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La Nouvelle Science

de Guérir
basée sur le principe de

L’UNITÉ DE TOUTES LES MALADIES


et leur traitement méthodique,
excluant les médicaments
et les opérations conformément à ce principe

— Louis Kuhne —
en 1893

version originelle intégrale


8 conférences + 16 chapitres + rapports de guérison + témoignages originaux

2011
La Nouvelle Science de Guérir

Établissement international
pour
la guérison sans médicaments et sans opérations

Fondé le 10 octobre de 1883, agrandi en 1892, 1901 et 1904

Louis Kuhne, Leipzig, Floßplatz 15–24, Allemagne

www.peupleconscient.com/editionsinterdites/nsg
U nité de T outes les M aladies

En 1893, La Nouvelles Science de Guérir a été traduite dans 25 langues:


allemand, anglais, français, espagnol, portugais, hollandais, italien, russe,
danois, suédois, norvégien, roumain, hungrois, polonais, bohemio, croate, eslovaco,
grec, malayo, hindi, gujarãti, tamoul, ourdou, telugou et hindustani.
4 La Nouvelle Science de Guérir

Introduction de notre première édition (papier)

Il est quelque peu difficile de présenter ce livre tant il Vous trouverez dans ce recueil beaucoup de réponses
semble invraisemblable. Dire que voilà plus de cent (116) et d’explications à plusieurs phénomènes qui nous en-
ans, un homme pratiquait et enseignait une conception tourent. Il est d’autant plus intéressant de constater que
tout à fait logique et naturelle de toutes les maladies et ces paroles, traduites de l’allemand au français, peuvent
par conséquent de la santé. plus facilement être reconnues puisqu’elles datent de la
Avec « ses agents curatifs » on ne peut plus naturels fin du siècle dernier (1893), . Nous avons cent ans d’ex-
— eau, air, chaud, froid — il favorisait la guérison de périences confirmant la véracité des tendances exposées
toutes les maladies y compris la lèpre, le cancer, le dia- dans cet ouvrage.
bète, l’arthrite, les déviations de colonne, la constipation, Au travers les tournures de phrases un peu lourdes,
les caries dentaires, l’épilepsie, les maladies mentales, toute personne éveillée saisira aisément les prédictions
l’asthme et la tuberculose. le Louis Kuhne, que ce soit sur l’industrialisation, sur les
Son approche de la maladie nous éclaire également sur médicaments et la recherche pharmaceutique, sur l’édu-
les coupures, les contusions, les brûlures, les morsures cation des enfants et sur la tendance de l’humanité vers
et sur les venins (insectes, vipères). la maladie. À partir de ces conférences, une projection
de quelques décennies d’abus, de stress, de pollution. . .
J’ai le plaisir de partager ces connaissances, qui fu- nous mène directement au SIDA, surcharge importante
rent pour moi une grande révélation. Ces observations de l’organisme et faiblesse énergétique.
simplement exposées, vieilles de plus de 100 ans, éclai-
rèrent grandement mes études et mes recherches dans Même si ces techniques semblent difficilement
le domaine de la santé et de la guérison. praticables dans notre société de vitesse et de miracles, il
n’en demeure pas moins que l’individu prenant le temps
Il est indiscutable que cette scien- de saisir toutes les portées de ces
ce est d’une importance capitale, car
“Il se pourrait que, parmi mes vérités, ne pourra faire autrement
elle facilite la compréhension du
lectrices et lecteurs, il s’en trou- que de les perfectionner en les
fonctionnement de la maladie et de
vat qui, très érudits, jugent les adaptant.
la guérison. Il est facile d’appliquer
explications et réflexions de cet Voici donc un guide de
cette science à la compréhension des
ouvrage comme n’étant pas assez travail utile pour toutes personnes
nouvelles thérapies de croissance ou
scientifiques. oeuvrant dans le domaine de la santé
de guérison. Trop souvent, nous
oublions que la matière se déplace Mon but, cependant, a été et de la croissance personnelle.
plus lentement que l’énergie. Si d’écrire clairement, et d’une façon Son imaginerie simple le
l’on débloque l’énergie trop rapide- pratique, afin de me faire bien com- rend également accessible à toute
ment, il s’ensuit souvent des effets prendre par tous. Ceci n’empêche personne qui s’intéresse à sa santé
secondaires ou malaises tant sur pas que l’ensemble de mon sujet et à la connaissance de traitements
le plan physique que mental. En reste scientifique. vraiment naturels: qui sont en
soulageant le corps de sa surcharge, Car, qu’est-ce que la science, accord et qui utilisent les Lois de
toute thérapie s’avère alors aisée, sinon une collection d’expériences la Nature.
douce, plus rapide et beaucoup classées et confirmées sur lesquelles
plus efficace. Car toute surcharge on a médité ?” René Lefort,
engendre des tensions et des ralen-
Louis Kuhne, 1894 décembre 2009
tissements d’énergie.

i
Unité de Toutes les Maladies 5

Avertissement de l’éditeur
édition 1956

Toutes les personnes qui s’intéressent aux Je me devais de réaliser une réimpres-
moyens de recouvrer la santé connaissent le livre sion de ce document considéré, à juste
de Louis Kuhne, au moins pour en avoir entendu titre, comme un des fondements les plus
parler. Mais il devient de plus en plus difficile de solides, malgré son ancienneté, de la
s’en procurer un exemplaire. thérapeutique naturelle.

Bien que traduit dans toutes les langues et Puisse ce livre éclairer le public, tout
édité dans 32 pays, ce livre a mystérieusement en permettant à de nombreux médecins
disparu de la circulation et, dès qu’un exem- de retrouver la voie de la Tradition hip-
plaire est signalé dans une vente, il est acquis pocratique.
à prix d’or …

Présentation de cette première édition électronique (2011)

Nous avons voulu produire une publication Explication des STYLES de carac-
soignée où l’information est facilement repérable. tères: encore une fois, pour rendre l’infor-
Nous croyons qu’ainsi les connaissances exception- mation plus dynamique et assimilable, nous
nelles de cet éminent chercheur sont plus facilement avons utilisé plusieurs styles de caractères
assimilables. (ici, texte normal).
Nous avons également ajouté un Index pour Pour les passages de toute importance,
faciliter les recherches. le gras est utilisé et la marge est accrue d’un
Il y a deux numérotations de pages, une classi- côté.
que générale (pour la Table des matières et l’Index),
et une autre dépendante des conférences et des Cet italique sans serif sert à identifier les nom-
chapitres. breuses observations faites de la Nature (climat,
Les illustrations ont été saisies dans une version animaux, végétaux...). Encadré.
espagnole du livre, car celles des versions franco-
phone et anglophone n’étaient pas de suffisante
qualité, ou étaient inexistantes. Enfin, les témoignages de cas traités par
la N.S.G. utilisent cet italique serif et cette
Chaque conférence et chapitre sont commentés
barre plus large.
en introduction et affichent une mini t.d.m.

