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OBSERVATOIRE
Dispositif REX
Bâtiments
performants
DU BON USAGE
DU BIM
12 ENSEIGNEMENTS
À CONNAÎTRE
DU BON USAGE DU BIM POUR AMÉLIORER LA QUALITÉ DE LA CONSTRUCTION
SOMMAIRE
Avertissement.........................................................................................................................................3
L’ÉCHANTILLON.................................................................................................................................................................... 10
Au départ.................................................................................................................................. 10
Critères de sélection................................................................................................................ 11
Au final... quelques chiffres.................................................................................................... 11
CONCLUSION............................................................................................................................................ 26
LES PISTES À EXPLORER........................................................................................................................... 28
AVERTISSEMENT
LE DISPOSITIF
REX BÂTIMENTS PERFORMANTS
PRÉSENTATION GÉNÉRALE
Sous l’impulsion des objectifs de la transition énergétique, le secteur du bâtiment s’est engagé dans une mutation
importante qui bouleverse les logiques et les habitudes du passé. Comme dans tous les domaines, ces changements
impliquent une montée en compétences des acteurs, qui passe par l’expérimentation. Cette étape, indispensable pour
progresser, est cependant naturellement génératrice d’écueils.
L’AQC se devait donc de capitaliser et valoriser ces retours d’expériences pour s’en servir comme des leviers
d’amélioration de la qualité. C’est dans cet esprit que le Dispositif REX Bâtiments performants accompagne, depuis
2010, l’ensemble des acteurs de l’acte de construire en les sensibilisant sur les risques émergents induits par cette
mutation de la filière Bâtiment.
Ce dispositif consiste concrètement à capitaliser des retours d’expériences en se basant sur l’audit in situ de bâtiments
précurseurs allant au-delà des objectifs de performances énergétiques et environnementales et sur l’interview des
acteurs qui ont participé aux différentes phases de leur élaboration.
Le partage des expériences capitalisées est au cœur du mode opératoire. Après une étape de consolidation et
d’analyse des données, les enseignements tirés sont valorisés pour permettre l’apprentissage par l’erreur.
Cette valorisation s’attache également à mettre en valeur les bonnes pratiques.
FONCTIONNEMENT DU DISPOSITIF
Le Dispositif REX Bâtiments performants est alimenté grâce à la coopération des centres de ressources membres du
réseau BEEP (Bâti Environnement Espace Pro). Les enquêteurs qui collectent les retours d’expériences sur le terrain
sont hébergés dans les centres de ressources régionaux, qui partagent leurs réseaux et leurs réflexions autour des
retours d’expériences.
750 BÂTIMENTS
VISITÉS depuis 2010
200 EN 2015
OPÉRATIONS VISITÉES
750
800 VISITES
700
600
500
400
300
200
100
0
2010 2011 2012 2013 2014 2015
Neuf Rénovation
55 %
45 % 30 % 50 % 20 % 27 % 31 % 42%
en phase de chantier
LES ACTEURS RENCONTRÉS
pendant les deux premières années
d’exploitation 27 % 31 % 42%
après deux ans d’exploitation
maîtres
d’ouvrage 36 %
architectes 17 %
maisons individuelles
27 % 31 %14 42%
bureaux d’études
%
logements collectifs
bâtiments tertiaires
entreprises & artisans 12 %
exploitants 11 %
occupants
maisons&individuelles
usagers 10 %
logements collectifs
bâtiments tertiaires
CONSTATS CAPITALISÉS
5 000
CONSTATS
5000
4000 30 % 70 %
3000
2000
1000
PRÉSENTATION DE LA THÉMATIQUE
ET DE SES ENJEUX
Le BIM, création virtuelle d’un avatar du bâtiment avant sa construction, est sur toutes les lèvres des praticiens de
la construction, suscitant tantôt enthousiasme tantôt inquiétudes mais surtout beaucoup d’intérêt.
Dans le cadre de ce travail, le BIM a été abordé comme processus permettant de faire les études détaillées
en amont, et de collaboration. Les désordres dans la construction venant régulièrement de problématiques
d’interfaces mal maîtrisées, l’analyse de chantiers réalisés avec ce processus a donc suscité l’intérêt de l’AQC.
