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PÔLE

OBSERVATOIRE

Dispositif REX
Bâtiments
performants

DU BON USAGE
DU BIM
12 ENSEIGNEMENTS
À CONNAÎTRE
DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

SOMMAIRE
Avertissement.........................................................................................................................................3

LE DISPOSITIF REX BÂTIMENTS PERFORMANTS......................................................................................... 4


PRÉSENTATION GÉNÉRALE...................................................................................................................................................4
FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF....................................................................................................................................5
QUELQUES CHIFFRES...........................................................................................................................................................6

PRÉSENTATION DE LA THÉMATIQUE ET DE SES ENJEUX.............................................................................. 8


LE BIM .....................................................................................................................................................................................8
Définition et contexte.................................................................................................................8
Quelques principes constituant le BIM....................................................................................8
Quelques potentiels du BIM......................................................................................................9

LES ENJEUX DE LA THÉMATIQUE..................................................................................................................................... 10


Objectifs selon les acteurs de la construction...................................................................... 10
Contexte de l’enquête............................................................................................................. 10

L’ÉCHANTILLON.................................................................................................................................................................... 10
Au départ.................................................................................................................................. 10
Critères de sélection................................................................................................................ 11
Au final... quelques chiffres.................................................................................................... 11

12 ENSEIGNEMENTS CLÉS TIRÉS DES RETOURS D’EXPÉRIENCES............................................................. 12


1 NÉCESSITÉ DE PRÉCISION ET ACTUALISATION DES DONNÉES D’ENTRÉE NUMÉRISÉES............................... 14
2 DES OBJETS NON MODÉLISÉS..................................................................................................................................... 15
3 L’ÉVOLUTION DU NIVEAU DE DÉTAIL SUIVANT LES ÉTAPES ET LES INTERFACES-OUVRAGES....................... 16
4 LA DÉTECTION DE COLLISION À AMÉLIORER POUR ÊTRE PERTINENT................................................................ 17
5 DIFFICULTÉ DE SUPERPOSITION DES MAQUETTES LORS DE LA SYNTHÈSE..................................................... 18
6 LA NON-SENSIBILISATION DES ACTEURS AU PROCESSUS BIM........................................................................... 19
7 RETARDS DES MODIFICATIONS.................................................................................................................................... 20
8 ERREURS DÉTECTÉES MAIS NON-CORRIGÉES........................................................................................................ 21
9 VÉRIFICATION DE LA COHÉRENCE DES DONNÉES REÇUES................................................................................... 22
10 NÉCESSITÉ D’UNE CHARTE BIM................................................................................................................................. 23
11 LES OBJETS BIM DIFFICILEMENT MANIPULABLES................................................................................................ 24
12 PROBLÈMES D’INTEROPÉRABILITÉ........................................................................................................................... 25

CONCLUSION............................................................................................................................................ 26
LES PISTES À EXPLORER........................................................................................................................... 28

2 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

AVERTISSEMENT

Ce document contient la description d’évènements relevés lors d’une


enquête. Il ne reflète que l’expérience issue de l’échantillon d’opérations
visitées. C’est donc un retour partiel à partir duquel aucune extrapolation
statistique ne peut être réalisée.
Ce document propose également un ensemble de bonnes pratiques
qui sont issues de l’expérience des acteurs rencontrés sur le terrain
ou de celle des spécialistes qui ont participé à ce travail. En aucun cas
ces bonnes pratiques ne peuvent se substituer aux textes de référence
concernés.

Ce rapport a été réalisé grâce au soutien financier


du programme PACTE et de l’ADEME.
Les informations qu’il contient proviennent des retours
d’expériences collectés via le Dispositif REX Bâtiments
performants conçu et développé par l’Agence Qualité
Construction.
Il a pour but de présenter 12 enseignements majeurs
concernant le BIM et son impact sur la qualité de la
construction.
Le choix de ces enseignements s’est fait en fonction
de la récurrence des constats observés au sein de
l’échantillon, de leur gravité et de l’appréciation des
spécialistes du sujet qui ont participé à ce travail.

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

LE DISPOSITIF
REX BÂTIMENTS PERFORMANTS

PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Sous l’impulsion des objectifs de la transition énergétique, le secteur du bâtiment s’est engagé dans une mutation
importante qui bouleverse les logiques et les habitudes du passé. Comme dans tous les domaines, ces changements
impliquent une montée en compétences des acteurs, qui passe par l’expérimentation. Cette étape, indispensable pour
progresser, est cependant naturellement génératrice d’écueils.
L’AQC se devait donc de capitaliser et valoriser ces retours d’expériences pour s’en servir comme des leviers
d’amélioration de la qualité. C’est dans cet esprit que le Dispositif REX Bâtiments performants accompagne, depuis
2010, l’ensemble des acteurs de l’acte de construire en les sensibilisant sur les risques émergents induits par cette
mutation de la filière Bâtiment.
Ce dispositif consiste concrètement à capitaliser des retours d’expériences en se basant sur l’audit in situ de bâtiments
précurseurs allant au-delà des objectifs de performances énergétiques et environnementales et sur l’interview des
acteurs qui ont participé aux différentes phases de leur élaboration.
Le partage des expériences capitalisées est au cœur du mode opératoire. Après une étape de consolidation et
d’analyse des données, les enseignements tirés sont valorisés pour permettre l’apprentissage par l’erreur.
Cette valorisation s’attache également à mettre en valeur les bonnes pratiques.

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF

COLLECTE SUR LE TERRAIN


- Interview de visu et in situ d’acteurs précurseurs de constructions
ÉTAPE A performantes.
- Identification des non-qualités et des bonnes pratiques par les
enquêteurs.

CONSOLIDATION DANS UNE BASE DE DONNÉES


ÉTAPE B - Capitalisation de l’information en utilisant une nomenclature prédéfinie.
- Relecture des données capitalisées par des experts construction.

ANALYSE DES DONNÉES


ÉTAPE C - Extractions de données en fonction de requêtes particulières.
- Évaluation des risques identifiés par un groupe d’experts techniques.

VALORISATION DES ENSEIGNEMENTS

ÉTAPE D - Production de rapports.


- Réalisation d’une mallette pédagogique et de plaquettes de sensibilisation
pour les professionnels.

Le Dispositif REX Bâtiments performants est alimenté grâce à la coopération des centres de ressources membres du
réseau BEEP (Bâti Environnement Espace Pro). Les enquêteurs qui collectent les retours d’expériences sur le terrain
sont hébergés dans les centres de ressources régionaux, qui partagent leurs réseaux et leurs réflexions autour des
retours d’expériences.

