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AVEC COMMENTAIRES
TIIÉO LOGIQUES, MORAUX, PHILOLOGIQUES, HISTORIQUES, ETC., RÉDIGÉS D’APRÈS LES MEILLEURS
TRAVAUX ANCIENS ET CONTEMPORAINS.
Par M. l’abbé H. L E S Ê T R E
Curé de Samt-Étienne-du-Mont, à Paris.
I g n o r a i i o S c r i p l u r a r u m , ig n o r a iio C h r i s t i esl.
S. Hieron.
PARIS
P. L iE T H IE L L E U X , L I B R A I R E - É D I T E U R
3LO. r* u .e O a s s e tte . XO
Biblio!èque Saint Libère
http://www.liberius.net
© Bibliothèque Saint Libère 2012.
Toute reproduction à but non lucratif est autorisée.
LA
SAINTE BI BLE
LE LIVRE DES PSAUMES
IMPRIMATUR
P&riiiii, 4 n u i , 4883.
I * Livre d u F iaouec
AVIS DE L’AUTEUR
N o u s n o u s s o m m e s p r o p o s é , d a n s not.ro c o m m e n t a ir e , t o u t d ’a b o r d d e b ie n
é t a b li r le s e n s h is to r i q u e e t litté r a l do c h a q u e p s a u m e , e t e n s u ite d ’in d i q u e r e t d e
ju s tif ie r le s e n s s p ir itu e l ou m o ra l. N o u s a v o n s fu it a u x P è r e s e t a u x c o m m e n t a
te u r s c ité s p lu s loin le s e m p r u n t s q u i n o u s o n t p a r u le s p lu s p r o p r e s à f a v o r is e r
n o tr e d e sse in .
D an s n o tr e tr a d u c tio n d e l'h é b re u , n o u s n o u s s o m m e s efforcé d e s e r r e r le te x te
d 'a u s s i p r è s q u e p o s s ib le e t d ’é v ite r la p a r a p h r a s e . A la s u ite d e s te x te s q u e n o u s
citons* n o u s in d iq u o n s to u j o u r s l'o u v r a g e e t l’e n d r o i t a u x q u e l s ils s o n t e m p r u n té s ,
m a is q u a n d ils s o n t tir é s d ’un c o m m e n ta ir e e x pro fesso s u r le p a s s a g e q u e n o u s
e x p liq u o n s , n o u s n o u s c o n t e n t o n s d e n o m m e r l ’a u t e u r .
Le le c te u r b ie n v e illa n t v o u d r a bien ne p o i n t tr o p s ’é t o n n e r d e s im p e r f e c tio n s d ’un
tra v ail q u e n o u s n 'a v o n s p u r e f u s e r d 'e n t r e p r e n d r e , e t q u e n o u s a v o n s d û p o u r s u iv r e
a u m ilieu d e s s o in s m u ltip le s d 'u n m i n is tè r e p a r o i s s i a l p e u fe rtile e n l o i s i r s . C es
im p e rfe c tio n s , d u r e s te , s e r a ie n t bien p lu s n o m b r e u s e s e n c o re , s a n s le s c o n s e ils
a u to r is é s de n o tr e v é n é r é m a îtr e , M o n s ie u r l'a b b é V ig o u r o u x , e t le s j u d i c i e u s e s
r e m a r q u e s de n o tr e c o n d is c ip le e t am i, M o n s ie u r l ’a b b é A m e tte , c h a n o in e d 'E v r e u x .
LE LIVRE DES P S A U M E S
-OÎ>Wl«W-
de la p o é s ie h é b r a ïq u e
CARACTÈRES GÉNÉRAUX
(1) «... Virtus, quam non modo philo*ophi quæsierunt, sed poetæ quoque, qui et priores
nmullo fuerunt, et ante naLum philosophiæ nomen pro sapientibus habubauLur ». Lactance,
dnstit. divin. v, 5.
(2) « La poésie n'était d'abord qu'une théologie secrète, qu’un enseignement des choses
•divines ». Opilz, cité par Herder, Histoire de la Poésie des Hbreux, il, ch. i.
(3) Il n’est point certain que ces chants, tirés dvun ancien Liore des Guerres du Seigneur,
nous aient été conservée dans leur forme originale; mais iis nous montrent comment, dans les
temps tes plus reculés, on c h e rc h a i à consacrer par la forme poétique tous les souvenirs
•capables d’intéresser la postérité.
S* Bible. Psàümes, — A
II LE LIVRE DES PSAUMES
..... Ils sont peintres, sans doute, et peut-être plus que-personne, mais ils
ne le sont que pour être, auprès de rhomme, les interprètes de l’univers,
et pour Dieu, les pontifes de la nature (1) ».
Pour eux, le ciel et la terre ne sont que les deux termes, parallèles de
l’œuvre divine, comme il apparaît dès le premier récit de rprigino:du
monde. Ils sont rappelés sans cesse dans la poésie hébraïque comme les
héraulls de la puissance divine, et les témoins des actes de l’homme :
Cioux, écoulez ce que je dis,
Que la lerre entende les paroles de ma bouche!
(4) Pianiier, Etudes littéraires sur les Poètes bibliques, 4882, ch,, vil» p»
(2) Herder, 0 p . cit. 3« Dial. p. ST.
(3) Herder, lbid. p. 55.
(4) Gen., H, 49.
IV LE LIVRE DES PSAUMES
Elle prépare un festin pour ceux q*i ont répondu à son appel :
La sagesse a élevé une maison,
Elle a taillé sept colonnes ;
Elle a immolé les victimes, mêlé le vin,
Elle a dressé la table.
Elle a envoyé ses servantes pour inviter,
A la citadelle, aux murs de la ville...
Venez, mangez mon pain,
Buvez le vin que je vous ai préparé. Prov., ix.
Gfr. Is., LXi, 10,11, etc. Le sanctuaire était le centre de la vie politique et
religieuse; les poètes rattachent à la pensée de l’arche et du temple celle
de la prospérité et de la gloire d'Israël. Par contre, « les Hébreux ne con
naissaient pas d'image plus touchante et plus palpable des calamités
nationales, que ces phrases : le sanctuaire a été profané — la couronne
de la magnificence est tombée de la tête du grand-prêtre — les prêtres
Le destin, qui chez les païens domine tout, a inspiré aux- poètes grecs
de sombres tragédies, dans lesquelles la perfection de la forme suffit à peine
pour détendre l'esprit et dérider le cœur. La théologie hébraïque prête aux
oètes d’Israël une conception tout autrement louchante et radieuse. Ce
S ieu est bon, tendre, compatissant, et sa colère ne s'enflamme que contre
les méchants, toujours prête, d'ailleurs, à se changer en pardon. Quelle
différence entre Œdipe, victime innocente d’une aveugle fatalité, et David
coupable, repentant et pardonné! Jéhova apparaît infiniment plus puis
sant dans la Bible, que le Destin dans la mythologie, mais sa puissance
veut être l'objet de la foi, de la confiance et du respect, plutôt que d'une
crainte servile. Devant elle, toute la création matérielle est saisie d’effroi :
Elles ont vu, les montagnes, et elles ont frémi,
Le torrent des eaux s'es>l enfin,
L’abïme a fait entendre sa voix,
Les hauteurs ont élevé leurs mains ;
Le soleil et la lune se sont arrêtés près de leurs tentes,
Ils ont fui à la lueur de tes flèches,
A l'éclat de tes traits étincelants. Hab., m , 40.
Quand une poésie conçoit un Dieu unique, infini dans sa bonté comme
dans sa puissance, dans sa clémence comme dans sa justice, sans cosse
penché au-dessus de sa créature pour la protéger, la guider et la juger, se
mêlant à la vie même de l’homme sans rien perdre de sa grandeur, gou
vernant le monde a son gré tout en respectant la liberté des êtres intelli
gents, et faisant aboutir scs desseins grandioses par le jeu même des lias
sions-humaines, il lui est bien facile ne s'épancher naturellement en
cantiques sublimes ou gracieux, dramahques ou suppliants, tristes ou
joyeux, loujours dignes du Dieu qu'ils célèbrent, qu’ils remercient ou qu’ils
implorenL.
Alimentée par des sources aussi pures et aussi abondantes, la poésie
hébraïque ne df ’aiguë aucun nés artifices qui font le charme de la parole
humaine. L’allégorie, la métaphore, la prosopo’pée, toujours marquées du
cachet oriental, sont familières aux écrivains sacrés, et introduisent dans
leurs chants, et jusque dans leurs compositions didactiques, une variété
qu'on chercherait en vain dans les écrits plus méthodiques et plus uni-
sur la conduite drs hommes. on peut dire que la poésie hébraïque a introduit dans les
événements historiques h mémo unité et la même simplicité que dans les scènes de la
nature ». Hcrder, Op. cit^ L)idl. p. 494.
VIII LE LIVRE DES PSAUMES
les mots, elle bondit sur les idées; aux liaisons qui lui manquent, elle sub
stitue les mouvements (1) ».
Au mouvement, la langue hébraïque joint la faculté de présenter les
idées sous la forme la plus concrète possible. « Elle est pauvre en abstrac
tions, mais riche en images. Elle abonde en synonymes, parce qu’elle
aime à diviser chaque objet dans ses divers rapports, et a le poindre avec
l'entourage varié des circonstances qui l'accompagnent... Les deux temps
des verbes ne sont que des aoristes, c’est-à-dire des temps indéterminés,
flottant entre le passé et l’avenir, et qui par conséquent ne forment qu'un
seul mode. En faut-il davantage pour la poésie? Èst-ce que pour elle tout
n'est pas présence, représentation, action, soit qu’elle parle du passé, de
l'avenir ou du présent?... Cette présence indéterminée n’est-elle pas émi
nemment poétique? N’auriez-vousjamais senti avec quel charme les poètes
et les prophètes varient les temps, avec quelle grâce un hémistiche in
dique le passé, et l’autre le futur? On dirait que le dernier modo rend la
presence au sujet durable, éternelle, tandis que le premier donne au dis
cours un cachet de passé déterminé, comme si déjà les temps étaient ac
complis... La langue hébraïque tout entière se fonde sur les personnifi
cations; les verbes, les noms, les conjonctions même n’ont point d’autre
point de départ; chaque mot de cette langue a pour ainsi diro une voix,
une bouche, des maijis, un visage ». Ainsi s’exprime Herder (2). qui tire
ailleurs cette conclusion : « Toutes ces particularités réunies font de la
langue hébraïque la plus poétique de la terre Î3) ».
L’hébreu n’est pourtant pas une langue riche; il manque mémo sous ce
rapport d'une foule de nuances, d’expressionset de loculions qui abondent
dans les autres langues sémitiques, dans l’arabe en particulier. Les écri
vains sacrés suppléentà cette pénurie relative par l’énergie et l'éclat des fi
gures qu’ils emploient (4); ils mettent l’idée dans une telle lumière et a
une telle hauteur, que l’imperfection des termes passe inaporouo. et de
vient même une beauté d’un goure nouveau : l’objet paraît d'autant plus
grandiose qu’il a été plus difficile de trouver des mots pour le décrire.
« L’hébreu se montre moins délicat, mais il n’en est que plus grand. Une
pensée se présente, il jette comme à l’aventure deux ou trois termes im
menses qui la couvreut, ainsi qu’un vaste et noble manteau... Il y a du
désordre; n’importe, il le laisse... On dirait qu’il se sent trop beau pour
craindre de jamais déplaire, trop opulent de son fond, pour emprunter les
ressources et les moyens de l’art (5) ». Une langue si pleine de mouvement
et d’images est éminemment propre à faire parler les passions. Chacun
sait comme la joieéclaLe dans le cantique de Moïse après le passage de la mer
poésie (1). Le genre lyrique a été porté par eux, dès le début de leur his
toire, à une perfection qui n’a jamais été atteinte. C'est par des chants
qu’ils ont commencé à fixer leurs souvenirs, à l'exemple des plus anciens
peuples (2). mais ces chants, qu’ils soient de Moïse, de Débora, de David,
d’Isaïe, d’Habacuc, ou de quelque autre poète, sont restés les types incom
parables et inimitables du lyrisme le plus parfait (3). Chez les Hébreux, le
morceau lyrique, le*w, shir, est souvent un chant de triomphe et de recon
naissance à la suite d’une victoire remportée ou d’un bienfait reçu du
Seigneur, il devient alors la nSnn, thehiUah, l’hymne de louange, Éxod.,
xv ; Judie., v; Ps. lxvii. D’autres fois, c'est nue élégie, un chant lugubre
qui déplore une catasLrophe, c'est la nap, qinah, II Reg., 1,18-27 ; Ps. lix ,
l x x u i ; Les Lamentations de Jérémie sont le plus pariait modèle du genre.
En(iii, le shir est aussi très souvent une prière, la nbsn, thepillah, Ps. xvi„
Lxxxv, l x x x i x ; Habac. ni.
La poésie gnomique, sententieuse ou didactique, qu’affectionnent les
races sémitiques, est chez les Hébreux la forme de renseignement. Elle
n’a point les allures vives et passionnées de la poésie lyrique; elle suppose
dans la nation une période de calme, et dans le poète un esprit posé et
réfléchi. Elle réclame chez ce dernier une grande finesse d’observalion, et.
beaucoup de sagacité et d’habileté, pour formuler une pensée morale en un
trait limité ordinairement à deux vers parallèles. Le Swn, vnasbal es!. la-
sentence, la similitude, la parabole facile à comprendre; larmn chiAnh-
est un trait plus subtil, l’énigme. Lemashal se lit d'un bout à l’autre des
Proverbes de Salomon, dans quelques psaumes didactiques, et dans plu
sieurs autres livres de la Bible; la chiaah se trouve à tous les âyes de la.
poésie hébraïque. Judie, xiv, 14 ; Prov.. xxx ; Ezech., xu, 22 ; xvm. 2 ; etc*
Moïse est le véritable initiateur des différents genres poétique? on
usage dans la littérature sacrée; son chant de l’Exode est du plus parfait
lyrisme, le Ps. l x x x i x est le type de l’élégie, et le cantique du Deutéro-
(1) « Le poète sacré n'est altentif qu'à la révélation des actions et des paroles de Dieu.
Tout ce qu’il pouvait, c était donc d’exprimer dans la forma lyrique du sentiment religieux
l'impression qu'ellu faisait sur son cœ ur et son esprit, ou bien de l'approprier à l'ensei
gnement, à l’acquisition de la science religieuse et de ta conduite morale exigée par la loi,
dan* les‘relations et les situations diverses de la vie de ce monde. De là, deux s<irt< s de
poésies, la poésie lyrique et la poésie didactique ». Haevernick, Einïeit. in das A, T. n i, 280.
(3) Delitzsch, Einleit. 3.
(3) « Avant David, la poésie consistait surtout en chants de guerre. L’Esprit qui plane sur
tes livres bibliques n'a voulu nous en conserver que de rares exemples; seulement ces
exemples peuvent être placés à côté des plus beaux modèles de poésie lyrique qu’on
connaisse ». Haneberg, RévèL bibi. v, 4, 8. « La poésie lyrique des Hébreux, qui du reste,
telle que nous pouvons la connaître aujourd'hui, présente peu de points de contact avec celle
des Grecs, des Romains, et même des Arabes, a droit à la première place parmi celles que
nous venons de nommer, par l'élévation des idées et la noblesse des sentiments ». Ed. Reuss.
Le Psautier, la Poés. héb. p. 45. La Harpe parle de certains préjugés qui onL empêché
parfois d'apprécier cette poésie à sa juste valeur ; ces chef.—d’œuvre de la poésie sacrée
a oni tous un grand défaut dans l'opinion de nos jours : on les chante à l’Eglise ! ol comment,
peut-il y avoir quelque chose de beau à Vêpres! Si cela se trouvait, ou plutôt s'il était
possible que cela se trouvât dans les écrits d'un brame de l'Inde, dans un poète arabe ou
persan, quel concert de louanges 1 L'admiration ne tarirait pas ». Disc, prèlim. il. Dieu
veuille qu'aujourd’hui aucun ami sincère de la beauté littéraire ne se heurLe à pareil
obstacle ; mais combien d’hommes de goût, qui n'ont jamais lu nos Livres sain te partageraient
en les parcourant l'admiration-du bon La Fontaine, et s'écrieraient sous l'impression du
môme charme : Avez-vous lu Baruch?
PREFACE .XIII
II
CARACTÈRES PARTICULIERS
(4) Origène dit qu'il y a dans le Psautier ¿84» ty^oc, ^ t ^ c > (ieXcaSiKut, et que le 2ca^aX(&ac
qui s'y trouve si souvent est p.ouffixoû xivoç (lAout $.£uO|loO Tpomft. Peut-être le témoignage
qu’invoque S. Jérôme était-il plus formel, et faiiait-il partie des œ uvres perdues du savaat
interprète.
(2) In Psaim. Inscripliones, m .
(3) a Quibus numeri? consistant versus Davidici non scrips», quia nescio. Neque enim ex
hebræa lingua, quam ignoro, potuit etiam numéros interpres^esprimere, ne metri necessitate
ab inLerpretandi veritale ampiius quam ratio sententiarum sinebat, digredì cogeretur ; certis
ta m m eos constare numeris, credo illis qui eaon linguam probe callent ». Ep. ci, al. cx&xi
ad Memorium, anno 408, vel 409.
(4) Origin. x, 48.
XVI LE LIVRE DES PSAUMES
(4) La division du texte en versets était déjà ancienne, et peut-être môme antérieure à
Jpsiis-Cliiist. En lous cas, on la trouve dans les Hexaples d'Ongèms et Hesychius de
Jérusalem iJil qu’elle lut établie icpèç |j*Xetcü(ilévc»v caçrjvEiav. |n lib. XTt)p]pôv x11 Prophet.
(2, Enarrât, il in Ps. xxi, 29. Üfr. N. Antonelli, P/fl?/. eu Interpret. Psalm. S. Athanas.
x xx.
13 Aumadtyers. ad Euseb. Ckron.
De Nal. et Consht. Artis poetic. i, 43, ft»
i®: Hist* c n t .d u Vieux TesL. v in .
« De Sacr. Pues, lieb. Prælcct. ill.
PREFACE x v ii
fuisse arbitror (1) ». Herder ne trouve chez les Hébreux qu’un rythme
vague et indépendant. Ils « ignoraient complètement les nombres ora
toires de la période grecque et latine. Le souffle de leur âme n'exhalait
qu'un petit nombre de mois qui se rapportaient les uns aux autres, et
comme ils avaient naturellement peu d’inversions, ces mots ne pouvaient
manquer de se ressembler. La place qu’ils occupaient, leur son et l'uni for-
mité du sentiment de l'ensemble, les convertissaient naturellement en
rythme (2)... Je suis loin de prétendre qu’il faille aller chercher dans Ho
race ou dans Pindare des modèles pour mesurer les psaumes de David.
Chaque sensation porte en elle sa mesure et son plan ; aussi les véritables
psaumes passionnés n’en manquent-ils jamais.... Les sons volent sur les
ailes d’un rythme indépendant et libre, tandis que les pieds lourds et les
dures syllabes des autres langues se traînent dans la poussière (3) ». Mais
déjà, à l’époque où Herder écrivait, une importante découverte avait été
faite, et la théorie du parallélisme était définitivement acquise à la science
de la poésie biblique.
III- — Le parallélisme. — 1° Le rabbin Azariah de Rossi, au dix-septième
siècle, dans son livre intitulé Mcor Enayim , parait avoir eu le premier
Tidée du parallélisme hébraïque. Voici comment Lowth (4) résume ses.
conclusions : « Les chants sacrés avaient indubitablement une mesure et
des proportions, ne consistant pas pourtant dans le nombre des syllabes,
parfait on imparfait, comme dans les livres modernes en usage chez les
Juifs, et dont la forme est empruntée aux Arabes, mais dans le nombre
des propositions ou des parties de propositions (c’est-à-dire le sujet, l’a t
tribut et leurs adjectifs dans chaque pensée ou phrase). Ainsi une phrase
qui se compose dé deux parties de proposition est formée de deux mesures;
si on ajoute une autre proposition qui en contient deux nouvelles, la phrase
a quatre mesures; par une autre addition semblable, la phrase a six me
sures.... De là résulte un rythme de propositions et une narmonie de sen
tences ». Schoettgen (o) alla plus loin. Il définissait ce qu’il appelait exer-
gasia : l’union de sentences complètes signifiant la même chose. L’exer-
gasia est ainsi pour les pensées ce que la synonymie est pour les mots ;
elle est parfaiw* quand les membres des deux propositions se correspon
dent terme à terme; mais le plus souvent, elle n est qu’imparfaite, et l’une
des deux proposition a quelque terme omis ou ajouté.
Ce fut Lowth (17KM787), d’abord professeur de poésie à Oxford, puis
évêque de cette ville et de Londres, qui dans ses leçons (6) étudia le plus
complètement le parallélisme, et en fit adopter la théorie. Remarquant que
dans les morceaux alphabétiques les vers sont nettement accusés, il les
compara les uns avec les autres, et de cette comparaison conclut au paral
lélisme, comme clément principal de la poésie hébraïque. Il ledéfiuit :
« Æqualitas et similitudo quædam membrorum cujusque periodi, ita ut in
duobus plerumque membris res rebus, verbis verba quasi demensa et
(1) Avani Copernic, on pouvaU nier par un argument de mômr force le mouveme.it de la
terre autour du soleil.
(2) Hisl. de la Poésie des ffêbr. 4«r Oiaî. p. 26.
(3) Op. cit. chap. i, p. 280, 284,
i4l Isaiah, Pr»l. d is e r t.
(5) lîorœ hebraicœ1 i, diss. vi, De Exergasia sacra.
(6) De sacra Poesi Hebrœorum prœlectiones, Oxford, 4753.
S. Bible . P saumes, — B
Xvtll LE LIVRE DES PSAUMES
Pour éviter la monotonie, les poètes hébreux ont su introduire, même dans
la synonymie, une grande variété. Chaque membre peut comprendre deux
vers :
Ils diront la majesté de ta glorieuse cité,
Et raconteront tes merveilles;
Il diront la puissance de tes prodiges,
Et raconteront la grandeur. Ps. gxliv, 5, 6.
Cfr. Is., lxv, 21, 22, etc. Ailleurs une partie seulement de la première
pensée est répétée :
Votre miséricorde est comme la nuée du matin,
Et comme la rosée qui passe à l’aurore. Os, vi, 4«
Cfr. Is., xxvi, 4. Une partie du premier vers est sous-entendue dans le
second :
Sous les eaux tremblent les géants,
Et ceux qui y habitent. Job, xxvi, 5.
Cfr. ii Reg., xxii, k1 ; Is., xli, 28; Ps. cxiii, 1-8. Le sujet du premier vers
devient complément du second :
Dans l’iniquité j’ai été formé,
El dans le pèche ma mère m’a conçu. Ps. t , 7.
Gfr. Job, m, 4-6, 9; Ps. xcii, 3; exi, 9, 10; Is., ix, 20 etc. Plus
souvent, le parallélisme se poursuit à travers, deux distiques qui se
suivent :
Le boeuf connaît son possesseur,
Et l’âne la crèche de son maître,
Mais Israël ne me connaît pas,
Et mon peuple ne comprend pas. Is. I, 3.
Il arrive aussi que le troisième verts continua îe sens du' premier, et le qua
trième le sens du second :
Le glaive du Seigneur est couvert dfe sang,
El tout souillé dé graisse,
Du safhg dés chevreaux et des agneaux.
Du sang des bouc* engraissés. Is. x x x iv , 6.
Gfr. Déut.? x t t n , 25, 42; Pé. xvm, 42. Le dernier exemple offre la même
particularité dans un distique, tous ôes artifices de cou^mciion, et bien
d’autres qu'il est inutile de signaler par le détail, font comprendra com
ment d’un élément monotone en apparence, les poètes hébreux ont su tir^r
une grande variété de formes.
2° Le parallélisme est antithétique quand il y a opposition de pensas ou
de termes dans les vers parallèles :
Le fils sage réjouit son père,
Le Gis insensé est le chagrin de sa mère. Prov., x , 4.
Pour eux, c’est à leurs chars et à leurs chevaux,
Nous, c’est au nom de Jéhova, noire Dieu, q-un nous recourons ;
Eux, ils sont renversés, et ils tombent.
Nous, nous sommes debout et nous tenons lermn. Ps. xix, 8, 9.
Les bt iqnes sont tombées,
Nous bâtirons avec des pierres' de taille;
On a coupé les sycomores,
Nous mouron* des cèdres a'la place.* Is., ix, 40.
(4) Lowth et la plupart dos auteurs ne signalent que les trois formes précédentes de
parallélisme;on est amené à en reconnaître une quatrième si on veut avoir une classification
complète de tous les morceaux poétiques de la Bible.
. (2) Migne* Cttrs. compt. S. 5. T. XXYI1, p. 431.
(3) Même si on admet que ces chants antiques ont reçu leur forme poéLique actuelle à
l'époque où fut rédigé ie pHnlateuque, on voit que le parallélisme est contemporain des
premières compo<ir.ons hébraïques. Tout porte môme à croire qu'il leur est antérieur.
fi) « Ce fait a éië mis en lumière, dit Cook, par Lefèvre, Traduction comparée des Hymnes
au soleil, p. 45 (4868), et par Rrugsch, Grammaire hiéroglyphique, p. 94 (4872), où dans
une seule citation sont donnés quatre exemples de parallélisme synthétique, et un d'antithé
tique, ressemblant singulièrement à la poésie hébraïque :
PRÉFACE xxi
ou bien : veille contre le péché, c'est-à-dire, sa face est opposée à celui qui fait le mal.
L'Hymne au Nil, traduit par M. Maspëro, a une importance spéciale. Il date de l'époque <1«
Kamsès, et il est remarquablement complet (SaHier, % p. u , 6-44, 9 ;; chaque membre de
phrase esL marqué par un point rouge dans le papyrus, et le premier mot do chaque t>tro;>iie
est en lettres rouges ». Introd. to the Book o fP sa lm s, Append. p. 469. Voici un autre
exemple tiré de l’Hymne au Nil :
Nul service, nulle offrande n'arrive jusqu’à lui,
On ne pont l'attirer dans les sanctuaires;
On ne suit te heu où il est,
On ne le tiouve point dans les choses peintes.
Pap. Sallier u , ix, 4, 6. Vigouroux, BibL et Dèc. mod• L. III, ch. v. Champollion a retrouvé
à Eilethya le chant suivant que les esclaves répétaient pendant que les boeufs foulaient
le blé :
Pattex le blé pour vous.
Battez le bl« pour vous;
0 bœufs, battez pour vous,
U bœ ufs battez pour vous;
Mesurez pour vous,
Mesurez pour vos maîtres.
Cfr. Vigouroux, Ibid. ch. v u . Beaucoup d'autres hymnes égyptiens renferment des traces de
parallélisme. Les anciens poèmes chaldéens en offrent des exemples peut-être plus nombreux
encore. Nous en citons quelques-uns, tirés de l’épopée d’istubar sur te déluge, 44® Tablette :
Le nombre de tes années ne change pas, en cela tn me ressembles,
Et toi-mémo tu ne changes pas, en cela tu me ressembles. Col. L
Les dieux Uairèrent cette odeur,
Les dieux flairèrent cette bonne odeur..... GoL IIL
Personne qui respire ne sortira,
L'homme qui ost ilnns cette arche ne vivra pas!
Nmrp ouvrit sa bouche et dît,
Et |i»ria ainM an héros Del*El :
Personne si ce n'est Kin, n’a dévoilé le dessein,
Car Kin le connaissait, et il connaît tout...
Le pécheur a expié son péché.
Le méchant a expié son forfait... Col. IV, Traduct. Oppert.
Nous devons rem arquer néanmoins cjue dans les morceaux anciens publiés jusqu'à ce jour, le
parallélisme est loin d ’avoir le développement qu’il a atteint dans la poesie hébraïque.
Cfr. Vigouroux, BibL et Dec. mod. L. I, ch. iv, 6 ; l’inscription assyrienne sur la m on du
juste, celle qui raconte la descente ri’Istar aux enfers. Ibid. 2« vol. il. II. ch. iv. Voir pour
des documents plus nombreux. Records o f the past, T. III, p. 433-438, T. IV, p. 99, T. VI,
p. 4 29, 430. Transactions o f the Society o f Bibiical A vi:heotogy, T. I, p. 4 07, T. II. p. 29, 34, etc. ;
F. Lenormant, Premières civilisations: un véda chaldéen, T II, p. 469; L a doctrine de la
pénitence chez les Chaldéens, Rev. polit, et littér. 4»r Sepl. 4877; Oppert, Hymne à Aiardouk,
Journ. asiat. mai-juin 4875.
(4) Hupfeld, Evdeiiend. l/nfgrsucft, uber das Pmlmb. v, A.
(2) Dans nos langues modernes, la rime n'est qu’un resLe de parallélisme portant, non
plus sur les pensées, mais sur les sons.
XXII LE LIVRE DES PSAUMES
puisqu'on la rencontre chez les plus anciens peuples sémitiques, et que les
Hébreux, qui l’ont portée à un si haut degré de perfection, l'onteux-mêmes
reçue des Chaldéens par Abraham, puis des Egyptiens durant leur séjour
de quatre siècles au milieu d’eux.
6° De grands avantages résultent de remploi du parallélisme. Tout
d’abord, la pensée ne resle pas suspendue comme dans nos longues
tirades. « L’incise hébraïque est le plus souvent une phrase; chaque
membre du parallélisme forme un trait. Il n’est pas besoin de courir
jusqu’aux dernières limites de la période pour xvoir une idée ; les différentes
parties du verset se hâtent de vous en offrir, et dès lors, ces divisions, au
lieu de ralentir l’essor de la poésie, le précipitent (1) ». Ces pensées brèves
et découpées, par conséquent, faciles à saisir, conviennent éminemment à
une poésie populaire. Mais de plus elles sont souvent répétées sous forme
de synonyme ou d’antithèse. De la sorte, « les deux parties se fortifient,
s’élèvent, s’inspirent mutuellement, soit qu’elles enseignent, soit qu’elles
expriment la joie, la tristesse ou l'amour... Et comment le sentiment ne
pourrait-il pas aimer le parallélisme? Quand le cœur s'ouvre et s’épanche,
la vague presse la vague : voilà le parallélisme. Le cœur n’a jamais tout
dit, il a toujours quelque chose de neuf à dire : à peine la première vague
s’est-elle doucement écoulée, ou superbement brisée contre un rocher,
qu'une vague nouvelle lui succède ». Et quand la poésie doit être le lan
gage delà raison, « alors elle retourne la médaille et nous en montre l’en
vers ; elle commente, elle explique les sentences ou les grave plus forte
ment dans le cœur, et c'est du parallélisme (2) ».
Cette répétition des pensées, si favorableà 1 intelligence de la poésie par
les auditeurs contemporains, est encore d’un précieux secours pour l'exé
gèse. « Oui, je l’avoue, dit encore Herder, j’ai souvent remercié le ciel
d’avoir donné ce guide à notre intelligence. Comment pourrions-nous,
sans lui, saisir le sens de certains passages tellement obscurs que nous
ne pouvons parvenir à les deviner qu'à l'aide du parallélisme ? Il ressemble
à la voix d’un ami qui, du fond d'une épaisse forêt, nous crie : Par ici (3) » !
Très souvent, on fait appel au parallélisme, quand il est synonymique ou
antithétique, pour fixer le sens d'un texte. C’est d’après ses indications
qu’au Ps. xxi, 17, on adopte en toute assurance la leçon traditionnelle
caarou, « ils ont percé », au lieu de caari, « comme un lion ».
Ajoutons enfin qu'une poésie fondée en grande partie sur le parallélisme
perd beaucoup moins quand on fait passer ses productions dans une
langue étrangère. Même dans les traductions les plus médiocres, les
pensées parallèles se distinguent encore, et gardent un certain cachet
poétique. La poésie hébraïque qui,, dans les desseins de Dieu, devait
fournir aux peuples de tous les temps les accents de la prière publique,
conserve ainsi une partie de son charme dans les divers idiômes par
lesquels on la fait passer.
IV. — Recherches sur le rythme et le mètre. — 1° La manière dont
Josèphe et S. Jérôme ont parlé de la poésie hébraïque a toujours suscité
tème sur Paccen' ; les poèmes hébreux, d'après lui, auraient été écrits en
vers de longueur inégale.
Vaihinger (1), sans trop préciser, croyait bien à une certaine mesure :
« L'hébreu, écrivait-il, ne manque pas d’un certain rythme poétique qui
se distingue très bien du langage prosaïque. Ce rythme se révèle dans le
mot, le vers et la strophe. Tout d'abord, le nombre des syllabes d’un
membre de vers n'est pas précisément arbitraire, quoique la variété soit
permise. Telle phrase qui en prose serait tout à fait libre, et dans le lan
gage prophétique ne serait que peu concise, se compose généralemeut de
sept à dix syllabes dans le langage strictement poétique. Aussi n’est-il
point rare, dans les vers, de remarquer un rythme mesuré qui se rap
proche de la forme trochaïque, comme dans Job, m, 2, de la forme iam-
bique, comme Ps. xi (Heb.), 1, ou du dactyle, comme Ps, xxix. Le rythme
verbal existe, mais ne s’élève pas jusqu’à la mesure rigoureuse; les mots
ne sont point reliés suivant une loi soulenue, mais il y a pourtant dans
chaque vers un agencement plus ou moins rythmique, qui distingue le
langage poétique de la prose ».
3° En Angleterre, on admit un système prosodique, qui paraît dérivé
des idées de LowLh sur le parallélisme synthétique, et qui consiste en ceci.
Chnque vers est composé de deux, trois ou quatre mots, et prend alors les
noms de binaire, ternaire ou quaternaire. Quand un mot sans accent est
joint au suivant par un makkeph. le composé ne compte que pour un mot.
On cite comme exemples de vers binaires, Exod., xv, 9,10, de vers ter
naires, Job, xxix, 14, 18, de vers quaternaires, CanL iv, 11 (2). Ce sys
tème n'a absolument rien de prosodique; il est contredit par une foule
d'exemples, et il serait impossible de faire chanter des psaumes composés
d’a[>rès cette règle. Comme le nombre des syllabes des mots hébreux ne
varie pas beaucoup, et que presque tous sont dissyllabiques, le système
proposé semble autorisé par un assez grand nombre de passages; mais
c'est là une pure coïncidence. La règle pourrait être appliquée avec grand
succès à maint texte 1res prosaïque, et le premier chapitre du premier
livre des Paralipomèiies, par exemple, serait presque entièrement com
posé de vers ternaires et quaternaires.
4° L’insuccès des recherches précédentes a fait penser à de graves au
teurs que la poésie hébraïque n'avait aucune mesure syllabique. Hupfeld
fait à ce sujet un aveu qui est loin cependant de fermer la porfe à tout
effort ultérieur : « Toutes les recherches à ce sujet, dit-il, ont échoué, et
déjà, au premier coup d’œil, PinégaliLé des vers et des membres de vers
dans un même chant s'opposait à cette conjecture, qui se fondait seule
ment sur l’analogie de la poésie des autres peuples, et l'impossibilité de
concevoir une poésie et un rythme sans mètre; c'est là ce qui a priori
reejamait l’existence de ce dernier dans la poésie hébraïque (3) ». Schogg
lire une conclusion semblable : « La langue hébraïque est par sa rare
flexibilité et sa souplesse capable du mètre et de la rime; mais les poètes
•4) Die dichterischen Schriften des A . T 4842. Cfr. H. Retiseli, Lehrbuch der Einleit, in
das A , T. 49.
{2} Cfr. Jennings, qui reproduit et adopte ce système, The Psalms, Prolog. Hebrew
Poetry, p. x v m .
(3) Einleit. 5, B.
XXVI LE LIVRE DES PSAUMES
(1) et On ne peut douter par l'ensemble de leurs p a-sag ’s qu’ils n'aient voulu parler
d’analogic seulement fort éloignée et de ressemblance fort imparfaite... L’accent faisant
ressortir davantage les syllabes qui le supportent, e! se plaçant le plu« souvent par inter
valles égaux de deux syllabes, donnait à la poésie hébraïque une marche en quelque surle
¡arabique. Quand S. Jérôme parle des dactyles et and es pieds équivalents formés par
diverses combinaisons de syllabes, il fait quelquefois allusion aux sciievas. qui, lorsqu’ils
sont mobiles, comptent encore pour vovHles brèves dans la poésie des rabbins modernes ».
C’est ainsi que les mot« DqS îWfT. haietha lamina*, qui terminent Ip p r o m is verset des La
mentations. ressemblent »11 vers adnnique. « Entendues avec la restriction convenable, ses
paroles sont jusL< s, et servaient au moins à donner à ceux rie sa nation, pour qui il écrivait,
une idée approximative de la cadence du vers hébreu ». Le Hir, Op. cit. p. 244, 212.
(2) Ibirt. p. m .
1XVIII LE LIVRE DES PSAUMES
[4) Hymnographie de FEglise grecque, 2e part. p. 33. D. Pitra fut en relations avec M. Le
Hir ; nous ne pouvons savoir s ’ils échangèrent ensemble quelques vues sur les rapports
possibles de la poésie syriaque avec celte des Hébreux.
(2} « Il semble que, même avant la captivité, le patois populaire se rapprochait beaucoup
de cette langue... Il psi à remarquer du reste que les langues sémitiques diffèrent moins dans
la bouche du peuple que dans tes livres ». Renan, liis t. gen. des langues sèmit. Les
arainaïsmes sé rencontrent dans des livres bien antérieurs à la captivité.
(3) L’araméen et l'hébreu sont deux tangues congénères, qui no difièrent fias beaucoup
l'une de l’autre. L'araméen a donné naissance à deux dialectes dérivés, le chaldéen à l’esi, et
le syriaque à l'ouest de ta frontière orientale de la Syrie. C'* dernier fut te premier idiome de
la chrétienté naissante, comme l'hébreu fut celui du judaïsme, r i l’arabe celui du mahomé
tisme; il devint essentiellement chrétien, et tendit vers l'hellénisme, tandis que f’aram érn de
t'eï-l ou chaldéen se rapprocha de t'hébreu. Cfr. Dict. o f the Bible, Slit-uuiic ianguages.
(4) S. Ephrœmi Syri car mina nisibena, Leipz. 4866. Voir fur la métrique hébraïque les
articles du lt. P. Edm. Bouvy, des Augustins de l'Assomption« dans les Lettres chrétiennes,
revue aujoiit d'Imi disparue. Sept .-Oc t. 4880, p. 407; Nov.-Dée. p. 444; Janv-Fév. 4881, p. 276*
(5) Metrices biblicœ régula exèmplis illustratœ, Inspruck, 4879, p. 3
PREFACE XXIX
(I; Ces règles sont exposées dans PonvrARe qui a pour litre C arm m a Veteris Tentame n ti m e tric e , Inspruck,
4881. On y trouve uni» di'ser talion sur la inrlriqun «les Hébri-ux, p. 219-233, et la transcription, avec notes crilirjiius
du Psautier, des Proverbes, do Joli, ut tlts tous les morceaux poétiques de la Bible. Le savant anteur publio on ce
moment nne traduction du Psautier, dans laquelle il rend lus vers hubruut» tels qu'il les a fixés, par un même nom bru
de syllabes en atremand.
(2) « Pour se faire une idée des pertes, en Tait de voyelles, que la langue peut avoir faites, on n’a qu'à compter Ira
0 muets dans l'orthographe française, ou dans n’importe quel iiliomu du nord, allemand, anglais, polonais les mots
réduits à un assemblage de consonnes, à pcino animées par la grësüiice d’unn seule voyelle. Partout l'histoire constate
un pareil apauvrissement progressif; l'hébreu n’on aura pas été exempt. » Heu*s, la Poésie hébraïque, p. 24.
(3) Bans tous ces exemples, nous citons loi Psaumes suivant la numération do texte hébreu.
(4) Cfr. Preiswerck, Gramm. hébr. g 4)6.
xxx l e l iv r e d e s psa u m es
(4) HerdtîP avait déjà reconnu cette dernière pronon ci .ition. Op. cil. ch. in, p. 33$.
(2 M. Bickell ?e sépare ici du M. Le Hir qui, a tort, n'admettait que des vers de Ô, 6* 10 et iâ syllabes, et no
croyait pas aux vers de nombre syllabique impair.
\'A) Il n’a pas été tenu suffisamment, compte de cette ri'gle capitale'dans l’ouvraje intitulé Da re m atrica Hebroéo-
rnm disscrnil P G. O ietm ann, 5. J . Fri bon ni, 188ü L’anU'ur approuve et suit en général la méLrlqnr proposée
par M. Bir.kell; mais d’aprt^ lui, « vcr.sus iiPU,iti>simus et populîirîs esl heptasyllahns *, p. 33. Il admet, ensuite des
vi«rs de 5f 6, 8, 9, 11,12 syllabes, mah assez rarement employés. Sa notation a l'immense tort de couper très désa
gréablement le sens des phrases. Donnons*seuletnent deux exemples:
Ps. î- 9 syllabes.
Heureux l’homme qui n'est pas allé
Au conseil des méchants, et sur la voie dos pécheurs
Ne s’est pas tenu, el n’a pas siégé an séjour des moqueurs........
E t sa feuille no tombera p a s cl tout ce que
11 fera, prospérera : il n'en est pas aias»' des im pies...
Ps. v — 7 syllabes.
Ecoute mes paroles, .léliova,
Voia me? pensées, boi* mteniîf
A la voix di* mon cn( ô roi mon ¿ien,
Quand à foi je in’.id n'ssr*, Jeliova.
Le malin écoule ma voix, le matin
Je préparerai ma prière,et j espérerai.
■ H serait aise de citer une foule de passages où ces coupures sont encore plus saillanlrs. Il est bien difficile de
croire qne les Hébreux aient inauguré si longtemps à l’avance un système de versification si peu poétique, quoique si
fort h la mode aujourd'hui. La coïncidence du vers avec la pensée est absolument- naturelle, et la piésoinption est
déjà toute en faveur du système qui la respecte.
PRÉFACE ***i
1« pensée se développe en trois vers, on a alors des tristiques, comme aux Ps. l x x i x , \ c n -
xcv, cxxxv, aux trois premiers chapitres des LamentaLions, et dans quelques autres
morceaux.
D. — Strophes. A quelques exceptions près, toute la poésie biblique est slrophique (4). La
strophe n'est parfois qu'un simple distique, mais assez souvent elle admet une grand»
vanéié de vers. Chaque strophe peut à son tour être divisée en distiques parallèles, et môsno
en groupes plus considérables, et ^es divisions se répètent exactement dans toute l'étendue
du morceau (2j.
Sîrophes monomètres :
io Pentasyllabique : 5, 5. | 5. 5.
B* qort an ¿ni,
Eloho çidqi t
B* car hirchablà Ui.
Chônnén-, s h’ma V flllat I Ps.'tv, 1.
La strophe peut aussi avoir six vers : 5. 5. | 5. 5. | 5. 5, Is. x x v u , 2-5, sept., etc... 5. 5. |
5. 5. (| 5. 5. 8, Ps. x x x , ou huit : 5. 5. | 5. 5. || 5. 5. | 5. 5, Ps. x v i i .
2o Hexasyllabique. Le distique se trouve Ps. cxvi, c x v m ; Deut., x x x m ; le tristique, dans
plusieurs passages du Cantique, m , 4-4, e t c .; le quatrain, 6. 6. | 6. 6, est dans le Cantique,
et au Ps. l x x x u :
.lâh niççâb baiîât El,
B’ qàre — b’iôhim jlshpot :
Ad matai tishp' tn avi,
-F ’né rshafm tiasâu ?
(1) On trouve aussi des «strophes nettement accusées dans les anciens chants égyptiens, l’Elynme an Nil, à Amoa
Ra, «te.
(2) M. Bickell indique los parallèles par un trait vertical (1) et les groupes par nn diable trait (II). Dans le«
Xempies que nous donnons nous marquons l'accent métrique.
1XX1! LE LIYHn. HKS PSAUMES
5° Dodecasyllabique. Le vers de douze syllabps forme des iistiqnes dans le Cantique de
Jonas, ii- m , 40, ei dan* phiMuur* passages îles prophètes; des Lristiques au l’s. c x x x v i, ei
dans les trois premiers chapitres dos Lamentai mus ;
Ekh» jà«ba h&dad hàir râbbati am,
llàjdU kalmana ràbbati b:iggojiro l
Sârali buliaiiifnutliiiO't hàjta lamas!
Il est en quatrains, 42. 12. | 42. 42, Thr<»n. îv, et dans d’autres passages de Jérém ie; le
rythma 42- 42. | 42. 42. (I 42. M . 42. egi Hans Isate xiv, 4-24, eic. Enfin 1« Ps. cx ix a des
strophes de huit vers dodécasyllabiques, 42. 42. | 42. 42. |) 42. 42. | 42. 42, uù chaque vers
de la strophe commence par l«i menu; leitre de l'alphabet (4).
Strophes mixtes. Ces strophe* sont usitées chez les Hébreux aussi bien que chez les Syriens
et les Byzantins, Elles affectent les compositions suivantes :
Le rythme 7. 4. | 7. 4, tre* fréquent dans les chants de Nisibe, se trouve dans les
Ps., XIV, XIX, XXIII, xxvii , lxxxiv , ci :
Torat Jahvô trmtma
Me*ibat nafe;
EUüt Jabvé nemàna,
Macbkimal p u. Ps. iix» 8(2).
Le rythme 7. 7. 7. | 7. 4, est aux Ps. xxxvi, 2-5 ; lxxx vii .
Le rythme 7. 5. | 7. 5, est celui de seize Psaumes, et de plus celui de tous les psaumes
graduels, sauf le Ps., c x x x n :
Samâchti bômorfm H :
Hiit Jàhve ncliikh 1
Om’dôt hniü rngli'nu
tt’sare J’rusâlem. Ps. cnn, 1( 9.
On trouve les strophes 4. 4. 6f Cant., i \ \ 4 2 -\\ 4 ; 4. 4. 8. Cant., h , 7 ; 6. 6. 8, Cant..
v iii ,
44 , 42 ; 6. 4. 4. | 6. 40, Is., xxv, 9-42 : le mode 8. 6. | 8. 6, est très fréquent dans le
Cantique.
Le rythme 8. 6. | 8. 8. 40, ost celui de l’ancien chant commençant par les mots Ionatk
eiem rechoqim, la Colombe des térébinthes lointains; il est aux Ps, l u , lv i. Le rylhimt
8. 6. | 8. 6. | 8. 6. || 8. 8. 6, est celui de l'air ¿ J thashehet, ne détruis pas, suivi aux
Ps., LVII-L1X, LXll, I.XXV.
Signalons enfin les modes : 8. 8. 6 | 9 . 42, Ps., x cix ; 8. 4, | 40. 6. | 8. 8 ( Ps., v ; 8. 6. |
8. 6. | 8. 40, rvthmc du Cantique üe Moïse, Exod., xv ; Jud.. v ; Ps., l x x x v i ; Is., x u ;
8. S. | 40. 42. || 42. 8. 6. Ps. xlii - xliii ; 8. 8. | 8. 6. 0. J) 8. 6. | 6. 6, Ps, cxliv , 4-44 ;
40. 8. 40, 11 Sam., i, 49-27 ; n i. 33, 3 4 ; 40. 40. | 40. 8. |j 6. 8 .4 0 , Is., x x x v m , 4 0 -2 0 ;
42. 40 | 8. 6. Ps.. v in ; 42. 8. 8. |J 8. 6, Ps. I.
E . — Tel esi, succinctement expose, le système de m étrique hébraïque étudié et proposé p a r
le Dr Bickell. L'interprétation qn’il donne aux textes des anciens, l'analogie frappante qu’il
établit entre la poésie des H élm ux. et celles des Syriens et des Byzantins, la possibilité'
d'appliquer les règles indiquées à tous les passages poétiques de la Bible, sont de très
graves présomptions en sa laveur. Qu’on puisse en contester les détails, qu'on puisse même
iaire abandonner telle ou telle règle, il n’y a là rien que de 1res naturel (3). Mais trois points-
nous semblent acquit : le vers hébreu existe, il est composé d’un nombre déterminé de*
syllabes, e\ ces syllabes sont alternativement pourvues on dépourvues de l'accent (4)»
Certaines difficultés plus générales peuvent être soulevées contre le système.
il) Pour obtenir une transcription exacte, il faut avoir soin de supprimer les fo *mes pansales qui sont an milieu,
des versots.
(3) Un remarquera dan« cet exemple l'anplicaiion de la règle sur les accents; le vers de quatre syllabes passe au*
mode iambinue imposé f>ar le v»*rs liHpla.<y)labit|nc.
13) M Bickell a d m publié des Emenaanda à son travail, admettant bien que tous les détails do la mélriqna-
n'ont pu èLre fixés turein<‘nt dès l'abord.
(4) < La véritable preuve de la nouvelle métrique hébraïque, c'est qu'elle conviet t à UM9 les poèmes que nous a
conservés la Bible. Tous les systèmes antérieurs rendaient compte, tant bien que mal, do quelques cantiques ou de-
quelques fraflmiînLs, mais dés qu’on tentait de les appliquer 5 tous les livres poétiques, on échouait contre des obsta
cles insurmontable». Àvrc les nouvelles règles, au rontraire, il n’y a pas un seul vers de Job et dos Proverbes, c'est*
à-dire, de soixante-dix rhapitres de (’Ancien Testament, qui no nous apparaisse comme un vers heptasyllabique. Ce
fait n'équivaut-il pas à lui seul à la pins éclatante démonstration ? Ce ne peut être par l'effet du hasard que ces deux,
long* poèmes et la plupart des Psaumes se trouvent composés de vers de sept syllabes, alternativement accentués.
Cette régularité est évidemment cherchée, voulue; le verset est fait par conséquent d’après eerU iau règles, ai ceA*
règles sont celles d e là poésie hébraïque. » Abbé Daniel. U nivers, 40 janv. 1881.
PRÉFACE x x x iii
4® Comment une poésie à règles si précises peut-elle apparaître de toutes pièces dès
l'époque de Morse, ou même plus tôt, si l'on admet que plusieurs des morceaux poéliquns do
la Genèse existaient déjà avant lui avec leur torme actuelle? — Nous avons vu plus haut
qu’en ce qui concerne le parallélisme, les Hébreux sont débiteurs des Chaldéens et des
Egyptiens. A qui seraient-ils redevables de leur métrique? A quelque peuple antérieur, ou à
des contemporains, au génie de Moïse ou de quelque autre fils de Jacob, à un» influence
multiple ou à une source unique? On peuL le dire encore. Toutefois ce qui se passa bien des
siècles après peut nous fournir ici quelque lumière. Les Grecs chrétiens composaient leurs
chants sacrés sur certains types ou hirmus déjà connus; or, ces hirmus n’élaienl parfois
que des passages tout prosaïques empruntés à la version Alexandrme (4). Il se peut très bien
que les premiers poêles hébreux aient procédé de façon analogue, et aient adopté pour fours
c h a n ts la mesure de mélodies et de rythmes traditionnels (2). « Le passage qui devait plus
lard devenir hirmus, dit le P. Bouvy, était souvent composé depuis plusieurs siècles,
lorsqu’un poète imaginait de le prendre pour type de si's tropaires. Dans l’intervalle, ce
passage avait été lu, récité, et ce qui est plus grave, chanté par plusieurs générations. Peut-on
s'étonner que dans une langue comme l’hébreu, dont le vocalisme est indécis« cette lecture, celte
récitation populaire, ce chant liturgique ait fini par efTacer certaines voyelles, de manière à
créer après coup, dans un passage en prose, la svmétrie qui nou< étonne (3) »? Les antiques
mélodies transmises d'âge .en âge, et Im» récits berniques d'un rythme naturel plus ou moins
accentué, onL donc pu fournir aux Hébreux les types variésdonl leurs poètes se sont emparés,
et chez eux. comme chez les autres peuples, l’a ri a fini par systématiser ce q u ’avaiL d’abord
inspiré la nature (&)•
2° A une certaine époque, les Juifs ont donc totalement oublié les règles de leur poésie, au
point de n’avoir pu nous transm ettre aucun renseignement précis sur ce sujet? — Il est fort
a croire que les Hébreux n’avaient point composé des traités écrits do prosodie. Les secreis
de l'art poétique se devaient apprendre dans les écoles de prophètes, d'où sortirent certai
nement des poètes, et en particulier des psalmistes; ils et aient enseignés aussi dans les
écoles de chant destinées au service du temple, et qui avaient pour mission de former, sincn
des poètes, du moins des hommes capables d'exécuter les hymnes avec intelligence.
Jusqu’après la captivité l’art poétique fut florissant, puisque des psaume? ont encore été
composes au temps de Néhémie et a ’Esdras. A d a terai) séjour à Babvlone, l'hcbreu ces-a
peu a peu d’étre la langue vulgaire, et finit par n'être plus guère compris et surtout écrit que
ar les lettrés. Les règles poétiques furent à un certain moment oubliées par les Juifs
E éllénistes, qui n'avaient plus à les appliquer, et quand les traducteurs grecs continuèrent
l'œuvre commencée par les LX X (5), ils traitèrent les titres des psaumes, et les termes
musicaux qui se rencontrent dans la Bible, en hommes qui n'avaient plus aucunenotion de la
facture poetique de leurs ancêtres. La connaissance de la prosodie hébraïque, grâce à la
similitude du langage, se conserva mieux chez les Juifs qui com m uèrent à parler l’arainéen,
et de là, elle passa aux Syriens, puis aux Byzantins. Philon et Josôpho avaient reçu par cette
'i i En voici nn exemple-. Cfait la débat du dernier cantique de Mofre qni devient pour S. André de Crète le type
d'une mélodie byzantine :
npoaege irpoaege,
ou pavé, xal où pavé, xal
x»t àxouÉtti) -f) yîj xai àvufjivifat»> X oiotôv
éx Gi6(xaxoc xà* èx irapôévou aapxfc
(tou, TCpooSoxaoOu smoT|p.^oavTa
L’ode B* du grand fanon d'André de Crète est ainsi modelée, syllabe pour syllabe, accent pour accent, sur un vor-
«ei des Septante, Deut. xxxii, 1. Cett« conformité n'est point duo au hasard. Lo P . Uouvy, qui cita ret exemple, en
indique plusieurs ^antres. Lettres chrétienne*, jnnv. fat'. 1881, p. 396.
(2 Les plus anciens citants celui de Lantech, la bénédicliuit de Jacob, les chants du puits et d’Hescbon, l'oracle
de Balaam, le grand ranltqm» du Deiiicrunoinf. sont du inètre le (dus ¡•impie, l'hcptisyl la bique. Le cantique de nîxod.i
a sent un rythme plus compliqué, 8. 6 | 8 6 | 8. 10, inventé ou adopte par Moïse, et reproduit dans lo cantique de
Diiliora.
(3. Lettres chrétiennes^ Inc. cit. p. 30V.
(4) Nous n'avons pas la prétention d'apporter iri autre chose que des conjectures. Il est bon de remarquer cepen
dant qu'un problème identique se pose an sujet dn la |»oésie precque. Quels ont etc I ps prêrnrfeuis île l'an lotir de l’I-
liade7D'oà est venu le type du inelre employé d an s relie œuvre? Nul n'a rnrore pu 1« dire. A-t-on droit d'être pins
exigeant quand il s’ofût de la métrique hébraïque, pou riant plus naturelle cl moins compliquée que celle des Grec<?
i5) Les Septante, juifs d’oiigino, connaissaient certainement toute« les règles de leur poésie, mais H n’est pas éton
nant M»e leurs continuateurs, plutôt grecs que juifs, les aient oubliées, puis totalement ignorées. Le même phéno
mène se manifesta plus Lard chez les Syriens et chez les G ecs chrétiens.
S . Bidlb * P saumes . — G
XXXIV LE LIVRE DES PSAUMES
voie les idées qu’ils nous transmettent sur les poêlas hébreux, et que malheureusement ils m?
nous ont exprimées que vaguement, à l’aide de termi s empruntés à la prosodie grecque.
3o Pour obtenir une transcription parfaitement régulière des morceaux de poésie hebraïque,
M. Bickell est obligé d'apporter quelques modifications au texte: Cerlains mots, supposés
perdus, sont restitués; d’autres sont éliminés à titre de gloses, plusieurs vers sont déplacés,
et quelques strophes restent incomplètes. Comment concilier ces variantes exigées par [&
système avec l’intégrité du texte sacré? — Disons tout d’abord que les modifications en
question, importantes souvent au point de vue prosodique, le sont moins en général, au
regard de l'exégèse. Fréquemment, elles sont autorisées par Ips versions, ou réclamées p ar
de sérieux commentateurs. Néanmoins, il y a là une grave difficulté. L’exégèse, sans nulle
doute, a unn certaine liberté vi.s-à-vis du texte sacré (1) ; il est constant d’autre part qu'un
texte aussi annen, et transcrit par tant de copistes, a du «ubir quelques légères altérations.
Lo Dieu qui a inspiré rEcrit vire, l'a confiée à la vigilance naturelle de* hommes, sans jamais
avoir promis son concours miraculeux pour en assurer la conservation intégrale. Mais lès mo
difications apportées au texte par M. Bickell. sont quelquefois graves, et en tout cas beaucoup»
.trop nombreuses, et là est le défaut du système. Ce défaut, nous en sommes convaincus,
n’autorise pas à rejeter en bloc la nouvelle métrique (%}; 1] doit SPiilemenL provoquer de
nouvelles éludes, et faire tendre à un accord plus parfait entro l’application des règles pro
posées et le respecl dû au Lexle actuel. Cet accord est déjà complet pour un bon nombre de
morceaux ; il peut le dev nir pour tous les livres poétique* de la Bibl^.
Si un jour, comme il est, à croire, les règles dn la métrique hébraïque sont mises hors de-
discussion, et reçoivent du temps et du contrôle des hébraïsants leur consécration définitive,
elles contribueront puissamment à rendre aux livres poétiques leur physionomie primitive,
et aux textes leur pureté parfaite. « Elles perm ettront souvent de mieux comprendre le texte
sacré, elles en éclairciront les obscurités, elles en préciseront quelquefois davantage le sens,
elles fourniront aux critiques un moyen précieux de reconstituer, en plus d'un cas, le tcxlo
primitif (3) ».
(!) Un des théologiens dn concile de Trente, Toletanus, fait cette remarque : « Non vêtant Patres Tridentini, nt
vêtus et vulgata editio latîna diligenter ab explanaloribus cnm foutihus conferatur, ot si qnid c r t i ratione ronspi-
ci.itiir ornn fontibus non satis qu.idrare, id commodius ac magis proprie aut utiam magis vere exptanare et trans
ie ire. • A|'Ol. pro Conc. t. 1, fol. 99. Si on a cette liberté à l'endroit do la Vulg.ite, qui i*st la version officiel l<* do
rEgli 0, k pins forle raison doit-on la posséder vis-k*vis de l'héb reu , d’autant ¿lu s qui*, comme l'ob«ui re le cardinal
Franzelin, « animadveriendum est non oamriem vigilantiara catholicæ roman» Ëcclesiæ, ut ex mal Lia jam sæcuhs non
euimlem pnblicnm u su 111 ad toxUm gnecum mulloque minus ad textura hebraicum referrl sicut ad vorsionem cl edi1-
tionrm iatmai», ncc uüinque eum>lein esse modum dcclaralionis ccrlesiastic.0, por quam ip^a authentia, et præsertirn
p\ltîtisio cl pradns nuthuntiæ nobis proponitur et mamfestatur. * Tract, de div. Tr.iiiit. ot Sciiptur. in Ho. p. 567.
Cfr Curn, Inlrodnaione, c. 11.
\$) (,V*tce quo fait M. Ei ker, dans un article da L iterarischer H andweiser, n. 18, 1882. \p n s nn certain
nomhie do criiiqurs dont plusieurs sont liés fondre», tandfc quo d'autres lo sont beaucoup moins <1 conclut que la
tliuorm de M. Bûkell est inacceptable Dans les Laacher Slim m en , 1882, xxii, 556, en Uie une conclusion absolu»
ment opnoscc.
\Z) Mine Daniel, Univers, 10 Janv. 4881. — Lo psautier nous a étâ.Lran*mis par les Jnifs avant tout comme livre
liturgique et recueil de prières, et siihsidiaiiement comme livre poétique. Nons avons des exemptas qui nous montrent
que de leur temps, on reproduirait quelquefois les cantiques sacrés sans »'interdire lus variants. Ou peut conparer.
ain-i les Ps. u n et l u , Il Rcîî. xxu et IN. xvm. Il serait donc possible que ¡e* .111ifs des derniers siècles avant Jésus«
Cli ri-1 ensRpnt laissé inLroduii e dans 1rs psaumes des va ri an Lus, as*ez Ingères pour nVntamer e'i rion le fond du te\tc,
a«spez imp^rUntes pour délivrer parfois la forme pnélique. C’est celte forme poéli<|iii* primitive que restituer ait
M. Bickpll. Los psaumes auraient été lepèi ornent modifiés dans l'usage liturgique des Juifs, comme l'ont été certains
morceaux pudiques dans la liturgie do l'Gglise, par exemple, le Salve, sancta p a r m i «le S d 11Ini s fini sort d’în-
troit aux mebses de la Sainte Vieige. Mais il n’y a là, on le comprend, qu'une simple hypothèse, étrangère, du reste,
à l’auteur de la métrique.
Dans notre traduction des psaumes hébreux, nons reproduisons le texte inassoréLique, sans tenir compte dns snppres
8Îoir< ni des additions proposons par M. nickel], mais nous suivons sa division par vers ot par strophes, sauf d<* rares
exceptions; »u<si avons-nou* quelques strophes incomplètes et quelques vers trop longs on trop courts. Nous indiq ions
d..n* le commentaire les principales modifications à apporter au texte, quana ailes nous paraissent suffisamment
justifiées par les raisons intrinsèques et extrinsèques.
PREFACE •XXXV
n’est pas certain pourtant qu'en adoptant cette disposition, les poètes lié—
breux aient toujours prétendu s’y astreindre rigoureusement, car dans
plusieurs psaumes on trouve des omissions ou des intervertions de let
tres (1).
La forme alphabétique ne remonte pas plus haut que David, ou du
moins, aucun exemple antérieur n'est parvenu jusqu’à nous. Elle n’avait
pas seulement pour but d’aider la mémoire, car alors les cantiques les
plus importants seraient alphabétiques. Mais il y avait là une gêne im
posée au poète, et par conséquent, un moyen dp donner à sa pensée un
tour plus concis et plus saisissant. Ajoutons, avec Havmiick (2), que dans
les idées des Hébreux, le développement d’une pensée à travers tout l’al
phabet était le symbole de la perfection, et avait le caractère de sujet
traité au complet. Par contre il ne faut pas s’attendre à trouver dans ces
morceaux une suite d’idées liées bien logiquement : la liaison est souvent
toute artificielle (3).
Plusieurs autres morceaux sont seulement alphabétizants, c’esf-à-
dire composés de vingt-deux vers ou vingt-deux strophes (4). M. Bic-
kell cite Num., x x i i i , 18-24; Ps. xxxm , xxxvm , x xxix, etc.,
Thren., Y.
On a découvert récemment dans le prophète Nahum, I, 2-10, une
combinaison alphabétique beaucoup plus compliquée, qui met en
alternance les dernières lettres de l’alphabet depuis nun avec les pre
mières (5).
2° Les acrostiches sont en grande faveur chez les Syriens et les Bizan-
tins. Dans la poésie hébraïque, on signale seulement celui duPs. xv : Sm
pJ, « habitans secure », et celui d’j Ps. xevi, 11 : vp nw> « Jehova
erit ».
3° Il s'est trouvé des auteurs pour prétendre que la rime était un des
éléments essentiels de la poésie hébraïque (fi). Elle se rencontre quel
quefois, par exemple, dans certains refrains proverbiaux, et d ori
gine probablement populaire. Ainsi Samson répond aux Philistins par
ce dicton :
Loulé chrashtém bheglâthi
Lo métsalhém chidàlbi. Judic., xiv, 48 ; xvi, 23, 24.
Les femmes israëlites chantent, au retour de David victorieux :
Hikhé Saut balâfav,
Y* David béribebôtav. 1 Sam., x v m , 47.
Ces sortes de rimes se trouvent dans les refrains populaires de tous les
pays. On en signale d’autres aux passages suivants: Gen., xlix, 5-8;
Ntim., xxiv, 5, 6; Deut., xxxii, 15-17; Ps. vin, xvni, xx, xxm, xxv,
xxxiv, cxLiv, Prov., xxxi, 17, etc., etc. Ces rimes ne paraissent nulle
ment cherchées de parti pris, et la plupart du temps, elles sont purement
fortuites. Ëlles sont la conséquence du parallélisme, et surtout de la res
semblance des suffixes.
4° Les poètes hébreux ne dédaignaient pas les occurences de mots ca
pables de piquer raLtention. les allitérations* Exod.. xv, 1, 8 , 1b ; Ps, u,
8; Job xxx, 3; Is., xlv, 22, etc.; les assonances, Js.. xxn, 17, 18 ; xxiv,
16; xxxiii. 1; Ps. cxxiv; Thren.. v ; les jetcœ de mots, Ps. xxxvi, 1 0 ; xl ,
4 : lu , 8 ; Is., y, 7; vu, 9 ; u i , 3 ; Mich., 1, 10; Zach., ix, 5, etc.
5° Les refrains se rencontrent dans plusieurs oanliques, où leur répé
tition est plus ou moins régulière : Exod.. xv, 20-21 ; Ps. xlii-xliii, xlvi,
Lxxx, xcix, cxliv, 1-11 ; Îs., ix, 7-x. 4. Parfois ils ne sont qu’indiqués au
commencement ou à la fin des cantiques ; tels sont les Alléluia des Ps. cv,
cxi-cxviii, cxxxv, cxlvii-cl , et les inuiatoires des Ps. cm, civ, evi,
cvn, cxlvi. Au Ps. cxxxvi, le refrain là Vûlam châsdo revient à chaque
verset.
I. — Tout ce que nous savons sur le chant lui-même chez les Hébreux
se réduit à rien. On en a écrit longuement, mais d’une manière exclusi
vement conjecturale, et les dissertations les plus étendues n’ont rien ap
pris de certain. Chaque peuple, du reste, a sa manière à lui de composer,
d’exécuter et de goûter la mélodie, et étant donné le silence absolu de la
Bible, il est impossible de savoir quelle analogie le chant religieux des
Hébreux avait avec celui que nous employons.
Nous ne sommes guère mieux renseignés sur l'organisation musicale
des lévites chargés d’exécuter les chants liturgiques. Jusqu’à David, il
n’en est pas question. Le roi poète établit des chanLeurs, qui sous les or
dres de trois chefs illustres, Héman, Asaph et Ethan, ont mission de faire
retentir dans le temple les mélodies sacrées, 1 Par., xv, 17 ; xxm, 5, 6;
xxv, 1-6. Les écoles ou l’on enseigne la musique ont à leur tête un muât-
sach, ou maître de chant, et on compte jusqu’à 288 de ces maîtres, sous
la direction des trois principaux chefs, I Par., xxv, 7. Cette organisation,
sauf les modifications apportées par le temps, persévéra jusqirà la capti
vité, et fut ensuite rétablie dans le second temple.
Les lévites avaient à chanter seuls; mais souvent aussi le peuple leur
répondait par des refrains, ou par la répétition des parolrs déjà chantées.
Il est raconté que tout Israël chantait et dansait devant l’arche, quand
PRÉFACE XXXVII
<œt instrument qui avait donné l'idée d’un orgue primitif dont parle le
Talmud. « Dans le temple d’Hérode, d'après l’Erachin, 10b il y avait aussi
un orgue qui n’était point mu par Peau (o^Snin Hydraulis), mais un orgue
à vent (nsian, magrcfah) avec cent tons divers (tôt wd) dont *e bruit re
tentissant, d’après S. Jérôme (Opp. ed. Mart. v, 191) était entendu ab Jé
rusalem usque ad montem Oliveti et amplius (1) ».
nVnJi nechilah, la flûte de roseau, de bois ou de corne,
rmrn, chatsotsrah9\a trompette droite de métal, telle qu’elle est repré
sentée sur les bas-reliefs de l’arc de Titus, II Par., v, 12.
isWi shofar, dix™!;, buccina, trompette recourbée, ordinairement en
■corne, d’où cet autre nom de pp» qeren, corne, désignant le shofar, ou un
instrument ana’ogue (2).
Tous ces instruments, quand ils n’étaient pas employés seuls, accom
pagnaient le chant à l’unisson, car il ne paraît point que les anciens aient
beaucoup connu ce que nous appelons la symphonie et l’harmonie. Ils
étaient donc réglés au ton de la voix humaine ; mais parfois, ils l’accom
pagnaient à l’octave grave ou à l’octave aigu, si tant est qu’on puisse le
conclure du titre de certains psaumes.
III. — A la question de l’exécution musicale des morceaux lyriques de
la Bible se rattache celle du Sela dont nous avons à dire un mot. Le signe
vho se lit 71 fois dans 39 psaumes, et 3 fois dans le cantique d’Habacuc.
Dans le psautier, on le lit 17 fois au premier livre, 30 fois au second, 20
fois au troisième et 4 fois au cinquième; il manque tout à fait au qua
trième. Il divise très bien les Ps. iii,xxiv, xlvi, c x l; dans 26 Psaumes, il
est placé à la fin des strophes, mais dans 18 autres, il est au milieu, et quel
quefois, comme au Ps. lvii, 4, interrompt très désagréablement la phrase.
Les anciens ne paraissent pas avoir saisi le sens de ce mot; chacun le
traduit à sa façon ;LXX: autre terme non moins obscur; Targum:
vdïxhjehalmm, pour toujours; Aquila: &{; Quinta : $iaTcavroç ; Sexla : efe
VEAoç;symmaque;eîçTôvaiMva; Tiicouotion : et S. Jérôme : « sem-
per ». Origène déclare qu’il ne comprend pas grand chose à toutes ces
expressions (3).
S. Hilaire (4) et Théodoret (5) font du diapsalma un terme musical.
S. Grégoire de Nysse lui donne un sens assez singulier. Apres avoir mis
de côté l’opinion de ceux qui voient dans le diapsalma « muladonem co
gitations seu consilii, vel personæ. vel rei », il ajoute : « est igitur dia
psalma... ce>satio seu quies doreponte facta inter psallondum, nd rece-
ptionem divinitus missæ iliustrationis (6) ». S’il en était ainsi, on devrait
le rencontrer surtout dans les prophéties, tandis qu’il n’apparaît que dans*
les morceaux lyriques,
S. Jérôme rapporte ce qu’on pensait de son temps sur la question :
« Quidam diapsalma comrautationem metri dixerunt esse; alii pausatio-
nera spiritus; nonnulli alterius sensus exordiuin, Suntqui rythmi dislin-
ctionem; et quia psalmi tune temporis juncta voce ad organutn caneban-
tur, cujusdam musicæ varietatis exislimant silentium ». Il improuveces
manières de voir, parce que le Séla se lit quelquefois à la fin des psaumes.
Pour lui, c’est une formule optative analogue à amen ou à shalom, dont
le rôle est de « certe docere sempiterna esse quæ dicta sunt (1) ». Cette
explication ne rend point compte de la présence du Séla dans les seuls
morceaux lyriques, et de son absence dans tout le reste de la Sainte Ecri
ture; et d’ailleurs, que de passages des psaumes où le « semper * de S. Jé
rôme ne signifie absolument rien!
Kimchi et Ewald font venir nSo du verbe V)D, salai, élever, monter; il
désignerait alors une élévation des voix, ou encore un forte du jeu des
instruments, pendant le silence des voix. Gesenius rattache le mot avec
plus de probabilité à ,-ïSd, salait, suspendre, arrêter. La plupart des mo
dernes donnent à Séla le sens de pause, silence des voix, et conséquem-
ment, jeu des instruments, interlude. On ne peut pas dire que ce signe
mai que la fin d’une strophe, ni même qu’il ait toujours été mis à sa place
par les copistes. Du reste, il est tantôt indiqué, tantôt omis avec assez
d’arbitraire; le quatrième et le cinquième livre du psautier ne le renfer
ment que dans doux psaumes, quoiqu’ils soient composés presque exclusi
vement de chanLs liturgiques, il y; a donc tout lieu de croire que le Séla
est un signe purement musical, qui ne concerne en aucune façon le texte
même, et que les rédacteurs ou copistes du psautier ont noté ou laissé de
côté sans raison apparente.
LE PSAUTIER
DISPOSITION DU LIVRB
(4) On lit dans un des écrits attribués à S. Hippolvie : •ESpoîoi iKptGypeiÿav ptétav 2 (9 0 *
teUip. Ëusèbe. vt, 25 : Zéçqp GtUijv, el S. Jérôme : Sephar thalüm.
(2 ) Sioiberg, ap. Hengstenberg, Abhandl. 1.
(3) Bathra, 4 4.
LE LIVRE DES PSAUMES
divergence n’a d'autre inconvénient que de causer quelque confusion dans
les citations.
Les psautiers grec et syriaque contiennent un cli6 psaume, noté d'ail
leurs comme ne faisant pas partie du livre. L’accord de l’hébreu et des
versions pour reproduire le môme nombre de cantiques prouve l/authen-
ticité du recueil en général : co que nous possédons actuellement est bien
le psautier quo les Juifs avaient entre les mains, et qu’ils ont inséré dans
leur canon. Il restera à ctudier pour chaque psaume en particulier,
l’époque ou il fût composé, l'auteur, le sujet, etc.
III. — Division du ps'tutier. — Le psautier est divisé en cinq livres,
comme le Pentateuque. Cette division n’est point apparente dans nos
éditions, mais elle se reconnaît clairement aux doxologies qui terminent
le Ps. x l, lxxï, lxxxviïi et cv. Ces formules ne font pas corps avec le
reste du psaume; elles ont donc été ajoutées à l'époque ou chaque livre
fut clos définitivement ; on le voit manifestement au second livre qui se
termine par ces paroles : « Ici finissent les prières de David, fils de Jessé ».
La division n’a certainement pas été faite après coup, car les cinq livres
ne seraient pas d’étendue si inégale. Elle est reconnue par la Mishna (1),
par Origène (2), S. Epiphane (3), S. Hilaire (4), S. Ambroise (S), S. Jé
rôme (ê), S. Augustin (7), etc. On objecte bien que S. Pierre, au livre des
Actes, i, 20, parle du « livre des Psaumes », mais l’objection est sans
valeur, car S. Marc nomme de même au singulier le * livre de Moïse ».
xn, 26.
Les cinq livres se distinguent encore par l’usage qui est fait dans cha
cun d’eux des deux noms de Dieu, Jéhova et Èlohim. Dans le premier
livre, on trouve 272 fois le nom de Jéhova, et 1S fois celui d’Elohim (sans
tenir compte des titres, ni des passages où ce nom est accompagné de
suffixes); dans le second, au contraire, Elohim est nomme 164 fois, et
Jéhova 34 fois seulement; dans le troisième livre, les deux noms sont
écrits à peu près autant de fois l’un que l’autre, mais Elohim est prépon
dérant dans les premiers psaumes, et Jéhova dans les derniers; dans le
quatrième et le cinquième livre, le nom de Jéhova se lit 339 fois, et celui
(vElohim une fois seulement, c x l i v , 9. Ce n’esl certainement pas d’après
leur caractère jéhoviste ou élohiste que les psaumes ont été rangés en cinq
livres, puisque le troisième contient des uns et! des autres. A quoi donc
attribuer cet usage différent dès deux noms divins (8). Le plus souvent,
cet usage dépend de l’auteur des psaumes, ou du rédacteur qui en a
|l ) l u p * . i
(Si Sel. m Pu. il, 5 1 3 .
(3 ) T ô ^aX nfipiov S te fto v &U ité v re p ié ftfa o l ‘E êp a T o i, ¿ i o t e e ïv a i x&l a ù x ô à M o v ic e v t¿ tb u /(o v . Dq m e n s,
«t Pond. 5
(«i P r a l in Ps,
in) l a Ps XiL. T î .
(6. Ep. ad Sophron. c x l , 4.
(7) /« Ps. ci,.
' ¡8) La quasi ion a déjà élé agi Léo à propos de la G enèse; on pourrait Fétendre à d’autres
1ivros. Ainsi, les Proverbes sonL jéhoviRlos, l'Ecclésia^t« exclusivement, élohiste. Dans Job,
Ip dialogue psi étoliwtis oL la partie historique jéhovi-le. Dan* Esdras, on lit 37 fois Jéhova,
"97 Tois tilnhim ; dans Néhémte, 17 Fois Jéhova, et 74 fou Elohim. L^s psaumes des deux
dernier* livivs, absolument jéhovistes, sont pourtant contemporains pour la plupart d’Esdras
«t de Néhérnie.
PRÉFACE XLIU
chias » avaient déjà glané ce qui restait des anciens provorbes, Prov.,
xxv, 1 ; ils auront pris le même soin pour 1 rs psaumes. Le roi ne manquait
pas de zèle à cet égard, et il est rapporté de lui qu'il fit rcprcudre les
psaumes de David e t d ’Asaph, II Par., xxix, 30.
Les mêmes hommes ont probablement commencé le recueil du troi
sième livre, lxii-lxxviii, dont le début est élohisto, comme tout le livre
précédent; mais d'autres continuèrent la collection, qui ne fut point ter
minée avant le retour de la captivité.
Le quatrième livre, lxxxix-cv, renferme quelques morceaux plus
anciens, et divers chants du temps de la captivité ou du retour. Le dernier
livre, CVI-CL, se compose de quelques psaumes de David, laissés de côté
par les précédents rédacteurs, et de cantiques sans nom d’auteurs, se
rapportant presque tous à la liturgie du second temple. Le psautier a
donc pu être amené à son état actuel à l’époque d’Esdras, ou pou de temps
après lui. C’est ce que donnent à penser les additions ^ui terminent cer
tains psaumes des premiers livres, et qui sont des prières pour obtenir
qu'Israël soit délivré de la capiivité. xm, 7; xxiv, 22; xxxm, 23;
L, 20, 21 ; lii , 7.
Les psaumes ne sont nullement disposés dans ces cinq livres suivant
l'ordre de leur composition. S. Athanase dit, en parlant d’Esdras : « Qui
dam propheia, qui synagogam eoruin strenue curabat, cum aliis Scriptu-
ris librum quoque Psalmorum collegit ; non quod simul unuque lempore
psalmos omnes repererit, sed diversis temporibus, ac primos oraine
posuit, qui primi reperli fuerant (1) ». Ou s'explique moins comment le
premier livre a été rédigé sans ordre ; mais en constatant le fait, il ne faut
pas oublier que les anciens, les orientaux surLoul, ne partageaient pas
nos idées sur la manière de composer un livre. Eusèbe dit de son côté
que les psaumes n’ont pas été distribués d’apms l’ordre chronologique ;
mais d'après l'analogie des matières (2/. Il faut bif-u se garder de preudre
cette remarque à la lettre. Eu réalité, il y a dans le psautier un peu
d’ordre chronologique et un peu d’ordre logique; on peut dire qu’en
général les plus anciens psaumes sont au commencement, et les plus
récents à la fin ; on observe aussi certains psaumes réunis ensemble en
vertu d’une idée commune; tels sout les groupes de maskil, x li-xliv,
u -liv , de miktham , lv -lix, de chants des fils de Ooré, xli-xlviîi, de
chauts des Asaph, lxxii-lxxxii. de psaume» graduels, cxix cxxxiu,
de cantiques commençant par hodoa, civ-evi, par alléluia , cx-cxvi,
cxlvi-cl, etc.
IL — Plusieurs auteurs ont cru à l’existence de psaumes machabéens.
S'il fallait en croire Hitzig, et ses imitateurs Lcngerke, J. Olshausen,
Ed. Reuss, presque tout le psautier ne serait que d’un ou deux siècles
antérieur à Jésus-Christ (3). Le grand argument qu’ils mettent en avant
est celui-ci : Lel psaume convient hieu à une situation décrite dans le livre
desMachabées; donc il se rapporte à celle situation 1 1 il est de celte époque.
1° Chacun voit tout ce qu’il y a d’illogique dans cette manière de rai-
soutenir celle thèse sur un passage du second livre des Machabées, il, 44, ainsi conçu : <* De
même (que Néhémie) Juda recueillit en qui s ï t a i t perdu pendant Ih guerre qui nous a
atteints, et tout cela est entra nos mains ». Reu«s à e xp rim a ainsi : « On est involontoi-
rement (?) amené à penser qu'un bon nombre do no< psaumes dalenL de l’époque do la
domination macédonienne, des guerres des Piolémées cl des Séli-ucides, qui so disputaient la
possession de la Palestine, des persécutions d’Antiochus Epi pliant» cl du soulèvement patrio
tique des Machabées. Le commentaire justifiera celle hypothèse là où elle nous mimble
indispensable. Nous ne prétendons pas démontrer quVIle s’applique à ions les psaum es au
moins des quatre derniers livres, mais nous pensons qu'il n'y en a pa< beaucoup qui la
contrediront directement ». Le Psautier%p. 56. Le passage allégué des Machabées ne prouve
Bulh-ment qu’à celle époque on ait composé des psaumes, mais seulement que Judas, à
l’exemple de Néhémie, prit soin de recueillir les livres sacrés qu'on possédait déjà, et que
l'apostasie des uns, l'indifférence des autres, avaient laissé tomber dans l'oubli.
(4) Einleit. vi, Anm. 2.
(21 \ l'exception, bien entendu pour nous catholiques, des auteurs qui ont écrit l'histoire
des Machabées.
(3; introduction to the Book o f Psalms, p. 457.
x iv i LE LIVRE DES PSAUMES
II Mach., ix, 13, et le premier livre des Machabées, vii „ 17,. cite, comme
Ecriture, « secundum verbum quod scriptum est », un passage.qui appar
tient au troisième livre des psaumes. Ce. livre existait donc bien aupara
vant, et avec lui, selon toute probabilité, les deux suivants qui renfer
ment des psaumes liturgiques dont la plupart sont contemporains de
Nchémie. Dans tous les cas, des psaumes du second ou du troisième
siècle avant Jésus-Christ'n’auraient pas été reçus dans le canon juif,, pas
plus que les livres deutéro-canoniques. Nous avons sur ce point le témoi
gnage très précis de Josèphe. Enumérant les livres sacrés composés
ae Moïse à Artaxercès, il nomme le psautier et les trois livres de Salomon,
et il ajoute : « d’Artaxercès (471-424) jusqu’à notre époque, tout ce qjui.a
été écrit n’a pas été jugé digne de la même foi que ce qui précède, parce
u’il n’y a plus, une succession certaine des prophètes (1) ». Il est évi--
3 enl que si le psautier ne datait que du temps des Machabées, Josèphe
l’aurait su, et se serait gardé de le ranger parmi les livres tenus pour
sacrés. Le psautier, il est vrai, n’est pas un livre d’une unité littéraire
suffisante pour rendre impossible toute addition ; aussi Oelitzsch, et même
parmi les catholiques, Patrizi et Gurci, admettent-ils que certains
psaumes ont pu être composés à l’époque en question ; mais encore fau
drait-il des preuves, que l’on ne fournit pas, pour démontrer que des
saumes ont été écrits sous les Machabées, et ont pu être insérés si tard
S ans un livre canonique. Car si le canon n’était pas fermé sous Esdras,
on peut à peine douter qu’il ne le fût pas encore trois cents ans avant
Jésus-Ghrist (2).
4“ Ce qu’on peut légitimement affirmer sur l’époque de la traduction de
la Bible en grec crée une nouvelle présomption contre l’hypothèse que
nous combattons. Le prologue de l’Ecclésiastique écrit, selon l’opinion la
plus probable, vers l’an 230 avant Jésus-Ghrist, mentionne comme déjà
traduits en grec la loi, les prophètes et il Xomà twv ptSXiuv. Cette dernière
expression désigne les kethoubim ou hagiographes, en tête desquels
étaient les psaumes. A supposer, au pis aller, que la traduction ne fût pas
complètement terminée, elle ne put tarder beaucoup. Le Pentateuaue fut
traduit de 285 à 247 ; l’exemple une fois autorisé, les Juifs hellenistes
durent se hâter de posséder dans la langue qu’ils parlaienttous leurs livres
saints, et spécialement le psautier, dont ils faisaient un usage quotidien.
Il est donc à peu près certain que les psaumes étaient traduits en 230, au
plus tard. Or, les événements racontes dans les livres des Machabées se
passent de 168 à 138 pour le premier, et de 176 à 161 pour le second. Nous
oouvons faire encore adresser les questions suivantes aux partisans de
’hypothèse : Si le psautier a été clos si tard, les traducteurs grecs ont été
(1) *Atcô 6è xifc MfdUfféuç teXeutAc jtéxpi T?jç *ÀpT&;EpÇotj to u [te tà Sep^Yjv ITepoûv PœciXewç ipxffc °*
(jletô Mtouoîiv iipoçviTai.. . al 8à Xoiical TÉuffapeç fPs. Cant. Eccle. Prov.) 0p.vouç slç xàv 8eôv xocixoïç
àvOpomotç inroôïjxaç to û Piou irepié^oufftv. àir o 6è ’ApxaÇÉpÇou jiixpi xoü xaÔ’ fn*fiç gpovou yéypancTcu (ièv
ëxacTTa, niateux; Ôè oi>x ô(j.otaç jjgiuxat, xotç Tcpo aÜTwv ôtà xo Y£V£ff0at xîjv tcùv itpoçrjrûiv àxpiê/j
ôiaSoxïjv. Coüi. App* i, 8. S. Ililaire, Prol, v m , et ThéodoreL, P rœ f. attribuent l'achèvement
du P»anlier à Esdras; il le transcrivit, dit ce dernier, 450 ans avant le travail des LXX.
(ï) n Notre psautier divisé en cinq livres doit avoir été complet bien longtemps avant le
temps des Machabées, ei avoir passé pour l'œuvre de David. Il faut regarder ce principe
comme acquis dans.la question. An temps do l’auteur dos Chroniques, la collection des cinq
livres etaii déjà rédigée rlan^nn éiat actuel, et il p«t bien rliiîicilô de croire que de nouveaux
psaumes aient pu y être ajoutés ». Qupfeld, E inleit. vi, Anm. 2.
PRÉFACE XL? I f
III. — Nous donnons, dans la table qui suit, Tordre chronologique des
psaumes, autant qu’il nous a été possible de le déterminer. Beaucoup sont
d’une epoque certaine, le plus grand nombre ne peuvent être datés qu’ap-
proximali veinent, plusieurs même ne sont pas susceptibles de l’être (1).
(1) Quand l'auteur n’est pas nommé dans le titre, nous mettons son nom entre parenthèses.
Le ? marque une indication douteuse.
PRÉFACE XLSX
III
point tenir compte quand on a des raisons graves pour le faire : c’est
ainsi qu'ont procédé les Pères, malgré les subtilités auxquels ils se con
damnaient pour expliquer les titres grecs. Nous nous en rapporterons
donc aux inscripiions, quand le contenu du psaume ne les dcmcnlira pas
formellement, ce qui arrive du reste assez rarement. Quelques uns les
rejettent toutes en bloc, comme apocryphes. De Wette donne pour
raison que parmi les psaumes, aucun n est attribué aux prophètos. o(
pourtant les prophètes ont elû en composer. Les prophètes out en efL't écrit
des cnnliques; nous en lisons dans Isaïe, dans Jérémie, dans Ilabncuc,
dans Dame!, etc.; ces cantiques sont dans le recueil de leur? prophélios
et non d a n s le psautier. Ceci n e prouve pas q u e le s ü l r c s des p s a u m e s
sont lous faux, tout au contraire; le rédacteur ignorant qui eût voulu
intenter des inscriptions eût pris soin d'en placer en tête de tous
le<* psaumes, et d'y faire figurer les noms de tous les grands écrivains
d’Israël.
II. — Voici, par ordre alphabétique, l'explication des termes hébreux
qui se lisent dans les titres des psaumes.
Alamoth, mnby, x l v , 1, les voix, hautes, les voix dp. ténor ; selon d’an •
très, les voix de jeunes filles, de aîmak, vierge. Cette seconde explica
tion est moins probable. Les Septante (1) qui I Par., xv, 20. écrivent
etzXaXatfiOîO, traduisent dans le psautier : faip twv xpuçiwv, Vulg. : « pro ar-
canis », du verbe Tialam, cacher.
Al-thashcheth9 nnüm-ba, bien traduit par les LXX : ^ et la
Vulg. : « ne disperdas, ne corrumpas », l v i , l v i i , l v i i i , l x x i v . « Tulis-
simum videtur dictionem illam de initio carminis alicujus interpretari,
ad cujus modos carmina hæc a magistro chori musici fuerant cantanda. »
(Rosenmüller). Les Syriens et les Byzantins indiquaient de même façon
les airs de leurs hymnes. Ce procédé très naturel s'est perpétué jusque
parmi nous.
Ayyéleth hashachar, nbn*, « la biche de l’aurore », autre début
d'un air connu. LXX : faèp Tîft àvTtHJ'ewç xîfc éwOtvvfc, Vulg. : « pro susceptione
matutina ». Cfr. Ps. xxi, 1.
Giltith, rvna, l’instrument ou l’air venu de Geth, ville des Philistins.
Cfr. v i i i , l x x x , l x x x i i i . LXX : faàp t&v XyjvSv. Vulg. : « pro Lorcula-
ribus ».
Machalath, nbnn, « mode plaintif », du verbe chalah, être malade, ou
selon d’autres, « la flûte », du verbe chal'al, percer, seconde étymologie
moins s û r e que la première. Cfr. l u , l x x x v i i . Les versions reproduisent
le mot, sans chercher à le traduire : foàp ¡juxsXeO, pro maeleth.
Maskiln b w o , poème instructif ou didactique. LXX : gwîgzok o u elç cuveatv,
Vulg. : « intellectus, intelligentia ». Ce nom est donné à 13 psaumes.
Miktham, Qrpo, nom donné à 6 psaumes et au cantique d’Ezéchias,
d’éclarcir par le psaume lui-mème ou par les livres historiques les indications des titres, e«t
une preuve favorable, et non contraire à leur authenticité. La haute antiquité de toutes ces
inscriptions n'est pas moins démontrée par leur grande diversité, qui ne trahit d'aucune
manière la main d’un rédacteur ». H. Reusch, Lehrbuch der E inleit. in das A . T. § SI, p. 54.
(4) Il ne faut pas oublier que les traducteurs grecs, désignés sous le nom général de LX X ,
sont Lrès différents les uns des autres. Aussi le môme mot hébreu est-il traduit diversement,
selon les livres auquel il appartient.
Ml LE LIVRE DES PSAUMES
mes idées auxquelles elle s’est élevée avec le temps, et que nous admirons
dans les Psaumes et dans les livres des prophètes (1) ». Oulre les can
tiques du Pentateuque, il nous est resté de lui le Ps. lxxxix. chant d'mie
âme toute pénétrée du sentiment de la grandeur do Dieu, et de la faiblesse
de Thomme en face de l'éternelle el infinie majesté.
II. — 1° David est le grand poète lyrique d'Isrnël cl du monde entier.
La Sainte Ecriture fait de lui cet éloge : a Dixit David filins Isai... ogro-
gius psalLes Israël : Spiritus Domini locutus est per im\ cl scrmocjns per
linguam meam ». II Reg.. xxiu, 1, 2 « De omni cnrde suo taudavit
Dominutn et dilexit Deum, qui fécit ilium... et stare fecit rautores contra
altare, et in sono eorurn dulces fecit modos ». Eccii.. x l v i i , 10, 11. Il
avait reçu de merveilleux dons naturels, et avait vécu dnns les conditions
les plus favorables à leur développement. Quand il n'était encore que
petit berger sur les collines de Bétnléem, son âme, d'une exquise sensi
bilité, lisait avec enthousiasme dans le grand livre de la nature; elle
approfondissait les enseignements de la création, saisissait le Créateur ii
travers son œuvre, et s’éprenait déjà d’un incomparable amour pour Celui
qu’elle eût nommé « le Père qui est dans les cieux ». s’il n'eût été réservé
au Fils de Dieu de rendre ce nom populaire parmi les hommes. A ces
premières impressions du petit berger succèdent bientôt les émolions les
plus diverses : son sacre inattendu par Samuel, la victoire contre Goliath,
la haine de Saül qui le traque comme une bête fauve, la fraternelle amilié
de Jonathas, la trahison de Doëg et des lâches courtisans du pouvoir,
puis le triomphe et la paix sur le trône d’Israël, les éclatante* victoires
remportées contre les ennemis de son peuple, le transport dp l’arche
sainte à Sion et la vive espérance d’oflrir un jour à Jéhova une demeure
digne de lui, enlin, venant après de si glorieux- débuts, le crime el ses
hontes, le repentir et ses larmes, des malheurs domestiques, une nou
velle persécution et d’autres trahisons, une vie se terminnut dans les
alarmes et trouvant à peine quelques jours de repos sur le bord de la
tombe, après avoir passé par « toutes ies extrémités des choses humai
nes ». En fallait-il davantage pour inspirer une âme si poétique, si noble
et si religieuse (2) î «Avec ces contrastes de fortune si violemment heurtés,
avec ces dramatiques alternatives de prospérités H. d e revers, d’amer
tumes et de joies» d’élévation et d’exils, avec ce mélange inouï de toutes
les grandeurs et de toutes le misères- une pareille existence ne devait-
elle pas agir sur l’âme du roi prophète comme une tempête éternelle, la
tenir constamment ébranlée, et tout en lui fournissant ces grandes scènes
qu'aime à chanter l'inspiration lyrique, l’établir en permanence dans cette
fièvre de sensibilité d’où naît la poésie d’enthousiasme... David, à n’envi
sager que l'objet immédiat de ses hymnes sacrés, s'est ordinairement
inspiré de sa vie, et chacun des événements dont le tissu forma son his
toire, tombant par son cœur sur son intelligence, comme les doigts
(1) Plantier, E tud. littèr. sur les Poêles bibliques, ch. x x i i i , p. 42.
(2) Plantier, ibid. p. 15. « David esL un homme de foi et un homme de prière... C’esl celte
idée fixe nue Dieu peut l'entendre, el que Dieu peut le secourir, qui met de l'unité et de la
cohésion aans l’étonnante variété des psaumes de David. C'est celte foi qui donne une calme
confiance à ses regards sur la nalure et sur l'homme »... Ch. Kingsley, David, four sermons,
Dav. Strength.
(3) « David était né musicien el poêle. Déjà simple berger de BeLhléem, il maniait l'instru
ment, ei joignait à ses dons naturels un cœur rempli d’une piété profonde. Mais les psaumes
antérieurs à son onction (vin, c x l i v ) sont aussi peu nombreux dans le psautier, quo le sont
dans le Nouveau Testament les écrits de Apôtres avant la Pentecôte. Quand en suite1il fut
”acrë roi d'israél, que l’Espnt de Jéhova vint en lui, et le mit à la hauteur qu'il devait
occuper dans l’histoire sacrée, il chanla des psaumes qui sont devenus la partie principale du
canon. Ils sont le fruit, non seulemnnl de sa personnalité merveilleusement douée, et soutenue
par l’Esprit de Dieu, Il S., x x m , 2, mais aussi de sa propre conduite, et de la conduite de son
pou pie qui en fut la conséquence ». Délit zsch, Einleit. m , p. 7.
(4) « Lisez de l’Horace ou du Pindare après un psaume, pour moi je ne le - peux plus »,
écrivait Lamartine. Voy. en Orient.
*5) Op. cit. chap, x, p. 501.
(6) S. Hil., in Ps., l i v , 9. Le Sauveur aimait è dire appelé Jésus, fils de David.
PREFACE LT
connu les épreuves, ressenti les besoins el adressé au Seigneur les fer
ventes prières. Ses psaumes <r sont, pour ainsi dire, la relatiou d'une
amitié intime avec Dieu. Voilà pourquoi tous les cœurs nobles et con
fiants y retrouvent leurs propres sentiments, qu'ils ne sauraient exprimer
qu'avec les paroles de l'antique héros des Hébreux (1) ». « Qui psalmos
legit, écrit S. Athanase, res mira, post prophetias quœ de Salvaloro et de
gentibus sunt, reliqua tanquam sibi propria verba loquilur, et ea quasi de
se scripta essent, quisque psallit, nec quasi alius ea dicat, vel quasi alium
significent, ea accipit etpercurrit; sed perinde afficitur atque siipse de
se loquatur; et quæ dicuntur, quasi ipse egerit et, ex se ipse loquatur,
Deo refert (2) ». Il n'appartient qu'aux prières venues du ciel de convenir
si parfaitement aux besoins des nommes de tous les temps. Sous ce rap
port, les psaumes ressemblent au Pater (3).
3° David est l'auteur de 73 psaumes, dont trois ne sont que des repro
ductions postérieures de cantiques composés par lui; 23 sont du temps
delà persécution de Saül, période qui dura près de sept ans; 24 ont ctô
composés dans le cours de son règne, 18 se rapportent à la révolte d'Ab-
salon, et le reste est de la fin de sa vie ou d'une époque incertaine (4)
Tous ces psaumes portent le cachet évident de leur auteur, et nous ver
rons, en étudiant chacun d'eux en particulier, tous les commentateurs
sérieux s'accorder sur ce point. Il y a sans doute de notables différences
dans le ton de ces différentes compositions ; quelques critiques ont même
cru trouver là un prétexte pour révoquer en doute leur authenticité. C'est
plutôt une trop grande uniformité dans ces 73 cantiques qui devrait être
suspecte. Le roi accablé par l'âge et les malheurs ne peut parler comme
le jeune vainqueur de Goliath ; le monarque pécheur et pénitent ne saurait
chanter comme l'innocente victime de la jalousie de Saül.
Ce qui caractérise les psaumes de la jeunesse de David, c'est 1° la con
science et l'affirmation ae son innocence; 2° une confiance absolue en la
justice et la bonté de Dieu ; 3° un sentiment énergique de sa dignité per
sonnelle, due àl’onction sainte qui lui a été conférée de la part de Jéhova.
Les psaumes qui suivent son élévation au trône portent l'empreinte de la
majesté royale, et après le transport de l'arche à Sion, font de la montagne
(4) La beauté des chanLs de David a toujours été reconnue par les hommes de goût qui les
ont lus sans prévention. Parmi les détracteurs du poètn sacré, il est bon de signaler Voltaire,
qui, faisant profession d’un grand mépris pour toute rE criture en général, a réussi à imposer
son jugement aux partisans de son irréligion. « Il n’a cessé pendant trente ans, dit La Harpe,
de travestir l'Ecriture en prose et en vers, pour se donner le droit de s’en moquer. Il n en
fallait pas davantage pour entraîner à sa suite un» foule d'ignorants et d'étourdis, qui n'ont
’amais connu la Bible que par les parodies q u ’il on a f a i t e s .. 1! appelle un des plus beaux
I»saurnes, (le soixante-septième, Exurgat Detis), une chanson de corps-de-garde... Pourquoi donc
Voltaire n'a-t-il vu là qu’une chanson de corps-de-gardef C'est que lui-môme en a fait une
m r un verset de ce Psaume, précisent ni comme Scarron fait sept ou huit vers de parodie
sur un vers de Virgile :
Ayex Boin, mes cher» amis,
Do prendre tous les petits,
Enror à la fimmcUe.
Vous écraserez leu? cervelle
Contre le mur de l’infidèle,
Et lus chiens s’engraioteront
De ce sang q u ’ils lécheront.
« Il était si charmé de ce petit morceau, que je le lui ai entendu chanter pendant trois mois.Voici
maintenant le texte de David : a Le Seigneur a dit : J'enlèverai m e s ennemis de la terre de
Ba-an, cl j e les p r é c i p i t e r a i dans l 'a b î m e ; e t toi, m o n p e u p l e , te s p ie d s s e r o n t t e i n t s d u
Fang de Les oppresseurs, et les chiens lécheront ce sang n . Racinu n'a pas eu la même
horreur de ces chiens et de ce sang, et en a tiré ces vers d'Athalie, admirés- partout et
toujours applaudis :
Des lambeaux pleins de sang et des membres affreux
Que des elitens dérounts se disputaient entre eux.
Le Psautier en français, Disc, prélim. I™ ParL, p. 48, 23, 25 (4804) a Qu'auraît dit Vol
taire, ajoute La ilarpc, si l'on avait jugé Zaïre sur la parodie des Enfants trouvés f » p. 22.
préface LVII
xxix, 30;IIEsdr., x i i , 45. On ne peut lui attribuer avec certitude que les
Ps. l x x v i i , x l i x et l x x i i , ce dernier composé probablement sous le règne
de Salomon. « Dans les psaumes didactiques, dit I-Ierder, Asaph a sur
passé David ; car si son âme n'était pas aussi tendre, elle était plus indé
pendante et moins passionnée. Ses plans sont toujours sages, et l'exécu
tion en est très belle <1) *.
Asaph le voyant eut dans sa famille des héritiers de sa charge et aussi
de son talent poétique. Les Asaphides sont mentionnés sous Josaphat,
II Par., xx, 14 ; plus tard, l’un deux remplit les fonctions de secrétaire
sous le règne d'Ezéchias, IV Reg., xvni,’ 18, 37, et on lui attribue ies
psaumes Lxxxi, l x x x , l x x i v et l x x v . Les auteurs des autres psaumes
qui portent le nom d’Asaph ne peuvent ôLre indiqués; mais après la cap
tivité* la famille des Asaphides est encore florissante; elle compte
128 membres, tous chantres, comme leur aïeul, revenus de Babylone,
IEsdr., il. 41. Il est encore parlé d'un Asaph, contrôleur des forêts
d'Artaxercès, II Esdr., n, 8, et d'un lévite du même nom. Il Esdr., xi,
17. Peut-êlre le premier n'auparlenait-il pas à la descendance du
voyant.
30 Les fils de Coré sont les descendants de celui qui se révolla contre
Moïse; ils porLent quelquefois le nom de Kohathites, à cause deKohatli,
grand père de Coré. Ils remplirent dans la suite diverses fonctions, en
particulier celles de chantres, I Par., vi, 23; II Tar., xx, 19, et de por
tiers du temple, I Par.,ix, 17-19. On leur doit plusieurs psaumes, remar
quables par leur beauté et leur lyrisme; Origène en signale le carac
tère agréable et joyeux (2). Ils composèrent sous David les Ps. x l i u ,
x l i , x u i, sous Salomon x l i v , sous Roboam l x x x i i i , sous Josaphat
x l v i - x l v i i i , sous Ezéchias x l v , l x x x v i , enfin après la captivité
LXXXIV.
Deux autres psalmistes sont encore nommés dans le psautier, Eman
rEzrahite, auteur du Ps. l x x x v i i , et Ethan l'Ezrahite, auteur du psaume
suivant. Tous deux étaient des poètes nommés avec honneur du temps de
Salomon, III Reg., iv, 31. a Les derniers temps des rois, observe Deliizsdi,
s o n t peu riches en psalmistes, mais le sont d'autant plus en prophètes.
Quand la poésie lyrique se tuL, la prophétie éleva sa voix retentissante,
pour réveiller la vie religieuse qui avait précédemment trouvé son expres
sion dans les psaumes. Dans les écrits des prophètes, qui représentent
dans Israël le XeT^a x«ptT<*, on trouve aussi des psaumes, Jon., n ; Is. xii;
Hab., iii, mais ils sont moins des chants originaux que des imitalions des
anciens chants populaires. Le temps qui suivit l'exil fut seul mie époque
de créations nouvelles (3). » C'est en effet aux poètes postérieurs à la
captivité que sont dues presque toutes les compositions des deux derniers
livres du psautier.
IV; — Dans le texte hébreu, 48 psaumes sont sans nom d’auteur ;
les Grecs les appellent ¿SéffiwToi et les Talmiidistes « orphelins ». Nous ne
nous arrêtons pas à combattre ridée, déjà en circulation du temps do
S. Alhanase (1), que ces psaumes, et même en général tout ceux que
renferme le psautier, ont David pour auteur, « Absurdum est, dit
S. Hilaire, psalmos David cognominare,cum tôtauctor.eseorum ipsis inscri-
ptionum titulis edantur (2) ». Le saint Docteur admet pourtant une autre
règle non moins arbitrairement posée parles rabbins; d'après eux, les
psaumes anonymes ont pour auteur le dernier psalmiste nommé dans les
psaumes précédents. Coite règle, qui ne repose sur aucune donnée tradi
tionnelle, est à chaque pas contredite par [’examen intrinsèque du texte.
Ainsi Moïse, auteur du Ps. l x x x i x . ne peut avoir écrit les Ps. xc-xciv,
qui accusent une époque très postérieure; on ne peut pas davantage
attribuer à David tous li's psaumes anonymes qui suivent les siens. Les
Ps. i, i i , x x i i i , lui appartiennent sans porter son nom (3).
Les versions nomment quelquefois des auteurs dont l’hébreu ne parle
pas. Ces indications sont en désaccord avec le contenu des Ps. xcv, cxxi,
cxxm et surtout eu, attribués à David, cxxvi attribué à Salomon. Les
Ps. cxxxi qui porte le nom de Jérémie, exi, C x l v , etc., qui portent les
noms d’Aggée et de Zaclmrie, ont cté seulement introduits dans l'usage
liturgique par ces prophètes. On donne au livre^tout entier le nom de
« Psaumes de Dnvid », de même qu’on dit « Proverbes de Salomon »,
parce que « a poliori fit denominatio ».
V. — Tous les auteurs des psaumes sont inspirés. Ce point résulte
clairement de la manière dont il est parlé d’eux dans l’Ecriture elle-même,
II Reg., xxiii , 1 , 2 ; Matth., xxu, 41, 46, etc., et de la croyance tradition
nelle des Juifs et de l’Eglise chrétienne (4). « L’usage que le Seigneur
fait des psaumes après sa résurrection, Luc, xxiv, 44, repose sur cette
supposition qu’ils ont' été composés avec la coopération divine, tout
comme les livres de Moïse et les écrits des prophètes. C’est la conviction
de la nation à cet égard qui motiva l'introduction du livre des psaumes
dans le canon (5) »•
V
LES DIFFÉRENTES' SORTES DE PSAUMES
(I Argument in Psaim.
(2> Prolog, iu Pi. n.
(3) On du qnMqupfni« que Mnian fL David, inspirés do Dieu, ont bien pu écrire prophéti
quement de* psaumes si' rapportant à de«* événements futurs. Le principe n’flst point contes
table, H nou* vrrrons bientôt <\w David a en effet écrit dos psaumes prnpheuqups. Mais
« non sunt multiphcani'a xmUcnna sine nécessita le », et rien an monde, par exemple,
n'oblige à croire que |p Super flnmina a David pour auteur. En l'absence de LouL document,
IVxégesn doit s'en tenir à ce.quLjJ y a_de_plua=simple et de plu** naturel. Avec le principe
opposé, ii n’y aurait pas de raison pour ne pas affirmer que Moïse a écrit prophétiquement
les deux livres de-* Macliabées.
(4) Cfr. Pairizi, Introduz. c. vi, Délia ispirazione divina dei Salm i.
(5) Hengstenberg, Abhandl. i. p. 542. En parlant de la doctrine des psaumes, nous aurons
occasion d'écarter quelques objections qu’on en tire contre l'inspiration du livre.
PRÉFACE HX
(4) S , , Athanase, dans sa.Iettre à Marcellin, 44, donna une classification générale des
psaumes.
(2) J. H. Michaeli A P rœ f. in Hagiogr. 40.
LX LE LIVRE DES PSAUMES
psaumes destinés à devenir des formules de contrition (1). Les uns ont
déjà ce sens littéral, les autres sont des prières pour obtenir la délivrance
d’ennemis terrestres, figurant le péché et le démon. Ces psaumes sont les
suivants, d’après l’ordre chronologique de leur composition : L, premier
acte de contrition que fait David après sa faute; xxxi, après le pardon
obtenu, il célèbre la joie de l’innocence recouvrée; vi, pendant la révolte
d’Absalon, il demande à être délivré de maux qui. à ses yeux, ne sont
pas sans relation avec ses fautes antérieures; xxxvn, il implore de
nouveau le Seigneur pour qu’il lui épargne les épreuves qui désolent ses
derniers jours; c x l i i , il s’abandonne finalement au Dieu qui le châtie;
Ci, les Juifs captifs demandent au Seigneur leur délivrance; cxxix, après
leur retour,ils le conjurent de les traiter avec miséricorde,et non selon leur
mérite. L’ordre logique serait un peu différent du précédent: il faudrait
alors ranger les psaumes pénitentiaux ainsi qu’il suit : l , acte de contri
tion après le péché commis, xxxi, acte de reconnaissance après le
pardon; mais il reste une peine à endurer pour que la faute soit pleine-,
ment expiée ; le pécheur se recommande donc à Dieu au milieu des épreu
ves de la réparation, vi, xxxvn, et il implore sa délivrance, ci; recon
naissant toutefois qu’il reste toujours sujet au mal, il demande à n’être pas
traité en toute rigueur, cxxix. eL se soumet huinblementà tout ce qu’exi
gera la justice, tempérée par la miséricorde, c x l i i . Tous ces psaumes
répondent admirablement aux besoins de l’âme pécheresse et repentante;
le Miserere et le De profundis sont des prières qui seront répétées jusqu’à
la fin des siècles sans rien perdre de leur onction, et qui ne cesseront
d’exciter dans les cœurs chréLiens les sentiments du plus humble repentir,
et de la confiance la plus absolue en la miséricorde de Dieu.
V. — Les psaumes didactiques sont ceux qui, par le fond et la forme,
sont plutôt appropriés à l’enseignement qu’à la prière. La loi de Dieu est
célébrée dans la seconde moitié du Ps. xviu, et dans le long poème alpha
bétique cxvin. D’autres psaumes tracent le porlrait du juste, xiv, x c i i i .
cxi, cxxvn, et de l’impie, xm. l u ; ils font ressortir la différence qui
existe dans la conduite et le sort de l'un et de l’autre, i, v, xiv, xxxyi,
x x x v i i i , x l v i i i , cxxiv, et menacent le méchant du sort qui l’attend, ix,
xxxv, l i , l x x i i . Ailleurs sont rappelés les devoirs des ju<res, l v i i , l x x x i ,
des gouvernants, c; le Ps. x lix insiste vivement sur la nécessité du culte
intérieur.
VI. — Les psaumes historiques sont de véritables poèmes esquissant à
grands traits une parlie do Thistoire d’Israël, pour en tirer une conclusion
morale. On y trouve, « sans interprétation forcée, les preuves de la Pro
vidence dirigeant son œuvre à travers rhistoire, et dans tout ce q u ia
rapport à la maison de David, l’annonce du Messie; et dès lors, ils ont,
ainsi que les autres, un intérêt général qui se reuouvelle sans cesse pour
l’humanité entière (2) ». Dans le Ps. l x x v i u Asaph met en évidence les
infidélités d’Israël pendant que la tribu d’Ephraïm était prépondérante,
afin de justifier la conduite de Dieu dans la substitution de la tribu de
(1) Ces psaum s étaient déjà désignés comme pcnil<aniiaux du temps d’Origône. Le
nombre 7 su rattacherait aux 7 ablutions de Naaman dans le Jourdain, ou peut-être au
« Sepiies cadei jushis », Prov.. xxiv. 16. C’est en tous cas un nombre mystique*
(2) llancberg Rêvél. bibL V® Part, iv, 46.
PRÉFACE LX1
(4) La forme dialoguèe est manifeste dans quelques psaumes, x x m , c x v i i , etc. ; elln est
possible dans plusieurs autres, mais on ne peut dire que tous les psaumes soient des dia
logues; la plupart d'entre eux soni absolument rebelles à cette forme. (Ils sont traduits de
cette façon par RI. B. Vacquerie, Le L ivre sacré des Psaumes, avec indication de ¡’antique (?}
marche dialoguë des chants). En rappliquant à tout le psautier, on tombe forcément dans
l'arbitraire, et on obtient des dialogues purement liturgiques, comme dans le chant de nos
psaumes à deux chœurs. L’intelligence des cantiques sacrés n'a ries à gagner à celte dispo
sition du texte, sauf dans les passages où elle s'impose.
{%) Einleit. § 6 , p. 17. C*est ainsi que souvenl les Pères rapportent à Jésus-Christ un
psaume qui a en titre « in fioem », parce que * finis legis Christus ».
LXII LE LIVRE DES PSAUMES
(4) ot On sait que l'interprétation messianique de tous les psaumes appliqués directem ent
e t exclusivement au Christ par les défenseurs de ce systèm e, était admise par les Hébreux,
sans aucune hésitation ni trace d'opposition, bien a vant la venue de Notre-Seigneur. Les
rabbins reconnus les plus fidèles aux anciennes traditions appliquaient universellement ce
systèm e et l’élendaient aussi loin que les premiers écrivains chrétien*. La croyance au Messin,
basé sur les prophéties, et spécialement sur les prédicnons typiques et directes des psaumes,
était un des fondements de la foi. (C’est le 42« article dans le Sepher rosh amuna d ’ÎSïiac
Abarbanel). Ce point n’est contesté par aucun critique. On peut le tra ite r de su p e rstitio n ,xJe
pure, illusion; mais le fait demeure, et il est certainem ent sans précédent ni parallèle dans
rh M o ire des religions. Nous devons aussi adm ettre que ce système se m aintint j u s q u ’au
moment où les docteurs hébreux sentirent la difficulté qui se présentait, quand la controverse
se por La du côté des chrétiens. Pour échapper à l’explication, on en arriva à un curieux et
instructif expédient. Quelques-uns avouèrent candidem ent que la seule raison pour a b a n
donner l'interprétation traditionnelle, qu'ils confessaient parfaitem ent naturello, c ’eUnt
l’usage qui en était fait par les chrétiens. En général cependant, iM «’efforçaient dans lem s
explications d ’échapper à l’application à Notre-Seigneur, par la théorie des deux M e ss rs .
Chacun d'eux avait son caractère qui, dans leur esprit, é ta it inconciliable avec l'histoire d<i
Jésus, fils de David. L'un de ces Messies était une incarnation visible de majesté, de beauté
cl de puissance, le fils vivant du Dieu vivant, l'image e t la révélation de la gloire divine.
L'autre était descendant, non do Juda, mais de Joseph, frappé par le courroux de Dieu,
rejeté universellement par ses concitoyens e t p ar les Gentils, portant comme un bouc ém is
saire les péchés et les souffrance de l’hum anité ». Cook, In tro d u it. § 48, p. 464. Cfr.
R . Marlene, Pugio fidei, Srhoettgen, de Mess ta e t Horœ hebrairœ et talmudicœ.
(2) « Si nous avions le regard de Dieu sur t’Ancien T e sta m e n t et sur ses rapports avec le
Nouveau, et si notre vue spirituelle était davantage pénétrée et illuminée par la lum ière
PRÉFACÉ" I.XUI
ment impérative. Nous avons vu plus haut qu’un certain nombre de psau
mes ont pour celte raison le caractère messianique soit au sens littéral,
soit au sens spirituel. — G, La tradition catholique, représentée par les
Pères et les commentateurs autorisés, indique le sens qui convient nux
psaumes se rapportant au Messie. Quelques Pères (1), quelques docteurs,
quelques commentateurs catholiques, ont pu isolément tomber dans des
erreurs exégétiques; mais l'ensemble de la tradition ne peut se tromper à
cet égard, et c'est à elle en définitive qu'il faut avoir recours pour inter
préter légitimement la Sainte Ecriture.
Dans ces psaumes que la tradition nous transmet comme ayant trait
au Messie, 1étude permet presque toujours de reconnaître l’élcment pro
phétique; on s’apercevra, par exemple, que le sens littéral n épuise pas
toute la richesse d’idées que contient un passage, et on en conciliera (pie
le psalmite, ou du moins le Saint Esprit, avait en vue un objet plus .su
blime que celui qui paraît tout d’abord. Mais comme l’idée messianique
est tantôt au premier plan, tantôt au second, comme parfois elle se dissi
mule derrière un sens historique et littéral, et d’autres fois devient ce
sens littéral lui-même, il faut toujours en revenir aux guides traditionnels,
et demander l’intelligence du psaume aux représentants de l'Espril qui
l'a inspiré. « Liber omnis, dit S. Hilaire, similis est urbi pulchræ atque
magnæ, cui œdes complures diversæque sint, quarum fores propriis cla-
vibus diversisque claudantur; quæ cum unum in locum congestæ per-
mixlæque sint, volenti unamquamque ædem aperire, maximam ignaro
afferunt difficultatem, ut clavem uniuscujusque ædis inveniat... Itaque
secundum Dei misericordiam aperiundi unius cujusque psalmi clavem
reperturi (sumus)(2) ». L'exégèse protestant eet surtout rationaliste n'est
donc pas recevable quand elle conteste ou nie le caractère messianique
d’un psaume; elle juge au moyen de principes rationnels une question de
l'ordre purement surnaturel (3). Aux yeux du catholique, le jugement
qu'elle porte est donc dépourvu de compétence et d'autorité.
versets de chaque psaum e graduel; mais il semble y être tout à fait acci
dentel, et Ton ne serait pas embarrassé pour le retrouver dans d'autres
psaumes, c v n , cxiii, Exvii, etc., où il résulte simplement du parallé
lisme.
2° Aben Ezra cite d'anciens auteurs d'après lesquels chaque psaume
graduel était chanté ou récité sur un des quinze degrés qui., dans le
temple de Jérusalem, séparaient le parvis des femmes de celui des hom
mes. Ad. Clarke, dans son Commentaire des Psaumes, apporte à l’appui
de cette opinion un passage de l’Evangile apocryphe de la naissance de
Marie : « Scs parents la portèrent au temple et la placèrent sur une des
marches. Il y avait alors dans le temple quinze marches sur lesquelles on
montait, selon le nombre des psaumes des degrés ». Cette tradition a
été acceptée par un certain nombre de commentateurs. Il est pro
bable que les Septante avaient la même idée, quand ils traduisaient :
Twv ¿vaêaOfjiwv.
3° L’explicalion la plus accréditée suppose que les hammahaloih ne
sont autre chose que les ascensions ou montées des pèlerins à Jérusalem.
La ville est en effet située sur Tun des points culminants de la Palestine,
et Ton disait toujours « monter à Jérusalem ». Matth., xx, 18; Marc., x,
32; Luc., il, 42; Joan., n,- 13. La loi commandait aux Juifs de faire à cer
taines époques le pèlerinage de la ville sainte, Dcul., xvi, 16, et l'épisode
évangélique de Jésus au temple. Luc., il, 41, nous apprend que le voyage
se faisait ordinairement en grand corlège. La pensée de Jéhova ne pou
vait certainement être absente d’un pèlerinage entrepris en son honneur,
et les psaumes graduels élaient destinés à entretenir celte pensée le long
de la route. Leur contenu, d'ailleurs, convenait parfaitement à la circon
stance. Plusieurs de ces cantiques rappellent les épreuves et le retour
des captifs; or les épreuves se renouvellent souvent pour le serviteur de
Dieu sur le chemin de la vie, et il est bon de se souvenir que pour ar
river à la 9 vision de paix », il faut souffrir. Le Ps. cxx assure aux pèle
rins que Jéhova veille sur eux; au Ps. cxxi, ils sc réjouissent d’arriver à
Jérusalem; au Pa. C x x m , ils remercient Dieu des périls auxquels ils ont
échappé en route, périls sérieux, surtout pour ceux qui avaient à traverser
le pays des Samaritains; le Ps. c x x v n rappelle les bénédictions réservées
-au serviteui? de Jéhova; leTs. cxxixest unaclede contrition, le Ps.cxxx,
un acte d'humilité, le Ps. cxxxii* un acte de charité fraternelle, senti
ments exigés de celui qui veut approcher du Seigneur. Dans le Ps. cxxxi
sont résumés les titres de Sion à la vénération des pèlerins; enfin lo
Ps. C x x x i u est une invitation aux Invites du temple, pour qu'ils ne ces
sent de bénir Dieu. Ces cantiques seraient donc vraiment adaptés à leur
rôle de « chants des montées ». Àquila, Symmaque el Théodolion los ont
probablement compris delà sorte, car ils les appellent : ¡jfapttwv¿vaêaaetov
ou eîçTàç avaêacretç. H est possible aussi, à la rigueur, que ces chants aient
été composés et chantés pour la première fois par les Juifs qui revenaient
de Babylone sous la conduite de Zorobabcl ou d'Esdras; mais alors il fau
drait prendre les mots « in domum Domini ibimus » du Ps. cxxi dans un
.sens assez large.
4° L’explication qui fail de ces psaumes des chants de pèlerinage nous
paraît la plus naturelle et la plus complète; mais elle n’exclut pa<- totale
ment les deux autres. Dans des psaumes destinés à être chantés en
S* Bi b l e . P saumes . — G
LXVI LE LIVRE DES PSAUMES
voyage par des troupes échelonnées sur une assez longue distance, il est
naturel que le poète ait recherché à dessein les similitudes et les asso
nances qui aident la mémoire, et (ont que le chant des pèlerins qui précè
dent trouve un éclio dans le chant des suivants. Le rythme de gradation
est donc bien ici à sa place. II est naturel aussi que des Israélites de Jéru
salem aient voulu, par pieté ou pour quelque autre raison, accomplir en
raccourci le saint pèlerinage, et aient pris l'habitude de chanter, sur les
degrés du temple, les psaumes que leurs compatriotes du dehors disaient
par les chemins. C'eût été pour eux une pratique analogue à nos proces
sions à Tinlérieur des églises, et surtout à notre chemin de la croix,
VI
DOCTRINE DES PSAUMES
sacrés; mais ceux-ci parient plus directement au cœur. On dirait q u ’ici la distance qui
sépare l’homme de son créateur eL juge, la terre du ciel, est plus facilement franchie par le
sentiment et les aspirations rie la pioté, tandis que la prédication généralement sévèro des
orateurs tient plutôt à la faire sentir, à la rappeler au besoin à ceux qui pourraient ne pas
en tenir compte. Les psalmistes recherchent Dieu et savent le trouver ; les prophètes
s’adressent le plus souvent à des hommes qui l'ont oublié ». E, Reuss, Le Psautier,
Introd. p. 45.
LXVill LE LIVRE DES PSAUMES
tion se posa pour lui et pour ses contemporains avec une gravité telle,
qu'il jugea devoir composer deux psaumes pour la résoudre. C'est encore
à l'avenir qu’il en appelle; ranlinomie actuelle ne durera pas toujours :
« Encore un peu, et le pécheur ne sera plus, on cherchera sa place, et on
ne la trouvera pas », xxxvi, 10. Donc, * garde l'innocence et aie les yeux
sur la justice, car il reste quelque chose pour l'homme pacifique; mais les
injustes périront fous ensemble, et ce qui reste des impies sera anéanti »,
37, 38. Au Ps. xxxviii; il avoue qu'en se voyant persécuté par les impies,
il a été tente de murmurer r.onlre la Providence; mais en songeant à la
brièvelé et aux misères de la vie, il s'en remet complètement à Dieu de.
son sorl. La réponse précédente no le satisfaisait donc plus aussi bien, et
il comprenait quo les récompenses et les châtiments ne sont pas déliniti-
venient répartis en cette vie.
Un descendant de Coré aborde aussi la question, et y répond comme
David : « N’aie point de crainte quand un homme devient riche, et quand
la gloire de sa maison se développe; car à sa mort il n'emportera rien,
et sa gloire ne descendra pas avec lui », x l v i i i , 17, 18. C’est donc que
l'impie, glorieux jusqu’au tombeau, recevra son châtiment après la mort.
La conclusion est au moins implicite.
Asaph, l’auteur du Ps. l x x i i , avoue sincèrement que l'objection l'a
cruellement tourmenté : <* Voici que les pécheurs ont tout en abondance
en ce monde et acquièrenL les richesses; et je me suis dit: C’est dono
inutilement que j ’ai maintenu mon cœur dans la justice, et que j'ai lavé
mes mains au milieu des innocents! » 12,13. Mais il a prié dans le sanc
tuaire, et la lumière a brillé à ses yeux : « Les pécheurs périssent par
leur iniquité même », 19. Il termine pat* celLe vive protestation qui 1 af-?
fermit contre toute tentation de scepticisme : « Vous ôtes le Dieu de mon
cœur, vous êtes le Dieu de mon héritage pour toujours. Ceux qui s'éloi
gnent de vous périssent, vous anéantissez tous ceux qui font le mal loin
de vous. Pour moi, mon bonheur est de m’attacher au Seigneur, et de
mettre dans le Soigneur Dieu toute mon espérance », 26-28. C’est donc
toujours dans l’autre vie qu'il faut chercher la réponse à la difficulté; les
psalmistes le laissent deviner plus qu'ils ne l'enseignent. Ils n'éclairent
la question que d'un demi-jour, parce qu'à leur époque, la nature de l'autre
vie est encore dans la pénombre pour la plupart de leurs compatriotes*
En leur faveur, du reste, Dieu usera des ménagements, comme il en use
vis-à-vis de tous ses enfants : « non patietur vos tenlari supra id quod po-
testis »,ICor., x, 13; l’un des derniers psalmisies le promettra en son
nom : « Le Seigneur ne laissera pas le joug des pécheurs peser sur la des
tinée des justes, afin que les justes ne tendent pas leurs mains du côté de
l'iniquité », Cxxiv, 3.
III. — La Trinité. — Il est fait allusion à ce mystère dans les-psaumes,
mais rarement au sens littéral. Les Pères entendent de la Sainte Trinité
les paroles du Ps. xxxn, 6 : « Les cieux ont été formés par le Verbe de
Dieu, et toute leur beauté par YEsprit de sa bouche », et celui du Ps. l x v i ,
7, 8 : « Que Dieu nous bénisse, notre Dieu, que Dieu nous bénisse »!
On applique au Saint-Esprit de la même manière les textes suivants : «Ne
m'ôtez pas votre esprit saint », l , 13, « envoyez votre esprit et tout sera
créé » , cm, 30, et « votre esprit bon me conduira » , c x l i i , 10. Par contre,
la seconde personne est nommée au sens littéral, au Ps. n, 7 : « Le Sei
PRÉFACE LX1Z
(1) Les psaumes ont de tels rapport* avec l'Evangile, qun sur 283 citations de ¡'Ancien
fesiam ent faites dans ie Nouveau, 416 sont tirées du Psautier.
(S) Prœ[. in Psalm.
LXX LE LIVRE DES PSAUMES
(1) a Le Saint-Esprit, qui savait Ho toute elernité los louanges que Jé-us-Chri-t rendrait à
Dieu cl qu’il tin ferait rendra quand u serait au monde, a comm ncé à les exprimer pur
■avança dans l'intérieur rîc Dnvirl, père fin Jésus Chris» selon la chn)r, cl figur,* selon
■l’c spnl. Dans ce cœur bien disposé. il a pris plaisu à modutro les mômes sentiments qu’m
Jcsu , non en toute leur peiferlitm pourtant, ni approchant <1« leur étendue, m a n a u ta n t
qu'il fallait pour l'entrchcn et la nourriture de rE g ln e , laquelle nn se lasso jam ais de l<*s
lire, cl y Irnuve son aliment dans son pèlerinage. Car en attendant. la possifl-îion entière de
'son bien-a-imé, qui esl son unique bnjn, Utile -sa consolation est d'entendre la voix do pou
époux... Elle Tenii n rl en entendant l**s accent* de ce prophrte, qui a ôté trouvé selon te c œ u r
de Dieu, Acl., xiii. 22. et tpii ayant pitS'ri par tes marrie-; éîat-ï que l'homme-Dieu, a dû
participer à toutes scs dispositions ». -.Olier, T ra ité des SS. OM res. 111..&.
« Le psautier esl par excHl nce le livre do la pnèiie-dii Christ méritanl et patient. Dans
les jours de sa vie m o r L e l K Nolrn-Seigneur a certa.noine-nt «récité les psaumes, y puisant au
profit do son humanité infirme, Irg forces que sa divinité v avait Joui ^»p^e* d é p o s é e . El que
ces sainU cantiques aient été dits par tint, au'iM .aient tittduil son -cœur et p a s 'ó par ses
l è v r e s coinm; cria nous les ren I plus cheis, cela augmente aus«*i Ipur vertu. La lumière y
esl éblouissante, Poncuon y abonda, la grâce en ruisselle. Vous le s a v e z , Jé-u* les a récités
en son nom et-a«i not-n»; beaucoup-matn-j ne pouvaient .Lui en n v mi ir .qu* a ut a n L q ll il _i.Çn <*}t
noire place, et s'appropriait nos états. Or, c o 'n tr r alors on eu*, pu dire que nous íes réci
tions déjà en lui, maintenant il faut dire qu*il les récite on nou-s. .C’est .l'un dos rllets prodi
gieux do celle communion vivante où la grâce nnus;mel -avec IuL Devim-.z donc si,, enloqdant
Jésus quand nons prions, le Père nous exauce »1 Mgr Gay, Vie et Vertus chrétiennes, De la
Tentation, p. 530.
PREFACE 'u n
permellrez pas que votre saint voie ia corruption ». C’osl la prière du Sau
veur mis au lombeau, et attendant sa résurrection. Le Saint Esprit inspi
rait donc à David les prières du Rédempteur souffrant, le Sauveur l<*s
répéta et fut exaucé : « Qui in diebus carnis suæ, preces supplicat.10-
nesque ad eum, qui possil ilium salvum facere a morte, cum clainore
valido et lacrymis offerens, exauditus est pro sua reverentia. » Hi-b.,
v> 7- .
Jusqu’ici, le Messie n’est apparn que comme une victime humaine, im
molée pour le salut du monde. David triomphant va entrevoir et révélor
■les grandeurs de.ee Rédempteur. Le prophète règne à, Jérusalem, l’arclie
est à Sion, c’est do là que rayonnera sur le monde l’action surnaturelle de
Jéhova. Alors vont éclater les grands oracles :
Pourquoi les nalions fïrm is'ent-elles,
El les |>puples complotent ils des riens.»*
Contre Jéhova et contre son Oint ?...
Jéhova me-dit : Tu es mon Fils,
En cojour je l’engendre. u , 4f 7.
Le Messie sera^donc plus qu’un homme, il sera le Fils même de Dieu,
«elui que Jéhova engendre dans l'immuable aujourd'hui de son éternité ;
il dominera sur les rois et les peuples, aussi David termine-t-il par ce
conseil : «< Adorez le Fils, de peur que Jéhova ne s'irrite! » Le Ps. l x v i i
{Exsurgat Detts}décrit spirituellement la marche triomphale de ce Messie,
Fils de Dieu, Iorsqu'après sa sanglante .conquête, il remonte au ciel,
traînant à sa suite les captifs arrachés au démon, 19, et par sa grâce
achevant le salut commencé, 29. LePg. cix(Diæit Dominus), delà même
époque, affirme de nouveau la divinité du Messie; David l'appelle son
Soigneur, que Jéhova fait asseoir^à sa droite, et à qui il soumet tous les
peuples. Mais une autre révélation nous est faite : le Messie sera prêtre
éternel selon l'ordre de Melchisédech. L'Evangile expliquera plus tard en
quoi consiste la similitude : comme Melchisédech, le Sauveur offrira le
sacrifice mystérieux du pain et du vin. Voilà donc quatre idées fonda
mentales ajoutées par David à la tradition messianique : le Messie sera un
rédempteur souffrant, Fils de Dieu, roi et prêtre.
Sur la fin de sa vie, pendant la révolte d'Absalon, David redevient le
1yi»e du Messie persécuté; il n’a plus rien à ajouter au tableau si complè
tement tracé précédemment, mais l'EspriL Saint lui inspire contre le
traîlre Achilophel des malédictions qui tombent de tout leur poids sur
Judas ot sur les ennemis du Sauveur. Le châtiment terrible était dûaux
persécuteurs et aux conLempteuis du Messie; par une touchante délica
tesse^ le divin Maître, qui ne vicuL pas pour perdre mais pour sauver,
laisse an prophète le soin de faire retentir les menaces, et ne garde pour
hii que les paroles de paix et d’amour.
Sous le régime de Salomon, selon toute probabilité, un descendant de
Ooré, dans le Ps. x u v (.Em ctam i), revient sur les révélations de David.
S’adressant-ait Messie, « le plus beau des enfants des hommes », 3, il lui
donne le nom rie Dieu, assis sur un trône éternel. 7, 8, et il célèbre l’é-
Tponse immaculée qu’il doit se donner, 'l’Eglise. Salomon, lui aussi, est
'appelé à chanter son divin rejeton, Ps. l x x i (Deas, judicium tuum). Il
1ë voit apparaître dans le silence et l’humilité, comme la rosée qui tombe
av une toison; mais sa domination s'étend bientôt sur toute la terre, il
« X II LE LIVRE DES PSAUMES
juge les peuples, et les rois viennent lui rendre hommage, moins pour sa
puissance et sa majesté, que pour la délivrance qu’il assure aux petits.
Ces derniers traits sont essentiellement évangéliques, et ils préludent
à ce que les psalmisles postérieurs et les prophèles raconteront de la
domination du Messie sur le monde cnlier, par la bonté compatissante
qu’il témoignera aux humbles et aux faibles.
Le Ps. Cxxxi (Memento), composé dans les temps voisins de la capti
vité, rappelle simplement les promesses antérieures faites à David.
D’autres psaumes, messianiques au sens spirituel, reproduisent quelques-
unes des idées précédentes. Ceux qui ont été écrits après l'exil font
volontiers allusion au règne universel de Jéhova sur toutes nations de la
terre, règne qui ne s'établira qu’à la venue du Messie.
V. — L ’hnmnie. — Il est décrit dans les psaumes comme un être privi
légié, peu inférieur aux au^cs, vin, 6, mais pourtant conçu dans le péché,
L, 7; l v i i , 4, et parlant faible et digne de toute la pitié divine, CM, 14.
Mais le Seigneur qui est bon a le pouvoir et la volonté de sauver, ni, 9;
xix, 8; xxx, 16 ; xxxvi, 39 ; il l’aide à marcher dans la voie du bien, v, 9;
xxxvi, 23 ; l x x x i x , 17. car sans Dieu, l’homme ne pourrait que se perdre,
xxxii, 16, '17; l x x i i , 27; cxxvi.
VI. — La vie future. — I o Iî y a un avenir réservé aux bous : « Le
pauvre ne sera pas toujours oublié, la paLience des pauvres ne sera pas
perdue à jamais », ix, 19. « Les justes seront conservés à jamais... car il
y a quelque chose en réserve pour l'hoinme pacifique », xxxvi, 28, 37.
« Au sein des ténèbres de la vallée de la mort, je ne crains pas encore,
car vous ôtes à mes côtés », xxii, 4. « Au réveil, je me rassasierai de votre
gloire », xvi, 15. « Le Seigneur rachètera mon âme de la puissance du
shéol, quand il méprendra ». xlviii, 16. « Mon cœur peut défaillir, et ma
chair succomber, mais Dieu est mon espoir et mon héritage pour l'éter
nité *>, l x x i i , 2;5, 26. Nous avons vu plus haut que c’est sur cet avenir de
l’autre vie que les psalmistes joli eut les yeux, pour trouver le courage et
la patience au milieu des épreuves de la vie présente.
Les méchants ont eux aussi à penser à l’autre vie : * Les impies ne se
tiendront pas avec assurance au jugement... la voie des pécheurs pé
rira », i, 5, 6. « La mort des méchants est lamentable », xxxm, 22, pour
quoi, sinon à cause de ce qui la suit? « Ceux qui commettent l’iniquité
périront pour l’élernilé, et vous, Jéhova, vous êtes le Très-Haut pour
l'éternité », xci, 8, 9. En maudissant ses persécuteurs, David s’écrie :
* Qu’ils soient effacés du livre des vivants, cl qu’ils ne soient pas inscrits
avec les justes », lxvliu 29. Asaph se plaignant de la prospérité des
impies, dit d’eux : « Point de tourment jusqu à leur mort », et il conclut
en s'adressant à Dieu : « Vous réduirez à rien leur image », l x x i i , 4, 20.
Ces passages, empruntés presque tous à David, seraient tout à fait in
conciliables avec leur conlexLc, s’il ne s’y agissait que d'une vie terrestre
plus ou moins longue. Quand les psalmisles ont, en particulier, abordé si
souvent la cuestión du bonheur des méchants, c'était pour que leurs can
tiques servissent à l’inslruclion du peuple, et l’objection serait vraiment
restée sans réponse, si l’avenir promis aux uns et aux autres avait tou
jours dû être cherché ici-bas. 11 est certain que les expressions hébraïques
qui signifient < éternellement, pour toujours, etc. », ne désignent pas
-constamment l’éternité proprement dite; mais de là à dire qu'ils ne )a
PRÉFACE LXX lIl
(4) Cfr. Vigouroux, La Bible et les Dècouu. mod.t Vol. II, p. 444-472.
(5) DœlIing'T, Paganisme et Judaïsme, Yul. IV, p. 424.
tx x iv LE LIVRE DES PSAUMES
sous prétexte .qu’il n’y est point question de Tautre vie, auraient mis1les
cinq livres du psautier au même rang que les cinq livres de Moïse, si l’af-
firmalion de la vie future y eût fait défaut.
Nolons toutefois que cette doctrine est une de celles qui vont en se déve
loppant dans rAncien Testament. A demi voilée dans lePentateuque, elle
se montre de plus en plus claire dans les psaumes, dans les prophètes et
dans la Sagesse, et arrive à la pleine lumière dans l’Evangile; dans le
psautier, ce dogme est donc encore enveloppé de quelques ombres. « La
Joi de Moïse, dit Bossuet, ne donnait à l’homme qu’une première notion
de la nature.de l'âme et de sa félicité. Nous avons vu l’âme, au commen
cement, faite par la puissance de Dieu, aussi bien que les autres créa
tures, mais avec ce caractère particulier qu’elle était faite à son image
et par son souffle... Mais les suites de celte doctrine cl les merveilles ae
la vie future ne furent pas alors universellement développées, et c’était
auxjours du Messie que cette grande lumière devait paraître à décou
vert (1) »► Les délais apportés à la révélation complète de celte vérité
avaient leur raison d’êlre. « lin proclamant hautement l’immortalité de
l’âme chez un peuple grossier, enclin à toutes les superstitions,.Moïse au-
xait pu craindre de devenir malgré lui, avec Abraham, Isaac el Jacob,
.l’objet d’un culte rival de celui de Jéhova... Livrée sans voiles à l’imagi
nation populaire, elle y serail entrée avec le cortège des superstitions qui
l’accompagnaient chez les Egyptiens et chez les Chananéens, c’est-à-dire,
avec la métempsychose et toutes ses extravagauces, avec l’évocation des
morts et sa curiosité sacrilège (2) ». Nous avons déjà remarqué les
,mômes ombres autour du mystère de la Sainte Trinité et de l’idée mes
sianique, et le même développement doctrinal.
Morale des Psaumes» — Il ne faut pas s’attendre à trouver dans les
paum es des préceptes el des conseils de morale aussi variés que dans
les livres spécialement destinés à renseignement des devoirs, comme les
Proverbes ou l’Ecclésiaslique. Les psalmisles se contentent de rappeler
en passant les grands principes sur lesquels doit être réglée la vie du ser
viteur de Dieu, et comme la plupart' de leurs cantiques sont des prières
ou des hymnes liturgiques, ce sont naturellement les devoirs envers Dieu
qu’ils rappellent de préférence. Néanmoins cet enseignement moral est
important, aussi bien par la forme qu’il revôL, que par l’efficacité qu’il
lire de son insertion dans les chants destinés au culle solennel. Il résume
d’ailleurs ce qui est détaillé dans les autres livres. « Liber psalmorum,
dits. Athanase, omnium reliquorum frnetus quasi insilos in se conlinens,
canlus edit, et proprios insuper cum ipsis in-ler psallendum exhibet (3) ».
S. Grégoire de Nysse écrit de même • * Est lotus psalmorum liber referlus
virtutis laudibus, et improborum reprehensione, speclalque historiarum
mentio duos prœcipuos fines; efficit quippeut et illustrium virorum vir-
tute,m æmuleris et suspicias, fugiasque eorum improbitatem, qui sese
flagitiis totos dediderunt (4) ». Cette morale, dont le précepte fondamental
est l'amour de Dieu, est assez parfaite pour avoir servi de préparation,
'Cl même souventd’expression, à celle que In divin Maître devait enseigner
un jour. C’est S. Athanase qui en fait encore la remarque : « Omnium
Dominus, qui sua curât opéra, non modo le^os condidil, sed semctipsuin
exemplar tradidit, ut qui voluerinl agendi ralionem notain IiabcanL Qua-
propter antcillras in nosadventum, idipsum in Psalmisinsonuit, utquem-
àdmodurn in semelipso lerreimm et cœlostem liominern exhibuil, ?ic
ex Psalmis motus afleclionesque animorum qui volucrit perdiscerc va-
leal, cum in ipsis enjusque motus curationem emendationemque inve-
niat(l)».
J. — La loi de Dieu est pour les psalmislcs la grande règle de vie, et
son accomplissement est le chemin de la perfection morale et la garantie
du bonheur. C’est ce que répète à maintes reprises l’auteur duPs. cxvm.
Celte loi instruit cl sanctifie, xvm, 8-15; elle rend heureux ceux qui lui
sont fidèles, i. 1 ; cv, 3; exi, 1 ; cxvjii, 1 ; cxxvii, 1 ; cxlv, 5, et elle leur
attire tou les les bénédictions du Seigneur, xxx, 20; xxxui, 9; xxxv, 9.
Elle assure môme la prospérité aux peuples qui se conforment à scs pres
criptions, xxxïi. 12; cxliii, 15.
« Le sentiment qui domine tous les psaumes et qui en fait le Ion gé
néral est le désir de l’union avec Dieu... Quels que soient les détails et
les circonstances on les événements extérieurs qui spécialisent le sens de
Ions ces psaumes et qui en furent l’occasion, en mille endroits éclatent le
sentiment el l’exprc^ion du désir de trouver Dieu, véritable but de la vie.
Delà, la plainte lautde fois renouvelée que Dieu voile son visage; de là,
Je vœu si souvent répété, que Dieu fasse briller sa face... Beaucoup d’au-
Ires termes analogues prouvent à quel point les hommes de prière en
Israël avaient rexpériencc des opérations de la grâce du Seigneur, iv, 7;
xv, 5. 7,11 ; xvi, 15; xxii. 5; xxvi.8;xxxv, l); x u , 1 ;lxii, 25,28, etc. (2) ».
C’est pourquoi les psaimistes, quand ils insistent sur le côté liturgique Je
la loi, s’attachent surtout à rappeler la nécessité du culte intérieur, con
dition essentielle île tout rapport de l’homme avec Dieu. « Ofl’rez un sacri
fice de justice, et espérez dans le Seigneur », iv, G. « Le sacrifice que Dieu
demande est un cœur c-mtrit », L, 19. « Je louerai le nom du Seigneur
dans mon cantique, cL je le célébrerai par mes. louanges : Dieu préférera
‘cet hommage à l'offrande d'un jeune veau, ayant cornes el ongles » . l x v i i i ,
31,32. Les hymnes en l’honneur du Seigneur ne peuvent lui ôLre agréables
que quand elles viennent d’un cœur pïir, xvm, 14, 15. Au Ps. xxm, 3-5,
on voit que .pour approcher du sanctuaire, il faut.avoir lea mains, inno
centes et le cœur sans péché. Le Ps. x l i x csL une énergique protestation
d’Asaph contre le formalisme sacrilège, qm ciwUDieu sufiisammenUio-
noré quand on lui offre le sang des animaux. Le Ps. l x x x i i i est une pro
testation d’amour et de dévouement au Dieu qui réside dans le tabernacle;
ce ¡tabernacle est saint et veut être entouré de sainteté, xen, 5, mais là
n'est ipoirct exclusivement circonscrit le culte du Seigneur, car il iauü le
•bénir dans tous les lieuxde sa domination, eu, 22. Ces préceptes si élevés
ouvrent vraiment la voie à cette adoration «eu espril et en. vérité » <juo
réclame le Père céleste, Joan.,iv, 23.
que dans ces passages l'inspiration a laisse aux psalmistes leurs senti
ments personnels, il n’y a pas lieu d'incriminer les écrivains sacrés. Si on
çidmet que ces malédictions sont inspirées, Dieu qui les prononce eu es
prit de justice ne peut-il donc mettre dans le cœur des psalmistes des
sentiments conformes aux siens? « Prophela in Spiritu Dei sic ea dicit,
quomodo ilia Deus facit, ccrto judicio, bono, justo, sanclo, Iranquillo, non
turbatusira, non amaro zelo, non animo inimicitiarum exercendarum, sod
justitia vitiorum puniendorum (1) ». A supposer môme que les écrivains
sacrés ne parlent qu’en leur nom personnel, on n’a pas droit de leur sup
poser des sentiments de haine et de rancune pour rendre rnison de pa
roles que l ’amour’de la justice et du droit suffisent à expliquer. Voici
David, par exemple, injustement persécuté, trahi indignement et traite
comme un malfaiteur par Saül et ses courtisans; lui, qui se sent inno
cent, n'a-t-il pas droit d’en appeler à la justice de Dieu, et puisqu’il est
assuré en conscience que ses adversaires ont tous les torts, l’appel qu’il
adresse à Dieu peut-il viser autre chose que la justice vindicative? Quand
Absalon se révolte, David qui a péché contre le Seigneur plie la tôte sous
le poids des maux qui l’accablent; mais lui, il a paye sa dette <à la justice
divine, et son amour pour l’équité veut que cette justice ait raison de
tous les méchants; il invite donc le Seigneur à tout remettre à sa place.
Et même, avant de mourir, nous le verrons donner à son fils des ordres
qui paraissent cruels, III Reg., u, S-9, mais qui sont en définitive l’expres
sion dernière de son amour pour la justice divine, dont il se sent constitué
je ministre. Los circons-lances ne lui ont pas permis de châtier les coupa
bles de leurs forfaits publics; à ses yeux, il y a là un désordre grave que
Salomon sera chargé de faire disparaître. Tel est l’esprit qui animait
David. C’est celui que S. Thomas attribue aux psalmi&les, quand ils mau
dissent leurs ennemis, qui sont a^ant tout les ennemis de Dieu : « Con-
lingit malum aliquod dici imperando vel optando, sub ralione duplicis
boni : quandoque quidem sub ratione jusji... sic Ecclesia maledicit ana-
Ihematizando, sicut et prophetæ in scripluris quandoque imprccantur
mala peccatoribus, quasi conformantes voluntatein suain divinæ ju-
stitiæ (2) ».
(4) S. Aug., tu P s., xxxiv, 1, 9. Dieu, sans doute, a contre ses ennemi- dos dioils do
usLiCt; que n’ont pas tas hommes vis-à-vis des leurs. Mai-» dans le cas présent, ceux qui
sont maudits sonl à la fois les ennemis de Dieu et ceux dns psnlmisles. Ces derniers, associés
à l'outrage reçue, ont quelque droit do rétro aussi à l’cxercicc do la justice vindicative. Ils
usent ile ce droit en faisanL appel au châtiment divin.
(2 ) sa l x x v i , 4. Cet ordre d’idées est parfaitement admis par des écrivains protestants.
Voici comme l'un d’eux s'en exprime : « Il y a là les implorations d'un homme qui so
ressent d’une ctuelie injustice. 11 ne peut pas, et dans certains en s, il no veut pas se venger
iui-méme, et alors il en appelle à la justice de Dieti pour \a venger. Faut-il dire à
cause de cela que ces expressions de David ne sonl pas inspirées? Pas le moins du monde.
Nous pouvons diro hardiment qu’elles sont inspirées, et par le véritable esprit de Dieu,
qui est un esprit de justice et de jugement. Sans doute, il y a eu dans les âges posté
rieurs, des inspirations beaucoup plus élevées ; c'élait et c’est graduellement que l’iisprit
-de Dieu élevait le genre humain, el dans le genre humain, les individus, comme David, en
montant des vérités inférieures aux plus sublimes. C/isi l'assertion expresse de Notre-
Seigneur el des Apôires. Mais i’inspiralion plus élevée qui vient par la suile ne rend pas
Jauss't l'inspiration inférieure qui a piéccdé; Tune ne suspend mômo pa* toujours l'autre
entièrement; chacune esl véritable, et le plus souvent, chacune doit rester et cire res
pectée, car l’uno esl le complément de l’autre... Le premier instinct de l'homme esl la
L xxvm LE LIVRE DES PSAUMES
VII
USAGE DES PSADMES
yulgo dicitur, amatoriæ cantaliones, hic pastorum sibilus, hæc arma cul-
turæ (1) ». Ces mômes chants réconfortaient les martyrs au milieu de leurs
tourments, et les persécuteurs admiraient « inter ungulas cruciatusque
psailentis libertatem atque hilaritatem (2) ». Dans les temps plus paisi
bles, les psaumes introduisaient dans la vie chrétienne un charme reli
gieux qui portait au bien. « Licet videre plerosijue hommes, écrit Théo-
rioret, autnullam, aut levem do aliisdivinis libris mentionem facere; sed
de spiritualibus divini Davidis canticis multos sæpenumero et in domibus,
et in compitis, et in viis meminisso, cantusque modulatione seipsos dc-
mulcere, et per hanc animi delecLalionem utilitatemque consequi (3) ».
A ces témoignages, ajoutons en un dernier qui nous prouvera que le chant
clos psaumes n'était pas moins populaire dans la Gaule chrétienne que
dans les campagnes de TOrient. Sidoine Apollinaire jnous décrit les ha-
lours de bateaux, les mariniers et les passagers chantant les psaumes de
concert, en suivant le cours du fleuve, image de la vie :
Curvorum hinc chorus helciariorum,
Responsantibus Alléluia ripis,
ArJ Christuin levai amnicum celeuma.
Sic, sic psallile, nauta et viator!
Namque iste est locus omnibus pelendus
Omnes quo via ducit ad salutem (4).
Ce qu’ont été les psaumes pour les Hébreux, ce qu’ils étaient pour les
chrétiens des premiers siècles, ils peuvent et doivent l’être aussi pour
nous, tant ils interprètent fidèlement les divers sentiments qui se succè
dent dans l'âme chrétienne et naissent des situations diverses de la
vie. « Les psaumes contiennent presque toutes les sortes de prières, et
Fexpression de chaque sentiment qui peut nous survenir dans nos rela
tions avec le ciel, depuis la joie la plus élevée jusqu’au plus profond cha
grin. En quelque disposition que nous puissions être, nous trouvons tou
jours un de ces chants sacrés qui s’y harmonise... Aucun chant d’origine
humaine ne peut être répété aussi souvent que ces hymnes divines; elles
restent pour le cœur d'une éternelle fraîcheur, comme le sont pour les
lèvres et les oreilles les mélodies solennelles sur lesquelles TEglise les
chante. Les unes et les autres sont composées pour servir à chaque jour, à
chaque heure, sans perdre le charme qui leur est propre (5) ».
Pour trouver dans les psaumes tous ces avantages, il faut les com
prendre, se pénétrer de leur esprit, et se trouver soi-même ou se placer
dans les situations qu'ils supposent : ces conditions se réalisent facilement
pour toute àme attentive. « Ces chants religieux inspirés par la foi ne
vieillissent pas, observe très justement Haneberg; dès qu'on les com
prend, ils reprennent leur éclat et leur jeunesse primitive. Pour les com
prendre, il fruit non seulement avoir l’intelligence de la lettre, mais encore
et par dessus tout, celle des idées qui les ont inspirés, de l’esprit qui les
anime..... Pour comprendre chaque psaume en particulier, il ne faut point
perdre de vue l'état d'où part l’âme aspirant à l'union divine. Il y a divers
états par lesquels peuvent passer le psalmisle et le lecteur qui s’unit à
lui dans la prière : 1° L'union surnaturelle et parfaite avec Dieu. Cet état
est rare; peu de psaumes y sont entièrement consacrés, le Ps. xliv
(Eructavii) en est un exemple... Tout parle en même temps de la vie que
l'homme puise en Dieu; ce souffle intérieur, ce feu de l’âme allumé au
foyer divin, est un élément qui manque à tous les hymnes des peuples
non israélites. 2° Le psalmiste peut chanter les jois légitimes de la vie,
goûtée par une âme pieuse et craignant Dieu, surtout les joies de la fa
mille, cxxvn (Beati omnes). 3° D’ordinaire le psalmisle plane entre la
crainte et l’espérance; l’âme luttant pour arriver à Dieu, gémit de ses
souffrances, se ranime en sentant la main du Seigneur qui guérit et re
lève. Cette lutte est le principal thème de la vie humaine, et c'est pour
quoi la plupart des psaumes sont des élégies où les consolations divines
finissent par triompher des tristesses de l’âme (1) ».
Le psautier doit donc être le manuel de piété de tout chrétien^ Citons
en terminant les termes éloquents par lesquels le P. Lacordaire recom
mandait la lecture du saint Livre : « David n'est pas seulement prophète,
il est le prince de la prière et le théologien de l'Ancien Testament. C’est
avec ses psaumes que prie l’Eglise universelle, et elle trouve dans
prière, outre la tendresse du cœur et la magnificence de la poésie, -os
enseignements d’une foi qui a tout su du Dieu de la création, et tout prévu
du Dieu de la rédemption. Le Psautier était le manuel de la piété de nos
pères: on le voyait sur la table du pauvre comme sur le prie-Dieu des
rois. Il est encore aujourd'hui, dans la main du prêtre, le trésor où il puise
les aspirations qui le conduisent à l’autel, l'arche qui l'accompagne aux
périls du monde, comme au désert de la méditation. Nul autre que David
n’a mieux prié; nul autre, préparé par plus de malheurs et plus de gloire,
jar plus de vicissitudes et plus de paix, n'a mieux chanté la foi de tous
es âges, et mieux pleuré les fautes de tous les hommes. Il est le père de
’harmonie surnaturelle, le musicien de l'éternité dans les tristesses du
temps... Empruntez cette voix dont l’Eglise a fait la sienne, et qui, de
puis Irois mille ans, pi rte aux anges les soupirs et la joie des saints.
psaumes ne tiennent pas toujours dan* la piété contemporaine la place qui leur était dévolue
au temps de S. Grégoire ; et pourtant, avec quel avantage ces prières inspirées ne pourraient*
elles pas remplacer tant de compositions modernes, fruit d'une religion mal entendue, et
dont te mysticisme étrange ne trouve pas toqoura une excuse suffisante dans les bonnes
intentions de leurs auteursl
(4) Uèoel. bibltq. Vo Part. IV, 42, 44«
Lxxxi'V LE LIVRE DES PSAUMES
vm
TEXTE ORIGINAL ET VERSIONS
I, — h t texte hébreu des psaumes que nous possédons a été fixé par
les massorètes du vi° au ix° sicclc de noire ère; les plus anciens manus-
ci’ils qui en restent ne remontent pas au-delà du x° siècle. Entre David
et la Massore, il s’est donc écoulé une quinzaine de siècles durant lesquels
le lexte a certainement subi quelques allérations de détail. « Hebraico
textui longo temporum tractui inr.psis.se dubia, vel ipsæ ab antiquo variæ
lecliones probanL, nec deesse menda constat (2) ». Par conséquent, Texé-
gcse a une certaine latitude vis-n-vis de ce texte, et quand les raisons
sont vraiment sérieuses, il est permis de faire subira l’hébreu de légères
modifications, en corrigeant quelques leçons, en restituant certains mots
perdus, ou en supprimant des gloses insérées dans le texte. Par là même,
ou n’esl pas autorisé à préférer de p.n ti pris l’hébreu aux versions. « Il
serait même à désirer, dit Thalhofer, que dans la critique du texte masso-
rétique par les savants clmUjens, on tînt compte davantage des versions,
et des Septante en particulier ».
II. — Versions grecques. — La première est celle des Septante alexan
drins. Elle devait oxisier déjà vers l'an 230 avant Jésus-Ghrist, quand le
traducteur de TEcclésiastiquo vint en Egypte, car dans son Prologue, il
fait mention de la loi, des prophètes et des autres livres déjà traduits en
(11 2e Lettre à un jeune homme sur la Vie ckrct. « Etudiez ce livre incomparable, écrit
aussi Mgr Gay. Autrefois les chrétiens rapprenaient par cœur ; qu'il nous soit du moins
familier... Prenez souvent, prenez habituellement votre prière dans ces pages toutes divines;
lisez un psaume, ou quelques verseLs de psaume, ot si vous le pouvez, chantez-le. Comme
la harpe du je u re psaliniste calmait les fureurs de Satil eL éloignait de lui l'esprit malin, ces
cantiques vous soustrairont aux influences malsaines, et remettant tout en ordre, vous
rendront la séremLé ». Vie el Vert. chrêt. De la Tentation, p. 530. Les psaumes qui
repondent si bien aux besoins intimes de l'âme, contiennent aussi des prières très propres
aux époques de persécution ou de calamités publiques. Dans le Beati immannlali, par
exemple, que de traits qui semblent tracés pour le temps présent! Voici un curieux
exemple de cetle harmonie parfaite des psaumes avec les diverses situations sociales qui
succèdent dans l’histoire. En 4814, on voulait faire paraître une Traduction en vers français
de plusieurs psaumes de David. La censure impériale nota ainsi le livre : « Comme poete,
David offrait do meilleurs morceaux à traduire. Pourquoi ne s’arrêter qu'à ceux qui n’offrent
que des lamentations sur les persécutions que l’Eglise soutire, et des prières au Tout-
Puissant pour venger la religion désolée, pour le superbe qui lente de le fléLrir eL pour
délivrer son peuple de la captivilé de Babylone? Tout cela en latin n'est pas fort dangereux,
mais en français l’ouvrage semble offrir un appât aux malveillans »... Cfr. La Censure sous
le premier Empire, H. Welschinger, Paris, 4882, p. 496.
(2) Bossuet, Dissert, t» Psalm. xxvi. « Dieu n'ayant pas inspiré verbalement la Sainte
Ecriture, n*a pas voulu faire de miracle pour conserver sans aucune altération accidentelle
le texte sacré. 11 a conservé l'intégrité doctrinale, mais il a permis certaines fautes de
copistes, comme il en existe dans tomes les transcriptions* surtout des ouvrages fort anciens...
Les Juifs, quoiqu’ils aient conservé de tout temps le texte ¿ac ré avec beaucoup de respect,
n’avaient pas cependant toujours pris d'aussi grandes précautions (rue les massorèles) ».
Vigouroux, Manuel bibl. § 47, 90.
PRÉFACE LXXXV
(4) Dans ses transcriptions, M. Bickell fait grand usage de la version alexandrin©, cl I»
prélère souvent, au lexie massorëtique.
IXXXVI LE LIVRE DES PSAUMES
(4J Cfr. Y. Steenkisle, Introd. in Psalm. § 20, De Stylo Vulgatæ in Psalm is.
J
lxxxymi LE LIVRE DES PSAUMES
M) l/orp.loripn Le Long on comptait 4213 de son temps, dont 662 portant sur tout ta
psauuor. Ce nombre » encore Augmenté depuis.
(2) S. Hier. De Scriplor. erciesiast. 81.
(3) La plus riche de ces Chaînes est celle qui fut éditée par Corderius, Antverp. 4643. '
Pr^l'ACK LXXXIX
menté longuement le Ps. cxvm devant les fidèles do Milan en 386. et plus
tard, douze autres psaumes, i, xxxv, xxxvi-xxxix, XL, xuii , xlv, xlvii,
xLviii , lxi. Son explication est surtout allégorique et inorale.
S. Hilaire, Tractatits super Psalmos, explique les Ps. i, n, xm, xiv,
li-lxix, xci, ex vin (avec de longs développements), c x i x - c l . « In hoc
opère Origenem imitnlus, dit S. Jérôme, nonnulla etiam de suo addidit...
Noxia quæque detruncans, utilia transtulit (1) ».
S. Augustin, que la lecture des Psaumes et la psalmodie de l’Eglise de
Milan avaient vivement impressionné (2). a mis tout son esprit et tout
son cœur dans ses Enavvalumes in Psalmos. Il se prooccupe pou du sens
littéral et historique, et il rapporte tout à Jésus-Chrisl. Mais sou commen
taire, sous forme de discours adressés au peuple d’Hippone, est une mine
inépuisable d'instructions morales, de pieuses exhortations, parfois de
développements dogmatiques qui tenaient sous le charme les auditeurs
du saint Evêque, et qu'on relit aujourd’hui avec autant d’utilité que
d'agrément.
Le travail de S. Augustin servit à alimenter la plupart des commen
taires qui furent entrepris après lui, entre autres, celui de S. Prosper
d’Aquitaine, dont il ne nous mslc que les cinquante derniers psaumes, le
commentaire apocryphe sur les l x x v premiers, mis à la suite des œuvres
de Ruffin (3), YExpositio in Psalmos de Cassiodore, qui se donne comme
l’abréviateur du saint Docteur, etc.
II. — Commentateurs du moyen-âge. Les commentateurs de cette
époque suivent pas à pas l’exégèse des Pères, surtout celle de S. Au
gustin. Les principaux sont le Vén. Bède (735), Haymon d’Halbers-
tadt (883), Rémi d’Auxerre’ (900), Enarraliones in Psalmos, Bruno de
Wnrzbourg (1045), dont le travail est remarquable par la brièveté et la
lucidité, Bruno de Segni (1123), qui prend pour base de son exposition le
Psautier romain, tandis que son contemporain, Odon d’Asti se sert du
Psautier gallican; Pierre Lombard (1100), dont le commentaire est une
chaîne composée d’emprunLs faits aux auteurs précédents* de S. Jérôme à
Alcuin; Richard de S. VicLor (1173), qui a écrit sur quelques psaumes des
commentaires purement ascétiques; S. Thomas d’Aquin, qui a fait sur
les 51 premiers psaumes, comme ensuite S. Bonaventure, sur tout le
psautier, des commentaires selon la méthode scholastique ; Albert le
Grand, et enfin Michel Ayguan (1400), général des Carmes. Tous ces
commentaires expliquent le texte de la Vulgate, et se préoccupent
beaucoup plus du sens mystique que du sens littéral ; ainsi dans tous^ on
part de ce principe posé par S. Augustin, et rappelé par Albert le Grand :
« Constat quod totus liber isle de Chrislo est ».
Pendant la même période, les docteurs juifs firent aussi des travaux
sur le psautier, mais en se servant du texte hébreu (4). Raschi, do
passages des psaumes sont pour le moins vicieuses, arbitraires et grolesques. Do même, ce
qui duns la Midrascli su rapporte aux psaumes... contient bien plus do digressions à perte de
Vue, que do choses justes cl utiles ». Delitzsch, E inleit. i x t p. 42.
(4) to c . cit.
PREFACE
substantiel, quoique ne serrant pas toujours le texte d’assez près.
Val. Thalhofer, Erhlœrung der Psalnie^, Rc.gensb. 4* Ed. 1880, com-
menlaire littéral, philologique et liturgique. C’est parmi les travaux
catholiques contemporains sur le psautier le plus complet et le plus
utile.
J. Th. Beelen, Het B opIi der Psahnen, Leuven, 1878, avec une courte
explication et quelques notes empruntées aux Pères.
Maur. Wolter, 0. S. B. Psallite sapienier, Erklœ ruvg der Psahven,
Freib. im Brisg., encore eu cours de publication. Chaque psaume est para
phrasé fort longuement dans tous les sens qu’il peut avoir au bréviaire, au
missel et au rituel'..
F. X. Patrizi, Cento Salmi tradotti e commentati, Roma, 1875, com
mentaire sur l'hébreu, traitant à fond toutes les questions principales,
sans grande préoccupation des travaux antérieurs.
Le Ilir, Les Psaumes traduits de Vhébreu en latin, posthum. Paris,
1876, recueil de notes succinctes, suffisantes toutefois pour faire regret
ter que le savant auteur n’ait pas complété et édité lui-meme son tra
vail.
Vicarius gener. vétéran. Gorisopitensis, Liber Psalmorumbréviter expia-
natus, Paris, 1882, courte, mais excellente paraphrase, ou le sens delà
Vulgate est heureusement expliqué par celui de riiébreu,
G. M. Gurci, I l Salterio esposto in note esegetiche e morali, Roma, Fev.
1883. Commentaire littéral et moral, précédé de considérations intéres
santes sur l’harmonie du psautier avec les besoins du temps présent, sur
l’étude des psaumes, etc.
2° Protestants (1). — Après Reuchlin, Psalmi pœnitentiales (1512), Lu
ther (1519) reste attaché au sens allégorique, et explique les psaumes
d’après ses théories sur la grâce. Calvin, dans son commentaire (1564) se
donne toute latitude dans ses jugements, et Rudinger, poussant le sys
tème à l'excès (1580), assigne la composition du psautier au temps des
Machabées.
J. H. Michaélis, Adnotationes iiberiores in Hagiographa (1745), assem
blage de matériaux sans mise en œuvre.
(4) Voici l’usage que nous avons fait de ces commentaires et celui que peut en faire tout
Iectpur catholique autorisé à s’en servir. Ils sont rie la plus grande ulitité au point de vue
philologique, « Dum Scnpturas inlerpreiantur. ciiL Patrizi {De Interpret. Script, sacr.
T. î, p. 7.0), quo minus ea curant, quse dogmatum et m y sie n o n fn sunt, eo plenius et accu-
raLius cæteris pxplicandis studia sua impendunt, atque ita nos, quorum etsi curæ potiisnnæ
circa pnora versentur oportet, tamen. alia hæc quoque in promptu haboie refert quam
maxime, nos, inquam, non meiîiocrLs feboris parLe levare dicendi sunt, Quare et ab illis
eliam quærere est, aique in rem nostram derivare, quæ ad Sertpturas recte intpl’l igendas
conducunL a . En ce qui concerne le sens hisLorîque et littéral, on ne peut pas toujours les
suivre aveuglément, car les arguments d'autorité sont en général assez légèrement iraiLés
par eux, et tout ne peut pas se déduire exclusivement de l’examen intrinsèque du psaume.
Ils sont incompétents à l’égard des sens spirituel et surtout messianique, attestés par la
tradition dont ils font profession de ne point tenir compte. Leurs dénégations ou leurs
affirmations les plus formelles en cette matière ne peuvent donc avoir ie moindre crédit au
jugement d'un catholique. Quand nous les citons à l’appui d'un sens spirituel ou mes>ianique,
reconnu par quelques-uns d’entre eux, nous n’avons pas la pensée d'aller au-delà d'un»
conclusion ad kominem ; nous opposons alors protestants à protestants. C'est là un concours
sur lequel notre foi ne comptait pas, et dont elle n'avait pas besoin, mais que le bons sens
et la science lui apportent involontairement, et qu'elle reçoit avec reconnaissance.
1CII LE LIVItiv Ü lis PSAUMES
LIVRE PREMIER
PSAUME I
1. Beatus vir qui non abiit in con- 1. Heureux l’homme qui n’a point
silio impiorum, et in via peccato- marché dans le conseil des impies,
qui ne s’est point tenu dans la voie rura non stetit, et in cathedra pe-
des pécheurs, et ne s'est point assis stilentiæ non sedit ;
dans la chaire de pestilence, Jos. 1 ,8 .
2. Mais qui trouve son bonheur 2. Sed in lege Domini voluntas
dans la loi au Seigneur, et médite ejus, etin lege ejus meditabitur die
cette loi le jour et la nuit. ac nocte.
quod verbum Dei in nobis manens commue hébreu, à l’hiphil : « fera prospérer, d De
meditemur ; quia non solum oportit credere, même que U fraîcheur de lYau fait prospérer
sed m<>dilari; aliLer non prodesset, r t hujus- l’arbre, ainsi Du u. ia grâce divine, le libre
modi medilatio valet imilLum contra pecca- arbitre aidé de la grâce, selon 'Bellai min,
tum. » S. Thom., Expos. Syinb. ix. « Ideoque fait prospérer le juste. Ou peut aussi prendre
die et nocle in lege muditaïur, m quo non le verbe dans le sens înlrainiiif, comme a
tain conLinua legeudi posiulaLur intentio, fait la Vulgale.
quam servandæ legis affectus. » S. Ambr. 4. — Non sic. Malgré les apparences, le
3. — Tanqunm Itgnum. Comparaison fa s o n d e s impies est tout dilleront. — Tanquani
milière à la Sami.i? Ecriture. Nul aibre ne pulvis. Héb, : « commi1 la balle du froinenl. »,
répond mieux que le palmier à l'idée q u ’e x le brin do paille, lo fétu. L'antithèse nu s a u
prime ici le psalmiste ; «es ram eaux sont rait élre plus frappanLe ; d ’un côté, l’arbre
toujours verts et ses fruits abondants et dé fertile et vigoureux, solidement enraciné sur
licieux ; sa présence indique habituellement le bord du ruisseau, de l’autre, la fragile en
le voisinage de l'eau. C'est peuL-êLre à ses veloppe qui enloure le bié et qu’entraîne le
nombreux palmiers qui devait son nom une moindre souille du vent quand on bat le
bourgade celebre, toute voisina de Jérusa grain. /
lem, Béthanie, a la maison des dattes. » 5. — Non resurgent. lo-iaqoumou, fil. .ne
Cook. Plus loin, d’ailleurs, cet arbre sera se ¿A3J)dront pas dtvbouü ils n’auront païbune
encore pris comme turmo de comparaison : attitude ferme et assuree ; et, en effet, a ve-
o J üsI us ut palma florebit. » xci, 4 3. Le nient in cogitatione peccalorum suorum ti-
juste est donc comme une planLe arrosée par midi. » Sap., iv, 20. Targum : ils ne seront
ia grâce divine, et il porte des fruits, mais pas justifiés au grand jo u r; Ra-chi : au jour
en son temps, au temps de la récolte, au j u du jugement. C’est en ce sens qu’ils ne ré -
gement. « Potest sapientia semper fructum susciteront pas. Quelques Pères ont pris ce
da re ; sed quia sapientia est, debet sapienLer texte à la lettre dans les versions, et le
dare, dispensare prudenter... Cavendum fuit rapprochant de ces autres paroles : « Qui
ne corrumperemus boiios f r u e l u s , quos non crédit, jam judicatusest »,Joan., u i , ? 3 ,
lignum vitæ d a re t ... Quid ergo proderat m o en ont tiré une conclusion rvon pas contre la
rituro accip^re, quod ei mors habebat au - résurrection, ni contre les châtiments de la
ferre? » S. Ambr. Aussi, n’est-ce point à sa vie future, mais contre la nécessité d’un
prospérité temporelle qu’il faut mesurer la nouvel examen et d’une nouvelle sentence au
justice de l'homme ; ce n’est pas le FrüiL pré sujet dos impies :
coce du méchant, mais le fruit éternel du
juste qui est le véritable. « Hujus quoque Idcirco tali diridentur ordine
beati Ugni non dedignatus est (D. Jesus) in se Honoinnm per orbera (lissipatonim greges.
Ut jndtcandi non resurgant impii.
docere virtutem, cum pergens ad crucem, Qui ileneganmt debitum cul tum Deo,
ait : Quia si in humido tigno hæc faciunt, in Sed puntondi; nam suum cnmen videns
arido quid f ie tïL u c , x x iu , 34.» S. Hilar. — Non mdigebit qnæàtiono detegi,
Quoniam imminentem praeferent mortis notant»
Non defluet* lo-ibbol, ne se flétrira pas. Cette Signam salulis non gerentes fronLibufi.
verdure perpétuelle est le symbole de l’éter S; Paul Nol. Poem. 7.
nelle jeunesse du juste au séjour de la gloire.
