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Madame, Monsieur
08/09/2008
Produits de charcuterie
Matières carnées de base
par Georges SOLIGNAT
Ingénieur des travaux agricoles
Enseignant à l’École nationale des industries du lait et de la viande (ENILV) de La Roche-sur-Foron
et Francis CROUSEILLES
Professeur certifié de l’enseignement agricole
Lycée d’enseignement général et technologique agricole d’Auch
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1. Principales matières
premières d’origine
animale
8 cm
1.1.1 Classement des carcasses 6 cm 6 cm
La musculature représente, bien évidemment, la partie noble de Entre la 3e et 4e vertèbre lombaire, Entre la 3e et 4e dernière côte,
cette carcasse. Aussi, le porc charcutier subit-il un classement auto- à 8 cm de la fente à 6 cm de la fente
matisé sur la chaîne d’abattage (TVME : taux de viande maigre 1er site 2e site
estimé – on parle usuellement de TVM). Le classement des carcas- G1 : Épaisseur de gras G2 : Épaisseur de gras
ses, basé sur le TVM, s’effectue à l’aide de différents appareils M2 : Épaisseur du muscle
(CGM : capteur gras maigre, le plus courant en France). long dorsal
Sites anatomiques de mesures
Le système CGM consiste en :
— deux mesures d’épaisseur de lard dorsal (exprimées en Figure 1 – Sites de mesures de G et M
millimètres) :
(0)
• latéralement, à 8 cm de la fente, entre la troisième et la qua-
trième vertèbre lombaire, perpendiculairement à la couenne
(site G1), Tableau 1 – Grille EUROP
• latéralement, à 6 cm de la fente, entre la troisième et la qua- TVM (y)
trième dernière côte, parallèlement à la fente (site G2) ; Classe
(%)
— une mesure d’épaisseur de muscle, au même site que G2 et
E y 55
dans les mêmes conditions (parallèlement à la fente).
U 50 y < 55
La figure 1 représente ces sites.
R 45 y < 50
Sur une découpe de porc normalisée, le TVM est donné par le rap- O 40 y < 45
port ci-après :
P y < 40
Poids de muscles des 4 principales pièces de découpe + filet mignon
TVM = -------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------- × 100 × 1 ,3
Poids de la carcasse chaude
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Nous avons trois traits de coupe fondamentaux : Gorge découennée 1,4 3,3
— jointure coxal/vertèbres lombaires donc entre la 6e et Bardière avec couenne 2,4 5,8
7e lombaire – trait vertical. Ce trait de scie passe à 5 ou 6 cm en
amont de la « tête » du quasi ; Bardière découennée 1,8 4,3
— trait vertical entre la3e et4e vertèbre sternale d’une part et 4e Pieds 0,4 1,0
et 5e vertèbre dorsale d’autre part. Parfois, séparation verticale entre
Queue 0,2 0,5
la 3e et la 4e côte en partant du rachis ;
— trait horizontal pour délimiter le carré complet de la poitrine. Cotis (3 côtes) 0,6 1,4
Ce trait est positionné en fonction de la longueur maximale deman- Pertes 0,1 0,2
dée pour le « bâton » de côtelette (de 14 cm à 9 cm).
Total (avec couenne) 41,7 100
Entre ces deux techniques bien définies, il existe de nombreuses
adaptations. À ce sujet, il convient de noter que les techniques clas- (1) ENILV : École nationale des industries du lait et de la viande.
siques « à la française » privilégient la longe en frais, complète (avec
échine).
En ce qui concerne le jambon, on peut différencier la coupe sel- Trois des pièces précédentes ont été traitées en découpe
sec (assez courte sur l’ilium) de la coupe longue (type hollandaise) secondaire :
convenant mieux au jambon cuit. — jambon brut 10 kg 100 %
• jambon 4D 6,5 kg ≈ 65 %
Actuellement, la découpe danoise se développe pour séparer • couenne 0,4 kg ≈4%
l’ensemble « jambon + pointe de longe » du reste de la carcasse. • gras (dur et mou d’aspect) 1,0 kg ≈8%
Ensuite, grâce à l’action d’une scie spécifique dite à « détalonner », • jarret et autres maigres (maigre II) 0,8 kg ≈8%
on peut séparer le « train vertébral » (ou rachis) des côtes et, procé- • os, déchets divers 1,2 kg ≈ 12 %
der, dès lors, depuis le haut de la côte, au désossage complet du — épaule brute 6,4 kg 100 %
« middle » (outils spécifiques). On effectuera ensuite la • maigre I (4D) 3,8 kg ≈ 59,7 %
séparation poitrine/« carré désossé ». Cette séparation horizontale • jarret (maigre II) 0,6 kg ≈ 9,5 %
est positionnée, dans le sens vertical, en fonction de la demande • gras (dur et mou d’aspect) 0,4 kg ≈ 6,5 %
« clients » (pork loin, carré frais : largeur de 14 à 18 cm – largeur de • couenne 0,4 kg ≈ 6,5 %
poitrine : 19 à 22 cm, etc.). • os, déchets divers 1 kg ≈ 16,0 %
— poitrine brute 7,2 kg 100 %
La société Stork propose, désormais, un équipement automatisé • poitrine désossée, parée 4 faces 4,6 kg ≈ 64 %
parfaitement adapté à la réalisation de la découpe danoise. • gras type mouille 0,8 kg ≈ 11 %
• maigre II 1,0 kg ≈ 14 %
Nous reproduisons (tableau 2) un résultat de découpe (porc sans
• os, déchets divers 0,6 kg ≈8%
tête, TVM 62 %).
