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ECOLE NATIONALE DU GENIE RURAL DES EAUX ET DES FORETS

ENGREF

SYNTHESE TECHNIQUE

Le traitement bio-mécanique des déchets :


avantages,i nconvéni ent
s,coûtsetj euxd’act eur
s

Maud TAUVEL
E- mail : tauvel@engref.fr

Février 2006

ENGREF Centre de Montpellier Mini


stère de l ’
Ecologie et du
Développement Durable
B.
P.44494–34093MONTPELLI
ER
CEDEX 5 20 avenue de Ségur - 75302 Paris 07 SP
Tél. (33) 4 67 04 71 00 Tél. (33) 1 42 19 20 21
Fax (33) 4 67 04 71 01 ministere@ecologie.gouv.fr
RESUME
Le traitement bio-mécanique des déchets (MBT) regroupe différents procédés de traitement
des déchets ménagers qui associent des traitements mécaniques comme le criblage ou le
broyage à des traitements biologiques de type compostage ou méthanisation. Les produits
obtenus sont fonction des techniques utilisées : compost, biogaz, combustible, divers
matériaux recyclables, fraction stabilisée biologiquement pouvant être mise en décharge.
LesMBTsesontdév eloppésdanscer tainsEt atsMembr espri
nci
pal
ementsousl ’i
mpul si
on
de la directive européenne sur la mise en décharge et en raison du refus croissant des
popul ati
onsdel ’
incinérati
on.Desar gument séconomi quesencasdefaibl
et onnageàt rait
er
sont également mis en avant, ainsi que des avantages environnementaux (limitation des
effets négatifs dus au stockage de matière organique MO).
En revanche des réticences émanant principalement du secteur privé invoquent son manque
de sûreté économique, en raison de la difficulté à trouver des débouchés pérennes aux
produi ts des MBT.Parai l
leurs,l a diminuti
on des quant i
tés de MO enf ouies n’estque
partielle, ce qui limite leur intérêt environnemental. Enfin les incertitudes réglementaires qui
pl
anentsurl esMBTetsespr oduitsn’encouragentpasl eurdév el
oppement .
Le recours aux MBT doit donc être réfléchi en fonction du contexte local, et notamment les
débouchés possibles pour leurs produits.

MOTS CLES
Traitement mécano biologique ; pré-traitement biologique ; compostage ; méthanisation ;
ordures ménagères résiduelles ; combustible dérivé de déchets ; biogaz

ABSTRACT
Mechanical biological treatment is a generic term for a large number of processes which
process household waste by mechanically removing some parts of the waste (thanks to
sorting or sieving for example) and by biologically treating others (anaerobic digestion and
composting). MBT generates different products, according to the processes used : compost,
biogas, refuse derived fuel, stabilised residu to landfill.
MBT has been developed in several countries in Europe, mainly due to the European Landfill
Directive and to the increasing disapproval of incineration from consumers. Moreover, in
cases of low quantities of waste, MBT has advantages economically and environmentally.
(decrease in the negative impact on landfilling from organic matter).
However, private companies are a little bit reluctant to use MBT because of the difficulty of
finding viable market outlet for the output. Furthermore, the decrease in the quantities of
organic matter going into landfills is only partial, so the environmental interest is not so high.
Lastly, there still are some uncertainties about regulatory and policy issues about MBT,
which do not favor its development.
The use of MBT has to be considered within its local context, and especially availability of
outlets for the products.

KEY WORDS
Mechanical Biological Treatment ; stabilisation of waste for landfilling ; composting ;
anaerobic treatment ; residual municipal waste ; refuse derived fuel ; biogas

1
La directive 1999/31/CE concernant la mise en décharge des déchets impose aux Etats
membres de réduire la quantité de déchets biodégradables mis en décharge. Pour répondre
à cette directive, les pays ont développé des stratégies basées sur des techniques et des
out ilsr églement ai
resdiff
érent
s.EnFr ance,l

importancedel af i
li
èreincinérati
onper met t
rade
respecter facilement les objectifs européens, mais plusieurs pays ont décidé de développer
la filière du traitement biomécanique.

DESCRIPTION DES MBT

 DEFINITION
Le procédé biomécanique au sens large ou traitement mécano biologique (en anglais,
mechanical biological treatment ou MBT) traite les déchets en en isolant mécaniquement
cert
ai nespar tiesetenent r
aitantbi ologi quementd’
aut
res
.Laf
ract
ionr ésiduel
l
eestdef ai
t
réduite, plus stable et plus apte à être utilisée.
Les MBT regroupent en réalité plusieurs types de procédés mécaniques et biologiques, qui
peuventêtr
ecombi nésdepl usi eur sfaçons ,permet t
antd’att
eindr
edesobj ec ti
fsv ariés.

Traitements mécaniques
Ils permettent une séparation mécanique des différentes fractions contenues dans le déchet
en des produits potentiellement réutilisables et/ou en des fractions qui peuvent subir un
traitement biologique.
Les procédés utilisés sont les suivants (Kuehle-Weidemeier, 2004) :
- Séparation et broyage des inertes
- Sépar
ati
on des f
rac
ti
ons haut
ementcal or
if
iques en v
ue d’
une ut
il
i
sat
ion comme
combust
ibl
e,not
ammentparcri
blageetséparati
onparl’
air
- Séparation des matériaux recyclables, notamment par des séparateurs magnétiques
- Désintégration et homogénéisation du déchet pour le traitement biologique, par
broyage et mélange.