Ezech., x lv ii, 42. — Prosperabuntur. En — I n concHio justorum , Sap , v, 4-24, l’assem-
• LE LIVRE DES PSAÜBIES
PSAÜME II
blée de tous les Justes au dernier jour, oppo S. A m br.— Iter. CeLte métaphore de iaXroio
sée à rassemblée des impies sur la terre. se prend en deux sens dans les psaumes, dans
le sens de conduite, et dans celui d'issue, de
6. — Novit, de ccUe connaissance pleine lot, de sort ; ceLte dernière acception est la
d'amour dont sont l'objet les m lants de Dieu. rius usitée. HengsLembcrg. Ce verset donne
Le verbe connaître, selon la manière de f
a solution du grand problème auquel le
parier de la Sainte Ecriture, s’emploie en psaume fait allusion; tout se termine uu
particulier pour la connaissance à laquelle jugement, et les inégalités du temps ne sont
se joint le soin de la chose connue. PaLrizi. nullement l’expression définitive de la justice
Aussi le Seigneur ne connaît-il pas les impies, de Dieu, C'est dans l'éternité que s’appli
Matth., vu, 23, au jour du jugement, il ne quera cette grande ici d'équité qui n'est en
licnL nul compte des fruits qu'ils croient vigueur sur la terre que dans le domaine de
porter, a Non per ignoranLiam, sed per id la conscience : ol àvOpomwv eûôai-
çuod indigni sunt scientia Dei, nesciuntur. » jjioveç, ot xoty.ot, â6Xtoi» Plat., Alcib. I I .
PSAUME n 5
PSAUME I I
ista adversus sanctum puerum luum Jeeum, ment dans le ciel ; nous allons assister au
quem misisli, Herodes, et Ponlius Pila tus, conseil de Dieu, conseil de la puissance se
cum gentibuset populis Israel. » Act., iv, 27. reine et inébranlable opposé aux sourdes
— Médit ati sunt, même verbe qu'au psaume menées des révoltés. — I n cœ/w, par consé
précédent, t . 2. — Inania, car nulle puis quent, hors de toute atteinte. — Irridebit,
sance ne pourra jamais prévaloir contre Dieu. Prov., i. 26. — Dominus, adonaî, le maître,
Prov., xxt, 30. le Seigneur. Dans ce psaume comme dans le
2. — Reges, principes, Hérode, Pílate, les psaume ex, qui lui est très analogue, Jéhova
princes persécuteurs, les tyrans subalternes désigne le Père, Adonaî désigne le Fils. Le
de tous les temps.— Adversus Dominum. « Qui Hir. a Et quia superi us duplex persona ser
Ecclesiam diversis temporibus vexarunt, re vata est, cum ait, adversus Dominum et ad
ges nimirum ac principes terræ, ignoraverunt versus Christum ejus. gemina quoque uunc
se non mode contra Christum, sed eliam ad ndentis et subsannantis significalo consecuta
versus eum a quo missus Christ us e.«t, impie- est. » S. Fîiïar.
tatem extendissesuam. » Euseb. — Christum, 5. — Conturbabit. Héb. : « les é D O uv an -
maskiak. l’oinl de Jéhova, ie Messie. Le Père tera. » Defitzsch compaYe ce verset à un rou
et son divin Fils sont an même rang dans la lement de tonnerre : az idabber heleimo beaffo
haine des impies et aussi dans l'amour des oubacharono ibahalemo. Dieu n'a encore rien
fidèles. dit, ni rien fait, mais sa seule colère épou
3. — Dirumpamus, C'est le résultat des vante déjà ses ennemis. Nous sommes ici
complots des peuples et des rois. Ils sont les bien au-dessus du
sujets de Jéhova, à qui appartient le monde Tolom nota tremefecit Olyrapam.
entier, et de son Chri^L. qui les a reçus fan
héritage ; et voici qu'ils veulent se sous 6. — Ego. C’est la grande personnalité de
traire à la puissance divine : « Nolumus Dieu qui se pose en face des rebelles. L’hé
hune regnare super nosl » Luc. xix. 44. breu est différent des Septante et de la Vul
« C’est donc dans un combat pour la liberté gate : « et moi j'ai sacré mon roi sur Sion,
qu’ils se piécipil^nt, mais pour une liberLé montagne de ma sainteté, o AI. Le Hir pré
en révoi te contre Die u. » Deliiz*ch. — Sugum, fère lire l'hébreu commnont fait les versions,
Héb. : « les cordes o avec lesquelles on avec les suffixes à la troisième personne, ce
entraînait les captifs. Cejoug, que les hommes qui nécessite dans le texte le simple change
rejet lent avec tant de passion, est pourtant ment du » en *1; ce serait ainsi le Fils de Dieu
celui donl le béni Sauveur a voulu révéler la qui prendrait la parole dès ce verset. Cette
douceur et la légèreté. Math. xi. 28. — Ipso- interprétation n’est ni la plus commune, ni
rum . s Nam insidiæ contra Ühnsium ad ipsum la plus naturelle. La parole du Père sembie
reçurruni P atm n . Si namque Pater in Filio, bien appelée par ie loquetur du verset précé
et Filius in Pâtre est, quoir.odo non una fueru dent, et, avec le texte hébreu actuel, les deux
iis illala conLumelia? » S. ALhan. )remières strophes sont d’un parallélisme par
4. — Ce verset nous transporte brusque- Îa it; dans chacune d'elles, les deux premiers
PSAÜMB II *
7. Dominus dixit ad me : Filius 7. Le Seigneur m'a dit : Tu es
meus es tu, ego hodie genui le. mon fils, c’est moi qui t’ai engendré
Act. 13, 33; Heb. I, 5, et 5, 5. aujourd’hui.
8. PosLula a me, et dabo tibi gen 8. Demande-moi, et je te donne
tes lnsreditatern tuam, et possessio rai les nations en héritage, et je te
nem Luam términos terree. ferai posséder jusqu’aux extrémités
de la terre.
élaiL pour Jéhova. Après David, les prophètes, 41. — Au lieu de la révolte, l’obéissance :
Isaïe en particulier, donneront tout son déve servite ; au lieu de l’orgueil, la crainte : in
loppement à cette idée. — Terminos ierrrn, timoré. — E xultate ei cum tremore. « Ré
ci; qu’on ne pourrait appliquer à aucun autre jouissez-vous par rapport à lui, mais trem
qu’au Messie. blez par rapport à vous, parce qu’encore que
9. — Reges, notjiaivsî;, expression Lrnp bé par lui-môme il ne vous apporte que du bien,
nigne pour rendre l'hébreu : « tu les brise vos crimes et votre malice pourront peut-
ras », et aussi la pensée générale du verset. être l’obliger & vous faire du mal. » BossM
« Qiiis enim Christianus unquam dubitavit Ser-m. iti, pour Noël, Exord.
hoc de Christo esse prædictum, aut hanc 12. — Apprehendiie disciplinant, "OHptM,
hæreditatem aliud quam Ecclesiam esse in- nashkoa-bur. Le sens de ce dernier mot a
LellexiL? Et quia bonoset maios intra ead<*m échappé à presque tous les traducteurs an
retia sacramentorum erat habitura : Reges ciens, qui se trompent très fréquemment
eos, inquit, etc. Eadem quippe firma et în- quand ils rencontrent des aramaïsines dans la
flexibili justitia boni regunlur, mali conte- Bible, à cause de leur ignorance des langues
runtur. » S. Aug., de Unit. Eccles. viii, 20. congénères de l'hébreu. Les Septante et la
— In virga ferrea. La verge de fer qui a Vulgale ont le sens le plus éloigné de l’ori
d'abord « brisé » les ennemis du Christ, c’est ginal ; ils donnenL à bar un sens analogue à
l'empire romain, que Daniel appelle l’empire ¡’arabe birr, devoir, obligation. Delilz3ch. Les
de fer. Euseb. S. Athan. : a In virga ferrea, autres versions font venir bar de barar, sé
id est in cruce, cujus mater ¡a lignutn. cujus parer, purifier ; Aq. : xaTaçiXVjffeiTB ¿xXextûc,
virtus ferrum. » — Confringes. Le Messie Svmm. : icpocntuv^ffaxe xaOapwç. Bar est en
sera si bien maître des nations, qu'elles le réalité un mot chaldéen (tiré de la vieille
veuillent ou non, qu’il pourra les broyer langue phémeiem e, d’après le D. Pusey, Da
comme le potier broie le vase qu’il lui dé- niel, p. 447), employé dans les Proverbes,
riait. Dans le siècle présent, le Sauveur, dont x x x i, 2, et dans plusieurs noms composés
f a royauté est toute miséricordieuse, « arnn- bien connus des lecteurs de l’Evangile; il
dinern quassatam non conteret », Malt., vient du verbe bara, créer, former, et
xu, 20, et il en avertira ses sujets : « llæc a exactement le même sens que "p, ben.
est autem voluntas ejus, qui misit me. Pal ris : Peut-ôtre l’auteur s’en est-il servi p o u r^ v i-
ut omne quod dédit mini, non perdam ex ter une consonance désagréable avec le mot
eo. » Joan., vi, 39. Mais sa justice ne sera suivant; il a trouvé plus euphonique d'écrire
pas toujours allempéréo par sa miséricorde, bar pen, que ben peu. Toujours est-il que le
et au jour du jugement, {¡a puissance vindi * sens du mot bar est aujourd'hui incontestable
cative s’pxercera avec toute la rigueur que et reconnu par la presque unanimité des in
lui attribue le prophèle. Apoc., u, 27 ; terprètes. La version syriaque seule l’a bien
xix, 45. rendu dans l'antiquité : « baisez le fils. »
40. — E t nunc. David reprend la parolo S. Jérôme qui traduit : « adorate pure » sait
pour tirer une conclusion digne de tout ce bien qu’il faudrait «• adorate filium », mais il
qu’il vient de dire ; il s'adresse à tous ceux est arrêté par un scrupule qui l’a guidé dans
qui ont quelque pouvoir sur la terre, et leur un certain nombre de ses traductions; il n'a
fait deux recommandations, l’une au sujet de pas voulu heurter de front les textes univer
Jéhova, l’autre au sujet de son Christ* sellement reçus, « no violcntus viderer in-
PSAUME III
13. Cum exarserit in brevi ira 13. Quand bientôt sa colère s’en-
3jus, beati omnes qui confidunt flammera, heureux tous ceux qui
t\ eo. ont confiance en lui.
PSAUME III
1 . — M izmor (Chant) de D avid, dans sa fuite devant Absalon, son fila.
2. — Jéhova, combien se m ultiplient me* oppresseurs!
N o m b reu x sont ceux qui s ’élèvent, co n tre moi,
3. — N o m b re u x ceux qui d isen t à mon àiue :
« P o int de salu t pour «lie en Dieu ! » (Sela)
4. — E t toi, Jéhova, tu es un bouclier d ev an t moi,
M a gloire, et celui qui élève m a té te .
5 . — De ma voix, j ’ai crié vers Jéh o va,
E t il m 'a exaucé de la m ontagne de sa sainteté.
G. — E t moi, je me suis couché e t j 'a i dorm i,
E t je me suis réveillé, parce que Jéh o va me protège.
7 . — J e ne craindrai pas devant les m yriades du peuple
Qui se tien t contre moi de tous côtés.
8. — L èv e-to i, Jéhova, sauve-m oi, mon Dieu,
C ar tu frappes tous mes ennem is à la jo u e ,
Tu brises les dents des impies.
0. — De Jéhova vient le salut,
Que ta bénédiction soit su r to u t ton peuple I (Sela)
PSAUME III
Confiance en Dieu au milieu des périls«
5. — Clamavi, eqra, êxi*paÇa. C’est un cri Euseb. David est ici en effet la figure du Sau*
perçant comme on en pousse dans les périls veur dormant au tombeau et résuscitant glo
extrêmes. En hébreu, mot à mot : « ma voix rieux. a lmplelum est hoc, dormivit Christus
vers Jéhova je crie. » 11 y a là un double sujet, et evigilavit, hoc est, resurrexit. » S. Aug.,
(Hupfeld) ou un accusatif d’instrument (Jen- de Fid. rer. quæ non vid. îv. « An forte quis-
mngs), et en tous cas une de ces anomalies quam ila desipit, ut credat veiul aliquid
rammaLicales si habituelles dans la poésie magnum nobis indicare voluisso prophetam,
ébraïque. — Exaudioit. L'effet a prompte quod dormierit et exsurrexerit, msi somnus
ment suivi la prière ; le suppliant est si con iste mors esset, et evigilaLio resurrectio,
fiant, qu’il se considère déjà comme exaucé. quam de Christo sic oportuit prophetari. »
— De monte sancto, de Sion, n , 6, où David ld., de Civ. Dei, x v u , 48. — E x su rrexi,
avait fait reconduire l’arche qu’on voulait hekitsotin je me suis réveillé, l x x : ¿frréptop*
mener avpc lui. — Suscepit, ismekeni, Jéhova m'aide, me sou
6. — Ego dormivi. Il en est qui donnent à tient ; le futur a ici le sens du présent, car la
ce verseL un sens purement général : je dors protection divine ne peuL pas être seulement
et je m’eveille sans crainte, parce que Jéhova à venir quand le danger est déjà existant.
est avec moi, D'autres mettent les verbes au 7. — Millia, mertbebot, des myriades. —
futur, ce qui fait du psaume un chant du Circumdantis me. Heb. : « qui à l’enLour se
soir : je vais dormir et je m'éveillerai en placent sur inoi », se dressent contre moi
paix. G est la pensée que nous allons retrouver pour me perdre. — Exsurge, koumah, cri de
au psaume suivant. Il est beaucoup plus na détresse et de confiance emprunté à Moïse.
turel de voir ici un cantique du malin (De- Num., x, 35. David a échappé aux rmbûchns
litzsch), et l’histoire d<» Ja fuite de David d’Achitophel, le Seigneur l’a exaucé une pre-
donne pleine confirmation à ce sens. Achi- miere fois. ÿ. 5', mais il lui resle bien dos
tophel voulait avec douze mille hommes pet ils à courir encore, et il redouble sa
iursuivrc le roi pendant la nuit et le mcLtre prière.
r mort; l’avis de ce fourbe ne prévalut pas,
et Chusaï sut tout ménager pour donner à
8. — Quoniam. Heb. : « parce que tu
frappes tous mes ennemis * n b , lechi, la
David le temps de passer le Jourdain : « Ne joue. » Le verbe nanak, est ici employé avec
morerfe nocte hac in campestri bus d eserti. deux accusatifs. — Sine causa. ï . x x : ( t a r a u ; .
sed abaque ridanone tran-grodere. » II Reg., Le traducteur grec a du lire DJnS, leckinnam,
xvn. 46. C’esL donc au matin de cette nuit ou prendre lecki pour une abbréviation du ce
passée de i'auLre côté du fleuve, à l'abri des mot. Chmnam veut bien dire « en vain »,
embûches de ses ennemis, que David pou mais on ne le trouve jamais précédé d’un
vait dire : J ’ai dormi en paix, et je m'éveille suffixe.
sain cl sauf, car le Seigneur me protège, 9. — Heb. : leihova, en Jéhova, ou : de
« fidens viriuii resnrrectionis Salvatoris, per Jéhova est le salut. — Benedictio tua. c’est
quam et ipse dot miens suscitandus erat. » un souhait en faveur des enfants d’Israël.
Il LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME IV
PSAUME IV
David persécuté apprend à ses ennemis que tout son bonheur est en Dieu.
[Traduction dû BouuefJ.
c Le royal psalmiste montre par ces paroles fois, c’est sur ceux qui lui sont resiés fidèles
ce qui lui tient le plus au cœ ur; c’est moins parmi le peuple qu'il appelle surtout la bên&
sa propre personne que le peuple qui fui a été diction du Seigneur. Tholuck.
confié parle Soigneur, et il ne demande sa dé
PSAUME IV
livrance que si elle doiL être profiiable à ses
sujets. * Hengstemberg. il prélude ainsi à Ce psaume a la plus grande analogie avec
r « ignosce illis » du divin crucifié. Toute- le précédent, et presque tous les auteurs
PSAUMES IV 43
admettent comme à peu près certain qu'il a juste. Dieu qui connaît ina justice et la fera
éLécomposé pendant la r é v o lu ; d ’A b s a lo n , cl triompher. — Ddatusti, lu as fait un espace
n.on, comme le pense Eusèbp. après la victoire large devant nies pu*, lu as changé mon an
de David s u r son fils ; car David s ndr» s^* ici goisse en liberté, mon affliction en joie. Une
à défi boulines qui méconnaissent sa dignité des fournies de salutation en usage chez les
cl encore en état du lébulhun. Le Arabe* dit de même : « espace, e l aise à
psaume précédent était un cantique du m a loi ! o Cook. David s'est vu appliquer une
lin; celui-ci est un rünliqu" du soir. t . 9, dés lois de l’ordre providentiel, l'rov. xv, 33,
que pour cri te raison l’Egliso a inséré d a n s n*après laquelle la Inhulalion est le chemin
Sun otlii.K des comptes. qui mène au bonheur, a Mulli, quamdiu
Il csL adressé hnnnatzach, au maître du m im e n t m rebus secundU. turpissimis el
clmni chargé d‘exercer les lévites, el d doii arimiain ctuciauiibus lenentur amorîbus..
ôtro rhanlé binqiiiol, sur les instruments à Sud pnsiqu,im in afïïidionem inciderunt, li-
cordes, c’esl-à dire, avec un accompagne bttianLur.iib illis omnibus, ci in aperurm cam-
ment ri’insli umeuis à cordes, dont les >ons pum rvadunt... Nihil enim æquu relaxare
ÿiiuves et paisibles conviendront très bien à cunsuuviL ul aflliclio, quæ a secularibus
un cantique qui précède le sommeil. Les omnibus abducit. » S. Chrys.
strophes sont de* quatre vers penia *y Ma 3. — F d it hotninum, benei-isk correspon
nques : 1°. 2o, Mr. 2, 3. In psaiiuiste interpelle dant au lalhn « vin », tandis que benei-adam
Dieu ei les hommes; 3» 1. 4, Jéhova écoute a le sens motus relevé de « homines ».
fon serviteur; 4®, 1 t . 5,6, qui1 les peiséou- David parle avec respect des grands hommes
teurs 8« convertissent donc ; o<>-7<>. t t . 7-40 en d'Israël qui sont atf-c Absalon. Kimchi.
Ji'lmva seul on trouve le bonheur et la paix. S. Hier. : « usquequo inclyti mei... ». —
Les sein qui se trouvent à la seconde eL à la Graoi corde, ut quid, LXX : papvxapoioi, tvaxi.
quatrième sirophes y ont leur place obliger ; Le traducteur grec a lu : mob j h HXD,
rien du plus drainalique que celte pau«e ou cnbdvi leb lauimah, « graves corde quare »,
cri interlude après la question du p^alm^te, tandis que le texte hébreu actuel, qui est cer
ei après l’invilatiou qu'il fait aux pécheurs tainement le Lexte primitif, porte :
de rentrer daus leur conscience. kebodi likelimnifth, pourquoi ma gloire
Dans ce psaume, David est le modèle des à ignominie, « q u o i q u e tandem dignilas
persécutés, et le type du Messie qui se repose mea ludibrioT » Dulnzsch. Le sens des ver
au tombeau après les vains efforts da ses sions resie bien dans l’analogie de la pensée,
pnnemis contre lui. Sabbat, sanct. 4 Noci. mais il indique seulement la causo générale
Voir une belle application dans S. Augustin, de l’effet marqué dans l’hébreu. Ce que David
Confess., ix, 3-7. reproche à ses adversaires, c’e^t surtout )c
2. — Cum invocarem, beqarei, quand je mépris qu’ils oni pour le caractère royal dont
crie. — Emaudimt me. a Ne d irai enim quis- Dieu l'a revêtu, parce que l’offense cont re Dieu
piam : llle fuit exaudilus, quoniam erat le touche plus que celle qui s'adressa à lui.
David, ego vero non exaudiar, quoniam suin — Vaniiatem, riq, le rien. — Mendacium. Les
pusillus el abjectus... Deus esi amalor justi- partisans d’Absalon ne so sont soulevés que
liæ, quicumque cum ea ad tpsum accesserii, pour des raisons vaines et mensongères.
non recedel vacuus. » S. Chrys. — Deus 4. — Mirificavit. Heb. : « distinxit, i. e.
justitiœ meœ. Cette expression qui gramma specialiter protegil. » Le Hir. D’autres ■
ticalement signifie : mon Dieu juste, peut « elegit. » A l'hiphil, le verbe palak veut,
aussi vouloir dire : Dieu de ma justice aussi dire v insignem reddere », sens adopté
{Hupfeld), c'est-à-dire, Dieu par qui je suis par les Septante ici et Ëxod., x x x u i, 46, où
41 LE LIVRE DES PSAUMES
magnifiques promesses qu’on soulève (es cœur plus qu’au temps où leur froment et
masses ; mais ces promesses, quand Dieu ne leur vin sont en abondance. » Is., ix, 3.
les a pas sanctionnées, font naître des espé David n'avait pas manqué He tous ces biens,
rances qui se changent vite en amères dé même pendant sa fuite, II Keg., xvn, 28, 29,
ceptions. mais ii a au fond du cœur une joie supérieure
7. — Signatum est. Dans l'hébreu, ce à toutes celles de la terro. « Tous les biens
verset est à la fois un vœu que David adresse dont on fait parade sonL faux en eux-mêmes,
au Seigneur et une reponse à la question qui l'opinion seule y n^et le prix, et il n'y a de
»récède : « élève sur nous la lumière de ta bien véritable que ce qu'on goûte seul à seul
} ace, Jéhova 1 » Celte idée esL empruntée à dans le silence avec Dieu. » Bos>., Elév.
la bénédiction sacerdotale des Nombres, xvi, 48. LX X : xapiroü, faute de trans
v, 25 ; seulement le verbe nasça est remplacé cription évidente pour xaipoü. L’addition
par une forme, d'ailleurs anormale, du d ’êXotiou para*, '¡npruntée à Deut., x x v m , 51.
verbe nofti*, qui en araba a le même sens. 9. — In idtpsum, iachdav, adverbe qui
Régulièrement, il faudrait nesça et non marque l'union intime de deux actions aux
HM. rtesah. Le Seigneur élève son visage et le quelles une même paix doit présider : c'est
fait briller sur ses créatures, comme le soleil avec une tranquillité parfaite qu'à peine cou
sur la terre, quand il se montre favorable et ché je sommeillerai, sans que les soucis in
écoute les prières de ses enfants. Le radical quiets hantent jamais ma couche.
d’où vient le verbe hébreu, DJ, nés, signal, 40. — Singulariter, lebadad, <r in singula-
étendard,* a inspiré la traduction des LX X : ritate », sans personne pour me garder, <;i ce
c’est-à-dire, « a servi de », n'est vous, 6 mon Dieu, qui me faites habiter
a été mis sur nous comme un signe. Les Pères labethach, « dans la confiance » et la sécu
qui suivent cette leçon entendent par cette rité. 9 Singulares ergo et simplices, id est
lumièreclu visage de Dieu le Verbe lui-même, Becreti a multitudine ac lurba nascentium
dont la ressemblance est imprimée dans notre rerum ac morientium, amatores ælernitatis
âme. Petav/, de Trin. vu, 7, 6. a Signatum et unitatis esse dfbemus, si uni Deo et Do
autem dixit in nob», lanquam denarius mino noslro cupimus inhærere. » S. Aug.
signalur regis imagine; homo enim facLus a Les iambes qui terminent le psaume sont
est ad imaginem et similitudinem Dei. » comme les derniers accents d'un chant qui
S. Aug. — Lumen « hic dicit defensio- précède lo sommeil ; ils se perdent douce
nem, præsidium, auxilium, providentiam. ment et comme en s'assoupissant. Dante a
S. Chrys. — Lœ tiliam . Le prophète dit ce bien raison de dire dans son Gonvito que la
ue répétera l’Apôtre : a Suporabundo gau- douceur de la musique et de l'harmonie du
Î io in omni^ tribulations nostra. » II CorM
f>salmisto hébreu est totalement perdue dans
vu, 4, es traductions grecques et latines. » De-
8. — A fru ctu . La pensée du psalmiste est litzsch. Cette remarque n'est malheureuse
rendue d'une manière aussi concise que ment que trop bien fondée, ici et dans cent
possible : « tu as donné de la joie dans mon autres endroits du psautier.
«5 LG LIVRE DES PSAUMES
PSAUME Y
PSAUM E V
Prière à Dieu qui protège le juste et punil le pécheur.
7. Vous haïssez tous ceux qui font 7. Odisti omnes, qui operantur
le mal, vous perdrez tous ceux qui iniquitatem ; perdes omnes, qui
profèrent le mensonge. Le Seigneur loquunlur mendacium.
a en abomination l’homme sangui Virum sanguinum et dolosum
naire et le trompeur : abominabitur Dominus :
8. Pour moi, grâce à l'abondance 8. Ego auLem in mullitudine mi-
de votre miséricorde, j’entrerai sex'icordiæ tuæ,
dans votre maison, j'adorerai dans Introibo in domum tuam; adorabo
votre saint temple, plein de crainte ad tcmplum sanctum luum in ti
envers vous. moré tuo.
9. Seigneur, conduisoz-moi dans 9. Domine, deduc me in justitia
votre justice, et à cause de mes tua; propter inimicos meos dirige
ennemis tracez ma voie en votre in conspectu tuo viam meam.
présence.
10. Car la vérité n’est point en 10. Quoniam nonestinore eorum
leur bouche, et leur cœur n’est que veritas : cor eorum vanum est.
vanité.
11. Leur gosier est un sépulcre 11. Sepulcrum patens est guttur
ne peut habiter ; il eet donc impossible d'ôtre mourut en récitant Ips paroles de ce verset.
à la Fois dan? la compagnie de Dieu et dans Cfr. Ps.t cxxxvii. 2. — In timoré tuo « qui est
celle du mëcbanl. « Séparons-nous donc des magnum præsidium proficientibus ad salu-
pécheurs et de toute iniquité, en contemplant tem, sed pervenientibus foras mittilur. »
la sainLeté de Dieu, notre Père céleste... Sé- Pet. Lomb.
parons-nous en, non seulement par une vie 9. — Deduc m e. Il faut en effet la grâce
opposée à la leur, mais encore, am ant qu’il divine pour marcher dans ce chemin. « Præ-
se peut, en nous retirant de leur odieuse et sens nnim vita via est quæ ut a manu superna
dangereuse compagnie. » Boss., médit, sur dedneatur opns habet. » S. Chrys. — In
l’Ev., la Gène, u , 661 — Injusti, holelim, les justitia tua. Le chemin est donc tracé par
insensés, les extravagants. Dieu, et non par l'homme. — Inimicos.
7. — Iniquitatem, aven, le néant, le mcn~ Hehr. : ceux qui dressent des embûches. Aq. :
songe, la malice. </ Por operantes iniquita oôeuwv, ceux qui se mettent sur la route
tem, designantur hi, qui non solum bona non pour attaquer, « Humilitatis plena sunt
faciunt, sed etiam perverse vivunt... Per verba hæredis. Non enim postulat ut propter
loquentes vero mendacium hærelici non im- suam ipsius jusutiam sibi via dingatur,
merito possunt inlclligi. qui sua falsitate verum propter inimicos impietati assup-
veritatem fidei rnnantur destruere. » Pseud. faclos, contra îpsam injuste bellum gpren-
Rufin. Sic S. Athan. les. » Theodor. — In conspectu tuo. Heb. :
8. — In mullitudine, grâce à ta grandeur « Devant ma face ta roule », leçon suivie
de votre miséricorde. — Domum iuam. Le par plusieurs manuscrits grecs et par Théo«
tabernacle est appelé la maison de Jchova, aorct.
beit Jehorn, Jos., ix, 23, II Reg., x u . 20, et 40. — Eorum. Hebr. : * dans sa bouche »,
David lui-môme lui donne le nom de temple, dans la bouche de l'homme dont parle le
heical, Il Reg., x.xn, 7. Ces deux termes n’im t . 8. — Cor eorum, mot à mot : « leur inté
pliquent pas nécessairement l'idée d’édifice rieur est calamités » pour eux et pour les
solide; beit est simplement l'habitaiion, de autres.
quoique nalure qu'elle soit,et heical n'exprime 14. — Sepulcrum patens, image de la
radicalement que l'idée de capacité. Les bouche du méchant, qui ne croit jamais avoir
Bédouins d’aujourd’hui, remarque Delitzsch, assez fait de victimes. « Unicuique sepulcro
donnent encore à leur tente le nom de süffîcit unum funus », disait S. Optât aux
maison, btfit sçhar. Toutefois, il se peut très Donalisles, acharnés contre l’honneur sacer
bien que David songe aussi au temple qu'il se dotal, « et clanditur; gtitüiri vestro honorum
propose d'élever à Jéhova. si la composition funera minime snfiecerunt, et adhuc patent
du psaume précède l'avertissement qu il reçut dum aliquos quæritis devorarc- » De Sohis.
du Seigneur au sujet de la construction pro Donat. il» 25. — Linguis suis. Heb. : « avec
jetée. 11 Reg., v u , 43. S. Louis, roi de France. leurs langues ils caressent » pour séduire et
PRAIRIE VI
eorum, linguis suis dolose agebant, béant, et avec leurs langues ils
judica illos Deus. s’appliquent à tromper; jugez-les,
I n fr . 13, 3 ; R o m . 3,13. ô Dieu, qu’ils ne réussissent pas
Décidant a cogita! ionibus suis, dans leur desseins ; ayez egard au
secundum multitudinem impieta- nombre de leurs impiétés,et repous
tum eorum cxpelle eos, quoniam sez-les, parce qu’ils vous ont irrité,
irritaverunt te, Domine. Seigneur.
12. Et læLentur ornnes, qui spe- 12. Mais que ceux qui espèrent
rant in te, in æternum exultabunt; en vous se réjouissent ; ils seront
ethabitabis in eis. dans une allégresse éternelle, et
Et gloriabuntur in te omnes, qui vous habiterez en eux; et en vous se
diligunt nomen tuuui. gloriiierout tous ceux qui aiment
votre nom,
13. Quoniam tu benedices justo. 13. Parce que vous bénirez le
Domine, ut scuto bonæ volunlatis juste, Seigneur, qui nous avez cou
tuæ coronasti nos. verts de votre bienveillance comme
d’un bouclier.
PSAUME VI
tromper. Prov,, n , 46. — Judica. Iîebr. : renverse-les, chasse-les en les faisant tomber.
« punis-les. » « Prophetia est, non maledicLio. — Irrilaoerunt te, marov, ils se sont révol-
Non enim optât ut eveniat, serl cernil quod tés. S. Aug. . inamaricaverunt te.
evenlurum sit. »S. Aug. Cfr.S. Thom.» 2a 2® 42. lîabitabis in eis, vetasek aleimo, tu
xxv, 6. « Une preuve sans réplique des in« protégeras au-dessus d’eux, tu les couvriras
tentions droites et religieuses du psalmiste comme une tente.
dans tout ce qu'il dit contre ses ennemis, 43. Ut scuto. Heb. : « comme avec un bou-
c’esL qu'il invoque toujours* le Seigneur pour clier de bienveillance (ratson) tu IVnlou-
sa défense. Les vindicatifs n’en usent pas reras. » Les grands bouchers de l'antiquité
ainsi, ils se chargent eux-mêmes de satisfaire couvraient l'homme tout entier et le met-
leur ressentimenL. » Berthier. —> Décidant, latent à l'abri ; de même, il n'y aura ni in-
qu'ils échouent en tout ce q u ’ils entrepren- cursion de IVnnemi ni danger contre lesquels
dront, en particulier conLre l’honneur de la grâce de Dieu ne puisse protéger ses ser-
Dieu et la paix des justes. — Expelle. Heb. : vileurs. Tholuck.
*0 LR LIVRE DES PSAUMES
9. — R etirez-vous de moi, vous tous, artisnns de lia i.
Car Jéhova a entendu la voix de mes pleurs.
10. — Jéhova a entendu m a supplication,
Jéhova accueille m a p rière.
11. — Que tous mes ennem is soient confondus e t vivem ent effrayés*
Qu'ils se re to u rn e n t e t soient confondus su r le champ.
PSAUME VI
Psaume de pénitence* Le psalmiste implore la miséricorde de Dieu et réclame sun secours
dans la tribulation.
[Traduction de Bossuet).
més », broyés, fortement ébranlés. Ce qu'il y >sa urnes. Le shéol n'est pas nécessairement
a de plus solide dans la structure du corps 'enfer des damnés, comme le suppose Bel
est brisé, image et preuve d'une contrition armi n, dans l'interprétation de ce passai*" ;
vraiment intime, el d'une douleur causée dans la pensée de David, c’est simplement le
moins par la révolte d'Absalon que par le tombeau et lu séjour des âmes après la m ort,
souvenir d’un péché déjà pardonné, mais non e t la louange qui n’ust plus peinnse en ce
suffisamment expié au gré du royal pénitent. lieu, c’est ce culte extérieur qu’on rend à
4. — Turbo ta eut, même verbe qu'aux Dieu sur la terre (V. Siunkiste, Patrizi) et qui
tftf. 3 et 1 1 . —* Usquequo, had-matai. a Non Tait la joie de l'exil. Notons aussi qu'avant la
dicit usquequo velut merppans, sed eu ni in Rédemption, le shéol apparaît, máme aux
doloresit, obsecrat ut opem propere ferat. 0 justes comme 1111 lieu assrz lugubre, ou sub
Theod. Si le Seigneur tarde à exaucer la siste bien l'espérance du bonheur i*t la co n
prière de David, c'est 4® « uL in illo æqui fiance en la justice divine, mais duquel est
bonique affeclu diutius permaneat, ac firmam bannie la pleine félicité : c’est le séjour du
stabilemque exhibeat pœmtentiam. * Etiseb. repos, mais non pas encore de la joie, aussi,
2 ® « ut ex difficultate sanationis sit diligen- esi-ce seulement sous le Nouveau Testament
tior custodia receptæ sa ni ta lis. Nam qtiod que retentira le « cupio dissolvi ». Ce lexLe
facile sanatur, non multum cavetur. » Pseud. 11e saurait donc faire difficulté au point de
Ruf. Par ce retard, Dieu assure donc la per vue dogmatique : « His et simiiibus pessime
fection des deux éléments constitutifs de la abuiuiitur qui animas post mortem aut extin
contrition, ’9 regret du passé, et le ferme guí, aut penitus consopiri puiant , neque
propos pour l'avenir. rerum nostranim quidquam ad eo* pertinere.
5. — E ripe . « Délivre » l a ’de l’éprfuve, Loquitur onini David cum de sLaiumortuorum
de ses ennemis. — Propter misericordiam . naturali, tuin de laudibus canendis in cœtu
« Estenim hæc nostra spes maxima, ejus inef» pioruin. » B(is<. David suppose que Dieu ne
fabilis clemenliaac benignitas, et quod suapte sera pas insensible à la louange de ses créa
naturæ sit propensus ad condonandum. » tures. « Au fond, grand Dinu, quoique votre
S. Chrys. gloire n'aLtendi* rien de la vile créature, et que
6 . — Qui memor sit tu i, zikreka, « ton vous la trouviez toute en vous-mém**, vous
souvenir », c'est-à-dire, selon la manière de voulez cependant que l'homme vous glorifie.
parler de l'hébreu, confirmée par le parallé Ce n’est pas que sa fidélité et sa soumission
lisme : ta louange. Corneille traduit ainsi ce augmentant votre bonheur, c'est parce qu'elles
verset : le rendent digne de p a r ti c ip e r au votre. »
I.’oropire rfn la mort, sous qni mon corps succombe, Massi lion Parnph. mor. S. Léon faiL applica
Nous laisse-t-il da vous le moindre souvenir? tion de ce verset au pécheur qui « non sit de
Et le silence de la tombe impunitate securus, qui» si teinpus poenileti-
Nous appread-il à vous bénir?
tiæam iserit. locum indulgenti® non habebiL.«
Nous trouvons pour la première fois Serin. 36. in Epiph.
¿'expression d’une idée fréquente dans les 7. — Per singulas noeles. * Bontim cal
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME VII
enim semper flpre, maxime âutem tempore tiam Dei erga se sensit, tum gratiam divul-
noctis...Hælacrimæpossuhtextinguereignem gat ac prædicat, et ob donum sibi place!
in^xlinguibilrm. » S. Chrys. atque laetatur. » S, Greg. N y s s J n h. ps. Du
8. — Turbatus est a fnrore, ftrjsftsfca/i, cor- reste, dans tous ses autres cantiques de pé
rosns et ohfuscatus micôhas, par la dou nitence, observe Pierre Lombard, David qui
leur. — Inveteravi. npnÿ* hntqah, mon œil commence par les larmes finit toujours par se
h vieilli, il s'est affaibli. LXX : èiraXaicoOiriv, réjouir d'avoir été écouté de Dieu.
j'ai vieilli ; l’oppression de mes ennemis a fait \ \ . — Convertantur : iashonbou ieboshou
tomber prématurément sur moi les infirtnités m g a h , « qu'ils se retournent, qu'ils rougis
de la vieillesse sent soudain. » Plusieurs font de ce verset
9. — Discedite. 'Notre-Seigneur emprunte un e prière pour la conversion morale des ré
ces paroles pour signifier aux réprouvés leur voltés; il faut voir là bien plulôt une malé
arrêt de condamnation au jnur du jugement, diction contre les méchants, comme dans les
Mail h., vu, 23 ; Luc., x m , 27. passages analogues des psaumes, où David
40. — Exaudivit, suscepit. « Crebra ejus- Selon l'esprit de la loi mosaïque' souhaite que
dem sententiæ repetitio, non quasi narrantiâ les imoies soient ramenés au bien par la voie
ftecessitatem, sed affoctum exultantis osten- du châtiment, « Accelerari petit pœnas, qui-
dit. » S. Aug. David se sent donc pleinement bus fracti contumaces, cito revertantur ad
exaucé de Dieu. « Statim simul atque verba Deum, seque ad pœnilentiam inflectant ».
Deo pro pœnitentia obtulil, cum benevolen- Boss. Diss. Ps., xiv.
PSAUME YII
7. — L èv e-to i, Jéhova, dans ta colère,
D resse-toi contre les fu reu rs de mes ennem is.
R éveille-toi en ma faveur,
Toi qui ordonnes de faire ju stice.
8è — . L ’assemblée des peuples
E s t au to ur de toi ;
R eto u rn e à ton séjour élevé au-dessus d'elle ;
9. — A Jéhova de ju g e r les peuples !
Ju g e-m o i, Jéhova, suivant m a ju stice,
E t l'innocence qui e st en moi.
10. — Qu’elle cesse donc la perversité des m échants,
E t affermis le ju s te .
Toi qui scrutes les cœ urs et les rein s,
O Dieu équitable !
11. —- Mon bouclier est en Jéhova,
Qui secourt ceux qui ont le cœ ur d ro it;
12. — Dieu e s t un ju ste ju g e ,
Aussi Dieu s’irr ite - t- il chaque jo u r.
13. — S ’il ne se con v ertit pas, il aiguisera son glaive,
Il a tendu son arc e t l’a préparé.
14. — Contre lui il a disposé des engins de m ort,
Il va re n d re ses flèches enflammées.
15. — Voici qu’il enfante l ’iniquité,
Conçoit le m alheur, m et au jo u r le mensonge«
16. — 11 ouvre une fosse et la creuse,
Mais il tom bera dans l'abîm e qu’il aura fait.
17. — Que son m éfait retom be su r sa tè te ,
E t que sa violence accable son fro n t.
18. — J e louerai Jéh o v a selon sa justice,,
E t j e ch anterai le nom de .Jéhova, le T rès H aut.
PSAUM E V II
David, calomnié par ses ennemis, demande au Seigneur de le juger, et annonce aux persécu
teurs le châtiment qui les menace.
est senno, Lanquam qui maxime necessarius Les LXX ont lu la négation al au lieu dq
sit. a S. Basii. — Judìca me. Le psalmiste nom de Dieu, el : ôpyiv iicàvwv xa6v Ixacmiv
demande pour lui ce jugemenl anticipé qui se ^[lépav. Selon l’hébreu, Dieu est un juge juste,
traduit dès ici-bas par la p r o tê t ion divine voilà pourquoi il s’irrite chaque jour contre
accordée au juste, et par le châtiment qui les méchants; selon les versions, il est un
frappe soudain le pervers. S'il réclame avec juge patient, aussi ne s’irrite-t-il pas tous les
tant d’instance celle intervention de Dieu, jours. Les deux textes n’offrent pas la moindre
c'est qu’il est bien assuré de son innocence et contradiction, si on rapporte l’hébreu à l’in
de son droit. — Super m*, M a i, qui est en dignation continuelle de Dieu contre le mal,
moi, qui m'appartient bien réellement. et le grec à la manifestation relativement
40. — Consumetur, igemar, qu'elle cesse, assez rare de cette indignation.
qu’elle prenne fin, LXX : ovvteÎeoO^tca, con- 43. — N isi conversi fueritis, im lo ia<houb,
summetur, comme lit S. Augustin.« O ralp ro s’il ne se convertit pas, le calomniateur,
persequentibus ipsum, petilque ut fine et Coush. — Vibrabit, « il aiguisera » pour ^en
termino quodam peccatorum iniquitas cir- servir incontinent. — Tetendit. Le châtiment
cumscribatur. » S. Basil. — Diriges. Que ce est donc déjà tout préparé contre l'impie.
ne soit plus la méchanceté de mes ennemis 44. — In eo, vélo, et en lui, contre lui, le
qui imprime à ma vie une direction violente, méchant. — Vasa m o rtis, des4 instruments
mais vous,ô mon Dieu, qui ne jugez pas sur de mort. — Sagittas, a ostendens ceteritatem
les apparences conduisez-moi. — Scrutans supplicii quando voluent. » S. J. Chrys. —
corda, « Hoc tanquam quod nulli inessei al Ardentibus. La plupart des anciens entendent
teri, soli divinæ naluræ præcipuum Psaltes par cc moL les impies <nflammés pour te mal,
altribuit. » S. Cyrill. Alnx. ii in Joan. ou méritant de brûler à cause de leurs
« Opera enim nostra, quæ factiset dictis ope- crimes.. Mais ce qualificatif se rapporte tout
ramur, possunt esse nota hominibus ; sed sim pi rment aux flèches : « il fera ses flèches
quo animo fiant, et quo per tlla pervenire □Ip S lS - ledolqim, en ardentes », il en fera
cupiamus solusille naviL, qui scrutatur corda de s flèches enflammées. S. Hier. : « ad com-
el renes. » S. Aug. CTest donc aux yeux de Dieu burendum ». S. Aug. : « ardentes. » On lan
qu'il importe surtout d’ôire innocent. — Jw- çait autrefois contre les ennemis des flèches
stum se rapporte à Dieu dans l’hébreu. enduites de matières inflammablesauxquelles
44. — Àdjutorium, maginnû mon bouclier on mettait le feu au moment de Lirer. Cfr.
est en Dieu, c’est-à-dire, ma défense le re les PsXy) rtBirupwpÉva de S. Paul, Eph., vi, 46,
garde et viendra de lui. et Amm. Marcell. x x i i i , 4. Le verbe hébreu
4 2. — Numquid irasr.itur, vekel zohem est au futur, parce que te feu ne doit ôtre mis
becol-iom, « et Dieu s'irritant chaque jour. » aux flèches qu’au moment de les lancer«
PSAUME V ili 87
15. Ecce parturiit injustitiam; 15. Voici qu’il a mis au jour Tin-
concepìt dolorem, et peperil iniqui- justice; il a conçu la douleur et
tatem. enfanté l'iniquité.
Job. 15p 35; l*ai. 59, 4.
16. Lacum aperuit, et efFodit eum; 16. Il a ouvert une fosse et Ta
et incidit in foveam, quam fecit. creusée, et il est tombé dans le trou
qu’il avait fait.
17. Converte tur dolor ejus in ca 17. La douleur qu'il a causée,
put ejus ; et in verticem ipsius ini- retournera sur sa tête, et son ini
quitas ejus descendet. quité retombera sur son front.
18. Confitebor Domino secundum 18. Je rendrai gloire au Seigneur
justitiam ejus ; et psalmam nomini selon sa justice,'et je chanterai le
Domini altissimi. nom du Seigneur très-haut.
PSAUME VIII
45. — Parturiil* Ce premier verbe a en « Porro hoc quoque Dei benignità! is est et
hébreu le même sens que le troisième : c’est clementiæ, insidiis lalem tribuere naturam,
pourquoi S. Jérôme trarauit : <t Ecce parturiit ut reLia vertantur in ipsos insidiatore.«, ut
iniquilatem, concepto dolorapeperit menda- ideo désistant cum proxirno belligera re, et ei
cium. » On peut toutefois supposer une g ra parare insidia*. # S. Chrys.
dation dans la pensée, en ne don n a n ta u pre 47. — Dolors môme mol qu’au t . 45. —
mier verbe qu’un senà initial : S an, ckabal, Invertirent, Eccli.« x xv n , 29; Prov., x x v i,2 7 .
concepì t iniqui tatem, rnn, harah, gravidus — Descendet. « Volro patience divine a ses
est injustitia, “nV ialad, peperit mendaciam. bornes : plus longtemps l’impio en a abusé,
(Le Hir) Jac., i, 45. — Dolorarti, bfiÿ, hamal, plus une juste ci sévère indignation lui suc
le travail pénible et coupable, le itovoç de cède, et les châtiments de vo tre justice ne
celui qui est «<wipô$. Sap. v, 7. sont jamais plus Lrrribles qu’après qui* votre
46. — Lacum, la fosse où il tombera lui* bonté le- a tenus longtemps suspendus. »
même. S. Athanase applique ce trait au MassiI. Paraph. mor.
démon : « Cum in Salvatorem Christum mor 48. — Confitebor. David délivré n'oubliera
temi parassel, morti ipse traditus est. » pas le devoir de la neconnaissance.
LE LIVRE DES PSAUMKS
8 . — Les brebis e t 16 bétail en général,
Et aussi les anim aux de la cam pagne,
9. — Les oiseaux du ciel e t les poUsona de la nier,
Tout ce qui parcourt les sentiers de® m e r s .
JO. — Jéhova, notre m aître,
Que ton nom est adm irable dans toute la te rre 1
PSAUM E Y ïl!
David loue le Seigneur & cause de la place glorieuse qu'il a donnée à l'homme
dans la création.
PSAUME VIII
Bethléem l’avait souvent admiré en ce même
lieu où, mille ans plus lard, d'autres beigers
Le Maître de chant doit faire exécuter ce devaient voir se lever le Soleil de Justice, vi
psaume r r n a r r b y , hal-haggilUth. Qu est-ce devenu roi, souvent sans doute, sur la terrasse'
que le gittith ? L ^ version* traduisent litté de son palais, il avait médité de longues
ralement, d‘»pres la signification propre de heures sous un ciel illuminé de mille feux.
Ijulh, p r e s s o i r . LXX : Cutip twv >ï]vi3v1 Vulg. : Ce n'est pas â dire que David ait composé ce
« pro torcularibus. » Le contenu du psaume psaume pendarn qu’il était berger, comme
n'autorise guère à le prendre pour un chant quelques-uns le supposent a dans l'intérêt
de vendangeurs an pressoir, aussi les Pères de leur sentimentalité », dit Hengstenberg;
cherchent-ils des allusions mystiques dans mais, bien qup nous n'y trouvions aucun in
ce titre. La Lradition juive entend tout autre dice qui ait une valeur chronologique, il est
chose par le moi en question; le Targum fort a croire que le psaume date des pre
expliqua.kal huggitlilh: « s u p T C i l h a r a quam mières années du règne de David; c’est i avis
David de Gelh a U u l i t », et Ra*hi dit que le du plus grand nombre. Il faut donc aurai
giltih était un instrument dans la fabrication écarter l'hypothèse d'après laquelle David,
duquel rxcellaient les gens de Gelh. C’est à encore presque enfant, remercierait ici le
cette interprétation q u e s« rallient la plupart Seigneur à la suite de sa victoire sur Goliath,
des modernes. Cet instrument, indiqué pour le géant deG eth; rien dans le texte ne justifie
des psaumes de louanges (vm, l x x x i , l x x x i v I, celle supposition.
devait servir dans les solennités phéniciennes Le psalmiste célèbre la grandeur de Dieu
en l'honneur d'Adonis ; le psalmiste avaii pu dans la création, et la place honorable qu'il
en apprécier la beauté durant son séjour à y a donnée à 1 homme, un peu au-dessous
Go!h, choz le rui Achis. I Rcg., xxv n . 3. des anges, mais au-dessus de tous les autres
D'après une autre explication, qui peiiL être êtres. Noire-Seigneur applique à une cir
également plausible, le gitlith serait un mode constance qui le regardé; Matth. x x i, 46, le
musical, un air du pays philistin, peut-être, t. 4, et S. Paul cite deux fois le psaume,
ajoute Hitzig, une marche de la garde de I Cor., xv, 26, Hebr., n , 6-8, en le rapportant à
Gelh. Il R -g., xv, 48. Jésu «-Christ; mais ces citations ne sont que des
Ce psaume est une magnifique élévation à applications particulières d'un sens général
Dieu à la vue dns êires de la création, sur exprimé par le psalmiste. L’homme est roi
lesquels l'homme est établi roi ; c’esi une de la eréaLion ; donc, l’homme par excel
contemplation n o cL u rne, car il n’y est pat lé lence, le Fils de Dieu fait homme, est le
que des astres de la nuit» a Dan* une contrée représentant le plus autorisé et le plus digne
comme la Palestine, avec l'atmosphère lim de cette domination universelle sur tous les
pide de rO nent, la lune et les éloiles appa êtres matériels, sans que pourtant sa royauté
raissent avec une splendeur et un éclat dont absorbe, ou amoindrisse celle des hommes
on peut à peine se faire l'idée. » Perowue. dont il a pris la nature. II nVsl donc pas
Ce spectacle merveilleux, le petit berger de absolument nécessaire de regarder ce psaume
PSAUME V ili
comme littéralement messianique; il suffit ciel », toi qui a placé ta majesté dans le
de iui reconnaître ce caractère au sens spi ciel. L'emploi d’une pareille forme, pour être
rituel. Nous verrons d'ailleurs que, dans ses très rare, n'est cependant pas sans exemple.
citations, S. Paul n'emploie pas le sens Cfr. Gen., x l v i , ,3. 4<> Ewald, suivi par la
strictement liuéral de David. plupart des intrerpprètes, h t tanah, verbe dont
Le psaume commence par un refrain qui se sert Osée, v m , 40, et qui signifie « s'é
se répète à la fin, et inclut ainsi les quatre tendre », éclater, briller : « loi dont la
strophes qu’on peut reconnaître dans ce mor gloire s'étend dans les cieux » Cfr. le radical
ceau : t . 2, Refrain ; 1° 1 1 . 2, 3, gloire du primitif tan, t&îvu», tendere. C'est à celte
Créateur connue eL louée même des enfants ; leçon, que se ra u a c h e n tL X X : 5xt èirgpQy} ^
2° t t . 4, 5, petitesse de l’homme en face de ticYocXoicpéicsia trou, et Vulg. 5o Johnson suppose
la création ; 3° 11. 6, 7, Dieu pourtant le une erreur de copistes qui auront écrit r u n
place au-dessus d’elle; 4» 11. 8. 9, et tous pour riaa, gabaht être élevé. Ce verbe s’ac
les animaux lui obéissent ; 1. 40, Refrain. corde très bien avec celui dont se servent les
2. — Dominus noster, adeneinou, notre Septapte, mais comme tan'ak suffit à expliquer
maître. David parle donc ici au nom de tout convenablement, le grec, il n’y a pas lieu do
le peuple. — Nomen, le nom pris pour la modifier le texte. Dans toutes ces hypothèses,
personne elle-même. Ce nom est bien connu sauf celle de Gésénius, on voit que le sens
des Israélites, mais désormais, surLout au général reste à peu près le môme.
temps messianique, Mai., i, 41, c'est pour 4. — înfantium , hollim, du verbe
toute la terre qu îldoitôtre magnifique, aâir, halal au poel, « jouer, être remuant », mot
c'est-à-dire, ample comme l'étendue des qui désigne les petits enfants incapables de
cieux. grand discernement. — Lacientium,
3. — Qüoniam elevata est, rw n W M , asker ionqim, les enfants à la mamelle. — jPerfe
tenah. Ce dernier mot présente une diffi cisti Inudem, Aq. : ¿OepLEXtWaç xoàxoç. Que
culté qui a donné lieu à plusieurs explications. faut-il entendre par ces petits enfants ? D'a
Jo Plusieurs anciennes versions regardent près Cassiodore, « infantes et laclentes non
celte forme comme une contraction de n n n j , ro ætate dicit (David), sed prosimplicitate. »
«atattah, tu as donné, tu a* placé. Sic. Syr. ic S. Àug. Pour Théodorel, qui applique ce
Targ. Svmm. : ôç iTagotç tô v ëitaivév aou f a e p a v u psaume à Jésus-Chnst, ces enfants sont les
t û v o û p av ü v , s. Hier. : « qui posui&li gloriam Apôtres : « Id vero tuam potenliam maxime
tuam super cœlos. » 2» Gésénius prend tenah demonstravit, quod per homines, qui minime
comme un impératif : « qnam gloriam tuam humanam sapientiam didicerant, quiquo
ponc super cœlos », ce qui est aussi conforme lacientium puerorum simplicitaiem imua-
a la grammaire qu'inconciliable avec le con bantur, permeiosissimum ilium tyrannum
texte, car le psalmiste n'en est pas à exprimer everteris. » Bellarmin explique que les
un désir, mais il est tout entier à l'admira hommes ne sont que des enfants par rapport
tion de ce que Dieu a fait. 3° Ce mot peut aux anges, et que pourtant Dieu s'en sert
être encore un infinitifconsLnnt, de forme irré pour confondre les esprits rebelles, ses enne
gulière, employé comme substantif verbal : mis. Dans le sens vraiment littéral, il est bien
« toi dont Je placer de ta majesté est dans le question ici d'enfanis proprement dits : « Adeo
30 LE LIVRE DES PSAUMES
8. Omnia subjecisli sub pedibus 8. Vous avpz tout abaissé sous scs
ejus, oves et bovcs universas, insu pieds, les brebis et tous les bœufs,
per el pecora campi ; et de plus les animaux des champs;
Gen., 1, 28; l Cor, 15,26.
9. Voliicres cœli, et pisces maris, 9- Les oiseaux du ciel, et les pois
qui perambulant semitas maris. sons de la mer, qui parcourent les
sentiers de i’Océan.
10. Domine, Dominus noster, 10. Seigneur, notre maitre, que
quam admirabile est nomen tuum in votre nom est admirable dans toute
universa terra ! la terre !
PSAUME IX
1. — A u m aître de C hant, su r l ’a ir « Mouth labben » , M izraor (chant) de David.
2. — N- Je. louerai Jéhova de to u t mon cœ ur,
tt. J e publierai toutes te s m erveilles.
3. — N. J e me réjouirai e t j e tressaillerai en toi,
K» J e chanterai ton nom, ù T rè s-H a u t I
4 . - 2 . P en d an t que mes ennem is se re to u rn e n t en a rriè re !
Qu’ils tom bent e t périssent d evan t ta face.
6 . — C ar tu t ’es chargé de mon d ro it e t de m a cause,
Tu t ’es assis sur ton trô n e de ju g e équitable.
6 . — 3- Tu as châtié les nations, tu as fa it p é rir l ’im pie,
Tu as effacé leur nom pour toujours et à jam ais.
7. — n. De l'ennemi les ruines sont consommées pour toujours,
Des villes que tu as d étruites le çouvenir a disparu.
PSAUME X .
PSAUME IX
David remercie Die» de l’avoir protégé contre !*es ennemis, et lui demande de continuer à le
se c o u rir.
1. In finem, pro occultis filii, Psal- 1. Pour la fin, sur les secrets du
mus David. fils, Psaume de David.
que le nom d’un instrum ent; l'opinion la plus crit ici une situation qui hj duré longtemps,
commune aujourd'hui reconnaît là le début et qui n'avait môme pas pris fin après le ’
d'un air sur lequel devait ótre chanté le transfert de l’arche à Sion, car, après l’action
saume : au maître de chant, sur a mori au de grâces, David renouvelle encore ses sup
1«. » En changeant la ponctuation massoré- plications, môme dans la première partie du
tiquo, on pourrait obtenir d’autres sens plus psaume, **. 48-24, pour obtenir l’humiliation
ou moins différents. des ennemis de son peuple. 4° 1 1 . 2, 3,
Le psaume est divisé en deux dans l'hé louange à Jéhova ; 2° 1 1 . 4 ,5 ; 3° 11. 6, 7, il
breu, mais cette division est anormale; aussi a fait périr les nations coupables; 4® 1 1 . 8, 9,
Hengslenberg ot Hnpfeld reconnaissent-ils 5° 1 1 . 40, 44, mais lui demeure inébranlable
volontiers l’unité des doux parties du psaume, our défendre ses serviteurs; 6° 11. 42, 43,
composées par le même auteur et dans le Ç 0 11. 44, 45, qu’il ait donc pitié de David;
môme temps. Voici les raisons qui obligent à 9° 1 1 . 46, 47, 9 °* * .4 8 , 49, 4 0 °* * .2 0 ,2 4 , et
admettre cette* conclusion : 4° le psaume x qu’il châtie ses injustes ennemis ; 44° * * .4 ,2 ,
selon l’hébreu serait sans titre, ce dont le ourquoi Jéhova ta rd e-t-il? 42° 1 1 . 3, 4,
premier livre du psautier ne nous donne Î 3o 1 . B, 44° **. 6, 7, 45° 1 . g, 46° *. 9,
d’exemple qu’au psaume x x x m ; 2« plusieurs 47° **. 40, 44, le méchant se rit de Dieu et
expressions caractéristiques sont communes dresse ses embûches ; 48 °**. 4 2,4 3,4 9° * . 4 4,
aux deux sections, et elles se concluent toutes mais Jéhova est patient , il voit tout ;
les deux par le cri : a Exsurge, Domine »; 20° 1 1 . 45,46, 21° **. 47, 48, il brisera le
3o les anciennes versions n'ont point connu méchant et délivrera l'opprimé.
cette division, 4° le sujet traité est le môme L’application morale du psaume à l’Eglise
dans les deux sections, quoiqu'en pense Van persécutée et toujours victorieuse, et à l’âme
Stecnkiste, et les idées n’y sont pas plus en persécutée, est facile. A ce point de vue, on
contradiction que dans bien d ’autres psaumes petit adopter la division de Cassiodore, repro
dontl’unité est incontestée ;6° enfin le psaume duite par Pierre Lombard : 4° Le prophète
est alphabétique; l’auteur ne s’astreint pour chante la ruine du royaume de Satan par le
tant pas rigoureusement à l'ordre qu*i! en Messie (**. 2 40}; 2° il invite les fidèles à
treprend de suivre; ainsi après g répété louer Dieu (**.44-47) ;3 ° il annonce le terme
uatre fois en commençant, manque, 3 est qui sera imposé à la malice des méchants
3 ’une strophe en retard, D« J* D» 9» 2* ne (**. 48-24) ; 4° il décrit les maux qui se dé
figurent pas et sont remplacés sans ordre par chaîneront au temps de l’antéchist (**,4-41) ;
d’autres lettres. Celte latitude que so donne 5° il demande à Dieu de hâter le jugement dé*
ie psalmisie n'a rien d'extraordinaire, et finitif des méchants (**. 42-48).
Bickell signale dans les poèmes syriaques d e 2. — In toio corde. L'expression de sa re
S. Ephrem des chants alphabétiques qui ne connaissance n'est donc pas une simple for
procèdent pas d'autre sorte. malité.
Le psaume est divisé en strophes de quatre 3. — Lœtabor. « Non est hoc parvum genus
vers, quelques-unes de Irois seulement. philosophiæ, lætari in Deo. Qui enim in Deo,
David remercie le Seigneur de la protection ut oportet, læiatur, omnem sæcularera expel-
qn’il lui a accordée contre les nations étran lit voluptatem. » S- J. Chrys.
gères, les goim qui ravageaient le pays, et 4. — In convertendo, mot à mol : « dans
continuent encore du reste à persécuter le retourner de mes ennemis en arrière »,
v l'humble, le malheureux » , I sra é lite . quand mes ennemis retourneront en arrière,
Rien dans le texte ne nous autorise à suivre quand ils fuiront devant moi, qu’ils trébu
les auteurs qui lont voulu rattacher ce chant chent , iceashlou à cause de ta race, c’est-à-
à une période déterminée de la vie de David ; dire par l’effet de ton regard, de ta pré
U est assez probable que le saint roi dé- sence.
PSAUME IX 35
5. — Sedisti. Jéhova a pris place sur son etVulg. : « frameæ », ont fait venir le pluriel
trône de justice« ¡1 a fait acte de juge équi- ckarabotdechereb, leglaive, l’instrument avec
Lable en prenant parli pour t'opprimé. lequel on fait la ruine, tandis qu’il appartient
6. — P eriti. Heb. : a tu as fait périr l’im en réalité au mot ehorbah, le lieu dévasté,
pie #, le chef des ennem is, ou encore les ruiné.
ennemis eux-mêmes pris collectivement. — 8. — Cum sonitu, n o n , hemmah, à elles.
Nomen, la vengeance s'psl étendue ju s LXX : pot1 {¡gau, traduction qui rattache le
qu'à leur nom qui a disparu ; aujourd’hui mot hébreu à hamah, faire du bruit. — P e r-
nous ne savons môme plus à quels ennemis manet. Heb. : « il est assis »? dans l’attitude
David fait allusion. du juge souverain et tout-puissant.
7. — Inim ici. Heb. : « ô ennemi, elles 9. — Paravit. Heb. : « affermissant son
sont accomplies tes ruines pour toujours I » trône pour le jugement », non qu’il puisse
ou encore : a de l’ennemi sont accomplies les être jamais ébranlé, mais pour faire entendre
ruines pour toujours. » Le premier sens est que Dieu est bien décidé a ne laisser passer
plus g r a m m a t ic a ^ mais il oblige à donner aucune injustice. — Orbem ter rœ , tebelj terme
J'ennemi pour sujet aux verbes qui suivent, poétique qui a la môme signification que le
co qui est une çaifee d’em barraset d’obscurité. grec olxou[iivi]/
Avec la seconde traduction, :THNn, haoieh3 40. — Refugium, misgab, lo lieu élevé, la
s’explique au commencement de la phrase, forteresse pour l’opprimé. — A djutor, Heb. :
bien qu'au génitif, par la nécessité d’un n en « une forteresse pour les temps de détresse. »
tòte du vers. S. Hier. : « inimici complétas « Adjutor hic etiam aliquid aliud «ignificat,
sunt solitudines in fînem. » Il est ensuite tout nempe quod oporteat nos operari. Qui emm
naturel de dire, en s’adressant à Jéhova : fert auxilium, ei fert qui operalur... Si vis
« et les villes, tu les a détruites, il a -disparu ergo Dei opem assequi, nunquam quae tua
leur souvenir à elles. » LXX : al ÿopfatai, sunt prodideris. » S. J. Chrys. *— In oppor-
36 LE LIVRE DES PSAUMES
12. Chantez le Soigneur qui ha 12. Psallite Domino, qui habitat
bite dansSion, publiez ses desseins in Sion; annuntiate inter gentes
parmi les nations. studia ejus;
13. Car lui qui venge le sang versé 13. Quoniam requirens sangtii-
s’cwlsouvenu d’eux, il n’a pas oublié nem eorum recordatus est ; non est
le cri des pauvres. oblilus clamorem pauperum.
14. Ayez pitié de moi, Seigneur, 14. Miserere mei, Domine; vide
voyez comme mes ennemis m ont humilitatem meam deinimicis meis,
humilié,
15. Vous qui me tirez des portes 15. Qui exaltas me de portis mor«
de la mort, pour que je proclame lis. ulanuuntiem omnes laudatipnes
toutes vos gloires aux porles de la tuas in portis filiæ Sion.
fille de Sion.
16. Je me rejouirai du salut que 16. Exultabo in salutari tuo; in-
vousm’avez procuré ; les nations ont fixæ sunt gentes in interitu que ai
été englouties dans l’abîme qu’elles fecerunt.
avaient fait, leur pied a été pris In laqueo isto. quem absconde-
dans le piège qu’elles avaient caché. runt, comprehensus est pes eorum.
17. On reconnaîtra le Seigneur 17. Cognoscelur Dominus judicia
qui rend la justice : le pécheur a été faciens ; in operibus manuum sua*
pris dans les œuvres de ses mains. rum comprehensus est peccator.
18. Que les pécheurs soient pré 18. Couvertantur peccatores in
cipités dans l'enfer; toutes les na infernum, omnes gentes quæ obli-
tions qui oublient Dieu. viscuntur Deum.
tunitatibus. & Tribulaliones benn dicil oppor voir de la mort. Aux portes de l’empire infé
t u n i s t e s , quia non opporLunius avellitur rieur de la mort sont opposées les portes de
homo a sæculo, nisi his voluptatibus nuga- Stoiu de la terre où le Seignaur est loué. On
toriis et perniciosis labores et dolores rnis sait que la porte est pour les Orientaux ce
ceantur. » Pet. Lomb. qu*étaienL r&yopa et le forum pour les Grecs
12. — In Sion, la demeure de Dieu sur la et les Romain-;.
terre. Ps. il, 6. — Studia ejus, halilotaiv, 46. — Inftxœ sunt, tabhou, enfoncées, en
magnalia ejus. Ces merveilles seront princi glouties. Toutes les nations qui se sont atta
palement celles des temps messianiques, dont quées au peuple de Dieu ont eu le sort
la délivrance de David n’est cjue la figure. qu’elles réservaient à Israël, aussi longtemps
« Immortalitas enim per mortalitatem dnnala du moins que celui-ci est resté fidèle au
est, et per morlem vita, per dedecus derus, Seigneur.
benedictio per maLedictionem, per crucem 47. — Cognoscetur : nodah iehornh mishpat
sains. » Theod. hasçat, « est connu Jéhovala chose juste il a
13. — Æetfttirens, tBTT, doresh, repoacens faite a, on connaît le vrai Dieu à la justice
ad vindicandum. — Sanguinem, damim, les qu’il rend, en particulier dans le ca< auquel
sangs versés, los meurtres sans nombre. — fait allusion le psalmiste.— Comprehensus est,
Eorum, otam, eux, les pauvres, tes petits nofjcsh, est pris, empêtré. — Ce verset
dont Dieu est le goel. En hébreu, le pronom termine en hébreu par cette double indica
se rapporte au mot précédent : celui qui venge tion : nSü higgaion selah, que plusieurs
les sangs versés s'est souvenu d'eux. traduisent : réflexion, pause, mais qui veut
H. — Ce verset et le suivant répètent la plutôt dire: jeu des instruments, pause, c'est-
prière que le pauvre faisait à Dieu. — Humi- à-dire« probablement : pause des instrument*.
litalem Heb. : « vois ma misère (provenant Higgaion signifie : bruit, son, et pour tra
de) ceux qui me haïssent. » S. J. Chrysos- duire : réfl 'Xion, il faudrait lire : hegjon.
tome prend le mot humilitatem dans le sm s 18. — Conoertantur, iashouboa, lüLui1 qui
moral : « Ubique oratîonis vehiculum inve- marque à la fois le souhait « convertantur »
niiur humilitas. » et la certitude du châtiment « convenen-
*5. — De portis martis, c'est-à-dire du pou lur ».
PSAUME IX 37
19. Quoniam non in finem obli- 19. Carie pauvre ne sera pas en
vio erit pauperis; patientia paupe- oubli pour toujours : la patience du
rumnon peribit in finem. pauvre ne périra pas à jamais.
20. Exurge, Domine, non confor- 20. Levez-vous, Seigneur« que
tetur homo; judicentur gentes in l'homme n'ait pas le dessus, que les
conspectu tuo. nations soient jugés devant vous.
21. Constitue, Domine, legislato- 21. Seigneur, imposez leur un
rem super eos, ut sciant gentes maître, et que les peuples sachent
quoniam homines sunt. qu’ils sont hommes.
49. — Patiperis. Heb. : le nécessiteux. — sécution, c'est une épreuve, cet abandon,
Patientia. Heb. : l’attente des humbles, des c’est un attrait, ce délaissement, c'est une
petits qui se confient dans le Seigneur. grâce. » Boss. Annonc. 1662, 2 « P.
20. — Confortetur. Le verbe hébreu hazaz 2 . — Dum superbit. Heb. : « par l'orgueil
veut dire : être fort, devenir Tort, se montrer de l’impie brûle le pauvre. »S. Pierre, 1, iv, 42,
fort. Le sens est donc ici : que l'homme ne compare aussi l'affliction au feu. — Compre-
puisse prévaloir ni contre le pauvre qu’il henduntui. Il faut donner pour sujet à ce pre
croitsans protecteur, ni contre Dieu qu'il croit mier verbe les pauvres, et au second les
indifférent à ses crimes. impies :
24. — Constitue legislatorem, iTYïD TOVO. Quidqaid délirant reges, plectuntur Achiri.
shitah morah, « pose la terreur » sur eux.
Aq. : ço&qpa, Théod. : 9660 V. C'est celte 3. — Laudatur, hillel, il esL loué, il est
crainte qui sera pour les méchants le com glorifié, à cause des desseins do son cœ ur.
mencement de la sagesse. LXX ont lu moreh, Celte louange arrive à l'impie de lui-méme
docteur. — Homines, enosh, mortels. d’abord et des autres ensuite, car le vice
riche et puissant ne manque jamais d’appro
Psaume X, selon les Hébreux.
bateurs. L’impie, du re*-te, n'hésite pas à
\ , Rece&sisti. Heb. : a te tiens-tu au loin, chercher un titre de gloire dans ses désordres
caches-tu (ta face) aux temps de détresse ». mômes. « Peccata, quamvis magna et h or-
Le prophète a remercié Jéhova de ce qu’il a renda, cum in consueiudinem venerint, a u t
déjà fait en faveur des opprimés; mais la parva. aut nulla esse creduntur, usque adeo
délivrance n'est pas complète et de nouveaux ut non sotum non occultanda, verurn etiam
ennemis se dressent sans cesse contre les prædicanda ac diffamanda videanlur. »
faibles. David en s'adressant à Dieu, donne S. Aug., Enchir. ad Laur. x x i, 8 0 .— In desi
une expression à ce sentiment qui e*L dans deriis. « Minus tamen (miser) esset, si nihil
tous les cœurs affligés, et que le Sauveur en eorum qnæ perperam voluisset, habere p o -
croix a voulu éprouver pour notre consolation : luisset. Eiiarn mala emm voiuntale vel sola
Seigneur, ou ôtes-vous donc? Nous avez-vous quisque miser efficitur ; sed mise ri or polenta le,
abandonnés? — Despicis. « Est-il possible, ô qua nesidermm malæ voluntatis impleiur. n
Dieu vivant? Etes-vous de ces amis infidèles S. Aug , de Trm .. x m , o. 8 . — Et iniquus.
qui abandonnent dans les disgrâces, qui Ces derniers mois et les premier* »lu verset
tournent le dos dans l'affliction? Cette per suivant forment la môme phrase en hébreu :
38 LE LIVRE DES PSAUMES
« l’homme cupide "pa* berek, salue et y*«, A uferuntur,m arom , élevés sont tes jugements
n i e t z mépriser JétYO1 va. » Le- verbe b d rak plu* qui- sa- vue, il ne voit pas que sa prospé
signiiie ordinairement : bénir; de Jà la tra rité PSt la plus sûre marque d e sa réprobation.
duction des LX X : èveuXovEtiai, et de Vulg. Ce Prov.» xxiv, 7. — Omnium inimicovum. Heb. :
sens n'est possible ici qu’en prenant, le verbe « Tous m'S adversaires, il souille sur eux»,
au passif, ou en' traduisant avec Kupfeld : U il est si, puissant ¡qu’il n’a,qu’à souffler.sur ses
bénit rhommc cuptder e t maudit- Jéhova. ennemis pour les- terrasser,, il rfa point de
S. Jerôme préfère le- sens réfléchi" : ® a.varus peine à les dominer. G om m e ont traduit les
apptatudens subi blasphemavit Dominum. # Il versions. Hengstenberg cite; pour expliquer
ne fa'ul p assonger à donner à cei v e r b e ia s i* le-verbe-hébreu ce-passage de Plaute : « Cujus
gnification de a- maudire n que Ia< tradition tu- legiones difflavisti, spiritu quasi, ventus
lalmudique lui a assignée bien plus tard: folia. » Mil. glor. 1, 4,4.7.
Delilsch. et la plupart des auteurs prennent G* — Sine malo, a.moi,qui sans malheur »,
barak dans une autre de ses acceptions assez moi qui ne connaîtrai jamais l’infortune1; pré*
naturelle'ici : vaiedicsre, congédier, avec la tention présomptueuse que la vengeance di
nuance qu'indique notre verbe français :• re vine ne ruinera que trop tôt.
mercier. De la sorte, ce verset esquisse une % — Cujus tombe naturellement sur eu.
idée que va préciser davantage le suivant., Heb. : « d’exécra.tion sa boucha est pleine, et
i e t 5 . — Peccator. Heb.,: « le pécheur selon de ruses et de violence. » — Labor, hamal:
la hauteur de s o n 1 nez »« de son orgueil, dut Cfr. vw, B. Les deux mots du texte hébreu
ceci : « ne recherchera pas, Elohim point;,ce peuvent se traduire par«! travail et douleur »
sont là toutes ses. pensées », c’est-à-dire;, ou p ar a iniquitéet violence ». Celte seconde
personne ne fera de recherche-touchant ma traduction fait répéter dans le second mero-
conduite, car il n'y a pas- de Dieu. On peut bre du verset des idées déjà exprimées dans
aussi traduire : « Elotum ne* recherchera pas le premier membre : aussi Ja première, ira*
ce qui n’est rien », ce qui n'en vaut pas la duction est-elle préférée.
peine. Dans runeLTautrecas, l'impie est coupa 8. — Cum divitibu», ü n afll, chatserim. La
ble' d’athéisme pratique, il ne se soucie pas de ehntsar désigne en- général. un enclos* une
Dieu, il aime à se persuader que> Dieu-ne se habitation: de nomade, une maison de cam
soucie pas davantage de lui, et c’est ce qui pagne, et aussi une cour ou un vestibule de
l'end urriL dans le crime, « Principium omnis palais, ce qui a probablement donné lieu à
malæ actionis est non cogilare judicem la traduction des versions. Le méchant se met
Deirm. »S. Alhan.— Inquinatœ sunt, L X X : en embuscade dans les réduits- qu’il trouva
fte&iAoüvTat, Heb. : T5W, iachilou, ses voies propres à ses desseins dans la campagne :
moni durables, persistent, Dieu le laisse jouir ainsi procédaient les-bandes de pill'ardsétran-
pour un temps de sa prospérité apparente. — gers qui dévastaient la Palestine.
PSAUME IX
9. — Oculi ejus, les yeux du méch ant. non jatnais désarmée et encore moins endor
Prov., vi, 43. — In pauperem , n z n ro , mie. » Boss., 3eDim. Av. 4669. — N e videat.
leckelcah, du radical arabe chalac, être noir, Heb. : « il ne voit pas pour toujours », ce
être dans la tristesse et l'angoisse. — Re$- qu’il voit maintenant, il l’oubliera.
piciunt, itsponou, cachent, dissimulent le 42. — E xaltetur, « exalta », d’après l’hé
piège qui a été tendu, et la haine qui l'a breu. « Sortez de ces ténèbres respectables
inspiré. — Quasi leo. C’est l'image du verset qui vous cachent à l'impie; montrez-lui un
précédent qui continue : le méchant en em vengeur qu’il craint encore malgré lui en
buscade dans les lieux déserts guette sa proie secret, et qu'il fait semblant tout haut de ne
comme fait une bôte fauve. — Dum attrahit. vouloir pas connaître. » Massif. Par. mor.
Heb. : « en le tirant dans son filet », comme 43. — Trritavit, Heb. : « a rejeté. » —
fait le c h a l e u r qui a pris sa proie au piège. Non requiret. En hébreu, à la seconde per
40. — Heb : a It est amoindri, il est sonne : « il a dit dans son cœur (quej tu ne
abaissé, il tombe dans ses puissantes (griffes), rechercheras pas. »
les malheureuxI » Ce vers a représente le sort 44. — Ut tvadas. Hcbr. : « pour placer
du pauvre traqué, trompé et entraîné dans dans ta main ». soit les malheureux, pour
l'embuscade que lui a dressée le méchant. les proléger, soit la souffrance qu'ils onL en
4 4. — Oblitasest. Eccli., x x m . 26 « Pen durée, afin de les en récompenser, s-oit la
dant qu’à l'ombre do lour bonne fortune et à ia méchanceté des oppiessi'urs, afin d’en
la faveur des Inngs délais que Dieu leur ac tirer vengeance. — Derehrtus est- « El au
corde ils s’endornienl à leur aise, ils s'imagi fond, grand Dieu quelle ressource resterait
nent que Dieu dort a u s i, ils pensent qu’il ne au pauvre délaissé an tout le monde, s’il no
songe non plus à les châtier qu’il songent, à se la trouvait pas en vous mmiI ? » Ma<sil. Loc.
convertir... Dieu est toujours on acte et en cit. — Orpfiano, a w , iathom, en général,
• xetcice, d’une ju-u.0 aversion contre les pé tout être donné du nécessaire et de la pro-
cheurs... «a main vengeresse est bien retenue* teetton dont il a btt«oin.
quelquefois par l'allenle du repentir, mais 45. — E t maligni. Ce mot est un nominatif
40 LR LIVRE DES PSAÜ5IES
PSAUME XI
1, « Au m a ître de ch an t, de D avid.
C’e s t en J é h o v a que j e m e confie ;
G om m ent d ite s -v o u s à m on âm e :
«c G agnez v o tr e m o n ta g n e , oiseau,
2m — C ar voici les m é c h a n ts I
Ils te n d e n t le u r a r c , ils o n t fixé
L e u r flèche s u r la corde,
P o u r t i r e r dans l'o b sc u rité
S u r ceux qui o n t le c œ u r d r o it.
3 . — Q uand les colonnes s o n t é b ran lées,
Que p e u t fa ire le j u s t e I »
4 . — J é h o v a e s t dans le palais de sa s a in te té ,
J é h o v a , c’e s t d an s les cieu x q u ’e s t son tr ô n e .
Ses y e u x v o ie n t.
Ses p aupières e x a m in e n t
Les fils de l’hom m e.
5 . — J é h o v a considère
L e ju s te e t le m é c h a n t,
E t celui qui aim e la violence,
11 le déteste.
absolu en hébreu : « quant au méchant, re coun veut dira « affermir » et aussi « pré
cherche sa méchanceté, de sorte que lu ne la parer » ; c'est ce second sens que rend
trouves plus », i. e. donec supers« t, vel nihil i’èTot(ix<T(a fies LXX.
puniendtim restet, adeo ad exlremum i*sque 48. — Ut non apponat. Hebr. • « et n'a
requiras, Vencma. joutera point encore à lyraunuser {luharolz,
46. — Pcribilis, au pas^é en hébreu, telle terrere) l'homme de (erre {minhaaretz, e
ment la chose est assurée. terra) ». Le jeu de inols du l'hébreu peu:
17. — Prœparationcm. Hebr. : « lu affer ainsi se reproduire en latin. David de
mis leur cœur« lu prèles ton oreille », c'est- mande dans ce dernier verset que Jéhova
à-dire, tu leur donnas le couragn d'endurer laisse éclater sa puissance; l'homme de
l'épreuve jusqu'à ce que tu juges à propos de terre qui n'est rien n'osera pas se mesurer
faire droiL à leurs plaintes. Le verbe hébreu avec lui.
PSAUME X 41
6 . — Il fera p leu v o ir s u r les m éch an ts
Des pièges, le feu, le soufre.
E t un v e n t b rû la n t,
P o rtio n de le u r coupe.
7 . — Cap J é h o v a e st ju s te ,
Il aim e les ju s tic e s :
L e ju a te c o n te m p le ra sa face.
PSAUM E X
David, invité à fuir devant ses ennemis, déclare que toute sa confiance est dans le Seigneur.
moins heureuse que c’est' à David de> fuir, non ébranlées, le juste, que fait-il », que peut-il
à son âme. L’hébreu porie harkem, votre faire? Ces colonnes sont les princes de la
montagne. Les Israélites cherchaient volon nation, Saül atteint de démence, et les grands
tiers leur refuge dans les cavernes des mon ui restent fidèles à sa causse, malgré l'arrêt
tagnes, Judic., vi, 2, I Reg., x m , 6 , 1 Mach., è réprobation signifié'par Samuel. La même
h , 28, Matt., xx iv , 46, ctc. C’est là que méLaphore est employée par Isaîe, xix. 40,
souvent David avait lui-méme trouvé un abri et par S. Paul en parlant des Apôtres, Gai.,
conire les poursuites de Sàül, IReg., xxir, 1, n , 9. S. Jérômn traduit un peu différemment :
xxiii, 44, xxiv, 4 ; le suffixe possessif hem <r quia leges dissipatæ sont.» L'idée des con
fait allusion à cette habitude bien connue du seillers de David est celle-ci : tout est boule*
jeune roi. Les anciennes versions onL lu versé dans l’état, Dieu laisse aller les affaires
autrem ent le texte hébreu :T B 3T 1E» 1 H "»TU, humaines à la dérive; le juste n’a donc à
noitdi har kemo tsippor, fuis à la montagne espérer ni protection d'un haut, ni respect
comme un oiseau. Dans le texte actuel la de ses droits ici-bas; il n’a qu’un seul parli
parLicule comparative reste sous-entendue, à prendre, pourvoir à son propre salut en
et le mouvement de la phrase ne fait qu’y fuvant.
gagner. — Sicut passer. David disait de lui- 5. — Dominas in templo. Voici maintenant
mème : « Egressus est rex Israël (Saül) u t la réponse de l'homme qui a la foi en Jéhova :
qnæ rat pulicem u n u m , sicut persequitur le Seigneur est là, du haut du ciel il veilie
perdix in môntibus. » I Reg. xxvi, 20. sur les siens. Cet acte de foi est d’auiani. plus
Thren., n i, 52. David n’a pas besoin de fuir admirable, que l’acLion de Dieu n’entra guère
dans la montagne pour trouver le secours pour l'ordinaire dans les calculs des politiques.
divin : « Majusne fueril ex solitudine auxi- Le temple peut désigner à la fois l’habiiaLion
lium, quain ex eo qui omnia poiest? » S. J. de Dieu sur la terre, Ps. v, 8 , et sa demeure
C h ry s . Aussi « quirlnam consulitis mihi ut dans le ciel ; ce second senri, suggéré ici par
aufugiam, monLusque p 'ierre m passons le parallélisme, est adopté par tous tes com
more extern! i, et labornacula hue et il tue mentateurs. Cfr. Mich., i, S, Heb., n 20. —
commutent, cum «pem in Deo fixam liabeam, Inlerrogant, ibahanou, éprouvent, comme le
et propter illam nosles minime timeam? » feu éprouve le métal. Il s'agit donc ici d’un
Theod. regard trçs attentif. — Palpebrœ pnnuntur
3. — Intenderunt) en hébreu au futur au prooeuhs, et oculi pro m enle;.et mtei rogaro
lieu du présent; les*pécheurs tendent leur pro exacte cogiroscere, ac si exaci issime
arc, et déjà ils ont fixé la flèche al-ielher, prius interrogasset et examinasse!. Bellarm.
sur la corde, le trait est prêt à partir ; le 6 . — Interrogat, même verbe hébreu qu’au
danger est donc plus imminent que ne l’in verset précédent; par la persécution Dieu
diquent les versions. — ln obscuro, LXX, éprouve le juste, et il ne s’occupe jamais plus
axoTo[iYjviQ, pendant l'obscurité de la lune, de lui que quand il le met à l'épreuve. — Et
car c’esL toujours dans l’ombre qn’agissent les impium appartient, à la phrase s u i v a n t e en
méchants. hébreu. — Anim am suam. « Son âme (l'âme
4. — Quœ perfecisti. Heb. : « lorsque de Di»u) déteste le méchant et celui qui aime
kashshathoihMtes colonies fondam entales sont la violence. » Dieu a celte hair.e pour le
PSAUME X
ei impium; qui autem diligit ini- et l'impie ; mais celui qui aime l’ini
quitatem, odit animam suam. quité est l'ennemi de son âme.
7. Pluet super peccatores laqueos; 7. Il fera pleuvoir des pièges sur
ignis, et sulpnur, et spiritus procel- les pécheurs : le feu, le soufre, le
larum, pars calicis eorum. souffle des tempêtes, voilà quel sera
leur partage.
8. Quoniazn justus Dominus et #8. Car le Seigneur estjusle et il
justitias dilexit; ©quitatem vidit aime la justice ; son visage considère
yultus ejus. l’équité.
PSAUME XII
méchant à cause de son péché, mais il l'aime cellarum, maybt nWl, verouach zilhaphot.
comme sa créature et est toujours disposé à Les hébraîsants rapportent ce dernier mot
le recevoir avec miséricorde s'il veut se au verbe zahaph, æ stuare; ce vent est donc
convertir : l’Ecriture le répète assez souvenu un vent brûlant, probablement le chamsin ou
Sur le sens de l à Vulgate : <* Qui non diligit simoun, bien connu des Hébreux. Sap. x v u , 2 .
Deum, eliamsi se diligit, quod ei naluraliler « Ignem, etsulphur, el spiritum procellaruni,
inditumest, lamen non inconvementer odisse et carbones, inquit, superne pluet, dictionum
sedicilur, cum id agit, quod sibi adversatur, translatione pœnam inevitabilem, supplicii di
et se ipsum tanquam suus inimicus induqui- vers! La lein, feriendi facililalem el con^umendi
lur. » S. Aug, de Trin., xrv, H , 18. vim vol^n-i osiendcre. » S. Jean Chry*. —
7. — Laqueos, O^nS, packim, des la r a t s Pars cnlicis.i metaphora ducta a conviviis, -in
des pièges, de« châtiments dans lesqueW ils quibus sua cmque polus mensura dividilur,
tomberont par leur faute. Quelques rabbins V. Steenkisle, el selon d'autres, parce que
traduisent comme s'il y avait peckamim, des c’est avec la coupe q u’on tirait au sort. G en.,
charbons« ot S Jean Chrvsostome suit un x l i v , 5. La première explication est plus
tpxte grec qui (tonne ans*i celte traduction : probable.
Çaet êitI 7capav6p.ou; dcvOpaxa;. Celte leçon n ’est 8. — Æ quüatem vidit, H3MS TTTP
point correcLe^ el Hengslenberg observe ju iashar ieckzon f'aneima, mot à mot : ses
dicieusement que peckam signifie charbon faces contempleront le juste. Celte p ’nsée
noir, du radical arabe pacham, être noir, el à déjà été exprimée aux I f . 5’ et 6 ; aussi
contre les méchanLs il faudrait ce que les préfère-t-on avec raison prendre iashar
Hébreux appelaient DiSrtt, genhalim, des comme sujet collectif, ce qui explique le plu«
charbons enflammés. D'autres pi ôtent à riel du verbe. Quant au suffixe mo% il se
pachim le sens poétique de foudre qui n'est prend parfois pour le singulier, surtout en
guère justifié. Le sens ordinaire du mot parlant de Dieu« remarque Deliizsch. Le
suffit très bien ici, el la métaphore cont'inue sen-i adopté par tous est alors : « le juste
dans le verbe pluet est convenablement auto rornidérera sa face », non*seulement dans
risée par la suite du texte, et l'allusion quu l’autre vie, mais dès ici-bas quand le S e i
fait David au- châtiment de Sodoin 1 et du gneur « élèvera ftur lui la lumière de son vi
Gomorrhe.Gen., x ix , 24. — S p in lu s pro- sage o Ps„ iv, 7.
LE LIVRE DES PSAUMES
4. — Jéhova coupera
Toutes les lèvres de trom peries,
Ainsi que la langue
Qui parle avec orgueil.
5. — Ce sont eux qui ont d it :
Dominons par notre lang u e;
Nous avons des lèvres.
Qui sera notre m aître?
G. — A cause de l’oppression des pauvies,
I)e ln plainte de* m alheureux,
J e vai» me lever, d it Jéhova,
J e m ettrai dans le salu t celui qui 7 aspire.
7. — Les paroles de Jéliova
Sont des paroles pures,
Comme l'a rg e n t éprouvé dans le creuset à te r r e ,
E t épuré sept fois.
8 .— Toi, Jéhova, g arde-les,
Et, préserve-le
De cette génération
P o u r toujours.
0. — T out autou r les impies s’agitent,
A u ta n t ils s'élèvent.
A utan t soient abais?és
L es enfants des hommes.
PSAUM E XI
David se plaint de la duplicité des hommes et demande au Seigneur d'en dire délivré.
leur accroissement. — Diminutœ snnt veri- impio ». Venema. C'est ce que S. Jacques
tates, LXX. : ¿Aiytotoiffav, Symm. : èÊéXeiicoy. appelle être ôtyuxoç. 4, 8.
La pensée exprimée par les versions esi très 4. — Disperda t. inkreth, il coupera. —
remarquable ; il n’y a plus de saints quand Magniloquam, la langue du beau parieur dont
les vérités surnaturelles perdent de leur gran les « sesquipîdalia verba » abusent la foule
deur aux yeux des hommes, et que les inté et PenLrainent à la révolte.
rêts vulgaires de ce monde prennent au fond 5. — Qui, les possesseurs de ces lèvres et
des rœurp une importance exagérée. La vérité de ces langues. — Magnificabimus, Heb. :
n'est pa* ohjpcLivempnl entamée, elle ne sau « nous prévaudrons par notre langue ». —
rait l'être, c’est seulement l’esprit de l'homme A nobis surit, attanou, « sont avec nous,
qui, l'apercevant de loin, à travers 1rs mille qui notre adon », notre m aître? Voilà
préoccupations de la vie. n'en voiL qu’une le langage de l’impie dans toute son in
imaiie amoindrie et obscurce. En hébreu : solence. Conformément à la maxime sa ta
1DS, phassou emounim, a ont cessé », nique qui a lanl servi depuis, « mentez,
tu; sont évanouies a les fidélités ». Em oun mentez, il en restera toujours quelque chose »,
signifie littéralement la fermeté dans les sen il ee flatte que son mensonge solennel, jeté à
timents et les paroles, par conséquent la fidé« la face du monde comme la règle indiscutable
iiié à Dieu et au prochain. Ce sens fonda du droit, prévaudra contre lout, el ne trou
mental se retrouve dans la racine arienne vera ni justice humaine, ni justice divine
mon, rester, conservée par le grec i^éveiv. pour l'arrêter au passade. lUais voici la ré
Hupfeld remarque avec rai «on que emounim ponse de iéhova. — M iseriam, mishshod, la
doit fie prendre au sens concret, comme son dévastation, l'oppression. — Nane exnrgam,
parallèle ckasid : # les Gdèles ». Aq. : tcmjtoî, je vais me lever de suite, dit Dieu par lo
Hier. : fidèles. David se plaint dans ce verset bouche du prophète. La cause de l'interven
rie l’impiété et de l'infidélilé des révoltés, tion divine vient d’être signalée, et elle est
d’Achilophelen particulier; d’auLres prophè fort remarquable. Jéhova estassezhaut placé
tes ont tenu un langage analogue, is., l v i i , 4, tour n’être pas atteint par les outrages de
Jer>, vit, 28, Mich., v u , 2. f 'impie, il ost assez patient pour attendre
3. — Vana, W tf, shaie, ce qui est men l’éternité afin de le punir ; mais quand il voit
songer et mauvais. — Unusquisque. S. Paul le pnLit souffrir, son cœur s’émeul, e t sa
recommande expressément d’éviter tout men miséricorde appelle l'intervention immédiate
songe et do rester fidèle à la vérité dans tous de sa puissance. Par conséquent,, « limole,
ir8 rapports avec le prochain, « quoniam qnicomque pauppres injuria afficitis. Habetis
Minus invicem membra », Eph*, iv, 25 ; de vos potentiam, opes, pecuniam et judicum
ja sorte, tromper le prochain, c'est se faire benevolenliam; sed habent illi arma omnium
tort à soi-même. — Labia dolosa, Heb. : « les validissima, luctus, et ejiilaïus, ip^asque
,'angues dé flatteries », de tromperies. — I n injurias quæ e cœlis auxilïum attrahunt. »
torde et corde, beleb-valeb, avec cœ ur et cœur, S. J. Chrys.
« $!tero quod præferunt, allero quod recon- 6. — Ponam in salutari. Heb. * « je pla
dunt, illo blando et candido, hoc maügno et cerai dans le salut, iS W S ' i iapkiack lo. *
46 LE LIVRE DES PSAUMES
Nous avons déjà au Ps. l , 5 (heb.) iaphiach tous les autres commentateurs font venir halil
bahom, il soufflera contre eux, il les renver du verbe SSîTi halal, se jeter sur quelque
sera ; il faudrait donc traduire ici : je pla chose, s’y appliquer, travailler, d’où les diffé-
cerai dans le salut, il a soufflé sur lui, c’est- rentes significations prêtées à halil ; atelier,
à dire, je sauverai celui sur lequel a souillé laboratoire, fourneau, creuset, coupelle, etc.,
l'impie. Pour que cette traduction fui accep en un mol, le lieu ou l'instrument du travail.
table, il faudrait 6orian> l'hébreu au lieudeio; Le mol suivant laarets, n’est pas non plus
mais en outre, le verbe a un autre sens qui facile à bien expliquer; il détermine certaine
fournit une pensée bien plus naturelle, répond ment halil, mais en quel sens? Voici plusieurs
mieux aux exigences grammaticales, et est des explications principales : l'argeni éprouvé
adopté par Hengstenberg. OUiausrn, De par le laboratoire dans la terre, c’esi-à-dire,
ll tzsch etla plupart des interprètes. A l’hiphil, dans la mine; par le travail dans la terre;
pouach signifie : souffler, soupirer, inhtare, dé par le fourneau sur terre, sur laquelle il coule
sirer ardemment, Cfr. Habac., n , 3, d’oùla tra quand il est fondu; par le fourneau ou le
duction: « je le placerai dans le salut, il a sou* creuset de terre, dernière traduction qui n’est
pire après lui », c'est-à-dire, on restituant le pas possible, parce que laarets ne peut pas
relatif dont l'absence n'a rien que d’ofdinaire désigner en hébreu la matière donl est fait un
en hébreu : je le placerai dans le salut après objet; la préposition m in serait a lors employée.
lequel il a soupire. Rupfeld est moins heureux Il est certain que la coupellation qui con
et moins littéral quand il traduit : a6n qu'il siste à séparer au moyen de la fusion l’argent
respire, qu'il revienne à lui. LX X : na£ÿy)(riÂ- du plomb et des autres alliages, était connue
ooiMu iv aùx$) et Vulg. « fiducialiter agam in des Egyptiens et des Hébreux. Le procédé
eo » paraissent avoir lu en hébreu un autre employé esl ainsi décrit par Strabon, d’après
verbe, comme par exemple, ÿg>, iapha, faire Polybe : le bloc de minerai est d'abord pilé,
luire, apparaître avec éclat. puis passé au lamisdans l’eau au moyen d'un
7. — Casta, tehorolh, a pures », dépouil crible; le résidu est de nouveau broyé, filtré,
lées de tout alliage, de tout mensonge. Le et lorsque le procédé a été répété cinq fois,
Seigneur vient de dire qu'il délivrera les l’eau est retirée, ce qui reste de minerai est
malheureux, il le fer a d onc, il n’y a pas à en fondu, le plomb séparé, et l’argent reste pur,
douter. — ïgne. T iV n W » *|T13f «1D3, kesef Cfr. Dict. of ihe Bibl. Mines. Les LX X et la
tsarouf bahalil laarets. Ces par oies ontdonnë Vulg., sans traduire très littéralement, sup
lieu à des explications très diverses; la prin posent bien qu'il s'agit d'argent éprouvé au
cipale difficulté provient du mot bahalil, qui moyen de la fusion. — Purgalum , mezouqqaq,
est un Hengstenberg le fait venir de de DpT, zaqaq%crexxCÇuv, saccare, passer au
SîD, bahal, maître, et il explique d'après tami s.
Gésénius que dans les noms qui expriment 8. — Heb. : « Jéhova, tu les garderas (les
une dignité, le1) final se redouble parfois en petits), Lu le préserveras (celui qui soupire
hébreu, li traduit donc : la parole du Seigneur après son salut) de cette génération pour tou
est une parole pure, l’argent éprouvé des jours. »
maîtres de la terre. Valable commente ainsi ce 9. — Secuudum altitudinent. D“ïN î w b mVî
sens : la parole du Seigneur est comme un □ " p , kroum zoulloulh libenei adam. Plusieurs
argent très pur, débarrassé des scories avec lonL de ces quatre mois une réflexion sur
le plus grand soin, non pour l’usage commun, l'insolence des hommes. Symm. :frav 6^<ú6¿5at
mais pour le service d'un prince de la terre. ot eÛTeXsiç Tcov ¿v8pt&?ccûv. S. Hier. : « quuro
Abandonnant cette interprétation, presque exaltai! fuerint vilissimi filii hominum »•.
PSAUME X II 4T
PSAUME XIII
.-
T a face de moi ?
2 Jusqu a quand m e ttra i-je
Des soucis dans mon Ame,
L a tristesse dans mon cœ ur
Tous les jo u rs?
3. — Ju sq u 'à quand s’élèvera
Mon ennemi contre moi?
4. — R eg ard e, exauce-m oi,
J é h o v a , m o n D ieu I
É c la ire m es y eu x ,
De p eur que j e dorm e dans la m o rt,
5. — De peur que mon ennemi ne dise :
J e l’ai vaincu !
Que mes ennemis ne se réjouissent
Quand j e chancellerai.
P o u r moi j 'a i confiance;
Dans ta bonté.
9, Mon cœ u r se réjou ira
Dans ton secours;
J e chanterai à Jéhova
Qui me comble de biens.
PSAUME XII
Hupfeld : comme le commun (la populace) s'é entourer les justes de toutes parts, plus ils
lève parmi tas enfants des hommes! Chald. : s'élèvent, plus ils seront humiliés, eux, lof
fcicut hirudo quæ exsugit sanguinem homi enfants des hommes. Sic Henstenberg, Le
num (!) Mais il semble extraordinaire que le Hir. Les LXX ont du lire un tout autre mot
psaume se termine par une réflexion de ce en hébreu. Sur le sens de la Vulgate, Gfr.
genre, et que la prière du psalmisie finisse S. Aug., Civ. Dei, x n , 44.
par une simple observation philosophique.
PSAUME XII
L’hébreu peut être entendu tout autrement :
Jeson J’élever, la confusion pour les enfants David poursuivi par ses ennemis, proba
des hommes, c’est-à-dire, les impies ont beau blement sur la fin ae la .persécution de Satt!
tt Lit LIVRE DES PSAUMES
(Hitzig, Tholuck. Palrizi, Beelen, etc.), com spem. » Theodor. « Exprcssit raorem cala-
posa ce psaume pour implorer le secours de tniLosortim, quorum anniiu? ntinquam quie-
Dieu qui semblait ta riélaiw r. Malgré la rude sciL, sem n*r hoc illuc impellitur, et in omnes
épreuve à laquelle il esL Suumis, il ne se dé partes deüherando distralutur. » Flaminius.
courage pas, et il espère chanter bientôt le 3. — Inimir.us. Au dehors, l'ennemi est
cantique de la délivrance. David est ici triomphant ; Dkmi semble aussi inatientif à la
l'image du chrétien a**ailli par ses ennemis prospérité du méchant qu’à l’infortune du
spirituels, mais toujour* rempli de foi et juste. « Hæc. uliliter permillunlur, ut per
d «espérance dans le secours divin. omnia sLirntilaii qui sunt socordiores, ma-
La mesure est pentasyllabique, eommo jori studio redeant eo, unde ezeiderunt. »
dans les deux psaumes qui précèdent. Le S. J. Clirys.
psaume a six strophes : I 0.30 fŸ. 4-4, jusqu’à 4. — Respice, ne détourne plus ta face,
uand Jéhova retardera-t-il son intervention? a Vultns Dei, luinine est virLusquæ-
°- 6 ° **. 4-6, qu’il vienne en aide à son dam ad bénéficia cônferenda prospiciens,
serviteur. cujus quisqiiis particep* fuerit, iliuminabitur,
4. — Usquequo... tn finem. Double idée ac si solanbus radns frueretur. Quod si
qui se conçoit très bien dans l’àme du psal- avertalur. tutn anima non illustrata in t e n e -
misie affligé : Jusqu'à quand son épreuve bris agit, quia interiores oculi, videliceL
du rera-t-elle? Aura-t-elle une fin? David est mentis cogitationes, nihil operantur. » Euseb.
presque à bout de courage, et il répète quatre Le regard de Dieu esL donc à la fois et la
fois de suite son cri d’angoisse usquequo! grâcK d i v i n e qui fait le mérite de nos œuvres,
— Oblivisceris. « Oblivionem ne exislimes et u n e certaine joie sensible qui met de l’e n
esse alïectum, sed dereliclionem... Et lu ergo, t r a i n d a n s noire, vie spirituelle. C’est c e lto
0 dilecte, quando in aliqua fueris cala mi La t e, d e r n i è r e q u e r é c l a m o ici D a v id . — Illumina.
ne dicas : Deus mei oblitus e s t; sed quando Lumière, amour, vie, et leurs contraires,
iueris in peccatis, el omnia tibi feliciter ténèbres, colère, mort, sont dans ('Ecriture
gîiccedunt... Hæc ipsa autem denlictio et - des id é e s qui se tiennent. DelilZ'Ch. — lu
vu|tu 3 aversio, magnæ est curæ ac providen- morte, LXX. : et; Odvonov, que je ne dorme
lise; hoc autem facit, ut nos ad se vehemen- * pa- dans la mort, que mon sommeil, mon
tius atlrahat. » S. Joan Chrys. — Avertis abattement n’aboutisse pas à la mort, « S’il
'aciem. Quand Dieu montre son visage, c’est ne vous plaît pas, ô rnon .Dieu, de me déli
Î a joie, Ps., iv, 7, quand il le détourne, c’e n vrer d e ces-m aux qui me blessent et qui
la désolation spirituelle. m’affligent, exemptez-moi du moins d e s
2. — Consiha, keteoth, des résolutions, des maux... qui m’enchantant, des maux qui
soucis de toutes sortes, « Nocles diesque m’endorment, qui me contraignent de recou
vexor, et cogitationes volvens ac revolven3, rir à vous, de peur de m’endormir dans la
aliquando qmdem benigniiatem adipisci mort. » fioss., Vet. de M. de Bouillon, U P.
spero, aliquando vero ambigo an compos fu- 5. — Prœ valui, V r f o v iekolthiv, je l’ai
turiis sim ; inlerdum vero peniius abjicio vaincu. — Qui tribulant me, phase régie eu
PSAUME XIII 19
PSAUME XIV
hébreu par te pen, ne, qui commence le Domino permanet, non sibi debet tribuere,
verset. La victoire dps ennemis contre l'ami ne cum se gloriatur non esse motum, ipsa
de Dieu, si elle était possible et durable, superbia moveatur. » S. Aug. — Etpsallam,
serait en même temps une victoire contre « Si ergo iste fidelis tantum dfsiderat, si sic
Dieu, contre le Seigneur (uwnéme ; cVsl ce famuiatur CbrisLo adhuc venturo, quid fa-
qui n'arrivera jamai*. Loch. « Contendamus ciendum est jam suscepto ? » Pet. Lomb.
ne inimicum exaltemus, ne potentem facia- Ces derniers mots du verset, et matfam... ne
mus, ne lætitia afficiamus, sed contra et sont pa 3 dans l'hébreu, où d’ailleurs ils for
et abjocuim. ei îmbecil><rn, tri- meraient un vers de plus de cinq syllabes : iis
Ftemque et demissum reddamus. Si enim eos ont été transcrits de ix, 3. S. J. Chysoslome
qui peccarunt. recte et ex virtute se gf*rere termine son commentaire du psaume par un
vident, hsec omnia simul fiant. » S. J. Clirys. appel très touchant en faveur des pauvres :
6. — L'espérance et la confiance habitent tr tu ne sais pas composer un cantique d’acLtons
encore dans le cœur du psahnisLe et y ra - de grâces au Seigneur, diUil, convoque les
mèneront bientôt la joie. — Speravi, « quia pauvres, ils en feront entendre un qui sera
id>p.-um quod non movetur homo et fixus in plu* agréable à Dieu que celui de David. »
S. Brous. IAUUK8. — 4
50 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUM E X II!
cifié. » Boss., sur la Haine de la vér., 4660, Non çui/aciat, Ces rftols ne doivenl pas se
I P. Cfr. Massil. Par. mor. La pensée de prendre avec une rigueur absolue ; S. 1:11laire
Timpie, pour être renfermée dan* son cœur, et S. Augustin, Civ. Dei, xvi, 40, les a p
yen est pas moins nptte. Dans [’Ecriture, pliquent seulement aux impies dont la con
observe à bon droit Deiitzsch, le cœur n’est duite vient d'être esquissép. « Quatuor généra
pas seulement le siège de la volonté, mais sunt hominum, quorum omnium nullum est
aussi celui de la pensée; l'insensé n'est donc quod facial bonum, nisi unum. Quidam emrn
pas seulement un athée pratique, c’est un sunt qui Deum nec intelligent nec requi-
athée syslém atique, au sens indiqué plus runt : et hi mortui sunt. Alu intelligunl
haut par Bossuet. On sait l'usage que S. An quidem, sed non requirunt : ei hi impii sunt.
selme fait de ce texte au début du Proslo- Alii requirunt, non autem intclligunt : et hi
rfiim. Pour l’insensé, Dieu n’est qu'un mot, falui sunt. Alii vero et intelligunt et roquirunt :
bu du moins un être tellement vague et et hi sancti sunt, de quibus solis dici poiest,
tellement éLranger à l’homme, que de fait il quia ipsi sunL qui faciunt bonum. » S. Bern.,
n’existe pas. S. Athanase et les Pères qui Parv. Serm. x x x v i i .
entendent ce psaume de Jésus-Christ, mettent 2. — Dominus. Le nom de Dieu qui revient
le non est Deus dans la bouche du démon et sept fois dans les deux psaumes, esl rendu
de ses sectateurs en face du divin Crucifié. dans celui-ci trois fois par Elohim, et quatre
— Corrupti sunt, irp n tp n , hi&hckUhou, ils lois par Jéhova ; dans le psaume l u , il n'y a
ont corrompu, au point de vue moral. C’est que le nom d’Elohim. Pour s’expliquer celte
le verbe employé Gen., vi, 42, pour caracté substitution dans la seconde récension, il
riser l'état du genre humain avant le déluge. faut «e rappeler que le nom de Jéhova était
« Les vices les plus infâmes ne sont pour eux ineffable, et ne pouvait être prononcé que
que des ppnchanls innocents que la naiure par le grand-prêtre dans certains cas déter
nous transmet et que la nature justifie. » minés; pour éviter tout péril de le prononcer
Massil., Par. mor. Celte théorie est toujours dans un psaume d’un usage fréquent dans la
en faveur parmi ceux donL la morale est in liturgie, on Ta même changé dans le Lexte
dépendante de tout dogme ; mais la cor primitif. — Intelligent, maskil, l'intelligent
ruption du cœur ost, l’effet logique de l'égare opposé à l’insensé. Le serviteur de Dieu
ment orgueilleux de l'esprit,Sap., xiv, 22-31 ^ Irai lé d ’ignorant et d’insensé, au nom de ce
et l'esprit égaré réagit à son tour sur le que l’impie ne manque jamais do décorer du
coeur en augmentant sa corruption. « Quand nom de science, se consolera en voyant que
les hommes corrompent la science, disait rEsprit-Sainl pense et parle lotit différem
Mgr Darboy, la science le leur rend. » Cette ment.
corruption n'est pas faite pour donner grand 3. — Omnesi hacrol, la totalité; Ps. l u
crëdiL à la négation des alhé^s : « Je voudrais koullou, tous. — D edm averunt, "1D. sar,
voir un homme sobre, modéré, chaste, équi s’esl détourné, Ps. l u : JD, sag, même sens.
table, prononcer qu'il n*y a point de Dieu... Ceux qui se détournent ain^i reçoivent^ le
mais cet homme ne se trouve point. » La nom d'apostats. — Inutiles facti sunt, ïrrtNJ.
bruyère, des E<pr. forts. — Abominnbiles neelachon, ils ont été corrompus. LXX :
bcli sunt. Heb. : « ils ont rendu abomi fjxpeiwûijtrav, traduction qui reste justo à cer
nable », III Reg., xxi, 26, nb’by- hahlah, tain d^gré, car en hébreu, méchanceté et
leur action, leur forfait, en général, leur inutilité sont synonymes. Cfr. pN, aven.
conduite, Ps. LU iSlil, kavel, leur iniquité.— Cette synonymie est pleine de sens, car il n’y
52 LE LIVRE OES PSAUMES
a que le juste qui porte du fruit. Ps. i, 3. Les « mon peuple »; les prophètes le disent eux-
trois versets qui suivent se lisent dans mêmes.
presque tous les mss. des LXX, dans la Vul- 5. — JVon invocaverunt, ils n’ont pas crié à
gato, l'arabe, le syriaque, le copie et un seul Jéhova, i\à no l’appellent pas à leur aide, ils
texte hébreu. IU ne sont qu’une transcription ne t’adorunt pas. Os., vu, 7. — Illir,, « là
de passages empruntés par S. Paul à d'autres ils ont été effrayés de frayeur », là dans le
psaumes et à Isaïe, et cités dans son épîlre sens de temp-s pour alors. — Non erat tim or.
aux Romains, n i, 43-18, à la suite de notre Prov., x x v iu , 4. li est question ici de ces
tr. 3. Ils ont été introduits ici par l'inadver paniques soudaines dont Dieu frappe tout à
tance des copistes. Us ni» sont point dans coup ses ennemis pour leur rappeler sa pré
l'hébreu, ni dans les versions du Ps. l u , et sence, alors qu'il n'y a aucun péril extérieur.
ils sont exclus du Ps. x m , dans les versions S. Augustin entend ce verset dans un senj
qui les ont accueillis, par Origène et S. Jé plus général : « Timuerunt regnum terrenum.
rôme, Prœm. in Is. xvi. am iuere, ubi non erat timor ^ t amiserunt
4. — Nonne cognoscent. Heb. : « n'ont-ils regnum cœlorum, quod timoré debuerant ;
pas su », ne comprennent-ils pas, nonn« et hoc de omnibus temporalibua commodis
saniunt, et ex insipieniïbtis fîunt intelligentes? intelligendum est, quorum amissionem cum.
k Tout le malheur des hommes vient de ne liment hommes, ad æterna non veniunl. »
pas connaître. Ils savent mille choses et ne Joan , xi. 43. « Ils craignent pour leur corps
connaissent rien ; car tout ce qu*i!s savent destiné à la pourriture et qu'ils ne sauraient
n’est rien, et ils le voient clairement & l’in- i oujours conserver, et ils ne craignent pas pour
siant de la mort. Alors toute science, dispa leur âme, à laquelle il ne Lient qu’à eux d’as
raît, hors celle de Dieu, et c’est précisément surer la gloire el l'immortalité. » Ma ssii., Par.
cette science qu'ils n'ont point eue. » Ber- mor.
thier. — Qui dévorant. Hebr. : « mangeant 6. — In generatione ju sta . C'est pour cela,
mon peuple, ils mangent h; pain », c'esL-à- qu« le Sauveur disait à Saulsur le cnem inde
dire, ils dévorent mon peupiccomme lu p&in, Damas : « quid me persequeris? » Act., ix, 4.
sans plus de souci ni de remords. Mich., m , 3 . — Consilium inopis. « Vos impii consilium
Il ne s'inquiètent pas de Dieu, cl ruiner le et instilulum piorum aspernamini,et stultum.
peuple est pour eux aussi naturel, aussi dé ac ridiculum existimatis, quod ii spem suam.
siré, aussi compréhensible que manger leur ponant in Deo, quod eum colant, venerentur.
pain • quotidien. Moll. Avis aux peuples qui et omnes suas curas et actiones ad eum refe*
mettent â leur tôLe des impies. — Plebem rendas putenL.*» Flaminius. Ce sens est co r-
meam. Inutile de faire parler Dieu lui-mémo forme au texte littéral, mais c'est une re
dans ce verset pour justifier celte locution, marque bien platonique pour terminer un.
comme pense de Muis; David peut bien dire psaume, puisque, comme nous allons le voirr
PSAUME x m 6*
le verset suivanl n’est qu'une addition. Aussi Hune requirit Spiritus sanctus, hune cxpec-
llupfeld signale-t-il avec raison dans la tat. » Mais les modernes sont à peu près tous
phrase une nuance qui d o n n e un to u t autre d'accord pour reconnaître dans ce verset une
addition faite au psaume an momenl de la
to ur à la p e n s é e : « v o u s faiL<*s h o n t e au
pauvre de son dessein », c’est-à-dire, ironi captivité de Babylone, comme nous en voyons
quement- : « vous pouvez Tain; honte au d'autres exemples dans quelques psaumes
pauvre de son dessein, car Jéhova ent son d’un usage’liturgique assez fréquent chez les
refuse » ; dévorez-le comme le pain, tournez* Juifs, xxiv, xxxitr, l , lx v iii. On peut du
en ridirule. vous trouverez a qui parler, reste se rendre compte que ces espèces de
c'est Jéhova qui le défend. A ce verset, le refrains, comme les doxologies qui terminent
psaume l u substitue une variante importante. chaque livre du psautier, notre « Gloria
Nous lisons au psaume x iu : Patri », notre « Pie Jesu » à la fin du « Dies
iræ », n'ont pas une connexion fort étroite
. . . . X i Elohim
bedor U addik, avec le psaume auquel ils sont joints. — E x
hatsath-hani tabishou, Sion. Le Seigneur n'était plus à Sion, dont le
k i Jehomxh nxacAsehou. temple avait été renversé pendant la captivité,
Et au psaume l u : mais il n’avaiL pas répudié à jamais ce
séjour ; c'est sur Sion que reposaient les der
X i E lohim p iz x a r nières espérances d'Israël. Aussi Daniel,
hatsemoth chonak hebishothah,
k i Eloh im m sasam : vi, 10, se tf)urnail-il de ce côté pour prier.
Salomon rniime avait prévu qu’un jour les
a parce que Elohim a dispersé les os de ton captifs enverraient de loin leurs prières pL
assiégeant; tu les as confondus (ceux dont leurs vœux vers la montagne où il bâtissait
parle le psaume), car Elohim lésa méprisés. » son temple. Ut Ri'g., vm , 46-50. — Cum
11 y a toute apparence que Ja substitution a couverte rit. TVUltf beshoub shebonlli.
été failo à dessein, de manière à exprimer Hengsten berg soutien t q ue shoub veu L
«ne idée nouvelle sans trop modifier maté toujours dire « se retourner » et non pas
riellement le Lexte primitif. Or, l'assiégeant « ramener »et que shebouth désigne la capti
dont Dieu a dispersé les os pour la défense vité en tant qu'état et non comme collection
de son peuple n'est autre que Sennachérib, de captifs, et il ciLe â l'appui un passage de
dont l'envoyé, Rabsacès, avait lui aussi parlé Job, x li i, 40 : « Jéhova nUTDTIN
de Jéhovar en insensé. Is., x xx vi, 18-20. Le shab eth-shebith, se retourna vers l'escla
versel aurait donc été'modifié sous Ezéchias, vage », vers l'état' malheureux do Job. Il
et c’est pour cette raison qu‘on aurait con traduit donc ici : a lorsque le Seigneur se
servé dans le psautier (a seconde rédaction retournera vers la misère de son peuple ».
du psaume de David. Les LXX ont traduit : Hengstenberg choisit cette explication pour
AtrrS àvÔpu)«apÊffv.u)rf, Vulg. : « qui homimbus soutenir plus efficacement l'authenticité du
placent », ce qui au lieu de T jn , chonak, ton psaume qui porte en titre le nom rie David.
s i é g e a n t , suppose “paru ch onnak,du verbe* Toute difficulté est levée de ce côté« si on
chanan, plaire, être gracieux. admet le caractère additionnel du verset.
7. — Quis dabit. Eusèbe, de Muis et Quant à l'expression en question, elle est
quelques autres fout de ce verset une pro pour ainsi dire consacrée pour signifier :
phétie de David relative au temps de la ramener les captifs, comme on le voit
capliviLé ; plusieurs Pères, suivis par Bel la r- Ps., cxxv, 4 ; Os., vi, 44 ; Jonl. iv, 4. etc.,
mm, y voient une allusion à la délivrance et assez souvent le verbe shoub a au kal le
des temps messianiques. Sic. S. Atlianas. et sens de MiipluL Remarquons enfin que la
S. Hiiar. : « opus erat medico, qui tma captivité dont les Israélites réclament la dé
atqueeadem auxihi sui ope iiiiiversacuraret, livrance n'est que l'imago de cette autre
et tôt ac varios in loto orbe languot^?, non captivité & laquelle Je Messie doit mettre un
«rte, non opere, sed verbi potestate sanaret. terme.
!,E LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XV
PSAUME XIV
2. Qui ingredifur sine macula, et 2. Celui qui vit sans tache et pra
operatur iuslitiam; tique la justice,
3. Qui loquitur veritatem in corde 3. Qui dit la vérité dans son cœur,
suo, qui non egit dolum in lingua e tn ’u&e point de tromperie dans .ses
sua; paroles. Il ne fait aucun mal à son
Nec fecit proximo suo malum, et prochain, el n’accueille point les
opprobrium non accepit adversus discours outrageants contre ses
proximos suos. frères.
4. Ad nihilum deductus est in 4. A ses yeux le méchant n’est
conspectu ejus malignus ; timentes compté pour rien; il ne rend hom
autem Dominum glorificat: mage qu’à ceux qui craignent le
Qui jurat proximo suo, et non de- Seigneur. Il fait serment à son pro
cipit, chain et ne le trompe point.
naturels de la grâce. — Habitabit. Le verbe Evangelii, dum illud nostro proxi mo prædi*
hébreu gor signifie surtout, : habiter en qua camus, dolo tillo aspurgam-us. » S.. Basil.
lité de convive. Cfr. Apoc., n i, 20. Ce verbe Après avoir posé iroN principes généraux de
et le suivant marquent un état durable, celui la morale surnaturelle, le psalmiste va en
de ia grâce sanctifiante, l'état de ceux que énumérer quelques applications particulières,
1 S» Paul appelle« domestici Dei ». Eph., u, 19. relatives aux rapports des hommes entre
Ces mots impliquent encore une a u tr e idée : eux. — Non egUaolum,hxirvh* lo-ragal, il
« Habitatio,est commoralio temporanea, non n’a point calomnié. — Proximo suo malum9
fixant et permanentem vilam, sed transeun- lerehehou rnhnh, npprobrium... próximas suo&,
tem, ac cum spe transmigration!? ad præstan- cherpuh... krobo, assonances recherchées par
tiora conjunctam signiiîcans. » S. Athanas. railleur, et rappelant la relation coupable
2. — Qui ingreditur sine macula. “jbin un ie méchant élabht entre des choses qui
□iD n , holek thamim, LXX : «opevopevoç àuto- evraient être à jamais incompatibles : le
(io;, celui qui marche, qui se conduit d ’une mal et la fraternité, l’injure el la commu
mamère'pure, irréprochable. Ce verset exige nauté de vie. — Non accepit3 lo nasça, n’a
du juste la pratique de deux règles de vie pa< porLé, proféré. La l>çon du latin flétrit
-qui résument toute la morale, et que nous un vice corrélatif à celui dont parle l’hébreu:
retrouverons exprimées plus loin : « Déclina s'il n'v avait pas d’oreilles complaisantes, il
a malo et fac bonum. » Ps.t x xxv i, 27. La n'y auinit pas de lèvre?) méditantes.
pureté morale p si la première condition pour 4. — A d mhilum, DNQJ iTUJ, nibzeh
approcher de Dieu. «r Sancta sanctis »»diront btihemmv nimas. Dehlz-cU traduit : « il est
aussi 1rs premiers chrétien*. Sans elle, la pu dén<is¡'edblu d ses yeux» digne do honte ».
reté légale, dont on ëlâil arrivé à se conten c’est-à-dire, le ju-tle n’a aucune estime pour
ter au temps desPharisiens, ne serait qu'hypo lui-même. il fait de l'humilité la règle do ses
crisie. Malt., v, 20» vu. 21. La morale de pensées. La pratique de cette verdi n’étdiL
David n’est donc pas différente, quant aux point étrangère au saint roi, II Reg.» vi, 22»
principes fondementaux, do celle que prê Ps. c x x x ; il n’est donc pas étonnant qu’ 1 eu
chera plus tard le Sauveur. — Justitiam hic parle ici, et qu’il mette en parallèle l’idéo
perfeciam virtutein nommât, cujus specics qu’if faut avoir de soi, et celle qu’il faut avoir
serinlo enumerat. Théod. des autres, « Sibi ipsi displicul, nec suæ se<j
3. — Qui loquitur. Heb. : « et disant la alienæ virtutis est admirator. » J. H. Mirhael.
vérité avec son cœur », dans son cœur» Ci1lie Lraduclion est grammaticalement po»-
n’ayant dans le cœur que des pensées et des hble. mais elle introduit une idée qui ne
sentiments conformes a la vérité, au droit, à s'harmonise pas avec le contexte, où il n'est
la vertu; car c’esL un précopte plus étendu qup*nnn qtio de vertus à pratiquer dans les
que celui de la sincériLéque prétend formuler rappoiis avec autrui. Aussi presque tous les
le psalmiste. Or cette vérité a une form“ plus mteiprèles suivent-ils la traduction des an
concrète que doit révéler le Nouveau T e sta cienne'« versions. LXX : égouSÉvcúToti ¿vcómov
ment : « Egosum veritas. » e Quod si veritas aùtoO 7covy)pEuô{j£vo$. Ilupfeld : « digne de honte
est Dominus noster, hanc ventatem impres à ses yeux est le réprouvé », celui quidép'ait
sant et quodammodo obsignatam unusquis- à Dieu et que Dieu rejette, « qui aespicit et
que in corde nostro retmeamus; de qua no- contemnit ímprobos, quantnmvis floren tes
biscum ia cordibus loquentos, ne verbum sint in hoc sæculo. » BeNenger. La séparation
5G LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XV
d'avec le méchant esi ¡four le ju^te un devoir plir. S. Jérôme n’est pas éloigné de ce sens :
im portant, souvent rappelé dans I1Ancien o qui jurât ut ?e alfligai », celui qui jure dû
Te-tament. « Spiritalia traclanlem, el cæle- faire une œuvre de pénitence. L'hébreu parle
SrLi» contuenlem decel hiunanæ nequiliæ des- seulement d'une œuvre pénible eu général :
picerc momenia, et annuo sublimi et excelso <r qui, si ju ra v c n t ni quod sibi ipsi juranti
istiusmodi malevolenze hominem tanqiiam damnosum fu iraim est, non lamen violât ju-.
nu.lus siLopinari. » S. Hilar. Plusieurs, Mo-sé ramentum, sed illud serval ei exsequiUir,eiiam
entre anin s, prennent nibzeh au notiIri* : ce cum d a m n o suo temporali. » Belleng. Ce qui
qui est méprisable à ses yeux est réprouvé confirme cette interprétation, c’est que David
par lui. L»* parallélisme demande bien plutôt emploie ensuite le verbe lo iam ir, il ne chan
If* masculin. — Proximo suo, LXX : t ÿ ge) a pas,dontge sert le Lévitique, xxvu.4 0,33,
*ùtoO. Sic Syr. et Arab. Pour obtenir en parlant des substitutions frauduleuses qu«
re sens, il faut ponctuer l'hébreu y in S , de quelques-uns faisaient dans les sacrifices.
manière à lire leharehaht k l’ami, avec le suf Offrir à Dieu co qu’on lui a voué est un acte
fixe eL l'article. Mais à la suite do S, l'article de justice envers Dieu, envers les ministres
in* so cons *rve g u è re avant ie nom, remarque qui avaient p a n aux offrandes, et envers loms
J le n s ie n b e r g , que chez les écrivains du temps les Israélites à qui le juste devait le bun
de la captivité ; il faudrait pour plus de régu exemple.
larité : VlSnS, lcrehehou. D’autres Iradui- 5. — A d usuram. Exod., xxtf, 25, Lévil.,
goul leharah, selon la ponctuation actuelle : xxv, 37. Dent., x x iii, 20. — Mimera. Exod.,
au méchant. Le serment fait à un méchant x xiii, 8, Deut., xvi, 49. a Ul enim quæ Deo
rimi éire tenu. Cette idée est juste, mais olferunus, his quidem illrf non cgeL. sed per
quelque'peu étrangère à la Loi, aux yeux de nos débitée reverentiæ tmpletur ofiicium ; ¡La
laquelle le méchant n*a pas de droits et ne eam in- muneribus docel ob^ervandam essu
iiienie tjui» châtiments (Uupfold). Pour saisir ralionem, ut ea sumantur a nobis, quæ sint
je vrai cens de. ce mol, il taut. se reporter à grata et ut ilia offerentibus, nnn quæ nos fy-
un passage du Levi tique, v. 4 : « celui qui a cianl venales... chariiaLe magis suscepia
jfn e rie faire quelque chose leharah ou lehettib, quain lucro. » S. Hilar. — Qui facit hæc.
en mal nu en bien... ». c’est-à-dire, quelque « llujus virtulis præinium est divina ope
th"sc qui lui soit dommageable et oné continue perfrui,. et in multis bonis degere,
reiix. nu bien quelque chose qui lui soit et æternain vil api expectare. Hæc non minus
avantageux. Nous devons donc traduire ici : nobis quam antiquis congruunt. Quoniam
« rr!ni qui a juré in riamnum suum », qui a præter antiquam legem eliam novain acce-
fou une promesse qui lui coûtera à accom pimus, et majori gratia potili sum us.» Théod.
PSAUME XV 57
PSAUM E XV
David, au milieu dvun peuple idolâtre, fait profession de fidélité à Jéhova, et prédit la résur
rection du Messie.
2. J'ai dit au Seigneur : Vous êtes 2. Dixi Domino: Deus mens es tu,
mon Dieu, car vous n'avez nul be quoniam bonorum meorum non
soin de mes biens. eges.
3. Quant aux saints qui sont sur 3. Sanctis, qui sunt in terra ejus,
dit à Jéhova... aux saints, etc, ou plus sim- nairement employé pour désigner ce nui
pienipni, en donnant à h une autre de ses n ’est pns Dieu, ce qui lui est opposé; les
signification* : « quant aux saints qui sont elohim acher sont les idoles. Cfr. Is. x l i i , 8,
sur la terre (rie Jéhova, la terre d’iBraëll, eux x l v i i i , 14. Mnhar veut dire se hâter pour
)^s illustres, tout mon plaisir est en eux. » chercher quelque chose, en particulier pnur
Saint est pris ici dans ie sens large. G ps faire un échange. C’est te verbe dont se sert
saints, ces illustres, ce sont les notables M oto, Exod.. x x n , 15, pour désigner
d’Israël à qui David doiL envoyer des présents l’échange d ’une épouse contre la dot payée à
après son relonr à Sicele?. 1 Reg., x x x , 26. son pèrv. Deliizsch traduit ici : ils ont
Le mot n n » , addirei, illustres, est à l’éLat échangé ce qui n’esL pas Dieu, en échange du
construit, parce qu'il fait corps avec ie reste vrai Dieu ils ont pris les idoles. L’autre signifi
du verset. Néanmoins la phrase hébraïque cation du verbeest généralement arceptée ici.
est irrégulière; Deliizsch et Hupfetd la corri — Noncongregahn, Heb: non libabo libationes
gent en reportant devant liqdoshim le l qui eorum ex sanguine, eorum . i. n. îdolorum.
. est devant addirei : « et quant aux saints qui Ces libations sont celles de sang humain quo
sont sur la terre, eux, les illustres, tout mon les peuplades chananéennes et phéniciennes,
plaisir est on eux. » Ces saints H ces illustres au milieu desquelles David s’étalent rélugié,
sont en effet les mêmes personnages. Par ces offraient à Moloch et à Chamos. Il n’est pas
paroles, David veut rappeler à ses conci question ici du sang des animaux qun les
toyens que si la nécessité le lient éloigné Israélites versaient eux aussi dans leurs
d'eux, il est de cœur avec ces braves à la sacrifices, conformément à la loi. Les LXX
tête desquels il doit régner un jour. Les ont lu D23* kanas, racsembler, au lieu dâ
Septante et la Vulgate ont tradu-it addirei *103, nasak, faire des libations. — Nominum
comme si c’était l’hiphil du verbn adar, e orum, le nom des idoles, ce qui suppose
4. — fnfirmitates eorvm, nrVDÎfÿ, halse- qu'il en a été question précédemment. En
botham. Ce mot avec sa forme féminine veut traduisant hatsubulh par douleurs, ies noms
en effet dire : les douleurs, et c'est la traduc dont il est fail mention à présent seraient
tion qu’adoptent la plupart des auteurs; néan ceux des idolâtres; or David ne pouvait pro
moins^ S. Jérôme, Flaminius, Le Hir, etc., noncer qu’avec reconnaissance le nom
préfèrent traduire hatseboth par idoles. Il est d’Achis qui l’avait accueilli. En refusant de
vrai qu’avec cette signification, il faudrait le )rononcer le nom des idoles, c’est-à-dire, do
masculin hatsabim; mais les irrégularités de fes invoquer, David ne faisait qu’obéir aux
ce genre sont très fréquentes en hébreu, et on prescriptions do la loi. Exod., x x m , 43*
peut en supposer une ici d’autant plus légiti* 5. — Pars, menath, de l’aramnen menah,
mement que le contexte s’accomode beaucoup compter, mesurer, qui se retrouve dans te
mieux de la seconde signification que de la mane du festin de Ballhassar. — Hœrethtatis,
première. Les versions anciennes se parta chelek, l’héritage paLernel et inaliénable.
gent entre les deux traductions, et c’est du Jéhova était lo chelek de la tribu de Lévi,
même verbe hatsab, travailler, que viennent Num.. x v m , 20. et d’Israël en général, Jer.,
keiseb, la peine, et hatsab, ce que l’on a tra x, 46, li . 19. LXX : xXyjpovojiiaç, d’où le
vaillé péniblement, l’idole. S. Athanase fait nom de clerus. « Ktàjpoç græce, sors latine
allusion aux deux interprétations : « multi- appellatur; propterea vocantur clerici, vel
plicatæ sunt infirmitates eorum cum idola quia de sorte sunt Domini, vel quia ipse
colerent. » — Postea acceleraverunt, *nHO Dominus sors, id est, pars clericorum est.
m**, acher maharou. A cher, autre, est ordi Qui autem vel ipso pars Do mi ni est, vel
60 LE LIVRE DKS PSAUMES
Dominum partem habet, talem se exibere est venu le secours surnaturel nécessaire
debet, ut et ipso poss idéal Dominum, et pos- pour rester fidèle. Le prophète a donc raison
sideaiur a Domino. » S. Hier., Ep. l u ad de témoigner sa reconnaissance pour les
Nepot. 5. — E t calicis, parce que c'est au grâces toutes gratuites qu'il a reçues. — In
moyen de la coupe qu’on lirait au sort dans super. Heb. : « aussi pendant les nuits m'ont
les partages. Ainsi David fait abstraction de averti mes reins. » Les reins sont considérés
tous les biens terrestres pour ne compter que comme le siège de la conscience ; dans lu
Jéhova an nombre de ses joies (jt de ses calme de la nuit, la conscience, que nen ne
richesses. « Magnus honor, ei magna gloria, disLrait, rappelle le souvenir de Dieu et aver
libiservire, etom niaproptertecontem nere. » tit des devons qu'il faut rendre à sa bonté.
De Imit. Christ., m . x, 5. — Restitues, 8. — Ptooidebam. Heb. : « J'ai placé
-p O in , thomik, mol de formation très irré Jéhova devant moi constamment », c’est-à-
gulière, auquel on a voulu substituer diffé dire, il est sans cesse présent à mes pensées.
rentes corrections plus ou moins heureuses. « Bealus hoino qui Deum semner providet in
La plus simple et la plus plausible consiste a conspectu suo. Hic negue extollitur in prospe*
lire au participe présent thomek, soutenant, iis, neque frangilur in adversis. In cunctis
assurant. quæ agimus, quæ loquimur, quæ cogita mus,
6. — Funes, chabalim, les cordeaux au si Deum semper proviaemus, nonoffendimus.»
moyen desquels on mesurait les hèriiages; Pseud. Ruf. Appliqué à Jésus-Christ par
de là, les expressions a jeter la corde », pour S. Pierre, ce verset rappelle que le Verbe
assigner la propriété. Nich., il, 5, ou a la incarné avait sans cesse le regard de son
corde est tombée », pour dire qu'on a humanité sainte tourne vers celui qui l'avait
hérité, Jos., xvn, 5, 44. D'autres croient envoyé. Joan., t i i i , 29.
qu'on lirait au sort au moyen de cordes, ce 9. Lingun mea, en iiùbieu, « ma gloire »,
qui est moins vraisemblable. — Inprœ olaris, c'est-à-dire, mon âme. David nomme ici les
ii) amœnis, dans des endroits délicieux. — h ois parties qui, dans la psychologie biblique,
E lem m . Heb. : et cVst pourquoi l'héritage est foi ment le composé humain : leb. nveOpL«, le
beau pour moi », et suivant le s-ns a ra - siège de ta pensée, kudob, lu siege du
méen; « ¡'héritage me plaît ». n b n J . nacha- sentiment, et enfin hasçar. lo corps,
¡ath, Théritage, n'a point de suffixe» de la énumération reproduite Liés rxacieineni par
première personne, mais tous les atilmirs I» S. Paul. I Thoss.. v, 23. Il suit de ce verset
supposent et traduisent : « mon héritage ». que le Messie avait une humanité complète,
Le iod est apocopé comme dans le verbe ce qui conclut contre l’erreur d'Apollinaire.
du *. 2. — Beqmcscet in tpe Heb. : « Habitera dans
7. — Trihuit mihi intelleclum, *2H P, la confiance ». Le serviteur de Dieu n'aura
iehatsani, m'a conseillé. C’est Jéhova qui a donc rien à craindre, mémo pour fa vie du
éclairé David par la prévenance de sa grâce; corps. Deut., x x x m , 42, 28; Prov., m , 23,
il Un a fait connaître le vrai Dieu, et com 40. — In inferno. VlNttjb, lisheol, au shéol.
prendre que les dieux des nations ne sont Le shéol est envisagé ici plutôt comme une
que de vains fantômes ; puis, avec la lumière puissance que comme un lieu ; dans ce der
PSAUME XV M
main meam in inferno ; nec dabis mon âme dans l’enfer, et vous ne
Banclumtuumviderecorruptionem. laisserez pas votre Saint voir la
A«, s, 3i ; et 13, æ. corruption.
nier cas, nous aurons bisheol. Le shéol, défini et de la Vulgate. 1°. Dans l'argumentation-
parGesenius : « locus subterranuus... habi- qu’il base sur ce texte, S. Paul établit loin
lalus a mortuorum animabtÎs », n'est ceriai- son raisonnement sur l’idée do corruption.
nemenL pas le tombeau, comme le soutiennent Act., x i i i , 35-37. David a dit : Voire Saint
certains rationalistes, à la suite de Théodore ne verra pas la corruption. fiiotÿOopàv, ce Saint
de Bèze. Cf. Pétau, de Incarn., x m , 15. 2. n'est donc pas David qui eîôs 8ia<p0op<iv, mais
En hébreu, le tombeau s'appelle qeber. Quant Jésus que 6 Osôç frretpev, et qui oùx eïS-:
au mob shéol, il se lit 63 fois dans la Bible SiaçOopiv Qu’on remplace le mot de « coirup
hébraïque ; les LXX le rehdent 61 fois par lion a par celui de « mort » ou de « tom
Adès, 2 fois seulement par mort, jamais beau », le raisonnement de S. Paul devient
par tombeauj et ils i omettent 2 fois; la illogique et insignifiant. Qu’on suppose que
Vulgate traduit toujours par infernus ou l'interprétation générale des Juifs traduisait
inferi. Il faut donc entendre dans ce verset shachath par Lombeau, aussitôt les auditeurs
par le shéol le lieu où se trouvaient les âmes de l'Apôtre s'élevaient contre l'emploi du
justes séparées de leurs corps, et où des mot « corruption », et le réfutaient par celte
cendit l'âme du Sauveur après sa mort. simple remarque que celui dont il prêche la
Ce n'était pas un séjour de jo ie ; aussi le divinité a « goule la mort » Heb., n , J«,
Messie me t-il au nombre de ses espérances aussi bien que David. Les Juifs inlerprétaient
celle de n'y être pas abandonné. Sur le shéoi, si bien le shachatht de notre psaume dans le
voir M. Vigouroux, la Bible, il, 2, 5. — sens de corruption, que plus tard, dit Moll,
Sanctum tuum, chasideika, au plu pour s'écarter do l’exégèse chrétienne, les-
riel : tes fidèles. Mais les manuscrits sont rabbins inventèrent cette fable, que le ca
loin d’ôtre d’accord sur celte leçon ; les uns davre de David ne s'était jamais corrompu.
porLent en kéri le singulier, chasidka; d'au 2°. Les représentants de la tradition catho
tres l'ont en chéthib; les mass^rètes mettent lique reconnaissent qu’il s’agit bien dans ce
en note : le iod est superflu. De Rossi, Var. verset de corruption, et non pas seulement
lect. V. X. conclut qu'on doit lire chasidka, de tombeau. Voici comment s’exprime Théo-
ton fidèle, leçon que * lot codices et edi- dorel : « Neque anima mea in inferno dere-
tiones confirmant, conlextusque ipse requi- linquetur, nec caro mea corruplioncm naluræ
rit, ubi de uno Mess ia agitur. » Dans tout le congru en tem (t^v *orà ffaiv SiaçQopdtv) susli-
psaume en effet, David a parlé en son nom nebil. Velocem enim resurrectionem conse-
personnel; il serait étonnant que tout d'un quar et in vilam redibo, omnibus homimbu»
coup il changeât de langage. — Corruptio- hanc viam oslendens. » Cfr. Pétau, de
nem, n)W* shachath. Ce mot peut venir de Incarn., x m , 46, 2. « Quibus utiqu9 verbis
IintPi shachath, qui suivant les temps, signifie manifeslum est. quod caro Domini et vere
causer ou éprouver la destruction, la corrup sepulta requievit, et corruptionem non subiit,
tion ; alors il voudrait dire : corruption, des- quia celeriler vivificala reditu animas resur-
truction ; ou bien il est dérivé de m w , shou- rexit. » S. Léo, Ep. xv ad Turnfo. 17.
ach, dire enfoncé, d'où le sens de fosse, 3o. S. Paul t t tes exégèies caiholiques sont
tombeau. C'est cette dernière étymologie parfaitement en droit de traduire shachulfi
que soutiennent les rationalistes, et dans ce par Stasflopà. Voici en elTel les différent* pas
but ils s'appuient sur différents passages où sages où le mot shachath est employé. Dans
les LXX traduisent shachath par Péôpoç, quelques uns, il a le sens de fosse; Ps. vu, 46;
Ps., vu, 16, xciv, 43, Prov., xxv i, 27, etc., x c n i , 43; Prov,, xxvi. 27, et probablement
ou par 0àv«Toç, Job» x x x m , 48, 22, 30. Ils Jonas, 11, 7. où le prophète se sert de ce mot
font de plus valoir que le parallélisme ré en parlant du ventre du poisson. Dans la
clame fosse et non corruption comme pen> plupart, il a le spns de rleslruciion : P*..
dant à shéol. Môme avec ce sens, la prophé ix, 16 ; xxxv, 7 ; x l v ii i , 10, liv , H : e n , 4;
tie serait constante, car les partisans de ls., li, 44; Ezech., xxvm , 8. Enfin dans plu
celte Iraduction l'avouent, si le Messie a vu sieurs autres, le sens de corruption est obli
le tombeau, ce fut d’une tout autre façon que gatoire : Job, ix, 34, LXX : âv Quitta, m sor-
David, et on pourrait dire que le Sauveur dibu*; xvii, 44, où le parallèle est rimmnh,
« vidit foveam » et lout ensemble que le* ver« ; x x x m , 48, 22, 24, 28, 30; LXX :
« non vidit foveam », tant il y resla peu. 0àvotToç, corruptio; Ps., xx ix , 40, où le
Mais ce sens ne s u f f i r a s ici ; il faut mainte* parallèle est haphar, la boue, la poussière;
nir et justifier comme seule acceptable dan* Ezech., xix . 4, Groc et Arab. : corruption,
ce passage la traduction des LX X (8ia<pQopàv) Vulg. : blessures. Cfr. Patnzi. Le mot shn~
02 LE LIVRE DES PSAUMES
11. Vous m’avez enseigné -les 11. Notas mihi fecisti vias vitæ,
voies de la vie, vous me remplirez adimplebis me lælitia cum vultu
de joie par votre visage, et à jamais tuo; delectationes in dextera tua
des délices qui sont dans votre usque in fincm.
droite.
PSAUME XVII
1. — T hefilah (p rière) de D avid.
9
E c o u te. Jé h o v a , m a ju s tic e ,
E n te n d s mon cri ;
P r ê t e l ’oreille à raa p riè re
Q u in e s o r tp a s d e l è v r e s h y p o c r it e s .
£. — Q ue de t a face
P rocède mon ju g e m e n t,
E t que tes j e u x
R e g a r d e n t avec équité.
3. — T u as sondé mon c œ u r,
T u Tas visité la n u it;
PSAUM E XVI
David demande au Seign-ur sa fh'li vr;inciî : ses rnnemis ne cherchent que l<*s biens terrestres,
pour lui il n'aspiru qu'à la justice et à la vue de Dieu.
44. — Projicientes me, tHUJN, askourenou, hébreu, et continue la même phrase : « sauve
n o s p a s . LXX : ¿x6oX6vt&ç |¿e, o n t fa it v e n ir
mon âme du méchant par ton glaive, et de&
c e mot d e sçour = TlD, sowr, r e c e d o r e ,
hommes par ta main, Jéhova, des hommes
de ce monde. » On pourrait aussi faire de
à l'hiphi! : m m o v e r e , e t ils o n t lu le suffixe
à la p r e m i è r e p e r s o n n e d u singulier. E n
« glaive »et de « main » les sujets du verbe:
« que sauve mon âme du méchant ton glaive,
h é b r e u , « nos p a s » d é s ig n e n t LouLes le s d é
m a r c h e s d e David e l de se s c o m p a g n o n s , e t
et des hommes ta main... ». — A paucisê
D *rO Q t mimethim, des hommes. — De
le v e r b e a u n d o u b le a c c u s a tif p o u r c o m p lé
m e n t : a n o s p a s a lo r s , ils m ’o n t e n t o u r e »,
terra, lbriD i mecheled9 les hommes de cette
o u b ie n : « ils n o u s ont e n to u ré s », en s u b
vie, de ce monde grossier et terrestre, oltrtol
s t i t u a n t le k é r i sebabounou au c h ë t h i b seba-
toG aïûvoc' toutou, Luc, xvi, 8. Cette phrase
bonni. La p o u r s u it e a c h a r n é e d o n t D av id
a été très mal rendue par les versions. LXX
traduisent mimethim ia première fois par
é t a i t l’o b je t lui d o n n a i t d r o it d e p a r l e r a in s i.
— Slatuerunt declinare. Heb. : « ils p l a c e n t
¿xOpwv, la seconde par ànoXucav, Vulg. : a pau
les y e u x p o u r é t e n d r e à t e r r e », p o u r m*é-
cis. S. Hit*r. : « Salva an»mam meam ab impio,
qui est gladius tuus, a viris manus tuœ, Do
t e n a r e , m e r e n v e r s e r , c*est t o u te l e u r p r é o c
cupation. Hupfeld : afin que mes pas s’in m in a qui mortui sunt in profundo ». — Di-
clinent vers la terre. tnde, chelqam, « leur part est dans cette vie »,
42. — Susceperunt me, IJiQ T dimiono, leurs aspirations ne s’élèvent pas au-dessus
sa ressemblance, celle du chef ennemi, de de la terre. Les versions ont lu le verbe an
Saül, LXX ont peut-être lu, en prenant un 1 lieu du substantif. — Adimpletus est. Hob. :
pour un 7, le pilel du verbe roum : X3101, « et tu remplis leur ventre de Ion trésor »,
rommouniy sustulorunt me. — Paratas ad de ces bipns matériels qui viennent de Dieu,
prædam, iksof htrof¡ aspirant à dévorer. mais qu’il abandonne indifféremment aux
13. — Præveni> qadmnh fanaiv, « pré bons et aux méchants, « ne ejus cul tores
sente-toi (en ennemi) devant sa face ft, adhuc in proveclu animi parvuli hæc ab eo
comme on ee présenle devant un lion. On munera quasi magnum aliquid concupiscant. *
remarquera le mouvement et la beauté de S. Aug., Civ. Dei, iv, 33. — S aturait sunt
toiitn cette fin du psaume. — Supplanta, filiis, LXX : OeÎcüv, porcinis rebus, Itala : sa*
hakrihehou, courbe-le, terrasse-le. — F r a - lurati sunt porcina. Cette leçon est fautive;
meam tuam se rapporte au verbe précédent : d ’après (’hébreu i( faut ûitôv Les méchants ont
sauve mon âmo du méchant par ton glaive. une postérité nombreuse qui hérite de leurs
Les interprètes de la Vujgale sont obligés biens, et qui en laisse encore à une descen
d'entendre par ce glaive celui que Dieu a dance plus éloignée. D'autres préfèrent tra
laissé aux mains de Saül. duire : leurs enfants sont rassasiés, ce qui
44. — La construction est elliptique en revient au môme, .car ce que David vent
PSAUME XVI 67
15. Ego autem in justitia appa- 15. Pour moi, c'est par la justice
rebo conspeclui tuo; satiaborcum que j'apparaîtrai en votre présence,
apparuerit gloria tua. et je serai rassasié quand se mon
trera votre gloire.
PSAUME XVIII
mettre en relief, c’est l’opulence des mé requinscal in te. » Des ailleurs protestants
chants. considérables,Gésénius,Slicr, Deliiz.sch, etc.,
45. — In justitia. C'est le principe du seul ne font pas 'difficulté d'admettre celle in
vrai bonheur. — Apparebo, îTrnN, eekezeh, terprétation, et c’est à tort que d'autres la
a je contemplerai ta face », quand le moment rejettent, en prétendant que l'idée de la féli
de la récompense sera venu. « Il faut donc cité fuLure est postérieure à l’époque de
trois choses pour s’établir dans la paix en ce David. « 11 y a très puu de points plus assurés
monde : marcher dans la justice, y marcher dans IVxégèse biblique que la composition
devant Dieu, attendre le moment de la de ce psautne par David, et selon l'affirma-
victoire et de la récompense. Vainement 90 lion de ce texte, clairement rappelée ailleurs,
fla Lierai t-on de vivre ici-bas sans tribulations que la ferme croyance à l'existence future de
tout ce psaume m’apprend le contraire. » la félicité réservée aux fidèles enfants de
Berthier. — Cum apparuerit, m piï2,b ekaq itzt Dieu. » Cook. C’est celte assurance d'un
a» réveil, lors du réveil» je me rassasie bonheur futur qui inspire au prophèle la
rai de ta vie. Quel est ce réveil? Ce n’est patience en face de sea ennemis; il aura
point celui qui suit )e repos de la nuit, des joies, sans douLe, sur la terre, car Diru
comme le prétendent ceux qui font de ce fait goûter sa douceur au jus Le de» ici-bas,
psaume une simple prière du soir ; il est Ps. x x x iu , 9 ; mais « hanc quidem in hac
impossible que David parle avec tant de ma peregnnaliono gustanles, nec ad salielatcm
gnificence et d’assurance d’un secours pas su mon tes, esunmus ram polius ac sitimus,
sager qu’il se contente de demander au ul ea poslea saluremur, cum videbimus cum,
Seigneur. Ce n’est pas non plus celui qui sicuLi est... llla igitur ejus dulcedo q userai ur,
suivra la nuit de la tribulation, quand David quain perficit opéranLibus in eum... Frustra
verra à’ Jérusalem la gloire, i’arche du Sei itaquo homo posl hoc corpus inquirit, quod
gneur. (Bellenger). Tant qu’il sera sur la terre, in hoc corpore sibi comparare neglexit. *
Je prophète ne pourra se promettre d’être S. Aug., Civ. Dei, xxi, 34.
pleinement satisfait ; d’ailleurs, le bien que Ipsa te cog&t pietas,
David oppose à l’abondance des méchants, Ut mala nostra superos
c’est la justice, et ne la possède-t-il donc pas Parcendo, et voli compotes
déjà, même au sein de la tribulation? Ce Nos tuo vultii saties.
S . Anihr. Byran. in Ascens,
D’e s t pas non plus celui du peuple après la
captivité, comme le déclare Ewald, qui fait David so fait donc ici l’écho de la grande
composer le psaume à cette époque. Ce ré voix de.Job, proclamant qu’il verra son Sau
veil, c’est celui qui suit la m ort; ainsi l’en- veur après cette vie, x ix , 25, et ce qu'il a
lendent les Pères de l'Eglise. David est Jonc annonce du Messie au psaume précédent,
ici sous l'empire de cette pensée qu’expi imera t t . 40, 44, il l’espère maintenant aveo
lus lard S. Augustin : « Fecisti nos ad Le, certitude pour lui et pour tous les jus»
É leuSi et inquietum est cor nosi.rum donec tes.
68 LE LIVRE DES PSAUMES
5. — Les liens de la m o rt m 'av a ie n t entouré,
E t les torren ts d év astateu rs m 'épouvantaient.
6 . — Les liens du shéol m 'av aien t enlacé,
Les pièges de la m o rt étaien t dressés devant moi.
7. — Dans ma détresse j ’invoquai Jéhova,
E t je pous&ai des cris vers mon Dieu.
De sa demeure il entendit ma voix,
E t mon cri parvint à ses oreille».
8 * — E t la te rre fut ébranlée e t tre m b la ;
Les fondements des m ontagnes frém irent.
E t furent agités devant sou courroux.
9. — L a fumée m ontait cle ses narines,
Le feu d év o ran t s o r ta it de sa bouche,
De lui jaillissaient des charbons enflammés.
1 0 . — 11 inclina les cieux e t descendit,
E t un nuage obscur é ta it sous ses pieds.
11. — P o rté sur le chérubin, il volait,
E t planait su r les ailes du vent.
12. — Des ténèbres, il a v ait fait son m anteau, au to ur de lui
Sa tente é ta it d’eaux obscures e t de nuages épais.
13. — De la splendeur qui l’e n to u ra it s’élançaient des nuée»,
De la grêle et des charbons de feu.
14. — Alors Jéhova tonna dans les cieux,
Le T rès-H a u t fit. éclater sa voix,
(La grêle et les charbons de feu )
25. — 11 envoya ses flèches e t les dispersa,
11 lança les foudres et les m it en déroute.
16. — Le lit des eaux fut mis à découvert,
E t les fondements de la te rre a p p a ru re n ty
A ta menace, ô Jéhova,
Au Bouifle a r d e n t de tes n a rin e s.
17. — Il tendit la main d’en h a u t e t me saisit,
Il me tira de la profondeur des eaux.
18. — Il me délivra de mon violent ennemi,
E t de ceux qui, dans leur haine, m ’avaient opprîrqc.
19. — Ils m ’avaient assailli au j o u r de mon infortune,
Mais Jéhova se fit mon soutien.
20. — Il me fit so rtir au larg e
E t me délivra, c a r j ’avais sa faveur.
21. — Jéhova m ’a tra ité selon m a justice,
Il a eu égard à moi selon la pureté de mes mains.
22.' — Car j ’ai gardé les voies de Jéh ov a,
E t ne me suis point éloigné de mon Dieu par le péché.
23. — Mais toutes ses prescriptions étaien t devant moi,
E t je ne re je tta is pas loin de moi ses préceptes.
24. — J'étais sans reproche v is -à -v is de lui,
E t me gardais de mon iniquité.
25. — Jéhova m ’a tra ité selon ma ju stice,
Selon la pureté qu’il voyait dans mes mains.
26. — Avec le miséricordieux, tu es m iséricordieux;
Avec riiom m e intègre, tu es in tè g re ;
27. — Avec celui qui se purifie, tu te m ontres p u r;
Avec l ablucieux tu agis avec détours.
PSAUMIi XVII
P S AUME XVII
premier verset que les anciennes versions ne qu’une protection légale, incapable de défen
tiennent presque aucun compte de l'indéter dre contre des impies. — Susceptor meus, wu«-
mination des temps des verbes en hébreu, et gabbi, mon refuge élevé, ma citadelle. Toutes
traduisent servilement par le parfait ou par ces dénominations sont pins ou moins syno
le futur les deux temps de la conjugaison hé nymes, mais David les répète pour rappeler
braïque. Dans ce psaume» David parle d'une en combien de pcnls et sous combien de
manière générale de faits passés, qu'il enve formés Jéhova l'a protégé. L’amour n’a qu’un
loppe tous dans un même récit, indistincte mot qu'il ne se lasso point do redire. Ces
ment, ou il exprime des sentiments qui sont images ont d’ailleurs un caractère martial qui
actuellement dans son cœ u r; c'est donc pres convient bien dans la bouche d’un guer
que toujours au passé ou au présentqu’il faut rier.
entendre ces verbes. Ce verset qui est un 4. — Laudans, mehoullal, qualificatif qui
monostique, est comme l'épigraphe du p&aumn s'applique à Jéhova. Le livre des Rois a bien
tout entier. On ne le lit pas dans le livre des traduit : « laudabilem ». Les LXX on tlu,
Rois. avec une ponctuation différente, mehallel,
3. — Firmamenlum menm, rçnD, solfct, alvûv, « non meam gloriam, sed Domini quæ-
mon rocher. David poursuivi a souvent cherché réns. » S. Aug. — Salvus «ro. Le passé peut
un abri dans les roches et les cavernes de la donner pour l'avenir la confiance la plus
Palestine; mais son rocher, le seul puissant, absolue.
le seul s û r , c'était Jéhova. — Refuginm 5. — Le prophète va maintenant retractt
-meum, melsouâaihi, ma forteresse. — Libe- les épreuves qui l’ont assailli. — Dolores
ralor. Il y a une sorte de gradation entre cheblei, ttôîveç, les douleurs, ou -d’après ut
ries trois termes : Dieu est à la fois pour le autre sens du mot hébreu, qui est préférable
persécuté la défense naturelle, le rocher, la ici : les liens de la mort. Le livre des Rois
défense artificielle, la forteresse, et le dé lit mishbrei, les flots de la morl, ce qui
fenseur. — Adjutor, m v , ¿sown, mon roc. s’accorde mieux'avec l'expression parallèle.
De ce mot vient le nom de Tyr, tsor, la ville — Iniquitalis, Sspba. belthal, de ruine, de
bâtie sur le roc. Deut., xxxii, 4. » Pro- mort. Ce mol signifie primitivement « inu
teclor meus, maginni, mon bouclier. — Cornu tilité » ; -mais <»n hébreu, l'inutile et le mal
salutis. Deut., x x x m , 47; 1 Reg., n, 4 ; Luc., sont tout un. Belial est donc le mal, parfois
i, 69. Celte expression est « per metaphoram ‘même l’auteur du mal et son royaume, Satan
desumptaaferis, quæcornibushoslesarcent. » et l'enfer. L**s torrents de Belial sont des tor
Théod. Mais commet) s’agit ici de protection rents qui portent la mort, des maux accu
et non d'attaque, Molt pense que David fait mulés.
allusion à la corne de l'autel. III Reg., xi, 28. 6. — Dolores inferni, les liens du shéol.
La première explication est beaucoup plus Le shéol et la mort sont comparés à des chas
naturelle, surtout si on songe que David avait seurs qui guettent* leur proie, et cherchent à
été pasteur, et que la corne de l'autel n’est l'enlacer dans leurs filets*
PSAUME XVlî W
pagnent Dieu,surtout dans les manifestations 43. — Heb. : « de l'éclat devant lui »,
do sa puissance. Ils sont les gardions du pa c'est-à-dire, de la splendeur qui l'environne,
radis terrestre, Gen., ni, 24, et ont pour « sont partis ses nuages, la grôle et les char
fonction spéciale de poiter le trône de Dieu, bons de feu ». Ces charbons de feu sont les
IV Reg., xix, 15; Is., x x x v i i . 16; Ezech,i, 5. foudres et les éclairs du Sinaï, sous l'image
C’est pourquoi iU étaient représentés au- desquels David décrit ia puissance de Dieu
dessus de l'archo où résidait Jéhova, et étaient arméo contre ses ennemis.
regardés comme le véhicule spirituel de Dieu, 4 4. — Intonuit, après l'éclair, le tonnerre,
son char, son recoub. Ps., cm , 3. Le type que Job appel!« aussi la voix de Dieu,
suivant lequel on les concevait a varié avec xx x v ii, 2. C est la voix du Très-Haut, helion,
ta temps : Moïse IVmprunle aux Egyptiens et de celui qui est infiniment au-dessus de toute
Ezéchiel aux Assyriens. — Pofarit. Heb. : créature. — Grando. Cette périphrase a
« il a plané sur h»* ailes du vent », expression toute l'apparence d'une transcription fautive
poétique» qui répond par un beau parallèle du verset précédent; on ne la ht ni dans les
à la précédente. LXX, ni dans aucun des textes du livre des
42. — Tencbias. Dieu est toujours obligé Rois.
de voiler sa splendeur quand il entre en rap 45. — Sagittas. Les coups du tonnerre qui
port avec les hommes. « Ubi tenebras, opi tombent sur les coupables. — Miiltiplicavit.
ner, dit S. Cyrille d'Alexandrie, nihil aliud Le verbe 3 *1, rab, veut dire « l&ncer » et
appellat, quam obscuram inielligentiæ per- < multiplier »; le parallélisme réclame évi
ceptionem, quæ in oculos mentis instar cali- demment le premier sens. — Conturbavit,
ginis incurnt. » El le saint Docieur conclut Le verbe hamas est habituellement employé
de là que pour connaître Dieu et son Christ, pour marquer la déroute et l'anéantissement
non sublunibus mquisiironibus, aul ejus- des ennemi^ di> Dieu. Exod., xiv, 24;
rtiodi curiosa indagatione, quæ ingenii x x i i i , 27.
bumani captum superet, opus esse... sed 46. — Voici maintenant l'ouragan déchaîné
fide poiitis. » Cont. N>'St. ni. — Tenebrosa à la suite de l’orage; on voit appaïaître les
aqua. Heb. : « autour de lui, sa tonte, obscu « sources des eaux n, c'est-à-dire, le lii pro
rité d'eaux, noirceur de nuages ». Ces der fond* de la mer et des flruves, dont les flots
niers mois pourraient aussi se traduire : sont soulevés par le vent; 1a colère de Dieu
nuages du ciel, comme a faiL la Vulgate; pioduit ic: le même effet que sa bienveillance
mais ce sens serait moins correct au point a la mer Rouge et au Jourdain. Les fonde
de vue de la grammaire et du parallélisme. ments de la terre ¿e découvrent par l’effet
La gloire de Dieu vient d'ôlre montrée sous des tremblements dn terre et des^ déchirures
le symbole du feu et de ta lumière ; pour la profondes qui en sont la conséquence. Tout
tempérer, il faut donc l'eau et le nuage. cet ébranlement a pour cause le a souffle des
PSAUME XVII 75
narines de Dieu », sa terrible colère et ses e n ‘moi ». Cette complaisance était nécessai
menaces. rement réciproque.
47.— M isit, a il envoya » sa main ; le com 84. — Retribuet: « qui priorpræ buit mise*
plément est sous-euLendu, comme U Reg., ricordiam,. antequam haberem bonam volun*
vi, 6. — Assumpsit me, iamiheni, tatem .., qui tribuit mihi ut bene facerem,
verbe qui servit à composer le nom de Moïse, educondo me in latitudinem fidei. » S. Aug.
tiré des eaux. Exod., u, 40. David est aussi — Puritatem . David est resté toujours
tiré merveilleusement des eaux de la tribula fidèle à Dieu, jusqu’au moment où il composa
tion, et il est ég alem ’nt destiné à devenir le ce psaume ; il n'a de crime à se reprocher ni
chef de son peuple, un grand prophète, et contre Dieu, ni contre ses semblables.
l’auteur inspiré non plus du code de la loi, 22. — Impie gesvi a Deo, par des fautes
mais du code do la piété mosaïque. qui éloignant do Dieu et sont comme une
48. — Le p?aume quitte le ton poétique sorte d’apostasie. David n’a pas la prétention
pour reprendre l'allure simplement narrative. d’ôtre exempt de toutes ces fautes qui sont
— De inimicis, au singulier en hébreu, soit au l'apanage de la faiblesse hum aine; mais du
sens collectif, soit pour désigner une des moins de coeur il est toujours demeuré fidèle
personnalités spécialement archarnérs contre à Jéhova.
David. — Quoniatn, « lorsqu'ils furent puis- . 23. — Deut., vi, 2 ; vu, 44; v m , 44.
sants plus que moi ». David a été ce juste a qui non abiit in consi-
49. — Prœoenerunt. Ils m'ont surpris au Iio impiorum », parce que jour et nuit il
jour de' mon affliction, ces lâches ennemis, méditait la loi du Scignpur. Ps.. i, 4, 2.
comme Doëg et les Ziphécns, qui trahissaient 24. — David s'est déjà rendu Io même
David déjà affligé par la haine de Saül. Ils témoignage devant Saül, I Reg., xxvi. 24,
imitaient en cela le démon qui nous attaque le Seigneur doit le confirmer, III Reg.,
toujours au moment où nous sommes le xiv, 8, et l'histoire le répéLora, ibid. xv, 5.
moins capables de lui tenir tôLe. — Ab iniquilate mea, lo fond d’inmuité qui
20. — In latitudinem. Ps., iv, 2. — Quo est en moi, comme conséquence au péché
niam voluit me. Heb, : « parce qu'il se plaît originel, et qui tendait à m’entraîner dans
76 LE LIVRE DES PSAUMES
les mômes é g are m en t que mes ennemis. môme que vous les répandez sur eux, vous
25. — Le piophêle répète ce qu'il a dit les réservez au jo u r de vos vengeances. »
t . 21, et il va le prouver dans les versels MassiL Par. mor.
suivants. 28. — Pauperem, lepeuple petit et opprimé,
26. — Sanclo, le pieux, le miséricordieux. la race des humbles opposée à celle des
— Innocente, thamim, l’homme intégra qui a orgueilleux. — Oculos super borum. Heb. .
accompli toute la loi. S. François de Sales se « Tes yeux élevés », symboles de l'orgueil.
plaignait qu'on donnât trop souvent « une Prov., vi, 47.
fiélorso » a ce passage en l’appliquant à la 29. — Lucernam , l’image d'une vie heu
contagion des mauvaises compagnies. « Ce reuse et d'une postérité nombreuse. I Reg.,
verset s'entend selon la lettre, ajoutait-il, xi, 36. C’esL Dieu qui a tiré David de
de Dieu qui est bon» c'est-à-dire, miséricor l'obscurité, ot qui a choisi sa famille pour
dieux, envers ceux qui sont bons, et mauvais, donner des rois à Juda et des ancêtres au
c'est à-dire, sévère, envers ceux qui sont Messie. Le texte des'Rois dit seulement : car
mauvais, punissant les uns et faisant miséri c'est toi mon flambeau, Jéhova. — Illuminât
corde aux autres. * Espr., 11, S. au même temps que le verbe précédent on
27. — Electo, nabar, celui qui se purifie, hébreu. — Tenebras, l’adversité dans laquelle
qui travaille à sa pureté, expression fort 1 * p a lm is te était plongé.
juste, car « quis potest dicere : mundum est 30. — E ripiar a tentatione, T T I yiN,
cor meum, purus sum a peccalo? » Prov., aroutsgedod, « j ’attaquerai la troupe » le ba
xx, 9. — Perverso, hiqqesh% le tortueux, taillon de mes ennemis, et sans nulle crainte,
opposé au jathar, le droit. Le Seigneur est a quoniam tu mecum es ». LXX : 0ua6yi<ro(UK
tortueux avec les tortueux en ce sens qu’il &icà ffeipatqpiou, ont entendu le verbe yil,
traite chacun selon son mérite, et rend par rouis dans le sens primitif do courir, par
principe de justice ce que le tortueux faiL par conséquent se sauver, et gedod, dans le spm
malice. « Vous délestez ces cœurs fourbes et d'agression. S. Hier. : êr in te enim curram
pervers... Vous leur rendez dissimulation accinctiis », au lieu de « in aceinclos ».
pour dissimulation, des faveurs trompeuses — M urum, la muraille derrière laquelle si
et extérieures pour les signes faux et exté retranchent 1rs ennemis. Tout ceci doit se
rieurs de bienveillance qu ils accordent aux prendre au pas-é.
autres. Vous les comblez souvent des biens de 31. — xi, 7 ; Prov , x x x , 5. La perfection
la terre; mais la bonté et la tendresse de de la conduite divine esL un motif d’absolue
voLre cœur, ô mon Dieu, n'a aucune pari à confiance en Jéhova. S. Augustin entend par
ces faveurs superficielles : dans Le temps cette voie celle que l'homme doit tracer pour
PSAUME XVII 77
amener Dieu à lui : « Deus meus non vemt sommets, les citadelles qui m’appartiennent
in hommes, ntsi mundaverint viam fidei qua comme roi du pays. Deut., x x x u , 43; Is.,
veniat ad eos. » l v i i i , 44.
32. — Ici commence la seconde partie du 35. — Qui docet, c x l i i i , 4. — E t posuisti.
psaume. David après avoir décrit ce que Dieu Heb. : « et chacun de mes bras ploie l'aic
a fait pour lui, va nous dire maintenant ce d’airain »; avec le secours du Seigneur, mes
qu’il a pu faire lui-même avec l'aide de Dieu. bras ont la force et l’adresse de manier Tare
— Deus , iTibtt, eloahs singulier usité sur d’airain.
tout dans le livre de Job. Les Rois ont 36. — Proleclionem, « le bouclier de ton
btt, el. Do tous ceux qui portent le nom de salut », la protection par laquelle lu sauves.
Dieu, Jéhova seul le mérité, car seul il est un — Suscepit, * me soutiendra ». Ce vers
rocher, tsour, une protection pour ceux qui manque dans le texte des Rois. — E t disci
l'invoquent. plina. A la place des deux phrases des LXX
33. — Non seulemeni Jéhova est fort, mais et de la Vulgate, il y a seulement en hébreu :
il communique sa force à ses serviteurs, force <r ta clemence me rendra grand », et au livre
matérielle pour résister efficacement aux en des Rois : a ta bienveillance à m'écouter me
nemis, et surtout force morale pour mener rendra grand ». Les versions ont traduit doux
une vie pure. Ce dernier point est un de ceux fois l’hébreu, en lisant H H W , hounnothka,
suri'squ *ls le paganisme n’a jamais eu lom- l'affliction, la correction qui vienL de toi,
bre d'une préoccupation. « Tous les hommes, au lieu de hanvaihka, ta bienveillance, et en
écrivait Cicéron, sont persuadés que les biens prônant le verbe ¡ m , multiplier, agrandir,
extérieurs... leurs viennent des dieux ; la aanB son autre sens d’instruire. En tous cas,
verLu, au contraire, personne pense-t-il la tenir David ne se las$e pas de confesser qu’il doit
delà main d’un Dieu? » De Nat. deor. n i, 36. LouL à la bonté du Seignour.
34. — Qui per/icit, « égalant mes pieds 37. — Dilatasli, lu as élargi mon pas, tu
&ceux des biches », pour que jo puisse pour as donné a mon pied un large espace pour se
suivre mes çnnemis. t . 38, Habac., m , 49. poser, « et mes chevilles ne glissent point »,
— Super excelsat banothai, mes hauteurs, les ainsi qu’il peut arriver quand on marche sur
7* LE LIVRE DES PSAUMES
mes pas, et mes pieds n'ont point me; et non sunt infirmata vestigia
défailli. mea.
38. Je poursuivrai mes ennemis 38. Persequar inimicos meos, et
et je les atteindrai, et je ne retour comprehendam illos, et non conver-
nerai pas jusqu'à ce qu’ils soient tar donee deficiant.
anéantis*
39. Je les briserai, et ils ne pour*- 39. Confringam illos, nec pote-
ront tenir deboul, ils tomberont runt stare; cadent subtus pedes
sous mes pieds» meos.
40. Vous m’avez revêtu de force 40. Et prsecinxisti me virtute ad
pour la guerre, et vous avez ren bcllum; et soppiantasti insurgentes
v e r s é sous m es pieds ceux qui se in me subtus me.
dressaient contre moi.
41. Vous avez fait tourner ie dos 41. Et inimicos meos dedisti mihi
à mes ennemis devant moi, et vous dorsum j et odientes me disperdi-
avez exterminé ceux qui me haïs disti.
saient.
42. Ils ont crié, et il n’y avait per 42. Glamaverunt, nec erat qui
sonne pour les sauver, ils ont ap salvos faceret ad Dominum; nec
pelé le Seigneur, et il ne les a pas exaudivit eos*
écoutés.
43. Je les briserai comme la pous 43. Et comminuam eos, ut pulve-
sière que le vent emporte,je les écra rem ante faciem venti, ut lutum
serai comme la boue des carrefours. platearum delebo eos.
44. Vous m'arracherez aux dissen 44. Eripies me de contradictions
sions du peuple, vous m'établirez à bus populi : constitues me in caput
la tête des nations. gentium.
le bord d’un précipice ou sur un chemin ro daire. Le psalmiste nomme ses ennemis *Dp,
cailleux; David pense à ces chemins abruptes iamai, ceux qui s'élèvent conlre moi ; De-
de Palestine qu’il avait si souvent gravis, et filzsch rappelle que les Bédouins nomment
et qui étaient l'image parfaite de ses tribu encore kom, l’ennemi de guerre.
lations. « Gressus scilicet, queis ex nequitia 44. — Dedisti m ihi dorsum, tu me les a&
ad virtutem, ex sensibilibus ad intelligibilia, donnés dos, c’est-à-dire, en fuite, àicocTpôçouç,
a præsenli ad fuiurum sæculum transmigro, tournant le dos. Exod., x x m , 27. — Disper-
dilatasti subtus me. Qui mihi ab initio an - didisti. Heb. : je l<;s exterminerai.
gusti et ardui visi sunl, quod in arcta ince- 42. — Clamaverunt. Le sens du verset est
derem via ; sed in progressu su péri or illis suspendu et marque bien l'angoisse des sup
effectua, dilatatos animadverti. » Euseb. pliants. Ils crient au secours d'abord du côté
38. — Persequa?'. C'est ce que David a fait, de leurs dieux et de leurs alliés, mais per
c’est ce qu’il ferait encore dans l'occasion. sonne ne répond, puis du côté de Jehova, qui
— Donec deficiant. Hcb. : « jusqu'à leur des ne les écoute pas davantage. Ils se heurtent
truction », Rois : « jusqu'à ce que je les aie d'une part à l'impuissance, de l’autre à un
délruils. » Ces adversaires auxquels David ne refus impitoyable.
fart aucun quartier représentent les ennemis 43. — Deîebo, D p ^ tt, ariqem, je les ver
du Messie et de l'âme chrétienne, le démon et serai, je les étendrai comme la boue des place*
le mal sous toutes ses formes. que foulent aux pieds les passants. LXX '
39. — Subtus pedes, cix, 4. Xeavcô.