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

LE DISPOSITIF REX BÂTIMENTS PERFORMANTS EN CHIFFRES

6 ANS 51 ENQUÊTEURS 1 900 ACTEURS


d’ancienneté depuis 2010
RENCONTRÉS
depuis 2010
12 EN 2015
500 EN 2015

360 BÂTIMENTS 50 BÂTIMENTS 340 BÂTIMENTS


VISANT LE NIVEAU BBC VISANT LE NIVEAU PASSIF VISANT LE NIVEAU BBC
OU RT 2012 labellisés ou non
RÉNOVATION
labellisés ou non
labellisés ou non

750 BÂTIMENTS
VISITÉS depuis 2010
200 EN 2015

OPÉRATIONS VISITÉES

750
800 VISITES
700

600

500

400

300

200

100

0
2010 2011 2012 2013 2014 2015

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION en phase de chantier
Neuf Rénovation pendant les deux premières années
55 % 45 % d’exploitation

après deux ans d’exploitation

NATURE DE L’OPÉRATION ANCIENNETÉ AU MOMENT DE LA VISITE TYPE D’USAGE

Neuf Rénovation

55 %
45 % 30 % 50 % 20 % 27 % 31 % 42%

en phase de chantier maisons individuelles


30 % 50 % 20 % pendant les deux premières années logements collectifs
d’exploitation
bâtiments tertiaires
après deux ans d’exploitation

en phase de chantier
LES ACTEURS RENCONTRÉS
pendant les deux premières années
d’exploitation 27 % 31 % 42%
après deux ans d’exploitation

maîtres
d’ouvrage 36 %
architectes 17 %
maisons individuelles
27 % 31 %14 42%
bureaux d’études
%
logements collectifs

bâtiments tertiaires
entreprises & artisans 12 %
exploitants 11 %
occupants
maisons&individuelles
usagers 10 %
logements collectifs

bâtiments tertiaires

CONSTATS CAPITALISÉS

5 000
CONSTATS

5000

4000 30 % 70 %
3000

2000

1000

constats de bonnes pratiques


0
2010 2011 2012 2013 2014 2015 constats de non-qualité

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

PRÉSENTATION DE LA THÉMATIQUE
ET DE SES ENJEUX
Le BIM, création virtuelle d’un avatar du bâtiment avant sa construction, est sur toutes les lèvres des praticiens de
la construction, suscitant tantôt enthousiasme tantôt inquiétudes mais surtout beaucoup d’intérêt.
Dans le cadre de ce travail, le BIM a été abordé comme processus permettant de faire les études détaillées
en amont, et de collaboration. Les désordres dans la construction venant régulièrement de problématiques
d’interfaces mal maîtrisées, l’analyse de chantiers réalisés avec ce processus a donc suscité l’intérêt de l’AQC.

LE BIM Coût/effort
Coût/effort

DÉFINITION ET CONTEXTE
Le BIM « est un processus de travail et de collaboration entre intervenants d’un projet de construction, reposant sur
des outils métiers particuliers qui permettent la conception et l’exploitation d’une maquette numérique, préfigurant le
bâtiment tel que construit et exploité 1 ».
Coût/effort
Le processus BIM regroupe donc des acteurs travaillant avec des logiciels autour d’une maquette numérique. La figure
ci-dessous résume l’intérêt du BIM dans le secteur de la construction.
APD EXE exploitation
APD EXE exploitation
Coût/effort Phase
DCE construction
COURBE
DCE
C
LEAMY (SOURCEPhase
DE Mconstruction AIA/HOK)
L’objectif est de rapporter
Facilité à apporter l’effort et les coûts dus aux erreurs
1 à apporter 3
Processus classique
1 Facilité
des modifications pendant l’exécution ( 3 où l’impact
Processus est conséquent) vers la
classique
des modifications
2 conception ( 4 où
Coût des modifications l’impact
Processus BIM y est moindre).
2 Coût des modifications 4 Processus BIM
APD EXE exploitation
Phase
DCE construction

1 Facilité à apporter 3 Processus classique


APD EXE exploitation des modifications
Phase
DCE construction 2 Coût des modifications 4 Processus BIM

1 Facilité à apporter 3 Processus classique


des modifications
QUELQUES PRINCIPES CONSTITUANT LE BIM
2 Coût des modifications 4 Processus BIM
Le niveau de maturité (BIM Level) : il permet d’apprécier la maturité des échanges basés sur des modèles
numériques. 3 niveaux du BIM sont à distinguer :

- Level 1 : la modélisation orientée-objet : caractérisé par le passage de la 2D à la 3D avec une interaction entre
les représentations graphiques (plans, coupes, façades, volume).
- Level 2 : la modélisation orientée-modèle : La maquette intègre des pratiques collaboratives permettant
l’échange de la maquette entre différentes disciplines. Les modèles 2D et 3D contiennent de l’information
interactive.
- Level 3 : la modélisation orientée-réseau : Appelé i-BIM, il correspond à l’utilisation collaborative d’un modèle
partagé via un réseau auquel les acteurs peuvent se connecter pour alimenter le modèle.

1. BIM & maquette numérique pour l’architecture, le bâtiment et la construction, O.Celnik et E. Lebegue

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

Le niveau de détail (LOD) : C’est le niveau de précision auquel on va reproduire le produit à représenter.
Six niveaux ont été définis par l’AIA 3 : LOD 100 jusqu’à LOD 600 selon la complexité des données à renseigner en
fonction de l’avancement du projet.
L’interopérabilité : capacité des logiciels à échanger des données sans perte ni altération de tout ou partie des
informations échangées 4, et ce grâce aux formats d’échange tels que l’IFC 5 normée ISO. D’autres formats existent
comme CoBie, gbXML, BIMétré, etc. avec des spécificités pour certains métiers.En collaborant grâce à ces formats
d’échange, on parle d’« OpenBIM » (BIM ouvert) par opposition au « ClosedBIM » (BIM fermé) où les acteurs échangent
les données au moyen d’un format natif et non ouvert à tous les logiciels.
La détection de collision : fonction d’un « viewer » qui permet d’identifier, d’inspecter et de rapporter les
interférences entre les objets d’une ou des maquettes numériques.
Un « viewer » quant à lui, est un outil permettant de visualiser les fichiers IFC produits par les différents acteurs du
projet de construction avec leurs outils dédiés.
 es objets BIM : un objet BIM est une représentation des produits du bâtiment qui sont préfabriqués à l’usine et
L
installés ou posés sur le chantier et dans le bâtiment 6.
Il existe une différence entre :
- un objet BIM générique qui est un objet avec une identité, des représentations 2D et 3D, des propriétés et des
contraintes de comportement,
- un objet BIM réel qui est un objet BIM générique avec des informations du fabricant.
Le BIM Manager : il gère tous les échanges d’information à intégrer à la maquette numérique. Il aura entre autres
la charge de fournir une « charte BIM », expliquant les modalités d’usage de la maquette numérique. À noter qu’une
définition précise du rôle du BIM manager est encore sujette à débats au sein de la filière.

