de celle de maintenant.
J’étais alors parti du constat suivant : dans tous les modules pédagogiques de notre
formation il nous est conseillé d’utiliser des albums de littérature de jeunesse comme
médiateurs dans l’apprentissage, or dans mes observations sur le terrain je n’ai rencontré
aucun enseignant qui utilisait cet outil en leçon de LVE. Ceux-ci m’ont expliqué leur choix
par l’utilisation de méthodes, de manuels qui ne laissent pas forcément la place d’utiliser
l’album dans leur progression. Ma problématique était donc la suivante :
« Peut-on observer des différences entre les instructions officielles, les outils
pédagogiques mis à disposition pour l’enseignant et la réalité du terrain au niveau de
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Cette question est claire : on ne retrouve pas d'ambiguïté dans les termes utilisés et
elle permet de se donner tout de suite une idée du sujet de la recherche. Elle est pertinente,
car elle cherche à poser un problème qui, à ma connaissance, n'a que peu ou pas été encore
envisagé par la communauté des chercheurs. Enfin elle est faisable : je développerai dans
la partie qui concerne la méthodologie et les dispositifs de recueil de données la méthode
que j'utiliserai pour y répondre.
Sans pour autant partir dans un "catalogue de stratégies" comme pourrait le laisser
penser cette question, il me faudra décrire et analyser relativement finement des
comportements d'élèves pour pouvoir déterminer ces stratégies.
Je possède déjà bien entendu quelques hypothèses sur la question. Je pars tout
d'abord du postulat suivant : il est possible d'utiliser sans aucun intermédiaire un album en
L2 en classe, et les élèves peuvent très bien en arriver à une compréhension relativement
fine. En effet, comme semblent le confirmer certaines de mes lectures, il semblerait
qu'ajouter des intermédiaires fausserait l'authenticité de ce document. De plus, d'autres
lectures m'ont permis de déterminer préalablement quelques comportements possibles
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
d'élèves. Ceux-ci pourront en effet effectuer des inférences sur le texte à partir du
vocabulaire connu, à partir des structures de phrases connues, à partir de la théâtralisation
du texte si l'album est lu par l'enseignant, ou encore à partir des images de l'album. Les
élèves qui effectuent des inférences par rapport au vocabulaire ou aux structures de phrases
connues se rapportent aux leçons de langues qu'ils ont vues précédemment et se les
réapproprient pour donner un sens global au texte, plus ou moins incorrect selon si le
vocabulaire utilisé peut être interprété de différentes manières ou non. Dans le cas où
l'album est lu par l'enseignant, la théâtralisation qu'il met dans son "oralisation" du texte
peut donner de nombreux indices aux élèves. Enfin, un album possède de nature des
illustrations, qui pourront également être utilisées par les élèves pour donner du sens au
texte. C'est là que mon hypothèse intervient. En effet, il me semble que les illustrations
sont fondamentales dans la compréhension de l'album, que ce soit en L1 ou en L2. Je fais
donc l'hypothèse que ces inférences par rapport à l'image seront prépondérantes dans la
compréhension par les élèves d'un album en L2, et prendront même le pas sur les autres
inférences possibles, même si j'envisage qu'aucun des élèves n'utilisera exclusivement
qu'un seul type d'inférences. Il m’apparaît en effet que l’image joue un rôle fondamental
dans la compréhension d’un écrit jugé "obscur" par les élèves, et la pratique enseignante
semble par ailleurs être en accord avec cette hypothèse, notamment par l’utilisation
d’outils comme les "flashcards" qui font fortement intervenir l’image dans la
compréhension de l’écrit.
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Pour présenter cette recherche, nous poserons tout d’abord le cadre théorique dans
lequel elle s’inscrit, en nous attardant sur les notions de document authentique, d’image et
d’album. Nous présenterons ensuite la méthodologie, le contexte et les dispositifs de
recueil de données. Puis nous détaillerons les résultats et nous les analyserons. Enfin dans
un dernier temps nous conclurons cette recherche en répondant à la problématique que
nous nous sommes posés et nous terminerons par un retour réflexif sur l’ensemble du
processus de recherche.