Traitements biologiques
Ils transforment la partie biodégradable en compost et/ou en biogaz et/ou en fraction
stabilisée biologiquement.
Traitement aérobie
La méthode classique consiste en des andains recouverts, retournés de temps en temps.
Mai s on peutégal ementav oirr ecours à de l’aér
ati
on f orcée,avec des r etournement s
fréquents et des andains placés en tunnel de compostage, ce qui permet un traitement plus
rapide et le contrôle des émissions (Kuehle-Weidemeier, 2004).
Traitement anaérobie (méthanisation)
Deux types de digestion peuvent être réalisées :
- Pr
ise en char
ge de l

ensemble du fl
uxde déchet
squiesttr
ait
é bi
ologi
quement
.
L’
avantageestl
’ut
il
i
sat
iondupotent
ielcompl
etdeproduc
ti
ondeméthane.
- Prise en charge uniquement de la partie fine, le reste (qui contient très peu de
substances dégradables par procédé anaérobie) allant directement en traitement
aérobie (Kuehle-Weidemeier, 2004).
Les deux types de traitement biologiques peuvent être utilisés seuls ou en combinaison.

2
 LES DIFFERENTES TECHNOLOGIES MBT

Utilisation des MBT


Les MBT, au même titre que les autres techniques de traitement des ordures ménagères
(OM) résiduelles (pyrolyse, gasification, bi
oréac
teur
…) ,ontpourobj ect
i
fd’ augment erles
taux de valorisation des OM et de diminuer les volumes à éliminer par incinération ou
enfouissement et leurs impacts environnementaux (Greenpeace Environmental Trust, 2003).
Les usines de MBT vont différer en fonction de deux facteurs principaux :
- le type de déchets à traiter (déchets ménagers bruts, déchets ménagers résiduels,
c’est-à-di
reaprèscol l
ect esél ecti
ve,mél angeavecdesbouesdes t
ati
ond’épur ati
on)
- la destination finale des différents produits (enfouissement, traitement thermique,
récupér at
iond’ éner gie)
.

Les produits des MBT


Selon l es fil
ièr
es de t rai
tementr etenues,l es pr océdés MBT per met t
entd’ isoler des
matériaux recyclables et de produire une fraction hautement énergétique qui peut servir de
combustible (combustible dérivé de déchets), du biogaz, et/ou du compost et/ou un résidu
stabilisé. La gamme des produits possibles est donc assez variée et les technologies MBT
doiventdoncêt r
echoisiesenf onctiondespr oduitsquel ’
onsouhai t
eobt eni r
.
La Figure 1 résume les différents produits possibles.

Intrants Traitement mécano biologique Produits

Matériaux
recyclables

Incinération /
Inertes Enfouissement

OM brutes Traitement
mécanique
Combustible
dérivé de
déchets
Collecte
sélective
+

Compost
Amendement
organique
OM résiduelles Traitement Traitement aérobie
biologique (compostage)
Résidu Enfouissement
stabilisé

Traitement anaérobie
(méthanisation)
Biogaz

+ Enfouissement
Digestat
Compostage

Figure 1 : Les produits des traitements biomécaniques

3
Différentes utilisations peuvent être faites des produits des MBT (Tableau 1).
Produits Applications / Débouchés
Compost Fertilisant, amendement organique pour cultures ou jardins ; sur les sites pollués
Co-combust ibl
e dans des usi nes de pr oducti
on d’
éner
gie,dans des ci
ment
eri
es,
Combustible solide
combustible dans des incinérateurs spécifiques
Biogaz Pr
oduc
tiond’
élect
ri
ci
té,c
ombust
i
ble,mél
angeav
ecd’
aut
resgaz
Résidu stabilisé Mise en décharge

Tableau 1 : Principaux débouchés pour les produits des MBT

 LES AMBIGUÏTES DU TERME


Le terme MBT regroupe de nombreuses technologies, qui différent réellement les unes des
autres. De fait, de nombreuses confusions sont faites sur la signification du terme.
Dans ce r appor t,on par lera des MBT au sens l arge,c’ est
-à-di
re des traitement s qui
associent une étape mécanique à un traitement biologique, et dont les objectifs sont de
mini
mi serlesi mpac tsenv ironnement auxl iésàl ’
éliminati
onf i
nal
edesdéchet setd’ obteni
r
une valeur ajoutée à partir du déchet initial par le recyclage de certains matériaux. Le cas
échéant,ilser afai
tment iondansl etex ted’ unpr océdépar t
iculi
er.

 L’
OFFREACTUELLE
Lest echnol ogi
esMBT peuv ents’ appliquerauxdéchet sménager snon t r
iésou auxOM
résiduelles. Les équipements sont en conséquence adaptés au type de déchets entrant.
Sur les 27 entreprises auditionnées par Juniper Consultancy Services Ltd en tant que
fournisseurs de procédé MBT (Juniper Consultancy Services Ltd, 2005a), on compte 80
usines de traitement biomécanique opérationnelles, soit une capacité de traitement de plus
de 8.5 millions de tonnes par an. Ces entreprises ont actuellement en projet 43 usines, ce
qui devrait porter la capacité de traitement à 13 millions de tonnes par an en 2006.
L’
Espagne,l ’It
alie,l’
Autricheetl ’
All
emagnef ontpar tiedespay sl esplusav ancéssurl es
MBT, mais plusieurs pays européens ont maintenant recours à ces technologies (Figure 2).

Figure 2 : Capacités de traitement biomécanique par pays (Juniper Consultancy Services Ltd,
2005a)
Les procédés développés par ces entreprises ont plusieurs applications (Tableau 2).

4
Produit principal/ Débouché Capacité de traitement (milliers t/an) Capacité de traitement (%)
Compost et amendement organique 2700 31
Biogaz 2500 29
Résidu stabilisé pour mise en décharge 2200 25
Combustible 1300 15

Tableau 2 : Capacités de traitement en fonction du produit principal (Juniper Consultancy


Services Ltd, 2005a)
La capacité des unités de MBT en place est comprise entre 10 000 t/an et 250 000 t/an
(Friends of the Ear
th,2004) ,avecunemaj or i
téd’
usi
nesdecapaci
téi
nfér
ieureà100000 t/an
(Tableau 3) .Aucunei nstall
ati
onn’ aétéconst rui
teàuneéchel
lecomparableàcel ledespl us
grands incinérateurs (plus de 500 000 t/an).
Capacité en t/an < 50 000 De 50 000 à 100 000 De 100 000 à 200 000 > 200 000
Pr
opor
ti
ond’
usi
nes(
%) 22 38 26 14

Tableau 3 : Capacité des installations MBT existentes (Juniper Consultancy Services, 2005a)

 L’
ECONOMI
EDUMBT
De manière générale, il y peu de données disponibles sur le sujet, et notamment en France
oùilex
istetrèspeud’ i
nst all
ati
onsMBT.