40. — Dieu a ceint de force son serviteur, 44. — Contradictionibus populi, les divi
a u * . 33, pour rendre sa vie pure, maintenant sions du peuple dont une partie était pour
pour l’aider à renverser ses ennemis. Cetordre Saül, l'autre pour David. C cst malheureuse
indique que la première vicLoire à remporter ment ce qui allait bientôt se renouveler pen
est contre le mal moral; quand le vice est dant la révolté d’Absalon. — Gentium, goim,
dompLé, le triomphe contre les puissances les nations étrangères, comme les Philis
extérieures est facile, et en tous cas secon- tins, etc.j sur lesquelles le roi de Juda é te a -
PSAUME XVII 79
45. Populus, quem non oognovi, 45. Un peuple que je n’ai point
servivit mihi, in auditu auris öbe- connu m’a été assujetti, àu sûn de
divit mihi. ma voix il m’a obéi.
46. Filii alieni mentiti sunt mihi, 46. Les fils de l’étrange^ m’ont
filii alieni inveterati sunt, et Clau trompé, les fils de l’ctranger-se sont
di caver.unt a semitis suis. affaiblis et ont chaneeléhorsde leurs
sentiers.
47. Vivit Dominus, et benedictus 47. Le Seigneur est vivant, béni
Deus meus, et exaltetur Deus sa- soit mon Dieu, que le Dieu de mon
lutis mese. salut soit exalté !
48. Deus, qui das vindictas mihi, 48. 0 Dieu, qui prenez soin de
et subdis populos sub me, liberator mes vengeances, qui me soumettez
meus de inimicis meis iracundis. les peuples et qui me délivrez de
mes ennemis aenarnes.
49. Et ab insurgentibus in ftie 49. Vous m’cleverez au-dessus de
exaltabis me : a viro iniquo eripies ceux qui m’attaquent, vous me dé
me. livrerez de l’homme d’iniquité.
I I . R e g . 22, 49.
50. Propterea confitebor tibi in 50. C’est pourquoi je vous louerai
nationibus, Dòmine, et nomini tuo parmi les nations, Seigneur, je chan
psalmum dicam. terai en l’honneur de votre nom,
Ib id. 80 ; R o m . 15, 9.
51. Magnificans salutes regis ejus, 51. En l’honneur d’un Dieu qui
dra sa domination. « Per eujr> itaque, qui ex forteresses » qu’ils ne peuvent plus défendre
Davide secundum carnem ortus est, impletur et qu*ils rendent à discrétion» *UDD, masger
prophelia... EL quidem ut Deus omnibus veut dire : endroit clos, enceinte, forteresse;
semper imperat ; posiquam autem homo fac- les versions en font un chemin.
tu sest, voluntariam credentinm in ipsum ser- 47. — V.ivit. La vie est le grand attribut
vilutem subiit. » S. Alhan. Theod. ui distingue Jéhova des autres dieux. —
45. — Populus quem non cognovi, les étran Î 'eus meus, « mon rocher ».
gers soumis à la puissance du roi. « Non co- 48. — Dans l’hëbreu, les verbes sont à la
gnoesebat Dominus otim gentes, id est, cul- troisième personne. — Vindictas, la ven
tores fa Isoru m deorum, propterea quod ab geance que réclame la justice, la punition des
iis ipee ignorabatur ; nam Dei cogmtione ii coupables et l'exaltation du persécuté. —
soli digni sunt, qui eum religiose colunt. » — Iracundis, ce qui suppose que ie mot
Flaminiu*. Cfr. S. Aug. Giv. Dei, x v n , 46; hébreu ru*, aph, a été pris dans le sens de
S. Born. Parv. Serm. 40. — In a u d iftta u râ , a colère ». Ici c’esL tout simplement la con
à l’audition de l'oreille, au moindre m ot; jonction ainsi, bien plus
d'autres : en entendant mon nom. — Obedivit, 50. — S. Paul, Rom,, xv, 9, rapporte ce
tshamhou, au ninhal avec le sens réfléchi : verset au Mossic, pour prouver que tontes Ici
ils se montront obéissants. nations sont appelées à la connaissance du
46. — Alieniy LXX : à>XôTptoi, ^33» necar, vrai Dieu. — Psalmum dicam. a Licet hujus
de Tétranger. — Mentiti sunt, irôrp*, ica- valicinationis eventum videre. Nam et in
ehashou. Ln verbe cachash signifie mentir, omnibus urbibus.... et in orbo habilubili, et
comme traduit la Vulgate ; refuser, résister, in soliludine , divinus David per pia ora
comme met le livre des Rois ; mais aussi Deum decantai. » Théod.
simuler, flatter, se soumettre à conLre cœur. 54. — Magnificans qualifie Jéhova. Ce ver
C'est à ce dernier sens qu'il faut en venir ici. set fait allusion à la promesse faite à David
On voit par cette expression que les Hébreux Il Reg., vu, 46, promesse trompeuse, dit
ne se flattaient pas de conquérir l'amour des Théodorel, si on «*n cherche l’accompliisi!-
vaincus en môme temps que leur obéissance. menl ailleurs qu'en Jésus-Christ : « Mæc
— Inveterati sunt, a tombent », défaillent beatus Mailhæus edocens, sic evangelicam
sans courage pour la résistance. — Claudica- historiam exorsus est : Liber génération«
ver uni, « ifs tremblent » en sortant « de leurs Jesu Christi, fihi David. »
so LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XIX
1. — Au m aître de chant.. Mizmor (chant) de David.
2. — Les cieux racontent la gloire de Dieu,
Et le firm am ent public i œ uvre de ses mains.
3. — Le jo u r en im i» m e t l'annonce au jo u r,
Et la nuit en révèle la connaissance à la nuit.
4. — Ce n'est point un langage, ce ne sont point dos paroles«
Dont ki voix ne se puisse entendre.
5. — L e u r son &e rép an d p a r toute la te r r e ,
E l leurs accents ju sq u ’aux extrém ités du monde.
C'est là qu'il a établi la tente du soleil.
6 . — E t lui, comme un fiancé, so rt de sa dem eure,
11 se réjouit, comme un héros, de parcourir sa carrière.
7 . — Il s'élance d'une e x trém ité des cieux,
Sa course s'étend ju sq u 'à l’autre e x tré m ité ,
E t i ion n'est h couvert de ses a rd eu rs.
8 . — La loi de Jéhova est parfaite,
R écréan t l'âm e,
L'enseignem ent de Jéhova est sû r,
In stru isa n t le simple.
9 . — Les préceptes de Jéhova sont ju s te s,
R éjouissant le cœ ur,
Le com m andem ent de Jéh o v a est p u rt
E clairan t les yeux.
10. — L a crainte de Jéh o v a est sainte,
Su b sistant à jam ais,
Les décrets de Jéhova sont vraiS|
E t tous équitables.
11. — Ils sont plus précieux que l'o r.
Que l o r trè s pur,
E t plus doux que le miel,
Que le miel des rayons.
1 2 . — Ainsi ton serv ite u r est éclairé p a r e u x ,
A les g a rd e r il y a g rand profit.
13. — Ses m anquem ents, qui les connaît?
Absous-moi de ceux que j'ig n o re .
14. — Surtout préserve ton serv iteu r de l'insolence,
Qu’elle ne s'em pare pas de moi!
Alors je serai sans tache e t p u r
De l'énorm e péché.
15. — Accueille avec faveur les paroles de m a bouche«
E t que les pensées de mon cœ ur
Soient dev ant toi, Jéhova, mon rocher
E t mon lib érateur 1
PSAUME XVII! SI
PSAUME XVIII
avec son azur du jour et ses feux étincelants profèrent la parole et parlent la langue.
dn la nuit. — Firmamentum, JPpri, rnqiah, 3°. Delitzsch, Moll, etc. : « ce n'est point une
« l’éienduo » qui est au-depsus d c nos lèies. parole, ce n’est point un langage dont la
Gen., i, 6. En prêtant poétiquennn’ la paroio voix ne soit pa* comprise ». Ce spns np dif
aux cii'ux pL au firmament, David n'a évi fère pas du précédent, guaní au fond de Ja
demment point ia pensée de les prendre pour pensée, mais il e«t parfaitement grammatical
dos eue* animé-?. Sap., x m , 5, Rom. i, 20. et exprime une grande vénté. Le témoignage
3. — Erurtal, iabbiak, fait bouillonner, qun la création rend au Créateur, ce que les
annonce — Verbum, orner, la parole, l'an anciens appelaient « objectivum vocis non
nonce, lerme parallèle à duhath, la connais aiticuiatæ præ onium », est intelligible à
sance. Cette parole est silencieuse comme la tout être raisonnable, a Prædicta opificia a
penséu. Lo jour et la nuil persomiifieni à la magmtudine, pulchritudine, concinmtate opi-
foi* dans ce passage le temps et l’espace. ficem prædicant, if a ut eorum piædicalio
« Portico artificio fingit prophda uiiumdiem, omnem pervadat orbem. » S. Athan.
peraelo cursu et predicanone sua, tradero Ce grand et superbe ouvrage
diei spquenti veibutn prædicalionis, et noe- N'est point pour l’homma un langage
lem quoque, peracto cursu et çjuasi hymno Obscur et roystóiienx. —J. B. Rouss.
cantalo, t radere noeti sequenti mu nus ca- 5. — In omnem terram* Cette voix a qui
nendi atque ita jugiler, et sine ulla in se fait entendre aux yeux » a retenti dans le'
termissione, dies et nocles quaM choreas cœur de tous les hommes, et a rendu
ducunt, et Deum landibus célébrant. » Sel inexrusables ceux qui ont refusé de l’écouter.
lar m. a Dum en un nox atque dies ad homi- Rom., i, 20. Newton Pavait entendue mieux
num utili lalom crescunt atque decrescimi, que tout aulr.î, el arrivé au terme do ses
et a se invieem tempus mutuaniur, et r u r- calculs, il s’écriait : « Cette magnifique cons*
sus debitum sibi nitro citroque reddunt, pro- irnctiori qui relie te soleil, les planètes et les «
videntiam quæ ipsis præest, ostendunt. » comètes, n a pu naître que par la pensée et
Théod. le commandement d'un être intelligent et
4. — Non sunt loquela. Heb. . « point de puissant. Et si los étoiles fixes sont les
paroles, point de discours, que leur voix ne centres de sem blabW systèmes, ils seront
soit entendue. » Ce verset a été traduit de tous construits dans un pareil dessein et
trois façons différentes, à cause du mot **53, soumis à l’action d’un seui maître. Il est
beli, qui relie 1rs deux membres de la phrase, éternel et infini, tout pui&sant et sachant
et qui exprima soit la simple négation, soit tout; il dure d’éternité en éternité, il est
le sens disjonctif, « sine, quin ». 1° Hengs- présent depuis l'infini jusqu'à l’infini; il
tenberg, Hupfeld, Perowne. etc. : « sans gouverne tout et connaît tout, ce qui ar
paroles, sans langage, leur voix n’est pas rive et ce qui peut arriver. » Philos, nal.
entendue ». La pensee, restreinte à ce sens, princip. mathem. — Sonusy a ip i qavvamt
parait bien un peu froide, d'autant que, ce leur cordeau, ce avec quoi on mesure le
que David veut exprimer, ce n’est pas le domaine, le domaine lui-mÔme. Hupfeld,
a silentiurn libi laus », mais l'intelligibilité Delitzsch et beaucoup d'autres traduisent
universelle du langage de la nature. 2° Fla- donc : sur toute la terre s’étend leur do
miniu* et d*an 1res . « il n’y a point de maine, en particulier, leur action révélatrice
lau»uè, point d’idiôme, par qui leur voix ne de la grandeur de Dieu. On Lrouve la même
soit pas entendue », S. Hier. ; « quibus non expression ialsa qavh employée par Jérémî*
audialur vox eorum ». Ce qui s'oppose à en ce sens, xxxi, 39. Toutefois, toutes les an
celte traduction, c'est que les mots meor» ciennes versions, sauf Aq. : x a v w v , entendent
parole et debarim discours ne sont jamais qaoüam dans le sens de corde musicale, de son ;
e n v o y é s en hébreu pour désigner ceux qui LXX : fôôyyoç, Symm. : faoç, S. Hier. :
PSAUME XVIII 83
sonus, Syr, : leur prédication. Parmi les iasis, il se réjouit comme un guerrier, un
modernes, un assez grand* nombre adoptent gibbor prêt à s'élancer dans la carrière.
cette traduction. Sic Le Hir, Mossé, etc ; les 7. A summo cœlo. Heb. : « de l’exi rémiLé des
uns supposent n b lp ,. qolam, leur voix au lieu cieux sa sortie, et sou circuit (qoufntho) est à
dtqavvam; les autres entendent le radical leur extrémité. » On lit de mémo d am le
gavah, slringere, contorquere, dans le sens troisième livre apocryphe d’Esdras : « Velnx
du grec t£Évü>, d'où tôvoç, tovocîcc, voix forte. cursus solis convertit ingyro cœlum (ax o eo eT ai
Ge second sens attribué au mot qav, favorisé ¿V TCO XUX^CO TOU OÙpttVOÜ XflÙ TCOeXtV (XTÎOXpc^Sl)
d’ailleurs par le parallélisme, n'est donc pas in locum suum m una die. » iv, 34 L’auteur
inacceptable. S. Paul, qui cite ce texte sacré parle do la marche du soleil au point
d’après les LXX, Rom. x, 48, l'applique à de vue des seules apparences, commo nous
la prédication de l’Iïvangile par les Apôtres; faisons nous-rnémes. — Nec est qui. Il fau
ceux-ci sont les héraults de la bonne nou drait plus réguli rement : nec est quod. Le
velle surnaturelle, comme les cieux ie sont soleil est Tunage de ce Dieu qui fait du bien
des grandes vérilés de l’ordre naturel. Hel- aux méchants comme aux bons. Matth.,
pitlie, dans son hymne sur les bienheureux v, 45. Ceux-là seuls peuvent se soustraire à
apôtres Pierre et Paul, les appelle aussi du ses éternelles bontés, qui se font volontaire
nom de « cieux ». ment « fugitivi perpetuæ providentiæ » Sap.,
Aurea lace et derore roseo, x v n , 2.
Las lacis, omne peiTudisli sæculum, 8. Le psalrniste passe maintenant sans
Decorans cœios inclyto martyrio. transition à l’éloge de la loi, œuvre, de
Cfr. S. Augi de Fid. Rer. quæ non vi Jéhova, et par la Toi, il entend tout cet en
dent. v u . semble de prescriptions et toute ceLte écono
6. In sole. — Heb. : « au soleil il a placé mie de grâces qui constituent ce que uou3
une tente en eux », dans les cieux. Le nom appelons la Loi ancienne, ou PAncien-Tesln-
du soleil, qui est féminin en arabe et dans ment. La loi vient suppléer à ce qui manqun
plusieurs autres langues, est masculin en à renseignement purement naturel de la créa
hébreu, du moins le plus ordinairement. tion visible, et redresser la voie de Plionnn-*
C’est ce qui explique la comparaison qui va égaré par sa faute. « Mirabilis siructuia
suivre. — De thalamo, nDn, thoupah, ce qui mundi ducit omnes populos ad Dci cegmtm-
recouvre, en particulier, la chambio nuptiale. nem; sed quia plenque a Créa tore convnM
Le soleil d'Onent sortant de dessous l'horizon sunt ad creaturam, ideo dédit Deus lege>m
avec sa lumière vive et joyeuse, est comparé scriptam. » Bellenger. Cette loi est un •
au nouvel époux qui sort de sa demeure œuvre plus parfaite que celle dont le prophète
entent et dispos. Les Pères saluent sous cet vient de parler en termes si magnifiques.
emblème le Verbe incarné, surtout au jour de H commande an soleît d’animer ta nainre,
» naissance du sein de la Vierge Marie. E t la lumière est un don de ses mains;
Mais sa loi sainte, sa toi pure,
Procedit e thalamo suo, E st le plus riche don qu’il a it fa it aux hum ains.
Pudoris ailla rrgia,
Geniinæ gigas snbstanüæ, Racine, Athal., i, 4. Cette œuvre ne sera
Alacris ut carrai viam. surpassée que par celle de l'incarna lion.
S. Ambr. de Nat. Dom. Cfr. S. Sophron. Dans tout ce morceau, comme au Ps. c x v m ,
Smn. in Annunt. 26. — E xultavit, UPtiP, David se sert de différents synonymes qui tou*
84 LE LIVRE DES PSAUMES
désignent la loi de Jéhova. — Immaculata, que les plus ignorants comme les plus habiles
themimak, parfaite, sans défaut, comme tout ne peuvent y méconnaître ses volontés et le»
ce qui so n des mains de Dieu. Rom. v u , 12. voies de la vie éternelle. » Masill., G. C.
— Convertens, meshibath, restaurant, Evidence de la Loi de Dieu, 2« P. *
rafraîchissant ràmn qui la pratique. Les 40. — Timor, la pratique de la loi de Dieu,
versions se sont arrêtées à une autrw accep et dans un sens plus restreint, « timor De;
tion du verbe shoub qui convient moins bien. non servilis, sed castus, gratis amans, non-
— Testimonium, c’est-à-dire, la révélation, puniri timens ab eo quem tremit, sed sepa-
rpnS'MguemenL — Pavvulis, pethi, au simple, rari ab eo quem diligit. » S. Aug, — Pev-
a Sacras litteras nosti, quæ le possunt in- manens.
ptrueie ad salutem. » II Tim., m , 45. « Loin Où yàp t?) eûaéêeta ouvOvjjaxEi ppÔTotç.
que les sciences et les dignités y donnent Soph., Philoct. 4443. — Justificata. Heb. i
plus de droits, il faut devenir humble et
a justes tous ensembles », sans nulle excep
petit pour parvenir à cette sublime sagesse,
tion. D’après le latin, la loi de Dieu porte en
pi en être un disciple accompli. » Massill.
elle-même sa justification, sa raison d'être et
Par. mor.
son évidence.
9. — Lœtificanles, « ulqui imitarentur,corde 44. — Lapidem pretiosum, t s , paz, l’or
eanderunt, in eis quæ libéré cum charitate très fin, purifié avec soin, éprouvé au feu. —
'acorent, non serviliter cnm timoré a. S. Aug. Dulciora. Heb. : « plus doux que le miel et
CelLe joip communiquée par la loi, prend sa que Técoulementdes rayons». « Custodienti
source dans l’auteur mêmede la loi. a Comme dulcia sunt divina judicia, negligenti autem
en Dieu tout est joie, tout est joie aussi dans ea ainara esse non dubium est. » S. Ambr.
tout ce qui sort de lui... Notre joie est dans
in Ps. cxviii, 52. a Le prophète fait réloge da
un rapport éi roit. avec celle du Vprbe éternel... la loi par les deux caractères qui peuvent tou
Il est joie parce qu’il est lumière. Il est la cher le plus le cœur de l’homme, savoir, le
lumière des créatures pa'ce qu'il est la splen prix de celLe loi et la douceur de cette loi ».
deur du Père. » Fa ber. Bpthl. v m . — Luci- fierlhier.
dum, barah, pur comme la lumière du soleil.
0 divine, o charmante loi,
Gant., v if 9. — Illuminans. Celte lumière 0 justice, o bonté suprême,
n’est pas éblouissante; comme la nuée du Que de raisons, quelle douceur extrême
désert, elle est assez brillante pour éclairer, D'engager à ce Dieu son amour et sa foi. Rac.t Ibid-
assez tempérée pour ne pas aveugler. Prov., 42. — Custodit, lïTTJ, nizhar, est éclairé
vi, 23. « La loi de Dieu est lumineuse, et elle par eux. LXX et Vulg. ont pris un autre sens
eciaire même les yeux de ceux qui voudraient du verbe : eau tus fuit circa 11la. — Retributio
*e la dissimuler à eux-mêmes... L'esprit de mulla, motif que le Saint-Esprit ne dédatgrte
Dieu a lu dans les cœurs de tous les hommes jamais de mettre en avant. Ps. cxvisi, 441
à venir les obscurités que leur corruption 4 3 . — Deliria, shegioth, &Yv<ri)P*Ta’ *es er“
pouvait répandre sur la nature de ses règles. reurs, les fautes d'ignorance et de-faiblesse,
Aus*i il les a concertées d’une manière si di celles qu’on peut commettre sans y faire at
vine et si intelligible, si simple et si sublime, tention, comme l'indique la question. —
PSAUME X IX 85
PSAUME XX
Occultis, les faules dont on n’a pas eu cons livre-moi des orgueilleux. Le parallélisme
cience ou dont, on a perdu le souvenir. Delitzsch réclame le neutre, car précédemment il n ’a
¿île ce proverbe arabe : un péché n'est pas été question que de péchés. LXX ont lu
petit quand on y persévère; un péché n'est pas DVVF'Zmm, les étrangers. Le reste du verset
¿rand quand on en demande à Dieu le pardon. ainsi que le suivant sont à l’optatif en hé
14. — Ab alienis, a n t Q , mizzedim . Ce mot breu.
désigne les péchés volontaires, commis par 45. — A djutor, a mop rocher ». — Re
opiniâtreté et orgueil, en dépit des réclama demptor, V5K2U goali, mon vengeur. Le goel
tions de la conscience. David qui a demandé était celui qui après la m o n d'un parent ou
le pardon des péchés de faiblesse, demande d'un ami prenait en main ses intérêts, et au
fè tre préservé des péchés de malice. besoin, le soin de sa vengeance. Job< x ix , 25.
Viuns rapider à fuir les viees « Adjutor in bonis et redemptor a malis ».
Qui s'attachant &mes pas; Bellarm. « Quod vindex vel redemptor meus
Viens consumerpar ta flamme
Ceux que jo vois dans mon âme, addidit,videtur ad id respexisse, quod sola ejus
Et eaux que je n’y vois pas. J. B. Rooss. bonitate a peccatis eorumque pœnis libéra ri
Plusieurs prennent zedim au masculin : dé se posse sentiret. » Roseninuli.
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XIX
(Traduction de Bonsuet).
agréable au Spignenr. Plusieurs traduisent : « vexilla erignre », veut dire aussi « insignis
in cinerem convertat. Le verbe deishen se prête esse, exsultare », S. Hier. : « duccmus eho-
aussi à cette traduction qui exprime ici une ros ». Il s’agit en tous cas d'un témoignage
pensée analogue à la première; l'holocauste de joie après la victoire.
que lé feu réduit en cendre est aussi agréable 7. — Nunc cognovi. Jéhova a agréé le sacri
à Dieu. Après ce verset, l'hébreu marque sèla, fice, l’espérance du triomphe se change à
comme pour donner au sacrificateur le temps présent en certitude. — De cœlo, où réside le
de porter la vichme sur l'auLel ; le chant va Dieu dont le sancLuaire est à Sion. — In po-
reprendre pendant que l'holocauste se con tentatibus. S. Hier. : in fôrtitudine salutis
sumera, et quand le feu aura tout dévoré, dexteræ ejus.
ce sera le présage assuré de la protection 8. — In curribus, le rekeb. Les ¿ipmonites
divine; le peuple sfécriera alors : j ’en suis , en avaient mis en ligne jusqu’à trente-deux
assuré, Jehova protégera son oint 1 mille, I Par., xix, 7. David en prit mille au
5. — Confivmet, lemalleh, qu’il remplisse. roi de Sola, II Reg., vin, 4, et sept cents
6, — In salutari tuo, dans ton salut, dans aux Syriens, x, 48. La foi de Moïse avait dé
le secours que tu auras reçu , du Seigneur. fendu aux futurs rois d’Israôl de multiplier
C’est toujours du roi qu'il est question. — la cavalerie, DeuL, xv.il, 4fi ; Saül el David
JM a g m /ica bim u r^m , nidgoï, Ges^n. : vexilla eurenL des cavaliers et des chars, I Reg.,
erigemus. C’est la traduction généralement v i i i , 44 , 42, dont Salomon augmenta g r a n
adoptée. On lève l'étendard non pas pour dement le nombre. III Reg., x, 26. Sur la
partir en guerre, puisqu’il vient d’être parlé forme des chars, voir Smith, Dict. of the
du salut du roi, mats en signe de triomphe et Bibl. Chariot. — Invocabimus traduit bien
de victoire. Le degel était l’étendard qui ser- l’hébreu TOTli nazkir. L X X o n t l u
vail à une troupe considérable, Num., i, 52; nagbir, iuyaXvv0ï|<yâiie0a S. Hier. : nominis Dei
il, 2; x, 44. On.n'a point de données cer nostri recordabimur. Cette traduction repose
taines sur la forme des étendards militaires sur le sens du verbe zalcnr, se souvenir, et
fies Hébreux ; ils devaient ressembler plus ou aussi, à l’hiphil, rappeler à Jéhova dans sa
moins à ceux des Egyptien* dont on peut voir prière, et lui offrir le sacrifice de louange
quelques modèles^ dans Smith, Dict. of the appMë azkarah.
Bibl. ,Ensign. L X £ ont lu par la simple trans- 9. —* Obligati sunt, 15TD, car hout ils ont
posilion cl une .letlre, negaddcl, iwya- été courbés, renversés. — Surreximus, u o p ,
Auv6Y)<ro(ie6a. Il serait fort possible que leur qamnou, nous nous sommes tenus debout. Le
léço» fui préférables celle de l'hébreu actuel. temps passé indique la certiLude absolue du
Du reste, le verbe dagai qu*ôn traduit par succès.
88 LE LIVRE DES PSAUMES
sont tombés ; mais nous, nous nous runt : nos autem surreximus et
sommes relevés, et nous demeurons erecti sumus.
fermes sur nos pieds.
10. Seigneur, sauvez le roi, et 10. Domine salvum fac regera :
exaucez-nous au jour que nous vous et exaudi nos in die, qua invocave-
invoquerons. rimus le.
PSAUME XXI
PSAUM E XX
royale que l'assertion littérale d'un fail his malgré les crimes du roi, et qui restera son
torique. Mais s'il ne s'agissait que d’une plus beau litre de gloire.
couronne entendue au sens métaphorique, it 6. — Gloriam. Le psatmiste donne à con
serait oiseux de dire en quetlè matière elle naître à toul fe peuple que s’il esi grand et
est faite, comme remarque PaLrizi. Celte puissant, il ne se glorifie pas de ses propres
couronne est peut-ôtre analogue à celle dont actes, mais du secours el de l'honneur qjp
David s’empara dans la guerre contre les Dieu lui a d ép artis et il ne reconnaît pour
Ammonites, el qu’on plaça sur sa tête. lui-m êm ' aucune aulre source de bénédic
II Reg., xi!, 30. tion et de joie que son Dieu et Seigneur.
5. — Vitam petiit. Q ue.de fois David Tholuck.
avail couru risque de lâ vie pendant que 7. — ïn benedictionem. David n'est p û
Saut le poursuivait, et pendant les“guerres du seulement objel, mais cause de bénédiction
commencement de son règneI — Longiiudi- pai1 le Messie, comme jadis Abraham, Gen.,
nem dierum . Cette longueur des jours doit x n , 3. — Cum vidtu tuo. Ps iv, 7.
s'étendre "rçn uSlV, holam vahed. Litléràle- 8. — A partir de ce verset, le peuple in*
ment, holam marque une durée indéterm inée, lerpefle dnect^m enl le ro i; tous les inter
et hed la continuité de celle durée : aussi prètes, sauf Ffupfeldf et Jnnnings, sont de cet
plusicuis auteurs ne voienL-iU là qu'une avis, fl n’est plus parlé do Dieu qu’à la troi
expression hyperbolique pour désigner une sième personne, et le t . 42 enLre autres, ne
longue vieillesse, et qu’il faul interpréter, peut s’appliquer qu’à un homme. Au dernier
diL Olshausen, dans le sens du « vivat rex in verset, le psalmiLc s'adresse à Dieu de nou
æiernnm! » III Reg., i, 34 ; Il E<dr.. n , 3; veau. — In misericordia, par la bienveillance,
Dàn., u, 4. Mais l'expression holam vahed est la giâce rlu Tiè«-Haut.
employée ordinairement pour une durée 9. — Inveniatur. Il faudrait l'actif : înve*
éternelle, Exod., xv, 48, etc., el ici il n'est niel. allinget.
point question d'un souhait, mais d’un don 40. — In rlibanum ignis, a tu les mettras
po sm fdi1 Dieu. Aussi faut-il entendre par comme un four de feu », par synecdocho
u cette longueur de vie pour toujours et pour : a tu les meLtras dans le feu au four »i
encore * la postérité meq-ianique, dont Dieu image <Juï indique une violente et rapide
a Tait la promesse à David antérieurement, destruction. 0*5., v u , 7 ; Mal., iv, 1. Morale
II Reg.', vu, 46, promesse qui sera maintenue ment) « constitues ?os ardentes intrinsecua;
PSAUME X X 91
11- Fructum eorum de terra per 11. Vous extirperez leur fruit de
des : et semen eorum a filiis homi- sur la terre, et leur race d'entre les
num. enfants des hommes.
12. Quoniam declinaverunt in te 12. Car ils ont fait tomber les
mala; cogitavernnt consilia, quæ maux sur vous, ils ont formé des
non potuerunt stabilirc. desseins qu’ils ne pourront exécu
ter.
13. Quoniam pones eos dorsum : 13. Vous leur ferez tourner le
in reüquiis tuis præparabis vultum dos, et vous préparerez leur visage
eorum. pour les traits qui vous restent.
M. ÏSxaltare, Domine, in virtute 14. Levez-vous, Seigneur, dans
tua : canlabimus et psallemus virtu- votre puissance, nous chanterons et
les tuas. nous célébrerons vos hauts faits.
PSAUME XXII
PSAUM E X X I
{Traduction de Bosauet),
tracé, ont bien le droit de croire scientifi tous les détails du tableau « Quæ prophetia
quement au caraclère surnaturel de l'inspira* quemadinodum impleta sit evangelica narra-
lion qui a donné naissance à cet hymne. tur historia, lune profecLo ei alia recte miel-
Celle conclusion, qui est celle de tous les liguntur, quæ ibi minus aperto dicta sunt,
catholiques, est admise, par des protestants cum congruunt his, q u æ ia w a manifestatione
sérieux, comme Moll, Tholuck, qui remarque clarucrunl. » S. Aug., Civ. Dei, xvn, 47.
a que les paroles de ce psaume s'appliquent 2. — Oeus, Deus mius. « Il se sent telle
proprement au Messie, en qui elles trouvent ment délaissé de Dieu qu’il semble qu’il
Jeur accomplissement », et Delilzsch qui n’ose plus l’appeler .son père, comme aupara
•s’exprime en ces termes : * Le Christ parle vant : il ne le nomme que ¿on Dieu... Ce
ici par David, parce que l’Esprit du Christ n’est plus celui qui disait : Mon Père, je sais
>arle par le psalmiste, et qu’il s'approprie que vous m’écnutez toujours. JoanM xi, 42.
f es douleurs figuratives de l'aïeul pour repré
senter celles de Celui qui doit venir. Si on
C'est un Dieu offensé qui refuse do l'en
tendre, et il demeure destitué de toute assis
méconnaît cet état indiscutable de la tance. » Boss. Ex pl. lit t. — Respice in me,
question, il est impossible d’avoir (’intelli LXX : Tepóre? pot. Cfs mots ne sont pas
gence et le sentiment de ce psaume. » Nous dans l’hébreu et n’ont pas élé prononcés par
citons ces témoignages pour montrer que la Noirc-Seignour en croix. — Quare me dere-
science des plus doctes exégètesde la réforme iiquisti. îjr D iy n o b i lammah halzabthani.
sYsi parfaitement aaeommodée du sysième Notre-S^igneur dit ces paroles en syro-chal-
d’interprétation qu’à défaut de toute autorité, déen, la tangup usuelle de son temps : lamina
la logique devrait faire. ici prévaloir. sabuJitam, Malli)., xxvii, 46. Ces paroles
Le psaume peut se diviser en trois parties. n’expriment ni l’impatience, ni le désespoir,
La première dépsint l’abandon où le Messie mais elles révèlent en Notre-Seigneur un
est laissé par son Père. Elle a quatre stro élat qui est la conséquence de la charge de
phes en vers hepiasvllabiques. 4° 11. 8, 3, nos péchés assumée par lui. <r Neque quod
cri du Sauveur abandonné; 2<> 1 1. 4-6, pour* quidam opinantur, ipso vel a Paire, vel a
lant nos pères ont crié vers Dieu cl ont été sua ci i vin ita te, quasi passionem extimuisset,
exaucés: 3<> 1 1 . 7-9, mais le Messie est le ac propterea sese a perpetwnle corpore r,olle-
dernipr des hommes et tous sc moquent de gisset, derelictus est. Quis emm eum, vel
lui; 4° 1 1 . 40-12, néanmoins il ne se lasse pnm um humanitus gigm, vel in crucem as
pas d’implorer le secours divin. La seconde cendere coegit? Veruni in seipso, ut diclum
partie décrit les tourments de la passion : e^t, nostra repræsentavit. Nos enim cramus
elle a aussi quatre strophes. 4° 11. 43, 14, derelicli illi prius atque contempli ; mine
le Messie entouré de ses bourreaux ; 2° vero per impatibilis illius passiones assumpti
11. 45, 46, ses tourments, sa soif ardente; ac servati sumus. » S Greg. Naz., Or theol.
3o 11. 47-49, le crucifiement et le partage iv, 5. Jésus-Christ est donc abandonné d > la
des habits; 4« 11. *20-22, nouvel app-I au sorte parce qu’il représente l’humanité cou
Père éternel. La troisième partie célèbre le pable, et « pour entendre comment .1«î-u - -
triomphe du Messin et m>s conséquences ; elle Christ, qui est la sainteté même, a pu devin r
a trois strophes, 4o 23-25, le Mes<ie pécheur, il faut se souvenir avant toute cho>o
exaucé exhorte ses frères à la louange; qu’il ne l’est pas devenu par une sainte fic
i<>11. 26, '¿7, le* bienfaiis qu’il apporte aux tion, mais selon la vérité de celte parole :
hommes, ¡'Eucharistie; 3ft 11. 28-32, conver Dieu a mis sur lui l’iniquité de nou* loin.
sion des gentils, et promesse de la postérité 1s. l u i , 6 . . . Il est victime pour le poché, tout
sans fin qui louera Dieu. pénéiré de péché, péché lui-méme, pour
Rappelons enfin, pour la complète intelli ainsi dire. » Boss. Expi. liti. Pour racheter
gence du psaume, que le Saint-Esprit nous y le péché, il doit donc en subir les deux
fait connaître l'état psychologique du Sau peines, celle du sens que lo psaume décrit,
veur durant sa passion, et que si l’Evangile plus loin, et celle du dani, la principale et la
ne nous confirme pas expressément tous les plus cruelle dont il se plainl louL d’abord.
traits rapportés ici, l'inspiration qui guidait « Ce délaissementet cet abandon de Dieu est
le prophète est une garantie infaillible pour en quelque sorte la peine du dam, qu’il fallait
96 LE LIVRE DES PSAUMES
que JÔSU3-Chrisl éprouvât pour nous tous... I) præjudicant verba virluti : suis viribus sub-
lalbul que la réprobation spnsiblpds l'Homme- stantia divma fulcitur. Homo videtur. homo
Dd u remplît la mpsure rie la malédiction et auditur, Deus in openbu^ agnoscitur. »
du la punition qui pst due au péché. » Bour- S. Ambr., in Ps., \ x x i x , 46.
dal. Passion Sequebntur, I P. Cet abandon 3. — Deus meus. Au verset précédent,
c o n f i e dan-; la soustraction aussi complète c'était eli, le D r u puissant qu'on redoute;
qup possible des effet* de la vision béatifique ici c'est elohai, le Dieu qu'on respecte. —
à l'humanité du Sauveur. v Sic beatitudo in Per diem... et nocte, en général, pendant
anima continebatur, quori non derivabalur longtemps; plus spécialomem pendant le jour
ad corpus, nu ejus passibdilas et morlablas de la passion, la nuit de l’agonie, et les
tollerentur; et eadem ratione dolectaiio ténèbres qui entoureront ip Sauveur en croix
contemplationis sic retinebatur in mente, de la sixième à la neuvième heure, images
quod non derivabalur ad vires sensibiles, ne de l’angniss* et de la désolation qui avaient
per lioc dolor sensibilis excluderetur. # e nvahi son âme. — E t non ad insipientiam,
S. Thom.. n i, xv, 5 ad. 3. Cfr. ü urter, H î l » o n nVi, nelo doumiah. h , « et point de
Comp. Lheoiog., v u , e u . ¿23. Une autre repos pour moi », point de soulagement,
raison de la plainte du Sauveur crucifié, c'est malgré mes a pplications. On ne voit pas trop
« ut hominis, qui in extremis versaîur crucia- ce qu’ont pu lire les LXX.
tibus, personam exprimeret, aiqu^ isto 4. — Heb. : « et loi. saint, habitant Ihehü-
argumento verum se hominem, nec specie loih les louanges d'Israël. » Le t qui commence
duntaxat, probaret. » de Muis. Cfr. Pétau, le veiseL a le sens d'opposition : pourtant,
de Incarn., x u , 49, 1. Cette observation loi, etc., lu saint« par conséquent tu
s'appliquera à beaucoup d ’autres versets. — devrais me rendre justice ; tu trônes sur les
Longe. Plusieurs joignent ces premiers mots luiiangfjs d'Israël, comme sur les chérubins,
è ce qui précède, mais à tort : pourquoi Ps., l x x i x , 2; x cv m , 4, c'est-à-dire, les
m'as-tu abandonné loin de mon salut? Il hymnes et les prières d’Israël parviennent
faut traduire : « loin de mon salut », du jusqu’à toi et te forment comme un tr ô n e ,
Dieu qui peut me sauver, « præsenti scilicel pourquoi donc ne m’écoutes-tu pas, moi, h
sainte hujus vitæ », S. Aug. Ep., c x l , 47, véritable Uraôl?
« sont les paroles de mon rugissement. » Le g. — L" Mi'âsie presse de plus en plus son
mot sheagah désigne Ip rugissement Père, en lui mettant sous les yeux les patriar
du lion ; mais le terme qui précède lui donne ches et les ^usLes lant de fois pxaucés. Lui-
ici le sens de cri articulé, exprimant une môme doit Vôtre à plu* forle raison à cause
violente douleur. PdM x x x v n . 9. C’est le de sa dignité de FiU de Dieir.
« clamor validus » mêlé de larmes dont 6. — Le Sauveur répèle trois fois de suite
parle S. Paul. Heb., v, 7. Les LX X font ue la confiance placée en Jehova n'a pas été
venir sheagah, de natiJ, shagah, errare : éçue. Lui-môme ne manque pas de confiance;
n«pau'cw|iàxu)v. Aq. : et Théo- s’il n’est pas écouté, c’est donc pour quelque
dot. : traduisent bien. — Verba deli- raison particulière. C’est ce que le prophète
ctorum, a hoc est, alia verba sunt delicto- va maintenant e x p i e r .
rum , alia sacramenta saiulis æternæ. Non 7. — Vermis, nînin, tholahath, la coche-
PSAUME XXI 97
homo : opprobrium hominum, et do terre, et non pas un homme,
abjeclio plebis. l'opprobre des hommes et le rebut
du peuple.
8. Omnes videntes me, derisc- 8. Tous ceux qui me voient so
runt me : loculi sunt labiis, et mo- moquent de moi ; ils ont fait sortir
verunt caput. l'outrage de leurs lèvres, et ils ont
Matlh. 27, 39 ; Marc. 15, 29. branlé la tôle.
9. Speravit in Domino, eripiat 9. Il a espéré au Seigneur, qu'il
eum : salvum facial eum, quoniam le délivre, qu'il le sauve, puisqu’il
vult eum. l’airn’e.
Matth. 27, 43.
10. Quoniam tu es, qui extraxisli 10. C’est vous néanmoins qui m'a
me de ventre : spes mea ab uberi- vez tiré du ventre de ma mère, vous
bus matris mese. êtes mon espérance dès le temps
que je suçais sa mamelle.
11. In teprojectus sum ex utero : 11. De son sein, j’ai été jeté entre
de ventre matris mese Deus meus vos bras; vous êtes mon Dieu, dès
es tu, que je suis sorti de ses entrailles.
12. Ne discesseris a me : 12. Ne m'abandonnez pas, parce
Quoniam tribulatio proxima est : que l’affliction s'approche et que je
quoniam non est qui adjuvet. n'ai personne qui me secoure.
nille, le ver qui donne ia p' urpre. Ce mot David rapporte. Ces propos sont reproduits
éveilie la double idée du sang répandu par le dans lo même sens, SapM ii, 46-48. — Vvl i
Sauveur, et do l'abaissement auquel il a été eum, « il se plaît en lui », il met en lui ses
réduit ; c'est ce second sens que réclame complaisances.
srulrmenl lo parallélisme. Isaïe, qui appelle 40, — Lo Messio a rappelé les biens
du même nom la race de Jacob, dont le Mes accordés à Israël ; il accentue m aintenant
sie esl la plus haute personnalité, x li, 4 4, in sa supplication. Jéhova a montré s» bienveil
siste aussi fort souvent sur l'abjection du Ser lance envers les patriarches; bien plus* c*cst
vi lourde Diou, x l i x , 7 ; l, 6; l u , 44; l u i , 3. i*nvers celui-là même qui le supplie qu'il a t é
Théodorel rapportn et redresse ici une inter moigné le plus d’amnur.— Tn ev qui extraxisii
prétation assez commune parmi les Pères : me. Ilrb. :« turò prodire menni, i. e. auclor
<r Aliqui per verm^m oslendi dixerunt nati- prodi tus mei ex utero. » Hosrnm. Re mar
vilatem ex Virgit:c, nam vermis non oritur ni ion > avec D 'iitzsrh qu’ici,cumino dans to ut
rx concubitu. Ego vrro puio per vermem hoc I Ancien Testament, il est bien question d e
in loco tanlum VilnnLrm ostendi. » — Abje- la mère du Me-^ie, mais jamais d’un homme
Hlio. Ilrb. : « le mrj>i i^é du la pnpulacn », qui aiL eu vis à-vis de lui la qualité de père.
LXX, âÇ.>uOlvti>jMs ><xo0. Terl. : « nu lli Ticamen Cello manière de 'parler est d’autant plus
plebis ». Cnr « mnfediclus a Deo c^t (jui significative, <|m le parallélisme appellerait
pendet in ligno ». D .ul.. x x i, 23. la mention du père à côté do celle de la
8. — Deriierunt, LXX : èÊejiuxnfipiffàv (xe, mòre, et que dans les familles sémitiques, io
vei be reproduit dans lo récit évangélique par pòro était presque tout, Sa mòro presque
S. Luc, xvi, 44; x x m , 35 — Locuti sunt, rien. — S/ies mea. Ilrh. : mo donnant con
Heb. : a ils onL f-ndu leurs lèvres » pour rire fiance sur le sei.i de ma mòre.
et se moquer. — Moocrunt, yi3, nouh, veutû, 44, — In te projeetns m m . Quand l'enfant
nnLo. Ces détails se sont vérifiés à la lettre naissait, il tombait du sein de sa mòro. Sa p.,
pendant la pacsion. vu, 3, pour ótre porté sur les genoux de son
9. — Speravit, S u , gol, soit à l'infinitif ab père. Le Messie n'a point eu de père sur la
solu, soit plutôt à riinpéiatif, comme Prov., terre ; du sein maternel, il a été recueilli s u r
x v i, 3:« roule sur Jéhova »Joui ne vers lui. cnn- les genoux de Jéhova, son unique P ère; e t
fie-lui et la souffrance et Loi-môme. LXX : ce IL« paternité n'est par seulement adoptive,
fjXrctoev. Alutth. : wsnoiOev ¿ni to v ôsôv, elle est naturelle, * de ventre matris ».
xxvii, 4$. — Qaoninm, 13, ki ironique. Ce 42. — Les mois ne discesseris supposent
sont en effet les parules des persécuteurs quo que le patient a été exaucé en partie, et q u e
S. Bible . Psaumes. — 7
98 LE LIVRE DES PSAUMES
Jéhova s’est rapproché de lui. Voici mainte par l’effet de la mise en croix. Les membres
nant que l’angoisse approche; le Messie, qui du divin patient furent en effet douloureuse
n'a aucun secours humain à espérer, conjure ment désarticulés pour pouvoir être assujettis
son Père de l'assister durant son supplice. à l'instrument du supplice. — Tanquam cera.
43. — Vituli, DHS, partm, des taureaux, Son cœur su fond et défaire par (a cruauté
n Vituli, hoc est minores in plèbe, lauri... des lortures.
hoc est superbi ac di viles, principes plebis. » 46. — Tanquam testa. Rien-de plus sec et
S. Aug. Ep. c x l . — Tauri pingues, de plus aride que le tesson d'argile ; ainsi est
abbirei bashan, a l<s forts de fiasan ». Ba- le corps du Sauveur, consumé par une soif
san est un pays à l'est du Jourdain, renommé ardente qui est la conséquence de la perte
pour ses pâturage?, Dent., xx x u , 44 ; Àm., du sang, et qui constitue le tourment le plus
iv, 4 ; Ezech., xxxix, 48. Les foris de Basan intolérable du crucifié. De toutes ses souf
sont des taureaux. LXX : ton pot, commo frances physiques sur la croix, c’est la seuJe
dans ia première partie du verset. Ces ani dont su plaint le divin Sauveur. — Dddtixisti
maux représentent les Juifs acharnés contre me, lu m’as réduit à l'état de cette poussière
le Sauveur pendant sa passion. desséchée qui est au fond du loin beau. Le
44. — Aperuerunt. Thren., H, 16; m , 46. Messie parle ainsi à son Père, et non aux
— Sicuf leo, Am., m i , 4. — Rapiens. Heb. : bourreaux, parce que c’est son Père qui l’a
déchirant, dévorant. livré d la mort, 1.4., l u i . 6-8, cL que les Juifs
45. Effusus sum. Ici commence la ne sont que les exécuteurs, ciimincls à cause
description du supplice. Le Sauveur se ré de leur malice, de la sentcnco divine.
pand comme Peau, II Reg., xiv, 44, sa vie 47. — Canes « qui plerumque contra inno
s'écoule avec son sang, car « anima carnin centes latranl, cuin quibus non ‘habent con-
in sanguine est. » Levit., xvn, 44. <r Jésus- suetudinem. » S. Aug. Ep., c x l . Cette expres
Christ paraissant comme un pécheur délaissé sion vise ceux qui composent l’assemblée des
à lui-inême, il convenait à cet état qu’il parut scélêrals. — Foderunt. On lit en hébreu dif
aussi une espèce d’opposiLion entre sa volonté férentes leçons : ’n a o , caari, « comme un
et celle de Dieu. David exprime en un mot lion » ; c’est la leçon do l’hébreu actuel suivi
ce grand mystère des faiblesses de Jésus- et défendu par les rationalistes ; caaiei,
ChrisL, lorsqu’il lui fait dire : mon cœur s’est « confodienies », leçon- qui ne diffère de la
fondu... je ne me sens plus de courage, et je précédente que par la ponctuation ; VD,
ne me trouve ni force, ni hardiesse, ni réso t:arou% et T1ND, caarou, a ils ont percé »,
lution, ni consistance. a Boss. Expi. liLt. — leçon qui n» difiero de la première que par
D is p m a sunt. Heb. : « ont été disloqués » le changement du i en \ A raison de Toxlrème
PSAUME XXI
frftpdrlanoo rio ce texte, no»? alien* <xi:mmcr fondant l s o r raar, avec le mot arameen en
ces différentes l<çons au pomi ile \ue des i.Süiie dans le Tahnud, nÿD. cahar, desho-
manuscnis, des anciennes version!-', de la ii'uer. Mans une seconde édition, il traduit :
tradii ion, du hi gì annuali e et (in contexte. È7u&y;»yavï ils lièrent, en tuant caarou d’un
io La leçon T1N3, erraroii, ne si» lm u \o que 1 unirai r«r, lit r, inusité un hébreu. Il est
rian* deux mann<ci ■ (s juiN authentique* : visible q u ’il se met fort en peine pour éviter
,dans lo 39 do Kenmcoi, où Ton soupçonne de lia luire comme les LXX. Svmmaque,
quo lo Ya èie prolongé apiès coup di* lagon ¿1 ri: a le ni’ ni Juif, lia* lu il de môme : <£; ^xoùvTtç
former un 1, Pi dans le 337 il-» de tto*si. «ù 1! o^oai. Ajoutons qu on tiouvo « vmxeninl »
a un chirek sous le vav, comme pour coin- diiiis quelque« manu-ciits de S. Jérôme.
inor les doux i<çons : ranrtv M»iis on saii Enfin In pcivnjthrjse chalilaïque (du IIP au
quo le* plus anciens in'anu'Cnts hébieux qiìe vue siècle) reuniï les dewx leçons dans sa
iiuus po—édoiw ne remonienl pqs au-delà du traduction : ’« mordent simi leo inanus et
1x 0 siècle, les Juifs ayant eu l'habitude de po<li s m », ce qui piouve au moins qu’elle
biùi'T les texii-s bibliques devenu« hors n'osa il inutile, rie cèle le mot raaro». La con
d'usage. Toutefois, nous avons des i;u)ica- clusion à tirer de c« llo énumcialitm est
lions qui nous permellent de remonter à des nelLe ci mefutalile : toutes les anciennes
manuscrits bien plus anciens. La grande versions oui lu un verbe, ce qui exclut radi
tflassore, au îx* siècle au plus laul, noto au calement la h çon r<inn. e comme un lion »,
passage des Nombres, xxiv, 9, qu'il y a deux el sauf Aquilci el Synunaque. (pu avaient in
caari, celui des Nombres el celui défi Psaumes, térêt à atténuer l / s e m , toutes ont donné à
6 li qup ce dernier doit être lu caari, bi> n que ce verbe le >ens de « ci eus t , percer ».
le chélhib soit canton. I)n mem-i sur Haie 3® Les écrivains ecclé-ia-tiques el les
xxxvni, 13, où on lit aussi caari, la Massore Pères suivent naturellement la version
noie encore qu’il y a dans les Psaumes un des LXX sans aucune exception. Citons seu
autre caari dont la significaitott est diffé lement Tcrlullieu : « Fuderunt inanus meas
rente. Ces indications trahissent clairement et pedes, quæ propria esL alrocilas crueis »,
que lei man user ils qui éiai> ni aux-maiiis des Conl. Marc, m , 49, et Lactance : « Eiïnde-
anciens Juifs ne lisaient pas cauri dans le runt inanus m 'as et pedes meos .. (ji'03
fcens de « sicut leo. » Le fait est même cons uLiquo po p h eta non de se locutus est. Fuit.
taté par un Juif célèbre, aussi attaché que *emm re x ,e t nunquam perpe^sus est illa.Sed
ossiblo h la l radi lion rabbin ¡que, Jacob ben Spinlus Dei per ilium loqueb:ilur. » Div
haiim (4525). Voici ce q u ’il écrit dans la Inst. iv, 48. Mais il y a dans 1 histoire deux
sérient de ia Masora fina lis : « In quibusdam témoignages particulièrement significatifs.
fibns accuratissimi-scriptum (chelhibj reperi D’abord, celui de S. Justin qui cite ce texte
waroti et leciuin (kéri) caari. » Cl’r. lïorn. de dans ses deux Apologie* et flans son Dialogue
Rossi, Var. Leci. Vil. Tesi. La leçon caarou à Trvphon, cl qui malgré son habitude in
n'es! donc pas le résultat d ’une interpolation variable de reprocher aux Juifs les cori upt ions
chrétienne, comme l'affirme légèrement du texte sacré qu’ils ont o-é h nier, ne dit
fiupfeld; les Juifs n’ont jamais foimulé une rien ici de pareil, preuve que dans l’hébreu
pateiMo accusation, car ils î-ont obligés de re la leçon suivie par les LXX était oncoie in
connaît re que dans leurs manuscrits, canrou tacte el reconnue de tous. Plus tard, Théodore
est plus ancien que caari. Ce dernier a été de Mnp-uestc chercha à expliquer dans le
substitué postérieurement au premier, non sens figuré les mots : « ils ont percé mes
point, peut-être ini oni ion nelle meni, mais au mains et m*s pieds », c’est-à-dire, d'après
moins par la faute des copistes, faute d’autant lu i. ils ont examiné mmuiiousemenl ce qu’ont
plus concevable que rien ne ressemble plus fait mes mains cl mes pieds, par conséquent,
au 1 que le \ Quant à la leçon TO, carou, toutes mes actions. Si ta leçon m'frt cul eu
elle ne se trouve que dans quelques ma cours de son Icinp*, avec quel empressement
nuscrits relativem ent/écenls. l’hérétique ne IYui-il pa-i saisie 1
2o Lps anciennes versions, dont plusieurs 40 Grammaticalem ni parlant, non n’o
sont antérieures à louLo préoccupation dogma blige à accepter la leçon raari, « comme un
tique, peuvent, nous indiquer beaucoup plus lion. » Le mot vind peut se lire caarei ou
sûrement que les manuscrits le véritable état coarei; c’est alors un participe à l’état
du texte à l’époque où elles ont été faites. construit et signifiant « c.onfodtentes. « On
Voici comment elles traduisent. LXX : peut même lire tout simplement raari, forirn
ôpvÇotv, ttyr. Àrab. Elhinp. Cnpt. : ils ont de pluriel dont le Q final serait, apocopé, ce
percé, Vulg. : foderunt, S. Hier. : fixerunt. que reconnaissent comms très possible et non
La Juif Aquila, qui entreprit sa Lraduclion sans exemples des grammairien- d'autorité,
précisément, pour mettre aux mains de ses W in e r .d e W elle, Gr5simu<, 8 6 , Esvald, 177.
coreligionnaires une arme contre les chré CIV. Perowne. D.î la sorte, fussions-nou*
tiens, u ad u it dans une première édition : obligés d’en passer par le texte hébreu aciuci
tocwocv, « ils ont souillé 0 , déshonoré, con- t")N2 , nous pourrions toujours traduire par
400 LE LIVRE DES PSAUMES
a Codantes, » Lcr mois caari, on tendu on ce D'autres, Paulus. RnsnnmüÜer, ont dit que si
sens, cil canrou v ion non l tlu vi rbe 113, cour, on admettait la p ro p h é tie , elle serait fausse,
dans lequel est intercalé un N épenthétique, car pour crucifier, les Romains clouaient les
comme dans ¡11250, ranmah, (io n m , ratnah, mains et liaient les pieds. Il est certain que
Zuch., xiv, 40, ol tfiGNp. qatnnaia, do q 'q , les Romains clouaient aussi quelquefois les
qouni, Oan., vu, 46.010. L' S *xemplrs ana - pieds. Plaut. Mostellar. il. 4, 43. Notrc-
logues ne sont pas rare?. Du rosie on hébreu, Seignour eut certainement les pieds percés;
où les consonnes faibles ont si peu do valeur, autrement il n'eût pu les montrer à ses
r r o , rarak, ION. acar, 133, nncnr, 113, cour, Apôtrrs comme preuve de sa résurrection
sont dos vcrb<s ayant le mémo sens, cl Luc, xxiv, 39. Cfr. Comment, do S. Maith.
prov' nant tous uo !a racine "O, car, qui x x v n , 35, ei Fouard, Vie do Jésus Christ,
signifie a creuser » ci « arrondir. » Do là T. Il, p. 414. D'ailleurs le supplice de la
les mois m o n . mekerah, (xixatpa, Io glaive, croix dura jusqu’au iv° siècle, et si l'usage
co qui perce, cl on français, les mots qui rappolé plus haut eût été invariable, les
impliquent l'action do percer : creuser, premiers écrivains chrétiens n'eussent pas
graltcr, graver, écrire, etc, (résénius re m anqué, pour expliquer la prophétie, de
marqua que « fodiendi verbum vuln^randi noter qu’on avait contrevenu aux règles ordi
sensu apüssime telis hosUlibus tribuilur. » naires en crucifiant Noire-Seigneur. — Enfin
Thes. 674. Hengstenberg avance que si les Evangélistes
5° Le contexte est exclusivement favorable avaient admis la leçon des LXX, ils n’au
au sons verbal du mol. Avec co sens, Io raient pas manqué de signaler dans leur récit
passage est parfaitemont clair : ils ont percé Paccomplissrment do cette prophétie. Cette
mes mains et mes pieds. C'est là une des observation ne donne droit de tirer aucune
circonstances de la passion du Sauveur dont conclusion. Notre psaume esl tout rempli
la mention n'est pas plus étonnante que colle d ’allusions à la passion ; Notre-Seigneur en
de la soif ardente ot dos babils lires au sort. ayant cité le premier verset, les Evangélistes
En traduisant a commo un lion », on se no prennent point souci de signaler ensuite
heurte à un non-sens : une foule de méchants des applications très faciles à reconnaître;
m'ont environné, comme un lion, mos mains ils préfèrent montrer dans l'accomplissement
cl mes pieds. Il faut alors suppléer un vrrbo : delà prophétie des dclails qui seraient restés
commo un lion, ils ont environné, etc. Qn'est- à jamais inconnus s’ils ne les avaient mis en
ce qu’un lion qui environne ou qui assiège lumière, comme io partage des vêlements et
les pieds et les mains? Ewald (271 î convient le tirage au sort de la tunique. Quant à
que cetto figure est innccepiahlo. 11 faul donc l'accomplissement du « foderunt manus
chercher d’autres verbes; MupMd .sous-entend moas », il étml bien inulile do le faire re
« inhiant, imminent. » On pourrait en sous- marquer. Deliizsch conclut que la leçon
cniondre bien d'autres, il est vrai ; mais ûaarou a pour être reconnue un droit H’i
alors on quitte lo domaine do l’exégèso pour moins égal à la leçon reçue dans le texte
tomber dans celui do l'arbitraire. Plusieurs hébreu actuel ; elle ost suivie, et défendue
cherchent à couper différemment lo verset : par les protestants Tholuck, Mol!, Jennings,
la fouio des méchants m'a entouré comme Perowne, Cook, etc., ot Herder qui, très
un lion, aux mains ci. aux pieds j« compte éloigné du point de voo catholique, n'en tra
tous mes os. On voit que cet expédient nous duit pas moins : ils ont blessé mes mains et
fournit un texte plus ridicule encore que le mes pieds. Poés. dos Ileb. u, 42 Sont op
précédent. posés à cette traduction Hengstenbergv
On a opposé diverses objections à l'admis Olshausen. Hupfeld.
sion du texte traditionnel. C’est à tort qu'on a 48. — Dinumeraverunh « i. e. dinumera-
souLenu que l’idée de percer les membres du bilia feceruni », P. Lomb. ; « non potuit
Mossio souffrant est éirangèie à l’Ancien melius describi extenso corporis in Jigno. »
Testament. Isaïe, l u i , 5, nous représente lo S. Aug. Ileb. : asaper, je compterai, c'est-à-
Messie mecholnl, transperce à cause de nos dire, je puis compter. Quant aux bourreaux
iniquités, et dans Zacharin, xn, 40, le Messie et aux ennemis du Sauveur, ils regardent
dit de lui-môme : ils regarderont vers moi leur œuvre avec satisfaction.
et h asher-daqavou, qu’ils ont transpercé. — 49. — Ce verset nous révèle un détail dfr
PSAUME X X I 401
mea, et super veslom meam mise- entre eux, et ils ont jeté le sort sur
runt sorlem. ma robe.
Miutil. 27, 35; Joan. 49, 23, 2*
20. Tu autcm, Domine, ne elon- 20. Mais vous, Seigneur, n’éloi-
averis auxilium tuum a me : ad gnez pas de moi votre secours, pour
f efensionem meam conspice. voyez à ma défense.
21. Eruc a framea Deus auimam 21. Tirez mon âme de l'épéc, et
meam : et de manu canis unicam mon unique de la main du chien.
meam.
22. Salva me ex ore leonis : et a 22. Sauvez-moi de la gueule du
cornibus uniconiium humilitalem lion, et sauvez ma faiblesse des
meam. cornes de la licorne.
23. Narrabo nomen Luum fratribus 23. Je raconterai votre nom à
meis : in medio ecclesiœ laudabo mes frères, je vous louerai au mi
te. lieu de l'église.
iiebr. g, 12.
la dernière précision. Qui eût pu prévoir lo unique, par conséquent lifts char rt lies pré
tirage au sorl d’une tunique, qui »ûi pu cieux. G" sens est beaucoup plus pnibaMo
changer en réalité cotlo prévision, si PEsprit- que celui do S. Jérômo : mou àm i solitaire,
Soinl. n’avait été là pour inspirer la prophète: et abandonnée de tou*.
veiller à son accomplissement?— Vestimenta, 2ü. — Unicornium, CPD1. renum pour
be'gadim, ipaTta, les vètuinenls divers dont tes reem im , cornino x x v m , 6. ls.,
soldais firent quatrn paris. — Veulent, le- x x x iv , 7. Le mot reeni qui esi huit fois d-ms
bousk, la Ltimque qui était lissée d’un«' seule ta lïdile, b*l traduit dans la Vulualo cm.| fois
pièce et qui (ut tirée au sorl. « Le» soldats par « umcorms », Ps., xxi, 22 ; x x v m 6;
ui l’ont mis en croix où ils devaient le g ar lx x v ii, 69; xci, 4 ; ls., xxxiv, 7, et irow fois
er, cl qui lui avaient ôté .ses liubils, les ont par o rhinocéros », Num , x x m t 22; Ueui.,
regardés comme leurs dépouilles, et los ont xx x v in , 47 , Job., xxxix, 9,41. Le re. ui est
partagés comme on lait de ceux d'un homme le mémo animal qui est représenté g rap h i
mort et qui n'a plus nen sur la terre. » Boss. quement dan* les inscriptions a-syrim nes,
Ex pl. bu. et qui y est appelé rimu, lo bœuf sali vago, lo
20. — lltsb. : o quant à loi, Jéhnvn, no t’éloi- bu 111e. — Il untili la le ni meam, hani-
gnp pas, 6 ma force, à monsecouisliâto-Loi.nLo i/irmi, « tu m’as exaucé », pour le futur dé-
Sauveur conjure de nouveau son Pèro, coin o u précahf : lu m’exauceras, exaucc-mni ! Les
au ÿ. 42. Les hoinm s n'ont plus nen à faire versions ont rapporté ce mol à W , lumi,
contre lui, il est mamienanL en face do la misère, bassesse.
mort-, son dernier ennemi, et i1demande non 23. — Lo Sauveur est mainlenanL exaucé ;
as de l’éviter, mais d’échapper prom iiemeni il va faire éclat t sa reconnaissance. — N a r
ses étreintes quand rlla l’aura saisi. Les rabo. Le Fils était venu sur ia teir«* pour
t t . 20-22 peuvent. ainsi êLre considérés faire connaître et aiiner lo Pòro; c/o^t surimit
comme la prièro do Jéim -C h n st au tombeau, après sa résurrection riu'on travaillera avec
et sont commo un écho du Ps. xv, — Coh- succès à ce bui. — F rntnbns m m . « H me
tpice, r r o m , choushah, hâto-Loi. LXX ont palet eum moro huinano hæc locutum <*sse,
peut-ôlre lu m n , nhazeh, regarde. utpole qui lannuam homo perferret ea qu.o
21. — A fram ea, du glaiv.- d j la morl. loquebatur. »Tnood.Le Sauveurres^u-cité ap
Luc, il, 35. — De manu canif, de ia main, pelle les Apôtres ses fièros, Malt., x x v m 10,
delà griffa du chien. Lo psalmiste, dan-s co et il leur donno co nom en coite seule circon
verset cl le suivant, désigne chaque animal, stance, remarque Bossuel, pour indiquer son
par son moyen d’altaque caractéristique. Le intention do commencer à accomplir la s e
Messie n’est plus comme précédemment en conde partie de la prophétie comme il a lejà
face dos chiens et des taureaux, 1 t . 43, ‘47 ; accompli la première. — Ecclesiee, b n p .
il n’est plus question à présent que du chien, qahftl, xa)iw, îxxbiafa, la chu mon d<’s ap
du lion, du buffle, c’esl-à-diro du démon, pelés. — Laudabo te, "jbbìltf, ahalleleka, je
l'instigateur de ia passion, et qui, par la mort, to* louerai,jechanterai on ton honneur l'al
croit tenir le Messie en sa puissance. — I/nî- léluia. C’est encore Thymno do joie qui re
cam meam, mon âme, ce qui en moi est tentit dans toute l’Egfise calholiquc au jo u r
402 LR LIVRE DES PSAUMES
24. Louez le Seigneur, vous qui 24. Qui timetisDominum, laudato
le craignez : glorifiez-le, races de cum : uuiversum semen Jacob glo-
Jacob partout où vous ôtes éten rificale eum :
dues.
2b. Que toute la race d’Israël le 25. Timcat eum omne semen Is
craigne, parce qu’il n’a pas méprise rael, qnoniam non sprevit, neque
ni dédaigné la prière du pauvre, et despexit deprecationem pauperis :
qu’il n'a point détourné de moi sa Nec averlit facicm suam a me*
face, Cï. fju*il m’a écouté pendant et cum clamarem ad eum, exaudi-
que je le réclamais. vit me,
26. Ma louange sera devant vous 26. Apud to laus mea in ecclesia
dans la grande Eglise, je rendrai magna : vota mea reddam in con-
mes vœux en la présence de ceux spectu timenliumeum.
qui craignent Dieu. 27. Edent pauperes, et salura-
27. Les pauvres mangeront et buntur : et laudabunt Dominum
seront rassasiés; ceux qui recher qui recjuirunt eum; vivent corda
chent le Seigneur le loueront, leurs eorum in saeculum saeculi.
cœurs vivront à jamais.
28. Toutes les extrémités de la 28. Reminiscentur, et converten-
mus », S. Hilar., de Trin. m , il va étendre rité et de (’Eucharistie doit être offert à tous,
celLe connaissance à l.oule la gentilité, il va aux riches et aux pauvres, lsM xxv, 6, et
lui rappeler ce qu'elle a oublié depuis la ré ceux qui n'auront pas voulu en cette vie re
vélation p rim liv e . « Non igilur mc erant connaître Jéhova et son Christ, seront forcés
oblilæ islæ gentos Deura, ul ejus nec r.nm- du le faire on l'autre monde, « siquidom post
nM'moraiæ recordiircMitur. » S.A ug., do Trin. resurroclionem ex mortuis, alii qu'idam vo
xiv, 13. Cfï. Pelnu, d(* Incarn., u, 10, 10; lontés, alii vero invili, et alu quidem ex
xvi, 9, 7. — Umversœ fnnnhœ. La catholicité amore, alii vero e timoré, hune Deo offerent
de la loi nouvelle va remplacer [’exclusivisme culLum. speundum illam apostoli vocem : Illi
de l'ancirnne. omne genu fluctatur cœlestiumj terrestrium
29. — Ocmini est regnum, ma¡9 il on a el infprnonim. » Thood.
invi sli son KiK P.s. u . — Dominabitur, jadis 3Î. — E t anima mea. Heb. : « et celui qui
par sa puissance, riés »rtnais par sa grâce. ne lait pas vivrr son âme », ou « que son
30. — Omnes pingues. Le Messie a com âme ne fait pas vivre », expression synonyme
mencé par h s petits t . 27 : « paupcn s evan- de la précédente, celui qui n’a plus la force
gclizaniur », Mail., x i,5 . Les grands ne sont de soutenir sa vie, le mourant. On voit q u ’au
venus qu’ensuite. # Il no les a point appelés lieu de fp n nS venofsho Jo chiiùh,
quand il a bât ¡son Eglise. Quand il a eu fondé anima ejusnon vivere facit, les versions ont
immuablement et élevé jusqu'au comble ce lu rpn *lb i&SJIi venafshi lo chaiah, et anima
grand édilicc, il lui a plu alois de lus appeler, mea illi vivit. — Semen meum. Heb. : une
ll lcs a donc appelés, non poinL par nécessité, race, la postérité, « Un jour ii descendit au
mais par grâce. Donc, rétablissement de la tombeau; mais ¡’humanité pour laquelle il
vérité no dépend po’iU de leur assistance, était mort s*est baissée vers lui, et le levant
ni l'empire de la vérilé ne relève point de avec un amour qui n'a jamais pu s'éteindre,
leur sceptre; et si Jésus-Christ les a établis elle le lient dans ses deux mains ressuscité; »
défenseurs de son Evangiie, il le fait par Lacnrd. 39Q Confér. Dans tout lo psaume,
honneur et non par besoin. » Boss.Ser. sur la c'est le Messie qui parle; ce qu’il prophétise
Div. de la Relig. 1 P. — A d o ra verm t, car donc, c’est le culte universel du Père eLernel,
comme les disciples d'Emmaüs, » cognoverunt dont son propre culte est inséparable.
eum in fraclione pa-ms. » Luc. xxiv, 35. — 32. — Annuntiabitur. -|Trt n i n n
Qui descendant in ter ram. IJcb. : « tous ceux iesotipar laihova laddor. Il faut entendre la
qui descendent dans la poussière », c'est-à- particule qui précède le nom de Jéhova dans
dire, tous les mortels, et même d’après Hup- le sens do labial if, et la suivante dans le sens
feld, tous les morts, comme Job, xx, 44. du datif : « il sera raconté de Jéhova à la
« Venit hora, et mine est, qiiando mortui posLérilé — Ventura, iaboou, o ils
audient vocem Filii Dei, et qui audierint, viendront », les hommes de génération en
vivent. » Joan,f v, 25. Le banquet de la vé génération. Les versions ont pris ce moL dans
m LB LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XXIII
PSAUM E X X II
PSAUME XXIV
de l'ombre de la mort. LXX ont lu atque myHicuin cibum, quem nobis proponit
hego. Dan., i i, 35, èv Celte valide de is qui ad paslons ollicium sponsi munus
l'ombre rie la mnrl c^t uni» vallée sombre et adjpcil. « Theotl. — Cutis ?n&trs. Ilob. : v ma
ténébreuse*, où l’on peut être FurprU c*L coupe est abondance ». C’est toujours In
ocra pé par le* ennemis. — Umbvce m or Lis, figure, du festin qui S'* conLmie. — Qunitt
m o b ? , tsalmavcth. mol composé, ainsi com prn’clorus est, LX X : wç xpaxiorov, n u ,
pris par lentes les versions. C’est donc à ak lob, « cerlcs, le bien o, m ou qui appa r-
tort qu’on lirait tsalmoth, du Uelem, la va liée liennent au vers suivant.
des ombras. — Non timebc, marque de 6 . — Heb. : « certes, In bien et in misé
confiance bi mi duo à la présence du Sei ricorde me suivront ». « Misericordia D. i
gneur. — Consolata m nt, m» consolent, me clenUH suos prævemt el s u b s ’quUur. Nolen-
rassurent. Ps. xix. 8. a Hahet rnun v.rgam, lem prævenil, ut bene velil ; volpnt-m adju-
sed habet eliam baculum. lit hæc con^olaLio vat, ut pe.rfîciat; operantem subs'quiiur, ut
est, quod is qui virga ccediiur, baculo sus- persaverare merealtir ». Pseud. Ruf. Cfr.
tenleiur, Aul ccrte porlat paslor virgam eL S. Auiî. tënchir, ix, 32.
baculum, illam ovibu*, illittn tupo, oinnia — (Jt inknbitem, d ’après la ponc
auLein proplpr eleclos. « S. Rom., Declam. tuation aciuplle, veslwblln , prétérit de shoub,
in Ecco nos. « Virga tua me corrigit perçan- je rci ou nierai. Mais les verrions ont toutes
tem, baciïlum Lnum sustentât iinbecillum, lu veshibithi, infini (if avec suffixe de ia>liab,
ulraqne certe ros animo meo utilis p an ier connm i Ps. xxvi. 4 : « nwn habiter », cVst-
et jucunda. » Flamin. à dire, mon habitation (sein) clans la mai-
5. — Para&li mensatiu soit le fpstin pré son de Jéliova. La première leçon c^l em
paré par les amis de David, soit les nom brassée par ceux qui a d m i r e n t l'hypo
breuses faveurs dont le roi a été l’obj-t de la thèse de David fuyant dans le <1ose il devant
pari du S'ignpur. « Quid olmd significat Absalon; mais rumine la préposition n qui
præter mysiicdm et inlelligibilem mensam, suit ne suppose pas un verbe do inouvt m nt,
quam nobis Deus apparavit ex adverso. hoc Delilz^ch voit là une « construciio præ-
est, ex ad versa parle, etoppos.lam dæmoni- guans » : j e rot ou nierai (pour habiter) dans
bus? » S. Cyril, hiern.«. Calech. myst. iv, 7. la maison de Jéhova. On n?ul s'en tenir
— In oleo, rhuilo parfumée qu’on répandait comtno Hupfeld à ce qu'ont lu IrB ver-ions,
sur la tête des hôles qu’on voulait honorer. o Nam quod domum luain incolam, nunquam
Luc., vu, 46. « Manifesta sunt hæc iis qui inde cgrcrii.'nB, n°quo d clinans aliorsmn,
myslnriis sunt initiaii, n< c pxplanaiion« û 11a hoc mihi in causa fore arbilror, tit long itu -
indigent. Noverunl enim cl spiriLuale oieum, dinem dierum. ipso -lumino tuo liicente,
quo eorum capila impugnantur, el ebrietatem nanciscar. » Euseb. David appelle ici de
confortuntem quidem, sed non dîssolventcm ; meure de Jéhova, Sien où ré?idaiL l'arche.
PSAUMH X X M
3. _ Un Utile. Qui p o u rra g r a v i r la m fin lagno de J é h o v a ,
E t se te n ir dans sa sa in te dem euro ?
4. — U n a u tr e lé v ite . Celui qui a les m a in s innocentes et le c œ u r pur,
Qui ne porte point son àm e vers le mal,
E t ne ju re point pour tromper.
F — Le Chœur. 11 rec e v ra la bénédiction do Jéh o v a.
E t la justification de Dieu, son sau v eu r.
0. ~ Telle est la race de ceux qui le c h e rc h e n t,
De ceux qui d ésiren t voir ta face, de Jacob (S éla)
7. —« L e C hœ ur. P o r te s , relevez vos so m m ets,
E x h au ssez-v o us, portes antiques,
E t le roi de gloiro e n t r e r a i
8. — V o ix de l'in té r ie u r. Quel e st cc roi de g lo ire ?
L e C h œ ur. C 'est Jéh o v a , le puissant, le h éro s,
C’est Jéh o v a , le héros du c o m b a tí
9. — ■ F o rtes, relevez vos som m ets,
E x h aussez-v o u s, p o rte s an tiq u es,
E t le roi cíe g loire e n t r e r a i
10. Voies de V in térie u r. Quel e s t- il, ce roi de g lo ire ?
Le Chœur, C ’e st Jéh o v a des a rm é e s ,
C’e st lui qui est le roi de g lo ire! (Séla )
PSAUM E X X IU
2. Car c’cst lui qui Ta élabli au- 2. Quiaipse super maria fundavit
dessus des mors, et qui Ta disposé eum : et super flumina præparavit
au-dessus des fleuves. eum.
3. Qui moulera sur la manlagne 3. Quis ascendet in montem Do
du Seigneur? qui se tiendra dans mini? aut quis slabit in loco sanclo
son sancluaire? ejus?
4. Celui qui a les mains innocen 4. Innocens manibus et mundo
tes et le cœur pur, qui n'a point corde, qui non accepit in vano aui-
abandonné sou àrne à la frivolité» matn suam, nec juravit indolrfproxi-
cl n'a point juré pour tromper son mo suo.
prochain.
5. Celui-là recevra la bénédiction 5. Hic accipiet benodiclionem a
à une marche religieuse, et Tout le poème sont aussi soumis au souverain domain.; du
■étail probablement dispose pour être chante Seigneur.
a in s i, on nnppuL du moins eu douter quant à 2 . — Voici maintenant le titre de propriété
la dernière partie de l'ode...... Vous devez de Jéhova : il possède la Leire parce qu’elle e t
vous apercevoir que la grandeur et les lrails son ouvrage. Il l'a établie super maria, en
-sublimes répandus dan« ce psaume tiennent faisant émerger successivement les conti-
tellement aux circonstances du temps, du n nis ensevelis au sein (1<’S eaux. Gen., i, 9.
lieu, do la solennité, que si nous n avions — Flumina, nVlHJ, neharulh, comme Jon.f
soin de rappeler Lous ces augusLes souvenir.-, il, 4. les courants, les eaux eu mouvement,
loin de sentir la force et la beauté du poèm ', les îlots de la mer. — Prœpnraoit, a a
nous pourrions à peine démcler l’ordre des fondé. » Le verbe roun employé ici signifie
idées n saisir le sens des expressions. » « fonder » et a préparer ».
Lowth, Poës. sacr. xxvn. 3. — De la souveraineté de Dimi découlent
Au sens spirituel, le psalmiste décrit r e n les devoirs à remplir envers lut. Mol-e fa.t
trée du Messie dans lu temple au jour de sa aux Israélite un raisonnement identique.
présentation, Mal., lit, 4, et plus Lard au Dcut., x, 44-46. — lu monlem üotnini, Sien,
jour des Rameaux. Aussi plusieurs liturgies, choisie par celui qui possède toute la terre.
comme celle de Paris, sc servaient-elles de Eccli., xxiv, 43. 0 Quelle prédilection glo
ce psaume en forme de dialogue à la pro rieuse Dieu n’avait-il pas marquée aux Israé
cession de cette solennité. Les Pères laissent lites eu les choisissant parmi tant do nations
de côto le sens littéral cité plus haut, et pour en faire son peuple chéri, et pour éta
signalent uniquement comme objet du psaume blir au milieu d’eux sa demeure éLernelle!
la résurrection du Sauveur,S. Aug., S. Chrys. Par combien de vertus ce peuple ne devait-il
Quod Christ, sit Deus, iv, Pseud. Ruf., plus pas payer tant de bienfaits 1 » Lowth. David
généralement son entrée au ciel à l’Ascension, a déjà posé eL résolu, dans le psaumo xiv, la
à. Cypr. S. Hilar., S. Greg, Nyss. de Ascens. question à laquelle il répond ici en quatre
Dom, II NocL. fer. iv infr. Ocl. Ascens. mots.
»S. Hier., ad Damas. Ep. c x l i i , Euseb., Cfr. 4. — Il faut tout d'abord, pour approcher
Cassian. de Incarn. vu, 24. quelquefois de Jéhova, l'innocence des mains* et la pureté
Pune el l'autre ensemble, S. Alliun., Theod. du cœur, c'est-à-dire, la sainteté à la fois
On peut encore reconnaître dans ce chanL extérieure et intérieure, légale et m orale.—
rentrée de Dieu dans l'âme fidèle par la Qui non accepit in vano. Ueb : a qui n’a pas
grâce, et comme la lente où réside la gloire porté au mensonge son âme ». shaoe
de Jéhova est « tabernaculum Dei cuin est le mensonge dans le sens le plus large,
homimbu« Apoc. xxi, 3, le psalmiste la futilité, l’erreur, lo mal, môme « vana
commence par rappeler à l'homme les devoirs numina ».Lowth. « Qui non m rebus non per-
qui résultent pour lui de cette union. Enlîn manentibus dep u u v it animam suam, sed
¡'Eglise applique elle-même le psaume au cam immortalem sentions, ætermtatem stabi-
jeune clerc qui entre dans lo sanctuaire. Sur lem atquo incommutabilem desideravit. »
son interprétation à ce point do vue, voir S. Aug. — Animant suam. Le LcxLe actuel
Olier, Trait, des SS. Ordres, 4, 3. dont 1e chéthib est nnfsko marque en kéri
4. — Domini est terra. Son droiL de pro nafshi, mon âme. O t l e leçon, quoique suivie
priété est universel, absolu, imprescriptible. par l’Alexandrin : *|/u)rïv pou, est absolu
— Plcnitudo, LXX : ce qui remplit ment inacceptable, cL rejetée de tous.
li t ‘ire. — Orhi» ternn'um, thebeî, LXX, 5. — Afisericordiam, tsedaqah, la justice, la
i\ olxoupevi). Les ôtres animés et raisonnables justification, qui est un don gratuit de Dieu.
PSAUME xxur m
Aussi le parallélisme met-il fori justement en qui peut s'entendre soit du passé, soit do
regard la « justification » et la a bénédic l'avenir. Dans ce second sens, il no p^ut
tion. » s ’agir dos porles du tabernacle nouveau quo
6. — Generatio, dor, la race, l'ensemble, David avait élevé à Sion pour abriter l'arche,
a Loquebatur de una. el dicebal 1 hic acci- II Reg., vi, 47; xi, 4 I ; III Reg., i, 39 ; lo roi.
piet. Sort continuo hune iraiwlurlit in hanc savait quo cos porles n'étaient pa* destinée*
generationom <t ait : hæc est generatio quae- à une durée bien longue, puisque le tempio
rentium, ut in uno non personæ smgnlari- allait ôiro construit. Ceux qui entendent,
latem inlelligas, sed spiriius unilaiein. a ce psaume du tempio do Salomon peuvent
S. Bern. de Verb. Ps. x x m . Pour 1« chrétien, parfaitement admettre co sens do portes
cette mon lagno à gravir osi cello do la per devant durer toujours Ps., cxxxi, 44. Il est
fection, et cello race do ceux qui cherchent plus probable cependant qu’il s'agit do portes
Dieu, c'est la racc des saints. Donc « venite, antiques, quo lo prophète invilo à donner
ascenda mus in hune monlcm, fralres, el si passage à un hôt*i inaccoutumé. Herder croit
via nobis videlur ardue, rxoneremus nos : que ces portes sont celles du tabernacle :
si arcla, otiam exinanire nos non parcamus ; « Le* por Un do son anliquo tempio sont
si longa, lauto ni agi s fosti nom us : si labo sommée* do rolcvor la tòte, afin qu’un pareil
riosa, clamemus ei : Trahu nos pnst lo. » monarque puiss» faire son m irée. Ce trait
S. Bern. ibid.— Quœreutium. Le mémo saint donno au Inbleau un admirable cachot do
Docteur, expliquant celte parole, montre en vérité, car Dieu qui no permit pas à David,
core que « is q ii idem non qui&sitns ha beri for- do lui construire un palais cnlra sous uno
sitan polest, non habitus aulom quæ 1i ninnino pelile Ionio. Les anciennes portes qui doi
non poi est », parce quo « non humnnse pos- vent relever la tôt* forment donc ici uno
sibilitalis est cursus isie. nScrm. ad fratr. i t . imago frappante. » Mais ces portes ne peu
En hébreu, on lit mot à mot : « t olio est vent ôlre antiques qu’on un seul sens : elles,
la gpnéralion lo cherchant, recherchant la rappellent les portes du tabernacle do M'H’se.
face, Jacob. » Ce dernier mot serait une Nous croyons avec DeliUsch, Moli, Boo-
apposition, et non un vocatif : Ielle, est la len, etc., que ces portes soni celles do la
génération qui cherche Dieu, tel e*t Jacob, viciIIn cité jébuséenne dont David s'élaiL
!q vrai Jacob selon l'esprit. Is., x u v , 4, 2. emparé, et au sein do laquelle il allait intro
Avec celle explication, les mots« recherchant duire l'arche, pour faire do cello cil ad elle la
ta face » n’ont pas de sujet à qui s'adresser, capitale, civilo et religieuse do son royaume.
co qui est as-cz irrégulier, d'aulanL plus quo Los antiques porte* orientales, pratiquées
Dieu n’est pas interpello directement dans lo d'ordinaire dans l’épaHscur du rempart,
psaume. Aussi Hupield et Porowne préfèrent- étaient sui b a i s s e s surmontées de créneaux
ils rétablir en hébreu lo mot elohe, qu’on lit et flanquées do tours. Cfr. Dici, of Ilio Bibl.
dans doux anciens manuscrits, et qu ont tra GaLe. Le psalmisle adjure donc la vieille porte,
duit LXX, Vulg. et Syr. LoséÎfiqui termine ui a donné passade à tanl do vainqueurs,
io verset marque une pau«o pour changer lo o s’élever cl de s’élargir pour recevoir celui
ton des instruments di' musique qui accom dont Carello symbolise la présence. Quand
pagnaient In cortège. II Heg., vi, 5. autrefois, remarque Schogg, les conquérants
7. — Principes, ra&heikem, vos romains célébraient leurs triomphes, ils no
lèles. Lo mol rosh veut diro « Iòle » et au pénétraient pas dans la ville par les portes,
figure « prince ». Lrs princes dont parlent ordinaires, mais par un arc Irès élevé cons
les versions soni des officiers, des lévites ou truit exprès pour eux dans une brèche de la.
des anges, suivant quo les porlo* s m l prises muraille. David invite les poi les do Sion a
pour celles do la ville, du tabcrmrcle ou du reconnaître la majesté du souverain Soigneur,
ciel. En hébreu : a élevez, ò portos, vos el à so dilater pour lai-s^r passer sa »loiro.
tôles ». — Poriœ œlernnles, aViy *nnD- piihe- On ne peut nier la hardusse et Lì splendeur
chetholam, a portes d’éternité », oxpicssion de cello figuro do langage.
410 LE LIVRE DES PSAUMES
8. Quî^î est ce roi de gloire? C’est 8. Quis esfc iste rex gloriso? Domi
le Sri'iiieur fort et puissnnl, le Sci- nus forlis et potens, Dominus polens
gnoiir puissant au combai. inniuelio.
0. Elevez pos portes, 0 princes, 0. Atlollite porlas, principes. ve-
relevez vous, portes ilcrncllcs, et strasjCtelevainini, porlse EBlcrna'.es,
le roi de gloire entrera. et inI roibi t rex glorire.
10. Quel est ce roi fie gloire? C’est 10. Quis est islo rex gloriic? Do
le Seigneur tout-puissant qui est ce minus virtutum ipsc est rex glori®.
roi de gloire.
I’SaUMK XXV
1. — Do David.
x V ers toi, Jéhova, j ’élève mon iime, mon Dieu !
2. — n En toi j e me confie, que jo ne sois pas confondu,
Que mes ennemis no se ré jo u is se n t pas à mon s u je t!
3. — a Certes, ceux qui e s p è re n t en toi ne sero n t pas tro m p és,
M ais ceux qui se conduisent en tr a î t r e s sans raiso n s e r o n t confondus.
4. — 1 F a is -m o i connaître te s voies. J é h o v a ,
E n seig n e-m o i tes re n tiers.
5. — n M ène-moi clans ta veritô e t instruis-m oi,
C ar tu es le Dieu de mon s a lu t,
J ’espère en toi to u t le jo u r .
6 . — 7 R a p p e lle -to i tes m isérico rd es, J éh o v a.
E t tes bienfaits, c a r ils d a t e n t de longtem ps.
7 . — n Oublie mes fautes de je u n e s s e e t mes forfaits,
S ouviens-toi de moi selon ta bonté,
A cause do ta m iséricorde, J é h o v a I
8 . — 13 J é h o v a est bon e t ju s te ,
Aussi en seig n e-t-il aux pécheurs leu r chem in.
9. — * II fait m arch er les h um bles dans I n ju s ti c e ,
Il enseigne aux hum bles sa voie.
10. — 3 T o u te la conduite do J é h o v a e st m iséricorde e t v é r ité ,
P o u r ceux qui g a r d e n t son alliance et ses p récep tes.
11 -— S P o u r l'am o u r de ton nom, J é h o v a ,
P a rd o n n e mon péché, ca r il e&t g ra n d .
12. — 13 Quel est l'hom m e qui c r a i n t Jéh ov a ?
Il le conduira p a r la voie q u'il doit choisir.
8. — Domiiitr? for lin. Jéhova. vainqueur portos insiste pour connaît m h* nom du
dans tous les comtals livrés pur David, spé triomphal» ur. — Dominus virtntum , twbnolh,
cialement dans la prise de la citadelle jébu- Aq. Svm. Thi'od. : atpmMv. i ‘i: mot d«;-iüim
scpnno. Il R»‘g , v, 7. les troupes d« créaitirrs G*'n.. i, 2 : txebaam9
40. — Qms est is'e. Au t . 8, il v a rn d’ang s, d’nslrcs ou d’Immm »-* ; il impluju»
hébrru : mi zek melek, qui co roi? Ici : m i l'idée de Ionie puiâ«ann»; i * - i LXX tr.»-
♦ hou xefi mclek, qui lui cc 1*01 ? Le gardien des duisent-ils ad leurs par xupio? à iuvTo%p*Twp.
PS a UNTE XXIV
13. — 3 Son âme reposera dans le bonheur,
E t sa postérité possédera le pays.
14. — D L a fam iliarité de Jéhova est pour ceux qui le craignent.
C 'est à eux qu’il révèle son alliance.
15. — V Mes yeux sont toujours du côté de J é h o \a ,
Car c’est lui qui délivre mes pieds du piège.
10. — S T ourne-toi v ers n»oi et aie pitié de moi,
Car je suis seul et m alheureux.
17. — ï Les angoisses se sont étendues sur mon cœ ur 9
Délivre-moi de mes tribulations.
18. — 1 Vois ma m isère et ma peine,
E t pardonne tous mes péchés.
19. — *1 Vois comme mes ennemis sont nom breux,
Et*me haïssent d ’une violente haine.
20. — Garde mon âme e t délivre-m oi,
Q^e je ne sois pas déçu en m ettan t m a confiance en toi,
21. — n Que la sainteté et la droiture me protègent,
C ar c’est en toi que j'esp ère I
22. — (s) 0 Dieu, délivre Israël de toutes ses angoisses I
PSAUM E XXÏV
PSAUME XXI
partient à un verset additionnel. Les vers
sont de sept syllabes.
Le litre assigne ce psaume à David ; los Le sujet obi tout moral; David y exprime
sentiments exprimés el ta forma du lnn<raçe avec une grande piété ses sentiments de con
confirment pleinement colle indication. La fiance dans le secours divin, el de repentence
composition esl alphabétique, el olimpie pour scs péchés ; mais il n'y a pas une con
letlro de l’alphabel osi à puu près représentée nexion bien marquée enlre chaque verset, à
par un distique. Cependant ici comme dans cause des nécessités qu'impose à l’auteur
les autres psaumes de ce genre, le palm iste Tordre alphabétique. Du contenu du psaume,
ne s’astreint pas à «me symétrie parfaite. nous pouvons seulement inférer que David
Ainsi N n’a qu'un vers; 1 est absent, comme était entouré d'ennemis quand il le composa ;
dans le Pà. x x x m ; toutefois, ait IroUième « hune p'almum a beato* Davidndictum fuisse
vers du 1. 5, quelques manuscrits lisent exislimo, cum multos hostium impetus pale-
•jnW , veolhka au lien do “jm N , oihka, ce qui rrtur », dit Théodorel; les embûches et les
rétablirait le i;c etieleç n n a encore rn sa pièges doni il pari*', 1. 47t sont peul-ètre ceux
faveur les versions, LXX, Syr. et Vulg. qui qun dressaient, contre lui les gens de Saül
traduisent la copule, el du Rosai rappelle dans le. désert de Maon,l R e g .,x x iu , 25, 26,
« gravissima notaluque dignísim a lecbio, Palnzi.
qnam recipere nullus dubilo ». Var. lect Le chrétien peut réciter ce psaume avec les
Y. T. n et n ont troi3 ver-», e t *1 est répété mômes intentions et les mêmes sentiments
deux foi*, une lois à la place du p qui man que le saint roi. L’Eglise a emprunté les
que; quant au S qui termine l'a sé ne, il ap 1 t . 6 et 45 pour l’mlroU des deux di-
LR LIVRE DES PSAUMES
2. Mon Dieu, je mets en vous ma 2. Deus meus, in te confido, non
confiance, que je n'ai pas à rougir. erubescam ;
3. Que mes ennemis ne semoquent 3. Ñeque irrideant me inimici
pas de moi, car tous ceux qui espè mei; etcnim universi, qui sustinent
rent en vous 11e seront pas con te, non confundentur.
fondus.
4. Que tous ceux qui commettent 4. Confundanlur omnes iniqua
l’iniquilc sans raison soient couverts agentes supervacue.
de confusion. Seigneur, faites-moi Vias tuas, Domine, demonstra
connaître vos voies, et enseignez- mihi ; et semitas tuas edoce me.
moi vos sentiers.
5. Conduisez-moi dans voire vé 5. Dirige me in veritate tua, et
rité et instruisez-moi, car vous êtes doce me; quia tu es Deus, salvator
le Dieu mon sauveur, et j’espère en meus, et te sustinui tota die.
vous tout le jour.
6. Souvenez-vous de vos bontés, 6. Reminiscere miserationum tua-
Seigneur, et de vos miséricordes rum, Domine, et misericordiarum
qui datent des plus anciens jours. luarum quse a saeculo sunt.
7. Oubliez mes fautes de jeunesse ■ 7. Deliclajuventutismeai, etigno-
et mes péchés d’ignorance. Souve- rantias meas ne memineris.
nez-vous de moi selon votre miséri Secundum misericordiam tuam
corde, ô vous, Seigneur, à cause de memento mei tu : propter bonita-
votre bonté. tem tuam, Domine.
manches de Carême appelés « Reminiscere » mande la grâce pour agir. Les deux sont
et « Oculi ». nécessaires , car « per ipsam nobis revelalur
4. Levavi pour la prière qui est « elc- et aperiLur intelligentia mandatorum, ut scia-
valio mentis ad Deum ». Le Hir, Essai sur mus, quidappelere ctqu id vitaredobeamus...
]e RyLhme chez les Heb. Job, p. 214, suppose et per illam nobis piæslari, ut quod facien-
ici une suppression duo à l’inadvertence des dum coguovcrimus, etiam facere diligamus
copistes, el rétablit ainsi les [rois premiers atque valeamus. » Conc. Milcv. 11, c. 4.
vers : 6. — Qnœ a sœrulo. Heb. : « car ils sont
Mi vers toi Jôhora j’élevo mon âme, tnehotam, Je lout temps ». LXX ont aussi
mon Dira, en toi je me confie, St i . a Ne ergo in me fallal, quodab iniüo «æ-
3 , en loi je me confie, Ole. culi incœplum est ». Alcuin. Ps. ia x x v u i, 50.
2. — David commence toujours par témoi La bonté do Dieu c*t éLcrnelle, mais sa misé
gner de sa pleine confiance quand il réclame ricorde ot un al tribut rotatif qui n’a pu
le secours du Seigneur. s’exercer qu’après la créaLion, el surtout
3. — Ne irrideanl. Heb. : « qu’ils no s j qu’api ci le péché. C'est ce que rappelle une
réjouissent pas ». — Qiu sustinâut to, ‘T ' p , sublime parolo do S, Ambroise, à la fin de
qoveika, ceux qui espèrent en loi. — A7 o n son Hi'xaméron : « Fecit coolum, non lego
confundenlur, car « spes non confundit », quod requioverit ; fecit terram non logo quod
Rom., v, 5. r<‘qiiirv<Tit, fecit solem, lunnm el slrllas,
4. — ] niqua agentes. DHaYlt bogdim%do nec ibi lego quod requieverit, sed lego quod
bogad, couvrir, ceux qui agissant en dessous, feceril hominom, et lune requievit, habens
les Iraî 1res. — &tpem/ciie, reiqam, on vain, cui peccata dimiiteret. »
sans raison, sans que leur victime ail fourni 7. — Delicla, chnltoth, les fautes de jeu
prétexte à leur méchanceté. — Vias tuas nesse, celles que l'âge cl la légèreté peuvent
demonstra. Prière souvent renouvelée dans la excuser, mais dont David no veut pa.s cesser
sainte Ecriture, car rien n’importe tant que de demander pardon. — Jg no r antias, LXX :
de bien connaître la volonté de Dieu. Ps. àyvoiaç, feshahai, les rébellions, les
CXLII, 8 . fautes d’un âge plus avancé, et qui par là
5. — fn veritale tua, dans ta vérité, dans même sont moins excusables. — Semindum
le chemin conforme à La volonté. Après avoir misericordiam. « Momor osto quidem mei,
tiemandé la grâce pour connailre, David de non secundum iram qua ego dignus sum, sed
PSAÜME X X IY 44*
groundiim misericordiam luam qnæ u* diana mal ire de ses grâces comme de ses châti
fs> » S Aug. — Propter bauitatem, car Dieu ment«. » Mas'il. Par. mor. — Multum est
ebt à lui-même la fin de tous ses aefes. enim. Le péché n'est donc irrémissible ni à
8. — la oia doit être rapporté au verbe. raison de. la grandeur, ni à raison de la
Hrb. : « c'est pourquoi il enseignera ioreh■ quantité, comme le prétendaient les m on-
aux pécheurs dans la voie », c*esi-à dire, il tanM es et 1rs nova liens; d'autre part, le
leur fera connaître la voie qu'ils ont à suivre, pardon n'est pas chose si facile el si désirable
C'est le sens à l'hiphil du verbe iarah suivi de par elle-m ôme, qu'il faille s'appliquer à
la préposition a. Job. x x v n 44, Prov.,iv, 44. » pécher fortement », afin d* faire eclater
9. — Mansueto*, mites, môme mot en hé davantage la miséricordn divine, comme l'i
breu : hanavim, les humbles. Il y a donc une maginaient les premiers réformateurs, « Cum
'liroclion particulière pour les pécheurset pour tn Script u ns omnibus Dominu* Deus rever-
is«* justes : « cum leg< m dat Deu*, viam ppc- leniibus ad se et pœini«ntibug blandiatur...
rantibus aliam, illam a peccalo çe ronver- invommu-n pœnitemia amenda neminem d e-
trniibus, aliam iis qui in vìi iute proficiunt, bere prohiber!, et depreranlibus utque exo-
¿iliam demutn perfection bus tradii. » Eusfb. raniibus Do mi ni misericordiam. second um
40. — Misericordia« qua piarabi lis... veri quod iile misericors et pius esl, per sacer-
tas qua incorruplus... unum donando pec dole* ejus pacem posse concedi. n S. Cypr.,
cala, alirriim merita judicando. » S. Aug. Ep. u t , 29. Cfr. S. Ambr., de Pœn., 44.
Cfr. Jonn.. ! 47 : « plenum granae »1 v e n - Qnant à la gloire que Dieu tire de sa miséri
latis » Not>>r 8 bif'n pourtant que ces bienfaits corde elle exisie quand elle iinpire la con
divins ne ^ont que « requirenti bus testamen- fiance à celui qui a péché, et non la pré
(um », le concours de l'homme h ia grâce somption à en lui qui veut pécher. Le premier
est indispensable. sens <st seul celui que suppose David; en
44. — Propter nomen tuum . « Il e<t bi^n cela. sainLe Madeleine l'imitera plu« tard :
plus glorieux au Tout-Puissant de pardonner v Remiituntur ei peccata milita, quoniam
que de punir... Qu'y aurait-il de grand, de dilexit mullum. » Luc. vu, 47.
surprenant et de digne de voti*. quand on 42. — Legem slalutt. Heb. : « il In con
vous verrait exterminer des coupables ? Ce duira dans la route qu’il choisira », quam eli-
serait une sévérité dans l'ordre naturel des gai, qu'il doit choisir. La prière du t. 4 sera
événements, qui ne nous annoncerait qu'un ainsi exaucée.
juge irrité. Hais quand vous pardonnez, 43.— Deworabitur, p S n , thalin, o passera
grand Dieu, et que vous pardonnez des ou la nuit, » cVst-à-dire. demeurera toujours,
trages qui paraissent indignes de toute indul mtiim* pendant la nuit de l’épreuve. — H œ-
gence, on sent que vous ôtes l’Elre suprèm a r édita bit. Mat t., V, 5.
S. Biblb. ! MTHBS. — g
m LE LITRE D r a PSAUMES
L — DteXtavid.
Rends-m oi justice,. Jéhova-, car j ’ai m arché dan? l'innocence,
C’eat en Jéhova que je me suis confié, je ne serai pas ébranlé..
2* — Exam iiré-m oi, Jéhova, e t éprouve-moiy
Sonde mes reins e t mon cœ ur.
3 . — C ar je n’ai point perdu de vue ta miséricorde,
E t je. me suis conduit, setan ta vérité..
4. — Jis* n’ai> point p ris place parmi les m enteurs,
E t je n ’ai poc.ft fra y ^ a v e c les hypocrites.
5 . — J ’ai détesté Rassemblée des m échants.
Efcje n e 'm ’associe' point avec-les impies*.
6 . — J e puis laver mes mains en toute innocence,
E t em brasser tom autel, ô Jélioval
7 . — P u issé-je faire entendre, mes accents de lo u a n g e
E t raconter toutes tes merveilles».
8 . — Jéliova-, j ’aime le séjour de ta maison,
E t le lieu o ù réside t a gloire.
9 . — N ’enlève pas mon âm e avec les pécheurs
Nii ma vie avec les homme* d‘e sang,
10.- — Qui ont le crim e dans* leurs mains,.
E t qui rem plissent leur droite de présenta.
— P b u r moi, me voici»avec mon* innocence.
D élivre-m oi e t sois-moi propice.
12„ — Que mon pied se p o s e tu r le sol uni,,
Eü j e bénirai Jéh o v a dans. les assemblées*-
PSAÜM E XXV
parallélisme, c'est le nom de Jêkova q u i est aient aimé à emprunter une prière dans la
employé, nom que les Juifs ries femp* posté- quelle ils trouvaient une si touchante expres
riems n'écrivaient, plus; enfin à la prière sion de leur repentir, de leur confiance et
individuelle qui a* duré tout lo psaume, ili de leurs espérances.
snbsiiiui1 tout d'un coup un vœu en faveur
PSAUME XXV
de la communauté. Tonies ces raisons ren
dent l’addition reconnaissable. Cfr. Ps. x m ,7 . Théodoret et un petit «ombre de commen
]i n’est pas eUnnan* du reste qne les captifs tateurs datent ce psaume du temps où David,
m LE LIVRE DES PSAUMES
2. Eprouvez-moi, Seigneur, et 2. Proba me, Domine, et tenta
examinez-moi : passez au feu mes me; ure renes meos etcormeum.
reins et mon cœur.
3. Car voire miséricorde est de 3. Quoniam misericordia tua ante
vant mes yeux, et j’ai cherché mon oculos meos est : et compiacili in
bonheur dans votre vérité. veritate tua. .
4. Je n’ai point pris place dans 4. Non sedi cum concilio vanitatis^
rassemblée du mensonge, et je n’en el cum iniqua gerentibus non in»
trerai pas parmi ceux qui commet troibo.
tent l'iniquité.
5. J'ai détesté l’assemblée des 5. Odivi ecclesiammalignantium:
méchants, et je ne veux point m’as et cum impiis non sedebo.
seoir avec les impies.
calomnié auprès de Satil, sentait le besoin non pas l'innocence absolue aux yeux d e
d.'affirmer son innocence eL d'en appeler au Dieu, mais l'innocence des crimes dont
jugement de Dieu. Mais il y a dans (a période l’accu-ent ses ennemis. — Non infirmaborr
de la révolte d’Absalon une circonstance qui LXX : oû (rii aaXeuftû, qui rend mieux l'hé
parait rendre bien mieux compte des idées breu que ¿oOevviau que lisent quelques mss.,
exprimées dans ce chant David fuyait devant et que traduit la Vulgate. On voit combien
les rebelles, el le grand-prôtre Sadoc le suivait, David a de confiance dans la protection
emportant avec lui l'arche du Seigneur ; divine : malgré lani d'adversaires conjurés,
David lui commande de reporter l'arche il est sûr de n être môme pas ébranlé.
dans la ville sainte, et exprime l'espoir de la 2. — Ure, n S ’H ï, tserofah, éprouve par
revoir un jour dans son tabernacle. Il Reg., le feu, comme on éprouve les métaux. —
xv, 25. C'est cette pensée que le saint roi Renes, le siège des directions, cor* celui de la
exprime dans le psaume, après avoir pro vie intellectuelle.
testé énergiquement de son innocence. Il y 3. — Misericordia. La miséricorde de
reproduit au reste un certain nombre d'idées Dieu e8i devant ses yeux, Ps., xxiv, 7 4(> ;
qu on retrouve dans beaucoup de ses chants, il se rappelle donc que ses péchés lui ont m
en particulier dans le précédent, • t il y pardonnes, et que personne n'a plus drou de
donne libre carrière à ses seniimenls de con les lui reprocher ; et ce souvenir reconnaissant
fiance et d’amour de Dieu. Les strophes sont l’a toujours porté à user envers ses ennemis
de quatre vers heplasyllabiques : 4 o 1 1 . 4, 2, de la miséricorde dont Dieu a usé envers lui.
appel à la justice de Jéhova ; 2» 1 1 3, 4 ; « Ob oculos habeo misericordiam Luam, non
3» 11. 6, 6, le persécuté n’a point mériLé lo lam ut eam speculer et mediter* quam u t
sort qu'il subit; 4* 11, 7, 8, il chantera son nam imiter, o Belleneer. — Complncui,
libérateur, 5» 11. 9, 40, s’il le délivre des hithhallacthi, du verbe halak : « j ’ai marché
méchants, 6« 11. 41, 42, et lui rend la dans la vérité ». Les versions donnent un des
paix. sens que ce verbe a au kal : « familiariter
Au sens spirituel, David représente le uli ». La vériLé de Dieu est sa loi, sa parole
Sauveur injustement accusé et condamné par révélée, d'après Eusèbe, sa façon d agir ;
ses ennemis. « Op^ra sic instilui, ut complacerem in
L’Espm-Saint a encore inspiré ce chant yen ta le lua. Nuque enim cuin simulations
>our servir au sacrifice de la loi nouvelle ; quadam, sed in veritate ambulavi ac versa-
f 'Eglise fait réciter aux prêtres les 11. 6 42 ‘tu ssu m , unique Deo placera sludui. » C'est
pendant qu’ils su lavent les doigts à la sainte aussi sa fidélité à ses promesses. De Muis
Messe; ce rite date des temps apostoliques, explique « misericordiam Dei in sacris lit-
mais la récitation du psaume, prescrite dans te n s solitam vocari (præsertim ubi opponi-
le Missel de S. J. Chrysostôme, ne devint d'un tur veritali, ut hic) quia is liberaliter et
usage général dans l'Eglise latine qu’au absque promisso nobiscum agit, veritalem
xv® siècle. Cfr. Bouvier, Theol. m , p. 242. vero, quia posl promissum. ita ut hæc nihil
4. — Judira me, non par un jugement de con« aliud sit quam constant Dei fides in præs-
damnation, qui oserait l'appeler sur sa tête? tandis promissis. »
mais par un jugement qui proclame l'inno 4. — Cancilio vnnitatis. Heb. : « les g°ns
cence du persécuté. — in innonentia ingres- de mensonge ». — truqua gerentibust a les dis
sus sum, * j ’ai marché dans l’innocence », simulés » Ps., i, 4.
PSAUME XXV w
6. — Inter innocentes. Heb. : a dans l'inno mundæ debent esse manus illæ, quam purum
cence ». Se laver les mains était un a d e os, quam sanctum corpus, quam immacu-
symbolique par lequel on prétendait affir latum cor crit sacerdolis, ad quem tolius
mer son innocence. Deut., x x i , 6 ; Malth., ingreditur auclor puritatisl » iv, 44, 6.
x x v ii, 24. a Ea manuum ablutio symbolura — Circumdabo. Le verbe hébreu sabab n’im
est, mundos vos ab omnibus peccatis et præ- plique pas loujours l'idée d'entourer com
varicationibus esse debere. Cum enim manus plètement. Gen., il, 44, Nun., xxi, 4. En
^ymbolum sint actionis, iis lavandis, purita- tourer l'autel, dit Hupfeld, c’est ici s’en tenir
tem operum eorumqueab omni reprehensione proche, s’arrêter auprès, séjourner dans
immunitatem significamus. » S. Cyril Hieros. la maison do Dieu, et l'autel, ajoute-t-il,
Catech. mysLag. v, 2 « Au milieu de ta pre représente le sacrifice, surtout le sacrifice
mière oblation de Jésus-Christ sur la croix, eucharistique. Sous la loi nouvelle, le prêtre
<un homme a demandé de Peau à ses ministres, entoure aussi l'autel, et prend place au
s'est lavé les mains devant tout le peuple milieu de celle couronne angélique, que le
et a dit : Je suis innocent du sang de cet saint évéque do Consianlinople avait pur fois
homme. Sa conscience égarée par la timidité, le bonheur de contempler, ainsi i|ue le rap
la faiblesse, l'inlé’èl et l'ambition, a rendu porte son disciple, S. Nil : « Joannes adm ira-
un témoignage trompeur. <*t tonies les eaux bili< eacenlns, d m acie nrulonim valerel,
du monde n'auraieni jamais pu laver des sæponumero conspexit, omnibus fere lions
mains souillées du sang divin qu'il allait Dominicain angeloruin curatione protectum,
verser injustement. Prenons donc garde que numjuam ab illis desiitutum, et potissimum
chacun puisse dire en (ouïe vérité : Je suis teinpore sacro sancti incruenliquesacrificii. »
innocent du sang de Jésns-Chrisl! # Le II Ep. 29i AnasL. episcop.
Courtier, Explic. de la M*sso, h , 3, 40. 7. — Ut audiam. y Ottfb lashmiah, forme
Cette cérémonie était des plus significatives défective pour yiQttfnb, te hashmiah, â l’hiphil
pour les chrétiens de*« premiers siècles, qui « pour faire entendre », temps du \erbe
recevaient la sainte Eucharistie dans leurs réclamé d'ailleurs par le parallélisme, Les
mains. Martigny, Ant. chrét. Communion. Versions ont lu lashmok, pour entendre. —
Elle est aujourd'hui un avertissement élo Mirabilia. A l’autel de la loi nouvelle, ces
quent pour le prôtro à l’autel, a Cum aulem merveiltes sont bien plus grandes; c’est là
Spirituin sanctum invocaverit, et horrendnm que le Seigneur a memoriam fecil mirabilium
îllud sacrificiuin obtuleril, et communeni suorum. # Ps., ex, 4.
omnium Dominutn assidue tractaverit, quo 8. — Decorem. « Décor autem domus Dei
ilium, quæso, in ordine constituenms? Qu a ro fuerit, convenientium ornatus, inculpata vita,
u a m ab iilo puritatem, quam pietatem exi- multitudinis honestas. concenlus et concor-
gemus ! Cogita quales esse oporteat manus dia concurrentium. » Euseb. Heb. : m o ,
illas, aualetn eam linguam, quæ iila verba mehon, la demeure, la résidence. — Gloriæ
eifundat, qua denique non puriorem sanclio- tuœ, ta gloire, l'arche d'alliance.
je m q u e illam animam, quæ tantum Spiritum 9. — N e perdas. Heb. : n'enlève pas.
suscipiat 1 » S. J. Chrysost. de Sacerd. vi, 4. 40. — IniqailateSs HDT, zimtnah, le m au
L ’Imitation résume en un mot cet enseigne- vais dessein, et aussi l'action perverse. —
ment liturgique du psaume : * 0 quam Muneribus, soit ceux qu’ils ont reçus pour
m LE LIVRE ©ES BAUMES
m aks, et qui remplissent leur droite tes sunt; dextera eornm repleta est
de présents. muneribus.
11. Pour moi, je mie suis présenté 11. Ego autem in innocefítáa mea
Avec mon innocence, sauvez-moi et ingressus sum; redime me, et mi
ayez pitié de moi. serere mei.
12. Mon pied s’est tenu dans le 12. Pes meus stetit in direclo* in
droit .chemin, Seigneur, je to u s 'bé ecciesiis benedicam te, Domine.
nirai dans les assemblées.
PSAUME XXVII
1. — De David.
Jéhova e st m a lum ière e t m on salut,
Qui crain d rai-je?
Jéhova est le re m p a rt de m a tîgl,
Qui red ou terai-je?
2 . — Quand .sont venus contre m oi lies méchante
P o u r d éco rer m a c h a ir ,
Quand mes oppresseurs e t mes ennem is ont été ¡devant«moi,
Ce s m t e u s qui <on’t chancelé e t sont tombés.
3. — Qu'une arm ée t i e n n e c a m p e r contre .moi,
Mon cœ ur ;ne c r a in d r a p a s ;
Que contre moi l a g u e rre éclate,
Je n'en Aurai p as moins de confiance.
4 . — H est une seule chose que j e demande à Jéhova*
E l que je réclam e,
CFest d'habiter dans la maison de Jéhova,
Tous les jo u rs de ma vie.
Afin de jo u ir de la fa m iliarité de Jéhova,
:Et de contem pler son sanctuaire.
5 . — C ar il m ’ab ritera dans s a dem eure
Au jo u r de l'ad v e rsité .
êlre prévaricateurs, soit ceux q u ’ils répan 12. — In directo, le sol droit et uni,
dent pour attirer des complices ou des vic symbole de la paix et de la prospérité«
times. « Et quod eis ad obtinendam salutem Le sens est. : quand Jéhova m’aura fait
æternam dalum est, ad accipienda hujus retrouver la paix, quand H m'aura tnis à
BBBCuli m unera iCtmvertearunt, exisLimantes Vabri de mes ennemis, j e pourrai le louer
quæslum esse pietatem. » .S. A*ig. au milieu de l'assemblée sainte, et je .ntfen
44. — Ego, f . 4. a S ’il idîL-quUl est entré ferai un dewnr. Il fau t ainsi établir uns
.avec ¿’innocence, parce qu'iil n'a pas marché corrélation entre les deux vers. Hupfeld. —
avec les impies dont-la .main ‘est pleine •d'ini Benedicam, « 1hi s prænuntians futuram sui
quités, et ,que d’ailleurs il a fait ce qu’il a pu in ecciesiis D û m em oriam ; nam ad ¡ho-
pourserécnncilieravec Dieu parla pénitence, diernum usque diem per nniversam terara
il ne le dit que .dans >un vif sentiment dTio*- in ecciesiis Ghristo David benedici t Do
milité et >do frayeur, et c ’est pour cela q u ’au mino. » ¡Eusebu Sic Theod. « Hoc est ;in
moment .même il s'écrie : * Rachetez-moi, ecciesiis benedicere Dominum, sic -vivere,
•Seigneur! » Collet, Trait, des 'SS. Mysl. n t per mores cujusque benedicatur 'Domi
iU iDissert. 32« li us. « Paeud. Ruï.
tfSAUMîE &XW 449
P S A U M E XXSM
au refuge que te psalmisle trouva auprès du en observant que David a pu les composer
prêlre, 1 neg., x x i, et les faux témoins du quelque intervalle l’une de l’autre, sous l’en
1 . 12 seraient Doëg et ses complices., Ibid., pire d’un mémn sentiment de confiance, mais
x x i i , 9. Il est préférable d’accepter celle in dans des circonstances quelque peu différen
terprétation, suggérée par lu titre qu'ont te s; la vie de David fuyant devant Saül était
ajouté les anciens, et suivie par Théodoret, si mouvementée et si féconde en péripéties
Patrizi, etc., que de reculer la composition de toute nature !
du psaume jusqu’à la rébellion d’Absalon, Au sens spirituel, le juste entouré de périls
comme font Delitzsrh, Perowne, Coolc, etc. professe une confiance absolue en Dieu, cher
Les ennemis dont parle David peuvent être che un abri à l'ombro du sancluaire, el aspire
aussi bien les gens de Saül que ceux de son après tes biens invisibles de la vraie terre des
fils révolté, et ta menlion qu’il fait si souvent vivants. Ce dernier vœu a porté ('Eglise à
de la demeure de Jéhova n'implique pas non insérer ce psaume dans l'office des Mon*,
plus que le tabernacle lût plutôt à Sion qu’à II Nocl. Elle l’emploie aussi dans l'office du
Nobé. Vendredi saint, I Noct. el dans relui du
Ce chant est tout entier IVxprt'ssion de la Samedi saint, II Noct., et applique au Messie
confiance de David en Jéhova, cl de son désir accusé par ses ennemis el rirsc<ndu aux
d’habiU*r près de lui. Il se compose de deux enfers les t t . 12 el 13.
parties d’allure très différente. La première 1. — liluminatio, contre les ténèbres de la
partie a sept strophes de quatre vers alternés tribulation. C'est Ira seul endroit des psaumes
à sept et quaire pieds, et très réguliers de où ce nom esl donné à Jéhova; il rappelle
forme; c'est le chant de la confiance triom ls„ l x , 1 ; Joan., i, 9; x n , 46. Dieu esl appelé
phant» : 1© t . 1, David ne craint rien, car lumière parce que « il chasse complètement l'i
Dieu le protège; 2o 1 . 2, scs ennemis seuls gnorance et l’erreur de toutes les âmes où il
ont lieu de trembler; 3<> t. 3, pour lui, il ne règne; il leur dispense à toutes une lumière
serait tnème pas effrayé k la vue d’une armée; sainte... Tout d’abord, il leur accorde une
4o t . 4, son seul désir est de demeurer près clarté modérée; puis lorsqu'elles ont. pour
du sancluaire; 5® 11. 4, 5, il trouvera un ainsi dire, goûlé la lumière, et quVIIes en
asile près de Jéhova ; 6° 1 t . 5, 6, il élèvera réclament davantage, il la leur distribue avec
la léu* au-dessus de ses ennemi« ; 1° 1, 6, et plus d'abondance, et leur en verse plus de
immolera un sacrifice de louanges à l’Eier- rayons, parce çu'elles ont beaucoup aimé, et il
nel. La seconde partie esl le chaut de la con les pousse toujours rn avanl à raison de leur
fiance supphanie; elle renferme six stropr«es : zèle à élever leurs regards. » S. Denis, Nom,
1o 7, 8, que Dieu exauce la prière d* div. IV, 5, — Protector, mahoz, le remparts
celui qui Je cherche; 2o-3<> 11, 9, 10. cju’il la foiteresse.
n’abandonno pas celui dont il est l’nnique 2. — Carnes meas. « Manger ou dévorer la
soutien; 4°-5° 1 1 . 11, 12. qu'il ne le livre chair d’une personne, dans son accepiion
tassans défende à ses ennemis ; 6 ° f t . 13,14, métaphorique, invariable et uniformément
Ï e psalmisle s’encourage à la confiance. Cette reçue, servait à exprimer un tort grave fait
seconde partie porle le cachet du David aussi a cettp personne, par la pensée ou par des
clairement que la première ; les idées et les actes matériels, mais surtout par des calom
fxpn^sions notamment aux 11. 7, 9, 11, nies et des accusations mensongères. » Wise-
Boni bien celles du saint roi. C'est donc à tort man, Conf. sur les Docl. cath. xiv. En syro-
qu'on a voulu l'attribuer à un auteur posté chaldéen et en arabe, celte locution existe
rieur. Ce psaume, dit Riehm, est analogue au avec le môme sens, a Noli ergo limere si
Ps. ix, il n’y a aucune raison pour en faire manducetur caro tua. anima tua non devo-
deux psaumes distincts, comme font Olshau- rainr. » S. Ambr., de Pceu., i, 14. — Qui tri-
sen el fiaur. On rend très bien compte de la bulant me. Tout le verset est coordonné en
différence qui existe entre les deux parties, hébreu sur les premiers mots : « A l'approche
PSAUME XXVI 424
contre moi des malfaiteurs pour dévorer ma attentive et affectueuse. Son complément,
chair, de mes adversaires et de mes ennemis comme celui du verbe précédent, est précédé
sur moi, eux ont trébuché et sont tombés. » de la particule 2 be, destinée à donner plus
C'est dans Pacte môme de leur agression qu'ils d’intensité au sens verbal.
ont trouvé leur ruine. 5. — David appelle la demeure du Seigneur
3. — Castra. « Quid mihi facit bellum? de différents noms dans ce passage : JV3,
Potest mihi auferre spem m eam ?... Nec ipsa beit, maison, heieal, sanctuaire. HDD,
quæ temporaliter accipimus auferre quis- souccah, habitation, VlN, ohel, tente. Toutes
quam potest, nisi solus ille qui dédit. » ces expressions, malgré la variété de forme
S. Aug. — In hoc, TlNta, bezoth, malgré cela, qu'exige la répétition de la môme idée, dési~
comme Lev., xxvi, 27; P«5., l x x v i i , 32, etc. gneni le tabernacle.
4, — Unam, hane, pour le neutre, a Non 6. — ExalLibit, iaroum, s’élèvera'. LXX ont
divitias a meo benefactore quæro et poten- lu l'hiphü iorim . « Cum amovisset mala,...
liam, nec regnum et çloriam, verura ut divino me olim lalitantem, in conspicuum locum
lemplo continue assideam. et iliinc rJivinam deductum , Publimem erexit. » Euseb. —
pulcnritudinem tanquam in tpeculo contem- Circuivi, irnxiD» sebibolhai, « autour de
er. » Théod. La maison du Seigneur, c'est moi t sn rapportant à ce qui précède.
È tabernacle où résidait l’arche. David avait Les versions ont lu sobablhi. — Im
déjà peut-être la pensée de le transporter un molant au futur en hébreu. — Hostiam voci-
.jour a Jérusalem, et de le remplacer par un ferationis, n i m n *n3ï, zibekei throuhah,
temple magnifique. Habiter la maison de le sacrifice de retentissement, offert au son
Jéhova, c'est vivre près d'elle, dans la grâce des trompettes, Num., x, 40. C’était un sacri
et lin limité du Seigneur. — Voluptatem y pya, fice d’actions de grâces qu'on célébrait dans
nokam, la bienveillance, l'amitié, la familia les solennités publiques. David peut bien
rité, L X X : TEpnvâ'nyca. Le pens de splendeur, ranger au nombre de ces solennités le jour où
Rosenmül., S. Hier. : a pulchritudinem », il montera sur le trône d'Israël.
pour désigner la majesté du culte, convient 7. — Heb. : « écoute, Jéhova, ma voix, je
moins bien au mot hébreu. — Visitem, i p a , t'invoquerai », c’est-à-dire je t'invoque à
kqqer, rtrbe qui marque une contemplai ion cette heure.
m LE LTV m BBS ‘PSAUMES
& Man cœur vous il’a dit, mes 8. Tibi dixit 'cor rneirrn, exijuisi-
yeux vous ont cherché, Seigneur, vit te facies mea ; facrem'feuani,’Do-
je chercherai 'voftre face. wiaie, Teqoiiram.
9. ¡Ne détournez ipas de moi votre 9. Ne avertas faoiem tuam a me;
jface, ¡dans votre colère ne vous reti me declliines -in .ira a servo ‘tuo.
rez ^oint de votre serviteur, ^enez Adjtflor mens -esto ; Be dereiin-
àjoaon .aide, ne m^abandonnez »pas, quas me, neque despiciafe me, ,Deus
mie me méprisez pas, ô ©ieu, mon salufca/ris meus.
sauveur. •
i 10. 'Car mon père *et ma mère 10. Quoniam pater meus, et mater
m’ont abandonné, mais le Seigineur mea dereliquerunt me; Dominus
an'a recueilli. mAem assumpsit me.
11. Dirigez-moi, Seigneur, dans 11. Legem pone vmìbi, Domine,
votre vioie, et conduisez-moi dans le in via tua ; et dirige me in ^emrtam
droit sentier, à cause de mes .en rectam propter inimicos meos.
nemis.
'12. Ne me livrez pas Ma-merci de 12. Ne Itradideris me in ¡animas
mes persécuteurs, car d’iniques té tribulantium me; quoniam insur-
moins seront dressés contre moi, et rexerunt in me Isesfces iniqui, et
l'iniquité s'est menti à -el’le-imême. mentita iest iniquitas sibi.
18.— Tibi diant cor meum. Les versions !lequfM sont arttrrées'touLesles créatures.'Il n’y
«ont 1res'bienTtraduiit cesimots'; il n'en'est pas a auoundoulje que p a H e m o t face on entend
de même des suivants : flUJB îi:U7p3, baqakou, en ^ n é r a l la vision de Dieu avec les iautr.es
panai, a cherchez ma face ». Les anciens manières dont il se rend présent sensiblement,
ont Ju TOp:!, Meqashkc^ .Co enpl. ^ ¿¿E&fcaiŒéu t . .mais 'Surtout -.et ‘Spécialement 4a ‘vision de
Yulg. : ex quisivitie, el encore LXX Vatic. : Dieu. Les hommes vivaient de la vue. La foi
Sgs&frGfltra, mt S. -Hier. *: qiuæsryit vu Un s uneus, était la wae '.intérieure des choses rnvisitte.
o n tiiu line biqaskthimihiqqesh.>C«b'différences L o tir a it de lia -samLeté créée ‘était d'aspirer
ide lecbure ont »poirr -cause Ja ■âifficuhté de >la après :la'face'du Créateur, ou .plutôt ces a^pi-
phrase qui est des ,pUis-BÜliptiiques. ILa »vaitïi iralions -étaient elles-mêmes la sainteté. »
jmnt à m ol : # .à :boi n dit mon ¡cœur : ciher- Faber, Bethléem, u .
fobez ma face.; jechondhenai (la face,.J8hov&. # :9. — Œfo déclinés, Tan, that, à ’l’hiphil de
■Pour ftxpln;| tier.ee itesbe, il (Bit est qui enten- neftah, ne repoasse^pas, ne mets p a s ae coté.
‘d-entile S'du pRemiennurt ^Vvtefea,idans>lesens — .Esto, 'Heb. ■: *u :as'étâ, tu es. — Despicias,
du dumedtmctoms,: de toi, -de la p art a -dit Hëb. : ;ne me délaisseipae.
îibivii 'UCBur,, jsb fai samL iliéc‘ho *de la voix ; 4 0 .— Derèliqueruvtt m e. ¡David iri’.aivait pas
cherchez ma Face. D’aubres iiïterv.er Lissent été Abandonné de aes^parents, mats poursuivi
d’oirfno de .la phrase : »cherchez ma face, el 'par Saiil, >H avait <Ôtë d'ans la nécessité de.les
won cœnr*J>e dit;: jrttiherchi’-rai lia ifaoe. Maïs confier à lla garde du xoi >de Moab, ï (Reg.,
ll’e.xîiiilicaition da plus TioUrdWc .consiste à r e - x xtl, ?. 11 nJest jdonc :i.ci questiion crue d’un
(ConnaiiTn dans cetpassago ¡tune parole «divine ;abanro<A; .involontaire, motivé p a r 1 impuis
*oitüe sun.s avoir ébë.annoncée. Au lien :de dire sance. « Nam oum a :Sauïe ;persecntionem
*.en deux propositions : bu *as commandé : paterel'Ur, 'longe a;genfton'bus degere coactus
.ohorchcz unan visage;;;mou oœwr fte.dit donc : fuera>t. » Theod. Én “hébreu, <le vers<;t cona-
je .cherche loti virage, .Jéhowa. 1i* psalmiste *meT>ce par la, H , qu’on peut prendre dans
•dit en uneseiiieîplirus.' : «w an.oœ untedil •», le sens 'de -tira ou -de iâv, a ‘lorsque ’mes pa
‘¡puisque lu .as commandé : <i chendhez mon rents ^m'abandonnent », ou « si mes parents
wsaçe, jeJodheKcherai, déhoval » 'SiCBoss., mf'abandorment. » L e Hir etiaimsi.
illtrçrïeld, elfe. tGe fcommandunutfil : cherchez 4*/l. — Legem pone. Hèbr. : ■« mon1;re-moi,
mon visage, cVst-à-*dw»ft, .cherchez le bienfait Seigneur, ton chemin », le vbemin que tu
tde itna -présence -et :1e secouais «le ma grâce, ipprscris. — Inim icos, tihorrai, -ceux qui
Ps., iv, 7; x , M 'te lc ., est ¡comme <vmueawmë >zn’épie ut.
-de août ;i p iv i t .dç* ,1a -loi. « Dans >lrs Livres 42. — In animas, ;benefesh, -à -prendre ici
•saints, Ja face de iDieai mec« est irejwésmïüôe dans .le sens'de désir, .de convoitise. — 'TesHt
comme étant pour ainsi dire l’aimainil «ers itiîq m . IHebr. i des ’témoins de mensonge. ^
JSMJME XXVII *83
13. Credo videre bona Dombriia 1*3. Je crois a<ue je verrai les biens
terra viventium. «du Seigneur, aans la terre des vi
vants.
14. Exspecta Dominum, viriliter 14. Attends le Seigneur, agis
age ; et con for tour tsor tuum, et sus- -avec courage, que ton cœur s'af
tine Dominum. fermisse, attends le Seigneur.
PSAUME XXVIII
De David.
1 . — C’est vers toi, Jéh ov a, que je crie, mon rocher,
Ne reste pas silencieux pour m oi;
De p eu r que, si tu te 'ta is vis-'à-vig d e moi, j e ne ressem ble
À ceux qui descendent au tom beau I
2. — Ecoute la voix de mes suppplications,
Quand je çrie vers toi,
îEt lorsque j'élèv e les mains
V ers le sanctuaire de ta sainteté»
8. — m ’enlève pas avec le? m échants,
W avec les artisans d'iniquité,
Qui parlent de paix avec leurs am is,
E t n'ont que malice dans'le cœ ur.
4 . — R ends-leur selon le u r conduite,
'Et selon l a m alice de leurs actes.
T raite-les selon l ’œ uvre de leurs ’m ains,
Donne le u r ce q u ’ils m ériten t1!
5 . — C ar ils n'ont aucun égard aux œ uvres de Jéh o v a,
•Et .à l ’ouvrage -de ¿ e s «mains-;
•Aussi i l les ren v erser^,
_Et i l .ne .les .xâtàblira pas.
mentita est vniqmtas .sibi, part fflSJiîl. donc .« si non .•», comme Gen., m i ,
4 hetih ckamas, « wtrçptranL la ‘Violence », x l , / I0 ; I R e g ., t c x v , 34 ; I I 'R o g M -u . â 7 , etc.
comme S. Paul avanl sa conversion * « Æpt- La phrase .laisse alors l'idée en suspens1:
,rana mnnanum et *(iœdi&. » Le -venhe peut >« si je .ne croyais ,pas 'voir le bien de
signifier b u s -û i « -effluve. aflutire », -ave a c h a .Jéhova idans la Verre des -vivants*,... », je
rnas : proférer hinjimbice, le monfioniïe, .d'où :méniierais de tomber aux mains de mes
la traduction détournée des ÜLXX ri^EÜ/raxo ennemis. On -,voit qu’au fond la pensée d u
•i) àSwcÎa. ;psalmiste n'est :pas tirés différente dans les
H.&. — «Le verseUcotnmance par le mot ‘Versions «et «dans le »texte actuel : il exprime
<iouls„ que la .‘Ma-ssoire-surmonte :de pliwmuns .sa foi invincible dajis le -secours de Jélrova
points comme offrant u n e -grande d ifficulté qui lui procurera la délivrance et le bon-
»crr.tique.iLXX., Yulg. et Taug. ont lu .seule hftur.iLa ¡terre des «vivants ¡est le séjour des
ment 'le pronom v}. qu’ils joigneiü. .à <oe /hommes ,par o p p o s i t i o n d h é o t , Ps. l i , .7;
qui .précède lèaut^, eibi. ‘Cinq anciens ma- cxjv^ 9,; -la., x x x v i i i , 4 4 , etc. Elle est
Mificrits ,hébreu* iri'ont vpa*> -ce mot, ce «qui l'image du ciel, 'lejpays des vivants im -
donne lieu fie do.uJ- .ar ^le-son airiheniti;Cifcëu moiittils.
xQ.uant .au -sens, '¿fàb est identique à ublfr. 4.4. — ILefpsalmister-s'encourage iui-môme
ise cornpose de'la ?négaiiatw/o ou lie et de :1a à la .pensée .de la ¡protection drvine qui lui est
particule conditicmnelle T5, ion;; iil signifie .assurée.
«24 Lli LIVRE DBS PSAUMES
PSAUME XXVII
Hupfeld, etc., ce mot se rattacherait fie pré vissent, nunquam Domintim gloriœ cruci
férence à la même racine que l'arabe dubara, fix issenl. » I Cor., iit 8. Mais comme leur
« se tenir en arrière », et signifierait, par erreur est très volontaire dans sa cause, ils
conséquent : le lieu retiré, le SainL des Saims. méritent umjh les châtiments que le prophète
üebir n’est employé en ce sens que dans les appelle sur leur tète. — Non œdificabis. Les
Rois et les Paralipomènes. Cfr. III Reg., vi,5, deux verbes sont à la troisième personne en
« Tabernaculum nominal- templum, in quo hébreu. Bâtir, c’est assurer une postérité.
precabatur, procul quidem co n stitu as, quod SaÜl, A bsa Ion, et les autres persécuteurs de
ad corpus pertinet, verum mentem illuc in- David n’ont point laissé derrière eux d’héri
tendebat. » Theod. tiers de leur puissance.
3. — Mala. Heb. : le mal, la malice. 6. — Exaudivit. Le Seigneur a déjà exaucé
4. — Prédiction imprëcative marquant la son serviteur, il n'attend que le moment
certitude du châtiment* opportun pour exécuter extérieurement l’arrêt
5. — Opéra. L'œuvre du Seigneur est le de sa volonté.
choix qu’il a fait de David, et la protection 7. — A djutor, protector, Heb. : mon bou
manifeste dont il l’a entouré. Tout serviteur clier. — E t refloruit. Les LX X ont lu pour
de Dieu porte en lui quelque trait plus ou ce verset et le suivant un texte quelque peu
moins éclatant, au moyen duquel il est facile différent. Heb. : cr et s’est réjoui mon cœur,
de reconnaître le caractère de l’adoption di et par mon cantique, *T127D, mishiri^ je le
vine ; dans la persécution, ce trait s ’accuse louerai. »
encore davantage, seulement le» impies, &. — Plebis suœ, înb» lamo, a pour eux »,
habitués à n’estimer les hommes que sur le our ce peuple et cet héritage dont il va
dehors, n’y font point attention, et méprisent ire parlé. LXX onL lu m v S , lehammo,
le juste en raison de sa faiblesse et de son qui donne un sens plus clair et plus précis.
humiliation apparentes ; ils s’aveuglent com — Protector salmtionum, Heb. : « la cita
plètement à son sujet, et agissent en consé delle des secours de son oint. »
quence de leur aveuglement. « Si enim cogno- 9. — ExtclU, QNUtt, nascem, porte-le»
«âs1 lb LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XXJX.
PSAUM E X X V III
S* Bible. Psaumes. — *
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XXX
PSAUM E X X IX
tence, t . 42. Quelle ne dut pas êlre son allé moquerie des ennemis était une souveraine
gresse quand la clémence de Dieu succéda à douleur pour les anciens; on en trouve dé
sa colère 1 11 n'oubliait pas sans fioule les très fréquents-témoignages dans la sainte
milliers de victimes qui avairnt été frappées, Ecriture, surtout dans les Psaumes. L'Eglise
mais il devait remercier Dikii d'avoir mis un applique ce verset à la très sainte Vierge
terme a son indignation, et fournir an reste préservée du péché originel. OR*. Imm. Cono.
de son peuple des accents de reconnaissance III Noct.
pour manifester sa joie d’avoir été épargné et 3. — Sawasti, terme qui ne suppose pas
d’avoir survécu. Dans la suite, des circon nécessairement une maladie physique ; on peut
stance analogues firent assigner ce psaume aussi être guéri d’un mal moral, d ’un violent
pour la fêle des Encénies. I Mac., iv, 52 chagrin.
Sofrim, xvin, 2. k. — Ab inferno, du Shéol, où la douleur
Ce chant se divise en six strophes de vers semblait de,voir me précipiter. — Salousti,
pentasyllabiques :4° ♦ * . 2, 3. reconnaissance rhiithuni, à Phiphil do n»n» t'haiah, vivre : tu
de David ?auvé de la mort ; 2° 11. 4. 5, il a m’as lait vivre, « tu m’a« gardé de mon tom
échappé au fléau ; 3° 1 t . 6, 7, à la colère ber dans la fosse, » Tel est le sens avec le
divine a bientôt succédé la clémence; kéri miiordi. Le chéthib »TTPO peut
4<> 11. 8, 9, le psalmiste avait élé rudement être soil l'infinitif miiordi, soii 1«: pailicipe
châtie; 5<> 11. 40, 44, prière qu'il a adressée miiordei, « a descendent!bus ». Dans ce der
à Jéhova; 6° 1 t , 42,43, sa joie d’avoir été nier cas. on a cc qu'on appelle une co u stru o
exaucé. tion p r ê t a n t e : tu m'as conservé la vie (en
Le sens spirituel, indiqué par S. Augustin, me retiranL du nombre) des descendants dans
se rapporte à Jésus-Christ ressuscité cl. mon la fosse.
tant au ciel, a Dedicationem doinus vocal 5. — Sanrti, les pieux, les fidèles. — M e-
humanæ naluræ inslaurationem, quam Do- moria sanctilatis. "Dî. zeker, souvenir, est
minus Chrislus perfecil, dum pro nobis mor- mis comme synonyme de DUT. shem, nom,
lem oppetiit, et mortem e vertu, et spetn ré ainsi que Exod., m , 45, Ps.. xcvi, 4 2 ; le
s u r g e n t nobis dédit. » Théod. nom lui-mêine n'est d’ailleurs qu'un moyen
2. — Exaltabo te, cri de louange et de re pour se souvenir. L’expression est un iié-
connaissance. « L'homme n'exalte jamais le biafsme, pour : son saint souvenir.
Seigneur en ce sens qu'il puisse a u g m e n te ra 6. — Ira, LXX et Syr. ont lu 73n, rogez,
gloire essentielle... 11 ne peut l'exalter quYn colère. Dans l'hébreu : yjfl, regah, un m o
coninbuant à le faire connaître, aimer eL glo ment. Le verbe ragah ve ut dire à l'hiplul :
rifier de pl us en plus. » Berthier. — Swsce- cligner de l’œil, d'où le sens de « vibramen »
pisti, w S f , ditlilhani, de dalah, Lollo, tu donné au substantif : un clin d'œil, un mo
m'as tiré, délivré. « Unde vero mihi facilitas ment. « Un momenL dans sa colère », c’est-à-
te exailandi ? Quoniam tu me præveniens dire, sa colère ne dure qu’un mumont. — E t
suscepisli. » S. Basil. — Nec delectasti. La vita. La vie n’est pas ici le symbole de la
PS a ü ME XXIX 433
12. Vous avez changé mon deuil 12. Convertisti planctmn meum
en allégresse, vous avez déchiré in gaudium mihi ; conscidisti saecum
mon cilice et m’avez revêtu de joie. meum et circumdedisti me lsetitia;
' 13. Afin que ce qui fait ma gloire 13. Ut cantet tibi gloria mea, et
vous chante, et que je ne sois plus non compungar; Domine Deus
dans la douleur; Seigneur, mon meus9 in selernum confitebor tibi.
Dieu, je vous célébrerai à jamais.
PSAUME X X X I
1. — Au M aître de chant. Mizmor (chant) de David*
2 . — C'est en toi, Jéhova, que je m ’a b rite ,
Que je ne sois jam ais confondu 1
Dans ta ju stice sauve-moi I
3. — Incline v ers moi ton oreille,
Au plus tô t délivre-m oi.
Sois moi un rocher fortifié,
E t une citadelle pour me secourir.
4. — Car c’est toi mon rocher e t m a fo rteresse ;
A cause de tou nom,
Guide-moi e t conduis-moi.
5. » Tire-m oi du piège qu’ils o n t caché contre mol,
Car tu es ma forteresse;
6 . — C’est en ta main que je veux re m e ttre mon esp rit,
Tu me rachètes, Jéhova, Dieu de v érité.
7. — J e liais ceux qui rév èren t des vanités trom peuses,
E t pour moi. c’est en Jéhova que j e m e confie.
8 . — Que je me réjouisse et me félicite de ta bonté,
Quand tu auras vu ma m isère,
E t connu les angoisses de mon âm e,
9. — E t qu’au lieu de me livrer aux m ains de l'ennem i,
Tu auras mis mes pieds au large.
10. — Sois moi propice. Jéhova, c a r m e voici en détresse,
E t le chagrin fait dépérir
Mon œil, mon Âme et mes entrailles.
11. — Ma vie &e consume dans la douleur,
E t mes années dans le gém issem ent.
M a force est affaiblie par nom iniquité,
E t mes os dépérissent
12. — A cause de tous mes ennem is, je suis devenu
Un opprobre à charge à mes voisins,
dans les versions, ils annoncent que la prière délié mon cilice », le vêtement de deuil et de
a ¿Lé exaucée. péniLence dont j'étais recouvert.
42. — In gaudium, V i r a , machol, la danse, 43. — Gloria mea, ma gloire, c’est-à-dire,
l'expression la plus saillante de la joie. « Non mon âme, comme Ps.. v u , 6; xv, 9. — E t
in qualibel anima inesl gaudium Dei; sed si non compungar, DTP’W l , veto idom, a et
.quis mullum peccatum suum planxerit, vehe- qu'elle ne cesse pas ». Le mémo verbe au
menti vid<*ItceL luciu, et as^iduis gemitibus, niphal, iddam. veut dire « deleatur, pereat »;
.perinde quasi se ipse morUmm planxisset, c.Vsi. la première personne de ce temps D*TN,
nuic isli planclus in gaudium vorLitur. » eûdam, que paraissent avoir lue les v e r-
S. Basil. — Conscidisti saeeum, Heb. : « tu as sfioris.
PSAUME X X X *35
E t la te r r e u r de ceux qui me connaissent;
Ceux qui m e voient dehors
S'enfuient loin de moi.
13. — Je suis effacé du cœ ur, comme un m ort,
Je suis comme un vase de rebut.
14. — C ar j'en ten d s les propos de la foule,
L a te rre u r est de tous côtés ;
Quand ils com plotent ensemble contre moi.
Ils m éditent de m ’ôter la vie.
35. — Mais moi, c 'est en toi que j ’ai confiance, Jéhova,
Je dis : c 'e st toi qui es mon Dieu.
16. — C’est en ta main que sont mes destinées,
A rrache-m oi à la puissance de mes ennem is,
E t de ceux qui me persécutent.
17. — F a is luire ta face su r ton serv iteu r,
D élivre-m oi dans ta bonté, Jéhova.
18. — Que je n'aie pas à rougir, quand je t ’invoque,
Que les im pies rougissent, e t se ta is e n t au shéoll
19. — Qu'elles deviennent m uettes les langues de mensonge,
Qui parlent insolemment contre le ju s te
Avec orgueil e t m épris.
20. — Que grande est ta bonté
Que t a ré s e rv e s à ceux qui te c raig n en t,
Que tu assures à ceux qui cherchent leu r abri en toi,
Sous les j e u x des fils de l'homme I
21. —• Tu les caches dans le secret de ta présence,
C ontre les m achinations des hommes, tu les abrites
Dans ton tabernacle contre l'a tte in te des langues.
22. — Béni soit Jéhova, qui a fait éclater
Sa bonté pour moi dans la cité fortifiée 1
23; — E t moi, j'a v a is d it dans mon trouble :
« J 'a i été retran ch é de devant tes yeux l »
M ais tu as entendu la voix de m a p rière,
Quand je t'a i invoqué.
24. — Aimez Jéhova, vous tous, ses serv iteu rs,
Jéhova g ard e ceux qui lui sont fidèles,
E t il rend surabondam m ent à celui qui a g it avec orgueil.
25. — Soyez forts i que votre cœ ur soit ferm e,
0 vous, qui espérez en Jéhova 1
PSAUME XXX
David prie Dieu de le délivrer de ses ennemis, et lui exprime sa confiance et sa recon
naissance.
rcllement par le tonélégiaquequi domine dans cutent, Jéhova est son seul espoir ; 7« 1 1 .
ce morceau ; mais personne ne von là une 46-48, que Jéhova le délivre donc de ses en
raison logique pour jLliibuer le psaume au nemis. III. Hymne de reconnaissance à
prophète, comme l’onl fait Hitzig et Evvnld. Jéhova : Bo 11. 49, 20, les impies seront
Jonas aussi, u, 5, 9, a imité les 7 et 23. punis, le persécuté est protégé; 9» 11. 24-23,
Ce psaume a élé composé dans un temps où Jéhova délivré ses serviteurs ; 40 11. 23-25,
le psalmiste était persécuté et en but to à que tous les fidèles aient donc confiance dans
l'hostilité générale. Théodoret, Bellannin, le Seigneur.
Cook, le iapportent à ta révolte d’Absalon, ce Le Seigneur en croix a prononcé les pa
que rendent peu probable l'état d'abandon et roles du 1 . 6, et les 1 1. 40-46 expriment
de mépris dans lequel l'auteur semble tombé, Lrès exactement les sentiments du Messie
et son silence sur Sion et sur sa dignité pendant sa passion. Le psaiime n’est pour
royale. Il s’agit donc plutôtde la persécution tant pas reconnu comme directement messia
de'Saül; c'est l'opinion do presque tous les nique, parce qu'il sYntend de David au sens
commentateurs modernes, qui reconnaissent, littéral, d’un bout à l’au tre; mais « puisque
dans eu qui esi raconté I Reg., x x m , 26, Jésus-Christ lui-inéme se lYsr appliqué,
une situation identique à celle que auppos ; dit ThalUoler. nous avons le droit de le
le psaume. David, alors dans le déseil de regarder comme figurativement messianique,
Maun, a desperabaL se posse evadere a lacii* d’autant plus que David persécute par Saül
Saul ». LesLXX ajoutent au litre : èxaTaaeriiç, est la figure du Sauveur soniTrant. » David
■ proexstasi », addition empruntée au 1. 23, représente également dans ce chant l'E^lisi
comme l'indique expressément une scohe et les fidèles en butte aux persécutions.
grecque citée par Beelen ; ce mot, du reste, Les 1 1 . 2-6 sont insérés dans l’otlice des
ne se lit pas dans les anciens manuscrits Compiles : ils renferment un acte de con
des LXX. fiance par lequel le chrétien remet sou âmo
David, dans ce chant, donne libre carrière à Dieu à la fin de la journée comme Jé*us-
à sa confiance absolue en Jéhova ; son amour ChrisL remit la sienne à son Père à la fin de
envers lui croît même en proportion de l'hos sa vie.
tilité des hommes : plus il est menacé, plus 2. — Speravi, >IVDn» cAaitfJit, je me suis
jl se seni invulnérable sous la protection du réfugié, mis à couvert. Le premier élan du
Seigneur. Aussi après les accents les plus psalmiste le porte vers Dieu. La première
humbles de la supplication, termine-t-il le partie de ce verset sert de conclusion au Te
psaume par des cris de reconnaissance, et Deum. David espère n’ôtre jamais déçu sur
par une invitation à aimer Dieu. Cette der la terre, le chrétien espère m» l’être point
nière idée montre que, tout en exprimant ses non plus dans l’éternité. — In ju stitia tua. Il
sentiments personnels, le prophète se préoc fait appel à la jusLice do Dieu, d'abord parce
cupait de ceux qui devaient redire ses chants, qu’il est poursuivi injustement, ensuite parce
et emprunter ses accents pour redire à Dieu qu'il y a une sorte de contrat en vertu d u
leurs peines et leurs joies. Les vers sont de quel Dieu s ’est engagé à exaucer quiconque
sept syllabes et forment dix strophes qu'on le prie avec confiance. Noire-Seigneur renou
peut grouper en trois parties : I, David vellera lui même expressément 'cette divine
implore sa délivrance : 4« 11. 2, 3, invoca convention. Marc., xi. 24.
tion à Jéhova ; 2° 11. 4-6, Jéhova esL tout 3. — Accéléra, Heb. : « promptement »,
l'appui du persécuté; 3° 11. 7-9, David n’a car le péril est imminent. — Deum protecto-
d'espoir qu'en lui. II. P e i n t u r e des angoisses rem . Heb. : « un rocher de fortere«*», et un»
du persécuté: 4« 11. 40, 44, angoisses do maison de citadelles », images familières au
David; 5° 11. 42, 13, tous l’abandonnent et psalmiste. Ps., xvii, 2, 3. David est comme
Je détestent; 6® 11. 44, 45, tous le persé au milieu dit désert : Dieu est sa place fort»
FSAUMK X XX *37
pour le m ettre à couvert des incursions e n cause du va a ni, « ego auietn », qui suit.
nemies. — Kamtntes sitpervnmi^ kabeiei-
4. — Fortitudo,refugium , Heb. : ma roche, shavt les van il ps de néant. Les habalim de
ma citadelle. — ÆiiuÉrùs me, « Lu me guide puis Molsr, Deul., x x x n , 21. désignent ordi
ra? ».David se sent indigne d'aitirer sur iuiles nairement dans la Bible les vanités par excel
regards de Jéhova ; aussi rst-ce en considé lence, ¡es idoles; elles sont appelées idoles
ration de son nom et de sa gloire qu'il de néant nu de mensonge, par opposition u
réclame son secours. ei-emeth, Jo Dieu de vénié, le Dieu qui existe
5. — Laqueo'hoc, des pmbùrhes auxquelles vraiment et qui lient se> promenés. Cepen
je ne sais comment échapper. 1 Reg., xx iii,3 6 dant ce mol doit se prendre ici daiw son sens
— Protector, Heb. : ma citadelle plus général, remarque avec raison Thalhofur,
6. — Commendo, en hébreu du fuhir, pour ci s'applique aux vaines observances"et aux
marquer que l'action du prophète doit superstitions des ennemi* de David, « Intel-
s'étendre à l'avenir. Les LXX ei le lexte de ligendi non præcise idolorum cul tores, sed
S. Luc, xxili« 46, ont aussi : icapaO^(ro[iai. oinnino taies qui in rebu* vams spem suam
On lit cependant dans plusieurs anciens collocant. » Rosenmüll. — in Dominosperavi.
manuscrits évangéliques, cités dan« Grwïs- « Des amis trop humain.«, qui ne connaissent
bach, wap«TÎ6ejjL«i, ut surtout icapati<hj|u, leçon pas, o mon Dieu, les ressources admirables
suivie par la Vulgate. — mentit, que votre Providence sait mettre en œuvre
W1» rcuchi, ¡a p artie spirituelle rl pensante, pour secourir vos serviteurs dans leurs
l'âme, ot non pas seulement, la vie. nnfshi. A besoins, s’irritent contre moi, de ce que je
l’imitation du Sauveur, beaucoup d- *aints, no cherche de l'appui et de la consolation
S. Etienne le premipr, Ait., vu, 58 sont qu'en vous seul. Mais ne serait-ce pas, 6
morts en prononçants ces paroles — Rede mon Dieu, me rendre indigne de vos miséri
m isti me, prétérit marquant un fait actuel cordes et de votre protection et en tarir la
que la confiance du prophète lui fait voir source, que d'implorer le secours d'urt bras
comme déjà réalisé. Son âme remise aux de chair contre mes oppresseurs? Massil.,
inains de Dieu. David se considère comme Par. rnor.
sauvé. Ce sentiment est tout évangélique : 8. — Quoniam, avec le sens de lorsque. La
le Sauveur Jésus dira en effet : a Nolite joie d« David sera postérieure à sa délivrance.
limere eos qui occidunt corpus, animam — Salvasli, Heb. : a tu as vu les angoisses do
autem non possunt occidere ». Malt., x, 28. mon âme ». La leçon de l’hébreu n y “P ,
7. — OdiSti. On lit dans l'hébreu actuel, iadaktha, est confirmée par le parallélisme.
sçanethi, j'ai hal. Les verrions tra Au lieu de ce verbe, LXX o n tlu y tf i, iashah,
duisent J1K2V , sçanetha, qui est préférable à sauver.
438 LE LIVRE DES PSAUMES
9. — In loco spalio so. Ps., iv, 2. voisins un fardeau, et pour ceux qui me con~
40. — Tribulor, r r u , tsar- Îi, angustum naissent un sujet d’effroi. Mais l’emploi de
est mihi. » Conturbatus est tn ira, D3T32i meod dans ce sens n’est rien moins que
becakas, a est usé par le chagrin ». Gakas démontré légitime, et quant au % il se re n
signifie aussi colère, mais ce n'est pas le sens contre facilement dans des constructions
qui convient ici. — Ocm/ms, l’organe par où analogues avec le sens de « elifam ». —
se manifeste le chagrin au moyen des larmes, Tim or. « Meiuebant enim, ne quod periculum
anima, le principe de la vie, venter, le siège sibi pn* amioitiam Davidis crearetur, et ob
des sensations. eam causant, omnes ejus aditum, congreȉio~
41.*— / » paupertate, VBQ, behavoni, par nem coiloquiumque fu^iebant. » Fia min.
mon péché, en général, à cause de mes fautes. L'amitié des gens de bien compromet tou
David reconnaît avec humilité que ses ini jours auprès des méchants quand ils ont le
quités passées sont cause de l'état auquel il pouvoir. — Foras, à joindre au .prem ier
est réduit. Les versions lisent bekani, verbe plutôt qu'au second. C’était sur les
dans ma misère, ce qui pourrait très bien êLre chemin* et non dans les maisons qu'on ren
le vrai texte, car dans les psaumes qui pré contrait David persécuté.
cèdent ses fautps publiques, David n’a point 43. — A corde se rapportant à oblivioni do*-
coutume de parler de son inrquité. tus. Le fugitif est effacé de toutes les mémoires
42. — Super ormes, Sdo , miccol, præ comme s'il était mort, on ne se préoccupe
omnibus, à cause de tous mes ennemis, LXX : plus de lui. — Vas perdttum, Heb. : vas pe-
itspà xivrac. Je suis entouré de tant d'adver riens, un vase qui se détériore, qu'on a mis
saires, qu’on fînit par me croire digne de la au rebut. image qui marque le mépris et la
haine qui me poursuit. — Valde, m o , meod, fragilité. P«., il, 9 ; !s., x x x , 44; Jer., xix, 44.
<rç68ptt, tombant sur <r opprobrium ». Delilzsch J4 — Vitupéra tionem, ru*T, dibbath, la
et Moll font de ce mot un substantif, « gra calomnie, \o< mauvais propos. — Commoran
vitas, onus »: ce qui les porte à croire qu’il tium , TDO, magor. La même racine gor veut
en doit être ainsi, c’est que le mot lishkenai, dire 0 commorari » et « timeru. » Les LX X
vicinis, est précédé de la particule copulative sn sont arrêtés au premier sens. Mail le sub
1. Ils traduisent donc : à cause de mes enne stantif magor signifie seulement « frayeur. »
mis j'a i été un objet d'opprobre, et pour mes L ’expression magor mis&abib, .terreur tout
PSAUME X X X 439-'
autour, répétéè plusieurs fois par Jérémie, humiles ; quotidie blasphémant, quotidie
résume en deux mois la situation de David Jatrant...... Non ergo nunc muta efficiuniur
qui trouve des ennemis partout où il se labia islorum. Sed quando? Quando tra d u -
tourne. — Animam meam, ma vie. cent eos ex adverso iniquitaies coruin. Sap.,
45. — La haine des hommes a été une IV, 20. » S. Aug. — Iniquitatem. Hrb. :
âce précieuse pour David; elle l'a porté « qui parlent contre le juste arrogamment,
r se tourner du côté de Dieu avec plus de avec orgueil et mépris. « Le chrétien doit
confiancn que jamais. donc s'armer d'une patience qui dure au
46. — Sortes meæ, in in y , hithothai, mes tant que sa vit!, puisque l'arrogance des
temps, mes jours, mes destinées. méchants ne doit pas cesser ici-bas.
47. — Illustra, fais briller ta face, ta grâce 20. — David, comprenant que sa prière
secourable. est exaucée, donnn fibre expansion aux sen
48. —- Erubescant. Les impies auront cette timents d’amour et de reconnaissance qui
honte qu'ils voulaient infliger au serviteur de sont dans son cœur. La bonté d u S 'ig n c u r
Dieu : leurs espérances seront cruellement sa douceur, sa miséricorde n'ont point de
déçues. — Deducantur, idmou, quie- bornes; elles bannissent de l’âme toutes lés
scent, cessabunt, ad silentium redigentur. tristesses qui montent de la teire. « Ëtiam
D’autres lisent le niph'al iddammou, peribunt. eos quos emendas, multum amas ; sed ne
Le sens général est à peu près Ji* même. C'est la dissoluta securitale negfigenlîus agant, abs-
morL seule qu'i fera taire les impies et mettra condis ab eis dulcedinem amorij tm, qui bus
fin à leurs blasphèmes; c’est pourquoi le utile est timbre te. » S. Aug. David a été
prophète souhaite que ce terme soiimis à leur quelque temp* privé de celte douceur, comme
arrogance, souhait qui est à la fois un aver il le d it plus bas. *. 23, mais Dieu la lui te
tissement et une menace pour -le* méchants. nait en réserve pour le moment propice; d ie
49. — Muta fiant. « Quando efticicntur était cachée comme la manne de I1Apocalypse,
muta labia îsla? In hoc sæcnlo? Nunquam. u , 47. — P erfeasli depend toujours du re
Quotidie clamant contra chnstiano^, maxime latif précédant, a SperauUbusin eum perficit
440 LE LIVRE DES PSAUMES
21. Vous les abriterez dans le se 21. Abscondes eos in abscondito
cret de votre face, loin du tumulte faciei tuaea conturbationehoininum.
des hommes, vous les défendrez Proteges eos in tabernáculo tuo a
dans votre tabernacle contre l’at- contradictione linguarum.
teinledes langues.
22. Béni soit le Seigneur, car il a 22. Bcnedictus Dominus; quoniam
fait éclater sa miséricorde envers mirificavitmisericordiamsuam mihi
moi dans une ville fortifiée. in civitale munita.
23. J’avais dit dans le transport 23. Ego autem dixi in excessu
de mon âme : J ’ai été rejeté loin de mentís mese : Projectus sum a facie
vos regards. Aussi, vous avez écouté oculorum tuorum.
la voix de ma prière lorsque je vous Ideo' exaudisti vocem orationis
invoquais. mese, dum damarem ad te.
24. Aimez le Seigneur, vous tous, 24. Diligite Dominum, omnes
ses *aints, car le Seigneur recherche sancti ejus; quoniam verilalem re-
la vérité, et rendra avec usure à uiret Dominus, et retribuet abun-
ceux qui pratiquent l’orgueil. anier facienlibus superbiam.
25. Agissez avec courage, que 23. Viriliter agite, et confortetur
voire cœur s’affermisse, vous tous cor vestrum, omnes qui speratis in
qui espérez dans le Seigneur. Domino.
(lulmiïnrm suam. inspirando eis cari la te in serait Siceleg, que le roi Achis donna à
*u»m. iiI timoré casto, non quem caritas David. 1 Rpg., x x v n , 6. Mais il est beaucoup
foras mittii, sed permanente in sæculum plus probable que le psalmisle parle méta
¡»æouli, cum gioriantur, in Dominn glorien- phoriquement; cette ville furie, c’est Dieu
lur. » S. Aug.. De Civ. Dei, xxi, 24. — in même, comme il l'a déjà insinué au commen
contpeclu. Les hommes doivent être témoins cement, t * . 3-5.
de lu confiance du juste dans le Seigneur. « Si 23. — In excessu, VfSrQ, berhofzi, iv
vis ambulant viam Dei, eiiam in conspectu êxffiàoet, dan* ma frayeur, dans mon trouble,
lioininiim spera in Dominum, id eit, noli j'avais eu un instanL cotte pensée que Diou
iTubpPcere de spe tua; quomodu vivil in m’dvaii abandonné. — Ideo, p x , aken, mais,
rnriln luo, sic habitet in oie Luo. » Pseud. cependant.
Ruf. Ils le seront, aussi de la récompense que 24. — Diligite. Conclusion morale du
Dieu doit accorder à son serviteur. psaume à l'usage do ceux qui le chantent :
2-1. — A conturbatione, roukse, les qu'ils aiment Dieu malgré tout, c’est ce qu’a
1roubles. les séditions. L'asile que Dieu donne fait David, et il s'en est bien irouvé. — Quo
est. le -ecret de sa face, c'est-à-dire, lui- niam. Heb. : « le S*igneur gardant
môme, son rœ ur compatissant ; c’est là qu’est emounim, les fidèles », ceux qui ont foi en
le refuge assuré du chrétien. « 0 quam bo- lui, et lui re^teni inviolablement attachés. Il
num cl <juum jucuudum liabit»re in corde est moins exact do traduire : « veritatem
lioc I... Pu ri il ca tus por te, ad te pnrissimum reqoiri'ns Dorninns » ; le parallélisme demande
possim accedere, et in corde tuo omnibus la première traduction, emon mm est au plu
dirbtis vitre meæ merearliabilarel » S. Bern.. riel, et enfin natsar ne signifie pas « cher
Serm. III de Pas-. Dom. chai' -, mais « garder ».
22. — David rend grâces du bienfait reçu ; 25. — Exhortation à demeurer au nombre
la volonté miséricordieuse du Dieu lui est do ceux qui sonL fidèles à Dieu. « In hoc
maintenant connue, il attendra avec recon versu exprimitur virtus et inLentio psalmi
naissance et confiance qu'elle s'exécute. — lotitis. ne carnis fragililas timpat Lot mala
In eivitatê m unita. Delilzsch entend celte sæculi. » Pet. Lomb. Nous avons déjà trouvé
expression littéralement; cette ville forte en partie la même conclusion au Ps. xxvi, 14.
PSAUME X XX I <41
PSAUME XXXII
1 . —• De David. M askil (Instruction).
H eureux celui dont la faute est ôtée,
Dont le péché est couvert.
2. — H eureux l’homme à qui Jéhova n ’im pute pas l’iniquiM,
* E l dont l’e sp rit e st sans hypocrisie 1
3. — Quand je me taisais, mes os se consum aient,
Tandis que je gém issais tout le jo u r ;
4. — Car j o u r e t n u it ta main s'a p p e s a n tiss a it s u r moi,
Ma vig u eu r d ép érissait a u x a r d e u r s de l’é té (Séla).
5. — Je t*ai fa it connaître mon péché,
Je n’ai point caché ma faute.
J 'a i dit : je vais avouer mes forfaits à Jéh o v a,
E t toi, tu as ôté l'iniquité de mon crim e. (Séla).
6 . — A ussi, to u t fidèle peut te conjurer
Au tem ps où Ton te tro u v e ;
C ertes, quand déborderont les g randes eaux,
Elles n'approcheront pas de lui.
7 . — O toi mon refuge, préserve-m oi de l'angoisse,
Environne-m oi des chants de la délivranceI (Séla).
8 . — « Je t ’indiquerai et te m ontrerai le chem in à suivre,
J e serai ton conseiller, mon œ il sera su r toi. »
9. — No soyez pas com m e le cheval e t le m u let.
Qui n’ont point d’intelligence.
Il faut le m ors e t le frein pour contenir le u r a llu re,
A utrem ent ils ne vous obéissent pas.
10. — Les souffrances sont nombreuses
' P o u r le m é c h an t;
Mais celui qui espère en Jéhova,
L a faveur l’en to u rera.
11. — R é jouissez-vous en Jéhova,
E t tressaillez, ô ju ste s;
Chantez joyeusem ent,
Vous tous qui avez le cœ u r d ro it I
PSAUME XXXI
Rom. iv, 6. Malgré la limpidité du texLe où d’un fait psychologique que confirme IVxpé-
tecta est parallèle avec remissœ, les pre riencede tous les jours, et dont, il fit la lamen:
miers protestants ont tiré de ce verseL et table expérience quand le prophète Nalhan
du suivant trois de leurs erreurs fondamen eut éveillé sa conscience endormie. Quand le
tales : 4° justification consistant tout entière pécheur n’est pas endurci, de qu-'l poids est
dans la rémission du péché; 2° justification souvent pour lui le péché qui n’est ni avoué
purement im putative; 3° satisfaction inutile ni pardonné ! — InveteravcrinU, y,n , balouy
après le péché pardonné. Bellarimn dans son se sonl consumés. — Dum damamni, iJUNUtoi
commentaire réfute au long ces idées, et le beshaagnthi, « rfan> mon rugissement »,
concile de Trente énonce clairement que le expression de la plus poignanLe douleur.
péché étant ôLé radicalement, et non seule David criait tous les jours, mais ces cris ve
ment couvert et comme dérobé aux yeux dti naient du remordí et pas encore du repentir.
Père par les mérites du Fils, « renova mur « Clamare et tacere hic non opponuniur.
spirilu mentis nostræ et non modo reputa- Nam referunturad diversa, unum ad peccata,
mur, sed vere justi nominamur et sumus, alLorum ad dolorem. » Gcnebrard.
justitiam in noms recipientes. » Sess. VI, 4. — Graoala est, de tout le poids d’un
cap. v u . remords qui devait ¿mener la conversion. —
8.— Non imputavit, aOTP<~*n, lo-iachshob, Couversïis sum. Heb. :« ma sève s’est chancee
n’a pas compté, n’a pas imputé, précisément par les chalcur^de l’été », ma vigueur, la seve
parce que le péché n’existe plus à la su ¡Le de ma vie s'est changée comme celle de l’arbre
du pardon. S. Paul cile ces deux versets, desséché par les ardeurs de l’été, image des
Rom., iv, 6, pour montrer que la justification ravages opérés dans l'âme coupable. Ce sens
est purement gratuiLe de la part de Dieu* de l'hébreu actuel a en sa faveur le (ftrallé-
et que si, d’après les paroles mêmes du lisme. Les versions ont compris tout autre
Concile, cap. v m , « nihil eorum quæ justi— ment. Le verbe hébreu " p n , fiafak* marque
ficationem præcedunL, sive fides, sive opéra, un changement en pire, et non une conversion,
ipsam justificationis graiiam promeretur », comme il faut le supposer avec la Vulgate.
à plus forte raison, Tes cérémonies légales Le mot suivant "UttS, lashad, signifie « sève,
auxquelles les Juifs convertis attribuaient vigueur »; les versions l’ont décomposé en
une valeur exagérée, ne peuvent-elles être la particule S, te, et le substantif TO shod,
ni la cause, ni même la condition essentielle oppression, misère : LXX : eïç TaXaucupCav,
de là justification, puisque les sentiments « in æruinna ». PuM. au lieu <ie y i p i a i m r u *
du cœ ur ont seuls acheminé David à la becharbonei frite. Xey.)qaitô, a par les cha
réception gratuite du pardon divin. Sur l’em leurs de l’été », elles ont lu qots. épine,
ploi de ce texte par S. Paul, voir S. Aug., et ont faitdu mot qui suit un verbe qu’elles
Serm. ad Pleb. In h. Ps. 4-8. — I n spiritu, rattachent à chereb, glaive. S. Jérôme
LXX : iv ctt6{k£ti, leçon fautive, car traduit : « versât us sum in miseria mea. oum
S. Jérôme atteste Ep. ad Sun. 49, que le exardosceret fiestas jugiter », traduction qui
texte primitif portait brucho et non baflio, suppose le premier veibe à la première per
V£)3. — Dolus. Les péchés ne sont remis que sonne en hébreu, mais qui confirmo lo texte
si l'esprit est sincère, c’est-à-dire, si le re actuel pour les deux dernieis mois. Selon le
pentir est vraiment au fond du cœ ur et si la latin, David se convertit quand l'aiguillon do
résolution d’obéir désormais à la loi divine remords le transperce cruellement ; la pensée
est expressément prise. Sap., 1,4 -6 ; I Joan., que va indiquer le verset suivant commence
1,8-40. rait donc dès celui-ci. Mais une dernière
3. — Q u o n i a m k i , lorsque je me suis tu. remarque, s'oppose à la restitution du texte
Le péché est un fardeau «David rend compte ici hébreu dans le sens des traductions. 11 y a
444 LE l iv r e : d e s p s a u m e s
après ce verset un Sèla qui note le passage rem fuisse ipsa confe^sione, sed non priorem
une idée à une autre, et un» modification interna lonm tione. » Bellarm. « Dieu a pie
dans la mélodie ; le t . 5 ne pourra donc pas tôt remis que nous n'avons achevé la conl«1 -
être la continuation du précédent. pion de notre laute. Jç crois pour moi qu'i
5. — Cognitnm iibi feci. « Loquitur more faut pousser ce sentiment du David jusqu'à
hnmano... Deus viderai quidem David pec- dire qu’avant que l’esprit ait formé aucun
cantem, sed volebat eum aperLu conliteri. » parole en lui-mérne, Dieu a déjà écouté l<i
Bellarm. David prononça enfin son percaoi profond« résolution d’un cœur qui se déter
devant le représentant de Dieu; puis il le lit mine avant Loute expression à reconnaître >;i
entendre par ses rhants, non-seulement à ses faute et à la corriger... On sera sou veut,
compatriotes, comme parfois le prescrivait la devant D<eu comme un mendiant sans oser
loi, Levit., xvi, 21 ; Nuiru. v, 7. mais à la lui nett demander, tant on s'en réputé indique.
terre entière. — Non abscondi, lo-kissithi, Mais on a déjà demandé par'la secrète inten
même verbe qu’au ir. 1. Ainsi Dieu a pardonné lion nu cœur ce qu'on n’o-ail demander
parce que David a d’abord avoué. « Novit d'une manière plus expresse. Dieu voit le
omnia Dominus, sed exspectal vueem tuain, fruit commencé dans le nœud, eL la prière
non ut ptiniai, sed ut ignoret... Si te ipse dans l'intention de prier. » Boss., Etats
accusaveris, accusalorem nullum umebi-. » d'orais. V. — Impietatem, TO, aoon, (’ini
S. Ambr., de Pœnit. il, 7. — Dixi. David quité, lacoulpcde mon péché. La Harpe rap
rend le même parti que plu^ tard le prodigue. pelle à propre de ce mot ce principe théolo-
£ ucMxv. 17. — Confitebor. On a objecté que piqur. o que quand Dieu fait grâce au pécheur
la confession de David n’avait pas eu tmih» la pénitent, il remet l’impiété do la faute, i*
spontanéité qu’il lui attribue ici. et qu'elle révolte contre lui, il rend la vie à l’âme, mais
avait dû être excitée par la parabole du pro il ne remet pas toujours les peines due* ai.
phète Nathan. II Reg., xu. Mais avant relie péché. » Ici encore un Sèla annonçant un
confession officielle, David avait bien pu nouvel ordre d’idées.
déjà au fond de son cœur se décider à cet 6. — Pro hac, hal-zothB sur cela, c’e.-t
aveu salutaire, et c’est quand la grâce pré pourquoi. — Orabil pour oret. L’exemple n.
venante eut ménagé dans lo cœur du rni des David doit inviter tout fidèle à aborder a'*Ci;
dispositions sufli-antes de contrition, que le confianc.e le t rône de la grâce afin d’y trouver
prophète se présenta pour provoquer le ; ter.- misencurde. Heb.. iv. 16. — fn iemp
cavi. Dans son psaume, écrit pour l'iustiiic- oppoitHito, Heb. : « au temps de trouver » l)i * ■
tion de tous, David n’avait pa- à faire men- et -aürâc.o. — Vertnntamtin. Heb. : «etceri**-.