QUELQUES POTENTIELS DU BIM 7


La liste suivante (non exhaustive) regroupe ce que l’on peut faire avec le BIM :
 e BIM et le bâti existant : Les modélisations BIM ne sont pas réservées aux opérations neuves ; grâce à un scanner
L
laser 3D, il est possible de capturer l’existant sous forme de nuage de points (superposable au modèle BIM).
 a visualisation : les logiciels BIM permettent de générer des vues 3D consistantes et réalistes pour faciliter la
L
compréhension de la conception et communiquer facilement sur le projet.
 a documentation : En plus des documents 2D habituels, les logiciels ont la capacité de générer différents tableaux
L
quantitatifs des matériaux, des surfaces, des éléments, etc. tout à fait interactifs avec les objets de la maquette.
 e travail collaboratif : Le BIM offre une possibilité à une équipe pluridisciplinaire de mieux gérer les changements,
L
en opérant sur un même fichier 3D au lieu des copies de plans 2D. Cela permet de réduire les erreurs et omissions et
d’améliorer continuellement le projet.
 e BIM et le confort : les outils de simulation permettent d’analyser de manière dynamique l’impact des choix de la
L
conception sur la consommation énergétique. L’architecte peut alors étudier tous les scénarios sans devoir attendre la
note de calcul de l’ingénieur thermique.

3. American Institute of Architects


4. Le Moniteur du 21 mars 2014, pp. 25
5. Industry Foundation classes
6. BIM & maquette numérique pour l’architecture, le bâtiment et la construction, pp. 457, R.Levy
7. Le Moniteur n° 5756 le point sur le BIM, du 21 mars 2014

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

LES ENJEUX DE LA THÉMATIQUE


OBJECTIFS SELON LES ACTEURS DE LA CONSTRUCTION
Chaque acteur appréhende l’intégration du BIM par rapport à ses attentes :
 a maîtrise d’ouvrage : L’enjeu pour le maître d’ouvrage reste le maintien des objectifs initiaux et la production d’un
L
DOE (Dossier d’Œuvres Exécutés) numérique avec possibilité de rendre accessibles les informations contenues dans la
maquette. Il faudra alors « filtrer » les informations selon les usages.
 a maîtrise d’œuvre : le but du BIM étant aussi de permettre aux concepteurs d’avoir une approche globale et
L
cohérente de toutes les caractéristiques du projet ; l’enjeu est l’accès à l’information, le partage et la responsabilité de
l’information renseignée.
Les entreprises : l’usage de la maquette numérique est plus pertinent dans la planification des exécutions : on parle
alors de « 4D » qui ajoute à la « 3D » la dimension de temps. L’enjeu est d’échanger les données saisies par les logiciels
CAO avec les logiciels de gestion (interopérabilité CAO-gestion).
Les industriels : les objets BIM qui peuvent servir de catalogue-produit sont l’enjeu principal des industriels : véritable
outil de communication et de référence de données performancielles de produits.

CONTEXTE DE L’ENQUÊTE
Un des grands défis de cette enquête était de trouver les opérations réalisées en BIM. Sur ces projets BIM, les projets
de niveau 1 ne permettant pas d’observer les interfaces entre acteurs n’ont pas été retenus ; pour cela, il est nécessaire
d’enquêter sur des opérations BIM de niveau 2, mais celles-ci sont bien moins nombreuses actuellement.
L’autre défi était de trouver des projets en phase exécution ou réalisés. Cette condition est essentielle pour établir
une relation entre la maquette numérique, la collaboration entre acteurs et les non qualités et les bonnes pratiques
observables.

Remarque : Cette enquête vise à remonter les bonnes pratiques et les difficultés observées sur des opérations conçues
dans un processus BIM. Les retours de l’enquête portent sur les désordres « construction ». Les retours sur les logiciels
(difficultés sur des logiciels particuliers, « astuces » dans la modélisation) ne seront que partiellement évoqués.

L’ÉCHANTILLON
AU DÉPART
40 opérations « BIM » ont été préalablement recensées. Dans cet échantillon initial, l’ensemble des typologies de
bâtiment était représenté : maisons individuelles, logements collectifs, équipements, tertiaire, etc.
La caractérisation de cet échantillon peut se faire comme suit.

SELON L’ÉTAT D’AVANCEMENT SELON LE TYPE D’OUVRAGE

25 % réalisés 16 % petite taille (< 1 000 m2)


25 % réalisés 16 % petite taille (< 1 000 m240
) % taille moyenne (1 000-3 000 m2)
30 % en construction
30 % en construction 40 % taille moyenne (1 000-344000 m2) projets/
% gros
45 % en conception
45 % en conception 44 % gros projets/ projets spéciaux (> 3 000m2)
projets spéciaux (> 3 000m2)

25 % réalisés 25 % réalisés 16 % petite taille (< 1 00016


m2% ) petite taille (< 1 000 m2)
30 % en construction 30 % en construction 40 % taille moyenne (1 40
000-3% 000
taille 2
)
mmoyenne (1 000-3 000 m2)
45 % en conception 45 % en conception 44 % gros projets/ 44 % gros projets/
projets spéciaux (> 3 000m projets
2
) spéciaux (> 3 000m2)

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

CRITÈRES DE SÉLECTION
À partir de cet échantillon initial, certaines de ces opérations n’ont pas été retenues car elles ne nous permettaient pas
d’atteindre les objectifs de l’enquête : « observer pour prévenir ». Le choix des critères était :
- Retenir des opérations ou au moins deux 2 acteurs travaillaient sur la maquette pour pouvoir évaluer l’impact
du BIM sur l’organisation entre acteurs
- Des opérations en cours de réalisations ou réceptionnées afin de déterminer l’impact du BIM sur des
évènements matériels, observables,
- De retenir des opérations « courantes » pour que les enseignements soient transposables à l’ensemble de la
filière
Sur la base de ces critères, les opérations en phase « conception » (APS, AP, DCE, ….) n’ont pas été retenues
puisqu’elles ne permettaient pas de faire des constats observables sur le terrain. De même, les opérations de grande
taille ou les projets spéciaux n’ont pas été retenus : la plupart des solutions utilisées sur ces projets étaient spécifiques
et n’étaient pas transposables sur des projets communs.