L’Institut technique du porc (ITP) indique, pour une découpe euro-
Pour une demi-carcasse avec tête, on peut estimer le poids de péenne normalisée, la proportion de tissus maigres, gras et os en
cette pièce à 5 % du poids de la demi-carcasse. fonction des pièces de découpe (tableau 3). (0)
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(0)
lent, notamment pour le taux de lipides, des variations selon les Tableau 5 – Résultats de désossage/triage de carcasses
fournisseurs. On peut donner les ordres de grandeur suivants : de coches en % [2] [3]
— épaule de porc désossée, découennée, dégraissée – sommai-
rement « dénervée » (4D) : 8 à 13 % de lipides ; Morceaux Coches extra (poids froid moyen : 144,35 kg)
— jambon de porc 4D : 5 à 8 % de lipides ;
— poitrine pour fabrication type hachage (poitrine cutter) : 30 à Coppa 1,73
45 % de lipides. Noix 9,67
Le tableau 4 nous donne quelques exemples d’utilisation des Bacon 2,91
morceaux de découpe.
Maigre I 11,20
Maigre II 25,00
1.2 Autres viandes de porc Maigre de poitrine 4,42
Rognons 0,27
1.2.1 Coche Gras + couenne 21,84
Il s’agit de la mère du porc charcutier qui est abattue, en Tête 5,42
moyenne, à 34 mois d’âge. Désormais, les coches sont donc Gorge 2,12
réformées relativement tôt. Dès l’élevage ou le centre de regroupe-
ment, on effectue un tri pour séparer les coches très maigres. Pieds, queue 2,60
Ensuite intervient la pesée qui permet de déterminer le poids Os 9,35
« carcasse » selon la convention « vente de coches » du 02.01.2002
appliquée par Uniporc-Ouest (69 % du poids vif pour les centres Déchets sanguins 1,01
d’allotement et 67,5 % pour les pesées en élevage – réfaction supplé- Freinte 2,46
mentaire de 10 % pour les « maigreuses »).
Les coches abattues sont présentées :
— sans tête ;
— sans panne ; 1.2.2 Verrat
— sans rognons ;
— sans pieds ;
— sans mamelles (parées avant éviscération) ; Les verrats sont de moins en moins nombreux étant donné la pro-
— avec queue. gression spectaculaire de l’insémination artificielle. Au plan techno-
Elles peuvent, éventuellement, être dépouillées (coefficient de logique, la viande de verrat communique un goût et une odeur très
rendement carcasse minoré). désagréables (urine). De ce fait, elle est peu recherchée pour les
fabrications charcutières. Parfois, elle est disséminée, à très faible
La réfaction de chaud (ressuage) est variable selon le délai de taux, au sein des lots « maigre de coche ».
pesée après la fente (0 à 7 min : 3 % ; 1 à 2 h : 1 %).
Le poids fiscal (froid) moyen d’une carcasse s’établit à environ 145
à 150 kg.
Les abatteurs-découpeurs peuvent valoriser les pièces de
1.2.3 Trimmings de porcs
découpe classiques après désossage et parage habituels :
— épaule 4D ≈ 10 % de lipides ; Ils résultent des opérations de découpe secondaire (désossage,
— jambon de coche 4D ≈ 6 à 10 % de lipides ; parage, etc.). Il s’agit de « petites viandes » ou parures, souvent
— poitrine cutter ≈ 35 à 50 % de lipides ; assez grasses. Compte tenu des nombreuses manipulations subies
— etc. (opérateurs, tables de découpe), ces minerais sont relativement
Ils peuvent, aussi, proposer des morceaux de découpe bien spéci- contaminés (flore mésophile aérobie revivifiable (FMAR) impor-
fiques utilisables pour l’élaboration de produits de charcuterie-salai- tante). De ce fait, un présalage s’impose pour les faire circuler à
son. À titre d’exemple, nous proposons, tableau 5, un résultat de l’état frais ou, mieux, une congélation pour assurer une distribution
triage de carcasses de coches. et une utilisation convenables.