>ion de cette intervention extraordinaire : il dans k débordement des grandes eaux, e l l e -
décrit le passage du péché au pardon tel n‘approcheiont pa*»Hf‘ im. « O débordemoîi.
qu'il doit s’opérer dan< la uénéralilé des cas. est l’image de la colère divine, Is., xx vui. 2 ;
■— Remishti, « audiens vocein confess'onis in x x x . 28. ei n i“*t pas *:iib rappeler la ca»a*~
corde antequam voce prolei relur. » S. Aiiii. ir«»phc* qui a englouti l'humaniié coupable.
« Videns tain snbitam indulgentiam^cogilnvit 7, — Heb • « Tu e> rin.ii ahri, tu me pré
quod erat veruui, iemi?sionein peccau p n o - serverai i.e r«ngoissü,tu m’environneras des
PSAUME X X X I
chants i j i , rannei (fi*. Xey*) de délivrance. » sent par « maxillas », et Ewald donne le
Ce verset est comme un abrégé du Ps., xc. môme sons à ce mot d'apres*Varabe. Mais
Les LXX ont agencé tout différemment les cette étymologie est contestée, et. on ne sa il
mots hébreux. — Sela préparant au change trop comment les anciens traducteurs ?ont
ment d’interlocuteur. arrivés à la signification qu’ils ont adoptée,
8. — C'est maintenant Dieu qui va parler et qui, il faut l’avouer, paraît de beaucoup
dans ce verset. Le psalmiste ne l'annonce pas, préférable. En hébreu, mâchoire sk dît rnb ,
mais it n’y a pas lieu de s’en étonner; cette lechi, Judic., XV, 9. — Constringe, DITlS, li-
manière de faire est fréquente dans la poésie belom, îtï. >6Y. dans la liible, mais déterminé
hébraïque. Plusieurs veulent quecesoit David au sons de « constringwe » dans la littérature
lui-mème qui interpelle les pécheurs. Cette rabbinique. LXX : '¿yU‘c- — Qui non ap-
idéii e«a fort inconciliable avec te singulier proximant. On a en hébreu mol à mol : a avec
employé dans ce verset, et la promesse qui le 11 murs et le frein, son harnais, pour le con
termine. — Intellectum tibi dabo, askü&a, traindre, non approcher vers toi ». Si on
d'où probablement le nom de maskil donné au traduit : afin qu’il n'approche pas de toi, on
psaume. Dieu promet au pécheur repentant se inet en contradiction avec l'idée géné
d'ahondantrs giâces deJumière et de protec rale du contexte qui invite le pécheur à s'ap
tion ; c’est ainsi que « diligentibusDeumomma procher de Dieu, mais, non par contrainte.
cooperanlur in bonum ». Rom., v m , 38, à Il faut donc donner à Sa, bal, un sens néga
quoi ii faut ajouter avec S. Augustin pour la tif conditionnel : s’il n’approche pas de loi,
consolation de nos âmes, « etiam ipsa pec- ou traduire comme les versions : <r avec le
cata ». — Firmabo. Hub. : o je te conseille mors et le frein contrains la mâchoire de ceux
rai, sur toi mon œil », ce qui revient à qui Rapprochent pas de toi », qui no se
« consulam super te oculo meo ». LXX ont rendant pas à ton appel. « Cur le jument:»
pris ici le verdr y y v iahats, dans un sens comparas, a quibus le voluit Dem segrogari
qu’il n*a pas en hébreu. dicens : Nolite fieri... Aut si te edacitas equi
9. — David reprend son exhortation; il inlemperantiaquedelnctat... dHeclet in fr^no
vient d’insërpr la promesse même de Dieu en maxillas tuas camoque constringi. » S. Amlir.,
vertu de laquelle le converti doit tout o p é re r Hexam., vi, 10.
de la grâce; il engage à présent ce dernier à 40. — Flagella, <r Pnr hæc enim Dnminm
ne pas se montrer rebelle à l'action divine, salutem peccatoribus fabricat : inferendo
et à ne pas imiter les animaux sans raison enim plngas et tribulaliones, superbiam poc-
qui ne marchent que par contrainte. PsM catorum, ut timere ronsuescat, crudiL »
x i a i i i . 43. — Maxillas, VTÏ- hedio. La si S. Hilar. — Circumdabit. o II veut par là
gnification de ce mot est très douteuse. On que nous entendions qu'il fait, pour ainsi dire,
le tire ordinairement de m y * hadah, orner, la garde autour des justes, pour détourner
et on lui donne te sens de parure, et par de sa main les coups qui menacent leurs
extension, harnais, bride : « avec le mors et léles, qu’il bride la puissance de leurs enne
le frein, sun harnais pour le contraindre ». mis, et qu’il les met à couvert de loutes les
Peut-être pourrait-on entendre hedio dans le insultes du dehors sons l’aile de sa protec
go»*« heiio anoarence, de fierté, d’allure. tion. » Boss., Serin. Vcnd.«aint, 1661, 3»P .
Le« anciennes versions et S. Jérôme tradui- 44. — Invitations que l’Eglise de la terre
ü. Bible. P UMES. — 10
U6 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XXXIII
1. — Réjouissez-vous, ô ju s te s, en Jéhova.
IL sied bien aux hommes d ro its de le louer.
2. — Célébrez Jchova avec la h a r p e ,
Chantez-le tsur le luth à dix cordes.
3. — C hantez-lui un cantique n o uveau,
Qu'un doux concert accompagne vos voixl
4. — Car la parole de Jéhova est ju s te ,
E t il fait to u t aveu fidélité.
5 . — Il aime la justice et l ’équité,
L a te rre est pleine de la bonté de Jéhova.
6. — C’est par la parole de Jch o v a qu'ont été faits les cieux,
E t toute leur milice p a r le souffle de sa bouche.
7. — Il rassemble comme en un monceau les eaux de la m e rt
Il place les océans dans ses réserv o irs.
8. — Que toute la te rre craigne Jéh ov a,
Que tous les habitants de l ’univ ers le révèrent«
9* — C ar pour lui, il dit, et to u t fut,
Il com m anda, et to u t e x ista .
10. Jéhova déjoue les desseins des nations,
11 rédu it à néant les p ro jets des peuples.
11. — Mais les desseins de Jéh o va subsistent à ja m a is,
E t d’âge en âge les projets de son co&ur.
12. — H eureuse la nation dont Jéh o v a est le Dieu,
E t le peuple qu’il s’est choisi en héritage I
13. — Du haut des cieux Jéhova re g a rd e ,
Il voiL tous les enfants des hommes.
14. — Du lieu où il dem eure, il considère
Tous les habitants de la te rre .
15. — C’est lui qui a formé le u r cœ ur à chacun,
E t qui surveille toutes leu rs actions.
16. — Le roi n 'est pas vainqueur p a r le nombre de ses soldats,
L e g u e r r ie r n*est pas sau v é p a r la g r a n d e u r de sa force.
17. — L e coursier est im puissant à donner la victoire,
E t m algré toute sa v ig u e u r, il ne peut sauver.
18. — Voici que l'oeil de Jéh ov a e st su r ceux qui le c ra ig n en t.
S u r ceux qui espèrent en sa bonté,
19. — P o u r délivrer leur âm e de la m o rt,
E t les n o urrir pendant la d isette.
20. — N o tre âme espère en Jéh o v a,
11 e st notre secours et n o tre bouclier.
PSAUM E X X X I
c'est lui qui gouverne tous les hommes; action est faite beemounah, avec fidélité, en
8<> 11. 46, 47, les ressources humaines ne conformité avec sa parole et ses promesses ;
peuvent rien par elles-mêmes ; 9° 1 1 . 48, 49, en d'autres termes, la parole do Dieu exprime
mais Jéhova peut tout pour ceux qui le vraiment ce qu'il fera, et ce qu'il fait répond
craignenL; 40<> 1 1 . 20-22, espérons donc en fidèlement à ce qu'il a dit.
lui. Ce psaume est un des alphabétisants, 5. — Misericordiam, Heb. : la justice. —
c'est-à-dire, de ceux qui ont autant de vers, Plena est, Is., vu 3<; xi, 9 ; Habac., m , 3 ;
rie distiques ou do strophes qu'il y a de Ps., c m 24. a Vicisti, Domina, misericordia
lettres dans l'alphabet; ces poèmes, remarque tua omnia exempla, vicisti omma ingema, et
Bickell, sont d’ordinaire a magis gnomica omnr>m expectaiionem crcaturarum omnium.
quam lyrica. » Quisista considérans, non vicissimamet t e ? »
L’Eglise entend ce psaume de ses saints Lessius, Perfect. div., x n , 24.
qui rendent grâce à Dieu de leur victoire sur 6. — Firm ati sunt, Heb. : ont élé faits. —
le démon. Virtus, tsebaam, leur armée, les étoiles. Au
4. — Jusli, le peuple israélite considéré sens immédiatement littéral, la parole de
comme juste et saint par rapport aux révoltes Dieu et le souille de sa bouche so'ht des
et aux idolâtres. — Decet. Los pécheurs ne expressions qui indiquent la puissance créa
peuvent convenablement louer Dieu. Eccli., trice de Dieu. Mais ces mêmes mots de
xv, 9. « verbe a et d’a esprit » servant aussi à dé
2. — Cithara, kinnor, LXX : xiOâpct signer deux personnes divines qui, aussi bien
ou xivOpot, instrument assimilé par les uns à que le Père, ont pris part à la création, la
)a guitare, par les autres à la harpe. — tradition a reconnu dans ce verset l'indica
<In psalterio decem chordarum, y\WV tion du mystère de la sainte Trinité. « Hic
nebel hasçor, le nebel à dix (cordes). LX X enim Do min us, et Verbum. et Spiritus, toti-
l’appellent ^aVniiptov, vàêla ou vaü>a. C’était dem personas signifient, qtirmadmodum com
encore une sorte de harpe. Josèphe. Antiq», mun! græcorum, ac laünorum omnium con-
v u , 42. 3, dit que le kinnor se touchait avec sensu Patrum receptum est ». P etav., de
l'archet, et le nebel avec les doigts. Trin., il, 7, 44. Cfr. SS. Athan. Aug. Basil.,
3. — Novum, à cause de« nouvelles mer Theod. in h. Ps., S. Amhr.. Hexam., I, 8, 29,
veilles accomplies par le Seigneur. — Psal Euseb., Demonst. evang. v, 5, S. Vict. Vi-
lite,, Heb. : « appliquez-vous à jouer avec tens., Persec. vaudal. ni, 40, etc. a Or»
acclamation », c’est-à-dire, mettez tous vos trouverait difficilement, ajoute Berthier, un
soins à réunir dans une douce harmonie en autre texte où l'.iccord des Pères fut plus
l'honneur de Jéhova les sons de vos instru unanime ». Le Verbe et l'Esprit de Dieu sont
ments et les accents de vos voix. — ïn voci l'expression de la puissance divine d’une ma
férations, LXX : oftatXorçiuJ. Hesvch. : iv nière infiniment plus parfaite que la parole-
ràfifjiup po$. et le souffle de Dieu, entendus métaphori
4. — Voici maintenant le sujet de ces quement. L’inlerprélaLion des Pères est donc
hanis d’allégresse : la parole du Seigneurs inattaquable. Mol! reconnaît que « le rapport
est ishart droite, sans arrière-pensée, et son évidenL de ce passage avec l'histoire de la
PSAUME X XX IÍ 14»
Thomme à lui-même, sa Providence le sur- faut pas compter sur le coursier, sur la ca
vpille. et ce n’est pas Israël seul, mais ions valerie nombreuse pour remporter la vic
les hommes qui sont l’objet de cette divine to ire, il y a d’autres éléments du succès que
atlention. Dieu seul lient en main. — In m ultitudine
44. — De prœparato habilaculo, 7TDOQ“" répété pour la troisième fois, pour bien faire
mimkon shibtho, du lieu d'1 sa de meur»*. entendre q u e toutes les ressources humaines
L X X ont fait de makon un participe du verbe sont vainement mises en œuvre. — JVon sal-
cowt, préparer. v<ibttur,à l’actif en hébreu. Salomon exprime
45. — Singillatim, iachad, ensemble, la même pensée e n 'term es presque identi
sans P X C e p L io n » LXX : x a t a i i o v a ; , chacun en ques : « Equus paraiu rad riiem belli : Domi
particulier. Le sens du mot hëbivn n’esi. pas nus auiem sHlutem tribuit. » Pro v., xxi. 34.
très nettement déterminé. « CreaviL Deus 48. — L’œil du S igneur qui surveille tous
singillatim omnes animas, non unam ex alia, le* hommes, t . 43, -’abaisse spécialement
sed ipse singulas ex nihilo distincte an sepa- sur les jiHte-î pour les protéger.
raLim ». Bellarm. — Intclligit, hamntebin, ii 4 9. — E t alat. <• Omnium bonorum pietas
est attentif à toutes leurs œuvres. Sa con est concilialrix : nain dtvinam opem ad se
naissance s'étend aussi loin que sa puissance, arilrahii, et ipsa m o rien imminentem pro
eL toutes deux sont sans limites. h ib a atque inopiam largitur autem bonorum
46. — Per multam virtutem, Heb. : « par afïluenLiam. » Théod.
la grandeur de l'armée ». Ce principe s’est 20. — Sustinet, noire âme espère, elle
vérifié cent fois dans l'histoire du peuple juif. attend avec confiance. — Adjutor, prote
— Gigas, gibbor, le héros, le guerrier. ctor. Heb. : a notre secours, notre bouclier,
47. — F allax . — Heb. : a tromperie est le lui. »
coursier pour le salut », c'est-à-dire, il ne 82* — Verset inséré à la fin do Te Deunu
PSAUME XXXIII «54
PSAUME XXXIV
P S AUME XXXIII
animæ parle obsignata, laus Dei appellari vers lui et ils ont été illuminés ». Ce pluriel
potest, semper in anima insidens. Potest ati- est ici impersonnel : on regarde vers lui, on
lein »1. juxta aposioltcam admomtionem vir' s’approche de lui, et on est éclairé. C'est, un
probus omnia agere ad Dei gloriam. » fait général que David énonce, et qu’il va
S. Basil. confirmer par sa propre expérience. Les ver*
3. — Laudabitur, thithallel, sa glorifiera. pions promettent pour l'avenir ce que le psal-
« El exultavit spiritus mm* in Deo. » Luc, miste dit du passé et du présent. Le sens est
i, 47. — M nm teti, □'H jy , hanavim, les h u m au fond le même.
bles, les peins, que le monde* opprima ou 7. — Iste pauper, David lui-môme, objet
dédaigne, mais que Dieu soutient, console et de la protection divine dans les circonstances
réjouit. que rappellenL le psaume. — De omnibus, do
4. — Mag ni/ica te. Marie dira aussi, comme toutes, jusqu'à l'heure où il écrit : mais le
s’inspirant des paroles de son royal ancêtre : passé répond de l'avenir.
« Magnificat anima mea Domiuuin. » Luc., 8. — Im m ittet, r u n , choneh, a campant
i, 46. Comme sa pureté et son a m o u r dépas l'ange de Jéhova autour de ceux qui le
se n t mille fois la pureté eL l’amour de toutes craignent. » LXX traduisent exactement :
les créatures, son âme à elle seule célébrera 9rap£|jL6oAe?, il rangera en bataille, mais la
dignement le Seigneur. Mais David se sent Vulgate prend le mot grec dans une autre do
trop impuissant pour louer Jéhova, il appelle ses acceptions. L*ange du S e i g n e u r est cnmm 1
à son aide ceux dont la voix est aimée de toute une a r m é e autour du j u s t e , m é t a p h o r e
Dieu, les petits et les humbles, et dans toute qui e x p r i m e la p u is s a n c e et le soin vigilan t
la suite des siècles, ils viendront s'unir à ses do ce protecteur. Jos., v. 44. « Mira poienhu
chants. — In idipsum, VUl'» iachdav, en angelorum, ni umis angélus virem rx o m iu *
semble. « Unanimes, uno ore honorificetis suppléât! » fiellarm. « Quemadmorium enm
Deum. » Rom., xv, 6. urbium m i n in circuilu omni rx parle n r -
5. — Exaudivit me, car il ne délaisse pas cuinducli, undecumque hostium assuMu* a r-
ceux qui le cherchent. PsM ix, 44. — E x cent, ita etinm angélus et prætnuuii a hont",
omnibus tribulationibus, Heb. : « de mes ter et a tergo cu»todil, nec quidquHiii n t m i q u e
reurs », celles qu'il éprouva à la cour d’Achis incustoditum relinquil. » S- Basil. Le mêm»
et celles qui suivirent. LXX : ¿x toxuwv tûv sainL docteur démontre aussi par ce texte
irapoixtùv pou. a de tou« mes voisins ». En « quod unicuiqito fidelimn adsil angelu< lan-
hébreu TiM , mogour, veut dire « peregri- quam p œ d a g o g u s aliquis e t pasior viiam
natio, habitatio » et magort « timor ». Ce se gubernans- » Conl. Eu nom. i. — E n p ie ty
cond sens convient ici. L'Alexandrin traduit Heb.; il h s a délivrés, il les délivre.
bit*n 0).t<pE<tfv. 9 — Gust oie, 1CV13, ttthamou, ysuaaafie.
6. — A redite. Heb. : c ils ont regardé Le Saint EspnL invito ici le fidèle à eunnaitro
454 LE LIVRE DES PSAUMES
gneur est doux! Heureux l'homme sua vis est Dominus; beatus virqui
qui espère en lui. sperat in eo.
10. Craignez le Seigneur, vous 10. Timete Dominum, omnes
tous, ses saints, car il n'y a pas sancti ejus : quoniam non est inopia
d'indigence pour ceux qui le crai timentibus eum.
gnent.
11. Les riches ont senti le besoin 11. Divites eguerunt et esurie-
et la faim, mais ceux qui recher runt : inquirentes autem Dominum
chent le Seigneur ne seront privés non minuentur omni bono.
d’aucun bien. L uc. 1 ,63.
12. Venez, enfants, écoutez-moi, 12. Venite, filii, auditeme : timo-
je vous enseignerai la crainte du rem Domini docebo vos.
Seigneur.
13. Quel est l’homme qui désire 13. Quis est homo qui vult vitam :
vivre, et aime goûter d'heureux diligit dies videre bonos?
jours? / , P etr. 3t 10.
la bonté de Dieu non plus seulement par Seigneur 1 — Suavis, Que sera-ce dans l'éter
la raison eL par la foi, mais par l'expérience nité 1 « Hanc (dulcedinem Dei] in hac pere-
directe. Il doit être comme ie maître de grinatione gustantss, non ad satietatem su-
S. Denis, Hiérolhée, où jiovov {wtotov, àllà wxî mentes, esurimus eam potius ac sitimus, ut
ick 6&>v T a ôêïoc. Nom. div. h, 9. Ce goût est une ea postea saturemur, cum videbimus eum
grâce prévenante de Dieu : a Hic est guslus, sicuti est » S. Aug., Giv. Dei, x x it 84.
quom in Christo facit nobis Spiritus intelle- 40. — Timete, mais non d'une crainte ser
d u s , intellecius scilicetscripLurarum eL sacra* vile, totalement exclue par le sentiment de
mentorum Dei. » S. Bern., de Amor. div. 40. fa paternelle bonté de Dieu. — Non est
il a pour effet de rendre plus vive et plus inopia. Ceci est vrai au sens matériel pour le
voisine de la vision, videte, la foi en la bonté juif de la loi ancienne, el plus vrai encore
de Dieu : « Neque cœiesiis verbi boni tas do au sens spirituel pour le chiélien, nourri de
cum ents clare exponi .potesi, nisi, dogmatibus la substance même de son Dieu.
veriiatis diutius exam inais, bonitaiem Do- 44. — Divites, kefirim, les lion
mini possimus nostra ipsorum experientia ceaux. Ce moL s’emploie aussi métaphori
apprehendere. » S. Basil. Les apôtres font allu quement pour désigner les princes et les
sion à ce verset, en parlant probablement de riches. Les lionceaux, qui atteignent, et
la sainte Eucharistie ; a GusLaverunt donum terrassent si facilement leur proie, pôurront
cœlcste », Heb., vi, 4, « Si lamrn guslastis manquer de nourriture, Job, iv, 44, les
(jiioniam dulcis est Dominus », 1 Pet., H, 3. riches, qui ont tant de ressources pour se
II est du moins certain qu’il était employé rocurer tous les biens, pourront être réduits
dans la liturgie primitive, eL enlendu do Ja Tmdigence, à la faim spirituelle, dit S. Au
sainte Communion: « Audivisti deindevocem gustin ; ceux qui craignenL h» Seigneur ne
psalIenLis... ac dicenlis ; Gustate... Ne cor manqueront de rien. « Divitiæ cnim eorum
porel* faucibus hujus roi judicium aeàiima- sunt Dominus, qui bonus et indeficiens f*st. »
iioncmque perm iuite... Qui cnim gustant, S. Alhan. La Lrès sainte Vierge louera le
non panem eL vinum drgiistare-jubentur, Seigneur de ceUe dispensation de s< s biens :
* » .à àvT ituw ou (sacramentum) G w ^aT oç xetl « Esurienles implevit bonia, et divites d i-
at(iaTo; toO Xpiaroü. »S. Cyrill.Hierosol. Cat. mibit inanes. » Luc., 1, 53.
my-i. v, 20. Cfr. ConsL. apost. v i i i , 43. 42. — Après avoir loué Jéhova de la douce
S. Amb.j de Mysl. ix, 58. Remarquons que expérience qu’il a faite de la b nté di/ina,
ce don qui permet à l’homme de goûter la David va enseigner aux autres le moyen de
borné divine suit immédiatement, dans la mériter de semblables faveurs. Il le? appelle
.pen«én du psalmiste, l’intervention bienfai ses enfants; Salomon, dan« ses Proverbes,
sante des anges. Dans la loi nouvelle, c’est i-ix , parlera de même, el répétera à son tour
l’Ange du Testament, l'envoyé par excellence les leçons reçues de son père, iv, 4. — T i-
du Père, le Sauveur Jésus, qui est tout à la morem. Il faut se rappeler que cette crainte
fois le producteur, le ministre et la substance n’est autre chose que le service et l’amour
de ce don céleste. De quelle voix eut chanté de Dieu en général.
David, s’il eût connu ceL excès de la bonté du 43* — La forme interrogative a pour but
PSAUME XXX III 4U3
d’éveiller l’attention, comme Ps. xiv, 4 ; 46. — Otmli, aures, tout dana le Seigneur
xxiv, 42, etc. — Vult vitam , heckafeU est aLtenlif au juste. ? Si audiret me, forte
ckaiim, « qui est désirant la vie », longue dicis, tolleret mihi tribulationcm... Sed ideo
el heureuse, d'après le parallélisme. — Bonos, videlur non exaudire, ut sanel et parcat in
au singulier en hébreu : v aimant des jours sempiLernum. » S. Aug.
our voir le bien », c'est-à-dire, goûter le 47. — Le Seigneur est également attentif
onheur. Cfr. S. Aug., Conf. X, x x x v , 4. aux méchants, mais ut perdat; ils ne goû
S. Pierre qui cite les 11. 43-46 dans sa pre teront point les jours heureux d u t . 43.
mière épître, n i, 40-42, ponctue celui-ci 48. — Heb. : « Ils ont crié, et Jéhova a
difTéminm' nt et supprime l'interrogation : écouté, el de Loutes le u r s angoisses ils les a
<c Qui emm vult vitam diligere, et dies videre délivrés. » Hitzig croit qu’à l’origine ce verset
bonos. » était avant le précédent, et le s avant le ÿ,
44. — Les .péchés de la langue sont notés comme dans l**s Lamentations. Celte inver
comme le premier obstacle au bien et au sion est inutile, et il c s l fort clair, même
bonheur. « Si quis in verbo non offendit, hic sans l’addition justi des verrions, qu’il s’agit
peifecLus est vir. » Jac., n i, 2. Les mora ici des justes et non des méchanis.
lises hébreux ne se lassent pas de les pour 49. — Tribulûto. Heb. : « ceux qui sont
suivre. Cfr. Prov., Préf. p. 44. brisés de cœur. » — Humiles. Ht’b. : 1N3T
15. — Divertea saur, éloigne-toi. — Pacem . dakei, « les affligés d'esprit. » Ce brisement
« Beali pa ci fici, quoniam ulii Dei vocabun- du cœ ur -eL cette oppression de l’esprit ne
tur. » Mail., v, 9. « Ilaque, qnse pacis sunt, sont pas les effets ou repentir, mais de la
spclrmur. » Rom., x iv, 49 ; Heb., x i i , 44. persécution et du malheur. Le psaimislc sup
Par ci* précepte se trouvent condamnés les pose bien du reste quo les sontini« nia do
persécuteurs acharnes de David. « Non tibi confiance et d'humilité accompagnent la
(iïx11 : habt'bis hic pacem ; quære illam et douleur naturellement causée parles épreuves.
sequere eam. Quo illam sequor? Quo p ræ - 20. — Multœ tnbulationes, surtout sous ia
cessil. Dominus enixn psi pax nostra, resur- loi nouvelle, où les persécutions sont présen
rpxit et ascendit in cœlum... Et lu, cum sur* tées comme un bonheur et une récompense,
rexeris, hoc mortale mutabitur, et amplecte- Marc., x. 30. Pour le chréLien, la délivrance
ris pacem... Sed ex parte hic habeamus, ut ne sera définitive que dans l’autre vie. — £t»
vx Lola illic habere mereamur. Quid est : ex berabit. C'e-t la quatrième fois que Da
parte1? Concordes simue hic, diligamus proxi- vid en donne l’assurance dans ce psamue,
mum. » S. Aug. . 11. 5, 7, 48, 20.
456 LE LIVRE DES PSAUMES
21. Le Seigneur garde tous leurs 21. Gustodit Dominus omnia ossa
os, pas un seul d’entre eux ne sera eorum : unum ex his non conteretur.
brisé.
22. La mort des pécheurs est ef 22. Mors peccatorum pessima :
froyable; et ceux qui détestent'le et qui oderunt justum delinquent.
juste sont coupables.
23. Le Seigneur rachètera les 23. Redimet Dominus animas
¿mes de ses serviteurs, et tous servorum suorum : et non delin
ceux qui espèrent en lui se préser quent omnes qui sperant in eo.
veront du mal.
PSAUME XXXV
1. — De David.
Jéhova, sois l'adversaire de mes adversaires,
Combats ceux qui me com battent.
2. — Saisis le bouclier et la la rg e ,
E t lève-toi à mon secours.
3. — B randis la lance e t b arre le chemin
À ceux qui me p o ursu iv en t;
Dis à mon ¿m e :
Je suis ton salu t I
4 . — Qu'ils soient honteux e t confus.
Ceux qui en veulent à m a v io ;
Q u'ils reculent et rou”i*sent,
Ceux qui m éditent ma ru in e.
5. — Qu'ils soient comme la paille au vent,
Que l'ange de Jéhova les pourchasse 1
6. — Que leur voie soit ténébreuse e t g li^ a n te ,
E t que l'ange de Jéh o v a les poursuive!
7 . — Car, sans raison, ils ont caché la fosse et le filet devant moi9
Sans raison ils ont creusé pour me perdre.
8 . — Que la ruine tombe s u r lui, sans qu'il s’en doute,
Que le piège qu'il a caché le saisisse,
Que pour sa ruine il y tom be!
21. — Ossa eorum, la partie pour le tout.- rahah dans le sens physique, .e malheur. Ce
La promesse s’est réaliser1 littéralement pour malheur n'est que la conséquence du mal
le Sauveur, le véritable agneau pascal. Exod., moral, « Peccai um... general mnrU’m. »
xii, 46 ; Joan., x ix , 36. S. Basile entend ce Jac., i, 45. —- Pessima. « Mala in am spione
verset des dépouilles du chrétien, sur lesquel mundi... pejor in dissolution* carnn... pes
les Dieu veille jusqu'au jour de la résurrection. sima in tormenti* inferni. » S. Bern., Parv.
« Quamvis justorum ossa et membra omnia Serm. x l i . — Delinquent, *0271*1. ieshamou,
dissipentur... custodii ta men Dominus omnia seront putii*. Los versions s’en sont tenues au
illa in sinu providentiæ suæ, et nihil omtiino sens ordinaire du kal.
ex eis per ibi t, sed integra omnia et gloriosa 23. — Ce veiset, qui est en dehors de la
in resurrecLione restaurabuntur. » Bellarm série alphabétique, a probablement élé
22. — Mors. Heb. : a la malice n in , ajouté au temps de la captivité, comme
rahnh, luera le méchant. » S. Hier. : « ïnierfi* xxiv, 22. — Delinquent. Même mot el môme
ciel impium malilia. » Quelques-uns prennent sens qu'au verset précédent
PSAUME XXXIV 457
PSAUM E X X X IV
G. Que leur roule soit ténébreuse 6. Fiat via illorum tenebræ et lu-
et glissante, et qm* l'auge du Sei bricum; et angelus Domini perse-
gneur les poursuive. quens eos.
7. Car, sans suji't. ils oui caché 7. Quoniam gratis absconderunt
un piètre pour ma ruine, et sans mihi interiimn laquei sui; superva
raison ils m’ont, outragé. cue exprobraveruntanimam rneam.
8. Qu'il soit surpris par un piège 8. Veniatilli laquons quem igno
qu'il ignore; que le filet qu'il a ca rât; etcaptio, quam abscondit, ap-
ché le saisisse et tombe sur lui pour prehendateum; etin laqueumeada*
le poT'Iro. in ipsum.
i). mon ¿imo se réjouira dans 9. Anima autem mea exultabit in
le Seigneur et trouvera sa joie dans Domino; et delectabitursuper salu
son secours. tari suo.
10. Tous mes os diront: Seigneur, 10. Omnia ossa mea dicent : Do
qui est semblable à vous? C’est vous mine, quis similis tibi?
qui tirez le malheureux de la main Eripiens inopem de manu for-
des plus puissants que lui, l’indi tiorum ejus; egenum et pauperem
gent et le pauvre de la main de ses a diripientibus eum.
ravisseurs.
11. Des témoins iniques se sont 11. Surgentes testes iniqui, quae
levés pour m’interroger sur ce que ignorabam, interrogabant me.
j'ignorais.
qui indique la simultanéité de l'action de pour moi le piège, sans raison ils ont creusé
Tange et de celle du venl, c'est-à-dire, du la losse puni* mon âme. La transposition est
châtiment. probable, mais alors elle esL anlérieura
6. — Lubricum, m pSpSn , chnlaqloqqoth, aux LXX.
loca pas«im lubrica. Deux raisons pour 8. — IUi, l'ennemi collectif, comprenant
rendre la roule difficile : les ténèbres et les tous les per-êcu leurs. — Layueus : « bhoah,
passages glissants. Les chemins dans les la desimi:!ion. il ni* saura pas. » O s dernier:,
montagnes calcaires delà Palestine, dit Kay, mois lo imlah équivalent à l’adverbe « inopi
sont souvent usés et polis comme du marbre. nément », »»hih qu'il se doute d’où lui vient
Ps.. l x x i i , 48. « Voilà un chemin ou le péril la ruine. — Caplio. L’expression esl pins
parait presque inévitable ; car lorsqu’un conciète en hébieu : h; filei. — lu laquenm,
homme s? voit dans les ténèbres et dans un ¡1MTO2, bealioah, pour la ruine. D'autres tia-
endroit glissant, sans savoiroù il peut m eure (luisent : avec ruine, nvec Tracas, mais moins
le pied, il a au moins cette ressource d 'a t lilt éf aleinent.
tendre qu’il fasse jour. Mais il y a ici un 9. — Super salutari suo. Heb. •: dans son
ange qui poursuit et qui presse. » Bobs. secours, dans le secours qui vient de Jéhova.
Lett, de piété, 449. 40. — Oui nia ossa mea, ce qu'il y a en moi
7. — Gratis, sans que j’aie fourni prétex L e de plus solide et de plus intime, tout iiioi-
à leur haine. — Inleritum laquei, shachath, mèine. En français : tontes les fibres de mon
la fosse, Ja c o r r u p t i o n , la p e r d itio n d e le u r être. — Qats similis ttbi, écho du cri qui a
filol. C’esl le dernier sensde ihachath qui con arnmporLé la première victoire contre le mal :
vient ici le mieux. S. Aug. : « corruptionem b iO ’D, micaèl, qui est comme Dieu! — For-
muscipulæsuæ.»S.Hier. :« insidiasrelis sui. » tiorum ejus. HeL). : du plus fori que lui. Le
— Supervaeue% chinnam, comme au com Dieu qui a terrassé les révoltés du ciel saura,
mencement du verset : sans raison. — E x - bien - arracher le pauvre et l'indigent aux
probraverunt, TlïJn» ckafrou, ils ont creusé mains des oppresseurs.
pour mon âme. Les versions ont donné à 4t. — Testas iniquii <t des témoins de vio
thafar le sens de chafer, 1, 4, ou bien elles lence », ceux qui envenimaient l'esprit de
ont lu charfou, ils ont insulté. Plusieurs Salii contre David, I Reg.. xxiv, 40. — Qæi«
croient que skachath a élé transporté par tgnorabam. David ne connaissait pas seuel-
erreur du second au premier vers, et qu’il ment les griels dont on l’accusait. Il en était
faudrait traduire : sans raison ils ont caché de même du Sauveur. « Christus, qui est-
PSAUME XXXIV 46r
12. Retribuebant mihi mala pro 12. Ils me rendaient le mal pour
bonis; sterilitatem animse mese. le bien; c’était l’abandon pour mon
âme.
13. Ego autem cum mihi molesti 13. Pour moi, quand ils me har
essent, induebar cilicio. celaient, je me revêtais du cilice,
Humiliabam in jejunio animam j’humiliais mon âme par le jeûne
meam ; et oratio mea in sinu meo el ma prière se répandait dans mon
convcrtetur. sein.
14. Quasi proximum, et quasi 14. J ’avais la même compassion
fratrem nostrum, sic complacebam ; que pour un proche et pour uu
quasi lugens et contristatus sic hu- frère, et j ’étais abattu comme par
miliabar* le deuil et la tristesse.
15. Et adversum me Isetati sunt, 15. Et eux, ils se sont réjouis
et convenerunt; congregata sunt contre moi et se sont assemblés;
super me flagella, et ignoravi. les épreuves se sont réunies contre
moi, sans que je susse pourqupi.
cognitor iniquitatum quas judicat, dicitur Moll, etc. Cfr. III Reg., x v m , 42. Il suffit de
ignorare peccalum, non quasi non- videndo, lire le texte pour s'apercevoir que celte se
ei non judicando, sed non commiltendo. » conde explication est la seule qui s'harmonise
Pet. Lomb. — Interrogabant, de lo in , avec le développement naturel de la pensée*
sans que je fusse présent pour me défen Dans ces deux t ÿ . 43 et 44. David ne songe
dre* qu'à rappeler ce qu'il faisait pour ses enne
42. — Mala pro bonis. Saül en particulier mis. Bellarmin donne unu autre in terpréta
devait à David sa victore sur les Philistins, tion, mais elle n'est pas très litiéralo: « Oratio
et les accalmies que les chants du jeune mea in sinu meo existens. î-æpius revertetur
berger avaient procurées à son mal. — Ste etrecurreL, u tq u o d semel et iterumnon inve-
rilitatem. Heb. : a abandon pour mon âme », nit... sæpius reverlendo inveniat ». Ceci en
phrase indépendante et interjective. David, lous cas se rapproche de l’explication pré
dans sa vie errante, était éloigné de Michol, cédât
sa femme, de Jonathas et de tous ses amis. 44. — Heb. : a Comme (pour un) ami,
43. — David va rappeler les témoignages comme (pour un) frère à moi, j'agissais,
d'affection qu’il donnait à ceux qui sont main comme en deuil de mère, j'étais incliné »,
tenant ses persécuteurs. Cum mihi molesti ployant sous le faix de la douleur. La grada
essent, DITnrn» bechalotham, « dans leur souf tion que suit le psalmiste est à remarquer : il
frir », dans leurs maladies ou dans leurs a compati aux souffrances de ses ennemis
épreuves. Celte leçon de l'hébreu s'accorde comme à celles d'un ami, d'un frère, comme à
mieux avec le contexte que celle des LXX. la mort d'une mère. Au lieu de DM, 0 m, mère,
Théodotion traduiL bien : êvrtp itapsvox^eîffOai les versions ont lu im, qu'elles ont rendu par
aùtotç, quand ils étaienL incommodés. — Hu- oGt&iç, sic. — Compta cebam. Les LXX ont
miliabam^ hineilhi, j ’affligeais. — Convertetur, donné ici au verbe “jbn, halak, aller, se com
Heb. : « ma prière retournait {thaskoub} sur porter, le sens de « se montrer favorable, »,
mon sein. » Ces quelques mots soni assez qu’ils lui attribuent en divers endroits. David
difficiles à expliquer. On en a donné deux enseigne par son exemple ce que doit élre la
interprétations fort différentes. 4° Ma prière véritable el sincère compassion : il ne se con
retournera dans mon sein, j ’obtiendrai pour tente pas de plaintes stériles, mais il prie e*
moi ce que j'ai demandé pour eux, mais ce fait pénitence pour l’affligé.
que leur malice les rend indignes de recevoir. 15. — Adoersum me, w b ïH , betsalhi, dans
Cfr. : <r pax vestra revertetur ad vos », ma chûle. L X X ont pris tselah dans le sens
Matt., x, 40 ; Luc x , 6. Sic. LX X : etç xoXicov de <t côté » : à mon côté, contre moi. —-
pou ¿icoffTpavvjffETai, S. Hier. : « oratio mea in Flagella, D’33, nekim, fin- Xeif. avec le sens
sinum meum revertetur o, Théod. : « pro actif du verbe nakah, frapper. LXX : (làortYeç*
precibus recepi a Deo postulais, el gremium Symm. plus justement, dans le sons actif :
meum implevi », Iiupfeld, etc. 2° Ma prière 7tXfjxTat, ceux qui me frappent, ordinairement,
se replie dans mon sein, « je priais la tôle en hébreu comme en grec, ceux qui me frap
abattue par la douleur et renversée sur pent avec la langue, farg. : conterentes me
mon sein » , Le Hir. Sic V ulg., Delitzsch t verbis suis.
S. Bible * 1 UHES. — 11
46» LE LIVRE DES PSAUMES
16. Us se sont divisés, et sans 16. Dissipati sunt,neccompuncti,
compassion, ils m'ont mis à l’é tentaverunt me, subsannaveruntme
preuve et m’ont accablé de leurs subsannatione; frenduerunt super
moqueries ; ils ont grincé des dents me dentibus suis.
contre moi.
17. Seigneur, quand donc le ver 17. Domine, quando respiciest
rez-vous? Arrachez mon âme à leur restitue animam meam a maligni-
malignité, mon unique à ces lions. tate eorum, a leonibus unicam
meam.
18. Je vous célébrerai dans la 18. Confitebor tibi in ecclesia
grande assemblée, je vous louerai magna, in populo gravi laudabo te.
au milieu du peuple nombreux.
19. Qu’ils ne se réjouissent pas & 19. Non supergaudeant mihi qm
mon sujet ceux qui m’attaquent adversantur mihi inique ; qui oae-
sans raison, qui me détestent sans runt me gratis et annuunt oculis.
sujet et se font des signes du re Joan. 15, 25.
gard.
20. Ils me disaient des paroles de 20. Quoniam mihi quidem pacifice
paix, mais parlant dans le pays loquebantur ; et in iracundia terne
avec colère, ils méditaient des em loquentes, dolos cogitabant.
bûches.
21. Ils ont ouvert leur bouche 21. Et dilataverunt super me os
suum : dixerunt : Euge ! euge ! vi- contre moî, ils ont dit : Allons, al
derunt oculi nostri. lons, nous l’avons bien vu.
22. Vidisti, Domine, ne sileas; 22. Vous avez vu, Seigneur, ne
Domine, ne discedas a me. gardez pas le silence; Seigneur, ne
vous éloignez pas de moi.
23. Exurge et intende judicio 23. Levez-vous, et prenez soin de
meo. Dens meus, et Dominus meus me juger; mon Dieu et mon Sei
in causam meam. gneur. défendez ma cause.
24. Judica mesecundum justitiam 24. Jngez-moi selon votre justice,
tuam, Domine Deus meus, et non Seigneur, mon Dieu, et qu’ils ne se
supergaudeant mihi. réjouissent pas à mon sujet.
25. Non dicant in cordibus suis : 25. Qu'ils ne disent pas dans leurs
Euge I euge ! animæ nostræ nec di cœurs : Allons, allons, notre âme!
cant : Devoravimus eum. Qu'ils ne disent pas : Nous Pavons
dévoré.
26. Erubescant et revereantur si- 26. Qu’ils rougissent et soient
mul, qui gratulantur malis meis. confondus ensemble, ceux qui se
Induantur confusione et reveren félicitent de mes maux. Qu’ils soient
da qui magna loquuntur super me. couverts de confusion et de honte
ceux qui élèvent la voix contre moi.
27. Exultent et lætentur qui vo 27. Mais que la joie et l’allégresse
tant justitiam meam; et dicant soient pour ceux qui veulent ma
semper : Magnificetur Dominus, justification. Qu’ils disent sans
qui volunt pacem servi ejus. cesse : Que le Seigneur soit glo
rifié, ceux qui désirent la paix pour
son serviteur.
28. Et lingua mea meditabitur 28. Et ma langue célébrera votre
justitiam tuam, tota die laudem Justice, et votre louange tout ’a
tuam. jour.
ment ouverte, comme celle de la bôte féroce Qui magna loquuntur, Q iS n a n n , hammag-
qui s'apprête à dévorer sa victime. — Euge, dilim, ceux qui font les grands contre moi,
nNîl, heahl noire œil a vu, nous le voyons qui me traitant de haut.
enfin réduit à I’éiai que nous souhaitions. 27. — Qui volunl justitiam meam, qui veu
22. — Vidisli. Ils ont vu, mais toi aussi, lent ma justice, ma justificatif n, lo triomphe
Jéhova, tu as vu. — Ne sileas. Quand Dieu se de mon droil. — Magnificetur, non que sa
lait, « silet a judicio, non a præcepto. » majesté puisse grandir, mais parce que les
S. Aug. mortels peuvent le connaitre ei l’aimer d a
23. — Intende, « lève-toi ». — Deus meus vantage. — Volunt au singulier en hébreu,
et Dominus meus, elohai vadonai, mon Sei par conséquent se rapportant à Jéhova : qui
gneur et mon maître. Joan, xx. 28. aésfre la paix do son serviteur.
25. — Anim æ nostræ, nafshenou, notre 281 — Meditabitur, HAnn, thehgah, célé
désir 1 voilà ce que nous dédirions. On sait brera. — Tota die. Ps. præc. 2. « Quidquid
que nefesh veut à la fois dire « âme » et egeris, benn agp, et laudasit Dcum... In in
« désir ». nocenta operum tnorum præpara le ad la u -
26. — Reverentia. Heb. : de confusion — danduin Deum tota die. » S- Aug.
LB LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XXXVI
PSAUM E XXXV
arties, la première comprenant deux strophes versions s’opposent à cette hypothèse. Ici,
pptasyllabiques terminées par un vers de l’iniquiié est personnifiée, comme Gen.,
quatre pieds, et la seconde trois strophes en iv, 7; Rom., vu , 5, etc. L'hébreu lit ensuite
vers de sept pieds : 4° 11. 4-3 ; 2* 11. 4, 5, libbi, ce qui donne : « oracle de l’ini
portrait du méchant ; 3° 11. 6-8, bonté et quité au méchant au milieu de mon cflBur »,
justice de Dieu; 4® t*. 8-40, bienfaits dont phrase très diversement expliquée, et sans
il comble les hommes; 5« 1 1 . 44-43, qu'il beaucoup de clarté, par ceux qui tiennent à
continue à protéger ses serviteurs contre les conserver cette leçon. Queques manuscrits,
méchants. signalés par de Rossi, ont Tlb, libbo, « son
Ce psaume a ainsi des analogies avec cœur » ; c’est ce qu’ont lu tous les anciens et
Ps., ix, xi, x iu . — Quelques auteurs, dont c’est ce qu’adoptent à peu près tous les mo
Riehm se fait l’interprète, ont révoqué en dernes La ressemblance du T et du i explique
doute l’unité de ce chant ; le lien est pourtant facilement l’altération du texte. Il reste donc
logique entre les deux parties qui le compo à traduire : « un oracle de l'iniquité est à
sent. Van Steenkiste le fait bien ressortir : l'impie au fond de son cœur », c’est-à-dire,
« Istorum (impiorum) pravitatem adeo ma l’iniquité parle à l’impie, elle l'inspire, elle
gna m timere non debemos. quia long'* major est pour lui ce que la parole de Dieu est pour
est Dei erga nos benignilas ». « Personne le fidèle. Les versions ne s'écartent pas beau
n'avait eu mieux que David, dans la persécu coup de ce si ns, bien qu’ellps aient ponctué
tion de Saül, occasion d'expériment"» cette vé înrn&luth comme un verbe. LXX : waCv, au
rité dans sa propre vie. Ce (JnnL il a fait l'expé- présent, plus exactement que dixit, car le
rience, il le révèle en termes généraux dans psalmiste exprime un fait général et toujours
notre psaume, pour la consolation et Ton- irésent. — Non est timor. Ce v e r s explique
couragement dç tous les justes qui ont à souf f e prérérieni : à la place de la craint«1 du Sei
frir de la corruption du monde. » Thallmfer. g n e u r . r'e -t l'iniquiLé qui est devenue l’itispi-
2. — En hébreu : v oracle flu vice à l'im ra t ice de l'impie.
pie au milieu de mon cœur ». Le inoL rendu 3 — Ce verset qui présente une assez
par dixit est QN2, neoum, oracle, Ps., rix , 4 ; grande obscurité. a donné lieu à bon nombre
Niiiu., xxiv, 3 ; Prov., x x x . 4 ; etc., qui est de traductions diverses. Le mot-à-mot hébreu
également usité dans la littérature rabbmique donne ceci : « nain læviiral super euin in
pour annoncer les paroles remarquables de oculis ejfis ad inveniendum scelus ejus ad
quelque grand docteur. Le g e n til qui suit odium. »Observons d'abord que le premier
indique invariablement, dans tou« I s exemples verb**, hecheliq. signifie « rendre uni »,
bibliques, la personne r;ui parle, et le mot et aussi « flatter » avec le ¡»eus de a tromper ».
précédé du S, la personne à qui on s'adresse. Lu second verbe NÏO matsa, veut dire
Nous avons en hébreu : yùilb ÿUJS DKJ, « trouver, attein ire ». Matsa /mo»,c’est trou
neoum peshah larashah; il fa ni donc néces ver le crime, ordinairement pour leconstaler
sairement traduire : « oracle de l'iniquité au eL le punir, Gen., x liv , 46; Os., xu, 9, mais
méchant. » Traduire co m m 1 Syminaque : parfois aussi pour le commettre, IV Reg.t
fY|otv itepl àauvOéaiaç toO &ae6oûç, et comme Gé- vu, 9. Ceci posé, nous nous trouvons en face
sénius : a oracle sur l'iniquité du méchant », de trois interprétations différentes, suivant
rsi donc tout à fait contraire à l'usage de la lesujet qu'on donne au premier verbe. 4« Dieu
langue. C est à tort qu'on attribue à neoum est le sujet. Hupfeld : « Dieu a rendu doux
la môme sorte de régime q u ’au mot n id o . >our lui à ses yeux de trouver son péché, de
massa, a onus », Is., x m , 4, qui mei au gé îaïr », traduction qui exprime une pensée
nitif le nom de la personne sur qui tombe ausse. eL qui d'ailleurs introduit une idée
l'oracle. Avec cette traduction, du reste, il discordante dans celle première strophe, où
n’y a plus de parallélisme dans ce verset. il n’est question qu>3 de la manière d'agir per
Maurer propose de rattacher neoum au titre; sonnelle de l'impie 2° Le sujet est l'iniquité
et de traduire: oracle de David : I iniquité est personnifiée : « l'iniquité lui rend facile à ses
au pécheur, etc. Tous les textes et toutes tes yeux d'atteindre le crime et de haïr* » Le
406 LE LIVRE DES PSAUMES
4. Les paroles de sa bouche ne 4. Verba oris ejus iniquitas, et
sont qu'iniquité et tromperie, il n'a dolus; noluit intelligere ut bene
pas voulu acquérir l'intelligence ageret.
pour faire le bien.
5. Il a médité l’iniquité sur sa 5. Iniquitatem meditatus est in
couche, il s'est placé sur toute voie cubili suo; astilit omni viæ non
mauvaise, el n’a point haï la ma bonæ, mali li am autem non audivit.
lice.
6. Seigneur, votre miséricorde 6. Domine, in cœlo misericordia
Hir, Olshausen, Delitzsch. Cette traduction qu'on puisse prêter à ce passage. — A d odium,
est Lre< possible, mais elle a rwcoiivément différemment expliqué. Gesen. : ut odium
de rapporter au mémo sujet l^s deux mots foveai. D'autres: « bianduur sibi, ut peccata
elaiv, pour lui, cl beheinaiv, à ses yeux, ce pal rare posait deiestanda ». Bœtlcher : « car
qui forme une sorle de icdondance. 3° Le il se flatte lui-mfrnu Irusqu'il porte les veux
méchanL est le sujet du premier verbe. C’est sur lui, el découvrir son iniquité lui est haïs
l'hypothèse la plus naturelle pl. la plus géné sable. » S. Alban. : a Neque illud considérât,
ralement suivie par les anciens iji par les quod scilicel Deus pecca tu m ejus deprehen-
modernes, Moll, Mossé, etc., a Le pécheur dat, alque eo deprehenso, et peccai um et
(se) flalte lui-môme sous les yeux (de Dieu) », prcc.alorein odio ha beat. » Rossuet : a Sibi
ou encore : « le pécheur agit de ruse envers blandilur, quasi Di>o ipsi possit imponete,
lui (Dieu) à ses propres yeux », il croit ita ut odiosa fiat miquiias e ju s nulla excu-
tromper Dieu. Le sens ne dépend plus que sationi*, cutii non animi impotentia, non igno*
de ia signification et du sujet donné au ranfia, non fragjlitate naturai, aut hurnana
second verbe. Si matsa est pris dans le sens alia infitmilate peccet, sed deliberalo Consi
de « commettre », on a alors : « il se fait à lio et maliua mera ». Nous avons dit plus
lui-mème celte illusion aux yt’ux de Dieu haut que lisno, ad odiendum, doit avoir le
u’il pourra (ou : qu'il pourra aux yeux de même sujet que limelso, ad inveniendum.
S reu) exercer son crime et sa hume ». Si
matsa signifie a trouver », il faut traduire :
Cfr. ls., xxvtif, 45.
4. — Dolus. La fourberie et la déloyauté
a il s'illusionne à ses propres yeux au sujet est la compagne obligé du vice. — Nolnit. La
de Dieu {sur la question de savoir) si Dieu pensée, telle qu'elle est rendue dans la Vul
trouvera son iniqujLé et la détestera. » Il gate, exprime une grande et douloureuse
parait nécessaire que les deux verbes limatso, vérité. Combien qui ferment 1rs yeux à la foi
pour trouver, et lisno, pour haïr, aient le pour n'avoir pas a pratiquer les devoirs qui
même sujet, soit le méchant, soit Dieu. Les en découlent 1En hébreu, « il a cessé de com
anciennes traductions se rapprochent de cette prendre de bien faire », d'avoir l'intelligence
troisième explication, tout en laissant assez et la science de son devoir.
obscure la seconde partie du verset, comme 5. — In cubili, circonstance aggravante,
ont fait LX X et Vulg. Symm. : « il pense car (f noctf\ cum maxime scilicel vacel ani
qui* les choses qui le concernent échappe mus, tempus est ut ad se homo redeat el me*
ront, sans qu’on puisse trouver son iniquité liora cogitet, si eliam loto die malp vixNset. »
pour la délester. » S. Hier. : « dolose egît Roscnmüil. Ps. iv, 5. — Vice non bonæ. la
adversus eum in oculis suis, ut invenireL mi* voix du mal, la conduite mauvaise, — Non
quitatum ejus ad odiendum », ce qui semble odivit. Heb. : a il n'a pas repoussé le mal »,
dire que le méchant cherche à dissimuler son car le tentateur qui nous le présente est
crime aux yeux de Dieu, afin qu'il ne puisse agressif.
pas le trouver. Comme le verset précédent 6. — In cœlo. Le psa(miste ne veut pas
vient de dire que le méchant n a aucune dire que la miséricorde de Dieu est circons-
crainte de Dieu, il semble tout naturel d'ajou- crite dans le ciel, mais qu'elle atteint !a hau
ter dans celui-ci qu'il donne libre carrière à teur du ciel, ainsi que le veut le parallélisme,
ses passions et à sa haine sans tenir compte — Verità*, la fidélité de Dieu. « Dicit psal-
de Dieu, dont il méprise le n gaid. et qu’il a mista in costo esse inisericordiam Dei, ejus-
la folle illusion de croire indiffèrent à ses que us que ad nubes veri ta lem esse sublima**
crimes ou incapable de. les punir. CV^l le sens tain, juslitiam insuper ejus monlibus compâ-
de notre traduction que nous ne tenons pas randam, ut ex his nempe diotionibus excel-
pour absolument inébranlable, niais que nous^ sitatem , sublimitatcm, absolulamque emi-
regardons comme Tune des plus plausibles^ nentiam intelligamus. Quid enim excelsius^
PSAUME XXXV 467
tua; et veritas tua usque ab nubes. est dans le ciél, et votre vérité s’é
lève jusqu'aux nues.
7. Justitia tua sicut montes Dei; 7. Votre justice est comme les
judicia tua abyssus multa. montagnes ae Dieu, vos jugements
Homines et jumenta salvabis, Do sont un vaste océan. Vous sauve
mine. rez, Seigneur, et les hommes et les
animaux,
8. Quemadmodum multiplicasti 8. Selon la grandeur de votre mi
misericordiam tuam Deus. séricorde, ô Dieu. Quant aux en
Filii auLem hominum, in tegm ine fants des hommes, ils espéreront à
alarum tnarum sperabunt. rombre de vos ailes.
9. Inebriabuntur ab ubertate do- 9. Ils seront enivrés de ¡’abon
mus tuse; et torrente voluptalis tuse dance de votre maison, et vous les
potabis eos. ferez boire au torrent de vos délices.
10. Quoniam apudte estfons vitae; 10. Car en vous est la source de
et in lumine tuo videbimus lumen. vie, et c’est à votre lumière que
nous verrons la lumière.
montibus, nubilus alque cœlo? » S. Cyril, celle qu’on goûte dès ici-bas quand on se
Alex. donne tout au Seigneur. Théodoret entend
7. — Justitia. a Edocet i Ile veritatem et par ce torrent « doclnnæ divinæ flumina »,
juslitiam cum misericordia misceri, ita ut figurant à l’avance « myslic.i c i bi perceptio-
post m isericordiam , ju s titia ei veritas pecca- nern » , et il lait remarquer le psalmUle
torescxcepturæ sinl. » Enseb. — Montes Dei, « omnes hommes adhortaus, ut accédant et
les montagnes les pins élevées. Gen., x m , 10. bibant, quod non sit perenne fiumen, sed tor-
— Abyssu» multaf locution qui no sr lit que rens et. ad Lempu* (luens », observation très
Gen., vit. 44, on parlant des océans Lerrestres juste, car pendant que nous sommes sur la
qui débordèrent au déluge; elle marque terre, nos infidélité^ peuvent à chaque in s
donc à la fois la profondeur et l'étendue. tant arrêter le cour* de la grâce. Ces délices
Rom., xi. 33. — Jumenta, Luc. xii, 24. sont l’unage et l'avant-goût du bonheur qui
Aux petite des oiseaux il donne leur pliure., al tend les élus dans le ciel, où ils posséde
Et sa bonté B’àlead sur toute la nature. ront Dieu, « vitæ b*atæ non de his, quæ
Rac., Athal. u, 7. condidit, sed de se ipso verissimum largito-
« Usque ad jumenLa ipsa Lua benigmtas per- rem », S. Aug., Civ. Dei, x. 48. et par con
venit, et.non modo hommes, verum etiam ea séquent les abreuvant au torrent de ses
quæ propter hommes facta fuere, nu iris, propres délice:*.
eiiam per hæc homines beneficiis affîciens. » 40. — Fons vüœ. Jer., n . 43, Joan, iv, 44,
Theod. — Salvabis. thoshïah, tu sauves, Lu v, 26 ; Apoc., x x n , 4. La vie et la lumière sont
secours. au sens littéral le. bonheur et la prospérité que
8. — Quemadmodum multiplicasti, Dieu ménage sur la terre à ceux qui lui sont
mah-iaqar, « combien précieuse ta misé fidèles, bonheur auquel David participa.
ricorde, o Dieu 1 » — Sperabunt, « se réfugie* Cette prospérité, quij^surtoul dans l’ancienne
ront ». Ps. lx ii, 8; xc, 4. loi, est la récompense de la verLu, doit
9. — Ubertate, jtin , deshen, la graisse des s'étendre et se ptsrpétu^r dans l’autre vie, où
victimes immolées dans les sacrifices, sym elle constituera la félicité éternelle des saints.
bole des bénédictions et des faveurs que le Dans son sens le plus relevé, cette vie, dont
Seigneur assure à ses enfants. Jer., x x x i, 44. Dieu est la source, est donc la grâce en ce
— Domus tuœ. Cette maison, dit Iiengsten- monde et la gloire dans l'autre. Les Pères se
berg, est le sanctuairo national, le tabernacle, sont servis de cette expression « fons vitæ »
dans lequel les serviteurs de Dieu habitent pour éclairer le mystère de la sainte Trinité.
spirituellement avec lui, et sont l’objet des « Vides fontem aquæ Deum, aquam autem
soins de sa bonté paternelle. — Torrents vivam Spiritum sanetum, fons aquæ vivæ
voluptatis%Heb. : « du torrent de tes délices », Pater est, flumen ex fonte procedens, Filius,
hadaneika, torrent qui a pour source Dieu aqua fluminis, Spiritus sancLus ». S. Jean
lui-môme, et qui rappelle les fleuves de Chrysost. Cf. Theod. Sur l’usage de cette
l’Eden, le jardin de délices. Cette joie est métaphore en parlant du mystère, voir
468 LE LIVRE DES PSAUMES
11. Etendez votre miséricorde sur 11. Prætendemisericordiam tuam
ceux qui vous connaissent, et votre scientibus te; et justitiam tuam his,
justice sur ceux qui ont le cœur qui recto sunt corde.
droit.
12. Que le pied du superbe ne 12. Non veniat mihi pes super-
vienne pas jusqu'à moi, et que la biæ ; et manus peccatons non mo-
main du pécheur ne m'ébranle pas. veat me.
13. Là, sont tombés ceux qui com 13. Ibi ceciderunt qui operantur
mettent l'iniquité, ils ont été chassés iniquitatem; expulsi sunt, nec po-
et n’ont pas pu tenir. tuerunt stare.
PSAUME XXXVII
1 . — De David.
H Ne t'irrite pas au su je t des m échants,
N e porte pns envie à ceux qui font le m al.
2. — C ar bientôt ils seront fauchés comme l'herb e,
E t ils tom beront comme la v erdure du gazon.
3 . — 1 Aie confiance en Jéh o v a e t pratique le bien,
Tu habiteras dans le pays e t tu jo u iras de sa fidélité«
4. — M ets ton bonheur en Jéhova,
E t il exaucera les désirs de ton cœ ur.
5. — 3 Confie ton so rt à Jéh o va,
Aie confiance en lui, il a g ira !
PSAUM E XXXVI
paroles de notre psaume, Math., v, 4, nous ce qui est plus expressif. « In corpore occi-
fait ainsi pénétrer dans l'intimité du sens dere voluerunt, in anima moriuntur. Qui-
qu’elle comporte. » Tholuck. — Paris. cumque alium lædere molitur, primum seip-
« Oiscitea me quia m it» sum ... et invenietis sum proprio jaculo percutit. » Pseud. Ruf.
requiem a ni ma bus vestris. » Math., xi, 29. 46. — Prov., xv, 46 ; xvi, 8.
42. — Observabit. Heb. : « il médite ». Le
BoO eo S1 eucreâ&cdv ôXyoi; avv xP'^PL<3ta olxeîv,
livre de la Sagesse nous donnera tout au % nXovtetv ¿¿¡fou; }£P1ÎiJLaTa rca<rà(UVov •
long le texte de cette méditation, ii. « Justi
enim vita redarguit peccatorem, quem tacita Theogn., Eleg. 445.
majore auctoritate condemnat, quam si clara 47. — Brachia, c'est-à-dire, la force, les
voce loqueretur. Sed justus timere non debet ressources.
fremilum pcccatoris, quia improbitas non 48. — Novity d’une connaissance qui im -
potest esse perpetua. Insidiæ temporales lique sollicitude et protection. Ps., i, 6.
sunt, munimenta autem virtutis æterna. * . Athan. : * approbat et honorât ». —
S. Ambr. Hœreditas in œternum, héritage inébranlable
43. — Irridebit, Ps., il, 4. Pourquoi le sur la terre, image de l’héritage élernel dans
juste, s’il a vraiment confiance en Dieu, n'en l’autre vie.
ferait-il pas a u ta n t? — Dies ejus, le jour de 20. — Mox ut honorificati, *lp*3 ,
t a mort. kiqar carim, « comme la beauté des prai
44. — Rectos corde. Heb. : ceux dont la ries », comme l’herbe verdoyante que l’on
voie est droite. coupe et qui se desséche en un instant. Us
4o. — Les verbes sont au futur en hébreu, disparaîtront non pas JUJÎD, kehashan, comme
474 LE LIVRE DES PSAUMES
21. Le pécheur empruntera et ne 21. Mutuabitur peccator, et non
paiera pas, mais le juste a compas solvet; justus autem miseretur et
sion et il donne. tribuet.
22. Car ceux qui bénissent Dieu 22. Quia benedicentes ei hseredi-
posséderont la terre, et ceux qui le fcabunl terram; maledicentes autem
maudissent périront. ei disperibunt.
23. Les pas de l’homme seront 23. Apud Dominum gressus ho
dirigés par le Seigneur, et il se minis dirigentur; et viam ejus vo-
complaira en sa conduite. let.
24. S'il tombe, il ne se brisera 24. Gum ceciderit,non collidetur;
pas, car le Seigneur le soutient de quia Dominus supponit manutn
sa main. suam.
25. J ’ai été jeune et me voilà 25. Junior fui, etenim senui; et
vieux : jamais je n'ai vu le juste non vidi justum, derelictum, nec
abandonné, ni sa race mendiant son semen ejus quaerens panem.
pain.
26. Tout le jour il se montre bien 26. Tota die miseretur et commo-
faisant et il prête, et sa race sera dat; et semen illius in benedictione
en bénédiction. erit.
27. Détourne-toi du mal et fais le 27. Declina a malo, et fac bonum;
bien, et tu habiteras à jamais. et inhabita in sseculum saeculi.
28. Car le Seigneur, aime la jus- 28. Quia Dominus amat judicium
la famée » mais ïttWi, behashan, en fumée. œuvre. Dieu n'aitno on nous que ce qui vient
Toutefois le préfixe 3 pourrait aussi exprimer de lui. a Duce ip^o, omnis leva tu r labor,
la similitude. LXX : <ty.ax$ 8oÇaaÔ>ivai, lisent omnia impedimenta removentur, incenliva
t o i , iegor, à l'infinitif, et DTO, keroum, subm m istranlur; et ipso Dominus non asper-
« velut extolli » pour natur, sed libenter accipit viam viri quem ad
21. — Ce verset montre les rôles renver virtutem ipse dirpxerit. » S. Ambr.
sés. Le pécheur, riche toul à l’heure, ÿ. 16, 24. — Non collidetur, lo iotal, il ne sera pas
en est réduiL à emprunter sans pouvoir rendre, allongé, étendu à lerre. — Supponit,
et le juste qui avait si peu, est à présent somek, « soutenant sa main », Ja main du
capable do donner à pleines mains. Moïse juste. D’après les versions, Jéhova étend
avait déjà prédit sous celte formR l’état du sa propre main au-dessous du juste, afin de
juste et celui de l'impie. Dcut., x x v i i i , 12, 44. le soutenir, s'il tombe.
— Non solvet. Dans un sens général, « talis 25. — Etenim , ü ^ g a m , aussi. — N o n v id i.
fuit Saul, qui semper beneficiis affectus a c Vérité morale de Lousles temps, mais sujette
divino Davide, bona benefactori rppendere à bien moins d’exceptions chez un peuple pour
nolmt. » Theod. — Miseretur. « Præcedit qui Dieu avait attaché des récompenses tem
ergo misf'ricordia in afFectu, ellargitas sequi- porelles à la vertu. » Le Hir. Cette vérité
lur in effectu. » Peu Lomb. Même si le juste doit d’ailleurs s’entendre moralement : « Non
est pauvre» « non habet extrinsecus faculta~ vidit, i. e. raro vidit, justum derelictum iota-
lem , sed habet intrinsecus caritatem...... liter, finaliter, usque ad desperationem. »
Ilabet semper unde det, cui plénum pectus Bellenger. Môme si lo juste est pauvre,
est carilatis. » S. Aug. « proaest illi inopia s u a , exercet corpus»
22. — Benedicentes, maledicentes, au passif non opprimit. » S. Ambr., Hexam. vi, 8, 51.
en hébreu. Au point de vue spirituel, « cum Deo sint
23. — Apud Dominum, mejehova, a par omnia, habenti Deum nihil deerit, si Deo ipse
Jéhova seront affermis les pas de l’homme de n o a d e sit. » S. Cypr., de Or. dom. 24.
bien. » Prov., xvi, 9; xx , 24; Jér., x, 23. 26. — M iseretur, comme au t . 24: p in *
A travers toute la Bible retentit cette grande chonen, il se montre compatissant, il exerce
vérité, que Dieu « operatur in nobis et velle, la bienfaisance, ce qui prouve non seulement
et perfteere. » Philip., il. 13. — Viam ejus sa charité, mais au^si son aisance.
volet, Dieu aimera la voie du juste, il mettra 27. — Inhabita, pour le futur.
sa complaisance dans sa conduite, qui est son 28. — Injusti punientur. Ces mots ne sont
PSAUME XXXVI 475
et non derelinquet sanctos suos ; in tice et n’abandonnera paç ses saints :
æternum conservabuntur. ils seront gardés éternellement. Les
iDjusti punientur; et semenim- méchants seront punis et la race
piorum peribit. des impies périra.
29. Justi autem hæreditabunl 29. Mais les justes posséderont la
terram ; et inhabitabunt in sæculum terre et y habiteront à jamais.
sæculi super eam.
30. Os j usti meditabitur saçien- 30. La bouche du juste annoncera
tiam, et lingua ejus loquelur judi- la sâgesse, et sa langue parlera de
cium. la justice.
P rov. 31, 26.
31. Lex Dei ejus in corde ipsius; 31. La loi de son Dieu est dans
et non supplantabuntur gressus son cœur, et ses pas ne tomberont
ejus. pas dans les embûches.
Isa . ö l, 7 .
32. Considérât peccator justum; 32. Le pécheur considère le juste
et miærit mortificare eum. et cherche à le tuer.
3. Dominus autem non derelin 33. Mais le Seigneur ne l’aban
quet eum in manibus ejus ; nec donnera pas en ses mains, et ne le
damnabit eum eum judicabitur illi. condamnera pas quand on le ju
gera.
34. Exspecta Dominum, et cu 34. Attends le Seigneur et garde
stodi viam ejus ; et exaltabit te ut sa voie, et il t’élèvera pour que tu
hæreditate capias terram, cum pe- >ossèdes la terre en héritage; quand
rierint peccatores, videbis. t
es pécheurs périront, tu verras.
pas en hébreu. LXX Va tic. : ¿[tupoi IxShojOî- réunit le double sens de penser et de for
ffovtat, ceux qui sont sans lâcha seront ven muler sa pensée. — Sapientiam. « Loquamur
gés. En hébreu, no us n'avons que le vers pré ergo Dominum Jesum ; quia ipse est Sapien-
cédent, TlDtttJJ oSiyS. lekoiam nishmaroii, « à tia... Ipsum spirat qui sermones ejus resonat,
jamais ils ont été gardés ». Seulement ce vers et verba meditatur. Ipsum semper loquamur.
qui est le premier de la strophe devrait dé Cum de sapienLia loquimur, ipse est : cum de
buter par un V et non par nn S. En se réfé virtute loquimur, ipse est ; cum de justitia
rant à ce qu’on lit dan? LX X Alex. : £vo(u>c loquimur, ipse est : cum de pace loquimur,
6£ ixfiicoxÔifaovTat, a les impies seront chas ipse est ; cum de veritate, et vita, et redem -
sés » et dans Symm. : ¿vopot ëÇapOfaovrcti, ptione loquimur, ipse est. » S. Ambr.
« les impies seront enlevés », plusieurs inter 34. — Supplantabuntur, Heb. : a ne chan
prètes pensent qu’il y avait primitivement en celle point », au singulier, avec le sujet au
hébreu TTQtitt D'nixh havvalim niskmadou, pluriel, anomalie qui ne doit pas non plus
« les méchants seront détruits ». On pour surprendre. De ses deux pieds, pas même un
rait même remplacer havvalim, qui ne se ne chancellera. L'Eglise emprunte ces deux
trouve pas ailleurs dans .les psaumes, par versets pour faire l’eloge de ses confesseurs.
D’amVi haritzim , du t . 35; de la sorte, le 32. — Mortificare, « mettre à mort ». Le
vers commencerait régulièrement par un 9, t . 42 disait seulomentque le méchant observe
et nous aurions dans la Vulgate la traduction le juste ; le psalmisLe dévoilé ici tout le projet
des deux leçons de l’hébreu. Quelque spé de l'impie : son regard est homicide.
cieuse que soit cette hypothèse, rien n’em 33. — Cum judicabitur. Heb. : a lors de
pêche qu’on s’en tienne au texte actuel, avec son juger », quand le juste sera jugé et con
Delitzsch, et que pour sauvegarder Tordre damné p a r les méchants. Ce jugement sera
alphabétique, on ne compte pas le binitial, réformé par Dieu. TerLullien terminait son
dp même au on supprimera le 1 de la der Apologétique en disant aux païens : « Cum
nière stropne. De pareilles libertés n’ont pas damnamur a vobis, a Deo absolvimur ».
lieu d’étonner chez les poètes hébreux. 3 4 .— C um perierint. Heb. : «quand seront
30. — Meditabitur. Le verbe rwn, kagah, retranchés les méchants, tu verras. » Malgré
176. LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XXXVIII
PSAUME XXXVII
David demande à Dieu pardon de ses fautes el protection contre ses ennemis.
[Traductiùn de Bosquet),
PSAUME XXXVII
lieuses de ce dernier, accroissement de son
parti, commencements de la révolte et déser
Ce psaume, qui est le troisième des péni- tions autour de David. Le roi repentant ne
tentiaux, a été composé par David "PSìrn, le- peut méconnaître dans ces maux accumulés
hozkir, « pour le souvenir », titre que nous la main qui le frappe, et il*s’adresse au Sei
retrouverons encoro au Ps. l x x . Les anciens gneur pour qu'il aie pitié de lui, et le secoure
expliquaient ce mot en disant que le saint roi au milieu des dangers. On sent dans tout ce
avait faiL ce cantique « pour se souvenir » de psaume la profondu tristesse qui pèse sur le
son péché, ou encore # pour'faire souvenir » cœur de David; il implore Jéhova, mais avec
Dieu de sa prière. Les modernes préfèrent une confiance qui n’a plus les accents triom
rattacher ce termo à celui d'azltarah, rro iN , phants du persécuté de Saül.
le sacrifice qui rappelle à Dieu les hommages La composition se présente cependant avec
et les prières des hommes. L'inscription, dit une forme qui parait assez éLudiée. Il y a
Loch, peut donc avoir une signification litur onze s tr o p h e de quatre vers octosyllabiques,
gique, et range le psaume au nombre des sauf la sixième qui a cinq vers, peu l-ô trep ar
prières qui devraient ótre dites ou chantées suite de l’intercalaLion d’une glose. Ces
quand on offrait la partie du sacrifice servant strophes se divis« nt. en trois groupes dis
de memoria. Levit., h , 2 ; xxiv 7 , Cfr. I Par., tincts. Dans lu premier composé de iiuatre
xvi, 4. Les LXX ajoutent : nept ootfôaTou, strophes, 11. 2-9, David s'adresse à Jehova,
c'est-à-dire, pour servir aux réunions qui se et dépeint l'état du son âme sous la figure de
célébraient de leur temps le jour du sabbat, blessures et de maladies corporelles. Le se
1 Mach,, i, 48 ; Il Mach., vi, 6. S. Athanase cond groupe a trois strophes, 11. 40-15 : le
et d’auLres Pères donnent à ce sabbat, une si psalmiste, s’y adresse à Àdonaï, et lui montre
gnification mystique : c’est le septième jo u r, l'abandon ou If laissent ceux qui jadis étaient
ou le jour du jugement. ses amis. Dans le troisième groupe, composé
La situation psychologique et sociale de de q u a t r e strophes, 11. 46-23, il invoque à
David, telle que l'accuse ce psaume, permet la fois Jèhova et Adonaï, afin d'être délivré
de fixer la date d e sa composition. roi se d’un mal auquel les hommes ne veulent ni ne
plaint, des souffrances physiques et morales peuvent porter remède.
ue lui cause son péché, et ensuite du l’aban* Au sans spirituel, S. Augustin applique ce
on et de l'hostilité de ceux qui l'entourent. psaume au Messie souffrant, non pour ses
Ces deux circonstances ne se trouvèrent pèches, mais pour ceux des enfants de son
réunies qu'à la suite du péché de David avec Eglise qui ne font qu'un avec lui. David est
Belhsabée. Nathan avait apporté le pardon du aussi le modèle des pécheurs repentants,
Seigneur, mais ai la faule était remise, >i « üoeens ut peccatum quod prorsus fugere
resi ait de dures épreuves à supporter, tant nequimus sernper in memoria haheamus, non
pour expier le crime que pour perfectionner ad f&ciendum, sed u t ab ejus frequentia sal-
l’état moral du pénitent. Ces épreuves se tem nos temporemus. » Cassiod. Sa résigna
succèdent pendant les années qui suivirent la tion est également à imiter : a Félix est qui
faute de David : mort du premier-né deBeth- sic miser e<t », dit S. Augustin:
sabén, guerre terrible contre 1ns Ammonites, 2. — Ce verset commence également le
i n c i t e d’Amnon, le fils aîné du roi, meurtre Ps. vi analogue à celui-ci par la date, le sujet
d’Amnun par Absalon, enfin menées ambi- et les idées.
PSAUME XXX.VÏI rà
10. Tous mes désirs vous sont 10. Domine, ante te omne desidc-
connus, Seigneur, et mon gémisse rium meum, et £emitus meus a te
ment ne vous est point caché. non est absconditus.
11. Mon cœur est troublé, mes 11. Cor meum conturbatimi est,
forces me quittent, et la lumière dereliquit ino virtus mea; etlómen
même de mes yeux m'a abandonné. oculorum meorum, et ipsum non
est mecum.
12. Mes amis et mes proches sont 12. Amici mei, et proximi mei
venus vers moi, et se sont élevés adversum me appropinquaverunt,
contre moi. Ceux qui étaient au et sleterunt.
près de moi s’en sont éloignés. Et qui juxta me erant, de longe
steterunt.
13. Et ceux qui cherchaient à 13. Et vim faciebant qui qucere-
m’ôter la vie, me faisaient violence. hant ammara meam.
Ceux qui cherchaient à me faire du Et qui inquirebant mala mihi,
mal ont publié des mensonges, et loculi sunt vanitates; et dolos tota
ils méditaient quelque tromperie die medilabantur.
pendant tout le jour.
\k. Pour moi, j'étais comme un 14. Ego autem tanquam surdus
sourd qui n'entend point, et comme non audiebam ; et sicut mutus non
un muet qui n'ouvre point la bou aperiens os suum.
che.
15. Je suis devenu comme un 15. Et factus sum sicut homo non
Rugiebam. La douleur qui oppresse mon solatiis gaudei humanitas, sed hi sunt cumu
cœur est si poignante qu'elle me fait pousser lus passionum. » Cassiod. — Adversum me.
des cris pareils au rugisssement du (ion. Au Heb. : « se tiennent foin de ma plaie » ;
liè u d e ïa b , libbi, « mon cœur », Olshausen, épouvantés de mes souffrances, ils se tiennent
rem arquant que le mot suivant commence à l’écart, comme les amis de Job. LX X
par un n , voudrait « ex îege geminahonis » lisent O T , noghou, Jjnr«row, au lieu de
lire r à i h b i ; je rugis plus que le gémisse nighi, ma plaie. — E t qui ju x ia me, Heb. :
ment du lion. Rien dans le texte ne nécessite a mes proches se sont tenus loin de moi. »
cette hypothèse, et rien dans les verrions ne Par ces proches, S. Athanase et S. Bernard,
l'autorise. Ce verset donne le dernier mot de Serin, i de Sanct. Michael. entendent les
la douleur du prophète : sa tristesse est pro anges qui sont aux côtés de Thommn pour le
fonde, et ¡’expression en est déchirante secourir. Delitzsch et Birkell regardent cette
comme le rugissemenL du lion. périphrase comnûe une glose ou une variante
10. — Ici l e psalmiste s'arrête et se dit : introduite par erreur dans le texte. D r fait,
qu’ai-je besoin ae décrire tous mes maux ? c'est une répétition d« la pensée précédente,
mes moindres désirs, et à plus forte rauou dont la suppression rendrait à la sirophe sa
tou Les mes afflictions, ne sont-ils pas connus régularité. Les versions néanmoins n'auto
de Dieu ? — Ante te, a ac si dicat : nihil de- risent pas celle suppression, x, 43. — Vim
sidero nisi quod tibi placeat. Nam pravum faciebant. Heb. : « ils tendent des pièges,
desiderium non anle Deum, sed contra Deum ceux qui cherchent mon âme. » Après les
est. r Pseurl. Ruf amis qui abandonnent, les ennemis qui com
44. — Conturbatum est. Heb. : est palpi battent. — VanitaleSy rw n» kavvoth, des
tant. — Lumen. « Non amplius illuminât ruines.
ocuios cor dis mei gratia tua », S. Alhan., en 44. — Tanquam surdus. C'est d'ordinaire
eu sens que David, depuis son péché, est la meilleure manière de répondre, car Dieu
privé des consolations de la grâce, et de ces prend la défense de ceux qui n’attendent q u e
illuminations célestes dont l'effusion avait de lui leur justification, quand leur conduite
réjoui sa jeunesse, a u sens liLLéral, David leur donne droit d’avoir cette espérance.
veut dire que le chagrin el les larmes l’ont 45. —■ Redargutiones, thocachoth, « des ré
pour ainsi dire privé de l’usage de la vue. pliques », des réponses pour se justifier soi-
42. — Amici mei et proximi* c His duobos même. Job. m i l , 4. C’est ainsi, fait observer
PSAUME XXXVII *34
audiens : et non habens in ore suo homme qui n’entend plus, et qui
redargutiones. n’a rien à répliquer.
16. Quoniam in te, Domine, spe 16. Parce que j'ai mis en vous,
ravi : tu exaudies me, Domine Deus Seigneur, toute mon espérance,
meus. vous m’exaucerez, ô Seigneur mon
Dieu !
17. Quia dixi : Nequando super- 17. Car je me suis dit à moi-
gaudeant mihi inimici mei : et même : A Dieu ne plaise que je de
dum commo'ventur pedes mei, su v i e n n e un sujet de joie à mes enne
per'me magna locuti sunt. mis, qui ont déjà parlé insolemment
de moi lorsque mes pieds se sont
ébranlés.
18. Quoniam ego in flagella pa- 18. Je suis préparé au châtiment,
ratus sum ; et doior meus in con- et ma douleur est toujours devant
spectu meo semper; mes yeux.
19. Quoniam iniquitatem meam 19. Je confesserai mon iniquité,
annuntiabo : et cogiLabo pro pec et je serai sans cesse occupé du
cato meo. désir d'expier mon péché.
20. Inimici autem mei vivunt, et 20. Et toutefois mes ennemis vi
confirmati sunt super me : et mul- vent, et sont devenus plus puissants
tiplicati sunt qui oderunt me ini que moi, et le nombre de ceux qui
que. me haïssent injustement s’accroît
tous les jours.
21. Qui retribuunt mala pro bo 21. Ceux qui rendent le mal pour
nis,. detrahebant mihi : quoniam le bien médisaient de moi, parce
sequebar bonitatem. que j’embrasse la justice.
Théodoret, que David garda le silence devant 49. — Annuntiabo. Je publie et je confesse
les propos (i Absalon et les malédictions de mon crime, que tout Israël entende l'aveu
Séméï; « sinite ipsum ut inaledicat mihi, qu’à reçu le prophète Nathan, et sache que
disait-il de ce dernier, quia Dominus jussit Dieu me pontsuiL justement, mai* que ce
ei. » II Reg., xvi, 40. a Mrliu« est enim dissi Dieu Siî laisse désarmer par mon humble con
mulare injuriam, quam m m redarguis, vin- fession. — Cogttabo. Heb. : « je ^uis inquiet ».
dicare. Bonus mutus. qui loqui maie nescit, a Diligenter et anxie cogiiabo, quumndo
eujus ex ore crimen exire non novit. » possim Dumino satisfacere ac plenam indul-
S. Ambr. gentiam obimere. Quod qutdem sane salo-
46. — Abandonné des hommes, ne voulant tare documentum osL pro pœnitentibus, ut
même plus avoir affaire à eux, David se solliciti sint pro expialione peccatl, et liben-
tourne exclusivement vers Dieu. ter accipiant ocensiones a Deo oblalas pa-
47. — Nequündo, ?£), pen, particule du tirntiam ex Tcendi. u Bellarm.
souhait n ég atif: que nu moins ils ne se ré 20. — ViotuU. D ^ n , ckaiim, sont vivants
jouissent pasl La seconde partie du verset et puissants, tandis que je suis anéanti, t . 9.
est une opposition au sujet de la première : Houbigant et d'autres voudraient remplacer
qu’ils ne se réjouissent pas, eux qui, quand ce mot par DJn. chinnam, en vain, mes
mon* pied trébuche, parlent orgueilleusement ennemis sans raison, xxxiv, 49. L<* parallé
contre moi 1 lisme se trouverait mieux de cette substim -
48. — In flagella, y b ïb , letselah, au tré - tion, sans doute, mais ce n’est pas une raison
buchement, Sym. : elç tô sxaÇetv, je suis prêt suffisante pour modifier le Lexie.
à tomber, si Dieu ne me soutient. LXX ont lu 24. — (^ttontom sequebar. Il y a dan« la
un autre mot, p e u t - ê t r e , tsalaf, fracture« vérité et la vertu quelque chose de divin
blessure.— Dolor meus, ma douleur, mon que les méchants ne supporteront jam ais ;
péché, cause de Lous mes maux, et que la c’est à cela que s'acharneront leurs persécu
vengeance divine ne me permet pas d’ou tions, jusqu'a la fin des siècles. L'esprit du
blier. mal ne cessera jam ais de pousser ses enclaves
m LE'LIVRE DES PSAUMES
PSAUME X X X IX
à outrager Dieu dans ses serviteurs. Plusieurs liqueruni : quia sordent illis vulnera mea,
textes grecs, latins, arabes, etc., ajoutent quæ pietati Luæ putavi esse reserenda. Illi
ici ; tt E l projeccrunl me ditectum tanquam dicunt : Exi a nobis, quia peccalor es lu ;
mortuum abominaium ». Les derniers mots discede, ne nos polluas. Tu autera. Domine,
sont empruntés à ls., xiv, 49 (LXX). Théo- curas, et non polluens; adjtivas et non conta-
doret voit là une allusion aux desseins parri minaris, quia... mamis tua non perdere, séd
cides d'Ab«a]on. sanare consuevit, » S. Àinbr.
22. — Ne discesseris. « Homines me dere- 23. — intende. Heb. : hâte-toi.
PSAUME XXXVIIi
Comme la te ig n e , tu consum es sa g lo ire ;
Oui, tout hom m e n ’est qu’un fantôm e! (Séla)
13. — Ecoute ma p rière, Jéhova,
P rê te l'oreille à ma supplication’,
Ne sois pas insensible à mes larm es!
Car je suis un é tra n g e r près de mi,
Un pèlerin, comme tous mes aïeux.
J 4 . — D étourne-toi de m di, pour que je me ranim ev
A vant de m ’en a lle r e t de n’être plus I
PS A ü ME X X X V I I I
David, à la triste pensée de la brièveté de Ja vie,, conjure le Seigneur de lui pardonner et-de
lui accorder quelque repos avani la mort.
occasion d'écrire son de Ofliciis: a Duin igitur Beelen : « silui (alienus) a bono », avec
hune psalrnuin consideio, successiL amniu do construction prégnante : je me suis tu, quoi
ofiîciis srribere. » rie Oflïc. i, 7. que privé de tout bien, de tout honneur.
2. — l)iæi. Le psalmiste révèle la résolu Celte dernière traduction esL la plus natu
tion qu’il avail prise el dans laquelle il vou relle et la plus généralement suivie. — R e -
lait persévérer, malgré le* maux dont l'acca nocalas est, "OW, ueheav, « ma douleur fut
blaient ses ennemis. — Posuû à entendre au soulevée », surexcitée.
futur., comme ce nui précède ; cVst toujours 4. — /h medilntivue mea, pendant que je
la suite de la résolution. Heb. : « je garderai réfléchissais au dédain de moi à tout ce que
un frein à ma bourhe, tant que le méchant je voyais et à tout ce que j'éprouvais. —
sera devant moi ». Théodore! et S. Ambroise Exardescel pour arsit Cfr, Jer, xx, 9«
voient ici une allusion spéciale à Séméï. 5. — Loculus sum, ne pouvant plus conte
3. — Obmutui. « Ad omnia igitur utile nir au fond de mon rceui les réflexions qui
silennum. Si peccatum agnoscis, lace, ne s’y pressaient, j'ai parlé. « Le murmure du
negando exaggeres; si non agnoscis, tace mécontentement esi ici sous-entendu ; c’est
securus de innocentia. Non possunl aliéna par une délicatesse exquise que Ip poète
verba crimen affigere, qnod propria non re- s'abstient de le foimuler, et qu il se hâte de
ripit con^cienha. * S. Ambr. — Humilialus poursuivre son chant, o lïerder. La plainte
sum, n*OV7> donnttah, en silence : « j ’ai élé du prophète va dépouiller toute amertume,
muet en silence ». LXX ont prété à ce mot et se tourner en prière et en acte de confiance
la signification du verbe damam au niphal : et de résignation. — Fine ni meum. IVn-ée
être réduit au silence, être déLruit. — Si7ut empruntée à Job, qui indique la raison de sa
a bonis, au singulier en hébreu, mitob : demande : « Qui** fini* meus, ut patienter
silui a bono. Les commentateur* fixent très agam? » vi, 41. — Numerum dierum. « Pro
diversement le sens de celte expression. cal ur Dcuin. ut non sinat se deripi, ut plu-
Fiaihinius et Olshans n complètent la phrase rnnidecipiunLur, ut existimet diuLurnum quod
d’api ès Gen., x xxi. 24, et II R'‘g., x m , 22 : e-t brevis simuin. » B llarm — Quid aesii
jo me tais Mtr le bien et sur le mal. Mais mihi, S i r r f l Q , meh-rhadel ani, « quarn
outre que dans les exemples ci tés ce n’est pas le desin m i s ego ». combien je suis finissant,
verbe « se taire*» qui esL employé, cette tra périssable, p a s s e r . LXX : TÎôfftepw, lisent
duction suppose une ellipse tout à fait inac probablement "ion. rhaser, au lieu de chadeL
ceptable. Il ne faut pas oublier d’autre p art En demandant à Dieu de le bien convaincre
que la préposition pb, min, a le sens d’eloi- de la brièveté de sa vie, David veut aussi
gnement. lïerder tr aduil, euprenanL !o6dans rappeler à Jéhova qu’il n'est qu’une créature
un sens assez large : « je h i i s devenu muet, d’un jour, et qu'à ce titre, il mérite plus de
môme ï la joie ». Hengslenberg el Hupfeld : pitié que de colère.
« je me suis tu loin du bien », c’est-à-dire, 6. — Mensurabiles, mrîDlS* tefachûlh, des
sans qu’aucun bien en résultât. Patrizi et palmes : « tu as fait de mes jo u rs des
PSAUME XXXVIII
dies meos : et substu.tia mea lan- mes jours à la mesure, et tout mon
quam nihilum ante te. être est comme un néant devant
Verumtamen universa vanitas, vous. Certes, tout homme vivant
omnis homo vivens. n'est que pure vanité.
7. Verumtamen in imagine per- 7. En vérité, l'homme pa*se
iransit homo : sed et fruslra contur- comme un fantôme, et c’cst bien en
batur. vain qu’il s’agite. Ilthésaurizesans
Thesaurizat: et ignoral cui con- savoir pour qui il amasse.
gregabit ea.
8.*Et nunc quae est expectatio 8. Et maintenant quelle est mon
mea? nonne Dominus? et substan attente? N’est-ce pas le Seigneur?
tia mea apud le est. Tout ce que je suis dépend de vous.
9. Ab omnibus iniquitatibus meis 9. Délivrez-moi de toutes mes
palmes ». Le palme était une mesure équi cro tegitur... qui in serundis rebus tolerari
valant à quatre doigls ou une largeur de non polest. et in adversis ifulla consolatione
main, soit sept centimètres environ. Le psal- leva ri polest; qui se ipse ignoral, et quæ
miste veut donc dire que sa vie est bien ipsum superant, curiose in q u in t... qui »attira
courte, puisqu'elle se mesure en palmes. sua morlalis est, et animi elalione, ut sibi
Cfr. Matn., vi, 27. L'expression parallèle va videtur, æternus est; omnium morborum pio-
donner à celle-ci son vrai sens. La Vulgate posita accessiu, faciliimum omnis perturbalio
traduit bien, quoique avec un terme moins nis domicilium... omnis denique doloris para-
explicite. LXX. qui ont maintenant naXatdtç, tum diversorium. Quanta nostiæ abjeclionis
avaient primitivement na^aiaxdtç, qu’on re tragædial quantus nostræ viliiatistriumphus!
trouve dans LXX Alex., S. Chrys», S. Greg. quoi quanlaque protuli, cum interoa nihil
Naz. et dans la traduction suivie par propheüca hac voce aplius invenerim :
S. Augustin : « palmarès ». — Subsla n tia , Verurntainen... » : Pascal traiie éloquem
*nn, chalad, le temps de la vie. — Nihilum . ment le même sujet dans Pensées. — Cui
« Ma substance n'est rien devant vous, et tout congregabit. Heb. : qui recueillera? Ecclé.,
Pétri» qui se mesure n'est rien, parce que ce il, 48, 49. Voilà la plainte du patient : pour
qui se mesure a Bon terme, et lorsqu'on est quoi l'homme, si faible et si périssable, usc-
venu à ce terme,- un dernier point détruit t-il sa vie à souffrir et à faire ¿ouffrir ses
tout, comme si jam ais il n’avait élé. Qu'est- semblables? Pourquoi le Dieu qui est le sou
ce que cent ans, qu'est-ce que mille ans, verain Maître de tout, semble-i il laisser son
puisqu'un seul moment les efface? » Boss. œuvre aller à l'abandon ? Pour se faire quelque
Sur la mort. <662, 1 P .— Universa vanitas^ idée de toute l'angoisse qui inspire ces ques
bnn Sa, col hebel, tout souffle, tout vanité : tions, il faut se rappeler que pour les anciens
« certes, tout vanité tout homme debout » Hébreux, la vie future« malgré toute la certi
et. vivant. Tulle est l'équation qui donne la tude de son existence, ne promettait aucune
vraie formule de la vie humaine : l'homme compensation immédiate de nature à faire
qui vit n'est tout entier qu'un souffle, qu'une supporter les m a u x de la terre avec uno
vanité pure, encore ce souffle ne dure-t-il longue patience. Job sait que son Rédempteur
qu’un instant. Après cette sentence, dont est vivant eL que lui-mème résuscilera un
Salomon fera le thème de son Ecclésiaste, jour : il n’en redoute pas mois le séjour du
rhébreu place un Sèlay pour laisser le temps shéol.
de la méditation et préparer la mélodie de la 8. — David, après avoir exposé sa plainte,
strophe suivante. pa<se à des sentiments plus calmes : le
7 , — In imagine, d m , betselem,en ombre« repentir et la confiance sont au fond de s<>n
en fantôme : « oui certes, en fantôme marche cœur. — Quæ est expectatio. Ileb. : a et main
Thomme ». il pa<se comme une ombre. — tenant. q u’attends je. Adonaï; mon espérance,
Sed, “jn, ak, répété pour la troisième fois : elle est en toi ». c Respice ergo me injudicio
«oui c e r te s vainement ils font du bruit », tuo. R< spinal super nos misencordia tua, ut
ils s’agitent san* raison. On peut lire un long qui de murilo diflidimus nostro, per tuam
et beau développement de ce verset dans les misericordiam liberemur, m eu jus potestate
Spuria mis sous le nom de S. J. Chrysos- est animæ nostræ vitæque substantia. »
tome, in h. loc. En voici un exLrait : « Ho S. Ambr.
mo..» qui hodie divitiis abundat, cras sepul- 9. — Dedisti me. Hcb. : « ne me met»
486 LE LIVRE DES PSAUMES
pas », ne me Tais pas la risée de l’insensé. nrmque araneæ modo etiam in ipso suæ
40. — Obmnlui, aperni, à traduire par le im p r o b ila tis m olim in e , opeiis sui ruina con-
futur : c’en e.<t lait, désormais je ne ferai v o lv a L » S. A m b r. On a d it que le temps ne
plus entendre dp plainte, quoniam tu, fecisti, respecte pas ce qu’on a fait î*ans lui ; Dieu
car tfest toi, Jëhova, qui as agi, comino tou re>pectera-t-'il ce qu'on a fait, non-seule
jours, avec la sagesse et la bonté qui sont ment sans lui, mais contre lui?
inséparables de ton action : a fiai voluntas 43. — Le texte hébreu de ce verset est
tu a !.., Ua, Pater, quoniam sic fuit placitùm disposé autrement, : « Ecoule ma prière,
ante le I » Jéhova, et à ma supplication prête l’oreille, à
mes larmes ne sms pas silencieux » Psalt.
J'adore sans la voir ta suprême raison : Ambr os. : lacrymis meis ne sileus. L’agence-
Gloire & toi qui.m:as fait 4 ce que tu Tais est .bon...
J'adore en mes destins la sagesse suprême, ment «idopié par la Vulgate ne remporte pas
J ’aime ta -volonté dans mes supplices même : aussi bien le parallélisme. — Advenu, ger,
Gloire à toi! gloire & toi 1................................. l'hôte étranger au pays, peregrinus,
........................................ Gloire k jamais & toi.
Lamartine, ¡’Homme. thosab, synonyme du précédeni, le voyageur
qui s'arrêta un moment dans le pays p u 'il
— Plagas tuas, les coups qui vipnnent de toi. passe. Ces deux expressions réunies sont em
-12. — A fortitudine, m a r r a , mithigrath, pruntées à la Genèse, x x m , 4, et reproduites
« h cause de r a t i a q u e d e l a main, je défaille », par S. Pierre, I, il, 41 et S. Paul, HobM
je succombe. — In increpationibus appartient xi, 13. David lu i-m é m e répèto cette pensée
en hébreu à la phrase suivante : « par tes dans sa dernière prière publique à Dieu. :
reproches touchant son péché, lu châties « Peregrini cnnu sumuscoram te, etadvenæ.
l'homme ». O s reproches ne sont pas seule sicui omnes patres noslri. Dies nostri quasi
ment en paroles, ce sont les coups que frappe timbra snp.ei‘ Lerram. et nulla est mora. »
le Seigneur. — fecislt. Heb. : « tu I Par., x x ix , 45. « Æquum est magnum
fais fondre comme un ver sa rhose désira Davidem admirari, qui cum rssetin rejino, et
ble ». Ce ver, c'est la teigne, ttfÿ. kash. qui copiis, atque poleniia, seipsum advenam et
ronge et détruit tout : l'objet dé-iiable de peregrinum nominat, et feliciLati confidere
l'homme, ce. qui fait sa gloire et sa beauté, minime vult. “Nam révéra hæc verba cum
c'est son âme et sa vie, comme ont bien tra sapi^ntia dicta sunt, quæ rérum naluram
duit les versions. — Verumtnmen, répétition scii et hac de causa præsentem feliciiatem
riu refrain du 1t. 6, suivi aussi du Sèla. « Sic despicit. » Théod. L'homme est étranger sur
homo omnis est, qui opu* suum supra Christi la terre parce quM n'y fait que passer, et
non constituit fundamenlum. Vane noctibus qu'il y est I'h6le de Dieu à qui elle appartient
et diehus et ipse turbatur; cum eum p le - toute entière. — Apud te. Quelques psautiers
PSAUME jrtiX IX <87
PSAUME XL
tuivenl ici l'Alexandrin * «apâttot. préférable. Le regard de Dieu est ici un re
4 4 . — jfìemitte mihi, hashah. hiphi) gard de colère, c’est pourquoi David demande
apocopé de nyttf, shahah, détourne les veux. q«*ii pe détourne de lui. — Antplins non
On peut aussi faire venir ce mot de ero. Heb. : « avant que je m’en ailip et que
. shahah, obline (oculosj, adoucis tes y<*uv vn je ne sois plus » sur cette terre. Pensée tirée
ma faveur, mais !a première étymologie est dû Job, x» 20, 24.
<88 LE LIVRE DES PSAUMES
Je publierai ta vérité,
E t le salu t qui vient de toi ;
Je ne tairai pas ta bonté e t ta fidélité,
Dans rassem blée nom breuse.
12. — E t toi, Jéhova, n’éloigne pas
De moi tes m iséricordes;
Que ta grAce et ta vérité
Me soutiennent toujours.
13. — C ar des m aux m’environnent
En nombre incalculable;
Mes iniquités m'accablent,
Sans que je puisse les voir.
Elles sont plus nombreuses que le* cheveux de ma tê te .
E t le courage m ’abandonne.
14. — Daigne, Jéhova, me délivrer,
Jéhova, hàte-to i de me secourir!
15. — Qu’ils soient confus e t honteux en même tem pr,
Ceux qui cherchent mon âm e pour la perdre.
Qu'ils recu len t en a rriè re et soient confondus,
Ceux qui d ésirent mon m alheur.
16. — Qu’ils soient tous frappés de honte,
Ceux qui me disent : Ah! A h l
17. — Qu'ils tro u v en t la joie e t le bonheur en to i,
Tous ceux qui te cherchent;
Qu'ils disent toujours : Gloire à Jéh ov a !
Ceux qui se plaisent dans ton assistance.
18. — P o u r moi, j e suis pauvre et m isérable,
Que le Seigneur pense à moi I
Tu es mon aide e t mon sauveur,
O mon Dieu, ne ta rd e p a s l
PSA U M E X X X I X
prête du Messie; c'esl au Verbe incarné iju’il situation de David, délivré d’un grand péril,
Hppartient réellement d'abolir les sacrifices mais menacé de beaucoup d'autres. On a
mosaïques, et du Us remplacer par la seule voulu tirer de là une objection contre l’unité
oblation qui soiL agréable an Père éternel, «lit psaume, d’autant plus que les t t - 14-48
celle d«» sa propre humanité. C’est av»*c la »•oui repioduits plus loin pour former le
pm*ëe d'accomplir cette substitution que le psaume l x i x . L'accord de toutes les versions
Sauveur entre dans le monde; aussi en y et de tous les manuscrits, qui donnent le texte
venant, enseigne S. Paul, Hel»., X, 5, pro- Lel que nous le lisons aujourd'hui, ne permet
lère-L-il les f t . 7-9 de nolrp p'auinn. qui ré pa* de doute à son sujet; il est même géné
sument ion le sa mission. Il \jen t donc dans ralement admis que le Ps. x x x ix est l’o n -
le monde pour s'immoler en sacrifice. pour ginal, eL que les deux strophes réédiLées au
faire la volonté de son Père, ei lai-ser après Ps. l x i x l’ont été bien postérieurement à
lui une <r grande Egh*** » qui rendra à ce David.
Hère céleste un culte digne dp lui. Si-on étend 2. — Expectans expectavi, qavvo quiovithi,
à tout le psaume l’application que S. Paul fait redoublement du verbe qui marque l'inten
à quelques versets, il Faul voir dans le début sité de l'action : espérer j’ai espéré, c'est-à-
une action de grâces pour le bienfait de l'in dire, j'ai eu une ardente espérance. Cfr. ls.,
carnation. et dans la seconde pat tin, une l x i , 40; Jer., x u x , 42; Habac., n , 3. —
prière instante pour que la Rédemption s’ac Intendit, U ’1, vaiiet, « il a tendu », il a in
complisse malgré tous les ennemis du salut. cliné vers moi ses oreilles pour m'entendre,
Le sentiment des auteurs qui veulent, en sa main pour me secourir. David parle ainsi
tendre littéral« menl lout le psaume du Messie après sa délivrance. Le Messie a été exaucé
rsi inutile et difficile à justifier; mieux vaut aussi « pro sua reverentia » et à son tour, il
faire porter sur David le sens littéral ni his- exauça les âm us qu'il a rachetées. « Ubi hoc
tonque du cantique, pour réserver an Messie dicitur, msi in Evangelio? in quo jam nobis
comme font ici la plupart des catholique^ le qui expeclabatur advenit : in quo jam nobi&
sens spirituel. Du reste, il y a des passages, non legis caligat timbra, sed veritas fulget;
t t . 2, 43, 48, qui ne peuvent concerner que quia Ciinslus illuxil, qui exaudivil depreca-
David au sens littéral, eL d'autres. 7-40, tiones suorum, et eduxit nos de lacu m i-
qui n'ont leur pleine signification que dans le seriæ. » S. Arnbr.
sens messianique. 3. — Lacu miser iœ, pNUJ TD, bor shaonr
Il y a quinze strophes en vers de sept et In puits du fracas, ou de la ruine. Le verbe
de cinq pieds : 4° 3°, irfr> 2-4, reconnais shaah, d’où vient ce mot, a en effet ces deux,
sance à Dieu qui a tiré David de la misère; sens. « faire du fracas » et « être ruiné ».
4o 5o trfl. 5, 6, heureux l'homme qui s'attache Celte seconde acception doit être préférée
à Jéhova, ce Dieu qui fait des merveilles ici, car dans un puits ou dans une citerne,
innombrables;fio 7° W . 7-9,à l'olfrande maté l'eau est ordinairement calme, et c'est plutôt
rielle, le Seigneur préfère l'offrande spirituelle: Pidée de profondeur et de ruine que suggère
de là, la plus grande merveille de Jéhoval l'In- la métaphore du psalmiste. — Lulo fœcis, la*
carnalion du Verbe; 8« 9® ** . 40, 44, David boue du bourbier, nouvelle image de luine.
célébrera la gloire de Dieu dans l’assemblée — E t statuit. Double opposition avec ce qui
nombreuse; 40° 44» t * . 12, 43, il le conjure précède : au lieu du puits de perdition, le roc
de le délivrer des maux sans nombre que lui at solide ; au lieu du bourbier où l'on reste
tirent encore ses iniquités; 42° 4 3 ° f f . 44-46, enfoncé sans pouvoir avancer, raffermisse
que Jéhova couvre de honte les ennemis; ment des pas, piD, konen, « affermissant
44° 15° ** . 47, 48, qu'il bénisse et secoure mes pa<. »
ceux qui espèrent en lui. 4. — Can l ieum novum, nouveau chant de
Le passage des accents de la reconnaissance louange, inspiré par Jéhova lui-même, a im~
à ceux de Ja supplication s’explique par la niisit », pour célébrer une nouvelle délivrance.
490 LE LTVRE DES PSAUMES
Après chaque péril auquel il échappait, David ferre ». Huptold, se basant sur le parallélisme,
composait un nouveau psaume d ’actions de traduit : « il n’y a point à les estimer par
grâces et de prière. Ps. x x x ii, 3. Le chant devant toi », on ne peut compter par devant
que fera entendre le Messie sera birn plus loi la série de tes merveilles. Symm. : oux
nouveau, car sera un Dieu qui le dira. — Sotiv ¿x8éa6ai ¿ici aoû. S. Hier. : «noninvenio
MuUij des pou pies nombreux. « Videntes ordinein coram te ». Mais l'autre ¿eus uoil
om nts veniam, quam peccatis meis elargitns être préféré, car, remarque Moll, ce n’est pas
est, obstupefacli credent in ejûs miserieor- devant Dieu, mais devant les hommes quM
diam. » S. Athan. Quand le Messie paraîtra, faudrait faire le compte, de ces merveilles.
les peuples a verront » éclairés par la foi, ils Nous traduisons donc : « ii n’y en a point à
« révéreront » la puissance du Seigneur, et comparer à toi ». Les versions ancienm s
« espéreront » en sa bonté divinement m a suivent ce sens, seulement au lieu de m»*n
nifestée. tionncr l’impossibilité du la comparaison, elles
5. — Cujus est nom«». Leü versions ont lu : en indiquent le résulLat. LXX : oùx Itrri té;
DU? asher shem, cujus nomen. 11 y a en 6{Louûbr\aexai <rui— A nnuntiavtel locutus suw,
hébreu un fin au lieu d'un skin : askersom, qui deux futurs en hébreu, à traduire par le con-
posuit Dominum !*pern suain. Le M'nsosL exac dilionni'l : « je les publierais et je les dirais,
tement le même avec los deux orthographes. ils sont nombreux au-delà du raconter ».
J e r .,x v n , 5. Ps. li, 9. — In van itales, D a m , David pouvait parler ain=i, mais c'est l'avenir
rehabim, de rakab, orgueil, arrogance, nom qui devait justifier pleinement ses p aru es.
qui seit à désigner l’Egypte : « vers de* ar « Mirabiiia vere sunt omnia quae fecit De us,
rogants et ceux qui se détournent vprs le et in omnibus relucent profundissimæ coe;i-
mensonge», c'est-à-dire vers les hommes qui lationes ejus ; sed omnibus aliis quart in in-
se croient puissaols et promettant assislunce finilum excellunt opéra redemptionis hu-
à ceux qui veulent partager leurs vices, mais manæ. » Bellarm.
ne sont d ’aucun secours pour le malheureux. 7. — Savrifirium, rDT, Zibach, le sacrifice
6. — Milita. Le psalmisle va opposer les sanglant, oblutionem, n n JQ , mincharh, l'of
merveilles de puissance do Jéhova à l’inanité frande non sanglante. Les sacrifices sont am-i
des efforts humains : à la tôîe de loutes ces distingués en deux groupes, suivant la malfàrn
merveilles est la venue de son divin Fils sur o fier te. — Noluisti. a Non negat. quidem sim-
la terre. — E t cogitationihus. Hrb. : a les mer« pliciter Det m velle sacrificia ; if la emm scie-
veilles et tes pensées sur nous », en notre bat lege mosaica esse præcopta, sed compa
faveur, Symm. : faep ruiûv, S. Hier. : « pro ra te loquilur, affirmalque Deum obedirnha
tiobis ». — Non est, ein karoq magis quam sacnficiis delectari. » de Mui-.
eleika. Le verbe har aq a les doux sens de Cfr. Patrizi in h. 1. David parie donc ici.
« disponere, ordinare » et « componere, con- d’une manière purement relative, du rejet des
PSAUME X X X IX «I
le parallélisme est allomé : « lu n’aimes point peut aussi indiquer le sujet de l'éc»it. comme
los sacrifices cl les offrandes » a pour paral Job, x iii, 26, Il n'y a pas de raisons pour
lèle, « lu ne veux pas des holocaustes ni des s'écarter ici de la traduction des versions;
victime* expiatoires », et « j’ai dil : me nous rendrons donc l'hébreu avec Patrizi et
voici » répond à« lu m’a**’ creuse des oreilles », la plupart des modernes : « dans le rouleau
double expression de l'obéissance parfaite du du livre il est écrit de moi ». Ce livre est la
Messie vis à vis de son Père. « Par ces paroles Loi, et non pas seulement le Psautier, comme
Jé*»s-Chnst su met à la place de toutes les l’avance S. Augustin. David peut dire q u ’il
> ici une* anciennes, et n'jivant rien dans sa est parlé de lui d'une manière générale, car
divinité qui pûi être immole à Dieu, Dieu lui Moïse y décrit les devoirs des rois, en parti
donne un corp* propre à souffrir et acco- culier ‘pour ce qui concerne le culte de
mode à l’état de victime où il se mel. » Jéhova. Tout d'abord est recommandé le
Buss., Elév. xiv® StiiH. 7 Les théolo ■ culle spirituel : « discal limere Dommum
yiens prouvent par ce Ipxte, commenté par Deuin suurn », puis seulement ensuite le
S. Pau), au x* chap. de i'Epitre aux Hébreux, culle cérémonie) : « Ht custodire verba et
la réalité du sacerdoce et du sacrifice fie cæremonias ». Deut., x v u , 44-20. David, on
Jésus-Christ, Fianzelm, de Euchar. H, 4, le voit par ce psaume, a parfaitement saisi le
Tli. 6 ; Hurler, TheoL dogin. Tr. v u , 463. sens des prescriptions divines. Mais c'est sur
En disant ; « Ecce venio » dès son entrée tout au Messie que ce vers convient bien.
pan* le monde, le Veibe incarné accom Toule rEcriture, de la première ligne à la
p li un des actes conítiiutifs de son sa dernière, ne retentit-elle pas de son nom, ne
crifice, l'oblaiion de la victime. « Mais promet-elle pas sa venue, ne raconte-t-elle
celte oblation n'est pas passagère, ni d*un pas sa vie. ¿oit par la plume des prophètes,
moment, comme celle des victimes; elle soit par celle des historiens? « Si enim crede«
commence en ce moment pour durer toujours, relis Moysi, dira le Sauveur, credereiis forsi*
ai .lésus-Chnst ne cessera jamais de s'offrir tan et mihi ; de me enim ilio scripsit. » Joan.,
à Dieu son Père par une obfalion permanente v, 46 el encore : « Scrutamini Scriplurae..*
et él «ruelle. » de Condreu, Idée du Sacerd. iliæ puni quee testimonium perbibentde me. »
ri, 4, — In capite LXX : sv xeipaMSt. La Ibid. 39.
xesaXcç est l'exliémité du rouleau sur lequel 9. — Faire la volonté de Dieu, voilà le
est fixé lu parchemin qui porte le texte rie la sacrifice par excellence; le sacrifice que le
Loi. En hébreu, il o-t question du rouleau Mes3 ie ne se lassera pas d'offrir : « Meus
lui-même. la mégülah Les deux prépositions cibus est uL faci a m voluntatem ejus qui
employées dans cette phrase donnent des sens misit me. » Joan., iv, 33. « Quæ piacila sunt
différents, selon (a signification qu’on adopte. et, facio semper. « ld., v in , 39. 4 Cnde in-
Tout d’abord, dans bmegiUalh, a se peut telügi* quoniam divinità!vs e^usdem est, qui
prendre comme préposition conjonctive : ejusdem est volumaïw. Unde etiam ad sa-
« me voici, avec le rouleau du livre... »Cfr. crificium passioms volunlarhim accessit,
P$>, lx v ,4 3 . Sic Delitzsch, le Hir, Moll., etc. xni'riloque prædixit : Voluntarie sacrificabo
Avec le sens le plus ordinaire de a , adopté libi. » S. Ambr. C'est ce modèle divin dont
par les versions, on a : « dans 1b rouleau du David s'efforce de reproduire quelques traits
livre, il est écrit... » Ensuite, ib ÿ , halai, à l'avance. — In medio cordi*. Celle inscrip
après le verbe kaihab peut vouloir dire. : a il tion de la loi au fond du cœur est une des
m'e>t prescrit ». IV R«g. xxii. 43. Sic, marques caractéristiques de la nouvelle a l
HengsLonberg, Hnpfeld, Perowne; Rosen- liance. J e r.. xxxi, 33.
müller : « Ecce vemo (adsum, ut tuæ volun 40. — Annuntiavi, au futur, ou au passé
tad vtvam,plane ardeo) ; id qnod in volumine m arquant la certitude d'un fait à venir. Le
libri legis scriptum (præscriptum) est mihi. » Messie apparaît ici comme prédicateur de ta
Dans cette interprétation, le vers serait une « bonne nouvelle » ; il remercie son Père de
parenthèse : Je viens (c'est ce qui m'est près* son incarnation, comme plus lard il le re
crit dans le livre de la loi). Hal après kathab merciera de sa résurrection, en publiant son
PSAUME XXXIX 193
11. Justitiam tuam non abscondi 11. Je n’ai point caché votre jus
in corde meo : veritatem tuam et tice dans mon cœur, j’ai parlé de
salutare tuum dixi. votre vérité et du secours qui vient
Non abscondi misericordiam de vous. Je n’ai point dissimulé
tuam, et veritatem tuam, a conci votre miséricorde ni votre vérité
lio multo. dans la grande assemblée.
12. Tu autem, Domine, ne long;e 12. Pour vous, Seigneur, n’ploi
facias miserationes tuas a me : mi gnez pas de moi vos miséricordes;
sericordia tua etveritas tua semper votre bonté et votre vérité m’ont
susoeperunt me., toujours soutenu.
13. Quoniam circumdederunt me 13. Car des maux sans nombre
mala, quorum non est numerus : m’ont environné ; mes iniquités
comprehenderunt me iniquitates m’ont saisi, et je n’ai pu les aperce
mese, et non potui ut viderem. voir; elles sont devenues plus nom
Multiplicatse sunt super capillos breuses que les cheveux dema tCLe,
capitis mei : et cor meum dereli- et le cœur m’a manqué.
quit me.
14. Complaceat tibi, Domine, ut 14. Qu’il vous plaise, Seigneur,
e r u a s me : Domine, ad adjuvandum de me délivrer; Seigneur, regardez-
me respice. moi pour me secourir.
Infr. 6 9 ,1.
15. Confundantur et revereantur 18. Qu’ils soient confondus et te
simul, qui quasruntanimam meam, nus en respect tous ensemble, ceux
ut auferant eam. qui cherchent ma vie pour me l’ôter.
S«p»\ 34» i- Qu’ils reculent en arrière et soient
Gonvertantur retrorsum, et reve dans la confusion, ceux qui me
reantur qui volunt mihi mala. veulent du mal.
16.Fprantconfestim confusionem 16. Qu’ils soient sur le champ
suam qui dicunt mihi : Euge! accablés de honte, ceux qui me di
■eu£(! ! sent : Va ! va !
17. Exultent et laetentur super 17. Mais que tous ceux qui vous
(eomnes quserentes te : et dicant cherchent trouvent leur joie et leur
nom béni à travers le monde des ¿mes. Ps., sa chute; il dira plus tard avec autant de
XX!, 23. raison : <c In iniquitatibus conceptus sum ».
44. — Justitiam tuam , la justice de Ps. l , 7. En appliquant ce verset au Messie,
Jéhova, celle qu’ii donne, sa grâce justifica il faut se rappeler que si « posuit Dominus in
trice. Remarquons que ceque doivent prêcher eo iniquitalem omnium nostrum », Is., Lin, 6,
le psalmiste et le Messie, ce ne sont pas les le Sauveur ne porte que la peine et non la
attributs terribles de Dieu, mais de préfé tache du péché. C'est surtout à son agonie
rence sa bonté, sa miséricorde, et les dons u'il éprouva Ips sentiments et les terreurs
merveilleux de sa divine paternité, la grâce o** David est ici Tinierprèle. — Super ra-
et le salut. « Quæ autem major causa ôsl il'los. La comparaison porte sur le nom -
adventus Domini, nisi ut ostecderet Deus r e , et non sur l’élévaiion, comme Ps.,
dilectionem suam in nobis... Si amaro pige- x x x v h , 5.
b al, saitem nu ne redamare non pigèat. 44. — Retpice. Heb. : hâte-loi.
Nulla enim major ad amorem invitatio quam 45. — Confundantur. Répétition presque
prævenire am ando... Boni Late sublimis est. » identique de xxxiv. 4-
S. Aug., de Cat., Rud. iv. 7. 46. — Feront confestim, iashommou,
42. — Susceperunt^ à l'optatif. qu’ils soient stupéfaits.
43. — David parle de ses nombreuses ini 4 7 .— Répétition de x x x iv , 27. — Salutare
quités; il peut en faire mention même avant tuum , le salut qui vient de toi.
S . Bible:. P saumes. — 13
m LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XLI
I . — Au M aître de ch an t. M izmor (chant) de D avid.
2» H eureux celui qui a égard au m alh eu reu x,
Au jo u r du m alheur, Jéb o v a le sau v era.
3 . — Jéh o va le g ard era e t le fera v iv re,
Il le re n d ra heureux su r te rre ,
E t tu ne le liv reras pas au ressentim ent de ses ennemis*
4. — ■ Jéh o v a l'assistera su r son lit de douleur,
C’est toi qui reto u rn es to u te sa couche, dans sa m aladie.
5 . — P o u r moi, j e disais : « Jéhova, aie pitié de m oi,
Guéris mon âm e, c a r j ’ai péché contre toi ! »
6. — M es ennemis p a rle n t m écham m ent de moi :
« Quand m o u rra -t-il? quand p é rira son nom ! *
7* — Si l’un d’eux vient m e voir, il ne pro fère que m ensonge,
Son cœ ur accumule en lui-m ém e la m alice,
E t quand il so rt, il l ’exprim e au dehors.
8 . —* Tous mes ennem is chuchottent ensem ble contre moi,
Ils complotent contre moi mon m a lh e u r :
0 . — « Un m al pernicieux a fondu s u r lui,
Il e s t couché, e t ne parv iend ra pas à se re le v e r ».
10. — M ême l ’homme de mon in tim ité, en qui j ’avais confiance,
E t qui m angeait mon pain, a levé le talon contre moi I
I I . — E t toi, Jéhova, aie p itié de m oi,
R elève-m oi, pour que j e le u r donne le u r salaire.
12. — C’est p ar là que je reconnaîtrai que j ’ai t a faveur,
Si mon ennem i ne trio m p h e pas de m oi.
13. — P o u r moi, tu me soutiens, à cause de m on innocence,
E t tu m ’établis d ev an t toi à ja m a is 1
14. — B éni soit Jéhova, Dieu d’Isra ë l,
D ans les siècles des siècles. A m en, A m en !
48. — Soüicitu$ est, au futur, en hébreu. d’assauts lui restent encore à subir avant le
Dans toute cette seconde partie, depuis le triomphe de la croix 1 C'est pour les affrontée
t. 48, David délivré d'un premier péril, con et les surmonter qu’il implore l'assistance
jure le Seigneur de le tirer de tous ceux qui divine.
lui restent encore à courir. Dans le sens spiri
tuel, la liaison avec ce qui précède est encore Seigaenr, je succomba et je eidig
plus frappante : Le Messie a remporté une Me« ennemis me font périr;
Hâtez, mon Dion» bâtez votre aide,
première victoire contre le démon en s’incar li eil tempe de me lecoork,
nant, et il en a remercié son Père ; mais que Comffli.
PSAUME XI* 49«
rSAQMfi XL
David s» plaint de ses ennemis, et surtout des amis qui le* trahissent«
réduit à Tétai de faiblesse, et son fils cou Thalhofer et d'autres : tu as changé son lit,
pable n’a aucun égard pour lui. Il se pour d’un lit de malade tu en as fait un lit de joie
rait aussi que dans ces premiers vetsMp David et de repos. Du reste, le patient va demander
fîL allusion à ces (rois hommes compati-sants sa guéri-on, il ne l'a donc pas encore obtenue.
qui prirent soin de iui dans sa fini». Il Rrg., On remarque un changement de temps dans
xvii, 27.29. Dans le eens m é c a n iq u e : ce verset co m n r dans h* précédent.
« Beatus y\\ inlelligit *uper Christi mopiam 5. — David se représente ici romme ce
el pauperlalem, qui propler nos pauper fa- dal dont il a parlé en commençant. — Sana
et us esl. cum dives esael : divos in regno, animcim m eam , c’e*t-à-dire guéris-moi, le
pauper in carne, quia suscepit banc paupe- mot âme tenant lieu ici, comme en bien
rum carnem. » S. Ambr. — In die mata, au d’an très passages, du pronom réfléchi. —
jour du malheur, de l’épreuve, le miséricor Peccavi. Toujours la môme cause attribuée
dieux trouvera miséricorde. Math., v, 7 ; aux maux du psalimsle ; il en fait en ce mo
Luc. vi, 38. « Ncquo en un promereri mise- ment la triste, expérience.
ricordiam Domim poterit, qui misericors ipse 6. — Mata tni/ti, rah li, du mal sur moi, à
non fuerit, aui împelrabil de divma pietate mon sujet. — Nomen, le nom pour la per
aliquid in precibus, qui ad precem pan péri s sonne. Les Juifs tenaient sur Jésus des dis
non fuerit humanus. » S. Cypr., de Op. et cours analogues. « Iline quoque rnagis ac
Eleem., 5. magis aperire Salvator sacrameuluin suæ in-
3. — Conservet. Les verbes doivent être pris cipit passionis, quod cuin Evangelio concor
au futur : il y a ici une promesse, et non pas d ais non dubium est. Nam maledicebant ei
stulemenl un souhait. — Beatum facia t, Judæi, rnorlem ejus expelebant. » S. Ambr.
"îtPN>, ieoushar, il sera rendu heureux sur la « Ce qui est arrivé à Jésus-Christ, notre chef
terre, dans le pays d'Israël, sur le sol de la et noire modèle, arrive tous les jours .i ses dis
patrie. — Non Iradat. En hébreu 11 y a un ciples et a ses membres. Us ont des ennemis
changement de personne, ce qui ne doit pas qui leur souhaitent, toutes sortes de maux et
étonner : « tu ne le livreras pas benefesh, au la mort môme.. Pour so consoler dans ces
désir », à la convoitise, au ressentiment de occasions, il suflU de jeter les yeux sur Jésu6-
ses ennemis. LXX : etc xetpac* Christ. C * regard est plus puissant que toutes
4. — Opem ferat. H> b. : le soutiendra, les ressouicca humaines; il opère non seule
l’assistera. — Super lectum, ttny, heresy le ment la patience, mais la paix, la joie, le
lit tout simple, stratum , 23U7Q misheab, la contentement intérieur, et à l'ombre de la
couche avec toutes ses couvertures, pn parti croix, on ne se met plus en peine de la mul
culier, la couche du malade. Exod., xxi, 48. titude, de la fureur et des stfccès mômes de
Le Seigneur lui-même retourne cette couchu. tous ses ennemis. » Berthier.
« Sigmiicat... cum vir pius el misericors ali- 7. — Heb. : a et s’il vient me voir, il dit
quo morho laboraril. Deum illi omnia officia des mensonges », pour m'abuser sur la trahi
vel indulgent issimæ ma tris præstaturum, et son qui se prépare et la haine que l'on me
quamvis aliam calamitatem magnis solatiis porte, k o , oa, il vient, a un sujet personnel
levaturum. » Flamîn. Il serait moins con sous-entendu ; celui qui vient esl l'un des
forme au paralléMsme de traduire comme ennemis du patient. « De Juda quoque p ro -
PSA UMlì XL 497
dilore evidens prophetia subtexitur jn his ver- sequi resurrectionem, » S. Alhan. Dans
siculis, qui sequuntur. » S. Ambr. — Cor l'hébreu, celte phrase est, comme celle qui
¿ïu6, « son cœur amasse l'iniquité en lui, Zi », précède, dans la bouche des impies : « un
il fa il provision de malice, et s'apprête à dé mal sans remède s'est répandu en lui, lui qui
verser la calomnie contre celui qu'il vient de est couché ne parviendra pas à se lever ».
visiter avec une affection hypocrite. — Foras 40. — Homo pacis meœt Jer., xx, 40 ;
peut se rapporter en hébreu au premier ou au x x x v iii, 22, Thomme qui est en paix, en
second verbe ; il est mieux de le joindre à ce amitié avec moi, en qui j'avais mis toute ma
dernier : il sort, au dehors il exprime les sen confiance : a quasi si quis consolerei Deum,
timents malicieux de son creur. sic erat omne consili um Achitophel. et curn
8. — I n idipsum appartient en hébreu à la esset cum David. » Il Reg., xvi, 23. Notre
phrase suivante : « ensemble contre moi Seigneur, en parlant de Judas, Joan., x iti,4 8 ,
chuchottenl tous ceux qui me haïssent, contre ne reproduit pas ces deux premiers traits du
moi ils complotent le malheur pour moi ». La verset. — Qui edebot, circonstance aggra
répétition du pronom « moi » marque bien vante. Celui qui prend place à la table d'un
que David est le point de mire de toutes les ami. Mu-tout on Orient où l'hospitalité est
attaques; on veut se débarraser de lui. on chose sacrée, contracte avec son hôte les liens
espère que la maladie, les épreuves, la vieil de la plus grande intimile. Quant à Judas,
lesse l'obligeront bientôt à céder le trône à « non communem modo cum eo panem comiv
un auLre. debai, sed illius etiam qui animant nutrii
9. — Voici ce que chuchottent entre eux pari ¡ceps erat. » Euseb. a Sed quid "go cæ -
les ennemis : debnr beliihal iatsouq bo, « une teros arguo (dicit Du mi nu-; Jrsus)? Quid
chose de perdition est répandue en lui », mirum si populus me non cognovit, et cruci
Mossé : « une chose irrémédiable : c 'e s t-à - adjudicavil : cum aposiolus meus mercé-
dire, son cas est mortel, il ne peut pas en dem pruditionis exi^eril, cum conviva meus-
réchapper, propos impuissant contre la vic morlem meam vendideril! « S. Ambr. —
time, sans doute, mats capable de détacher Magnificami traduit servilement V*TJïli hiq-
le peuple de son pnnee, el en tous ca* expri dil. Le texle de S. Jean rend très bien l'hé
mant le désir des rebelles. Au lieu du parti breu : ¿«npev in* éfiè «tépvav aircoO, a levé
cipe miéîouç. i ffusum est, comme le conLre moi son talon. LXX »ont moins heu
méial en fusmn, LX X lisent e n nep:»cant reux : 6|ieY«Auvev i*' ¿1*1 itTepvi<ip.ôv. a Dolum
une lettre : Ip ï» , iaUqou, avec la* significa calcancum nommavil, met a p h ora duci a ab
tion de riiiph il : xocTtdevTo. Ils changent aussi illis, qui de celerîiate contendimi. et calcaneo
bo, en lui, en^ôi, à moi» — Qui dorm it. moliuntur. ut concurrens imtnngal. simul et
D’après les versions, le prophète fait entendre cadat. » Theod. Judas leva le talon contre
aux méchants que leur« complots ne réussi son MaiLreen le livrant à ses ennemi«, Achi
ront pas. « Deridet Judæorum consilia, arbi tophel lui sert d'autant plus fidèlement de
trant mm poÿsese iUiiin per mortemaboîere... type et de modèle, que les deux traîtres sont
Somnus namque mihi passio est. Hinc conse- morts du même genre de suicide. 11 Reg.,
quilur arbilrari ipsum post dormitionem con- XVII, 23.
498 LE LIVRE DES PSAUMES
11. Pour t o u s , Seigneur, ayez 11. Tu autem, Domine, miserefe
pitié de mm', el ressuscitez-moi, pour /mei, et resuscita me; et relribuam
que je 1p leur rende. eis.
12. C’est en cela que j ’ai connu 12. In hoc cognovi quoniam vo-
que vous m’aimiez, parce que l’en luìsti me; quomam non gaudeb i t
nemi ne se réjouira pas à mon Inimicus mens super me.
sujet.
13. Pour moi, vous m’avez ac 13. Meautem propter innocenti am
cueilli à cause de mon innocence, suscepisti : et confirmasti me in con-
et vous m'avez établi en votre pré spectu tuo in seternum.
sence à jamais.
14. Béni soit le Seigneur, Dieu 14. Benedictus Dominus Deus
d’Israël, dans tons les siècles des Israel a saeculo, et usque in specu
siècles. Ainsi soit-il, ainsi soit-il. lum : Fìat, fiat !
LIVRE DEUXIÈME
PSAUME XLII
PSAUME XL1II
1 — Daigne me ju g e r, à Dieu,
E t défends m a cause contre une race im pie.
Délivre moi de 1 hom m e de mensonge e t d'iniquité.
2. — p a r toi, Dieu, qui es mon re m p a rt, pourquoi me re je tte s-tu ?
Pourquoi vais-je to u t triste , persécuté p a r l'ennem i?
3. — E nvoie ta lum ière et ta v érité.
E lles me gu id eron t 1
Elles me conduiront â ta m ontagne sain te
E t ver* les tabernacles.
m LE LIVRE DES PSAUMES
4 — H t je viendrai à l'au tel de Dieu, au Dieu m a joie, mon allégresse.
E t je te célébrerai s u r la harpe, ô Dieu, mon Dieu !
5 . — Pourquoi t'affliges-tu, mon âm e, e t te troubles-tu en o o i t
Espère en Dieu, c a r je le louerai eneors,
L ui, le salu t de ma face e t mon D icj.
PSAUME XL I
la vie, le coloris, la poésie Louchante que le Sicut rivi — Fontes viri — Prœbent rrfriperiam,
psalmisie met en œuvre pour rendre sa Ita meoti — Si Uèoli — Deus est remedium.
De Land. Virg. 1.
prière plus digne du Jéhova. « Semblable à
tous les affligés qui cherchent des consola Les premiers chrétiens se servaient de l'i
tions, il ariôre ses regards sur les vagues mage du cerf pour représ« nier le néophyte
échappées du la source Phiala ; leur mélan qui aspire au baptême, Marligny, Antiq.
colique bruissement lui rappelle les calamités ohrét. lia pl. S. Augustin, dans son commen
que Jéhova a fait fondrr sur lui ; peu à peu taire, témoigna qu’on chantait ce psaume en
cependant, il se souvient que son amie, sa conduisant ¡es catéchumènes au baptistère,
harpe, lui est resté firlnl«1... » Hnrder, Poes. et-de nos jours encore, la liturgie du samedi-
des Heb. u . 40. Que d'émotion, que de douce saint en contient une partie qu’on redit
espérance dans ce refrain qui vient, par trois pendant la procession aux fonts baptis
fois calmer la tristesse du p alm iste , et le maux.
faire sourire à travers ses pleurs ! 3. — Fortem , Sn, ei,fort, puissant, mai»
Nous avons dan? ce beau cantique six pris ici comme nom propre, ainsi qu« l'in
strophes en vers de 8,8,4 0, 4 8 ,1 2 ,8 ,6 pieds : dique le préfixe S : mon âme a soif lertahim,
H. 2-4, mon âme soupire ardemment îeel chai, d'EIohim, du Dieu vivant. Rappe
après son Dieu; 2° t t . 5-7, avec quel lons ici une remarque faite dans l’Inlio-
¿»onheur je me joignais auLrefois au cortège duction ; dans les psaumes du second livre,
de ses adorateurs! 'ne le ferai-je pas encore? mis on recueil à un»* époque où, dans l’usage
3° t t . 7-9, du fond de l'exil, du sein de l'af liturgique, les Juifs substituaient le nom
fliction. ; e p(*nse à Jéhova; 4» t t . 40-42, d'Elohim ou d’Adonaï à celui dr* Jéhova, ce
iourquoi donc craindrais-je les persécuteurs? dernier a presque partout élê remplacé p ar
fe passé ne doit-il pas revivre pour moi?
5» x liii, t t . 4-3. Soyez donc mon défenseur,
l’un des deux premiers. Celle substitution
est visible ici i*t au t . 4 du psaume suivant.
ô Jéhova, 6o t t . 3*-5, et ramenez-moi au — Quando veniam. Cri de désir du psalmisie,
plus tôt auprès de vos tabernacles. qui souhaite ardemment de revoir fa face de-
Ce psaume peut servir au chréLien d'acte Dieu, cVst-à-dire, le sanctuaire où il habite.
de désir : étranger au milieu d'un monde « Sciens, cum hi ne r e r e w r i l . cum esse vi-
impie, il aspire à entrer bientôt dans la cé surum, ne exportât. quidem dilationom, mo~
leste p a ir e . ïamqiie non paiiiur, m*îI hic nnbis spintum
2. — Desiderat, ip y n , thaharog, verbe qui osiendit apo«tolicum. Eienim ilio quoque in—
indique une vive tendance vers un objot dé gemise.ohat propter diuturnitatem hujus pere
siré. — CervuSi construit comme au féminin grinai innis. » S. J. Chrys.
en hébreu, par attraction de l'autre terme 4. — Lar.rimœ. p< lx x ix , 6; ei, 40.
de comparaison, nefesh. qui est du féminin. « Non dixn : fariæ sunt mihi lacrimæ muas
— F o u tes, î p ’SNt nfiqei, les ruisseau, les pot us.... st'd sei vaia ilta sili, qua maialesco,
couranLs d’eau, par conséquent, l’eau vive, qua rapior ad fontes aquarum, pains facta»
symhole du Dieu vivant, que va nommer ie sunt mihi lacnmne meæ. ilum rìift'eror. »
verset suivant. S. ^Jérôme traduit : ? sicut S. Aug.. — Ubi est Deus tuu*< refrain cieinet
nrnola ptæ parala ad irrigationes aquarum ». des impies qui concluent toujours de la
Ppul-èlro a t-il lu : fttTiy. harouynh, qui longue paltencn de Dieu à son indifférence,
signifie a aire baLtue ». S. Bernard a heureu parfois même à sa non existence. Ce silence
sement imité ce verset : du Seigneur, et les blasphémé* qu'il inspire
Ut jncundas — Cerrus nnda« — JSstoans desiderat, au méchant, sont pour l'Israélite fidèle un?
Sic ad Deum — Fontem vivant - Mens tideli* properat. épreuve des plus amères. Ps., l x x , 44 ;
202 LE -LIVRE DES PSAUMES
«pre et solum facere debeamus. » S. Hilar. prêter à cette interprétation, ce mot a une
— Terra Jordanis. On appelait ainsi le pays acception plus grandiose que celle de flot et
situé au-delà du Jourdain, par opposition à môme d'ondes bouillonnantes. L’auteur fait ici
ia terre de Chanaan. — Hermoniim, au plu la description d'un des phénomènes naturels
riel, parce que l'Hermon a trois sommets, qu’il a sous les yeux : le fracas des orages et
disposés commp les angles d’un triangle, et la chute des torrents dans les profonds ravins
distants l’un de l’autre d ’environ un kilomètre de la montagne. Un passage de Lynch, Expéd.
et drmi. David et ceux qui l’accompagnaient au Jourdain et à la mer Morte, cité par Cook,
s ’étaient réfugiés à Mahanaîm, beaucoup plus semble avoir été composé pour illustrer ce
au sud que l’Hermon, situé dan? l’Anu-Liban, verset : « Une nuée sombre et menaçante
■aux sources mômes du Jourdain, II Reg., enveloppa soudain les sommets de la mon
xvn, 24. Mais souvent, l’Hermon était nommé tagne; les éclairs brillaient à travers sans
pour tout le pays au-delà du fleuve, comme interruption, pendant que le fracas du ton
ieThabor pour toute la contrée en-deça. Gfr. nerre était répercuté d un côté à l’autre de
Ps. l x x x v i i i , 43. Môme des environs de l'épouvantable abîme. Entre ses éclats, nous
Mahanaîm, observe Cook, les hauts sommets entendîmes tout à coup le bruit d’un mugisse
-de la montagne sont certainement visibles. ment continuel; c'était le torrent, formé par
C’est dans ces région* accidentées q u e bon la nuéfe pluvieuse, qui se précipitait en longuo
nombre d’Israélites cherchèrent un abri au ligne d’écume en bas de la pente escarpée,
moment de la captivité, et que plus tard les entraînant d’énormes fragments de roches,
chrétiens se réfugièrent à Pella. Si l’on veut qui en s’entrechoquant l'un l’autre, réson
entendre l'Hermon au sens strict, ripn n’o naient comme le tonnerre ». L'abîme qui
blige à faire résider l'auteur du psaume dans crie à l’abime, qore, c’est donc la grande
le môme endroit que David; i f pouvait se voix du tonnerre et des eaux qui fait rouler
trouver beaucoup plus au nord. — Monte ses puissants échos à travers les flancs de la
modico, l y x o VI, k a r mitshar, la montagne montagne. Le bruit des eaux est le plus fré
petite. Les versions font de ce dernier mot quent, car il n’est pas seulement passager
un simple qualificatif; parmi les modernes, comme l’orage, il dure de lons;s jours à l’é
fîupfeld et d'autres suivent la môme interpré poque de la fonte des neiges. C'est celui que
tation. D'après Rosenmiiller, cette petite désigne l'auteur, in voce cataractarum. De
montagne ne serait autre que l’Hermon, dans Panéas, où le Jourdain prend sa source, sur
la pensée de l’écrivain sacré : « religionis le flanc méridional de l’Hermon, les torrents,
studio ita ardebat, ut sorderent ei prae monte dit Robinson, forme des cataractes de soixante
Sion omnia ». Pour Olshausen et Hitzig, ce à quatre-vings pieds. Le fleuve lui-même
serait au contraire Sion, montagne physique- dans son parcours a beaucoup de cascades e t
ment petite, mais grande à raison de Celui de rapides.— Excelsa, "71*131270* mishbareika,
qui y résidait. L’auœUr voudrait dire alors tes brisements d'eaux, tes vagues. — F lu -
que du fond de l'exil, aussi bien que de Sion, ctus f u t, "pba, galeikti, les eaux qui
il peftsera à Jéhova. On regarde plus généra roulent, tes flots. L'Ecriture, par. une mé
lement Mizar comme le nom propre d’une taphore qui lui est habituelle, compare les
montagne, inconnue aujourd'hui, ou le psal- tribulations aux grandes eaux. Ici l'image
miste avait établi son séjour; cette interpré a quelque chose de plus saisissant encore :
tation est plus en harmonie avec la teneur le malheur a fondu sur le p a lm is te comme
même du verset. ces masses d’eau qui s'élancent avec un
8. — A byssus, mnn, thehom^ l'abîme, le fracas terrible du haut de la montagne. Cfr.
gouffre. Plusieurs traduisent : le flot appelle Jon., 11, 4.
le flot, le fait venir pour lui succéder sans 9. — Voici un rayon de soleil qui se joue
interruption. Cfr. Euripide. Supp. 61 i : dans les eaux suspendue* sur la tête du
Aixcc ô tx a v x àX e so e x a î 9 'jvoç çovov» poète inspiré : au milieu même des tribula
Mais quoique le sens de Ifiehom puisse 86 tions apparait la miséricorde que Diou e n -
204 LE LIVRE DES PSAUMES
10. Je dirai à Dieu : Vous êtes 10. Dicam Deo : Susceptor meus es.
mon défenseur. Pourquoi m’avez- Quare oblitus es mei? et quare
vous oublié? et pourquoi faut-il que contristatus incedo, dum affligli me
je-marche attristé, pendant que Ten- inimicus ?
nemi m'afflige?
11. Pendant que mes os sont bri 11. Dum confringunturossamea,
sés, les ennemis qui me persécutent exprobra veruni mihi qui tribulant
m'accablent de reproches, me di me inimici mei;
sant chaque jour : Où est ton Dum dicunt mihi per singulos
Dieu? dies : Ubi est Deus tuus?
12. Pourquoi es-lu triste, ô mon 12. Quare trislis es,. anima mea?
âme? et pourquoi me troubles-tu? et quare conturbas me ?
Espère en Dieu, car je le louerai en Spera in Deo, quoniam adhuc con-
core, lui, le salut de ma face et mon fitebor illi; salutare vultusmei, et
Dieu. Deus meus.
*%
P S AUME XLII
2. Quia tu es, Deus, forti tu do 2. Car vous êtes le Dieu qui Tait
mea; quare me repulisti? et quare ma force : pourquoi m’avez-vous
trislis incedo, dum affli g ì me ini- repoussé? et pourquoi faut-il que je
micus? marche attristé, pendant que l’en
nemi m’afflige ?
3. Emute lucem tuam et verità- 3. Envoyez votre lumière et votre
tem tuam; ipsam ededuxerunt,et vérité, pour me conduire et m’ame
adduxerunt in monlem sanctum ner à votre montagne sainte et à
tuum, et in tabernacula tua. vos tabernacles.
4. Ét introibo ad altare Dei; ad 4. Et j ’entrerai à l’autel de Dieu,
Deum, qui laetificat juventutem vers ce Dieu qui fait la joie de ma
meam. jeunesse. Je vous louerai sur la
Confìtebor tibi in cith'ara, Deus, harpe, ô Dieu, mon Dieu.
Deus meus :
5. Quare tristis es, anima mea? 5. Pourquoi es-tu triste, ô mon
et quare conturbas me. âme? et pourquoi me troubles-tu?
Spera in Deo, quoniam adhuc con- Espère en Dieu, car je le louerai en
fitebor illi : salutare vultus mei, et core, lui, leealut de ma face et mon
Deas meus. Dieu.
rer un peu. el se consolerde n'être justiciable? Euseb. Les deux verbes qui suivent sont au
que du Seigneur, dont les jugements sont futur en hébreu ; c ’est du reste le seul temps
vrais et pleins d'équité. # Le Courtier. — qui convienne ici.
Discerne. Heb. : « venge ma cause d'une nation 4. — Aitare, Paulel où il offrira le sacri
non pieuse j . — Ab homine, « de l'homme fice cuchansliqu« de la reconnais«ance.—
d’astuce et d’iniquité », expression collective Qui lœtijicot juventutem, HTOUJ Stf* el
comprenant tou* les méchants. sm ehath gtli, « le Dieu joie de mon allé
2. — Deus fortUudo tnea. Heb. : « le Dieu gresse ». Lus versions traduisent par jeunesse,
de ma forteresse ». — Quare me repulistù ce qui esl à peu près la même chose, parce
« La joie qu’il a de ce que Dieu est sa force que la jeunesse est l’âge de la joie. — Jn
n’éteint pas la crainte de sa propre faiblesse, citharo, a arrepto. pro more, instrumento
parce qu'il sait que Dieu n'est actuellement musico, lum cupiditatibus in concentura
la force que de ceux qu’il lui plaît, el q u ’il ne teinperatis, quæ vera est musica ». Boss. —
voit rien dans son propre fond qui ne soit Deus Deus m eus, primitivement : Jéhova,
capable d’irriter contre lui et d’eloigner de mon Dieu.
lui celui sans qui il ne peut çien. » De Con- 5. — Quare tristis es. « Celle joie que
dren. La crainte du psalmiste vient de ce donne le sacrifice de Jesus-Christ, et la con
qu’il se sent également repoussé de Dieu et solation qu’un préire ressent dans son cœ ur
oes hommes. C’est le sentiment que le Sau dans l’exercice d’un ministère si saint, n’em -
veur voulut, éprouver sur la croix, et qu’il pèchent pas qu’il ne tremble, el n’entre dans
est bien permis à l’homme de ressentir à son la tristesse de (’humiliation et. de la péni
tour. tence. Au contraire c’est la sainteté même
3. — Lucem et veritatem. Herder el quel de ce ministère qui l’épouvante. » De Con-
ques au 1res voient dans ces deux mots une dren. — Spera. « Da operam esse justus, et
allusion p l'Urim, rie or, lumière, et au Thum- quantumciimque fuens. confitera te peccato-
min, de thom, perfection, du pianri prêtre. rem, sein per spera misencordiam, et in ista
Le psalmiste demanda ici que Dieu m» fasse hu mi li confessione securus alloquere tu rb a n -
sa lumière et son guide ver« le sanctuaire. tem te, et lumultuauiem adversos te ani
« Quod lux sensum movens !eu iis corporeis ma m tuam. » S. Aug. — Adhuc confìtebor
est, idipsum veritas est animæ oculis ». ült< sur la terre d'abord, puis dans l’éternité*
206 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XUV
P S A U ME XLIII
n ’avait encore subi ni la défaite, ni la dis« idées à travers les sept strophes est irèfl
persion, ni la vente dont parte te psaume. — logique H® 1 1 . 2-4, c’est Dieu qui, par Ips
Une dernière hypothèse, soutenue par Hengs- mei veilles de sa puissance a établi nos pères
tenberg, Dehlzscti, Moll, Cook, etc., recule dans le pays de Ctiauaan ; 2 ° t t ‘-4-7. c’est
la composition du psaume jusqu’au règne de lui qui par son secoure nous a protégés contre
David. Pendant que 1h rot était occupé contre nos ennemis; 3« 1 t . 8-44, et voici'qu’à pré
Jes Syriens, les Idumécns, toujours disposés sent il nous laisse écraser et dépouiller;
à faire mentir la prophétie qui les concer 4o 1 1 . 43-45, nous sommes dispersés et
n ait,« major servie! minori », Gen., xxv, 23, vendus, aussi tous 1rs peuples se moquent
fondirent sur le pays d'Israël, II Reg., v in, 43, de nous; 5° 1 1 . 46-49, nous sommes cou
et y exercèrent leurs ravages accoutumés, verts do honte et pourtant nous sommes restés
massacres, pillages, vente de captifs, etc»; fidèles à l’alliance du Seigneur ; 60 1 1 . 20-23,
les victimes de leur cruauté restèrent même pourquoi Dieu nous laisse-t-il ainsi maltrai
longtemps sans sépulture, III Reg., xi, 45. ter à cause de lui? 7° 1 1 . 24-47, qu’il
Leur invasion fut donc terrible, elles enfants s’éveille et se hâte de venir à notre secours.
d e Coré, qui en furent les témoins pouvaient Les vers sont oclosyllabiques.
bien, au nom du peuple, protester solennel S. Paul. Rom., v m , 36, cite un verset de
lement de leur fidélité au Seigneur, r t de ce psaume à propos des souffrances que les
mander pourquoi il permettait ces défaites premiers chrétiens avaient à endurer de la
inopinées, celte honte d’Israël et tous les p a n de leurs ennemis; en suivant cette in
maux dont venaient de tes accabler les enne terprétation, les Pèrrs ont entendu le psaume,
mis. Ce qui donne le plus de force à celte au sens spirituel, des m artyrs de la loi nou
opinion, c’est que de son côlé, David fit un velle . « Voccm ergo mar t yr um audiamus in
psaume sur le même sujet, LIX, et que le Psrilm» D, S. Au». Les protestations de fidé
titre qu’il porie se réfère ptécisément aux lité 11 d'innocence peuvent être prises alors
événements que nous venons de rappeler. dans leur sens le plus rigoureux, et la déli
S’il en est ainsi, les fils de Coré ont dépeint vrance demandée est rentrée dans la vie
avec des couleurs grandioses une situation éternelle.
qui fut douloureuse, mais qui n’eut le carac 2 . — Patres nostri annuntiaveruvt. Aa
tère de catastrophe nationale ni par sa durée, temps de David, les ancêtres avaient à
ni par son étendue, puisque pendant ce raconter les œuvres de la puissance bienfai-
temps l’armée de David était victorieuse. ttice flu Seigneur, et aussi les merveilles que
Mais celte grandeur de conception pourra sa justice avait, opérées en les châtiant durant
bien cesser d’étonner, si l’on admet avec les la période d^s Juges, pour les délivrer en
Pères qu'en exposant une calamité particu suite quand ils se repentaient. Ce que Dieu
lière, 1p Saint-Esprit avait en vue d’autres a lait pour leurs pères innocents et pour
t’vènpments à venir, d'un caractère plus gé- v leurs pères repentants, ne peut-il pas le
x é t al et plus terrible. C’est ce qui fait que ce renouveler? En racontant les merveillps
chant put servir aux Juifs dans plusieurs de d’autrefois, les pères ne faisaient qu’obéir
leurs épreuves subséquentes. aux précepte* réitérés de la loi. Exod., x, 2;
Il s’y présentent comme peuple dans un x iï, 26, 27. xiii, 8 , 40; Ps. l x x v h , 3.
état analogue à celui de Job : ils ont fidèle 3. — Expulisti eos, □rn tttt'ÏÏ. vafhshal-
ment servi le Seigneur, et au nom de l’alliance rhem. Le verbe shalatit signifie : chasser, faire
ui leur promet mit la prospérité en retour sortir, meilro au large ; le parallélisme
e la fidélité, ils réclament, leur délivrance demandant que dans ce verset le quatrième
immédiate. Ce psaume est donc, dit Hengs- verbe corresponde au deuxième, il faut suivre
tenberg, un Kyrie eleison que la nation fit la métaphore, et après « tu les as plantés »,
alors monter vers le Seigneur dans son sanc- traduire : « tu les as fait sortir de terre a,
iuaire, et dont elle se servit plus tard dans des tu les as fait pousser. Celte comparaison est
situations semblables. Le développement des empruntée à l’Hxode, xv, 47, et développée
PSAUME XLIH 203
4. Nec enim in gladio suo posse- 4. Ce n'est pas par leur glaive
derunt terram, et brachium eorum qu'ils ont conquis le pays, et ce
non salvavit eos. n'est pas leur bras qui les a sauvés,
Scd dextera tua, el braclrium mais votre droite, et votre bras, et
luum, et illuminalo vullus lui; l'éclat de votre face, parce que vous
quoniam compiacesti in eis. les aimiez.
5. Tu es ipse rex meus et Deus 5. C’est vous qui êtes mon roi et
meus; qui mandas salutes Jacob. mon Dieu, vous qui commandez que
Jacob soit sauvé.
6. In te inimicos noslros venlila- 6. C’est par vous que nous ren
bimus cornu, el iii nomine tuo sper- verserons nos ennemis, c’est en vo
nemus insurgentes in nobis. tre nom que nous mépriserons ceux
qui s’élèvent contre nous.
7. Non enim in arcu meo sperabo ; 7. Car ce n’est pas en mon arc
et gladius meus non salvabii me. que je me confierai, et ce n’est, pas
mon épée qui me sauvera.
8. Salvasti enim nos He affligen- 8. Vous nous avez en effet délivrés
tibus nos : et odientes nos confu- de nos persécuteurs, et vous avez
disti. confondu ceux qui nous haïssent.
9. In Deo laud.ibimur tota die; et 9. C’est en Dieu que nous nous
in nomine tuo coniitebimur in sae- glorifierons tout le jour, et nous
culum. w rendrons gloire à votre nom à ja
mais.
10. Nunc autem repulisti et con- 10. Pourtant voici que vous nous
fudisti nos : et non egredieris, Deus, avez repoussés et confondus, et vous
in virtutibus nostris. ne voulez plus sortir avec nos ar
mées, ô Dieu.
tion royale en Syrie, et pensèrent, que la d é dant, tu ne t'es pas efforcé de les vendre cher,
faite d'Israël étarit générale. d’enchérir sur l'ollre de l'acquéreur: Ci» sens,
44. — Avertisti. Heb. : v Lu nous fais re de quelque côté qu’on l'incline, reste pdral-
culer ». — Diripiebant sibi, « dépouillent lèle avec celui du vers précédent. S'. Hi.T. :
pour eux o, à l**ur profit. Si le psaume était « nec grandi* fuit eommuf aho eoruui ».
cia temps de ta captivité, ce verset n’en LX X : ¿v àUàyiiacri. Beaucoup de manuscrits
pourrait viser que les débuts. g recs, TL-proiluils par quelques versions
42. — Ooes escarum, « des brebis de nour latin •<, lisent i c i fautivement : to» à^aXà^aoi.
riture », qu’on doit tuer pour s ’en nourrir m jubiiationihus.
ensuite. — In genles (Uspersi&ti. Inapplicable 44. — La situation décrite dan* cette
au temps des Machaboes. Toute guerre et strophe est la conséquence des calamités- énu
toutt* conquête avait pour conséquence obli mérées dans la précédente.
gée la capture de nombreux prisonniers; 15. — Sîmüiturtinem, moshal, le proverbe,
nous savons que h s Iduméens un manquaient la fable. No*< ennemis hochent la tèle en
pus à cet antique u^age, Ain., ï, 6, 9 ; ils- parlant de nous, notre abjeclion est devenue
durent donc emm ner le plus possible de provei biale.
captifs à la suit» de leurs invasions sous' 46. — Cooperuit me. La honte ne couvre
David. pas seulement mon visage, du mon visage
43. — Suie p retio , beïo chon, sans ri elle se répand sur ma personne entière. Le
chesse. à vil ptix. — El non fu it, rVZ*l smguliei est collectif dans ce versM ; il s’agit
DrPTrrc22, wlo ribbitka bimdiireihcm, « tu toujours du peuple dans so t ensembl«»
n*a< pas augmenté sur leur prix », c*est-à- 48. — I-raël va mami'-ndnl cm nparT son
Mue, lu n‘a^ pas augmenté la rirh e^ e, ou tu sort avec la conduite du Uum à -»oti é g a i d .—
u as pas cheiclié à l'augmenter en les ven Inique non egimus^ nous n'avons pas violé (e
PSAUME XLIIÏ
19. Et non recessit retro cor no 19. Notre cœur ne s’est point re
strum; et declinasti semitas nostras tiré eu arrière, et vous, vous avez
a via tua. détourné nos pas de votre voie.
20. Quoniam humiliasti nos in 20. Car vous nous avez, humilies
loco afflicLionis, et cooperuit nos dans le séjour de raf'fliclion, et T o r a r
umbra mortis. bre de la mort nous a enveloppés.
21. Si obliti sumus nomen Dei 21. Si nous avons oublié le nom
nostri, et si expandimus manus no de notre Dieu, et si nous avons levé
stras ad deum alienum : nos mains vers une divinité étran
Rom. 8, 3ft. gère,
22. Nonne Deus requiret ista? 22. Dieu ne peut-il pas le recher
ipse enim novit abscondita cordis. cher, lui qui connaît les secrets des
Quoniam propter te mortificamur cœurs? Car c’est à cause de vous
tota die : sestimati sumus sicut oves que chaque jour nous sommes mis
occisionis. à mort, et qu’on nous traite comme
des brebis à tuer.
23. Exurge, quare obdormis, Do 23. Levez-vous, pourquoi dormez-
mine? exurge, et ne repellas in ti- vous, Seigneur? Levez-vous, et ne
nem. nous repoussez pas à jamais.
24. Quare faciem tuam avertis, 24. Pourquoi détourner votre vi
oblivisceris inopise nostrae et tribu- sage et oublier notre misère et nos
lationis nosLrsB? malheurs?
23. Quoniam humiliataestin pul- 25. Car notre âme est humiliée
contrat en verlu duquel la proteclion de Si nous avions servi une divinité étrangère,
Diuu nous devait, être assurée tant que nous Dieu ne le saurait-il pas ? Nous ne somm s
lui resterions fidèles. O s t seulement sous donc pas aponíais, puisqu'il na peut nous en
David que les Hébreux pouvaient parler de faire le reproche. — Pvopter te. Ces jmots
la sorte. donnant aux souffrances du peuple le c a
49. — Cor nostrum . Notre (idélilé n ’était ractère de persécution religieuse. Ce qui*
pas seulement extérieure, notre cœur lui— poursuivait la vieille jalousie des Iduméens,
niêmft e*t reMë attaché à D-iru. — E t décli c'était donc Jéhova lui-mêine, qui avait fait
nant, u n i oualket, sur lequel tombe la né une si belle part à Jacob de préférence à son
gation qui commence le verset : « ne s’est frère Esaü. Ce verset esL s u r t o u t , vrai des
pas écarté noire pas de ta voie ». S- Jean martyrs qui souffrent bien pour Dieu, et lo
Chrysostôme lit aussi oùotOéx, les versions S e r v e n t avec amour au milieu des touiment-.
avec une ponctuation différente : vethat. « Magnum est manere Dei cultores el ad
20^— Quoniam , *3, Ai, reliant le verset alium non defecisse; multo autem majus est,
au précédent : « nous ne nom sommes pas cum mors assidue, et quotidiana pericula
détournés do f.oi, pourqup tu nous repousses », immineani, Lalem conservare dilectionein. »
de manière à inéritpr que tu nous repousse?* S. Chrys. — Ooes occisionis, du bétail propre
— Afflictionis, Dtjn» thanim , comme Is., à ê t r e Lue, et q u i n’a ni le pouvoir, ni lo
xiii, 2 2 , les chacals : k lu nous refoules dans droit de se défendre.
le lieu des chacals », Aq. : iv TÔittp àoixnrcp, 23. — Obdormis, Le sommeil du Seigneur
dans le désert, où sont obligés de chercher esL comme celui du Sauveur Jésus >ur lu
un refuge ceux qui ont.échappé aux mains barque pendant la tempête : c’est le sommeil
des ennemis. — Umbra. m ortis, a pericula apparent de Celui dont la patience n'a point
dicens quæ morte m pariuni, et quibus mors de bornes, — Ne expelías, « ut ne hî qui pa-
est proxima ». S: Jean Chrysostome. liuntur, quasi tentationibus prorsus déditi
21. — SU conditionnel supposant les labantur, neque ii qui mala inferunt diuturna
verbes suivants à l’imparfait. — A d deum judicis lolerantia audaciores effecti, mjgis
alienum, c'eût été un crime national. magisque imquitatem augeaut. » S. ÂLhan.
22. - - Requiret* Le verbe hébreu chaqar 24. — Faciem. Cfr. *. 4.
veut dire a rechercher, trouver à la suite des 25. — L’âme et le ventre sont mis pour dé
recherches ». Nous pouvons donc traduire : signer la parlie sph'ituelle et la partie m até-
Ut LE LIVRE DES PSAUMES
daus la poussière, et notre corps est vere anima nostra : conglutmatus
rivé à terre. est in terra venter noster.
26. Levez-vous, Seigneur, secou 26. Exurge, Domine, adjnva
rez-nous, et sauvez-nous à cause de nos : et redime nos propter nomen
votre nom. tuum.
P5AUMK XLV
rielle de l’homme, et les sentiments qui y merabilia quæ ab eis recte et ex virlute facta
prennent leur source. fuerant, undenam saiutem assequi æquum
26. — Hcb. : « lève-toi à notre secours, et censent? A misericordia, a benignitate et
rachète-nous à cause de la bonté », « Vide dem entia, propter nomen Dei* » S. Jean
quomodo concluserunt orationem : post innu* Chrysostome,
PSAUME XLIV *«
1 0 . — E lles sont am enées au m ilieu de la joie e t de l ’allég resse,
E lles e n tr e n t dans le palais; du roi.
17. — A la place de tes pères s ero n t tes fils.
T u les é ta b lira s p our com m ander a to u te la te r r e .
1 8 . — J e ferai célé b re r ton nom dans tous les >iècles,
C’e s t pourquoi les peuples te louerout à ja m a is .
PSAUM E X L1Y
1. In fïnem. pro lis qui coramu- 1. Pour la fin, pour ceux qui se-
tabuntur, filiisCore, ad intellectum. ront changés. Des fils de Coré, pont
Canticum pro dilecto. l'instruction, cantique sur le bien-
aimé.
être pris comme figure du Sauveur à venir? nairement dans les écrits des prophètes,
S’il est difficile d'assigner au psaum.e un comme aussi dans les oracles de notre Sei
sens historique, il est aisé d'établir sa signi- gneur sur la ruine de Jérusalem et I» fin du
fîcalion messianique. IsaiV, ix, 6, emprunte monde. Ici au contraire, le Coraïle décrirait
au t . 4 le qualificatif gibbor qu’il donne au un événement présent ou même déjà passé, et
Messie, et S, Paul, Heb., i, 8, 9, cite les insérerait dans sa description drs traits qui
11. 7, 8, commp adressés par le Père éter ne lui conviennent nullement, et cela sans
nel à son Fils. Quant aux Pères, ils sont ici avertissement aucun en faveur de ses audi
unanimes à reconnaître le .Messie et son teurs. Bien que cette observation ne soit pas
Eglise. S. Augustin ne fait que résumer absolument concluante contre l'adoption d un
tous ses devanciers quand il ait : a Quis sens littéral historique, nous préférons avec
non hic Christ nm, quem prædicamus et in Thalhofer et d'autres interprètes catholiques,
quem credimus, quaml b e ts it tardus, agnos- entendre le sens littéral du Messie lui-méme;
cat? » Civ. Dei, x v n , 46. Et du 1, 47, le psaume n’en sera que plus facile à corn-
doni l’accomplissement frappe tous'les yeux, rpndre et le développement des idées y sera
il tire cette conclusion qui ne sera pas inu eau coup plus logique. C’est là, du rrste,
tile à l’interpréiauon du psaume : « procul l'interprétation des Pères, qui ne songent
dubio quidqnid hic tropicis locutionibus sub même pas à Salomon dans leur explication du
obscure dicturn est, quoquo modo mtelli»atur, texte.
debet bis rebus manifestissimi« convenire». Ite cantique se divise en deux parties. La
Ajoutons que la tradition juive avait ici )remière célèbre la beauté, la puissance et
devancé la tradition catholique. S. Paul a majesté du Messie ; la seconde parle de
n'aurait pas entendu cette prophétie du ■ a reine, épouse spirituelle du Messie. Cette
Messie, si ses lecteurs avaient pu le con igure de l'union nuptiale employée pour
tredire; ils interprétaient comme lui, et le caractériser l’alliance de Dieu avec son
Targum nous a laissé cett* traduction du peuple est reproduite par les prophètes,-Os.,
3 : « Ta beauté, o roi Messie, surpasseH, 49, 20; 1s., u v , 4, 5. L’épouse est (’Eglise,
celle des enfants des hommes ». Ce coûtant c’est-à-dire Israël converti par le Messie à
traditionnel a môme entraîné les plus sérieux la loi nouvelle, et conduisant à sa suite les
représentants de l'exégèse p r o u v a n t e , nations idolâtres auprès du roi Sauveur.
J. M. Micbflélis, Rosenmüller, HengsLenberg, Cette seconde partie du psaume est appliquée
Delirzsch, Tholuck, Gook, e ie ., doni plusieurs dans !a liturgie à la très sainte Vierge, la
appliquent -le psaume) exclusivement au plus haute et la plus sainte personnification
Mecsie. Ü reste en effet ce dernier point à de l’Egltpe; elle peut l’être aussi à chaque
préciser : le psaume est-il directement mes âme chrétienne, appelée à avoir par la grâce
sianique, ou ne resL-il 'qu'au sens spirituel? les rapports 'es plus intimes avec le Fils da
D. Calmet, Bossuet, Patrizi sont pour ceLte Dieu.
seconde manière dp voir* Los noces de Salo On n’est pas d’accord sur la nature du
mon avec la fille du roi d'Egypte feraient le rythm e ■« des lis du témoignage », auquel èst
sujet littéral du cantique. Ce sentiment, 'peut adapté le psaume. Nous suivrons la division
être soutenu, parce qu'alors, tout ce qui de Bickell, qu’on peut contester au point de
dans le texte ne peut s'appliquer à Sulomon vue strophique, ma>s qui respecte l'accord
est rapporté au Messie. Nous observerons des pensées avec la versification. Nous avons
néanmoins que d'ordinaire, quand les écri •cinq strophes de huit vers octosyllabiques :
vains sacré? ont un doubla objet en vue, il 4» * * , 2-4, dédicace du poète; beauté et
font des prophénos, et non des descriptions ; vertus guerrières du r o i; 2® 1 t . 5-7, ses
ils voient l'un ei l'autre obj-a dans l'avenir, exploits ; 3° 1 t . 8-40, san onction, sa magni
et n'ont pas, comme ferait ici le psalmiste, ficence, son épouse; 4® 1 t . 41-14, devoirs
une vue dirigée du côté du passe ou du pré de la reine : quelle oublie son peu pie, le roi
sent, l'autre dirigée du côté des temps futurs. et toutes les nations s’attacheront à elle;
Ainsi au .psaume xv. David voit deux faits 5« 1 1 . 4*5-48. elle sera digne alors d'être
futurs dans une même perspective, sa déli conduite au prince, et les fils de cette union
vrance prochaine, et la résurrection pluâ seront à jamais les chefs de la terre.
éloignée du Mctsie; il en est de inôine ordì« ' 2. — E ruciavit, Ü7m, rachask, ebullivit.
PSAUME XLIV
3. Speciosus torma præ filiis ho- 3. Vous surpassez en beauté les
minum, diffus.a est gratia in labiis enfants des hommes, la grAce est
tnis : propterea benedixit te Deus répandue sur vos Lcvrcs, c’est pour
in æLernum. quoi Dieu vous a béni à jamais.
4. Accingere gladio tuo super 4. Ceignez votre glaive à votre
fémur tuum, potentissime. côté, ô tout-puissant!
Le paalmisl© compare son coeur à un vase sique, suppose ordinairement dans la sainte
d’uu déborde l’eau bbmHante. « Indicans ad Ecriture la l>eaulé morale, et est regardée
alterins sermonem cor dicentis esse commo- comme un don de Dieu, signe d’autres bien
.tum, et Spiritu .sancto futura Chnsu sacra- faits .plus grands. Job, X.LU, 35. C<‘Ue beauté
menta pandenle, eLiam bunc in eloquium incomparable est bien celle du .Messie que
prorupisse. » S. Hier., Ep. l x v ad Princi-- S. Jean appelle dans tous les sens « plénum
.piam, in h. psalm — Verbum, un chant, un .graLiæ », h 44, et .que les foules entouraient
discours excellent et magnifique, à raison du pleines d’admiration « in verbis g r a tis quae
sujet traité. Quelques Pères enLendent ce procedebant de ore ipsius ». Luc., rv, *22.
mot du Verbe engendré par .le Père, qui Cfr. l s . , x x i h , 4 7 , Sedulius, Garin, pasch.
parlerait ainsi dès Je début du psaume ; ce ix, 50. Elle fut voilé» pendant ta passion,
sens ne peut être qu’accommodatice, et S. Ba Is., Lin, 2, 3, mais alors même elle fit
sile l'improuve avec raison : « Mihi vero vi- place à une splendeur plus grande encore.
dentur hæc ad propheiæ personam referenda « Nobis ergojam credentibus, ubique sponsus
esse ». — Opéra mea, l'œuvre de mon intel pulcheroccurrat. PuIcherDeus, Verbum apud
ligence, mon chant, Théodore! ; ràicoirniuTâ Deuxn; puicher in utero virginia, ubi non
(iou. —• Régi, lemelek. Le nom du roi est amisit divinhatem, et sumpsit humanilatem;
déterminé par l'article, mais .n’a point de pulcher natus infans Verbum... Pulcher’ergo
suffixe personnel. Si l'auteur avait eu en vue in cϕo, pulcher in te rra , pulcher in utero,
•un roi actuellement régnant, il eut probable pulcher in manibus parenium ; pulcher in
ment écrit : lemalki, à mon roi. En tous cas, miraculis, pulcher in üagellis; pulriher invi-
David n’a pu composer ce psaume, car il - Lans ad vitam, pulcher non curans mortem ;
n’rûl .pas écrit cette phrase ; les fils de Goré pulcher deponens an imam, .pulcher recipiens;
n’étaient donc pas seulement exécutants, mais pulcher .in ligno, pulcher in sepulcro. pulciher
aus*i poètes. — Scribœ velocitcr scribentis, .in cœlo. » S. Aug. — Propterea, J3“T3T< hal
THD 1STDÎ sofer mahir, LX X : ypaii^ctTgu; le i. Pas de raison pour traduire comme s’il
¿Çvypotçou. Cette épithète ne porte pas noule- y .avait hàl-ken asher, ,parce que, sous pré
ment sur les qualités tachygraphiqueseï calli texte .que la beauté e s t l ’effuL et non la cause
graphiques du scribe, mais.aussi sur d'autres de La bénédiction divine* Le Messie est beau
>)us i mportautes, comme le donne à supposer d’une beauté éternelle dans le sein de son
f 'a!Lr 1 « ion de ce même nom, sofer mahir, à Pére, et .dès le premier instant de l’union hy-
Esc]ras, J Esdr., vil, 6 . Le psalmisLe veut postatique, d’une beauté qui est le reflet de
(dire que, bien que .composant un chant poé Ta .divinité, et qui .aüire dès lors sur l’Homme-
tique dont l'agencement est toujours lent et iDieu toutes les faveurs du Père éternel.
difficile, la parole lui vient 'aussi rapide 4. — Gladio . Le glaive du Messie, c’est Ba
et aussi heureuse qu’au scribe qui écril sous parole. Heb., iv, 12. — Potentissime, gitibor,
la dictée d ’un autre. *« Quemadmodum cala- héros, guerrier. « Apparuit Fili us Dei, u t
mus inslrumontum est scripLorium, qaem dissol val opera diàboli », I Joan», n i, *8 .
-poriti cujusdam manus movet ad Ibrmandos Aussi le prophète salue-t-il en lui ce héros
torum quae scribenda sunt characteres. iia et .qui vie.nl engager xonlre le démon la lutte
¿»pli lingtia, Spiritu sancio eam mo.vente, in ipr^paTatoire & la rédemption, le « prœlium
creden Mum -cordibus verba viiæ æternæ certaminis a qwe chante l’Eglise au jour an
incribit. » S. Basil. niversaire de la victoire, le Vendredi saint.
3. — Speciosus form a , iofinfitha. Gîr. le Pange lingua de Ma mer t Glaudien.