AU FINAL… QUELQUES CHIFFRES

15 OPÉRATIONS 36 ACTEURS 107 CONSTATS


VISITÉES RENCONTRÉS RECENSÉS

RÉPARTITION DES OPÉRATIONS BIM VISITÉES

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

12
ENSEIGNEMENTS
CLÉS TIRÉS
DES RETOURS
D’EXPÉRIENCES
Les pages suivantes présentent
12 enseignements principaux sur le sujet
du BIM issus de l’analyse et de la synthèse
des retours d’expériences observés en 2015
dans le cadre du Dispositif REX Bâtiments
performants. Le choix de ces enseignements
s’est fait en fonction de la récurrence des
constats concernés au sein de l’échantillon,
de leur gravité et de l’appréciation des
spécialistes du sujet.

12 Agence Qualité Construction · 2016


12 ENSEIGNEMENTS À CONNAÎTRE

L’ensemble des 107 constats ont été regroupés par


« famille de constats » (groupement de constats
similaires) conduisant à une même leçon.

I. ÉLABORATION DE LA MAQUETTE NUMÉRIQUE

1 Nécessitéde précision et actualisation


des données d’entrée numérisées
2 Des objets non modélisés
3 L’évolution du niveau de détail suivant les étapes
et les interfaces-ouvrages
4 La détection de collision à améliorer pour être pertinent

II. ORGANISATION DES ACTEURS

5 Difficulté de superposition des maquettes


lors de la synthèse
6 La non-sensibilisation des acteurs au processus BIM
7 Retards des modifications
8 Erreurs détectées mais non-corrigées
9 Vérification de la cohérence des données reçues
10 Nécessité d’une charte BIM

III. OUTILS BIM

11 Les objets BIM difficilement manipulables


12 Problèmes d’interopérabilité

bonne pratique × non qualité

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DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

NÉCESSITÉ DE PRÉCISION ET ACTUALISATION


1
 DES DONNÉES D’ENTRÉE NUMÉRISÉES

× EXEMPLE D’UNE COLLISION ENTRE PARTIES NEUVES


ET PARTIES EXISTANTES

Contexte : Le projet est une rénovation-extension


d’un équipement éducatif.
L’existant a été numérisé à base d’un scanner laser 3D.
La maquette a été utilisée par l’architecte et le BES
(Bureau d’Études Structure) bois.
Constat : Erreur d’altimétrie de l’existant engendrant
une collision entre la panne de renfort et la charpente
Panne de la charpente renforçant la charpente. ©AQC-2015 existante. La panne de renfort a été biseautée.
Origine : Défaut de coordination : informations dans la
× maquette datant du premier relevé fait avant curage
complet du bâtiment.
Impacts : Risque de stabilité de l’élément : perte de
résistance mécanique de l’élément.

Bonne pratique : Certains acteurs proposent la


réalisation de relevés complémentaires pendant et
après curage du bâtiment. Ces informations servent
à mettre à jour la maquette avant le lancement des
travaux généraux de la rénovation.
Collision avec les éléments de la ferme existante. ©AQC-2015

× ENSEIGNEMENT
La numérisation de l’existant nécessite toujours
beaucoup d’attention. Le défi le plus important reste
l’intégration des informations nouvelles non identifiées
par le premier relevé de géomètre. Sans cette prise en
compte, le concepteur est en possession de données
d’entrées non fiables, sources potentielles d’erreurs
engendrant des désordres.

Modélisation faite à partir du relevé élaboré avant curage du bâtiment.


©AQC-2015

14 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

2 DES OBJETS NON MODÉLISÉS

×
EXEMPLE D’UNE COLLABORATION PARTIELLE
DES ACTEURS

Contexte : L’architecte et l’économiste collaboraient sur


la maquette numérique.
Le BET échangeait ses informations en 2D.
Constat : Le radiateur choisi par le BET dépasse la
hauteur d’allège prévue.
Origine : Conception : les informations des acteurs
échangeant en 2d ne sont pas modélisées.
Impacts : Allongement du délai d’exécution.
Surcoût : coût des travaux de rallongement des
tuyauteries et achat d’un nouveau radiateur.

Bonne pratique : Inclure les objets de la Adaptation de la longueur des tuyaux aux dimensions du nouveau
bibliothèque des équipements et faire usage de la radiateur permettant l’ouverture de la fenêtre. ©AQC-2015
« détection des collisions temporelles »

AUTRE EXEMPLE DE COLLABORATION PARTIELLE DES ACTEURS

×
Contexte : La maquette numérique s’échangeait entre
l’architecte et l’économiste.
Constat : La descente d’eaux pluviales a été intégrée
après la pose de l’isolant en polyuréthane.
Origine : Coordination : la descente d’eau pluviale n’a
pas été prévue pendant la conception. Elle n’a donc pas
intégrée cette maquette.
Impacts : Défaut de performance enveloppe.

Bonne pratique : Introduire les éléments dans la


maquette pouvant avoir un impact fort en terme
d’interface.

Descente d’eau pluviale traversant l’ITE. ©AQC-2015

ENSEIGNEMENT

Certains concepteurs travaillant sur la maquette numérique ne modélisent pas les informations et objets reçus en
2D de la part des autres acteurs. Cette modélisation est considérée comme faisant partie du travail d’autrui. Au final,
c’est pendant l’exécution que des désordres apparaissent alors qu’ils auraient pu être anticipés pendant la phase de
conception si ces objets avaient été modélisés.
Ces constats surviennent dans les cas où il y a une collaboration partielle des acteurs ou lorsque les informations de
tous les acteurs ne sont pas modélisées : les uns échangent en 2D, les autres en maquette numérique. L’intégration
de tous les acteurs dans le processus BIM n’implique pas l’usage de la maquette numérique par tous : elle implique
que les informations en 2D soient modélisées en 3D en cas de besoin. Les intervenants peuvent ainsi confronter leurs
actions dans le « même environnement ».