www.peupleconscient.com/editionsinterdites/nsg

ii
6 La Nouvelle Science de Guérir

Préface de la sixième édition


Louis Kuhne

Il y a quelques mois à peine que la Le succès a toujours excité l’envie. Par-


cinquième édition a paru et il a déjà fallu tout on a cherché à s’approprier de la ma-
imprimer la présente édition. Je ne pouvais nière la plus effrontée ce que j’ai acquis avec
vraiment pas être mieux récompensé de mes tant de peine. Un professeur et conseiller
peines, car la rapide propagation de ce ma- aulique n’a point eu honte de reproduire
nuel a implanté partout mes principes. Mais textuellement dans ses écrits des chapitres
c’était justement le but que je poursuivais en tout entiers de mes conférences et de les
publiant le présent ouvrage et je crois qu’il donner expressément comme les produits
est difficile d’atteindre si bien son but. Je de son intelligence.
reçois tous les jours des lettres enthousias- Mes adversaires semblent même mettre
tes de toutes les parties du monde et cela une grande adresse à me contester mes
me prouve mieux que tout le reste que les découvertes. Ils commencent à redouter
explications de mon manuel sur le domaine les lumières que répand la propagation du
de la Science de guérir gagnent un nombre présent manuel. C’est ce qui m’oblige à un
toujours croissant de lecteurs. redoublement de reconnaissance envers tous
Personne ne peut se faire une idée des ceux qui, par un dévouement inébranlable,
difficultés énormes que j’ai eues tout d’abord ont concouru à propager mes principes et je
pour faire comprendre convenablement mes prie mes amis et mes partisans de me conti-
nouveaux principes et à quel travail pénible nuer à l’avenir leur bienveillant concours, car
et presque trop grand pour moi il m’a fallu c’est là le seul moyen de continuer avec succès
me soumettre. Il en est tout autrement le travail si généreusement commencé.
aujourd’hui. Partout on a compris conve- Les étrangers apprendront peut-être
nablement la nouvelle Science de guérir avec plaisir que mon manuel a aussi paru en
excluant les opérations et les médicaments. anglais, en hollandais, en danois, en espagnol
Je ne parlerai pas de quelques sceptiques qui et en portugais.
n’ont pas cru qu’il valait la peine de faire
l’essai pratique de ma méthode. Ils peuvent Puisse cette nouvelle édition avoir le
s’entêter dans leur doute et continuer à me succès de ses aînées et répandre la lumière
combattre; l’expérience m’a prouvé que, sur le domaine de la science de guérir dans
loin de nuire à ma cause, ils contribuent, au le monde tout entier.
contraire, à sa prospérité.

Leipzig, 1893.

iii
Unité de Toutes les Maladies 25
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

deuxième conférence

Voilà la conférence centrale de la “C’est ainsi que s’affermit en moi la conviction


nouvelle Science de guérir de Louis Ku- que chaque corps devait avoir une forme normale
hne. Tout au long des autres conférences, caractéristique qu’il présenterait toujours à l’état
il poussera plus loin, et confirmera sans de santé parfaite, …” — p. 2.3
aucune opposition possible, ces vérités
émises par la Nature. “Faut-il vous rappeler les aliments variés
De la première conférence, il faut com- qui nous semblent indispensables, mais qui étaient
prendre que la voie que Louis Kuhne suit inconnus aux siècles précédents et auxquels nous
est celle qui sert à reconnaître les lois de la nous sommes tellement habitués peu à peu que nous
Nature. De ses observations, il en tire des aimons mieux renoncer aux aliments naturels qu’à
conséquences, pour enfin prouver par des ces aliments imposés par la mode ?” — p. 2.6
expériences la justesse de ses conclusions.
Fidèle observateur de la Nature et des “C’est ainsi que le corps est toujours prêt à
organismes vivants qu’elle renferme, Louis réparer les suites de nos fautes. Mais il ne faut pas
Kuhne utilise aussi souvent que possible lui demander trop. Si nous exigeons de notre corps un
des exemples concrets témoignant de son trop grand travail d’élimination, il ne peut pas s’en
approche—on ne peut plus scientifique acquitter longtemps et il est obligé alors de loger en
(observations et édification d’un système lui-même les substances étrangères.” — p. 2.7
complet).
“L’unité de la maladie est donc ce que j’en-
De tous les malaises connus de l’homme,
seigne et ce que je soutiens en m’appuyant sur les
Louis Kuhne est en mesure d’en expliquer
observations que je vous ai communiquées. Je vous ai
les causes, la source, le développement et la
montré le chemin qui m’a conduit à cette conviction, ...
guérison (sans oublier qu’il pouvait prédire
qu’il n’y a en vérité qu’une seule maladie.”— p. 2.14
très justement les affections futures qui
guettent les gens).
À la lecture de cette conférence, vous re- SOMMAIRE
connaîtrez facilement l’impor­tance de bien
Qu’est-ce que la maladie...................................2.1
comprendre ce que sont les maladies avant
Altérations du corps..........................................2.2
d’envisager des remèdes. C’est un nouveau
Sentinelles........................................................2.3
regard sur les tentatives de purification
Aliments contre nature.......................................2.4
du corps et surtout de la fièvre.
Substances étrangères.......................................2.5
Gardez toujours en mémoire que cette
La fermentation.................................................2.6
conférence fut offerte au public en 1893 !
La fièvre...........................................................2.7
Elle est toujours très actuelle avec nos an-
Sentiment de froid.............................................2.9
nées de preuves, nos années de souffrances,
Soulagement de la fièvre..................................2.11
nos années de futiles recherches.
Résumé de ce qu’est la maladie........................2.11

2.0
26 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Comment s’engendre la maladie,


qu’est-ce que la fièvre ?