'Ce mol .présente -une redupheation syllabique « "Erat eriim'bellum gravissimi!m, et omnium
ne les versions .ont cru devoir rendre .par bellorum acerbis-imum, in quo non barbari
eux moLs^.Âq. : xaX&£tt£xa)(>>tu>ôvi<,.S. Hier. : .bell ii m go roba ni, sed dæmones lendebant
« decore ¿puichrior ». Le Messie est beiau insidi as, et universo orbi terra rum afferebant
(entre tous les fils des hommes, et ¿celte exiitmm. » S . J . Chrys. .Ainsi, .après la beauté
beauté se .manifeste en particulier ,par ta du-Messie, signe de sa divinité, la .première
grâce de la bouche, partie des ¡plus expres chose que le psalmiste rem arque en lui,
sives dans le visage humain. La beauté phy- c'est sa puissance, puissance qui apparaît
*16 LE LIVRE DES PSAUMES
dans toute sa majesté dans l'acte môme de justifias », Hupfeld, pour une justice douce,
l'incarnation, a Nam rœli ac terræ confor bénigne, tempérée par la mansuétude. Cette
ma tio... non tam Üei Verbi commendal po- interprétation a un double inconvénient : le
tenliam, quam Incarnations dispensatio, et psalmiste semblerait craindre que la justice
ilia ad humiiitatpm et iniirmitatem naturæ du Messie fût trop rigoureuse, et lui donne
humanæ demissio. » S. Basil. Cfr. Pauvert, rait un conseil fit* modération; de plus la
Vie de Notre Seigneur, i, 5. pensée ainsi exprimée n’est pas en harmonie
5. — Specie tua et pulcritudine tua appar parfaite avec lo contexte, où il n'est question
tiennent encore en héoreu à la phrase précé que d'exploit« guerrier*. Le second sens,
dente, comme apposition au mot « glaive » : suivi par Dolitz^ch. Thalhofer, etc., est plus
ccins-loi de ton glaive, qui est ta gloire et rationnel : pour l'humilité, pour l'affliction,
ton honneur. S. Jran CÏirysostôme traduit l'oppression do la justice, c'est-à-dire, en
très bien : ÿopçaCav... tov ëiraivàv aou xat xo faveur de la justice opprimée. Cependant, il
à^iü)(jLà «ou. — întende prospéré procédé, est à rem arquer que dans les énumérai ions,
nSÿ T i m , vahadarka tselach, a dans ta la copule n'est pas répétée devant chaque
magni ficence avance-loi ». Les LXX ont lu terme ; nous en avons un exemple dans ce
vehadrek, du verbe darak, Extbwov, au lieu du psaume môme, au t . 9, en hébreu:« myrrhe
substantif hadar, iv Tÿ àÇtu(taTi aou. Le psal- et aloès. casse » ; ici pareillement : « vérité
misie envisage ici ia majesté que la nature et mansuétude, justice ». On peut donc
divinn prèle au Messie. C’est par cette ma laisser tes trois termes indépendants ; la man
jesté toute puissante qu’il remportera la suétude et la justice seraient alors deux
victoire, mais en se cachant derrière la fai objets distincts, comme dans Sophonie, 11, 3 :
blesse d’une nature inférieure, et en ter « quærite justum, quæriie mansuetum ». Les
rassant le tyran avpc des armes qu’i! méprise. versions ont traduit de celle troisième ma
« In quo conflictu pro nobis inito, magno et nière, eL S. Jean Chrysoslome rend très bien
mirabili æ juitaiH jure certalum est, dum compte du sens qu’on obtient de la sorte :
omnipoiens Dominus cutn sævissimo hoste « Propter veritatem, » te a m plantet in terra;
non in sua majestate, sed in nostra congre- et propter mansuetudinem, ut qui sunt feris
ditur humiiitale. » S. Léo, S. i de Nat. Dom. immaniores, mansuetos efficiai ; et propter
— Régna, 3 3 ^, recab, verbe qui signifie justitiam, ut in quos tyrannidem exercet
« monter à cheval » on « monter sur un miquitas, eos justos facial, primum quidem
char », soit pour lo combat, soit pour le ex gratia, deinde ex recte factis ». Cette
triomphe. C'est le combat que le psalmiste a mansuélude que le Messie doit acclimater
en vue, car le verset suivant va encore sur la terre est celle que décrit Isaïe, xi, 6 :
parler d'armes et de guerre. « Et ecce equus « Habitabit lupus cum agno, et pardus cum
albus, et qui sedebat super eum, vocabatur hœdo accubabit, etc. ». — E l deducet te,
Fideiis et Verax, et cum justina judicat et Heb. : « ta droite t'enseignera des mer
puisnal. » Apoc., xix, 41. — Propter veri- veilles », te les fera accomplir, « ostendens
Intnn, hal-debar, pour la cause, au sujet de sibi ipsi snffîcero naturam et potentiam ad
la vérité, pour sa défense et son triomphe. ea invenienda et perficienda, qu© fuerant
Les deux mots suivants offrent une difficulté p r o p o s a . » S. J. Cnrys.
de construction : p i y r n a y * kanvah tsedeq. 6. r - Après avoir décrit l’armement, et in
Le uremicr mut n'est pas à l'état construit, diqué la cause à défendre, le psalmiste va
et il p ut signifier « douceur » ou « humi parler du combat. L^ verset est tout à fait
lité d . Beaucoup de <>ornm<*nLateurs traduisent elliptique : « Tes flèches sont aiguës, (quand
comme si les deux mots dépendaient J’un de tu les lances) les peuples tombent sous toi (et
•'autre; avec le premier sons on a alors : elles pénètrent) dans le cœur des ennemis du
pour la mansuétude de la justice, S. Hier. : roi ». L'écrivain a le tableau sous les yeux;
« propter verbum verîlatis et mansuetudinem il voit les flèches qui partent, les peuples qui
PSAUME XLIV 517
tombent, les rois qui sont frappés au cœ ur. 8. — Justitiam dans son sons le plus large,
Ce verset montra donc l'accomplissement de l'obéissance à toutes les volontés de Dieu. —
la promesse faim au Messie au Ps. i i , 9 : Propterea, Le Fils do Dieu, du sein de son
* Tu les briseras avec Ij verge de fer, tu les éternité, a aimé la justice et haï l'iniquité;
m^Uras en pièces cornino 1» vase du potier ». voyant l’une opprimée, et l’autre triomphante
On avouera que celle description militaire sur la terre, il s'incarna pour rétablir l’har
conviendrait peu à Salomon, qui, surtout au monie détruite par le démon. C'est alors que
moment de son mariage, était bien éloigné son Père l'a oint, l'a fait Messie, comme il
de penser à la guerre. est dit an Pg. n , 6. — Deus Deus tuus. On
7. — Sedes tua Deus, Les rationalistes peut supposer qu'il y avait ici primitivement :
tiennent beaucoup à ce que le mot Elohim Jéhova ton Dieu, comme Ps., x l i i , 4. S. Au
détermine le précédent. Les uns traduisent : gustin, S. Jérôme et d’autres Pères prennent
ton n òne de uieu. c’esi-k-riire, ton trône qui le premier mot au vocaiif, comme au verset
vient de Dieu, comme I Par., x x ix , 23, où recèdent, Cfr. Drach, in Heb., i, 9. S. Am-
le Irône do Salomon es; appelé trôna de roise allègue ce texte en faveur de la plura
Jéhova. D’au lies . ion trône est Dieu', comme lité des personnes divines, de Fide, i, 3, 24.
on dit : Dieu est mon rocher, ma forteresse. Ce vocatif semble bien appelé par celui q u e
S. Jérôme a connu cotte dernière interpré nous venons de trouver plus haut. — Oleo
tation, et il l'écarle, malgré la valeur théolo- lœtitiœ. Celte onction est faite avec l'huile
gique du sens qu'elle procure : « Quanquam d ’allégresse, Ps., c m , 45; 1s., l x i , 3, l'huile
Pater in Filio, e t Filini* in Pâtre, e t alien i- parfumée qu'on répandait dans les circons
Irum sibi et habitat or et. Ihronus ait, tamen tances solennelles sur celui qu'on voulait
in hoc loco pri regain, qui Deus esi, seimo honorer. Celte expression est donc ici sim
dirigitur. » Ep., l x v . Toule.s les versions plement métaphorique, et signifie seulement
anciennes ont le vocatif; Aq. : à Qpovôç oov, l'honneur et l'allégresse dont le Père éternel
6eé. LXX : à 6eôc,qui n’est autre chose qu'une comble son Verbe incarné. Sic V. Steenkisio
forme de vocatif qu'on rencontre parfois dans et Patrizi. — Prœ consortibus tuis. L'union
les classiques, et qu'emploie assez souvent hypostatique est plus parfaite, en effet, que
la Bible grecque, par exemple P s,cxxxviu,47, l’union par la grâce ; les effets sont propor
Cani, vi, 12 : 'h Eowa^ixu;, au vocaiif, et dans tionnels aux causes. « Participes auiein
le Nouveau Testament, Apoc., x v iu , 4 : Apostolos credenlesque significa!, quibus
6 Xaô<; pou. S. Marc fait dire au Sauveur en unctionis suæ vocabuîum tribu il, ut ah uncto
croix : 6 8eôc pou, ó Oeôc (tou. xv, 34. Le voceniur uncti, i. e. a Chrislo, christiani. »
psalmiste donne donc ici ouvertement au S. Hier., loc. cit.
Messie le nom de Dieu, comme Isale qui 9. — Ce verset continue la métaphore du
l'appelle Emmanuel, vin, 8. La suite de la précédent ; les véteinènts parfumés soni la
phrase cou fume cette interpréta Lion, car .le symbole des perfections divines et des
trône seul du divin Sauveur est « in sæculum vertus humaines du Messie : « myrrhe et aloes,
►æculi ». — Virga dirertiouis, casse, sont tous les vêlements ». ils sont tout
shebet mishor, un sceptre de droiture, d ’é embaumés de ces essences. C< s trois parfum*,
quité. Ce sceptre de justice sera verge de fournis par des plantes d'Arabie, >e.rv aient
fer contre les ennemis, et houlette pastorale aussi à l’intérieur des habitations. Piov.,
à Tcgard des çnfants. v u, 47. La casse esl le parfum tiré de I ecorce
218 LE LIVRE DES ’PSAUMES
10. Les filles des rois au milieu 10. Filiae regum in honoro tuo.
de ^otre gloire. La reine se tient à Astitit regina a dextris tuis in
votre droite, parée de vêtements vestitu deaurato : circumdata va
d'or et entourée de broderies. rie tate.
11. Ecoute, ma fille, vois et prête 11. Audi filia, et vide, et inclina
l'oreille; oublie ton peuple et la aurem tuam, et obliviscere populum
maison de ton père. tuum, et domum patris tui.
12. Et le roi sera épris de ta 12. Et concupiscet rex decorem
du Laurus cassia, dont I p s propriétés sont chaldéen, fréquent dans Daniel, et ‘servan
analogues à celles du Laurus cinnamomum, en hébreu de nom poétique pour désigner
ou canneilinr. D’autres font de la qetsihoth l’épouse principale du roi. Néhém.. n T 6.
un» plante différente». — A domibus eburneis, Cette reine, c'est Israël converti et devenu
min-heiclei shen, « des palais d ’ivoire ». La l’Eglise chrétienne; c'e.«t de s«s enfants de
préposition min indiqua le lieu d'où l'on venus les Apôlres que le Mussie se servira
sort ; le psalmiste représente donc le roi au pour conquérir et amener à ¿on palais ces
moment où il sort de son palais. Les flottes autres GIles de rois qu’il chérit; mais touL
de Salomon allaient chaque année chercher son am our sera pour cette reine dont il fait
l*or et l'ivoire à Ophir, Ul Reg., x . 22. Sur son épouse, avec qui il demeurera jusqu'à la
Ophir, Cfr.Préf. des Livres des Rois, IL iv ,2 . fin des siècles, et en qui se confondront
L'Ivoire éiaii donc une matière précieuse, et .toutes les nations de la Lerre. Ces nations
il fallait ungrand luxe et une grande richesse seront aimées et bénies par le Christ, mais
pour pouvoir, comme .Achab, en revêtir les l’JEglise, isa -véritable «épouse, tiendra éter
murs d’un ¡palais» III Reg., x x i i , 39; Am., nellement le premier rang dans son cœur.
n i, VS. — E x quibus, minni. Les an « SexagiinLa sunt reginae, et ocioginta c.otiou-
ciennes versions ont pris ce mot pour une répé binæ, et adolescenlularum non est inumeru?»
tition de m*n, comme 1s., l i x , 4S, et ailleurs. Una est columba mea... » Gant vi, 7, 8. —
Avec cette traduction, le sens est bien diffi Jn vestitu deaurato, « avec -l'or d’Ophir »,
cile -à déterminer clairement. Patrizi et parée de vêtements brochés en o rd ’O p h ir.—
d'autres .croient que minni désigne la Minée, Circumdata varistate n'est pas dans J'hébreu,
contrée de l'Arabie heureuse, fertile en et a été emprunté au t . 14.
myrrhe et autres substances odoriférantes. . — Ce n’est pas le roi .qui interpelle -ici
Les commentateurs modernes font .presque son épouse, autrement l e * , 42 serait à Ja
tous de minni la môme chose que m innim du première personne; c'est le psalmiste qui
Ps. c l , 4, « "instruments à cordes ». Jl est arle à la reine. comme Mardochée à Esther.
vrai qu'on aurait peine à trouver le □ du R I la ;nomme r n , bath, a fille >» et non « ma
pluriel apoc6pë; le sens indiqué semble pour fille », et fait un triple appel à son attention;
tant très probable : « des palais d'ivoire les il lui indique ensuite les devoir* 'quMIle a
instruments Le réjouissenl n» On s'étonnerait à remplir vis-à-vis du roi. — Oblivisoere.
d'ailleurs que la musique, élément essentiel « ,Non enim venis-ad.aliemim quempiam, sed
rie toutes les .fêtes fil ici défaut. Apoc., ¿ d e u m q u i te.fecU, « t est omnibus illis tibi
xiv, 2. "Voici le M'^îssie en faue de celle qui ,propinquior. » .S. J . Chry®. Polir dfrvenir
doiL être son épouse ; lui-m êm e dans l’Evan- l'Eglise »de la loi .nouvelle, Israël doit répu
Sile prendra volontiers .le titre d'époux, d ier les pratiques légales de ses ancêtres,
Mai th., ix. 45, xx v, 1, et S Jean Baptiste renoncer-aux ambiLums&emporeJtes qu'il fon
^appellera son paranymp'he, "Joan., n i, 29. dait sur son Messie futur, .et se séparer to ta
L'Apocalypse rpprend les idées développées lement des nations qui ne reconnaîtront *pas
dans ce ¡passage du psaume; après avoir le Sauveur, même d es Testes aveuglés d e snn
montré l'A gn eaa de Dieu combattant ses propre pouple.Le ïargum ,particularise encore
ennemis et ruinant la grande Babylone, elle davantage ce ¡sens : >« oublie ies mauvaises
décrit les noces de l'Agneau et la joie qui y actions des impies de ton «peuple e t la maison
préside, xix. 6-9. des idoles qneXu asservies dan^ la dem eure
40. — Filiæ regum. H^b. * les filles des de ton p è r e . » Obéissant à ce-conseil, « re-
rois yvyrip'iiJriqro'thaikn, parmi tes bien- gina ista in omnibus gnntibu* régénératione
aimée* ». Ces (¡île? d«'sruis*ont les nations liberatur, et a pes^onn rege ad optimum
de la gpulilité; elles deviendront les bien- regem, id est, a diabolo transit ad ^hri-
aiméos du Mrs-ie quand elles seront .conver sium. » S. Âug.. Civ., Dei* xvii. 46
ties, mais ellesne lut <eronl'amenés qu'après 12. — E l conevpixceL « Grande præinium
Israël, t . 45. — Begina, shegal, mot parentisoblitil »S. Hier,, Ep. u v ,L a beauté
FS a UME XLIV
tuum : quoniam ipae est Dominus beauté, car lui-même est le Seigneur
Deus tuus, et adoranunt eum. ton Dieu, et tous l'adoreront.
13. Et filise Tvri in muneribus 13. Les filles de Tvr avec leurs
vultum tuum deprecabuntur, omnes présents se prosterneront devant
diviles plebis. toi. ainsi que les riches du peuple«
14. Omnis gloriaejus filise regis 14. Toutr* la gloire de la fillo du
ab intus, in fimbriis aureis, roi est à l'intérieur, quand elle a
ses franges d'or.
15. Circumamicta varietatibus. 15. El est revêtue de broderies.
Adducentur regi virgiues post Après elle, des vierges sont amenées
eam : proximae ejus afferentur tibi. au roi, ses compagnes vous sont pré-
sentéés.
de l'épouse consiste donc dans son obéissance actuel, suivi par Eusèbe, lit *Ea66àv la fille
el son entier dévouement au roi son Dieu. du roi d’E^ébon. Esébon, ville située à la
« Si enim hæc fecens, lune, inquit, eris pul- pointe septentrionale de la mer Morte» appar
chra, lune rrx concupiscet decorem tuu>m. » tenait autrefois aux Amorrhéens, et était la
S. J. Chrys. Jésus*Chrict a voulu pour épouse capitale du roi Séhon. Mais ce nom n’a ici
une Eglise « glonosam, non habentrm m a- aucun rapport avec le contexte. On devaiL
culam, aul rngam, aul aliqniri imjusmodi », lire primilivement Bffwôev, qu’on retrouve
et il s'est livré à la m on pour elle, « ut sit d'ailleurs dans plusieurs manuscrits. Ce ver
pancla et immaculala. » Eph.. v, 27. — Deus, set révèle un des traits caractéristiques do
mol ajouté par la Vnlgat«', mai'* qu’on ne lit l'Eglise ; elle est belle extérieure ment par sa
ni en hébreu ni en grec. Il prouve qu’à l'épo hiérarchie, son unité, son influence sur lo
que où a élé faite, la version latine, l'inter mondi' ; mais les trésors de grâce et de vie
prétai ion messianique du psaume faisait loi. surnaturelle qu'elle cache dans son sein, et
— Adorabunt, Heb. : o prosterne-toi devant ui ne soni aperçus que de ses enfants, lui
lui », adorn-le. onnenl une splendeur que rien dans les
43. — E t fiUœ T yri, fleb. : v la filin de choses humâmes ne saurait égaler. — *Jn
Tyr », T yr elle-même, la ville orgueilleuse /Ïm6rüs aureis circumamicta, Heb. : « reved
H idolâtre viendra rendre hommage à l*E- me d’enchâssement» d’or » de tissus brodés
glise. « *Ab una Tyrioruin geido. g^nlium d'or et de fils di» couleurs diverses. L’idée
vocationein sgm fieat. Tynos ampm memo- exprimée,par l’hébreu implique variété, à peu
ravit, quia ipsi polissimum pîœ institua ionis près comme dans la Vulgate, où elle est ren
’nimici ns-^nl. » S. Athan,. — Vitlivm ttcum due un peu différemment. C'-est encore là un
deprecabuntur, suppliemnt 1a face.- le ren des caractères les plus remarquables do l’E -
dront hommage. Le verbe a un double sujet, igli.-ip, la variété dans Tunité. « Vides Eccle
la fille de Tyr et les riches du peuple, c V l - siali esse regmum in veste aurata et varie
à-dire, tous ceux qui menaient jadis leur gata, multo rum utique corpo rum multorum*
cloire dans ;les biens eï les plaisirs de la que populorum vari-tate rnmpositam. Non
terri», el qui désormais quitteront tout .pour est coloris uniusifcta pictura, nec in uno h a -
se faire les enfants dt» l*E;;!isi'. bitu emìcat tanta diverRvtas. Pars illa indu
44. — Omnis p lo rm , n i u r b - , kol- menti tegit, isla componi!. Nonnulla pectori
keboriah, adjectif féminin pris substantive adhæret., aliqua¡ultimo sinu trahrtur, et inter
ment, kol ne s'employant que devant un vestigia ip^a sordpseil. 'Quaedam purpureó
suhstanLif : toute la gloire de la iîIle du roi. martyrnm comparai tir. aliqua serico virginali;
iI/Egli-in est appelée filin d<> roi comme plus nonnulla, si mi plicanlf», snbsuitur, atit acu
Jiaul, ÿ. 9. les nations converties; mais ici inserente reparatun... E ttam en w n a in omni
ce roi -peut être le Père éternel, dont l'Eglise bus regina romponilur. » S . Pacían., Ep. ni«
est devenue la fille par son union avec le ad Sympron.. 25.
v-erb j iiu arné. — Ab iniiw, POJIS, penimah» 45. — .4 ^rfw:en£ttr.JI Ta ut jo ind re-ensemble
Quoique ce mot vienne de p a n im , f a c e , les trois mois que la vulgata traduit : « varie
extérieur, il signifie : à l’intérieur, au dedans, tatibus adduren tur regi. » En hébreu ■: lirqa~
el il -est employé II! Reg., vi, 48, 27, etcM motti thobal lamelek. La HEDI, riqmah, est
iour désigner in té r ie u r du temple. Les la robe brodée de louLes sortes de cou
Ï emmra .onentales ne se montrent guère à leurs; le verbe suivant est au singulier : On a
J’iniériejir, cVst au dedans de leurs demeures donc* « « n vêtements brodés elle est amenée
qu'elles déploient tous leurs charm es.Le grec au roi — Virginespost eam. Heb. : • des
sso LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XLVI
vierges après elle, ses compagnes, te sont roi. Du reste, les ancêtres ont été communs
amenées ».Ces vierges sont encore les nations à l’un et à l'autre, et les fils spirituels qui
dont Isale l x , a prédit l’entrée dans le giron naissent de leur union appartiennent aussi
de l’Eglise fondée par le Messie. Les Pères bien au Messie qu'à son Eglise. « Pro patribus
entendent aussi ce verset des âmes qui se tuis, stirpe videlicet Judæorum, qui te reli-
consacreront à Dieu par la virginité, a Vir- querunt et negaverunt, nati sunt libi filii,
ginitalis decor in Veteri Testamento ne nomi- AposLoli,elde nalionibuscredentes. » S, Hier.,
nabatur quidem; cum autem in Novo splen- loc. cit. — Principes, princes de l’ordre spi
didus futurus esset. vide quomodo id prædi- rituel, qui ne laisseront pas que d’assujettir
cat. » S. J. Chrys. Quod Christ, sii Deus, vu, toute la terre à leur domination bienfaisante.
— Proximœ. a 11iæ virgines solæ aflerentur « Qnod regibus acprincipibus majores fuerint
libi sponso, quæ principali pponsæ tuæ Eccle- Peu us et Paulus, declaravit eventus... Leges
siæ proximæ fuerint, id est, quæ ilii conjunctae piscatorurn illorum, etiam mortuonirn, firmæ
atque unitæ fuerint... Virginilas enim extra snni et immoiæ tnanent; idque licet dœmo-
Ecclesiam non habet sponsæ prærogalivam. » nibus diuturna consuetudine, vitio, vol u pia te
Bellarm. innumerisque aliiâ lilas refringere conanli-
16. — Le cortège est joypux, parce qu’il se bus. »S. J. Chryr., Quod Christ, sit Deus, vi.
rend dans la maison ou se trouvent la paix 48. — Memores erunt, ¡TTOTN, azkirah,
■et le saiut. Ces vierges amenées au roi ne « je ferai souvenir de ton nom ». C’est le
sont pas des captives qu’on traîne de force à poêle qui parle; il ajoute que les peuples fe
ses pieds, <r non quæ coaciæ virginitaiem ront écho à sa voix, ei n o u s nous sommes à
Bubierunt, non quæ ex tristiLia «ut necessi la foi*« les témoins et les exécuteurs de sa
tate castam vitam sunt amplexæ, sed quæ in prophétie, « Utentes enim cannim bus a me
lætitia et exultatione ob præclarum hoc fa- compiisitis.omnus populi. qui u bique terrarum
cinus gaudent. » S. Ba*il. habitant. et per hæc carmina salutem ipsis
47. — Pro pairibus tuis. En hébreu, le coiir.pÿsam mulio anie prædictam discernes,
suffixe possessi feat masculin ; ces ancêtres ne et benefici! aucLorem et bonorum largitoreiu
«ont donc pas ceux de la reine, mais ceux du celebrare non desinent. » Theod.
PSAUME XLV
5. — L es eaux d'un fleuve réjo u isse n t la ville (le D ieu,
L e ta n e tu a ire où h ab ite le T rè s - H a u t.
6 . — Dieu esi au m ilieu d ’elle, elle est inéb ranlable,
I)i»’u vient à son secours» au le v e r de l ’au ro re.
7 . — L«> 'm uions *.ont tro u b lé e s, les royaum e» éb ran lés,
11 ta it en ten dre sa voix, la te r r e s'évanouit.
8 . — Jéliova des arm ées e s t avec nous,
L e Dieu de Jacob e s t n o tre r e m p a r t! (Séla)
0. — Allez, contem plez les œ u v re s de J é h o v a ,
Los d év astations q u 'il a faites s u r la te r re .
20. — l i a fait cesser la g u e rre ju s q u 'a u bout du m onde,
11 brise l'a rc , rom p la lance, consum e les c h a r ic ts y
11. — « Ceas-ez, e t &achezque c ’est moi qui m u s Dieu,
D o m in a rt les nations, dom inant la te r r e ! »
12. — Jéliova des arm ées e s t av ec nous,
L e Dieu d e Jacob e s t n o tre r e m p a r t! (S éla)
PSAUME XLV
Scignpur;Dieu fil des prodigasen exterminant menla sunt necessaria. Et ideo plerumque fit
les cent quatre vingl cinq mille hommes de ut in gravionbus el asperioribus ceitamini-
l'Assyrien, et au malin, 1. 6, au moment où bus coronemur : quia lacrimis, et gemitibus,
Jérusalem se croyait ie plus en danger, elle et orationibus frequentioribus æ ternæ opem
fut délivrée de ses assiégeants, I s .,x x x v u , 36. nobis divinitatis adsciscimus. » S. Ambr.
On remarque uno grande similitude enlre ce 3. — Dum turbubitur, * r a r u , behamir,
psaume et le chapitre x x x m d’Isa le ; le pro « dans le changer de la terre, » au temps
phète reproduit aussi dans son Emmanuel, hiphil, par conséquent, quand Dieu change
v in , 8, 40, 2e Jèhooah himmanou du psal- la terre, quand il la bouleverse. On peut
mistrï, f . 8, sans qu'il soit facile d’élablir, si rapprocher de ce verset les vers d'Horace,
1 un des écrivains s’est inspiré de l'autre, ou n i, 3, 7 :
s’il«; ont exprimé Lou<% doux, chacun de leur S i f r a c t n ' i ll a b a t n r o rb is,
côté, des idées communes de leur temps, à Im pavi'JniD fe rle n t rn in æ .
la suite dos grands événements dont la
Palestine avait été le théâtre. Mais, remarque Cook, « la différence entre le
Nous avons irois strophes terminées .par poète hébreu et le latin est remarquable à
un Séla. el après la seconde et la troisième, un double poini de vue. La confiance du
un refrain de deux vers qui manque après* la romain est fondée sur sa propre justice et sa
première, mais qu'y rétablissent beaucoup ténacité dans ses résolut ions; celle de l’hébreu
d ’auteurs, guidés par l’analogie et le besoin est fondée sur la présence de Dieu. De plus
rie compléter lie sens. Les vers sont de huit l'image du monde- brisé et tombant en ruine
syllabes. 4» 11. 5-4, Dieu est notre refuge est beaucoup moins exacte que celle de I»
assuré au milieu des plus grandes catastro terre ébranlée et des montagnes renversées
phes ; 2° 11. 5-8, par sa protection, Jérusa par une terrible secousse L'hébreu a l’avan
lem est délivrée et ses ennemis anéantis; tage d e l’humilité el de l'exactitude. » — E t
3o 11* 9-12, que les peuples reconnaissent' transferentur. Heb. : « et dans le chanceler
donc et révèrent la puissance de Jéhova. des montagnes au cœur des mers », ce qu’il
Eusèbe, Théodoret et les Pires en général fauit expliquer, avec Hupfeid, au moyen d ’une
appliquent ce psaume au début de la prédi construction prégnante : quand tes montagnes
cation évangélique, et à l'agitation oui se chancellent pour être renversées d'ans la mer.
produisit alors dans le monde contre (’Église C'est, le sens des versions.
de Dieu. C’est là un sens spirituel'. L'Eglise A insi so u te n u d e to n bras»
est inébranlable parce que « Deus in medio N o tre c œ u r n e 1tr e m b le r a it p a s .
Q u an d à secm * ses re d o u b lé e s
ejus » ; on en peut dire autant, proportion1 Ou v e rr a it f r e i . i r l ’on i vers,
gardée, de l'âme chrétienne unie à Dieu p a r E t que les* terres écroulées
la foi e t la charité. Tomberaient dans le fond des mers.
B o as. P o e s. s u r .
2. — A djutor. Heb. : « secours dans les
détresses ». Par celte triple répétition d'une « C u ju sn a m c o r impavidum adeo, cujusnam
même idée, Inraël confesse combien Jéhova cogilationes adeo sum imperfiurbatæ, ut iliius
lui a été sci'ourable. — Quœ invenerunt nos animas in tanta confusions sit ad D«um
«tin i«, TNU N2TDJ. nimlsak meod\ in venins es intentus, et propter repositam in ipso spem
nimis, *e rapportant à Dieu lui-mème. Dieu ex riullo rerum evenlu perturbetur ? » de
a éié Irouvé beaucoup, c'est-à-dire constam mande S. Basile.
ment et dans tous les dangers. D'autres font 4. — Heb. : « que s’agitent et bouillonnent
tomber meod sur le subsLantif précèdent ; ses eaux, que tremblent les montagnes
S. Hier. : auxilium inventus es validum. begaavatho, dans son élévation », dans son
« Quinto enim majores tribulaciones fu m n t, impétuosité, ce qui, d’après l’ensemblo des
tanto majora, nobis et vehementiorâ ad ju - „ idées* doit se rapporter à la mer. Grammatfc-
PSAUME XLV 223
calement pourtant, on pourrail aussi entendre mamenl recommence son tour et que le
par cette fureur celle de Dieu, comme L X X : malin revient. Celte expression marque la
aùioO. II faut observer avec Van St. unkiste promptitude du secours divin ; elle peut aussi
que toute celte description n’est pas allégo faire allusion à ce que virent les Israélites,
rique, et ne désigne pas les années ennemies au matin qui suivit l'exterm in ation do l’armée
sous la figure ries forces do lu natm e. L’idée assyrienne. « E t «¡urreNerunt mane, el ecce
du psalmiste est aussi gi u«dio-e que po~bible : omîtes, cadaveram oi luorum. » Is. xxxvii, 36.
il resterait confiant el inèbi amiable non seu 7. — ffeiues, régna, les peuples ennemis et
lement si les liomm s décliHiiiaic-nt contre lui leurs rois ligués contre Jérusalem. — Vocem
leur fureur, mais mémo m Oit*n venaiL à bou suatn, le Uuwn-rre, imagi* du courroux divin.
leverser le monde entier amour de lui. C’est — Mola eslt Jlinn, thamoug, « la terre se
la pen*ée de Job, x m , 15 : « Unamsi occuJe- dissout » ; en ne sont p;is seulement les
rit me, in ipso sperabo ». peuples eL les rois, c’e.'t la terre elle-même
5. — Flum inis impetus. Heb. : « un Qeuve, ui iremble et s'évanouit devant la colère du
ses rui.'Seaux réjou^senL la ville de Dieu », eigneur.
il y un fieuve dont les ruisseaux. Ptc. Les 8. — Dominus virtu tum , iehooah tsebaoth^
eaux bienfaisantes et paisible?. du fleuve le Seigneur des armées, c’est-à-dire, des
sont opposées aux soulèvements de la nier. puissances célestes, eL des légions d'astres
Pas d’autre cours d’eau régulier à Jérusalem qui peuplent le firmament. Ce nom, qui
que le ruisseau de Siloé. Le fleuve est donc marque la souveraineté de Dieu sur toute la
ici l’image des bénédictions et de la protec création, se trouve pour la première fois
tion divine, comme Is., x x x m , 21, « F lu v iu s dans le cantique d’Anne, I Reg., i, 1 4 . —
hic profusam, copiosam, et quæ acceri ne- Susceptor, misuab, un rempart, une citadelle.
quit supernorum donormn copiam o^tendit », C’est donc le f)ieu de touL l’univers, le Sei
S. J. Cnrys., ce qui doiL s'entendre su n o m gneur des armées, et le Dieu particulier d*?
de l’Eglise arrosée par la grâce. — Sanctifi- peuple hébreu, le Dieu de Jacob, qui à ce
¡avd, tiTTp> LX X ont lu qtddash; l’accentua- double titre couvre Jérusalem cfe sa protection.
lion mas sorélique e l le sens demandent 9. — Venile. lecou, allez, habitant» >ie
qu’on lise qfidosh, le sanctuaire de l'habitat ion Jérusalem, et voyez to u t ce que le Seigneur
du Très-Haut. Symin. : tô &y*o v t^î xaTocrai- a fait tout autour de vous. — Prodigia,
vwcewç toO û4>£(rcoii. Ce sanctuaire est la cité rVCTtf. shommoth, des dévastations, dos
sâmie elle-môme, k ir haqqodesh, Vel-kuds ruines, S'. Hieir.‘ : sohtudines. Le mol vient
d’aujourd’hui, de DntP, shamam, « être dévasté » et « être
6. — In medio ej'us. Ceci était vrai de étonné », d'où pour le substantif le sens de
Jérusalem, mais Test encore davantage dte dévastation, et celui de stupéfaction à la vue
J’Eglise, à qui Dieu a dit : « Ecce e^o vobis- d'une cho-e terrible.
cum sum ». Matth., x x viu. 20. — Mane d i- 40. — Auferens. Heb. : « faisant cesser la:
luculo, <r au Lourner du ma Lin », quand le fin guerre jusqu'à l’extrémité de la terre
234 LE LIVRE DES PSAUMES
sera Tare, mettra les armes en piè Arcum conteret, et confringet
ces et livrera les boucliers aux arma : et senta comburet igni.
flammes.
11. Arrêtez et considérez que 11. Vacate, et videte, cjuoniam
c’est moi qui suis Dhmi; je serai ego sum Deus : exaltabor in genti-
glorifié parmi les nations, glorifié bus, et exaltabor in terra.
sur la terre.
12. Le Seigneur des arm ipsest 12. Dominus virtù tum nobiscum :
avec nous, le Dieu de Jacob est susceptor noster Deus Jacob.
noire défenseur.
PSAUME XLVII
c'est-à-dire sur tous le* confins d’Israël. — adresse directement par le Seigneur aux
jjrnw , a la lance * — Scuta, rvhw * haga- ennemis survivants. Qu’eux-mêmes, et tou*
loth. 1rs chariots. Dieu rend tout cet attirail ceux qui" seraient tentés de les imiter, ap
»Je* guerre inutile. Is., n, 4. a Àbstulit ergo prennent, p arce qui est arrivé àSennachérib,.
Donunus bejla quæ mov^bal nobi* nequitia que Jéhova est Dieu, et le Dieu souverain,,
spiriiuaiis : et devicto diabolo, pacem suam qui »„en sa puissance les nations et touie la
nubi* reliquat. Arcum confregit, de quo terre.— ExaUabor. a Per opéra vobis maiinus
ignita adversarii jacula spargobantur ;et scuta et oxcelsus ostendar. Habet enim propriain.
perfid»æ combussit igni, ut sculum (idei in altitudmem pura ilia ab inieritu, aliéna et
violabile permanerei, ® S. Ambr. ineiïabilis naLura. Sed quoniam vos eam non
41, — Vacate, cessez de combattre. Ce erspicitis, eam vobis per opéra ostendam. »
verset, cfemmo le dernier du Ps. n , est . i . Chrys.
PSAUME XL,VI W
PSAU M E XLVI
PSAUME XLV11I
P SAUME X L VI I
terre, le mont de Sion ». Mich., iv,2. « Illinc montre par l'efficacité de sa protection qu’il
est Tons piotali?, et radires et principia est le défenseur de la ville et de tout le
Dei cognitionis ». S. J Clirysost. — L a pays. Les LXX ont lu le piel du verbe sagab,
u ra Aquilonis, p S ï T O T t iarkthei tsafon, rendre puissant mettre en sûreté.
« extrémités du nord ». Coite expression 5. — Convenerunt, r n ÿ , habrou, ils ont
est uno apposi lion à « mona Sion », niais le passé, non dans le sens de disparaître, mais
sens précis en est assez difficile à déterminer. dans celui de franchir pour envahir, Judic.,
Hupfeld place Jérusalem au nord par rapport XI, 29.
au Sinar, la première résidence de Jénova. 6. — Videntes. D'Azazon-Thamar et du
Delitzsch el M. Le Hir croient qu'il y a ici désert de Thécué, où étaient campés les rois
une allusion à la croyance des anciens peuples conjurés, Il Par., xx , 2, on peut apercevoir
de I’Ahü, pour qui le nord était l'habitation les hauteurs de Jérusalem. Ce verset a une
des dieux. Le sens sérail alors : les peuples allure* très rapide qui marque bien la soudai
ont leurs divinités dan* les régions du noi d ; neté avec laquelle les ennemis furent frappés :
notre nord à nous, la demeure où réside v eux ont vu, soudain ils ont été stupéfaits,
notre Dieu, c’est Sion. On est assez étonné ils ont été effrayés, ils se sont euiuis »,
de trouver une expression mythologique de hemmah ra ou, ken thamahou, nibhalou, nech-
cette nature sous la plume "du psalmisie ; pazon C’est le uent, vidi, vici, avec la pré
Isafe la reproduit, xiv, 13, il est v rai; mais tention en moins, et une puissante harmonie
dans son texte, c'est le roi de fiabylone qui imitative en plus.
parle. Il vaut mieux donner à celti' expres 7. — Heb. : « un tremblement les a saisis
sion un sen* purement topographique. Evi là, une douleur comme celle de la femme oui
demment, Sion qui est au sud-ouesl de la enfante », image d'une frayeur terrible,
vil!»*, ne peut pas élre appelée la « pointe du la., x m , 8 ; xxi, 3; Jer., vi, 24; etc.
nord » ; ce nom ne peut convenir qu’à la 8. — Vehementi, qadim, « avec un vent
montagne.du temple oui occupait la partie d ’Oriont », celui qui causait le plus de ra
la plus seplenirionale de la cité, et comme il vages sur les côtes de Palestine. Job,
arrive souvent, la partie est prise pour le XXVII, 21 ; Jer., x v m . 47; Ez., xxvii, 26. —
tout, et la localité toute entière est désignée Nttves Tharsis, les vaisseaux de long cours,
par les noms de ses principales portions. comme o u x qui faisaient ordinairement le
Ainsi, remarque-Perowne, le psalmisie envi voyage de Tartessus en E-pagne, 111 R‘’g-f
sagerait ici la ville au* triple point de vue de xx, 28; x, 22.11 n e s ’agiL évidemment pas ici
la montagne de Sion, ou cité de David, de de navires venus de ces régions pour attaq uer
l'angle du nord, ou montagne du temple, et de les côtes de Palestine; Phisloire ne fait pas
la cité du grand roi, ou Jérusalem dans son en mention non plus de flotte anéantie par la
semble. — Cimta* regis magni. Malt h., v. 35. puissance d i\im \ ni sous Josaphat, ni sous
4. — In domibus ejus, « dans ses palais ». Ezéchias. LYx près-ion est donc purement
LXX : h t o ù ç p a p s a i v a ù t i j c . dans s>'S Lours, métaphorique, et désigne les année* enne
dans ses constructions. — Cum suscipiet mies. Cfr. la ., il, 46, à moins que le psal-
eam, 33KUQS, lemisgab, pour rem part. « Dieu misie n'ait en vue une circonstance qui no
dans ses palais se (‘ail connaître comme nous a pas été transmise par l'histoire.
rem part », de ces demeures où il habile» il 9. — Stcut audtoimus. Nous avons appris
*30 LE LIVRE DES PSAUMES
nous l'avons vu dans la cité du Dieu in civitate Domini virtutum, in ci-
des armées, dans la cité de notre vitate Dei nostri; Deus fundarit
Dieu; Dieu Ta établie pour l'éter eam in æternum.
nité.
10. Nous avons éprouvé votre 10. Suscepimua Deus misericor-
miséricorde, ô Dieu, au milieu de diam tuam, in medio templi tui.
votre temple.
11. Gomme votre nom, ô Dieu, 11. Secundumnomen tuum Deus,
ainsi votre louange s’étend aux ex sic et laus tua in fines terræ; ju-
trémités de la terre ; votre droite stitia plena est dextera tua.
est pleine de justice.
12. Que le mont de Sion se ré 12. Lætetur mons Sion, et exul
jouisse, et que les filles de Juda tent fîliæ Judæ, propter judicia tua,
tressaillent, à cause de vos juge Domine.
ments, Seigneur.
13. Faites le tour de Sion et par- 13. CircumdateSion,etcomplectj-
courez-la, comptez ses tours. mini eam; narrate in turribus ejus.
14. Appliquez-vous à considérer 14. Ponite corda vestra in virtute
ça force, et faites le dénombrement ejus, et distribuite domos ejus, ut
de ses constructions^ pour le racon enarrelis in progenie altéra.
ter k la génération future.
15. Car celui-ci est notre Dieu, 15. Quoniam hic est Deusr Deus
notre Dieu pour Téternité et les siè noster in æternum, et in sæculum
cles des siècles; c’est lui qui sera sæculi ; ipse regel nos în sæcula.
notre guide à jamais.
PSAUME XLÏX
faveur des arguments décisifs. 4* On peut Bible, mais seulement dans le Talmud ; il ne
conserver les deux mots tels quels. S. Hier. : gérait pas impossible toutefois que holamoth
a in mortem » ; Hcngstt>nberg ; dans la mort, fut pour holarnin, comme le pense Moll. Le
même si le péril allait jusqu’à la m ort; Talmud lit : halmouth, jeunesse, et traduit :
Hupfrid : ju sq u’à la morL, ce qui supposerait dans la jeunesse, ce qui n’a aucun rapport
plutôt had que hal; Moll, Mossé, etc. : par avec le contexte, et réclamerait had ou be
dessus la mort, Syr. - supra mortem, Aq. : devant le substantif. 3° Delilz-ch et plusieurs
à0avaaiot, ce qui supposent* al au lieu de hal. au Iras pensent que hal-mouth est une indi
Ces traductions présentent cet inconvénient cation musicale, la môme que celle du Pa. ix ,
ue, quand il s’agit d’un peuple, surtout hal-mouth labben, mais abrégée du dernier
’Israël, on ne peut penser à la mort comme mot. Elle serait d la fin du psaume, comme
pour un individu. 3° On peut réunir les celle qui tw m ine la prophétie d’Habacuc»
deux mots en un seul. C’est ce qu’ont fait ni, 49, ou appartiendrait au chant suivant.
presque tous les marf uscrit* anciens Pt les Dans cette troisième hypothèse, la pensée
versions. LX X : m u b y , holamoik, pluriel reste en suspens, et le psaume ne se termine
de holam, tic 'ou; aluvaç. 11 est vrai que ce pas aussi bien nue dans la traduction,
pluriel ne S6 trouve pas ailleurs dans ia des LXX,
*31 LE LIVRE DES PSATTMES
17. — i\e crains donc pas lorsqu’un homme s’enrichit.
Lorsqu’il accroît la magnificence de sa maison.
18. — Car il n’em portera rien à sa m ort,
E t son opulence ne descendra pas avec lui,
19. — Bien que son ¿me se soit flattée pendant sa via ;
« On te louera de te bien tra ite r i »
20. — Elle rejoindra la race de ses pères,
E t jam ais ils ne verront la lumière!
21. — L'homme au milieu de sa splendeur, ne comprend (as,
Semblable aux bétes qui périssent !
PSAUME XLVIII
obtient justice contre ses oppresseurs eL est munis convenlus, communis concio, commu
appelé dans le sein de Dieu. G est celte même ni* auditorum cœ tus. Licet sis dives, ex
doctrine que le divin Sauveur a rendue plus eodein luto natus es. » S. J. Chrys. Au lieu
saisissante encore dans la parabole du mau de benei-adam, les versions ont traduit
vais riche et du pauvre Lazare ; aussi n'était* comme s'il y avait benei adamah, terrigenæ.
ce pas sans raison qu’une ancienne version 4. — Sa/Hentiam, rhochmoth, des sagesses,
latine avait intitulé le psaume : « Vox Ecele- prudentiam, thebounotk, des choses intelli
siæ super Lazaro et divite purpurato ». Ch gente.s pim iels emphatiques, pour désigner
chant est de plus un magnifique et irrécu les différents aspecls de la sagesse et de
sable témoignage de la foi des Hébreux à la l'instruction, comme Prov., xxiv, 7.
vie future, avec ses peines et sns récom 5. — Indinabo. « Vult dicern se nihil
penses. proprium lonui, sed divinæ g ra tiæ instrumen
Le texte hébreu est en vers heptasyllabi- tum esse. » Tliéod.
ques ; il présente un certain nombre de diffi L'Esprit-Saint me pénètre, il m’échauffe, il m'inspira
cultés ; mais les versions grecques et latine* L es g ra n d e s v é rité s q u e j e v a is r é r c 1er.
sont si défectueuses qu'on y peut à peine J. B. Rouss.
saisir la pensée du psaimisle. J. B. Rousseau Le psaimiste va recevoir de Dieu le mashal,
a heureusement imité ce psaume dans ses la parabole instructive, et sur sa harpe il va
O drs sacrées, 4 , 3 . ouvrir, c'est-à-dire, exposer la chidah, Pè
2. — A u d ile. Cette formule solennelle ndine, renseignement proposé sous forme
commence déjà le cantique de Moïse, Deut., capable de piquer PaLtennon. Sur ces deux
x x x n , 1, la réponse ri'Eliu, Job, x x x iv , 2, termes, voir Proverbes. Introduci, p. 3, 3.
et les prophéties d’IsaiP, 1, 2 , de Nichée, i. 2, 6. — Calranei mei, haqebai. Le mot
et du Pautre prophète du même nom qui haqeb qui signifie « talon », a aussi le sens
vivait sous Josaphat, 111 R ^ . x x n , 23. figuré du « supplanlator, insidiator », et
« Omnrs gentes vocat ad sapientiæ tontem c'est ce sens qu’ii faut adopter ici : « Pini-
ai que prudent iæ : redemptionem omnibus quiié de mes persécuteurs me circonvient ».
poliicetur, ut nemo trepideL, neino desperet, Hupfcld giiide le sens de « talon », mais fait
ubi nullus excipitur : sed omnis anima tn vi- de haqebai un complément du verbe « l’ini
la tu ra d g ra tia m . » S. Ambr. — Terrœ , iS n , quité obsède mes talons », me poursuit, ce
cheled, le monde considéré au point de vue qui est moins en harmonie avec la construc
de sa fragilité. Ps. x v i, 14. tion grammaticale. La traduction des ver
3. — Héb. : « aussi benei-adamy aussi sions, LXX. Vulg., Symm. : àvoi«a *ûv l/veu*
benei-ish b, filii hominis, filii viri. Ces deux (tou, laisse grandement à désirer au point de
termes ne sont pas là uniquement pour le vu« de la clarté. De plus, elle suppose que
parallélism e; ce qui suit indique que Fauteur l'iniquité vient, du sujet; or le mot haqeb ne
a en vue les hommes du commun et les peut guère se prêter à ce sens; ce qui s ’a t
hommes de condition. Il s’adresse à tous, tache aux talons vient de l’extérieur, et si le
rappelant à chacun ses devoirs, dût le riche psaimiste avait voulu parler de son iniquité
trouver son langage trop sévère. « Sit com- personnelle il aurait d it aiun-dai*! ou rném»
234 LE LIVRE DES PSAUMES
7. Ce sont eux qui se fient à leur 7. Qui confidunt in virtute sua;
force, et qui se glorifient de la mul et in multitudine divitiarum suarura
titude de leurs richesses. gloriantur.
8. Un frère ne peut racheter, un 8. Frater non redimit, redimet
homme^ rachètera; il ne donnera homo ; non dabit Déo placationein
pas à Dieu de quoi l'apaiser, Eruam.
9. Ni de quoi payer la rançon de 9. Et pretium redemptionisanima
son âme ; il sera éternellement dans suæ ; et labora vit in æternum,
la peine,
10. Et il vivra encore jusqu'à la 10. Et vivet adhucin finem.
fin.
11. Il ne verra pas la mort, quand 11. Non videbit interitum, cum
il verra mourir les sages, et périr viderit sapientes morientes ; simúl
en môme temps l'insensé et le stu- insipiens et stultus peribunt.
>ide. Et ils laisseront à d'autres Et relinqùent aliénis dmtias
feurs richesses ; suas ;
quand ils parlent d'un individu, indéterminé comparalur. * S. Thom., Expos. Symbol: 39.
et disent de lui nue chose commune à toute Cette propension à se dégrader de la sorte
l'espèce, passent facilement du singulier au est une des suites funestes de la faute origi
pluriel et mélangent l’un et 'l'autre. nelle, o cum herili violaio piæcepto, ita se
12:— E t sepulcra eorum, a m p , qirbam3 comparasse!, ut brûla rupiditas raiione præ-
S. Hier. : « interiora sua », leur pensée, F!a- flitæ menti suæ dominarelur. » S. Joan.
min. : « in animis istorum versalur hæc Damasc. de Fid.. orlhod., il, 40. Ce verset
cogitalio : leurs maisons à jam ais », c’est-à- est comme une réponse anticipée de l’Esprit-
dire, leurs maisons seront élei nelle?,- et ils Saint à l'adresse de ceux qui cherchent à
y habiteront toujours. S. J. Chrys. lit aussi multiplier les rapprochements et les ressem
carevam, pour qirbam. Les versions LXX, blances ('Titre l'homme et la bêle. 11 y a trois
Syr. ont tu au contraire D12p, qibram , leurs cents ans; on voulait élever la bête au niveau
sepulcres : on a alors un sens qui no s'ac de l'homme ; aujourd’hui, on préfère abaisser
corde pas avec le contexte. — Tabtrvacula, l'homme au niveau de la bête, en attribuant
môme pensée répetée en vertu* du parallé à l'un et à 3'auire une origine, des aptitudes
lisme. — Vocaverunt. Heb. : « ils ont appeié et des destinées communes. La tendance
avec leurs nom- sur leurs terres », iis ont morale de ces doctrines est toujours la même.
donné leurs noms à des terres, comme si « C'est un jeu à l’homme de plaider contre
eux et leurs noms devaient dorer autant que lui-même la cause des bêtes... L'homme
leurs domaines. cherche dans ces jeux des excuses à ses désirs
43. — Non intellexit, bal-ialin, ne sensuels, et ressemble à quelqu'un de grande
passera pas la nuit, S. Hier : non commora- naissance qui. ay an t le courage bas, ne vou
fcitur, « l’homme dans sa splendeur ne durera drait point se souvenir de sa dignité, de peur
pas », sa grandeur aura une fin. Les versions d'être obligé à vivre dans les exercices qu’elle
ont lu ] i ÿ , iabin, comme au t . 2 4 .Quelques demande. » Boss.. Conn., de Dieu, v, 4.
coramen lateurs croient que primitivement 4 4. — Scan tlalum ipsis : zeh darkam kesel,
on devait lire ici le même mot qu'à la fin du lamo. Le mot Sd3, kesel, signifie « sottise »
¡psaume; il faudrait admettre alors que non et aussi « confiance, securité ». Les versions
seulement le verbe, mais même la particule ont choisi le premier sens, ce qui donne ert
jiégative, ont été modifiés, puisqu’on a bal- "hébreu une phrase très elliptique : « cela
m n , et plup loin veb-iabin. II est plus sim - 'leur voie, sottise à eux ». Avec i'autre sens,
- Je de garder le texte tel qu'il est : d'ailleurs, on donne à « voie » la signification plus large
Î a pensée qu'il exprime est en parfaite har -de sort et rie résultat : « cela est leur voie,
confiance à eux ». c’est-à-dire, tel est le sort
monie avec tout ce qui précède. — Compa
rûtes est jum entis. L’hébreu établit une com de ceux qui ont ccnfiance, qui vivent dans
paraison entre l'homme riche et la bétc,im iis u n e fécurité msouciatite de l'avenir. Sic
.uniquement au point dfe vue de l'égalité de Delitzsch, Moll, étc. Les -deux traductions
vant la mort, sans préjudice des conséquences sont possibles, mais ‘la seconde s'accorde
flllérieures. D ’après la Vulgate, c’est'l'homme ■mietfx avec la suite -du verset. — E t postea,
même qui p a r ses appétits grossiers se ravale veachnreihem, a et ceux qui sont après eux
¿u niveau de la brute, « Anima humana as<i- se plaisent dans leur bouche» , c'est-à-dire,
milatur Deo in immortalitate, ex parle atrtem se plaisent à écouter et à suivre leurs con
sensualitatis assimilalur Jbestiis. Cum rrgo seils. En traduisant kesel par sottise, on est
crédit quis quod a n in a morialur cum cor- obligé de donner à ce second membre la
pore, recedit a Dei similitudine el bestiis forme interjective : « telle est ¡leur voie, ella
236 LE LIVRE DES PSAUMES
15. Ils sont mis en enfer comme 15. Sicut oves in inferno positi
un troupeau: la mort les dévorera. s u n t; mors depascet eos.
Et au matin, les justes auront l'em Et dominabuntur eorum justi in
pire sur eux, et leur secours s’af matutino; etauxilium eorum vete-
faiblira dans l’enfer sans aucune rascet in inferno a gloria eorum.
gloire pour eux.
16. Cependant Dieu rachètera 16. Verumtamen Deus redimet
mon âme de la puissance de l'enfer, animam meam de manu inferi^cum
lorsqu’il me prendra avec lui. acceperit me.
17. Ne crains pas lorsqu’un homme 1/. Netimueris cum dives factus
n’esi que sottise; et ceux qui viennent après truit lentement dans le tombeau, ou mieux,
eux approuveraient leurs discours! » Avec de Tâme qui s’épuise dans les souffrances de
l’aulru sens, on a une phrase plus régulière : l’aulre vie, mizbGul lo, « loin de la
« tel est le sort de ceux qui vivent dans la demeure à lui », ou au sorlir de sa dejneure,
sécurité et de ceux qui les suivent en approu de celle habitation terrestre qu'il S'imaginait
vant leurs discours ». Le Séla qui suit pré occuper bien plus longtem ps.. Afin marque
para à la terrible annonce du châtiment. ici l’éioignèment, comme U „ l u , 44; Jêr.,-
45. — Sicut oves, katson, s comme XLVIII. 2 , etc. Symm. : xè fié xparepov aùtûv
un troupeau il* sont placés dans le shéol ». naXatû<m $8ïjç omb tife otxifaetuç Tfjç èvtîimu
« Qitani bene sicut ovesl Quia detracto vel- aùxùv. S. Hier. : a et figura eorum conteretur
lere inundialiiim divitiarum, dure presseque in inferno posthabilaculum suum ».Quelques
delonsi, sempilernU midi deputabunlur in- auteurs appliquent ces paroles au juste :
cendiis. Mors depascet eos, quia seinper « leur forme fait vieillir (dure plus longtemps
monentur ad vilam, et semper vivent ad que) le shéol ». Le témoignage serait fort
mortem. » S. Bern., de Verb. ad Rom., explicite en faveur do l'immortalité de l’âme;
xiv, 47, Serm. 2. — Depascet, D5H\ irhem, mais l'ensemble du texte ne permet pas celte
sera leur pasteur. La mort est personnifiée interprétation, car il s'agit des impies dans
comme dans Job, xvnx, 44. a Qui noluerunt tout ce passage, et l'infinitif baloth n'est pas
ut pasceret eos Christus, depascet eos mors. » au piel. Le psalmiste n’en exprime pas moins
S. A m br.— In matutino, « hoc est, celeriter, très clairement sa croyance à l'immortalité,
continuo », S. J. Chrys., au lendemain matin, car l'impie ne peut avoir la mort pour pas
après la n u i t de l’épreuve, et préférableinent, teur, il ne peut élre mis sous les pied«« du
puisque nous sommes au*delà du tombeau, juste, ni se consumer dans le shéol, s'il ne
après la nuit de la mort, par conséquent, au survit au-delà du tombeau.
tribunal de Dipu. Ce second sens ne doit 46. — Verumtameii. "IM.üA, toutefois,quoi
pourtant pa* exclure le précédént, car le qu'il en soitdu méchant, « Dieu rachètera mon
juste peut survivre au méchant et voir dès âme de la main du shéol quand il' me pren
ici-bas la vengeance divine s'exercer contre dra ». Le psalmiste reproduit le grand acte
ce dernier par la mort. Les justes domineront de foi de Job. xix 25-27. Il sait q u 'u n jour
les méchants, ils les fouleront aux pieds, il sera tiré du shéol, ei que Dieu lu prendra
vaiïrdou, comme des vaincus. Mal., iv, 3. avec lui, dans le sein d Abraham. — Cutn
C’est ce qui arrivera surtout dans {‘autre acceperit me. a Le peuple hébreu seul est
monde. On peut voir dans le livre de la resté fidèle aux noLinns transmises, par ses
Sagesse, iv, 46-v, 24, la description saisis» ancêtres. Comme il fondait sa plus grande
sanie de cette situation réciproque des bons gloire sur l'idée qu’Abraliam et les autres
et des impies au lende tn ain ae la mort. patriarches avaient été les amis de Dieu, il
— A n x d m m , S lN W IT r a b D T iafi, vetsouram ne pouvait supposer que ce Dieu, après avoir
lebaloth sheol. Le premier mot tsour qui veul guidé et consolé ses amis jusque sur le bord
dire ordinairement « rocher, délense ». si de la tombe, les abandonnerait dans le triste
gnifie aussi a forme » de tsour, « assiéger » enfer des ombres. N 'élail-ce pas' là plutôt
et a former ». Le psalmiste veul parler ici l’instant de leur prouver son ami lié en leur
de la forme humaine qui reste après la mort, ouvrant sa lumineuse et hospitalière demeure?
de rrfBuAov qui succède au composé humain Telle était leur conviction, qui a donné lieu à
dans l'autre vie. S. Hier. : « figura eorum ». cette belle et louchante phrase, que Ton re
Lebaloth sheol, « ad consumendum sheol », à trouve môme dans les Psaumes : « Dieu l’a
se consumer, à s’user, à vieillir au sheol. pris avec lui. » Herder, Po<-s. des Heb. t. 7.
Ceci peut s’entendre ou du corps qui se dé 47. — Ne tm u eris, Le psalmiste tire main*
PSAU1E X U X 237
PSAUME L
1 . *— Mizmor (chant) d’Àsaph.
Le Seigneur Dieu Jéhova parle,
E t il appelle la terre du levant au couchant.
2. — De Sion, à la parfaite beauté, Dieu parait avec éclat
3. » Il vient, notre Dieu, e t ne se ta it point.
tenant les conclusions pratiquas. * Cura didi- geant la personne du dernier pronom, modi
ceris qui finis erit impiorum, ne^beatos præ - fient beaucoup le sens. « üle habebit eiiam
dices eos qui in viia d iv ite s 'e l opulenti tibi gratias, a te emens, ut q uæ sunl ei grata
Nini. » S. Alhan. facias. * S. J. Chrys.
Ju&tos, n e r r a ig n e z p o in t le ra in p o u v o ir d e s hom m es ; 20. — In progenies. Retourner à la géné
Q uoique »-oient, iis so n t ce q u e n o u s som m es; ration de ses pères, c’est descendre au shéo!
Si toi» ûle* mortel*, ils le sont comme vous. où sont les ancêtres. « Distinguitur ista ad
Nous av o n s b e a u v a n te r n o s g r a n d e u r s p a ssa g è re s,
Il f a u t m ê le r «a c e n d re a u x eu m ire s d e s e s p i r e s , patres seu ad populum congregatio, tam a
E t c ’e s t le m êm e D ieu q u i noos ju g e r a ions. , morte quse eam præcedit, quam a sepultura ».
i. B. Roms. Gesen,, Thes. 1, p. 434. Cfr. Vigouroux, la
Gloria domus. « Hæc cnim omnîa sunt gloria Bible *1 les Découv. mod. Vol. II, 11, 2, 4. —
ilnmuB, non homi nifi qui domum habitat. Ho- Non videbtt lumen, non pas la lumière de la
mmis on un gloria est virhis, unde etiam vie présente, mais la lumière divine qui
variil un» cum possessore. Mannt aulem ipsa éclaire les âmes des bienheureux. Ils seront
rìomus gloria, imo vero, una cum domo dis** dans les ténèbres extérieures du châtiment
solvetur. » S. vi. Ghrys. éternel. Mailh., v m , 42. « A tenebris som-
48. — Non sumet omnia. Grande leçon niorum excipient eum lenebræ tormento-
pour celui qui w et son bonheur dans les bien« rum. » S. Aug. « Idque justo Dei judicio pa-
¡i’ici-bas. — Xeque descendet. tiuntur, cum in hac vita inter mala patranda
Tà wepiwata navra oderint lumen. » S. Basil.
Xfrfj{iaT’ lywv oû5«i; epyetat etc ’Afâeta» S4. — Deux modifications ont été apportées
T h e o g n ., E le g . 7 25. ici au refrain ; celle qui a été signalée au
49. — Heb. : « si son âme dans sa vie t . 43, et de plus, la suppression de la copule
bénil *, si elle se félicite el s'adresse à elle- au commencement de la phrase. « Porr#
même des paroles comme celles-ci : « on te eau sam hujus insipienti® dicit esse, quod
louera lorsque lu te feras du bien », on L'ap nos proprium honorem intell igere noiumus,
prouvera si on te voit travailler à ton bien- et dignitatem, quæ a Deo data est nobis, se4
être, Symrn. : iitaiv«rûv<ri aeéâv xaXwç tcoWntjk jumentorum ferarumque vitam amplecli-
«lacutÿ. Luc., x ii, 49. Les versions, en chan mur. b Theod.
238 LE LIVRE DES PSAUMES
U n feu d é v o ra n t le p récèd e,
A u to u r de lui se déchaîne la te m p ê te .
4. — Il convoque les d e u x d ’en h a u t,
E t la te r r e , p our j u g e r son p eup le.
5 . — « R assem blez-m oi m es fidèles,
Qui o n t fa it alliance avec m oi au s u je t des sacrifices ! P
6 . — E t les d e u x p ro clam ent q u ’il e s t ju s te ,
E t q ue c’est à Dieu lu i-m é m e de j u g e r (S éla).
7 . — E co ute, mon peuple, j e v ais te p a r le r ,
O Is ra ë l, je vais re n d re té m o ig n a g e à to n s u je t :
C 'e st m oi qui suis le S e ig n e u r ton D ieu.
8 . — Ce n ’e s t pas s u r te s sacrifices q ue j e te r e p re n d ra i,
C ar te s holocaustes sont to u jo u rs d e v a n t m o i.
9. — J e ne réclam e p oint le ta u re a u de t a m aiso n ,
Ni les boucs de ton b ercail.
10. — C ar à moi sont to u s les a n im au x de la fo rât,
E t les bêtes qui sont p a r m illiers dans les m ontagn es.
11. — J e connais bien tous les oiseaux de la m o n tag n e,
E t to u t ce qui v it dans les ch am p s e s t sous m a m ain.
12. — Si j'a v a is faim , ce n 'e s t pas à to i que je le d ira is,
C ar le monde, e t to u t ce q u ’il c o n tie n t e s t à m oi.
13. — E st-ce que je vais m a n g e r la chair, de te s ta u r e a u x 9
E s t- c e que j e vais b oire le san g d e te s b oucs?
14. Offre à Dieu le sacrifice de louange,
E t acquitte te s v œ u x e n v e rs le T r è s - H a u t.
15. — P u is appelle-m oi au jo u r de la d é tre ss e ;
J e te d éliv rerai, e t tu m e re n d r a s gloire«
16. — M ais à l’im pie Dieu d it :
Q u’as-tu à é n u m érer m es p ré c e p te s ,
E t à a v o ir m a loi s u r te s lè v res,
17» — T an d is que tu as la discipline en h o rr e u r ,
E t que tu r e je tte s m es p aro les d e r riè r e to i?
18. — Si tu vois un v o leu r, tu te plais avec lui,
E t tu fais cause com m une avec les adultères«
19. — T u laisses ta bouche s’a d o n n e r au m a l,
E t ta langue tr a m e r la fra u d e .
20 . — T u prends place pour p a r le r c o n tre ton fr è re ,
T u profères la calom nie c o n tre le fils de ta mère«
21. — V oilà ce que tu fais e t j e g a r d e le silence,
E t tu t'im ag in es que j e suis p a re il à toi ;
M ais j e vais te re p re n d re e t to u t m e ttr e sous te s y e u x .
22. — C om prenez-le donc, vous qui publiez Dieu,
A u tre m e n t je d é c h ire ra i san s q ue personne puisse d é liv r e r ,
2 3 . — Celui qui offre le sacrifice de louan ge m 'h o n o re,
Il se m e t su r la voie où je lui m o n tre ra i le s a lu t de Dieu
PSAUME XLIX
PSAUM E XLIX
legalem culium minime Deogratum. » Theod. « ne sileat » ; mais cette forme optative doit
Cfr. Euseb., Præp. evang. vi, 3 ; i . Cassian. se prendre dans un sens purement négatif.
de Incarn. v u , 9. Maurer : neque est quod sileat ; DeÜtzsch :
4. — Deus deorum Dominas, el elohim il ne peut pas se taire. Hupfeld pense que le
iehovah, trois noms différents de Dieu, d’a psalnnste fait allusion ici aux éclats du
près i’accentuaLion actuelle, el, le nom de tonnerre, élément intégrant de toute théo-
puissance, elohim, le nom de majesté, iehovah, phanie. Mais il n’est pas nécessaire de cher
le nom essentiel de Dieu. Delilzsch, Mol), etc. cher A loin ; Dieu ne se taira pas, parce qu'il
Ces trois noms se sont déjà louves réunis vient justem ent pour faire entendre ses juge
Jos., x x u , 22. Les versions traduisent elohim ments. — Ignis, « le feu dévorera devant
au pluriel. Ces dieux ne sont évidemment lui », symbole de la majesté divine et de la
point les divinités des nations à qui la sainte terreur qu’elle imprime aux coupables. —
Ecriture n'accorde ni existence, ni puissance; Tempestas, rnSHM. niskarah, verbe au fé
ce sont les juges et les princes d'Israël. minin employé impersonnellement comme
S. Àug., de Civ. Dei, ix, 23, S. J. Chry.«., ;»eu ire : « il "tempête violemment », Aq. :
Théod. — E t vocavit terram, non pas les &ai).anio6v) trçôôpa. On petit comparer cette
habitants, car il ne s’adresse qu’à son peuple, apparition divine avec celle que David décrit
mais la terre elle-même comme au t . 3. plus au long, Ps., xvii, 8-46, mais avec les
C’est ce début dont Fénélon jugeait la hauteur mêmes Lraits essentiels.
au-dessus de « toute imagination humaine ». 4. — Le psalmiste passe maintenant à la
Dial, sur l’EIoq. 3. scène du jugement. Le juge est arrivé de
2. — E x Sion, el non du ciel, observe Sion; il appelle comme assesseurs auprès de
Hengstenberg, car Dieu va juger en qua lui le ciel et la terre, témoins autrefois de
lité rie souverain d’Israël. — Species de Talliance contractée entre Jéhova el son
coris ejus, mirlal-iofi, « per peuple. Deut. iv, 26; x x x i, 28; x x x ii, 4.
fection de beauté », ce qui est une apposition « Meminit elementorum, per quæ bona innu-
à Sion. S. Hier. : a de Sion perfecLo decore merabilia ad genus hominum pervenerunt,
Deus apparuit ». L'auteur du premier livre non solum ad vitam et constitutionem cor-
des Maehabées dirai aussi du temple : ri oris, sed etiam ad Dei cognitionem. >
ijy.üW, ii, 42. Les LXX rapportent ces . J. Chrys* — Discernerez ladin, pour juger.
ripux mots à Dieu, et pour cela supposent au 5. — Congregate. Cet ordre s'adresse"aux
dernier un suffixe personnel. Mais le mot ieafi héraults ordinaires de Dieu, aux anges. Math.,
n'est jamais employé pour désigner la beauté xiii, 44. Heb. » rassemblez-moi mes pieux»,
divino; au Ps., x l i v , 3, il n'est appliqué au Ieschasidim, ceux qui font partie de la « gens
Messin que sous une forme réduplicative, sa ne la » du Seigneur, Exod., xix, 6, et qui
iofiafah, qui en élève le sens. soni ckasidim, non dans le sens absolu, puis
3. — Deus manifeste, j p s *in, ho<ah, « Dieu que Dieu va les reprendre, mais au^ moins
a resplendi », s’est montré avci: éclat. Ces par vocation, comme les chrétiens sont
deux mots appartiennent au verstl. précédent: a sancii ». Rom., i, 7. Celle allusion à ce
« de Sion, splendeur de beauté, Dieu a qu'ils devraient être est déjà bien propre à
resplendi », s’est manifesté glorieusement, leur inspirer la honte de leur négligence. —
comme jadis au Sinaï. Il faut joindre ensuite Qui orainant Heb. : « contractant mon al
pour traduire l'hébreu : veniet Deus noster et liance sur les sacrifices ». Les hébreux con
no» silebit y littéralement : vcal-iecherask, tractent et renouvellent tous les jours leu»
PSAUME XLIX U t
que je le dirai, car l'univers m'ap ,meus est enim orbis terree, et pleni-
partient avec tout-ce qu'il renferme. tudo ejus.
13. Est-ce que je vais manger la 13. Nnmquid manducabo carnes
chair des taureaux? ou boire le taurorum?aut sanguinem hircorum
sang des boucs? potabo ?
14. Immolp à Dieu un sacrifice de 14. Immola Deo sacrificium lau
louange. et acquitte tes vœux en- dis ; et redde Altissimo vota tua.
ver.* le Très-Haut.
15. Et invoque-moi au jour de la 15. Et invoca me in die tribula-
tribulation; je te délivrerai et tu tionis; eruam te, et honorificabis
m’honoreras. me.
16. Mais au pécheur Dieu dit : 16. Peccatori antera dìxit Deus:
Pourquoi énumères-tu mes précep Quare tu enarras justitias meas, et
tes, et mets-tu mon alliance sur tes assumis lestamentum meum per os
lèvres ? tuum?
17. Pour toi, tu détestes la disci 17. Tu vero odisti disciplinam;
pline, et tu as rejeté mes paroles en et projecisti sermones meos retror-
arrière. sum.
18. Quand tu voyais un voleur, 18. Si videbas furem, currebas
43. — Jéhova ne ressemble pas aux dieux Mich., vi, 6-8, elr. « Quotidie sacrifico sa
matériels qui se fonl les nations. « An non crifia um laudis, et imtnolo Deo meo. Bene
vides quanta comedat et bibat quolidiel # facis quidem, si hoc facis; sed vide ne jain
disaient les babyloniens de leur dieu Bel. serurus sis, quia jam hoc facis, et forte lingua
Dan., xiv, 5. « Dicta sunt haec ad convin- tua Deum benedicat, el viia lua Deo màle-
cendum parvutum sensum, non quia professus dicat..* Vide ne vivasmale, et canfees bene. »
est Deus esuriem suam. » S. Aug. S. Aug.
44. — Immola sacri/icmm laudis, zebach 46. — Dieu se tourne maintenant vers les
thodah, redde vota, shallem nedareika. Levit., Juifs prévaricateurs, qui uon contents de ne
v u , 44-46. Le Seigneur oppose ici .la parl-ie point honorer Dieu, s’adonnent encore à
spirituelle du sacrifice à sa partie matérielle; toutes sortes de crimes. — Quare, tiiah leka,
il vient d'écarier les v,¡eûmes el le riie exté quid ad te, qu'as-tu à énumérer mes pré
rieur ; que reste-t-il alors sinon le sentiment ceptes, et à poiter mon alliance sur ta
du cœur qui seul honore vraiment Dieu? a Ad bouche? Ce que Dieu reproche au méchant,
me rede.wn, ubi invemam quod immolpm ; ad ce n’est pas de réciter ses commandements
me iideam , in me invemam iaurlis immola- et d’avoir sa loi sur ‘les lèvres, mais c'est de
tionem; stl ara tua, con^cientia mea. -S. Aug. n’y pas conformer'sa conduite, commé la suito
45. — Invoca me. Voilà trois sortes de sa va le montrer. Eccli., xv, 9. « Est enim cor
crifices indiqués dans ces deux versets, le destiiutum fructibus qui ex eo oriuntur, et
sacrifice laireutique, thodah, l’accompli&sp- labia incassum m oventur, e t ad ejus qui
ment du vœu ou sacrifice eucharistique, et loquitur, condernnationem. » S. J. Chrys. Or
enfin l'impétration. Ttiéodoret y voit une al applique quelquefois ce verset, dans un sem
lusion à la sainte Trinité, dont chaque per qui n'est pas lout à fait lilttéraL au pgclieui
sonne est caractérisée par un sacrifice spé qui prêche la -loi de Dieu. « Exponere enim
cial : a et Deus, et Alltssimus, et bonorum iusLifîcalioneseL tesLamenlum Doniim, et non
largiLor est ». Ce que Dieu veuL purtout in hoc idem facere, quod fecerit Do minus, quid
culquer ici, c’est que la >loi cérémomelle doil a liu d est. quam sermonea ejus abjicere et dis
rester au second plan eL que la loi morale et ciplinant dommicam contemnere, necterrena
naturelle doit occuper .le premier ; c'est cette sed “pinitualia furta et adulteria commit-
dernière qui vivifie la première, et procure à ie re ? » S. Cypr. Ep. ¿ x iii, ad CæciJ. 48.
Dieu des serviteurs véritables, au lieu d’es 47. — Tu oero, veattah, et toi, « tandis que
claves formalistes, comme les Juifs avaient toi, tu détestes la discipline s, mousar, comme
sans cesse tendance à devenir. Les écrivains dans les Proverbes, la loi morale, ■« et tu
sacrés reviendront souvent sur celte règle jettes mes paroles derrière toi », au lieu de
fondamentale, qui du*reste est l'esprit même les avoir «toujours devant les yeux, comme il
de !a loi de Moïse. Prov., x x i. 3 ; Eccli., est commandé.
x x x v , 4 -4 5 ; Is., i, 44-45; Os., vi, 6 ; 48. — Currebas, y iffli vatthirets, de rai-
PSAUME a LIX fi*
PSAUME Ll
PSAUME L
Acte de contrition*
(!Traduction de Bossuet),
daignez donc m’éclairer, me purifier et me il reste une peine à expier. Cette peine, il la
rendre la joie de voire am itié; 4° 1 1 . 44-13, subira, comme Nathan le lui a déclaré. David
faites de moi unhomn)enouveau;5(>Ÿÿ.44-461 B’y résigne, maie il conjure Dieu instamment
rendez-moi voire grâce, el j'apprendrai aux d ’effacer de son âme tout ce qui peut lui d é
impies à revenir à vous; 6° 11. 47-49, je plaire encore. En réclamant avec tant d’ar
célébrerai vos louanges, el vous offrirai le deur la miséricorde, il njconnalt qu’il en a
sacrifice qui vous est !o plus agréable, celui grand besoin et que son crime a été fort
d’un cœur humble et contrit. Les deux der grave.
niers versets doivent être considérés comme 5. — Ego cognosco. Je connais mes fautes,
une addition subséquente. « Serius addila je les avoue publiquement, je ne cherche pas
est supplicaUo pro Hierosolymis, qua simul à les pallier. ls., l i x , 42. — Contra me,
cavereiur, ne 11. 48, 49. de absoluta sacri- negdi, devant moi, ma conscience me le re
ficiorum rejcctione inlelligerentur. Soluto proche à chaque instant, « Nolo ut tu me
slilo conscripta videiur.' » "Bickell. Le pro pumas, quia ego peccatum meum punio;
phète Isaîe, surtout dans ses derniers cha ideo peto ut igno^cas, quia ego agnosco. »
pitres. reproduit un certain .nombre des S. Aug. « Propria unumquemque noslrum
expressions de notre psaume; on n'en peut peccata perturbant, ut requies nobis esse
conclure qu’une seule chose. c’esL qu'il avait non possit. Gravior ad versa n u s nobis culpa
souvent récité et médilé la prière de son est nostra, quæ sollicitât otiosos, affligit
illustre devancier. sanos, contnstat lætos, inquiétât placidos,
3. — Magnam n’est pas en hébreu, « Ma- exagitaL nu tes, exciLat dormientes. Rei
gnus peccaior magna misericordia opus sumus sine accusante, sine tortore crucia»
habet, ut ubi abundavit delictum, super- m ur, sine vinculis astringimur, sine vendilore
abundet et gratin. » S. Bern., de tripl. vendimur. » S. Ambr. în Ps. x x x v u , 4, 28.
miser* — Dele, PlïlQ, mecheh, efface, oblitère. 6. — Tibi soli, leka, lebadka, à toi, à toi
Il ne restera donc absolument rien de la seul j ’ai péché. Gomment concilier ce» pa-
tache du péché. — Iniquilatem meam, pesha- roîes avec les torts très graves du roi envers
hai, mes iniquités. David pouvait parler au U ne eL envers son peuple? Plusieurs sup
pluriel, après le meurtre d'Urie, la liaison posent que David parle ici comme roi, et
coupable avec Bol h bée, le scandale causé, qu’à ce tiire il n'est justiciable que de Dieu.
et l’infidélité de toute une année. D'autres voient dans ces paroles un acte de
4. — Amplius lava me, ijDna m i n , harbeh foi à TuniLéde Dieu : « Tibi- qui solus Creuses,*
cabseni. Le premier mot t*st un impératif pris peccavi », interprétation 1res peu probable.
adverbialement : « multiplica, lava me » Quelques-uns croient que le péché de David
pour « muiium lava me ». Les versions le n’a été connu que de Dieu seul, et que seg
traduisent par le comparatif. Dans les deux sujets n'ont pas pu se rendre compte de sa
casD av id déjà pardonné suppose avec raison faute ; Nathan lui dit en effet : « tu enim fe-
que le péché a laissé des traces dans son âme, cisti abscondiLe », IF Reg., x n , 42; mais il
e t que si la tache a été ôlee par le pardon, ajoute deux versets plus loin : « blasphemare
PSADME L 2«
7. Ecce enim in iniquitatibus con- 7. J’ai été conçu en iniquité, et
ceptus sum ; et in peccatis concepit ma mère m’a conçu dans le péché.
me mater mea.
8. Ecce enim veritatem dilexisti; 8. Vous aimez la vérité; vous
fecisti inimicos Domini ». L’explication la juste dans l'arrôt par lequel tu me frappes,
plu s, naturelle consiste à dire que le roi pé afin que ceux qui me savent ton serviteur,
nitent est principalement ému de l'injure et qui s’étonneraient du châtiment que tu
faite à Dieu; il en a une telle idée que l’m - m’infliges, connaissent que j'ai péché, et que
jure faite au prochain.est reléguée au second tu me punis à bon droit. Et en effet, le
plan, non pas que le roi la méconnaisse, mais meurtre et l’adultère commis par le roi n'a
-parce qu’elle est comme absorbée dans la vaient rien de bien criminel ai|X yeux des
première. La pensée exprimée par ce verset »rinces et des peuples environnants : David
est du reste Ta première qui s> présente à Ï ait donc publiquement connaître à ses sujets
l'esprit de David quand le prophète lui re et aux nations étrangères’qu’il est puni, mais
trace le tableau de ses crimes : « Peccavi qu’il était gravement coupable. — E l vincas
Domino ». — Malum coram te, et le mal à tes cum ju d k a ris , LXX : xpfoeoflaC
yeux », ce que tu juges mauvais^ II Reg., oe. Hebr. : beshofèeika, dans ton
x n , 9 ; Is., lx v , 42; lx v i, 4, — ü t, lemahnn. * juger, dans tou action de juger, quand lu
Mossé et dlçuLres traduisent : a en sorto que juges. Le sens est actif, comme le réclame
tu seras ju ste dans les paroles », il n’y aura d’ail Ifeurs le parallélisme ; le verbe xptveaOai
rien à reprendre à les arrêls. Mais lemahan pourrait être pris avec le même sens à la
veut toujours dire « afin que ». On esi donc voix moyenne, mais la Vulgate l a traduit
obligé de traduire : « J ’ai fait ce qui est mal par le- pa-srf. Le verbe r o i, zanah, ôtre pur,
h tes yeux, afin que tu sois juste dans tes pa irréprochable,ne signifie vix&v qu’on araméen.
roles et irréprochable dans ton jugement ». Ces deux derniers vrrssontctonc un hommage
Le dernier membre de phrase peut alors ôtre rendu à la- justice et à l’équité de Dteu ;
relié avec ce qui précède de différentes ma S. Paul les cite, Rom., m , 4, pour établir la
nières : 1°On peut le rattacher au t t . 3 et 4, véracité et la justice divines.
en considérant les deux suivants comme pa Corneille traduit :
renthèse : Pardonne-moi... afin que tu sois J e n ’a i p é ch é q u e c o n tre v o u s;
juste dans tes paroles, afin que les promesses M ais au ssi j ’ai p é ch é . S e ig n e u r, à votre fôca :
que tu as faiies se réalisent. soit quant è la Ainsi vous serez ju s te , e t si to u s faites g râ c e .
E t si vous ju g e z e n c o u rro u x .
stabilité de mon trône, soit quani au pardon
arccordé au repentir, toi qui « promrsisfci pœ - 7. — In iniquitatibus, plus exactement en
nilenti omnia peccata vei gravissima t«1 con- hébreu : behavon, u dans l'iniquité j'ai été
donaturum ». Fiamin. Celle explication n’est enfanté, et dan« le péché m’a conçu ma
guère acceptable, car il est tout naturel de mère ». Le dernier verDe est i j n o r p , ieche-
rapporter lemahan à ce qui précède im mé mathni, « incaluit, coeundo ut m° concipe-
diatement. 2° Quelques protestants ont en reC ». L’union des parent* de David était
tendu ce passage dans un sens tout prédesti parfaitement légitima; l’iniquité dont il
nation : j ai fait le mal afin de justifier tes parle ne provient donc pas de là. « Non
païoies, tes prévisions fatales. Celle inter nuplia« accusai, et malrimonium iniquitatem
prétation est grammaticalement et doctrina vocal., si cul. nonnulli sLulle pularunt... sed
lement à rejeter. 3° Selon d’aulres : j'ai fait transgressionem principio a primis parenti-
le mal, lu as permis que je devinsses cri bu* patratam in medium profert, et illam
minel. afin de donner ensuite une preuve de h arum undarumfonlem fuisse dicil. » Théod.
•ta fidélité : « In adulteni* et homicidii cri C’est en effpt au péché originel que se r a p
mina labi me permisisti, ut manifesteLur tua porte manifestement ce verset, et c’est de
in loquendo justitia (tua in præstandis pro cet objet que l’ont entendu les Pères, Orig.,
m ises fidelitas); et confundan)ur qui aliter Rom., vin in Levit. 3t in Matth. ix, Clom.
de le existiment : qui exisLirnent te ob moa A lex.,Strom . m , SS. Alhan., Aug., etc. Cfr.
peccata non prsestiturum esse quod absolu!e Bos<. Snpplem. in Ps. h, 7. Observons que h
mifii pollicitus es de regni mei stabiliiate et David fait mention du péché originel, ce n’est
Mcnsia ex me nascüuro. » Beelen. 4° Il y a pas pour chercher à son crime une excuse
une dernière explication plus simple et plus dans l'a concupiscence native, mais plutôt
généralement admise, et qui fait d e u t ju s ti- pour confesser que toujours il a été pécheur,
W » . . . la conséquence, non du péché, mais et attirer sur lui par cet acte d’humilité la
de Paveo du péché : c’est, contre toi que f a i miséricorde de Dieu.
péché, j ’en fais l’aveu, afin que tu sois trouvé 8. — DilexUti%« tu as désiré ». — Incertaf
*48 LE LIVRE DES PSAUMES
m'avez découvert ce qu’il y a d’in- incerta et occulta sapienti» tu » ma
certain et de caché dans votre sa nifestasti mihi.
gesse.
9. Vous jetterez sur moi de l’eau 9. Asperges me hyssopo, et mun
avec l’hysope, el je serai purifié; dabor : lavabis me, et super nivem
vous me laverez, el je deviendrai dealbabor.
plus blanc que la neige. Lev. 14; Num. 19.
10. Vous me ferez entendre une 10. Àuditui meo dabis gaudium
paro e de joie <ît de consolation* et et Retiti am; et exultabunt ossa hu-
mes os humiliés tressailleront d’al miliata.
légresse.
11. Détournez voire face de mes 11. Averte faciem tuam a •pecca-
péchés, et effacez toutes mes offen tis meìs, et omnes iniquitates meas
ses. dele.
12. 0 Dieu ! créez en moi un cœur 12. Cormundumcrèain me, Deus;
pur, et renouvelez; l’esprit droit et spirilum rectum innova in visce-
dans mes entrailles. ribus meis.
13. Ne me rejetez pas de devant 13. Ne projicias me a facie tua;
votre face, et ne retirez pas de moi et spiritual sanctum tuum ne aufe-
votre Esprit Saint. ras a me.
44. — Redde mihi lœtitiam, cri d'un cœ ur Je psalmiste dit à Dieu : « délivre-moi de l'acte
qui a gémi longtemps sous le poids du sanguinaire », il pense uniquement au forfaiL
remords, et qui loin de Dieu n'a goûté qu'il a accompli, et non à la vengeance qu'on
qu'amertume. — Spirtfu principali, m i pourrait exercer contre lui. — E t exultabit,
ÎUHJ, rouach nediban. Les versions ont t r a therannen, chantera avec joie.
duit nadib dans le sens de « prince » qu’il 47. — Labia aperies. David a promis de
a quelquefois. LXX : itvevfietTi 4jrrt|Mwix$. célébrer les louanges du Seigneur, mais il
David prierait alors le Seigneur de ne pas le sent bien que par lui-m êm e il est incapable
priver de la dignité royale. Il est plus pro de le faire dignement : aussi demande-t-il à
bable que nadib est pris dans le sens moral Dieu de mettre sur ses lèvres le cantique
qu'il a ordinairement, et qui se retrouvera qu'il doit chanter. Ps. x x x ix , 4. C'est le
Ps. l u i , 8 : « un esprit de bonne volonté me même sentiment qui a porté l'Eglise à m ettre
soutiendra ». Voilà donc un triple bienfait ce verset au début de l’oflice de chaque
que David réclame en vue de l'avenir : nuit.
lesprit de force, l'esprit d<* sainteté et 48. — Quoniam si, ki lo, « car tu ne désires
Tesprit de bonne volonté, afin de vouloir, pas de sacrifice ». — Dedissem utique, ruriKI,
de vouloir le bien dans l'état auquel Dieu veelhenah, « et je le donnerais », si tu le dési
Ta appelé, et de le vouloir énergiquement. rais. — Non delectaberis. C'est toute l'idée
45. — Donebo iniquos. Le roi converLi et du psaume précédent. C'est peut-être à rai
pardonné promet de témoigner à Dieu sa son de ce point de contact que les deux
reconnaissance, et il la mHnifestera de ia psaumes ont été mis à la suite l’un de l'autre
mèmti manière que le Messie ressuscité, en par l'auteur de la collection.
faisant, connaître le Seigneur à ceux qui l'i 49. — Le vrai sacrifice voulu de Dinu.
gnorent, en le faisant aimer par ceux qui c'est le sacrifice du cœur, et après le pérhé.
¡’oft‘i>n<ent. Ps. x x i, 23 ; x x x m , 42. « Rursus le sacrifice d ’un cœur brisé de douleur.
tiiam b nignitatem assecutus, iniquam viiam nishbar, (inot que. le psalmiste répète deux fois)
ainplecteniibus exernplar ero pœmtentiœ ; ero et écrasé par le chagrin, nidjceh.l)a n .m , 3 9 .40.
et bomtatis luæ praeco. » Theod. « Iniueatnur quemadmodum, ubi Deum dixit
46. — De sattguinibus. Le pluriel D^Ol, nolle sacrificium. ibi Deum ostendit velje
damim, qui veut dire « sangs », désigne sacnficium. Non vult ergo sacrificium tru ci-
a u ssi l'acte sanguinaire, l'effusion violente du dali pecoris, et vultsacrificium contriti cordis.
sang et le châtim ent dû au meurtre. David Illo igitur quod eum nolle dicit, hoc signifi-
indique donc clairement la nature du crime catur. quoa eum velie subjecit. » S. Aug. de
qu'il a commis. Le verbe natsal, délivrer, Civ. Dei, x, 5. Après le premier membre du
, fuivi de m in, comme ici', marque la déli verset, S. Irénée, Hœres. IV, x v i i , 2 , etClem.
vrance du péché, Ps. s x x v m , 9. Dons, quand Alexand. Pædag., m , 42, ajoutent : t le par.
S50 LE LIVRE DES PSAUMES
20. Seigneur, traitez Sion selon 20. Benigne fac, Domine, in bona
votre miséricorde, et bâtissez les volúntate tua Sion; ut sedificentur
murs de Jérusalem. muri Jerusalem.
21. Vous agréerez alors le sacri 21. Tune acceptabis sacrificium
fice de justice, les offrandes et les justitiae, oblationes, et holocausta;
holocaustes, et on vous offrira des tune imponent super altare tuum
veaux sur votre autel. vítulos.
PSAUME L n
fiim d'odeur agréable à> Dieu est le cœur qui le t . Si1, qui promet des offrandes et des holo
Mue celui qui Ta fait caustes au Seigneur, n’est pas très en h a r
20. — Ut œdificentur. Les anciens com monie avec U's t t . 48 et 4g. On dit bien que
mentateurs et quelques-uns des modernes, les holocaustes que David veut offrir seront
Hengslanberg,Moll, Cook. etc., attribuentees accompagnés des sentiments du cœ ur; mais
deux derniers versets à David. Après avoir ceux qu'il met de côté aux versets précé
imploré pour lui-même !a faveur divine, il se dents et qu'il avait coutume d’offrir pour
prend à craindre que ses crimes n'aient attiré obéir à la loi, n’étaient-ite donc pas offVris
fa malédiction sur son peuple, et il supplie le dans les mêmes conditions? Enfin, pourquoi
Seigneur de continuer ses bienfaits à Sion et David se proposerait-il de faire plus tard,
d ’en donner une preuve en favorisant ia con après l'édification des murs, ce que dans le
struction des murs de Jérusalem. Ces murs présent il déclare,n'avoir quvune valeur rela
seraient apparemment ceux qui furent ache tive aux yeux du Soigneur? Ces quelques
vés- au dénuL du règne de Salomon, 11! Reg., ^remarques nous font regarder comme beau
n i, 'I. D'autres pensent que ces deux versets coup plu* probable la composition de ces
sont une addition du lemps de la captivité, versets à une époque postérieure.
V. Steenkiste, Le Hir, Tholuck,Thalhofer, Pa- 21. — Oblationes. (n b i y , hoiah , l'holo
trizi, etc. Cette idée n’est ponnt aussi incon causte, hoiocausta, V lD , calil, l'offrande con
testable que dans d'autres psaumes, pareequ'i- sumée tonte entière. Deut., x x x m , 10;
ci on peut plus facilement rattacher ces ver I Reg., vu . 9. — Impatient, iahalou, monte
sets au contexte. Néanmoins Théorloret décla ront. „Ces offrandes se faisaient régulièrement
rait déjà que et iis qui Babylonehabitare coacti du temps de David; inutile donc de les pro
erant, heec verba congrutint ». La prière pour mettre et de les souhaiter comme une chose
la construction des murs parait bien mieux extraordinaire. Pendant la captivité, les sa
convenir à l'époque de la captivité : au temps crifices avaient cessé; on conçoit alors que
de David, ce travail ne présentait point une >les Israélites désirent les offrir de nouveau,
■ urgence-ni une difficulté capables de le- mettre après avoir relevé les murs de la ville
eaavaQ t dans les prières publiques. De plus, ’sainte*
PSAUME LI
8. — L e s ju s te s le v e r r o n t e t ils c ra in d ro n t,
E t ils se r ir o n t d e lu i :
9. — L e voici l ’hom m e
Qui ne m e tta it p as en D ieu sa force,
C o m p tail s u r la g ra n d e u r de s a ric h esse, se fa isa it fo rt de sa m alice
10. — P o u r m oi, j e serai com m e l ’o liv ier v e rd o y a n t
D ans la m aison de Dieu ;
11. — J ’ai confiance en la bonté de Dieu à ja m a is .
J e te louerai to u jo u rs de ce que tu as fait,
E t j'e s p é re ra i en ton no m , c a r il e s t bon à l’é g a rd de te s fidèles.
AÜME LI
vrera de leurs ennemis. Les versions ont demeure ici-bas, de la vie, comme le de
supprimé Sn, et pris chesed dans le sens de mande le parallélisme. Job, x v m , 44. — Ra
« forfait honteux » qu’il a Prov., xiv, 34. d iu m tuam , "rcntiH, veshreshka, a il te déra
4. — Injustitiam, lYlin, havvotk, des cala cinera du pays de la vie ». Suit un Séla,
mi! éì». dps injustices. — Sicut novacula acuta, laissant le lemps de réfléchir sur le châliment
image de la langue qui tranche ce qu’elle du t r a î t r e .
Louche comme une lame acérée. « Ecce quid 8. — Timebunt. Les jusies eux-mêmes se
faciunt sanctis mali? Capillos raduni... Isti ront terrifiés par la chute finale de l'impie.
rapidi superflua rerum teinporalium signi « Justi qui sunl modo, qui vivunt ex fide,
ficala. » S. Auìì. a Superflua lantum loi lis, sic vident istum Doeg quid illi eveniurum
dainna nulla animæ faci*. Imo candidiorem et sit, ut lamen timeant <‘t sibi : quid <nim
p erfi'C linrem reddis. » Pseud. Ruf. sunt hodie, sciurU; quid cras fuiuri sint,
5. — Malitiam. Les termes sont plus co n nesciunt. u S. Aug. Mais à cette crainte suc
crets en liübieu : le mal plutôt que le bien, cédera la joie : « Lretiis aiquu a lacer videbit
le monsongi» pluiòtque la justice. Doëg n'a malitiae sieriliiatem. » Theod. « Licet li-
vait pas menu en annonçant l’accueil fait à inéant de exempta, lamen de fructu propriæ
David par le grand prélr<*; mais remarque jusiitiæ gaudebunt. » S. Hilar.
justement Jtellai mm, en disant à Saül : David 9. — Adjutorem , mahouzzo, >a foi ce, son
e>l venu chez Achimiilech, « ipse significare rempart. Ne" pas m eurt1 n i Dieu sa force,
voluit Acliiin Inch fuisse socium conjurationis cVsi le côté négatif de la perversité; la
David, cl in eo sensu accepta sunt verba ejus malice positive consiste à mettre sa confiance
a rege Sani ». dans, les créatures, dans les richesses en
6. — PrœcipdationiSi vSa. b.ilah%de ruine, particulier. « Non quia habuit diviLias, sed
de perdition O vt»rsel, à la suite du S31a, quia in ip*is sp «ravit et in Deo non speravit,
(résuma Umit* la strophe précédente. ideo dam nalur. a S. Aug.
7. — Propterea, gain, aussi, dans le môme 40. — Fructiferum* rnhanan^ verdoyant.
sens. — In finem. lanntsach, pour toujours. Jer.. x i, 16. Une comparaison analogue a
— De tahermwulo tan, nteoliei, de la tente, déjà été employée au premier psaume pour
non seulement de ta pairie, mais de ta dépeindre le serviteur ue Dieu.
PSAUML LI! 25»
11. Gonfitebop tibi in sæculum 11. Je vous louerai dans tous les
quia fecisti, et exspectabo nomen siècles de ce que vous avez fait, et
tuum, quoniam bon am est in con* j ’espèrerai en votre nom, car il est
speclu sanctorum tuorum. bon à l’égard de vos saints*
PSAUME LUI
P S AUME LU
le texte à une circonstance particulière. Ces la plupart le tirent de nbn* « être malade »,
variantes sont manifestement introduites avec et e n font une indication musicale : « sur un
intention, surtout celle du 6. Il y est ton plaintif ». La même notation se retrou
parlé d'un assiégeant frappé soudaineu ont vera au psaume l x x x v i i i (hcb.)
par la colère divine, ce qui peut faire allu Nous ne signalerons dans le commentaire
sion à la défaite des Ammonites eL des que les variantes qui distinguent ce psaume
Mon biles sous Josaphat, Il Par., xx, 2S, du treizième.
mais ^’applique beaucoup plus exactement â 4. — Deus. Au Ps. x m , le nom de Dieu
l’cxiei mutation des Assyriens sous Ezëchias. est rendu quatre fois par Jéhova et trois fois
I*., x x xv n , 33. Un poète contemporain de par Elohim ; ici nous lisons sept fois Elohim.
cet événement aurait emprunté le psaume Nous avons déjà rem arqué que ce second
de David, écriien vue d’autres circonstances, nom remplace ordinairement le premier dans
pour retracer l’insolence impie du prince tout ce livre, ce qui indique une époque où,
assyrien et le désastre qui en fut le châti >ar respect, lo nom de Jénova cessait d’elre
ment. On ne peut rien opposer de grave à Îréquemmonl rmployé.
celle hypothèse, grâce à laquelle le texte si 2. — In iniquitatibus. Ps. XIII : tVTvjy*
formel du f . 6 trouve une explication très kalilah, le u r œ u v r e ; ici : S w , ftaoci, l'i n i q u i t é .
satisfaisante. Il serait d'ailleurs difficile L'idée r s t p lu s a c c e n t u é e .
d ’admettre dans le second livre du psautier 4.— Omnes declinaverunt. ?B. x iu :
une répétition pure et simple d’un chant , kaccnl sdr; ici : AD coulo sag. Les
déjà consigné dans le premier ; cette répéti rif’ux expressions sont équivalentes ; sag a le
tion est donc une adaptation destinée.à con même sens que «or; il e s t a remarquer que
sacrer un souvenir mémorable. Le litre est dans Ip système orthographique de l’athbash,
plus expliciLe ici qu'au Ps. x m . C’est un le 1 correspond au 1.
maski 1 qui doit être exécuté * M - 5. — Omnes, Sa, col, supprimé ici en
machalatk. Ce terme a embarrassé le« LXX hébreu.
qui l'ont reproduit tel quel : faèp MaeXsfi. 6. — En hébreu : « là ils ont .tremblé de
Plusieurs auteurs anciens et quelques moder pour, il n’y avait pas à avoir peur; car Dieu
nes, Patrizi entre autres, le font venir de SSn, a dispersé les os de ton assiégeant, .tu les as ,
chalal, percer, d’où le sens de c flûte ». Hais confondus, car Dieu les a rejetés. » Quelques
PSAUME i m 255
PSAUME LIV
PSAUME LIII
Prière pour être délivre des ennemis.
auteurs prennent le mot assiégeant » dans le été de nature à les faire trembler. Au lieu de
sens d’oppresseur, et o os * dans celui de “pn» chonak, ton assiégeant, les LXX ont lu
force. Le sens strictement littéral peut s'en le verbe tan, chonan, être gracieux, ivflpw-
tendre très justem ent de l’extermination de icapéaxttv. Aquila, Sy mm a que et S. Jérôme
l’armée deSennachérib; c’est à cet événement traduisent exactement l’hébreu. Les mots de
que Théodoret l'applique. Les mots ubi non ce verset ont été combinés avec un soin évi
erat tim or doivenL s’interpréter dans le sens dent, de manière à fournir un sens tout diffé
divi>é; les Assyriens ne tremblaient pas sans ren t de celui du Ps. x m , tout en restant
u’il y eût Heu de craindre; ils étaient fiers phonétiquement aussi semblables que possible
e leur puissance, et devant eux Israël était a ceux du texte primitif. •
justement épouvanté; mais-au moment où les PSAUME LUI
assiégeants avaient droit de se croire à l’abri
de tout danger, soudain Dieu intervint et les Le titre de ce psaume indique clairement
épouvanta ; ils furent donc tout d’un coup l'événement qui l'inspira. Après le meurtre
anéantis sans ou'aucune cause naturelle eût d'Achimélech et des quatre vingt-cinq prêtres
« I LE LIVRE DES PSAUMES
par DoBg, David avait délivré ia ville de mot, du reste, comme le constatent Géséniufr
Ceïla d'une attaque des Philistins. A celle et Hupfeld, se prend souvent dans le sena
nouvelle, Saül résolut de le surprendre dans général d'ennem is; surloul quand le parai-
cetle cité; mais David, informé que tes télism» te demande, ce qui est le cas ici.
habitants étaient disposés à îe livrer, s’e n Olshiiusen préférerait lire D Ht, zedim, Le»
fuit dans le désert de Z»ph. Los Ziphéens à orgueilleux, qu'on trouve dans quelque»
leur lour dénoncèrent sa présence au roi, manuscrits. Mais celte leçon n’est qu'un
1 Reg., x x m . 49; xxvi, 4, e lle fugiiif se vit emprunt à un autre verset presque iden
obligé de chercher un abri dans le désert de tique, Ps. l x x x v . 44. — Fortes, haritzim ,
Maon. C’est à cette occasion qu'il composa les puissants qui aliusent brutalement de la
ce psaume pour implorer le secours divin. forcp contre le droit. Îs., xxv, 5. — Non
Les quatre strophes sont en vers hepta- proposuerunt, David fait toujours remonter
syllabiques : 4° tilt. 3, 4. David appelle Dieu jusqu'à Dieu iui-mémo (es injustices dont il
à son secours ; 2° *. 5. il déplore la haine et est la victime, montrant par là que ce qui le
l'impiété de ses ennemis; 3° 6, 7. con to uche par dessus tout, c'est l'outrage fait k
fiant dans la protection divine, it prédit la la divine majesté. « Abjecernnl omnem cogi-
ruine de ses persécuteurs; 4°. 8 , 9 . il lationem de Deo tanquam spectatore et
promet des sacrifices d'actions de grâce pour judice actionum humanarum, Dei nullam
remercier Dieu de sa délivrance. habuerunt ratio nom nullumque timorem. »
S. Hilaire entend ce psaume de Jésus- Bellenger. Ce n'est pas à dire que le persécuté
Christ livré par les Juifs. Les persécuteurs soit insensible à son propre intérêt; mais s'il
du prophète représentent au-si les ennemis associe Dieu à sa cause pour être plus sûre-
du salui; c’est pourquoi l'Egli^e fait léciter t n e i t <saucé, il place l'offense faite à Dieu
chaque jour cr psaume au commencement bien au dessus de celle qui l’atteint lui-
de son office, o Quando inchoamus în prima même. Ce dernier vers est seul sans paral
hora dioi vitaro pcr^rcutiones et msidias lèle rlan* le psaume, et la seconde strophe
diaboli, cantamus hune psalmuirt pro loto forme ain<i un irislique. Le séla qui suit
itinere diei. » Amalaire. avertit probablement les instruments d'avoir
3. — fn nomine tuo, par la manifestation à compléter la modulation laissée inachevée
des attributs que en nom signifie. — Judica par les paroles.
me, dans un sens parallèle à snlvum me fac: 6. — Adjuvat me. David est bien certain
rends-moi justice et traite-moi en consé du secours divin, il le voit déjà. — Smceptor
quence. est, 13QD3 * besomkei, in fuicientes. Le psal-
5. — client, D^Vf, zarim, des étrangers. nuste ne veut pas dire que Dieu compte
Les Ziphéens étaient de la tribu de Juda parmi ceux qui le soutiennent; mais ici le 3 ,
comme David ; iis sont donc étrangers uni est un beth essenliœ suivi du pluriel» indiquant
quement par le cœur et par la conduite« Ce que Dieu est toute ia défense de l'opprimé,
PSAUME LUI 2 >T
PSAUME LV
et qu'il lui tient lieu de tous les autres pro lésai de l'action de grâce, en témoignage des
tecteurs qu’il pourrait avoir. D avid, dit sentiments de mon cœur. — Quoniam bonum
Palrizi, fait profession de n’attendre d’aucun est, Prf. Li, 44. Ce sont les tribulations, dit
autre que de Dieu le secours qu'il implore, et S. Augustin, qui donnent occasion de con
de n’avoir confiance en aucun autre que lui. naître toute la bonté du Seigneur; « nam si
7 .— Averte, aiUM, tashoub, qui peut avoir, hoc possem ante tribulationes agnoscere,
ném e au kal, le sens transitif : « reducet », il forte mihi necessariæ non fuissent. Sed adhi-
ramènera, il fera retomber sur mes ennemis bita est tribulatio ad admonitionem, adnfÔ-
le mal qu’ils veulent me faire. L'hébreu a en nitio facta est ad luam , laudatîonem ».
kéri l’hiphil tashib, qui confirme ce sens, et 9. — Eripuisti me, hitsilani, *«f il
qu’ont traduit les versions. Plusieurs préfèrent m’a délivre », verbe qui a le nom def'Dieu
pourtant le sens neutre du chéthib : le mal pour sujet. — Despexit. Le verbe ntn» raah,
retournera sur mes ennemi*. Le parallélisme suivi d’un complément avec a en préfixe,
s'en accomode moins bien. — /n veritate comme c ’esL ici le cas, signifie « voir » avec
tua, selon ta vérité, ta fidélité à accomplir un sentiment au fond de l’âme. Le sentiment
les promesses que tu m'a* faites. du psalmiste est celui de la confiance et de
8. — Voluntarie, bindabak, volontiers, de la reconnaissance à la vue de ses ennemis
mon propre gré, mot qui désigne le sacrifice réduits à l'impuissance. Ce résultat est encore
offert par dévotion ou reconnaissance, Num., à venir, mais David le tient pour si assuré
xv, 3. — Sacrificabo, j ’offrirai le sacrifice qu’il en remercie Dieu à l’avance.
S. Biblb * P î JUB8. — 17
2^8 LE LIVRE DES PSAUMES
0 . — J e me h&terais de tr o u v e r un a b ri
C ontre le v en t fu rie u x , c o n tre l'o u ra g a n I
10. — A n éan tis-les, A donaï, d iv ise le u r la n g ag e,
C ar j e vois la violence e t la discorde d an s la YiUe.
11. — J o u r et n uit ils font le to u r d e s e s r e m p a r ts ;
L ’iniquité e t l'in ju stic e son t a u -d ed a n s.
12. — L a perdition e s t à l'in té rie u r,
L ’oppression e t la ru se ne q u itte n t p oin t la place.
13. — Ce n 'e s t pas un ennem i qui m 'o u tra g e , j e le s u p p o rte ra is ;
Ce n 'e s t pas celui qui m e h a it qui s 'é lè v e c o n tre m oi,
J e p o u rrais m e d é ro b e r à sa présence I
14. — M ais c 'e st to i, m o rtel sem blable à m oi, m on confident, m on am i
15. — E t nous avions ensem ble de doux e n tre tie n s,
E t nous allions dans le m ôm e c o rtèg e à la m aiso n de D ieu!
16. — Que la désolation fonde s u r eux !
Q u'ils descendent v iv a n ts au frhéoll
C ar le mal e s t dans le u r dem eu re,
A insi que dans le u r sein.
17. *— P o u r moi, je crie v ers D ieu,
E t Jéh o v a m e seco urra.
18. — L e soir, le m a tin , à m id i, j e m e p lains
E t j e gém is, il e n te n d ra m a voix.
19. — Il d éliv re en p aix m on âm e du com b at,
C ar ils sont en g ran d nom bre c o n tre m o i.
20. — Dieu e n ten d ra e t les c h â tie ra ,
L u i qui trô n e à ja m a is. (Séla)
C ar ils n 'o n t point de relâch e,
E t ne c ra ig n e n t p o in t D ieu.
2 1 . — Il étend ses m ains c o n tre ses am is,
E t viole la foi ju r é e .
22. — L e s paroles m ielleuses d e sa bouche so n t te n d re s ,
E t la g u e rre e st d an s son cœ u r ;
S es discours so nt plus co ulants que l’h u ile,
M ais ce so nt des épées nues.
23. —■ M ets ton fardeau su r J é h o v a ,
E t il te s o u tie n d ra ;
Il ne la isse ra pas pour to u jo u rs
C hanceler le ju s te .
84. — E t toi, D ieu, tu les p ré c ip ite ra s
Dans la fosse de p e rd itio n ;
L es hom m es de san g e t de ru se
N e v e rro n t pas la m o itié de leurs jours»
P o u r m oi, j ’ai confiance en toi.
PSAUME LIV *59
PSAUME LIV
ce sont les Juifs, ce traître, c’est Judas, ce exerceaiur. Utinam ergo qui nos mndo exer
persécuté, c’est Jésus-Gbriat. 5. Alban,, cent, ('uhvenanuir, et nobiscum ex rceantur;
Euseb., Demonst. evang. x, 2, etc» Mais lamen q lanidiu ita sunt ul exeiceant, non
c'est par dessus tout la perfidie de l’ami eos odenm us; quia in co quod malu^-st quia
infidèle qui émeut le cœur de David et du eorum, uirrnn usque in finem perse vera turus
Messie qu'il figure : « querela non de pas sit. ignoramus. » S. Aug.
sione est, sed de apostolo proditori*. » 4. — Kore, 1« cri de IVnncmi qui me
S. Hìlar., in t . 44. o Hic igilur divimisDavid poursuit, peut-être- méine ia voix de Séméf.
et iniquitatem in se p airau m docet, et futu- il Heg., xvi, 7. — 0cf*in<JDf!ru)if, iamiton, à
mm contra Dominum impietatem adumbrat, J'biphiJ ; « ils ont fait incliner sur moi l'ini
de communione cruciammo exultans, et fere quité », le malheur.
cum Paulo exclamans : Ego stigma! a Domini 5. — Conturbatum est, S w , iachil, trem
Christi Jesu in corpore meo porto. » Theod. blera.
2. — Ne despexeris. Heb. * « ne te cache 6. — Tennbrte, pa/ui«oift, « l’horreur », le
pas de ma supplication ». ne te détourne pas fréni.sn.-nnnU Svmm. : çpixiq.
pour évu« r de l’écouter. 7. — Sictij eotambœ. Pensée touchante qui
3. — Contristai«« sum, W N , a n d , « j’erre révèle à la fm* Humidité et la douceur du
dans ma plainte », j ’erre en me plaignant, je saint roi, son détachement des grondeurs de
promène partout ma douleur. Le sens du ce monde e< son déste du repo* et de la soli
\erbe hébreu, qui n’est employé que quatre tude. — Vol 160, oc verbe <i lu suivant
fois dans la suinte Ecr.ture. n'est pas très doivent se traduire par Tup atif. — Requies-
netLemenl determinò; il marque en général eam, ru'DVM, eshconnlt, « liabitarem, quies-
un étal d’abaitement se traduisant à l'exté cerrtn », avec Pidéa de stabilité, selon
rieur par une démarche errante. C’est bien Hupfcid. « Accenduntur iracundia, in ira
Priât du fugii'f ne sachant trop où aller. — adumbrant me : utinam requiescam alicubi
In exercilalione mea. Il y a sur ces paroles ab e u separatus corpore, non amore, ne in
du veis t un beau et important commentaire me conturbetur ista dilectio; verbis mois et
de S. Augustin : « Ne putetig gratis esse collocutione mea prùdesse non possum,
malos in noe mundo. et niliil boni de xllis orando pro ei< forsitan prodero. » S. Aug.
«gère Deum. Otnnis malus aut ideo vivit ut 8 . — Elongavi fugiens, « elnngarem fu-
corrigeLurf aut ideo vivit ut par ilium bonus gore », hébrafsme pour : je fuirais au loin*
PSAUME LIV 261
9. Expectabam eum qui salvum 9. J'attendais celui qui m'a sauvé
me fecit a pusillanimitate spiritus, de rabattement de l’esprit et de la
et lempestate. tempête.
10. Precipita, Domine, divide 10. Se igneurf en glou tipscz-1es,
linguas eorum, quoniam vidi ini— divisez leur langage, car j'ai vu l'i
quilatem, et contradicliouem in ci- niquité et la discorde dans la ville.
vitate.
11. Die ac nocte circumdabit eam 11. Le jour et la nuit Tiniquilé
super muros ejus iuiquitas : et la- fait le tour de ses murailles, et au
boi* in medio ejus, milieu d’elle ce n’est que travail
12. Et injustitia. 12. Et injustice. L’usure et la
Et non defecit de plateis ejus fraude ne quittent point ses places.
usura, et dolus.
13. Quoniam si inimicus meus 13. Si mon ennemi m’eût maudit,
maledixisset mihi, sustinuissem je l’aurais souffert, et si celui qui me
utique. haïssait eût parlé insolemment con
Et si is qui oderat me, super me tre moi, j’aurais pu peut-être me
magna locutus fuisset : abscondis- dérober à sa présence.
sem me forsitan ab eo.
14. Mais loi* homme qui ne Fai 14. Tu vero homo unanimis, dux
sais qu’un avec moi, mon conseiller meus, et notus meus :
cl mon ami;
15. Qui avec tant de charme par 15. Qui simul mecum dulces ca-
tageais nves aliments, avec qui d’un piebas cibos : in domo Dei àmbula-
commun accord j'allais à la maison vimus cum consensu.
de Dieu !
16. Que la mort fonde sur eux, et 16. Veniat mors super illos : et
au'ils descendent tout vivants dans descendant in infernum vivenles :
1 enfer, car la malice est dans leurs Quoniam nequitise in habitacuiis
demeures et dans leur propre sein. eorum, in medio eorum.
17. Pour moi, j'ai crié vers'Dieu, 17. Ego autem ad Deum clamavi;
et le Seigneur m'a sauvé. et Dominus salvabit me.
18. Le soir, le matin, au milieu 18. Vespere, et mane, et meridie
du jour, je le redirai et le proclame narrabo et annuntiabo : et exaudiet
rai, et il écoutera ma voix. vocem meam.
par ses parties principales. — Narrabo, asi- qu'ils restent sans cesse à leur poste ; ce ne
chah, je chanterai avec l'accent de la plainte, serait pas là un grave reproche à leur adres
annuntiabo, ehemeh, je serai en proie a l’agi ser. On entend plus généralement ce mot
tation. dans le sens moral. S y m m .où yàp à^Waovrai,
49. — Ab his qui appropinqüant. T l p n , ils ne changent point, ils ne se repentent pas,
miqrab, du combat à moi, du combat qui ils n'ont point de relâche d a n s la haine et
m’est livré. Les versions, que plusieurs sui dans le mal. Cette interprétation est aussi
vent, ont lu miqrob, « ab appropinouare plus d’accord avec le parallélisme.
mihi, ne appropinquent mihi ». — Inter 21. — Le psalmiste revient au traître pour
multos, berubbim, « à beaucoup iis sont avec lui reprocher son hypocrisie. — In retri-
moi ». On ne peut entendre ces paroles des buenao, VDlStED* bishlomaiv. Le verbe sha-
compagnons de David, la pensée trancherait lam veut dire « retribuere » au piel, mais au
avec le contexte. Il s'agit des nombreux en kal il signifie « être en paix », et shalom est
nemis du roi, et la particule him doit se le nom du paisible, de l'ami. Le sens est
prendre dans le sens de « prope » avec l'idée donc : « il lance sa main contre ses amis ».
d’opposition. — Testamentum ejus, « il profane son
20. — H umiliabit, D jyi, tahanem, «c les alliance », il viole la foi jurée à ses amis.
affligera » ou « leur répondra », le verbe 22. — Divisi su nt. CeUe première partie
hanah est susceptible de l'un et l'autre sens; du verset e*t rendue méconnaissable par les
les versions préfèrent le prem ier; LX X : versions. En hébreu : chalqou machamaoth
Tviteivotaei aùtoûç. — Qui est ante sæcula, piv ouqrab libbo, « sont douces les crèmes do .
viosheb qedem, « sedens ab æterno ». Dieu sa bouche, et combattre est son cœur », il a
siège comme juge de toute éLernité ; il a déjà sur les lèvres des paroles aussi douces que le
jugé et puni bien des coupables, les persé lait, mais dans son cœur il ne rêve qu’à la
cuteurs de David ne lui échapperont pas. Le guerre. S. Hier. : a nitidius butyro os ejus b.
texte hébreu a ici un Séla qui coupe la phrase Sic Hupfeld, DeliLzsch, Moll, etc. Mossë
en deux. Jennings y voit une invitation à donne à D la valeurs comparative : « sont
méditer silencieusement sur l'éternelle ma douces plus que des crèmes sa bouche », ce
jesté de D ieu; d ’autres lisent sillah, « il qui suppose qu’on Ht mechamaoth, et a l’in
otera » ; la plupart renvoient Te Séla de cette convénient de donner un sujet singulirr a un i
place anormale à la fin du verset. — N on verbe au pluriel. Machamaoth, de chemah,
est illis, T W fin PN, chalifoth, « point de lait, a la signification métaphorique de
changement ». Ce mot s'emploie, pour si « lactea verba », paroles doucereuses.
gnifier l’acLe de relever un poste de sa fac Les LX X ont pris le second sens du verbe
tion, Job, x, 47; xiv, 44; Hengstenberg le chalaq qui veut dire « être doux » et « di
prend ici dans ce sens. David voudrait dire viser ». Puis il font venir machamaoth, de
que les insurgés ne se relaient point, mais chammah, chaleur, ardeur de la passion,
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME LYI
mechamath, « ab ira ». Ils changent pi», sa ton lot », ce qu'il t’a donné ; ta pensée n'est
bouche, en panato, son visage*. Enfin dans le pas alors des plus claires. On traduit plus
second vers, au, lieu de ougrofr, et corn bal tre, généralement par * fardeau », ce qui est
ils lisent vaiiqrab, il s’esl approché, comme imposé. C'est le sens de ce mot dans le
au t . J9. La seconde partie du verset »st Talmud. — E nutriet, « il te soutiendra ». —
bien trad uite; pour le sons, elle est parallèle Fluctuationem,inol, chanceler : il ne laissera
à la orem ière; aux paroles doucereuses de pas à jam ais chanceler le juste. « Quæ non
(a bouche répondent les discouru plus doux t»o pertinent ut otiose vivamus... sed ut non
que Thuile. II n’est pas nécessaire de modifier anxie et pérturbate vivamus. ac ut præci~
le texte du premier vers pour obtenir une uam spem et tidneiam non in nostfis viri—
forme comparative comme dans le srcond ; us, vei industrie, sed in Dei misericordia et
le parallélisme est parfaitement sauvegardé provideniia rollocemus. » fietlarm.
par le texte actuel. 24. — Puteum interitus, la fos*o de perdi
23. — Curam tuam> *prp, iehabkrt. Le tion, le shéol des impies. — IVoia dim idia-
sens de ce mot n’est pas parfaitement a s 6a»t, « ne diviseront point leurs jours », n en
suré. LXX ; |Upc(ivav. S. Hier. : a chan latem verront pas la moitié, prophétie terrible do
luam ». Cfr. Ps. xxxvi, 5 ; Prov., xvi, 3 ; suicide d’Achitophel et de la mort prématu
1 Pet., v, 7. Le verbe iehab signifie o donner, rée d'Absalon; prophétie non moins claire
placer ». Hupfeld traduit : « Jette sur Jéhova du funeste sort réservé au traître Judas.
PSAUME LV 165
P S A U ME LY
pour me dévorer. L'homme est appelé enosh, David de le mettre sur le trône, promesse
comme au psaum» précédent, H ; il est qui ne peut s'accomplir que si David échappe
pris collectivement et mis en opposition avec à ses ennemis. Symm. : fiià toO 6to0
« lohim. C'est à dessein et pour témoigner de >oyov kOtoO. — Caroj terme qui marque une
sa confiance en Dieu que David désigne ses seconde fois toute l'infirmité des persécu
ennemis par un terme de mépris. teurs humains. Is., u». 5, 6. « Animo suo
3. — Conculcanerunt, inhiant, comme au cogitans vir pius... Dcum promisisse se mise-
Ÿ. 2. « Cum cœperis in Christo pie vivere, ricordia sua lanquam firmissimu scuto pro-
ingressus es torcular. Præpara te ad pressu tecturum omne« qui sese in tutelam ipsi
ras... Uva factus es ut catceris. In torculari tradideruni, incrpdibile dictu est quantum
fructuosa pressura est. Uva in vite pr^ssuram fiduciæ ac firmiians ex ea re comparât in
non sentit, integra videLur, sed nihil inde rebus adversis. » Flamin.
mana t. Miltilur in torculari, calcatur, pre- 6. — Verba mea, debarai iehatsbou, « ils
m iiu r; injuria videtur fieri uvæ; sed ista in torturent mes paroles n, iis les enveniment ;
juria slerilis non est, imo, si nulla injuria j'ai beau protester d ém o n innocence, iis in
fieret slerilis remaneret. » Pseud. Ruf. — terprètent tout calomnieusement pour me
Adversum me. Après ces mots, le verset se noircir dans 1 esprit de Satil. Hupfeld et
termine en hébreu par QTTC3, marom, que d’autres traduisent dabar par « choses,
les LX X ont traduit au commencement du affaires » : ils maltraitent mes affaires, mes
verset suivant. Ge mot signifie « élevé », et intérêts, ils me nuisent à moi-môme. Deliitach
désigne quelquefois Dieu. C'est ain*i que remarque à bon droit que cette expression
Mossé le traduit ici ; mais il a aussi le sens serait par trop prosaïque dans un morceau
adverbial, « elate, insolemment » qu'on lui dont le caractère poétique est si tranché. —
donne généralement ici. Sym. : frJrç^Tepot. In malum, en vue du mal, ils ne songent à
&. — Heb. : « au jo ur (où) je craindrai, moi moi que pour me nuire.
en toi je me confierai ». S. Hilaire, repro 7. — Inhabitabunt. iagourou. Le verbe TU»
duisant une leçon de quelques manuscrits pour, ne signifie pas seulement « habiter »,
grecs, lit non timebo :1$ Ration est une mais aussi « s'assembler contre quelqu’un »,
addition fautive. Cfr. S. Ep. ad Su- Ps. c x l , 3 ; c'est le sens qu’il faut ici. —
mam, 32. Ab&condenï, itseponou, insidiantur, ils ob
5. — In Deo. Heb. : « en Dieu je louerai servent toutes mes démarches afin de
sa parole », c'est-à-dire, explique très bien dénoncer ma présence et de me faire pour
Hupfeld, par la grâce de Dieu, avec son suivre. » Sinut sustinuerunt, traduction par
secours, je verrai encore une fois sa parole tro p servile de kaasher qivvon nafshi, parce
accomplie et j'aurai sujet de le louer. Cette qu'ils espèrent mon âme, parce qu'ils en
parole est la promesse que Dieu a faite & veulent à ma vie.
PS AUAIE LV
8. — Pro nihilo, y c h tsS s 71» Sÿ. hal halo un sens négatif, ou lit velo : sed non in
aven pallet lamo, « pro iniqui tate » ou narratione tua.
« per iniquitaLem evadere illis ». Cet infinitif 4 0 . — Tunc convertentur, a alors ils re
est pris substantivement : u dans l’iniquiLé tourneront en arrière au jour où je t’invo
leur salut », ils le cherchent dans le mal, ou querai », ma prière sera immédiatement
mieux, en donnant à la phrase avec DeliLzsch, suivie de son effet, j ’en suis assuré. — Ecce
Moll, etc., la forme interrogative qui con cognovi, ze iadahthiki leelohini li, « cela je le
vient très bien à un cri d’indignation ; « dans sais, car à élohim lu es à moi », tu es mon
leur iniquité » ou « malgré leur iniquité Dieu, je connais ta puissance et ta bonté. On
échapperont-ils?» Hupfeld corrige le texte, pourrait traduire au'Si, mais moins heureu
et au lieu de pallet lit o b s , faites, repende: sement : car je sais cela que tu es mon Dieu.
« à cause de leur iniquité paie-les », rends Il n'y a pas grand mérite à faire cet aveu;
leur ce a u ’ils méritent. Rien ne démontre la l'assurance de David porte plutôt sur le
nécessite ni la légitimité de cette correction. résultat de sa prière.
— Gonfnnges, chored, dejice, abats. 44. — Le t . 5 est répété avec deux va
9. — Vitam meam, mon émigra riantes: dabav n’a plus de suffixe personnel :
tion, mon étal d e fuite, mon exil. Svmm. : « en Dieu je louerai la parole» ; mais le sens
Tà Êvfiov {tou, S. Hier. : « in te rio ra m ea », est incontestablement le même. De plus le
et peui-ÔLre LX X co n fo n d en t ce m ot avec premier vers est répété avec une simple
*TNJ, nod, qui suit. — Annuntiavi safartha, substitition de Jéhova à Elohim. Riehm et
lu as én u m é ré , tu tiens co m p te . Cfr. Job, quelques autres révoquent en doute l'aulhen-
xxxi, 4. Ce v e rs e rl tém o ig n e de la foi de ticiLé du second vers; il pourrait ôtre de
David en la Providence qui su iL atten tiv em en t meuré à la suite du précédent quand on
tous les actifs de chaque homme. — Posuisti, remplaç» le nom de Jéhova par celui d’Elohim
îTOîitf, shim ah, mot qui p e u t ô tre soit a u dans celle collection. Mais comme toutes les
participe : « e>t p lacée m a larm e », so it à versions le reproduisent, il n'y a pas lieu
l'impératif : « place m a larme n iN J U . beno - d'hériter à le conserver.
de ko, dans ton outre ». — Sicut et in pro- 42. — In me doit s'éclairer par le paral
tu issîuue tua , ■jm S D n H 'm Jw lo besifratheka, lélisme : tes vœux sont sur moi », ils m'in
a ceitaiii(Minkiil dans ion li\r>> », 1« livre ou combent, ils m'obligent, je les acquitterai.
Dieu coii'iirue iouïes les Mjtiflrancus de ses <43. — Ut plnccam, lehithhallath, « pour
enfants, Mal., tu, 46. S , Jérôme donne à m archer ». — in ium ine o w e n lm m , « i a
268 LE LIVRE DES PSAUMES
chute, pour que je plaise au Seigneur lapsu : ut placeam coram Üeo in lu-
à la lumière des vivants. mine viventium.
PSAUME LVII
PSAUME LVI
berg, qui les traduit aussi, pense qu'ils sont 0 Dieu, j*ai toute confiance que vous me
comme un résumé de la prière de David et un tirerez du danger; 2° t t . fi-7, mes ennemis
écho du cri desoncœ ur. Celte idée, qu’on re me Hressent mille em bûches secourez-moi ;
trouve d'ailleurs dane plusieurs com m enta-' 3o t t . 8-42, votre assistance est certaine,
leurs anciens, est plus que contestable. Jamais je veux vous en louer de toute mon âme. Le
on ne lit en téta des psaumes de pareilles in 1 , 6 e*\ répété à la Gn du psaume ; mais il
vocations, et il en est, comme le l x x i v , d’A- ne constitue point nécessairement un refrain
fraph, qui porlenl. la même mention et dont le détaclié de la strophe, puisque nous ne trou
sujet est tout différent. Les mots ai thashrhelh vons rien de semblable dans les psaume* de
sont donc à peu près certainement l’indication même mesure, dans les deux suivants en par
d'un air qui commençait ainsi, et sur lequel ticulier.
il faut meiLre ce psaume* Comme toujours la prière de David convient
Le titre indique encore la circonstance très bien au serviteur de Dieu e s butte à la
qui inspira David ; dans sa fuite devant Saül, persécution; « refertur etiam ad ea q u »
il s'était réfugié dans une caverne, celle nostrurn gratta Christus peregit. s S. Athan.
d ’OdolIam, I Reg., xxii, 1, ou celle d'E n- 2. — Quoniam tn te confiait La confiance
gaddi, 1 Reg., x x iv , 4 ; on n’a point de rai est en effet le plus sûr moyen d’attirer la
son formelle pour préférer l'une à l'autre ; miséricorde. — In umbra alarum, image
Eusèbecependant incline ici pour la première, touchante plusieurs fois reproduite dans la
réservant le Ps. c x l i pour la seconde. David sainte Ecriture, Deut., x x x u , 44 ; Ps. x v i , 8 ;
persécuté fait encore ici profession de m ettre xx x v , 5 ; Math., x x m , 37. — Iniquitas,
toute son espérance dans le Seigneur. Les havooth, les malheurs.
sentiments sont ceux des psaumps analogues, 3. — Qui benefecit mihi. Les LXX ont lu
mais ici la confiance joyeuse l'emporte finale iSy gomel halai, leçon que suit Hupfeld.
ment sur la tristesse et la crainte. Le pro Mais il y a danâ l’hébreu actuel n y 1031,
phète reproduit plusieurs idées empruntées à gomer halai, « achevant pour moi », menant
ses autrss chants; il appelle son âme a sa tout à bonne fin en ma faveur. S. Hier. :
gloire », comme Ps. v u, 6, il compare sea c ultorem meum ». Les deux sens ne sont
ennemis à dos lions acharnés, Ibid. 3, et le uère différents, mais le second rentre mieux
péril qui le menace à une fosse, Ibi^. 46; la ans l'harmonie du parallélisme, parce qu'il
tangue des ennemis est un glaive, comme oppose un acte de puissance à l’attribut de
li , 4 ; l v i i i , 8, etc. A son tour ce psaume Très-Haut donné è Dieu au vers précédent.
sera répété à partir du t . 8 , avec q u e l q u e s 4. — M isit. Les verbes de ce passngp doi
variantes que nous signalerons en leur lieu, vent être entendus au futur, comme ils le
pour commencer le Ps. cvn. sont dans l'hébreu. — Dédit in opprobrium,
D’après la division strophique commune *9N127 t p n , cheref shoafi, « celui qui m'en
aux psaumes du mode al thasheketh, la veut à méprisé •, à couvert d'opprobres.
strophe comporte neuf vers de huit et de six Le verbe charab ne se rencontre jamais avec
pieds alternés, sauf le huitième qui est octo* Dieu pour sujet; cVst donc shonfi qui doit
syllabique comme le précédent. 4® * f . 2-4, être considéré comme sujet, et ces deux mots
*70 LG LIVRE DES PSAUMES
5. Et il a arraché mon âme du 5. Et eripuit animam meam de
milieu des lionceaux, où je dormais medio catulorum leonum : dormivi
plein de trouble. Quant aux enfants conturbatila,
des hommes, leurs dents sont des Filiì hominum dentes eorum arma
armes et des flèches, et leur langue et sagitt©; et lingua eorum gladius
un glaive acéré. acutus.
6. Elevez-vous au-dessus des 6. Exaltare super ccelos Deus; et
cieux, ô Dieu, et que votre gloire in omnem terram gloria tua.
soit sur toute la terre.
7. Ils ont tendu un piège devant 7. Laqueum paraverunt pedibus
forment alors une parenthèse fermée par le l'accusatif local sans préfixe, comme Ruth,
Séla qui vient immédiatement après. On n i, 8 ,4 4, shacab margeloth, être couché aux
pourrait relier ces mots aux précédents de pieds de quelqu’un, et Ps, lx x x v iii (heb.) 6,
cette manière : « il me sauvera (moi que) shacab Jcereb, être couché dans le tombeau, et
méprise le persécuteur »; mais il faudrait le futur ekskebah a le n paragogique qui
suppléer un relatif, et celle traduction ne marque la difficulté de l'action et l’effort
ferait que rendre un peu plus explicite le déployé pour l'accomplir. On peut diviser la
sens de la parenthèse. Les anciens prennent phrase d'une troisième manière beaucoup
généralement Dieu pour sujet du verbe; la plus simple ; c ’est celle que donne fiickeil
phrase n'en paraît pas moins interrompue dans sa transcription du psaume : « mon
p ar les deux mots en question. OIshausen âme au milieu des lions je suis couché, vio
prétend remédier à tout en bouleversant la lents sont les fils de l'homme », ce qui équi
phrase ; mais les améliorations proposées ne vaut à : « je suis moi-môme couché... », c a r
valent pas le texte actuel. — Miserieordiam, nafshi sert en hébreu de pronom réfléchi et
la bonté gratuite de Dieu, veritatem, la fidélité équivaut à « ego ipse ». Cfr. Preiswerk,
à laquelle il est obligé en conséquence de ses Gramm. §. 588. Ajoutons que la coupe pro
promesses. La miséricorde ei la vérité, re sodique des vers est beaucoup plus favorable
m arque Eusèbe, « missa ab altissimo Deo, è cet agencement qu'aux précédents. Le sens
non sine cssentia, non sine substantia sun t; de l'adjectif D>T2nS, lahatim, n'est pas par
neque enim potest res sine substantia milti »■ faitement déterminé; on le lire du verbe
Ce sera le verbe incarné qui apparaîtra un lahat, Ôlre enflammé. Les lohatim sont donc
jo u r comme la forme concrète de la bonté probablement des hommes enflammés de
divine; « idem misericordia vocatur, ut pote fureur,
palernæ erga bomines clementiæ minisier ; 6. — Exaltare. Le psalmiste, entouré de
similiter et veritas dicitur, u t vere subsi si perfides ennemis, ne peut continuer à dé
stons ». crire leur malice sans affermir son courage
5. — On a en hébreu : « mon âme au milieu en adjurant Dieu de prendre sa défense. La
des lions je coucherai enflammés les fils de prière que fait David ne sera exaucée dans
l’homme... » Tout d’abnrri, les LXX ajou tonte son étendue qu'après la venue du
tent les deux mots a et eripuit ». Messie ; « Videmus quod tune cantatum est
Parmi les autres traducteurs* plusieurs ne mndo completum. Exaltetus est super cœlos
font qu'une phrase des cinq premiers mots Deus noster, et super omaem terram gloria
hébreux : nafshi bethok lebaim eshkebah loha- ipsius. 0 hæretica insania I Quod non vides
t i m . ; A q . : êv {ji<rt{> XeaivuW xo«(tn6^oo{iai X a - crcdismecum, quod vides negas; credis m e
6pcùv : Symm. : ¿v picnp XeôvTwv ¿xotfufjdw cu m exaitalum Chris tu m super cœlos, que«
çXeifoVTMv : S. Hier. : « anima mea in medio non videmus ; et negas gloriam ejus super
leonum dormi vit ferocientium ». Dans ces omnem terram»' q-uod videmus I »■ Cette ré
traductions, l'adjectif est séparé de son sub flexion de S. Augustin peut être adressée
s ta n tif par le verbe, construction aussi étran- encore aujourd'hui aux déistes qui mécon
ère à l’hébreu que familière an grec et au latin, naissent Jésus-Christ.
f ^autres versions, LXX, Vulg . Theod. Syr., 7. — Inm rvaverunt, au singulier en hébreu.
Le sujet est alors, non pas le piège, car un
suivies par Hupfeld, Delitzsch, Mossé, etc.,
commencent une nouvelle phrase a partir du piège ne courbo pas une âme, mais l'ennemi
verbe : a mon âme est au milieu des lions, en général; cette substitution du singulier a u
e vais coucher près des furieux. Les fils de pluriel n’a rien d’étonnant en hébreu. D’au
1'homme, leurs dents sont une lance... » Le
verbe coucher, peut s’employer avec
shacab,
tres prennent cafaf au sens neutre : « mon
âme n’est courbée », s’est affaissée. Les v e r-
PSAUME LVI *«■
meis ; et incurvaverunt animam mes pieds, et ont accablé mon âme.
meara Ils ont creusé une fosse devant moi,
Foji»r»int ante faciem meam fo- et y sont tombés.
veaix: el iuciderunt in eam.
8, Paratum cor meum, Deus, pa- 8. Mon cœur est prêt, ô Dieu,
ratum cor meum; cantabo, et psal- mon cœur est prêt, je chanterai et
mum dicam. ferai entendre un psaume.
9. Exurge gloria mea, exurge 9. Debout, ma gloire, debout, ma
psalterium et cithara, exurgam di- lyre et ma harpe, je me lèverai dès
Ìuculo. l'aurore.
1U. Gonfitebortibi in populis, Do 10. Je vous louerai parmi les peu
mine; et psalmum dicam tibi in ples, Seigneur, je chanterai à votre
gentìbus. gloire parmi les nations.
11. Quoniam magnificata est us- 11. Car votre miséricorde s’est
que ad ccelos misericordia tua, et élevée jusqu'aux cieux, et votre vé
usque ad nubes veritas tua, rité jusqu’aux nues.
12, Exaltare super ccelos, Deus; Il Elevez-vous au-dessus des
et super omnem terram gloria tua. cieux, ô Dieu, et que votre gloire
soit sur toute la terre.
PSAUME LVIII
PSAUME LVI I
PSAUME LV II
de toute indication intrinsèque positive, pa
rait bien être du même temps. C'est la pen
C'est aussi sur le mode al thasnchet que sée d’Kusebe, de Théodoret, de Palrizi, etc.
doit être chanté ce psaume. Inséré entre D’autres y ont cherché des allusions aux
deux psaumes de même mètre, et tous deux meurtriers d'Abner, II Reg, m , 30-39 (Tho-
rapportés formellement au temps de la per- luck), aux menées d’Absalon pour changer le
sécution de Saül, celui-ci, malgré l'absence système judiciaire de son père, 11 Reg.
Ps a u m e l v ii «73
XV, 3, 4, aux partisans de ce dernier pen l'orthographe du mol est irrégulière. La pre
dant sa révolle (Delilzsch), Me. Il s’agit ici mière traduction est c^lle qui concilie le
d'hbmmes de jusLice ou de conseillers, per mieux le texte avec la pensée. Dès ce dé
sécuteurs acharnés du p<>aimiste, double don but du psaume, David interpella ex abrupto
née qui concorde mieux avec l'époque de les jupes prévaricateurs, leur reprochant
Saül, où tous les courlwans. pour plaire au à la fois leur silence hypocr.ie et leurs
roi. cherchaient à do n n era la violation du décisions iniques; le* conseillers de Saül
droit les apparences de l'équité. avaient su sacrifier leur conscience à leur
Le langage est ici d'une grand» vivacité et situation, et n'avaient pas craint de livrer la
trahit les vives émoln ns d’on jeune homme. justice aux mains d'un pouvoir persécuteur.
L'auteur, en proie à une bouillante indigna — Recta jvdicate. Ce vers est interrogatif en
tion, l’exprime par mm série d’images qui se hébreu, comme le premier. Le texte masso-
succèdent pans qu'aucune donne à la précé réiique, suivi par la généralité d e s autours,
dé nie le temps de se développer ; aussi r in - rattache à ce second vers les mois filii homi•
lelligence de certains vers est-elle assez dif num ; fitckell les reporte au vers suivant.
ficile. Les strophes ont la môme coupe que 3. — Etenim, ef, imo, non seulement
dans le psaume lv i ; mais les divisions sont vous ne jugez pas selon l’équité, mais vous
loin d'y être aussi nettement tranchées : tramez I iniquité au fond de vo- cœurs, vos
4» 11. 2-5. apostrophe aux conseillers per desseins sont encore plus pervers que vos
fides, dont la malice dale du sein de leur actes. Il en estdem àine de tous les méchants;
inère; 2° 11. 6-9, imprécations contre eu x ; ils veulent plus de mal qu'ils n'en peuvent
3« 11. 40-42, en vengeant le juste, Dieu commettre, car
donne la preuve de sa justice.
Celai qni met tin frein h la foreur des flots
Les meurtriers de Jésus-Christ et les enne Sait aussi des méchant* arrêter les complots.
mis d<> son Eglise sont représentés par les
poisécuteurs de David. — Continuant, îlDbsrii thefalle&oun, vous pe
2. — rn S T n p i y d S k DSQHTÎ. haoum- sez, « dans le pays vous pesez la violence
vnmelem Isedeq tkcdabberoun. Le premier de vos mains », vous vendez au poids vos
nioi n’est autre cho*e qu’un adverbe pré décisions iniques, vous en lirez profit et vous
cédé de la particule inLerrogative : « num mettez à prix voire conscience de juges.
vere ». Le second, elemi est celui que nous Cook et a'autres v ^ e n t là une allusion aux
avons trouvé dans le titre du psaume lv . Si balances de la justice, Cfr. Job, x x x i, 6 ;
Ton conserve la ponctuation massorétique, cette interprétation est moins probable que
on a alors : « en vérité est-ce muets que vous la première.
rendez la ju stic e ? » mot h mot : est-ce d'une 4. — Aiienatisunt, Tff zorou, deflexerunt,
manière muette que vous dites la justice? ils se sont détournés de la bonne voie dès le
Sic Hupfeld, Moll, etc. Tous ne se contentent sein de leur mère. — E rra w ru n t. Heb. :
pas de cette leçon. LXX lisent oulam, ipa, ^ « ils ont erré dès le ventre ceux qui disent la
néanmoins. D*autres traduisent par u assem fausseté ». David veut dire que de tout temps
blée », d'après un sens de alam au piei ; il en ses adversaires ont fait preuve de malice.
est qui prefèrent OHM, atthem, vous. Un cer Conçus dans le péché, comme tous les autres
tain nombre, parmi lesquels Delitzsch, lisent hommes, ils n'ont fait que développer en
elim défectif pour elohim, nom donné aux eux le principe mauvais qu'ils ont reçu avec
iuges au Ps. l xx xii (heb.) 4. Cette dernière la vie.
leçon soulève deux difficultés. Le nom d'elohim 5 .— Furor, r o i , chnmath, « leur venin &
« est donné nulle part aux juges iniques, et eux est comme le venin du serpent ». Le moi
S. Bi b l e . P u to is . — f8
374 LE LIVRE DES PSAUMES
du serpent, de l'aspic sourd qui se dinem serpentis : sicut aspidis
bouche les oreilles, surdae, et obturantis aures suas,
fi. El qui n’entend pas la voix des 6. Quse non exaudie-t vocem ra-
enchanteurs, et du magicien habile caniautium, et venefici incantantis
à charmer. sapi-enter.
7. Dieu brisera leurs dents dans 7. Deus conterei dentcs eorum in
leur bouche. I<* Seigneur fracassera ore ipso ru m : molas leonum confrin-
la mâchoire des lions. iiet Dominus.
8. Ils se réduiront à rien, comme 8. Ad nihilum devenient tanquam
renu qui s’écoule; il a tendu son aqua decurrens : intendit arcum
arc, jusqu'à ce qu'ils soient rendus suum donec infirmentur.
impuissants.
9. Ils seront enlevés comme la 9. Sicut cera quse fluit, auferen-
cire qui fond; le feu est survenu, tur : supercecidit ignis, et non vi-
et ils n*ont plus vu le soleil. derunt solem.
10. Avant que vos épines ne se 10. Priusquam intelligerent spi
soient senties buisson, quoique vi nse vestrae rnamnum : sicut viven-
ves, il les engloutira dans sa colère. tes, sic in ira absorbet eos.
chemah, du verbe iarham, « êire chaud », inique ne portent pas, et n'atteignent pas
signifie à (a fois « fureur » et « ■veinn »; du ceux q u ’il vise.
là la Iraductiondes LXX, moins en haï inouïe 9. — SicMi ccra, T ra ttJ, shabloul. Ce mot
avec le conlexte que l’auire, l’idée de ser- qtfon ne lu qu’ici signifie a limaçon » dans
pt'iil appelant celle cta venin pluiôt qui* celle les anciens eci ivains juifs et dans le Talmud.
de fureur. — Aspidis surdœ. Il n’esl pire La paraphrasi* chaldaïque le traduit par
sourd que celui qui ne veut pas entendre. Le Nbba’m , thiblala, qui a le même sens.
venin de l’aspic était considéré comme des S. Hier. : « quasi verinis tabefacîus ». Le
plus redouLabiés, Deul., x x x n , 33. mot vient soit du radical arabe shabal, s'a
6 . — Incanlanlium, melarhaskim, les ma vancer et s’écouler, soit do l’araméen balai,
giciens enchanteurs. — Venu/ici : chober être humide. Le limaçon tire donc son nom
chubarim mechovemm, « de l’enchanteur en de la m anère visqueuse qu’il laisse après lui
chantant habilement ». Les serpents cédaient sur le sol. David demanda que les méchants
ordinairement à Tari du charmeur : les jugea* se fonder)L comme lu limaçon, qui semble
iniques ne sont touchés par aucuue considé perdre de sa sulnianco à mesure qu'il s’a
ration. vance. Le* LXX ont Lraduit lo mol par un
7. — Conteret, à l’impératif en hébreu. Los autre qui répond à f étymologie de shabloul.
juges sonL maintenant comparés à des bêles — Quæ flu it. DOIT themes, fonte, dissolution;
féroces auxquelles Dieu arrache leurs moyens « comme le limaçon, dissolution il s’en ira ».
de nuire. — Supercecidit ignis, JVÜit , nefel
8 . — Ad nihilum devenient, 1DNQ\ immaa- esheth* « avorton de femme ». LXX ont lu
sou.n ils s’écouleroni ». — Denurreus, ithhal- en su p p rim a n t le n , peul-ôire reporté au mol
lekou laniOy « elle* s’en vont quani à elles », suivant tous forme de i : mifal esh, le feu est
cetjui a pour sujet les eaux : ils s’écouleront tombé.
comme les eaux qui s’en vont. — Intendit. En 40. — Spinœ wstrœ, D3*m*Df sirotheikem.
hébreu, deux ¡¡ens possibles. On peut Lraduire Le mol sir veut dire à la fois « marmite » et
en prenant Dieu pour sujet: <r il dirigera ses « épine » ; on trouve les deux acceptions
flèches, ambi ils seront coupés ». Avec ce réunies dans un même verset de l’Ecclésiaste,
sets, /a pensée est assez énergique mais le v u. 7 : hassirim thachat hassir, les épines
verbe moul qui veut dire s couper, émousser », sous la chaudière. Les anciens s'en sont tenus
réclame pour sujet bien plus naturellement, au sens d’épines. Symm. : nplv aô&r)9â<nv al
ies flèches que les méchanLs; aussi traduit- àxavdat Opûv & m yevéaOat ÿapvoc, S, Hier. :
va généralement : « il dirigera ses flèches « anirquam crescant spinæ vestrœ in rham -
comme si elles étaient émoussées ». Lo pre num ». S. Augustin et S. Hilaire lisent :
mier verbe, au singulier par une anomalie « pnus<|uam producat sprnas vestras rham-
familière à l’hébreu, a pour sujet le méchant: nu* ». Les modernes préfèrent traduire par
que les traits, les arrêts perfides du conseiller « chaudières », w e e qu'au plurielle mot sir
PSAUME LVII 275
PSAUME LlX
.—
Sauve-m oi des hom m es de s a n g l
4 C a r voici qu 'ils d re sse n t des em bûches c o n tre m oi,
L e s violents se lig u en t c o n tre moi ;
S a n s faute ni t o r t de m a p a r t, J ë h o v a ,
5 . — S a n s que j'a ie m al fait, ils c o u re n t e t s'e m b u sq u en t ;
L è v e -to i a u - d e v a n t de m oi e t vois 1
6. — E t to i, Jéhova, Dieu des arm ées,
L e Dieu d ’Israël,
E veille-toi pour punir to utes les nations,
Sans pitiô pour tous les tra îtr e s scélérats (SélaJ.
est masculin pour désigner les épines, sirim , billon », 13"rçWi, isharennou, verbe qui a
et féminin comme ici, siroth, dans le sens de Dieu pour sujet. Il y aurait là une allusion à
chaudières. On trouve pourtant une exception un usage dont parie RosenmÜller : « Sæpe
à cette règle dans Amos, tv, 2 . Dp plus, le accidere solet il lis qui per deserta iter fa-
verbe boun, comprendre. sentir, ne se prête cientes cibos parare sibi volunt, ut subiio
que difficilement au sens des anciens ; coorta lempestate ignis ad cibos coquendos
les LXX et ia Vulgate qui le traduisent accensus exüuguatur omnisque epularum
littéralement no sont guère intelligibles ; on apparatuà destruatur acdissipelur ». En tou*
est beaucoup plus clair en disant : « avant cas, quelque traduction qu'on adopte, le
nue vos marmites no »entent, le buisson ». gens reste identiquement le même. David
Ce pourrait parfaitement être là une expres demande à Dieu de prévenir les complots
sion proverbiale ; sa tournure pittoresque des impies et de les dissiper avant qu'ils
convient a^sez aux locutions d'origine popu puissent les mettre à exécution.
laire. — Sicul viventes, sic in ira , >rP103 44. — Manus suas. Heb : » ses pieds ».
kemo chai kemo char on. Chai et Le sang du méchant coulera à terre et le
charon, se lisent I Reg., il, 45, dans le sen* juste l’y foulera aux pieds, nomme chose vite
de ciu et de cuit ; la pensée se rapporterait e t impuissante. Ps. l x v i i , 24. La traduction
alors au contenu de la marmite : «av an t que des versions éveille une toute autre idée que
vos chaudières ne sentent te fagot, cru ou Théodoret c*t obligé d'expliquer ainsi : « Non
cuit, que la tempête enlève tout ». Charon in sanguino lavatur, sed propter panguinrm
qui comme substantif veut dire « ardeur, lavatur, ut qui nuilamcornmunionem cum il o
colère », peut être aussi pris adjectivement habuerit »,
dans le sens de « brûlant, emflarnmé », d’où 42. — Si ut ¡que, ak, oui, certes. La ré
la traduction donnée par les modernes : compense du juste protégé ici-bas et la pu
h avant que vos chaudières ne sentent le nition du méchant feront éclater à tous l^s
buisson, vert ou desséché », ou bien « vivant yeux la justice de Dieu et l'action incessante
ou enflammé, qu'il rem porte dans le tour de sa Providence sur tous les hommes.
£76 LE LIVRE DES PSAUMES
7 . — Ils reviennent le so;r, frrondent comme des ch ien t,
E t font Je to u r de la ville.
8 . — Us en déb iten t avec le u r bouche,
Il y a des glaives su r leurs lèvres,
C ar : « qui donc entend ? »
9 . — E t toi, Jéhova, tu te ris d ’eux,
Tu te moques de toutes les nations.
10. — C’est vers toi, m a force, que je tourne les regards«
C ar Dieu est ma forteresse.
11. — Mon Dieu me préviendra p a r sa bonté,
Dieu me fera re g a rd e r mes envieux.
12. — N e les tue pas, de peu r que mon peuple n ’oublie !
Disperse-les p a r ta puissance et re n v e rse -les,
O notre bouclier, Adonaï !
13» — L e u r bouche pèche à chaque parole de leurs lôvres;
Qu'ils soient victim es de leu r orgueil,
Des malédictions e t des mensonges qu ’ils profèrent !
14. — D étruis-les dans ta fureur,
D étruis-les et qu’ils ne soient plus, e t qu'ils sachent
Que Dieu règne su r Jacob,
Jusqu'aux extrém ités de la te rre (Séla),
15. — Us reviennent le sçir, grondent comme des chiens,
E t font le to u r de la ville-.
16. — Q u'ils rôdent pour av o ir à m anger,
S ’ils ne sont pas rassasiés, qu'ils passent la nuit*
17. — P o u r moi, je vais chan ter ta puissance, e t au m atin
Célébrer ta bonté.
Car tu as été pour moi un re m p a rt.
E t un refuge au jo u r de m a détresse.
18. — 0 m a force, je te célébrerai dans m es ch an ts,
C ar Dieu est m a forteresse,
Mon Dieu plein de bonté t
PSAUM E L V III
PSAUM E L V III
¡>a maison, et te mettre à mort le lendemain ;
Michol, femme de ce dernier, le fit fuir avant
Le titre rapporte ce psaume aux événe que l’ordre du roi pût être exécuté. Cette
ments raconiés I Reg., xix, 41. Saûl avait fuite fut le point de départ de la longue per
envoyé des soldais pour garder David dans sécution à laquelle David fut en butte ae la
PSAUME LVIII 277
2. Eripe me de inimicis meis, 2. Délivrez-moi de mes ennemis,
Deus meus : et ab insurgentibus in mon Dieu, sauvez-moi de ceux qui
me libera me. s'élèvent contre moi.
3. Eripe me de operantibus ini- 3. Délivrez-moi de ceux qui com
quitatem : et de viris sanguinum mettent l’iniquité, et sauvez-moi
salva me. des hommes ae sang.
4. Quia ecce ceperunt an imam 4. Car voici qu’ils ont ma vie en
meam : irruerunt in me fortes. leur pouvoir, les violents se sont
rués sur moi.
5. Ñeque iniquitas mea, necjue 5. Il n'y a ni faute, ni péché de
peccatum meum, Domine : sine ma pari, Seigneur; j'ai couru et je
iniquitate cucurri, et direxi. me suis dirigé sans injustice.
6. Exurge in occursum meum, et 6. Levez-vous au-devant de moi
vide : et tu, Domine, Deus virtu- et voyez; et vous Seigneur, Dieu
tum, Deus Israël. des armées, Dieu d’Israël, prenez
promesses faites à Israël. Ce psaume est un lettre, rendrait l’hébreu bien plus littérale
des plus anciens monuments ou le nom de* ment. — Circuiôunt, ils font le tour, ils par
tsebaoth soit joint à celui de Jéhova ou courent dans Loul les sens.
d’Etohim. Cfr Ps. x x m , 20. — lutende, 8 . — Loquentur, iabbihoun, ebul-
koqilsahy « réveilla-toi pour recrnrdiT a, Iiunl, Symm. : dfcwoSXOÇowk, ils répandent des
feqod, pour punir tous re* qoim. Ch dernier lorrenls d'injures. — (Juis aud ivit, réflexion
mol désigne ordinairement 1rs nations ido prêtée aux persécuteurs, surtout aux instiga*
lâtres, mais il n’impljqw* pas nêces'-anement tgurs de la poursuite ; y a-t-il un Dieu pour
que les ennemis dont, par)« David soieirl des nous entendre, pour être témoin de nos for
Gentils; il leur donne ce nom parce que, faits et pour nous en punir un jo u r?
s'ils ne sont pas idolâtres de naissance, i!s se 9. — Voici la réponse de Dieu: ad nihilum
conduisent cependant comme s'ils réiau*m, dedur.es. ttiilhag, « tu te moqueras » ; c’est
en persécutant injusieim-nt relui qui <*t le toujours là (<* prélude de la vengeance divine.
serviteur de Jéhova — Qui opernrthtr nnqai* Ps. il, 4; x x x v i, 43. — Omnes gentes, tous
tatem, àogdei aven, « les iraitm s d'iniquité », les idolâtres et ceux qui imitent leur con
ceux qui joignent la trahison à la malice. Le duite, les envoyés de Saüf en particulier.
Séla qui suit est comme pour donner à Dieu 40. — Fortitudinem meam, Try, houzzou,
Je temps de répondre, sa force. Toutes les versions ont lu
7. — Converlcniur, anyS HTtl?*, ias/ioufeou honzzi, ma force, ce qui donne plus de pro
lekereb, a ils reviennent au soir ». L<'S satel babilité à cette dernière leçon, déjà réclamée
lites ont mission de garder le soir la ma^on par le sens. Ce mot est alors au vocatif. —
de David pour le mettre à m ort le lendem ain : Custadiom, îTTOtfN, eshmorah. Le verbe
Mirhol le fait fuir, et quand les ex éc u teu r se shmnar, accompagné comme ici de la parti
présentent une première lois, elfe leur répond cule el précédent le complément, veut dire
que David est malade. Saül renvoi*» les <ol- « garder quelqu’un » et aussi « faire attention
dats une seconde fois, et il< ne trouvent dans à quelqu'un », tourner ses regards vers lui.
le lit du fugitif que le mannequin disposé par On traduit donc : « ma force, c'est vers toi.
Michol; iis courent alors p a r toute la ville, qur* je tournerai les regards ». — Susceptor,
il* vont et viennent pour mettre la main *ur misgabbi, ma forteresse.
leur proie. C’est cet épisode qui est rappelé 44. — Oeus meus. Le texte massorétique
dans le verset- — Famem patieniur, TGîV, met en kéri : n o n *rnN, elohai chaxdi, « le
tehamou, * ils font grand fracas », Us hurlent Dieu de ma bienveillance me préviendra ».
comme des chiens a qui on a ravi leur proie Cette môme leçon se retrouve à la fin du
et qui ta cherchent en grondant. Rien de plus psaume, mais comme la répétition de la
oriental que cette image de chiens errants à phrase est incomplète, rien n oblige à trans
travers les rues d’une cité. LX X : XqitûÇouatv, porter au t . 44 la leçon du t . 48. LXX. Syr.,
verbe qui marque la cause au lieu de IVfTef. Vulg. s'en tiennent au chétib : TTDn 'm N ,
Au lieu de ce mot, rem arque Berthier, elohai chasdo, « Dieu, sa bienveillance me
e(tic&£ouatv, qui ne diffère que p a r la première préviendra ». c'est-à-dire, Dieu viendra au-
PSAUME LVIII 279
12. Deus osien d et m ihi super ini- 12. Dieu m e fera regarder par
m icos m eos, n e occidas eos : ne- dessu s m es e n n e m is; n e les tuez
quando obliviscaniur populi m ei. pas, de peur qu'ils n'oublient mon
D isperge illos in virtute tua : et peuple. D ispersez-les par voire puis
depone eos, protector m eus, Do san ce, et ab aissez-les, Seigneur,
m ine ; mon protecteur.
13. D elictum oris eorum , serm o- 13. Leur bouche e st coupable du
n em labiorum ipsorum : et com pre- discours de leurs lèvres ; qu'ils soient
hendantur in superbia sua. saisis dans leur orgueil, et on pu
E t d e execratione et m endacio bliera leurs m alédictions et leurs
annuntiabuntur. m en son ges,
14. In consum m atione : in ira 14. Au dernier jour, dans la co
c o n su m m a tio n s, et non erunt. lère du dernier jour, et ils ne seront
E t sc ien t quia I)eus dom inabitur plus. Et ils sauront que Dieu règne
Jacob, e tfin iu m terree.- sur Jacob et ju squ 'au x confins de
la terre.
15. Gonvertentur ad vesperam , e t 15. Ils reviendront au soir, ils se
fam em patientur ut canes : et cir* ront affamés com m e d es chiens, et
cuibunt c iv ita tem . feront le tour de la v ille .
devant de moi par sa bienveillance. Ce ché- ne se sont pas convertis auparavant. Plusieurs
thib, dit Riehm, est probablement le vrai Pères appliquent ce verset à la dispersion
texte; en tout cas, il fournit une bonne cons des Juifs par tonte la terre. « Ergo occisi non
truction et a en sa faveur le témoignage des sunt, sed dispersi ; ut quamvis fidem, unde
anciennes versions. — Prœ m niet me. « Non sal'vi fierent, non haberent, tamen unde nos
rgo prior ad te exsurrexi, sed lu ad me arijjuvaremur, memoria rebinerent, in libris
excitandum venisti ». S. Aug. « En lui— sutfragafcores, in cordibus nosiri hostes, in
même, dit Tholuck, David n'a aucune force; codicibus lestes. » S. Aug., de Fid. éor. quaa
cVst pourquoi ce n'pst pas vers lui qu’il non vid. vi, Cfr, Civ. Dei, x v u i, 46.
tourne les yeux, maie vers son defenseur du 43. — Heb. : « le péché de leur bouche est
ciel qui est sa force. Quand on fait un seul la parole 1de leur lèvre» », c'est-à-dire, au
pas au-devant de Dieu, il fait cenL milles tan t de paroles prononcent leurs lèvres, au
pour venir au-devant de nous avec 1 sa tant de péchés commet leur bouche. — Com-
g r â c e .» prehendanturx qu’ils soient punis pair où ils
42. — Ostendet mihi, iareni, « i! me fera ont péché.. — E t de execratione. Heb. ; « de
voir ». Ce verbe suivi de 3 marque la vue de malédiction et de mensonge ils raconteront. »
ce qu'on regarde dn haut, à l'abri du danger Les versions traduisent à tort par le passif,
et avec un certain plaisir. — Ne ocnidas, ne Hupfeld : « ils parlent de malédiction et de
les tue pas de suite, de peur q.ue mon peuple mensonge», c'est-le sujet de tou te» leurs* con
ne l'oublie et ne prolue pas de la leçon. versations; ou mieux, en suppléant avec
« Vivant in tanta miseria ut homines eos DeliLzsch, Patrizi, etc., un relatif devant le
videnLes discani legem tuam observare et is- verbe : « qu'ils soient pris... à cause des ma
tnm m impietatem non imilari. » V. Steen- lédictions et des mensonges qu’ils racontent. »
k i'te . Eusèbe met ces paroles sur les lèvres S. Hier. : « maledictionem et mendacium
du Sauveur : a Hoc itaque pro illis Saivator narrantes ».
precatus est, Patrem ob^ecrans, ne occide- 44. — /» consummatione, ir a » callehj « dé-
rentur, sed in vita manerent et servarentur, truis-Ies avec colère, déLruis-les>et ils ne se
nt vidèrent populum suum et mullum ab eo ront plus ». — E t finium terres. Ce n'est pas
utilîiatis perciperent. » Quand David parle seulement dans Jacub que Jéhova manifestera
de « son peuple &, il pense à cps Israélites sa puissance, mais par toute la terre. Cette
dont 1 il doit être roi, et parmi lesquels beau- prophétie du reste ne sera pleinement accom
coup lui sont déjà* dévoués. — Disperge, au plie que par le Messie.
lieu de les anéantir de suite, commence par 45. — Le psalmiste revient sur l’objet
les disperser de tous côtés commedes témoins principal qui lui a donné occasion d’écrire.
de ta jnstice, et ensuite seulement jette-les à Au *. 7, c’était pour annoncer aux coupables
terre et traite-les comme ils méritent, s’ils le châtiment divin ; ici, c'est pour se moquer
280 LE LIVRE DES PSAUMES
16. Ils se disperseront pour man 16. Ipsi diapergentur ad mandu-
ger, et s'ils ne sont pas rassasiés, candum : si vero non fuerint satu
ils murmureront. rati, et murmurabunt.
17. Pour moi, je chanterai votre 17. Egoautem canlabo fortitudi-
puissance, et je me réjouirai au ma nem tuam : et exultabo mane mise-
tin de votre miséricorde, parce que ricordiam tuam.
vous vous êtes fait mon défenseur Quia faclus es susceplor meus,
et mon refuge au jour de la tribula et refugium meum, in die tribula-
tion. tionis meæ.
18. 0 mon soutien, je vous célé 18. Adjutor meus tibi psallam,
brerai, parce que vous êtes le Dieu quia Deussusceptor meus es : Deus
qui me défendez, mon Dieu plein de meus misericoraia mea.
miséricorde pour moi.
PSAUME LX,
.—
Tu t'es irrité ; rends-nous ta faveur I
4 Tu as ébranlé le pays, tu l’as déchiré,
Guéris ses blessures, car il chancelle.
5. — Tu as soumis ton peuple à une rude épreuve,
Tu nous as fait boire le vin du vertige.
6. — Tu as donné à tes serviteurs un étendard
Qui doit être élevé pour la cause de la v érité 1 (Séla)
7 . — Afin que tes bien-aimés soient sauvés,
Que ta droite vienne en aide e t exauce-m oi f
8. — Dieu a parlé dans sa sainteté : à moi le triom phe,
Sichem sera mon lot, je posséderai la vallée de Souccoth.
9. — A moi Gilead, à moi M anassé, e t E phraïm ,
L a défense de m a té te, e t Ju d a mon sceptre.
10. — Moab est le vase où je me lave, su r Edom
J e je tte ma sandale, Philistie, acclame-moi f
des vains complots auxquels il a échappé, nunc ¡idem ipsi pro hoc scelere cogantur ad
grâce à la proteciion du Dieu. noclt m nsque cursare ac recuirai h msiar
16. — Dispergentury ils peuvent se ré canuin famelicorum latrantes, et ou «ne uaque
pandre partout comme des chiens affamés à opp (lum pem»ptantes. » AI nia. LXX t®YYv-
la poursuite dit l e ur proie, cette proi« l e u r a oouat, m urm urabunt, sens du verbe loun au
échappé. — Safurati. 11 est dit dans les Pro mphal.
verbes : a celui qui craint Dieu passera la 47. — Mane. Au matin, David échappé
nuit rassasié ». x ix, 23. Ici, c'est tout 1« des mains de ses ennemis sera déjà à rendre
contraire. Les méchants ne peuveut mettre grâces au Seigneur. — Susceptor, ma forie-
la main sur leur proi«, et David, loin de leur ie?*>e.
atteinte, leur jette ce défi • qu’ils passent 48. — Misericordia mea. « Dieu n'est pas
donc la nuit à me chercher, 1 3 ^ 1 , oatiuHnuu. seulement miséricordieux, niais il est tout
« Pacilo, o Deus. ui qui meam domum ves miséricorde, et môme miséricorde par rapport
péré obsessum vencrunt, eunles ac redeuntes, à nous... ce qui fait qu*on s’abandonne à lui
tumultuanles acululantes canuin famelicorum sans réserve et qu'on ne peut s'appuyer que
insLar, perque urbem circumcursitantes, sur lui. » fioss., Lett. v à S. Cornuau.
PSAUME MX 284
11. — Qui me m ènera à la ville fortifiée?
Qui me conduira ju sq u 'à Edom ?
12. — N 'e st-c e pas toi, d Dieu, qui nous avais délaissés,
Toi, ô Dieu, qui ne sortais plug avec nos arm ées t
13. — P rête-n o u s ton secours contre l’oppresseur,
C ar l’aide des hommes ne peut rien.
14. — Avec Dieu nous com battrons vaillam m ent,
C’e st lui qui foulera aux pieds nos oppresseurs»
PSAUME LIX
referendura existiment... Mihi quidem mini de leur frontière à Hébron, et là, ils n'étaient
me videlur opus esse hebræam inscriptionem plus qu'à sept heures de Jérusalem. — Con-
sollicitare, cui certe traditioms a majonbus iurbasti, « tu l’as déchirée », en la laissant
acccpi&B aucioritas dene^an non poterit ». saccager par les envahisseurs. — Commota
Rosenintiller, est, malah, elle est ébranlée, elle chancelle.
Le sujet du psaume est également traité 5. — Vino compunr.tionis, r n V in T», tain
par le corafte, auteur du Ps. x l i i i . Le psal- tharkelah, a du vin de vertige », ex pression
miste, à la nouvelle d’une agression aussi reproduite par Isaïe, l i , 47, et dépeignant
terrible que soudaine, pousse vers Dieu un bien l'état de trouble et d’effaremunt dans
cri de détresse, qui passe bientôt aux accents lequel l’aLLaque soudain« des Iduméuns avait
de la confiance et du triomphe» de sorte q,ue jeté les sujets de David.
le môme chant peut exprimer à la fois la crainte 6 . — Signi/ir.ationem, 03, nés, un étendard.
en face du danger et la reconnaissance après — Ut fugeret, 1 3 3 0 DO^nïT), U luth-
la victoire. Le psaume a trois sLrophes de noses mipnei qoshet « pour s'élever devant la
vers octosy lia biques : 4» t t . 3-6. Soigneur, vérité », c'est-à-dire, à cause de la vérité.
vous nous avez abandonnés aux mains de Le mot mipnei est employé dans ce sens
nos ennemis; 2° 1 1 . 7-40, vous m'aviez Deut., x x v m , 20; Nehem., v, 45.. N és <»st le
pourtant' promis la domination sur mes voi signal qu'on élève comme centre de rallie
sin s; 3® 11. 41-44, donnez-moi donc la vic ment ; il est tout naturel de penser que le
toire contre Edom. Le sens spirituel, signalé verbe suivant vient de nasas, qui ee rattache
>ar S. Hilaire, Eusébe, etc., se rappoite à au radical nés, et q.ui signifie à tfluihpael
fa conquête des Gentils par la prédication « s'élever ». Quant au mot qoshet, il se lit dans
évangélique. les Proverbes,, x x n , 24 „ avec le sens de
3. — bestruxisti, feratsethanou, « (u nous vérité. Le sens- serait donc celui-ci tu nous
as écrasés », comnr* David avait fait pour as livrés à nos ennemis, mais tu nous as
les Philistins à Baal Pharasim, U Reg., v, 20. donné un signe de ralliement gue nous- élève
Celle expression suppose que les premiers rons pour faire éclater ta v en té; ce signe,
ravages des ldumérns avaient été considé connu de tous les- peuples, c’est la promesse
rables, Au sens spirituel : * destruxisii nos solennelle dont le résumé va suivre. Ainsi
malt: æriificatos, destruxisti vanam velusiatem expliquent Delitzsch, Moll, etc. Aq. : M
ut sit ædificatio in novum hominem, ædifi- itpoaumou p£6 awSTYitoç. Cfr* dans l’exorde du
catio mansura în æternum ». S. Ang. — pro Marcello : à ad bene..- sperandum, quasi
Iratus f*s, c'est ta vraie cause du désastre. signum aliquod sustulisti. » Cette explication
Misertus es, theshobeb lanou, « (u nous n'est pourtant point incontestable. Les an
rendras », lu nous fera* revenir ta faveur et ciennes versions, suivies par un certain
ta protection, un moment supprimées en ap nombre de modernes, ont identifié le sens
parence. Le psalnmste en.exprime ardnmment de qoshet a \e c celui de ntttp, qesheth, arc,, et
ie vœu avant d'i ntreprendre la guerre. elles ont pris hithnoses comme l’hilhpael de
4. — Terram, le pays d'Israël et ses habi nous, s’enfuir. Le p a l m is te dirait alors que
tants. Les Israélites avaient raison d’être Dieu, après avoir livré les Israélites à leur»
troublés ; en deux petits jo u rs de marche, ennemis, leur a donné le signal de la fuite,
observe Tholudc, les Edomites pouvaient être pensée difficile à accorder avec le contexte.
PSAUME LIX 283
Ce signal de fuite était-il un bienfait? n 'eût- de Socoth, sur la rive gauche du Jourdain, au
il pas été préférable d'épargner celte b o n le à confluent du Jabok, tout près de Galaad. Ces
Israël ? Etait-il un châtimeni? pourquoi avait- deux villes désignent le pays en-d ça et le
il pour but de faire échapper íes opprimés à pays au-delà du Jourdain ; les promessos
la flèche ? D'autre part, l'identification da divines ont été réalisées quant à la possession
qoshet avec qesheth est regardée par beaucoup de ce territoire. Les *LXX Lraduisent souc
comme a rb itraire ; la traduction des LXX. coth comme nom commua.
pourrait aussi dire attribuée à une lecture 9 . — Galaad. Ce nom représente les deux
fdutive. Aussi )e premier sens, sans être tribus transjorda niques do Gad et de Ruben,
complètement inattaquable, parai t-il préfé auxquelles se joint la demi-tribu de Mariasse,
rable. La pensée quM exprime esl d'ailleurs au nord des deux premières; Ephrafin est
familière aux poètes hébreux, et elle fait le mis pour tout le pays entre le fleuve et la
fond du psaume x l u i : dans toutes les dé mer. Ce ver>eiest donc une répétition parai-
faites du peuple hébreu, la gloire de Dieu et létique du précédent. David appelle Ephiaïm
sa fidélité à ses promesses sont habituellement « la force de ma tête », parce qu’après Juda
représentées comme compromises. Sur Je sens c'était la tribu la plus importante. — Rex
de la Vulgate : « Vous menacez, vous aver meus, ï p p n a , meckoqqi, ce qui peut se tra
tissez, añn qu'on fuie votre colère menaçante, duire « mon législateur, mon chef » ou
c'est le signe de salut que vous nous donnez. c mon sceptre ». Ce dei mer sens est le plus
Mais vous no le donnez qu'à ceux qui vous naturel' ici ; Ephraîm est comme le casque du
craignent; leg autres, endormis d'ans leurs pé* roi, Juda est son sceptre.
chtK ne veulent pas seulement vous entendre, 10. — Après les tribus d’Israël, David
ni écouter d’autre voix que celle qui les porte passe aux peuples étrangers qui doivent être
au plaisir. » Boss. Médit, sur i'Ev. Üern, soumis à sa domination. M'oab, à l'est de la
Serra. L x x n e jour. m er Morte, esl appelée 'VO^ sir rachtsi,
7. — Le psalmiste a décrit les maux de son « le vase de mon bain » ; il est moins que
peuple, maux qui seraient en contradiction f esclave qui apporte le vase où l'on se lave
avec les promesses divines s’ils devenaient les pieds, il est le vase .lui-même. « Quo-
définitifs : il prie donc à présent pour que l!e niam in Lalibus vasis et pedes abluere et ve-
Seigneur pourvoie au plus tôt à la délivrance. stem periibus inquinatam abluere solemus,
8 . —• Les promesses que David émitnère ici subjectionem Moab pe.r situl'am lotionis signi-
à grand* traits sont un echo de la bénédiction ficavii. » Theod. Le mot rachats n’a qu’en
de Jac ib, Gen., x l i x , 9, 4 0 ; de la prophétie chaldéen le ¿ens d'espérance qui lui ont a t
de Baiaam. Num., xxiv. 47-19, de la béné tribué les LX X . — In Idumœam9 « sur Eduin
diction de Moïse, Doul.. xxxifi, et des paroles jo jetterai mon soulier ». Au< dire de Rosen-
du Seigneur & David lut-m êm e. 11 Reg., millier, les rois abyssiniens jetaient leur san
vu, 8 -M . — Lœlabor, j ’aurai la joie du dale sur un objet dont ils voulaienl prendre
triomphe et de la royauté, je serai heureux possession ; mais il n'est point certain que
dans mes g u e r r e s .'— Partihor : a J'aurai cet usage existât au temps de David, et il
Sichem en partage et je mesurerai la vallée n’en est question nulle part ailleurs dans la
de Sourcoth ». Sichrm est dans la moni agno sainte Ecriture. Il est possible que le psal
d'Ephraîm. au centre mfrnn de la Pal'St:ne. miste continue simplement ici la méLaphore
Souccoth est, selon toute probabilité, la villa qu'il a commencée ; Müab esl le vase dan»
m LE LIVBE DES PSAUMES
11. Qui me conduira à la ville for 11. Quis deducet me in civilatem
tifiée? Qui me conduira jusqu'en muuilam? quis deducet me usque in
. Idumée? IdumaBíim?