Coût
sd’
invest
issement
Deux usines de tonnages différents, utilisant des technologies différentes dans des
contex t
esdi ffér entsnev ontabsolumentpasav oirlesmêmescoût sd’ i
nvest issement .Ilest
donc très difficile de les comparer (Greenpeace Environmental Trust, 2003). A noter de plus
qu’i
lyapeudedonnéesdi sponibl
essurcepoi nt,lesent r
epri
sesnesouhai tantpast oujours
four
nircet ypededonnées .I
lsembl ecependantqu’ il
ssontengénér alplusf aibl
esqueceux
del’i
ncinér ation( Juniper Consultancy Services Ltd, 2005a).
At itr
ei ndi
cati
f,lecoûtd’ invest i
ssementdel ’
usi nedepr é-
trai
tementbi ologique(i
ns tal
lat
ion
MBT visant à stabiliser biologiquement les déchets avant enfouissement) de Mende, qui peut
recevoir 30 000 t/an a été de 4.5 millions € ( Llinas L., 2005) ; le traitement mécano
biologique en projet à Angers Loire Métropole, basé sur 91 000 t/an à traiter dont la moitié
partant en méthanisation après la préparation, a été estimé à 25 millions €(BaderC. ,2006) .
Greenpeace Env ironment alTr ustév alue pour sa par tle coûtd’ une usine r ecevant
100 000 t /
anàpr es que45mi ll
ionsd’euros (Greenpeace Environmental Trust, 2003).
Le Tableau 4 donnequel
queschi
f
frespourdesusi
nesàl

étr
anger
.
Fournisseur Type de process Echelle (t/an) Coûts Coût
sd’
expl
oit
ati
on(
€/t
)
d’
invest i
ssements
(millions €/
an)

Bedminster Traitement aérobie dans 200 000 70 47


des réacteurs rotatifs
Civic Compostage en réacteur 90 000 19,5 à 22,5 52,5 à 90
fermé
Global Renewables Percolation et 200 000 52 à 67 60 à 90
compostage

Hese Digestion anaérobie en 2 112 000 45


étapes
ISKA Percolation, digestion 150 000 40 70
anaérobie et compostage

5
Linde Compostage et digestion 140 000 36
anaérobie
SBI Digestion anaérobie 220 000 38 90
SRS Compostage en réacteur 26 000 3,75 52,5 à 60
fermé
VKW Compostage 75 000 16,5
VKW Compostage 150 000 27

Tableau 4 : Coûts d'investissement et d'exploitation de fournisseurs de MBT (Juniper


Consultancy Services Ltd, 2005b)

Coût
sd’
expl
oit
ati
on
Lec oûtd’unt rai
tementparMBTser aitdel ’or
drede45à90€/ t(Tableau 4) .Surl ’
usinede
Mende,i ls’
élèv eà80€HT/t (coût global comprenant les transferts, le traitement en usine et
le stockage) (Lli
nasL.,2005).Uneét uded’ avant -
projetpourl eSYTRAD ( uni
tépr évoyantl a
production de compost et de combustible) a estimé les coûts de traitement au maximum à
90 €/ t(
Poncel etF.,2005)
.
Ils varient fortement en fonction des pays (Tableau 5), car la nature des déchets est
hétérogène et les technologies de traitement proposées sont très variées.
Angleterre et
France Allemagne Pays-Bas Espagne
Pays de Galle
Prix de traitement
80 80-100 80-100 30-35 45-90
MBT (€/t
)

Tableau 5 : Prix de traitement par MBT (Dunet et al., 2004)


Les coûts de traitements varient en effet considérablement du fait de la grande flexibilité et
del adi versit
édet rai
tement squ’i
l
sengl obent.Parai ll
eur s,i
lsdiff
èrentégal ementenf onc t
ion
de la qualité des déchets entrants et du type de produits (Tableau 6). Par exemple, une
installation qui produirait du bi
ogazuti
lisépourf airedel ’él
ectri
ci
téetquiar r
iver
aitàt rouver
pour le digestat un débouché qui ne lui coûte rien verrait ses coûts de traitement diminuer de
3.5 à 40 €/ t.Enr evanche,siune i nst all
ati
on n’ ar r
ive pasà trouver de marché pour son
compos tetqu’elledoitl’enfouir
,oncons t
ateunsur coûtal l
antde10à38€/ t.
Impact sur les coûts de traitements (€/
t de déchet
s
Produits entrants)
Métaux ferreux De - 3 à - 6
Aluminium De - 3.5 à - 6
Plastiques De–3.
5à+7.
5
Combustible dérive de déchets (RDF pour De - 2 à + 40
Refuse Derived Fuel)
Biogaz De–40à–3.
5
Compost et amendements organiques De–3.
5à+37
Résidu stabilisé à enfouir De + 10 à + 38

Tableau 6 : Impact des produits sur les coûts d'exploitation (Juniper Consultancy Services Ltd,
2005a)