Mesdames et Messieurs, J’ai déjà dit dans ma précédente confé-


rence que nous observons dans certaines
Qu’est-ce que la maladie ?
maladies des altérations remarquables de
Comment s’engendre-t-elle ? la forme du corps. C’est justement cette
Comment se manifeste-t-elle ? circonstance qui m’a poussé à rechercher
Telles sont les questions que je vais si cette altération ne se présentait pas chez
vous expliquer aujourd’hui. Si vous lisez tous les malades.
dans le programme cette autre question: L’expérience a toujours démontré et dé-
« Qu’est-ce que la fièvre ? » vous verrez montre encore qu’il en est réellement ainsi,
bientôt comment elle sera vidée en même que ce sont surtout le visage et le cou qui
temps que les autres. s’altèrent et que c’est dans ces deux parties
La réponse aux questions ci-dessus du corps que ces altérations s’observent de
est importante non seulement en théorie, la manière la plus claire.
mais encore et tout particulièrement en
pratique; en effet, ce n’est qu’après avoir J’ai fait de longues études pour voir si
clairement reconnu la nature de la mes observations individuelles étaient justes
maladie que nous sommes à même de dans tous les cas et si l’état de la santé se
trouver le traitement sûr et convenable modifiait dans chaque cas en même temps que
excluant absolument tout essai inutile et l’altération de la forme extérieure, et voilà
tout tâtonnement. qu’il en était invariablement ainsi.

La voie que nous suivons et celle qui sert à re- C’est ainsi que s’affermit en moi la
connaître les lois de la Nature. Nous prenons conviction que chaque corps devait
pour point de départ nos observations, nous en avoir une forme normale caractéristique
qu’il présenterait toujours à l’état de santé
tirons des conséquences et prouvons enfin par
parfaite, que tout écart de cette forme
des expériences la justesse de nos conclusions. normale était causé par la maladie et
que les altérations de la forme du cou et
Nos observations doivent s’étendre tout d’abord du visage donnaient une image sûre de
aux symptômes que nous reconnaissons dans l’état de santé du corps en question.
les malades et il s’agit ensuite de découvrir les
symptômes qui se renouvellent toujours et qui se C’est ce qui m’a conduit à la découverte
présentent dans chaque malade. et à l’application de ma nouvelle diagnose, la
science de l’expression du visage, dont
Ces symptômes sont essentiels et je me sers depuis plus de neuf ans dans ma
c’est sur eux qu’il faut nous baser pour pratique étendue.
reconnaître la nature de la maladie.

2.1
Unité de Toutes les Maladies 27
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Les altérations que nous apercevons Ces nœuds de toute grosseur se sentent
dans le visage et dans le cou se répètent et se voient facilement sur l’abdomen. En
dans une mesure bien plus grande dans les effet, les nœuds du cou ne se sont produits
parties correspondantes du bas-ventre et du qu’après que les nœuds du bas-ventre se
tronc, parce que, comme nous le verrons sont formés et déposés. On trouvera dans
plus tard, ces altérations sont parties du bas- la deuxième partie, au chapitre des affec-
ventre, de sorte que la seule inspection du tions des poumons, l’explication exacte de
visage et de la tête du malade nous donnent la nature et de l’origine des nœuds qui se
une image exacte de son état interne. Ces trouvent dans le corps, phénomène qu’on
altérations du cou et de la tête consistent n’a jamais pu expliquer avant moi. Nous
d’abord en un surcroît de volume quand les voyons au contraire dans les malades
substances morbides ont pénétré entre les trop maigres que les tissus normaux du
tissus musculaires et que le corps élastique corps ont été littéralement chassés par
comme du caoutchouc s’est distendu par les substances morbides et que les restes
suite de cette interposition; cet état est le de ces tissus demeurent comme desséchés
moins dangereux. Ces altérations peuvent entre les substances étrangères.
consister encore en un surcroît de tension, Les différentes colorations anorma-
c’est-à-dire en un durcissement des diffé- les de la peau sont aussi un moyen sûr
rents tissus. de reconnaître les maladies et cet indice
ne manque jamais de se présenter dans
Pour vous représenter cet état de la manière la certaines maladies.
plus facile, prenons l’exemple de la saucisse. Les deux figures ci-contre, faites
Remplie comme d’ordinaire, elle est encore tout d’après nature, vous présentent un malade
à fait flexible. Mais si l’on bourre cette saucisse atteint tout à la fois d’une grave affection
jusqu’à la limite de résistance du boyau, elle de- du cœur et d’hydropisie. Ces
vient tellement dure et raide qu’il n’y a plus moyen deux images ont été faites
l’une avant le traitement
de la faire fléchir sans que le boyau crève.
du malade chez moi et
l’autre quatre mois
La distension du corps ne peut éga-
après le commen-
lement se faire que jusqu’à une certaine
cement de la cure.
limite et la conséquence la plus prochaine
Vous voyez claire-
en est une tension des tissus. Les tensions
ment les grandes
se voient très distinctement quand le ma-
altérations qui se
lade tourne la tête et le cou. Cet état est
sont produites pen-
déjà plus dangereux. Mais s’il n’y a plus
dant ce temps dans cette
de place entre les tissus pour le dépôt
personne. Comme vous
des substances étrangères, ce dépôt se
le voyez, ce malade était
fait sous la forme de nœuds à côté des
fortement chargé de
tissus musculaires et sous la peau; on
substances étrangè-
le voit alors distinctement au cou. Si nous
res et cependant en
trouvons ces nœuds au cou et à la tête, nous
trois mois de mon
ne pouvons nous tromper en concluant
traitement il avait
qu’il y en a encore beaucoup plus dans les
pu se débarrasser
parties correspondantes du tronc.