12. NVst-ce pas vous, Seigneur, 12. Nonne lu, Deus, qui repulisti
qui nous avez repousses, et qui ne nos; et non e^redieris, Deus, in vir-
sortez plus, 6 Dieu, avec nos ar tutibus noslris ?
mées?
13. Que votre secours nous tire de 13. Da nobis auxilium de tribula-
la tribulation, car l’aide de l’homme tione : quia vana salus hominis.
est vaine.
14. Avec Dieu nous ferons des 14. In Deo facicmus virtutem : et
exploits, et lui-même réduira à ipse ad nihiluin deducet tribuíanles
néant ceux qui nous tourmen nos.
tent.
PSAUME LX1
.
Sois a t te n t if à nia p riè re 1
3 — Des confins de la te r r e j e c rie v e rs toi
Dans l'an go isse de mon c œ u r, condu is-m o i
.
S u r le ro ch er que j e ne puis a tte in d re .
4 — C a r tu es p o u r moi un refu g e,
U ne to u r puissante co n tre l'ennem i.
5 . — Q u 'à ja m a is j e d em eu re d an s t a te n te ,
Q ue j e m 'a b r ite sous le c o u v e rt de te s ailes I (Séla)
lequel il se lave les pieds; Edom est l'esclave fiée d'Edom, la capitale, Sélah ou Pétra,
à qui il jette sa sandale pour la nettoyer et H Reg., xiv, ?, au sud de la mer Morte.
la tenir; c'était là une fonction d'esc lav e, 42. — Nonne tu. David se rappelle tou
Mallh., ill, 44. — Mihi alienigenœ, nUHS jours que sans Dieu il ne peut absolument
W H I i n , halai pheleshetk hithrovhahi, x sur rien. — N on egredieris, môme idée et même
moi, Philistie, pousse des cris », acclame* expression que Ps. x l i i i , 40.
moi comme ton roi et ton maître. Les LXX 43. — Prière pleine de confiance et d'aban
traduisent, comme ils fonL assez souvent, le don. c Hominum enim auxilia te non an-
mot Philistin par &>Xôfu>oç, el ils lont venir nuente vana sunt. Ejus itaque provideotiam
le verbe de njHi rahah$ paître, gouverner, invocabimus, el in ejus virtute confidemus.
au lieu de y n , rouah, pousser des clameurs. Hæc enim sola sufiieit ad gravia quæque sol-
David résume en trois images vives et pitto venda, et ad inimicorum nos impugnantium
resques ce que doivent être vis-à-vis de lui, potenliam opprimendain. » S. Atlian. David
roi d'Israël, les Moabites, les Iduméenset les est ici un pariait modèle pour le chrétien,
Philistins ; les promesses divines ont con lequel ne peut rien sans le secours de Dieu.
damné ces peuples à la sujétion; les tribus « Nobis, fratres, tentât lonis lempore persua-
sont soumises à David i*n-deçà comme au* deamus,- u t ne ad humanas ttpes confugiatnus,
delà du Jourdain; pourquoi donc Dieu permet^! nec inde nobis quæramus auxilia; sed ia
que les Iduméens s» révoltent encore ? Les lacrimis et suspiriis, et seduia o b scratio n e,
Philistins et les Moabites viennent tout ré et intenus vigiliis preces peragamus. •
cemment d'être battus, II Reg„ v m , 4, 3 ; S. Basil.
les ïduméens ne pourronl-ils pas l'être à leur 44. — Faniemus virtutem , nous agirons
to u r? vaillamment, car Dieu sera avec nous et nous
44. — /n civitatem munitam, ia ville forti- donnera la victoire.
PSAUME LX 185
PSAUME LX
PSAUME LXII
PSAUM E LXI
qu’il profite de la leçon qui lui est donnée, et hommes, que ceux mêmes qui étouffent la
qu’il partage la confiance de son roi. chose se croient obligés de décorer de son
40. — L’homme no peut rien pour rhomme, nom leurs plus indignes attentats.
Ps. MX, 43, mais il ne peut rien non plus 44. — Après avoir déclaré que les hommes
contre lui. — In stateris. Heb. : a oui, va* ne sont que néant, le saint roi rappelle qu'il
nité les fils de l'homme, mensonge les fils de ne faut pas faire davantage de fonds sur les
l’homme; dans les balances pour monter, biens qu'ils estiment : l'iniquité n’est point
eux plus qu'un souflln tous ensemble ». Plu un moyen de salul, la rapine n’est point unn
sieurs traduisent : s'ils montent dans les ba ressource, la richesse n est point un appui
lance?; il est toutefois préférable de donner inébranlable; David avertit son peuple de se
aux deux mots rrïbyb D\37NO:L bemoznaim défier de tous c»*s biens. — wolite concu
laholoth, un sens indépendant, d'ailleurs plus piscere, al thehbalou, « ne soyez pas vains
conforme au parallélisme : « ils sont dans les no vous fiez pas vainement à la rapine,
balances pour monter pour dire enlevés Theod. : ¿ni &pitây\jMxi (larocioQade. « R a-
par le conlrrpoids, si léger qu'il soit, car pere vis? Quid rapias, vides; a quo rapiaris.
« eux tous ensemble sont moins qu'un non vides... Præda ilia qu<>m vis tenere, in
souffle », le poids le plus délicat l'emporte muscipula est; tenes et teneris. » S. Aug.
encore sur tu x : « si ponas in altéra Jibrae 42. — Heb. : « une fois a diL Dieu, deux
lance inanitatem, in altéra vero universum cela j'ai entendu ». On a donné de celle
genus humanum, profecto inanilas ipsa præ- phrase bien des explications plus ou moins
ponderabit ». Flaminius. il y a là une belle claires; mais nous sommes ici en face d'uno
image du peu que sont tous les hommes formule dont le parallélisme rend facilement
quand ils se lèvent contre Dieu ; l'inanité des raison. Quand deux vers parallèles exprime^*
efforts des méchants dans tous les temps un nombre, le nombre est toujours oimingo
montre bien que la métaphore n’exagère pas d'une unité dans le premier \e rs. P rÿ £ ,
ta réalité. Les L X X o n t mal coupé et mal vi, 46; x x x , 45, 48, 24 ,2 9 ; Amos, 4,
traduit la seconde partie du verset ; au lieu Il y a donc ici en réalité deux chose§vQites
de ïahaloth, ils ont dû lire rfiTiÿb. lehololh, par Dieu et entendues par le psalmistè.""
jour les injustices, et dans mehebet, plus que 43. — Dieu est puissant, Dieu est bon,
{ e souffle, ils ont donné à la particule n le Exod., x x , 5, 6 , voilà qui doit faire l'éter
sens objectif au lieu du sens comparai if. nelle consolation du juste et l'éternelle ter
* Mendaces, quia impietatis suæ sensu a ut reur du méchant, « Nvc sic de misericordia
fallunlur, au t Tallunt; et in ro mendaces, ut «jus præsiimatis, ut poiestalem contemnalis,
decipiant in stateris, sub jurtHiæ scilicet no- nec sic potestatem timeatis, ut de m îsencor-
mine injus ta peragentes. » S. llüar. Le nom dia desprrelis. » Pseud. Ruf. «t Dieu ne so
de la justic« est en efleL si estimé des glorifie que de sa uu issa noe et de sa bonté ;
5 . B ib le . P saumes. — 1 9
2?« LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME LXIII
PSAUM E L X II
c’est la véritable gloire de Dieu, parce que la David ne dit pas que ce jugement divin
miséricorde divine, touchée de compassion s’exercera dès cette vie, et le Nouveau Testa
de ta bassesse des créatures et sollicitant en* ment, en reprôduisant cette pensée, indique
leur faveur la puissance, en môme temps expressément que la répartition des peines
qu’elle orne ce qui n’a aucun ornement par et des récompenses ne se fera que dans
.«oi-même, elle fait retourner loui l’honneur l'autre monde; la foi et l’espérance n’y
à Dieu qui seul est capable de relever ce qui perdent rien de leur certitude, et y trouvent
n’est rien par sa condition naturelle. » Boss., un accroissement de mérites,
Serm. sur le Triomphe de la Croix, Ex. — PSAUME LXII
Cjtoifl tu reddes. Les perfections de Dieu ne
sont pas d’inactives absliactions; Dieu e&L David fitee psaume à l’occasion de son séjour
»lissant et bon, et c'est surtout en traitant dans le désert *lou6 a(aç, bemidbar iekouaah,
{es hommes selon leur mérite qu’il le montre. et non dans celui Tffc *l$ou{ictteç, comme Ira-
PSAUME LXI1 231
dirigent les LXX et quelques autres versions. C’est dans cotte situation d’osprit qu’il écri
Colle dernière désignation pourrait venir de vit ce chant, médité dans îe silence de la nuit,
ce que le déseit du Judée s'étendait de Jéru el adressé à Dieu aux premières lueurs de
salem à la mer Morte, par conséquent, dans l’aurore.
)a direction de l’idumée. Or, David séjourna Les strophes sont composées de quatre
pour la première fois dans celle retraite au vers hepiaeyllabiques : 4« 11. 2, 3, ô Dieu,
temps de la persécution de Saül ; c'est à cette j ’ai soif de vous clans ce désert ; 2® 1 t . 4, 5,
époque que les anciens, S. Athan», Ëuséb., car pour moi, vivre c’est vous aimer et vous
Théod. etc., rapportent le psaum e; David y chanter; 3° 11. 6 , 7, vous êtes la joie de
prend le titre de roi, 1 . 1 2 , parce qu’il avait mon âme et le premier objet de mes pensées;
déjà reçu l’onction royale des mains de 4° 1 t . 8 , 9, vous êtes tout mon secours;
Samuel, et que ses compagnons se plaisaient 5° 1 1 . 4 0 , 44, pour mes ennemis, ils seront
déjà peut-être à l’appeier de ce nom. Les précipités dans les abîmes, 6 ®1 . 40, tandis
modernes, V. Steenkiste, Thafhofer, Beelen, que le roi et ceux qui lui sont dévoués se
Perowne, etc., croient avec raison que ce réjouiront en vous.
psaume nous reporte plutôt à la période de Comme il ressort du premier verset, ce
la révolte absaionnienne ; jamais, en effet, chant est une prière du matin. Dans la pri
David ne prend le titre de roi dans les mitive Eglise, ce psaume appelé 6 flpOptvoç,
psaumes de l'époque de Satil. Ajoutons aussi Const, apost. viii, 37, était prescrit ixdtcmjç
que les aspirations à vivre à l’ombre du ta % ;px; opôpou, Ibid. il, 59. S. Alhanase, de
bernacle caractérisent le dernier rxil du psal- Virgimt. et S. Basile, Ep. lx i ii , ad Neocœs.
m iste; c’étaii lui qui avait établi Tarcne à font allusion à ce même usage. Dans la litur-
Sion, et son bonheur élait d'abriter sa ie actuelle, on le récite chaque jour à l’office
vieillesse auprès d’elle. Au temps de Saül, le e Laudes. Les sentiments qu’il exprime con
tabernacle n'avait pas de résidence fixe, et le viennent très bien à l'adaptation qu'en fait
fugitif pouvait le visiter parfois sans avoir l’Eglise. * Ce psaume trahit une âme aimante,
rien à craindre de son persecutcur ; d’ailleurs et il a besoin d’um» âme semblable pour être
la piété de David envers le Seigneur, quoique bien compris; car lingua am orù% dit S. Ber
vive dans les premières années, était plus nard, non amanti barbara est. * Delilz^ch.
habituée à chercher Jéhova dans son ciel que « Refertur etiam ad animam quæ olim omni
dans sa demeure terrestre. En tous cas, « il vacua bono erat, et quæ postea per Christi
n’y a point de raison pour douter que David gratiam conversa est. » S. Athan.
soit l’auleur du psaume; il esl caractérisé 3. — Deus, elohim eli attah, ô Dieu, mon
par une tendresse exquise et une profonde Dieu, toi. Il en est qui traduisent : « O
affection envers Dieu, et cependant il ne Dieu, ma force, toi », lu es ma force. Mais
manque ni d'énergie, ni même d’une certaine il faut se rappeler que le rédacLeur de ce
rudesse d’exprrs*ion : il porte toutes les livre est élohistc, et que la formule primitive
marques de la poésie de David. » Perowne. devait être : Jéhova, tu es mon Dieu. — A d
Le roi venait alors de sortir de Jérusalem ; te de lucevigilo, TVrttiJfc*, aahachnreka, je le
- pendant toute une année dit Tholurk, ce cherche dès l’auro re, LXX : wpôç ¿ptipfÇa».
désert, qui s’étend de la capitale à la côte Prov., v in , 47. — Sitft>ir, mon âme a soif
occidentale de la mer Morte, lui avait servi de toi. Cette expression était extrêmement
de refuge quand Saül le poursuivait ; devenu énergique dans un pays où le manque d'eau
roi, il ne pensait guère être obligé d’y r e faisait souffrir cruellement. David au désort,
tourner. » Le voilà pourtant forcé de de loin du tabernacle, a une soif ardente du
m ander encore un abri à ces solitudes qui Seigneur ; comment eût-il parlé s’il eût connu
avaient sousLrait sa jeunesse à la haine de le tabernacle de la loi nouvelle I — Quam
ses premiers ennemis ; il semble que malgré mullipliciter, noD, kamah, &n. >ey, « elle lan
la tristesse des circonstances, il les revoit guit de désir w. En sanscrit, kam, désirer.
avec quelque jo ie; Achitophe! n’a pas encore Les LXX : irpo<rair>Æç, et surtout la Vulgale
dévoilé ses noirs desseins, le royal fugitif n’a ont lu l'adverbe kammah, combien. Symmaque
pas encore traversé le Jourdain, Il Reg., traduit bien l’hébreu : ta p e r a i. L’âme et la
xvii. 2 2 , tout ne semble pas désespéré,.et le chair sont opposées parallèlement pour dési~
psalmiste. à peine sorti de Jérusalem, espère ner l’homme tout entier. Cependant les
que son absence ne sera pas de longue durée. f ères et les commentateurs tirent de la d e r-
291 LK LIVRK OKS P S a U.M.,5
3. Dans une terre désert <>, sans 3. In terra deserta, e t in v ia , et
chemin et sans eau ; c’est aiusi que inaquosa; sic in sanclo apparui libi,
je me suis présente devant vous ut viilerem virlutém tuam, etglo-
dans voire sanctuaire, pour contem riam tuam.
pler voire puissance cl votre gloire.
4. Car voire miséricorde vaut 4. Quoniam melior est misericor
mieux que toutes les vies; mes lè dia tua super vitas ; labia mea lau-
vres vous loueront. dabunl le.
5. Ainsi vous bénirai-je toute ma 5. Sic benedicam te in vita m ea;
vie, et j’élèverai les mains en invo e t in nom ine tuo levab o m anus
quant votre nom. m eas.
6. Que mon âme en soit toute 6. Sicut adipe et pinguedine re-
comme engraissée et rassasiée, et pleatur anima mea; et labiis exul-
ma bouche vous louera avec des lè tationis laudabit os meum.
vres d’allégresse.
7. Si j e m e su is souvenu de vous 7. Si m em or fui tui su perstratu m
sur m a cou ch e, au m alin je médi m eu m , in m atutinis m editabor in
terai sur v o u s. te;
ni ère expression d’utiles remarques. « Qui traduit le grec : « j ’ai contemplé pour voir
Deo siliunt, undique debenl sitire, et anima la force ei la gloire », pour méditer tes di
el carne; quia et aniinæ Deus dal panem vins attributs. Bickell supprime les mois :
Mium, id est verbum ventati«; et carni Deus « ainsi je te contemplais dans ton sanc
dai quæ necessaria sunt, quia Deus fecit et tuaire » ; il obtient ainsi une strophe plus
animamet carnem. » 5. Aug. CVst riti reste régulière, un parallélisme plus parfait et un
ia souffrance qui est le moyen providentiel sens plu* clair.
destine à ramener la chair jusqu'à Dieu : 4. — Misericordia tua, chasdeka, ta bonté,
« Caro, quæ suapie natura esi spiritui adver- « ta grâcn est meilleure que des vies, mes
saria, et a colendo Dco semper deterrere lèvres te célébreront ». Dans le désert où je
solet, assiduis calamitatibus fracta ei debili suis relégué, ma vie est chaque jour en dan-
tala, cum spiiitu pacem facit, et una cum ’er, mais ta grâce me reste ; peu m'importe
ilio Deum cupide quærit. » Plamin. — In Îa perte des biens temporels, puisque le bien
terra. Heb. : dans un* terre desséchée et rincipal me dem eure; je continuerai donc
ande sans eau » Le second adjectif hatef est le louer. « Plus in misericordia Dei speì
au masculin; il en est don:; qui traduisent : est, quam in vita ; quia hanc mors ex peccati
et in terra arida languidus sum sine aqua. » lege consequitur, næc vero œternilatem ex
Mais en hébreu, rien n'est plus commun que morie restituii. » S. Hilar. — Lnudabunt te.
les anomalies de genre; on peut donc très « Non te laudarent labia mea, nisi me p r o
bien rapporter haiefh erets, quoique féminin. cederei misericordia lua. Dono tuo te laudo,
David irace dans ces trois mois la peinture per misericordiam tuam te laudo. » S. Aug.
du désert. « On n#y voit aucune trace de 5. — Sic. toujours avec les mômes senti
vegéiation, ni le long de la côte élevée, ni ments de désir et d'amour, je te bénirai dans
dans la vallée, mais seulement de chaque ma vie, tant que je vivrai. — Levabo manust
côté du lit des eaux une étroite bande de dans l’atiiiudo de la prière,
roseaux, mêlée çà et là de tamaris et d'une 6 . — Sirut adipe et pinguedine. La moelle et
sorte de paturages arabes. » Robinson, la {graisse étaient le symbole des bénédictions
Palesi, li, p. 495. Le désert aride est pour divines. Deut.; x x x n , 4 4 ; Jer., xx xi, 14.
le psalmiste l’image de la désolation de son Il était défendu de s’en n o u rrir,Lev., m , 47;
ftme, loin de ce sanctuaire où réside Celui vu , 25; David parle donc ici au figuré. —
qu'il aime. Labiis exuliationis, des lèvres de joie, des
3. — Sic, ken, ainsi, particule qui résume lèvres qui n’exprimeront que la joie el la
toule la première strophe : je te désire de reconnaissance, « Sit pinguedo cari ta lis in
tout mon cœur, et dès I aurore je m'adresse à corde, hilaritas in actione. » Pscud. Ruf.
toi ; c'est ainsi, avec des désirs aussi ardents t . — Si, q n , un, lorsque je me souviens de
que naguère je te contemplais dans ton sanc de toi sur ma couche. — In m atutinis,
tuaire. — Apparui tifrt, W t T l , chazithika, nTYO&tf?* beashmorotht dans lés veillées de*
à rhiphil ,ot non au temps passif, comme la nuit, à quelque instant que s'interrompe
PSAUME LXI1 233
8. Quia fuisti adjutor meus. 8. Cap vous avez été mon secours,
Et in velamenlo alarum tuarum et je me réjouirai sous le couvert de
exuliabo, vos ailes.
9. Adhæsit anima mca poslte; me 9. Mou âme s’esl aliaciiéen votre
Buscepit d ex lera tua. suite, votre droite m'a ^outruu.
10. Ipsi vero in vanum quæsie- 10. Pour eux, c’est en vain qu'ils
runt animam meam, intruibimt in en ont voulu à ma vie, iis entreront
inferiora terrœ; dans les profondeurs de la terre.
11. Tradentur in manus giadii, 11. Ils seroul livrés au pouvoir
parles vulpium erunt. du glaive, et deviendront la proie
des renards.
12. Rex vero lælnbilur in Deo, 12. Mais le roi s'en réjouira en
laudabunturomnesqui jurant ineo; Dieu, tous ceux qui jurent par lui
quia obstructum est os loquentium seront loués, parce tiue la bouche de
iniqua. ceux qui profèrent l'iniquité a été
fermée.
PSAUME LXIV
mon sommeil, Symm. : «aQ’ ¿xatmjv çvXaxiriv. 40. — in vanum, Jtfrw S, leshoah, pour la
Au temps de Notre-Soigneur, les Juifs divi ruine, soit la ruine du persécuté, soit moins
saient la nuit en quatre veilles comme les »robab(em ent, celle des persécuteurs. LX X
Romains; dans les temps antérieurs, ils ne
comptaient que trois veilles.
Îisenl NTOn. lashave, tic frétiiv, inutilement,
sans atteindre leur but. — Inferiora terrœ ,
8 . — Quia fu isti, au passé. David rentré le séjour des méchants apiès la mort.
dans sa demeure, près de l'arche sainte, pas» 44. — Tradentur y i m u 1» iaggirouhau :
sera une partie, de ses nuits à penser au Sei « on (es livrera aux mains du glaive, lisseront
gneur et à le remercier de ses bienfaits passés. ta proie des chacals », animaux féroces qui
9. — In velamento a/arum , expression dévorent les cadavres, et sont l'imago des
employée avec prédilection par ta palmiste« démons qui dévorent les âmes des méchants.
xvi, 8 ; x x x v , 8 ; lv i, 2. — Arihœsit, David 42. — Laudabuntur. Heb. : « se glorifiera
«’attache au Seigneur, et réciproquement, le quiconque ju re par lui ». Grammaticalement,
Soigneur le soutient de sa droite. « Ne tan- ce dernier mot peut te rapporter soit au roi,
i ilium quidem possum a cogitalione mea me- soit h Dieu ; cette dernière hypothèse est la
m o 'iam tui averteie. Sed amoris incentivo plus probable, parce que David a en vue
adustus, cum glulino quodam mémorise, libi ordinairement bien plus les droits de Dieu
desiderio conjunctus sum. » S. Athan. que les siens propres.
LE LIVRE DES PSAUMES
7 . — Ils ne recherchent que forfaits :
Ils exécutent des plans bien combinés.
Ce qui est au-dedans de l'hom m e
Et son cœ ur sont insondables I
8. — Mais Dieu va lancer son t r a i t :
Soudain les voilà blessés.
9. — Ils font retom ber s u r eux-m ôraes leurs calom nies;
Tous ceux qui les voient b ra n le n t la tâ te ;
10. — Tous sont saisis de crain te, publient l ’œ uvre de Dieu,
E t com prennent ce qu’il a fa it.
11. — Le ju ste se réjouit en Jéh o v a e t se confie en lui.
E t tous ceux qui ont le cœ u r d ro it se félicitent.
PSAUME LX111
m ar, « parole amère », apposition qui s'expli gitare ». — Accedet komo ad cor altum< LX X :
que par l'expression précédente : leur langue TrpoaeXeüaeTat ÂvOptoiroç xaî xapôia (3a0eïa, ce
est un glaive, leur parole empoisonnée, une qu’il faudrait traduire : « homo et cor altum » ;
flèche. c'est donc à tort que la préposition ad a pris
5. — I7 i sagittent^ « pour tirer dans les la place de et. S. Augustin parait avoir suivi
cachettes sur ('innocent », pour le frapper exactement les LXX dans son commentaire.
traîtreusement. Le mot tham, innocent, est Lui, du resLe, elles autres Pères, sont obligés
encore un de ceux que David, parlant de lui- de recourir à l’accommodation pour expliquer
même, n’emploie guère qu'au temps de la le texte ainsi traduit. La difficulté provient
persécution de Satil. . du premier mot ï l p l , que LXX lisent vaqua-
6 . — Non timebunt, ni la vengeance des rab, « appropinqua bit », et qui est écrit
hommes, ni surtout la ju s tic e de Dieu. » veqereb : « et l'intérieur do l’homme et son
Firm averunt sibi, « ils fortifient pour eux la cœ ur sont profonds », ils recèlent une malice
parole mauvaise », ils s'affermissent mutuel que ne soupçonne guère (’innocent.
lement dans le mal. — Quis videbit, pensée 8 . — E t exaltabitur, y n D*.T5M QTI,
habituelle aux méchants, Ps. ix, 32-34; vaitrem elohim chetz, « et lancera sur eux
lv iii, S ; xgiii, 7. « Vous ne comprenez donc Dieu une flèche », il décochera contre eux les
pas parmi 1rs voyants celui qui habite au traits de sa vengeance. Au lieu du verbe
ciel? » Bobs. Serin, sur le Jug. dern. 1 P. ni», iarah, jeter. LXX lisent on> , iouram,
7. — Scrutati sunt, « ils ont cherché des de D*n, roum, s’élever. — Paroulorum, LXX
iniquités », ils ont inventé et combiné des infa lisent encore 0 *Nn2 , pethaim, petits, tandis
mies contre le ju ste.-—Dêfecevunt^ *uan t&Sn u’Il y a dans l'hébreu OINns, pitheom, sou-
Ufêjno» thamnou chefes mechoupas. Le mot ain, « subitement ont été leurs blessures »,
thamnou peut être pour m o n * Ihammonou, sitôt que Dit u a lancé son trait. D’autres
première personne du pluriel, Num. xvii, 28; divisent autrement le texte : * Dieu les frap-
Jer.,XLiv,48 ; on a alors une parole directe des iera soudain d’une flèche », ou encore : « Dieu
méchants : « nous avons accompli une com fes frappera, sa flèche soudain deviendra
binaison bien combinée *. Mais comme cette leurs blessures ». Sur le sens de la Vulgate :
parole nVst pas annoncée, mieux vaut pren « Quemadmodum jacula a pueris missa nihil
dre thammou pour ion * thamthQu, à la troi damni afferunt his qui petuntur, sic istorum
sième personne, Thren. n i, 28 ; m est seule linguæ nihil offenderunt eos qui configeban-
m ent substitué à n. La leçon *1300, tamnou, tur, at in capuL jaculantium omne malum re-
« iis ont caché», adoptée par quelques manus* cidit. » Thcod.
crils et quelques commentateurs, n’a pas de 9. — E t infirmatœ sunt, v n i t t W l , u atiais-
raison suffisante en sa faveur. Les LXX ont kitoukou, « ils la feront tomber sur eux«
donné à ces trois mots une signification moins mêmes, leur langue »; d'autres : a leur
heureuse, quoique littérale; lu verbe lhamam langue (singulier collectif) les feront tom ber
veut dire « achever »et « être O ni,péiir », et les uns sur les autres ». Les méchants feront
thafas a le sens de a scrutari » et de « exco- si bien que (es maux que leur langue prépa-
296 LB LIVRE DES PSAUMES
à l'im puissance. Tous ceux qui le s Conturbati su n t om n es qui vid e-
voyaien t ont été rem plis de trou b an t e o s;
ble,
10. Et tout hom m e a été saisi de 10. E t tim u it om nis hom o.
crainte. Ils ont publié les œ u vres de E t a n n u n tia v e m n t opera D e i; e t
Dieu, et ont com pris ce qu’il avait facta ejus in tellexeru n t.
fait.
11. L e ju ste se réjouira dans le 11. L sta b itu r ju stu s in Dom ino,
Seigneur et espérera en lui, et tous e t sperabit in eo, e t laudabuntur
ceux qui ont le cœ ur droit seront om nes recti corde.
glorifiés.
PSAUME LXV
rait aux autres retomberont sur eux-mêmes, P*., h , 40. En considérant lajin à laquelle
« et tous ceux qui 1ns verront branleront la aboutit ce que Dieu, dans sa providence, dis
tôte », se moquant d’eux à leur tour. pose ou permet, on découvre finalement cette
40. — Et tîmutt, ver-beau pluriel en hébreu sagesse et celte équité qui n’apparaissaient
à cause du sujet collectif. — Inieüexerunt» point tout d'abord aussi clairement.
PSAUME LXIV 297
Tu bénis sa germ ination,
12. — T u couronnes l'année de tes bienfaits.
Tes sentiers ruissellent de produits,
13. — Les pâtu rag es du désert re g o rg en t.
L es collines se ceignent d'allégresse,
14. — Les prairies se couvrent de troupeau,
E t les vallées se re v ê ten t d'épis :
Tout se_réjouit e t chante J
PSAUM E L X I V
grâces composé par David, comme porte le lumières et à vos attraits ¡incompréhensibles,
titre. pour remet cier Dieu après la moisson et dans ce silence intime do mon âme, je con
de chaque année, et faire écho aux promisses sens à toutes les louanges que vous vous
consignées dans le Deutéronomo, xi, 10-47. donnez. 0 Seigneur 1 le silence est votre
C’est l'idée d’Hengstenbcrg, de Palrizi, etc, louange... 11 faut se taire, il faut se perdre, il
déjà patronée par Eusèbe, qui après avoir faut s’abîmer et reconnaître qu'on ne peut
expliqué le psaume dans un sens spiri rien dire de vous, ni vous aimer ccmme il
tuel, ajoute : « lameisi præ dicta verba de faut. » Id. Médit, sur l’Evang. Dern. aom.
sensibilibus quoque Doi donis dicta putare 49e jour. Bossuel avait grande prédilection
par est, ita u ts it hymnus ingratiarum actio- pour ce texte, et après Ta voir cou une m a
nem pro iis, si verba spcctentur, quæ quo- plusieurs fois, il en lit le thème d'une belle
tannis a Deo hommtbus subministrantur. » élévation poétique dans sa traduction do
Le ton du cantique est plein do vivacité; quelques Psaumes. Nou 3 en citerons plusieurs
les images poétiques abondent, et la suite des vers qui mettent heureusement en lumière
idées est parfaitement logique. Les vers hep* la pensée de David :
tasyllabiques alternent avec les vers de cinq
Dieu puissant, je me tais en ta sainte présence;
syllabes. 4° 1 t . 2, 3, à vous, 6 Dieu, nos Je n'ose respirer, et mon âme en silence
muettes louanges et nos vœux ; 2° t . 4, vous Admirr la bailleur «le ton nom glorieux ..
qui attirez tout à vous et qui pardonnez I Si je yeux commencer tes divines loiungea,
El que déjà mêlé parmi les chœurs dnf an g es,
3o 1. 5, heureux celui que vous appelez près Ma voix dans un canlique o<e sc déployer,
de vous, et que vous comblez de vos biens 1 Dfts que pour l’entonner ma tangue se dénoue,
4° t . 6 , pour nous exaucer, vous savez Taire Je sens sortir un chant que mon rcaur désavoue,
fit ma tremblante voix ne fait que bégayer.
des merveilles ; 8 » 1 t . 7, 8 , vous commandez
aux forces de la nature et aux soulèvements C'est ce même texte qui paraît avoi:* inspiré
des peuples; 6 ° 11. 9, 40, et partout on vous la belle parole du P. de Ravignan : « la soli
révère; 7<> 1 1 . 40, 44 ; 8 » 11. 43, 4 3 ; tude est. la patrie des forts, el le silence est
9° 1. 44, vous répandez la fertilité sur la leur prière ». Quelques auteurs traduisent
terre, et vous mettez la joie partout. Dans un peu différemment, ainsi tiupfeld : à toi le
les LXX et la Vulgate, la plupart des verbes silence el la louange. La pensée reste la
sont à l’impératif ; ce chant qui en hébreu est même ou à peu près. — Reddelur votum. Au
un hymne de reconnaissance, devient ainsi devoirs intérieurs o’adoration silencieuse, le
une prière pour l'avenir. p a lm is te no manque pas d’ajouter les pra
Le sens spirituel se rapporte aux biens sur tiques extérieures prescrites par la loi. Le
naturels dont Dieu se plaît à combler le sentiment religieux a toujours besoin d ’ôire
peuple de la loi nouvelle. exprimé et soutenu par le culte extérieur. —
2. — Te decet hymnus, n S n n fPOT *|S, ]n Jtrusalem. Ce mot, qui n'est pa* dans
leka doumiiafi ihehdlnh. LXX : aol wp&r si l'hébreu, fournit à S. Hilaire et à Eusèbe
tyivo;, lisent domiiah, rie RDI, dama h, similis l’occasion d’une rem arque importante. C’est
esse; la louange est égale, convenable à Dieu. à Jérusalem, dit le premier, que l’Israélilo
Rien dans la langue hébraïque n’autorise une devait n ndre ses vœux à Dieu ; de môme
pareille étymologie, ni au point de vue gram c'est dans le sein de l'Eglisc qu'il faut prier
matical, ni au point de vue logique. Dou- le Seigneur : « Vota cnim tantum ecclesia-
miiah, ne pout venir que de dumama garder sticæ religion)* utilia sunt. Quæ cnm et dignis
le sitene.u du respecL, de la soumission et de Deo caniiOMÎbn'â, et propositie in Ecclesia
la confiance. Cfr. x x i, 3. S. Jérôme traduit observantiæ studio probabuntur, tum digni
donc très bien : « tibi silenthim laus », seu erimus pro quibus Deum sanclus Spirilus
lement ce silence n'est pas une attitude néga interpeltet ».
tive; c'est un sentiment complexe de l’âme 3. — Exaudi. Heb. : « ô écoutant ta
qui ne peut se traduire pa» aucune parole prière, vers toi toute chair viendront a, tous
extérieure. « Mon âme étonnée, confuse, les hommes accouronl vers toi qui es si
interdite, drm<ute en silence devant votre propice à leurs supplications. L'homme est
face; son étonnement se tourne en amour ». désigné par sa parue la plus fragile, basnr la
Boss-, Elév. xvui«Sem . 44° jour. « 0 Sei chair, pour quM se rappelle, mieux sa fai
gneur... je m’ums autant que je puis à vos blesse et le besoin qu’il a de Dieu. Plusieurs
PSAUME LXIY 299
4. V erbainiquorum prævaluerunt 4. L es paroles des m échan ts ont
su p er nos ; et im pietatibu s nostris prévalu contre nou s, m ais voua
lu propiliaberis. nous pardonnerez nos im p iétés.
5. B eatus, quem e le g is li et as- 5. H eu reux celui que vous a v ez
su m p s is li, inh abitabit iu alriis tu is. choisi et pris avec vou s, il habitera
R eplebim ur in bonis dom us tuæ; dans vos parvis. N ous serons com
ssn ctu m est lem p lu m tuum , b lés d es b ien s de votre m aison ;
votre tem ple est sain t; -
6. Mirabile in æ quitate. 6. Il e st adm irable dans son har
E xaudi nos, Dous salutaris no- m onieuse disposition. E coutez-nous,
ster, s ç e s om nium finium terræ, et ô D ieu notre salu t, espoir d es confins
in mari lon ge. de la terre et d es rivages lointains
de la m er.
7. Præparans m on tes in virtute 7. V ous disposez le s m ontagn es
tu a, accin ctu s potentia ; ar votre force, vou s qui ê te s revêtu
e pu issan ce.
8. Qui conturbas profundum m a 8. Vous sou levez la profondeur
ris, sonum fluctuum eju s. d es m ers, e t le fracas d e se s flots.
T urbabunlur g e n tes, L es nations seront troublées,
9. E l tim ebunt qui hab itant ter- 9. E t c eu x qui habitent le s extré-
comprennent mêiü» dans cette expression sainteté de ton temple », de ton temple saint.
les animaux qui, comme l'homme, nçoivont 6 — Mirabile m æquitate se rapporte à
de la divine Providence tous les bienfaits de Dieu on hébreu : n w y u , noraoth, « des
la création. Cfr. Ps. c m . L'EglUe donnant choses admirables avec justice tu nous ré«
un sens plus particulier à celle dernière pondras, 6 Dieu de notre salut ». Le verbe a
)hrase, emploio les deux premiers vprsets à un double complément, marquant que la
Î ’inlroïl de'la Messe des défunts, el le psaume justice de Dieu, pour répondre aux prières
de *on peuple, s »1 manifestera d'une manière
toul entier aux Laudes.
4. — Verba iniquorum, dibrei kavonoth, éclatante. En grec : ¿hfioç 6 vao; trou. Ôau^a<rc6ç
« les paroles » ou « les choses d’iniquités * èv SLxaioouvfl, ¿Ttàxouaov yj^uiv o Le mot
c'est-à-dire, les iniquités « sont plus fortes fiaupacTTog esl rapporté par la Vulgale à vowç
que moi, nos péchés tu les pardonneras ». tandis que, selon l'hébreu, il doil qualifier
Le poids de mes iniquités m ’accable, et 0ê5ç. — Spes omnium. « Non compeiit liæc
m'empêche de m’élever vers toi par la-prière» oratio Judæo.., Quacumque se habitabiiis
C’est bien là le premier senti ment de l'homme mundi hujus temperies exlendit, omnibus
accouru vers; Dieu; le Seigneur qui a invité Cbnstus in spe est. » S. Uilar.
sa créature à venir à lui repond par un pre- 7. — Après la bonté eL la justice, le psal-
roirr bienfait, le pardon du péché. miste va /aire mention de la puissance, qui
5. — Le péché pardonné, l’obslacle qui lui servira de transition pour arriver à la
s'interposait entre J’homme et Dieu disparaît. seconde partie du psaume.
Tous ont été appelés, heureux ceux qui ont 8 . — Qui contm' 6 fls. C'est tout le contraire
été choisis pour répondre à J’appel du Sei en hébreu : n ’QUJD, mashbiach, « apaisant
gneur. o Omnis quidem caro veniel ; id est ex le tumulte des mers, Je tumuJte de leuis
omni hominum genere congregantur ; sed flots, et l’agitation des peuples ». pieu fait
beatos est quisquís fuerit electus... Non res donc éclater sa puissance par trois grandes
indiscret! jndicii eleclio est, sed px merili merveilles : l’établissement des montagnes,
delecta facta discreLio est. v S. Hilar. Les la domination sur les flots, el la souv rainelé
arvis du Seigneur sont te tabernacle de sur h s peuples, comparés à une mer en
ion pour l'Israélite, l1Eglise pour le chrétien, furie. 1s., x v u , 42-44. Les versions ont pu
le ciel dans l’autre vie. Au pardon du péché, lire .le verbe shabats, troubler, au lieu
•Dieu ajoute donc pour Pâme fidèie la vie in de fQtiJ, skab ach, apaiser. On voit que Pallu*
tim e avec lui. c'est-à-dire la grâce sancLi- sion aux soulèvements des peuples est très
üanle symbolisée par lé s i o n r auprès de l’ar- vague, et est loin de n'ôtre applicable qu’à
che sain le. — "SanHum ts i. Heb. : « nous nous l’invasion ries Assyriens.
^rassasierons dans le bien de ta maison, de la 9. — E l timebunt. La puissance de Dieu,
300 LK LIVRE DES PSAUMES
comme sa bonté, t. 6, s'étend à tonte la t*»rre. 44. — Rivos ejus^ Ihelameiah, ses
Les merveilles dont parle [le psatmisie sont sillons, S. Aug., « suicos ejus ». Arrose ses
toutes celles que le Seigneur a accomplies en sillor.s, aplanis ses guérets, par des ondées
faveur de son peuple depuis les jours de tu la fais fondre, lu béniras sa végétation ».
TEgypte, en particulier les dernières vic Ce verset ne fait que développer le précédent
toires remportées par David contre les na en détaillant les bienfails que la culture
tions voisines. — Exitus matutini. « les is attend de la pluie. Les deux premiers verbes,
sues du m atin et du soir lu fais chanter tels qu’ils sont ponctués en hébreu, sont à
joyeusement ». Celle expression désigne les l'impératif; plusieurs les lisent à l'infinitif
conlrées où le soleil se leve et se couche, et absolu, mais Hupfeld suppose avec raison
leurs habitants. Le levant et le couchant qu'il y a une faute de ponctuation et qu’il
sont nommés poétiquement pour les hommes faut les mettre au parfait. Les LXX, sans
qui habitent les extrémités de la terre. La trop changer le sens général, modifient plu
crainte qu'inspire la puissance est ainsi tem sieurs termes, et reportent le dernier au ver-
pérée par la reconnaissance, et tous les sel suivant.
'peuples chantent la gloire du Seigneur, con 43. — Benedices coronœ , Heb. : « tu as
cert magnifique dans lequel le Messie seul couronné l’année par ta bonté » ou « de ta
doit faire entrer tous les nommes. bonté ». L'année entière n’a été qu’un en
40. — Visitastii Dent, x i, 43. David en chaînement de bienfaits, à chaque saison Dieu
arrive maintenant à l’objet plus particulier a ménagé tout ce qu'il fallait pour une heu«
du cantique, l'action de grâces pour la ferti reuso récolte. « Oculi illius in ea suni a prin-
lité accordée à la terre. — F lumen Dei. Ce cipio anni nsque ad finem ejus. » Deut.,
fleuve n’est pas lo Jourdain qui n’arrose que x i, 42. — Compi tu it "inaPD, mahgaleika,
ses bords. Le poète sacré appelle ainsi le tré « tes ornières.ruissellero ni dégraissé ». Ces
sor de rosées et de pluie que Dieu verse ornières sont les sillons considérés comme
libéralement sur le sol pour le féconder. La des traces du char du créateur, ou môme les
rosée et la pluie étaient des bienfaits inappré sentiers que suivent les chariots ployants sous
ciables pour le cultivateur de Palestine. le faix de la récolte.
Quelques uns prennent celte expression dans 43. — Speciosa deserti, nifiO, neoth les
un sens* métaphorique : ce fleuve serait Je paturages, les endroits verts et agréables,
symbole des Dénédiclions divines. Le sens les oasis. LXX ; ¿pib les montagnes du
propreest exigé par toute la suite du contexte. désert ; d'autres manuscrits suivis par S. Aug«
— Parasti cibum, « lu prépares leur hlé, c a r et S. Hilar. : ol 8poi, les limites du désert ;
ainsi lu la prépares » la terre en l'arro peut-être primitivement, tà ûpaïa, conforme
sant. a l’hébreu et à la Vulgate,* la graisse ei
PSAUME LXV 30»
\h. Indnti sunt arietes ovium, et 14. Les béliers des brebis se re-
valles abundabunt frumento; cia- vêtiront, et los vallées regorgeront
mabunt, eleuim hymnum dicent. de blé : tout chantera et vous fera
entendre scs hymnes.
PSAUME LXVI
hébreu se prend ordinairement pour l'abon s’habillent de blé », gracieuse image qui fait
dance, de quelcjue nature qu'elle soit. des épis et des brebis fe vêtement du sol qui
44. — Induii sunt. Heb. : « se sont revê les nourrit. — Clamabunt a pour sujet tout
tu s les paturages de troupeau, e t les vallées c i |u i précède, hommes et choses.
302 LE LIVRE DES PSAUMES
16. — Venez, écoutez, je vais raco n ter
A. tous ceux qui craig n en t Dieu
Ce qu’il a fait p our moi.
17. — Vers lui m a voix s’e st fait entendre,
E t sa louange est su r m a langue.
18. — Si j ’avais vu l'iniquité dans mon cœ u r,
Adonaï ne m 'a u ra it pas écouté.
19. — Mais oui, Dieu m ’a exaucé,
11 a entendu la voix de m a prière.
20. — Béni soit Dieu qui n 'a point éloigné
De lui ma supplication, de moi sa grâce 1
PSAUM E LXV
PSAUME XLV
rables à celte supposition, mais elles sont
trop générales pour en démontrer la réalité.
Ce psaume cantique, c'est-à-dire, destiné Qui serait alors l'auteur du psaume? Isaïd,
à être chanté, n’a pas de nom d’auteur : Ezéchias, ou quelque prôLre inspiré? On ne
c’est un chant d’actions de grâces à la suite saurait le dire. Force est donc ici de ne rien
do grandes épreuves que le Seigneur a ter affirmer.
minées par une éclatante délivrance. Patrizi Le psaume se divise en deux portions, dans
croit que l’absence du nom de David n’est la première desquelles l'auteur parle au plu
pas une raison pour refuser la composition riel, tandis qu'à partir du 1. 43 il emploie le
au psaume au saint roi; il s'agirait ici d’un singulier. Ewaid en conclut qu'il y a là
événement intéressant à la fois pour )e roi et deux psaumes distincts, ce qu'il est difficile
pour son peuple, la cessation des guerres en* d'admettre, car alors le premier manque
traînées par la révolte d’Absalon. Mais on rait de conclusion et le second d'entrée en*
sait quelle douleur la mort du fils rebelle matière. Pourtant Bickell est aussi de cet
causa à son père, II Reg., xvm , 32~xix, 6, avis, et d’après lu i, les premiers versets-
douleur inconciliable avec les accents d’allé sont en vers de huit pieds, (es suivants, à
gresse exprimés dans le psaume. Théodoret, artir du t . 13, en vers heptasyllabiques.
ÿlaminius Yan Steenkiste, etc., en font un Ê •ans la première partie, le psalmisle parle .
Chant de délivrance au retour de la captivité au nom de la communauté, dans la seconde,
de Babylone, supposition aussi inacceptable au nom du sacrificateur qui pénètre dans le*
que la précédent» : il s'agit ici d'une épreuve tempie pour offrir l'holocauste au Seigneur.
de courte durée, 9, 47, sans rapport avec 4« 1 1 . 4, Gloire à Jéhova ; 2° 3, à cause
de grandes fautes antérieures, t . 48, et se de ses œuvres ;3° 1 1 . 4, 5, que toute la terre
terminant par des actions de grâces dans le l'acclamt». 4<> 11. 5, 6, à cause de ses pro
tempie, 1. 43, toutes choses qui ne peuvent diges; 5° t . 7 qu'il règne sur tous les
avoir trait à la captivité. D'après une hypo homme»? 6<> 11, 8, 9, que les peuples le
thèse plus généralement soutenue (Delitzsch, louent à cause de la délivrance qu'il nous a
Thalhofer, Le Hir, etc.), le psaume se rap- assurée; 7« 1 1 . 40, 44, après la dure épreuve
iorterait à la délivrance de Jérusalem après à laquelle il nous a soumis, 8° 1 .48, épreuve
Î'extermination de l'armée de Sennachérib ; à laquelle a succédé la jo ie ; 9° 11 . 43-45,
les idées formulées dans le texte sont favo- je viens offrir dans son sanctuaire les victimes-
PSAUME LXV 303
eucharistiques; 40° t t * 46-48, je vais publier hommes. Les Juifs qui avaient tant tremblé
ce qu'il a fait pour moi : 44« t t . 49, 2 0 , il devanl les Assyriens pouvaient bien parler
m ’a exaucé, qu il en soil béni I ainsi. Mais il est plus naturel do donner à
Eusèbe, S. Atbanase et S. Augustin en Stf, haly un simple sens attributif : Dieu est
tendent le psaume de la vocation des Gentils. redoutable aux yeux de tous les hommes. La
Un sens spirituel plus général et d'une impli pensée est ainsi parallèle à celle du 3.
cation plus naturelle se rapporte à la recon 6. — Heb. : « il a changé la mer en terre
naissance des élus au jour de la résurrection. sèche, dans le fleuve on passera à pied. » Ce
O s t ce sens que suggère le titre ÿa>(iôc futur doit incontestablement se prendre dans
àvanTàffewç, tiré par les LX X probablement le sens du parfait, comme le premier verbe.
des t t . 9, 42, mais faisant défaut dans (Hu pfeld).Quelques commentateurs, Hengsten-
Thébreu, et au rapport de Théodore!, dans berg cnlre autres, voient dans ce futur l'at
les Hexaples. tente d'une merveille à venir, plus grande
2 . — Date gloriam• Heb. : « placez gloire que le passage du Joudain, par exemple, un
sa louange », double accusatif pour : rendez passage de I Euphrate* On no voit pas l'uti
glorieuse sa louange. Ce verset a dû inspirer lité de celte merveille, si le psaume est com
la belle strophe do S. Thomas d’Aquin : posé sous Ezéchias, comme l'admet l’auteur
SU laoa plena, sit sonora, que nous venons de nommer ; et quant à
Sit juconda. sit décora ( époque de la captivité, nulle trace d'une
Mentis jnbilatio. pareifle espérance chez les déportés. Gram
« Terrendus ergo est confessionis nostræ maticalement, la difficulté n'existe pas. Le
sermone omnis profanus audiLor, et adver- psalmiste rappelle deux des plus grandes
sum diabolum armaque ejus orationum no- preuves de la puissance divine en faveur do
s tra rum sonitu certandum est, et belli n o stri son peuple. « Prophetica prædicatio omnes
V ic to ria exultationis voce m onstranda e s t » ad Dei opéra contuonda advocavit, sed non
S. Hilar. ea opéra quæ cunctorum aspectui su bj oc ta
3. — Terribilia, NTIJ» norahy redoutables, sunt, cœli, aeris, terræ ac maris (hæc cnim
portant le caractère de la souveraine puis omnes contuenturj; sed ea quæ fidelium tan
sance et de la divine majesté. — M entienturt tum sludiis comporta sunt, quibusque saluti
W r\y i, ikachashou, ils mentiront, « ils flatte humanæ cum ingenti admirabilium virtulum
ront », xvii, 45, étant obligés, tout en restant terrore consultum est. » S. Hilar. Les pre
rnnemis, d'admirer comme s'ils étaient amis. mières œuvres en effet prouvent la Provi-
4. — Omnis terra. Vœu qui sera réalisé dence à la raison, les secondes le Dieu révélé
seulement au temps de la prédication évan à la foi. — !bi, sham, n'a pas ici un sens local ;
gélique. là, c'est-à-dire, à ce sujet nous nous réjouis
5. — Terribilis, Heb. : a redoutable son sons et nous rendons gloire à Dieu, car, dit
action sur les fils de l’homme ». Hupfeld, Delilzsch, « la communauté ielo u s les temps
Thalhofer et d'auLres traduisent par le com est solidaire dans son unité
p a ra tif : Dieu est plus terrible que les 7. — In œternum. Mossé et d’autre»
301 LE LIVRE DES PSAUMES
jamais, ¡1a les yeux sur les nations ; in ætemuni, oculi ejus super gentes
que ceux qui Î’irritenl ne s’élèvent respiciunl ; qui exaspérant non exal-
point en eux-mêmes. tentur in semetipsis.
8. Nations, bénissez notre Dieu, 8. Benedicite, genles, Denm no-
et faites entendre les accents de sa strum ; et audilam facile vocomlau-
louange. dis ejus,
9. C’est lui qui m’a affermi dans 9. Qui posuit animam meam ad
la vie, et gui n’a pas laissé chance vitam ; et non dédit in commotio-
ler mes pieds. nem pedes meos.
10. Car vous nous avez éprouvés, 10. Quoniam probasti nos, Deus;
6 Dieu, vous nous avez fait passer igne nos examinasli, sicut exami-
par le feu comme on y fait passer natur argentum.
l’argent.
11. Vous nous avez conduits dans 11. Induxisti nos in laqueum, po-
le piège, vous avez accablé nos suisti tribulationes in dorso nosl.ro ;
épaules de tribulations.
‘ 12. Vous avez fait monter les 12. Imposuisti hommes super ca-
hommes sur nos têtes. Nous avons pita nostra.
passé par le feu et par l’eau, et vous Transivimus per ignem et aquam ;
nous en avez tirés pour nous ra et eduxisti nos in refrigerium.
fraîchir.
13. J’entrerai dans votre demeure 13. Introibo in domum tuam in
avec des holocaustes, je m’acquit holocaustis ; reddam tibi vota mea,
terai envers vous des vœux
14. Que mes lèvres ont proférés, 14. Quæ distinxerunt labia mea.
entendent n S iy , kolam, dans le fens de chevaux : image terrible d’une grande tribu
« monde ». Cette signification n'est en lation. Par ces têtes, on pourrait aussi en
usage que dans la liuéralure rabbinique. tendre les montagnes de Palestine, prises
Dieu est Icut-puispant è jamais ; il peut pour le pays tout entier, Am.. îv, 43. Mich.,
donc renouveler aujourd’hui les prodiges l, 3 ; mais (e contexte s’accomodérait moins
qu'il opérait hier. — Respiciunt, regard du de cette idée, parco que toutes les épreuves
père, du juge et du Die» vengeur. — Qui y sont représentées comme personnelles. —
exaspérant. Heb. : « que les rebelles ne s'é Ignem et aquam, tou* les genres de dangers.
lèvent pas quant à eux », qu’ils ne se Cette expression n'a ici qu'un sens prover
prennent pas d ’un fol orgueil, croyant que bial. — In refrigerium , rtf*nb, tarvaiah, « l’a
Dieu ignore, tolère ou approuve leurs for bondance » qui a succédé à l’épreuve et à la
faits. misère venue ensuite. LXX : «tç ¿voc^ux^v,
8 . — Le psalmiste invite les nations que Vulg.el S. Hier. « in refrigerium ».ce qui sup
Dieu a châtiées à prendre rang désormais pose en hébreu : n m i b , laroachah, proprement
>armi les adorateurs de Jëhova, et à mêler « in relaxationem » ; Symm. : etc ràpvxtopiav,
Îeur voix à celle du peuple élu» rUTTn, larehtibah, a in latitudinem ». Les
9. — Meam. Heb. : « qui a placé notre deux dernières leçons s'harmonisent in>cux
âme pour les vies », qui a assuré notre salut avec la suite des idées qui précèdent; touie-
et n’a pas permis que nous soyons renversés. fois, il n'y a pas de raison suffisante pour
40. — L'épreuvo pourtant a été ru d e; en abandonner l'hébreu, lequel même aurait
la décrivant sous des traiLs énergiques, le grande raison d’étre, s’il était certain que le
psalmisle donnera en même temps l iddo de psaume se rapporteà la défaite des Assyriens.
la bonté et de la puissance qui ont permis à ls., x x x v n , 30.
Israël d’en triompher. 43. — Le psalimsie parle maintenant au
44. — Posiiisti iribultitiones, a un poids singulier, par conséquent, au nom du sacri-
écrasant sur nos reins «. ficaieur qui va représenter le peuple dans |o
48. — ImposiiisliiTilDyi, Inrkabtha, « lu as temple.
fait chevaucher le* hommes sur nos tètes », 4 4, — Qmî» tlistn ixen in l, « qu’ont ouvert
lu nous as fait écraser sous les pieds des mes lèvres », que mes lèvres ont proférés en
PSAUME LXV óO-j
PSAUME LXVII
PSAUME LXVI
PSAUMK LXVIH
1. — Au M aître ae cnant, de David, M izmor (chant), cantique.
2. — Que Dieu se lève, e t que ses ennem is soient dispersés,
E t que ceux qui le haïssent fuient d evan t lui !
3. — Comme se dissipe la fum ée, d issip e-les,
Comme la cire se fond devant le.feu,
Que les méchants périssent en face de Dieu I
4. — Mais que les justes se réjouissent e t tre ssa ille n t d ev an t D iea(
E t qu'ils soient transportés de joie I
5. — Chantez à Dieu, célébrez son nom,
F ray ez la voie à celui qui s’avance dans les plaines :
Jéhova est son nom ! tressaillez d ev an t lui.
6. — Il e st pôre des orphelins et le ju g e des veuves,
C 'est Dieu dans sa sainte dem eure.
7 . — Dieu rétab lit les abandonnés dans une maison,
Il délivre les captifs et les rend heureux,
M ais les rebelles habitent au d ésert b rûlan t.
8. — 0 Dieu, quand tu sortais à la tâ te de ton peuple.
Quand tu t ’avançais a tra v e rs le désert .(Séla),
9. — L a te rre trem bla et les ci eux mêmes
Se fondirent en présence de Dieu,
Au Sinaï, devant Dieu, le Dieu d ’Israël.
10. — T u fis tomber, ô Dieu, une pluie de bienfaits,
Ton héritage é ta it dans l ’accablem ent,
E t toi, tu le réconfortas.
11. — Ton troupeau habita dans cette te rre que, dans ta bonté,
T u avais préparée pour l’opprim é, ô Dieu.
12. — Adonaï a fait entendre une parole ;
Les messagères devinrent une arm ée nombreuse :
13. — L es rois des armées s’enfuient, s’enfuient,
E t celle qui habite la maison p artag e le butin.
14. — Quand vous étiez couchés au milieu des bercails,
L es ailes de la colombe étaien t couvertes d’a rg e n t,
E t ses plumes avaient l’éclat de l'o r.
15. — Quand le T o u t-P u issan t en chassait les rois,
L a blancheur de la neige couvrait le Salmon.
16. — M ontagne de Dieu, m ont de B asan,
M ontagne escarpée, mont de B asan,
17. — Pourquoi enviez-vous, m ontagnes escarpées,
L a montagne où Dieu a voulu son séjour?
Oui, certes, Jéhova y h ab itera à jam ais.
18 — Ils sont des milliers et des m illiers au ch ar de Dieu,
Adonaï est au milieu d'eux, le Sinaï est au sanctuaire.
19. — T u t ’élèves en h au t tra în a n t les captifs à ta suite,
Tu reçois les présents des hommes,
M ême des rebelles, pour dem eurer là, ô Dieu Jéh o v aI
20. — Béni toit Adonaï chaque jo u r,
Le Dieu qui nous sauve s'interpose pour nous (Séla) I
21. — N otre Dieu à nous e&t un Dieu qui délivre,
De Jéhova Adonaï dépendent les issues de la m o rt.
PSAUME L.XVIÎ 309
PSAUME LXVII
PSAUME LXVII
psaume dans le style de Débora, s'élevant
au plus haul faîteau seniimrnl r\ dé la des
Le psaume l x v i i occupe une place à part cription poétiques ». Il débute p a r les paroles
dans le psautier, tan t à cause des beautés qui servaient de signal au départ de l'arche,
qu'il renferme, qu'à raison des difficultés Num., x, 35, comme le précédent par les
qu’il présente. « C'est, dit Deliizsch, un paroles de la bénédiction d’Aaron. Les pi e-
340 LE LIVRE DES PSAUMES
miers mois révèlent donc déjà le caractère Il est beaucoup plus à croire quo l'auteur
triomphal et solennel du poëme. écrivit après la défaite des Ammoniles el des
David en est-il vraiment i'auleur, comme Assyriens. La guerre avail été terrible et
le suppose le titre ? Olshausen, fidèle à son longue, et l’arche avail été emportée au
idée fixe, le rapporte au temps des Maccha camp II Rrg., xi, 44. C’esl pendant les deux
bées, Ewald, Gesénius, Riehm, au retour do ans que durèrent les hostilités que David
la capLivilé de Babylone, Kimchi à la luile commit son crime avec Belh«abée, et eut le
d'Ezéchias conlre les Assyriens, Hilzig, à temps d’en obtenir le pardon et de faire pé
celle de Josaphat cl de Jorarn conlre les nitence. L’état d'âme dans lequel devait ne
fiïdoimles el les Moabites. Toutes ces hypo trouver lu roi à la suite de sa faute, mriine
thèses ne peuvent tenir en face des quelques pardonnée. offre bien ici quelque difficulté :
(observations suivantes. Tout d’abord, le ton dans ce psaume, tout de triomphe et de joie,
(triomphal du psaume exclut l'époque de la il ne fait aucune allusion à ce qui s’est passé
captivité et les temps postérieurs; puis, entre lui et le Soigneur. Mai* il est en cette
l’Egypte et ¡’Ethiopie, ÿ. 32, sont représen circonstance l’inlei prèle officiel d'Israël vic
tées comme lype des grands ennemi* de torieux de ses ennemis, et tout entier à cette
Jéhova el de son peuple ; aux temps d’Ezé- pensée, il laisse de côté toute idée person
chias el do la captivité, I’auleur eût fait men nelle pour ne rappeler que les témoignages
tion des Assyriens. La désignation distincte de la puissance et de la bonté de Jéhova
des iribusde Juda, de Benjamin, de Zabulón, envers la nation. Ce fut lui d’ailleurs qui
de Nephlhali, nous fait remonter jusqu’à une termina la guerre en se portant contre la
époque où le schisme n’avait pas brisé l’unité ville de R abbath; il fit le psaume en accom
nationale. Enfin le style accuse un Âge assez pagnant l’arche à son retour à Jérusalem.
reculé de la poésie hébraïque, el Bœilcher Il Reg., x u , 34. Sic Flaminius, Tholuck,
n’hésite pas à ranger d’une manière certaine Hengslenberg, Reinke, Mot], Jenuin.es et
ce morcéau parmi les monuments les plus Delilzsch, co derniér pourtant attribuant le
anciens. On signale, il est vrai, quelques res psaume non au roi lui-môme, mais à un
semblances aveclsaïe, x l , 3 , 9 ; l ii , 7 ; l v ii , 44; poète contemporain. Ajoutons que quelques-
l x u , 4 0 ; mais si on les juge capables de uns croient que l'auteur n’a pas eu en vue de
prouver que le psalmlste s'est inspiré du pro circonstance particulière, ce qui est très peu
phète, elles peuvent démonirer le contraire vraisemblable.
avec tout autant de certitude. Toute cette composition est d’une grande
Palrizi s'appuie sur des remarques un peu magnificence poétique et a l’allure martiale
subtiles faites à propos du litre, et surlout et solennelle qui convient à une marche
sur l'objet môme du psaume, pour lui cher triomphale. Le psalmiste veut accompagner
cher un autre auteur que David; cet auteur de ses chants le retour de l’arche au sanc
serait Asaph, et le chani aurait été composé tuaire; mais emporté par son enthousiasme,
à l’occasion de la iranslalion de l’arche dans il plane de haut au-dessus de la scène qu’il
le lemple de Salomon, par le a maître de décrit, el il en élend tes limites aux horizons
chant ae David » encore en fonction sous son les plus lointains. Pour lui, le cortège triom
successeur. Nous allons voir qu'une simple phal ne part pas seulement de Rabbath pour
iranslalion de l’arche ne suffit pas à rendre arriver à Sion ; il embrasse toute la suite des
raison do toules les idées expnméos par le siècles, et VExurgat Deus est comme la syn
poète. thèse poétique de l'histoire passée el future
Los commenlateurs les moins aventureux d'Israël. Aussi bien, voici Moïse qui donne le
admettent comme certain le renseignement signal du départ, et la sublimo procession se
donné par le titre et attribuent le psaume à deploie aux pieds de Sinaï, traverse le désert,
*Hvid. Les uns le f o n t composer à l'occasion pénètre dans le pays de Chanaan, passe par
^ l a translation de l’arche à Sion. Mais cette dessus les monts de Basan, par dessus le Sal-
translation, qui fut tonte pacifiquo, ne parait mon, et, triomphante, traînant les vaincus à sa
pas expliquer.suffisamment les idées guer suite, vient déposer l’arche sur la colline de
rières exprimées dans le texte, ni ce passage Sion : puis, derrière Israël, voici dans l’avenir
à travers le désert, t . 5, ni colle ascension les nations idolâtres, l’Egypte, l'Ethiopie, tous
de l’arche escortée de captifs, t . 49. D'ail les peuples, qui à leur tour viennent se sou-
leurs la mention qui est faite du temple do meLLre à Jéhova. Pour donner une expression
minant Jérusalem, tr. 30, suppose déjà exis à cette majestueuse conception, David s’ins-
tant le sanctuaire de Sion. Nous savons aus<i tire des chants antiques d’Israël, en parlicu-
par l’histoire, 1 Par., xvi. 8 , qu'en cette cir f ier du cantique de Débora, mais tout en
constance David fit chanter un tout autre gardant son originalité. Il n’emploie pas .
psaume que celui-ci. D’autres rapportent ce moins de treize mois que l'on ne retrouve
chant à la fin de la guerre contre Jes Syriens ias ailleurs; Dieu est nommé vingt-trois fois,
et les Iduméens, II Reg., v in , mais sans
preuves décisives à l’appui de leur sentiment.
f e plus souvent sous le nom d’Elohim, quel-*
quelois sous celui d’Adonaï, quatre fois seu-
PSAUME LXVH 34*
lement sous celui de Jéhova ou de Jah. Les au ciel et recevant les hommages de l'hum a
difficultés proviennent du caractère brusque nité régénérée. « E -t p-almus j s Wî rcfn iu s
el heurté au style, des nombreux sou?-en evangelios sacraincnlw... Materia psi Chr -
tendus qui obscurcissent pour nous le texte, stus exallaïus etexaliansEcclesiam. » Pseud.
des métaphores d’une hardiesse étonnante, Ruf. v Recipit actutum fulurorum r e v la tid -
et enfin des allusions dont nous n’avons plus nem, simulque docelur et dorot hurnanm
la clef. Tiaturœ salutem, hosliumque prrniciom, et
Les vers sont octosyllabiques, et les stro- omnino admirabîîem rerum immutalionem. »
hes comprennent ordinairemeut cinq vers : Theod. Aussi l'Eglise applique-t-elle ce
f o t t . 2 , 3, que Dieu se lève, et que ses en psaume aux mystères rie l'Ascension et de la
nemis disparaissent devant lui ; 2° t t . 4, 5, Pentecôte, qui sont le couronnement de
mais que les justes tressaillent à son approche; l'œuvre divine de la rédemption. On lit dans
3«» I f . 6 , 7, car il est le défenseur des'faibles le bréviaire mozarabtque, aux matines de la
el le juge dps méchants ; 4° t t . 8 , 9, c’est quatrième férié, une prière citée par Thalho-
lui qui tira Israël de l'Egypte et fit trembler fer, el qui résume bien ce *ens spirituel :
le Sinal ; 5<> t t . 40, 44, il secourut son « Domine, qui ascendisti in altum, captivant
ppnplo au désert et l’introduisit en Cha- ducens caplivitatem, nos a captiviiate dia-
naan ; 6 ° t t . 42, 13, 1rs rois s'enfuirent boli victoriœ tuœ erue triumphis, ut dona
devant lui; 7° t t . 44. 45, à leur place il tua dum hominibus tribuís, ipsos hommes
établit ïs^aSl on paix ; 8 ° t t . 16,47, il choi donorum tuorirm reddas ex loto participes ».
sit Sion pour sa dem eure; 9° t t . 48, *9, il y 2. — E xurgal. a Sermo volorum est, non
monte en triom phateur; 40° ¿ h t 54, 2 2 , ex inccrio poscentis. sed ex cognitione srion-
Jéhova est le Dieu bon et puissant ; tiaque sperantis. n S. Hilar. Le* paroles do
44» t t - 23, 24, il se venge terriblement de ce verset sont empruntée à Num., x, 35 ; le
ses ennemis; 42® t t - 25 26, description du premier verbe est mis à l’impératif par Moïse,
cortège qui monte à Si on ; 43« t t . 27, 28, et au fuLur optatif par Ip psalmiste. Les doux
que toutes les tribus s’empressent à louer le versets qui suivent on développent la pen-ée.
Seigneur. 44° t t . 29, 30, lui qui donne la 3. — Deficiant, *|73 n , thindof, « tu chas
puissance à Israël et lui soumet les peuples seras Dieu est in torpillé directement. Le
étrangers; 15° t t . 31, 32, que l'Egypte souffle du vent dissipe la fumée, la présence
accoure à son to u r; 46° t t . 33, 34, alors de Dieu a moins de peine encore à faire éva
tous les ro y a u m e dp la terre loueront nouir les méchants La cire fond devant, le
Jéhova. 47° t t . 35. 36, à cause des m er- feu san-: laisser de tra c e s , aïn^i en sera-t-il
veilles qu'il a accomplies en Faveur d1Israël. des impies à l'approche du Seigneur qui
On voit par ce résumé que la ppnséc du tt ignis consumons est. » Dent. iv, 24.
>salmistp se déroule d'une manière Irès 4. — Ce verset est l'antithèse du précé-
f ogique. Le psaume peut encore être partagé dent : le juste trouve sa joie là où le pecheur
en trois grandes parties, une historique, ne rencontre que terreur.
t t . 2-47, une descriptive, t t . 48-26, et fa 5. — Cantate, invitation adressée an cor
dernière parénétique, de 2 7 à la fin. tège qui acco mp agnait l'arche. — V er facile,
L«* sons spirituel est formellement suggéré rriin y a a s iS T3D- sollou larôkeb baharaboth,
par S. Paul, Eph., iv t 8 : l’arche de la nou « frayez le chemin à celui qui s ’avance dans
velle alliance est le Verbe incarné, montant les plaines », non pas les plaines de l'air oh
LE LIVKIÎ DES PSAUMES
tique a son nom ; préparez la route nomini ejus; iter facile ei, qui
à acelui qui s'élève au-dessus de ascendit super occasum; Dominus
l'occident : le Seigneurest son nom. nomen illi.
Réjouissez-vous en sa présence, et Exultate in conspectu ejus, tur-
qu’ou tremble devant lui. babuntur a facie ejus,
6. Il est le père des orphelins et 6. Patris orphanorum, etjudicis
le juge des veuves. Dieu est dans viduarum.
son sauctuaire. Deus in loco sanclo suo;
7. C'est le Dieu qui fait habiter 7. Deus qui inhabitaçe facit unius
dans une môme maison ceux qui moris in domo;
partagent la môme vie ; qui par sa Qui oducit vinctos in fortitudine,
puissance faiL sortir les captifs, similiter eos qui exaspérant, qui
aussi bien que ceux qui l’irritent habitant insepulcris.
et qui habitent dans les sépulcres.
8 .0 Dieu, quand vous sortiez en 8. Deus cum egredercris in con-
présence de votre peuple, quand spectu populi tui, cum pertransires
vous passiez dans le désert, in deserto;
9. La terre fut ébranlée et les 9. Terra mota est, etenim cœli
cieux se fondirent devant le Dieu distillaverunt a facie Dei Sinai, a
du Sinaï, devant le Dieu d’Israël. facie Dei Israël.
éclairs couvrirent le sommet du Sinuï. lage : ton troupeau demeura dans ton héri
S. Athanase et M. Le IHr traduisent : les tage, ne cessa pas d’en faire parlie et fut
cieux distillèrent la manne. Ce dernier rsi traité en conséquence, c a r d a n s la bonté lu
amené par son interprétation à regarder les »réparas tout et; qui était nécessaire pour
deux mots W D ¡1?, ze Sinai, comme une Î 'opprimé. D’autres entendent par cet h é ri
elose insérée à tort dans le texte. Le paral tage la terre promise elle-môme, ce qui a
lélisme porte à préférer le premier sens : à l'inconvénient do donner au même mot le
la terre qui tremble répondent les cieux qui sens de peuple au ÿ. 40 et celui de territoire
se fondent. — Sinat, Heb. : ce Sinal, le au t . 4 4. M. le Ilir traduit tout différemment ;
Sinai lui-même sembla se fondre comme le les animaux, tes cailles demeurèrent au mi
ciel. lieu de ton peuple pendant son séjour au d é
4 0 . — Voluntariam, JTOTJ, nedaboth, de sert. Ce dernier sein est celui dont l'expli
générosités : « une pluie de générosités tu as cation littérale eM In plu* facile; mais il re
versée, ô Dieu. « Celte pluie peut désigner tient la pensée sur un fait d'importance relati
l’ensemble des bénédictions que le Seigneur vement mmim •. La première explication est
répandit ra r la terre de Chanaan pour la en meilleure harmonie avec le contexte.
rendre fertile. D eut.,xi, <4-44. Mais elle peut 42. — Voici maintenant l'histoire do la
aussi très bien faire allusion à la manne, conquête proprement dite : a Adonaï donnera
dont il -est parlé comme d’une pluie. Ps., la parole », cette parole toute puissante qui
lx x v ii, 23,24. Il est vrai que dans les livres commandera le combat et assurera la v ic
historiques la chuta de la manne est indiquée toire aux Hébteux à leur entrée dans le pays
par le mol "VQQ, m atar, et non par DtW, ge- de Clianaan. Cette même parole enverra
shem, comme ici ; mais ce changement est sans plus tard les Apôtres à (a conquête spirituelle
importance. Ce qui fait incliner à croire qu'il du monde. « Non enim armis, non pecuniis,
est question de la pluie nourrissante du dé non robore corporis, non exerciluum copii.s
sert. c'est que le vers suivant parle du peuple neque alio simili modo superarunt, sed verbo
affaibli, puis réconforté, ce qui eut lieu en eimplici et multam habente virlutem, mira-
effet pondant la longue traversée du désert. cu.'orum nempe ostentum. Crucifixum enim
— Hœrediluti tuœt Heb. : et ton héritage faLi- prædicantcs et miracula patranles, sic orbem
gué, toi, lu l’as restauré ». Dès les premiers subegerunt. » S. Chry». Quod Christ, sit
tem ps passés dans le désert, le peuple fut Deus, 5. — Eoangeltzanlibus, nTW aQ fl
HNiJ, nilah, fatigué, découragé, pris de hambashrotk Isaba rab : « les mes
dégoût : Dieu le restaura en le nourrissant sagères sont, une armée nombreuse ». Marie,
par la manne et les cailles. Sens sp:riLucl : sœ ur de Mofce, fut comme la messagère du
Dieu n’a pas voulu permettre que « tanquam passage de la mer Rouge, Exod., xv, 2 0 .
de meritis nostris superbienles, magiâ ab eo Débora celle de la victoire contre les princes
resiliremus et in noslra forliludine magi3 deChanaan, Judic. v. 4 ; de même les femmes
deficereinus : ac pei hoc egit nobi^cum, ut chantèrent plus tard le triomphe de David,
per ejus fcrlitudinem potins proficeremus... I Reg., xviii, 6 , Cfr. H Reg. i, 20. A la con
P’uviam quippe voluntariam nonnisi giaiiam quête de la terre promise, les femmes qui se
vult inlelligi, non meritis reddilaui, sed feront les héraults de la victoire seront si
gratis dalam. » S. Aug., de Tiin., iv, 4. nombreuses qu'elles deviendront comme uno
4 4 . — Ânimalïa lua, *|rpn, chaiiathkay armée. Dans les versions le sens est un peu
comme Pi. l x x i i i , 49, tes ê t r e s vivants, ton différent; il est surtout remarquable à raison
troupeau. Jéliova s était comparé à un pas* de l’application messianique dont il est sus
leur. — lu ea, n a . bah, ce qui ne peut se ceptible«
rapporter qu'au mol féminin nachalah, néri- 43. — Voici maintenant l'objet des m es-
au LE LIVRE DES PSAUMES
sages ; « les rois des armées », tsebaoth, qui gnifie « nivescere » ou « albegcere ut nix # ;
avaient eu l’audace de résister à Jehova îl peut être à la seconde personne du mas
tsebaoth, « ils fuir ni, ils fuient », ï m v tddo- culin ou à la troisième personne du féminin.
doun9 de nadnd. Les versions t'ont venir ce Le Tsalmun dont le nom signifie a l’om
mot de iadad, aimer, co qui ne donne aucun bragé, le ténébreux », est une montagne
sens. S. Jerôme adopte une signification voisine de Sichem, nommée seulement en un
analogue, mais qui est loin do rendre la vi passage, Judic. ix, 48. Or il y a sur ces deux
vacité typiquede l’hébreu : « Reges viriutum mots presque autant d'imerpreiations que de
fœderabunlur, fo&derabuntur ». — E l speciei commentateurs. CFr. Dirt. of Lhe Bibl. Sal-
domus, IV1 n t î v ounvath bail, a l’habitante mon. Nous citerons (es principales. 4«) La
de la maison », la femme qui ne va pas à la neige représente la gloire et la joie : « il
guerre. On trouve bien dans Jérémie, vi, 2 , neigea sur ce qui était ténébreux », l’éclat
¡TKh navoh signifiant « belle » : la belle de la succéda aux ténèbres; il neigea sur le Sal-
maison, c'est-à-dire encore la femme; mais mon», à l'apparition dü^ peuple de Dieu, la
ce sens e?t moins vraisemblable et moins montagne se couvrit comme d’un manloau
conforme au génie hébreu que le premier. de lumière. Mossé : « tu seras blanche
La femme est appelée a l’habitante de la comme la neige sur le Salmon », ô loi, co
maison » parce qn en effet en Orient elle est lombe bien-aimée de Jéhova. 2 ° La neige est
habituellement enfermée dans sa demeure. l'image de l’éclat resplendissant des armes,
—< Spolia, Les guerriers apportaient aux I Mac h., vi, 39. du riche butin qui couvrait
femmes et aux filles les dépouilles de l'en les champs de bataille, des cadavres amon
nemi, II Reg. i, 24. celés, des ossements blanchis des ennemis :
4 4 . — Si dormiatis. Heb. : v quand vous « campique ingéniés ossibus albent », Virg.
étiez couchés au milieu desbercails », QtnstZT, Æn. xif, 36. Grésénius trouve cette dernière
stipalhaim, image d’une paix profonde e t as métaphore grandement arbitraire ; les trois
surée. Gen., x u x , 44. La même idée so précédentes ne le sont guère moins. 3° Her-
trouve au cantique de Débora, Judic. v, 46, der, Poes. des Heb. u , 3, voit là une allu
mais avec le caractère de reproche. Les rab sion au cantique de 1 Débora ; la neige de Sal
bin? anciens, suivis par Flaminius, traduisent mon serait rappelée ironiquement aux tribus
shpalhaim par « marmites » : Si vous étiez qui s'abstinrent de combattre. « Les tribus
couchés au milieu des marmites et noircis restées en arrière craignent la rude saison de
par la fu m é e, je vous rendrais brillants l’hiver, que l'héroïne trouve précisément
comme Por et l*8 rgent. — Pennæ- Heb. : favorable à ses projets. Puisque le- mont
« les ailes de la colombe recouvertes d’argent, Tsalmun, fort peu élevé, et situé dans 1?
et ses plumes jaunissantes d'or ». Cette co partie la plus méridionale de la Judée, élai..
lombe est le peuple hébreu, chéri du S**i • couvert de neige, il devait y en avoir bien
gneur, Os., v u , 44 ; xi, 44 ; ses aile« et ses davantage sur l**s montagnes plus hautes qui
plumes sont recouvertes d'or et d'argent, à étaient le théâtre de la guerre. T>jl était le
cause des dépouilles prises à l'ennemi, et -rayonnement des tribus établies au sud de
aussi peut-être des richesses que le soi pro la Judée ». Tout le passage, depuis t . 44,
diguait à ses habitants. serait alorB ironique, et le psalmiste repré
4 5 . — Heb. : * lorsque le Tout-Puissant senterait les guerriers mollement as«is près
dispersa les rois en elle », les rois qm occu de leurs troupeaux pendant que Débora les
paient la terre promise» Tvobân Jnïttn, Iha- défendait. Judic. v, 44-18. 4° M. le Hir joint
sklcgbelsalmonXesÛPtiX mois sont la clef de ce vers aux suivants : il neigeait sur le Sel
tout le passage, mais l'explication définitive mon, c'était une montagne élevée en compa
ifeti a pas encore été trouvée. Le verbe si raison da Sion, Dieu voulut pourlanL habiter
PSAUME LXV1I 345
16. Mons Dei, mons pinguis. 16. La montagne de Dieu est une
Mons coagulatus, mons pinguis; montagne fertile, une montagne
massive, une monlagne fertile.
17. Ut quid suspicamini montes 17. Pourquoi donc regardez-vous
coagúlalos ? les montagnes massives 1 II y a ime
M~ns in quo beneplacitum est montagne où il a plu au Seigneur
Deo habitare in co ; etenim Domi d'habiter, et Dieu y habitera à ja
nus habitabitin finero. mais.
18. Gurrus Dei decem millibus 18. Le char de Dieu est escorté
multiplex, millia Iselantium ; Domi de plus de dix mille, ils sont des
nus in eis in Siua in sancto. milliers qui sont dans la joie, au
milieu d'eux le Seigneur du Sinaï
est dans son sanctuaire.
19. Ascendisti in altum, cepisti 19. Vous vous êtes élevé en haut,
captivitatem ; accepisti dona in ho» emmenant la foule des captifs, vous
minibus ; avez reçu des présents parmi les
sur cette dernière. 5° Pair ¡zi rapporte tout le cellements », montagne composée d’un grand
passage à Débora elle-même : pendant que nombre de pics escarpés.
vous étiez couchés entre vos frontières, il y 47. — Sttspicammtj ÏTTanili theratsdoun,
avait une colombe aux' ailes couvertes d’or et « pourquoi regardez-vous avec envie? » inter
d’argent, dont Dieu se servit pour chasser Jes pellation qui peut s'adresser soit aux Hébreux,
-rois, el qui était blanche comme la neige de soit plutôt aux montagnes elles-mêmes, —
Selmon, à la suite de sa glorieuse victoire. Etenim . Ce qui fait la grandeur de Sion, ce
Débora était de la tribu d’Ephraim, Judic. n'est point sou élévat ion physique,mais le choix
iv. 5, il était donc naturel de la comparer à que Dieu en fît pour son séjour. Dans l’his-
la monlagne qui faisait l’ornement de la Loire théocratique, dit Hupfeld, c’est en géné
tribu. 6 <>Enfin, Btckell voit dans la neige qui ral une loi r e m a r q u a b le de l’économie divine
tombe l'image des rois dispersés : « patet que la grandeur spirituelle est en opposition
dispersionmn regum cum nive comparari ». avec l’ordre de la nature et le cours rit1s
Gomme on le voit* aucune do ces différentes choses; ce n'est point la magnificence exté
explications ne s ’impuse pérem ptoirem ent, rieure, ce sont la petitesse et le manque
et ne donne la solution de la difficulté. d'éclat qui déterminent le choix de Dieu.
46. — Le psalmisle passe à un autre ordre 48. — Iîeb. : 0 le char de Dieu deux
d’idées; il veut faire ressorlir la gloire que le myriades de mille redoublés ». Les versions
choix du Seigneur fait rejaillir sur Sion. — font venir le dernier mot shman, double,
Mons pinguis, har bashan, a la montagne de de shaak, pousser des cris, Syinm. :
Basan », nom d'un pays très fertile situé à ijXowvT<»»v. Ces milliers qui accompagnent le
l’est du Jourdain entre l’Hermon au nord et Seigneur sont les anges qui composent son
le fleuve Jacob au sud. Les montagnes de la char, Matth., x xvi, 53. Ils sont représentés
région sont formées de massifs volcaniques sur la Lerre par la multitude qui fait cortège
en particulier de basalte qui, croit-on, tire à l’arche. — Dominus in eis, adonaï bam,
son nom de ce pays de fiasanitide. La mon sinaï baqodesk, « A d o n a ï est au milieu d ’eux,
tagne de Basan est appelée « montagne de le Sinaï est dans le sanctuaire ». c’est-à-dire,
Dieu », à cause de son élévation : quelques- Jéhova est piésenl ici comme il Tétait au
uns croient pourtant que ce nom lui est désert, le mont Sion est un nouveau Sinaï, et
donné à cause des fausses divinités qui tout ce qui était dans l’ancienne résidence
avaient leurs sanctuaires sur ces sommets. de Dieu p s i à présent transporté dans la
Sic Hupfeld, après J. D; Michaélis: « neque nouvelle.
illi Libani Basanisque fastigio suæ defuerunt 49. — Heb. : « Tu monies en hauL », sur
religiones » el Lefranc de Pompignan dans sa les hauteurs de Sion, a tu emmènes captive
traduction : la captivité », shebi, au concret, la foule des
Demeures des faux dienx, montagnes étrangères, ■captifs pris durant la guerre. « Caplivilatem,
Vous n'êtes point l’a site on le Dieu de nos pères id est, genus humanum quod diabolus capti
A fixé son séjour. va verat per peccatum, redemisti. <* Pseud.
ÇoagulatuSj gahnounim, « d'amon Ruf. — Accepisti, « tu reçois des présents
316 LE LIVRE DES PSAUMES
hom m es, quoiqu’il y en ait qui n e E tenim non c red en tes, inhabitare
croient pas que le S eig n eu r Dieu D om inum Deum .
habite avec nous.
20. Béni soit chaque jour le S ei 20. B enedictus D om inus die quo-
gneur; le Dieu qui nous a tant de tid ie ; prosperum iter faciet nobis
fois sau vés nous préparera une D eus salutarium nostrorum .
roule heureuse.
21. G’e st notre Dieu, le D ieu qui 21. D eus n o ster,.D eu s salvos fa
peut sau ver, e t c’est au souverain c ie n d i; e t D om ini D om ini e x itu s
Seigneur que sont les issu es de la m ortis.
mort.
22. Cependant Dieu brisera la 22. Verum tam en D eus confringet
tête de se s en n em is, et le front capita inim icorum su oru m ; verti-
chevelu de ceu x qui m archent dans cem capilli peram bulantium in de
leurs iniquités. lictis su is.
23. L e S eign eu r a dit : Je les ti 23. D ixit D om inus : E x Basan
rerai de B asan, je le s précipiterai convertam , convertam in profun-
au fond d e la m er. dum m aris ;
parmi les hommes, et même les rebelles » iahamas lanou. Le verbe hamas signifie
sont forcés de le présenter les leurs. a porier le fardeau » e u |im p o â e r le fardeau »,
L'idolâtre a frémi qnaed il t’a vu paraître, mais dans ce dernier cas le complément esL
Et quoiqu'il n'ose encor l’avooer pour son maftre, précédé de S ï , bal. Il faut par conséquent
Il l’offre bcs présents Lefr. de Pomp. traduire : « il portera le fardeau pour nous,
— Inhabitare, bisheon, « pour demeu le Dieu notre salut ». Celle touchante idée
rer », mol qui complète la pensée com sera réalisée complètement par le Sauveur
mencée plus haut : tu montes à Sion. pour y Jésus : « Vere languores nostros ipse tu lit
faire la demeure, Jéliova, Dieul S. Paul, et dolores nosirosipse porlavil. » 1s., l u i , 4.
Epb., iv, 8 , applique ce texie à l’Ascension Il invitera lui-môme les hommes accablés par
de Noire-Seigneur, donL l'ascension de l'arche leur fardeau à venir à lui : « Venile ad me
à Sion n'était en effet que la figure. Seuln- nmnes qui laboralis et onerati estis... »
mi-ni, au lieu de la ieçon des LXX, I).a6 eç Watt., xi, 28. Le poids que Dieu porte pour
¿opaTa, l'Apôtre écrit SojiaTa, « dédit son peuple, c’est celui des maux infligés par
dona hominibus ». Celle leçon esl empruntée les ennemis, en aLtendantque co soit le pouls
à la puraphraso chaldaïque et à la version mille fois plus accablant du péché. Le Séla
sy riaq u e; elle provient de ce que le verbe qui termine le verset invite à méditer la
H pb, laqaeh signifie à la fuis a rapere , grande bonté de Dieu qui se subslilue à
au ferre » et aussi quelquefois a offerre », l'homme pour lui épargner la souffrance.
prendra pour donner. Dans les deux cas, 24. — Deus salvos faciendi, c’esi le sens de
a hæc dona sunt mérita nostra, qui bus ad l'hébreu : « le D ku pour les délivrances ». —
summum bonum immortalisbeatitudinis per» E xitus mortis, a et auprès de Jéliova Adonaî
vennmis. » S. Aug. de T rin .x m , 40, 44. Cfr. poui la morl des issues », c'est-à-d ire, que
xv, <9, 34, et Drach, Ep. cit. L'idée de ce Jéhova est le maître de la mort, « Dominus
verset était reproduite dans la prose de morlificat et vivifleat, deducit ad inferos et
l’Ascension : reducit», IReg. u , 6 . Il peut donc en délivrer
Ab ascendante ducitnr ceux qu'il aime, il peut y précipiter ceux
Regnatora captivitas. qu’il maudit, comme va l'expliquer le verset
La prose de l’Assomption empruntait à ce suivant. « Deus est qui misericordia sua
môme passage une belle accommodation : facit ut hommes exeanl e janua mortis, e t
It îd niant requiem, gravissimis péri eu lis liberentur. » Flamin,
Infert cœlo faciem 22. — Capilliy sehar, hirsutum, la
Arca viva Doraini. tôle chevelue, hérissée. Dans l’hypothèse de
20. — Le psalmiste a rappelé les bienfaits Patrizi sur l’occasion du psaume, ce verset
de Dieu dans ta passé; le bras du Seigneur ferait allusion à la m ort d Absalon.
n’est pas raccourci, le présent et l'avenir ne 23. — ln profundum , mimtsouloth, des
verront pas diminuer les lémoignag es de sa profondeurs. Dieu est assez puissant pour
bonté. — Prosperum iier faciet, u b DQÎT», atteindre partoutses ennemis. Amos, ix t 2 ,3 .
'PSAUME LXVJ1 317
24. Ut inlingatur pcs tuus in san 24. Pour que ton pied se teigne
guine; lingua canum tuorum ex dans le sang, et la langue de tes
inimicis, ab ipso. chions dans celui de tes ennemis.
25. Viderunt ingressus tuos* 25. Ils ont vu votre arrivée, ô
Deus, ingressus Dei mei ; regis mei Dieu, Tarrivéc de mon Dieu, de mon
qui est in sancLo. roi qui est dans le sanctuaire.
26. Praevenerunt principes con- 26. En avant marchaient les prin
juncti psallentibus, in medio juven- ces, associés aux chanteurs, au mi
cularum tvmpanistriarum. lieu des jeunes filles qui jouaient du
tambourin.
27. In ecclesiis benedicite Deo 27. Dans les assemblées bénissez
Domino, de fontibus Israel. le Seigneur Dieu, vous qui venez
des sources d’Israël.
28. Ibi Benjamin adolescentulus, 28. Là est le tout, jeune Benja
in mentis excessu. min, transporté d'enthousiasme,
Principes Juda, duces eorum ; puis les princes de Juda, qui mè
principes Zàbulon, principes Neph- nent le peuple, les princes de Za-
thali. bulon, les princes de Nephthali.
29. — Manda, HIS, tsivvah, « a constitué devait être un premier pas pour rapprocher
ton Dieu la force », c’est rie Dieu que vient les deux nations. — Congrégation Heb. :
toulo la puissance d’Israël. LXX, Syr. et a l'assemblée des taureaux avec les veaux des
Vulg., suivis par Hupfeld, lisent l’impératif, peuples », suite des compléments du verbe
et suppriment le suffixe possessif du mot sui précédent. Ces taureaux sont les princes qui
vant. On évite ainsi l’interpellation directe régissent les troupeaux des peuples. — Ut
au peuple qui n ’est point nommé dans le excludant, t|D3 O S O in , milhrapes be-
conLPXte : mais nous savons que les poètes ralseikasef, « se prostrantes cum fragmentis
hébreux ne regardent pas de très près à ces argent! », venant eux aussi se prosterner
irrégularités. — Confirma hoc, consolide et avec des présents devant le Dieu d’israôl. Au
maintiens, Sym. : gvfoxvcov. lieu du verbe rafas, les versions ont lu rafah%
30. —• A t e m p l o luo. En attribuant ces & l’hiphil : renvoyer. — Dissipa, car Jéhova
mots à la phrase précédente, on obtient un doit ôtre le « prince de la paix ».
texte facile : ce que tu as fait pour nous, 33. — Legati, chashmannim,
affermis-le du haut de ton temple. Mais ils a les gras », en arabe, et ceux qui ont beau
doivent ôtre rattachés à ce qui suit : c’est ce coup de serviteurs », et dans l'acception
qu’ont fait les v e rs io n s :« de Lon temple,. ordinaire, tes grands, les puissants. Selon
les rois t’apporteront des présents ». A d ’autres, ce mot désignerait les habitants
cause de la préposition Q, il faut considé d'Hermopolis, en égyptien, Ha-shmen, la
rer le sanctuaire non comme le lieu où sont ville de ThoLh, le Dieu de la sagesse. Dans
apportés les présents, mais comme celui d’où les deux cas. il s'agit toujours des représen
ils sont offerts au Très-Haut qui réside dans tants de l’Egypte, — Æ thiopia, « Coush
le ciel. Les étrangers ne se contenteront pas fera courir ses mains, vers Dieu », se hfttera
d’envoyer leurs présents à Jérusalem, ils de tendre les mains vers Dieu.
viendront eux-mômes au temple pour offrir à 33. — Régna terrœ . Tous les royaumes de
Dieu leurs hommages. la terre sont, invités à louer Jénova, tous
34. — Feras arundinis, les bâLes des accompliront' ce vœu quand le Messie sera
roseaux, le crocodile du Nil, Ezech. x x ix , 3, venu les conduire à son Père. Séla, comme
ou l’hippopotame, Is., x x x , 6 ; Job, x l . 46, pour entendre le chant des nations.
symboles de l’Egypte, l’antique ennemie du 3 4 . — Qui ascendit, « qui chevauche dans
peuple de Dieu, que les merveilles de Jéhova les cieux des cieux d’éternité ». □ ‘Tpi qedem
éLonneront et convertiront. Le mariage de signifie à la fois « éternité » et « orient ».
balomon avec une princesse égyptienne Le premier sens est celui qu'il faut ici. —
PSAUME LXVffl 349
35. Date gloriam Deo super Is 35. Rendez gloire à Dieu au sujet
raël, magnificeulia ejus, et virtus d’Israël ; sa magnificence et sa
ejus in nubibus. force atteignent "la hauteur des
nuées.
36. Mirabilis Deusin sanclis suis, 36. Dieu est admirable dans ses
Deus Israël ipse dabil virlutem et saints; le Dieu d’Israël lui-même
fortitudinem plebi suæ : benedictus donnera force et vaillance à sou
Deus.. peuple : Dieu soit béni !
PSAUME LXIX
Ecce dabit. Heb. : a voici qu'il donne avec sa 36. —In sanctis suis, *7ittnpQa, m immiqda-
voix une voix de puissance », voix des pro skeika, « dans Les sanc tua ires », dans loa
diges opérés sous l’ancien Testament, mais divers endroits où l'arche s’ost arrèiéc «lo
surtout voix de la prédication évangélique pins le Sinaf jusqu'à Sion. — Btnediclus
dans l'avenir. Deus. Après qu’on a longuement célébré 1rs
35. — Le texte doit être divisé ainsi : louanges du Seigneur, il reste toujours à
« accordez la puissance à Dieu, sur Israël dire : qu’il soit béni I car los hommages des
sa magnificence et sa puissance dans les hommes ne peuvent égaler sa puissance et sa
nuées ». bonté.
320 LE UVRK DES PSAUMES
14. _ E t moi, je t ’adresse ma prière, Jéhova,
C'est le temps propice, ô Dieu, pour ta g ra n d e bonté,
Exauce-moi et assure-m oi ton secours.
15. — Tire-moi de la boue, de peur que je ne m 'y enfonce I
Que je sois délivré de mes ennemis e t des eaux profondes.
10. — Que le to rren t des flots ne m ’entraîne pas !
Que le gouffre ne m'engloutisse pas,
Ht que la fosse ne ferm e pas sa bouche sur moi I
17. — Exauce-moi, Jéhova, car ta bonté est douce.
Dans ta grande miséricorde tourne-toi v ers moi.
18. — Ne dérobe pas ta face à ton serv iteu r,
Je suis dans l'angoisse, hâte* toi de m 'exaucer l
19. — Approche-toi do moi, délivre-moi,
En dépit de mes ennem is, rachète-m oi.
2 0. — Toi, tu connais mon opprobre,
Ma honte et ma confusion.
21. — D evant toi sont tous mes persécuteurs I
L'opprobre a brisé mon co&ur;
Je souffre, j'a tte n d s qu’on me plaigne, e t p erso n n el
Qu'on me console, e t je ne trouve rien l
22. — P our nourriture, ils me donnent l'herbe am ère,
Dans ma soif, ils m ’abreuvent de vinaigre.
23. — Que leur table devienne un piège pour eux,
E t un filet au milieu de leur sécurité I
24. — Que leurs yeux s'éteignent pour ne plus voir,
Ebranle leurs reins pour toujours.
25. — Déverse sur eux ta fureur,
E t que le feu de ton courroux les saisisse.
26. — Que leur dem eure soit dévastée,
E t que dans leurs tentes il n 'y a it point d'habitant«.
27. — Car ils persécutent celui que tu as frappé,
E t ils devisent sur les maux de tes blessés.
28. — Accumule pour eux péché sur péché,
E t qu'ils n’obtiennent rien de ta justice,
29. — Qu’ils soient effacés du livre des vivants,
E t qu ’ils ne soient pas inscrits parm i les ju stes 1
80. — P o u r moi, m isérable e t souffrant,
Que ton aide, ô Dieu, me relèveI
31. — Je louerai le nom de Dieu dans un cantique,
Je l'exalterai dans mes louanges.
23. — C'est ce qui plaira plus à Jéhova qu'un bœ uf,
Qu’un taureau portant cornes et ongles.
33. — Les petits en le voyant se réjouiront,
E t vous qui cherchez Dieu, votre cœ ur re v iv ra !
34. — Car Jéhova exauce les m alheureux,
E t il ne néglige pas ses captifs.
35. — Que le glorifient, le ciel et la te rre ,
Les mers et tout ce qui s*y m eut !
36. — Car Dieu secourra Sion, e t b âtira les villes de Ju d a,
P o u r qu'on y habite et qu’on s 'y établisse en m aître.
37. — L a race de ses serviteu rs l'a u ra en h éritag e,
E t ceux qui aim en t son nom dem eureront en elle.
PSAUME LXVIII
PSAUME LXVIII
f In finem , pro iis qui com m u la- 1. Pour la fin, pour c e u x qui s e
bu ntu r, David. ront ch a n gés, de David.
2. Salvu m m e fac, D e u s; quo- 2. Sau vez-m oi, ô D ieu, car les
niam intraverunt aquæ usque ad eaux sont entrées jusqu’à mon
anim am m eam . âm e.
3. Infixus su m in lim o profundi; 3. Je su is enfoncé dans un e fange
e t n on e st Bubstantia. profonde, où il n ’y a point de con
V eni in altilu dinem m aris; e t sistan ce. Je su is d escen du au fond
tem p esta a d e m er sit m e. d e la m er et la tem p ête m ’a sub
m ergé.
pied ne trouve aucun point d’appui, aucuD accusations formulées contre lui. a Accusant
sous-sol solide, LX X : inroaxaoiç. Jer . 9 me stulUliæ et improbitatis, at tu nosti, Do
x x x v m , 6 . Tel esi l’é i a t du Messie en croix, mine, num quicquam aut slulte a u t improbe
persécuté des hommes et abandonné de Dieu. admiserim. » Flamin. Eusèbo voit dans cette
— Tempestasyi m u r , shibboleth, « le torrent », folie M ie de la croix, I Cor., i, 23. Est-ce
le courant du fleuve. Ce mot veut aussi dire celle-là que ies hommes songeraient à re
« épi de blé » ; sa prononciation défectueuse rocher au Messie? S'il parle an nom des
fut fatale aux Ephraïmites du temps de ommes, cette folie et ces fautes sont celles
Jephté, Jud., xii, 6 . d'Adam (Bellarm.) et de ses descendants. Le
4. — d a m a n s pour faire arriver jusqu’à Rédempteur qui a pris toutes nos iniquités
Dieu sa prière. C’est le « clamor validus » sur lui est alors digne du châtiment, mais il
dont parle S. Paul, Heb., v, 7. — Raucm n’est justiciable que de Dieu, et les persécu
factœ sunt, i r u , nichar, « est brûlé », est teurs, bien qu’instruments inconscients de la
desséché mon gosier par l'effet de mes cris îuslice divine, demeurent responsables de
et de mes souffrances. Mes yeux s’épuisent à leur cruauté.
force de regarder si Dieu vient à mon secours, 7. — Non erubescant in me. Je suis inno
SrPD» meiachel, « attendant * vers Dieu. cent et pprséculé ; je demande secours à
5. — Super capillos. Leur nombre est Dieu; si je ne l'obtiens pas, ceux qui comme
effroyable ; c'est renier tout entier qui m'as moi espèrenL dans le Seigneur rougiront de
siège. — Qui persecuti sunt ma, matsmithai, s’èLre confiés à un Dj.eu qui n’a pas voulu ou
« ceux qui me perdent », qui cherchent à n'a pas pu sauver l'innocent. — Domine,
m’ôler la vie. Bickell supprime, comme glose Domine vitutum . adonaï, iehonih tsebaoth. Le
rebelle à la mesure du vers, les deux mots nom Jéhova ne pouvant emprunter ici les
oiebai sheqer, « mes ennemis sang raison ». voyelles du mol adonaï prend celles d’elohim.
— Quæ non rapui. Expression probablement Le mot tsebaoth souvent aLtribué à Dieu, bien
proverbiale, qui vient corroborer l’épilhète u'étant originairement un génitif pluriel,
d ’injustes que le patient donne à ses ennemis. 3 evient un nom propre; aussi elohim, quand
il précède n’est-il pas à l’état construit.
6 . — Insipientiam meam. Dans ce verseL, le
Messie parle ou en son nom propre, ou au nom 8 . — Propter te, à cause du Père éternel
des hommes qu'il représente« En son propre dont le Verbe incarné va porter la gloire à
nom, il en appelle à la justice de Dieu des son plus haut degré d'exaltation. Ce Père
PSAUME. LXVJII 393
doit donc exaucer un Fils qui souffre tant 43. — I n parabolam. L'Evangile nous
pour lui. montre en effet que les Juifs prenaient en
9. — Extraneus» c lu propria vernit, et sui mauvaise part tout ce que faisait Notre-
eum non receperunt. » Joan., i, 44. « Hune Seigneur ; lui-mème ne 'peut s'empêcher de
autem nescimus unde si t. » Ibid. ix, 29. leur reprocher ce parti-pris de dénigrement.
10. — Zelus domus tuœ. Le zèle pour la- Malt., x i, 46-4 9.
maison sainte, r t pour l'honneur du Seigneur 43. — In porta, le lieu de passage le plus
qui y habite. Le Messie en donna un témoi fréquenté et le rendez-vous des oisifs. C'est
gnage quand il chassa les vendeurs du temple, là que se débitaient les nouvelles. — In me
et à cetto occasion, les Apôtres lui appli psallebant. Heb. : « et les chansons des
quèrent les paroles du psaume. Joan., h , 17.— buveurs de liqueur » étaient contre moi.
Èeciderunt super me. Le Christ est le média "pttfi shecar, désigné toute liqueur enivrante
teur entre Dieu el les hommes* Il prend sur lui en général.On voit par ce verset la valeur des
les effets de la justice que Dieu veut exercer ens qui se permettaient de juger le Messie :
contre les pécheurs; il prend aussi sur lui les e beaux parleurs, des hommes de plaisir!
outrages que les hommes, même rachetés, L'Eglise n'a guère d’ennemis-plus sérieux.
adressent chaque jour à leur Père du ciel. A. 44. — Orationem. C'est la grande arme
voir la conduite des hommes et l'inépuisable défensive : le Messie ne se plaint point aux
patience du Sauveur, ne dirait-on pas qu’il hommes qui le persécutent, mais seulement
a laissé sur la terre son Eglise et son Eucha à Dieu qui voit tou.t. Aussi ce temps où il
ristie pour être l'objet de tous les outrages, prie est-il tempus beneplaciti, le temps où les
et comme pour concentrer sur elles toute la laveurs divines, appelées par une humbla
malice de ('enfer? S. Paul cite ce verset, supplication, vont combler le persécuté. —
Rom., xv, 3, pour montrer la patience et I n veritate salutis tuœ, avec la vérité, l’assu
l'abnégation de Jésus-Christ. rance du salut que Dieu procure à ceux qui
11. — Operui, HDIINI, vaebkeh, « j'ai pleuré l'invoquent.
dans ie jeûne mon âme », c'est-à-dire, j'ai 45. — Le psalmiste revient aux idées par
pleuré dans le jeûn» moi-même, nafshi étant lesquelles il a débuté ; m ais ces eaux pro
employé comme pronom réfléchi. LXX : fondes et cette fange dans lesquelles il se
owsxapuV«» ont peut-être lu mahanneh. plaignait d'être plongé, il demande à présent
j'ai humilié. d'en être tiré.
334 LK LIVRE DES PSAUMES
que je ne m’y enfonce pas, délivrez- figar; libera me ab iis qui oderunt
moi de ceux qui me haïssent et de me, et de profundis aquarum.
l’abîme des eaux.
16. Que les flots en fureur ne me 16. Non me demergat tempestas
submergent point, que l'abîme ne aquae, neque absorbeat me profun-
m’engloutisse pas et que le puits ne dum; neque urgeat super me puteus
ferme pas sur moi son ouverture. os suum.
17. Exaucez-moi, Seigneur, parce 17. Exaudime, Domine, quoniam
ue votre miséricorde est pleine de benigna est misericordia tua; se
3 ouceur; selon la grandeur de vos cundum multitudinem miseratio-
bontés regardez-moi. nutn luarum respice in me.
18. Ne détournez pas votre visage 18. Et ne averias faciem tuam a
de votre serviteur, et parce que je puero tuo. quoniam tribulor, velo-
suis dans l’angoisse hâtez-vous oe citcr cxaudi me.
m’exaucer.
19. Veillez sur mon âme et déli 19. Intendeanimae mese, et libera
vrez-la, sauvez-moi &cause de mes earn; propter inimicos meos
ennemis. mo.
20. Vous savez mes opprobres, 20. Tu scis improperium meum,
ma confusion et ma honte. et confusionem meam, et reveren-
tiam meam.
21. Tous ceux qui me persécu 21. In conspectu tuo suntomnes
tent sont devant vous ; mon cœur qui tribulant m e ; improperium
ne s’attend qu’à l'insulte et à la mi expectavil cor meum, et miseriam.
sère. J’ai cherché quelqu’un pour Et sustinni qui simul contrista-
compatir à ma peine, et il n’y eut retur, el non fuit; et qui consolare-
personne; pour me consoler, et je tur, et non inveni.
n’en ai pas trouvé.
22. Ils m’ont donné du fiel pour 22. Et dederunt in escam meam
nourriture, et dans ma soif, ils m’ont fel; et in siti mea potaverunt me
abreuvé de vinaigre. aceto.
Uatth. 17, tt.
23. Fiat mensa eorum coram ip- 23. Que leur table devienne pour
sis in laqueum et in retributiones, eux un piftge, un juste châtiment
et in scandalum. et un achoppement.
Rom . 1 !, 9.
24. Obscurentur oculi eorum ne 24. Que leurs yeux s'obscurcis
videant; et dorsum eorum semper sent pourne plus voir, courbez-leur
incurva. le dos pour toujours.
25. Effunde super eosiram tuam; 25. Répandez sur eux votre co
et furor iræ tuæ comprehendat eos. lère, el que la fureur de voire cour
roux les saisisse.
26. Fiat habitatio eorum deserta; 26. Que leur demeure soit déserte,
et in tabernaculis eorum non sit et qu’il n’y ait personne pour habi
qui inhabitet. ter dans leurs tentes.
Act. 4, 20.
27.Quoniam quemtu percussisti, 27. Parce qu’ils ont persécuté ce
persecuti sunt; et super dolorem lui que vous avez frappé, et ils ont
vulnerum meorum addiderunt. ajoute à la douleur de mes blessu
res.
28. Appone iniquitalem super 28. Accumulez pour eux iniquité
iniquitatem eorum; et non intrent sur iniquité, et qu’ils n’entrent pas
in justitiam tuam. dans votre justice.
29. Deleantur de libro viventium; 29. Qu’ils soient effacés du livre
et cum justis non scribantur. des vivants, et qu’ils ne soient pas
inscrits au nombre des justes.
30. Pour moi, je suis pauvre et 30. Ego sum pauper et dolens ;
souffrant, c’est votre aide,, ô Dieu salus tua, Deus, suscepit me.
qui m’a soutenu.
31. Je louerai le nom de Dieu dans 31. Laudabo nomen Dei cum can
mes cantiques, et je le glorifierai tico ; et magnificabo eum in laude;
dans mes louanges.
32. Ce sera plus agréable à Dieu 32. Et placebit Deo super vilu-
ue le jeune veau à qui poussent lum novellum, cornua producentem
es cornes et des ongles. et ungulas.
33. Que les pauvres le voient et 33/Videant pauperes et leetentur;
se réjouissent ; cherchez Dieu et quaerite Deum, et vivet anima vc-
votre âme vivra. stra :
34. Car le Seigneur a exaucé les 34. Quoniam exaudivit pauperes
pauvres et il n'a point méprisé ses Dominus; et vinctos suos nonde-
captifs. spexit.
155- Que les cieux et la terre le 35. Laudent ilium cobIì et terra,
louent avec la mer et tout ce qui mare, et omnia reptiliain eis.
s'y meut.
36. Parce que Dieu sauvera Sion, 36. Quoniam Deus salvam faciet
et les cités de Juda seront bâties. Ils Sion ; et sedificabuntur civitates
v habiteront et ils la posséderont en J.ud.a.
héritage. Et inhabitabuntibi, ethaereditate
acquirent eam.
37. Et la race de ses serviteurs 37. Et semen servorum ejus pos-
l'occupera, et ceux qui aiment son sidebit eam; et qui diligunt nomen
nom y .habiteront. ejus, habitabunt in ea.
■n ■- ------- ~ ~~ . L
celte menace, il n ’en est plus qu'on puisse 35. — Sion« l’Eglise dont Skm était la
ajouter pour effrayer les coupables. figure.« N esibi Israëlimpius civitatis J u d æ s
30. — ¿uroejrif.Ën hébreu, au futur; c’esit gloriam, eo quod secundum carnem servo
la prióre qui continue. rum Dei semen est, vîndicaret, eorum liære-
34. — Laudabo. Le Messie remerciera son ditatem, eorum habiiaiionem in Sion esse
Père ; il sera donc exaucé, mais d'une ma démonsirat, qui notnen Dei diligauL, ut pie-
nière qui conciliera la Rédemption avec le taiis mâgissit, non generis electio. » S.H ilar.
succès de la prière. — Civitates Juda, les différentes églises fon
32. — Heb. : « et vaudra mieux pour dées par les Apôtres, fiikell supprime les
Jëhova qu'un bœuf, qu'un taureau ayant mots « et ædiucabuntur civitates.Juda »,
cornes, ayant ongles ». C’est l’idée dévelop rebelles à la mesure du vers, et difficiles à
pée a u Ps. x l ï x . expliquer du temps de David. Il faut rem ar-
33. — Les humbles et ceux qui cherchent uer au reste que. tous les sufQxes des deux
Dieu no seront donc pas confondus, ÿ . 7 ; erniers versets sonL au féminin, et ¡se rap
ma;s ils se réjouiront de la protection accor portent à Sion.
dée au serviteur de Jéhova. 37. — Schegg, M.**1p Hir, V. Sleenkiste, etc.,
34 . — Ftttc/os suos, ses captifs, ceux qui croient que depuis t . 34 la 6 n du psaume est
sont aux mains des ennemis a cause de lui. une addition du temps de la captivité. La
35. — Cœft et terra. «t Si gaudium est in chose est possible, mais il est assez facile
cœlo super uno peccatore pœnitontiatn agente, d'expliquer toutes les expressions suivant
multo 'inagis gaudebunt iITi cum lotus orbis d'analogie du psaume, et, par-conséquent,'de
terrarum liberatus fuerit. » .S. ALhan. se passer de cetLe hypothese.
PSAUME LX IX
PSAUME LX X
PSAUME LXIX
Appel à Dieu contre les persécuteurs
(Traduction de Bossuet),
PSAUME LXXI
Les variantes sont peu nombreuses <»t de cane des LXX ; il est probablement devenu
faible importance. Au premier vers, le sens le titre sic «woai (te xOptov, que reproduit la
est comme suspendu en hébreu : « ô Dieu 1 Vulgate, mais qui suppose déjà fait ce qup le
me délivrer... » Au Ps. x x x j x , nous lisions psaume demande. Dans la seconde strophe,
le verbe rrftth, « daigne, ô Dieu, me déli Elokim remplace une fois Jéhova et une fois
vrer ». Les versions ajoutent npoaxcc» intende. Adonaï, mais par contre, Jéhova lui est un»
Le second vers manque dans l'édition vali- fois substitué.
PSAUME LXX 31»
PSAUM E L X X
t faisant du bien à moi ». — Cantatiû, que plus le Seigneur paraît éloigné du juste
thehillathû ma louange. persécuté, plus il est proche de lui.
7. — Prodigium , riSID, m ofetk , un pro 42. — Paroles empruntées aux Ps.
dige, «oit en bonne pari, à cause des nom x x i, 42, 2 0 ; x x x ix , 44, et reproduites en
breux bienfaits qu’il a reçus, soit en mau divers autres endroits.
vaise part, à cause des épreuves auxquelles 13. — Nouvel emprunt aux Ps., x l , 15;
il est soumis; ce second sens est préférable. xxxiv* 4, 26, etc.
— Tu adjutor, anLithèse énergique avec le 44. — Semper sperabo, « Etiamsi occiderit
vers précédent; à côté du persécuté impuis me, in ipso sperabo. » Job., xin, 45. Senti
sant, le Dieu souverainement fort. Le psal- ment commun à tous 'les vrais serviteurs de
miste a donc bien raison d’espérer, « quia Dieu.
non erit impossibile apud Deum omne ver- 45. — Litteraturam , m S D , seforolh, les
bum . » Luc.,, i, 37. nombres, le compte a « ma bouche racontera
8 . — Heb. : « Ma bouche sera remplie de ta jusLice, tout le jour ton secours, car je
ta louange, Loutle jour de ta magnificence. » n'en sais point les nombres », la mesure, et
Cfr. Ps., x x x ix . 4. en les célébrant tous tes jours de ma vie, je
9. — In tempore senectulis. Le psalmiste n’épuiserai pas le suj(*l. LX X Vatic. et
est donc déjà avancé en âge, détail qui ne Alex : oûx Syvuv icpay(taTeiaç, ei dans d'autres
préjuge rien louchant l'auteur du psaume. nombreux manuscrits. ypattitareCac. Psalt.
41. — Deus dereliquiî eum. Si Dieu môme Rom. : a non cognovi negotiaLiones a. Le
Pa abandonné, les méchants vont se donner mot la Lin litteraturam traduit lo grec
libre carrière contre lui. 11 ne savent pas Ypstpiiarefaç, fort bien expliqué par Théodore
332 LE LIVRE DES PSAUMES
d’Héraclée : potAsxat efoeTv, 5ti oti&l &ptÔ(ij3<rat bipn plus que son propre avantage. Ps.
SirApÇavtà ( to i à y a B a a o v . L’idéo est
f tQ v a ita i t o i x xi. 32.
prise du Ps. x x x ix , 6 . 4 ô — E t justitiam . En hébreu, ce verset
<6 . — Introibo, j'entrerai par mes chants ne dépend pluàdu précédent : « et ta justice,
dans les puissances d’Adonaf, j'approfondi 6 Dieu, jusqu'en haut », elle s'élève au -d es
rai ses merveilles pour les révéler au monde. sus de toutes les créatures, au-dessus de
On doit séparer ce vers du précédent, con toutes tes œuvres. — Quis similis tibi? Ps.
trairement à ce qu’ont fait les versions. — x xx iv , 40.
Soiius, parce qu'absolument, le Seigneur est 20. — Tribulationes. Dans le chéthib, les
seul juste, et que sa justice efface toutes les suffixes sont au pluriel; il s'agit donc à la
autres. « C'est le préliminaire de la bienheu fois du psalmiste et de ceux qui pu tagent
reuse éternité qu une vie passée dans le ses maux ; le kéri met le singulier, mais cette
souvenir de D ieu. dans l'occupation de correction n'a pas de raison d'être. — De
¡'amour de Dieu, dans la méditation de ses abyssis terrœ. Les tribulations ont déjà été re*
perfections infinies. » Berthi**r. présentées comme des abimes où s’enfonce le
47. — A juvénilité mea. Témoignage qui malheureux. Ps. lxviii , 2, 3.
fait honneur à l'éducation qu'il a reçue et au 24. — Tuam, gedoullathi, ma grandeur.
profil qu'il en a tiré. 22. — In wsis psalmi, TU"»™* ôtr/t-
4 g, — Senectam etsenium , la vieillesse et nebel, avec l'instrument du nébel, plus loin,
la blancheur des cheveux, les derniers confins avec le kinnor. — Sanctus Israël. Expression
de la vie. — Donec annuntiem» C'est donc la étrangère au style de David ; on la lit dans
gloire de Dieu que ie psalmUie a en vue, ,; ,,
deux autres psaumes, l x x v i i 4 4 l x x x v h i 4 9
PSAUME LXXI 333
cantavero t i b i : et anima m ea, quam joie sera sur m es lèv r es, et dans
redem istl. mon âm e que vo u s av ez rachetée.
24. Sed et lin gu a m ea tota die 24. Et tout le jour m a langu e ra
m ed itabitur justitiam tuam : cum contera votre ju s tic e , lorsque ceu x
confusi e t reveriti fuerint qui quse- qui me veu len t du m al seront con
runt m ala mihi* fondus et abattus.
PSAUME LXXII
De Salomon.
1. — O Dieu accorde au ro i ton équité.
E t ta justice au fils du ro i.
2. — Qu’il régisse ton peuple avec justice,
E t tes pauvres enfants selon le droit.
3 . —’ Que les monts p o rte n t la paix au peuple,
Ainsi que les collines, p a r la ju stice!
4. — Qu'il fasse d ro it aux m alheureux de son peuple,
Qu'il assiste le fils du pauvre e t écrase l'oppresseur!
5 . — Qu’on te rév ère ta n t que d u re ra le soleil,
T a n t que sera la lune, d'âge en âge.
6 . — Qu’il descende comme la pluie su r le gazon,
Comme l'ondée qui a r r o s e la te r r e !
7 . — Qu’en ses jo u rs fleurisse le ju s te ,
E t une paix profonde aussi durable que la lune.
8 . — Q u'il domine de la m e r à la m er,
E t du fleuve aux ex trém ités de la te rre !
0 . — Que devant lui se p ro stern en t les habitants du d ésert,
Que ses ennemis lèchent la poussière.
10. — Que les rois de T h a rsis e t des iles apportent leurs dons,
Que les rois de Saba e t de Seba offrent leurs présents I
11. — Que tous les rois s'inclinent devant lui.
Que toutes les nations viennent le serv ir.
.
12 — Car il délivrera le m alheureux qui l'im plore,
E t le pauvre dépourvu de to u t secours.
13. — Il au ra pitié du pau v re e t du m alheureux,
C a r il secourra tes âm es de ceux qui souffrent.
14. — Il sauvera leur àme de la violence et de l'oppression,
E t leur sang a u ra gran d p rix à ses yeux.
15. — Qu'il vive', e t qu’on lui donne de l’or de Saba,
Qu’on ne cesse de p rie r pour lui,
Que tout le jo u r on le bénisse !
16. — Que le blé abonde dans le pays ; comme au L iban,
Q u'aux cimes des m onts sa récolte s’agite,
Qu’on fleurisse dans la ville comme l’herbe des cham ps !
et deux fois dans Jérémip, l . 29; l i , 45 ; elle seulement à la bonté de Dieu, c’est à sa ju s -
est très fréquente dans Isait1. lice qu’en appelle celui qui est injustement'
24. — Justitiam tuam, car ce n'est pas persécuté.
334 LE LIVRE DES PSAUMES
17. — Que son nom dure à jam ais, a u ta n t que le soleil.
Que son nom se propage, qu'on cherche en lui la bénédiction
Que toutes les nations le proclam ent bienheureux 1
18. — Béni soit Dieu Jéhova, Dieu d’Israël,
Qui seul accomplit des prodiges.
19. — Béni soit à jam ais son glorieux nom,
Que toute la te rre soit pleine de sa gloire |
Amen et Amen I
20. — Fin des prières de David, fils d ’isaï.
PSAUME LXXI
Psaume Psalmus,
î. Sur Salomon. 1. In Salomonem,
m alheureux; 7° 11. 43, 44, il les délivre de tent, qu'elles produisent. Les montagnes et
¡’oppression ; 8° 1 . 15, vive le roi 1 cju’il soit les collines sont mises pour l’ensemble du
béni ; 9° t . 46, que la moisson soit abon pays m ontagneux de la Palestine ; le p sa l-
d a n te ; 40® 1 . 47, que le roi fasse le bonheur mi^Le, par u n e figure hardie, dem ande
de Lous. — 11. 48,-20, conclusion du se u’elles produisent la paix avec a u ta n t
cond livre des psaumes. Tous les verbes ’abondance qu'elles produisent les récoltes.
sont au futur : nous traduisons ordinaire Cfr, is. l v , 42; Joël, m , 48. Isale dit en
m ent par l'optatir, parce que le psaume est employant la m ê m e m étaphore : « A periatur
une prière, mais il ne faut pas oublier que terra, eL gei m inet Sa.vatoiem n, x l v , 8 .
1l> Saint-Esprit fait tout à la fois dem ander et Quelques comm enta leurs voient dans ces
annoncer ce qui doit arriver certainement, m o n ia g n o s et ciîs collines les princes et les
et que par conséquent nous avons sous les chefs du p e u p le . Celte interprétation e s t
yeux une prophétie. ju s ti f ia b le , m a is la précédente est p lu s poé
2. — Judicium tuum, miskpateika, « tes tique e t ren tre m ieux dans l’analogie du
jugements », ton droit et ta manière de style biblique.
juger. Salomon obtint cette grâce, mais seul, 4. — Pauperes, filios pauperum, syno
le Fils de Difeu fait homme en eut la pléni nymes, comm e au 1. 2. — Calumniatoremy
tude. « Neque enim Pater judicat quem- hosheq, l’oppresseur des enfants de Dieu, le
quam : sed omne judicium dédit F jI io . . . et démon. On no pourrait guère appliquer lit
potestaLem dédit ei judicium facere, quia téralem ent au règne de Salomon ces p ro -
Filius hominis est. » Joan., v, 22, 27. — mes-es d'équité, de compassion et de déli
Filio régis, même personnage que le roi du vrance, sans donner à supposer que le règne
vers précédent, comme homo et filins hominis deDavtd avait laissé beaucoup à désirer s o u s
du Ps. vin, 5. Les deux vers sont exacte - ce rapport, ce qui seraiL injuste.
ment parallèles. Du reste Salomon est bien à 5. — Permanehtt. L X X lisent
la fois roi et fils de roi ; à plus forte raison iaarik, « il vivra longtemps ».< En héb reu :
le Messie. — Judicare, HT* iadin, il jugera, "ViKIi, iraouka, « liste craindront », par con-
et les hommes, « ipseest qui constitutif est s éi|uent, il t'adoreront et te serviront, c a r
a Deo judex vivorum et mortuorum », Act. pour 1‘hébreu la crainte de Dieu comprend
x, 42, et le démon : « H æ c est causa incar- tout l'ensemble des devoirs religieux envers
nationis, ad judicandum scilicet Satanæ Dieu. Cette crainte durera « avec le soleil
adversum nos arrogantiam; quare cum pro- et en présence de la lune, d’âge en âge ».
pediem crucifigenaus essel, aiebat : Nunc L’hébreu emploie les mots him, avec, e t
judicium est hujus mundi. » S. Athan. Dans lifnei, devant, pour m arquer la sim ultanéité,
«e verset, le verbe peut avoir un sens plus la langue n’ay an t pas d 'au ire expression
étendu que le simple jugement, et s’entendre pour signifier a tant que ». On cite dans les
aussi du gouvernement ; on sait d’ailleurs classiques deux tournures semblables :
qu’alors les deux pouvoirs étaient insépara ÏCa? iaaauévoitTiv àotâi)
bles. — Populum tuum, le peuple qui appar "Eaott 6u-ûç ôop* dtv vij %t xal ^eXioç.
tient à Dieu, que Satan a ravi par le péché, T hu ogn is, 3 5 *
et dont il a fait au point de vue moral un Cam sole et lan& semper Arata* eril.
peuple de pauvres et de malheureux dignes Ovid. Amor. i, 16.
de toute la pitié du Sauveur. Ce verset esL exclusivement messianiqne, et
3. — Susctpiant, isçou, qu'elles por il est impossible d’entendre du règne de
836 LE LIVRE DES PSAUMES
6. Il descendra comme la pluie 6. Descendet sicut pluvia in rel-
bup la toison, et comme la rosée qui lus, et sicut stillicidia stillantia su
coule doucement sur la terre. per terram.
7. En ses jours apparaîtra la jus 7. Orielur in diebus ejus justitia
tice et l’abondance de la paix, jus et abundantia pacis; donee aufera-
qu’à ce que la lune soit détruite. tur luna.
8. Il dominera de la mer jusqu’à 8. Et dominabitur a mari usque
la mer, et du fleuve jusqu'aux ex ad mare, et a ilumine usque ad tér
trémités de l’univers. minos orbis terrarum.
9. Les Ethiopiens se prosterne 9. Coram illo procident ^Ethio-
ront devant lui, et ses ennemis lé pes : et inimici ejus terram lin-
cheront la terre. gent.
10. Les rois de Tharsis et les lies 10. Reges Tharsis, et insulse mu
lui offriront des présents, les rois ñera offerent: reges Arabum et Saba
d’Arabie et de Saba apporteront dona adducent:
leurs dons.
terran é e , pays q u ’ils se figuraient entourés bien des malheureux « criant » vers lui, el
p ar la m er. — Munera offerent , TPtfP d'autres dépourvus de tout secours, comme
nrU D * iashibou m inchak, expression qui le paralytique de Siloé.
veul di»e « offrir un présent » e l aussi 43. — Pareety D1"P, iachos, il sera com
« payer le tribul ». — Arabum et Saba, patissant. C'est de cette sorte que « beni-
N3D1 s/ie&a ouseba. Sheba n'est autre gnitas el humanités apparaît Salvatoris ».
Sue Saba, tribu fondée par un fils de JecLan, Tit. jii, 4, — Anim as, les âmes au salut
en., x, 28» 29, d o n t la reine vint visiter desquelles le Messie a subordonné toutes ses
Salomon. Elle é ta it établie dans i’Yemen, au autres bienfaiLs.
Bud d e la péninsule a ra b i q u e ;c ’est pourquoi 44. — Ex usuris, Heb. : « de l’oppres-ion
les versions traduisent sheba p ar « Arabes ». et de la violence ». — Nomen eorum, D O T
Seba est d'après Josèphe, Ant. 11, x , 2, damam, leur sang sera précieux à ses veux :
l'ancien nom d'uno Ile éthiopienne qui prit par lui-môme et plus lard par son Eglise il
plus Lard le nom de Méroé; elle éta it située inculquera au monde le respect de la vie
au pays abyssin, entre deux affluents d u Nil, humaine, et restreindra d’autant l'empire de
J A staboras et l’ABLapus, ou rivière bleue. celui qui est homicide depuis le commence
Après avoir dit que l'empire du Messie ment, il est probable qu'à l'origine il y avait
s 'é te n d ra ju sq u 'a u x extrém ités du monde, le en grec «ï|« au lieu de ôvo|*a qu’on y lit
fisalmiste e ntro dans le détail : T harsis et actuellement.
es îles représentent l'Europe, le désert et 45. — Ce verset est ainsi conçu en hébreu :
Saba i'Asie, enfin Séba l'Afrique. — Doha a et il vivra, et il lui donnera de l'or de
adducent. Les Maires ont littéralem ent a c Sheba. et il priera pour lui constamment, tout
compli c e lte prophéties que leur applique le jour il le bénira ». Il en est qui donnent
l’Egliso danl tout son office de ¡’Epiphanie, pour suj(;L aux q uatre verbes le malheureux
spn^ que pouilanL de ce texte on puisse rien délivré par lo Messie* ; d ’autres qui pr^nnont
inlcrer de certain sur le pays d ’où sont pour sujet tamôl le m alheureux, tantôt le
venus ces sages. Messie. Les versions oui ici très bien iraduit.
4 4 . — Omnes. « Prædicatioms finem v i- en entendant le premier verbe du Messie, et
demus, quia non esi gens qnœ Evangelii en donnant aux trois autres un sujet imper
prædicationem non* audicrit. « Theod. sonnel. — Et vivet, il vivra, qu'il vive! C’est
42. — A potente, y i t f o , mesfiavvah, du le Vivait rf» la reconnaissance, et Non enim
piel de shavafi, « criant »; les versions s'en in morte remancbil, sirul Judæi putaverunl,
tiennent au sens du kal, « dire riche et sed resut £et a mortuis. » Pseud. Ruf. —
puissant ». « Iste egenus et pauper, populus Adorabunt de ipso, Heb. : a on priera à son
est credentium in eum. In hoc populo sunt sujet », el quelle prièro fera-t-on pour le
etiam reges adorantes eum. Non enim egeni Messie, sinon celle qu'il apportera lui-môme
esse dedignantur e t pauperes, id est hum i- aux hommes : « Adveniat regnum tuuml »
liter peccata confitenles, e t egentrs gioria el « H æ c in Salomone adumbrata fuerunl, el in
ç ra lia Dei. » S. Aug. Notre Seigneur a guéri ChrisLo polissime perfreta, quippe qui vilam
S. Bible . P saumes. — 22
S38 LE LITOE .DES PSAUMES
46. Cequi fortifie sera sur la terre 16. Et erit firmamentum in terra
&u sommet des montagnes, et la in summis montium, superextolle-
recolle s’en élèvera au-dessus du tur super Libanum fructus ejus : et
Liban, et on fleurira dans la cité florebunt de civitale sicut feenum
comme l’herbe des champs. terree.
17. Que son nom soit béni à ja 17. Sit nomen ejus benedictum
mais, son nom qui durera plus que in ssecula : ante solem permanet'
le soleil. En lui toutes les tribus de nomen ejus.
la lerre seront bénies; toutes les Et beiiedicentur in ipso omnes
nations le glorifieront. tribù s terree : omnes gentes magui-
^'’-'mni eum.
18. Béni soit le Seigneur, i Benedictus Dominus, Deus
d’Israël, qui seul opère des j .! qui faeit mirabilia solus.
veilles.
19. Et béni soit étemellen; 1Et benedictum nomen maje-
nom de sa majesté, et que touie au „. s ejus in seternum : et replebitur
terre soit remplie de sa gloire. majestale ejus omnis terrà : flati
Amen, qu’il soit ainsi ! fiat!
20. Ici finissent les cantiques de 20. Defecerunt laudes David filii
David, fils de Jessé. Jease.
LIVRE TROISIÈME
PSAUME L X X III
PSA UM E L X X Il
5. Ils n'ont point part aux afflic 5. In labore hominum non sujit,
tions des mortels, et ils ne parta et cum hominibus non flagellabun-
gent point les épreuves des hom lur.
mes.
6. Aussi l'orgueil s'est emparé 6. Ideo tenult eos superbia, operti
d’eux, ils sont couverts de brimes suut iniquilate et impielate sua.
et d'impiété.
7. L'iniquité semble sortir de 7. Prodiit quasi ex adipe iniqui-
leur graisse, ils en passent par tou tas eorum : transierunfc in affectum
tes les passions de leur cœur. cordis.
8. Leurs pensées et leurs paroles 8. Gogitaverunt, et locuti sunt
ne sont que malice, ils profèrent nequiliam : iniquitatem in excelso
hautement leurs impiétés. locuti sunt.
9. Ils ont ouvert la bouche contre 9. Posuerunt in cœlum os suum :
le ciel, et leur langue a parcouru la et lingua eorum transivit in terra.
terre.
10. Aussi mon peuple se tournera 10. Ideo convertetur populus
de ce côté, et on trouvera en eux des meus hic : et dies pleni invenien-
jours pleins. tur in eis.
11. Et ils ont dit : Gotnment Dieu 11. El dixerunt : Quomodoscit
le saiUil, et le Très-Haut en a-t-il Deus, et si est scientia in excelso?
connaissance?
ne s’emploie guère que dans un sens moral. si leurs passions tenaient lieu d e toutes les
Jo b , XXI, 43, 23. lois*
5. — Ils sont exempts de toutes les misàres 9. — Cœlum , terra , ciel et terre, leur
humaines, ils ne semblent, rien avoir de langue s 'a tta q u e à lout et ne respecte rien.
Yanosh, du malheureux mortel, du moins s'il 40. — Heb. : « c ’est pourquoi son peuple
faut en croire les apparences. se tourne là », le peuple de Dieu se to u rn e
6. — Ternie IDDDJÿ, hanaqatkmo, a les du côté d e ces m échants heureux pour par
orne d'un collier l’or gueil t les enveloppe tager leu rs idées e t leurs jouissances. Comme
d'un vêtement la violence pour eux ». Ils se toutes les pages de l’hisLoire du monde,
t r o u v e n t bien de leur in iq u ité , elle leur r a p pour ne pas dire de l'histoire contem poraine,
porte honneurs et jouissances, pourquoi donc m o ntrent bien les masses toujours proster~
y renonceraient-ils? nées aux pieds du vice triom phant 1Les L X X
7. — ïniquitas eorum, aúitóv, ce lisent hammi, « mon peuple », qui v a u t bien
qui suppose en hébreu IDJIV, haonemo, l’ini mieux qui» fa leçon de l'hébreu; ■ — Dies
quité sort de leur graisse, de leur cœur épais p le n i , m b 13TQ1» « S q TOI, oumei maie m -
et pervers. Dans Je texte hébreu actuel, on matsou lamo , « et des eaux de plénitude
lu 1 0 2 heinemo, leur œil, Aq. Symm. : sont absorbées par eux ». Le bonheur q u e
6<p0aX|¿o(, leur œil sort de la graisse, ou à Ton goûte de ce côté, explique Hupfeld, est
force de graisse. Toute la différence est d'un d é c rit sous la figure de l'eau en abondance,
■> à un i ; le sens des LXX est meilleur. —■ ou plutôt de l'eau q u e l’on boit à g ran d s
Transierunt Ueb. : « ils ont dépassé les tra its. Job., x v , 46. « Populus Dei ad h » c
imaginations du cœur ». ils vont au bout de studia nefaria së convertit, e t cum vid ea n t
leurs desseins et môme au-delà, ou en chan impíos in m agna potentia e s se ,., opiniones
geant le sujet : « les imaginations de leur pestíferas istorum anim o h a u riu n t. » F la m in .
cœur ont dépassé », ont tout transgressé, L X X lisent tems», des jours* e t font
les passions ont débordé de toutes paris. venir Le verbe de » y o , matsû , tro u v e r.
8. — CogilaverunL iamiqou, du D 'autres donnent du verset différentes expli
verbe pïQ, môuqt dont le radical a p a s s é en cations, toutes égalem ent .éloignées d e
grec, (xwxàoBat, et en français, se moquer : l’hébreu.
« ils se moquent et parlent de malice, de 4 L — Quomodo scit. C’est là formule de
¡Oppression ils parlent de haut », mmmarom robjection : Dieu sait-il ce qui se passe,
tan» rien craindre au-dessus d'eux, comm s'en inquiète-t-il ?
PSAUME LXXII 3C3
12. Ecce ipsi poccatores, et abun 12. Et voici qu’eux qui sont pé
dantes in sseculo, obtinuerunt di- cheurs, et qui ont tout -err abon
vitias. dance en ce monde, ojit acquis des
richesses.
13. Et dixi : Ergo sine causa ju- 13. ELj'ai dit : C’est dpnc en vain
8tificavi cor meum, et lavi inter in* que i’ai tenu mon cœur pur, et que
nocentes m a n u s meas : ai lavé mes mains au milieu aes
nnocenls,.
14. Et fui ñagellatus loia die, et 14. Que j'ai été tourmenté tout le
castigatio mea in malutinis. Jour et que répreuve m’est arrivée
chaque malin.
15. Si dicebam : Narrabo sic; 15. Sifavais dit: Je vais parler
ecce nationem filiorum tuorum re en ce sens : j’aurais condamné toute
probavi. la race de vos fils.
.16. Existimabam ut cognoscerem 16. Je songeais à pénétrer ce se-
hoc, labor est ante ma : cret, c'est le travail qui s'offre à
moi:
17. Doaec intrem in sanetuarium 17. Jusqu'à ce que j'entre dans le
48. — Propter dolos, JTipSna. baha- piqué <», c'é ta it pour une folle apparence que
l rçoffc, « dans des lieux glissants lu tes met j» souffrais tarit.
tras », sur une ponte qui les mènera aux 23. — Ad nihilum redactus sum, « e t moi
abîmes. — Dum altevarentur, niNIttfnSi le « bnhar, une b rute », un insensé, pour
maskouot, * en ruines », du verbe WW.sko le avoir de paroi Iles pensées e t ê tre si long
même que ntU27, skaah, s'écrouler. Les LXX tem ps à chercher, là où elle se trouve, la
font venirle substantif de*«tf3. naxça,élever. solution de l'énigm e. L'hésitation du psal-
19» — Propter iniqîtitatem, m n S a TQ, min m iste é ta it indigne d'un homme, ce qui sup
ballahot, de terreurs. Les LXX tir ent le pose que la raison suffisait ici pour le tire r
substantif de beli, défaut, néant. Sur la ter d'em barra*.
reur des méchants, Sa p., iv, 49, 20. 23. — Ut jnmentum% behmot, des bêtes,
20. — In nimtate tua» qui n’a probablem ent te p-ehe-mou ou hippopotam e
pas grand sens ici. Le Targum, suivi par la égyptien, considéré comme emblème d'u n e
plupart des modernes, prend ce nom comme cofos aie stupidité. — Ego semper tecum.
syncope de Tÿrtt* behakir, « dans le so C*est Pacte d’am our et d'abandon par loquet
réveiller ». On a »lors ; « comme un songe Asaph veut pour toujours rac h e ter son doute
après io réveil, Adonaf, en t’éveillant lu passager.
mépriseras leur image ». Le sens et le paral 24 — Tenuisti dexteram par la grâc e qui
lélisme se trouvent bien de celte interpréta dirige, la volonté hum aine e t ta préserve des
tion. Remarquons dans ce verset ie sommeil chutes. — Cum gloriaf ^ n p n TDD TONI,
d’Adonaî, pareil à celui deiésus sur la barque veavÀar kahod thiqachni, « et après tu me
pendant la tempête, et le mot « image » qui p rendras gloire », c’e s t- à -d ire , tu me pren
suppose une survivance immatérielle dans d ra s glorieux, après la vie, quand tu ju g e ra s
les méchants après leur mort. chacun selon ses œuvreB, et que les m échants
24, — Quia, fri, a lorsque fermentait tom beront en ruines. Ce tém oignage est
mon cœur, et que dans mes reins j ’étais formel louchant les récom penses de la vie
PSAUME L X X lh 345
25. Quid ci im mihi esl in ccelo ? 25. Qn'y a-t-il en effet pour moi
et a te quid volui super lerram? dans le ciel? et qu'ai-je désiré de
vous sur la terre ?
26. * Defedi caro mea, et cor 26. Ma chair et mon cœur ont dé
meum : Deus cordis mei, et pars failli : vous êles le Dieu de mon
mea Deus in ©termini. cœur, le Dieu qui serez éternelle
ment mon partage.
27. Quia ecce, qui elongant se a 27. Voici que ceux qui s'éloignent
le, peribunt : peraidisti omnes qui de vous périront: vous avez anéanti
fornicantur abs te. tous ceux qui se livrent au mal loin
de vous.
28. Mihi autem adhserere Deo bo- 28. Tout mon bien est de m’atta
uum est : ponere in Domino Deo cher à Dieu et de placer dans le Sei
spem meam : gneur Dieu mon espérance, pour
Ut annunliem omnes praedicatio- publier toutes vos louanges aux
nes luas, in pprtis filise Sion. portes de la fille de Sion.
PSAUME LXXIY
M atkil (instruction) dfA saph.
1. — Pourquoi, ô Dieu, ne cesses-tu de nous repousser?
T a eu 1ère contre le troupeau de ton p âtu rage ne s’éteindra-t-ell® p a s f
2. — Souviens-toi de c e t t e famille que tu t'es acquises autrefois,
De cette tribu de ton héritage que tu as rachetée,
De cette montagne de Sion où tu as habité.
3. — Dirige tes pas v e rs ces ruines sans fin,
L'ennemi a to u t d é tru it dans le sanctuaire I
4. — Tes adversaires rugissent au milieu de tes parvis sacrés,
P o u r emblèmes iU y ont placé leurs propres em blèm es.
\ — On les voit,s comme s'ils brandissaient en h a u t
Les cognées dans le plus épais des arb res.
6« — E t m aintenant, toutes les sculptures & la fois,
lis les ont brisées avec la hâche e t les m a rteau x .
7. — Ils ont livré au feu le sanctuaire,
Et à te rre ils o nt profané la dem eure de ton nom.
8. — Us ont dit en leur cœ u r : Anéantissons-les tous!
Ils ont brûlé tous les lieux où Ton honore Dieu dans le pays.
P&AUMB L X X I U
Ravages causés par les ennemis eL appel au secours, de Dieu contre eux.
»
oueoces la vaine da .la villfeet l a çrofan’ation
-miTKB fiXXiH du temple, 1 Mach, i, 30-67.. Plusieros com-
Èeiir éaf estropias analogues, mats dis .mentaleurs prole landa* Deliiaseh,. P e ro w n e ,
tantes fuiïô tfe l'autre dé quatre siècles,- ont Jenni ngs, et môme quelques catholiques;
pii' fospirer 'fa compositioa de ce, maskil Schegge ¥ . Sfceenkiste,. Patrizi, croient que
d’Asaph : la prise d|e Jérusalem, par,. îrs^ ar Jppsalmist&écrivait du temp&des Machabées;
mées dé /Nabuchodonosér,. et. r^xpédiUop Les. principales F a is o n s sur. lesquelles* ils
d’Antiochift Eptyhane' qui eut pourconse- s’appuient sont les suivantes : 4° Le psaume
PSAUME L X X in 347
.ne contient aucune allusion aux fautes des quelques c ritiq u e s aussi aventureux q u e
Juif.;, ce qui convient bien au tem ps des H ii/j", Lenget-kç, Olshauson, etc., q u ’on a
Mach a bées, tandis qiic les écrits de la ca p ti droit d ’ébranlcr la tradition. Cf. Dict. of ihe
v ité sont pleins d'aveux et de rep ro ch es; Bible, Book of P.;alms, n . Uengstenbcrg,
go-Antiochus éta it surtout arm é c o n tre le Hupfeld, Riehm, Tholur.k, Moll, et presque
culte de Jéhova, et c’est à Dieu même q u ’il tous les catholiques, Le Hir, Thalhofer, e tc .,
s'attaque», ce que le psaume rem a rq u e nette rap p o rten t le psaume à l’invasion des C hal-
m ent, i f . 22, 2 3 ; sous Nabuchodonocor. la déens, II P ar., xxxvi, 19; J e r., l u , 13. Il y
guerru é ta it purcm eni politique; 3° le f - 9 avait encore des Asaphides du temps <.!’Es
dit qu'il n 'y avait plus de prophètes; au d r a s I Esdr., ii,41 ; m , 10 , et de Néhémie,
tem ps de la captivité il n’en m anquait pas, II Esdr., vil, 45 ; c’est un descendant .du
mai a sous les Machabées la prophétie é ta it grand poète contem porain de David qui
plongée dans ce long silence qui dura depuis chante ici les m alheurs de sa patrie. Il a
MalaVhie ju sq u ’à è . Jean-BaptiSLe; 4<> les assisté aux calam ités qu’il décrit ; il est
ennem is placèrent leurs enseignes d a n s le resté dans le pays, 1 . 20, pendant que la
tem ple, 1 . 4, ce qui peut s ’entendre des plupart de ses frères sont partis en captivité ;
idoles q u ’Antiochus installa sur l’autel du en face dns idolâtres qui ne respectent rien,
Seigneur, I Mac h., i, 57, tandis que rien de pas plus la dem eure de Jéhova que celle du
semblable n’est rapporté des ü h a ld é e n s ; dernier Israélite, il est pénétré d’un saint zèle
5o enfin le tem ple fût profané et ses portes brû pour la majesté o utragée du Seigneur, et s’il
lées, Ibid. iv ,38, ce dont parle le psaume, t . 7. élève la voix, c’est moins pour se plaindre
Toutes ces raisons sont discutables e t nous des traitem ents infligés à son peuple, q u ’il
aurons l'occasion de les exam iner. Mais pour sait très coupable, q u e pour rappeler à Dieu
c e rta in s rationalistes, il n'y a pas même les intérêts de sa gloire. Cptte pensée est
l'om bre d ’un doute à élever contre elles. « Ce prédom inante dans le psaum e : com m ent
psaum e, dit Reuss dans son com m entaire Jéhova, qui a donné ta n t de preuves écla
su r le Psautier, est au point de vue de la tantes de sa puissance, se laisse-t-il dépouil
critique historique le plus im portant de tous, ler de son héritage e t insulter par une norde
parce que, mieux qu'aucun au tre, il prouve impie ? Les mômes scènes de désolation se
de la m anière la plus irréfragable et la plus reproduiront pendant l'invasion d'Antiochus
pérem ptoire qne la collection des Cantiques Epiphane, quoique d ’une m anière plus tr a n
de la Synagogue, telle que nous la possédons, sitoire e t plus incom plète; elles se ren o u
contient des pièces composées à l’époquo du velleront surtout et sans remède au siège d e
soulèvem ent des Machabées, et que par la ville sainte p a r les Romains, événem ent
conséquent l’opinion traditionnelle, qui a t auquel les Pères appliquent prophétiquem ent
tribue à Esdras la clôture du candn de le psaume, Mais le type de tous ces désas*
l’Ancien Teslamehl, repose s u r une e rre u r ». 1res, celui que Jérém ie a pleuré et dont il
La preuve est loin u ’étre irréfragable et fallait bien p e rp é tu e r le souvenir dans un
pérem ptoire, comme l’étude du texte nous le chant populaire, c ’est fa ruine de toute la
d ém ontrera ; ce qui est irréfragable e t pé Judée pendant les soixante-dix années de la
rem ptoire, -c'est due la haute critique a captivité.
besoin de trouver la tradition en «Téfatit, et Le pSanm» esc en vers ocfosyllabiques : la
que pour elle, affirmer solennellement, c ’est prem iere strophe a cinq vers, toutes les
loucher de si près à la dém onstration q u e la a u tre s s ix : 1° t t , 1, 2, que Dieu daigno
différence est négligeable. Il n W pas abso penser à son peuple; 2° 1 1 . 3-5, l'ennemi a
lum ent certain, il est vrai. qu'E sdras a it accumulé les ruines ; W t t i . 6- 8 , il a to u t pro
fixé com plètem ent le canon des E cm ures, fané e t incendié; 4<> * f . 9: 11, Dieu ne va-t-il
ce qui permet à quelques catholiques d 'a d p as se venger t 5° 11. 15-14, il est t o u t-
m ettre des psaumes contem porains des puissant, il Ta prouvé jadis?; 6» 11. 15-17,
Machabêes. Néanmoins, on ne peut guère c'est lui qui a créé et qui’gouverne le m onde;
douter q u e les cinq livres des Psaum es 7» 11. 18-20.' q u ’il n ’abandonne donc pas son
n’aient été clos quelque temp< après fe re peuple; 80 1 1 . 21-23, q u ’il venge lui-môme
tour de la captivité. Il e t dit II Mach., Sa gloire outragée.
il, 43, que Néhéinie avait fait la collec Il est facile d'appliquer spirituellem ent le
tion des livre* de D a v id , ce qdi parait psaum e à I*Eglise en butLe aux a ttaq u es d u
bien désigner le p sau tier: I Mach., v u , 17, démon et des méchants.
le Ps. l x x v i i i est cité ; enfin le prologue de 4. — In finemt II y a déjà longtemps q ue
l’Ecclésiastique, qui suppose l<; canon ferm é, les Chaldéen* étendent léurs ravages dans la
est de l'an 230, selon l’opinion la plus p r o Palestine; le psalrniste se dem ande si ces
bable. Aussi a dm et-on communément q u e m aux auront un» lin. — Oves poseuœ tuœ ,
tous les .psaumes sont antérieurs aux Ma expression familière aux psaumes d ’Asaph,
cchabée«, e t ce n'est pas sur la foi de q u e l mais q u ’on retrouve c h e i.'sô n ': contem porain
ques passages expliquâmes autrem ent, et de Jérém ie, x x t u . 1. ^ *'
348 LE LIVRE DES PSAUMES
2. Souvenez-vous de votre fa 2. Memor esto congregationis tuae,
mille, que vous avez possédée dès quam possedisti ab initio.
l’origine. Vous avez racheté le scep Redemisti virgam hsereditatis
tre de votre héritage : c'est le mont tuae : mons Sion, in quo habitasti
Sion, où vous avez habité. in eo.
3. Levez enfin vos mains contre 3. Leva manus tuas in superbias
leur insolence : que de forfaits l'en eorum in finem; quanta malignatus
nemi a commis dans votre sanc est iuimicus in sanctol
tuaire!
4. Ceux qui vous détestent se 4. Et gloriati sunt qui oderunt te,
sont introduits avec orgueil au mi in medio solemnitatis tuse.
lieu de votre solennité. Pour éten Posuerunt signasua, signa:
dards, ils ont dressé leurs propres
étendards.
5. Ils n’ont pas plus respecté le 8. Et non cognoverunt sicut in
.sommet que les issues. A coups de exitu super summum.
hache, comme à travers une forêt Quasi in silva lignorum securi-
d'arbres, bus.
6. Ils ont brisé toutes les portes 6. Exciderunt januas ejus in idi-
à l’envi; avec la hache et la-cognée psum : in securi, elasciadejecerunt
ils ont tout renversé. eam.
7. Ils ont mis le feu à votre sanc 7. Incenderunt igni sanctuarium
tuaire, et à terre ils ont profané le tuum : in térra polluerunt taberna-
tabernacle de votre nom. culum nominis tui.
J V .R e g ,* 5 ,9 .
%. — Congrégation is tuœ, *irn3T» hadathka, ê tre ici question d'étendards militaires rem
d e ta communauté, de la fa mille aooptive plaçant ceux des Juifs : le parallélisme in
q u e tu as possédée qedem, jad is, depuis le dique qu’il s*agii d'usages religieux. Le term e
tem ps d* Abraham, et qu'aux jours de Moïse hébreu othot, « sign s,choses rem arquables »,
tu as rachetée, gaalüha, en qualité de goel% peut encore moins être appliqué aux idoles,
de vengeur, de proche parent. — Virgam, telles que celle qui tut placéo par Antiochus
shebety qui veut aire « sceptre » et « tribu ». dans le te m p le ; les idoles sont des onim,
— Mons Sion, toujours complément du verbe choses de rien.
précédent. 5. — E t non cognaoerunl. Heb. : « e t sera
3. — Leva manus . Heb. : « lève tes pas connu comm e faisant venir en haut dans le
p our ces ruines d*éterniié », c 'e st-à -d ire pour fourré du bois les cognées », on en connaît,
voir ces ruines incessantes accumulées par on en voit qui sont semblables à des bûche
le conquérant. L X X ont trad u it mas/io«ot&# rons brandissant la cognée dans le plus épais
« m im a », comme au psaume précédent, du bois. Ceci va s'appliquer aux dévastations
48. — Q uanta malignatus est. Heb. :dont parle le verset suivant. Los versions ont
« tout a détruit l'ennemi dans lesancluaire », rendu à peu prè* tous les mots, mais san-t
il a louché à ce qui aux yeux de Dieu doit leur donner grand sens, et en les fa n a n t p ré
dire le plus sacré dans Israël. céder d’une négation
4. — Gloriati sunt, *UM2J, shaagou. «t ont 6. — Januaa, rpHTlS, piltoucheiah. « ses
rugi les adversaires au milieu de les fêtes », s c u l p t u r e s », d u v e r b e patach, o u v r ir , a u piel,
ils ont mêlé leurs cris sauvages aux chants s c u l p t e r , fa ire d e s o u v e r t u r e s d a n s le bois o u
sacrés du sanctuaire. Les versions ont tra d u it d a n s la p io r r e . CVgt petah q u i v e u t dire p o r t e ,
shaag par « crier avec insolence, s'enorgueil e t n o npittouch. L e s C h a ld é e n s e m p i» rtftr« -n t d u
lir ». — Signa. Tout dans la Palestine ra p t e m p le t o u t r e q u i é t a i t p r é c ie u x , IV Reg.,
pelait te souvenir du vrai Dieu, le temple, les x x v , 13-47; Il P ar., x x x v i, 48.
images, les cérém onies; les envahisseurs d é 7. — [ncenderunt. Les deux livres his
truisirent tout, et le* traces de leur dom ina toriques disent que les Chaldéens « incen
tion furent sutalituées à tout ce qui représen d e ru n t dom um Dei ». C’est ce qui m it le
ta it l'autorité de Jéhova. 11 ne sauraiL guère comble aux désastres précédemment a c c u -
psa u m e l x x iii 349-
8. Dixeruntin corde suo co^natio 8. Ils ont dit dai.o leur cœur, eux
eoruiû simul : Qtiiescere faciamus et toute leur banrlo à la fois : Faisons
omnes dies festos Dei a terra. cesser sur la terre tous les jours de
fêle consacrés à Dieu.
9. Signa nostra non vidimus, jam 9. Nous n'avons plus vu nos si
non est propheta : et nos non co- gnes, il n’y a plus de prophète, et
gnoscet amplius. on ne nous reconnaîtra plus désor
mais.
mules. Après la défaite de Lysias, lieutenant signer le temple, qui constituait à lui seul
d'A ntiochus, Judas trouva »pu lim ent dans le « tous les lieux de réunion do Dieu dans le
tem ple « p o rta s exustas », I RI a cl k , i v , 38, pays » (Ilupfeld), s u rto u t si on tient com pte
ce qui e st loin d 'ê tre le t' mpl»* tout entier. de ses immenses dépendances. Isale dit bien
— In terra • Construction prégnante : ils ont en parlant du tem ple e t des réunions qui s ’y
ren versé à te r r e et profané la dem eure de ton tiennent : a tous les m onts de Sion et leurs
nom , le Saint des Saints. Les Syriens profa assemblées », iv, 5. Enfin il serait possible,,
nèrent l’autel, « a ltare profana Lu m », mais rem arque Hupfeld, de g a rd e r à mohadei lesens
non laarets , à terre, après avoir tout ren de « reunions solennelles » que lui donnent
versé. les principales versions : en brûlant le tem ple,
8. — Cognatio eorum sim u l, *rrn ils ont brûlé, ils ont anéanti p ar le feu toutes
ninam iackad , « nous les anéantirons tous les réunions e t toutes les fêtes instituées eir
ensem ble », du verbe ianar.h, opprim er, d é l'honqeur de Dieu dans le pays.
tru ire . Les versions ont. pVis n tuant pour le 9. — Signa nostrty nos signes, tout ce qui'
su bstantif n in, race, avec le sjffix'». — Q uie- nous rappelle le culte et la protection de
scere faciamus, ■©Utf, sarfou ,« ils ont biùlé ». Jéhova, nos sacrifices, les merveilles su rn a
L X X supposeraient inau?, shabthou, iU ont turelles qui se passent dans le temple, et les
fait cesser. Mais S. Jérôme, ad Sun. et F rc - randes théophanies auxquelles nos pères
tell., dil que « texius non hal)etxaTa 7cau<rü>jj.6v, laient habitués aux jours de calamités. Le
u t quidam p u tan t, sed xonaxsfocDiiev, id esi, in* Gis de Sirach dira plus lard dans le même-
c e n d a m u s ... Quinla xocTéxauactv, ni est, c o m - sens : « Innova signa, e t im m uia mirabiüa »•
buÀserunt, sexla xataxetuacoïiev... » — Dies Eccli.v xftxvi. 6 . — Jam non est propheta .
festos , n ÿ l D , moka dei, mot qui signifie à la Ce passage est le principal argum ent de ceux,
fois « les jo u r s de fôle, les assemblées solen qui font composer le psaum e au tem ps des
nelles, les lieux ou se tiennrnt les assem Alachabées. Peut-on bien préiendre que ce
blées », trip le sens représenté par h s trois soit là une plainte naturelle dans un tem ps
traductions grecques, A q .. avvaywY*«» Sy mm. : où la prophétie chez les Juifs avait cessé
auvTaydtç, T heod. : xaipoO«. Tout naturelle depuis plus de deux siècles? Dict. of the Bibl.
m ent. les parLisans d i s psaumes machabéens loc. cit. Sans doule, on a tten d ait bien encore
voient ici des synagogues, et commi; l'insti le grand Prophète, le Messie, mais on sa v ait
tution des synagogues ne daLe que de long par la prédiction de Daniel, que son heure
tem ps après l’exil, un auteur contem porain éta il encore éloignée. Pendant la captivité,,
de la captivité n'au rait pu en parler. Mais il en est tout a utrem ent. Les prophètes no
nulle p a rt on ne voit les synagogues appelées manquent pas, mais Dieu ne leur parle pas
( lieux de réunion de Dieu », nom qui ne toujours, I R p g ., x x v i i i , 6 ,15;A m .,vm , 11,12,
peut convenir q u ’au temple, et dans Thnloire et à celte époque en particulier, le silence du
assez détaillée de la persëcuLion d ’Antiochus, Seigneur fut pendant assez longtemps une
il n'est fait nulle mention de l'incendie des grande cause de désolation : « Non est lex,
synagogues. Inutile, pour éviter toute diffi et prophelæ ejus non invenerunt visionem a
culté. de modifier le texte et de lire : r u ttf Domino. » Tliren. n , 9 ;E z e c h ., vu , 26. Le-
Soi, shabuth vecol... o nous les anéantirons passage peut donc sim plem ent signifier qu'il
tous ensemble, le sabbat et tous les jo u rs de n'y a plus de prophète, en ce sens qu'à l’heure
fête de Dieu s u r la terre ». P ar ces mohadei acLuelle aucune voix prophétique ne s'élève,
el, on ne peut entendre les hauts lieux, les et que personne n'est envoyé de Dieu pour
bamoth, ta n t de fois réprouvés de Dieu et délivrer Israël et châtier le* Chaldéens ; d é
anathém atisés p ar les prophètes. On pourrait fait, la délivrance et le châtim ent devaient se
voir là plutôt les lieux rendus vénérables su r faire attendre soixante-dix années. Il ne faut
la te r r e d'Israël p a r les grandes m anifestations as non plus restreindre le rôle d\j prophète
do la d iv in ité , S ilo , Gabaon, Béthel, etc* la prédiction do l'avenir. Le prophèLe était
V ais cette expression peut parfaitem ent dé le représentant officiel de Dieu, le nnnistra
m LE LIVRE DES PSAUMES
46. — Auroram et solem, maov veskamesk, divine il y a des clauses qui sont sans condi
« lumière el soleil », G**n., i, 3, 46; LX X : tion. — Quia rqpleti sunt, Heb. : « car sont
le soleil cl la lune. lein'i les lieux ténébreux de la terre de
47. — Ver , vachoref, l'hiver. emeures de la violence », dans toutes les
48. — Memor esto hujus, non des souf retraites m {nagé 8 par un pays aussi mon
frances des captifs, ni du malheur de ceux tagneux, les ennemis, el aussi, à la faveur
qui sont restés, mais de l'insulte qui L’est du trouble général, les brigands se réunissent
adressée. — Incitavit, niatsou, « ont pour pilier ces « vi ni tores e t agricolas... de
outragé » au pluriel à cause du sujet col- panperibus te rræ » que N abnzardan laissait
1 lectif. en Palestine, IV Reg., x x v , 42. Il est bien
49. — Anima« confit entes tibi, TB2D3, raconté q u ’au tem ps des Machabées, les
nefesh thoreka, a l'âme de la tourte apostats « efîugaverunt populum Israël in
relle », expression que nous avons déjà trou abditis, et in absconditis fugilivnrum locis »,
vée pour désigner Israël, Pa. l x v i i , 4 4 .
,
LXXiTTin, 1thodeka « qui tle ¡bue ».
Chald.: n m W , thoratheka, « de ta loi y;
I Mach., i, 56 ; mais alors Jes abris des mon
tagnes étaient remplis non de « violence »,
mais de violentés e t de fugitifs, «e qui est
d’où lus traductions de'Sym.: f|v ¿SfôaÇa; tôv to u t différent.
v6|ju>v, et de S. Jérôme : « animam eruditam 21. — Le psaum e va se term iner p a r une
lege tua ». — Animas, riin, chaiath, comme prière pressante pour rappeler à Dieu le
l x v i i , 4A, a île troupeau de tes pauvres i». souci de 6a gloire.
20- — Testamentum, le pact/î fait avec les 22, — Ab insipientû, A nliochus Epiphane
paLriatnchâSvlKBipivDmesâesde protection fai J/es é tait traité de fou par les Juifs qui ( appe
par en »échange des ¡promesses -de fidélité laient Epimane. Mais le nom de nabal
rrmfljuveléea p a rta peuple. San» douiie, Israël pouvait convenir à tout im pie a d o ra te u r
ifcsi read<u c o d a b le , .mais dans i’alliance d’idoiea.
3oî LE LIVRE DES PSAUMES
23. N'oubliez pas les cris de vos 23. Ne obliviscaris voces mimi-
ennemis; l'insolence de ceux qui corum tuonim : superbia eorum,
t o u s haïssent ne fait que mouler, qui le oderunt, ascendit semper.
PSAUME LXXV
PSAUME LXXIV
23. — ¿«ceitdil semper. Il est donc grand chérib. Au rapport de Théodoret, plusieurs
temps d'y mettre arrêt. manuscrits des LXX portaient déjà en titre
la mention rcpôc tàv ’Aroupiov* Ce n est pas un
PSAUME LXXIV
chant de triomphe après Ja délivrance, mais
Tous les auteurs s'accordent à rapporter un chant de joyeuse espérance, à la suite
ce psaume au temps de l'invasion de Senna- d’une assurance formelle du secours divin.
PSAUMK LXXIV 35J
le psaum e n'est Irès probablement q u ’un term inée, mais observe llnpfeld, une action
écho de la prophétie d’Isafe x x x v ir, 33, p a r déjà depuis longtemps commencée. — Invo -
laquelle le prophète prom t à Hzëchias que cabunus. L X X lisent ntqro; mais il y
ie Seigneur prendra soin de Jérusalem . « Il a en hébreu n n p l , veqnrob, * et proche
faut donc re g a id e r noire psaume, dit Hengs- est ton nom », ce qui ne signifie pas que
tenberg, com m e une suite lyrique de la pro le nom de Dieu est sur les lèvres du peuple,
ph étie composée p a r Isaïe, quand les Assy IsM x x i x , 43, m ais q u e Dieu lui m êm e en
riens m enaçaient de tout ruiner, comme un personne est près de ses enfants pour les
tém oignage de la foi vive avec laquelle le secourir, Is., x x x , 27. — Narrabimus,
peuple d'alors reçut l'oracle divin, e t com m e Ï 1SD. siprcu, « ils on t raconté ». Quelques
u n e exhortation a l'Eglise de tous les tem ps, uns veulent tra d u ire : ton nom est proche,
afin de s’a ttire r p a r une foi pareille un pareil tes merveilles l’ont raconté. Il est préférable
secours ». Il est visible qu'en écrivant son de prendre le verbe im personnellem ent: on
p saum e, Asaph avait très présent à la m é raconte tes m erveilles. C’est d’ailleurs le sens
m oire le c antique d ’Anne, I Reg. n , d o n t il suggéré p a r les versions.
reproduit plusieurs pensées» 3. — Cum accepero tempus . C’est le Sei-
Le ry th m e est celui û*al~thashcheth, déjà neur qui p a n e Asaph l'introduit sans
suivi dans les psaumes hébreux l v i i ~ l i x ; les annoncer, m ais on le reconnaîtra à sa p a
strophes ont neuf vers de 8 , 6 . 8 , 6 , 8, 6 , 8 , &, 6 , role : c quand j e prendrai une époque »,
pieds. Seulem ent ici il est à supposer que le phrase elliptique pour : quand fera venu le
texte a souffert. Pour rétablir la régularité m om ent que f a i choisi pour agir, « moi, je
prosodique, Bickell est obligé de reporter à jugerai avec droiture ». L’heure de Dieu,
la fin de la prem ière strophe les deux vers moked, viendra ce rta in e m en t, donc il faut
qui term inent le psaume, dans la seconde avoir confiance ; mais elle ne viendra q u ’au
strophe, de suppléer une partie des trois pre tem ps m arqué, eL jusque là il faut vivre dans
m iers vers et le neuvième tout entier, et la patience.
dans la troisièm e, d'ajouter un mot au pre 4. — Heb. : « Sont en dissolution la terre
m ier e t au cinquièm e vers. Trois strophes : et tous ses habiLants, moi, jo consolide ses
4° tt> 2-4, louange à Dieu qui a promis de colonnes ». Pendant que l'arm ée assyrienne
sauver son peuple ; 2o g - 7 , que les o r envahissait la Palestine, on comprend que
gueilleux envahisseurs ne fassent pas les tout éta it bouleversé, tes esprits aussi bien
arrogants, Dieu va les châtier ; 3® t i . 8-10, que les affaires. Pour com pléter cette strophe,
déjà la coupe des châtim ents est prôie, les Bickell insère ici les deux vers qu'on lit à
m échants en boiront tous, e t les ju ste s ren la fin du psaume : « j ’a b attrai toutes les
d ro n t grâces à Dieu. cornes des méchants, les cornes du ju s te
Au sens m oral, ce psaume peut s’entendre s'élèveront ». Ces vers ne peuvent en eiïH
du jugem ent qui décidera du so rt éternel des ê tre mis que dans la bouche de Dieu, et
bons e t de$ m échants. « Psalmus îMe tumori « hic esse coltocandos jam antea plerique
superbiffî medicinam hum ilitalis a p p o r t a i, critici suspicati sunt ». Olshausen e t H up-
humilcs autem consolatur in spe; hoc agens, feld sont en effet de cet avis. Il faut a d m ettre
ut nec quisquam superbe de se præ^um at, alors que l'interversion du texte est a n té
nec quisquam humilis de Domino desperet. » rieure à Loutes les versions.
S. Aug. S. — Dixi. C V t m aintenant le psalm isle
2 . — Confitebimur, a nous t 'a \o n s g lori- qui reprend la parole, et qui traduit p r a ti-
fié », parfait qui ne m arque pas une action quem ent l'oracle divin ; il s'adresse n o a
S. Bible. P sauh» . — 23
364 LE LIVBE DBS PSAUMES
plus à son peuple, mais aux impies qui l'a s - m ontagnes, au c o n tra ire , désigne très nette
siegent. — Iniquis lahollim, aux arrogants, m ent la région m ontagneuse du sud, qui
aux vantards, lerm e qui convient bien à sépare la Palestine de rE g y p te . On rem ar
rorgupiilcux Rabsacès el à la nalion com quera que le nord n’e st pas mentionné, parce
m andée par Sennachénb. — Cornu, sym que c’est précisém ent de ce côté que sont
bole de la puissance. « Prævenorunt voces : arrivés les Assyriens. Les assiégés n’a tte n
Dixi iniquis. Si non dixi» para exm sationem , dent donc de secours ni de côlé do l'E gypte,
p ara defenBionem ; si auLom dixi, prœoccupa au sud, ni du côté d e la m er, à l’occident, ni
confessionem , ne venias ad dam nationem , des Ammonites et des a u tre s peuplades d e
quia tune confessio sera e rit et def^nsiu l’oripnt : c’est d ’en h a u t que leur viendra la
nuila e ril ». S. Aug. in t . 41. délivrance, e t l’intervention sera si puissante
6 . — Nolite loqui. Heb. : « vous ne p a r que les orgueilleux Assyriens ne pourront y
lerez pas avec un cou d'arrogance ». Au lieu résister.
de INlStti betsavvar, avec un cou L X X 8. — C'est Dieu lui-m ôm e qui va exercer
lisent TU?a, bet&or, contre un rocher, et son pouvoir de ju g e suprêm e : il va abaisser
ordinairem ent ils traduisent /«or par Dieu. celui qui se croit indomptable, et relever
7. — La phrase est incomplète, mai«« ce celui qui est opprim é.
ui resta sous-entendu est facile à suppléer, 9« — Héb. : et c a r le calice est dans la
ickpll ajoute un vers, d'après Ps. c x x i, 4 : main de Jéhova, et le vin bouillonne, e t il
t W W N'OIT thabo hezralheinou, « vien est plein de mélange ». Ce mélange qui rem
dront nos secours », complément déjà indiqué plit le calice est celui des arom ates qui, jo in ts
par Aben Ezra, et term inant heuronsernpnt au vin, vont composer un breuvage enivrant,
la strophe et la pensées. Ri(*hm suppléa d \u ie symbole de la ju stice et, d 6 la colère divines,.
aulre m anière à ce qui manqua. Dans les J e r., x x v , 45-29. — E t indm uvit, « il fait
deux derniers mots, *13700, mim mid- couler de lui », du calice. L X X ont lu en
bar harim , a du désert dps montagnes », il ajoutant un m ot : vaiiagger mizzeh lazeh,
accentue midbar non plus avpc un patach, ixXtvev êx to u to u -bïç to û to . — Non estexinanita,
ce qui le met à l’é ta t construit, mais avec 12TD*, imtsou, a ils suceront », de m anière à
un Kamets, à l'état absolu; il y est autorisé prendre ju s q u ’a u x dernières traces do c elte
par le chalaéen et plusieurs m anuscrits hé lie am ère, en d 'a u tr e s term es, leur désastre
breux; puis il fait de harim un infinitif hiphil sera complet.
pris substantivem ent de roum , d'où la tra 40. — Ego autem . Joie do l'hébreu m ira
duction : car ni du levant, ni du couchant, culeusem ent délivré, et plus lard du ju s te
ni du désert, l'élévation, le secours pour ju g é favorablem ent par Dieu.
relever. Toutes les versions sont contraires 44. — Ce d e rn ie r verset ne peut ôLre pro
à cette dernière rxplicalion; on ne sait non noncé que p a r le Seigneur, et comm e le
plus de quel désert il s'agit Le désert des psaum e se term in e rait bien avec le vers pré«-
PSAUME LXXV 355
PSAUME LXXVI
PSAUM E LXXV
psaum e mieux d'accord que celui-ci avec la riskfei qasheth, « les éclairs de Tare », c'est-
situation historique à laquelleon te rapporte. à-dire, les flèches qui brillent comme réclair
Le style est énergique el sublime, comme il en partant de l’arc. — Bellum. Dieu ne
convenait pour célébrer un si prodigieux s'abaisse pas à se mesurer avec ses ennemis;
événement ; « chaque lia it est d 'u n 1* natio il les humilie et les (errasse en leur faisant
nalité vivante ; dans nos chants de guerre et tomber les armes des mains, et en anéan~
de victoire, les plus énergiques expressions tissant les moyens d’atlaque sur lesquels
de. ce genre ne sont que des lauriers flétris. » s’élayail leur orgueil. C'est ainsi quo les
Herder. Assyriens sont vaincus avant d'avoir pu
Chaque strophe compte six vers heptasyl- combaltre.
labiques. 1° 11 2-4, de sa demeure de Sion, 5. — Hi‘b. : « Lumineux tu es redoutable
Jéhova a manifesté sa gloire en terrassant les des montagnes de proie », «pO-iTlflO,
ennemis ; 2° 1 1 . B-7, il a plongé toute mekarrei-taref. Quelques-uns Ira durent en
l’arm ée assyrienne dans le sommeil de la donnant à min le sens comparatif : « tu es
m ort ; 3° 1 1 . 8-40, ¡1 est terrible, et rien ne redoutable plus que les montagne* de proie »,
résiste à sa colère; 4° 11, 4 M 3 , il tire sa plus que ces géants qui pillent tout sur leur
gloire e l de la révolLe des méchants et du passage. Cett^ pensée est faible, car ce n'est
culte que lui rendent les bons. pas faire grand honneur à Jéhota que de le
2 . — In Judœa, « dans Juda », à J é r u s a proclamer plus fnri que les hommes les plus
lem mémo où Jéhova vient de manifester sa p lissants. HupMd et la plupart des com
puissance. —■ In Israël. Le nom d'Israël est mentateurs donnent à min le sens local :
mis en parallèle avec celui de Juda. Il y t lu es redoutable do tes montagnes de
avait plus de vingt ans que l'ancien royaum e proie ». Ces montagnes d'où Dieu s’élance
d’Israël avait cessé d’exister, el le sceptre comme un lion sur sa proie, sont Jérusalem
d’Ezéchias protégeait alors tout ce qui é ta it et Sion où il demeure. LXX : èpéwv afavCuv,
resté de Juifs en Palestine; les deux noms ce qui suppose en hébreu probablement
de Juda el d’Israël sont donc synonymes, D1Ï3 lerent, au lieu do tnref . Bickell préfère
3 . — In pace locus, beshalem sourco, « en la leçon plus simple harrei had, montagnes
Salem son tabernacle ». Salem est l’antique d'éternité.
nom de la capitale, an temps de Melr.hisédech. 6. — Turbnti s un t. Heb. : « ont été dé
Le parallélisme indique qu*il faut prendre pouillés les loris de cœur ». Ces abbirei leb
ce mol comme nom propre. Dieu vient de sontopposés ironiquement au Seigneur addir,
montrer que sa présence à Sion était effec le redoutahle. Au heu de abbirei, les
tive, e l qu'il ne fallait pas impunément forts, LXX ont lu n a t t obdei, Is.. x l v i , 42,
s’attaquer à sa résidence. ceux qui ont perdu W cœur. — Somnum le
4. — Ibi, là même, sous les murs de J é ru sommeil de (a mon. — El nihil inveuerunt,
salem, comme Isaïe l'avait prédit : « Sic eve- « et tous ces hommes de valeur n’onl point
n el : u t conteram Assyrium iu terra m ea, trouvé leurs mains », ces mains qu’ils ten
et in montibus meis conculcem eum », daient avec colère du côté de Jéru salern, ils
xiv , 25. — Potentias arcuum, n ^ D ^ S U H i n'ont pas pu môme en faire usage. Vn* chait
PSAUME LXXV 357
veut dire à ta fois « richesse » et « courage », thachgor, Hier. : « reliquiis iræ accin^eris ».
d’où la traduction des L X X . La difficulté de ce vers vient do l’am uiguiié
7. — A b increpatione tua. Dieu n’a jpas eu des deux derniers mots. Celte colêru peut
besoin d’agir, sa seule menace a suffi pour ê tre celle de Dieu ou celle de l'homme, et
tout détruire. — Dormitaverunt, DTU, m a c e tte ceinture que Dieu prend doit serv r
riant, « ont été assoupis d’un profond som ou d'a rm e ou d ’ornem ent. Le parallélisme
meil chariot, et coursier ». « Qui eduxit doit nous guider ici ; nous traduirons donc
quadrigam et equum, agmen et robustum, avec Hupfeld : la colère de l'homme ».oui 110
simul obdormierunt, nec resurgent ; contriti à ta gloire, et ce qui reste de sa fureur, lu
sunt quasi linum et exlincti sunt ». IsM t ’en fais une ceinture d ’honneur, c ’e - l - à -
x u u , 47. d ire , tu tires ta gloiro des moindres a tte n
g. — Quis resistet . Heb. : « qui se tiendra ta ts e t des plus impuissantes colères des u n -
devant loi dès lors (que s'élèvera)ta colère?» ies. L X X donnent à nnn, chamah. un sens
Eeaucoup
a Oui, pouvons-nous dire au pied do la trop faible, ei à la place du der
croix, vous ôtes terrible, Seigneur, et votre nier verbe, ils lisenL * u n n i thechuggeka9
propre Fils, égal en touL à voir» dignité et éoptadei aot, du verbe nha giig, fêler.