15 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

L’ÉVOLUTION DU NIVEAU DE DÉTAIL SUIVANT


3 LES ÉTAPES ET LES INTERFACES-OUVRAGES
EXEMPLE DE DÉTAILS NON MODÉLISÉS
×
Contexte : Ce projet a fait l’objet d’une mission de
synthèse des maquettes architecture, structure et fluides,
toutes faites en BIM.
Constat : Le flocage de la structure est enlevé pour le
passage des éléments de second œuvre.
Origine : Conception : l’élément « flocage » n’existait pas
dans la bibliothèque BIM. Son épaisseur n’a pas été prise
en compte lors de la synthèse des maquettes.
Impacts : Non-conformité réglementaire : le degré
coupe-feu 2h n’est pas respecté 10.

Bonne pratique : Identifier les éléments devant être


intégrés dans la maquette a minima. Modéliser les
objets manquants et les prendre en considération Collision entraînant la destruction du flocage du contreventement du
lors de la synthèse. plancher haut. ©AQC-2015

AUTRE EXEMPLE DE DÉTAILS NON MODÉLISÉS

Contexte : Rénovation avec des impératifs de gain


d’espace et de tenue des délais. Pas d’obligation du BIM
de la part de la maîtrise d’ouvrage.
Constat : Les tasseaux du doublage ont été coupés pour
laisser passer la gaine de ventilation.

×
Origine : Défaut de conception : la modélisation des
tasseaux n’a pas été faite, dans l’optique de gagner du
temps dans la conception.
Impacts : Allongement du délai d’exécution. Risque pour
la durabilité de l’élément.

Bonne pratique : Fixer un niveau de détail adapté


de la maquette par étape du projet.

ENSEIGNEMENT

Sur plusieurs opérations, les concepteurs affirment


qu’un niveau de détail trop fin est chronophage en
phase conception et que ce niveau de précision ne sera
pas respecté en phase chantier. Il est donc nécessaire
d’identifier les éléments devant être intégrés dans la
maquette a minima.
Un niveau de détail trop faible quant à lui, ne permet
pas de détecter toutes les collisions majeures, bien que
permettant une rapidité de modélisation. Il y a donc lieu
de « régler le curseur » du niveau de détail à chaque
étape du projet et pour chaque interface ouvrage.

10. Art. 82, Tit.VI : parcs de stationnement, Arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie des bâtiments d’habitation du code
de la construction et de l’habitation R111-1

16 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

4 L A DÉTECTION DE COLLISION À AMÉLIORER


POUR ÊTRE PERTINENT

EXEMPLE DE DÉTECTION DE COLLISION


NON PERTINENTE

Contexte : le projet est une rénovation-extension avec


une structure béton et des cloisons en ossature bois.
L’architecte et le BES ont échangé la maquette tout au
long de l’étude.
Constat : 2 000 collisions sont détectées par le détecteur
de clashs. Soit c’est un clash simple, soit un clash qui
se répète (voir ci-contre). L’information peut paraître
surabondante, voire démotivante !
Cas de collision des réseaux fluides avec la structure. ©AQC-2015
Origine : Conception : maîtrise et paramétrage du
détecteur de clash.
Impacts : Allongement du délai de conception : le tri des
collisions « réelles » est chronophage. Risque de créer de
nouvelles collisions pendant la correction.

Bonne pratique : En cas d’abondance de collision,


la détection visuelle de collisions (inspecter la
maquette de fond en comble) peut s’avérer très
efficace car facile, rapide et percutante : elle permet
la détection de collisions majeures.

ENSEIGNEMENT
Clash structure - charpente. ©AQC-2015
Les retours d’expériences sur la détection de collision
font état d’une méconnaissance de l’outil ou alors d’un
manque d’intérêt à cause de son inefficacité face au
tri de l’information pertinente. Néanmoins ceux qui
l’utilisent s’entendent pour dire que cette fonction reste à
améliorer et qu’elle peut apporter beaucoup.
La détection de collision reste un outil très efficace sur
la prévention de désordres et la gestion des interfaces.
Sur un projet, elle a permis de détecter des interférences
entre les platines de la charpente et les supports béton.

17 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

DIFFICULTÉ DE SUPERPOSITION DES MAQUETTES


5 LORS DE LA SYNTHÈSE

EXEMPLE DE L’EXISTENCE DE PLUSIEURS POINTS DE RÉFÉRENCES

Contexte : Ce cas s’est présenté dans deux opérations ou au moins 6 intervenants travaillaient en BIM.
Constat : La superposition des maquettes est problématique car les points de référence de chaque maquette ne sont
pas exactement au même endroit.
Origine : Quand les autres acteurs importent la maquette architecture, celle-ci peut avoir un point zéro décalé par
rapport au logiciel de destination. Le dysfonctionnement se remarque aussi dans la phase de synthèse.
Impacts : Allongement du délai de conception : recalage des maquettes. Distances incorrectes entre les divers objets.

Bonne pratique : Créer une charte BIM avec des précisions de coordonnées géolocalisées du repère.

ENSEIGNEMENT

Ce problème a été soulevé sur deux opérations. Dans les 2 cas, l’impact soulevé le plus important reste la gestion
des informations erronées. Cette non-qualité existait déjà dans la 2D : les acteurs ne prenant pas le même point de
référence se retrouvaient avec des décalages des plans. Dans le BIM, l’effet est amplifié par le fait que l’on est en 3D :
les différences de distance peuvent survenir dans les trois dimensions. La solution semble être l’usage des points de
topographie (géolocalisation), qui sont détectables automatiquement par les logiciels une fois connectés.

18 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

L A NON-SENSIBILISATION DES ACTEURS


6 AU PROCESSUS BIM

EXEMPLE OÙ LES MÉTHODES DE TRAVAIL DES ACTEURS NE SONT PAS ADAPTÉES AU PROCESSUS BIM

Contexte : Le projet met en relation une maîtrise d’œuvre utilisant la maquette numérique avec des entreprises qui
n’utilisent pas les outils BIM.
Constat : Les entreprises ont été consultées mais tardent à envoyer leurs modifications avant le démarrage des
travaux.
Origine : Défaut de coordination : certaines entreprises ne comprennent pas pourquoi elles commenceraient un
travail 6 mois avant leur action sur le chantier.
Impacts : Allongement du délai d’exécution : les modifications apportées après le début du chantier engendrent
souvent des retards et parfois des désordres.

Bonne pratique : Sensibiliser les entreprises sur le bien-fondé de la communication des modifications en amont
du chantier
Remarque : Sans un management efficace des acteurs, les efforts et les avantages du BIM peuvent être
compromis par des retards et des modifications sur chantier, donnant lieu à des risques de désordres.