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Tableau 7 – Composition en acides gras des lipides animaux (en g/100 g de lipides)
Myristique Palmitique Palmitoléique Stéarique Oléique Linoléique Linolénique
Type d’acide gras (1)
C 14 C 16 C 16 : 1 C 18 C 18 : 1 C 18 : 2 C 18 : 3
Graisse de canard (2) 0,49 20,2 3 5,6 53,6 9,2
Graisse d’oie (3) 0,44 19,6 3,3 4,8 56,9 6,6 6,7
Graisse de poulet (3) 0,1 25,6 7 7 38,4 21,3
Graisse de porc (3) 1,7 25,5 2,9 13,7 50,2 8,9
(1) C x : y : acide à x carbones contenant y doubles liaisons.
(2) Selon résultats d’analyse du laboratoire HIDAOA (Hygiène et industrie des denrées alimentaires d’origine animale) de l’École nationale vétérinaire de Toulouse.
(3) Selon tables de composition des graisses alimentaires de H. Pardun.
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(0)
Pour la volaille, c’est surtout le foie qui est destiné à l’élaboration — produits où sont incorporées les VSM à soumettre à un traite-
d’émulsions chaudes (mousses, crèmes) sans oublier, chez les pal- ment thermique avant d’être remis au consommateur (quelques
mipèdes gras, l’élaboration du célèbre foie gras (canard surtout). dérogations existent néanmoins) ;
— obligations de traçabilité, de démarche HACCP (Hazard Analy-
Pour le bœuf, depuis les récents épisodes d’ESB, on peut tout sim-
sis Critical Control Point), etc. ;
plement conclure, en alimentation humaine, à une utilisation très
limitée du 5e quartier, au niveau européen. — critères analytiques (critères microbiologiques selon arrêté du
23/02/1994) ;
Le tableau 8 donne la composition de quelques abats. — etc.
Nous signalons, enfin, que le pH du foie est relativement élevé De façon plus globale, on peut considérer que toutes les viandes
(6,2 à 6,5). récupérées à partir d’os charnus, quelle que soit la technique de
récupération (broyage – tamisage, pressage, raclage..., à l’exception
du couteau manipulé par le découpeur) sont des VSM. La révision
de la directive 94/33/CEE devrait permettre de définir plus précisé-
1.6 Autres coproduits ment les VSM y compris leurs critères analytiques (surtout au plan
chimique et biochimique). Les VSM sont préparées dans des unités
spécialisées proches des grands centres d’abattage/découpe ou
Nous allons plus spécialement nous attacher, ici, aux viandes chez les abatteurs/découpeurs eux-mêmes. Les techniques d’obten-
séparées mécaniquement (VSM). Les VSM sont récupérées sur tion sont relativement variées et induisent un typage du produit
l’ossature de la carcasse. Pour la volaille où la découpe a progressé obtenu (granulométrie, teneur en os et en calcium, nombre de cellu-
de façon spectaculaire, le coffre (colonne vertébrale et cage thoraci- les hématopoïétiques, etc.). De plus, selon la matière utilisée, la
que) obtenu après séparation des morceaux nobles est encore bien composition du produit variera. La moelle osseuse souvent pré-
pourvu en viande d’où la mise en place de techniques diverses pour sente (pH élevé : environ 8) et la proportion de calcium non négli-
séparer de l’os ce minerai carné. En France, seuls les porcins et les geable font que le pH des VSM est compris entre 6,2 et 7,0.
volailles domestiques peuvent donner lieu à l’obtention de VSM. Le tableau 9 donne la composition physico-chimique moyenne
Concernant ces deux espèces, certaines parties de la carcasse ne des VSM de volailles et de porc.
peuvent donner lieu à l’élaboration de VSM. Les parties interdites
Selon les producteurs, un produit de qualité devrait satisfaire aux
sont :
exigences suivantes [5] :
— pour les volailles : peau du cou, tête, abats, pattes ;
— teneur en calcium :
— pour les porcins : tête, pieds, moelle épinière.
m = 0,2 %
Les procédés d’obtention des VSM sont variables selon les pays M = 0,25 %
de la Communauté européenne ; une harmonisation difficile est en n=5;c=2
cours. Pour la France, les VSM sont définies comme suit : « viandes
séparées des os charnus par broyage et tamisage ». En aucun cas, — particules osseuses de taille 600 µ m :
elles ne peuvent être considérées comme des viandes et doivent
donc être étiquetées à part dans la liste des ingrédients (exemple : m = M = 0,15 g
VSM de volaille). n=5
c=0
Sans aller trop loin en matière de législation, il convient, néan-
moins, de préciser les points suivants concernant ces VSM : avec m critère considéré,
— obtenues moins de 48 h après abattage ; M rejet (tolérance par rapport à m),
— matières premières à une température + 7 ° C ; n nombre de contrôles à effectuer,
— zone de fabrication avec une température + 8 ° C ; c nombre de résultats tolérés compris entre m et M.