2.2
28 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

d’une grande partie de ces substances par aurait aussi des dépôts d’un côté du corps
les organes naturels de la sécrétion, ce que de l’homme bien portant dès que celui-ci
montre distinctement la deuxième figure. aurait l’habitude de dormir toujours sur le
même côté.
Altérations des formes du corps
Le corps est du reste visiblement porté à éloigner
Mais qu’est-ce que ce phénomène des al- ces substances; il se forme des abcès et des
térations des formes du corps nous enseigne plaies ouvertes ou bien il se produit de violentes
sur la nature de la maladie ? sueurs ou éruptions par lesquelles le corps veut
se débarrasser de ces substances. Si cela réussit,
Il est tout d’abord indubitable que ces un sentiment de bien-être remplace aussitôt le
élévations et gonflements proviennent de sentiment de la maladie pourvu que l’élimination
substances quelconques qui se sont dépo- ait été suffisante.
sées sur les parties en question. Nous ne
savons pas d’abord si ce sont des substances C’est ainsi que nous arrivons à l’ex-
que le corps pouvait employer et qui se sont plication toute naturelle de la notion de
simplement déposées à une place indue ou la maladie qui est la présence de subs-
bien si ce sont des substances qui ne doivent tances étrangères dans le corps. Il y a
point se trouver dans le corps. Nous ne une preuve infaillible de la justesse de notre
savons point non plus au commencement explication. En effet, si la maladie disparaît
si ces substances causent la maladie ou bien et si le corps reprend en même temps sa
si la maladie est la cause de ce dépôt. formule normale dès que les substances que
Une nouvelle observation va nous rap- nous appelons morbides sont éloignées du
procher de la vérité. Les dépôts commen- corps par un moyen convenable, la preuve
cent presque toujours d’un côté du corps de la vérité se trouve être fournie.
et y sont toujours beaucoup plus forts que Mais cette preuve, nous l’avons déjà
le l’autre côté; les dépôts commencent du devant les yeux et il me faudra vous pré-
côté sur lequel nous avons l’habitude de senter dans mes prochaines conférences les
dormir. diverses expériences qui ont eu lieu.
Les substances étrangères obéissent Mais examinons encore de quel genre
donc à la pesanteur. Mais comme ce côté sont ces substances étrangères et comment
et aussi toujours le plus malade, il s’ensuit elles parviennent dans le corps.
que ce sont les substances étrangères qui
produisent la maladie. Autrement la maladie Entrées du corps humain
commencerait aussi parfois de l’autre côté.
On trouvera plus loin d’autres preuves de Il y a deux chemins par lesquels les
ce que j’avance. substances peuvent être introduites dans le
Nous pouvons en outre conclure que corps, à savoir par le nez dans les poumons
ces substances doivent être des substances et par la bouche dans l’estomac.
étrangères, c’est-à-dire des substances qui S’il y a des sentinelles sur ces che-
ne doivent pas être dans le corps, du moins mins, elles ne sont pas absolument in-
sous leur forme spéciale, car les substances corruptibles et laissent parfois pénétrer
nutritives ne peuvent point obéir à la des substances qui ne devraient pas
pesanteur dans le corps; autrement il y entrer dans le corps.

2.3
Unité de Toutes les Maladies 29
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Ces sentinelles sont le nez pour l’air, cet animal supportera certainement assez long-
et la langue pour la nourriture. temps ce surcroît de charge, mais ce surmenage
Dès que nous commençons à ne plus montrera insensiblement ses suites désastreuses.
obéir ponctuellement au sens de l’odorat Le cheval aura toujours plus de peine à traîner sa
et à celui du goût, ces sens remplissent leur charge et à la fin il ne pourra même plus tirer les
devoir avec moins de zèle et laissent peu à 2,500 kg auxquels il était habitué. Tout le monde
peu les substances nuisibles pénétrer dans dira alors que cet animal a été surmené et cela
le corps sans opposer leur veto. pourra se voir clairement aux tumeurs dures de
ses jarrets et à d’autres symptômes.
Vous savez qu’on peut s’habituer à rester dans
la plus épaisse fumée de tabac et à la respirer Il en est exactement ainsi des organes de
la digestion chez l’homme. Continuellement
comme si c’était un air sain.
excités par les stimulants de notre temps, ils
On a même corrompu la langue et tout le font longtemps, très longtemps même, un
monde sait qu’on peut l’habituer peu à peu à travail excédant leurs fonctions naturelles.
des aliments entièrement contre nature. Mais leur force naturelle se mine peu à peu
et ils ne font plus que partiellement ce qu’on
Faut-il vous rappeler les aliments variés qui en exige. La transition de l’état sain à l’état
nous semblent indispensables, mais qui étaient malade se fait si insensiblement (souvent
inconnus aux siècles précédents et auxquels nous au bout de quelques dizaines d’années)
nous sommes tellement habitués peu à peu que que le malade reste très longtemps sans
nous aimons mieux renoncer aux aliments na- s’apercevoir de ce changement.
turels qu’à ces aliments imposés par la mode ? Il est très difficile de déterminer la
quantité de nourriture qu’un estomac ma-
Cependant, la nourriture des poumons lade peut encore supporter.
n’est point si dénaturée en somme que la
nourriture de l’estomac, car nous ne pouvons Prenons la pomme qui est un aliment tout à fait sain
point faire de luxe avec la première et nous pour un malade. Souvent une seule pomme fait
préférons encore aujourd’hui généralement du bien à un malade déjà faible, tandis que deux
l’air le plus pur, tandis que la fortifiante pommes peuvent déjà lui faire du mal. L’estomac
soupe à la farine qui donnait à nos ancêtres malade pouvait encore digérer une pomme, mais
du sang et de la vigueur, n’est plus du goût deux pommes étaient déjà trop pour lui. Mais
que d’un petit nombre de personnes. tout excès est un poison pour le corps.
Pour vous montrer clairement com-
ment les organes de la digestion suc- N’oublions jamais que tout ce qui
combent insensiblement aux exigences entre dans l’estomac, doit y être digéré.
contre nature qui leur sont imposées, je L’estomac le plus sain ne peut digérer
vais vous donner un exemple. véritablement qu’une certaine quantité de
nourriture.
Le cheval de somme qui traîne facilement ses Tout ce qui et de trop est aussi un poison
2,500 kg, pourra aussi traîner une fois par pour lui et devient substance étrangère si l’éli-
hasard une plus grande charge de 4,000 kg mination ne s’en fait pas.
par exemple. Mais si, après qu’on a vu qu’il La plus grande tempérance dans le
peut traîner ses 4,000 kg, on allait le condam- boire et le manger est donc la base d’une
ner à tirer tous les jours une si grande charge, santé durable.