EXEMPLE DE L’ARRÊT DU PROCESSUS BIM PENDANT LA CONCEPTION

Constat : La maquette a été utilisée jusqu’au dépôt de permis de construire, les dessins d’exécution ont été faits en 2D.
Origine : Défaut de coordination : les acteurs étaient volontaires pour expérimenter le BIM qui n’était pas spécifié dans
le programme. Ils ont donc cessé de l’utiliser dans la phase exécution et sont revenus à la 2D, plus facile d’usage car
habituelle.
Impacts : Intelligence de l’information non exploitée.

Bonne pratique : Impulsion de la part de la maîtrise d’ouvrage.

ENSEIGNEMENT

Il a pu être observé sur le terrain que le processus s’arrêtait lors de la réalisation de l’opération et ce pour diverses
raisons : manque d’intérêt ou difficultés rencontrées par les acteurs.

19 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

7 RETARDS DES MODIFICATIONS

×
EXEMPLE DE RÉSERVATIONS OMISES À CAUSE
DES RETARDS D’AUTRES ACTEURS

Contexte : Sur ces deux opérations, le BIM a été utilisé


par le BES, l’entreprise de charpente, l’architecte et la
mission de synthèse des réseaux.
Constat : Les réservations dans les voiles en béton sont
faites après coulage du gros-œuvre par carottage.
Origine : Défaut de coordination : certains corps d’état
donnent leurs modifications après le démarrage des
travaux.
Impacts : Délais d’exécution allongés. Surcoûts

Bonne pratique : échanger le maximum


d’informations avant le démarrage des travaux.

ENSEIGNEMENT
Réservations des gaines faites après coulage. ©AQC-2015
Il a parfois été relevé que l’exécution démarrait avant la

× fin de toutes les modifications par la maîtrise d’œuvre


pour éviter les pénalités de retard. Les entreprises
préféraient ne pas mettre des réservations et faire un
carottage plutôt que de faire une mauvaise réservation.
Pour de meilleurs résultats avec le BIM, il faudra donc
envisager de faire la synthèse des maquettes avec
les principaux acteurs concernés (Maîtrise d’œuvre
+ Entreprises) dans la phase de préparation de chantier.

Saignée dans un mur en béton pour permettre le passage de la chute


d’eau pluviale. ©AQC-2015

20 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

8 ERREURS DÉTECTÉES MAIS NON-CORRIGÉES

×
EXEMPLE DE MODIFICATIONS DE MONTANTS SANS
RÉADAPTATION DES SORTIES DE SECOURS

Contexte : L’entreprise générale et ses sous-traitants


échangeaient sur maquette numérique mais pas
l’architecte qui échangeait en 2D.
Constat : Impossibilité de passage par l’issue de secours
à cause des montants en bois supportant le bardage
extérieur.
Origine : La modification du calepinage des éléments
de façade a engendré de nouvelles interfaces au niveau
des sorties de secours.
Impacts : Non-conformité réglementaire : dimension
de passage insuffisant aux regards des normes d’une
porte de secours.

Bonne pratique : Évaluer au maximum l’impact des


modifications proposées.

ENSEIGNEMENT

Certaines erreurs peuvent être remarquées et notifiées


aux acteurs concernés, qui auront la tâche de les traiter.
Sur cette opération, le fait que l’architecte ne collabore
pas en BIM rend difficile la communication entre tous les
acteurs. Les modifications y sont alors plus lentes.
Issue de secours condamnée par les montants du bardage. ©AQC-2015
Toutes les malfaçons détectées grâce à la maquette
numérique ne seront pas toujours traitées. Le rôle du
BIM sera in fine de prévenir ces malfaçons mais les éviter
dépendra toujours de l’efficacité des acteurs.

21 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

VÉRIFICATION DE LA COHÉRENCE
9 DES DONNÉES REÇUES

EXEMPLE D’ERREUR DE SÉMANTIQUE

Contexte : La maquette numérique était utilisée par l’architecte et l’économiste de la construction. Les éléments de
la maquette numérique dans le logiciel d’architecte font l’objet d’un référencement qui permet une identification
automatique par un logiciel de calcul de devis.
Constat : L’architecte a affecté l’attribut « mur » à l’objet « trottoir » et au moment du calcul de devis, l’économiste
obtient des chiffres aberrants.
Origine : Défaut de conception : erreur de renseignement des données dans la transmission.
Impacts : Délai de conception allongé : réexaminer le projet pour trouver l’aberration. Risque de surcoûts.

Bonne pratique : Être rigoureux dans le renseignement des matériaux.

ENSEIGNEMENT

Même s’il est vrai qu’une ressaisie d’informations est chronophage et crée un risque d’erreurs, elle est aussi un
moment de vérification, de relecture des informations. Travailler directement avec des informations sans devoir
ressaisir peut aussi être un risque de reprendre des erreurs faites par d’autres acteurs et les réutiliser.
Ce constat en est un exemple et il est transposable sur toute autre erreur de renseignement d’objets (ex : un objet
« poutre » modélisé avec le matériau « mur »). Une grande rigueur dans le renseignement des informations est donc
indispensable pour éviter une systématisation de l’erreur dans le processus.

22 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

10 NÉCESSITÉ D’UNE CHARTE BIM

EXEMPLE D’ÉLÉMENTS QUI NE SONT PAS DESSINÉS


TELS QUE CONSTRUITS

Contexte : Il s’agit d’un « Closed BIM » au sein d’une


entreprise générale. L’objectif était l’usage de la
maquette par tous les acteurs de la mise en œuvre et
production d’un DOE numérique.
Constat : L’architecte n’a pas dissocié la cloison courante

×
de la cloison des gaines techniques. Ce qui pose un
problème à l’économiste qui, pour faire le devis, devra
remodéliser les cloisons en les dissociant. Mur non dissocié.
Origine : Défaut de conception : le concepteur n’avait
pas pensé à modéliser les cloisons de distribution selon
les besoins de l’économiste.
Impacts : Ressaisies des informations par l’économiste
de la construction

Bonne pratique : Dissocier les cloisons courantes


des cloisons de gaine technique (descente d’eaux,
passage de canalisations) dès la conception pour
faciliter l’attribution ultérieure des propriétés
(acoustique, prix).

ENSEIGNEMENT Cloison de chute dissociée de la cloison normale.