I. Cadre théorique
Afin d'établir un cadre théorique pertinent par rapport à ma recherche, je suis allé
dans mes lectures du plus "général" au plus "précis". J'ai ainsi commencé par lire des
ouvrages de type glossaire généraux de didactique ou de didactique des langues vivantes
étrangères, et ce pour voir dans quels grands thèmes de cette didactique je me situais. J'ai
par la suite consulté les textes officiels : le Cadre Européen Commun de Référence pour
les Langues (ou CECRL) (Conseil de l'Europe, 2001), et les instructions officielles de
2007 et 2008 (MEN, 2007) (MEN, 2008), ainsi que les dernières progressions parues en
janvier 2012 (MEN 2012) car, même si ce travail a essentiellement un but de recherche
en s'inscrivant dans un but didactique, un tel travail ne peut pas à mon sens ignorer les
réalités du terrain qui sont gouvernées par les textes officiels. Je me suis ensuite intéressé
aux écrits abordant la question des documents authentiques, et plus particulièrement de
l'album, afin de savoir ce que disait la recherche de mon thème d'étude. Enfin, j’ai abordé
quelques écrits de recherche traitant du rapport texte-image et des compétences de
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
décodage des albums, en ne me limitant pas à la L2, puisque ces compétences peuvent
aussi intervenir en L1.
C'est dans cet ordre que je vais maintenant vous présenter le compte rendu de mes
lectures et de ce qu'elles m'ont apporté par rapport à la problématique de la recherche.
A. Définitions
J'ai ainsi débuté par consulter des glossaires en didactique. J'ai parcouru quatre
ouvrages : le «Dictionnaire des concepts fondamentaux des didactiques» de Reuter,
Cohen-Azria, Daunay et Delcambre (Reuter (dir.), 2007), «Les mots de la didactique des
langues, le cas de l'anglais» de Bailly (Bailly, 1998), le «Glossaire de didactique de
l'anglais» de Quivy et Tardieu (Quivy & Tardieu, 1997) et «La didactique des langues
étrangères» de Martinez (Martinez, 2004).
Ces ouvrages m’ont permis de définir tout d’abord les notions de documents,
d’authenticité ou encore d’image, mais aussi plus spécifiquement de ce qu’est la
compréhension écrite en L2 et de ce qu’elle suppose.
Certains documents sont des images. Une image en didactique est une
représentation visuelle d'un concept réel ou fictif, qui comporte d'autres éléments qu'un
simple écrit. Si une image peut en effet comporter de l'écrit, elle ne saurait n'être
composée que de cela. On distingue deux types d'images : les images fixes : peintures,
tableaux, affiches, photographies, des images animées : films, émissions télévisées...
Comme tout document, une image peut être authentique ou non.
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
B. Textes officiels
Au niveau des textes officiels, j’ai pu apprendre que l’élève à l’école primaire doit
atteindre le niveau A1. C’est-à-dire dans le cadre de ma recherche que, même s’il n’est
pas demandé à l’élève de savoir lire un texte, il doit néanmoins pouvoir "comprendre des
textes courts et simples en s'appuyant sur des éléments connus" (MEN, 2007),
compétence qui n'est développée qu'à partir du cycle 3. Les progressions de 2012 (MEN,
2012) précisent surtout la longueur des textes utilisés : une à deux phrases pour le CE2,
trois à quatre phrases pour le CM1, au moins cinq phrases pour le CM2.
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Ces écrits m’ont permis de préciser mon hypothèse de départ, à savoir qu’il est
possible de donner directement aux élèves un album en L2. Ils conseillent ainsi de ne pas
modifier les documents authentiques pour les utiliser en classe, afin de s’approcher le plus
possible d’un apprentissage de la L2 qui ressemblerait à celui de la L1, par le processus
d’ « acquisition naturelle » (Boulton, 2001).
1. Acquisition naturelle
En effet, d'après Boulton (2001), il est nécessaire d'utiliser un processus
d'acquisition naturelle pour l'apprentissage de la L2. Il s'agirait ainsi à ce que l'apprenant
apprenne la langue comme il a appris sa langue maternelle, c'est-à-dire en étant exposé à
des situations lui demandant de comprendre et d'utiliser la langue en contexte. L'apprenant
doit donc être amené à développer des capacités d'inférences semblables à celles qu'il a pu
développer pour apprendre sa langue maternelle.
On imagine bien ici l'intérêt d'utiliser des documents authentiques qui, « dans cette
phase su processus d'acquisition, ont pour fonction de fournir l'exposition présentant la
langue et son fonctionnement » (Holec, 1990, p.67). Adami (2009), qui associe cette
utilisation des documents authentiques à l'approche communicative de l'enseignement des
langues étrangères, met un bémol à cette utilisation. Or, on peut sans doute lier cette
utilisation à l’approche actionnelle, en vigueur aujourd’hui. En effet, cette approche qui
privilégie l’action pour l’apprentissage préconise elle aussi l’utilisation des documents les
plus authentiques possibles pour l’apprentissage. Cependant, selon Adami (2009), «l’accès
direct au document brut peut effectivement parfois poser problème » (Ibid., p. 170), dans le
sens où la compréhension en serait très parfois très difficile pour des apprenants débutants.