LE BIM Coût/effort
Coût/effort
DÉFINITION ET CONTEXTE
Le BIM « est un processus de travail et de collaboration entre intervenants d’un projet de construction, reposant sur
des outils métiers particuliers qui permettent la conception et l’exploitation d’une maquette numérique, préfigurant le
bâtiment tel que construit et exploité 1 ».
Coût/effort
Le processus BIM regroupe donc des acteurs travaillant avec des logiciels autour d’une maquette numérique. La figure
ci-dessous résume l’intérêt du BIM dans le secteur de la construction.
APD EXE exploitation
APD EXE exploitation
Coût/effort Phase
DCE construction
COURBE
DCE
C
LEAMY (SOURCEPhase
DE Mconstruction AIA/HOK)
L’objectif est de rapporter
Facilité à apporter l’effort et les coûts dus aux erreurs
1 à apporter 3
Processus classique
1 Facilité
des modifications pendant l’exécution ( 3 où l’impact
Processus est conséquent) vers la
classique
des modifications
2 conception ( 4 où
Coût des modifications l’impact
Processus BIM y est moindre).
2 Coût des modifications 4 Processus BIM
APD EXE exploitation
Phase
DCE construction
- Level 1 : la modélisation orientée-objet : caractérisé par le passage de la 2D à la 3D avec une interaction entre
les représentations graphiques (plans, coupes, façades, volume).
- Level 2 : la modélisation orientée-modèle : La maquette intègre des pratiques collaboratives permettant
l’échange de la maquette entre différentes disciplines. Les modèles 2D et 3D contiennent de l’information
interactive.
- Level 3 : la modélisation orientée-réseau : Appelé i-BIM, il correspond à l’utilisation collaborative d’un modèle
partagé via un réseau auquel les acteurs peuvent se connecter pour alimenter le modèle.
1. BIM & maquette numérique pour l’architecture, le bâtiment et la construction, O.Celnik et E. Lebegue
Le niveau de détail (LOD) : C’est le niveau de précision auquel on va reproduire le produit à représenter.
Six niveaux ont été définis par l’AIA 3 : LOD 100 jusqu’à LOD 600 selon la complexité des données à renseigner en
fonction de l’avancement du projet.
L’interopérabilité : capacité des logiciels à échanger des données sans perte ni altération de tout ou partie des
informations échangées 4, et ce grâce aux formats d’échange tels que l’IFC 5 normée ISO. D’autres formats existent
comme CoBie, gbXML, BIMétré, etc. avec des spécificités pour certains métiers.En collaborant grâce à ces formats
d’échange, on parle d’« OpenBIM » (BIM ouvert) par opposition au « ClosedBIM » (BIM fermé) où les acteurs échangent
les données au moyen d’un format natif et non ouvert à tous les logiciels.
La détection de collision : fonction d’un « viewer » qui permet d’identifier, d’inspecter et de rapporter les
interférences entre les objets d’une ou des maquettes numériques.
Un « viewer » quant à lui, est un outil permettant de visualiser les fichiers IFC produits par les différents acteurs du
projet de construction avec leurs outils dédiés.
es objets BIM : un objet BIM est une représentation des produits du bâtiment qui sont préfabriqués à l’usine et
L
installés ou posés sur le chantier et dans le bâtiment 6.
Il existe une différence entre :
- un objet BIM générique qui est un objet avec une identité, des représentations 2D et 3D, des propriétés et des
contraintes de comportement,
- un objet BIM réel qui est un objet BIM générique avec des informations du fabricant.
Le BIM Manager : il gère tous les échanges d’information à intégrer à la maquette numérique. Il aura entre autres
la charge de fournir une « charte BIM », expliquant les modalités d’usage de la maquette numérique. À noter qu’une
définition précise du rôle du BIM manager est encore sujette à débats au sein de la filière.
CONTEXTE DE L’ENQUÊTE
Un des grands défis de cette enquête était de trouver les opérations réalisées en BIM. Sur ces projets BIM, les projets
de niveau 1 ne permettant pas d’observer les interfaces entre acteurs n’ont pas été retenus ; pour cela, il est nécessaire
d’enquêter sur des opérations BIM de niveau 2, mais celles-ci sont bien moins nombreuses actuellement.