— possibilité de les utiliser fraîches dès lors que leur température Comme on l’a déjà signalé, bon nombre de facteurs agissent sur
d’obtention reste inférieure à + 7 ˚C et qu’elles pourront être incor- les caractéristiques physico-chimiques de la matière élaborée.
porées au produit préparé dans les 4 h qui suivent l’obtention ; ce Usuellement, la granulométrie finale est 0 ,5 mm (pression éle-
qui est difficile. vée et faible diamètre de l’orifice de sortie) mais, de plus en plus, on
— traitement classique de surgélation ( température – 18 ° C ) ; s’oriente vers une matière moins déstructurée en diminuant la com-
pour les VSM de volaille il est possible d’effectuer, sous certaines pression et en augmentant la taille de sortie (on obtient un « gros
conditions, un traitement d’ionisation qui permet d’utiliser plus lar- grain » d’environ 3 mm) ; cela réduit, bien sûr, le rendement matière
gement les VSM à l’état frais [17] ; (25 à 30 % au lieu de 40 à 50 %).
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Tableau 9 – Composition physico-chimique moyenne de VSM de volailles [4] [5] et de porc (société Lima)
Humidité Protéines Lipides
VSM pH C/P (1)
(%) (%) (%)
Poulet
Viande rouge sans peau 71 à 74 18 à 20 7 à 10 6,3 à 6,5 5à8
Viande séparée des cous 74 à 76 15 à 16 7à9 6,5 à 6,7 10 à 12
Viande séparée des coffres 61 à 63 14 à 15 20 à 23 6,6 à 6,8 13 à 14
Dindon
Viande rouge sans peau 72 à 74 20 à 22 4à5 6,2 à 6,6 4,5 à 7,5
Viande séparée des cous 72 à 76 18 à 19 5à7 6,4 à 6,6 12 à 14
Viande séparée des coffres 67 à 69 16 à 18 11 à 15 6,6 à 6,7 7à9
Porc (2)
Colonne vertébrale – 61,8 17,5 19,5 / 9,2
filtre de diamètre 3 mm
(1) C/P rapport collagène/protéines totales. Le collagène contient 12,5 % d’hydroxyproline. Pour avoir le collagène, on multiplie le taux d’hydroxyproline par 7,5 (et
non 8 conventionnellement).
(2) Cendres 1,94 % dont 0,36 % de calcium.
Le pouvoir liant des VSM de coffres de volailles est tout à fait face du minerai. D’autres contrôles sont effectués ; ils seront abor-
satisfaisant : capacité émulsifiante et pouvoir de rétention d’eau un dés ultérieurement.
peu inférieurs à celui des muscles blancs ou rouges de volailles –
assez proches de ceux de la poitrine de porc. Certaines d’entre elles ■ État frais présalé
(VSM des cous) présentent des propriétés fonctionnelles supérieu-
res aux précédentes ; leur taux de collagène étant lui-même supé- L’objectif du salage chez le découpeur est de ralentir la proliféra-
rieur [6]. Pour toutes ces raisons, les VSM peuvent être incorporées tion microbienne. Le taux de sel incorporé correspond, en principe,
à bon nombre de préparations charcutières (pâtes fines, farces à la dose de sel utilisée dans les produits de charcuterie (14 à
variées, pâtés, etc.).
18 g/kg pour le cuit ; 22 à 30 g/kg pour les produits séchés). En réa-
En dehors des VSM, il existe actuellement des « spécialités » com- lité, la pratique du présalage est assez peu fréquente. Elle s’impose,
mercialisées, très souvent, à l’état sec (atomisation). Elles sont obte- néanmoins, pour les viandes morcelées qui sont relativement con-
nues, après hydrolyse partielle ou non, en partant de différentes taminées et dont la fragmentation accroît le jutage. Il s’agit, souvent,
matières premières (trimmings, plasma sanguin, VSM, etc.). Selon le de « petites viandes » présalées en malaxeur et livrées en cagettes
traitement thermique préalable, des notes gustatives de rôti cuit de 25 à 30 kg. Ainsi, le jutage est supprimé et la croissance micro-
(espèce considérée) peuvent apparaître. Les mêmes spécialités exis- bienne est légèrement ralentie. Ces minerais devront, obligatoire-
tent en pâte à l’état congelé. Le plus souvent, la teneur en protéines ment, être utilisés rapidement. En aucun cas, cette technique ne
est élevée (60 à 90 %), d’où le rôle de liant attribué à ces préparations.
permet d’effectuer un report d’utilisation (milieu très aérobie).