Tyne et Boulton (2009) constatent ainsi «des réticences à utiliser des documents
authentiques, en particulier avec des débutants, parce que les enseignants (et les apprenants
eux-mêmes) ont peur que les documents authentiques soient trop « difficiles » » (Ibid., p.
276). Or pour eux, les documents authentiques peuvent être utilisés à tous niveaux, y
compris avec des débutants. Le but de l'utilisation de ces documents est en effet d'établir
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
une acquisition naturelle qui permettrait d'acquérir des compétences d'inférence, et non pas
« d’atteindre une compréhension exhaustive et totale d’un document » (Ibid., p. 283).
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
D. L’image
Enfin, afin de me rapprocher au plus près de mes hypothèses de recherche, j'ai
décidé d'étudier ce que la recherche nous dit du rapport texte-image dans l'utilisation de
l'album en classe, que ce soit en L1 ou en L2. J’ai pour cela consulté les écrits suivants :
1. Définition
Nous avons défini l'image comme un type de document servant à représenter le réel
ou l'irréel qui n'utilise pas que, voire pas du tout, l'écrit. A cette définition, Barthes (1964),
ajoute que l'image livre trois messages :
un message linguistique : ce sont tous les éléments écrits sur ou autour de l'image
(légende, ...). Ils servent à apporter des informations sur l'image ou à l'inverse sont
décrits par l'image ;
un message iconique codé : ce sont l'ensemble des signes présents dans l'image qui
supposent une interprétation implicite. Ce sont tous les signes codés comme les
logos ou les autres codages qui à un signifiant amène un signifié. Ces signes
demandent un apprentissage avant d'être décodés ;
un message iconique non codé : il s'agit de ce que l'image présente explicitement,
au pied de la lettre. Elle est aisément compréhensible sans apprentissage.
Ces différents types de messages, selon Bardin (1975), offrent « des interprétations
multiples » (Ibid.). En effet les individus interprètent les différents messages véhiculés par
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
l'image différemment. « On peut supposer des individus plus "iconiques" (ou "visuels")
que "linguistes" (ou "verbaux"), davantage à l'aise dans la saisie des significations par
l'image et susceptibles de s'égarer dans le texte ou de le négliger. Ou l'inverse » (Ibid.).
Ainsi les images à messages clairs et univoques sont les plus facilement accessibles par les
individus, quelle que soit leur prédisposition. A cela, Danset-Léger (1980), ajoute que la
manière d'aborder l'image dépend de l'âge : « une sorte de parti pris ("phénomène de
projection") ne fait parfois voir à l'enfant qu'un des aspects de l'image, ou qu'une seule des
images d'une double page » (Ibid., p. 30).
2. L'image et l'écrit
Un ouvrage liant image et écrit semble intéressant. En effet, selon Van Der Linden
(2008), le lecteur peut interpréter, comprendre plus avant l'écrit grâce à l'image. Par
ailleurs, là où le texte est figé, l'image permet de poser des interprétations différentes, en
fonction de l'individu (Bardin, 1975). A l'inverse, « le texte peut être polysémique et
l'image sert (alors) à en trouver le bon sens » (Ibid.).
3. L'image et l'enfant
Nous venons de voir le lien qu'il peut exister entre image et écrit. Ce lien peut être
utile pour une meilleure compréhension de l'écrit par les enfants, et cela sur plusieurs
points. En effet, tout d'abord l'image apparaît plus motivante que le texte, nous dit Bardin
(1975). Elle demande moins d'effort de déchiffrement, si tant est qu'elle ne se situe pas
uniquement sur un message iconique codé. Cette motivation apparait donc comme « un
bon moyen de susciter le goût de la lecture, en particulier chez les mal-lisants » (Danset-
Léger, 1980, p. 32). De plus, selon Deom (2003), là où l'adulte et l'adolescent se situent
plus de côté de l'écrit, « l'enfant se situe plutôt du côté de l'image » (Ibid.). Il y a cependant
un bémol à mettre à cette utilité. En effet, si Danset-Léger (1980) soutient bien que «
l'image améliore la réponse de compréhension » (Ibid, p.32), elle ne permet cela «
seulement quand le texte est facile » (Ibid, p.32).