L’autre défi était de trouver des projets en phase exécution ou réalisés. Cette condition est essentielle pour établir
une relation entre la maquette numérique, la collaboration entre acteurs et les non qualités et les bonnes pratiques
observables.
Remarque : Cette enquête vise à remonter les bonnes pratiques et les difficultés observées sur des opérations conçues
dans un processus BIM. Les retours de l’enquête portent sur les désordres « construction ». Les retours sur les logiciels
(difficultés sur des logiciels particuliers, « astuces » dans la modélisation) ne seront que partiellement évoqués.
L’ÉCHANTILLON
AU DÉPART
40 opérations « BIM » ont été préalablement recensées. Dans cet échantillon initial, l’ensemble des typologies de
bâtiment était représenté : maisons individuelles, logements collectifs, équipements, tertiaire, etc.
La caractérisation de cet échantillon peut se faire comme suit.
CRITÈRES DE SÉLECTION
À partir de cet échantillon initial, certaines de ces opérations n’ont pas été retenues car elles ne nous permettaient pas
d’atteindre les objectifs de l’enquête : « observer pour prévenir ». Le choix des critères était :
- Retenir des opérations ou au moins deux 2 acteurs travaillaient sur la maquette pour pouvoir évaluer l’impact
du BIM sur l’organisation entre acteurs
- Des opérations en cours de réalisations ou réceptionnées afin de déterminer l’impact du BIM sur des
évènements matériels, observables,
- De retenir des opérations « courantes » pour que les enseignements soient transposables à l’ensemble de la
filière
Sur la base de ces critères, les opérations en phase « conception » (APS, AP, DCE, ….) n’ont pas été retenues
puisqu’elles ne permettaient pas de faire des constats observables sur le terrain. De même, les opérations de grande
taille ou les projets spéciaux n’ont pas été retenus : la plupart des solutions utilisées sur ces projets étaient spécifiques
et n’étaient pas transposables sur des projets communs.
12
ENSEIGNEMENTS
CLÉS TIRÉS
DES RETOURS
D’EXPÉRIENCES
Les pages suivantes présentent
12 enseignements principaux sur le sujet
du BIM issus de l’analyse et de la synthèse
des retours d’expériences observés en 2015
dans le cadre du Dispositif REX Bâtiments
performants. Le choix de ces enseignements
s’est fait en fonction de la récurrence des
constats concernés au sein de l’échantillon,
de leur gravité et de l’appréciation des
spécialistes du sujet.
× ENSEIGNEMENT
La numérisation de l’existant nécessite toujours
beaucoup d’attention. Le défi le plus important reste
l’intégration des informations nouvelles non identifiées
par le premier relevé de géomètre. Sans cette prise en
compte, le concepteur est en possession de données
d’entrées non fiables, sources potentielles d’erreurs
engendrant des désordres.
×
EXEMPLE D’UNE COLLABORATION PARTIELLE
DES ACTEURS
Bonne pratique : Inclure les objets de la Adaptation de la longueur des tuyaux aux dimensions du nouveau
bibliothèque des équipements et faire usage de la radiateur permettant l’ouverture de la fenêtre. ©AQC-2015
« détection des collisions temporelles »
×
Contexte : La maquette numérique s’échangeait entre
l’architecte et l’économiste.
Constat : La descente d’eaux pluviales a été intégrée
après la pose de l’isolant en polyuréthane.
Origine : Coordination : la descente d’eau pluviale n’a
pas été prévue pendant la conception. Elle n’a donc pas
intégrée cette maquette.
Impacts : Défaut de performance enveloppe.
ENSEIGNEMENT
Certains concepteurs travaillant sur la maquette numérique ne modélisent pas les informations et objets reçus en
2D de la part des autres acteurs. Cette modélisation est considérée comme faisant partie du travail d’autrui. Au final,
c’est pendant l’exécution que des désordres apparaissent alors qu’ils auraient pu être anticipés pendant la phase de
conception si ces objets avaient été modélisés.