2.4
30 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Mais que deviennent ces substances Cet état est encore supportable aussi
étrangères ? longtemps que les organes sécréteurs fonc-
— Je les appelle étrangères parce qu’elles tionnent bien, autant que l’intestin, les reins
n’appartiennent pas au corps. — Le corps et les poumons sont pleins d’activité et que
cherche à s’en débarrasser par les voies desti- la peau produit une bonne transpiration.
nées par la nature à cet effet. Les substances Mais dès que cette activité se ralentit, le
étrangères passent des poumons directement malade sent aussitôt un assez grand malaise
dans l’air ambiant à l’expiration. L’intestin et se plaint de son état.
expulse au-dehors celles qui ont pénétré dans Ainsi, le dépôt commence dans le
l’estomac. Mais celles qui sont entrées dans voisinage des organes sécréteurs, mais il
le sang, s’éliminent par la sueur, par l’urine continue bientôt vers les parties plus éloi-
et par l’air expiré, c’est-à-dire par la peau, gnées, surtout vers les parties supérieures
par les reins et par les poumons. du corps. C’est au cou qu’il se remarque
le plus distinctement. Les altérations se
C’est ainsi que le corps est toujours prêt à voient bientôt à la naissance du cou et c’est
réparer les suites de nos fautes. Mais il ne faut pourquoi, dès que le sujet tourne la tête, il
pas lui demander trop. Si nous exigeons de se produit sur le cou des tensions qui font
notre corps un trop grand travail d’élimination, reconnaître de quel côté les substances
il ne peut pas s’en acquitter longtemps et il est étrangères ont fait leur ascension.
obligé alors de loger en lui-même les substances
Mais avant de parler davantage des
étrangères. Loin de servir au développement du
suites de cette accumulation de substan-
corps, elles ne font que le gêner, puisqu’elles
ces, je ferai encore observer qu’il est très
troublent la circulation du sang et par suite la
rare aujourd’hui de pouvoir poursuivre le
nutrition.
développement tout entier de la maladie
Elles se déposent peu à peu à certains depuis le commencement, car la plupart
endroits, surtout dans le voisinage des des hommes naissent chargés de subs-
organes sécréteurs dont elles ont déjà pris tances morbides et je puis ajouter ici que
le chemin. c’est la raison pour laquelle presque aucun
Dès que cela a commencé, le dépôt fait enfant n’est épargné par les maladies dites
de rapides progrès si l’on ne change pas des enfants, qui sont une espèce de procès
bientôt de vie. de purification, parce que le corps s’efforce
de se délivrer ainsi des substances étrangères
C’est alors que se présentent les premiè- qu’il renferme. J’entrerai dans le détail à ma
res altérations des formes qui ne sont encore prochaine conférence.
visibles que pour un œil exercé. Le corps est Les substances qui se sont principalement
déjà malade, mais sa maladie est sans dou- déposées dans le bas-ventre, envahissent
leur, chronique ou latente. Elle se développe finalement le corps tout entier et empêchent
si lentement que le malade ne s’en aperçoit le développement régulier des organes.
pas; ce n’est qu’au bout d’un assez long temps
Si les organes se tirent parfois d’affaire en
qu’il ressent des altérations désagréables. Il
augmentant de volume, ils ne peuvent pourtant
n’a plus le même appétit, son corps ne peut
point se développer dans toute leur perfection,
plus fournir le même travail, il ne peut plus
car les substances étrangères usurpent toujours
tendre aussi longtemps son esprit, ou bien il
la place des substances nutritives.
se présente d’autres symptômes analogues.

2.5
Unité de Toutes les Maladies 31
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Dès que la circulation du sang est trou-


blée, la nutrition souffre totalement et les Aussi me contenterai-je de vous rappeler comment
organes deviennent alors plus petits, malgré dans la Nature la glace fond en eau, comment
ou plutôt à cause des substances étrangères l’eau se transforme en vapeur par la chaleur et
qui y sont déposées. par le vent et comment cette eau évaporée et
Ces substances peuvent rester longtemps devenue invisible se condense de nouveau, de-
tout à fait tranquilles à l’état chronique ou la- vient visible sous forme de nuage, redevient eau
tent, mais il peut s’y produire un changement sous forme de pluie ou bien tombe sous forme
soudain dans des circonstances convenables. de neige et de grêle et remplit les étangs et les
Ce sont presque toujours des substances rivières et redevient glace par un grand froid. Et
solubles et qui peuvent se transformer, se tout cela n’a été produit que par des différences
décomposer ou se recomposer dans des de température. C’est la chaleur toujours crois-
conditions favorables et même fermenter. sante qui a produit la décomposition de l’eau
Le lecteur voudra bien prendre ici et et c’est encore le froid toujours croissant qui a
dans la suite le mot fermentation dans un recomposé l’eau.
sens un peu plus étendu que le sens usité
jusqu’ici. La signification de ce mot sera Le développement des substances
souvent la même qu’autrefois, mais bien étrangères dans le corps amène des faits
souvent elle sera plus étendue. J’aurais bien analogues et c’est dans des conditions
voulu me servir d’un mot plus exact, mais semblables que se fait la rétrogression ou
je n’ai pas pu en trouver de plus convenable leur éjection.
dans notre langue. Nous ne rechercherons point ce que
Mais c’est bien la fermentation qui se sont ces organismes végétaux, mais il est
produit réellement maintes fois dans le corps important de savoir qu’ils ne peuvent se
et qui est d’une importance toute spéciale développer que sur un terrain convena-
pour tout l’organisme humain. ble où ils trouvent des substances disposées
Dans toute fermentation pullulent de à entrer en putréfaction.
petites substances végétales ou plutôt les Si ces substances s’y trouvent, il n’y a
substances en fermentation elles-mêmes qui plus besoin que du temps convenable ou
subissent des transformations remarquables d’une impulsion quelconque pour que la
et gagnent beaucoup en volume. fermentation commence.
Toute fermentation produit de la chaleur; Dans le corps humain, cette fer-
plus la fermentation est violente, plus l’élévation mentation se présente dès que le terrain
de la température est grande. Cette chaleur est convenable s’y trouve, dès qu’il y a
produite par le frottement des masses entre elles suffisamment de substances étrangères
et sur le corps, ainsi que par l’acte de la fermen- qui menacent de se transformer ou de
tation et par les transformations que cet acte se décomposer et dès que l’impulsion
fait subir aux substances en fermentation. externe indispensable se produit.
Tout acte de fermentation peut être réduit Une de ces causes occasionnelles est
dans des conditions convenables; il en est de le changement de temps (d’où le refroidis-
même de toutes les transformations produites sement), puis un aliment fermentescible,
par ces fermentations. C’est là un fait vieux qui reste plus longtemps qu’il ne faut dans
comme le monde, mais qui n’a jamais été le canal digestif, puis le dépit, l’effroi, les
reconnu jusqu’ici de la manière convenable. grandes émotions, un choc, etc.