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Le chargement s’effectue à l’aide de minerai maigre, peu frag- 3.1 Le muscle strié (ou squelettique)
menté mais présalé (épaules 4D, noix de jambons, pointes de lon-
ges, etc.). On incorpore également de la neige carbonique afin
d’améliorer l’anaérobiose et le refroidissement. La conservation a Il s’agit d’un ensemble de cellules géantes filiformes (1 mm à
lieu à − 2 ˚C environ, le délai d’utilisation étant, au minimum, d’une 300 mm de long ; environ 50 µm de large) et plurinuclées. Ces cellu-
semaine ; on peut aller sans difficulté jusqu’à deux semaines. les (fibres musculaires) sont noyées et regroupées dans une trame
conjonctive complexe au sein d’un même muscle. Selon l’impor-
tance de cette trame conjonctive, on distinguera :
2.2 État congelé — les morceaux de 1re catégorie (peu de tissu conjonctif) ;
— les morceaux de 2e catégorie (avec une teneur intermédiaire
de tissu conjonctif) ;
Fréquemment, les tissus adipeux sont livrés congelés, la
décongélation étant très rapide du fait de leur faible teneur en eau. — les morceaux de 3e catégorie (beaucoup de tissu conjonctif).
Pour certaines fabrications, il ne s’agit d’ailleurs que d’une décongé- Chaque cellule, de façon extrêmement simplifiée, comporte :
lation partielle.
— une membrane externe : le sarcolemme en contact avec le
Les trimmings sont très souvent congelés de même que certains tissu conjonctif proche (endomysium) ;
maigres relativement contaminés (maigre de tête, par exemple). En
dehors de ces minerais bien particuliers, le choix d’un approvision- — un ensemble structural (réticulum sarcoplasmique ou cyto-
nement en congelé peut être justifié pour des raisons d’ordre tech- squelette), essentiellement transversal (filaments intermédiaires) ;
nique (maîtrise du développement microbien) mais aussi, et surtout, — un cytoplasme (ou sarcoplasme). On y trouve la solution sar-
pour faciliter la gestion des achats et disposer de stocks permettant coplasmique avec de nombreux composés : protéines solubles, gly-
de gérer, facilement, la production. cogène, composés énergétiques, etc.) ;
Le plus souvent, ces matières premières congelées se présentent — un myoplasme [ensemble de myofibrilles (myofibrille ≈ 1 µm
sous forme de pains de viande de 30 kg approximativement (paral- de diamètre)]. Chaque myofibrille est constituée de myofilaments
lélépipèdes de 15 cm d’épaisseur environ, enveloppés d’une feuille (protéines en filaments telles l’actine, la myosine, la titine, etc.). Ce
plastique disposée à l’intérieur d’un carton relativement plat). Le myoplasme occupe la majeure partie du sarcoplasme ;
stockage est effectué entre − 12 et − 20 ˚C. — plusieurs noyaux : 30 à 40/cm de longueur de la cellule, en
périphérie, proches du sarcolemme ;
L’utilisation de telles matières premières nécessite une décongé-
lation préalable, le plus souvent partielle (− 1 à − 2 ˚C à cœur). Plu- — diverses autres inclusions.
sieurs techniques peuvent être utilisées : La particularité de la cellule musculaire tient à un système con-
— décongélation traditionnelle, à l’air, en chambre froide (+ 2 à tractile hautement différencié : le myoplasme (ensemble des myofi-
+ 4 ˚C) : pains entiers ou « éclatés » en copeaux. Durée relativement brilles). Chaque myofibrille est en fait, dans le sens de la longueur,
longue et jutage, souvent, excessif ; une suite d’unités histologiques appelées sarcomères (même dia-
— décongélation en « salle climatisée » avec maîtrise de la tem- mètre que la myofibrille : 1 µm et 2 à 3 µm de longueur pour le mus-
pérature en surface et à cœur des pains par sondes de température cle au repos). Chaque sarcomère est délimité par les disques Z et
permettant de gérer les conditions d’ambiance de la salle climatisée comprend bon nombre de filaments protéiques importants. Les
(alternance de cycles chauds/humides et de cycles froids/secs) ; figures 5 et 6 illustrent une structure très simplifiée du muscle strié
— tunnel de décongélation « micro-ondes » avec tempérage ulté- et d’une myofibrille.