Ces constats surviennent dans les cas où il y a une collaboration partielle des acteurs ou lorsque les informations de
tous les acteurs ne sont pas modélisées : les uns échangent en 2D, les autres en maquette numérique. L’intégration
de tous les acteurs dans le processus BIM n’implique pas l’usage de la maquette numérique par tous : elle implique
que les informations en 2D soient modélisées en 3D en cas de besoin. Les intervenants peuvent ainsi confronter leurs
actions dans le « même environnement ».
×
Origine : Défaut de conception : la modélisation des
tasseaux n’a pas été faite, dans l’optique de gagner du
temps dans la conception.
Impacts : Allongement du délai d’exécution. Risque pour
la durabilité de l’élément.
ENSEIGNEMENT
10. Art. 82, Tit.VI : parcs de stationnement, Arrêté du 31 janvier 1986 relatif à la protection contre l’incendie des bâtiments d’habitation du code
de la construction et de l’habitation R111-1
ENSEIGNEMENT
Clash structure - charpente. ©AQC-2015
Les retours d’expériences sur la détection de collision
font état d’une méconnaissance de l’outil ou alors d’un
manque d’intérêt à cause de son inefficacité face au
tri de l’information pertinente. Néanmoins ceux qui
l’utilisent s’entendent pour dire que cette fonction reste à
améliorer et qu’elle peut apporter beaucoup.
La détection de collision reste un outil très efficace sur
la prévention de désordres et la gestion des interfaces.
Sur un projet, elle a permis de détecter des interférences
entre les platines de la charpente et les supports béton.
Contexte : Ce cas s’est présenté dans deux opérations ou au moins 6 intervenants travaillaient en BIM.
Constat : La superposition des maquettes est problématique car les points de référence de chaque maquette ne sont
pas exactement au même endroit.
Origine : Quand les autres acteurs importent la maquette architecture, celle-ci peut avoir un point zéro décalé par
rapport au logiciel de destination. Le dysfonctionnement se remarque aussi dans la phase de synthèse.
Impacts : Allongement du délai de conception : recalage des maquettes. Distances incorrectes entre les divers objets.
Bonne pratique : Créer une charte BIM avec des précisions de coordonnées géolocalisées du repère.
ENSEIGNEMENT
Ce problème a été soulevé sur deux opérations. Dans les 2 cas, l’impact soulevé le plus important reste la gestion
des informations erronées. Cette non-qualité existait déjà dans la 2D : les acteurs ne prenant pas le même point de
référence se retrouvaient avec des décalages des plans. Dans le BIM, l’effet est amplifié par le fait que l’on est en 3D :
les différences de distance peuvent survenir dans les trois dimensions. La solution semble être l’usage des points de
topographie (géolocalisation), qui sont détectables automatiquement par les logiciels une fois connectés.
EXEMPLE OÙ LES MÉTHODES DE TRAVAIL DES ACTEURS NE SONT PAS ADAPTÉES AU PROCESSUS BIM
Contexte : Le projet met en relation une maîtrise d’œuvre utilisant la maquette numérique avec des entreprises qui
n’utilisent pas les outils BIM.
Constat : Les entreprises ont été consultées mais tardent à envoyer leurs modifications avant le démarrage des
travaux.
Origine : Défaut de coordination : certaines entreprises ne comprennent pas pourquoi elles commenceraient un
travail 6 mois avant leur action sur le chantier.
Impacts : Allongement du délai d’exécution : les modifications apportées après le début du chantier engendrent
souvent des retards et parfois des désordres.
Bonne pratique : Sensibiliser les entreprises sur le bien-fondé de la communication des modifications en amont
du chantier
Remarque : Sans un management efficace des acteurs, les efforts et les avantages du BIM peuvent être
compromis par des retards et des modifications sur chantier, donnant lieu à des risques de désordres.
Constat : La maquette a été utilisée jusqu’au dépôt de permis de construire, les dessins d’exécution ont été faits en 2D.
Origine : Défaut de coordination : les acteurs étaient volontaires pour expérimenter le BIM qui n’était pas spécifié dans
le programme. Ils ont donc cessé de l’utiliser dans la phase exécution et sont revenus à la 2D, plus facile d’usage car
habituelle.
Impacts : Intelligence de l’information non exploitée.