2.6
32 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Mais il faut se représenter ce déve-


Mes observations m’ont démontré que la fermen- loppement en tant que les bacilles ne se
tation commence toujours dans le bas-ventre. développent point uniquement parce qu’ils
Souvent elle amène la diarrhée et cesse ainsi; viennent d’ailleurs dans la masse en fermen-
mais maintes fois et surtout quand il y a de la tation, comme on l’admet fréquemment,
constipation, le corps ne réussit point à se tirer mais encore et aussi parce que les bacilles
aussi promptement d’affaire et la fermentation sont engendrés par la transformation de la
envahit toutes les parties où sont déposées les masse et qu’ils sont eux-mêmes simplement
la masse transformée ou le produit de la
substances étrangères.
fermentation. L’acte de la fermentation
C’est la même chose que dans la bou- ou de la décomposition altère la forme
teille ci-dessus où, le fond n’ayant point primitive de la masse. C’est ainsi que le
d’issue, toute la masse en fermentation corps vivant de l’animal est produit par
cherche à sortir par le haut. C’est dans les les aliments et les boissons transformés
parties supérieures que nous sentons alors par l’acte de fermentation de la digestion.
la marche de cette fermentation et nous C’est également ainsi que nous arrivons
avons des maux de tête. tout naturellement à cette conviction que
La fermentation produit de la cha- toute vie n’est qu’une transformation conti-
leur et nous sentons bientôt une éléva- nue dans des conditions données et qu’on
tion de la température à l’intérieur. C’est ne peut s’en faire une idée sans l’état que
là l’état connu sous le nom de fièvre. j’appelle fermentation. Les symptômes de
la fermentation sont les suivantes:
Cet exposé vous donne une explication
très simple de la fièvre, explication qui a
l’avantage de reposer sur des observations Les substances en fermentation qui se séparent
rigoureuses et sur des constatations irré- du liquide se déposent au fond de la
futables. bouteille. Si l’on agite cette dernière
La fièvre est une fermentation qui se fait ou bien s’il y a un changement de
dans le corps. Nous comprendrons donc pour température, les substances déposées
le mieux les symptômes de la fièvre en nous sur le fond se mettent en mouve-
faisant une juste idée de l’acte de fermenta- ment et montrent leur tendance à
tion tel que nous pouvons très fréquemment se dilater. Cette dilatation se fait
l’observer hors du corps de l’homme. vers le haut et elle est d’autant plus
forte qu’il y a plus de substances
Si par exemple on laisse reposer quelques jours en fermentation sur le fond de la
une bouteille de bière fraîchement brassée, on bouteille.
remarque dans le liquide une altération que l’on
désigne sous le nom de fermentation. Cherchons un exemple dans la
vie journalière. Chacun sait qu’on met en bou-
Nature de la fermentation teilles la bière et le vin et qu’on les met en cave
Quant à la nature de la fermentation, pour produire une fermentation aussi lente que
nous savons que c’est une décomposition, possible. La température de la cave est à peu
une transformation ou une espèce de pu- près uniforme hiver et été, elle n’y varie jamais
tréfaction et qu’il s’y développe de petits rapidement, aussi n’y rencontre-t-on point la cause
organismes végétaux, appelés bacilles. occasionnelle d’une fermentation subite.

2.7
Unité de Toutes les Maladies 33
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

C’est aussi de cette manière qu’on s’ex-


Nous faisons la même observation en comparant plique que l’homme qui a la fièvre, a plus
les tropiques avec nos zones tempérées. Nous de volume quand il est exempt de fièvre. La
voyons que les différentes formes de fièvres peau étant dilatable, elle cède à la pression
aiguës règnent continuellement dans le sud et des substances en fermentation et plus la
dans les tropiques, tandis que nos contrées plus pression est forte, plus la tension de la peau
fraîches sont beaucoup plus le siège de toutes les est grande. Quand la peau a atteint sa ten-
maladies chroniques. Ce phénomène s’explique sion la plus grande et qu’elle ne peut plus
par les changements de température qui sont plus céder, le feu et le danger de la fièvre sont
rapides et plus grands dans les climats chauds où aussi au plus haut degré. En effet, les masses
l’on a quelquefois 38°C de chaleur pendant le en fermentation ayant toujours tendance à
jour et 5° de froid pendant la nuit, tandis que les se dilater et ne trouvant plus d’espace au
différences ne sont chez nous que très rarement dehors, elles cherchent une place à l’inté-
de plus de 12°C. rieur. Le corps brûle intérieurement et la
conséquence inévitable est la mort quand
Les fièvres se présentent le plus
la peau reste imperméable, cela va s’en dire.
fréquemment chez nous au printemps,
Dès qu’on réussit à rendre la peau per-
parce que c’est alors qu’il y a les plus
méable, il n’y a déjà plus de danger. Les
grandes différences de température.
substances en fermentation ont alors
C’est tout à fait de la même manière qu’on expli- une issue et se dégagent du corps avec
que pourquoi les enfants ont plus facilement des la sueur. L’intérieur du corps est ainsi
maladies aiguës (crises d’expulsion), connues sous déchargé, la pression de la peau et la
le nom de maladie des enfants, tandis que les états chaleur diminuent immédiatement.
chroniques dominent à un âge plus avancé. Il faut Il va sans dire que la comparaison du corps
encore ajouter ici au changement de température chargé de substances fermentescibles avec la
la force vitale qui est plus grande dans les jeunes bouteille remplie de substances en fermentation
organismes et qui n’a pas ou presque pas besoin n’est point juste sous tous rapports. La fermentation
d’impulsion externe pour produire une véhémente de la bouteille est tout à fait libre, les masses en
intention curative, c’est-à-dire une maladie aiguë fermentation peuvent se dilater librement de tous
destinée à expulser les substances étrangères. côtés sans aucun obstacle jusqu’à ce qu’elles
atteignent les parois.
Nous pouvons observer dans le corps les mêmes
phénomènes que la bouteille. Les substances en Elles rencontrent partout des obstacles
fermentation s’y déposent aussi dans le bas du dans le corps humain. Chaque organe leur
tronc et de là sont mises en mouvement par un fait résistance et arrête leur marche. Elles
changement de température, par des ébranle- pressent alors, choquent et frottent l’organe
ments externes ou par des émotions. Le mouvement qui leur fait obstacle et elles y produisent
s’y dirige également vers le haut, les substances de la chaleur et puis elles le détruisent à
en fermentation tendent à se dilater et se pressent moins qu’on ne leur trouve une issue ou
contre la peau qui renferme le corps. Tant que la un dérivatif.
peau est imperméable, cette pression rencontre Suivant la partie qu’ils affectent particuliè-
de la résistance. Cela cause un frottement qui rement, on appelle ces symptômes morbides
développe de la chaleur. C’est là l’explication maladie de l’estomac, maladie des poumons,
du feu bien connu de la fièvre. maladie du foie, maladie du coeur, etc.