rieur éventuel en salle climatisée (homogénéisation de la tempéra-
ture à l’intérieur des pains) ;
— décongélation en malaxeur sous vide, en présence de sel (vide
continu ou alternance vide/pression) ;
—décongélation en malaxeur sous vide à l’aide de vapeur d’eau
basse pression (0,5 bar) et en présence de sel. Le besoin en vapeur Muscle
détendue s’élève à 6 ou 8 % du poids de viande congelée (injections
intermittentes). Le niveau de vide restant bas (25/30 mbar), la con-
densation s’effectue à basse température, ce qui permet de limiter la
remontée de température, en surface des morceaux, à + 4 ˚C maxi-
mum. La société Lutetia qui propose cette technique a également
développé la possibilité de « réassécher » le minerai décongelé à la Faisceau de
vapeur (deuxième étape avec un vide très poussé à l’aide de pom- fibres musculaires
pes à roots spécifiques), si cela est nécessaire pour certaines fabri-
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Tableau 10 – Composition du muscle strié (en % de l’état frais) selon [7] [15] [16]
Composition Composition
Composés Composés
(%) (%)
I. Eau (de 65 à 80 %) 75,0
IV. Substances azotées non protéiques 1,5
II. Protéines (de 16 à 22 %) 18,5
Créatinine et créatinine phosphate 0,5
1) Protéines myofibrillaires (52 à 56 % des protéines
totales) 9,5 Nucléotides (ATP, ADP, AMP, etc.) (1) 0,3
Myosine 5,0 V. Acides aminés libres 0,3
Actine 2,0
VI. Peptides (ansérine, carnosine, etc.) 0,3
Tropomyosine 0,8
Troponine 0,8
VII. Autres substances azotées non protéiques (créati-
Protéine M 0,4 nine, urée, IMP, NAD, NADP) (2) 0,1
Protéine C 0,2
Actinine α 0,2
VIII. Hydrates de carbone (de 0,5 à 1,5 %) 1,0
Actinine β 0,1
Glycogène 0,8
2) Protéines sarcoplasmiques (30 à 35 % des protéines
totales) 6,0 Glucose 0,1
Protéines solubles et enzymes mitochondriales 5,5
Myoglobine 0,3 IX. Produits du métabolisme intermédiaire (hexoses
et trioses, phosphates, acides lactique, citrique, fuma- 0,1
Hémoglobine 0,1 rique, succinique, acétoacétique, etc.)
Cytochromes et flavoprotéines 0,1
3) Protéines du stroma (10 à 15 % des protéines totales) 3,0 X. Vitamines
Collagène et réticuline 1,5 PP > acide pantothénique > B6 > B2 > B1 > acide
Élastine 0,1 folique > biotine > B12 ; E, A, D, K
Autres protéines insolubles 1,4 XI. Constituants minéraux 1,0
III. Lipides (de 1,5 à 13 %) 3,0 Potassium 0,3
Lipides neutres (de 0,5 à 1,5 %) 1,0 Phosphore total 0,2
Soufre et sulfates 0,2
Phospholipides 1,0
Chlore 0,1
Cérébrosides 0,5 Sodium 0,1
Cholestérol 0,5 Autres (Mg > Ca > Zn > Fe ; Cu, Co, Ni, Mn, etc.) 0,1
(1) ATP : adénosine triphosphate ; ADP : adénosine diphosphate ; AMP : adénosine monophosphate.
(2) IMP : inosine monophosphate ; NAD : nicotinamide adénine dinucléotide ; NADP : nicotinamide adénosine dinucléotide phosphate.
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Figure 8 – Comportement du collagène lors du chauffage Figure 9 – Structure du tissu adipeux [5]
— une contraction au chauffage (très fort raccourcissement). En Un tissu adipeux se compose donc :
milieu aqueux (ébullition), la contraction est suivie d’une dépolymé- — de lipides (fraction majeure) ;
risation des hélices et d’une rupture des liaisons secondaires, ce qui — de protéines (partie mineure) : assise protéique (emballage,
provoque un gonflement et même une solubilisation partielle des soutien, structure) ;
éléments constitutifs de la molécule de collagène. Ainsi, progressi- — d’eau (fraction intermédiaire).
vement, on obtient une solution colloïdale. L’intensité du chauffage,
la pression osmotique, l’acidité du milieu aqueux, influent considé- Le tissu adipeux est localisé :
rablement sur le gonflement et/ou l’hydrolyse. En milieu sec, — à l’intérieur du muscle [gras intramusculaire (persillé de la
l’hydrolyse est peu poussée ; il en résulte un durcissement de la viande)] ;
viande lors d’une cuisson rapide ; — entre les muscles [gras intermusculaire (marbré de la
— une renaturation (gélification) lors du refroidissement après viande)] ;
une phase de solubilisation hydrothermique. — à la périphérie du corps (sous la peau) et dans les cavités de
On peut représenter ces étapes selon le schéma de la figure 8. celui-ci (cavité abdominale, thoracique).