ENSEIGNEMENT
Il a pu être observé sur le terrain que le processus s’arrêtait lors de la réalisation de l’opération et ce pour diverses
raisons : manque d’intérêt ou difficultés rencontrées par les acteurs.
×
EXEMPLE DE RÉSERVATIONS OMISES À CAUSE
DES RETARDS D’AUTRES ACTEURS
ENSEIGNEMENT
Réservations des gaines faites après coulage. ©AQC-2015
Il a parfois été relevé que l’exécution démarrait avant la
×
EXEMPLE DE MODIFICATIONS DE MONTANTS SANS
RÉADAPTATION DES SORTIES DE SECOURS
ENSEIGNEMENT
VÉRIFICATION DE LA COHÉRENCE
9 DES DONNÉES REÇUES
Contexte : La maquette numérique était utilisée par l’architecte et l’économiste de la construction. Les éléments de
la maquette numérique dans le logiciel d’architecte font l’objet d’un référencement qui permet une identification
automatique par un logiciel de calcul de devis.
Constat : L’architecte a affecté l’attribut « mur » à l’objet « trottoir » et au moment du calcul de devis, l’économiste
obtient des chiffres aberrants.
Origine : Défaut de conception : erreur de renseignement des données dans la transmission.
Impacts : Délai de conception allongé : réexaminer le projet pour trouver l’aberration. Risque de surcoûts.
ENSEIGNEMENT
Même s’il est vrai qu’une ressaisie d’informations est chronophage et crée un risque d’erreurs, elle est aussi un
moment de vérification, de relecture des informations. Travailler directement avec des informations sans devoir
ressaisir peut aussi être un risque de reprendre des erreurs faites par d’autres acteurs et les réutiliser.
Ce constat en est un exemple et il est transposable sur toute autre erreur de renseignement d’objets (ex : un objet
« poutre » modélisé avec le matériau « mur »). Une grande rigueur dans le renseignement des informations est donc
indispensable pour éviter une systématisation de l’erreur dans le processus.
×
de la cloison des gaines techniques. Ce qui pose un
problème à l’économiste qui, pour faire le devis, devra
remodéliser les cloisons en les dissociant. Mur non dissocié.
Origine : Défaut de conception : le concepteur n’avait
pas pensé à modéliser les cloisons de distribution selon
les besoins de l’économiste.
Impacts : Ressaisies des informations par l’économiste
de la construction
11 MANIPULABLES DIFFICILEMENT
L ES OBJETS BIM11
La palette de l’objet avec le menu déroulant à modifier pour faire évoluer l’échelle de l’objet.
11. Objet BIM ou composant BIM : composants de la maquette qui intègrent des propriétés, des informations et des contraintes spécifiques aux
métiers du bâtiment. Source : BIM& MAQUETTE NUMÉRIQUE, pp 457
12 PROBLÈMES D’INTEROPÉRABILITÉ
Contexte : Ce constat s’observe sur la plupart des projets dont les acteurs n’ont pas les logiciels d’un même éditeur
et qui passent par l’IFC pour partager les données.
Constat : Problèmes de reconnaissance de certains objets de la maquette, qui se présentent comme des volumes sans
aucune autre information.
Origine : Inadaptation de certains logiciels à exporter ou à importer l’IFC. Mauvais paramétrage ou paramétrage
insuffisant des objets.
Impacts : Allongement du délai de conception du fait de la ressaisie des données. Transfert par DWG et perte de
l’interaction de la maquette. Obligation d’utiliser les mêmes logiciels pour éviter l’IFC.
Bonne pratique : Bien définir les paramètres des objets avant l’export en format IFC.
ENSEIGNEMENT
Le problème de reconnaissance de fichiers IFC a été très récurrent dans les retours observés, rapportant un
manque d’interopérabilité entre les logiciels. L’impact va au-delà d’un simple problème graphique et peut devenir
organisationnel : blocage des échanges et accroissement de la méfiance vis-à-vis du format IFC, en privilégiant le
format natif. Cela donne une tendance à vouloir collaborer avec des acteurs ayant les mêmes logiciels.