à voire puissance, ne vous résiste pas ; que 4 2 . » Affertis, Heb. : a ils ap{iorteruiit un
sera-ce donc des coupables, des reprouvés, présent à leur lerreu r 0, à celui qui !«•*
des d é m o n s ? » Berthier. épouvante. Le p sa lm u ia adresse cet a p iie là
9. — Belle a ntithèse : au ciel, Dieu pro tous tes peuples environnants, si souvent en
férant la sentence, sur la terre, le silence et guerre contre les Juifs, mais que devra ins
lYflVoi. truire la catastrophe des Assyriens « Vo-
10. — Cum exsurgeretm Quand Dieu vere nostri arbilrii est, sed persolvere non
exerce sur la lerre sa it-rrible justice.#c’est est nostrarum virium, sed gratue Dei. Neo
ordinairement moins pour le châtiment tam en propter hoc deheiuus diifidere, quia
(1rs impies que pour la protectiuu des si incipiamus quod nostrum est, (labit vires
j iisi es. ille qui jussit ut voverem us, e t supplebit
41. — Cogitatio hominis, rhamath-adam, quod suuin est. « Psnud. Ruf.
t la fu n u r de l'homme te loue », lourne à 43. — Aufert spiritum, iblsor. il
la {¡loin*. En voulant exterminer le-peuple coupe, il vendange, Joël, 111, 13; Apoc.,
du Dieu, les Assyriens ont donné à Jéhova x iv , 48-20. L'esprit, rottach, est m i' ici pour
l'ocrasion de faire éclater sa gimie. — R4i- la vu» elle-même, comme il ressorl de to u t ta
ytito», la n n n o n shenth ihemoth contexte.
338 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME LXXV1I
PSAUME LXXVI
pas éLé déçu. Mon âme refuse toute Renuit consolari anima mea;
consolation.
4. Je me suis souvenu de Dieu, 4. Memor fui Dei, et delectatus
et ¿'en ai élé réjoui; je me suis pré sum, et exercitalus sum, et defecit
occupé et mon esprit a défailli. spiritus meus.
5. Mes yeux devançaient les veil 5. Anlicipaverunt vigilias oculi
les de la nuit, j’étais troublé et in mei; turbatus sum, et non sum lo-
capable de parler. cutus.
6. Je pensais aux jours anciens, 6. Cogitavi dies antiquos; et an-
et mon esprit songeait aux années nos ©temos in mente habui.
éternelles.
7. La nuit je méditais en mon 7. El meditalus sum nocte cuín
cœur, je réfléchissais et je tourmen corde meo, et exercitabar, et scope-
tais mon esprit. barn spiritum meum.
8. Dieu nous rejettera-t-il pour 8. Nuraquid in seternum projiciet
toujours, et ne voudra-t-il plus nous Deus; aut non apponet ut compla-
être favorable ? citior sitadhuc?
9. Nous privera-MI à jamais de 9. Aut in finem misericordiam
sa miséricorde, pour toute la suite suam abscindet, a generatone in
des temps? generationem?
10. Dieu oubliera-t-il d'avoir pi 10. Aut obliviscetur misereri
tié, et dans sa colère arrêtera-t-il Deus? aut continebit in ira sua mi
ses miséricordes? sericordias suas?
17. Les eaux vous virent, 6 Dieu, 17. Videruntteaquæ, Deus, vide-
les eaux vous virent, elles eurent runt te aquæ, et timuerunt; et
peur, et les abîmes furent troublés. turbatæ sunt abyssi.
18. Les eaux redoublèrent leur 18. Multitudo sonitus aquarum :
fracas, les nuées firent entendre vocem dederunt nUbes.
leur voix. Vos flèches s'élancèrent, Etenim sagitlæ tuæ transeunt :
19. Votre tonnerre fit entendre 19. Vox tonitrui tui in rota.
les roulements de sa voix; vos Illuxerunt coruscationes tuæ orbi
éclairs illuminèrent le monde, la terræ : commota est et contremuit
terre trembla et fut ébranlée. terra.
20. Votre chemin fut dans la mer, 20. In mari via tua, et semitæ
et vos sentiers dans les vastes eaux, tuæin aquis multis : et vestigia tua
et ron ne pourra reconnaître la non cognoscentur.
trace de vos pas.
21. Vous avez mené votre peuple 21. Deduxisti sicutoves populum
comme des brebis, par la main de tuum, in manu Moysi et Aaron.
Moyse et d’Aaron. E x o d .U t l L
PSAUME LXXVIII
17. — Les eanx tremblèrent et les abîmes gai, le tourbillon qui en effet a le mouvement
frémirent à la puis-ante, voix rie Dieu. gyraloire de la roue, d’où son nom moderne
48. — Multitudo sonitus aqunrum inTF de cyclôno. Au bruit du tonnerre s’ajoute
IYD9 zormou maim kabolh, « plurent les ainsi celui du vent en furie. — Goru&cationet.
eaux les nuages a, les niurges versèrent la les éclairs.
pluie en abondance. — Vocem, leur voix, lo 20. — Non cognoscentur, tes traces n’ont
bruit du tonnerre. Quoique. l’Exude n ’e n parle pas été connues, car après le passage les
pa3 positivement, il e s t à croire que lo p a s eaux sont rentrées dans leiir lit. Aujourd'hui
sage des Hébreux fut protégé par un vinlvift encore les savants sont en désaccord sur le
onr*e; la Sagesse, XIX, i 2 , "fail allusion à c e lieu 6u s'opéra le prodige.
prodige. Du reste, le palmiste décrit poéti 24. — Tout ce déploiement de puissance a
quement une di'S grandes manifestations abouti à un acte de bonté et de providence
historiques de Jéhova, et l'on sa il que les paternelle à l'égard de son peuple. Le psal-
éclairs et le t o n n e r r e accompagnent habi miste s'arrête là : son silence est plus éloquent
tuellement louie ihéoph-inie. Cfr, Pà.xvu, 44. que touLes les conséquences qu’il pourrait
49. — Sagiltœt les flèches rie Dieu, les tirer de son récit *: « Bonum est præslolari
éclairs et la foudre. — la rota, S A ïa . bagal* cum silentio salutare Dei. » Thren., ut, 26
PSAUME LXXVII 3G3
Tl a donné ordre à nos pères
D’en instruire leurs enfants.
0. — De sorte que les générations suivantes les connussent,
E t que leurs futurs enfants â leur tour,
Les racontassent à leurs enfants.
7. — Ainsi ils m e ttraien t en Dieu leu r confiance.
Ils h oublieraient point les œ uvres de Dieu,
Et, {garderaient ses préceptes.
8. — Ils ne seraient point comme leurs aïeux,
Une race indocile et rebelle,
Une race au cœ ur volage,
Dont r e p r i t ne fut pas fidèle à Dieu.
9. — Les fils d’E phraïm , arm és pour tir e r de l'aro,
O nt tourné le dos au jo u r du combat.
10. — Ils n'ont pas été fidèles à l'alliance de Dieu,
E t ont refusé de m archer selon sa loi.
I L — Ils ont oublié ce qu’il avait fait,
E t les prodiges qu'il leur a v ait m ontrés.
12. — Aux je u x de leurs pères, il a v ait fa it des m erveilles
Dans la te rre d’E gypte, au pays de Tsoan.
13. — Il divisa la m er pour les faire passer,
E t tin t les eaux dressées comme un talus.
14 — Il les conduisit le jo u r avec une nuée,
E t toute la nuit avec un feu b rillan t.
15 — Il fendit les rochers dans le désert,
E t les abreuva comme à de vastes m ers.
16. — Il fit, sortir des sources du rocher,
E t couler l'eau en to rren ts.
17. — M ais ils continuèrent encore à l’offenser,
A se révolter contre le T rè s -H a u t dans le désert.
18. — Ils provoquèrent Dieu dans le u r co&ur,
En dem andant une n ourriture à le u r goût.
19. — Ils parlèrent contre Dieu e t d ire n t :
Dieu po urra-t-il dresser une table au d é sert?
20. — Voici qu’il a frappé le rocher, les eaux ont coulé»
E t des torren ts se sont précipités.
P o u rra -t-il aussi donner du pain,
F o u rn ira -t-il bien de la viande à son peuple?
21. — Mais Jéhova entendit,
E t il entra en colère;
Sa fureur s’allum a contre Jaoob,
E t son courroux s'éleva contre Israël,
22. — P a rc e qu’il ne s'étaient point fiés à Dieu,
E t n'avaient pas eu confiance en son secours.
23. — Il commanda aux nuées d'en h au t,
E t il ouvrit les portes du c ie l;
24. — Il Ihui*fit pleuvoir la manne pour les n o u rrir,
Et il leur donna le from ent du ciel.
25. — L'hom m e m angea le pain des anges*
Il leur envoya les alim ents à profusion.
26. — Il m it en mouvement le vent d ’e st dans les cieux,
E t am ena par sa puissance le souffle du midi.
LE LIVRE DES PSAUMES
27. — Il leur fit pleuvoir la vfancre comme la p o u s siè re
E t les oiseaux ailés, comme le sable des m ers.
28. — Il les fit tom ber au milieu de leur cam p,
E t tout autour de leurs tentes.
29. — Ils m angèrent et se rassasièrent à l'envi,
E t il leur procura ce qu'ils désiraient.
30. — Ils n'avaient pas encore satisfait leur convoitise,
L a n o u rritu re é ta it encore à leur bouche,
31. — Quand la colère de Dieu s'éleva contre e u x ;
11 porta la m ort parm i les mieux repus.
E t a b a t t i t les je u n e s h o m m e s d 'I s r a ë l.
32. — Après tout cela, ils péchèrent encore,
E t n'eurent point foi en ses prodiges.
33. — Alors il consuma leurs jo u rs comme un souffla.
E t leurs années avec rapidité.
34. — Gomme il les faisait p é rir, ils le cherchèrent,
E t revinrent pour retro u v er Dieu.
35. — Ils se rappelèrent que Dieu é ta it leur ro ch er.
E t le Dieu T rè s -H a u t leur libérateur.
36. — Mais ils le trom paient par leurs paroles,
E t avec leu r langue ils lui m entaient.
37. — L eu r cœ ur ne lui é ta it pas attaché,
E t ils ne furent pas fidèles à son alliance.
38. — Mais lui qui est m iséricordieux,
Pardonne le péché et ne d é tru it p a s;
Il ne cessa de re te n ir sa colère,
E t ne se laissa point aller à toute sa fu reu r.
39. — Il se rappela qu’ils n 'étaien t que ch air,
E t qu'un souffle qui s*en v a e t ne re v ie n t plus.
40« — Que de fois ils se ré v o ltèren t contre lui au d é se rt.
E t ils l'affligèrent dans la solitude!
41. — Ils ne cessèrent de provoquer Dieu,
E t de pousser à bout le S aint d'Israël.
42. — Ils oublièrent ce qu’a v ait fait sa main,
Au jo u r où il les délivra de l'oppression.
43. — Alors il m ontra ses signes en E g y p te,
E t ses prodiges au pays de Tsoan.
44. — Il changea leurs fleuves en sang,
E t ils ne purent boire à leurs ruisseaux.
45. — Il e n v o ja contre eux le moucheron qui les d év o ra.
E t la grenouille qui les harcela.
46. — Il livra leur récolte à la sauterelle,
E t le fru it de leurs tra v a u x à cette dévastatrice«
47. — Il détruisit leurs vignes p a r la grêle,.
E t leurs sycom ores par les gréions.
48. — 11 livra leurs troupeaux à ce fléau,
E t leur bétail aux coups de la.foudre.
49. — Il lança contre eux le feu de sa colère,
L e courroux, la fureu r, la détresse,
Toute une arm ée d'anges de m alheur.
50. — 11 donna libre c arrière à sa colère,
N 'ép argn a pas la m o rt à leur &rae,
E t livra leur vie à la peste
PSAUME LXXV1Î
51. — Il frappa tous les prem iers-nés en E gypte,
E t la fleur de la jeunesse dans les tentes de Cham.
52. — Il fit p a rtir son peuple comme des brebis,
E t le mena comme un troupeau dans le désert.
53. — Il le guida sûrem ent, et ils n 'eu ren t rien à craindre,
E t la m er recouvrit leurs ennemis.
54. — 11 les fit a rriv e r jusqu’à sa te rre sainte,
Ju sq u 'à la montagne que conquit sa droite.
55. — II chassa les nations de devant eux.
L e u r désigna au so rt leur héritage,
E t établit dans leurs ten tes les tribus d’Israël.
66. — Ils provoquèrent p a r leur révolte le Dieu T rè s-H a u t,
Et n ’observèrent point ses ordonnances.
57 . — Ils reculèrent e t tra h ire n t comme leurs aïeux,
Ils se reto u rn èren t comme un arc trom peur.
58. — Ils l'irritè re n t par leurs h auts-lieux,
Et p a r leurs idoles provoquèrent sa jalousie.
59. — Dieu l’entendit e t s ’indigna,
Il e u t Israël en profond m épris.
60. — Il délaissa le tabernacle de Silo.
L a tente q u ’il av ait dressée au milieu des hommes.
61. — Il laissa réduire sa puissance en captivité,
E t tom ber sa gloire aux m ains de l'oppresseur.
62. — Il abandonna son peuple au glaive.
E t s’indigna contre son héritage.
03. — L e feu dévora ses jeunes gens,
E t ses vierges n 'e u re n t point de chants nuptiaux.
64. —* S es prôtres tom bèrent sous les coups du glaive.
E t ses veuves ne se la m en tèren t point.
05. — Gomme un homme endorm i Adonaï s’éveilla,
P a re il au g u e rrie r que le vin rend joyeux.
66. — 11 frappa ses ennemis p a r derrière,
E t leur infligea une honte éternelle.
67. — Il p rit en aversion la tente de Joseph,
E t répudia la tribu d’E phraïro.
68. — Il choisit la tribu de Ju d a,
L a montagne de Sion qu’il aim ait.
69. — Il bâtit son sanctuaire h a u t comme le ciel,
E t l'établit pour d u re r toujours comme la te rra .
70* — Il choisit David son serv ite u r,
E t le tira des bercails du troupeau.
7 1 . — Il le fit venir de d e rrière les brebis,
P o u r paître Jacob, son peuple,
E t Israël son héritage.
72 . — Il les guida dans la d ro itu re de son cœ u r,
E t les m ena d’une main intelligente.
366 LE LITRE DES PSAUMES
PSAUME LXXVII
point m anqué de signaler le schisme comme les oppresseurs; 20« 11. 54-53, m assacre
une conséquence frappante de l’ambition des prem iers-nés ; 24® 1 t . 54, 55, IsraéJ est
éphraïm ite et de ta malédiction divine. conduit par Dieu d ’E^ynte en Chanaan ;
Hengstenberg, Tholuck, Cnok.T halhofer,etc., 22° 11. 5 6 -5 8 ; ses infidélités dans la tnrre
soutiennent avec raison cette, thèse. Les ra rom ise; 23* 24* 1 t . 59*64, Dieu délaissa
tionalistes a ttrib u e n t à des temps beaucoup ilo et livre son peuple aux mains des enne
plus récentsla composition du psaum e; mis ; 25» 11. 65-67, il i épmiie Israël e t choisit
comme le livre de l’E xodey est cité presque Juda ; 26« 27» 11. 68-72, il établit David roi
littéralem ent, on a là une preuve prérem p- de son peuple.
toire que le P en tate u q u e existait an temps de Au sens spirituel, le psaume s'applique à
David. C ette conclusion déniait à certaine la substitution de la loi évangélique à la loi
exégèse; la pensée de l’éluder n'est pas mosaïque.
étrangère à la date qu’on cherche à imposer 4. — Attendîtes Exorde qui rappelle c e u x
à (a composition d'Asaph. de Moï^e, Dent., x x x n , 4, d ’Isate, i, 2, et du
Nous comptons dans ce poème vingt-sept Ps. x l v i i i , 2 . Du reste, Asaph est appelé
strophes de six vers heplasyllahir|ues, L'en prophète par S. Matthieu, qui applique à
semble peut ôLre divisé en deux grandes Notrc-Seigncur les paroles du versoi s u i\ a n t,
Îmrties, dont la prem ière, 11. 4-37, décrit en le c itant comme « dictum per prophetam ».
es bienfaits de Dieu au désert et l'ingratitude x i i i , 35.
des Is ra é lite s et la secondo, 11. 38*72. la 2 . —■ In parabolis, en mashal. en in stru c
délivrance de l'E gypte et la substitution défi tion familière. — Propositions* abinitio, dos
nitive de Juda à Ephrafm. L 'auteur ne suit chidoth , des sentences depuis autrefois*, c'est-
pas l'ordre chronologique des faits; il les à-d ire, des traits de l'histoire antérieure
résum e, accouple ceux qui sont de même d'Israël. L’évangéliste applique ce verset à
nature et se préoccupe seulement de m ettre Jésus-Christ : par conséquent, Asaph a l'hon
en parallèle les bienfaits de Dieu et les infi neur d ’être ici la figure du divin Maître.
délités d'Israël. 4<> 11. 4-3, Préambule so 3. — Quanta , asher, choses que nous
lennel in vitant à l'attention ; 2 ° - 4o f i . 4-8, avons apprises de.nos pères, p a r i e s écrits
loi de Dieu sur l'instruction traditionnelle; inspirés qu'ils nous ont transm is, et par les
5® t t . 9-44, infidélité générale des enfant 3 traditions de détail qui les complètent. Nous
d 'E p h ra lm ; 6®, 7° 1 t . 42-47, prodiges de la allons voir en effet le psalmisLe puiser à ces
m er Rouge et du d é s e rt; 8®11. 48-20, m ur deux sources historiques, mais beaucoup
mures des Israélites réclam ant des v ian d e s; plus sobrem ent à la seconde.
9*, 40* 1 1 . 24-25, la m ann ti ; 44° 11. 26 28, 4. — Non sunl occulta ta. Heb. : a nous ne
les cailles; 42°, 43» 1 t . 29-34, colère de les cacherons pas à leurs enfants » ; c'est un
Dieu et châtim ent des m utins; 44° 1 1 35-37, devoir qu’on a rempli v is-à -v is de nous,
conversion hypocrite du peuple; 45° 11..38,39, nous le remplirons un faveur de. la postérité.
miséricorde de Dieu en faveur d ’êtres fra- 5. — Testimonium, n n y , hedntli, un té
iles; 46» 11. 40-42, les Israélites o u - m oignage de la volonté divine, une ordon
liaient les prodiges accomplis en Egypte ; nance, e t thorah, une loi. Les term es de ces
4*7* 43-50, plaies qui avaient accablé prescriptions sur l'enseignem ent traditionnel
368 Llî LIVRE DES PSAUMES
10. Non custodierunt teslamen- 10. Ils n’ont point gardé l'alliance
tum Dei : et in lege ejus noluerunt de Dieu, et refusèrent de marcher
ambulare. selon sa loi.
11. Et obliti sunt benefactorum 11. Ils oublièrent ses bienfaits et
ejus, et mirabilium ejus quse osten- les prodiges qu'il fit devant eux.
dit eis.
12. Goram patrìbus eorum fecit 12.11 fit des prodiges devant leurs
mirabilia in terra iEgypti, in campo pères dans le pays d'Egypte, dans
Tancos. la plaine de Tanis.
13. Interrupit mare, et perduxit 13. Il divisa la mer et les fit pas
eos : et statuii aquas quasi in ulre. ser ; et il enferma les eaux comme
E xod . 14, 21, 22. dans une outre.
14. Et deduxit eos in nube diei : 14. Il les conduisit pendant le jour
et tota nocte in illuminatione ignis, avec la nuée, et toute la nuit à la
lueur du feu.
15. Interrupit petram in eremo : lb. Il fendit le rocher au désert,
et adaquavit eos velut in abysso et les désaltéra comme aux vastes
multa. eaux de l’abîme.
Bccod. I7V 6 ; Ps. 104, 41.
16. Eteduxit aquam de petra : et 16. Il tira l’eau de la pierre, et
deduxit tanquam flumina aquas. la fit couler à torrents.
17. Et apposuerunt adhuc peccare 17. Et ils continuèrent encore à
ei : in iram excitaverunt Excelsum l’ofifenser, et dans ce séjour aride
in inaquoso, ils provoquèrent la colère du Très-
Haut.
18. Et tentaverunt Deum in cor- 18. Ils tentèrent Dieu dans leurs
dibus stiis : ut peterent escas ani- cœurs, en demandant des mets se
mabus suis. lon leur convoitise.
19. Et male locuti sunt de Deo; 19. Ils parlèrent mal de Dieu et
précédentes étaient oubliées; la passion bait en effet comme une pluie du ciel; cette
étouffait la foi e t i a reconnaissance; comme nourriture éLail donc exclusivement miracu
«’est bien là le cœ ur hum aint Avant la leuse.
'Seconde multiplication des pains, les apôtres 24. —*Panem cœli, a le blé des cieux », le
eux-m èm es n osent-ils pas dire au Sauveur : froment non produit p a rla terre, mais envoyé
« Ui de illos quia poterli hic satu rare psnibus d ire c te m e n t du ciel. La m anne avait p lu tô t
'in solitudine » ? Marc, v m , 4. a Facile, m - l a forme de blé que celle du pain ; l’expression
q u ii, et leve aquaruni negolium fuit ; nam hébraïque est donc plus juste que les autres.
'aqua in terrae cavorms abdua in lucem edita Quand N otre Seigneur dit aux Juifs : « Non
est. Alimentum vero panis, qui seritur, et Muyses d édit vobis panem de cœlo », Jo a n .,
tem p o re producitur, quomodo nobis affalim vi, 32, il v e u t seulem ent établir la différence
largietur, imminentemque famem eximet » ? essentielle qui existe entre la manne et J’Eu-
Theod. D’après Bickeil, ce verset est « glossa chari?tio ; la m anne est un pain du ciel en ce
tautologica, soluia oratione consci ipta ». sens seulem ent que c’est une nourriture qui
20. — Dieu a déjà donné de l'eau ; pourra* n’est pas produite par la terre, m ais qui e s t
t-il bien fournir au pain, leahem, et de la envoyé m iraculeusem ent p ar le Jtfaitre du
viande, sheer, à son peuple, lehammo, ce cifcl : l’Eucharistie est le vrai pain du ciel e t
peuple qui prétend moins servir Jéhova qu a n t à l’origine, e t q u a n t à » s u b s t a n c e , e t
q u ’ê tre servi par lui? q u a n t aux effets, puisqu’elle contient le
21. — Distutü, vaiithabbar, s ’ir-, Verbe de Dieu lui-même, u ailleurs la m anne
ri la . Les versions traduisent le verbe hébreu est la figure la plus significative de l’E u c b a -
comme s’il était au kai. La première fois que risiie.
la demando lui fut faite, m algré l’irrévérence 25. — Pariem angelorum,, O p t a i t , abbirim ,
avec laquelle on la lui adressait, le Seigneur des forts, c’e s t- à -d ire , des Anges, com m e
ne s'irrita pas, e t il envoya la manne ; mais traduisent les anciennes versions, S a p .,
dans les deux autres circonstances, il punit x v i, *20 , e t tous les com m entateurs. C ette
‘très sévèrement les révoltés. expression d o it ôtre entendue comme celle
22. — Non crediderunt « (Jsquequo d e - du verset précédent, a panem cœli ». L a
tra h e i mihi populus iste? disait le Seigneur m anne n’est point au sens p ropre la n o u rri
à Moïse. Quousque non crcdent mihi, in tu re des anges ; ils en ont une qui échappe
•omnibus signis q u $ feci coram e is ? » Num., aux regards de l’hom m e, Tob., x i, 49. Elle
x iv , M. l’est seulem ent parce qu’elle semblé v e n ir d u
23. — Mandavit nubi bus. La manne tom • séjour des anges, ou encore parce qu'elle est
PSAUME LXXVJI 374
vii homo : cibaria misit eis in abun- anges; il leur envoya des mets en
dantia. abondance.
Jo a n . 8, 31 ; / Cor, 1 0 ,3 .
26. Transtulit austrum do coelo : 26. Il fît tourner dans le ciel le
et induxit in virlute sua africum. vent du midi., et par sa puissance
Num. i l , 13. amena le vent d'Afrique.
27. Et pluit super eos sicut pul- 27. Il fit pleuvoir sur eux la
veremcarnes : et sicut arenam ma- viande comme la poussière, et les
ris volatilia pennata. oiseaux ailés comme le sable de la
mer.
28. Et ceciderunt in medio castro- 28. Ils tombèrent au milieu de
rum rorum, circa tabernacula eo leur camp, tout autour de leurs
rum. tentes.
¿9. Et manducavernntet saturati 29. Ils mangèrent et se rassasiè
suiit nimis, et desiderium corum rent pleinement, et il leur fournit
atlulit eis : ce qu ils avaient désiré.
30. Non sunt fraudati a desiderio 30. Il ne leur refusa point ce qu’ils
suo. avaient demandé. Les viandes
Adhuc escse eorum erant in ore étaient encore dans leur bouche,
ipsorum :
N u m . 11, 33.
31. Et ira Dei ascendit super eos. 31. Quand la colère de Dieu s'é
Et occidit pineues eorum, et ele- leva contre eux; il fit périr les plus
ctos Israel impeaivit. gras, et fit tomber l’élite d'Israël.
* 32. In omnibus his peccaverunt 32. Après tout cela ils péchèrent
adhuc : et non crediderunt in mira- encore, et n’eurent pas foi dans ses
bilibus cjus. prodiges.
33. Et defecerunt in vanitate dies 33. Aussi leurs jours s'écoulèrent
eorum, et anni eorum cum festina- comme un souffle, et leurs années
tibne. avec rapidité.
34. Gum occideret eos, qusere- 34. Gomme il les faisait mourir,
« veluti p e r angelos snbm infetrata ». Theod. ment dans r E c ritu re les g ran d s du peuple.
26. — Austrum, qadim, le vcnL d 'e st Ici il est plus probablem ent employé dans le
venant d’A rabie. — Africum, theiman, le sens propre : les plus repus, ceux qui avaient
vent du midi qui venait a Afrique à travers la le plus manifesté leur gourm andise. — E le-
mer Rouge. ctos, bachourei, tes jeunes gens, les plus
27. — N um .. x i , 31. — Sicui arenam, robustes par conséquent.
comme la poussière et le sable qu'apporte le 32. — Peccaverunt, quand pour la tro i
soufflp du cham sin. S a p ., x v i i , 2, note. sième fois ils réclam èrent une nourriture plus
29. — Dieu commença p a r exaucer les à leur goût.
Hébreux, p our leur rappeler sa puissance; il 33. — In vanitate, bahebel, en vanité, en
les châtia ensuite pour leur tém oigner sa souffle qui s'évanouit. Dieu décréta que tous
colère. les Israélites de plus de vingt ans périraient
30. — N on «uni fraudait . En hébreu, ce dans le désert, Num ., xiv , 2 3 ; plus ta r d , un
prem ier vers est parallèle au second : « ils grand nombre furent tués par les serpents,
ne se détournaient pas de leur désir (de l'ob x x i, 6 .
jet q u ’ils avaient désiré), et leur nourriture 34. — Reoerfebnntur « propter requirenda
était encore dans leur bouche », quand vinL tem poralia bona et vitanda temporafia mala»
le c h â tim e n t. Ce verset reproduit presque Qui propter bénéficia terrena Deum q u æ r e -
littéralem ent «Num., x i , 33. bant, non utique Deum, sed ilia quæ rebant. »
31. — Pingues . Ce m ot désigne ordinaire S. Aug.
373 LU LlVKIÎ DES PSAUMES
85. —• Adjutor, leur rocher. ut secundum ipsos Ioquar, Deus fortasse non
36. — Dikxerunt, v n n sfl, vaiiafat- rdet nec malos, sine dubio non perdet
tkouhou, ils le trom paient par des assurances nos. Gur ergo non pot!U9 id eligirnus, ubi
extérieures d’am our. L X X ; avec dubitatio nulla est ? » S. Aug. Dans l’autre
la nuance indiquée par un aulre vertus monde, la miséricorde n’arrôlera plus l'effet
frrotaiaav, sans qu’il faille pourtant, comm e de la colère, elle ne fera que le tempérer,
veulent quelques uns, substituer ce second puisque les damnés eux-mèmes ne souffriront
verbe au premier. Le 3 Hébreux du désert ias autant qu’ils le mériteraient à raison de
m éritaient déjà le reproche adressé à leurs feurs forfaits.
descendants par Isale, x x ix , 43 : a Labiis 39. — Caro, un être composé d’un élément
suis glorificat me, cor auLem ejus longe est a aussi caduc que la chair, et dont la vie passe
me », et par leSauveur lui-même, Math., x v , 8 . comme l’ombre, sans pouvoir revenir, Job,
37. — Cor eorum. Ils étaient attachés à vu, 9 ; x, 31. Une si grande misère n’appelle-
Dieu en apparence, mais non en esprit et en t-elle pas une grande miséricorde ?
vérité. Joan., iv, 23. 40. — Qùoties. « Peccavi nimis », disent
38. — Après IbisLoire de l'ingratitude des aussi les chrétiens.
Hébreux, voici maintenant, celle des m iséri 41. — Conversi sunt et tentaverunt, ils se
cordes divines. — Misericors, Sap., x i, 24 ; retournaient et offensaient, hébralsme signi
x v , 4, %. — Abundamt, a il multiplia d e . fiant : ils recommençaient à offenser. —
retirer sa colère », il ne cessa d e là contenir. Exacerbaverunt, Tinn, hithvou, ils ont fait
L'homme irrite Dieu sans cesse, m ais Dieu repentir, ils ont affligé, LXX : icapàguvow, ou
est paiient, et quand il châtie, la miséricorde suivant une aulre acception du verbe thavah,
accompagne toujours sa colère. Mais il n'en ils ont limité, c’est-à-dire, poussé à bout.
sera plus ainsi dans l'autre monde, m algré 42. — Recordati, de la mémoire du cœur*
les prétentions de certains impies. « Si enun, — Manus, fixod., m , 49, etc.
PSAUME LXXVII 373
ejus, die qua redemit eos de manu ce qu’il avait fait, au jour où il les
tribulaniis : tira des mains de l’oppresseur,
. 43. Sicut posuitin iEgypto signa 43. Quaud il Ht éclater ses signes
sua, ut prodigia sua in campo Ta en Egypte, el ses prodiges dans la
ñeos. plaine de Tanis.
4/i. Et convertii in sanguinem 44. II changea en sang leurs fleu
ilumina eorum, el imbres eorum, ne ves et leurs eaux, pour qu’ils n’en
biberent. pussent boire.
Ka od. 7, 90.
45. Misit in eos coenomyiam, et 45. Il envoya contre eux le mou
comedit eos; el ranam, et disper- cheron qui les dévora, et la gre
didit eos. nouille qui les détruisit.
Satod. 6, 8, 34.
46. Et dedit Perugini fructus eo 46. Il livra aux vers leurs récol
rum : et labores eorum IocuMse. tes, et leurs travaux à la saute
E xod . 10, 15. relle.
47. Et occidit in grandine vineas 47. Il fit périr leurs vignes par la
eorum, et moros eorum in pruina. grêle, et leurs sycomores par le gi
E x o d . 9,95. vre.
48. Et tradidit grandini jumenta 48. Il abandonna leur bétail à la
eorum, el possessionem eoruin igni. grêle, et leurs possessions au feu.
49. Misil in eos iram indigoatio- 49. Il déchaina contre eux la fu
nis suse : indignationem, et iram, et reur de son indignation, l’irritation,
tribulationem, immissiones per an- le courroux, l’angoisse, el les fléaux
gelos malos. envoyés par les anges de malheur.
44. — Asaph va enum érer les principales l'échanson en captivité avec Joseph? Sur les
plaies d’Egypte, m ais sans s'astreindre à vignes d'Egypte, voir M. Vigouroux, Bib. et
¿ ir e coinpiel, ni à suivre Tordre historique, Dec. mod. n i, 4.
sinon pour la prem ière et la dernière. — In 48. — Le fléau de la grêle, accompagné
sanguinem, c'est la prem ière plaie. d'éclairs el de tonnerre, frappa « ab homme
4 5 .— CœnomyiaiHj a i y , harob, le fléau des usque ad jum enta » Exod., ix , 25.
mouches, ranatn, los grenouilles, quatrièm e 49. — Ce verset résum e tous les m aux
el deuxième plaies déchaînés conlre leB Egyptiens : « il envoya
46. — Ærugim, S*Dn, chasil, la dévorante, contre eux l'ard e u r de sa colère, le courroux,
iocuslæ. ovbeh, les nombreuses, deux l'indignation et l'angoisse, expédition d'anges
«om s pour désigner les sauterelles de la de malheurs ». Le mot nnbttfO , mishlachath
huitièm e plaie. ne désigne pas les choses inanimées, les t r a i t s
47. — Grondine> la grêle, pruina, Peau les fléaux qu’on envoie, m a i s la troupe, même
congelée, les grêlons de la septième plaie. — qu'on laiL p artir. Ici les différents fléaux que
Vine.a$ il n'est point question des vignes subirent les Egyptiens sont personnifiés poé
égyptiennes dans le récit de l'E xode; de tiquem ent sous le nom d'anges, ou bien, à
W i'lie et Hupfeld oni prétendu qu*Âsaph l'exemple du dernier qui a rriv e par le rninis-
confondait ici l'Egypte avec le pays de C ha- I ère de l'ange exterm inateur, ils sont a ttrib u é s
-naan. Les découvertes modernes donnent un à des esprits supérieur«. C<’S anges sont a p
démenti formel à celle observalion. R. S. pelés rahim, a méchants » ou « rie m aux »,
Poole dit que « la culture de la vigne avait suivant q u 'o n prend le mol com m e ad je c tif ou
en Egypte une grande extension, el qu'il s'y comm e substantif. L< s modernes préfèrent gé
trouvait différente cru* dont l'un, le maréotic, néralement la seconde traduction. Dieu en a n
était renom m é chez les Romain:; ». L e même n o n ç a n te Moïse le passage do l’ange exterm i
au teur re p r o d u it, d ’apiès W ilk m s o n , le n a t e u r en parle comme si c ’é ta it lui-m êm e :
dessin d ’une vigne où IOn voit d«*s hommes « iransibo... percuLiam... » E x o d , x u , 42,
récoltant des fruits. Dict. o flh e Bib. E gypte. e l la Sagesse dit de ce m êm e ange : « Omni-
Qui ne so rappelle du reste l'histoire do potenssorm o tu u sd e c œ lo a regalibus sedibus,
374 LE LIYEE DES PSAUMES
50. H donna libre carrière à sa 50. Viam fecit semitæ irs swb»
CôlèVe, n'arracha pas leur vie à la non pepercit a morte auitnabiis
mort, et enveloppa leurs troupeaux eorum : et jumenta eorum in morte
dans la ruine. conclusit.
51. H frappa tous les premiers- 51. Et percussit omne primoge-
nés dans la terre d’Egypte, et lés nitum in terra Æjiypli : primillas
)rémices de toutes leurs peines dans omnis laboris eorum in laberiiaculis
Îes tentes de Gham. Gham.
Eccod. lâ f 39
52. El il enleva son peuple commo 52. Et abstulH sicut oves popu-
des brebis, et le mena comme un lumsuum : et perduxit eos tanquam
troupèau dans le désert. t;,,, gregem in deserto.
53. Il les conduisit en socurité 53. Et deduxit eos in spe, et non
sans qu'ils eussent à craindre, tan timuerunt : et inimicos* eorum ope-
dis que la mer ensevelit leurs enne ruit mare.
mis. Bœod. 14,27.
54. Il les mena jusqu'à la mon 54. Et induxjt eos in montera
tagne de sa sainteté, la montagne sanctificationissuæ:montem, quem
ue sa droite avait acquise. Il chassa acquisivit dextera ejus.
evant eux les nations, et par le El ejecit a facie eorum gentes :
tins, qui ne furent décidément vaincus que Gabaa, dan* la maison d’Aminadab, ju s q u 'à
p a r David. ce que David la transférât à Sion. En laissant
63. — ígnita le feu do la g u e r r e , Num ., prendre l'arche par 1rs ennemis, Dieu av a it
XXI, 28, ou c e lu i d« la c o lè r e d iv in e , c o m m e m ontré qu'il jugeait Ephrafm, fils de Joseph,
plus haut, ÿ. î i . — N onsunt laméntala* indigne de la garder plus longtemps; c'usi
TÎTin N 7 . lo hoüllaltoa, « ni» furent point pourquoi on ne voulut pas la reporter à Silo.
chantées » p ar des chants joyeux, des chants 68 . — Trihum Judn, la tribu qui. d ’après
nupiiaux , parce qu'il n’y avait phi« de la prophétie, devait tenir le sceptre ju s q u ’au
jeunes gens pour les épouser. Aq. : OjAviri&ïjffacv, tem ps du Messie.
Symin. : cnr)vÉ6y)<rav. 69 — S ta tt unicorninm, LX X lis ml
64. — Sacerdotes, en particulier Ophni el te m in , IV. x x î . 22 . tan lis que le texte porte :
Phinées, les deux fils du g ran d -p réire Héli. 103, kemo m m if», « comme l*»s h au
1 Reg.. IV, 17. — Non plorabantur. Heb. : teurs », d ‘après le parallélisme, comme les
« ne pleurèrent point ». Allusion à la femme hauteurs riu ciel. — n i terra H*»b. : o com m e
de Phinées, qui d'épouvante, à la nouvelle de la terre il fonda pour toujours », il fit son
la prise de Parche, enfanta, tomba m orte, et san ctu aire aussi élevé que In ciel, au*si
ainsi ne put pleurer son mari. durable que la terre, ce qui n'est vrai litté -
65. — Pendant toutes ces calamité*, le ralnm»ni que du sanctuaire et de l’Bglise de
Seigneur paraissait end o rm i; mais tout à la toi nouvel!*, dont le tabernacle n’é ta it que
coup, « il se réveilla comme un héros c h a n la figure. Ce verset donne à croire que l’arche
ta n t par le vin », un guerrier plein de force éta it déjà dans le labornacle de Sion quand
e t d ’entrain qui pousse des cris de victoire à Asaph écrivit le psaum e.
la vue de 1 ennemi qu'il va terrasser. Is., 70. - r Elegil Oavtd. Il choisit David, p a ste u r
XLII, 13. de brebis pour en faire un pasteur d'hom m es,
66 . — în potteriora, en leur infligeant une de môme que plus tard il devait choisir
défaite honteuse, e t en les frappant d'un mal Pierre, pécheur de poissons, pour en faire un
hum iliant. I Reg., v. 6 . pécheur d'hom m es.
67. — Les Philistins frappés par le Sei 71. — Pascere . pour pattro au nom de
gneur renvoyèrent l'arche qui fut déposée à Dieu, non pas seulem ent Juda, mais Jacob,
PSAUME LXXVIII 37?
PSAUME LXX1X
c'est-à-dire, l'ensemble de toules les tri- jusqu'au moment où fut composé le psaume,
bus. peut-être avant la chute et les derniers
72. —- Ce verset résume l'histoire de David malheurs du roi.
37$ IJv LIVRE DES PSAUMES
PSAUME LXXVI1I
rien cite donc ie p s a u m e comm e E criture sunt, et nos im pîetates eorum portavim us ».
déjà bien connue des lecteurs, ce qui serait T hren., v, 7. Dieu avait défendu aux hommes
impossible si le p sa lm iste é ta it contem porain. de p unir les enfants pour la faute de leurs
4. — Ps. x u i i , 44, 45. C'élaienl su rto u t p àies, Deut., x x tv , 46, mais lui-môtne s’é ta it
les Iduméens qui s'étaient réjouis de la ruino réservé le droit de faire p a y e r Pimciuilé des
d ’Israël. Ps. c x x x v i, 7, B; la., x x x iv , 4 - 8 ; pères aux enfants ju s q u ’à la troisième et la
Abdias, 4-46. quatrièm e génération, D eut., v, 9. Dans le
5. — P-. l x x i i i , 4 . cas présent, les enfants n'avaient fait que
6 . — E(fonde. « Non malevolentiæ voto continuer les fautes de leurs ancêtres, t . 9,
ista dicunlur, sed Spiritu prævisa præ dicun- et s'ils subissaient le châtim ent, ils devaient
lu r. » S. Àug. Ce verset el le suivant se du moins y trouver le principe de leur con
lisent identiquem ent dan» Jérém ie, x, 25. Si version. — Anticipent, que tes miséricordes
Asaph avait vécu du temps de David, il est viennent au-devanL de n o u s , sans elles
clair qun le prophète a urait em piunlé la nous ne pouvons rien, puisque c ’est toujours
citation au psaume. Mais le chapitre x de la grâce de Dieu qui fait le prem ier pas. —
Jérém ie est antérieur à la grande catastrophe Pauperes, affligés, m isérables. R em arquons
q u ’il annonce, t . 22 ; c'est donc lu pialm iste en passant que* ce versot convient assez peu
qui a cité le prophète. à l'époque des Machabées. La période qui
7 . — Gomederunt. Le verbe est au singu s ’é tail écoulée depuis la captiviLé av a it olé
lier en hébreu, aeàt, m»U par suite d'un» Truie une époque de fidélité à Dieu, e t l'idolâtrie,
de copiste, car dans Jérém ie e t dans les ver I • grand crim e national d'Israël, avait tota
sions il est au pluriel. lement disparu, do sorte que les prem ières
8 . — Voici la cause do tous les m aux qui persécutions des Séleucides eurent beaucoup
ont frappé Israël : ce sontl- s péchés, plus le c a ractère d'épreuves que celui de
rishonim , des prédécesseurs, aitfiçttanim ê c h â iim e n ls. Les juifs ne pouvaient donc dire
a hoc est a parentibus venientium ». S. Au»., à c e tte époque qu'ils expiaient les péchés de
¿es pérhé* accumulés par les Juifs de généra leurs pères.
tion en génération depuis les derniers lemps de 9. — Propter gloriam, le grand mobile des
Salomon, a Patres nostri pcccaverunl, et non actions de Dieu. L'église répète souvent ceg
PSAUME LXXVIJI 331
PSAUME LXXX
deux versets aux messes du Carême, pour sonnier. du peuple eif captivité, encore une1
implorer le pardon des péchés de ses enfants. expression qui convient beaucoup mieux aux
temps de Jérémie qu‘à ceux des Machabées.
Mémento quod sumus tni
Licet caduc! plasmatis, — Po&side, H«b. : m i n , hoiher, « laisse les fils-
Ne des honorem nominis de la mort », laisse vivre, épargne ceux qui»
Tni, precaraur, aller». sont destinés à la mort. Les veisions ont pris
S. Ambr. io Quadrag. ad Matnl.
le sens corrélatif à « largiri » qu’a le verbe
40. — Ne forte, lammah , a pourquoi di à l'hiphil.
raient-elles les nations j>? — (Jbi est. Les 12. — Septuplant. C'est la vengeance qu'an»-
nalions attribuaient le désastre des Juifs plu noncent les prophètes I^ale et Abdias, Ÿ. 4.
tôt à l'impuissance de Jéhova qu'à sa colère. 43. — Confitebimur tibi, c'est ce qui eut
— Innotescat. Deut., xxxh, 43. lieu après le retour de l'exil, c'est ce qui se'
44. — Compeditorum, TON» du pri perpétue m sœculnm sous la loi nouvelle.
382 LE O V ftÈ b K é PSAÜMES
8. — Die» Jes arm ées, rétablis-nous,
F ais luilvBf ta face et net i e serons sauvé
9. Tu as apporté une vigne d ’E g ypté,
Tu as chassé les nations pour la p la n te r;
10. — ,Tu lui as ménagé une place;
Elle a poussé de* racines et rempli la te rre.
11. — Son ombre a recouvert les montagnes,
Et. ses ram eaux sont comme les cèdres de Dieu*
12. — Elle étend ses branches ju sq u 'à la m er,
E t s>es rejetons jusqu'au fleuve.
13* — Pourquoi as-tu d étru it ses clôtures,
Si bien que tous les passants la d évastent 9
14. —■ L e sanglier de la forêt la rav ag e,
E t la fauve des champs la dévore. •
15. — Dieu des arm ées, reviens donc, reg a rd e
Du h a u t du ciel, vois, visite cette vigneI
16. — P ro tèg e ce que ta droite a planté,
E t le rejeton que tu t'e s attaché.
17. — Elle est brûlée par le feu, coupée,
D evant ta face „irritée, tout périt.
18. —* E tends la main su r l'homme de t a droite,
S u r le fils de l’homme que tu t'es attaché.
19. — Nous ne nous éloignerons plus de toi,
R ends-nous la vie e t nous invoquerons ton nom.
20. — Jéhova, Dieu des arm ées, rétablis-nous,
F a is luire ta face, e t nous serons sauvés.
PSAUME LXXIX
1. Pour la fin, pour ceux qui se- 1. In finem pro iis qui commuta-
ront changés, témoignage d’Asaph, buntur, testimonium Asaph, Psal-
npsaume.
o an m a mus.
m u e
2. Qui regis Israel, intes.de, qui 2. Vous qui conduisez Israël, prê
Seducís velut ovem Joseph. tez l’oreille, vous qui menez Joseph
Qui sedes super cherubica, mani comme une brebis. Vous qui trônez
festare. sur les chérubins, mauifestez-vous,
3. Coram Ephraim, Benjamin et 3. Devant Ephraïm, Benjamin et
Manasse. Manassé. Excitez votre puissance
Excita potentiam tuam, et veni, et venez pour nous sauver.
ut salvos facias nos.
4. Deus, converte nos, et ostende 4. 0 Dieu, faites-nous revenir,
faciem tuam, et salvi erimus. montrez votre face et nous serons
sauv.és.
5. Domine, Deus virtutum,quous- 5. Seigneur, Dieu des armées,
françes de ses frè res, il les fait siennes, et comme nous l‘avons noté dans l'introduction
dans une gracieuse allégorie, développée avec au Ps. l x x v i i . — Super chernkim, les chéru
une finesse e t un goût extrêmes, il chante les bins qui portent le trône de Dieu Ps. x v m , 4 4,
gloires antiques et les d é s a s 'ie s actuels el dont ceux de l’arche «-ont l'image.
d'Israël. Cette prière, d'une poésie si exprès-/ 3. — Coram Ephraïm. Asaph nomme
sive e t d'une inspiration si élevée, m ontre trois tribus m in ma représentant le royaum e
que le schism e n'avait pas brisé tous les liens d’Israël, Eplirdiui et Manassé, fils de Joseph,
entre les deux r o y a u m e s e t que, su rto u t dans el Benjamin, celui-ci fils, les deux premiers
le m alheur, l'affliL-lion qui unissait les deux petits-fiI* de Rachel, la bien-aimée de Jacnb.
.parties d'un même peuple ne connaissait pas Gemment Benjamin peut-il être compté au
de frontières. Aussi bien, en priant pour nombre des tribus victimes des A ssyriens?
Israël, Juria priait pour lui-m ém e, car le Quand le prophète Ahias avait annoncé à
même sort le menaçait, el les prophètes ne se Jéroboam la part q u ’il aurait à l'héiilfig<* (je
lassaient pas de Penavertir. IV Reg., x v u , 43. Salomon, il avait <lil q u ’il ne resterait à R o-
Les L X X ajoutent au titre : forèp to ü ’Ao®«- boam qu'une seule tribu, III Reg , x i, 3 2 ,3 6 ,
pioo,ce qui est de nature à confirmer la date èt plus t a r d , après le prem ier passage des
que nous assignons au psaume, à la suite Assyriens, « non rcm ansil nisi tribus Juda tan-
d’H engstenberg, de M. Le Hir et de bon Lummodo », dit l’historien des Rots, IV R eg.,
nom bre d’interprètes catholiques. x v u , 48 On peut croire que dans ces deux
Le psaum e a cinq strophes régulières de passages, Benjamin, qui faisait certainem ent
vers octosyllabiqnes, d 'a u ta n t plu* faciles à partie du royaum e de Juda, III Reg., x n , 24,
re c o n n a ître que la première, la seconde et la est passé sous silence à raison de l’exiguiié
dernière se term in en t par un refrain. Dans de son territoire. En fait, ce territoire déjà
ces trois refrains le nom seul de Dieu est si restreint appartenait en partie au royaum e
modifié, e t présente une gradation qui semble d'Israël ; ainsi les villes de Benjamin, Béthel,
m arquer l’intensité croissante de ïa prière : Jéricho, Galgala, III Reg., x i i , 29 ; xv i, 34,
elokbn, elohim tsebaolh, iehovahelohim tsebaoth. n’étaient point du royaum e de Juda, qui
4° 1 1 . 2-4, q u e le Pasteur d'Israël prenne même avait é té s u r le point de perdre R am a,
pitié de son peuple ; 2® ÿ ÿ . 5 - 8 , ce peuple III Reg., xv, 47-24. Une grande partie de
souffre mille maux de ses ennamis et de ses Benjamin a p p artenait donc à Israël, et était
voisins; 3° 1 1 . 9-42, c'est la vigne que Dieu tombée au pouvoir de Sargon. Aussi Asaph
avait transplantée d ’E g y p te ; 4» 11. 43-46, met-il à bon droit le nom de celte Iribu à
m aintenant elle est au pillage, que Dieu daigne côté des noms d’Ephralm et de Manassé. —
la re g a rd e r; 5» 11. 47-20, que Dieu protège Excita, éveille ta puissance qui semble e n -
Israël, et désorm ais le peuple éprouvé lui dorm ierom m e aux jours d’IIéli, Ps. l x x v i i , 65.
Bera fidèle. Les Juifs d u ren t rép é te r celte prière pour
Au sens spirituel, l'hum anité terrassée p a r appeler le Messie, e t I Eglise la redit fréquem
le démon appelle à grands cris le R édem pteur. m ent dans ses offices de l’Avent.
2. — Qtti regis, n j n , roheh, « pasteur 4. — Couverte nos, hashibnou,
d Israël », toi qui comptes aussi les dix tribus « ram ène-nous », ou « restaure-nous ».
parmi les brebis de ton pâturage, l x x v i i i , 43. Comme rien ne donne à supposer que Je
— Joseph, le royaum e d’Israël, parce que la psalmiste p a rta g e ât la captivité d’Israël, ia
tribu d ’Ephralm , le fils de Joseph, avait eu seconde traduction est préférable, car elle
une influence prépondérante dans les tem ps peu ts'ap p liq u er aux deux royaum es à la fois.
antérieurs à D avid, et depiris le sc h is m e , 6; — Virtulum, tsebaolh, mot qui dans les
m LE LIVRE DES PSAUMES
psaumes est souvent employé comme nom au -d essu s de la porte du temple d ’Uérode.
propre pour désigner le Seigneur. Servi fui, Jacob avait déjà com paré Joseph à un rejeton
~)Dÿ' hammeka, de ton peuple. L X X : qui s'accroît, G en., x l i x , 22.
habdeika. 40. — U u xitineris fuisti, paraphrase m al
6 . — Heb. : « Tu leur as fait manger un pain heureuse de l’hébreu, n ’j g , pinnitha, m ieux
de larmes, tu les as abreuvés d e pleurs au sha• tra d u it par L X X : ¿ 8onofr|aac, lu lui fis place,
lish ». Le shalisb é tait une mesure de ca p a tu fis un chemin pour ses racines. — Impleoit
cité égale au tiers de l'épha ; l’épha équivalait terram , la terre ae Chanaan, ls., x x v u , 6 .
à tre n te-n e u f litres et demi d’après Josèphe, 1 1 . — Operuit montes . CetLe vigne s 'e te n d it
et à la moitié seulem ent d'a p rè s les rabbins; et provigna p a rtout avec exubérance, e t elle
le shalish pouvait donc valoir environ un de couvrit le pays m ontagneux de Palestine
nos décalitres, mesure qui, en parlant de comme les cèdres couvrent le L iban. L a
Îarm es, donne l’idée ‘de l’abondance avec m étaphore n'exagère poiru la vérité du fait
laquelle elles o n td ù couler. Le pain de larmes m atériel qui serL de com paraison. On s a it
n ’est pas celui qui est gagné à force de que les vignes de Palestine sont célèbres p a r
la rm e s : les pleurs sont ici considérées elles- leur luxuriante croissance et les g ra p p e s
mêmes comm e nourriture. Ps. x u , 4. énorm es q u ’elles produisent, N um ., x m , 23.
7. — Contradictionem, un objet de d is - Les voyageurs témoignent de la grosseur e t
uie ; les voisins e t les ennemis com battent de la longueur des ceps, qui du resle p lan té s
qui aura l'héritage. « Cum nos anxilio tuo à une g ran d e distance les uns des a u tre s ,
desL itu isti, fe c isti u t o m n e s v ic in æ g e n t e s a tteig n en t des proportion* inconnues d a n s
a u d e r e n t n o b is c u m c o n t e n d e r e e t p u g n a r e ». nos clim ats. Cfr. Dicl. of the Bibl. V ine.
Bellarm. R osenm üller, TOrient, iv, 89, cite le réc it
9. — Vineam. Ici commence la belle allé d'u n voyage en Perse où l’on parle de reje
gorie que le psalmiste va suivre fidèlement tons de vigne s’entrelaçant à perle de vue e t
Jusqu'au * .1 7 , et qui sera souvent reproduile a tteig n an t à une hauteur supérieure à celle
par les prophètes, ls., v, 1-7, x x v u , 2 6 ; J e r., des a rb re s les plus élevés. — Cedros Dei, les
il, 21, x u , 1 0; Ezech, xv, 6 , x v i i , 8 , et plus cèdres de Dieu, les g rands cèdres. Ces m ots
tard par le Sauveur, Math., x x i, 33. C’est sont plutôt a ttributifs dans le second vors*
par allusion à la signification de cet emblème que com plém ent du prem ier verbe.
q u ’on avait placé une gigantesque vigne d ’or 42. — Flum en, l’E u p h ra te . Ce fleuve e t la»
PSAUME LXXIX 385>
M éditerranée furent les limites q u 'a tte ig n it verbe paqad suivi de c e tte préposition n e
Ja vigne d'Israël sous Salomon. s’emploie d'ordinaire que pour les visites de
43. — Maceriam ejus, ¡e m u r qui: entou la justice de Dieu qui châtie, ce qui ne s ’a c
r a it la vigne ; ce m ur éta it la protection de corde pas avec le contexte. On prend géné
Jéhova. ralem ent cannah comm e im pératif de canan,
.4 4. — Eœierminavit eam, nJDDTS*» iekar- soit avec le sens de coun» L X X : x atàptw at,
smennah, du verbe quadrilitLëral kirsem , soit de préférence avec le sens arabe « pro
m ordre à pleines dents, dévaster avec les tégé », sens qui s’accom ode bien de la p ré
dents. Ce verbe exprime bien les ravages position hal devant le nom de personne. —
causés d a n s les cultures par les défenses du F ilium. Ce fils est Israël que Dieu appelle
sanglier. — De silva, maihor, avec un son prem ier-né, Exod., iv , 2 i ; Os., x i , 4.
y suspensum , c 'e st-à -d ire , élevé au-dessus Il l’a consolidé pour lui, c ’e s t-à -d ire , qu'il se
des au tre s lettres dans le texte officiel, parce 1 est fortem ent atta c h é.
que, selon les Talm udisles, c e ü e lettre o c 47. — Peribunt . On ne p e u t donner pour
cupe I» milieu du livre des Psaumes. — sujet à ce verbe les ennem is dont il n'est
Singuiaris ferus, Ttttf T>7, z iz skadaï, « la point parié depuis ♦ . 4 4 ; mais les m éta
bêle des cham ps » ; z iz désigne proprem ent phores applicables à (a vigne continuant
« ce qui c o u rt ». Pour les rabbins, le sanglier encore, c'est nécessairem ent d'elle q u ’il ost
est l’Iduméen de Séïr, et la bôte rapide est q u e stio n ; le verbe doit alors se traduire au
l'Arabe du désert. Après le pa£sage|des Assy jréseM, el il a pour double sujet la vigne et
fefils,
riens et le d é p a rt des Israélites, le pays res le sujet m étaphorique et le sujet propre;
t a u ouvert aux incursions des tribus jalouses re verset sert ainsi de transition entre la
et pillardes du voisinâge. Ces botes fauves figure e t la réalité. M, le Hir et plusieurs
p ourraient aussi très bien désigner les con autres interprèles, assez peu nombreux du
quérants eux-m ôm es. reste, croient à des rem aniem ents défectueux
45. — FtVi/a vineam. Dieu s’est tenu à dans ces deux v e rs e ts; le second vers du
d’écart : il semble que s’il voyait la désolation t. 46 a urait été perdu, et le vide aurait é té
•qui règne dans sa vigne, il serait p ris de comblé par le second vers du t . 48, giâc<‘ au
pitié. même mot imintka qui term ine le prem ier
46. — P erfce, rUDI» vecannah. S. Jérôm e, vers des deu x versets. Il est possible en
•a radicem », et quelques com m entateurs effet que le texte a it souffert, mais il n ’est
pronnent ce mot comme su b sta n tif avec le fioinl facile de le prouver, car on sait q ue
«ans de « rejeton, ram eaux » ; le verset es poètes hébreux n'ont pas les mêmes
dépend alors du précédent : « Visite celte scrupules que nous v is-à-vis de la gram m aire
vigne, et lp rejeton que la droite a planté et ou do la logique. D'ailleurs, l'agencem ent
>Je fils que tu as consolidé pour loi ». Seule strophique est intact avec le texte actuel.
ment le second complément, ben, le fils, est 48 — Virum dexterœ tuœ % allusion a u
précédé de la préposition e t le nom de Benjamin, G en., x x x v t 48. Cet
S, Bible. P sauubs. — 25
386 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME L X X X I
PSAUM E LXXX
peut apporter de preuves pérem ptoires en conir© les ennemis de notre nalut, e t des
faveur de celte idée, mais il y a d ’assez délices de la douce nourriture de la table d u
grandes présomptions pour l’appuyer. Le Seigneur, ù Thalhofer.
pie^x roi, après avoir ouvert le temple 2. — E xultateyjubilale,harninou<kari!iou,
abandonné sous l'impie Achaz, résolut d in il faut célébrer le Seigneur par des c h an ts
viter Ephraïm et Manassé. c'e<L-à-üire , joyeux, comm e il convient à une si grande
Kcs habitants du royaum e d'Israël à venir solennité. L’invitation est adressée au peuple
célébrer la solennité à Jérusalem , selon les tout e ntier.
prescriptions de la loi. Beaucoup se m o - 3. — Psalmum, ximrah, le chant accom
u è re n t des envoyés du roi de Juria, mais pagné d'instrum ents, le thof ou tambourin»
3 "autres se rendirent à son appel. Il ? a r.,
x x x , 4 , 4 0 , 44. Ezéchiasqui pour la réouver
a le kinnor harm onieux et le nebel ».
4. — Tuba, le s/io/ar, trom pette ou cor,
tu re du temple avait fait chanter les can com m uném ent en c o in e d e bélier, en souvenir
tiques de David e t d'Asaph le voyant. Il P a r., du sacrifice d'A braham , disent les rabbins.
x x ix , 30, dem anda au descendant de ce Cet instrum ent éta it de forme plus ou moins
dernier, de composer un chanl de circons recourbée, et il avait le tube rond ou aplati.
tance à l'occasion d e là Pâque solennelle dans Perowne dit que de tous les instrum ents des
laquelle il voulait réunir tous les enfants de anciens Hébreux, c ’est le seul qui soit encore
Jacob. C'est ce qui expliquerait que le psal en usage d a n - le service religieux d es Juifs
m isle parle plus spécialement de Joseph, le m odernes. Le psalmisle exhorte à sonner d u
père des deux principales tribus schism a- cor au xznrii chodesh. Le chodesh est le pre
liques. La fin du psaume semble bien dire mier jo u r de la lune ei par conséquent le
l'écho de la réponse reçue par Ezéchias : p rem ier du m ois; Hungstenberg rem a rq u e
Israël est abandonné à sa volonté perverse, p o u rta n t q u e , surtout dans le Pentateuque,
r l voué sans défense aux ennemis qui vont ce m ot a le sens général du mois. On p o u rra it
bientôt l'assaillir e t l'em m ener en esclavage. alors tra d u ire : « sonnez du cor dans le
Le psaume peut êlre divisé en sepi sLrophes mois »; en prenant, comm e les versions, le
inégales de vers hepia.-yllabiques: 4o n , 2-4, sens de néoménie, on arrive à exprim er la
qu’Tsraôl acclame Jéhova au jour de la fôte; môme idée. — In msigni, nD3H, bakeseh,
2» 1 t . 5 , 6 , c'est la loi du Seigneur ; 3®1 1 . 7, 8 , Prov., v u . 20, mol d'ongine contestée Les
il Ta posée quand il délivra les Hébreux d e là anciens le faisaient venir du verbn kasas,
se rv itu d e ; 4° 1 1 . 9-14 ; qu'Israël n'ait donc « com pter », d ’où la Lraduution. : le jo u r
d'a u tre Diou que Jéhova, s’il veut obtenir ses m arqué. Les modernes le raliaclv n t plus'
faveurs; 8o 12,11. 13, mais il préfère déso volontiers au verbe kasah , « couvrir ^ ; le
6°
b é ir ; 11. 4 4, 15, s’il eût voulu, Dieu eût keseh serait le jour où la lune est entièrement
écrasé ses ennemis, 7° 1 1 . 16, 47, et il l’eut recouverte de son disque lumineux. D 'autres
comblé de biens. en ten d en t p ar là la lune recouverte d’om bre,
L'application spirituelle du psaume est fort la nouvelle lune; m ais la prem ière m ter pré-
claire : que le chrétien s'attache au culte de talion est favorisée p ar le syriaque où keso
Dieu er. esprit et en vérité, et Dieu le défen désigne la pleine lune. Au passage cité des
dra contre les ennem is de son salut, surto u t Proverbes, Aquila traduit : iftép* irfrvSeXifivou,
par la grâce des divins sacrements. et S. Jérôm e: a in die plenæ lunæ ». — Die
L'Eglise se sert de ce psaum e dans l'office □ v b , leiom, le psalmisle parle à l'avance
du Saint Sacrem ent, à cause du 1. 17. a En « pour le jo u r de la solennité », et non « a u
le récitant, nous remercions Dieu tout d'abord jo u r », auquel ca< le préfixe S « e ra it re m
de la grâce du baptêm e (**. 4-7), puis nous placé par a» — Solemnitalis vcttvœ , *Ujn,
nous éprouvons nous»mèmes (8-13), afin de chaggcnou, «r de nôtre solennité ». Ce nom
voir si notre attachem ent à Dieu est assez s'emploie bien seul pour désigner la fôte d e
ferme pour nous rendre dignes de son secours la Pâque, N um ., x x v m , 4 7; la., x x x , 29-
PSAUME LXXX 389
5. Quia præceptum in Israel est; 5. Car c'est une loi pour Israël,
et judicium Deo Ja^ob. c'est un précepte du Dieu de J;icnb.
6. Testimonium in Joseph posuit 6. Il a imposé celle ordonnance
illud, cum exiret de terra Ægypti ; à Joseph, quand il sorlait de la irrre
linguam quam non noverat, audi- d’Egypte; il entendit une langue
vit. qu'il ne connaissait pas.
Oen. 41. 9.
b7. Divertit ab oneribus dorsum 7. Il a déchargé ses épaules des
ejus; manus ejus in cophino servie- fardeaux, ses mains furent assujet
runt. ties à porter la corbeille.
.8. In tribulatione invocasti me, 8. Dans la tribulation tu m'as in
et liberavi te ; exaudivi te in abs- voqué et je t'ai délivré; je t'ai
condito tempestatis ; probavi te exaucé du sein ténébreux de la tem
apud aquam contradiclionis. pête, je t'ai éprouvé aux eaux de la
Esood. 17» 5 . contradiction.
La fête des Tabernacles, d it Cook, éta it spé j'entendis une lèvre, une voix qui m 'éta it
cialem ent rem arquable par son caractère inconnue ju sq u 'alo rs ; « nam cum divinam
joyeux, de sorte qu'on pouvait l’apppler sim vocem nunquam percepisset, hanc audivit in
plem ent « la fòle ». C’est possible; mais à solitudim* legem accipiens ». Theod. Pour
coup sû r, la Pâque é ta it une solennité d 'o rd re Bickell, le psaume se compose de deux fra g
supérieur. m ents différents ; le second fragment com
5. — Israel, Jacob, par conséquent la loi mence avec ce vers, m ais « in initio hujus
s ’impose également à toutes les tribus. carm inis excidit introductîo, admonitionem
6 . — Testimonium* hedouth, un Lémoignago, divinam , q næ a t . 7, usque ad finem psalmi
c 'e s t- à - d ire , une institution destinée à attes ex te n d itu r, Lanquam revelationem poelæ
te r à la postérité un événem ent antérieur. factam repræ sentans ».
— Joseph, nommé ici parce qu'il est te père, 7. — Avant do rappeler le principal com
des deux principales tribus s c h é m a tiq u e s , et m andem ent du Sinal, Asaph fait résum er par
aussi parce qu'en Egypte, à l'époque où Tut le Seigneuries bienfaits qu'il a déjà accordés
posée la toi, son nom était prépondérant et à Israël. — D ivertit, Heb. : « j ’ai re tiré du
rappelait d ’illustres souvenirs. — Cum exiret. fardeau son épaule, ses mains se sont reti
Les versions rapportent ce vers au peuple rées de la corbeille ». Au lieu du verbe 13ÎTi
hébreu sortant d’Egypte ; mais dans le texLe habar, passer, se retirer, les versions o nt lu
on lit la préposition Sy, hai, su r, contre, “T3 ÎT, habad, servir, que condamne le pa ra l
e t non pasmin, de. Il faut trad u ire, en pre lélisme. Quelques m anuscrits hébreux lisent
n a n t Dieu pour sujet : <* quand il sortit sur aussi*yno, middour, du bûcher, du fourneau,
la terre d'E gypte » pour v exercer sa puis au lieu de TITO» middoud, do panier à p o rte r
sance et déchaîner les fléaux contre les les fardeaux. On peut voir dans la Bible et
Egyptiens. Une phrase identique est e m les Découv. m od. de M. Vigourou*, iv , 2,
ployée par Mofse à propos de Joseph mis à lusieurs textes de papyrus venant en c o n -
la tôle du pays par le pharaon. La différence rmation de ce verset. « Délivre la nourri
entre le texte e t les versions est purem ent tu re aux soldats ainsi qu'aux Apériu qui
Agrammaticale ; l'événement en question est
e m êm e de part e t d ’a u tre . — Linguam .
chargent la pierre pour la grande tour du roi
Rams&a... pour le templ* du soleil rie R a m -
En hébreu, les verbes sont à la prem ière per sôs. » Pap. Leyd.. i, 348, 349. « Ce qui le
sonne : « une lèvre que je ne connaissais pas rend vraim ent misérable, c’est un hloc à
j'e n te n d s ». Selon plusieurs interprètes, le déplacer qui fait dix coudées sur six, un bloc
platinisi e fait allusion aux Hébreux qui n'en d'un mois à tra în e r... » Pap. Sellier, n , 6 , 4.
ten d a ie n t pas ta langue des Egyptiens. Après 8 . — Invocasti me. Exod, fi, 23. — / « abs-
q u a tre c r n t s a n s de séjour, les Hébreux n'en condito tempestatis, « dans le secret du ton
ten d aien t-ils donc rien au langage de leurs nerre », allusion soit aux ouragans qui se
p e rsé c u te u rs? Puis, que fait c e tte rem arque déchaînèrent pendant les plaies d'E gypte e t
dans le c o n te x te ? Ce vers n'est a u tre chose le passage de la mar Rouge, soit à la nuée
q u ’une formule du poète annonçant l'oracle lumineuse,soit en général aux phénomènes qui
qui va suivre : moi, Asaph, ou plutôt, moi accompagnent les ihéophanies, Ps. x v it, 42,
IsraëlyCar ie psalm iste p a rle en son nom, l x x v i , 47-49. — Probavi te, Le Seigneur
390 LK LIVRE DIsS PSAUMES
éprouva les Hébreux aux eaux de Mériba; il 13. — Non inlendit, m t t nS, h abah,
les soumit à une épreuve tem poraire, mais ne fit pas seulement attention.
n o n a n n u it,
ils lui répondirent, par des m urm ures. Exod., Le psaume l x x v i i faisait ce reproche à
x v i i , 4-7. Israël pour la période qui s'étend jusqu'à
9 .— Contestabor te. Ps., x l i x , 7. — Si, DM, David ; depuis Jéroboam, les mêmes instincts
iro, avec le sens de l'optatif. idolatriques avaient repris le dessuc.
40. — Recens, cl za r, le dieu étranger, 43. — Secundum desideria, 6i-
alienum, necar, même sens. ahrirouth, « dans l’endurcissement de leur
44. — Ego ennn sitm Dominus, m n* ’32N, cœur ».
anoki iehovah, moi Jéhova. Les rois égyptiens 4 4. — Si, ïS, lout particule optative# Ba*
commençaient leurs ordonnances eL leurs ruch a imiip ce pas-age, 111, 9—13.
inscriptions par ce même m ot anok, pronom 45. — Pro nihilo, kimhat3 en peu, très
de la première personne dans leur langue. Le facilement. — Misistem, askib, j'aurais
Seigneur commence de môme sa loi du ramené, c'est-à-dire, j'aurais frappé à plu
Sinaï, Exod., x x , 2 . — Qui eduxi te. Jéhova sieurs reprises. Les verbes sont eu futur en
8e dit le Dieu su p rêm e; il l’a prouvé en hébreu, mais doivent s’entendre au condition*
Egypte en m anifestant sa bonté pour Israël, nel, à cause de la pensée exprimée au 1 , 44«
sa lmite-pui>sance et sa supériorité infinie 46. — Menliti suhî, iekachashou»
au-dessus de toutes les divinités des nations. verbe qui signifie a mentir » et a aduler »,
Dans ces versets, Asaph rappelle le principal par conséquent flatter sans sincérité et se
article du décalogue. celui q u ’Uraël a surtout soumet ire par force. — Et erit tempus. Heb. :
violé. — Dilata os luum. 0 N am si hæc serve* « et serait leur temps pour toujours », le
tis, affatim ubertimque cibi vobis suppedita* royaume d'I-raël eût conservé toujours son
buntur, sive corporel, sive ii qui per divinas existence politique.
disciplinas animæ subministrantu r. » Euseb. 47. — Et cibavit. Heb. s « et il leur fit
PSAUME LXXX1 39*
mentì; et de petra, melle saturavit du froment, et il les a rassasiés (ÜQ
«os. miel sorti du rocher.
PSAUME LX X X »
1 . — Mizraor (chant) d’Asaph.
Dieu se tie n t dans rassem blée divine,
Au milieu des juges il rend son a r r ê t :
2. —* Jusqu’à quand jugerez-vous injustem ent,
E t aurez-vous des égards pour les m échants (Séla)1
3. — F aites droit au petit et & l’orphelin,
Rendez justice à l’humble e t à l'indigent.
4. — Sauvez le p e tit et le m alheureux,
Délivrez-le de la main des m échants!
5. — Ils n 'o n t ni la science,
Ni l'intelligence, dans les ténèbres
Ils s'avancent, e t alors chancellent
Tous les fondements de la te rre.
6 . — J ’ai d it : Vous êtes des dieux,
Vous êtes tous les fils do T rès-H au t!
7 . — Mais vous m ourrez comme le dernier hom m e,
Vous tom berez comme le p rem ier venu des primes l
8 . — L ève-toi, à Dieu,
Ju g e la te rre ,
Gar â toi a p p artienn ent
T outes les nations.
PS A U M E L XXXI
Dieu condamne les juges iniques.
manger de la graisse du froment, et du miel a Quam multi ergo satiantur de melle isto,
-du rocher je te rassasierais. » J1 y a une clamant, dicunt : Suave est; dicunt - Nihii
double anomalie dans Je premier verbe : ii moiius, nihil dulcius vel in tel ligi vel dici po-
•devrait être à la première personne, comme tuitl et lamen inimici Domini mentiti sunt
le second, et au futur au iieu du temps ei »1 S. Aug. Le psaume paraît se terminer
passé. Peul-être y a-t-il là quelque faute de brusquement; mais nous avons déjà vu,
transcription. On pourrait toujours facile Ps. l x x v i , l x x v i i , que c'est la manière ’
ment changer le *| copulalif en 1 conversif. — d’Asaph.
De petra meüe. E l Palestine, les abeilles fai
PSAUME LXXXÏ
saient parfois leur miel dans le- creux des »
rochers, I Reg., xiv, 25, 26. « Hoc versículo Ce psaume est un appel à la justice de Dieu
significare voTuit omnium rerum aiîluontiam, contre les juges iniques. Le texte ne donne
e t agrorum fertilitatem eximia m. » Flamin. aucun moyen de déterminer avec cerlitudo
39S LE LIVRE DES PSAUMES
l'époque à laquelle il fui composé. Pour P a - qu'en pren an t ce nom , il s’a ttrib u a it ce q u i
trizi, c'est l’Asaph, contemporain de David, n ’app a rte n ait point à la nature hum aine, ils
q ui parle, c a r pour composer un psaume con ne le firent point m algré leurs dispositions
tre les juges iniques, il n'était pas nécessaire malveillantes, 3° Pour toute la tra d itio n
qu ’en Israël tous les juges ou la plus grande juive e t chrétienne, ces elohim soht les
Ïiartie d'entre eux fussent tels. Pour d 'au tres, juges déjà appelés de ce nom, Exod., x x i, 6 .
e psaume est du tem ps de Josaphat. Ce pieux x x i i, 8 . « Judæ orum principes, utpole q u i -
roi eut au début de son règne à réformer l'ad bus judicandi officium commissum e r a t ,
ministration d e là ju stic e ,e t en établissant de deos nom inavit. Eodem modo lex e tia m
nouveaux juges, il leur donna des conseils ipsos vocat. » Theod.
identiques à ceux que formule poéLiquement Le psaum e a cinq trophes de vers bexasyl-
notre psaume, II P ar., x ix , 5-40. Jahaziel labiques : 4° 1 1 . 4, 2 , Dieu interpelle fe&
serait alors probablement l'auteur de ce ju g es iniques ; 2° 1 1 . 3, &, ils doivent ren d re
psaum e et du suivant. II P ar,, x x , 45. M. le ju stice a u x faibles; 3® 1 . 5, ils n ’en font rie n ;
H ir descend jusqu’à l'époque d ’Ezéchias, qui 4o t l , 6 , 7, ils seront châtiés ; &o ÿ , 8 , q u e
e u t aus$i à corriger les abus introduits sous Dieu, m aître de toutes les nations, ju g e lu i-
l'impie Achaz. Dans celte dernière supposi môme.
tion, nous aurions harmonie parfaite entre La leçon s'adresse à tous ceux qui, sous la
leB idées exprimées par Asaph et les conseils loi nouvelle, ont à exercer une autorité s o it
q u e nous lisons aux Proverbes, x x x i , 8 , 9, et tem porelle, soit spirituelle.
qui sont assez probablement adressés à 4. — I n synagoga deorum, m S D , ¿ 0-
Ezéchias par sa môre. Avouons toutefois hadath el, et dans l'assemblée de Dieu ».
qu'aucune de ces trois hypothèses n’est c e r L 'E criture appelle hadath iekovah, « assem
taine. blée de Jéhova » le peuple d'Israël, N um .,
Asaph appelle des elohim ceux a qui il x x v u , 47 ; Jos., x x ii, 46. Il n’est point pro
s'adresse. Que faul-il entendre par ce n o m ? bable q u e cette expression a it ici le m êm e
4<>Géséniuset quelques autres croient que sens ; ce n 'e s t pas devant le peuple d ’Israël,
ces dieux sont les princes idolâtres qui en c 'e st à son conseil divin que Dieu évoque les
tourent Israël» supposition que le t . 6 rend ju g es p révaricateurs. Quelques uns prennent
absolum ent inadmissible. 2° Pour Hupfeld, el dans le sens superlatif, Ps. l x x i x , 4 4,
R iehm , etc., ces élohim sont les Anges. Ceux- « la g ran d e assemblée », ce qui revient
ci sont bien chargés du gouvernem ent du presque a u m êm e. Les versions ont lu le m ot
monde, mais la manière dont parle le au pluriel, comm e dans le vers suivant. —*
psaum e, s'il éta it po-sible de Je leur appli I n medio deos, beqereb elohim, « au m ilieu
q uer, nous donnerait une médiocre idée de d es dieux il ju®e », il va rendre ses a rrê ts a u
leur adm inistration; ou bien il faudrait sup milieu môme des coupables. « L'application
poser qu* Asaph, à quelque temps qu'il vécût, de ce titre de dieux aux m agistrats d'Israël
avait des notions plus qu’étranges s u r ces n’est intelligible q u 'a u ta n t que nous considé
intelligences célesles.Les Anges sont appelés rons le sentim ent théocratique de la n atio n .
fils de Dieu par Job, 4 , 6 , comme ils le seraient Le juge, dans toute contree m onarchique,
dans le psaume, 1. 6 , mais nulle p a rt dans est reg ard é comm e le représentant d ire c t
la Bible ilsne- portent le nom d ’l?&)Atm. Enfin du sou v e ra in ; le seul souverain d 'Israël, à
notre Seigneur citant le 1 . 6 , ajoute : et l'époque où ce term e fut employé pour la
¿xfiivouifeXK& 6&ov;, np&ç uû; (à qJÎ ou contre p rem ière fois, étaiL Jéhova ; aussi l'office de
qui) i Xoyo; to ü 0eoO ¿YéveTo, xotl où âuvtrrat juge em p ru n tait auta n t de responsabilité q u e
XuOfjvai Ypottf' Joan., x , 35. En faisant de dignité à ses rapports typiques avec les
observer ici que l'Ecriture ne peut être prérogatives du juge de toute la terre. » Jen-
esquivé*», le divin Maître suppose que le nings. Du resie, le ju§e a le droit de vie et
texLe offre quelque chose d ’extraordinaire : de m ort, qui priinordialem ent n’a p p a rtie n t
il est étonnant en effet que des hommes soient q u'à Dieu; et enfin, « c e qui leur m érite prin»
appelés « dieux », il ne Le serait point que ce cipalem ent le nom de dieux, c ’est l'indépen
nom fut donné à des Anges. Si de plus le dance avec laquelle il doivent juger s a n s
p sa u m es'appliquaità eux. l'argum entation de distinction de personnes, e t sans c ra in d re
Noire Seigneur perdrait presque toute sa force: le grand non plus que le p e tit... 11 est dit
les Juifs lui reprochent de prendre I? nom de que Dieu ju g e ces dieux de la terre, parce
Dieu ; le Sauveur répond en monLrant que ce qu'il se fait devant lui une perpétuelle révi
nom est donné à des hommes par l'Ecriture, sion de leurs jugem ents. » Boss. Polit, v m , 4*
Sx les elohim du psaume étaient des Ange*, 2. — Iniquilatem , c'est à-dire, iniquem ent.
le s Juifs auraient répliqué à notre Seigneur — Sum itis, thisou , a prenez-vous la
PSAUME LXXXI 393
tem; et facies peccatorum sumitis? injustement et prendrez-vous garde
à la personne des pôcheurs?
3. Indicate egeno et pupillo; hu- 3. Faites droit au pauvre et à l’or-
milem et pauperem justifícate. helin, rendez justice au faible et
l’indigent.
4. Eripite pauperom : et egenum 4. Délivrez le pauvre, et arrachez
de manu peccatoris liberate. l’indigent des mains du pécheur.
Prov. u , 1J.
5. Nescierunt, neque intellexe- 5. Ils n’ont ni science ni intelli
runt, in tenebris ambulant; move* gence, ils marchent dans les ténè
buntur omnia fundamenta terree. bres : tous les fondements de la terre
vont être ébranlés.
6. Ego dixi : Dii estis, et filii Ex- 6. J’ai dit : Vous ôtes des dieux,
celsi omnes. vous ôtes tous fils du Très-Haut.
Joan. IO, 34.
7. Vos autem sicut homines mo- 7. Mais vous périrez comme de
riemini ; et sicut unus de principi- simples mortels, et vous tomberez
bus cadelis. comme le premier prince venu.
8. Surge, Deus, judica terram; 8. Levez-vous, ô Dieu, jugez la
quoniam tu hsereditabis in omnibus terre, car toutes les nations doivent
gentibus. être votre héritage.
face d es m échants », fai tes-vous acception Dieu sur la terre, « non enim hominis o x e r-
des personnes en faveur dus m échants. C’est c elis judicium , sed Domini », II P ar., x ix , 6 .
cette partialité» si souvent stigm atisée dans Or ce titre d’elohim qui devait leur rappeler
la sainte E criture, qui est appelée par S. Jac leur juge céleste, d it Hengstenberg, servait
ques et S. Paul, de bouclier à leur iniquité. Notre Seigneur
3. — £ e n’est pas au méchant que lo ju g e cite ce texLe pour prouver aux Juifs q u ’il a
doit avoir égard, mais au faible, dal, à l'or droit de prendre le nom de Dieu, e t leur
phelin, t athob, à l’humble, hani, à l'indigent, dém ontrer ensuite qu'au nom il joint la réa
rash, au nécessiteux, ebewn, en un m ot à lité. a A m inon ad m ajus argum entatur.
tout ce qui e st sans défense. Théodnlphe Nam si dii v o c a n tu ra d q uos Dei sermo factus
d’Orléans s ’inspirait de ce verset quand il es t... quanto magis il le Dpus censendus est
donnait ces conseils aux juges : quem Pater sanctiiicavit e t misit in m u n -
Debilis, invalidas» puer» æger, anusve sonexTe dum . » Pelatt, de T ri» ., ït, 8 , 44.
Si reniant, fer opem bis miserando piam. 7. — Sicut hommes. Vous vous conduisez
Paræoes. ad Jndic. comm e des hommes vulgaires, vous périrez
Toutefois la faiblesse ne doit pas tpnir lieu comm e le dernier des m ortels, sans gloire e t
du droit. « Jugez pour le pauvre. Cela s’en sans espérance. « Songez donc, ô grands de
tend s’il a le droit pour lu i; car Dieu défend la terre, non à l'éclat de votre puissance,
ailleurs, E xod., x x m . 3, d ’avoir pitié du m ais au com pte q u ’il en faut rendre, et ayez
pauvre en jugem ent, parce q u ’il ne faut non toujours d evant tes yeux la m ajesté de Dieu
plus ju g er par pitié que par complaisance ou présent. » B oss.,sur l’Ambil. 4663. 8 ® Péror.
par colère, m ais seulem ent par raison. »Boss. — Sicut unusp comm e un quelconque de ces
Loc. cit. princes que la vengeance divine a a tte in ts
4. — P rov., x x iv , 44. aussi facilement que le dernier de leurs
5. — Nescierunt, Les ju g e s ne tiennent sujets. D 'autres : comme un seul, 6 princes,
aucun com pte de l’avertissem ent divin, m ais vous tomberez. Cette traduction n'est point
leur ignorance est volontaire et crim inelle. acceptable, parce que le nom de princes
— Fundamenta terrœ . « Justitîa elevat ge n - n’est point donné aux juges dans ie reste d u
lem ». Prov., x iv , 3 4 ; quand les ju g es trahis* psaum e ; elle est aussi moins conforme au
sent la cause de la justice, ils ébranlenL p a r parallélisme que la précédente.
là-même ce qui fait la base de tout l’o rd re 8 . — Surge , Le psalm iste, ap*ès avoir fait
social. parler Dieu depuis le t , 2, rrp ren d ici la
6 . — D ii estis, vous tenez la place de parole pour en appeler à son jugem ent de
394 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME L X X X III
l'injustice des hommes. « Hic aulem aperte alors s’est souvenu que le Maître avait dit :
Domini Ch risii judicium m anifeslavit ». « Beati qui pergeculionem pa tiu n tu r propter
Theod. Depuis (a venue de Jésus-C hrist, il ju stitia m », M auh., v, 40, et avec la patience
est encore arrivé souvent que les puissances que donne la certitude des justices é ter
de la terre se sont servi du nom sacré de la nelles, ii a répété la prière d’Asaph : « Surge,
justice pour opprim er la vertu. Le disciple Deus, ju d ic a ... »1
PSAUME LXXXII 895
PSAUME L X X X I I
rés comme les ennem is de Dieu lui-m êm e. la iribu de Gébal entre la m er Morte et les
Du rest», Jahaziel disait à ses com patriotes : m ontagnes de Séîr. « Gabaleni Idum eæ vi-
« Non est vestra pugna, sert Dei. » II Par., cini #,*' disait déjà Théodoret. 6» Amnon, au
X X . 45. — Sunueruut, iehemaioun , « ils s u d ; 7° Amalec, au sud d'Edom , dan* le
s'agitent avec grand Ira ras ». Et pendant ce d ésert de Pharan. Tous ces peuples ne sont
tem p 9 Dieu resterait silencieux et inactif 1 ias nom m és par tes Paralipomèues. qui par
4. — Sanctos tuos, tsefoneikç, « tes pro fent seulem ent d'Amiiionit>‘s. de M oabaes et
tégés ». de m ontagnards de S eîr; mais cette dernière
5. — Degente, miggoi, ila ut amplius non dénomination comprenait des peuples assez
sit gens. J e r., x l v i i i . 2, reproduit ce vers nom breux et de tribus diverses.
presque lit léralem eni. — Numen. Que le nom 8 . — Alienigenœ. Heb. : « la Philistie avec
môme périsse I C’est en qui est arrivé pour les ha b ita n ts de T yr », à l'ouest de la P ales
bien des peuples autrefois puissants ». tine, Lf's Tyriens ne sont pas non plus m en
6 . — Unavimiter, Heb. : « de cœ u r e n - tionnés par le livre historique; mais il faut
sembln », dans une môme p e n sée .— Adver bien rem a rq u e r que le psaume parle des
sum te , t . 3 . La lu tte ëLniL entre les peuples, peuples qui s entendent pour fondre sur Juda,
n u is aussi, dans ( idée des nations, entre les et non de ceux qui un pc.ti plus tard prirent
dieux que servaient tes peuples. effectivement h*s armes. Dans les prophéties
7. — Voici rém unération des nations con d ’Arnos, i, 9, les Tyri<*ns sont aussi m enacés
fé d é ré e s Le psalmi«te les nomme en suivanL de châtim ents à ch use de leur alliance avec
à peu près l’ordre géographique; les sept Edom contre Israël.
Bremières sont au sud et à I est de la m er 9 .— /Issur, l’Assyrien v ie n t. gam, lui aussi,
lorte : 4» Ednm au s u d ; 2° Ismaël, dans le bien q u féloii!né, pour « ôtre un bra* aux
désert de P h a r a n , entre la Palestine et e n f a n u de Loi ». Les enfants du Lot sont le«
VEgypte; 3°M nab, à l'est ; 4<> les Agaréniens, A m m onites et les Moabiies, les di nx peuples
à Test de Gilead, I Par., v, 4 0 ; 5» Gébal. qui s'engagent le plus direct m ent contre
Plusieurs confondent ceLte tribu avec Gébal Juda. Derrière eux l*As«ynen qui les
ou Byblos, ville m aritim e de la Phénicie, pousse à la lutte, afin d'affaiblir à l'avance
Jos., xiii. 5, III Reg., v. 4 8 ; l'ordre que suit un pays qu'il convoite.
le psalmi-le dans son énum ération ne perm et 40. — Aprè* le Sêla qui divise le psaum e
pas cette identification. On s'accorde à placer en deux, le psalmiste passe à un a u tre ordre
PSAUME LXXXK 397
11. D isperierunt in E ndor; facti 11. Iis ont é té a n éan tis à Endor»
su nt ut slercu s terne. e t son t d ev en u s le fum ier de la
terre.
12. P one nrincipes eorum sicu t 12. Traitez leu rs princes com m e
Oreb, et Zeb, et Z ebee, e t S a l- Oreb, et Zeb, et Z ébée, e t Salm ana,
m ana. tous leurs ch efs,
Judic. 7, 85, e t 8, 21.
O m nes p rincip es eorum,
13. Qui dixerunt : Hsereditate 13. Qui disaient : Entrons en pos
possideam us sanctuarium D ei. session du sanctuaire de Dieu.
14. D eu s incus, pone illos u t ro 14. Mon D ieu, faites qu’ils soien t
tami; et sicu t slipulam ante faciem com m e une roue, e t com m e la paille
venti. qu’emporte le v en t.
13. S icu t ig n is qui com burit s y l- 13. Gomme le feu qui dévore la
vam , e t sic u t fiamma com bureus forêt, com m e la flam m e qui consu m e
m ontes ; le s m ontagn es,
16. Ita persequeris illos in tem 16. A insi pou rsuivez-les par votre
pestate tu a ; e t in ira tua turbabis tem p ête, et dan s votre colère d is
eos. p ersez-les.
17. Im p le facies eorum ig n o m i 17. Couvrez leu rs faces d'ignom i
n ia : e t quaerent nom en tuum , Do n ie, et ils chercheront votre n om ,
m ine. S eigneur.
18. E rub escant et conturbentur 18. Qu’ils ro u gissen t et soien t
in sseculum sseculi; et confundantur, dans le trouble étern ellem en t, qu'ils
et pereant soient confondus et qu'ils périssent.
19. Et cognoscant quia nom en 19. Et qu’ils reconnaissent que
tibi, D om inus ; tu solus A ltissim u s votre nom e st le S eign eu r, e t q u e
in omni terra. vou s êtes seu l le Très-H aut suc
toute la terre.
d ’idées : il a d é c rit les complots des hom mes, toire, le psalmistft les prend dans la n a tu re .
il va annoncer les vengeances de Dieu. II 45. — Sicut igtiiSj Is., x, 47-19. Dans ce
rappelle d’abord 1ns anciennes victoires rem verset, rie sujet de la comparaison change :
p o r t é e par Gédéon, Barac el Débora contre les ennemis seronL, non pas commo le feu qui
1rs Madianites e t les Chananéens, e l prie Dieu dévore, mais comme la forêt qui est dévorée.
d ’accom plir de semblables prodiges en faveur Le feu est la colère divine comparée, dans
de son peuplp. le verset suivant, à la tem pête et à l'ouragan.
14. — Endor%an sud du Thabor, e t prés 47. — Quœrent. Ils rechercheront le nom de
di) Tasnach et de Mégiddo, où furent anéan Dieu par craint?, mais ils ne trouveront que
tis les Chananëens. Judic., v, 49. — Slercus. confusion, comm e m arque le vefcet suivant.
Iis furent abandonnés sans sépulture et pour Parfois, dans sa bonté. Dieu veut bien que la
rirent sur le so! qu'ils servirent à engrais honte infligée à ses ennem is soit le commen
ser. cement de leur conversion : « Ad hoc co n -
42. — Oreb et Zeb étaient princes, s a r i» , fundendisunt, ne confundantur ni æ te rn u m ...
des Madianites, Zéba et Salmana étaient leurs Ad hanc cognitionem venientes sic confun
rois, Judic., v u , 25, v m t 5. d a n tu r ut placeant, sic pereant ut p e rm a -
43* — Sancguarium Dei, etk-meoth elofnm, n e a n u * S. Aug.
«les dem eures de Dieu », le pays d e C h a n a a n 49. — Le nom de Jéhova inspira en effet
que Dieu avait a ttrib u é à son peuple. grande crainte aux ennemis d'Israël : « I rr u it
44. — Ut rotam, gedgal, le tourbillon, l’a ir pavor Domini super uni versa régna terra ru m,
violemment agité, l x x v i , 4 9 ; Is. x v i i , 43. cum audissent quod pugnasset Dominus
Après avoir em prunté sescom paraisons à l'his c ontra inimicos Israël. » 11 P a r., XX, 29.
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME L X X X ÏV
Ce qui est d it du tabernacle est vrai à tutive de l’homme doit avoir un jour sa part
plu? forte raison du Lemple de la loi nouvelle, de bonheur surnaturel. « Ipsa caro mea, quse
dans lequel le Sauveur réside en personne, natura sua mortalis et corruption! obnoxia
mais ne s'applique pleinement q u 'a u séjour est, gaudet et g ratu latu r; quia per eam
de la gloire éternelle. C’est pourquoi le (vitatn divinam) immortalis vitæ consors et
psaume « movet ad amorem æ iernorum », divinæ gratiæ particeps futura est. » Euseb.
d i t très bien Pierre Lombard. Dans l’oraison — V iw m , xli , 3.
de S. André Avellin, x , Nov„ (’Eglise m et en A. — Tur tu r, deror, l’hirondelle. — Aita^
lumière c ette idée : « Deus, qui in corde r i a tua, nommés pour l'édifice tout entier,
be a ti... per a rduum quotidie in v irL u tib u s parce que, dit Hengstenberg, c’est là qu'est
proficienai votum , admirabiles ad te a scen - concentré le souvenir du Seigneur. Cn mot en
Mones disposuisti, concédé... ut perfectiora hébreu est précédé du signe de l’accusatif,
semper exsequentes, ad gloriæ tu æ fastigium eth. Il y a donc un verbe sous-entendu, celui
féliciter p erducam ur ». La vie hum aine e s t de la phrase précédente : « moi je trouve tes
alors comme un long pèlerinage dans la autels ». La pensée se supplée facilement
vallée de larmes, mais au terme est la de dans nos langues modernes aussi bien qu’en
m eure où l'on voit e t où l'on chante éternel hébreu; toujours est-i! que la phrase est
lement le T rès-H aut, a Heureuse l’âm e qui a incomplète, et que nous pouvons a bon droit
pu enfin secouer le jo ug de toutes les espé supposer avec Bickell que ce passage a souf
rances hum aines, e t qui voyant que to u t est fert. On ne laissera pas passer inaperçue la
vanité e t affliction d'esprit dans cette vallée gracieuse comparaison de l’écrivain sacré :
de larmes, forme en son cœ ur la résolution le passereau, l'hirondelle trouvent un nid ; le
généreuse de s'a tta ch e r à vous seul, et de lévite, le ministre de Dieu banni et persécuté
m onter de degrés en degrés ju sq u 'à cet é ta t trouvera aussi un abri, et son abri naturel,
sublime de dépouillement en tier... d'où les c'est l'ombre de l'autel.
vrais biens se faisant voir de plus près, le 5. — Beati. Heureux ceux qui demeurent
monde et toute sa gloire ne paraissent plus en ce moment près du sanctuaire; ce bonheur
qu'un vain atôme« » Massillon, 2« Serm ., pour sera bientôt le nôtre. — In sœcula sœculorum,
une prof, relig. Exord. c'est littéralement vrai du paradis. En hébreu,
2. — Tabemacula, e t plus loin, a tria , Tiy, hod, c san? cesse », eu « encore »,
altaria , pluriels emphatiques, car il n’y a v a it S. Hier. : « ad hue laudabunt te ». Ceux-là
qu’un sanctuaire, qu'un parvis pour la prière peuvent continuer encore à te louer; ceux qui
et qu'un autel pour les sacrifices. Dès le pre resteraient dans le pays des prévaricateurs
mier mot é c laten t les sentiments qui rem ne pourraient plus prendre part au culte de
plissent le c œ u r du saint lévite. Jéhova.
3. — Defir.it, le désir devient tellem ent 6. — A uxilium abs teT a dont la furce est
violent que l’âm e du psalmiste ne peut plus en toi ». et non dans la faveur des hom mes.
le contenir. L'âm e, le cœur, la chair sont — Ascensiones in corde suo, m bon»
nommés parallèlement pour désigner l'homme mesiltütk bilebabam, » les sentiers dans leurs
tout entier ; cependant chaque partie c o n sti- cœurs »• Plusieurs donnent à cette expression
PSAUME LXXXJÜ 404
abs te; ascensiones in corde suo vous son secours : en son cœur il a
disposuit, préparé ses ascensions
7. In valle lacrymarum, in loco 7. Darts la vallée des larmes, jus
quom posuit. qu’au lieu qu’il veut atteindre.
8. Elenim benediclionem dabit 8. Car le législateur donnera sa
legislator, ibunt de virLute in vir- bénédiction, ils avanceront de vertu
tutem; videbitur Deus deorum in en vertu, et le Dieu des dieux ap
Sion. paraîtra dans Sion.
un sens purem ent moral : les sentiers de gneur. Du reste, si Baca était «n nom propre,
Dieu. les voies qu'il irace, ses volomcs sont il serait employé ici à cause de son s> ns sym
dans leuis cœ urs, pont l'objet de leur amour. bolique ; 1 idée ne serait donc pas changée.
Ce S"»:* PPL acceptable si on prend tout le « Par ta vallée des larmes commence le
passage dans lu gens moral. Il faut noter chemin qui m ène au lieu de la joie et du
pourtant que 1rs « sentiers » sine addito ne rep o s; la vallée des larmes est l'état présent
désijin.'tiL pas ordinairem ent lis voies de du psalmiste dans le dés/rL, Sion e^t lu sacré
Dieu ; ces sentiers sont donc plutôt les che tabernacle, est le lieu du repos. La sa in te
mins qui conduisent à Jérusalem ; ces chemins Eglise a appliqué cette belle expression à
sont dans le cœ ur dos lévites, c 'est-à -dirft, tout le pèlerinage terrestre ¿Je l’hom ms ».
que ces derniers onL grandem ent à cœ ur de Schegg. Dans le Salve Regin a , elle représente
s’y engager pour ai river à la maison de Dieu. en effet ses enfants * gementes et fientes in
Lh chemin de Jérusalem é tait une 4và6a<riç hac lacrim arum valle ». — In loco quem
une montée, comme le rappelle si souvent posuit. Iieb. : « ils la metlronL en source »,
l’Evangile, Au lieu do mesilloth, Hupfeld lit ils changeront, c'est-à-dire, ils trouveront
d ’après le Chaldëcn : n b r a . kesilak, la con changée en fraîche oasis cette vallée aride
fiante. Le parallélisme s’accommodera il au par où ils doivent passer, Dieu leur m éna
mieux de ceLte expression, m ais ce n'est pas geant mille consolations dans la voie des
une raison suffisante pour changer le texte. sacrifices. « Invenient suavistim am Spi—
Celte montée à Jérusalem représente spiri ritus sancti consolalionem, qui pro a more tuo
tuellement l'ascension du ju ste dans le che omnem carnalem abjecerint delectationem .
min de îa perfection : « Jusiorum semita Consequenlur m agnam m entis liberiaiem ,
qurisi lux splendens procedit et. cresciL usque qui arclarn pro nom m e tuo. ingrediuntur
ad perfeclam diein ». Prov., iv, 48. Le som - viam ». Imit Christ, m , x, 5. Au lieu de
meL n'e^t jam ais alteint, mais sans cesse le TOO, maheiaiiy en source, L X X lisent Jljjn»
ju-tc a « les sentiers dans Je cœ ur », et tout mahon, lieu, habitation.
Bon désir e&t de les parcourir. « Nunquam 8. — Legislalor , m i Q , moreh, du verbe
justus arb itra lu r se comprehendisse, nun iarah qui signifie « poser, lancer, arroser » ;
quam dicit, salis est, sed sem per esurit s i- le su b sta n tif a les trois s n* de « docteur,
titque jusiiLiam, ita ut si sem per viveret, archer, pluie d'autom ne ». Les anciens t r a
semper quantum in se esL, ju stio r esse co n - duisent presque tous par le pr< mier sens ou
tenderet, semper de bono in melius proficere un autre analogup,S. Hier. : « benodiclionem
tolis viribus conaretur. »S. B ern.E p. c c l i i i , quoque am icictur doctor »; mais c'esL le
ad abb. G uarin. — Di5p_osui£ appartient en troisième, Joe), ti, 23. q n’appelle le contexte :
hébreu au verset qui suit. L X X ont lu " p y , « aussi de bénédictions recouvre la pluied’au-
harak, il disposa. tomne. c 'e s t-à -d ire , une pluie abondante
7. — în m ile lacrimarum, p a y a i*iny répandra bientôt la fraîcheur e t la fertilité
hobrei behemeq habbaca, « passant dans dans cette vallée aride. Aq. : irput^oc, le m a
la vallée des pleur? ■*>. Il y a des auteurs qui tinal, probablem ent la rosée. Cette vallée
traduisent : dans la vallée de Baca. Cette m alheureuse aura donc pour l'arroser les
vallée tire ra it son nom d'un arb re, le baça, sources et la pluie, symboles des giâces in
le m ûrier, ou plus probablem ent une plante térieures e t extérieures que Dieu m énage à
balsamique dont les feuilles pleurent une l'âm e qui vienL à lui par la voie des trib u la
gomme odoriférante. H Reg., v. 23. Mais on tions. — De virlute tn virtutem , « ils iro n t
ne Süit où placer cette vallée de fiaca. Il est de force en force », c V fl-è -d ire « augebunt
è croire que le p a lm i s t e se s e rt ici d'un quotidie robur, incremenlnque virlutis m a
!*ym >ole : la route qu'il faut parcourir pour gnam vim sibi parant *. Tneod. Chaque pas
an iver à la maison de Dieu est une vallée de fait vers Dieu est une force nouvelle qui rend
larmes, les lévites ont à tout qu itte r, e t à possibles de plus grands efforts et de plus
traverser un pays devenu infidèle au Sei- héroïques sacrifices» Comme il s'agit ici s u r -
S. Bibij . me». —
402 LE LIVRE DES PSAUMES
9. Seigneur, Dieu des armées, 9. Domine, Deus virlutum, exaudí
ecoutez ma prière, prêtez l'oreille, oralionem meam : auribus percipe,
Dieu de Jacob. Deus Jacob.
10. Dieu, notre protecteur, regar 10. Proleclor noster aspice, Deus;
dez, cl jetez les yeux sur la face de et réspice in faciem christi tui.
votre christ,
11. Car un jour passé dans vos 11. Quia melior est dies una in
parvis vaut mieux que mille. J ’ai atriis luis super millia;
préféré le dernier rang dans la mai Elegi abjcclus esse in domo Dei
son de mon Dieu au séjour dans les mei, magis quam habitare in taber-
tentes des pécheurs. naculis peccatorum.
12. Car Dieu aime la miséricorde 12. Quia misericordiam et veri-
et la vérité; le Seigneur donnera tatem diligit Deus; gratiam et glo
la grâce et la gloire. riara dabit Dominus.
tout de force morale, il s'en suit que le ser x iv , 40. » S. A u g .— In tabernaculis peccato
viteur de Dieu m arche de vertus en vertus. rum , r dans les tentes de l'im piété », les
— Videbitur, « il paraîtra auprès de Dieu tenLes du peuple apostat qui su it Jéroboam ,
dans Sion ». Les versions traduisent el elohim de quelque splendeur qu on y puisse être
comme deux substantifs, tandis que le pre entouré. Nul doute q u ’a v a n t de répudier les
mier moL est une préposition : vois Dieu. lévites fidèles au Seigneur, Joroboam n’a it
9. — Cette prière a pour but d'obtenir les c h e r c h é à les a ttire r a son parti par de m a
grâces nécessaires pour accomplir heureu gnifiques promesses. Au chrétien, au préire
sement le voyage. s u r t o u t , de m éditer ce verset pour s’a tta c h e r
40. — Protector noster.j maginnenou , noire à CpIuî « cui s e r v i r é r e g n a r e est ».
bouclier. — Chri&ii lui, de ton oint, de Ro- 42. — Quia misericordiamt U n i
boam, qui alors é tait le fidèle serviteur de m m , skemesh oumagen iekovah, « soleil et
Jéhova. L'oint du Seigneur pourrait être aussi bouclier est Jéhova », auprès de lui on trouve
l’ordre lévilique, menacé par Jéroboam. Celte lum ière et protection. Ëccli., x l i i , 6. C’est
seconde interprétation s'accorderait môme ici le seul passage de l’ancien T estam ent ou
mieux avec le contexte que la précédente. Dieu prenne directem ent nom de soleil. Le
S. Athaiiase entend par cet oint le peuple soleil était honoré en Egypte commi* une
chrétien, le a regale sacerdolïum » de la Loi divinité sous le titre de O n; c'était aussi le
nouvelle. Au sens spirituel, ce Christ est le fiaal des Phéniciens, le Moloch des Ammo
Sauveur qui a m érité le salut pour ses en- nites, l’Hadad des S y rien s; les Hébreux
fa nls ; l’Egiise conjure le Père éternel de je te r avaient déjà offert leurs hommages à plu*
les ypux sur ce Fils bien aimé, el de la sieurs de ces idoles, Judie, il, 44 ; III R eg.,
protéger en considération de ses m érites x i , v ; le psalmisti* n'ignore pas les projets
divins. « Ilæc propheta deprecatur, e Ion- irJolâtriques de Jéroboam , e t il rappelle aux
ginquo hominum salulcm prospiciens, et lévites que Jéhova est le seul soleil à adorer.
obsecrans univcrsorum Deura tu preces a d - Au pied du Sinaï, les H ébreux avaient de
•nitlat, el semper sua cura populum dignetur mandé un dieu visible pour m archer devant
jui salutem adeptus est. » Thood. eux et les défendre; Aaron avait fait le veau
44 . — I n atriis tuis. Les fils de Coré avait d ’or el Jéroboam allait l'im iter. Le coralte
la garde des portes du tem ple, I P a r ., red it à ses frères q u ’il n’ont point d’a u tre
Xxvi, 49 ; le psalmiste parle donc ici de ce bouclier ni d 'a u tre protecteur que Jéhova.
qu’il sait p a r expérience : Suivant leur coutum e, les L X X a tténuent ta
m é ta p to re e t la rem placent par un term e
U n se u l m om ent qu 'o n p a ssa d a n s ton tem ple
Vaut m ieux q n ’n n s ie d « a n p a la is d e s m o rte ls. moins concret. — Gratiam et gloriam , les
deux biens de la vie présente e t de la vie
— Elegi ahjectus esse, s p i n o n . hîstkofef, future, a Ne ergo contem nas priora m a
« être sur le seuil n, LXX : itapa^nrrÊÏo0at, nera, si sequentia concupiscis. j> S. Bern.,
être jeté de côté, ôire mis au M'büL, avoir Serm . V in Vig. N at. Dom. Le lévite rece
l'office le plus humble, « Ipse elegii abjici in vra tous ces biens près du sanctuaire ;
domo Domini; sed ilic qui invilavit ad con- quels trésors le chrétien ne tro u v e ra-t-il
vivium, eligentem infenorem locum vocat ad pas dans la maison de son Dieu I « Ex di-
superiorem, et dicit illi : Ascende. L uc., vints enim æ dibus m isericordia s c a tu rit, et
PSAUME LXXXIV 403
13. Non privabil bonis eos gui 13. Une refusera pas les bien sà
ambulant in iunocentia; Domine ceux qui marchent dans l’innocen
virtutuin, beatus homo qui sperat ce; Seigneur des armées, heureux
in te. l’homme qui espère en vous.
PSAUME LX X X V
1« — Au m a ître de chant, Mizmor (chant) des fils de Coré.
2. — Tu as été favorable, Jéhova, à ton pays,
Tu as fait rev enir les captifs de Jacob,
3. — T u as pardonné le péché de ton peuple,
Tu as enseveli dans l'oubli tous ses crimes (Séla)«
4. — Tu as a rrê té tout ton ressentim ent,
T u t ’es départi de ton ardente colère.
5. — R établis-nous, ô Dieu, notre S auveur,
E t mets fin à ta fu reur contre nous.
6. — S e r a s - tu pou r toujours ir r ité c o n tre nous,
F e ra s -tu d u re r ton courroux d’àge en âge?
7. — N e nous feras-tu pas revenir à la vie,
Afin que ton peuple se réjouisse en toi ?
8. — F ais-n o u s voir ta bienfaisance, Jéh o v a,
Envoie-nous le salut qui vient de toi.
9. — J e vais écouter ce que d it le Dieu Jéh o v a,
C ar il parle de paix
À son peuple et à ses fidèles,
P o u rv u qu’ils ne retou rn en t point à leu r folie
10. — Oui, son salut est proche de ceux qui le craignent,
Afin que la gloire habite dans notre pays.
11. — L a bonté e t la fidélité vont se re n c o n tre r,
L a ju stice et }a paix s’em brasseront.
12. — L a v érité g erm era de la te rre ,
E t la ju stice reg ard era des cieux.
13. — E t encore, Jéhova donnera to u t bien,
E t notre te rre p o rtera son fru it.
14. — L a ju stice m archera devant lui,
E t p ré p a re ra la voie à ses pas.
multa îliinc e t affluens veri ta lis largitio. rend le centuple dès cette vie, Math., x ix , 89
filine enim bonorum dogma Lu m doctrm am « Q uæ rite ergo primum regnum Dei, e
recipimus, divinamque g rah a m ex Spiritus ju slilta m e ju s ; e t hæc omma adjicienlu
sancii fontibus haurim us. Qui etiam insignes vobis ». Math., vi, 33» En term inant 1
inde et valde illustres evadim us, et, uno psaume, l’écrivain sacré fait la môme pro
verbo dicam, omnium bonorum fruitionem messe. Elle a dû se réaliser fiOéralemen
perei pi mus, omnem quidem malitiam acque pour les lévites fidèles; elle se réalisera s u r
pravi ta tem abjicientes, simplicem autom et tout spirituellem ent pour le chrétien. « E rit
ve n ta ti congruam viiam eligontes. » Theod. postea bonum luum quod desideras, requies,
43. — Heb. : v 11 ne refusera pas le bien æ iernitas, irnmortalitas, impassibilitas e rit
à ceux qui m archent avec intégrité #. P a r postea : ipsa su ni bona qnse se rv a t Deus
ce bien on peut entendre les faveurs d e ju stis suis...... Vides divitias apud la trônes*
toutes sortes que Dieu accorde à ses ser apud im píos..... T anta d a t e t malis, e t tibí
viteurs; il a déjà donné la grâce e t la nihil s e r v a t? ... Servat, . securus esto ».
gioire : à ceux qui ont tout quitLé pour Jui ; il S. Aug.
404 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME LXXXIV
5. — Converte nos, 'UTUtf, shoubenou, fioation : « D ica mus illi : Da nobis Christum
retourne-non*, réiablis-nous dans nuire é ta l tuum . Dédit enim nobis Christum , sed hom i-
ro-père, « incipe saluLem noslram opéra ri », nem ; quem nobis dédit hominem, cum ip*e
ellaim.» puisque dans tou Le œ uvre bonne nobis d a tu ru s est Deum. Hominibus enim
c’esl la grâce de Dieu qui doit prendre les hominem d édit, quia talem ilium dédit hom i
devant**. — Averte iram. Les tribulations nibus qualis posset capi ab hom inibus... Ser-
qui fondaient sur tes captif dès leur retour vavit se Deum dii9... Modo enim credim us
ira hissaient en Dieu un reste de colère, quod non v id cm u s; perm anendo in eo quod
cauôée par de nouvelles trangressions. Dans credentes non videmus, merebimur videre
la vie spirituelle, « convenu, his qui a c a la quod credim us ».
mita li bus liberan sunt his verbis uti, et ne 9* — A udiam . Le psalmiste a prié au nom
quáquam peccatorum veniæ confïdere, sed du peuple ; voici la répons» de Dieu dont il
tim rre et judicem placare. » Theod. Cfr. est l'interprète. Sur cette m anière d’annoncer
Eccli., v. 5. la prophétie, voir Habac., il, 4. — Loquelur
6. — la œterrtum. Voici soixante-dix ans pacem. L ’épreuve à laquelle sont soumis les
que Dieu nous châtie dans l'exil ; nos maux Israélites sera donc de courte d u rée ; Dieu
vont-ils continuer sans fin dans la p a trie ? consulté n'a que des paroles de paix, mais
Nos enfants hériteront-ils de nos m alheurs, elles sont seulem ent pour son peuple et ceux
comme nous avons hérité des m alheurs de qui resteront ses chasidim, scs pieux, ses
nos p è re s? fidèles serviteurs. — E t in eos qui conver
7. — Ce verset est interrogatif en hébreu : tuntur ad cor , PHDaS 'D'Iïtf* veal ias~
<r est-ce que toi te retournant tu ne nous feras houbou lekidah , « et ils ne retourneront pas
pas .vivre, pour que ton peuple se réjouisse à leur folie » ; la négation al doil inclure ici
en to i? » Le verbe shoub est employé au le sens de « afin que » ou mieux encore de
a pourvu que ». LX X : éffWTpÉçovT6<; irpdç
Ïire m ie r v e i s d a n - le s e n s itéraL if q u e n o u s
ui a v o n s d é jà vu Ps. l x x , 2 0 : e s t-c e q u e d e aÙTÔv xapStav, S. Aug. : a qui convertunt
n o u v e a u lu n e n o u s fe r a s p a s v i v r e ? cor ad ipsum », supposent en hébreu
8. — Salutare tuum, m hehaka . ton salut, ib, lebab lo, <r cor ad ipsum » au lieu de
* salut qui vient (Je toi, dans le sens m es- lekidalt. La Vu Igale ne tient pas com pte
cianique, le Jésus ou Sauveur que reconnut du mot mjtov. La restriction quo forme ces
et salua le saint vieillard Siméon . « Vide- d e rniers m ois iappelle q u e « non est pax
ru nt oculi mei fa lu tare tuum. » Luc., u . 29. împiis », ls., x l v i i i , 22.
L'Eglise faiL souvent répéter cette prière à 40. — Verumtcmen, ak, certes. — Gloria,
en fan ts; S. Augustin en donne la signi- la glorieuse protection de Jéhova présent a u
406 LE LIVRE DES PSAUMES
est proche de ceux qui le craignent, eum salutare ipsius; ut inhabitet
our que la gloire revienne habiter gloria in terra nostra.
ans notre terre.
11. La miséricorde el. la vérité se 11. Misericordia et veritas obvia-
sont rencontrées, la justice et la paix verunt sibi ; justitia et pax osculai»
se sont embrassées. SUllt.
12. La vérité a germé de la terre, 12. Veritas de terra orla est; et
et la justice a regardé du haut du justitia de cgbIo prospexit.
ciel.
13. Car le Seigneur donnera ses 13. Etenim Dominus dabit beni-
faveurs, et notre terre produira son gnitalem; et terra nostra dabit
fruit. fructum suum.
PSAUME L X X X V I
1* — Priêro de David.
Incline ton oreille, Jéhova. exauce-m oi,
Car je suis pau v re e t m alheureux.
2. — Conserve mon âme, car je te suis dévoué.
Secours ton serv iteu r, toi, mon D ieu;
3. — Il m et sa confiance en toi ; aie pitié de moi,
Adonaï, car c’est toi que j ’invoque to u t le jo u r 1
4. — Réjouis l ’âme de ton serv iteu r, car c’est vers toi,
Adonaï, que j e l'élève,
5. — P a rc e que toi, A donaï, tu es bon e t clém ent,
E t plein de compassion pour tous ceux qui t'invoquent*
6. — Jéhova, prête l'oreille à ma prière,
F a is attention aux accents de ma a p p lic a tio n .
7. — Au jo u r de m a détresse je t ’impiore et tu m 'ex au ceras;
8. — Personne ne t’égale parmi les dieux,
Adonaï, et rien ne ressemble à tes œ u v res!
9. — Toutes les nations que tu at> faites
Viendront se p ro stern er devant toi,
Adonaï, e t elles ren d ro n t gloire à ton nom.
10. •— Car tu es g ran d, e t tu fais des m erveilles,
Toi seul, tu es Dieu.
11. — Jéh o v a, enseigne-m oi t a voie, je m archerai dans t a v é rité ,
A ttache mon cœ u r à la crainte de ton nom.
12. — Je te rendrai grâces, Adonaï, mon Dieu,
De tout mon cœ ur, e t je glorifierai tou nom à ja m a is.
13. — Car ta bonté pour moi est sans bornes,
Tu tires mon âm e du fond du shéol.
14. — 0 Dieu, des orgueilleux se dressent contre moi, une horde de
[violente m'en veulent],
Sans avoir aucun égard à toi.
15. — Mais toi, Adonaï, tu es un Dieu m iséricordieux,
Compatissant, lent â s ’ir r ite r , plein de bonté e t de fidélité.
44. — Gressus suos, 8taéfy.aT« aûtou, le* clionom m nkorum », selon la foi et la fidélité
pas de Dieu. C’est le parallélisme qui doit de chacun. L uc., ix, 34. Quelques Pères
donner la clef de ce second vers : la ju -tic e entendent par cette ju stice qui m arc h e
marche devant Dieu, et elln place scs pas devant Dieu In précurseur S. Je an -B a p tiste .
dans le chemin, elle lui trace la voie a suivre. Signalons enfin (’interprétation m orale q ue
En d ’aulres term es, Dieu sera guidé p a r la S. Augustin donne des q u a tr e dern ie rs v e r-
justice, et il sera pour son peuple ce que son sels. La vérité, c ’est l’aveu que le pécheur
peuple sera pour lui. Ceci est vrai éga tentent fait de ses fa u Les. la m isericorde est le
dans le sens m essianique; aussi le Sauveur pardon qu’il en obtient, el la justice est la
se ra -t-il « positus in ruinarn e t in re s u rre - justification qui lui v ient du ciel.
408 LG LIVRE DES PSAUMES
16. — R egarde moi, e t aie pitié de moi.
A c c o rd e La fo rc e à to n s e r v i t e u r ,
E t prête ton secours aux fils de ta se rv an te .
17. — Témoigne-m oi quelque bienveillance :
Mes ennemis le v e rro n t e t seront confondus,
C ar c'est toi, Jého v a, qui m e protèges e t me consoles*
PSAUME LXXXV
niam ad te. Domine, animam meam viteur, car c’est vers vous. Sei
levavi. gneur. r|ue j'ai élevé mon âme.
5. Quoniam tu, Domine, suavis 5. Parce que v'»us. Seigneur, vous
et milis, el mullse misericordiee om- ôtes doux et bon, el rempli de mi
nibus invocantibus le. séricorde pour tous ceux qui vous
Joel. 2, 13. invoquent.
6. Auribus percipe, Domine, ora- 6. Prêtez l’oreille, Seigneur. à
tionpm meam : et intende voci de- ma prière, ctsoyezaLlentif à la vnix
pr ralionis moie. de ma supplication.
7. In di? tribulationis mese cla- 7. Au jour de ma dclress «ai
mnvi art te : quia exaudisti me. crié vers vous, parce q u e von- m'a
vez exaucé.
8. Non est similis tui in diis, Do 8 . Il n’y en a point comnn* v m i s
mine : et non est secundum opera parmi les dieux, Seigneur, el non
tua. n'égale vos œuvres.
9. Omnes gentes quascumque fe- •9 Totiles les nations que vous
cisli, venient, et adorabunt coram avez fai les viendront, et se proster
te. Domine : et glorificabunt nomen neront devant vous, Seigneur, et
tuum. elles glorifieront votre nom.
10. Quoniam magnus es tu, et 10. Car vous ôtes grand, et vous
faciens mirabilia : tu es Deus so- faites des prodiges; vous ôtes le
lus. Dieu unique.
11. Deducine, Domine, in via tua. 11. Conduisez-moi, Seigneur,
et ingrediar in veritate tua : Iaetetur dans voire voie, et j'entrerai dans
cor meum ut timeat nomen tuum. votre verilé; que mon cœur mette
sa joie à craindre votre nom.
12. Confitebor tibi, Domine Deus 12. Je vous louerai, Seigneur,
meus, in toto corde meo, et glorifi- mon Dieu, de tout mon cœur, et je
cabo nomen tuum in ©ternum : rendrai gloire à votre nom à ja
mais.
13. Quia misericordia tua magna 13. Car votre miséricorde en ma
est super me : et eruisti animam faveur est grande, et vous avez ar
meam ex inferno inferiori. raché mon âme du fond de l’enfer.
PSAUME L X X X V II
PSAUME LXXXVl
La nouvelli Jé ru sa le m .
distribution ou la variélé ; elle enferme ici la cile à interpréter. Il ne faut pas oublier q u e
double idée de m ultitude et de variéLé ; une l'auteur parle prophétiquem ent, et qu'il dé
foule d'hom m es des peuples les plus divers crit ce quM von, sans se préoccuper d'aucune
deviendront citoyens de la nouvelle Jérusa liaison dans son discours. 11 a d'abord sous
lem . S. Athan. S. A m br. 3. Aug. Théod. etc. les y*ux des hommes qui se livrent à la joie,
ont lu dans tes L X X : i«ftop Stcav êpet, au e t qui sont les enfants de la nouvelle Sion.
Heu de que porte le texte actuel. Dans Ils sont chantants, sharim ; L X X lisent p a r
le sens spirituel, les Pèfes saluent dans cet un sin ; sarim, des princes, e t reportent ce
homme né dans Sion le Verbe incarné, le m ol au vers précédent. Ils sont dansants ; le
p rem ier-n é de la Jérusalem nouvelle. « Iste m ot chollim est au pile! du verbe chouU
populus additus veris et carne e l fide Israeli d a n ser: il peut ôtre aussi au piel de chalal,
tes civ ttas est Dei, q uæ ipsum quoque secun jo u er de la flûte. Le prem ier sens est plus
dum carnem peperit Christ um, quando in probable, parce q u ’une masse de peuole
golis iliis Israeiitis fuit. Inde quippe e ra t témoigne plutôt sa joie en dansant qu en
virgo Maria, in (jua carnem Christus, ut homo jo u a n t de la flûte. Le psatm iste entend aussi
esset, assum psit. De qua civilate psalm us le chant des (ils de Sion. e t il le reproduit
ait : Mater Sion, dicet nomo, e t hmmo factus sans annonce : col rnohianai hak. Les anciennes
est in ea, et ipse fundavit eam Altissimus. ■ versions ont dû lire ijrç ra , mehinei, participe
Quis psi iste Altissimus, nisi D eus? E t per hiphil du radical inusité houn, habiter,
hoc Christus Deus, antequam in illa civiLate qui forme seulement le substantif mahon,
per Mariam fìeret homo, ipse in patriarchio habitation. On aurait alors : ch an tan ts et
et prophetis fundavit eam . » S. Aug., de Civ. d ansants tous ceux qui habitent en toi. Mais
Dei, x u i , 46. — Fundam t, le T rè s-H a u t J'a la version des L X X suppose un texte encore
affermie e t rendue inébranlable ; les puis plus a ltéré : kechollim col mehonah bak, Le
sances de l'enfer se brise, ont contre elle. texte hébreu doit se tra d u ire : « toutes mes
6. — ln scripturis, bikthob, « en inscri sources en loi ». Que! sens faut-il donner à
vant » les peuples au livre de vie : celui-ci ce m ot sources? Fia mi ni us tra d u it : « om nes
est né là, il a reçu la naissance spirituelle scaturigines m eæ in te », ce qu'il explique
dans le sein ¡de (’Eglise. — E t principum p a r les vers du poète :
m anque dans l'hébreu. — Horum, comme S e d ta m on exigu o q u o d c n m q a e ex p c c to re r i r i
au t . 4 : celui-ci est né là. L X X : ¿Yevflbiffav* F l u x e r it, hoc p a lr i æ s e m â t o m n e m e « .
et dans quelques mss. ¿Ysw4ftqaov, qui tra d u it Pour d’autres, ces sources sont des sources
mieux le texte original. d e salut, comme ls., x n , 3. Patrizi prend le
7. — Heb. : w yvrh l D nTD tP W , m ot dans le sen^ qu’il a Ps. l x v i i , 27 : « bé
vesharim kecholUm col-mahianai bah, « et les nissez le Seigneur, vous tous qui êtes de la
chantants comm e 1rs dansants * toutes mes source d’Israël ». Dans cette acception, qui
sources en toi », Aq. : « à $&ovtec &c x°?0l‘ nous parait la plus probable, et qui d'ailleurs
naaai icvjvaC iv aot, S. Hier. ; « et cantores renferm e la précédente, le gentil né à la vie
2uasi m choris : omries fontes mei in le ». régénérée saluerait en Sion le principe de s a
e verset est très elliptique et p a rta n t diffi- vie nouvelle, de sa joie et de son salut.
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME LX X X V III
PSAUME LXXXVII
6. — Liber, ckofshi,àn verbe inusité 3° Contre les persécuteurs qui l’avaient mis
chafash, étendre, eiro faible, et rendre libre. au tombeau : « Christus sepultus se inter
Moll et d’autres traduisent ce mot comme m ortuos liberum fuisse ostendit, in hoc quod
sub«l«mlifavecsuflixe possessif'. « ma cGuche per inclusionem sepulcri non potuil impediri
est parmi le^ inorls ». Ce sens n’est point quin a b e o resurgendoexiverit » .S . Thom.,
autorisé par les anciennes versions. Presque UI, l i , 4. — Vulnerati* OiSSn, chalalm,
tous les ailleurs traduisent. par un adjectif, les blessés, ceux qui sont tombés sous les
comme LX X : ¿Xs66epoç. Le mot peut vouloir coups de la m ort. — Quorum non es memor ,
dire en général que parmi les morts on est « Quorum tu, Deus, curam quam de hom i-
librn de Ioui es ¡es servitudes et de toute* les nibus habes deposuisli, cum am phus non
obligations de la vie, Job, m , 4 9 ; Rom., sint inter homines ». Bellarm. — Repulsi
vi, 7 ; mais le ton du psaume, le contexte et sunt, ils ont été soustraits par la m ort à Pac-
le parallélisme exigent que le mot revête une lion qu’exerce la providence divine sur la terre.
acception défavorable. La maison dans la 7. — In lacu inferiori%« dans la fosse des
quelle lut interné le roi Azarias devenu inférieures » , dans la fosse souter raine,
lépreux est appelée beith hachofskith, Aq. : l x x x v , 43. — In umbra mortis, m b ï D a ,
oîxoç s>eu0epCac, plus exactem ent a maison de bimtsoloth, dans les profondeurs. L X X ,
séparation », Vulg. : « in domo libéra se o r- S yr. etc., lisent betsalmaveth, à
sum », IV Reg., xv, 5. Etre libre entre les l’om bre de la m ort, comm e dans Job, x, 21.
inorls c’est donc êlre abandonné, séparé, 8. — Confirmatus est, s’appuie, pèse. —
indépendant de l'action providentielle qui Omnes fluctus, rp3V 'Y n a iffa W , vecol
s’exerce sur la terre. L’expression hébraïque mishbareika hinnitha , om nes fluctus tuos
pourrait avoir un sens proverbial dont la oppressisti, t. c. fecisti u t om nes fluctus tui
signification prim itive a u rait fait place à une opprim eront me. Le substantif, comme il
autre plus générale, comme il est arrivé en arriv e souvent en hébreu, est à l'accusatif
lalin pour le m ot « defunctus » .E n appliquant d’instrum ent. Symm. : rate xataiiftoi oou
se texte à Jésus-C hrisl, les Pères donnent au èxàxojoàç (ts, s. Hier, : t Audi bus tuis afllixi-
mot liber sa valeur habituelle. Le M ^ sie au sti me ». Nous avons déjà rencontré plu
lomb^au avait ga rd é (oute sa liberté 4o contre sieurs fois la même m étaphore, x l i , 8, e t c .
îe péché: a Jé su s... mortuuÿ cum eseei solus 9 . — Posuerunt me . Heb, : « tu m*as
eratlib e r. Neque enim peccatum habebalquod placé abomination pour eux », tu as fait de
ipsum morti faceret obnoxium ». S. A th an . moi l’objet de leur abomination, x x x , 42,
2° Contre la m o it dont il délivrait ses créa Job. x ix , 43, — Traditus sum, calou, « em
tures rachetées : « Corpus qutdem ejus ja c e - prisonné e t je ne sortirai pas », ce qui peut
bat in t u mu l o ; ipse autem inter moruios s'entendre à la lettre d ’un lépreux ou d’un
liber remissionem in inferno positis soluta captif, ou m étaphoriquem ent du m alheureux
iegis m o rte d o n a b a t t.S . A m br., de ln c a ru . v, environné de tribulations
S* B i b l e . F jh b sé — 27
448 LE LIVRE DES PSAUMES
10. Mes yeux ont dépéri par l’af- 10. Oculi mei languerunt pra&
flicLion. J ’ai crié vers vous, Sei inopia.
gneur, tout le jour, j’ai levé les Clamavi ad te, Domine, tota die :
mains vers vous. expandi ad te manus meas.
11. Ferez-vous des merveilles 11. Numquid mortuis facies mi
pour les morts? les médecins les rabilia : aut medici suscilabunt et
ressusciteront-ils pour qu’ils vous confitebuntur tihi ?
louent?
12. Pourra-t-on raconter votre 12. Numquid narrabit aliquisin
miséricorde dans le sépulcre, et vo sepulcro misericordiam tuam, et
tre vérité dans les enfers ? vc ri t at em t uam in perdit ione?
13. Vos merveilles seront-elles 13. Numquid cognosceritur in te-
connues dans les ténèbres, et votre nebris mirabilia tua, et justitia tua
justice dans la terre de l'oubli? in terra oblivionis?
14. Pour moi, Seigneur, je crie 14. Et ego ad te, Domine, cla
vers vous, et ma prière ira au-de mavi : et mane oratio mea praeve-
vant de vous le matin. niet te.
15. Pourquoi, Seigneur, repous 15. Ut quid, Domine, repcllis
ser ma prière, et détourner de moi orationem meam : avertis faciem
votre visage ? tuam a me?
16. Je suis dans la misère et dans 16. Pauper sum ego, et in labori-
les travaux depuis ma jeunesse, et bus a juventule mea : exaltatus au-
après avoir été élevé, j’ai été ré tem, humiliatus sum et conturba-
duit à rhumiliation et au trouble. tus.
40. — Heb. : « mon orni a dépéri à cause de Dieu, mais déjà précédée elle-m êm e par
de ma misère », x x x v n , 44. la grâce.
44. — M ortuis . Heb. : « fais-tu un pro 45. — Reprllis orationem. « Ad hoc oratio
dige aux nio n s » en les rappelant à la vie sanctorum dilatione tanii beneficii e t trib u -
afin qu'ils puissent te louer do nouveau? — lationum adversitate quasi rnpelhlur, u t tan-
MedivÀ, refaim, les ombres du shéol, quam igms flatu repercussus inflammelu
les ôlres qui n’oni. plus de consistance, les ardenhu5 ». S Aug.
m orts, de ¡"01 rafah, êlre sans consistance. 46. — In laboribus a juventute, I M Q y u n ,
L X X lisent rofim , de NEH, rafa , guérir, et vegooeah minnohar, « et dépérissant dès la
l’hiphil iaqimou. for ont lever, au lieu du kal jeunesse », a tte in t d'un mal qui me consume
iaqoumou, se lèveront. depuis mes jeunes années. Nohar est le sens
42. — Narrabit. Heb. : « sera-t-elle r a ab stra it de nahar, enfant, jeune hom m e;
contée ta bonté »? Le psalmiste insiste sur c’est donc à to rt que plusieurs traduisent
l'inutilité des êtres descendus au shéol; quel « propter concussionem » en faisaril venir le
intérêt Dieu peut-il donc avoir à Py faire moi dn verbe nahar , secouer. — Exallalus,
tomber prém aturém ent? fUTSK “VDN nashaihi emeika afou-
43. — Mirabilia tua, « ton prodige », nah. Les deux prem iers m ots signifient :
ton action merveilleuse. Dans le sens mes a j ’ai supporté tes terreurs »; L X X les ont
sianique : « Neque enim me eo usqne deve ris pour deux participes : j'ai été porté en
nire, o Pater, ac in m orie eL in lacu infimo aut, j'a i été confondu de terreur. Afounah
deponi voluisses, nisi etiam in m ortuis m ira qui est fin* Xey., vient du verbe poun, consilii
bilia exhibcre in animo plane habuisses...... inops esse, être hors de soi, nn savoir do
quæ nostro tem pore ad sepulcrum et m ar queLcôié se tourner ; L X X : ê&fjwopWYiv» j ’ai
tyrium Salvatoris nostri patrata sunt ». été réduit au désespoir. Comme le mot
Euseb. — In terra oblivionis, par delà le afounah n'a point de similaire dans les d ia
Léihé de la mythologie. Sur cet é tal d'inu lectes sém itiques, Riehm croit devoir le
tilité des âmes au shéol, Gfr. Ecclé., rem placer par nJISN , afougah , de pouqt avoir
IX, 5, 6, 40 ; Is., xxxviu, 48; Bar., h , 4 8 ; froid, être en é ta t de torpeur. La nécessité
Eccli., xvu, 26, 27. de cette substitution n'est aucunem ent dé
44. — Prœveniet, la prière ira au-devant m ontrée.
PSAUME LX X X V H l 419
17. In me transierunt iræ tnæ : 17. Sur moi ont passé vos colères
et terrores tui conturbaverunt me. et vos terreurs m’ont bouleversé.
18. Gircumdederunt me sicut 18. Elles m’ont environné comme
aqua tota die : circumdederunt me l’eau tout le jour, elles m’ont en vi
simul. ronné à la fois. '
19. Elongasti a m e amicum et 19. Vous avez éloigné do moi
proximum, et notos meos a mise l’ami et le proche, et tou sceu x qui
ria. me connaissent, à. cause de ma mi
sère.
PSAUME L X X X IX
47. — Conturbaverunt me, m'ont anéanti, sens figuré de misère. Le psalmisto est donc
m ront englouti. ainsi délaissé de tous. Le Sauveur fui de
49. — A mtseria, y s n v o , macbskak, té même abandonné dns Juifs incrédules. « I n
nèbres ; « mes connai ssatices (sont les) té dicai eos in Judaica genie, qui pridnm noti
nèbres », la nuit du tombeau est la seule sibi et amici essent, quoniam porl.io et hære-
compagnie qui me reste. On voit une figure d itas ipsius e rant, sed ob suam încredulita-
analogue Job, x v n , 44 et Prov., v u , 4.11 ne lem vere procul a b e o remoti s u n t ». Euseb..
serait point exact de traduire : mes amis Le psaum e paraît finir brusquem ent, « sed
sont dans les ténèbres, je ne les vois plus. finis abruptus et iristis profundam secum
La traduction des versions suppose en hébreu fert impressionem, qua carm en non fraudan-
michoshek, en d onnant à choshek, ténèbres, le dum est ». Bickell.
420 LE LIVRE DES PSAUMES
14. — Ton bras est a rm é de puissance,
Ta main est forte, ta droite étendue.
15. — La justice e t l’équité soutiennent ton trô n e ,
La bonté et la vérité m archent devant to i.
16. — Heureux le peuple qui s a it t ’acclamer,
M archer, Jéhova, à la clarté de ton visage,
17. — Se réjouir tous les jo u rs ton nom,
E t s'élever p a r ta ju stice I
18. — Car tu fais le u r gloire et leur force,
E t par ta faveur s'élève noire puissance.
19. — Oui, en Jéhova e st notre bouclier,
E t dans le S a in t d 'Israël, n o tre roi.
20. — Jadis tu as parlé dans une vision
A ton bien-aimé, et tu as dit :
« Je vais donner mon aide à un v aillan t,
E t élever mon élu du milieu du peuple.
21. — J ’ai trouvé David mon serv iteu r.
Je vais le sac re r de mon huile sainte.
22. — Ma main lui donnera de la ferm eté,
E t mon bras le fortifiera.
23. — L'ennemi ne p o u rra pas le su rp rend re,
Ni le fils d’iniquité l ’opprim er.
24. — Je terrasserai ses persécuteurs devant la i 9
E t j'a b a ttra i ceux qui le haïssent.
25. — Ma fidélité e t m a grâce seront avec lui,
Et en mon nom s ’élèvera sa puissance.
26. — J'étendrai sa main sur la m er,
E t sa droite ju sq u e sur les fleuves.
27. — Il m’appellera : C*est toi mon père,
Mon Dieu, e t le rocher de mon salut.
28. — E t moi je l’établirai mon prem ier-né,
E t le souverain des rois de la te rre .
29. — Je lui conserverai ma grâce à jam ais,
E t mon alliance avec lui sera indissoluble.
30. — J ’établirai sa race pour toujours,
E t son trône d u rera au ta n t que les cieux.
31. — Si ses enfants abandonnent m a loi,
S ’ils ne m archent pas suivant mes préceptes,
32. — S ’ils violent mes ordonnances,
E t ne g arden t pas mes commandem ents,
33. — Je demanderai compte de leu r iniquité avec la v erge,
E t de leur transgression avec des coups;
34. — Mais je ne d éto u rn erai pas de lui-ma grâce,
E t ne ferai pas m entir ma vérité.
35. — Je ne violerai point mon alliance,
E t je ne changerai rien à ce qu’ont proféré mes lèvres;
36. — Je l'ai une fois ju r é par ma sainteté,
Je ne m anquerai pas de parole à David.
37. — Sa race sera éternellem ent,
E t son trône dem eurera devant moi comme le soleil ;
38. — 11 est établi pour toujours comme la lune,
E t le témoin qui est au ciel est fidèle » (Séla)I
PSAUME LX XXV III 4SI
3 9 . — Et. te voilà rejetan t avec dédain,
lût t'indignant contre ton oinif
40. — Tu i\a pris en rléüoût l'alliance avec ton servi tour,
Tu as je té à te rre son diadème profané.
41. — Tu as renversé tous ses rem part»,
Tu a* mi» en ruines ses citadelles.
42. — Tous ceux qui passent sur la route l'ont dévasté,
J] est devenu l'opprobre de »es voisins.
43. — Tu as élevé la droite de ses oppresseurs,
Tu as causé de la joie à tous sea ennemis.
44 — De plus, tu as détourné le fil de son glaive,
E t tu ne l'as pas soutenu dans le combat.
45. — Tu l'as dépouillé de sa splendeur,
Tu as renversé son trô n e à terre.
46. — Tu as abrégé les jo u rs de sa jeunesse,
Tu Tas revêtu d’ignominie (SélaJ I
47. — Jusqu'à quand, Jéhova, ne cesseras-tu de te cach er?
Ta colère v a -t-e lle s'enflam m er comme le feu ?
48. — liappelle-toi ce q u 'est m a vie passagère,
E t pour quelle vanité tu as créé les fils de l'homme.
49. — Quel est le vivant qui ne v e rra pas la m ort.
E t soustraira son âm e au pouvoir du shéol (S élaj?
50. - Où sont tes précédentes bontés, Ad on aï,
Celles que tu as promises à David par ta v érité ?
51. — Rappel!e-toi, Adonaï, l'opprobre de tes serviteurs,
Ce d o n t c h a r g e n t mon sein ta n t de peuples nom breux,
52. — Ce que tes ennemis ont déversé d'outrages, Jého v a,
Ce qu'ils ont déversé d ’outrages sur les pas de ton oint I
53 . — Béni soit Jéhova â ja m a is 1 Amen, am en 1
PSAUME LXXXVIII
dans la Sainte E criture l’avènem ent du de la prophétie! « His rebus fît, a jo u te -t-il,
Messie est appelé par excellence la miséri u t impii promissionibus et verbts Dei nullam
corde de Dieu. C'est cette miséricorde que fidem habeant, et ipsi pii sæpp ad d u b ita n -
Nathan prom et à David, l P ar., x v u , 43, et dum mducanLur. Quocirca illud sa lu ber r i -
qui, d’après Je psaume, ÿ. 34, ne sera jam a is m um preBceptum : Qui crediderit, ne fes ¿inet,
ôlée à sa ra c e ; or, tout fut ôté aux enfants sem per in ore atque animo est h a b c n d u m ;
de David, sauf l’honneur de donner Je qui emm moram ferre non potesi, is npcjue
Messie au monde. C'est elle que rappelle le constantiain neque fidendi perseverantiam
fils de Sirach, a Deus autcm non derelinquet retiñere potest ».
misericordiam suam », Eccli., x l v i i , 24, e t 2. — Misericordias , chasdei, les bontés de
dont Zacharie, Luc. i, 72, 73, ot la Vierge Dieu, ventatem tuam, emounathka, ta vérité,
Marie saluent l’apparition : a recordatui» mi ta fîdélué à accomplir tes promesses. Il faut
sericordia} fiuæ », Ibid. 54. Cette miséricorde voir dans ces promesses les chasdei david
a été promise par Dieu sans repe n ta n ce ; hanneemanim, « misericordias David ..deles »
aussi ('Ecriture célèbre*t-elle toujours la mi dont parle Isaïe, l v , 3. a Vir sancius a it
séricorde du Seigneur de concert avec sa tantum abesse u t ipse u lla re ru m adversarum
fidélité, et J’EgltSf» chante cet heureux accord acerbitate adduci possit ad suspicandum
en fèiani l'avènem ent du Seigneur Jé su s, m inus pie de divino numine, ut fidem e t
« quem perdito hominum generi Sa Iva tore m m isericordiam ejus c a n ta tu ru s s it in p erp e-
misericors Pt fidelispromisisti ». Præf. paris. tu u m ». Flamin.
AdvenL. Les Pères s'a tta ch e n t su rto u t à 3. •— DixisU. Heb. : am arthi , j ’ai dit, et
expliquer ce sens spirituel et inpssianique non pas amartha que traduisent les versions.
du psaum e ; S. Athanase l’applique à la gé La suite du verset réclame la prem ière per
nération temporelle, au règne et à la passion sonne. — Æ dijicabitur, comm e une cons
de Jésus-Christ ; de même Eusèbe et S, Aug., truction que rien ne pourra ébranler, « e t
Civ. Dei, x v u , 9, 40. L’application de la portæ inferí non prævalebunt adversus eam ».
troisième partie à la passion du Sauveur M ath., xv i, 48. — In cœlts. Heb. : « les cieux
offre assez de difficulté; Beltarmin en fait tu établiras la fidélité en eux ». D’après le
une prière pour appeler la prochaine venue parallélisme, les cieux sont pris ici com m e
du Messie. Signalons enfin une leçon morale type de durée sans limites. Le verbe caun
que tire Flam inius. 11 arrive souvent dans signifie « préparer v e u établir » ; de là
)es œ uvres de D ie u , rem arque t - i l , que la traduction dps versions.
J’accomplissement des promesses divines 4. — Electis meisi au singulier en h ébreu :
semble rencontrer des délais et des obstacles «r j ’ai contracté un pacte avec mon élu »,
•insurmontables. Dieu choisit David pour avec David, e t par la même avec mes élus,
être roi, mais que de luttes avant qu'iJ ne ses descendants.
monte sur le trône 1 L’ange annonce a Marie 8. — Prœparabo, même re m a rq u e q u 'a n
que son Fils possédera le trône de David et ÿ . 3, sur le sens du verbe court. La p erpé
régnera é te rn ellem en t; mais que de persé tuité promise à la race de David est relative,
cutions e t de souffrances avant l’exécution p a r rapport au règne tem porel des rois de
424 LE LIVRE DES PSAUMES
*3. — Aquilonem et mare , Isafon veinmin, faisait entendre dans les solennités. « Beatus
le nord e t le midi, proprem ent le côté droit, populus qui hæc inlelligit e t vera solidaque
la partie du monde q u ’on avait à sa droite lætilia fruitur q u a m p a rit hæc præ stantissim a
quand on s'orientait. L X X lisent veiammim* Dei cognitio », et d’après le prem ier sens,
e t le< m ers. — Thabor H Hermun, le Thabor « beatus populus qui inlelligit Deum apud se
à l'ouest du Jourdain. l’Hermon à Pesl, m ar versari ». Flamin. Dans la seconde partie du
quent le s ' deux aulrpg points cardinaux. verset e t dans le verset su iv an t, il faut sup
Témoins des m erveilles accomplies par la pléer le relatif sous-entendu.
puissance créa tric e e t dos prodiges exécutés 48. — Cornu nostt'um , n o ire corne, notre
n i faveur du peuplo de Dieu, ces monts, par puissance. La personne est changée dans le
leur ria n t aspect, semblent s« réjouir et second vers, comme ii arriv e souvent e n
chanter les louanges du Seigneur. L» nord, hébreu.
le sud, le T habor e t J’Hermon désignent la 49. — Assumplio nostra , maginnenou, notre
totalité de la Lerre e t en général du monde bouclier. Les boucliers du tem ple de Salomon
créé ; les deux dern ie rs term es ne perm ettent avaient été enlevés par Sésac, 111 Reg.,
pas de croire avee Hupfelu que le nord e t le x iv, 26. Juda a un a u tre bouclier dont p e r
sud ne m arq u en t que les extié m ités du ciel. sonne ne le dépouillera. Heb. : « c a r d e
44. — Heb. : « à loi le bras avec la puis Jéhova [laiehovah avec le lamed d'origine) e st
sance », à loi un b ras fort et puissant par notre bouclier, et du saint d’Israël [oeliqdosh)
excellence. — Firm etur. H»*b. : a forte ta nôtre roi, c 'e st-à -d ire , notre roi, qui est en
main, s'élève ta droile » pour com m ander même tem ps notre bouclier, nous vient d e
irrésistiblem ent. Jéhova ; Jéhova, par conséquent, s'engage à
45. — Præparatio, mer.on, fondem ent, le protéger et à faire de lui le défenseur d e
t . 3. — Miserirordia. Sur tous ces a ttrib u ts , son peuple. Ce verset exclut nécessairem ent,
voir l x x x i v . 44-14. rem arque Cook, le temps de la c a p tiv ité e t
46. — Jubdutwnetnt r\y'nr\. therouhah , le les tem ps postérieurs où Israël n ’avait point
son des trom pettes qui rappelaient au peuple de roi.
la présence de Dieu, Levit., x x iii, 24; x x v , 9, 20. — Tunc, 7N, az alors, autrefois. — In
et en général les acclam ations joyeuses qu'on visions . N athan reç u t dans une vis Von la ré-
m LE LIVRE DES PSAUMES
une vision à vos saints, et vous sanctis tuisj et dixisti : Posui adju-
avez: dit : J’ai prête mon assislance torium in potente : et esaltavi ele-
à un puissant, el j’ai élevé celui que ctum de plebe mea.
j'ai choisi du sein de mon peuple.
21. J'ai trouvé David, mon servi 21. In veni David servum menm :
teur, je 1*ai sacré de mon huile oleo sancto meo unxi eum.
sainte. I Reg, 16, 1, 13; Act. 13, M .
22. Car ma main l’assistera, et 22. Manus enim mea auxiliabitur
mon bras le fortifiera. ei : et brachium meum confortabit
eum.
23. L’ennemi ne réussira à rien 23. Nihil proficiet inimicus in eo,
contre lui, et le fils d’iniquité ne et filius iniquitatis non a'pponet no-
pourra lui nuire. cere ei.
24. Je taillerai en pièces ses en 24. Et concidam a racie ipsius ini-
nemis devant lui, et je mettrai en micos ejus : et odientes eum in fu
fuite ceux qui le détestent. garci convertam.
25. Ma vérité et ma miséricorde 25. Et veritas mea, et misericor
seront avec lui, et par mon nom dia mea cum ipso : et in nomine
s’élèvera sa puissance. meoexaltabitur cornu ejus.
26. J’étendrai sa main sur la mer, 26. Et ponam in mari manum
et sa droite sur ¿es fleuves ejus, et in fluminibus dexteram
ejus.
27. Il m’invoquera : Vous êtes 27. Ipse invocabit me : Pater
mon Père, mon Dieu et celui qui meus es tu : Deus meus, et susce-
prenez soin de mon salut ptor salutis mese.
vélation qu’il devait transm ettre à David, pera pas, ne pourra pas le surprendre. —
II Reg., vri, 4 0 ; mais quand Dieu p a rla it à Noeere. Heb. : « le fils d ’iniquité ne l’opprim era
d 'a u tre s personnages, c’était bien aussi pas », 11 Reg., v u , 8*40. Ce fils d 'iniquité
riTTUt bechazon, en vision. — Sanctis luis, est Saiil el les au lre s ennem is personnels de
à Samuel, 1 Reg., xv i, 43, 43, à Nathan, David.
1 P ar., x v ii, 7-45, et à David lui-méme. Ce 24. — Ces trois derniers versets pouvaient
que le psalmiste va reproduire résume en faire espérer q u e les descendants de David
effet les différents oracles qui concernent seraient défendus com m e lui p ar le Seigneur
David e t sa, race. Le texte actuel porte contre tous leurs adversaires.
"lT D n b , lachasideka, à ton fidèle ; mais plu 26. — David devait avoir une main s u r la
sieurs manuscriLs hébreux, toutes les ver m er et l'a u tre s u r l’Euphrate par son fils
sions grecques, S. Jérôme, les Talmud de Salomon. Ce' verset rappelle une prom esse
Babylone et de Jérusalem , etc., ont le plu qui* n ’é ta it pas adressée spécialem ent à David,
riel. — Adjutorium , Tfÿ, hezer . le secours, m ais qui a v a it été faite à Israël en général
la force victorieuse contre Goliath f t les au Lemps de Moï<e, D eut., x i, 24; Jos., i, 4,
ennemis postérieurs.D ans sa liturgie, l’Eglise èt qui est reproduite p a r le Ps. l x x i , 8. L a
se s e rt souvent de ce verset et des suivants prophétie n'euL.son plein e t définitif accom
pour faire l'éloge de ses pontifes, dont David plissement qu'aux jo u rs du Messie.
est ic i la Ggure. 27. — P ater meus es tu . La langue h é
24. — Inverti. Le Seigneur, en tro u v a n t braïque, dit H erder, a ttache au mot fils un
l'homme selon son cœ ur, n’a fait que recueillir sens très étendu. La sim plicité de sa consti
l'œuvre de sa grâce prévenante. tution prim itive, fondée s u r les relations de
22. — AuxiUabituri thiccon, sera frrm e, se famille, en fait une expression favorite qui
m ontrera ferme« non dans le sens de la désigne toutes les tendres affections. Poés.
constance, mais dans celui de la puissance, des Heb. h , 44. David est fils de Dieu p a r
comme l'exige le parallélisme. une adoption qui e»L un insigne privilège, e t
23. — Proficiel, iashi, de nasha, dont Salomon jo u it ap rès lui, I Par., x v ù , 43.
a iu .luire en erreur », l’ennemi nn le tro m - Le Messie devait être Fils de Dieu par n a «
PSAÜME LXXXVTTI
28.’Et ego primogenitum ponam 28. Et moi j'en ferai mon pre
illum excelsum pr© regibus terree. mier-né au-dessus des rois de . la
terre.
29. la seternum servabo illi mise- 29. Je lui conserverai éternelle
ricordiam meam : et testamentum ment ma miséricorde, et mon al
meum fidele ipsi. liance avec lui sera inébranlable.
30. Et ponam in saeculum sseculi 30. J ’établirai sa race pour toute
semeft ejus, et thronum ejus sicut la suite des siècles, et son trône du
dies coeli. . rera autant que le ciel.
31. Si ’autem dereliquerint filii 31. Que si ses enfants abandon
ejus legem meam-: et in judiciis nent ma loi et cessent de marcher
meis non ambulaverint: selon mes préceptes,
32. Si justitias meas profanave- 32. S’ils violent mes ordonnances
r in t: et mandata mea non custodie- et ne gardent point mes comman
r in t: dements,
33. Visitabo in virga iniquitates 33. Je chatierai leurs iniquités
eomm : et in verberibus peccata avec la verge et leurs péchés avec
eorum. des coups. ^
34. Misericordiam autem meam 34. Mais je ne lui enlèverai pas
non dispergamab «o : ñeque nocebo ma miséricorde, et ne porterai point
in veritate m ea: atteinte à ma vérité.
35. Ñeque profanabo testamentum 35. Je ne violerai point mon al
meum : et quae procedunt de labiis liance, et ne réduirai point à néant
meis non faciam irrita. ce que mes lèvres ont proféré.
# 36. Semel juravi in sancto uieo, 36. Je l’ai une fois juré dans ma
si David m entiar: sainteté, je ne mentirai pas à Da
vid.
37. Semen ejus in aeternum ma- 37. Sa race demeurera éternelle
nebit, ment,
38. Et thronus ejus sicut sol in 38. Et son trône sera comme le
conspectu meo, et sicut luna per- soleil en ma présence, et comme la
ta r e ; c'est la raison pour laquelle l’Eglise « Virgas igitur et flagella sentim us, qui Deo
chante le psaum e au file Nocturne de Noël, nec bonis faetîs placemus, nec pro ppccatis
en appliquant ce verset au Verbe in c a rn é .— aatisfacim us ». S. Cypr., Ep. v u , 2, Cfr. de
Susceplor, isour, le rocher de mon salut. Lapsis, 6. 7.
28. — Primogenitum. H aura le droit d 'a î- 34. — Neque nocebo, t n , lo ashaqqer,
nesso parm i les princes de la terre. — j e ne m eniirai pas en m a vérité.
Excelsum. 7vSv, helion, souverain, très 35. — Profanabo. La promesse de Dieu
haut, un des noms de D ieu, convenant à ost chose sacrée, sa violation seraiL une pro
David dans un sens restreint, et au Messie fanation. — Non faciam irrita , « je ne
dans un sens absolu. changerai pas ». Le souvenir de David a rrê ta
29. — In œternum . Ce qui s’est réalisé souvent la vengeance de Dieu prétn à s ’exer*
pour la race de David, dépositaire des espé cer contre S('S descendants. III R eg.,
rances messianiques ju sq u ’à leur entier x i. 42, 34, etc.
accomplissement. 36. — Semel. Dieu n ’a pas eu à ré ité re r
30. — Dies cœli, les jours des cieux. p a r son serm ent, puisque sa parole est immuable.
onséquent, u n e d u rée sans lim ites. Il est — In sancto meo, beqodshi, par ma saintnté.
clair que ces deux versets n'ont d'applica —* Si mentiar, formule d'une négation ab
tion littérale q u ’au sens messianique. solue en hébreu.
3 3 .— R eproduction de I! Reg., v it, 4 M B . 3 8 . — Perfecta, iccon, t f .3 , « il sera éta
Les châtim ents promis aux Juifs p rév a ric a bli comm e la lune éternellem ent ». J e r.,
teurs m enacent aussi les chrétiens infidèles. x x x n i , 20, 24. a Non quod cadente et pr© -
428 LE LITR E DES PSAUMES
tereunte cœlo ac te rra ilia sedes finem sit des ennemis, ot non com m e un reproche dû
h a h im r a ; sed ex rebu* q uæ videntur d iu - psalmiste. Mais on Ut exactem ent le inéme
tu rnæ p iæ ræ te ris, imagim’m quamriam per* langage x u i t 10-22 ». Perow ne. L 'in terp ré
pet ni illius regni et nunquam destfuri d e - tation d’Ezra se ra it absolum ent contraire au
su mp^it ». Agellius. — Teslis in cœlo fidtlU. texte ; mais il est inutile d’y avoir recours.
Quel est ce tém oin? 4o C/est l'are-en-ciel, Ce qui inspire le psalmistp, ce n'esl pas la
disent Bellarmin, Berthier, etc. ; ce témoin défiance vis-à-vis de Dieu, mais au c o n tra ire
psi en effet prutta, beshachaq, dans les nuées. la ferme espérance que sa parole s'accom
Malheureus em ent, shachaq veut dire nuées plira malgré tous les obstaclrs apparents. —
au pluriel, et ciel au singulier. comm e dans Distulist», tu as différé, reta rd é ton C hrist.
ce verset. Puis, dit Tholuck, 1’arc-en-ciel a Les L X X , à leur époque, pouvaient p rê te r
sa signification particulière; il m arque q u ’il ce sens au texte. Le verbe employé, habar,
n'y aura plus de déluge, il ne signifie pas signifie bien à Thiphil : faire aller a u -d e là .
que David a u ra une descendance éternelle. Mais ici nous avons lYiaynîl» hithhabbartha,
%o C’est la lune. Alors on ne voit pas à rhithpaël, e t le seul sens du verbe à ce
« comm ent la lune serait plulôt choisie pour temps, quand il e st suivi de la préposition
g a ra n tir la promesse de Dieu, que le soleil, DÎT, him, c’est : dire enflammé de colère,
qui est le principe dont brille la lune, e t qui s ’em porter contre quelqu’un. Il faut donc
est tout aussi durable qu'elle ». B erthier. trad u ire fe verset :« E t toi, tu as rejeté, tu as
3o C'est à la fois le soleil e t la lune, dit dédaigné, Lu t ’es em porté contre (on oint n.
Hupfeld. Mais le texte ne parle r;ue d’un Les trois verbes o nt le même complément.
témoin. 4o Ce témoin dans le ciel, c'est Dieu 40. — Serin lu i, du roi, par éiat le pre
qui a tteste lui-méme ce q u ’il a décrété m ier serviteur de Jéhova. — SanduariMm
(Cook), parce au*il est te meilleur g aran t, ejus, TiW, nizro, son diadème, l’insigne sacré
non seulem ent de la parole des autres, mais de la puissance de Dieu dont Sésac s'était
de la sienne propre (Moll). Job, xv i, £0, em paré. Le m ot nezer signifie aussi « consé
Heb.. vi, 43. C’est ainsi que l’ont compris cration », d’où la traduction des L X X :
les anciens. L X X : à peeptu;, Sym m . : chose consacrée.
6 *âiapapTupotfcEvoç, au m ascu lin ; Eusèbe ; 41. — Sepes ejus, ses rem parts, ses ville?
i Horum testis fidelis est Deus in cœlo habi- fortes. La liste de K arnak énum ère toutes
lan s », Theod., Jansen. Gand. : « Ipse quoque celles que le pharaon prit au roi de Juda. —
«go, qui liœc in cœlo contestatus sum e t F orm tiinem , n n n o . mechitttiah, ruines, a tu
pollicitus, fidelîs sum et verax. ut ne de p ro - as mis ses fortifications en ruines ».
missionibus meis qui?quam dubitet ». 42. — Ps. l x x x , 43. — Transeuntes viam.
39. — Ici commence la description d e l'a Expression trè s exacte. La Palestine était
baissement où gît l'héritier des promesses s u r la route qui allait d’Egypte aux grands
divines. « La hardiesse*de cette plainte a empires d ’A s ie ; à raison de cette position
scandalisé les interprètes Juifs. Ibn. Ezra dangereuse, elle fut fréquem m ent pillée par
raconta l’histoire d ’un savant e t pieux ju if les hordes conquérantes, quand elle ne leur
d ’Espagne qui ne voulait ni lire ni écouter servit pas de cham p de bataille.
ce psaume. Ezra et d ’au tre s voulurent en 43. — Confusion de Ju d a, joie de sei
faire disparaÎLre le caractère scandaleux en ennemis, deux m aux que déplorent souvent
p re n a n t les 39 4 6 comme une raillerie les psalm istes.
PSAUME LX X X V IH 429
tium eum : letificasti omnes inimi- ses oppresseurs, et réjoui tous ses
cos ejus. ennemis.
44.. Avertisti adjutorium gladii 44. Vous avez écarté la force de
ejus i et non es auxiliatus ei in son glaive, et vous ne l'avez point
bello. secouru dans la guerre.
45. tyestruxisli eum ab emunda- 45. Vous l’avez dépouillé de tout
tione : et sedem ejus in terram col- son éclat, et vous avez brisé son
lisisli. trône sur le sol.
46. Minorasti dies temporis ejus : 46. Vous avez abrégé les jours
perfudisti eum confusione. de son règne, vous l’avez couvert
de honte.
47. Usquequo, Domine, avertis 47. Jusqu’à quand, Seigneur,
in finem : exardescet sicut ignis vous détournerez-vous toujours !
ira tua? Jusqu’à quand votre colère s’enflam
mera-t-elle comme le feu ?
48. Memorare quee mea substan 48. Rappelez-vous ce que je suis!
tia : numcpiid enim vane constituisti Est-ce donc pour le néant que vous
omnes fìlios hominum? avez fait tous les enfants des hom
mes?
49. Quis est homo qui vivet, et 49. Quel est l'homme qui pourra
non videbit mortein : eruet animam vivre sans voir la mort, qui arrachera
suam de manu inferi? son âme au pouvoir des enfers ?
50. Ubi sunt misericordiae luae 50. Où sont vos antiques miséri
antiquse, Domine, sicut jtirasti Da cordes, Seigneur, et ce que vous
vid in veritate tua? aviez promis à David au nom de
UReg. 7 ,1 1 . votre vérité ?
51. Memor esto, Domine, oppro- 51. Souvenez-vous, Seigneur, de
44. — Heb, : a T iï as fait retourner en chaled, « memenlo ego quantilli sim ævi »,
arrière fsour, le tra n c h a n t de son épée », avec pronom em phatique. Au lieu de zecar
n’ayant point ton secours, il n 'a pu résister. ani , plusieurs veulent dans le texte zecar
LXX : poïjôeiav, ce qui traduit ie sens général adonai, ce qui est inutile. Aq. et S. Hier,
de tsour . traduisent meh-chaled : ix xataSOtrewç, a me
45. — Heb. : « cessare fecisti (eum) a m enlo mei de profundo *, en faisant venir
splendore suo ». Le roi est encore là. mai* chaled du verbe syriaque chaladf creuser. —
déchu de sa glôire et de sa grandeur. num quia enim. Heb. : « p our quelle chose
46. — Temporis ejus . Heb. : « de sa je u vaine Lu as créé tous les fils de l'homme »,
nesse », de sa vigueur. Roboam avait qua pour quelle courte vie tu les as faits! Faut-il
rante et un ans quand il monta sur le trône, donc que celle courte vie soit en butte aux
d quarante six quand Sésac le vainquit ; il tribulations, et n'atteigne pas le tem ps où
était donc alors à la fleur de l'âge. Il iraîna Dieu se montrera plus propice? Ce verset rend
ensuite sa honte pendant douze ans, mats dès manifeste la foi d’E th a n : il sait bien qu'à
le moment de son hum iliation, son existence l'épreuve succédera la consolation, et il
était m oralem ent finie. II P ar., xik, 2. 43. supplie Dieu pour que la génération contem
Elhan ne vit peut-être pas la m ort de Ro poraine a it pa rt aux bénédictions promises.
boam ; il p e u t bien dire pourtant que ses 49. — La m ort vient ; dans 1rs enfers on
jours ont été abrégés, car Roboam humilié n e participe plus aux joies des v iv a n ts ; oui
par Sésac est si loin de David et de Salomon, pourra revenir sur la (erre pour contem pler
qu'il ne compte pour ainsi dire plus. — Con- les merveilles de la bonté divine? l x x x vii. 44.
fiisione. Ce roi, dont les jours ont été abrégés, 5 0 . — Anliquœ,harishotnm, les prem ières,
vit encore, mais la honte l'enveloppe tout les précédentes, dont ont joui David et
entier. Salomon, l x x v i , 6.
47. — Reproduction de l x x v i i i , 5. 51. — Quod continui. Heb. : « rappelle-toi
48. — M em irare. Heb. : zecar ani meh- l’opprobre de tes serviteurs, ce que j'a i s u p -
430 LE LIVRE DES PSAUMES
i'opçroDre que vos serviteurs (ce brii servorum tuorum (quod con
que j'ai tenu caché dans mon cœur) tinui in sinu meo) multarum gen
reçoivent de tant de nations, tium.
52. E t du reproche que font vos 52. Quod exprobraverunt inimici
ennemis. Seigneur, du reproche tui, Domine, quod exprobraverunt
qu'ils font au sujet de votre chan commulationem Christi tui.
gement à l'égard de votre oint.
53. Béni soit le Seigneur à ja 53. Benedictus Dominus in seter-
mais I Amen, amen! num : Fiat! fiat !
porté dans mon sein toutes les nom breuses Æ sypto, Libyes scilicot, e t Troglodylæ et
nations ». Ce verset est elliptique et difii- Æthiopes ». II P a r., x i i , 3.
cultueux. Les m ots col rabbim ham- 52. — Qttod exprobraverunt. Heb. * « Sou-
m im , omnes multi populi, étonnent par v ien s-to i... comm e ont outragé tes ennemis,
leur justaposition. La plupart lradui*enL en Jéhova, comme ils ont outragé les talons de
sous-entendant le substantif précédent : ton oint ». C'est I3 d ernier cri du psalmiste :
« que j'ai supporté dans mon sein (l’ouLragê) le roi, l’héritier de David, l'oint du Seigneur,
de tous ces nombreux peuples », ou encore : son rep résen tan t s u r la terre d ’Israël, est
« to u t (l’outrage} des nations nom breuses ». déshonoré : q u 'a jo u te r de plus si Jéhova
En tous cas, les peuples ne sont pas l'objet n’esl point touché de celte honte? — Com-
p o rté dans le sein, car ici te sens est défa mulationem, ITO py, hiqboth, les pa«. par
vorable. A la place de rabbim, Aq. et extension, la conduite, la vin. LX X prennent
S. Hier, lisent un a u tre mot qui supprim a un sens fig u ré : kaqeb, talon, l'action de se
toute la difficulté : alpovToç pou lv xâXrcip retourner. Ce sens est inexact, aussi bien
itàaaç àôixia; Xawv, a portBvi in sinu meo que celui de « ta rd ita s » que donne la pa
omnos i n i q u i t a t es p o p u lo r u m », sens - q u i raphrase chaldaîque : « quomam probro
serait ouvertement m e s s i a n i q u e . Ces p e u p le s afhciunt lard itaiem vestigi pedum uncli
nombreux sont toutes les hordes que Sésac tui ».
tra în ait en Judée à sa suite : « Nec e ra t 53. — Doxologie du troisième livro des-
nu m er us vulgi quod venerat cum eo ex Psaum es.