2.8
34 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Mais la partie spécialement affectée dans En parlant plus haut de la nature de la


chaque cas particulier dépend du chemin pris fermentation, j’ai fait remarquer qu’il s’y
par les substances en fermentation et ce chemin développait spontanément de petits orga-
dépend lui-même du lieu et de la manière dont nismes végétaux appelés bacilles.
s’est fait le dépôt. Cela est aussi vrai pour la fièvre et c’est
là une solution bien simple de la question
Sentiment de froid si controversée des bacilles. Dès que les
substances déposées dans le bas-ventre
Je vous montrerai plus bas comment
entrent en fermentation, les bacilles se
on rend la peau perméable. Mais il me
produisent spontanément dans le corps.
faut tout d’abord vous parler d’un autre
Les bacilles sont le produit de la fermenta-
phénomène.
tion et ils disparaissent spontanément dès
Avant le sentiment de chaleur, nous que la fermentation cesse et que le corps
observons toujours pendant des jours, des recouvre la santé, c’est-à-dire dès que l’acte
semaines et même des mois entiers un sen- de fermentation rétrogradé.
timent absolument opposé en apparence,
c’est-à-dire un sentiment de froid. Cepen-
Il ne peut donc point être question d’infec-
dant, l’explication en est très simple. Il
tion mystérieuse par les bacilles sans qu’il y ait
se produit dès que le dépôt est devenu
déjà des substances étrangères dans le corps.
si considérable que le sang ne peut plus
Il ne s’agit donc point de tuer les bacilles, mais
pénétrer suffisamment jusqu’aux extré-
plutôt d’éloigner les causes de la fermentation,
mités. Le sang se comprime alors d’autant
c’est-à-dire les substances étrangères.
plus dans les parties internes où il se produit
une grande chaleur. Ce dépôt dure plus ou
moins longtemps jusqu’à ce que les substan- Alors disparaissent spontanément ces
ces accumulées soient mises en fermentation petits monstres qui ont déjà inspiré tant de
par l’une des causes mentionnées ci-dessus, terreur aux esprits faibles.
c’est-à-dire par un changement de tempé- Je m’étendrai davantage sur le danger
rature, par un ébranlement externe ou par de contagion aux pages 3.18 à 3.24.
une forte émotion. Le dépôt de ces subs- Quelques exemples bien simples vous
tances cause des troubles dans la circulation rendront mes assertions encore plus pal-
du sang et dans la nutrition. Les vaisseaux pables.
sanguins s’obstruent partiellement surtout
dans leurs ramifications les plus ténues, de Représentez-vous une chambre qui n’a été ni ba-
sorte que le sang ne peut plus circuler jusqu’à layée ni nettoyée depuis des semaines bien que
l’épiderme. C’est de là que proviennent les la saleté s’y accumule tous les jours. Bientôt la
extrémités froides et le sentiment de froid vermine de toute sorte y fera irruption et gênera
dans le corps tout entier. tous les habitants qui s’occupent activement de la
détruire. Si nous voulions chasser cette vermine
Le sentiment de froid est donc le
par le poison, comme cela s’est pratiqué de tout
précurseur du feu de la fièvre et ce se-
temps, nous en tuerions ainsi une grande quan-
rait une grande faute de n’y point faire
tité sans doute, mais nous n’obtiendrions point
attention. Si l’on applique immédiatement
de succès durable, car la saleté est le véritable
un traitement convenable, la maladie ne
producteur et conservateur de la vermine qu’elle
peut pas se développer entièrement et elle
se charge de faire prospérer.
est étouffée dans son germe.

2.9
Unité de Toutes les Maladies 35
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Nous aurions obtenu un tout autre ré- empesté par la putréfaction des animaux morts
sultat si nous avions nettoyé parfaitement et deviendrait irrespirable pour les vivants. Vous
la chambre, et si nous avions continué de comprendrez également pourquoi les principaux
le faire tous les jours, nous aurions enlevé carnivores vivent justement dans les tropiques et
d’un seul coup à la vermine son terrain non point dans les régions glaciales où le renne
convenable et nous en aurions été délivrés herbivore a de la peine à se maintenir.
pour toujours.
Nous ne réussirions donc à détruire les
Représentez-vous une lisière marécageuse de carnivores des tropiques qu’en détruisant
forêt en été. Chacun sait combien les moustiques les conditions de leur existence, c’est-à-dire
sont gênants dans un tel endroit. Il est évident l’immense quantité d’animaux qui vivent
que ce serait inutile de vouloir les détruire par dans ces pays et alors ces carnivores disparaî-
le poison. On en tuerait sans doute des millions, traient d’eux-mêmes. Tous les autres moyens
mais le marais produirait sans cesse de nouveaux seraient inutiles. Mais plus les êtres sont
millions de cousins. C’est donc le marais qui est petits, plus il est difficile de les détruire
le terrain de culture de ces persécuteurs et le directement. Aussi en est-il surtout de
seul moyen de les faire disparaître est de faire même des bacilles. Pour les éloigner, il ne
disparaître également le marais. faut point les détruire avec des médica-
ments, mais nous n’atteindrons le but qu’en
On peut voir qu’il ne vit presque point de mous- éloignant leur cause, c’est-à-dire en expulsant
tiques sur les hauteurs sèches. Si l’on essayait de du corps les substances étrangères.
mettre une grande quantité de moustiques sur une Je vous ai montré par ces exemples
hauteur sèche pour les y faire rester, on verrait comment la Nature agit sur une grande
bientôt ces petites bêtes apportées avec tant de échelle, car ses lois sont uniformes.
peine se diriger vers leur marais, parce que la Elle n’a point non plus de lois exception-
hauteur sèche n’est point leur élément. On ne nelles pour les symptômes des maladies.
pourrait acclimater les moustiques sur la hauteur
sèche qu’en y transportant également le marais. De même que la vermine, les moustiques, les
carnivores et les animaux qui se nourrissent de
Un troisième exemple va vous rendre la chose charogne ne se trouvent, vivent et subsistent que
encore plus sensible. Vous avez tous que les dans les contrées où ils trouvent un terrain conve-
tropiques où l’ardeur du soleil produit un déve- nable, et périssent sans ce terrain, de même la
loppement beaucoup plus varié du règne animal fièvre est impossible sans terrain convenable, sans
que dans les zones tempérées et dans les zones dépôt de substances étrangères dans le corps; ce
glaciales, la Nature fait justement prospérer les n’est que quand il y a de ces substances étran-
carnivores les plus nombreux et les plus remar- gères dans un corps qu’il peut s’y produire par
quables. On aurait beau vouloir les détruire, la une cause quelconque cet acte de fermentation
place des animaux détruits serait toujours reprise que nous appelons fièvre.
par de nouveaux carnivores. Vous voyez donc
que ces animaux ne se présentent que dans les Mais si nous savons ce que c’est que la fièvre,
pays où un développement plus intense de la il s’ensuit que nous avons un moyen facile de
vie cause une mortalité beaucoup plus grande la guérir. La peau imperméable contre laquelle
et où la putréfaction se fait plus rapidement. S’il se pressent les masses en fermentation doit
n’y avait point ces animaux qui se nourrissent d’abord être rendue perméable et cela se fait
de chair et de charogne, l’air y serait bientôt en mettant le corps en sueur.