À noter que les acteurs rencontrés utilisaient les versions IFC version2*2 (2 opérations) et 2*3 (8 opérations). Sur les
autres opérations, le format d’échange était soit un format natif (les acteurs travaillaient avec un même logiciel) soit un
fichier pdf ou dwg.
CONCLUSION
CONSTATS GÉNÉRAUX
SUR LES 15 OPÉRATIONS VISITÉES
RÉPARTITION DES CONSTATS RÉPARTITION DES CONSTATS
PAR ORIGINE PAR IMPACT
Ces chiffres sont la traduction des constats réalisés sur les quinze opérations. La maquette numérique étant un outil
de conception, l’origine de la plupart des non-qualités est liée à la phase conception.
Cela est cohérent du fait que le processus BIM s’est intégré dans la phase de conception, faisant très vite évoluer les
méthodes de travail. La courbe de Mc Leamy montre que l’effort (induit par l’importance de la quantité de données
à traiter) est ramené dans la phase de conception plutôt que dans celle de l’exécution : L’adaptation des pratiques
occasionne des non-qualités.
Nous pouvons constater que dans la majorité des cas, les désordres causés donnent lieu à un allongement des délais
de conception. Il est important de souligner que dans l’état actuel des choses, le BIM ne fait pas toujours gagner du
temps et respecter les délais : ceci peut s’expliquer par le fait qu’on soit au début de l’intégration du BIM dans la chaîne
de production du bâtiment.
La priorité est donnée au recueil et à l’analyse L’AQC développe des actions de prévention (publications
d’informations sur les désordres. Une méthode techniques, Fiches pathologie bâtiment, articles dans
spécifique de recueil et de traitement des données est
mise en place : le SYstème de COllecte des DÉSordres la revue…) et accompagne les professionnels dans
(Sycodés). l’adoption de bonnes pratiques (démarches qualité,
Les données produites font apparaître les techniques et documents de sensibilisation).
les ouvrages les plus sinistrants ainsi que les causes de
ces sinistres. Elles permettent également de mesurer les La Commission Prévention Construction(CPC) s’est fixé
progrès des professions.
En complément, l’AQC conduit une enquête d’envergure comme objectif à sa création de :
nationale sur les risques dans les bâtiments performants
aux plans énergétique et environnemental. - développer des actions sur les pathologies les plus
coûteuses ou les plus nombreuses ;
IDENTIFIER LES SIGNES DE QUALITÉ - mobiliser les professionnels ;
- travailler sur les causes profondes de la non-qualité ;
- s’ouvrir aux règles et nouveaux systèmes constructifs
L’Observatoire des signes de qualité a été conçu et
susceptibles de générer des risques.
enrichi par l’AQC, à partir de l’analyse des référentiels
techniques et des conditions d’utilisation des diverses
marques. Il a abouti à la conception d’un moteur PRÉVENIR DÉSORDRES ET PATHOLOGIES
de recherche des signes de qualité au service des
professionnels et des maîtres d’ouvrage. Il est disponible La revue Qualité Construction, le site Internet de l’AQC,
sur le site Internet de l’AQC. le Rendez-vous Qualité Construction, la newsletter de
l’AQC, la lettre Veille Pathologie destinée aux experts et
CHOISIR LES PRODUITS aux contrôleurs techniques, les journées destinées aux
formateurs, la présence active sur des salons comme
La Commission Prévention Produits mis en oeuvre (C2P) BATIMAT, sont l’illustration dynamique de la volonté
agit au sein de l’AQC avec trois objectifs clés : permanente de communication de l’AQC avec son
environnement.
- tenir compte des enseignements de la pathologie pour
améliorer les produits et les textes qui régissent leur
mise en oeuvre ;
- éviter que de nouveaux produits ou textes ne soient à
l’origine d’une sinistralité importante et répétée ;
- attirer l’attention des professionnels lors de leur choix
technique sur les produits et/ou procédés, susceptibles
de poser des problèmes.
Le champ traité par la C2P est vaste puisqu’il couvre le
domaine traditionnel : normes et documents techniques
unifiés (NF DTU), Règles professionnelles, et le domaine
non traditionnel : Avis Techniques (ATec), Documents
Techniques d’Application (DTA) …