Le gel obtenu après refroidissement donne, à nouveau, une solu- Le tissu adipeux du porc est de très loin celui qui est le plus utilisé
tion colloïdale au chauffage. De ce fait, le gel est donc en charcuterie, aussi étudierons nous uniquement celui-ci.
thermoréversible ; le collagène est la seule protéine animale qui ait
ce type de comportement (solubilisation hydrothermique puis gélifi-
cation à froid : on parle de phénomène de gélatinisation). 3.3.1 Graisses intramusculaires
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% liquéfié
dans un délai d’un an (ou deux ans pour les petits établissements).
80 Pour les carcasses, les points fondamentaux de ces contrôles sont
les suivants :
60 — un jour de contrôle choisi sur la semaine (5 à 10 carcasses
concernées) : en principe, un test tous les 15 jours ;
40 — quatre sites de prélèvement en surface (excision ou double
écouvillonnage) : pour le porc : jambon, gorge, poitrine, dos ;
20 — prélèvement avant l’entrée en ressuage ;
— expression des résultats en logarithmes moyens quotidiens
0 (UFC/cm2) : classement par catégories (3) (tableau 12) ;
4 10 18 30 40 55 75 — principe des cartes de contrôle (13 semaines de contrôle, au
Température (°C) minimum) pour une interprétation analytique (étude statistique) ;
— ...
Panne Poitrine (gras de)
Bardière Gras de gorge
Pour les installations d’abattage et de découpe, une méthodologie
du même type est définie par cette même directive (tableau 13).
Mouille
En ce qui concerne les minerais de découpe livrés au transforma-
Figure 10 – Pourcentage de gras liquéfié en fonction de la teur, il n’existe pas de critères microbiologiques officiels ; le contrôle
température (hachage 8 mm) en abattoir est, déjà, dans son principe, une avancée extrêmement
importante.
— la mouille possède à la fois une matière grasse saturée et une Chaque fabricant, en fonction du type de produit élaboré, établira
assise protéique développée : la liquéfaction et la séparation sont un cahier des charges prenant en considération la contamination
donc modérées (un peu moins que la gorge, néanmoins) ; initiale du minerai à réception (flore d’altération et/ou pathogène
— pour la poitrine, une liquéfaction – séparation légèrement infé- selon les cas). Nous aborderons ultérieurement quelques exemples
rieure à la bardière peut, certainement, être expliquée par une trame de cahiers des charges relatifs à telle ou telle technologie (saucisson
conjonctive un peu plus dense. sec, notamment).
Les graisses des minerais bovins sont relativement proches de la
panne du porc : texture et comportement thermique (peu de colla-
gène et matière grasse relativement saturée). Elles possèdent des
caractéristiques organoleptiques relativement médiocres, tout 4.2 Qualité technologique
comme la panne du porc d’ailleurs. Il conviendra donc de masquer
ce goût peu apprécié (suif, graisseux) par l’utilisation judicieuse de
substances aromatisantes (épices le plus souvent). Nous aborderons ici, uniquement, le cas du porc pour lequel un
La graisse de volaille très riche en C18 : 2 se liquéfie et s’oxyde certain nombre de défauts technologiques des tissus maigres et
très facilement. Il s’agit d’une graisse dont les caractéristiques gras peuvent être, rapidement, passés en revue.
organoleptiques sont très appréciées après cuisson
(dégradation oxydative → flaveur spécifique).