Il y aurait donc des précautions à prendre quant à l'utilisation d'image avec des
enfants. Nous avons vu en effet que l'âge est un des principaux facteurs dans la
compréhension des images. Dans le choix des images ou des ouvrages illustrés, il faudra
donc envisager les paramètres suivants : « fidélité de représentation, absence ou présence
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
4. L'album de jeunesse
Nous venons d'aborder l'intérêt qu'il y a à utiliser les images avec les enfants et le
lien que l'image peut avoir avec l'écrit. Un des supports liant image et écrit, et destiné aux
enfants est l'album de littérature de jeunesse. L'album est un genre spécifique, où « textes
et images (...) sont articulés, voire intriqués » (Van der Linden, 2008).
Cependant il existe un grand nombre d'albums, selon le thème abordé mais aussi la
mise en page choisie. Ainsi, la mise en page varie selon qu'elle laisse la primauté au texte
où à l'image, et selon que l'image vient ou non illustrer directement le texte. Il existe même
des albums où « la narration est essentiellement portée à travers la suite d'images » (Ibid.).
Pour l'utilisation avec des élèves, il conviendra donc simplement de choisir l'album
adapté. Pour que la compréhension soit la meilleure possible, il faudra se tourner vers les
albums où l'image illustre directement l'écrit, et où les messages iconiques codés sont peu
nombreux, même si un travail peut être effectué avec les élèves sur la compréhension de
ces messages. Un tel travail permettrait alors d'aborder certains aspects culturels de la
langue.
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
A. Méthodologie
Ma recherche s'axe en deux temps. Tout d’abord il me faut mettre en place des
situations où l’élève est amené à utiliser un album en L2, et ce afin de disposer d’une
base pour recueillir mes données. Etant admissible, j'ai donc eu la possibilité de créer ces
situations. Dans un second temps il me faut préparer les dispositifs de recueils de
données.
Il m'a donc fallu préparer des situations d’apprentissage faisant intervenir l’album.
Afin de vérifier mon hypothèse principale, à savoir que l’image joue un rôle prépondérant
dans cette compréhension, je me suis proposé de sélectionner deux albums différents que
je ferai intervenir, un durant chaque période de stage. Ces albums diffèrent par leur
complexité vis à vis du niveau de la classe. J'ai donc choisi un album adapté au cycle 2 :
«Brown Bear, Brown Bear, What Do You See ?» de Bill Martin Jr et Eric Carle, ainsi
qu'un autre album classiquement utilisé au cycle 3 : «The Very Hungry Caterpillar» de
Eric Carle. J'ai choisi ces albums en premier lieu par rapport aux demandes qui m'ont été
faites pour le programme de mon stage, à savoir de travailler les animaux et les couleurs
durant la première période et la nourriture durant la seconde période. En deuxième lieu, la
proximité entre les illustrations (les deux albums comportant le même illustrateur), a été
un autre facteur pour mon choix : les albums ne diffèrent ainsi vraiment que sur le niveau
de langage. Enfin, ces deux albums correspondent à la description que j'ai faite
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
J’ai par ailleurs choisi d’aborder deux albums de niveaux différents. En effet, il me
semblait important de pouvoir vérifier si, conformément à l’une de mes hypothèses de
départ, les élèves sont capables ou non de comprendre des albums d’un niveau jugé
supérieur.
En classe, ces albums ont été présentés aux élèves individuellement, pour une
lecture autonome après la réalisation d'un travail. La consigne donnée aux élèves était
globalement la suivante : «Lis cet album. Quand tu as fini de le lire, viens me voir et dis-
moi ce que tu en as compris.»
une grille d'observation qui m'a permis d'étudier les comportements des élèves en
présence de l'album ;
un questionnaire oral qui m'a permis d'évaluer la compréhension et certaines
variables non discernables par l'observation seule.
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Les albums étaient donnés de la manière suivante. Quand un élève avait terminé un
travail avant ses camarades, je lui donnais l’album avec la consigne suivante : « Lis cet
album. Quand tu as fini de le lire, viens me voir et dis-moi ce que tu as compris. ».
1. Grille d’observation
Lors des situations de recueil, j'ai utilisé tout d’abord une grille d’observation afin
de pouvoir décrire voire caractériser le comportement des élèves face à l’album. Cette
grille d’observation comporte les items suivants :
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
pendant laquelle l’album est manipulé par l’élève influe sur le processus de
compréhension.
2. Questionnaires oraux
Viennent ensuite des questionnaires, qui me permettent d’évaluer non seulement la
compréhension de l’album, mais aussi les procédures utilisées par les élèves pour parvenir
à cette compréhension. Les questions posées à l'oral étaient :
Le recueil des réponses a été réalisé en une prise de notes en direct, le contexte
d'une classe en plein travail ne permettant pas à mon sens à la fois de retranscrire mot à
mot le discours de l'élève, ou d'enregistrer sa réponse. Les réponses aux questions
présentées dans les résultats sont donc des réponses réécrites à partir de cette prise de
notes.