6
LES MOTEURS DU DEVELOPPEMENT DES MBT

 ASPECTS REGLEMENTAIRES : LA DIRECTIVE 1999/31/CE CONCERNANT LA


MISE EN DECHARGE DES DECHETS
Les objectifs de cette directive sont des pourcentages de déchets municipaux
biodégradables mis en décharge par rapport aux quantités totales de déchets municipaux
biodégradables produits en 1995.
Pour les respecter, les Etats membres doivent se tourner vers des technologies qui
per
met tentdedét ournerlesdéc het
sdel’enf
ouissement .
L’i
ncinérati
onestunemét hodepossi bl
epourév i
terlami seendéchar ge,sol uti
onquiest
d’ai
l
leursr etenueenFr ance,oùl est echnol ogi
esMBTsontpeudév el
oppées.Mai splusieur
s
Etatsmembr esontchoi sidedév elopperoudumoi nsd’ étudi erl
apossibi
litéd’
av oi
rrecoursà
des technologies alternatives comme les MBT, qui permettent de réduire de façon
importante les quantités de déchets biodégradables enfouis (Remond G., 2005).
En Al l
emagne,l ar églementation nationale a même ét é plusl oin que ce qu’ imposaitl a
directive : il a ainsi été mis en place des seuils maximaux en carbone organique total (COT)
en entrée de décharge (5 %), ce qui explique le fort développement des MBT dans ce pays
(Budka A. et Martin I., 2005 et Lagier T. et Redon E., 2005). De tels seuils ont également été
mis en place en Autriche (seuils en entrée de décharge sur le taux de COT, le PCI, le test
respirométrique à 4 jours et la production de gaz à 21 jours) (Hébé I., 2005a).

 ASPECTS ENVIRONNEMENTAUX : LIMITATION DES EFFETS NEGATIFS DUS


AU STOCKAGE DE DECHETS FERMENTESCIBLES
La diminution par pré-traitement biologique de la fraction organique contenue dans les
déchets permet aussi de limiter les impacts environnementaux liés au stockage des déchets.
On observe ainsi (Sidaine J.M., 2003) :
- Une réduction de la formation de gaz en décharge. Même si le biogaz doit être capté
dans un centre de stockage, il existe encore des sites qui en laissent échapper des
quant i
tési mpor tantes.Lespr emi ersrésultat
sd’ uneex pér
iencemenéeparl eCREEDsur
un site pilote semblent montrer que les déchets pré-traités biologiquement produisent
encore du bi ogazapr ès2ansd’ enfouissement ,mai slapr oduc t
ionestt rèsrapide,l e
casier pilote ayant presque épuisé son potentiel de production de méthane au bout des 2
ans (Lagier T. et Redon E., 2005)
- Unediminut
iondelapol
l
uti
onorgani
quedeseauxd’inf
il
tr
ati
onetdecefai
t,unel
i
mit
ati
on
ducoûtdenettoy
ageetévi
tementdel
’ent
art
ragedesconduit
esdedéchar
ge
- Une réduction des phénomènes de tassement ce qui limite les risques
d’
endommagementd’ i
nst
all
ati
onst
echni
ques(
syst
èmesd’
étanchéi
té,condui
teset
c.)
- Une suppression du dégagement de chaleur qui peut endommager les systèmes
d’
étanchéi
té.
Ainsi en Autriche où la filière MBT est bien développée, ce choix de filière a été
essentiellement basé sur le souhait de ne pas laisser aux générations futures des risques
liés à la décharge (Hébé I., 2005a).
De fait, un pré-traitement biologique avant enfouissement est plutôt mieux perçu des
populations et des associations environnementales.
Notons enfin que les intérêts environnementaux rejoignent les aspects réglementaires : la
directive sur la mise en décharge a été notamment motivée par la volonté de réduire les
émissions de biogaz en provenance des centres de stockage.

7
 ASPECTS SOCIAUX : ACCEPTABILITE DE LA FILIERE
Les problèmes qui sont apparus sur les incinérateurs (dioxines notamment) ont rendu
l’
incinérationpar ticul
ièrementi mpopulaireauxy euxdesusager s.Demani èregénér ale,les
projetsdecent r
esdest oc kageoud’ i
ncinérateurssontsouv entbloquéspardesassoci ations
écologistes (Rémond G., 2005). Les politiques cherchent donc autant que possible à éviter
les incinérateurs (Lagier T. et Redon E., 2005, Llinas L., 2005 et Poncelet F., 2005). Cela a
entr aî
né un r egain d’intérêtpourdes t echniques al ter nati
ves,dontf ontpar t
iel es MBT
(Greenpeace Environmental Trust, 2003, Budka A. et Martin I., 2005).
Demême,l ’échecducompos tagesuror dur
esménagèr esbr ut
es,dûpr i
nci palementàl a
di
ffi
cultéd’obteni rdespr odui tsdequal it
é,favori
sel edév el
oppementdesMBT ( Chalot F.,
2005 et Gal A., 2005) : la partie mécanique du traitement doit permettre de préparer au
mieux le matériel qui sera traité biologiquement (Greenpeace Environmental Trust, 2003).

 ASPECTS ECONOMIQUES

Flexibilité des techniques


Les collectivités qui ont retenu la solution MBT mettent en avant son avantage économique
parr appor tàl ’i
ncinér at
ionencasdef aibl
estonnages: les unités de MBT sont plus petites et
plus flexibles (Lagier T. et Redon E., 2005) et elles peuvent supporter des variations
saisonnières de quantités de déchets entrants (Ll inasL. ,2005) .Laconst ructi
ond’ uni
t ésde
petitetaill
eper metparex empled’ év iterlecoûtdet ranspor tdesdéchet ssurdegr andes
distances (Friends of the Earth, 2004).

Allongement de la durée de vie des centres de stockage


Le pré-traitement biologique, qui vise à une stabilisation des déchets avant enfouissement,
permet d'une part une perte de masse due à une diminution de la matière organique et de la
teneur en eau et d'autre part d'augmenter la densité des déchets enfouis. Ainsi, le volume à
enfouir peut être réduit de 50 à 60 % et le tonnage de 19 à 35 % par rapport à des déchets
non pré-traités (Ademe,2001) .Parex empl e,desex périencesmenéess url ’
usi nedepr é-
traitement biologique des OM résiduelles du SMITOM de Launay-Lantic (Morvan B. et al.,
2004) ont montré que les flux mis en décharge pouvaient être réduits de 58.6 % sur brut,
grâce à une valorisation par production de compost (34 % du brut), à une récupération de
ferrailles (0.89 %) à une perte de matière en fermentation de 27.2 % sur brut (dont 3.5 %
d’eaur aj
out ée).
La durée de vie des sites de stockage peut ainsi être significativement prolongée grâce au
pré-t
raitementamontef fect
ué,d’ oùuneéconomi epourl acol l
ect i
vi
téquin’ apasbesoi nde
construire de nouveaux centres de traitement (Rémond G., 2005).