2.10
36 La Nouvelle Science de Guérir

Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Au moment même où la sueur paraît, Cependant, ce dépôt des substances


les substances en fermentation ont trouvé étrangères n’est point douloureux, parce
une issue et la grande tension diminue ainsi qu’il est latent, chronique et qu’il se fait
que le feu de la fièvre. assez longtemps sans qu’on puisse le
Mais la sueur n’a point encore éloigné remarquer.
la cause de la maladie. La fermentation ne Les termes les plus convenables pour
s’étend, en effet, la plupart du temps que désigner les phénomènes morbides qui en
sur une partie des substances déposées dans résultent, sont les mots indolores et latents;
le corps; les autres substances qui ne sont ce sont, en somme, les mêmes symptômes
point entrées en mouvement et qui sont aug- qu’on désigne ordinairement sous le nom
mentées par de nouveaux dépôts, forment de chronique.
ainsi un foyer permanent de fièvre qui n’a Les substances étrangères sont putres-
besoin que d’une occasion convenable pour cibles (décomposables), elles sont le terrain
éclater de nouveau. Il s’agit donc d’expulser sur lequel une fermentation (bacilles) peut
ces substances qui sont encore dans le corps se développer. La fermentation commence
et c’est à cet effet que j’ai introduit les bains dans le bas-ventre où sont déposées la
dérivatifs à friction de tronc et de siège plupart des substances étrangères, mais elle
dont la description sera donnée plus tard. continue rapidement en montant dans le
Ces bains excitent le corps à expulser d’une corps. L’état morbide se transforme, il se
manière naturelle les substances morbides produit des douleurs et puis la fièvre. Nous
qui reposent dans le corps. désignons pour le mieux ces symptômes
C’est seulement après cela que la cause morbides sous les noms de douloureux et
de la maladie et la maladie elle-même sont inflammatoires qu’on appelle ordinairement
détruites. aigus.
De cet exposé, nous tirons l’importante
Récapitulons ce qui a été dit pour en tirer conséquence suivante:
les conséquences importantes.
Tous les malades présentent des altéra- Il n’y a qu’une seule cause de maladie, il
tions des formes naturelles du corps. Ces n’y a également qu’une seule maladie qui se
altérations sont produites par des substances manifeste par différents symptômes.
étrangères. La présence de ces substances
étrangères sont des substances que le corps Rigoureusement parlant, nous pou-
ne peut point employer et qui restent dans vons distinguer non point différentes
le corps par suite d’une digestion insuffi- maladies, mais seulement différents
sante. Les substances étrangères se déposent symptômes morbides. Remarquons en
tout d’abord dans le voisinage des organes passant que les blessures directes sont seules
sécréteurs, mais ils se propagent peu à peu, exclues, car ce ne sont point des maladies
surtout par la fermentation, dans tout le dans le sens ci-dessus. Je m’y arrêterai da-
corps. Tant que les organes sécréteurs vantage au traitement des blessures dans la
expulsent toujours de nouveau une partie seconde partie.
des substances étrangères, l’état du corps L’unité de la maladie est donc ce que
est supportable, mais dès que l’activité de j’enseigne et ce que je soutiens en m’ap-
ces organes se ralentit, il se présente d’assez puyant sur les observations que je vous ai
grands troubles. communiquées.

2.11
Unité de Toutes les Maladies 37
Comment s’engendre la maladie, qu’est-ce que la fièvre ?

Je vous ai montré le chemin qui m’a des formes du corps et de leurs forces et
conduit à cette conviction, hardie aux yeux d’entendre leurs rapports sur les progrès
de beaucoup de gens, qu’il n’y a en vérité de leur traitement. Je donnerai dans les
qu’une seule maladie. rapports des malades à la fin de ce livre,
c’est-à-dire en citant des faits, les preuves
À l’aide d’observations et de déductions, nous de ce que j’avance, preuves de la vérité
avons établi une assertion qui est d’une impor- desquelles chacun peut se convaincre et je
tance fondamentale pour le traitement entier des ferai toujours suivre de ces preuves l’étude
malades. Mais suis-je en état de prouver par des des différentes maladies, autant que la place
le permettra.
faits la justesse de cette assertion ?
Je n’ai plus désormais qu’à vous pré-
Il y a aujourd’hui dans les sciences naturelles senter dans mes prochaines conférences
une démonstration qu’on préfère à toute autre quelques-unes des formes morbides les
plus connues, les plus fréquentes et les plus
et qu’on regarde presque exclusivement comme
redoutées, à vous en exposer clairement les
valide, c’est la démonstration expérimentale.
causes détaillées, à vous expliquer le cours
de la guérison et à vous donner en même
Dans le cas présent, l’expérience ne temps autant d’exemples que possible,
pouvait se faire qu’en traitant uniformé- pris dans ma pratique, pour vous montrer
ment les maladies les plus différentes et clairement dans chaque cas particulier que
en les guérissant uniformément et avec le toute maladie doit être ramené à une seule
même succès. cause uniforme.
Il va sans dire qu’il est impossible de
conseiller et de traiter toute sorte de malades
Les maladies des enfants formeront le
dans une si grande assemblée, de déterminer
sujet de ma prochaine conférence.
ici sous vos yeux les altérations de leur état,

2.12

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