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
A. Grille d’observation
1. Résultats bruts
Période 1 :
Période 2
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
17%
Intérêt
Intérêt
Indifférenc
50% 14% Indifférence
e
33% Rejet
Rejet 14%
72%
Pourcentages des données de l’item « attitude initiale » pour les deux périodes
Dans les deux périodes d’observations, au moins 50 % des élèves ont présenté une
attitude initiale qualifiée d’ « intérêt » face à l’album en langue étrangère, alors que les
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
élèves ayant montré une attitude rejet étaient inférieurs à 20 % des élèves observés. Ces
résultats montrent bien l’intérêt en terme de motivation de l’album en classe de langue
étrangère. La langue étrangère ne semble pas susciter au préalable un obstacle pour les
élèves, elle semble même provoquer une certaine curiosité.
b. Lecture
29%
Oui Oui
50% 50%
Non Non
71%
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
c. Images
Oui Oui
Non Non
100% 100%
d. Aide
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
pair. Une corrélation semble cependant émerger : les élèves ayant présenté une attitude de
rejet ont tous été rechercher une aide extérieure pour la lecture de l’album. Il est à noter
cependant que dans la quasi-totalité des cas observés, l’aide demandée prenait la forme de
la question suivante : « Est-ce que c’est du français ? Je dois le lire ? ». Il semble donc que
la seule aide requise par les élèves était une confirmation de la consigne, et non une aide
véritable sur la lecture, sachant que la langue de l’album n’était pas précisée dans la
consigne. Ainsi il apparait que les élèves peuvent être capables de lire un album en langue
étrangère de manière quasi-autonome.
e. Durée
0%
20%
40% < 5 min 40% < 5 min
5 à 10 min 5 à 10 min
60% > 10 min > 10 min
40%
Ce dernier item présente lui aussi des résultats intéressants. Dans chaque période,
seul un élève sur l’ensemble des élèves observés garde les albums pendant plus de 10
minutes. Cela peut facilement s’expliquer par le faible nombre de pages de chacun des
albums : ils ne requièrent guère plus de 10 minutes pour être lus. Les autres élèves gardent
l’album soit moins de 5 minutes, soit entre 5 et 10 minutes, mais la différence de
pourcentage entre ces deux types de résultats est trop peu significative pour en tirer une
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
conclusion. Cependant ce qui semble intéressant est le grand nombre d’élèves gardant les
albums moins de 5 minutes, temps qui semble relativement court pour réellement lire et
comprendre les albums. On peut se demander alors si une des stratégies des élèves ne serait
pas de garder cette album dont ils ne comprennent pas la langue le moins de temps
possible.
B. Questionnaires oraux
1. Résultats bruts
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
2/ As-tu lu le texte ? Elève 1A : « Oui mais je n’ai pas Elève 2A : « J’ai essayé de lire
As-tu compris ce que compris. » mais je n’ai pas compris. »
tu as lu ?
Elève 1B : « Non. » Elève 2B : « J’ai essayé de lire
mais je n’ai pas compris. »
Elève 1C : « Oui mais je n’ai pas
compris. » Elève 2C : « J’ai lu mais je n’ai pas
compris. »
Elève 1D : « Oui mais je n’ai pas
compris. » Elève 2D : « J’ai essayé de lire
mais je n’ai pas compris. »
Elève 1E : « Oui mais je n’ai pas
compris. » Elève 2E : « Non. »
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
0% 0%
Lu et 14% Lu et
compris compris
33%
Lu et non Lu et non
compris compris
67%
Non Lu 86% Non Lu
27
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Les résultats apportés par cette question semblent aux premiers abords évidents. En
effet, aucun élève n'affirme avoir compris ce qu'il a pu lire du texte en langue étrangère. Ce
résultat est logique, les élèves n'abordant l'écrit en langue étrangère qu'à partir du cycle 3.
Ce qui est intéressant ici est de mettre en relation les résultats de cette question aux
résultats de l'item de la grille d'observation portant sur la lecture de l'écrit. En effet plus
d'élèves affirment avoir lu ou essayé de lire le texte qu'il n'en était apparu avec
l'observation. Cela peut s'expliquer de deux manières : l'observation ne pouvant pas être
constante, il se peut que nous ayons "raté" des moments où l'élève semblait lire. Une autre
raison pourrait être que les élèves n'osent pas admettre devant l'enseignant qu'ils n'ont pas
lu, pensant sans doute que c'était une tâche obligatoire.