Importance des débouchés


Certaines applications des MBT peuvent offrir des débouchés intéressants sur le marché.
AinsilesMBTpour r
aientêtreuneal ternativeàl afermet uredesuni tésdecompost aged’ OM
brutes dont le compost ne trouve pas de débouchés. Dans ce contexte, le marché potentiel
pourrait être important (Dunet D. et al., 2004). De plus, si on souhaite conserver un objectif
dev alori
sat i
onbi ologiquedesdéchet s,lecoûtdel ar econv ersi
ondel ’
ancienneuni téde
compos tagepeutêt r
emoi nsi mpor tantquecel uiassoci éàl ami seenpl aced’ unecol lecte
sélective de biodéchets qui seraient compostés (Ademe Délégation Bretagne et al., 2001).
Par ailleurs, un amendement organique de faible valeur peut quand même être intéressant si
le prix payé pour le débouché est inférieur à celui de la mise en décharge : cela peut
notamment être le cas en foresterie, en aménagement paysager, sur les sites pollués, ou
dans des régions arides (Juniper Consultancy Services Ltd, 2005a).

8
Enfin, les combustibles produits par les MBT sont peu coûteux et peuvent être produits en
grandequant it
éett out el’année,cont rair
ementàd’ aut
rest ypesdecombust ibles,cequipeut
rendre ce débouché intéressant : leur utilisation dans les cimenteries pourrait notamment
être importante (Juniper Consultancy Services Ltd, 2005a).

 LEDEVELOPPEMENTDESMBTAL’
ETRANGER
Les pays qui utilisent le plus les technologies MBT ne sont pas influencés par les mêmes
facteurs :
- L’
Espagne s’
estori
ent
ée v er
sl es MBT produisantdes amendement s or gani
ques
,
not
ammentenv ued’
améli
orerlester
resar
ides,etdubiogaz (Coste E., 2005).
- En I tal
ie,les débouchés sontpr éfér
entiell
ementl ’
enfouissementou l
a product
ion de
combus ti
bl
e,etcedansl ebutd’ évit
erl’
incinérat
ion.Dansl ecasdel’
enf
ouissement,i
lya
souv entunpr é-
trait
ementbi ologiquequiper metdelimiterlafor
mati
ond’odeurspendant
le stockage (Coste E., 2005).
- L’All
emagne a choi sil es mêmes débouchés que l ’
It
ali
e, égal ement pour év i
ter
l’
inci
nér ationetpar cequel ’
enfouissementdedéchet sbi odégradabl esaét éf ort
ement
réduit par les seuils mis en place en entrée de décharge (Budka A. et Martin I., 2005).
- En Autriche, le développement des MBT est principalement dû à des aspects
réglementaires (mise en place de seuils sur le taux de MO et sur le PCI en entrée de
décharge) (Hébé I., 2005a).

LES FREINS AU DEVELOPPEMENT DES MBT

 ASPECTS ECONOMIQUES : LES COUTS ET LES DEBOUCHES

Existence de débouchés sur le marché pour les produits des MBT


Le risque principal vient de la difficulté à obtenir des marchés stables et de long terme pour
les produits, ce qui dissuade les privés de développer le secteur. Mais tous les types de MBT
ne présentent pas les mêmes risques en terme de marché. Les produits présentant le plus
de risques sont le compost, les amendements organiques et les RDF (Juniper Consultancy
Services Ltd, 2005a).
Dans le cas du compost, le principal enjeu réside en la qualité du produit. Le marché est peu
enclin à absorber ce type de compost pour plusieurs raisons (Juniper Consultancy Services
Ltd, 2005a) :
- pol
l
uti
onv
isuel
l
eparcer
tai
nsobj
ets(
plast
i
ques…)malper
çuedesconsommat
eur
s
- présence de contaminants et de métaux lourds plus importante que dans le compost de
déchet sv ert
s,d’ oùuner éticencedesi ndust riesagr oal
iment ai
ressurl ’uti
li
sat i
ondeces
produits en grandes cultures. Il faut donc veiller à ce que la collecte sélective en amont
empêche la présence de déchets dangereux de petite taille telle que les piles dans le
déchet résiduel qui sera traité par MBT (Lagier T., et Redon E., 2005)
- pas de certification pour le moment
- de manière générale très forte concurrence avec le compost de déchets verts et de
biodéchets, perçu comme de meilleure qualité (Le Boulanger P., 2005). Une étude sur la
valorisation de la matière organique des déchets ménagers réalisée sur 3 syndicats
br etonsa mont ré que lesdébouchéspourl e compostde ces3 sy ndicat sissu d’un
traitement mécano biologique étaient de 42 000 t/an (réhabilitation de sites dégradés,
v oiesdecommuni cat
ionetcul tur
esl égumièr es)alorsqu’il
sét aientde61000 t/an pour
les composts de biodéchets et de déchets verts, qui peuvent aussi être utilisés pour la