4.2.1 Qualité technologique du muscle
4. Qualité des tissus animaux La sélection porcine, depuis plus de trente ans, a consisté à amé-
liorer les performances d’élevage pour obtenir, à l’abattoir, une car-
casse maigre extrêmement bien conformée. Pour y parvenir, il a été
nécessaire de faire appel à des croisements de races (schémas de
4.1 Qualité microbiologique sélection) plus ou moins complexes. Progressivement, un certain
nombre de défauts sont apparus. Les solutions apportées ont, par-
fois, elles-mêmes, engendré d’autres défauts. Il convient de dire
Une décision de la Commission européenne du 06.06.2001 pré- toutefois que, dans le même temps, l’objectif prioritaire de la filière
voit le contrôle du niveau de contamination des carcasses au stade n’a jamais varié : rendement en maigre très élevé. (0)
Tableau 12 – Valeurs logarithmiques moyennes quotidiennes des résultats marginaux et inacceptables pour
les critères de performances bactériens applicables aux bovins, porcins, ovins, caprins et équidés (1)
Marginal (2) Inacceptable (2)
Acceptable
(> m et M) (> M)
Classement
Bovins/ovins/caprins/ Bovins/porcins/ovins/caprins/ Bovins/porcins/ovins/caprins/
Porcins
équidés équidés équidés
Comptages viables < 3,5 log < 4,0 log > 3,5 log (porcin > 4,0 log) et > 5,0 log
totaux (TVC) 5,0 log
Entérobactéries < 1,5 log < 2,0 log > 1,5 log (porcins : 2,0 log) > 2,5 log
2,5 log (porcins : 3,0 log) (porcins > 3,0 log)
(1) exprimés en UFC/cm2 pour les échantillons prélevés par la méthode destructive (UFC : unité formant colonie).
(2) cf. § 1.6 pour les définitions de m et M.
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(0)
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Caractéristiques
pHu (semi-membraneux) 5,6 à 6,0 5 ,6 – 6 ,0 –
Consommation en frais oui oui (médiocre) oui (médiocre) non oui (médiocre)
Produits Supérieur oui non non non non
Aptitudes
transformés Bas de oui oui (médiocre) oui (médiocre) non
secs gamme cf. PSE ou DFD selon la
note
Produits Supérieur oui non non oui
transformés
cuits Bas de oui oui oui oui oui
gamme
bles (Hampshire, par exemple) a fait apparaître ce défaut, d’ordre On s’aperçoit donc que la prise en compte de la qualité technolo-
génétique, également (gène RN−). Ces races possèdent une teneur en gique du muscle est fondamentale pour élaborer des produits de
glycogène musculaire anormalement élevée d’où, aussi, une teneur charcuterie, notamment lorsqu’il s’agit de pièces entières. Ainsi, le
en eau supérieure à la normale (eau associée au glycogène). jambon frais déstructuré va conduire à un jambon cuit d’aspect gri-
sâtre, sans texture organisée au niveau de certains muscles ou par-
■ Les viandes déstructurées qui se caractérisent par une déstruc- ties de muscles avec, pour conséquence, un taux de casse très élevé
turation musculaire localisée (jambon notamment et, particuliè- au tranchage. Pour toutes ces raisons, il conviendra de bien préciser,
rement, au niveau des muscles profonds). Il s’agit d’une zone dans le cahier des charges « fournisseur », la qualité attendue.
nettement décolorée (très pâle) qui, après cuisson, devient grise et
relativement molle (sans texture organisée). Ce défaut, décrit
récemment, est relativement fréquent (15 à 20 % des jambons). Les 4.2.2 Qualité technologique du tissu adipeux
muscles déstructurés présentent un potentiel glycolytique élevé,
des cellules musculaires volumineuses et un état, post-rigor, hyper-
contracté. En fait, dès que le poids du jambon croît en même temps Il s’agit, en priorité, de quantifier le niveau d’insaturation des lipi-
que sa conformation (peu de couverture adipeuse) et que le pHu des composant ce tissu. La teneur en eau s’avère, également, dans
baisse, le défaut « déstructuré » apparaît très souvent. Peut-être certains cas (produits secs), intéressante à connaître.
s’agit-il, là encore, d’un défaut d’ordre génétique ? Le taux d’acide linoléique (C18 : 2) détermine, en quelque sorte, le
niveau d’insaturation de la matière grasse ; son dosage est relative-
■ Les viandes bicolores qui, notamment au niveau du jambon, ment difficile à effectuer en milieu industriel.
associent à la fois des muscles de couleur très pâle (fessier superfi-
ciel surtout) et des muscles très sombres (fessier profond) ; il s’agit, L’indice d’iode (I I) reste un excellent prédicteur de la qualité tech-
avant tout, d’un défaut d’aspect très préjudiciable au produit entier nologique du tissu adipeux (figure 13) :
élaboré (jambon cuit, jambon sec).
Si r est le coefficient de corrélation ( – 1 r 1 ) , lorsque |r| croît,
on a une relation qui devient étroite (l’indice d’iode mesure le degré
d’insaturation de la chaîne hydrocarbonée des acides gras constitu-
tifs des triglycérides) :
Gras mou 750 Gras dur
14 75
Acide linoléique (%)
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