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Cette question permet de réellement confirmer les stratégies entreprises par les
élèves. On remarque tout d'abord qu'aucun élève ne s'est contenté de lire l'écrit
uniquement, comme nous l'avions déjà remarqué avec la grille d'observation. Au moins 80
% des élèves interrogés à chaque période disent ainsi avoir observé les images, les élèves
restant n'ayant pas vraiment répondu à la question en disant qu'ils n'avaient rien compris de
l'album. Nous ne pouvons cependant pas dégager de résultats concrets sur une stratégie :
les différences de résultats entre les élèves ayant lu et regardé les images et ceux ayant
uniquement regardé les images ne sont pas assez significatives pour conclure. Ces
différences peuvent cependant dégager une légère préférence pour l'observation seule des
images de l'album.
Pour cette question, nous avons interprétés les résultats de la manière suivante :
compréhension quasi-totale : l'élève dans son compte rendu donne tous les éléments
importants de l'album. Ce sont ici les élèves : 1A, 1C, 2B, 2C et 2 ;
compréhension partielle : on retrouve dans le discours de l'élève des éléments
importants de l'histoire de l'album, mais certains éléments sont omis ou présentent
une fausse compréhension. Ce sont les élèves : 1B, 1D, 1E, 1F, 2A et 2F ;
incompréhension : l'élève dit ne pas avoir compris ou présente trop peu d'éléments
importants de l'histoire dans son discours. Ce sont les élèves : 2D et 2G.
29
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
0%
Compréhension Compréhension
17% quasi-totale quasi-complète
29%
Compréhension 43%
Compréhension
partielle partielle
83% Incompréhension 28%
Incompréhension
Ces résultats corroborent une des hypothèses que nous avions posées, à savoir que
les élèves sont capables de lire et de comprendre un album en langue étrangère, y compris
d'un niveau jugé plus complexe. Ainsi pour l'album "Brown Bear, Brown Bear, what do
you see ?" qui est conseillé pour un niveau de cycle 2, les élèves présentent tous au moins
une compréhension partielle de l'album. Pour l'album "The very hungry caterpillar",
conseillé généralement pour des élèves de cycle 3, seuls 29 % des élèves présentent une
incompréhension. La majeure partie des élèves semble ainsi capable de comprendre un
album en langue étrangère.
30
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
sans problème chercher à lire l’écrit en langue étrangère. Ce contraste peut être interprété
de la façon suivante : si la langue étrangère peut être un obstacle à ce que les élèves lisent
l’écrit, le fait que la lecture soit une demande de l’enseignant entraîne certains élèves à
tenter quand même la lecture. Par ailleurs, les élèves ayant présenté de l'intérêt ne lisent
pas tous systématiquement le texte de l'album.
2. Motivation et compréhension
Les résultats permettent d'établir une certaine corrélation entre l'attitude initiale de
l'élève face à l'album et le niveau de compréhension des élèves de l'album. En effet, sur les
5 élèves ayant présenté une compréhension quasi-complète de l'album lu, 4 sont des élèves
ayant montré un certain enthousiasme, une certaine curiosité lors de la prise en main de
l'album. A l'inverse, 1 des 2 élèves ayant montré une incompréhension d'un album était 1
des 2 élèves ayant présenté une attitude de rejet face à l'album. Cependant nous ne pouvons
pas émettre de corrélation directe avec l'attitude jugée indifférente de certains élèves et la
compréhension de l'album : 1 a montré une compréhension quasi-complète, 2 ont montré
une compréhension partielle et 1 a présenté une incompréhension.
31
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
comprennent pas, et que cette plus grande concentration a permis une meilleure
compréhension.
4. Lecture et aide
Nous pouvons remarquer une corrélation dans les résultats de ces deux items. Sur
les élèves n'ayant pas lu l'écrit (5 selon la grille d'observation, 2 selon le questionnaire
oral), la majeure partie des élèves (4 pour la grille d'observation, 1 pour le questionnaire
oral) est venue demander de l'aide à l'enseignant. Nous pouvons nous demander si cette
demande d'aide, que nous avons qualifiée précédemment de confirmation de la consigne,
ne serait pas à l'origine de la non-lecture, même si 3 élèves qui ont demandé de l'aide
semblent avoir lu le texte de l'album.
5. Aide et compréhension
Les résultats ne permettent pas de faire une corrélation entre l'aide et la
compréhension.
6. Motivation et durée
Il ne semble pas y avoir de corrélation entre l'attitude initiale de l'élève face à
l'album et la durée de la lecture.