9
cr
éation d’ espaces v erts etpourl es j
ardi
ns etpot
ager
s des par
ti
cul
i
ers(
ADEME
Délégation Bretagne et al., 2001).
Ainsi
,alor squ’ en1993,90% desdéchet scompos t
ését aientdesor duresménagèr esgr ises,
en 2000, leur proportion est tombée à 45 %, et ce au profit du compostage de déchets verts
(ADEME, 2000).
Pour ce qui concerne les usines qui produisent des RDF, une des principales barrières au
développement reste pour les industriels le manque de marchés sûrs à long terme pour le
combustible dans les cimenteries et les centrales électriques qui peuvent avoir recours à des
solutions alternatives aux combustibles fossiles (SITA, 2004) : les combustibles issus des
MBT ne sont pas homogènes, ils contiennent des métaux lourds et il y a parfois des
probl èmesd’ odeur sdusà l eurdégr adation pendantl es t
ockage,ce quil es r end pl ut
ôt
impopulaires (Juniper Consultancy Services Ltd, 2005a).
Enf in,lesdébouchéssontl iésaucont ext
el ocal(pr ésencedecul tures,d’ uneci menterie,
…),
cequiex pli
quequ’ onnepeutpasgénér aliseràuneéchel l
enat i
onal el ’
i
nt érêtd’
unt ypede
procédé en particulier. Par exemple, un traitement qui produit du compost ne sera
intéressantqu’ enrégi ondegr andescul t
ures,sansquoil ecompos tdev r
aêt r
eenfoui( Budka
A. et Martin I., 2005). Le recours à ce type de solution, sans contrainte réglementaire comme
il y en a en Autriche et en Allemagne ou sans incitation financière, doit donc être réfléchi
localement : ainsi en Espagne, du fait de la présence de terres arides, le compost issu des
MBTn’ aaucunmalàt r
ouv eruneut i
li
té.

Coûts de traitement
Les MBT restent une solution relativement onéreuse par rapport aux autres types de
traitement biologique (Figure 3).
Compostage Méthanisation
Compostage Tri-Compostage OM
biodéchets des MBT
déchets verts grises seule
ménages
Coût de traitement
40-55 50-70 50-70 60-70 80
en €/
ten2004

Figure 3 : Les coûts de traitement des filières biologiques en France (Dunet D. et al., 2004)
Pourl esex ploi
tant
s,ilyaunmanquederetourd’ex
pér
iencecer
tai
nconcernantnot
amment
l
ecoûtdec ett
ef i
l
ièr
e,d’
oùunecert
aineréti
cenceàs’yengagerplei
nement(Budka A. et
Martin I., 2005).

Traitement incomplet des déchets


Les MBT ne sont pas une solution finale pour les déchets : il faut tout de même avoir recours
à une solution de type enfouissement ou incinération pour la partie résiduelle, ce qui peut
représenter un surcoût important qui peut dissuader les collectivités (Budka A. et Martin I.,
2005, Chalot F., 2005).

 IMPACTS ENVIRONNEMENTAUX

Limitation des flux de MO mis en décharge


Le recours aux MBT ne permet une réduction importante des quantités biodégradables
enfoui
esqu’ en casd’
ex i
stence d’
un débouché r éelpourl espr odui
tssurl e mar ché.Les
perfor
mancessontdepl ust r
èsvari
abl
esausei nd’ unmêmepr océdé( Tableau 7).

10
Estimation du flux détourné de la mise en décharge (%)
quand le produit trouve un quand le produit ne trouve
Objectif des MBT
débouché pas de débouché
Stabi
li
sationdesdéchet
senv
ued’
unemi
seen
24 à 90
décharge
Production de compost 82 à 90 34 à 83
Pr
oduc
tiond’
unamendementor
gani
que 87 à 92 6 à 79
Production de RDF 90 à 95 6 à 70
Réduction des quantités envoyées en traitement
85 à 92
thermique
Production de biogaz avec enfouissement du
14 à 61
digestat
Production de bi
ogazetd’
amendementor
gani
que 79 à 85 28 à 79

Tableau 7 : Performances de détournement de flux (Juniper Consultancy Services Ltd, 2005a


A noter que dans le cas du pré-traitement biologique, il y a un fort manque de données sur
les impacts en centre de stockage de manière générale et également sur les performances
de ce type de traitement en France (Hébé I., 2005b). Même en Allemagne et en Autriche où
lepr é-
trai
tementbi ol
ogiqueestpl usdév el
oppé,aucunsi tedest ockagen’ar eçuuniquement
des déchets stabilisés (Lagier T. et Redon E., 2005).
L’
Ademeadoncl ancéunpr ogrammedesui v
isurl’usinedeMende,quiaét
élapr
emi
ère
unité de pré-traitement biologique en fonctionnement en France.
Deuxcampagnesdesui vidoi ventêtreréal iséessurcecent re,laf i
ndel ’
ét udeét antpr évue
pour2006.Apr ès ex amen des déchet sà l ’entr
ée,un sui vide dif
fér ent s paramèt res
(production de gaz, de lixiviats, tassements) et une observation des modifications de la MO
qui ont lieu pendant le pré-traitement sont réalisés.
Lesr ésult
at sdel apr emièrec ampagned’ essai s(nonenc orepubl i
és)sembl entnepasêt re
très bons : il y a encore beaucoup de MO après le pré-traitement, de sorte que les impacts
environnementaux ne sont pas nuls. En revanche, il semble que des améliorations aient été
const atées concer nantles odeur s( Hébé I .,2005b) .Cer t
ains ex pl oi
tant
s ontd’ ai
l
leurs
dév eloppédespr océdésde pr é-t
rai
tementbi ologi
quequiper mettentd’ évi
terl
af ormation
d’odeur stropi mpor t
antes,ennecher chantpasàél i
mi nerlat otali
tédel apar t
ieorganique,
qui peut être valorisée en biogaz pendant le stockage (Coste E., 2005).
Mai scemanquedeper formanceestpar foisrepr ochéetn’ i
nci
tepasf orcémentàr et
enir
cette solution (Lagier T. et Redon E., 2005). Sur le site de Mende, où les déchets subissent
unpr é-
traitementbi ologique,seuls30% duf l
uxenmas seserai
tdév iédel ’enf
ouissement ,
ce qui est moins bon que ce qui aurait pu être obtenu avec une collecte sélective poussée
(Budka A. et Martin I., 2005).