Les retours sur l’élaboration montrent que la


modélisation est parfois inutilisable par les acteurs
intervenant ensuite sur cette maquette.
Ces retours montrent l’intérêt d’établir une charte BIM,
de définir qui doit faire, quoi, à quel niveau de détail,
quand, en fonction des besoins de chaque acteur.

23 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

11 MANIPULABLES DIFFICILEMENT

L ES OBJETS BIM11

EXEMPLE OÙ LES OBJETS NE SUIVENT PAS


L’ÉVOLUTION DE L’ÉCHELLE DU PROJET Bonne pratique : Définir les niveaux de détail de
l’objet nécessaires aux différentes échelles.
Contexte : Un projet réalisé en BIM intègre des objets
BIM « fabricants » de menuiserie dans sa maquette
numérique. ENSEIGNEMENT
Constat : Le niveau de détail de l’objet BIM « lanterneau »
Les difficultés dans la création des familles d’objets BIM
n’est pas homogène avec celui des autres composants de
concernent aussi bien les créateurs de bibliothèques
la maquette : En modifiant l’échelle du projet du 1/200e
personnelles d’objets que ceux des bibliothèques de
au 1/100e, on remarque que le niveau de détail de l’objet
fabricants.
BIM reste au niveau de détail « schématique »
Origine : Défaut de conception de l’objet BIM.
Impacts : Allongement du délai de conception :
manipulation manuelle à faire en rentrant dans la palette
« propriétés » pour chaque objet.

La palette de l’objet avec le menu déroulant à modifier pour faire évoluer l’échelle de l’objet.

11. Objet BIM ou composant BIM : composants de la maquette qui intègrent des propriétés, des informations et des contraintes spécifiques aux
métiers du bâtiment. Source : BIM& MAQUETTE NUMÉRIQUE, pp 457

24 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

12 PROBLÈMES D’INTEROPÉRABILITÉ

EXEMPLE DE LA DIFFICULTÉ D’ÉCHANGER

Contexte : Ce constat s’observe sur la plupart des projets dont les acteurs n’ont pas les logiciels d’un même éditeur
et qui passent par l’IFC pour partager les données.
Constat : Problèmes de reconnaissance de certains objets de la maquette, qui se présentent comme des volumes sans
aucune autre information.
Origine : Inadaptation de certains logiciels à exporter ou à importer l’IFC. Mauvais paramétrage ou paramétrage
insuffisant des objets.
Impacts : Allongement du délai de conception du fait de la ressaisie des données. Transfert par DWG et perte de
l’interaction de la maquette. Obligation d’utiliser les mêmes logiciels pour éviter l’IFC.

Bonne pratique : Bien définir les paramètres des objets avant l’export en format IFC.

ENSEIGNEMENT

Le problème de reconnaissance de fichiers IFC a été très récurrent dans les retours observés, rapportant un
manque d’interopérabilité entre les logiciels. L’impact va au-delà d’un simple problème graphique et peut devenir
organisationnel : blocage des échanges et accroissement de la méfiance vis-à-vis du format IFC, en privilégiant le
format natif. Cela donne une tendance à vouloir collaborer avec des acteurs ayant les mêmes logiciels.
À noter que les acteurs rencontrés utilisaient les versions IFC version2*2 (2 opérations) et 2*3 (8 opérations). Sur les
autres opérations, le format d’échange était soit un format natif (les acteurs travaillaient avec un même logiciel) soit un
fichier pdf ou dwg.

25 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

CONCLUSION
CONSTATS GÉNÉRAUX
SUR LES 15 OPÉRATIONS VISITÉES
RÉPARTITION DES CONSTATS RÉPARTITION DES CONSTATS
PAR ORIGINE PAR IMPACT

16 % programmation 25 % allongement des délais d’éxecution


42 % conception 51 % allongement des délais de conception
26 % coordination 13 % coordination
10 % configuration logicielle 11 % autres
6 % autres

Ces chiffres sont la traduction des constats réalisés sur les quinze opérations. La maquette numérique étant un outil
de conception, l’origine de la plupart des non-qualités est liée à la phase conception.
Cela est cohérent du fait que le processus BIM s’est intégré dans la phase de conception, faisant très vite évoluer les
méthodes de travail. La courbe de Mc Leamy montre que l’effort (induit par l’importance de la quantité de données
à traiter) est ramené dans la phase de conception plutôt que dans celle de l’exécution : L’adaptation des pratiques
occasionne des non-qualités.
Nous pouvons constater que dans la majorité des cas, les désordres causés donnent lieu à un allongement des délais
de conception. Il est important de souligner que dans l’état actuel des choses, le BIM ne fait pas toujours gagner du
temps et respecter les délais : ceci peut s’expliquer par le fait qu’on soit au début de l’intégration du BIM dans la chaîne
de production du bâtiment.

À PROPOS DES CONSTATS…


Trois types de constats prédominent :
- Collisions non identifiées en phase projet, ou non traitées, qui entraînent des problèmes d’interfaces en phase
chantier donc des retards.
- Pour les désordres visibles collectés, ce sont les cas de collision. On peut en déduire que nous en sommes encore
au stade d’appropriation des outils et des usages du BIM.
- Les difficultés d’échange entre acteurs engendrent quant à eux des allongements du délai de conception ou des
retards dans l’exécution.
Ces impacts pourraient être perçus comme étant en contradiction avec les avantages du BIM (diminution des erreurs,
tenue des délais).
La gestion des délais reste un des points clés pour la réussite du projet BIM. Il faut savoir que la maquette doit contenir
l’information juste et suffisante, mais encore faudrait-il la renseigner ! Cela demande un temps conséquent de la part
de tous ceux qui la renseignent. L’idée est d’éviter une sous-information de la part de ou pour chaque acteur. Cela
conduit en effet à une correction par les acteurs du maillon suivant.
Un juste niveau de détail est aussi une condition de réussite du BIM. Le niveau de détail, comme vu dans les
enseignements 2 et 3, est à régler selon l’évolution du projet, mais demande un effort particulier à tous les acteurs.