7. Compréhension et durée
Il semble y avoir un faible lien entre la compréhension de l'album et la durée durant
laquelle les élèves le lisent. En effet, sur les 5 élèves ayant montré une compréhension
quasi-complète, 3 ont gardé l'album moins de 5 minutes. Ainsi, il semble que les élèves qui
ont le mieux compris sont ceux qui ont gardé le moins longtemps l'album : sans doute
étaient-ils plus concentrés.
32
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
8. Compréhension et images
Tous les élèves ont regardé les images pour tenter de comprendre l’écrit. Dans le
cas de l’album, l’image semble donc bien apparaître comme essentielle dans le processus
de compréhension.
Elève-type 2 : il est indifférent à la tâche, il lit ou non l'écrit, il observe les images,
il demande ou non de l'aide, il garde l'album pendant une durée variable. Les résultats de
cet élève seront sans doute très variables.
Elève 3-type : il rejette la tâche, il lit ou non l'écrit, il observe les images, il
demande de l'aide, il garde l'album durant un temps variable. Cet élève devrait présenter
une compréhension relativement faible de l'album.
On remarque ainsi que l'élève qui userait d'une stratégie de lecture se rapprochant
de celle de l'élève-type 1 disposerait de la meilleure stratégie pour aboutir à une
compréhension fine de l'album.
Il est bien sûr bon de rappeler qu'aucun élève ne pourra se situer directement sur un
élève-type : les élèves useront souvent d''éventails de stratégies intermédiaires, se situant
entre les catégories que nous avons dégagées.
33
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Conclusion
Nous pouvons maintenant répondre au questionnement que nous nous sommes
posés.
Les données que nous avons recueillies nous permettent de répondre positivement à
cette question. En effet, la majeure partie des élèves a abouti à une compréhension partielle
des albums étudiés. Par ailleurs il semble possible de donner aux élèves des albums d’un
niveau de langue légèrement supérieur : même si la lecture de « The very hungry
caterpillar » a provoqué quelques incompréhensions chez les élèves, la majeure partie de
ceux-ci a bien abouti à une compréhension au moins partielle.
Le travail de lecture que nous avons réalisé ajoute cependant quelques nuances. La
rencontre avec l’album peut ainsi être enrichie à la fois par une lecture orale de
l’enseignant qui propose son interprétation aux élèves, mais aussi par des interactions
orales entre les élèves qui leur permettent de développer leur propre interprétation au
regard de celles des autres élèves.
C’est ce travail que j’ai essayé de réaliser lors du stage. Sortant du cadre de la
recherche, après avoir recueilli les données sur l’utilisation des albums par les élèves, je
leur ai présenté des séquences d’apprentissages qui visaient à améliorer la compréhension
par la lecture et les interactions.
Quelles procédures ou stratégies l’élève va-t-il mettre en place pour décoder l’album ?
Ces stratégies ne sont pas toutes égales. Nous avons pu déterminer que les élèves
les plus motivés, qui cherchent à lire en même temps que d’observer les images sont ceux
qui aboutiront à la meilleure compréhension de l’album.
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Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Les données que nous avons pu recueillir placent l’image au cœur du processus de
compréhension d’un album en langue étrangère. Confronté à un écrit qu’ils ne
comprennent pas, les élèves recherchent tous le sens à partir de l’image. Les lectures
confirment cela : dans ce cas où l’image est la transcription de l’écrit, les inférences à
partir de l’image permettent de comprendre quasi-totalement l’album.
Retour réflexif
Nous allons maintenant tenter d’analyser les points positifs et négatifs de ce
processus de recherche.
Du côté positif, nous pouvons tout d’abord dire que cette recherche s’inscrit bien
dans le champ de l’approche actionnelle de l’enseignement des langues étrangères. Elle
permet de confirmer l’intérêt quant à l’utilisation d’albums en LVE, en montrant bien
qu’ils permettent de travailler les compétences de compréhension écrite (voire de
compréhension orale dans le cas où l’album est lu par l’enseignant) préconisée par le
CECRL.
35
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Il aurait pu être aussi utile d’effectuer cette recherche dans une classe de cycle 3, où
la compétence de CE est abordée. C’était l’objectif initial de cette recherche, mais
l’affectation dans une classe de cycle 2 a demandé un certain recadrage.
Remerciements
Je voudrais ensuite dire merci à Mme Atmaere et à Mme Paris, les deux professeurs
des écoles qui m’ont « prêté » leur classe lors de mon stage en responsabilité, pour leur
écoute et leur soutien tout au long du stage.
Enfin, je voudrais terminer par les autres enseignants de l’école Edouard Herriot,
qui m’ont soutenu et aidé lors du stage.