Production de gaz à effet de serre


Un programme de recherche lancé en 1994 par Umwelt Bundes Amt ,l’agencefédér alede
l’
env ir
onnementenAl lemagneaanal yséetcompar é15ét udesd’impac tenvir
onnement al
réalisées par différents organismes et bureaux spécialisés. La base de chacun des bilans a
été une comparaison des impacts des gaz à effet de serre, principalement le CO2, issus de
l’
incinérati
onav ecceuxdel af i
li
èrestabil
isati
on+enf ouissement .
Les résultats sont les suivants :
- 7ét
udesdonnai
entunav
ant
ageécol
ogi
queàl

inci
nér
ati
on,
- 6 études donnaient un avantage à la stabilisation,

11
- 2 études trouvaient les 2 filières équivalentes.
L’
étudec
onclutquelesdif
fér
encesenv i
ronnemental
esent
rel
es2f
il
i
ères
,enpar
ti
cul
i
erl
es
i
mpactsr
elat
i
fsàl’ef
fetdeser
re,sontt
rèsfaibl
es.
Toutes les études s’ accor
dentnéanmoi ns pourdi re que l as tabil
isation etl ’
inci
nér
ati
on
repr
ésent entuner éducti
onimpor t
ant edel’effetdeser reparr appor tàl ’
enfouissementsans
aucun traitement (Greenpeace Environmental Trust, 2003, Sidaine J.M., 2003).

Consommation énergétique
Le pré-traitement biologique aérobie serait moins favorable sur le plan énergétique que
l
’enfouissementsi mpl e ou l et r
ait
ementen bioréacteur, en raison notamment de la forte
consommat iond’éner gi edueàl ’
aérat
ionpendantl epr é-traitement(Lagier T. et Redon E.,
2005) .Ilf
audr ai
tdoncr ai sonnerent er
meder echerched’ opt i
mum dest abili
tébi ologi
quecar
plus on essaye de stabiliser biologiquement le déchet, plus la consommation énergétique est
élevée (Aoustin E. et al., 2005).

 ASPECTS REGLEMENTAIRES

Incertitudes sur la réglementation


Lami seenpl acedel afi
li
èreseheur t
eàl ’
absenceder églementat
ionr el
ativ
eaut r
ait
ement
bio-mécaniqueetnot ammentdéf ini
ssantl escar actér
ist
iquesd’undéchets tabili
sé( Dunet D.
etal .
,2004) .Celaapourconséquenceuneposi t
iond’att
entedel aplupartdesac t
eurs,qui
ne veulent pas se lancer dans cette technique sans savoir quels vont être les enjeux
réglementaires.
Ainsi, le projet de directive européenne sur les biodéchet
sn’ apasencoreabouti,desor te
que l esr èglesquantà l ’
uti
li
s at
ion desprodui tsdesMBT ne sontpasar r
êtées( Juniper
Consultancy Services Lt d,2005a) .Notamment ,ladi rect
iv
epour r
aitr
éduir
el’ut
ili
sati
on du
termecompos tauxpr odui t
si ssusdedéchet st r
iésàl asourceetpasd’OM grises( SITA,
2004). De plus, même si la biodégrabilité des déchets a été fortement diminuée par le
trait
ement ,iln’estpasencor esûrquel edéchets t
abili
sépuisseêtr
eclasséentantqu’inerte
(Friends of the Earth, 2004).
Parail
leur
s,last
rat
égiethémati
quepourlaprot
ect
iondessolsn’apasencor
eétéarrêtée,
desortequelespri
nci
pesd’ut
il
i
sati
ondesamendementsissusdutrai
t
ementdesdéchetsne
sontpasfi
xés.Dansl’
att
entedeplusderensei
gnement
s,iln’
estpasévi
dentdedével
opper
tel
l
efil
i
èreauxdépensd’uneautre.
La BREF (Best Available Technology Ref erence)surl et rai
tementdes déc hetsn’ a pas
encore été finalisée : les autorités locales ne peuvent donc pas déterminer si les projets MBT
sont conformes ou non à la directive sur la Prévention et la Réduction Intégrées de la
Pollution, de sorte que les exploitants préféreront aux MBT des technologies plus rôdées
(Juniper Consultancy Services Ltd, 2005a).
Desi ncer
tit
udespl anentégalementsurl ’
util
i
sationdubiogaz et des RDF : on ne sait pas si
la combustion de biogaz dans les moteurs à gaz devra ou non respecter la directive sur
l’
inci
nérat
ionetl esRDFpr odui
tsparl eMBTn’ ontpasencor efaitl

objetdenor mes.
Enfin, les RDF et les amendements produits à partir des technologies MBT sont toujours
considérés comme des déchets, ce qui ne facilite pas leur utilisation sur le marché.

Manqued’
inci
tat
ionr
égl
ement
air
e
La mise en place de seuils sur le taux de MO en entrée de décharge en Allemagne et en
Autriche a fortement contribué au recours aux MBT (Lagier T. et Redon E., 2005). Mais en
France,aucunemesur eal l
antaudel àdesex igenceseur opéennesn’ aétépr i
se,desor t
e

12
quel etrait
ementméc anobi ol
ogiquen’ estengénér alpasr et
enucommel asol uti
onlapl
us
évidente pour le traitement des déchets (Redon E. et al., 2005 et Rémond G., 2005).
Mais finalement, même en Allemagne où les MBT ont été fortement encouragés par le biais
régl
ement ai
re,i ls ne const
ituentqu’une sol ut
ion transitoire,puisque le gouv er nement
all
emand a déci dé d’i
nter
dir
el ’enf
oui
ssementdesdéchet sàpar tirde 2020 ( Lagier T. et
Redon E., 2005).