26 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

À PROPOS DES POINTS DE VIGILANCE…


Les enseignements tirés de l’enquête sur ces quelques opérations donnent lieu à des réflexions sur les perspectives
d’intégration future du processus BIM dans un projet.
En général, les désordres ne sont pas spécifiquement dus à l’usage du BIM mais sont potentiellement maîtrisables ou
même évitables par un usage effectif du BIM. Quelques bonnes pratiques sont à privilégier pour éviter ces désordres.
Les constats collectés apparaissent souvent dans les phases d’exécution mais ont généralement une origine qui peut
être plus en amont.
Cette enquête a donc permis de relever quelques points de vigilance pour l’amélioration de la qualité de la
construction grâce au BIM :
Le renseignement des données dans la maquette : il est constaté des difficultés découlant de données renseignées
erronées ou inutilisables par les autres acteurs. Ces données, si elles sont mal renseignées, peuvent engendrer des cas
de dysfonctionnements et le processus devient contre-productif.
Le niveau de détail : le niveau de détail à chaque étape peut entraîner des dysfonctionnements : trop précis, il est
chronophage ; trop faible, certaines erreurs engendrant des désordres ne sont pas remarquées. Il est donc important
de bien régler le curseur du niveau de détail, permettant à la fois la réalisation d’une maquette dans les délais impartis
et en même temps permettre la détection des erreurs à corriger.
L’interopérabilité : beaucoup de constats soulèvent des problèmes d’échanges entre logiciels, ce qui entraîne des
doutes sur le BIM. Les acteurs se rabattent sur la 2D ou privilégient un éditeur de suite de logiciels compatibles en
format natif.
La coordination des acteurs : il a été constaté des non-qualités qui, pour la plupart auraient pu être évitées par une
organisation ou par des pratiques des acteurs adéquates au processus BIM.
Les événements présentés sont typiques, ils peuvent ne pas être fréquents ni graves, mais permettent d’étendre la
réflexion sur des événements qui peuvent survenir à cause de/grâce à certaines pratiques du BIM.
Une amélioration de la qualité dans le bâtiment grâce au BIM sera organisée autour de ces trois facteurs :
- une optimisation dans l’élaboration de la maquette numérique : maîtrise du processus
- une adaptation des acteurs et de leur coordination : gestion des informations et des acteurs
- une bonne maîtrise des outils numériques : ergonomie dans l’usage des logiciels.
Ces trois facteurs ne sont pas à la pointe, au regard des constats observés, mais s’avèrent être des points
incontournables pour permettre au BIM d’impacter sur la qualité de la construction.

27 Agence Qualité Construction · 2016


DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION

LES PISTES À EXPLORER


À l’issue de cette enquête, on remarque malgré quelques
difficultés observées de la part des acteurs de la construction un
vif intérêt pour le BIM. Plusieurs points observés portent à croire
à une efficacité du BIM dans la construction :

1. Dans certains projets, la maîtrise d’œuvre a organisé des


concertations avec les futurs usagers pour intégrer leurs
besoins et avoir leur avis. Cela laisse entrevoir une évolution
des relations maîtrise d’œuvres usager, permettant une
meilleure appropriation des projets.

2. Durant la construction, de plus en plus de sujets techniques


sont évoqués en amont : avec l’interactivité des objets de la
maquette, les concepteurs peuvent envisager des niveaux
de complexité de projet et accepter plus facilement les
modifications.

3. La détection de collision, quoique perfectible, reste un moyen


efficace pour déceler des interférences et ainsi éviter des
erreurs pendant l’exécution. Avec l’avancée technologique,
cette option pourra même être utilisée pour d’autres fonctions
telles que le phasage des tâches, l’espace utile de pose,….

28 Agence Qualité Construction · 2016


LES MISSIONS
DE L’AQC
OBSERVER L’ÉVOLUTION DES DÉSORDRES CONSTRUIRE AVEC LA QUALITÉ
ET DES PATHOLOGIES EN LIGNE DE MIRE

La priorité est donnée au recueil et à l’analyse L’AQC développe des actions de prévention (publications
d’informations sur les désordres. Une méthode techniques, Fiches pathologie bâtiment, articles dans
spécifique de recueil et de traitement des données est
mise en place : le SYstème de COllecte des DÉSordres la revue…) et accompagne les professionnels dans
(Sycodés). l’adoption de bonnes pratiques (démarches qualité,
Les données produites font apparaître les techniques et documents de sensibilisation).
les ouvrages les plus sinistrants ainsi que les causes de
ces sinistres. Elles permettent également de mesurer les La Commission Prévention Construction(CPC) s’est fixé
progrès des professions.
En complément, l’AQC conduit une enquête d’envergure comme objectif à sa création de :
nationale sur les risques dans les bâtiments performants
aux plans énergétique et environnemental. - développer des actions sur les pathologies les plus
coûteuses ou les plus nombreuses ;
IDENTIFIER LES SIGNES DE QUALITÉ - mobiliser les professionnels ;
- travailler sur les causes profondes de la non-qualité ;
- s’ouvrir aux règles et nouveaux systèmes constructifs
L’Observatoire des signes de qualité a été conçu et
susceptibles de générer des risques.
enrichi par l’AQC, à partir de l’analyse des référentiels
techniques et des conditions d’utilisation des diverses
marques. Il a abouti à la conception d’un moteur PRÉVENIR DÉSORDRES ET PATHOLOGIES
de recherche des signes de qualité au service des
professionnels et des maîtres d’ouvrage. Il est disponible La revue Qualité Construction, le site Internet de l’AQC,
sur le site Internet de l’AQC. le Rendez-vous Qualité Construction, la newsletter de
l’AQC, la lettre Veille Pathologie destinée aux experts et
CHOISIR LES PRODUITS aux contrôleurs techniques, les journées destinées aux
formateurs, la présence active sur des salons comme
La Commission Prévention Produits mis en oeuvre (C2P) BATIMAT, sont l’illustration dynamique de la volonté
agit au sein de l’AQC avec trois objectifs clés : permanente de communication de l’AQC avec son
environnement.
- tenir compte des enseignements de la pathologie pour
améliorer les produits et les textes qui régissent leur
mise en oeuvre ;
- éviter que de nouveaux produits ou textes ne soient à
l’origine d’une sinistralité importante et répétée ;
- attirer l’attention des professionnels lors de leur choix
technique sur les produits et/ou procédés, susceptibles
de poser des problèmes.
Le champ traité par la C2P est vaste puisqu’il couvre le
domaine traditionnel : normes et documents techniques
unifiés (NF DTU), Règles professionnelles, et le domaine
non traditionnel : Avis Techniques (ATec), Documents
Techniques d’Application (DTA) …

29 Agence Qualité Construction · 2016


réalisé avec le soutien financier de :

Prévenir les désordres,


améliorer la qualité
de la construction
2016 - Conception graphique : - Photo de couverture : Fotolia

ISBN : 978-2-35443-564-6 9782354435646

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