36
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Bibliographie
ADAMI H., 2009, Les documents authentiques dans la formation des adultes migrants :
pratiques pédagogiques et contraintes institutionnelles, Mélanges CRAPEL, n°31, pp. 159-
172
BAILLY D., 1998, Les mots de la didactique des langues, le cas de l'anglais, Paris :
Ophrys, 221p.
BARDIN L., 1975, Le texte et l’image, Communication et langages, n°26, pp. 98-112
BOIRON V., BENSALAH A., 2006, Construire une méthodologie interprétative des
albums à l'école maternelle : analyse des modalités de compréhension dialoguée et
d'élaboration conjointe d'interprétations, Mélanges CRAPEL, n°29, pp. 41-54
HOLEC H., 1990, Des documents authentiques, pour quoi faire ?, Mélanges
Pédagogiques, pp. 65-74
MARTINEZ P., 2004, La didactique des langues étrangères, Paris : Presses universitaires
de France, 128 p.
37
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
QUIVY M., TARDIEU C., 1997, Glossaire de didactique de l'anglais, Paris : Ellipses,
217p.
TYNE H., BOULTON A., 2009, Faut-il aménager les documents authentiques en vue de
l'apprentissage ?, Mélanges CRAPEL, n°31, pp. 273-286
VERTALIER M, 2006, Approche linguistique des textes de livres pour enfants : pour
quels objectifs et quelles pratiques au cours de l'acquisition du langage ?, Mélanges
CRAPEL, n°29, pp. 55-71
38
Annexes
II
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
III
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
IV
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
V
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
VI
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
VII
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Rôle attitude
Conduites conceptions de
Entraves pour l’enfant Remédiation
observées l’enseignant,
risques
VIII
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
répétées pour un voire annulés la demande des Mesurer la relation avec l’objet du
même travail. enfants travail engagé. Varier les formes de
médiation. Associer l’enfant à la
Prise en compte Déviation des
formulation des tâches, préciser le
des interruptions apprentissages,
cadre de leur exécution pour centrer
sans rapport objectifs non
le travail sur celles-ci.
avec le atteints. Problème
déroulement de gestion du Mise en place de règles de vie et de
temps. fonctionnement par rapport à la
prise de parole et exigence par
rapport à leur respect.
IX
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
X
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
Les élèves sont très agités, trop bruyants malgré les injonctions du
stagiaire. Il est urgent d’être plus exigent en terme de tenue de classe
même si cela ralentit le rythme des leçons, faire des pauses, des
Conduite de la classe, retours au calme fréquents. On ne commence pas tant que les élèves
prise en compte de la n’ont pas une bonne posture.
diversité des élèves Pas de balancement sur la chaise, pas de bricolage ou de réflexions
Exercice de l’autorité : inappropriées.
Attention aux réactions des élèves : - retirer les objets avec lesquels ils jouent (les poser à terre)
Différenciation pédagogique :
Prise en compte des aptitudes et - moduler l’intensité de la voix. (les injonctions et consignes ne
rythmes d’apprentissages des élèves : sont pas dites sur le même ton, le même volume sonore :
utiliser le regard)
- Parler peu, ne pas vouloir absolument faire tout ce qui est
prévu si l’attention n’y est pas.
Analyse des pratiques Le stagiaire a une bonne analyse de ses séances, il pense que
« globalement, ça va » sauf pour le niveau sonore. Il lui semble que
professionnelles les deux séances étaient trop « frontales » et que cela a favorisé la
Capacité à faire une analyse critique dispersion.
de son travail et à proposer des M D’HLLUIN commence à prévoir du travail en autonomie pour les
modifications à ses pratiques élèves les plus avancés. Un bilan en fin de séance est fait.
d’enseignement
XI
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
XII
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
XIII
Cyril d’Halluin - Un document authentique en classe de langues : l’album
XIV
Résumé :
A l’intérieur de cette recherche, nous allons nous interroger sur les stratégies
employées par les élèves pour décoder un album en L2. Nous montrerons en effet
l’importance des illustrations, mais aussi de la motivation des élèves face à l’activité pour
aboutir à la meilleure compréhension possible.
Mots-clefs :
Summary :
The research you are about to read concern the use of authentic materials in foreign
languages classes, and more precisely the use of youth literature’s illustrated books. Useful
in an action-oriented approach of foreign languages teaching, the illustrated books ensure a
natural learning of the language, and can be easily understood because of the illustrations.
We will start from the postulate that pupils are able t manipulate and understand an
illustrated book in a foreign language, postulate confirmed by this research’s results.
In this research, we will wonder about the strategies used by the pupils to decode an
illustrated book in a foreign language. We will show the importance of the illustrations,
and also of the pupils’ motivation in view of the activity, to ensure the best comprehension
possible.
Key words :