INTEGRATION DANS UNE GESTION GLOBALE DE TRAITEMENT DES DECHETS


L’i
ntérêtdesMBT dansunsy stèmedeges ti
ongl obal edesdéchet ses tdemi nimi
serl
es
impacts environnementaux liés à la destination finale des déchets biodégradables et de
donner une valeur ajoutée au déchet initial en isolant les matériaux réutilisables comme le
métal, le verre, du compost ou parfois du biogaz ou du combustible (Juniper Consultancy
Services Ltd, 2005a).
Ils peuvent être intégrés dans une stratégie de gestion des déchets actuelle, les usines en
mar chepouv ants’ adapteràdemul tiplescircons t
ances .

 AL’
AMONT: COLLECTE SELECTIVE
Les MBT sont complémentaires des systèmes de collecte sélective : la fraction résiduelle,
qui représente au minimum 50 % des déchets produits, peut être traitée par les MBT pour
être stabilisée avant enfouissement (Bajeat P., 2005).
Parai ll
eur s,l
er ecoursauxMBTenv uedef abr i
querducompos tpeutper met t
red’ avoirdes
tauxdev al or
isati
onsupér i
eur
sàceuxquel ’onaur ai
tobt enussurdesbiodéchets collectés
séparément, avec également un coût moins important dans le cas où on a déjà des
i
nst al
lati
onsdecompos t
ageenplacequ’ ilsuf fi
tjusted’optimiser.Lacol lect esélec ti
veesten
effetonér euseett outlefl
uxdeMO n’ estpascapt éparunecol l
ectesél ect ivedebiodéchets.
Le recours aux MBT peut donc être un outil intéressant pour des collectivités qui cherchent à
augmenter au maximum leur taux de valorisation organique (Ademe Délégation Bretagne et
al., 2001).

 LE TRAITEMENT
Lepr é- traitementbiologi
queof f
rel
apos sibi
litédet rait
erl
esbouesdest at i
ond’ épurati
onen
même temps que les déchets résiduels. Cela peut notamment être très intéressant dans les
régionsur baniséesàf ort
epopul at
ion,oùl ’
épandagedesbouesoudecompost sdeboues
est difficile (Greenpeace Environmental Trust, 2003).

 AL’
AVAL: ENFOUISSEMENT ET INCINERATION
Aumêmet i
trequel esaut resmodesdet rait
ementdesdéchet sr ési
duel s,lesMBTs’ av èr
ent
complémentaires de la prévention et du recyclage. Ce dispositif récent peut être utilisé, dans
l
ecadr ed’
uneappr ochegl obaleetmultifilière, sur des déchets en amont de la décharge ou
del’
i
ncinér
ation,af i
ndel imit
eroud’ optimi serlerecour sàc est echni ques( Bajeat P., 2005).
A la fin du traitement biomécanique, environ deux tiers des déchets entrants doivent trouver
un ex utoi
re en i nci
nér ati
on ou st oc
kage.Cet ter éduc ti
on de v olume per metd’ all
ongerl a
durée de vie des centres de stockage et de limiter le besoin en traitement thermique (Bajeat
P., 2005). Les impacts du stockage sont alors mieux maîtrisés, du fait de la stabilisation des
déchets et de la diminution des volumes.

 A QUI SONT DESTINES LES MBT ?


Lestechnol
ogi
esMBTsontactuell
ementsur
toutint
éressantespourlespaysquin’
ontque
peud’i
nfr
ast
ruct
uresdet
rai
tementcarl

inv
est
issementinit
ialestr
elat
iv
ementfai
bl
ecomparé

13
à dest ypespl ust raditi
onnel st elsque l ’
inci
nérati
on ou l a mise en pl
ace d’
une col
l
ect
e
sélective au porte-à-porte (Juniper Consultancy Services Ltd, 2005a).
LeMBTr eprésent
eunout i
lpolyval
entv i
s-à-visàl afoi
sdel ’amontetdel ’
aval.I
lpeutdonc
s’
insér
erdansl esdiff
érentscontexteslocaux .Ilconsti
t
ueunesol ut ionpos si
bl
edansl ecas
decollectiv
it
ésquir ef
usentl ’
i
ncinérati
onouquinesontpasencor eéqui péesd’ i
nci
nérat
eur.
Pouraut ant,la phil
osophie des MBT s’ orientev er
s d’aut r
es t y pes de sous-produit
s,
notamment la production de RDF et le recyclage des matériaux triés en amont (phase
mécani que)ainsiquel apr oducti
ond’ énergie.Cesi nstal
l
ationscompl ètesseposi t
ionnent
désormai senconcur r
encedi r
ecteav ecl’
incinérat
ion(Dunet D. et al., 2004).
Mais tout projet de MBT doit être analysé en fonction du contexte et des autres actions de
ges t
ion de déchet smi sesen œuv re parla coll
ecti
vi
té etl'
adéquat i
on entrel esMBT et
l'exutoire final paraît indispensable (ADEME, 2001). Et compte-tenu des incertitudes qui
pl anentsurl esdébouchés,i lfautpl utôtconsidérerqu’
ils ’
agitd’une ni che fonc t
ion des
contextes locaux (ex :pr ésence de cimenteries,pas de product i
on d’ énergie surpl ace,
r égionsdegr andescul tures…)pl ut
ôtqued’unt ypedet r
aitementqu’ ilfautgénér al
iseràt out
prix (Budka A. et Martin I., 2005).
Greenpeace Environmental Trust propose une configuration « idéale »d’ usi
ne,pouruncoût
qui semble conséquent (Greenpeace Env i
ronment alTr us t,2003) .Rappel ons j uste qu’ il
paraitdi f
fi
cil
ededéf ini
rdansl ’absol
uunes trat
égi euni ver sell
edegest i
ondesdéchet s.La
gestion des déchets, et encore plus si elle se base sur le MBT, doit être réfléchie à une
échelle locale, même si elle répond à des objectifs plus globaux : quels sont les objectifs en
ter
medeper formancequel ’onsouhai teattei
ndre? Quelle stratégie peut-on mettre en place
pour atteindre ces objectifs, en fonction du contexte local ? A quel prix ? Quels produits
souhai t
et ’onobt eni
r,quelssontl esprodui t
squel emar chépeutabsor ber?…

14
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