PSAUME LX XX1X 434
LIVRE ( QU A T R I È M E
PSAUMIÎ XC
PSAUME LXXXIX
Le psaum e a neuf strophes de quatre vers enfanté la (erre et le monde ». Les deux
ocLosvIlabiques : 4» 11. 4, 2, ô Dieu, vous verbes talad, engendrer, et ckoul, enfanter,
¿tes eiernel ; 2o f f , 3, 4 , et la vie de l'homme employés ici, le sont aussi dans un môme
n’est q u ’un insLanl à vos yeux ; 3° 11. 5 7, verset, Deut., x x x u , 48. Les version* grec
l'homme passe com m e l’herbe, au soufflo de ques lisent le dernier verbe au p u l a l ,
voire colère ; 4® 8 ,9 , coupable, il dispa vathchollal. L’hébreu mel mieux en évidence
raît comme une pensée fugitive; 5o 1. 10, la la préexistence et la causalité divines. Moï-se,
plus longue vie n’est que vanité ;6° 1 1 . 44,12, com m e plus tard Salomon, Prov., v m , 25, 26,
apprenez nous donc le bon usage du nos nommo les m ontagnes les premières, parce
jo u rs ; 7« 11. 43, 44, accordez nous voire qu'elles sont considérées dans la Bible comme
g râc e ; 8° 1 1 . 45, 4*6, donnez-nous autant de la partie fondamentale île la terre. Celte con
iours heureux que nous en avons eu de m al ception poétique s’accoi de bien du reste avec
heureux, 9° 1 . 47, e t faites-nous réussir dans renseignem ent scientifique, d’après lequel les
nos entreprises. grands reliefs du globe antique ont ém ergé
4. — Domine . adonaï, nom familier à les prem iers du sein de la niasse liquide. —
Moïse, Exod., x v . 4 7 ; Deut., m , 24, et in A sœculo. Heb. : « d’éternité à éternité, toi,
diquant la souveraineté do Dieu. — R efu- Dieu ». Impossible de rendre par une formule
gium, p y a , makon, une dem eure, un asile plus exacte la durée infinie de Dieu. Le mot
où l*on se réfugie, Deut.* x x x i u , 27. Dieu el qui term ine le verset p eu t èlre soit a ltr i-
Pavait toujours été pour son peuple ; il Tétait bulif, soit plus probablement vocatif.
plus qu e ja m a is d a n s le désert où les Israélites 3. — Ne avertas. L X X ont transporte ici
n’avaient point d ’habitation, il l'élait surto u t el du verset précédent, en le prenant pour la
lorsque dans leurs maux les exilés se tour négation al. En hébreu .
naient vers lui, c a r « refugium noslrum thasheb enoskad d a m i, allusion à la sentence,
Deus relative d icitur, ad nos emm refertur, ISÏpS m , el-hafar tluishoub, « lu r e
et tune refugium nostrum fit, cum ad eum tourneras en poussière », G en., m , 49.
refugimus ». S. Aug. de T rin. v, 46. — Dacca peut ê tre un substanlif a bstrait : « tu
Faclns es, rY»n, haiitka, tu t’es fait, tu as ram èneras le mortel au broiem ent «, à la
éLé, et non « lu es », auquel cas le verbe ne poussière, ou préferablement un adjectif :
serait pas exprim é. — A générations, dor « tu réduiras l’homme à (être) broyé », en
vador, Dent., x x x i l, 7 ; les p a t r i a r c h e s , les poussière. — Couvert Ltninit skoubou, « re
irib u s en Egypte, les voyageurs du désert tournez, fils de l'homme ». Cet ordre bref et
avaient eu successivem ent Dieu pour protec sévère est le lexte même de l'a rrê t de m ort :
teur. S. Jérôm e comm ent» ce psaume dans sa retournez en poussière. Dieu n’a qu'un mot
lettre c x l au p rêtre Cyprien. A propos de ce à dire pour tout anéantir. Ce prcini r sens
premier verset, il rappelle une uLile doctrine : est le seul bien d’accord avec le contexte et
« Homo, a principio condiLionis suæ, Deo le parallélisme. On ne peut donc traduire :
u t i l u r adjutore ’ r i eum illia s s i t graliæ q u o d revenez à la vie, ni : retournez-vou- vers
creatus e s t , illiusque m isericordiæ quod Dieu. Ce verset el le précédenL résum ant en
subsistit e t vivit, nihil boni operis agere quelques m ots le début de la Gene^* : la
potest absque eo qui ita concessit liberum création, la chute et son châtim ent.
arbilrium, u t suam per singula opera graliam 4. — Dies hestema, le jo u r d’hier, qui e s t
non negarel. Ne libertas arbilrii red u n d aret déjà passé,« quod enim lam rapïd" eifluit, ita
ad injuriam conditoris, e t ad ejus conluma- considerandum ,tanquam jam efR uxent».B oss.
ciam qui ideo liber condilus est, u t absque S. Pierre, dans sa deuxième E p in e , n i , 8,
Deo ninil esse n o verit ». applique à Jésus-Christ ce verset qui n ■ peut
2. — F ierent , ioulladou, et fussenL engen s’e ntendre que de Dieu. Quelques anciens, et
drées », image em pruntée à la naissance des parm i eux S. Jérôm e, ont bâti sur ce texte
êtres anim és. Job, x x x v n i , 8. — Formare* une théorie à laquelle Moïse n’a guère dA
tur, TTinm» vatkchollel, * e t que tu eusses songer : si aux yeux de Dieu mille ans rep ré -
S. Biblb, Psaumes» — 28
431 LE LÌ VUE DES FSAÜMKS
sont comme le jour d’hier qui n’est los tnos, tairquam dies hestema
plus, et comme une veille de la quae praeteriit.
Huit. Et custodia in nocte;
5. On les compte comme rien, 5. Quae prò nihilo habentur, eo-
voilà ce que sont leurs années. rum anui erunt.
6. C'est comme l’herbe qui passe 6. Mane sicut herba transeat,
un malin ; un matin elle fleurit et mane floreat, et transeat : vespere*
passe, le soir e.Ue tombe, se raidit decidàt, induret, et arescat.
etdessèche*
7. Ainsi nous sommes tombés de 7. Quia defecimus in ira tua : et
vant votre colère, el nous avons été in furore tuo turbati sumus.
bouleversés par votre fureur.
sen tent un jo u r, le monde durera six mille aperçoive, et qui est interrom pu bru sq u e
an*,' c'est-à-dire, auta n t de milliers d ’années ment par fa m ort. « Que ïa place est petite
qu ’il y a eu de jours employés à l'œ uvre de que nous occupons en ce m onde! S> pe'iLe-
la création. S. Augustin ne trouve point du certainem ent el si peu considérable que j e
Lout que l’a u te u r sacré ait révélé dans ce doute quelquefois avec Arnobe si j e dors ou
verset « tem pora quae Pater posuit in sua si je veille : Vigilemus aliquando ail ipsum
polesLale », Act. i, 7, et rl oppose deux rai vigitare, quod dicitur, sorani sit perpetui
sons fort simples aux conclusions eschatofo- portio. Adv. G ent. n i . Je ne sais si ce que
giques de ses devanciers : « le jo u r qui est. j'appelle veillée n’e st p e u t-ê tre pas une partie
passé » a duré plus de mille ans depuis tm peu plus excitée d ’un sommeil profond ».
Adam ju sq u ’à l’a u te u r du psaum e ; puis, Boss. Serm. s u r la Mort, 1 P. L X X con
com m ent faire accorder la comparaison sui fondent skm ak, sommeil, avec skanah,
vante avec la Lhéorie? — Custodia. Moïse année.
dim inue encore son terme de comparaison : 6. — Transeat, *[Sn% iachalof. Le verbe
niiJlo ans pour Dieu ne sont pas même nn cftaZaf signifie d ’abord « passer »; c’est fa
jo u r, c’est une veille de la nuit, qur fuit sans sens adopté p ar les versions; il a aussi l»
que les vivants endormis puissent même s’en sens de « croître, rev e rd ir » ; Hupfeid conteste
apercevoir. Au temps de Moïse, la nuit se ce sens au kal, et il a pour fui la plupart des
divisait encore en irois veilles; plus tard, versions anciennes; d ’a u tre part, le chaldéeu
élit1 fût partagée en quatre. e t lu syriaque le traduisent, e t Gesémus,
5. — Quœ pro nihilo hnbentur, n n m T , MolI, Delrtzsch1, etc., le soutiennent. Avec le
xramtham. Le verbe snrmn signifie « inon sens de « passer », rl faut trad u ire : « a u
der » et « em porter comme cm to rre n t ». Le m atin comme l’herbe passe, au m alin, elle
suffixe étant' masculin ne peut se rap p o rter fleurit elle passe, au soir on ta coup^ et elfe
aux années, car shanah est féminin ; il faut est desséchée ». Le lexte peut bien sVxpIi-
donc- traduire en parlant des fils de l’h o m m e : uer ainsi ; toutefois-, si l’herbe est passée
« tn 1rs a- emportés », tu les enlève», com m e ès le m atin, le second term e d e la com pa
autrefois les eaux du déluge. L’expression est raison, a au soir on la coupe et elle est
bien choisie pour donner une idée d e la si desséchée », perd presque toute sa significa
tuation faite aux Israélites dans le (tésert. Il tion. On a un développem ent plus naturel
y avait là 603,550 hommes au-dessus de de l’i:dée en tra d u isa n t : « au1 m alin comme
vingt ans, ions condamnés à périr en qua Fherbe pousse, au m atin elle fleurit et pousse,
ran te années, soit près de 46,000 par a n ; ce au so ir on la coupe et elle est desséchée »,
nom bre n'est guère supérieur à la m oyenne au-m atin fa. vie, au so ir la rnort, en un jo u r
drdm aire de 1a m ortalité hu m ain e; mais si tout est passé ; ce jo u r est celui donL parle
l’on tient compte q u ’il s’agit ici d'hom m es Ite t . 4- — Florent, au Futur, m arq u a n t un
faits, Ta proportion devient énorme. L X X é ta t • présent, mais passager. — Décidât.
ont lu nn tout a u tre mot, peut être D H D nî, L'hébreu n’a que deux verbes. Isaïe rep ro
zihamtham, faslidium eorum, la chose dont duit la com paraison de Rlolâe : « Omnis; c a r a
ils sont dégoûtés. — Eorum anni erunt , fœnum ». x l , 6.
T W rww, shenah‘ ihiou, « ifs seront somv- 7. — Quia defecimus . Avec ce verset, nous
meil », leur vie deviendra unr sommeil', le rentrons d a n s l'histoire. La colère de Dieu
sommeil d e la mort, l x x v . 6 , ou plus s itn - s’est m anifestée au d'ésert, Num. x i v ,- 2 9 ;
(tfemenl., leur vie sera comm e un sommeil, D eut., r, 35. Le prophète déplore donc ref
un é ta t inconscient qui passe sans q u ’on s'en mm seule m eut ta brièveté ordinaire de ik vie
PSAUME L X X X IX
humaine, m ais encore la m ort prém aturée m uném ent, les vieillards de cet âge sont r e
infligée à une g rande partie de son peuple. lativem ent rares. — Am plius, L X X 16 uXeïov
La' colère, af, et l'indignation de Dieu, aùTûv, la pensée est juste, mais l’hébreu esL
chemah, sont nom m ées toutes deux ensemble mal tra d u it. Les versions parlent des années
Deul., ix. 4 9, x x i x , 20, 27. qui suivent la q u a tre -v in g tiè m e ; elles lisent
8. — Iniquitntes nostras, les péchés pu □3*1, rabbam, leur surplus. L’hébreu parle
blics contre la loi divine. — Sœrulum no- au contraire des années qui précèdent ce
stru m , 'u c b y , holoumenou, « noire chose term e : M m , rahbam, leur orgueil, ce q u ’il
cachée », notre péché secret, du verbe halam , y a de plus brillant dans ces années n 'e st
cacher, d’où halam, le tem ps caché, l’é te r que labeur e t vanité. Jacob trouvait que ses
nité, le siècle sans limites, dei nier sens choisi 430 ans étaient « parvi e t mali ». G en.,
p*r les L X X , c o ntrairem ent au parallélisme. x l v i i , 9- — Mansuétude, chish, infinitif
9. — Defeeerunt, *UB, panou, « se sont pris adverbialem ent et signifiant « rapide
tournés », se sont évanouis par ton indigna m en t » : nam transiL velociter, car cela, la
tion. - - E t in ira tua. Heb. : « nous avons vie passe rapidem ent, HBWIi vannahoufah,
achevé nos années comme une pensée », « et nous nous envolons », Sym m . : TfM)0évteç
rUiT hegeh, un fre n iisse m e n tso it.d e l’esprit, yàp 5<pv<*> éxiceTavvupÆ8at a tranchés (?J nous
soit des lèvres. Homère *<e sert de la même nous envolons rapidem ent ». La phrase est
comparaison dans le même sens : ittapàv concise, mais fort expressive en hébreu : la
flè voïjfjia, Odyss. v u , 36* Les L X X p a ra vie s’envole comme un oiseau, comparaison
phrasent l’hébreu* el le rendent méconnais em pruntée à un des ê tre s tes plus rapides
sable; on ne sa it trop ce q u ’ils ont lu ; ce connus des Hébreux. La version des L X X
3ui ressemble le plus à hegeh dans le sens est d ’une obscurité désespérante. Les tr a
’araignée, serait a a n , ehagab, qui voudrait d u c te u rs ont fait de cUish un dérivé de nUJn,
dire, d’après l'arabe, la sauLerelle. Mais nous chashah, « se taire, êtr<> en repos », d ’où
sommes encore loin du grec e t du latin. l’idée de patience et de douceur, wptiârnç;
40. — D m annorum. Bossuet avait ce pas- puis ils lisent r u y j l , vannhounneh, au pu liai
SBge présent à la m ém oire quand il é crivit d e hanah , nous sommes affligés. Le sens des
en 4648 sa m éditation incomparable s u r la versions est : arrive erl nous la douceur*
Brièveté de la vie. — In ipsis, en eux-mêmes, l’hum ilité, qui fait que nous nous corrigeons;
en tout, Sym m . : 6X6*>Tîpoi, univprsi. — In ou encore ; survient la bonté de Dieu el nous
potentatibus , nTTQ JQ, bigbouroth , pluriel som m es corrigés par l’adversité, m arque de
poétique (Hupfeld), dans la force, au plus c e tte b o n té ; ou enfin : Dieu y m et tous les
fort de l’âge, au m axim um , on a tte in t quatre* m énagem ents, mais le moindfre effet de sa
vingts ans. T ous ceux qui au désert avaient colère suffit à nous éprouver. Ce d ernier sens
moins de q u a ra n te an«, et ;e devait ê tre de se ra tta c h e ra it à celui du v p rse t suivant.
beaucoup le plus grand nombre, ne pouvaient 44. — E t prœ timoré tuo, Heb. : «- e t selon
compter a tte in d re q u a tre -v in g ts ans. Com ta c rainte ton indignation », c’est-à-dire, qui
436 LB LIV R E DES PSAUMES
votre colère, qui peut comprendre tuæ, et pree timoré tuo iram tuam
combien est à craindre votre indi
gnation?
12. Montrez votre droite en sorte 12. Dinumerare?
que nos cœurs soient instruits dans Dexteram luarn sic nolam fac, et
la sagesse. erudilos corde in sapientia.
13. Revenez, Seigneur, jusqu'à 13. Gonvertere. Domine, usque-
[uand...V Laissez-vous fléchir en
!àveur de vos serviteurs.
quo? etdeprecabilis eslo super ser
vos tuos.
14. Dès le matin, nous avons été li. Repleti sumus mane miseri-
comblés de votre miséricorde, nous cordia tua : et exultavimus, et de-
avons tressailli et nous nous som iectati sumus omnibus diebus no-
mes réjouis chacun de nos jours. stris.
15. Nous nous sommes réjouis 15. Laetali sumus pro diebus qui~
our les jours où vous nous avez bus nos humiliasti, annis quibus vi
E umiliés, et pour les années où dimus mala.
nous avons connu le malheur.
16. Jetez les yeux sur vos servi 16. Respice in servos tuos, e tin
teurs et sur leurs œuvres, et guidez opera tua : et dirige filios eorum.
leurs enfants.
PSAUME XCI
P S A U M E .X C
(Traduction de Bostuet).
completorium cjuoLidie , et diebus jejunii t io n .,— Dei cœli. « Quid ei . nocere poteflt
(quadragesimalis) m axitne frequentam us, u t eorum quæ sub cœlo sunfc, quem Deus «œ li
quo tem pore rJiabolus magis niliUir ad rieci— prolegere et conservare voluerit »?S. Ber
piendum, eo tem pore nos magis laboremus n a r d . ^ . V.
ad resistendum ». P. Lombard, Le sens du 2. — Dicet, omar, je dirai. S. Jérôm e et
psaum e à l'office de Complies est à la fois de Hupfeld lisent lé participe présent', orner, (jui
rem ercier Dieu et de se rem ettre m i r e ses peut êLre rapporte sans changem ent de per
m ains avec une nouvelle confiance . a Do sonne au sujet du verset précédent. — Refu'< •
mine qui nos iiberasti ab omni sagilta volante gium, ma citadelle. — Deus mens. a Cur n'ôn
in die, libéra nos quoque a negolio p e ra m - Deu«s n o s le r? Quia in creatibne, in redertl-
bulante in lenebris ». Ex horolog. græ cor. p lio n s ræi.nnsque com m un/bus bencfîi’iis est
ap. Thom asium . Dons omni um : sed in tentationibui süis
4. — Qui habitat. On a m ot à mot en hé lanquam propnum ru m habenl singuli ele-
breu : a 'H a b jla n is o u s Ia protection du T rè s- ctorum ». S. Bern. S. 2.
H aut, à l'om bre du Tout Puissant il passe la 3. — Liberavit me. Heb. : « il te délivrera a.
nu it ». Dehlzsch et d ’a u tres com m entateurs — Venanttum, t tn p v iaqosh, de l’oiseleur,
croient q u ’en faisant du second vers r à t t n b u t c x x x i u , 7, d« IVn nemi perfide qui a caché
d u p r e m iè r , on aboutirait à une pure tau to ses pièges, du démon qui séduit les âmes par
logie ; les deux vers sont absolum ent s y n o les biens trom peurs. « Qui volunt drvites
n y m es, et il faut les joindre com m e apposi fieri, inerdurit in lerualionem , et in laqueum
tion an sujet du second verset. Dans eu cas, diaboli ». I T u n ., vi, 9. — A verbo aspero,
on se heurte a u n e difficulté; le second verbe n r n TXTD, middeber haovolh, de la peste des
est à la troisièmo personne, et ne peut se m alheurs. Rien n’oblige à prendre le mot
rapporter au .Mijet du veibe omar, t . 2, qui « peste » dans .-on s-'ns le plus restreint * la
est à la prem ière. Dehlzsch échappe à la peste peut être nommée au figuré pour dési
difficulté en laissanL ce prem ier verset comme gner Iont ce qui est une cause de ruine.
en suspens; un nouvel interioeuleur vient L X X lisenL dabat\ parole.
Tinte»rompre au troisième vers. D’autres 4. — Heb. : « avec son aile il te couvrirâj
gard an t au Sr, 1 son indépendance ; Hupfeld et sous scs ai 1rs tu t'abriteras ». L X X ren
et Bickell y a rriv en t en ajoutant au début le dent le premier mot par v^acppsVov, -l'espacé
m ot ashrei : « h e ureux celui qui habite, etc ». compris entre les épaules, métaphore prtèe
Nous pouvons obtenir le m êm e résultat en de l’oiseau qui couvre ses petits de tout sort
conservant le texte toi qu’il est. mais en corps nt de ses ailes. « Hoc djximus sub
niant avec Scheeg Texistence de la tautologie scapulrs ejus no bis præsiari, ui' lanquam
qu ’on y signale. Le prem ier verbe en effet, pnlli in calore materm corporis foveamur,
exprime l'acte de so placer sous la protection ne foris valantes moriamur, refrigHscenle
divine, de lui dem ander un secours passager, nimium chantat« ». S. Bern. S. 4. €fr»
L X X : Poi)0è(qt; le second indique la jo u is Deut., x x x n , i l ; Ps., x v i , 8 ; Matth.,
sance de celte protection passée à l’étaL défi x x i li . 37.
nitif, crxéTrç). Le sens est donc celui qui 5. — Circumdabit te, m r iD l, vesorherqh,
cherche tin asile auprès dé Dieu y trouve une fou. >ey. que L X X pnt.pris p o u r un verbe, et
dem eure où if p e u t s'établir en perm anence. qui signifie une arm u re recouvrant to u t lé
Les versions sont favorables à celte explica corps : a un bouclier e t une arraure èst sa
440 LE LIVRE DES PSAUMES
fidélité 0, on est donc à l'abri de tout quand Dieu, e t non com m e un qualificatif de a ré
on m et ea confiance en Dieu. — A timoré fugia rn ». « Quod modo refugium est, q u a n -
nocturno , « de la terreu r de la nuil », à doque habitaculum eril , el habilaculum
cause des ennemis qui attaquent à la faveur sem piternuin. Inteiea sane etsi persistera
des ténèbre?. Les forts de Salomon se tien non concedilur, frequenter lam en e st r e c u r-
nent en arm es contre les « terreurs noc rendum ». S. Bern. S. 9,
turnes », C ant.. n i. 8. Satan a ltaque aussi 40. — Non aceedet. Le m alheur ne pourra
les âmes pendant ta nuit : c'est pourquoi m ême pas m enacer de près celui qui sa
¡’Eglise fait répéter chaque soir à ses enfants: confie en Dieu. C est ainsi q u e les Israélites
Procul recedant somma furent épargnés pendant que les Egyptiens
E t no c tîo in phantasmata. étaient frappés. Exod., x ii, 23.
6. — A sagifla , le trait qui en plein jo u r, 44. — Angelvt suis. Ce verset dém ontre
s u rto u t en temps de guerre, menace la vie clairem ent le dogm e des anges constitués
de l'homme. — A negotio, middeber, a de la p ar Dieu protecteurs des hommes, au moins
peste qui marche dan* l'obscurité », t . 3. Le des justes. o Q uaniam tibi débet hoc v e r-
mol peste d o ité trr encore entendu ici d 'après bum inforrereverentiam , afferre devotionem,
son parallèle dans le sens do destruction. conferre fiduciam ? R everentiam pro p r æ -
Le psalmiste parle en général de tous les seniia, devotionem pro benevolentia, fidu
m aux qui peuvent atteindre le serviteur de ciam pro cuslodia ». S. Bern. S. 42. J e n -
Dieu. — Ab inrursu, 313 PQ. miqrjeleb nings cite ici un beau passage de Ménandre,
iashoud, « de la destruction qui dévaste ». Frag. 24 :
Le prem ier mot ne se lit que Deut., x x x ii, 24 "AicavTi Satucav àvàpl au [iTtaptaTorrai
e t !§., x x v iii, 2 ; de là l'hésitation des L X X eùOOç TEVoiiivcp, |JluotoiywY°5 pioù
sur le sens à lui donner ; le second vient de drfaôôç.
shoud, qui forme aussi TO, shed, « le dévas — In omnibus viis tuis . « In quibus om nibus
tate u r », el suivant le sens de l'arabe, « le v iis? Quibus déclinas a maïo », S. Bern,
m aître » ; les L X X traduisent toujours shed S. 44, c 'e st-à-d ire , dans toui.es celles de nos
par 0 démon ». et c’est le moi qu'ils ont lu ici. actions qui ne sont pas en opposition avec la
7. — Mille, Deut., x x x i i, 30. Le mal loi de Dieu. Dans ta tentation de Jésus au
atteint p a r milliers ceux qui n'ont point désert, Satan allègue ce texte pour e n c o u ra
fecours a Dieu ; le serviteur confiant dans le ger le Sauveur à se précipiter du h a u t du
y ig n e u r est seul épargné. tem ple. A priori, l'usage q u ’en fait te démon
8. — Retributionem, n a b ü J , shilloumah , doit ôtre abusif, puisqn il conclut à fanf
¿t. XfiY‘,c o q u i est dû aux méchants en reto u r succom ber le S auveur à la tentation.
de leur iniquité.« Malum enim quod volue- fait, Satan tronque le texte, e t par la sup
runl, non bonum quod per nescientes actum pression de plusieurs m ots, cherche à lui
est, eis retribuH ur ». S. Aug. p rêter une portée beaucoup trop générale«
9. — Altissimum. Le parallélisme indique « A nim advertile e t videte quoniam sublicuit
que ce m ot doit ôtre pris comme un nonc do m a lig n u se t fraudulentus, quod m alignitatis
PSAUME XG 444
suæ com m endata dissolverei. Quid enim à moi », par la charilé unie à l'espérance.
m andavit? Nempe quoti in psalmo sequitur : 15. — Magnifique promesse du secours
Ut custodiant le in omnibus viis luis. Num* divin. 1s., Lxiii, 9.
quid in praecipitiis?....... Frustra in ten ia tio - I l n 'a u r a q u 'à p a r le r , j 'e n t e n d r a i s a p r i è r e ,
nem capilis intorsisti, qnod scriptum est ad J e p r e n d r a i p a r t & ses d o u le u r s ;
corporis consolai innem ». S. Bern.. S. 44. J e f e ra i s u c c é d e r m a g lo ire & s a mi&ère,
42 .— Ne forte offendas, t |U n |S . pen thiggof, E t m on b o n h e u r à se s m a lh e u r s .
C o rn e ille.
« de ppur que mi ~e heu rie ion pied ». ou
« do peur quo tu ne heurtes ton pied b .L X X : — I n tribulntione. « Et ego aliud intérim
pfrroTE irpoaxô^ç. Se h e u rte r le pied à une requiram quam Iribulalionem »! S. Bern.,
jierre esl un bien pel il mal ; c ’esl dire que S. 47. Le inème S. Docteur applique la fin
Î es anges dp Dieu sont là pour nous protéger du verset aux Irois grands m ystères de la
contre les m oindres dangers. passion (cu iti ipso sum in tnbulatione), de la
43. — Aspidem, bm tf, shachaL le rugis sépullure (eri pia m eum de m anibus inim ico-
sant, un des noms poétiques du lion. — Basi rum) e t d<* la résurrcclion du Sauveur (glo
liscum, iriD* fethen , l'animal qui essaie de rificagli m in i.
m ordre, la vipère. — Leonem , YS3. kefir, 46 — Replebo, « je le rassasierai ». Les
celui que recouvre une crinière,le lion adulte. longs jours sont promis dans le sens tem po
— Draconem , V an, thannin, celui qui court rel à INraol i t e, dans le sens spirituel au
en s ’étendant, le serpent. Ces lions et ces chrétien. La récompense de ce dernier n’esl
serponls, dangers qui menaçaient parfois q u e dans ré ie rn ilé — Salutare meum, mon
I’Israélite, sont mis pour tous les périls qui secours temporel quand il sera besoin, ma
Seu vent se dresser devant le serviteur de g râce contre le- ennemis du salut, et un
ieu. N oire-Seigneur fait à ses disciples des j o u r lo Sauveur sur la lerre pour la rédem
promesses semblables à celles de ce verset : ption. le Messie glorifié dans le cit i pour la
v Serpentes tollent », Marc, xvt, 48, «r Ecce récom pense de lo in ceux qui auront mis leur
dedi vobis poteslatem calcandi supra se r co n fian ce en Dieu. « Grandn-t est Deu<, ut
pentes, et scorpiones, e t super omnem virtù- qui p rom iilera oi^nalus e -t lam ingenita
lem inimici, et nihil vobis nocebit ». L uc., bona, idem spintim i homi rii nobis infundat,
x , 49. L'ennemi, c'est surtout le démon, le et illuminalo^ oculns corriis luibere uos l’a n a t
serpent des prem iers jours, le lion qui. selon u t sciam us quae sit spes vocaiionia eju<, e t
S. Pierre, I, v, 8, rôde a u to u r des âmes. d iv ih œ gloriæ haerediialis ejus in sancita*
44. — Speraoit, chasaqt a il s'est atta c h é E p h . i, 48 ». Bollai m.
448 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XGII
PSAUME XCI
clore l'histoire du monde, quand Dieu, après Mais le temps présent doit être employé ià
le développem ent de ses deux grandes œ u préparer le repos de l’a u tre vie : « Est a u -
vres» la création e t ta rédemption, redres tem hoc perfecium sabbatum , hæc vera rc-
sera pour l'éternité tous lès é carts de la qiiies, cui more sabbati sæcularis, omnia
liberte hum aine : atveï èxeivyjv rfiv ysv7i<toijlévi)v vitæ necessaria pridie præ p a ra re præ cipi-
àvàirauaiv, dit S. Athgnaso. m u r... Utk igitur ab hujus sabbati requie,
Le psaume ne porte aucun nom d 'a u te u r, i. e. a consortio Christi angolorumque, non
et il n'esi pas plus possible de lui en assigner etiam Sacramento Dei a rceam ur, operandum
.un, que de déterm iner l’époque où il a été e t promerendum t-st, e t per solliciludinem
composé. Il p a ra it avoir été desLiné au s e r operum anteriorum . æ te rn iia iis est requies
vice du temple, pour èlre chanlé à chaque præ paranda S. Hilar.
sabbat ; m ais son allure tout à fait générale 2.. . — Confit ent r v n i n , hodoth, louer,
ne perm el de risquer aucune supposition sur rendre grâces. Faire re te n tir ceLte louange
l’occasion qui a pu l'inspirer. Le nom de ,.est bon aux yeux de Dieu, mais aussi bon
Jéhova y est répété sept fois : c'est le nom bre pour riijumme, car là est pour lui la source
sabbatique. La suite des idées se dérô'ule du mérite et du bonheur. — Psallere. « Opus
avec beaucoup do simplicité et de logique. -nostrum psalterium nosLrum est :quicum que
Dieu est grand dans tout ce qu'il a fait ; manibus operatili' opera bona, psailit Deo ■».
seul, l'insensé ferme volontairem ent les yeux S. Aug,
à cette g ra n d e u r, Rom, i, 48-23. En féce 3. — A d a n v u n t iandum . Le verbe est pré
de l'œ uvre divine, le moiide se trouve donc cédé on hébreu du b, com m e les deux p ré c é
diviséen deux cam ps ; d'un côté, les méchants, dents, ce qui indique qu'il dépend encore «do
prospères un m om ent, mais bientôt ex term i- tob : il est bon... de proclam er. — Per no-
nés pour ja m a is ; de l'autre, les bons, vic jetem, 9 pendant les nuits », c a r le j o u r et la
times pendant la vie prenante de la malice ■nuit, le maLin et le soir, Dieu m érite, e t
des impies, mais destinés à l'im m ortalité aLtend la louange de ses c ré a tu re s ; « sem per
bienheureuse. Le psalmisle revient ainsi rlaus ojus in ore meo », x x x m , 2. L’Eglise a
encore une fois s u r la grande thèse du livre réalisé le pensée du psalm isie par l'insl¡tu—
de Job, déjà traitée dans d ’autres p sa u m e s; lio n de (’Office d iv in ; les Nocturnes e t les
on com prend, du reste, qu'il fut souvent Laudes de la nuiL, les Heures du jour, ne
besoin de la rappeler à un peuple habitué à cessent de p o r te r à Dieu l’humble louange de
chercher dans cette vie la récompense de la •ses enfants.
vertu et le châtim ent du vice. 4. — In decachordo psalterio . Les v e r
Les c i n q strophes d u p s a u m e c o m p r e n n e n t s io n s l'ont un seul i n s t r u m e n t des d e u x qui
c h a c u n e six v e r s h e p i a s y lia b i q u e s : 4<> 11» 2-4, s o n t n o m m é s en h é b r e u : s u r la h a r p e àï di x
il est bon de célébrer Jéhova; 20 1 1 . 5-7, cordes e t sur le n é b e l ». — Cum canticu, r j y
s e s œ uvres font la joie du juste, mais l'insensé 7V3Î1, hulei. higgaion. Ce moL qui .vient du
les m éc o n n a ît; 3° 1 1 . 8-40, les m échants verbe, hagah, chanter, signifie« le son »,; la
prospèrent un m oment, mais aboutissant à la p r o d u c t i o n ^ son, le je u . Il désigne ici l'ac
ruine ; 4° 11. 41-43,. le ju>te esL affermi par cord des voix et des instrum ents : <chantez
Dieu contre ses ennemis, 5<> 11. 44-46, et le Seigneur... avec les accords s u r lek in n o r» .
jme dem eure lui esL assurée dans la vie é te r 5. —• Un factura tua, par tou œ u v re ,
nelle. poholeka, l'œuvre de Dieu en général, , la
Le sa b b at de l’éternité a son aurore dans création et l’ensemble de ses m anifestations
la vie présente : « Intus est, in corde est sab- historiques, l x i i i , 4 0 ; l x x x i x . 46. Le servi
batum n o stru m .......Gui bona est conscientia, teur de Dieu trouve sa joie dans cette con»
tranquillus est ; e t ipsa trnnquillitas s a b b a - templation : c'est le spectacle le plus su
tMtn e s t cordis. » S, Aug. Cfr, Luc. x v i i , 24 : blime qui puisse s ’offrir aux yeux de (‘homme ;
« Ëcce enim regnum Dei intra vos est ». toutes les grandes âme$ ont tressaiIji - e n
44« LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XCIII
PSAUME XCI1
Royauté de Jéhova.
rendu à chacun selon ses œ uvres. — Deus David y>. La prem ière partie de l’inscripiion
noster, tsouri, mon rocher. « Quia Deus est confirmée par le Talmud, Tr. Thnmid
æ iernus est, quia modo pareil malis, a d d u - (du sacrifice perpétuel), vir, qui assigne un
cens ilios ad pœ n iten tiam ; flagellai bonos, pSiiuine à chaque jour de la semaine : Pre
erudiens illos ad regnum coelorum, non est mier jour, Ps‘; x x iii deuxième, P*. x l v i i ,
iniquitas in eo, noh Limere ». S. Aug. troisième, Psi. l x x x i , quatrièm e, P-*. x c m ,
cinquième, Ps. l x x x , sixièm e, P$. x c u , sab
psaum e xcu bat, Pâ, xc i. La seconde p artie du titre grec
Ce psaume, d it Hitzig, est « in nuce » dans est as*«’* généralem ent contestée. Quelques
le t . 9 du précédent ; c ’est un chant de interprètes a d m etten t bien que David a it
tripitfphe en l’honneur de la souveraineté compo>é!p psaume ap rè^ u n e de ses victoires,'
divine. Les L X X l’intitulent : « Pour la m ais il y a des raisons générales assez plau
veille du sabbat, xaTcj>xt<rcou (var. xattpxta- sibles pour penser a u tre m e n t. C<\s raisons
to), quand fut habitée (ou : fut fondée) la sont imposées dans une note insérée à la fin
terre* aïvoç ÿtoic, cantique d e louange de du Speaker’s Com m entary sous ce titre :
PSAUME XCII 4«
Excursus upon Psalm s x c i- c (xc-xcix). Nous une rem arquable renaissance de prophéties
en donnons ici le résumé. Les psaumes indi royales.
qués, su rto u t x c ii et x c i v - x c t x , ont enLre Le psaume x c u est essentiellement théo
eux des analogies rem arquables : sujet cratique : Jéhova y est célébré comme roi de
traité, adaptation liturgique, formes de lan l’univers et dom inateur de toutes les puis
gage, to u t se ressemble. L'anadtpIosiS ou sances qui peuvent s'élever à côté de lui ou
itération, xci, 40 ; x c n , 1, 3 etc.. est c a ra c contre lui. Toutes ses paroles s’accompli
téristique à ced p rn ier point de vue. Aussi un ront donc invariablement; en conséquence,
certain nom bre de m anuscrits joignent-ils ses c réatures doivent l’honorer comme le
ensemble deux à deux plusieurs de ces T rès-H aut et le Saint des SainLs.
psaumes. Des ressemblances non moins frap* Cinq strophes de trois vers heptasylla-
pantes seront signalées dans les notes du biques : 4° t . 4, Jéhova est roi et tout-puis
com m entaire entre cette série de chants sant, 2° f f . 4, 2, il a créé le monde et il est
liturgiques e t les prophéties d’Isa le, su rto u t lur-mêmt; éternel ; 3° 1 . 3, que les fleuves se
les d er nières. Pour ne citer qu*un exemple, soulèvent, 4° ÿ. 4, que la m er gronde, Jéhova
]e mot S a n , tkebel, monde, qui se lit 36 fois domine tout ; 6° 1. 5, il est fidèle à ses
dan* l'A ncien-Tostam eni, est 9 fois dans f)aroles, la sainteté convient à tout ce qui
Isaïe et 6 fois dans les psaumes en question. ’approche.
Ajoutons que si par la vivacité pl la couleur Eusèbe, S. Athan. Theod. S. Aug. appli
du style, ils se rapprochent beaucoup des quent le psaume a u règne du Christ ; les
d erniers oracles du prophète, ils conviennent fleuves qui élèvent leurs voix sont les apôtres,
très bien à l'époque d’Ezéchias par l’é ta t ceux qui élèvent leurs flots sont les ennemis
politique, théocratique,. religieux et litur de 1’Evangile. Nous aurions un écho de ce>
gique qu’ils supposent. On peut tirer de là. chant rlaiis le fameux cri do triomphe :
runo ou l’a u ire de ces deux conclusions : Clir,i«tuft vin cil, O hnstus ré g n â t, Chriatus'
lès psaum es e t les prophéties ont le m êm e im perat ChrUtus ab om ni malo plcbem suam
tfuleur, ou bipn : s’ri* y a deux auteurs, ils lrbsrat.
se sont inspirés l’un dp l'a u b e . Nous n’avons 4. — Recpiavit, malak, a été fait roi, s*est
aucun document positif pour élucider la mis en possession de la royauté, et par con
question ; to u te fo is la seconde supposition séquent, rogne. Ce ve rb e au parfait s’emploie
p arait plus probable. D.ins ce cas, il r e s te pour désigner le com m encem ent d’un règne,
rait à d éterm iner la priorité du p a l m i s t e ou Il Reg.. xv, 40; I l i R e g ., i, 44, 43; IV Reg.,
du prophète. Il est bien possible que ces ix, 43. Le lègne théocratiquri de Jéhova s u r
psaumes liturgiques remontent aux q u a tre Israël avait commencé a t r t r m p 'd e Moïse. Le
prem ières années d ’Ezechias, et que leur psalmiste parle donc ici soit d’une nouvelle
composition coïncide avec la restauration du inauguration et d ’une nouvelle reconnaissance-
c u lte ; il ne serait pas élonnan' alors que du renne, comme cela o n i li en à l'arrivée
des chants entendus si fréquemm ent dans le df’EztKTiias, soit de sa continuation. C'est ce
service divin eussent inspiré des pensées et dernier sons qui convint «eut plus tard à
des expressions à Tsaïe. D’autre part, Isaïe l'usage liturgique. — D'ecorem, geouth, ls.,
est certainem ent le plus original de tous l'es x n , 5 : « do majesté revêtu, revêtu Jéhova,
prophètes, il n’a guère l'habitude rie faire de force il s’esL ceint’ ». L«k mot troz, force,
allusion a u x é c rits précédents, e t on ne peut pourrait être égalem ent joint: au mot « re
pas prouver que les psaum es «oient des pre vêtu », comme dans les versions. Jéhova
mières années d ’Ezechias. Voici les conclu apparaît comme a rm é en guerre, et prêt à
sions de PExcursus : 4° Il y a do bonnes com bailres'es ennemis, fs., u x . 47; l x i i i . f ;
raisons p e u r a ttrib u e r au même a u te u r, Dan., vu, 9. Corneille interprèteainsr la Vul-
sinon tous les psaum es de la série, du moins gale :
x c n , x c iv - x c ix , et il est possible que cet L e S e ig n e u r, p o u r ré g n er* rfe st voulu re n d re a i m a b le ;
an leu r soit le prophète Isa te. 2° Si l’a u te u r Il s 'e s t r é v é la d e b e a u té ;
n ’est poinC Isaie lui-m êm e, il paraît avoir Il s’e s t a rm é die fo rc is en p rin c e re d o u ta b le .
Geint d e g lo ire1e t a e m ajesté*
fait de larges em prunts au prophète, ta n t'
pour les idées que pour le style. 3° La d a te — Etenim, a fy « aussi est affermi le m onde,
de la composition de ces psaumes peut être- H n e sera pas ébranlé ». Le monde, l’œ uvre
assignée approxim ativem ent, avec le plus d’un roi si puissant, est inébranlable; que
grand degré de probabilité, à l’époque d’Ezé sera-ce donc du roi lui-m êm e.
chias, dont Paccession au trône déterm ina 2. — Parata, nacon9 « affermi est ton
448 LE LIVRE DES PSAUMES
trôna, méats, depuis lors », depuis le siècle puissant en haut Jéhova ». Les vagues sont
anlique, depuis que le monde existe, Jéhova appelées nddirnn, comm^ celles île la m er
en P8L le roi. — A sœcvlo, meholam, « de Rouge. Exod., îx , 23, sur lesquelles le Sei
toute éternité Lu es », avant qui’ le monde g n e u r Ht éclater sa puissance; m iis lu i-
existât. Le roi a donc tout, la majesté, la même est addir au plus haut des cieux,
force, la possession éternelle de son empire. bammarom* d'où il règne sur toutes les créa*
3. — Éleva veruni. En hébreu, Je verbo est tures. Délitzsch et d 'a u tre s font de addirim
au parfait les deux prem ières fois, et au une apposition au substantif précédenL: « les
tem ps futur ou imparfait la troisième. La voix des eaux immenses, puissante-* »; d a n s
pensée est : voilà ce qui s'est passé, que cela notre traduction l’adjectif précède le nom ;
arrive encore, il n'importe. Jéhova ne c ra in t c’est là une irrégularité, mais, rem arq u e
rien. — Fluctus suos, D’TT, dokiam, ¿Etc. >ey. Htipfeld, elle n*a absolum ent rien d'é to n n a n t.
leurs collisions, leur* flols en fureur. Les « Verisimile est elationes m aris esse p e rs e -
flots des fleuves sont le type des grandes cul ionea in Ecclesiam Dei insurgentes »•
force* de la n a tu re ; Jéhova les as terrassés au Eiiscb.
passage du Jourdain. Ils symbolisent aussi 8. — Test m onta, hedolheika, x v m , 8 ;
1rs puissances humaines liguées contre le x x iv . 40, tes témoignages, les préceptes, et
Seigneur, Ps., x l v , 4 ; l x x v i , 47-20. Il est à les promesses divines qui en sont le corol
rem arquer que les trois grands ennemis laire, sont neemnou, vrais, fidèles, inébran
d'Israël, et par conséquent de son roi Jéhova, lables ; ce sont de-t loyoi icurrol xotl &tai8ivo(*
sont désignés parfois par le nom de trois Apoc., x ix , 9 ; x x ii, 6. Ce vers est susce
grands fleuves, le Nil, 1^Tigre et l’Euphrate. ptible de deux sons connexes : 4» la loi de
îs. v i i i , 7 ; le mot nahar, soit au singulier Dieu e~t inébranlable, c'est le plus beau de
avec I article, Is. x ix , S ; v u , 20. soit au duel ges ouvrages, et Jéhova a montré p a r scs
pour les deux derniers, Gen., x x iv , 40, sert actes de puissance quM peut e t veut la faire
à les nommer. Jéhova a m ontré que ces respecter. La iransiiion entre ce v rset et ce
puissances ne sont rien devant lui, les con qui précède serait alors identique à celle d u
temporains. d'Ezéchias, les prem iers qui ont Ps. x v m , 7. 2» les promesses de Dieu sont
chanté le psaume, en ont été témoins. infaillibles, il les as tenues en terrassa n t les
4. — A vocibus, n ib p D , miqqolotk, pluriel idolâtres ligués contre Israël. Ce dern ie r
qui n'est usité d'ordi naire que quand on sens nous p arait mieux faire suite aux versets,
parle du tonnerre. Les versions et quelques précédents. — Domum tuam, « à ta maison
interprètes donnent à la préposition m in le convient la sainteté », c’e s t-à -d ire , il e s t
sens causalif. L X X : àitô çwvûv : c'est par le ju ste de reconnaître que la Sainteté, le Saint
bruit des eaux immenses, eLc., que Jéhova des S aints est dans (on temple, et com m e
montre sa puissance. Le sens com paratif conséquence, il convient qu Israël se con
rentre bien mieux dans l'analogie du con duise saintem ent dans le temple, e t qu'il
texte : « Plus que les voix des eaux immenses tie n n e 's e s prois esses comm e Jehova a tenu,
tel que) les puissantes vagues de la mer, est les siennes.
PSAUMK OCCIÎI M
PSAUME XC1V
S. Bible . Psaumes. — 29
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XCIII
TIDNIV' ithammrou, Is., l x i , 6, hithpael qui insensés qui font p artie du peuple, et ces in
p e u l signifier « ils parlent d'eux-m èm es », sensés ne sont pas les juges, mais les o p p ri
ils se vantent, mais auquel on peut donner més qui ne savent pas voir la main de Dieu
un des sens primitifs de amar, élever : « ils d a n s le u r s épreuves, et pour qui le psalm iste
s'élèvent eux-m ôm ss », ils s'enorgueillissent. va dem ander les lumières et les consolations
Ce Bi>ns se retrouve dans em ir , ce qui est divines. — Ah'jiiando,.in te rro g a tife n hébreu.
élevé, le sommet, et' dans emori, les A m or- 9. — Qui plantavit aurem . « Non habet
rhéens, m ontagnards habitant les lieux éle unde audiat, qui tibi fecit unde audias » 1
vés. Pb. l x x x ï , 2-5. S. Aug. Cfr. S. A m br., de Offic., i, 14.
5. — Humiliaverunt , c ils écrasent ». 10. — Gentes, goiim, les peuples idolâtres.
6. — Tous les verbes depuis le t . 3 sont D'après le parallélisme, il faudrait prendre
au futur, et peuvent dépendre sous forme le verbe *1D>, iasar, dans le sens d’insiruire.
in terrogative de « usquequo », ou bien se Prov., ix . 7. En lui conservant lo sens de
tra d u ire par le présent. — Advenam. Ce mot a châtier », on à un argum ent a fortiori :
n’a u ra it pas de sen- si le psaume regardait Jéhova punit les nations qui l’outragent, il a
les Chaldéens ou les Perses ; tous les Israélites déployé contre elles sa puissance en m aintes
a v aient pour eux cette qualiLé d’étrangers. occasions; à plus forte raison c h â tie ra -l-il
Pour les juges e t les princes d ’Israël, le la prévarication dans son propre peuple. —
nsaImiste fait allusion directe aux term es de Qui docet ko minent. Le complément de la
la loi m osaïque. Exod., x x u , 21, 22. pensée n'est point exprim é comme dans les
7. — Non videbit. C’est toujours l'encou vers précédents, mais il est facile de le sup
rag em en t que se donne l’impie quand il veuL pléer : celui qui enseigne aux hommes ne
mal faire. « Infelix homo! ut esses curavit, sait-il pas lui-m é m e ?
u t bene vivas non c u ra i »1 S. Aug. — Deus 11. — Quoniam vanæ sunt, S a n n o n O ,
Jacob, nom piein de signification pour l'Is ki hemmah habel. Le mot machshboth, p e n
raélite. Observons que des princes étrangers sées, est féminin, le pronom hemmah m a s c u
s'in quiéteraient peu des regards de Jéhova et lin; il ne peut donc se rapporter q u ’a u x
du Dieu de Jacob. hommes : « Jéhova connaît les pensées de
8. — Insipientes in populo. Cette tournure l'homm e, car ils sont vanité. » L 'a n tith è se
a parfois (e sens du superlatif : « les plus in est très accentuée entre Jéhova, l’éLre infini,
sensés d u peuples ». Ici, il ne s 'a g it q ue des e t l’homme qui n 'e st que v anité et n é a n l. En
«31 LR LIVRE DES PSxCMKS
12. Heureux l’homme que vous au 12. Beatus homo quem tu erudie-
rez instruit, Seigneur, el à qui vous ris. Domine, et de lege tua docue-
aurpz donné la science de voire loi, ris pum ;
13. Afin de lui adoucir les jours 13. Ut mitiges eî a diebus malis;
mauvais, jusqu’à ch que la fosse soit donec fodiatur peccatori fovea.
creusée pour le pécheur.
14. Car le Seigneur ne rejettera l'i. Quia non repellet Dominus
pas son peuple, et il n’abandonnera plebem suam ; et hæreditatem suam'
pas son héritage. uon derelinquet.
1b. Jusqu’à ce que la justice re 15. Quoadusque justitia conver-
vienne dans le jugement; et ceux talurin juclicium ; et qui juxta illam
qui s'attachent à elle sont tous des omnes qui recto sunt corde.
hommes au cœur droit.
16. Qui se lèvera pour moi con 16. Quis consurget mihi adversus
tre les méchants? ou qui se tiendra malignantes? aut quis stabit me-
avec moi contre ceux qui commet cum"adversus operantes iniquita-
tent l’iniquité? tem ?
17. Si le Seigneur ne m’eût se 17. Nisi quia Dominus adjuvit
couru, mon âme eût été sur le point me ; paulo minus habitasset in in*
d’aller habiter les enfers. ferno anima mea.
18. Quand je disais : Mon pied 18. Si dicebam : Motus est pes
chancelle, votre miséricorde, Sei meus; misericordia tua, Domine,
gneur, me venait en aide. adjuvabat me.
19. Vos consolations ont réjoui 19. Secundum multiludincm do-
grec, l’hébreu est bien traduit, mais le tra toujours conserver avec l'équité. — E t qui
d u c te u r latin a cru que (ufouoi se devait ju x ta illam, « et après lui tous les droits de
rapporter à SiaXoyiffiiotfç. S. Paul cite ce verset, c œ u r », tous les homme« justes iront à la
I Cor., n i , 20, mais en rem plaçant xûv suite du jugem ent équitable, ils s’y ai tac h e
àvOpiim tÔv par tü >v o o ç w v . ront, ils l’approuveront. Dans Vint*, acha-
4 2. — Quern tu erudieris, WDV1, theias- raiv, le suffixe est masculin et sa rap p o rte
rennott, que tu châties pour l'instruire, el à au ju g em e n t : en grec, ôwatoaûvY] <*i xpfeic
qui lu donnes les lumières de la foi pour qu'il sont du Féminin : les mots èx^evoi aû'rifc
supporte les maux de celle vie en espérant présentaient au tra d u c te u r latin une am phi
les biens d'une vie meilleure. bologie analogue à celte du t . 14. « Hære-
43.— Ut mitiges, îa ip tttrn , lehashqit3 a pour ditatem suam non derelinquet, q u a n la h b e t
luidonner du calme da us ses jo u rs mauvais », acerba e t indigna ipsa humilis alque infirma
pour lui inspirer la patience au milieu des p aliatu r, quoadusque justitia , quam nunc
persécutions. « Admonendi sunt ægri. ut eo habeL infirmilas piorum, c o nvertatur in judi-
se Hlios Dei senliant, quo illos disciplinæ cium, hoc est,juaicatidi accipial, potestaiem :
flagella castigant. Nisi enim correctis h æ re- quod jiiâtts in fine servalur, curn præceden-
dilalem dare dispon erel, erudire eos per tem jU 'titiam ordine suo fueril polentia
molpslias non c u ra re t ». S. Greg., Pastor., subsecuta ». S. Aug., de Trin. x iii, 43.
n i . 42. 46. — Quis consurget. Le psalm isle parle
44. — Ce verset indique la raison qui doit au nom de toute la com m unauté d l s r a ë l ; si
donner du courage à l'Israélite : sa nation a ceux qui sont les protecteurs-nés du peuple
des promesses divines, rien ne pourra l'anéan se font ses oppresseurs, où trouver du se
tir. Que de raisons a le chrétien pour avoir cours, sinon près de Jéhova ?
plus de courage encore I 47. — L’affliction est grande, e l sans le
45. — Quoadusque. Heb. : « car vers la Seigneur elle deviendrait mortelle.
justice retournera le jugem ent », le jugem ent 48. — Si dicebam . Le nsalmiste déclare que
inique que rendent les puissants du jo u r sera Jéhova n'a pas fait défaut à l'appel de ses
flétri el. cassé, et d'autres jugem ents con serviteurs : le Dieu qui perm ettait le danger
formes à la jnstice seront re n d u s ; le juge é ta it là pour le conjurer.
ment sera rétabli dans l’harmonie qu'il devrait 49. — Secundum m ultitudinem . L X X
PSAUME XCIV
lorum meorum in corde meo, con- mon âme en proportion des douleurs
solationes tuse IsetificaVerunt ani- multipliées ae mon cœur.
mam meam.
20. Numquid adheeret iibi sedes 20. Le siège de l’iniquité vous e&t-
iniquitatis, qui fingis laborem in il attaché, à vous qui metLez la dif
prsecepto ? ficulté dans la loi?
21. Captabunt in animam jusli; 21. Ils vont tendre des piogns à
et sanguinem innocentem conde- l’âme du juste» et condamner le
mnabunt. sanîi innocent.
22. Et faclus est mihi Pominus 22. Et le Seigneur s’est fait inon
in refugium, et Deus meus in adju- refuge, et mon Dieu, le soutien de
tori um spei mese. mon espérance.
23. Et reddet illis iniquitatem 23. Il leur rendra le mal qu’ils
ipsorum ; et in malilia eorum dis ont fait, et il les perdra par leur
perdei eos; disperdet illos Domi propre malice; le Seigneur notre
nus Deus noster. Dieu les perdra.
PSAUME XCV
1. — V enez, c é lé b ro n s J é h o v a ,
C h a n to n s le r o c h e r de n o t r e s a l u t !
2 . — A c c o u ro n s d e v a n t lu i a v e c des l o u a n g e s ,
E t d a n s nos h y m n e s a c c la m o n s - le !
3 . — C a r c ’e s t un g r a n d D ieu q u e J é h o v a ,
Un grand roi au-dessus de tous les dieux.
4 . — I l a d a n s s a m a in les p ro fo n d e u rs de l a t e r r e .
E t les s o m m e ts d es m o n ta g n e s s o n t à lu i ;
lisent ITD* kerob. La pensée ainsi exprim ée 24. — Captabunt, 113*, iagoddou, « ils se
revient à celle de S. Paul, 1/ Cor., i, 5. Dans précipitent contre la vie du juste ». Ainsi
le texte actuel : XTC» berob, n dans h* grand fui ira n é le Juste p a r excellence, dont les
nom bre de mes anxiétés en moi, tes conso Juifs v t'rs è n n i le sang innocent. L’Eglise
lations délectent mon àm» ». 11 Cor. v u . 4 . applique ce psaume à Noire-Seigneur au troi-
20. — Heb. : v S e ra-i-il associé à loi le sièm * nocturne du Vendredi-satin.
trône des in iq u ité s , forgeant le m alheur 22 . — Refugium, « une forteresse »• — In
contre 1b droit a, kalei-choq. ND3, adjufonum , « en rocher ». « Non q uæ reres
hisse, est le siège du gran d -p rô lre , I taie refugium, si non p e ric litare n s; sed ideo
I, 9, du chef m ilitaire, Jer., i, 45, et aussi périclitants es, ut qtiær re*; quia i Ne fingit
du juge, com m e ici et c x x i, 5. Le juge est le doloretn m preecrpio. Facit mihi de m alitia
rep résen tan t de Jéhova pour rendre la ju stic e ; tnalorum tribulation m : punctus tribuiatione
s’il ju g e c ontrairem ent au droit e t oppi ime le cœpi qnæ rere refugium quod in ilia felicilate
peuple, il fait rejaillir sur celui qu'il repré sæi-ulan d e s u ra m quæ rere. Qui s enim facile
sente la honte de son iniquité. Les versions rpconiatur Dcum. quisem per felix est, e t spe
obtiennent un sens différent en traduisant p r æ ^ n li gaudet ? R ecédât spes seculi, e t
a u tre m e n t kalei : a tu mets le travail dans le accédai spes Dei »1 S. Aug.
précepte », tu le rends pénible à accomplir, 23. — Reddel, « il fait retourner contre
« i. e. præ ceptum tuum la bores e i sudores eux *. C’est la conduite ordinaire de la di
p a rit ob præ m ia, q«æ post laborem strenuum vin* Providence, qui fait servir à la ruine des
d e cerlantes, a lacriter et perseveranier pas- impies ce qu'ils avaient préparé pour leur
bob, exceptura sunt ». Euseb. triomphe.
m LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME X CI V
La synagogue* avait inséré ce psaume dans nous devant lui. — In psalmis, bizmiroth,
la liturgie du Sabbat. « .Depuis les prem iers zem ir au lieu .de mizmor, term e technique
siècles, l'EgliSft catholique com m ence son qui ne se lit gu è re que dans les titres des
office en le chantant. Et quellps raisons pro .psaumes.
fondes elle a de faire ainsi! L ’Eglise tient 3. — Omnes deos, elohim , to u te s les p u is
com m e le milieu entre Dieu e t la n a tu re ; sances c r é é e s dont les idolâtres ont fait d e s
elle est p a r rapport aux a u tre s c réatures le d iv i n i t é s . Exod., x v m , 44; Ps. l x x x v , 8 .
c œ u r qui aime et Ih bouche qui prie Dieu, Le psalmiSLe n ’e n t e n d p o i n t a t t r i b u e r une
de môme que par ¡'Eglise tout ê tre trouve en e x i s t e n c e r é e lle à t o u t e s les d iv in i t é s d e s
'Dieu le sa lu t et la perfection » .L o c h .L e Verdie n a ti o n s , d u m o i n s s o u s la f o r m e q.ue le u r ont
exultemus qui exprime un double sentim ent, p r ô l é e les p a s s i o n s h u m a i n e s ; l i s a i t to u t e f o is
de.joie, à la pensée de louer le Seigneur, et que ces puissances ne sont pas purement
d e c ra in te , de peur d’abuser de ta g râ ce , imaginaires, et on peut bien dire avec le
.rem p lit ainsi au début de l’Office le même t r a d n e t -ur du p s a u m e s u i v a n t . Tir. 5 : « o m n e s
■rôle que le Judica me, au com m encem ent d ii g e n l i u m d æ m o n i a ». Cfr. S. Aug. Ctv.
du sa in t Sacrifice, a II conserve pour l’Eglise Dpi, ix , 23. II p la c e Jehova a u - d e s * u s r ï e tous
■chrétienne sa parfaite signification ; c a r vis- ces d i e u x , n o n pas q u ’e n soi la c o m p a r a i s o n
à - v is du second avènement du Seigneur, s o it un se u l i n s t a n t p o s s ib le , mais p o u r se
dont nous ne connaissons ni l’époque ni meLLre à la p o r t é e d u p e u p le a u q u e l il s’a
Thi'ure, et qui doit nous surp ren d re, nous d r e s s e , e t q u i n ’e s t q u e t r o p e n c lin è faire
■sommes dans le môme rapport que le peuple la c o m p a r a i s o n , s o u v e n t m ê m e e n f a v e u r
de (’Ancien Testam ent vis-à-vis; du prem ier ». d e s f a u s s e s d i v i n i t é s . Le p s a u t i e r r o m a i n ,
Ainsi s ’exprim ait H engstenberg; ne pour suivi p a r S. Augustin, a j o u t e ici : « q u o n i a m
r io n s -n o u s pas poursuivre avec lui : « Le non r e p e l i e t Dominus p l e b e m s u a m », p h r a s e
psaume a m?me une signification particulière q u i n ’e s t dans a u c u n auLre t e x t e , e t q u i e s t
our notre temps, où tant de choses donnent e m p r u n t é a u t 44 d u p s a u m e p r é c é d e n t .
penser que nous sommes à la veille d ’une S. Paul n e f a it d o n c aucune s o r t e d 'a l l u s i o n
g ran d e catastrophe, el que nous allons à à c e t t e a d d i t i o n , q u a n d il é c r i t : « Non r e -
grands pas a u -d e v a n t de l'apparition du p u lit Deus plebem suam ». Rom., x i, 2.
S e ig n e u r; a nos oreilles retenlit avec un 4. — Fines terrai , y " l i O “ip n D , mecheqrei•
éclaL singulier : Aujourd'hui, si vous e n arets, « les profun d e u r s de la t e r r e »,
ten d e z sa voix n 1 Symm. : xaTUTotTa tt}ç yîji, p a r c o n s é q u e n t ,
La VuJ g at n donne le texte selon le psautier la t e r r e . t o u t e n u è r e j u s q u ’e n ses f o n d e
gallican ; le bréviaire, à l’oftice do PEp-pha m e n t s . — Altitudines, m s y i f i , tkohafoth,
nie. suit aus*i ce Lexte, niais à l ' I n v ii a to ir e , d u v e r b e tahaf. s** fa Liguer à c o u r i r e t à t r a
■I. garde celui de Fan* i**n .psautier romain, v a ille r ; thohafotk lire, d e là le d o u b le s e n s d e
d o n t la 'tra d u c tio n est piim imparfaite. On a * t r é s o r ». la c h o s e q u ’on p r e n d d e la p e i n e
conservé cM ancien texte mm seulement à à a v o ir , e t d e « -ommet », le p o in t é l e v é
l’Inviiatoire. m ais dans b iauroup d’en.lroits u'on n'atteint q u ’avec beaucoup de fatigue,
du mU^el dû Ton eût trouvé trop d 'in ro n v é - e second -eus est clairem ent r e q u n par Je
jti e n ts à su b st'iu rv la révision de S. Jérôm e. parallélisme. — Ipsius sunt. Psalt. rom. ?
4. — Deo snlutart nostro, a le rocher de ipse con^picit.
n o tre salut ». l x x W i i i , 27. » 6 . — Dieu est m aître absolu de toutes les
2. — Pi œnrxnpcmis, nC T pl* neqadmah, créatures : il a fatt les êtres animés qui s'af
« venons en uv a n t do su J«ce », présentons- f a i s s e n t devant les divinités mensongères, il
4S6 LE LIVRE DES PSAUMES
a fait la terre avec ses profondeurs el ses S. Paul joignent le v e rs à ce qui s u i t ; il est
sommets, ses mers e t ses continents : àr lui vrai qu'alors nous passons sans transition de
seul est donc dû tout l'hommage des êtres la troisièm e personne, vocem ejus, à la pre
raisonnables. Le verset suivant les invite de m ière, tentaverunt me ; mais nous devons
nouveau à le lui rendre. c onstater avec Hnpfrld que ces brusques
6 . — Ploremus , rD"U3, niberkah^ q flé changem ents de personnes sont habituels à
chissons le genou ». L X X ont lu nibkeh sans l'hébreu, surtout dans les livres poétiques.
*1, au niphal do bakah, pleurer. On a alots un Hodie est tout sim plem ent le tem ps présent
sens moins d'accord* avec le contexte que d u ra n t lequel Dieu nous offre sa grâce.
celui de l'hébreu. « lllnd a u tr m si videiur sigmficare Oeum
7. — L«*s 1 t . 3-5 énum éraient les titres non singulis m o unnlU nobis loqui, sed pro
généraux de Jéhova à l’adoration d'Israël ; loco eL lempore no-» adm onere ». Bellarin.
le 1. 7 invoque une raison plus spécial** : S. Paul argum ente sur toute cette fin du
Israël esl le peuple et l'héritage particulier psam ne, Heb., m , 7-48.
Ou Seigneur. Le Psall. rom. lit : * nos auiein 9 . — Sirul in irritatione. Ileb. : « comme
populu* ejus et oves pascuæ ejus ». R irhm àM i’riba (la provocation), comme au j o u r de
préfère cotte leçcn, d'ailleurs conforme à Massa (la tentation) », deux noms de localités
d ’autres passage«, l x x i i i , 1 ; l x x x v i i i , 43 ; Sébreuxm audoivent leur origine à des révoltes d
x c ix , 3 ; etc. Il n'y a pas lieu pourtant de désert, une prem ière.fois à R a -
modifier le texte de l’hébreu pt des versions phidim, Exod., x v n , 1-7, une seconde fois
dont S. Augustin fait ressortir l'heureuse dans h’S solitude* de Sin, N um ., x x , 2-13.
disposition : « Vide quam eleganter vcrbo- — Opéra mea, pooli, mon œ u v re , le miracle
rum ordinem com m utavit, el lanquarn non de l’eau jaillissant du rocher e t Loutes les
propria red d id it; u t ipsos inLelligamus oves, a u tre s merveilles de la puissance divine.
qui s u n te l populi... Nullus homimtm sibi fa- 40. — Quadraginta annis. S. Paul ponctue
ci t oves... Et oves m anuum ejus ipsæ sunt c e tte phrasé' de di ux façons : « Probaverunl
q uas sibi ipse faceredignatusesL gratta sua n. e l viderunt opéra mea q uadraginta annis.
8 . — Hodie. Il y a quelque difficulté pour P ro p te r quod infensus fui » ...H e b ., m , 9, 40.
déterminer la vraie place de ce vers. Les El plus loin. t . 47. « Quibus autem infensus
massorèles, Mossé, et d'autres le léunissent est q u ad rag in ta a n n is »... Les deux leçons
à ce qui p réc è d e : a ... et le troupeau de sa sont corrélatives : le Seigneur m ontra sa
main, aujourd'hui si vous écoutez sa voix ». colère pendant q u a ra n te ans, parce q u e tout
Hengstenberg, Delitzsch, Tholnck. etc., en m ultipliani les merveilles d u ran t ce temps,
donnent à imi si, le sens optatif, ce qui il n<* trouva q u ’incrédulité parm i le peuple.
perm et d’isoler le vers : « aujourd'hui que — Offensus fu i , a j 'a i eu du dégoût p o u r la
n'écoutez-vous sa voix »1 Les versions e t génération », pour une telle rac e . Psalt.
PSAÜME X C T 151
11. Et isti non cognoverunt vías 11. Et ils n'ont point connu mes
meas; ut jura vi in ira mea : Si in- voies, de sorte que j'ai juré dans
troibunt in requiem meam. ma colère : Ils n’entreront point
Sebr. 4, 3. dans mon repos.
PSADMB x cv i
1 . — Chantez à Jéhova un cantique nouveau
Chantez à Jéhova, te rre tout entière,
2 . — Chantez à Jéhova, bénissez son nom 1
Publiez de j o u r en jo u r son salut,
3. — Racontez sa gloire parm i les nations,
E t ses m erveilles parmi tous les peuples.
4 . — Car Jéhova e st grand e t digne de toute louange,
Il est redoutable plus que tous les dieux,
5 . — Car tous les dieux des peuples ne sont que néant*
Mais Jéhova a fait les cieux,
6. — L a splendeur et la magnificence sont devant luiy
L a puissance e t la m ajesté dans son sanctuaire«
7 . — Rendez à Jéhova, familles des peuples,
Rendez à Jéhova gloire e t puissance,
8. — Rendez à Jéhova la gloire due & son nom 1
Apportez l’offrande e t venez à ses parvis ;
9 . — Prosternez-vous devant Jéhova avec l'ornem ent sacré
Trem blez devant lui, te rre tout e n tiè re !
10. — Dites parm i les nations : Jéhova e st roi 1
Aussi le monde sera constitué inébranlable,
Il va ju g e r les peuples en toute équité.
11. — Que les cieux soient dans l'allégresse,
Que la te rre tressaille,
Que la m e r retentisse avec ce qu'elle contient.
12. — Que les cham ps se réjouissent avec ce qui les couvre,
E t qu'aussi chantent tous les arb res des forêts,
13. — En présence de Jéhova, car il vient.
Il vient pour ju g e r la te rre ;
Il va ju g e r le monde avec ju stice,
E t les péuples selon sa vérité !
rom. : « proxi mus fui ». Le verbe grec dans l'au tre vie, Heb., iv, 4-8. Cfr. Boss.
itpofft&xQiaa a été décomposé p a r le tra d u c te u r Etév., VIII® Serm . 42. « In sensu historico i n -
latin en irp6ç et un verbe lire do ôx07)» rivage. lelligitur terra promissionis... in sensu ana*
44. — Ut ju ra vi. La traduction « qui bus gogico, intolligiiur cœlestis patria, ubi e rit
jura y i » du psautier romain est ici plus prTfrcta requins ». Bellarm. Le sens litté ra l
exacte. — I n requiem meam, la terre p r o a rs 11. 9-44 est purem ent h isto riq u e ; les
mise où Dieu fit reposer son peuple, Deut., psalmisle, au lieu dp m enacer directem ent le
x ii, 9, ap rès les q uarante ans de séjour pé prévaricateurs, leur a d r e s s e une leçon déli
nible au désert. Ce repos terrestre é ta it la cate mats significative, e n leur rappelant la
figure d u repos que Dieu réserve au ju ste conduite et le châtim ent des ancêtres.
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME XCV
Dflvid vere a uct or ejus dicitur, cojus verba au Dieu en trois personnes. (Bellarmin) —
sunL om nia, u t ex laudato Chronicorum loco Canticum notmm, x x x u , 3, pour célébrer le
constat. Præ sules vero Judæ orum reducum nouvel ordre de choses que l'avènement du
ex babylonico exsilio quæ dam in iis consilio Messie doit in au g u rer sur la te rre . Is., x l i i , 4 0.
suo accommoda te im m utarunt ». Nous si Gfr. Jérém ie, x x x i , 32 : « Greavit Dorai nus
gnalerons en effet quelques changem ents et novum super te r r a m : Fœmina circumdabit
quelques additions qui ont pour b u t d ’a d a p te r virum ». Et dans l'hymne de Noël, Jesu^
le psaume au temps d’Esdras. Bedemplor omnium, (Texte du Bréviaire) :
Par sa teneur même, ce psaume est mes S a ta tis a u c to re ra n o v a
sianique ; à l’invitation que David adresse à N oto s a l u ta t c an tico .
tous les ppuples il ne se ra répondu q u 'à — Omnis terra.S. O ptai de Milève fait ressor
l'avènem ent du Messie. C'est, comme d it tir le caractère catholique de ce verset e t de
Hengslenberg, « un chant de mission » ; les t o u t le p s a u m e c o n t r e les Dotiatisles, e t il
Apôtres pourront le chanter aux nations conclut en les interpellant ainsi : « E liam
quand ils a u ro n t entendu eux-m êm es I' « eun- vos ipsi laudaie cum o m n ib u s; a ut q u ia
tqs doceie ». Le retour de la captivité é ta it noJuislis esse cum omnibius, soli c ontice-
bien choisi pour le répéter, c a r ce reLour scite ». De Schism. Donat. n , 4.
éiait le sym bole de la rédemption, « gentium 2. — De die in diem, de jo u r en jo u r,
vocationem ifiducift quæ post soluüonera chaque jo u r sans in te rru p tio n , puisque
spiriLialis illorum captivitalis facta est », chaque jo u r approche le Aemps du salui. Les
S. A than., e t la consiruction du temple é ta it Paralipomènes n 'o m que les deux vers su i
la» figure de l’établissement de l’Eglise. T i- vants : « Chantez au Seigneur, toute la
teiman (ap. Beelen) résume ainsi les vues terre, annoncez de jo u r en j o u r son salut ».
des P ères sur ce psaume : « Nihil dubium 3« — A nnuntiate, L X X : eOaYyeXxÇÊffS»,
vldeiur quin hune psaJmura propheta compo- par la publication de I' « evangeJium regm »,
nens, illajn tune venLuram, ja m vero factam, Math., iv, 23. 1s. t u , 7 ; l x , 6 ; l x v i , 49.
huma ni generis per Cîiri>ium liberationem Dans plusieurs liturgies pa rticu lière s, ce
in.spirilu præ viderit, de qua totum hoc tam verset, combiné avec le 1 . 5, sert d’in tro ït
jucundum , tam gaudio plénum cecm it exhor> à la mes«e des saints fondateurs d'églises.
tatohum canticum . Æ que non dubium quin Cfr. Propr. paris. Miss. S. Dionys. ix Oct.
gentium fuLuram conversionem , Spirilu —■ In omnibus populis. Les missionnaires de
monsLrante, præcognoverit ». Gfr. S . Aug. l'Evangife a uront ord re de prêcher « omni
Civ. Dei, v i u , 34. créa tu ræ », Marc, xv i, 45.
Les vers sont octosyilabiques e t form ent 4. — Omnes deos, les faux dieux des n a
dix strophes régulières : 4o, 2 ® 1 t . 4-3, tions, x l v i i , 4, x c iv . 3.
qu’on publie la gloirp de Jéhova parm i les 5. — Dœmonia , Q n ib tt, elÜim, de la né
nations; 3°j 4® 1 1 . 4M>, il est au-dessus de gation al, des riens, de purs néants, Sym m . t
tous les dieux ; 5<>, 6°, 1 t . 7 -9 , que tous àvûnapxtot, sans existence, Paralip. : eîÔwX»,
)jea: peuples viennent lui rendre ho m m a g e ; des idoles, de simples apparences. L evit.,
7°i 8« .11. 40, 44, q u e la nouvelle de son x ix , 4 ; x x v i , 4. Isale parle souvent des
avènement réjoui sbo toute la terre, 9°, 40° elilim, ii, 8 , *8 , 20.; x , 40. ele-, el il ne les
t t . 42, 43, c a r le voici, il vient gouverner traite pas a utrem ent que \<* psalm iste,
le m onde. x l , 49-24; x l i v , 9-20« L X X : fioufiovi*, I r a - ,
I . — Cantate, trois fois répété, comm e plus, duciion ■ inexacte, mais peusée ■ très - ju s te ,
loin offerte, 11* 7, 8 ; hommage prophétique reproduite par S. Paul. I Cor. x , 20. En f a i- .
460 LE LIVI!E DES PSAUMES
gant adorer les eliliin, c'était bien en effet 8 .— In atria ejus vnVNTnSi lev.halsrothaivr
son propre cuite qu'établissait le démon. — « dans ses parvis ». Paralip. : V JsS , lefa-
Dominus autem . Antithèse dont les deux naiv, a en sa présence », le tabernacle
termes sont séparés par l'infini : d ’un côle n ’ayanL pas de parvis comme ceux du temple.
le néant, de l'au tre le créateur. « E t ipsa est 9. — In alrio sancto ejuxt t m p T m n a »
tota laus illlus qui laudabilis est nimis, quia behadratk-qodesh, « avec l'ornem ent sacré »,
superat omnes deos gentium, qui sunt d æ - comm e Ps. x x v m et Paralip. L X X ont lu
m on ia ? Expecta e t audi quod sequitur. chatser, parvis, t . 8 , au lieu de hadar. Le
Dominus autom cœlos fecit... Ecce q uantum T alm ud a une auLre variante : D T ir u , bechcr-
excelsus est Dominus ». S. Aug. dath qodesh, avec un saint trem blem ent. —
6 . — Confessio, l i n , hod, de l’inusité nahad, Commoveatur, i V tl, chilou, trem blez devant
la splendeur, l’éclat. Les versions le font lui, toute la terre.
venir de iadah%à Phi phi I hodah, louer, accla 40. — Dominus regnav'it. Proclamez
mer. — Sancfimoma, ITlNSrn Vf * ran p n 3 , parm i les nations la royauté de Jéhova par
hoz vethiferath bemiqadshou t « puisse nce son Messie. Is., l u , 7. Le m anuscrit
e t splendeur dans son sanctuaire ». Paralip. ; g rec de Vérone, les psautiers romains et
1DDOT n n m W , hoz vechedvah bimqomo, gothique ajoutent au verbe les mots :
o puissance el joie danssonlieu ». Au temps TO0 Çtoov, a a Iiîîiio ». Parmi les Pères grecs,
de David, l'arche sainte n'avait qu’une de S. Justin défend vivement l'authenticité de
meure provisoire, plutôt un « emplacement » ces deux mots, et reproche aux Juifs de |pg
changé plusieurs fois qu'un « sanctuaire », avoir rayés deI'Ecrilure,D iaI.cum Thryph.73.
bien que le tabernacle portât aussi ce nom. Dans l’Eglisa occidentale, ils sont repro
La « splendeur » de Jéhova se manifesta d u its p ar T ertullien, Lactance, Arnobe,
surtout dans le temple de Salomon, III Reg. S. Augustin, Cassiodore, p a r F o rtu n a t dans
v i n , 41, et plus encore dans celui de Zoroba- l'hym ne Vexilla regis :
bel, Agg. il. 8 Isaïe appelle le temple « lo- Impleta sunt qoae concinit
cum sanctificationis », combinant ainsi les David fideti carminé,
deux expressions du livre historique et du Dicena : la naliombas
psaume. U . . l x , 43. Regnavit a ligno Deus.
7. — Afferte, Répétition des deux p re e t par la lilurgie rom aine, Comm. Crucis,
miers versets du psaume x x v m , avec une tem p. pasc. Cette addition e st due à la main
différence rem arquable. Au premier psaume, il'un copiste chrétien ; on ne la lit dans
David s'adresse aux benei-elim, fils de Dieu, aucun texte authentique ; après Origène, q u i .
les anges, e t ici aux mishpechoth hammim , se garde de la reproduire dans ses Hexaples,
familles des peupless. — Patriœ, it&ptat, aucun Père grec ne la reconnaît, et e n occi
familles. d e n t, S. Jérôm e n'en fait aucune mention
PSAUME XCVI 461
11. Lsetentur coeli, et exullet 11. Que les cieux se réjouissent,
terra, commoveatur mare, et pleni- que la terre tressaille, que la mer
tudo ejus; se eoulève avec ce qu'elle contient.
12. Gaudebunt campi, et omnia 12. Les champs seront dans J’a!-
quae in eis sunt. légresse avec ce qu’ils renferment,
Tunc exultabunt omnia ligna sil et alors tous les arbres des forêts
vani m tressailleront,
13. A facie Domini quia venit; 13. En présence du Seigneur, car
quoniam venit jndicare terram. il vient, il vient pour juger la terre ;
JudTcabit orbem terree in aequi- il jugera l'univers selon l'équité, et
tate, et populos in ventate sua. les peuples selon sa vérité.
PSAUME XCVII
dans ses traductions e t ses com m entaires. dans Thynine de Noël, Christe Redemptor
L’Eglise, qui l’a bannie d» son texte des om n iu m , texte primitif), s'est heureusem ent
Ecritures, l a conservée dan* sa liturgie, en inspiré de ce verset en l'appliquant au jour
verlu du droit qu'elle a d 'a d a p te r la parole qui vil n aître le Sauveur :
inspirée à ses besoins, en l'accom m odant, en Hune rœliim, terra, hnne mare,
la modifiant ou en la com plétant. Du reste, Hune omne quod in eis est,
dans le psaume, David parle directem ent du Auftnrcm ad f en lus lai,
règne de Jéhova, iehovah mnlak , règne que Laudans, exultât caniico
le Mpssie, qu’il appelle ¡*on Fils, h , 7, et 42. — Gaudebunt, eæuli obtint, m étaphores
A donaï,cix, 4, pourra seul établir« a ligno », aussi hardie* que M ie s . CÎr. Is., l v , 4 2 ;
en verlu de son incarnation. — Etenim cor- x l i v , 23. Il n'est pas ctonnanL que la c ré a
rexit, « aussi sera Fiable le monde» il ne tion inanimée partage la joie rie l’homme
chancellera pas ». Ce verset se retrouve litté racheté, puisqu'elle a souffert de son asser
ralement xcii, 1. — Judirabit. il gouvernera. vissement, « omnis creulura ingemiscit »,
Jéhova, p ar son Messie, créera une au tre Rom ., v i i i . 22 .
terre e t a auLres cieux, l’Eglise inébranlable, 43. — (Juia venit. Double motif d'allé
et par elle, il gouvernera spirituellom ent gresse, d'abord parce que le Seigneur vient,
les âmes. ensuite parce qu'il vient ju g er, shépot, c 'e s t-
41. — Delitzsch rem arqua que les sept à-dire. régir et gouverner la ler/e, non plus
mois de ce verset forment l’acrostiche su t- par un gouvernem ent théor.ratique, comm e
Xinl par leurs lettres initiales : irp HVP,
hovah iehou, Jéhova sera. II est probable
celui do l'ancienne lot, mais par le « ju g u m
suave » du Rédem pteur et de son Egli-e. —
que celte disposition est fortuite, m algré la Judirabit. Les Paralipom ènrs n'ont pas ces
tendance des Hébreux à chercher ces agen deux vers, emprunté'* d'ailleurs littéralem ent
cements de lettres. Le ciel, la terre eL la au Ps. ix, 9. et destinés à complot r la pensée
mer doivent prendre part à la jo ie causée en donnant au chant son complément ry th
par l'avènem ent du Messie. S. Ambroise, mique.
m LE LIVRE DES PSAUMES
0. — Les cieux proclam ent sa ju stice,
Tous les peuples contem plent sa gloire.
7. — II* seront confondus tous lés ad orateurs de s ta tu e s ,
Eux qui sont fiers de leu rs idoles.
8. — Prosternez-vous devan t lui, vous tous, dieux I
Sion a entendu e t s'e st réjouie,
Les filles de Ju d a sont dans l'allégresse,
A. cause de tes a rrê ts , Jéhov a.
0 . — Car toi, Jéhova, tu es le T rè s -H a u t
Au-dessus de toute la te rre , tu es élevé
Infiniment au-dessus de tous les dieux.
10. — Vous qui aimez Jéhova, haïssez le mal.
11 garde la vie de ses fidèles,
11 les délivre de la main des méchants.
11 . — Il y a une semence de lum ière pour le ju s te ,
E t la joie pour ceux qui ont le cœ ur droit.
12. —- Réjouissez-vous, ô ju s te s, en Jéhova,
E t rendez hom m age à son saint nom !
PSAUM E XG VI
Jehova contre les faux dieux e t son jugem ent e t sic p ræ p a re t locum Domino »« S up.
souverain ne seront assurés que par Jésus- Cant. x x x i.
Christ. 4. — Verset em prunté à l x x v i , 47, 49.
4. — Dominus regnavit ». Sæ viani quan 5. — Sicut cera, l x v i i , 3 ; Mich. i, 4. —
tum possuni. ré g n a ; quid su n l inclura régi Omnis terra, L X X : wé<njçTffc S. Aug. :
cœlorum , Domino omnium regum , Creatori « omnis le rræ », ce qui est la vraie tra d u c
omnium ^æ culorum ? An ideo contem nitur tion de l’hébreu. L'expression d'ailleurs se
quia tam submissus et lam humilis a p p a - reLrouve Mich., iv, 43 ; Zach., iv ,4 6 ; vi, 5.
r u i l ? Misericordia est, non im potentia : ille 6 . — Annuntiaverunt, x v m , 2 ; x l i x , 6 .
enim humilia ap p aru it u t eum caperem us ». — Cœli, d ’a p r è s Théodoret, les esprits cé
S. Aug. — Insulœ, les pays loinLams dont les lestes qui cha n tè ren t le a Gloria in exceisis »
Hébreux étaienL séparés par la m er, en parti à Bethléem. — Viderunt, Is., x x x v , 2 ;
culier les contrées de l'Europe. Is., x l i i , 4 0-4 S ; XL, 5; l u , 40; l x v i , 48. S. Jean atteste l'ac
LI, 5. complissement de la prophétie : a Vidi m us
2. — Nubes et caligo. Traits em pruntés à la gloriam e j u s , gloriam quasi Unigeniti a
théopham e décrite par David, Ps. x v i i , 4 0 ,4 4 . P âtre ». i, 44.
Comparer aussi toute cette description avec 7. — Sculplïlia, S d s , fesel, l’image sculp
le troisièm e chapitre d’Habacuc. — Correctio, tée. — In simulacris, dans les elilim, xcv, o.
mecon, la base, l x x x v i i i , 45. « Explicatur Ce culte était à la fois criminel, Exod., x x , 4;
natura Dei, qui cum invisibilis sit, Lamen Levil., x x v i, 4 ; Deut., v, 8 , et honteux, Is.,
gubernat et régit m undum visibilem summ a x li i, 4 7 ; J e r., x. 44. a Jam omnes populi
justilia »• Bftllarm. gloriam Christi confitentur, erubescant qui
3. — Ignis, x l i x , 3 ; xvii, 9. Le feu qui adorant lapides. Quia lapides illi m ortui
s'avance devant le Seigneur rappelle la nuée erant, nos vivum iapidem i n v e n i n i u s . . . Hanc
lumineuse du désert» — Inflammabit, Is., gloriam ip^ius engnoverunt populi ; d im ittu n t
x l i i , 25. S. Bernard tire de ce verset une templa, c u rru n l ad ecclesias... A d h u n q u æ -
belle application m orale . « Cum per seipsum ru n t ad o rare sculptilia? N o l u e r u n l deserere
dignatur invNere Deus anim am quaerentem idola, deserti sunt ab idolis ». S. Aug. —
se... hoc signum istiusmodi adventus ejus, Omnes angeli, col elohim , a prosternez-vous
sicut ab eo qui expertus esl docem ur : Ignis devant lui, tous, dieux », S. Hier. : « omnes
ante ipsum, etc. Oportet nam que ut sancii dii », que tous les dieux s’abaissent d e v a n t
desiderii ardor præ veniat faciera ejus ad Jéhova, e t lui rendent une place trop long
omnem anim am ad quam est ipse venin rus, temps usurpée. LX X : ¿ y y ^ o u « Il est incon
qui omnem consum ât rubigine.m vilio ru m , testable qn elohim a aussi le s*n<* « d'anges »,
46« LE LIVRE DES PSAUMES
11. La lumière s’est levée pour le 11. Lux orta est justo, et rectis
juste, et la joie pour ceux qui ont corde lsetitia.
le cœur droit.
mais ici on le tra d u it comm unément p a r part les elokim du psaum e ne peuvent avoir
s dieux ». Ce d ernier sens a pour lui le con de réalité q u 'a u ta n t qu'ils représentent les
texte, mais en traduisant comme ils l'ont esprits m a u v a is , xcv, 5 ; p a r conséquent,
Tait, les L X X o nt dû s'appuyer sur une t r a l'Apôtre ne s'é ca rte pas de la signification
dition assez généralem ent répandue pour que générale du te x t e ; seulem ent il donne à
l'Apôtre p ût l'invoquer ». Schegg. S. Paul ¿YYeXot louLe l'extension que peut avoir
écrit en effet dans «on Epitre aux Hébreux : l'hébreu elokim, quoique c e tte extension soit
« Et cum ilerum inlroducil primogenitum in restreinte dans fe contexte du psaume. Et
orbem terræ , dicit ; et adorenL eum omnes encore obliendrait-on un sens parfaitement
angeli ejus ». i, 6 . Le passage, tel qu'il est acceptable en trad u isan t comme les ver
cite dans cet Epitre, se retrouve littéralem ent sions : « prosternez-vous dev a n t lui, vous
D eut., x x x i i , 43, mais uniquement dans le tous, anges » 1
texte grec, car ni l'hébreu, ni la Vuleate ne 8 . — Filiæ Judœ, les villes de Juda, les
le produisant. Il est toutefois probable que sœ urs de Jérusalem . Ce se ra la grande joie
5. Paul em prunte sa citation au psautier et et le grand triomphe de Sion de voir adorer
non au D euiéronom e; toutes les autorités par tou Les les c réatures Celui qui a été pro
Su’il invoque dans son premier chapitre aux
iébreux, sauf une, qui encore se raltac h e à
mis, annoncé, p réparé e t manifesté dans son
sein.
David, sont prises des psaume», et le. xcvi* 9. — Allissimus, l x x x ii , 49. — Nimis
en particulier a un caractère messianique qui exaltatus , xlvi , 3. — Super omnes deos,
le désignait à l'attention de l'Apôire bien xcv, 4.
plutôt que le cantique de Moïse; en tous cas, 40. — Odite malum . « Amas ilium ; debes
en a d m ettan t même que S. Paul cite le Deu odisse quod odit ». S. Aug. Ce verset est
iéronome, on ne peut contester qu’il ail eu comm e un résum é d« l'histoire de la capti
en même tem ps présent à l’esprit le texte du vité : 1° Les Juifs n’avaient pas aimé Dieu ni
psaume. L« léger changem ent qu'il introduit délesté la mal ; ce fut la cause du châtiment;
dans sa citation, « adorent » au lien de qu'ils ne retombent, donc pas dans leurs
« adorate », ne présente aucune difficulté crimes. Am., v, 45; Rom ., x u , 9. 2« Pendant
Suand on saiL la liberté que prennent les l'exil, Dieu a gardé les âm es de ses chasidim ,
crivains du Nouveau-Testam ent v is-à -v is de ses pieux fidèles, x x x v i, 28. 3® Enfin il
des textes de ('Ancien ; ici la nuance est pu les a délivrés des mains des m échants, tant
rem ent gram m aticale e t n'affecte en aucune de ceux qui les tenaient captifs que de ceux
façon la pensée. Selon S. Paul, il est donc qu'ils retrouvèrent à leur retour en Pales
ordonné aux »anges d'adorer le Verbe incarné. tine.
Cfr. Petav. de Incarn. xv. 4, 4. II peut c o m - 44. — Orta est. Les versions lisent niT
f»rendre sous ce nom d 'â n s ta t non seulem ent xarack. « a brillé »; dans le texte on a V il
es bons anges, m ais au-si les m auvais, zarouah, & est semée », Sym m . : foitaptot,
puisqu'il faut qu'au nom du Sauveur Jésus «r la lumière est semée pour le ju ste », elle
tout fléchisse le genou, a cœlestium, te r r e - est répandue sur le chemin d e la vie, de
strium et infernorum », Philip, u , 40. D'autre sorte que le ju s te s'avance pas à pas dans la
PSAUME XCV 11 *05
42. Lætamini, justi, in Domino; 12. Réjouissez-vous, justes, dans
et conBtemini memoriæ sancliflca- le Seigneur, et rendez nommage au
tionis ejus. souvenir de sa sainteté.
PSAUME XCVI1I
Mizmor (chant)
1 . — • Chantez à Jéhova un ccntique nouveau.
C ar il a fait de grandes choses.
Il s 'e st acquis la victoire avec sa droite.
E t avec son saint bras.
2. — Jéhova a m anifesté son aide, au x j e u x des nation«
11 a révélé sa justice.
3. — Il s 'e st souvenu de sa bonté e t de sa fidélité
P o u r la maison d’Israël.
Toutes les extrém ités de la te rre ont vu
L e secours de notre Dieu.
4. — Acclamez Jéhova, te rre entière, éclatez,
Chantez e t jouez des instrum ents.
5. — Jouez en l'honneur de Jéhova s u r le kin n o ry
S u r le k inno r e t au son des voix.
0. — Avec des trom pettes et au son du shofar,
Acclamez le roi Jéhova.
7. — Que retentisse la m er e t ce qu'elle contient,
L a te rre e t ses h abitants.
8 . — Que les fleuves applaudissent,
Qu'en même tem ps chantent Iob montagnes«
9. — D evant Jéhova, car il vient
P o u r ju g e r la te rre ;
U ju g e ra le monde avec justice.
E t les peuples avec équité.
f » Bnus. Psaumes.— 30
466 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUM E X C V II
PSAÜME X C IX
PSAUME X
t CVIU
Sainteté du Seigneur et adoration qui lai est due.
PSAUME C
PSAUM E X C I X
Louange à Jéhova.
t. 5 avec substitution de la m ontagne sainte tire une conséquence m orale : Jéhova est
à l'arche du Seigneur. * Postquam diixit • donc digne de toute lo u a n g e et ^Israélite est
ita q u e : Ad orale scabellum ... a>tq<UR in c a rn a - • invité à la lui adresser dans son tpcnipte.
tionem æ conoipiaroque prædrcavit, rursum Cette pensé* est développée en trois strophes
nos confirm ans, divim iaiem p er montem h<jpiasyi'Ubiqu>'S, tes deux premières de
ilium significat : rem ansil quippe Deu$, ■quatre ver«, la derrière *de trois seulement.
eliamsi propter nostram -salutem carnem Dans l'office de r E s liso, c e psaume o c c u p e
assümpsf»rit ». S . Athan. u n e p la c e a n a l o g u e à ceille qu ’il a v a i t s o u ’s
l ' a n i w n i » lot ; il e s t IteiseConâ *ée c e u x q u ’o n
PSAUME XCIX
ré c ite à Laudes.
A vec ce p sa u m e se term ine la série qui 2. — Jubdute. xcvii, 4 ;.‘ l x v . 4. « Hantt
w n m e rv c e au Ps. x c , dont le Jubilate est vocem audrvit universa 1'terra. Jn»n jubilât
comme (a doxologie. D’après le titre , cV.st Domino universa l^rra, et q u æ adhu«* tkhi
m izm or lethodak, un cantique d'actions de ju b ilâ t, jitbilabit... Mixii sunt «boni mi,«lis...
grâces, desim é p e u t- ê tr e à accom pagner les In m alis m urm urai omnis te rra , m bonis
¿helamiri, ou sacrifices pacifiques et eucha jubilât, omms terra ». S. Aiug. — Servite. Au
ristiques. Rien n'en indique J’atrteur ni Ps. il, qui s ’adresse a-ux ennem is du Christ,
i'dpoque; mais on i’aLlnbue avec assez de le psalmiste disait : <> Servez Jéhova avec
probabilité à quelque pieux lévite a tta c h é au orainAe »; e t ici : « servez Jéhova avec
service d u second Lemple* dès les prem ières jo ie ». La orainie est pour Jes rcbrlles, la
années de s a construction ' jo ie 'pour tes enfcrnis; serviteurs volontaire»
Le psaume précédent rappelait • la ¡puis du Seigneur. « L ibera servi tus est «pud
sance el les bienfaits de'Jéhova ; celui-ci -en fòmniraujin, libera servi la s , utoi non «eceBsitas,
471 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CI
sed c a rila s servit ». S. Aug. Les Hébreux p a r ta kéri h , à lui. Les deux leçons
sont tenus à double titre au service de tr non nos » et « ipsius nos sum us » peuvent
Jéhova : il est leur roi et il est leur Dieu : pareilI' ment se défendre e t présentent un
« Servire Jehovw in lætitia obsequium ¡psi sen* égalem ent rationnel. Le kéri, en faveur
tanquam régi et domino in omnibus rebus duquel on cite v in g t-h u it m anuscrits, est
libenter e t lœte præstamlum conlinet ». Ve- suivi par Aquila, S. Jérôm e, le Targum , les
nema, ap. Hengstenberg. On peut en dire com m entateurs protestante, et exprim e la
au ta n t du chrétien, qui doii chercher son pensée fondam entale développée dans le vers
bonheur et sa gloire dans le service de son suivant. Nous nous en tenons au chéthib,
divin Maître. Cfr. de Imit. Christ, n i , X, conservé par les anciennes versions. On a
o Quori, spreto mundo. dulce est servire rapproché de « non ip-û nos » la parole de
Deo o. — In exultatione* birnanah, avec un TorsuiMlleux p h araon d'Ezéchiel, x x i x , 3 :
chant de joie. a Meus r s t fluviu*, ego feci inemeiip*um ».
3. — Scitote, « per ipsas res discite », L 'antithèse est moins frappante en hébreu
Theod. x c tv , 3, 7. que dans la Vulgate ; on tra d u it générale
m ent : a je l'ai fait pour moi ». La tra d u c
Vous* son peuple, apprenez qn*il est roi, qo'i) est maître»
Que tout empire est ton« le sien, tion de Sym m aque : aircàt foobiacv $jiâç obi
Que sa parole a tout fait naître» ¿vtcxc, est gram m aticalem ent injustifiable. —
E t qne sa main, sans noos, nous a formé» de rien. Oves pascaux, x c iv , 7.
Corneille.
4. — Portas ejus, shearav, ses portiques,
— Jpse fecit nos. comme créatures et comme a tria ejus , rhatserothnv. ses parvis, expres*
peuple élu. — Non ip sin o t^Z n m tfb. îo ûnocA- sions qui supposant le temple debout.
no». C'est ici un des quinze passages de 5. — Suaius, lob. bon. « T antum laudatis,
l’A ncien Testam ent où, d'après les Masso* -tantum vires a cquiritis, e t tantum dutçeacit
rètes, le cnetlub vn% lo, doit ê tre rem placé quem laudatis ». S. Aug.
PSAUME C 47«*
J e déteste une conduite perverse.
.
Elle ne sera pas la mienne.
4 — L e cœ ur hypocrite sera luin de moi,
J e veux ignorer le m al.
5. — Quiconque calomnie en secret son prochain,
Je le réduirai au silence;
L'hom m e aux je u x effrontés et au cœ ur superbe.
J e ne le supporterai pas.
6 .— Mon regard sera sur les hommes fidèles du pays,
P o u r qu'ils dem eurent avec moi.
Quiconque marche dans la voie de l'innocence,
Sera mon serv iteu r.
7» — P o in t de place au sein de ma maison
P o u r celui qui a g it avec fou rberie;
Celui qui profère des mensonges
N e re stera pas sous mes yeux.
.
8 — Chaque m atin j e réduirai au silence
T out ce qu'il y a de méchant* dans le paya,
Afin d 'ex tirp er de la cité de Jéhova
Tous les artisan s d'iniquité.
PSAUM E G
[Traduction de Bossuet),
sible qui' le psaume date rie celle circons 1 : « je ferai a tte n tio n à la voie de l’intd-
tance, mais rien n'oblige à l'adm ettre, et il grité », je m’appliquerai àla connaître. —
est pl.is probable que sa composition est Quando ventes ad me, îbtt W o n 'TVQ, nia~
antérieure. Ou reslp, dès le riébut de son thai thaboelai. Ces trois m ots présentent une
règne* l'idée capitale de David avait été de difficulté; en v ertu rie ses principes ratio
transférer l’arche à Sion ; il devait donc son nalistes, Oishausen les déclare apocryphes.
ger depuis longtemps à se rendre digne de CetLe solution par trop radicale laisserait un
cet auguste voisinage. disiique incomplet. Hupfeld fait appel à
Le texte hébreu peut se diviser en sept Parabe et au syriaque pour donner à mathai
strophes de vers alternés à sept et q u a tre le sens conjonclif, e t il prend le verbe à la
syllabes. Dans le premier distique, le saint troisième personne du féminin, avec derek ,
roi résume ses devoirs envers Dieu, dans >les voie, ou thamin, intégrité, pour sujet : a je
suivants, il parie de ses rapports avec ses ferai atlenlion à la voie de l'intégrité, chaque
sujels. Les verbes sont au futur et exprim ent fois q u ’elle vient vers mot ». Hitzig av a it
les résolutions de David. En les tra d u isa n t déjà traduit dans le même sens, mai< en
au passé, lps versions dénaturent le sens entendant par la voie« le sort », la destinée *
général, et changenl le psaume en apologie. « je ferai attention au sort de l’homme in
Application m orale : « Perfectum nobis tègre, quand il viendra à moi », quand il me
hommem deecribit, qui secundum Deum vi- ôera dei'eré. O sense*a le plus naLorel. Derek
tam i nsi Uni t. docetque nos quod vitæ genus a »ci -la uiéme,signi(icati04i q u ’au Ps. x x x v i , 5,
amplecti debeant ii qui regnum cœîorum e t le second vers renferme une locution q n ’oQ
adipiscî coopLant ». S. Aihan. retrouve dan* Naïe, i, 23 : « causa v>idu&
4. — Mi*ericorâvnm et ju d im im , Prov., non tniîrijdilur ad ¡Nos ». Mathai est m te rro -
x x i, 3, deux aLtribuLs divins que David a galif, il est vrai; ainsi Pont <ni en nu les ver
souvent célébrés en Jëhova, ei qu‘ii s'effor sions, sauf S. Hier : « quando ventes ad
cera lui-m èm e d’im iter et d-e faire connaître. m e » ; mais on peut lui donner le sen* con
« Cantabo, modum explicans quo soles, non jonclif. Beaucoup de com m entateurs tra d u i
prim um judicare, deind-e misereri. sed p ri- sen t :« Quand viendras-tu il moi »?. Le vers,
muin m isereri, postea judicare ». Euseb. Ces ainsi rendu, interrom pt la m arrh e du psaume
deux a ttrib u ts se mamfesient ensemble dans et ne se relie point à ce qui précède
la conduite de la divine Providence v i '- à - v is 2 . — I n medio domus3 même loin des
de l’homme ; par'.conséquent « nemo ^ibi ad regards humains, et dans to us ses rapport?
im punitatem b la n d ia tu rd e mK-ericordia Dei, avec ses ofluueig et ses serviteurs.
quia est et judicium ; et. nemo in melius cnm - 3. — Rem injus tam, débar M iahalt
m u la tu s exhorreat judicium Dei. quia præ x v ii, '5 , xi. 9-, la eho'p mauvaise, morale
cedil misericordia ». S. A »g s. Prosper, ment inutile. — F acilites prœoarirationes,
signale dans ce vers la solution à tonies les Hefo. : « l’agir des c'/mses qui se déiournent
difficultés soulevées au sujet d>‘ l’art ion de (la conduite de perversités) je hais, (cela) ne
Dieu dans le monde : a Intelligiltir inter s*attaehera pas à moi ».
præsentis vitae inæqualiiales, nec a ît»a 4. — Cor praoitm. Les versions o-nt coupé
Dei imsiTicordiaTti. nec a misericordia abe*se les versets autrem »nï que Phchreu, ce qui
justitiam ». — Tibi devrait se rap p o rter nuiL à la clarté du le x t;\ Il faut ici : * le
dV piès Hiébrt'Mà psnllam. c œ u r pervers s'éloign *rè de moi, je ne con
2 . — înUlbgam, à f iii- naîtrai pas mal », cVsL-à-dirc, je fuirai la
pbil avec 4ü compléun-nl piêcédc du snïïîxo p e rv e rs ité ‘du 1c œ u r et je n*¿ penserai pas ail
PSAUME C 475
PSAUME GII
24. — I l a b r is é m a fo rc e s u r le c h e m in ,
Il a abrégé mes jours.
25. — J e dis : Mon Dieu, ne m’enlève pas
Au milieu de mes jours,
Toi dont les années d uren t d’àge en àgo*
20 . — Jad is tu as fondé la te rre ,
E t les cieux sont l'œ u v re de tes mains«
27 Us passeront, e t to i, tu dem eures;
E ux tous s'u sero n t comme un vêtem ent,
Tu les changeras comme un habit, e t ils passeront*
28, — M ais toi. tu restes le m êm e, e t tes années
N 'o n t point de fin !
29. — Les fils de tes serviteurs au ro n t leu r dem eure.
E t le u r race subsistera devant toi.
PSAUM E Cl
|[Traduction de Bossuet).
venir », ce qui te rapppllo, ton nom . Dan? a avoir pitié », sens im proprem ent choisi
quelques m anuscrits : “1ND3, kisaka, « ton p ar les versions.
trône », e m p ru n t Tait à Jer. v, 49. 46. — Timebunt. Le re to u r des Juifs à
Vous êtes seul qne rien n'efface ;
Jérusalem m anifestera aux yeux de tous les
T o u te u n e éternité ne change rien en to u s; peuples la puissance de Jénova, e t le leur
E t tous tous souviendrez, beigneur, de race en race, fera connaître com m e le T out-P uissant.
Que tous noos dorez grâce après tant de courroux. 47. — Quia, ki, parce qu» Jéhova a bâti
C o rn eille.
Sion s, le psdlinist» re g a rd a n t déjà sa prière
4 i. — Tempus, d’ahord nVf helhy le tem ps comme exaucée, ou e n c o re : « lorsqueJéhova
en général, puis "ryia, mohed, « le tem ps a u ra bâti Sion ».
fixé, » pour la délivrance, selon la prophétie 43. — Humilium, I j n s n , haharhar, « ce
de Jérém ie, x x v , 41 ; x x ix , 40. lui qui est dénué », qui est absolument
45. — Placuerunt lapides, les pierres de abandonné et privé de tout. — Non sprevit ,
Jérusalem en m ines sonL chéries des captifs, x x i, 25.
leur cœ ur y est toujours attaché. Ce s e n ti 19. — Scribantur, « cela sera é crit pour
ment touchant est encore exprimé sous une la génération f u t u r e », acharon, x l v i i , 14^
au ire forme dans te Super flumina : « Adhæ- Lxxvii, 4. a Scribuniui* hæi‘ in vetrri Testa
reat hngua m a faucibus m eis... si non m ento per propheliam periinenlem ad novi
proposuero Jerusalem in principio læ titiæ Testam enti generationein, hoc est, ad popu-
mnæ ». c x x x v i. 6 . — E t terrœ ejusy m a y T I H lum qui creandus erat in Chri?to ». S. Prosp.
etk-hafarah ichonnenou, « iU ont — Qui crea bl tu r, nihra. « le peuple créé »,
du goûi pour sa poussière », ils l'aim ent, comme x x i, 32, le peuple à naître. Par ce
cette poussière de leurs ruines dont les peuple, les Pères entendent le peuple spirituel
Sam aritains diront bientôt : « Numquid æ d i- qui sera créé par Jésus Christ.
ficare poterunt lapides de acervis pulveris, 20 . — De excelso, mtmmerom qodshou », de
qui combusti s n n t? ». 11 Esdr., iv, 2 . L’hé ¡a hauteur de sa sainteté », de sa sainte
breu captif chérit jusqu'à la poussière de h auteur, d’après le parallélisme, de sa sainte
Jérusalem. Par un sentiment non moins dem eure du ciel. Is , l x i i i , 45.
touchant, l'irlandais qui s'éloigne de sa 24. — Compeditorum* Le psalmiste prie
patrie emporte avec lui une m otte de terre donc pour des captifs. — Filios moi tificato -
ou aol natal. Le verbe chanan veut dire aussi rum , benei themoutah , « les fils de la m ort »,
PSAUME CI *84
lorum,. ut solveret filios interempto- des captifs, pour mettre ' en liberté
rum, les enfants ae ceux qu’on a mis à
mort.
22.17t annunti<»nt in Sion nomen 22. Afin qu’ils louent le nom du
Domini : et laudem ejus in Jerusa Seigneur dans Sion, et qu’ils chan
lem, tent ses louanges dans Jérusalem.
23. Ia conveniendo populos in 23. Lorsque les peuples s’uniront
unum, et reges ut serviant Do ensemble avec les rois pour servir
mino. le Seigneur.
24. Respondit ei in via virtutis 24. Il lui dit dans sa force : Fai
sute : Paucilatem dierum meorum tes-moi connaître la brièveté de
nuntia mihi, mes jours.
2b. Ne revoces mejn dimidio die 25. Ne me tirez pas du monde à la
rum meorum : in generalionem et moitié de ma vie ; vos années dure
generationem anni tui. ront dans la suite de loué les âges.
26. Initio tu, Domine, terram fun- 26. Seigneur, vous avez fondé la
dasti : et opera manuum tuarum terre dès le commencement, ct les
sunt cceli. cienx sont l’ouvrage de vos mains.
27. Ipsi peribunt, tu autem per- 27. Ils périront, mais vous,
manes : et omnes sicut vestimentum vous demeurerez ; ils vieilliront tous
velerascent. comme un vêtement: vous les chan
Et sicut operiorium mutabis eos, gerez comme un manteau et ils
ct mutabuntur : changeront de forme.
28. Tu autem idem ipse es, et 28. Mais vous, vous êtes toujours
anni tui non deficient. le même et vos années n’auront pas
de fin.
«eux qui s o n td e s tin é s à m ourir, l x x v u i , 44. 25. « A ce verset appartiennent les deux
28. — In Sion. Car c ’est là seulem ent que m ots traduits nuntia m ihi au verset précé
peuvent retentir les cantiques en l’honneur d e n t p a r la Vulgate ; le verbe hébreu n ’est
du Seigneur. pas à l'im pératif, mais au futur ; omar eli ,
23. — In conveniendo. Môme verbe hébreu « je dirai : mon Dieu », e t non elai , « à
qabats que dans Isaïe, l x , 4 ; « omnes isti moi » i « Je dirai : mon Dieu, nome fais pas
congregaii sunt ». Le relo u r d'Israël à J é ru m onter », ne m ’enlève pas à la m oitié de
salem sera le signal de la conversion pro me* jo u rs ». liv , 24; 1s., x x x v m , 40.
chaine des peuples vers Jéhova, et la figure « R ogat ut im pleaiur totum tem pus suum , e t
do la grande délivrance messianique. si fieri posait, producatur viia sua, u t ipsum
24, — Le psaum e p o u rra it se term iner ici, rerum exttum videre dignus h a b ia tu r ».
lant au point de vue du développement des S. Athan.
idées qu à celui du ry th m e prosodique. Mais le Ne borne point sitôt ma course.
psalmiste veut encore revenir sur une pensée Recule encore an peu le dernier de mes jour«;'
Les tiens ont de Ja vie une immortelle source;
fondamentale, l’opposition e n tre la contin Ta peux m'en faire part sans qu’ils en soient plus courts.
e n c e ei la brièveté de l'homm e, e t l’éter Corneille.
nité de Dieu. — .Redrponcfif ; "y ra 26. — Terram fundasti. « Consolalur ?e
hinnnh bailderek kochi, a il a ab a ttu dans le præ dicanda infinita pote ni i a Dei, atque ejus
chemin ma force », kor.hi, kéri substitué au æ te rn ita te ; cum enim ¡lie omnium rerum
chélhib T D , kocho, sa force, qui n’aurait præ potens «il, nulla vis eum prohibere po-
point de sens ici. Le verbe hanah signifie test, quom inus populum suum e m anibus
« répondre » et aussi « humilier, déprim er ». îm piorum eripiat ». Fiamin.
Le parallélisme indique clairement que ce 27. — Ipsi peribunt, la terre ct les cieux.
chemm «*st celui de la vie. — Paucitatem1'W p — Mulabis eos, par la grande transform ation
W . qtlsar iamai, a il a 8 brégé mes jours » qui accom pagnera le d ernier ju g em e n t.
iU sont peu nombreux, et encore ta douleur en Apoc. xxi.
duninup-t elle le nom bre; peut-ôtre ne verrai- 28. — Ta autem idem ipse es, N in n n » ,
<e point le jour de la dëlivrancu annoncée! atlah hou, <t toi lui », toi le même, im m uable
S. Bible . F THES. — 31
|8S LE LIVRE DES PSAUMES
29* Les enfants de vos serviteurs 29. Filii servorum tuorum lialn-
habiteront sur la (erre, et leur pos- tabunl : et semen eorum in sæcu-
térité sera éternellement heureuse, lum dirigetur.
PSAUME GIII
De David.
1 . — Mon âme, bénis Jého va,
E t que tout mon être bénisse son sa in t nom»
2 . — Mon âme, bénis Jéhova,
E t n’oublie point ses nom breux bienfaits.
3. _ C’e st loi qui pardonne toutes tes fautes,
E t qui g u é rît toutes tes infirm ités.
4 * — H délivre ta vie du tom beau,
Il te couronne de grâce e t de m iséricordes.
5. — H comble de biens te s désirs,
E t ta jeunesse se renouvelle comme l'aigle.
0 . — Jéhov a exerce la ju stice.
E t fait d ro it à tous les oppprim és.
7* — I l fit connaître ses voies à Moïse.
E t ses m erveilles aux enfants d 'Isra ë l .1
8. —- Jéh ova est miséricordieux e t com patissant,
L e n t A s 'ir rite r e t d’une bonté sans bornes.
9* — Ce n’est point pour toujours qu’il sévit,
E t il ne garde pas rancune À jam ais.
10. — Il ne nous traite pas selon nos péchés,
E t ne nous châtie pas selon nos iniquités.
11. — A u ta n t les cieux s'élôvent au-dessus de la te rre ,
A u tan t sa bonté est g ran d e pour ceux qui le craignent.
12. —• A utant l’orient est loin de Poccid-ent,
A utan t il éloigne de nous nos fautes.
13. — Comme un père a pitié de ses enfants,
Ainsi Jéhova a pitié de ceux qui le craig nent.
14. —- C ar il sait de quoi nous sommes faits,
I l se souvient que nous ne sommes que poussière.
dans ton ótre. « T u es qui vere es, et qui in acceptaient donc com m e applicables au
gloria tua nec m inor potes esse, nec major, Messie. « Hæc quidem divinus Apostolus in
dans ûiiis servorum tuorum ut ad non d e - Epistola ad Hebræos Fiiii a ttrib u it proprié
û ci en tes annos tuos valeani pervenire ». té IL Verum tam en in Filio Patrem contem -
S. Prosp. — A n n i tut. a Anni tui onones plam ur. Q uæ entra ille fa cil, hæc et Filius
simu! stani, quoniam stant, n e c e u n te s a Ye eodem m odo fa c it.e t eadem n a tu ra in ulroque
men tibus e x c iuduntur, quia non transeunt..« cognoscitur : unam enim esse actionem T ri-
Anni lui dieg u nus : e t dies tuus non quo nitatis scimus ». T heod. Cfr. Petav. deTrtn«,
titi ie, sed hodie : quia hodiernus luus non v u , 47, 6 .
cedit crastino, neque succedit hesterno. Ho 29. — Habitabunt, en Palestine, leur seule-
diernus Luus æ te m ita s ». S. Aug., Confess., dem eure véritable. — D irigetur, iccon, sera
* i , 43. S. Paul, H eb., i, 40-42, apporte les slabie. Dieu éternel e t c ré a te u r de l'univers
versets 26-28 en preuve de la divinité de sa u ra bien rendre à ses enfants leur patrie,
N otre-Seigneur ; les Juifs de son tem ps les e t les y m aintenir inébranlables.
PSAUME GII
15. — L es jo u rs de l'hom m e sont comme l’herbe,
Il fleurit comme .la fleur des cham ps.
16. — Qu'un souffle passe, il n’est plûs,
E t la place qu'il occupait ne le voit plus.
17. — M a is la b o n té de J é h o v a e s t é te r n e ll e
P o u r ceux qui le craignent, e t sa justice
18. — E st pour les enfants des en fan rs de ceux qui* g ardent son alliance,
E t pour ceux qui se rappellent ses lois afin de les pratiquer.
19. — Jéhova a établi son trône dans les cieux,
E t son em pire s’étend su r to ut l’univers.
20. — Bénissez Jéhova, vous «es anges, puissants e t forts,
E n acco m p lissan t ses o rd res, en obéissant à sa voix.
2 1 .—Bénissez Jéhova, vous toutes, ses milices,
Vous, ses m inistres, qui exécutez sa volonté.
22. — Bénissez Jéhova, vous toutes, ses œ uvres,
Dans tous les lieux de sa dom ination I
Mon âme, bénis Jéhov a 1
PSAUM E CU
[Traduction de Bossuet).
n'a été plus louchant ». Aussi celte belle forme n'est pas exclusivement chaldéenne;
Î>rière est-elle une de celle* qui soni restées elle répond au pronom prim itif atlhù e t
e plus vivantes dans le p^aulier, el le cœ ur fui d'ailleurs remise rn vigueur p ar l'in
chrétien aurait peine à trouver une expres fluence* du séjour à Babylone. Ps. cxv, 7 ,4 9 ;
sion plug évangélique et plus affectueuse de c x x x iv , 9 ; c x x x v i, 6 . On la reliouve dans
sa reconnaissance, particulièrement quand il Jérém ie, xi, 45, « t elle pouvait ôlre d'un
vient de recevoir le pardon de ses p^cnés. usage commun dans le nord de la Palestine,
Les vers soni heptasyllabiques e t form ant IV iv. 4-7. — Infirm antes . l o u e s les
onze stiophes : 4o-3o, t l - 4-6, bienfaits p a r - m a la d ie s sans restriction, m ais particuliè
culiers dont le psalmiste a élé comblé ; rem en t celle* df> l'âme.
40- 60, 11* 7-12, grandeur de la miséricorde 4. — De in ten lu ,' mneharhath, du tom
de Dieu envers les hommes ; 7°*9°, 11. 13-18, beau, de la ruine, L X X : êx «pQopàç, ce qui
Dieu est pour eux ce qu'un père, est à ses peut s'appliquer à la vie du corps aussi bien
enfants, e l lui, qui est souverainement grand, q u'à celle de l’âm e. — Coronat, v in , 7. La
sait bien leur faiblesse e l y c o m p â lil; m iséricorde divine est à la fois une protection
«tOo, 41o. t t . 4 9*22, que les anges, que (pii entnure, e t un bienfait qui fait la joie de
toutes les ci éaiures s'unissent donc à l’homme l'âm e et le oonheur de la vie.
pour louer Jéhova. 6 . — Desidernm tuum , *pTÿf hediek. Hadi
1. — Benedir,. a Laudari se vult Deus, e t signifia 0 om irunL » el a vieillesse ». Le
hoc ul tu profîcias, non ut ili» sublim elur. Targuin prend ce d ernier sens . « dies se-
Non est ornnino quod illi relribuere posais ; n 'd i i i i s tuæ ». Le m ol dérive alors de had,
e t quod exigit, non sìbi, sed libi exigit : tibi t>>mps long. Cette traduction, qu'adopte
pruderli, libi servalur. Non hoc a U a m a i, Mossé, a pour elle le parallélisme e l l'hypo
quod ilium augeal, sed quod le ad ilium pér thèse de David com posant le psaume à la fin
il uca t. » S. Aug. — Quœ intra m esunt, * ï l p . d e sa vie. D'aulres prennent le prem ier sens,
qrabai, « interiora mea », pluriel qu'on ne celui que le T argum donne au môme mot au
lu qu'ici pour désigner le rœ u r, le siège du Ps. x x x l 9 : « o in a tu s eius ». S. Hier. :
sentiment. Pour remercier Dieu de ses Dien- « ornam enlum luum » ; ïlupl'eld ; « ton
faits, il fa u t une louange sans m e s u re , habillement » loin l’appareil extérieur de la
comme celio que réclame S. Thomas d ’Aquin vie. Seulement, plusieurs prennent ce mot
dans le Lauda Ston ; dans un sens analogue à celui de habod,
Sit lu us piena, üit sonora. « gloire » qui parfois désigne l'âme. Cet
Sii jii cnn lia, sii decora ornem ent ferait le corps, Syr. : « corpus
Mentis jubilatio luum » (Ps. x x x i : ju v en tu s eorum), ou bien
2. — Oblwisci, par l'oubli du cœ ur, l'in râin<3. Moll : a 1011 c œ u r ». Mais nulle part
grat itude. — Retributiones, gemoulaiv, ses en hébreu on ne trouve le mot hadi avec cette
bienfaits. signification. Reste une dernière acception :
3. — Iniquitatibus tuis, 1D31V, hnvoneki, « les joues », ta b o u rh e ; c’est ce que tra
0 ton péché », infirmitates luas/3>Nln n n . tha- duisent les L X X el la Vulgate au Ps. x x x i,
chalouaiki, « tes maladies ». Nous avons là, e l c’est à celle traduction que s'en tiennent
comme aussi dans le verset suivant, des ici Deliiz*ch el plusieurs a u tres hébratsants.
suffixes possessifs féminins en *3 , eki, au En rendani ce m ol par fai 6u|x(av, « deside
lieu de "V ek. Dehtzsch y voit des a r a - rium », les versions restent fidèles à leur
mafsmes; mais, rem arque Hupfeld, cette prem ière interprétation; elles ne font que
PSAUME Cil 485
PSAUME CIV
1. — B é n is J é h o v a , ô m o n â m e l
J é h o v a , m o n D ie u , t a g r a n d e u r e s t in fin ie,
T u es r e v ê t u d e m a je s té e t d e s p le n d e u r .
2. — E n v e lo p p é de l u m i è r e c o m m e d 'u n m a n te a u ,
T u d é p lo ie s le s c ie u x c o m m e u n e te n te .
il en dem ande une a u tre au tem ps : la misé dans son cantique et ('Eglise à la fin de ses
ricorde em brasse loutes les générations du préfaces ont donc bien raison d’inviter les
temps et toute la durée de l'éternité. chœ urs angéliques à m êler leurs voix recon
48. — La m iséricorde ne prive point la naissait les à celles de l’homme. — A d au -
ju stice de ses droits : raccom plissem ent de*« diendaui, hshemoah , en obéissant.
c om m andem ents ou du moi ru Ih disposition 24. — Virluiis ejus, VfeOS tsebaaiv, ses
d’y obé*r toujours la condition expresse a n n é e s ses liai aillons. — M in isin ejus ,
de ta laveur divini-:. W W O - . mesharathaio, ses m inistres, ses
4 9. — Dominus in cœlo. Dieu est Ir T o u t- o ffic ie rs .
Puissant, siégeant au plu*; haut de< c<ru\ ; sa 22 . — Omnia opéra ejus, D an., Ut, 57-88.
puissance esL ta gara n tie de sa m iséiicordc; « L 'âm e pieuse pleine île ces pensées, d it
a misereris om nium , qui» omma potes *, Tholuck, s ’est élevée si haut, q u e sa propre
Sap.. x i, 24. — Parnvit, hekin, ii a etabh — lo u a n te et celle de tou« les autres hommes lui
Reguum, c e tte domina non imprescriptible p a ra ît trop faible, eL qu’elle appelle à son aide
que Dieu manifeste « parcendo maxime et les esprits célestes, ces m inistres de puis
miserando ». Collect. x posi Pent. sance, qui composent l'armée du Seigneur,
20. — Benedicite Domino. « Mento cœlestes e t to u tes l'S c réatures qui font partie de son
virtutes in communlonem hym norum a c ee r- infinie dom ination. Pourtant elle >e replie
sivit. Non em m potest hum ana natura digne finalement en elle-même, afin de ne point
beneheii auctorem laudibus prosequi ». oublier son propre devoir, pendant que tous
Theod. Les anges fidèles, il est vrai, n'ont les a u tre s remplissent le leur ». « In fine
pas été l'objet de la m iséricorde divine, re p e tiiu r prtmus psalmi stir.hus, ut in d icetut
Peiav., de Incarn. x u , 40, mais ils doivent eum pro re-ponsorio... a populo po»t s in g u -
tout à la bonté du C rë a te u f.^L e psaltnisle las strophas succtnendum cs-o ». Bickell.
LE LIVRE DES PSAUMES
3. — S u r le* eaux du ciel i! élève sa dem eure,
Des n u a g e s il fait son c h a r .
Il vole sur le» ailes du vent.
4. — 11 fait des venís sos m e ssag ers,
E t du feu ardent. .>es m in is tr e s .
5. — 11 a établi la terre su r ses bases,
E lle s e r a à j a m a is in é b r a n la b le .
6 . — Tïi l'as enveluppée rie l'océan comme d ’un vêtem ent.
L e s e aux r e c o u v r a ie n t les m o n tu g n e s .
7. — A ta menace e.les s ’enfuirent,
An bruit de ton ton nerre elles reculèrent d'épouvanie.
8 . — Les montagnes su rg ire n t, les vallées se creu sèren t,
A i’endroil que tu leur avais as*igné.
9. — Tu posas une limite qu’elles ne franchiront pas,
Elles ne revisndront pas couvrir la te rre .
10 — Tu fais ja illir les sources dans les vallons,
Elles s’écoulent entre les montagnes.
11. — Elles abreuvent tous les anim aux des cham ps,
Les onagres y étanchent leur soif.
12. — Les oiseaux des cieux viennent s 'y établir,
E t font entendre leur voix dans le feuillage.
13. — Du haut de sa dem eure il arrose les m ontagnes,
L a te rre se rassasie du fru it de tes œ uvres
14. — Tu fais croître Therbe pour les anim aux,
E t la verdure pour le service de l'homme*
T u fais ainsi germ er le pain de la te rre ,
15* — E t le vin qui réjouit le cœ ur de l’hom m e;
L'huile aussi relu it su r sa face,
E t le pain fortiûe le cœ ur des m ortels.
16. — Les arbres de Jéhova sont pleins de sôvev
Avec les cèdres du Liban qu*il a plantés.
17. — C ’est là que les oiseaux font leurs nids,
E t que la cigogne habite dans les cyprès.
13. — Aux cimes des montagnes sont les chamois,
E t les saphans s'a b rite n t dans les rochers.
19. — Tu ils la lune pour m a rq u er les tem ps,
E t le soleil qui sait bien où se coucher.
20. — Tu répands les ténèbres e t la nuit vient,
Aussitôt se m ettent en m ouvem ent toutes les bétes de la
21. — Les lionceaux rugissent après la proie.
Pour réclam er à Dieu leur pâture.
22. — Le soleil luit, ils se re tire n t,
E t se blottissent dans leurs tanières.
23. — I/hom m e sort alors pour sa tâche,
E t pour son tra v a il ju s q u ’au soir.
24. — Qu elles sont nombreuses tes œ uvres, Jéh ovût
T u les a s to u te s fa ite s a v e c s a g e s s e ;
La te rre est pleine de tes créations.
25. — Voici la va&tc m er. a u x im m enses b ras,
C 'e s t là que fou rm illent innom brables
De* an im aux petit> e t g ran d s.
20 — L à te m euvent le* navires.
Et le léviathan que tu as fait pour s'y jo u e r.
PSAUME CHI
27. — Eux tous atten d en t de toi
Q u'au lemps voulu tu leur donnes la n o u rritu re .
28. — Tu Ja leur donnes, ils s ’en ?aibissem
T u ouvre» la main, ils s^ont comblés rtc biens.
29. — Cache ta face, ils sont dans l ’épouvante,
R etire -le u r le bouffie, ils péri?*sent.
E t ils re n tre n t dans leur poussière.
30. — R envoie ion bouffle, ils sont crées.
E t tu renouvelles la face de la te rre .
31. — Q u'à jam ais gloire soit à Jéhova,
Que Jéhova se réjouisse dans ses œ uvres!
32. — Il re g a rd e la te r re et elle tre m b le ,
Il touche les m onts e t ils fum ent.
33. — J e veux chan ter Jéhova toute m a vie,
E t célébrer mou Dieu ta n t que j'e x iste ra i.
34. — Puisse mon cantique lui ê tre agréable!
Moi, je mets ma joie en Jéhova.
35. — Que les pécheurs disparaissent de la te r r e v
E t que les m échants soient anéantisI
Mon âm e, bénis Jéh o v a 1
Alléluia I
PSAUME cm
Hymne sur la création
en «uivant pas à pas le récit de Mofee, il ne n’est point un tout indépendant, parce q u ’il
s’y attache pas servilement, comme il ressor n’est p a i le produit de forces a g i t a n t aveu
tira d'une brève comparaison entre l’hcxa- glément en lui pour le constituer. Au con
mérnn et ie psaume. — Premier jour mo traire, les choses qui sont en lui et les lois
saïque : la lumière; dans le psaume, 1 1 . 1, 2 . qui s ’exécutent en fui sont ce q u ’elles sont,
— Deuxième jour : Vexpanxum, le îii marnent et agissent com m e elles a g isse n t, unique
de la Yulgate; le psalmisie, 11. 9-4, décrit m ent parce que Dieu le veut et depuis q u ’il
Téicndue des cieux, ou les hauieurs atm os le veut ». Loch. Ajoutons que le psaum e
phériques avec les eaux qui B'y condensent ne révèle pas seulem ent un Dieu c ré a teu r ;
sous formes de nuages. — Troisième jo u r : il chante aussi avec des accents ém us la
séparation des continents et des océans, et bonté de la Providence conservatrice dont la
prem ière apparition des plantes sur la terre. notion n’éta it q u ’implicite dans l'hexam éron.
Dans le psaume, 11, 5-48, description poé* Le psalmisie ne se préoccupe en aucune
tique de la séparation des m ers et de la façon de la division de l’œ uvre créatrice en
terre ferme ; puis apparition des plantes de jo u rs ou p ériodes; il suit l’ordre du récit
toute n a tu r e , depuis l’herbe des cham ps sans en reproduire la chronologie. Ce silence
jusqu'au cèdre du Liban. Seulement le poète s’explique par le point de vue où se place
oriental ne peut s’imaginer la verdure sans l’écrivain : ce n ’est pas un historien racon
cours d'eau pour lui donner la fraîcheur e t tan t comm ent les choses ont été faites suc
fe vie ; il chante donc, avant les plantes, les cessivement, m ais un adm irateur qui con
sources d ’eau avec tous les bienfaits q u ’elles temple ce qui pst. Toutefois peul*étre p o u r-
apportent au monde végétal, au m onde rait-o n tirer de là quelque lumière pour
animal, et conséquemment à l’homme hii- éclairer la prem ière page de la Genèse d’une
mème; c a rs a n s l’eau rafraîchissante, ni l’herbe nouvelle clarté, et aider à mieux distinguer
et les arbres pour les animaux, ni ie blé. la encore le tableau de la création du cadre de la
vigne e t l’olivier pour l’homme. — Quatrièm e semaine divine dans lequel Moïse i’a exposé.
jour : apparition des astres. En parlant à cet Le psaume com pte huit strophes heptasyl-
endroit de la lune e t du soleil, le psalmisie, labiques de dix vers chacune, sa u f la sixième
11. 49-23, témoigne spécialement de sa qui en a huit, et la seprièim- qui en a neuf.
fidélité à suivre le texbe de la Genèse. — 4*»**. 1. 4 , Dieu crée la lumière et les hauteurs
Cinquième jo u r : création des reptiles ou de l'atm osphère au-dessus desquelles il a
grands sauriens et des oiseaux. Le psalm isie établi sa n em eu re; 2° 1 1 . 5-9, il forme les
a fait allusion aux oiseaux en parlant, des continents et 1r s fait évacuer par les e a u x ;
aoureps ; ici, 1 1 . 24-26, il dit un m ot des 3° 11» 40-44, il fait jaillir les sources pour
anim aux qui remplissent la terre e t four abreuver les anim aux et les p la n te s ;
millent dans ia mer. — Sixième jo u r * créa 4 o i t . 15-48, il fait croître les plantes qui
tion des mammifères. Le psalmisie ne revient nourrissent l'hom m e et les grands arbres où
point s u r ce q u ’il a décrit plus haut à propos habitent les a n im a u x ; So f i . <9-23, il m et
des sources ; il célèbre seulement la bonté de au firmament la lune et la s o le il; 6« 1 1 . 24-26,
)a Providence à l’égard de tous les êtres il forme l'éiendue des mers ou se m euvent
animés. Le psaume suit donc dans ses les poissons e i sur laquelle ¿’avancent les
grandes lignes Tordre de l’hexam éron. n a v ire s; 7° 11 . 27-30, il donne à tous les
« Mais la création de la Genèse est celle du êtres la nourriture et la vio; 8*> 11. 31-35.
passé, la création du psaume est celle du gloire et puissance à Jéhova, digne d ’être
itésenl. L’une décrit le commencement de célébré à jam ai !
Î’ordre éternel, l’a u tre est un spectacle per 4 — ifttguijüalus es. C'est l’idée que va
pétuel e t vivant : aussi l’ode a-t-elle plus développer le p>aume to u t entier. « Magni
d’animatron que le récit ». Perow ne. Les tudini Dei noe accedere aliquid nec decedere
rands dogmes de la révélation y sont potost ; q u i , quoi! est., mcom muta bili ter
’ailleurs affirmés comme dans le livre de semper rsi. Magnificatur ergo non sibi, sed'
Moïse. « Il y- a deux vérités capitales mises n o b is lanto ve he mentina quanto magia se
en lumière p a r ce cantique de louange intellrciui nostro innote^cere facil ».S. Prosp.
unique en son genre, où l'adoration se mêle — Confcmonem , *nriT Tin* hod vekadtir, <a
à l’action de grâces. 11 nous m ontre un Dieu m ajesté e t la magnificence, x c n . 4.
personnel e t'v iv a n t, antérieur et supérieur 2. — Antichi* lumine. La lum ière rSt
a u m o n d e créé par lui. Ce monde tui-m èm e comme le rayonnem ent sensible de f a g w r f e
PSAUME c m m
3. Qui tegis aquis superiora ejus. 3. Vous couvrez ses hauteurs par
Qui ponis nubem ascensum les eaux, vous faites de la nuée le
tuum : qui ambulas super pennas trône où vous montez, vous vous
ventorum*. avancez sur les ailes des vents.
L Qui facís angelos tuos, spiri- 4. Vous faites de vos anges des
tus : et ministros tuos, ignemuren- vents rapides, et de vos ministres
tem. un feu brûlant.
Hebr,1,?.
du Créateur. I T im ., vi, 16* — Sicùt pellem, deux accusatifs indique que Tun des deux
nyvyo, kairihah , « comme un voile » qui e st materia ex qua. Il est habituellem el facile
abrite la terre. Ce voile est ce que l'a Genèse d ’après le contexte d'é ta b lir la distinction.
appelle 3Pp"P, ruqiah, retendue, les plaines Gfr. « aquam vinum faci a m », Joan., n , 9,
atmosphé riques et les espaces planétaires « fe c it aquam v in u m » , Ibid. iv, 46, et dans
qui se déroulent au-delà. Is., X L, 22. Le le psaume au verset précédent : « plaçant les
psalmiste com pare te firmament à un voile ; nuages pour son char », c’est-à-dire, faisant
u per hæc o p e n s facilitatrm docuit ». Theod. des nuages son char. Ici, la difficulté est
<r Sunvil aliud adumbrav.L sublime cogilatum , g ra n d e , parce que les d e u x substantifs
quod ad aliam vitam iter m stituam us, e& piæ- peuvent ê tre a ttrib u ts. P ourtant, « si la lu
sentia si ni um bra futurorum . a<c nondwm ad mière est appelée son vêtem ent, dit Tholuck,
adyta penelravei iinus, sed adlmc in pressenti l’éther sa dem eure, les nuées son char, on
vita ceu in sccna >imus ». S. Atb>an. ne peut s'em pêcher de croire que c'est à
3. — Qui tegis, v r w b y a r m m p D r r , d’a u tre s éléments de la n a tu re , aux vents,
hamq&reh b&mmaim httHiiotliaio, « bâtis saut que le psalmiste donne le nom de messa
dans les eaux ses cham bres supérieures ». gers ». Hupfeld, Delitz<ch, et beaucoup de
L ’lialiiahi L.XX : Onepÿov, était chez les m odernes traduiront donc : « Il fait des
Hébreux.la cham bre bâtie à l’étage supérieur vents ses anges, <t du feu brûlant ses servi
de la maison, le « solarium ■» eu a cœna- t e m i ». Le mot feu, esh, est au singulier
culum j>v la pièce la* plus honorable e t la parce qu'en hébreu il n’a pas de pluriel ;
plus belle. La c cham bre supérieure » de e ’est d'ailleurs ici un collectif qui peut très
Dieu est ta dem eure invisible du ciel’, a u - bien avoir un pluriel pour a ttrib u t. Notons
dessus d es nnées et du fiima menL visible. Le que ces auteurs ne reg ard en t pas du tout le
verbe qxtrak a u p ie l veipt dire « contignare », sens suivant comme impossible, mais seule
relier des poutres ensemble pour form er un m ent comme moins en harm onie avec le
plancher ou soutenir une toiture plaLe comme contexte. 2° On peut tra d u ire en changeant
celUe des orientaux ; de là le sens adopté par les attrib u ts : « Il fait de ses anges des vents,
les versions. Job, x x v i , 9. Tous les verbes et de ses m inistres un feu brûlant ». C’est
des qu a tre prem iers versets depuis le troi ainsi quV nirnd ce verset la tradition ju iv e :
sième vers, sont en hébreu au participe p ré « Curn angelis sm s faci t q u s c u m q u e vult...
sent, q u ’on peut interpréter à la deuxième Àliquando facit ipsos s p in tu s, aliquando
ou à la troisièm e personne. Au Ÿ. 5, le verbe ign^m ». Sfieirioth Rabbah, 25. verset
est en bébreu à la troisième personne, dans am<i tra d u it peut s’entendre dans trois sens
les version* à la seconde; des différences différents : a. Les anges sont substantielle
analogues se reproduisent dans la suite du m ent changés en vents et en feu. Ce sens est
texte, d 'a u ta n t plus facilement que les chan rationnellem ent inadmissible e t ‘ condam né
gements de personne son assez fréquents dans parm i les e rre u rs d ’O ngèno p a r le cinquième
le psaume. Ces variations sont sans impor Concile : el tte >&Yet &YYe^wte xûtTcureàaewç
tance pour l'intelligence du texte. — A s c e n xal “ PXaYY£^ty-‘fa 4/uaiX^v xaTâ'rraa'iv yéveaQai.. .
sum tuum, reeoubo, m ot qui ne se lit &. ë> Uan. v. b. Les anges deviennent vents
qu'ici, « ton c h a r » formé de chérubins, et feu en ce sens qu'ils dirigent ces élém ents
x v n , 44. — Super pennas , a u tre expression pour le service de Dieu. « Il ne s'agit pas ici
m arquant la spiritualité, la rapidité, la puis d ’une transform ation des anges, mais d 'u n
sance de Dieu. emploi qui leur est confié... I/expression est
4. — Qui faute. Heb. : t faisant ses anges d ’ailleurs m étaphorique (comme celle du
vents, se-î serviteurs feu b rûlant ». Ce vers Ps. x v ii, 44). Dieu ne monte p as réellem ent
est g ram m aticalem ent am phibologique; de s u r les anges, et il n *■ les change pas davan
là u n grand désaccord entre les a uteurs qui tage en vents ». Schegg. Cfr. c x l v i i i , 8 .
commentent ce texte. 4° Delilz^ch observe c. Plus com m unément, on voit ici une com
qu’ordinairerîiént le verbe liasçah suivi de paraison : Dieu rend ses atiges aussi rapides '
492 LE LIVRE DES PSAUMES
5. Vous avez établi la terre sur 5. Qui fundasti lerram super sta-
son fondement, elle sera à jamais bililatem suam : non inclinabitur
inébranlable. in .sæculumsæculi.
6. L’océan la recouvre comme un 6. Abyssus, sicut vestimenlura,
vêtement, les eaux s’élèvent au- amictus ejus : super montes stabunt
dessus des montagnes. aquæ,
7. Mais elles vont fuir à votre 7. Ab increpatione tua fugient I
menace, elles seront épouvantées a voce tonitrui tui formidabunt.
au bruit de votre tonnerre.
qup le vpnt. Mais il faut avouer avec Schegg angelos suoa, injungendo eis oflîcium n n n -
q u e le sens du lexte est alors singulièrement tiandi ». S. Aug,, Civ. Dei, xv, 23. Cfr.
affaibh. Lp» versions ont fait des venls e t du S. Thom as, 1, l , 1, Lect. 3 in Hcbr. i,
leu les a ttrib u ts ; il faut dune 1r s interpréter H urler. Theol. dogm. vi, 128. — fgnem
dans l’un dp* deux derniers sens, surtout le nrentem, un feu b iù la n t, la foudre, puisqu'il
gn r. qui, à cause de l'emploi des aihclee, est s ’agit des nuages. C'est une belle image bien
moin* susceptible que ia Vulgate d’èlre ra faite pour désigner 1<s anges. «... Siginticare
moné à l'hébreu : à icutùv tovi; àYY&ov; a ù to u formam igneam cœ lestm m intelligent larum
7tvE’j(j.aTa, xotl tou; àEiToupyûù; aùtoO n&p qléyov» maximain cum Deo cunlbnuiU tein ; sancti
S. Paul. Heb. I 7. ci le ce verset d’api les siquidem theologi supere.-seniialrm et qua*
LX X pour m ontrer l'infériorité des anges formai i nequit essentiam in igrte >œpe d esc ri-
vis-à-vis do Dieu. A cause de celle citation, bunl, veluti qui m ullas quodamm odo visi-
Patrizi et plusieurs auteurs se croient obligés biles divinæ proprietatis imagines præ se-
d ‘écarter pérem ptoirem ent le prem ier sens ferai ». S. Dionys. Cœlest. Hierarch. 15.
que nous avons do.iné à l'hébreu. Mais il x On devait bien s’attendre â ce que le n sa l-
nVsi pas du tout nécissaire d'èlre aussi miste m entionnât les angps quand il parte du
exclusif, a Les interprètes so divisent dans ciel, et il n 'y avaiL point dans le psaume de
l’explication de ce verset : ils prennent d* s place opportune pour celte mention, les
sentim ents différent* selon qu’ils consultent anges n 'étant l’œ uvre d'aucun des six jours,
l’hébreu ou les L X X ; m ais on pput dire m ais a y a n t été créés t» pvincipio, comm e
q u ’au point de vue de l’Apôtre, et par rapport l'enseigne le IV* Concile de L a tra n . Job
à Noire-Seigneur, il importe assez peu de aussi, quand il décrit l'œ uvre de la créa Lion,
quelle manière on résouL la question. On parle mcul niaient des anges, x x x v m , 7 ».
lo u rra it méine croire que S. Paul n’a pas Patrizi. Dieu les fit doue « velut spiritum
voulu la Lianrher. Quel que soit le régime quem r'a n a u t ignem m ateriæ vacuum ... qui*
immédiat du vrrbe, angefos ou spiritus, il bus PMumi levitatem. arrlorem, fervorem,
s'ensuit toujours que la qualité d<* ministres penetiabilitaiem et acnm oniam , qua Deum
ou serm feurs est donnée comm e équivalent d i s H rai t eique inserviunt, descri bit ».
de celle d’AngPS ou d'envoyés de Dieu; que S. Juan. Hama e,. Fid. orthod. n , 3.
le litre ou les fonctions dévolus aux Anges 5. ■— Stahihtntem. « sur ses bases ».
les placent sur le même rang que de** c réa 6 . — A b y^u s. « De l’océan, comme d’un
tures maté ielles de t’ord e le moins élevé . vôtem enl, tu la couvris, sur les montagne*
spiritus, ftamma , ignis: conséquent, q u ’ils S'1 f e n n int les eaux ». Tel é ta u IVtat. de la
sont infiniment a u - d s s o u s de Celui qui est terre quand son noyau solidifié éta it enve
nommé Dieu ». Baouez, Man. Bibl. Ep. aux loppé de toutes parts par Toc an. \vihekom de
Heb. 817. Nous poi.Vins môme ajouter une la Genèse, et que les monlagnes n’étaient
dernière rem arque : S. Paul veut établir l’in pas encore soulevées hors du sein des eaux.
fériorité des Anges par rapport à Jésus- I.es prem iers E n lè v e m e n t< pourtant s'étaient
C hri.'t; or à ce poinL de vue il est bien plus déjà produits, e t s u r l urs versants les eaux,
exprrssif de dire que des vents Dieu fait scs déposaient les sédiinems di» Pépoqui; prim aire.
me-sagers, m e n a n t ainsi les Anges et les Lu forme poétique que donne notre verset au
vents au môme niveau, que d'a ttrib u e r sim « firmam entura in medio aquarum n, G en.,
plement aux esprits célestes soit la lapidité, i, 6 , est donc en même temps émint mment
son mèm 1 le gouvernem ent des vents. — scientifique.
Spiritns, )Ottc/jotà, de s vents. Quelques Pères 7. — Le poète prôte la vie e t le senLiment
p;enni.nt ce mot dans le sens d ’a esprits » aux eaux de l'océan, comme Psaume c x i i i ,
pour prouver ftm m aiérialité des anges, 3*6. Le b ru ît du tonnerre est aussi parfaite
c Eos qui natura spirilus su n t facit esse m ent à sa place dans ce v e rse t; on sait
PSAUME CIII 493
combien l’alm osphère chargée et hum ide des ishberou, « étanchcronL leur soif les ânes
p rem iers âges géologiques était propre à sauvages », peraim , les onagres. Les versions
développer l’électricité. li-ent sçabar, par un sin, attendre.
8 . — Les m ontagnes montent, les vallées 4 2. — Super eo$< nu-dessus des sources, qui
descendent. Les plissements de la croûte ter pont le sujet de« deux versets précédents. —
restre qui donnent naissance aux chaînes Petrarun i, L X X lisent : D’NS3, kefnim,
de m ontagnes ont en réalité ce double effet : lochers. Dan'» l’hébreu : OW S 9 i ha fa im ,
une partie du sol s'élève, l’autrn s ’a bai ¿se, taillis, branchages où nichent les oiseaux.
ou du moins reste en contre-has par ra p 43. — Rigans se ra p p o ite à Dieu qui « a r
port à ia prem ière. Cfr. Ovid., Mot. I, 43 : rose les m ontagnes dwses hautes dem eures »,
Jngftjt et extern!! campos, subside re valles» en faisant tom ber du ciel la pluie qui alim en
Fronde tegi sylras, lapidosos surgure montes. tera les sources. — De fructu operum . Le
— In toco qnem fundasti* Dieu a posé 1rs lois fruit des œ uvres de Dieu, c'est la pluie, selon
physiques, et les effets infaillibles q u ’elles b aucoup de com m entateurs. Deliizsch croit
produisent sont encore son œuvre. avec plus de raison, ce semble, que ce fruit
9. — Terminum powisii. Job, x x v i, 4 0 ; des œ uvres de Dieu est celui qui va ê tre
x x x v iii, 8-44. décrit aux versets suivants.
40. — In convallibus, QiSnai» banahalim, 44. — Senututî, r v n y b i lehabodath, x pour
dans le lit des torrem s, dans le thalw eg des le service a, pour l’usage de l’homme, et non
vallées où jaillissent ordinairem ent et ou s’é pour les anim aux qui sont au service de
coulent les sources. l’homme. L’hébreu habodttli ne se prôle pas
44. — Potabunt. Heb. : « elles a b reuvent à ce sens abstrait. — Panem, aue Dieu
tout anim al des champ« «». « floc maximum est donne à rhm nm e en faisant croître le blé.
argum entum divin® prnvidentiæ, non modo 45. — Vinum. Heb. : r e t le vin (qui)
ïom inum itidigenliæ supplere, verum rlia m réjouira le cœ u r du m ortel ». C'est là sa
k u to r u m ». Tlieod. — Expectabunt, VDU?>, destination providentielle : il doit exciter la
LE LIVRE DES PSAUMES
20. Pos«isti tenebras, et facta est 20. Vous avez répandu les ténè
»ox : in ipsa pertransibunt omnes bres et la nuit est venue; à sa fa
bestise sylvse. veur se mettront en roule toutes les
bôtes de la forêt.
21. Gatuli leonum rugientes, ut 21. Les lionceaux rugissent après
rapiant et quserant a Deo escam leur proie, et demandent à Dieu leur
sibi. nourriture.
22. Ortus est sol, et congregati 22. Le soleil se lève, ils se ras
snnt *,et in cubilibus suis colloca- semblent et vont se coucher dans
buntur. leurs tanières,
23. Exibit homoad opussuutn: 23. L'homme va sortir pour son
et ad operationem suam usque ad travail, et pour son ouvrage j usqu’au
vepperum. soir.
24. Quam magnificata sunt opera 24. Qu’elles sont grandes vos
tua, Domine! omnia in sapientia œuvres, Seigneur! Vous avez tout
fecisti : impleta est terra posses fait avec sagesse; la terre est pleine
sione tua. de ce qui vous appartient.
25. Hoc mare magnum, et spa- 25. Voici cette vaste mer aux
tiosum manibus : illic reptilia quo bras immenses; là sont les reptiles
rum non est numerus. sans nombre, les animaux petits et
Ammalia pusilla cum magnis : grands.
26. Illic naves pertransibunt. 26. Sur elle s'avancent les navi
Draco iste quem formasti ad illu- res, et ce monstre que vous avez
dendum ei : formé pour s’y jouer.
27. Omnia a te expectant, ut des 27. Tous attendent de vous que
illis escam in tempore. vous leur donniez la nourriture au
temps voulu.
exception dem andent à Dieu leur nourriture avec ta n t d'énergie p ar le psalmisle est
p ar une prière inconsciente: l’homme qui d’une application quo tid ie n n e; m ais elle
éprouve le môme besoin, pour son âme résum e d ’une m aniéré frappante l'histoire
encore plus que pour son corps, apprendra des révolutions du globe, telle que la géo
à dire : « P a ter... panem quotidianum da logie nous la révèle. Pendanl le long cours
nobis ». du chacune des périodes de la formation
28. — La Providence répond avec une terrestre, la vie, semée à profusion p ar le
tendresse inépuisable à Patiente de ses créa C réateur, s’épanouit à la surface du globe;
tures. <q x liv , 4 6 ; Mallh., v i, 2 6; Luc., d u ra n t des centaines de siècles, les plantes
x ii. 24. e t les anim aux se m ultiplient sous le regard
29. — Les anim aux ont besoin comme de Dieu ; ensuite, la face divine se détourne,
Phomme de voir la Tace de Dieu, l x x i x , 4, t o u t s ’ébranle sur la terre, e t les anim aux,
« 'e sl-à -d ire . d'être Pobjet continuel de ta s a is is par la tourm ente, perdent le souffle et
bonté. Que celte face bienfaisante se voile, la vie, et sonL ensevelis dans la poussière
tout s'attriste e l to u t m eurt. — Turhabun - aujourd'hui consolidée des vieilles assises du
tu r. n Multi replet! bonilale sibi tribiierunt sol. CVst là que nous les retrouvons : il en
quorl habebant... Volens autem probarc Deus est qui onL encore à la bouche ou dans l’es-
nommi qund ab illo habeat quidquid habet, tm nac les animaux plus petits dont ils fai
ut rum bonilale habeat hum ihtatem , ali - saient leur proie; à ce m oment, la face de
quando oum perturbât. Avertit ab illo faciem D ieu s ’e s t détournée, e t ils ont péri dans
suain, et decidit in tentationem , et osteiidit P a c te m ê m e qui devait prolonger leur vie.
iili quia quod j u 4 u s erat, et recte am bula- Puis au silence et au chaos succédait une
ba t, ipS't régente fiebal ». S. Aug. — In nouvelle création : Dieu envoyait son souffle,
puloerem suum, comme Phomme qui retourne d 'a u tr e s plantes renaissaient, de nouvelles
auS'i en p o u ssè re . Remarquons pourtant e s p è c e s d'anim aux venaient peupler lo monda,
que la poussière des animaux est à eux, ils e t tout était renouvelé sur une nouvelle
devaient y retourner par nature : l’homme terre e t sous de nouveaux cieux. L'Esprit oui
n’v serait pas condam né s*il n'avait pas inspirait le psalmiste pensait à ces merveilles
péché, de sa p u i s s a n c e ; m a is il a v a i t en v u e un
30. — Emiiles spiritum , littéralem ent : le s p e c t a c l e p lus sublime e n c o r e : il v o y a i t 1«
souffle de vie qui vienL du créateur, de l'es monde des Âmes, dont Dieu avait détourné
prit qui vivifiait les eaux primitives, Gen., sa f a c e après le néclié, ravagé par le démon,
I, 2. « SpiriLus germinaLuris terris pulchre cl ens veli dans les om bres de la m o rt; puis,
superferebatur, quia per ipsum habebant su r c e vaste tom beau, le R édem pteur fai
novorum p artuum semina germ inare ». sa n t descendre le souille de sa grâce et l’e n
S. Amb., Hexam ., I, 8, 29. G’esl de ce môme voyant, Lui, P E 'tp rit'S a in l, pour créer un
Esprit que le saint Docteur entend ce ver peuple nouveau, et renouveler la face de la
set. — Renovabis. a Hoc in loco manifeste ten-ft. Aussi PEglise aim e -t-elle à redire la
resurrectionem nobis prædixit, c l v næ n s i i - p rière de ce verset pour appeler sur g?s
tutionem, quæ sanclissimi SpiriLus b'neficio e n f a n t s la lumière e t les grâces de (’Esprit
coniingit ». Theod. Au sens littéral, le psal- viviOcaieur.
xniste décrit dans ce verset et le précédent 34. — A la vue de ta n t de splendeurs, le
le pouvoir infmi de Celui qui « mortificat et psalm isle donne libre carrière à ses senti
vivificat », I Reg., u , 6 . La pensée exprim ée m enls d'adoration, d'adm iration et de reco?
PSAUME CIV
PSAUME CV
naissance. — Lœlabitur, que Dieu se ré tu r. Nam si totam diem orando transigas,
jouisse d 9 ce qu'il a si bien fait, et qu'il dum vitæ ratio orationi répugnât, non facile
répété dans son éternité le « valde bona » exaudieris, non modo tu ipse, sed etiam
qu'il a d it à la suite d e là création. Gen. i, 34. qui vis al jus qui pro te precetur. Hoc porro
32. —- Dieu e.*t toujours infiniment grand dico non u t ne. orem us neque psallamus,
et l'acte c ré a teu r n ’a pas épuisé sa puissance : sed u t posi psalmos de vita et conversatione
d’un seul regard i! fait trem bler la terre, noslra solliciii sim us ». Buseb.
« magnifique, image, dit Patrizi, e t nullement 35. — Peccatores, les impies qui offensent
inférieure a celle qu'on admire dans Homère et un Dieu si puissant, et ceux qui ne voulant
Virgile, de Ju p ite r inclinant la tête e t faisant voir dans l'univers que m atière et forces
trem bler i’Olvmpe ». « O terra, exultabas aveugles, nient l'existence même de Celui
de bonitale tuiM ibi tribuebas vires opulenti® qui les as faits et qui leur conserve la vie.
lu© ; ecce reppicit Deus, et facit le trem ere. a Plane deficiant; auferat>ir sp m tu s eorum
Respiciat te, e t faciat te trem ore ; miglior est e t deficiant, ut m ilta t Spiritual suum et
enim irem or hum ililatis, quam confidenza recreen tu r ». S. Aug. — Benedic .
superbiæ ». S. Aug. — Fumigarti. Ce mot ne Q oia m a jo r o rn a i la u d e ,
fait pas allusion aux volcans, que les Hébreux Nec la u tia r e su ffic is. S . T horn. L a u d a S io n .
ne paraissent pas avoir connus, m ais plrnôt à — Alléluia. C'est la prem ière fois que nous
la fumée du Sinat, Exod., x ix . 48. trouvons ce mot dans les p-aurnes ; c 'e st
33. — c x l v , 2 . — Quamdiu sum, en cette comm e une invitation à tous les êtres de la
vie, et en l'autre, oh la contemplation des œ u créai ion, pour qu'ils continuent la louange
vres m erveilleuses de Dion sera plus complète. de Dieu, que le psalmiste a à peine é bau
34. — Eloquium. « Hymnus est collocul io chée. Ce mol s’écrii n W ) S n , halelou - iah ,
cum Deo. Quomodo autem heec Deo ju cu n d a comme ici, ou rn iSSn . sans m akkef , ou
fu e r it? S i v ita sit pura, si anim a philosophe- enfin, en un seul m oi, rPlTJTI«
S» B i b l e . P sai » . — 32
LE LÏVHE BBS PSAUMES
5. — R appelezrvous les prodiges q-u’il a faits,
Les hauts faits et les a rrê ts de sa bouche,
6 . — R ace d’A braham , son serv iteu r.
F ils de Jacob, ses élus!
7. — C’est lui, Jéhova, notre Dieu,
Ses décrets atteignent toute la te rre .
8 . — Il se souvient éternellem ent de son ailiancef
De ce qu’il a réglé pour mille générations.
9. — Du pacte contracté avec A braham ,
E t de son serm ent fait à Isaac.
10. — Il l'a érigé en loi pour Jacob,
E t en alliance éternelle pour Israël,
11« — Quand il d it : Je te donnerai la te rre de Chanaan
Comme la p art de ton h éritage.
1 2 . — Alors ils étaient en petit nom bre,
Faibles e t étrangers dans le pays.
13. — Ils s'en allaient de nation en nation.
E t d’un royaum e chez un a u tre peuple.
14. — 11 ne perm it à personne de les opprim er,
E t il réprim anda les rois à cause d'eux ;
15. — Ne touchez pas à mes oints,
E t ne faites point de m al à mes prophètes I
16. — A lors il appela la famine dans le pays,
E t brisa le bâton qui soutenait le u r vie.
17. — Il envoya devant eux un hom m e,
Joseph, qui fu t vendu comme esclave.
18. — On m it à ses pieds la chaîne de l ’oppression,
E t lui-m ém e fut retenu dans les fers,
19. — Jusqu'au jo u r où s'accom plit sa prédiction,
E t où la parole de Jéhova le justifia.
2 0 . — L e roi envoya pour le délier,
L e souverain des peuples le délivra.
2 1 . — Il en fit le m aître de sa maison,
E t le gouverneur de tous ses dom aines.
22. — Il d u t faire plier ses princes à sa volonté*
E t communiquer la sagesse à ses vieillards,
23. — A lors Israël vint en E g y p te,
E t Jacob séjourna dans le pays de Ghana.
24'. — Il donna à son peuple un g ran d accroissem ent,
E t le rendit plus puissant que ses oppresseurs.
25. — Il changea leur cœ ur, de so rte q u ’ils h a ïre n t son peuple.
E t conspirèrent contre- ses se rv ite u rs.
2 0 , — ]l envoya Moïse, son serv ite u r,
A aron qu’il s’était choisi.
27. — Us opérèrent contre eux les actes de ses signes,
E t d e s p r o d ig e s d a n s le p a y s d e C h a m .
23. — 11 envoya les ténèbres e t il fit la nuit,
E t ris ne furent point rebelles à ses paroles.
29. —■ 11 changea leurs eaux en sang,
E t fit périr leurs poissons.
30. — L eu r pays fourmilla de grenouilles,
Jusque dans les cham bres de leurs rois«
PSAUME C I?
31. — A sa voix v in t une nuée d'insectes,
Des moucherons ¿ur tout leur te rrito ire .
32. — Il fît pleuvoir &ur eux la grêle.
Le feu. les flammes 6>ur leur contrée.
33. — Il frappa leurs vignes e t leurs figuiers,
E t brisa les arbres de leur pays.
34. — Il commanda et la sauterelle accourut,
Avec les rongeurs sans nom bre;
35. — Elle dévora toute l ’herbe de leu r pays.
Elle dévora les fruits de leu r terre.
36. — Il frappa tous les prem iers-nés de leur paya«
Les prémices de toute leur jeunesse.
37. — Il les fit so rtir avec l'arg en t e t l’or,
E t la maladie n ’a rrê ta personne dans ses trib u s.
3S. — L ’Egypte se réjouit à leur départ.
Car Ja fray e u r d'Israël les av ait saisis.
39. — Il étendit une nuée pour les a b riter,
E t un feu pour les éclairer la nuit.
40. — A leur dem ande, il fit venir des cailles,
E t il les rassasia avec le pain du ciel.
41. — Il ouvrit, le rocher et les eaux coulèrent,
D evenant un fleuve à tra v e rs le désert.
42. — Car il se souvint de sa parole- sainte,
D’A braham , son serviteu r.
43. — Il fit so rtir son peuple avec allégresse!
Ses élus, avec des cris de joie.
44. — Il leur donna les te rre s des nations,
E t ils h é ritè re n t des tra v a u x des peuples^
45. — A condition d'observer ses lois,
E t de g a rd e r ses préceptes.
AUblbia f
PS A U M E C IV
Hvrame snr la conduite de Dieu à l’égard de son peuple.
Alléluia, Alleluia,
Z. P a r . 16, 8.
1. Gonfitemini Domino, et invo- 1. Célébrez le Seigneur et invo
cate nomen ejus : annuntiate inter quez son nom, publiez ses œuvres
gentes opéra ejus. parmi les nations.
I. Par. 4 6 ,8 ; lsai. i% 4*
6 . — Heb. : » Race d’A braham , Bon ser de nom bre », c’est-à-dire, faciles à c om pter,
vite u r, fils de Jacob, se* élus ». Le m ot peu nom breux, comme nous dirions en fran
T U ÿ , habdo, se rapporte nécessairem ent à çais : on les com ptait. — Paucissimi,
A braham . On pourrait à la rigueur le joindre kimhat, « sicut exiguum », comme p resque
com m e opposition à zerah, race, qui est du rien, e t garim , étrangers sur la terre d e
m asculin; ainsi ont fait L X X : 8oùXot wkoü, C hanaan, Telle é tait bien la situation d’A -
m ais en passant au pluriel. Cette dernière b raham quand il arriva à Sichem, G e n .,
tra d u c tio n serait toutefois moins naturelle x ii, 6 . En apparence, il n’y avait nulle pro
e t moins gram m aticale ; le parallélisme en portion entre l’é ta t précaire de celle famille
seraiL plus parfait, sans doute, mais l’auLeur étrangère et la magnificence des prom esses
d u psaume ne parait pas avoir été très e x i- qui lui éta ie n t faites.
eani sous ce rapport. Paralip. : race 43. — Allusion aux pérégrinations des
f ’Israël.
7. — Jéhova est à la fois le Dieu d’Israël
patriarches , d*Abraham en Chanaan , en
E gypte e t dans le royaum e d ’Abirriélech,
e t 'l e Soigneur de louLe la te rre . G en., x n , x x . d e Jacob dans le p a y s d e l l a r a n ,
8 . — Mentor fu it , "DT, zaka r; Paralip. : en Mésopotamie e t finalement en E gypte,
Yt 37, zikrou, « souvenrz-vous ». — In mille G en., x x v n , x x v i n , x l v i . Ils s’en a lla ie n t
generationes t c’e s t-à -d ire , pour toujours. ainsi sur l’ordre du Seigneur, « non a c ce p lis
D e u t., vu , 9. reprom issionibus, sed a longe eas aspicientes,
9. — Dispositif, TCO, karath, il contracta. e t paiulanles, eL confîtentes quia peregrini,
G cn., x x u . 46. e t hospites s uni super terram ». Heb., xi, 43.
40. — Jacob, G en., x x v n t , 43, 44. 4 4 . — Corripuit reges, les rois d ’E gypte
44. — Funictdiim, vhebel, xv, 6 « e t des Philistins, à cause de S a ra et de R é -
4 2 . — Numéro brevi. Heb. : « des hommes becca. G en., x u , xx, xxvi, 44.
603 LE LIVRE DES PSAUMES
45. — Cfcrisfos meos. « Ce nom donné aux , 48. — Ferrum pertransiit. Heb. : « le fer
patriarches, dit H upfeld, ne signifie pas vint son âme », qu’on peut trad u ire : son
qu’aux yeux de Dieu ils aient été rois, âm e vint dans Îesrers, L X X : atoipov firfjXQev
.princes, p rê tre s ou prophètes ; Ponction doit 4) owtoO, S. Hier. : * in ferrum venit
s e prendre dans le sens général de sanctifi anim a eius », ou : le fer vint à son âm e, la
cation e t de consécration rendant inviolable, chaîne de fer pesa sur lui. Nafsho , son âm e,
ce qui suppose toutefois et signifie que les est mis p o u r la personne entière.
personnes en question sont remplies de 49. — Donee veniret, ju sq u ’à ce (ju’arrivâJt,
lYsprit de Dieu ». D'ailleurs, Abraham et s’accom plit la prédiction q u ’il avait faite. —
Sara savent .qu'ils sont ancêtres de rois. Inflam m avit , i n n s i ÿ , tserafalhou , l’éprouva,
G en. xvii, 6 ,4 6 . — Propketis, nabi, ceux à le m ontra sincère, comm e le feu m ontre la
qui Dieu p a rle directem ent. p u re té du métal; L X X : toupuxrev, traduisent
46. — Famem , au tem ps de Jacob, G en., beaucoup trop servilem nnt.
x l i ï . — Firm am entum partis, D lfrîT D Q . 20. — Misit rex, G en., x l i , 44.
matteh lechem, « le bâton de pain », le pain 24. —r' Constitua eum, Ibtd. 40-44.
qui soutient comme un bâton. Cette m éta 22. — Ut erudiret , ID nS , leesor, a pourj
phore est em pruntée au Lévitique, xxvi, 26. lier ses princes par son âm e », c ’e s t-à -d ire ,
47. — M isit ante eos, trait qui explique la p our faire dépendre les officiers du pharaon
conduite de la Providence dans les cruelles de Joseph en personne. L X X confondent le
épreuves infligées à Joseph : en passant p a r verbe “ïD N ,ûsar, lier, avec *idv iasar, corri
l’esclavage, il devait devenir le sauveur de g e r, instruire. — Prudentiam, G en., x l i , 39.
sa famille et le père de son peuple. 23. — Accola, UL, gor, « il fut hôte » venu
PSAUME CIV 503
d e l’é tra n g e r. — I n terra Cham, l’Egypte, historiques dans les offices du brév.raire et la
L’XXV'II, 51. litu rg ie du missel. — Won ex&cerbnvit,
24. — A u x it a Dieu p our s u je t. E xod., T1D v h , lo marou, « ils ne furent ipas
I, 7; Dent.-, scxvi, 5. rebelles à ses paroles », S. Hier. : « Non f u e -
25. — &orum, des Egyptiens, a Non est n u il increduli verbisejus ». Le sujet du verbe
absurriuin Deum dici con vertere cor hominis peut ê tre Moïse et Aaron, qui accom plirent
ad aliqutd m ali, non p er se qo-ktem, sed per r-ordre de Dieu plus .fidèlement q u ’à Mériba,
accùtens e t occasionem, dum ni mi ram id N um ., xx. 2 4 ; x x v ii , 4 . T h e o a . , ou bien
faci t, qno homo ingerii perversi ta te .ad m a - plutôt les Egyptiens et le 'pharaon, qui p ro
im n invilatur ». De Muis. m irent d’obéir à la suite du fléau. Exod.,
27. — Posuït. L’hebreu a i n v * spamou, x„ 46, 47, et qui en tous cas laissèrent Moïse
« ils placèrent » ; les versions ont le singulier et Aaron accomplir les ordres de Dren’d u ra n t
ui s’accorde mieux avec le contexte, quoique les dix plaies. S. Prosp. On ne peut -songer
ans l’un on l’a u tre cas la pensée reste la à prendre pour sujet rkosbek, ténèbres, a u
même. singulier on hébreu. La négation est s u p
28. — M isit tenebras. Exod«, x, 2 1 -2 9 ; prim ée dans pliisii'ur-i textes, LX X V atic. :
Sa,p., x v ii. C'est la neuvième plaie. Le psal- xatl 7rap&iuxpvv<xv toû; oùtoC, S yr. A ra b .
m iste va .parler des a u tre s, m ais sans suivre Ethiop. La phrase su rapporte alors a u x
l’ord re chronologique, ni s’a tta c h er à être Egyptiens di* nouveau incrédules et rebelles
com plet, cr Quse plagæ cntn sint riecem, nec une fois le danger passé.
o m n esco ram em o ratæ sunt, n eceodero ordine 29. — Prem ière plaie, Exod., v tï , 14-25.
uo ibi factae leguntur. Libera eriirn est lau- 30. —* Deuxième plaie, E xod., v i, 3 6 -
atio a lege narrantis et tex e n tish isto ria m ». v n i. H .
S. A ug. On p o u rra it appliquer c e tte rem arq u e 31. — Q uatrièm e plaie, Exod., v m , 16-88.
à la m anière dont l'Egiise se s e rt des textes 3 2 ,3 3 .—Troisième plaie, Exod., n u , 4 2 4 5 .
604 LE LIVRE DUS PSAUMES
34, 35. — Septième pîaie. Exod., x, 4-20. 38. — Lætata est, Exod., x ii , 33. —
36. — Dixièm» plai , Exod., x i i , 29. Le T error, Ibid. xv, 46.
fiSiilmUiB passe sous silence la cinijuicm' el 39. — Nubem. Exod., x i u , 24. — In pro-
a sixième plans et ii no fait aucune mention tectionem, *JD aS. lemasak , « en voile »
d«i pas~aLre de la mer Rouge. — P nm ilias destiné à proléger contre los a rd e u rs du
labovis. 9 les prémices de toute leur vi soleil.
gueur », l' Uis premiers-nés, l x x v i i , 54. 40. — Exod., xvr, 4 3 ; Ps. lxxvii , 24. —
37. — Cum argento, Exod., n i, 22 ; xi. 2 ; Venit. Heb. : « il Ht venir ».
su , 36. — Non erat tnfirmus, détail conservé 44. — N u m ., xx , 44. — A bierunt /Eu-
par la tradition. « Post tantum la borem, m ina, expression qui peut ê tre simplement
posl lateruin cociionem, posl lantam mise- poétique, el qui ne supposn pas nécessaire
n a m et Loi verbera. ne unus quidem infîrmus m en t un ruisseau accompagnanL les Hébreux
erai ; irique tan u s plagis Æ gvpio illalis. dans le désert. Cfr. I Cor., x, 4.
Hoc iiaque n alu ræ ordinem iranscendit ». 42. — Heb. : « car il se rappela sa parole
Eus b. Cetie préservation miraculeuse ne feth-debar) sainte, Abraham (elh-abraham)
doit pas étonner : cVsi la moindre des m er son serviteur ». Les deux noms sont à l’accu
veilles qu“ U* S igneur accom plit pour la sa tif et dépendent ions deux directem ent du
délivrance d'Israël. ve rb e zakar.
PSAUME CV &05
sancti sui, quod habuit ad Abraham crée qu’il avait donnée à Abraham
puerum suum. soa serviteur.
17,7.
43. Et «duxit populum suum in 43. II fit donc sortir son peuple
exultatione, et electos suos in Ice- avec allégresse, et ses élus avec aes
tilia. transports de joie.
44. Etdedit illisregionesgenlinm kk. Il leur donna les contrées des
et labores populorum possederunt. nations, et ils entrèrent en posses
sion des travaux des peuples,
45. Ut custodiant justificationes 45. Pour observer ses préceptes et
ejus, et legem ejus requirant. rechercher sa loi.
PSAUME CVI
A lléluia!
3. — Rende?, h o m m a g e à J é h o v a , c a r il e s t b o n ,
E t t a m is é ric o rd e e s t é te r n e lle .
2 . — Qui r e d i r a les h a u ts fa its de J é h o v a ,
Qui p u b lie r a to u te sa g l o ir e ?
3. — H e u r e u x c e u x qui o b s e r v e n t la loi,
E t prdti'juciii, to u jo u r s ln j u s t i c e .
4. — S ou viens-toi d e m o i, J é h o v a , d a n s t a b o n té p o u r to n p e u p le ,
V is ite -m o i a v e c ton s e c o u rs.
5. — P o u r q u e j e voie le b o n h e u r d e t e s é lu s.
Que je nue réjouisse de la joie de ton peuple,
E t q u e j e nie g lo rifie a v e c ton h é r i t a g e .
0 . — N o u s a v o n s p é c h é c o m m e nos a ïe u x ,
N o u s nous s o m m e s m o n tr é s im p ie s e t m é c h a n ts .
7 . — Nos ancêtres en E gypte
N 'o n t p as fa it a t t e n ti o n à te s m e r v e ille s ,
E t o n t o u b lié te s b ie n fa its s a n s n o m b r e ;
I is se s o n t r é v o l t é s & la m e r , à la m e r d e S o u f.
8 . — I l le s s a u v a p o u r l 'h o n n e u r de so n n o m ,
P our faire connuîtro sa puissance.
9. — Il m e n a ç a la m e r de S o u f e t e lle se d e s s é c h a ,
I l l e u r fit t r a v e r s e r l'a b îm e c o m m e le d é s e r t .
10. — Il les s a u v a d e la m ain de l'e n n e m i.
Il le s d é l i v r a de la m a in d u p e r s é c u t e u r .
11. — L e s flr>ts e n g l o u t i r e n t le u r s o p p r e s s e u r s ,
P a * un se u l d 'e n t r e e u x n 'é c h a p p a .
12 . — l i s c r u r e n t a lo r s en sc s p a ro le s
E t ch an tèren t sa louange.
43. — Jn exuliatione. Exod., xv, 4-21. que Dieu a mise à sa protection perpétuelle
44. — Labores , les ierres cultivées. Cfr. e t la reconnaissance qu ’il exigu pour tous s«*s
Joan, iv, 38 : <r slii íaboraverunt, e t vos in bienfaits. A la fin du trxti» hébreu : halHou-
labores eorum introistis ». iah, renvoyé p a r les versions 3u comm ence
45. — Ut custodiant• C'est la condition m ent du psaum e suivant.
506 LE LIVRE DES PSAÜME5
13. — Mais aussitôt ils oublièrent ses œ uvres,
E t n ’eurent plus confiance en ses desseins.
14. — Iis furent pris d ’une convoitise dans le désert,
E t provoquèrent, Dieu dans la solitude.
15. — Il leur accorda ce qu'ils dem andaient,
M ais envoya contre eux la peste.
10. — Ils furent jaloux de Moïse dans le cam p,
E t d’Aaron, le saint de Jchova
17. — L a terre s’ouvrit et engloutit D athan,
Elle se referm a sur le parti d’A biran.
18. — Le feu s’enflamma contre leu r troup e,
L a flamme consuma les m échants.
19. — 11* firent un veau à H oreb,
E t &e prosternèrent devant un sim ulacre ;
20. — Ils échangèrent ce qui faisait leur gloire,
Contre l ’image d’un bœuf qui broute l'herbe
21. — Ils oublièrent Dieu, le u r lib é ra te u r,
Qui avait fait de grandes choses en E g y p te,
22. — Des merveilles au pays de Chain,
Des prodiges à la m e r de .Souf.
23. — 11 parlait de les exterm iner,
Si Moïse, qu'il avait choisi,
N e se fût mis sur la brèche d ev an t lu i,
P o u r dissuader son courroux de les détruire«
24. — Ils dédaignèrent la te rre de délices.
E t ne cru ren t pas à sa parole.
25. — Us m urm urèrent dans leurs te n te s,
E t n'obéirent pas à la voix de Jéhova.
26. — Il leva la main contre eux
P o u r les faire périr dans le désert,
27. — P o u r repousser leur race «parmi les nations,
E t les disperser dans d’au tres contrées.
28. — Ils s ’attachèrent à B aal P e h o r,
E t m angèrent les sacrifices «des m orts.
29. — Ils l ’irritè re n t par leu r conduite,
E t le iléau fit irruption contre eux.
30. — Pinechas se leva et fit justice,
Alors le âéau s'a rrê ta .
31. — Le m érite de cette action lui fu t com pté
D 'âge en âge à jam ais.
32. — Ils le provoquèrent aux eaux de MérÜba,
E t Moïse souffrit à cause d’e u x ;
33. — C ar i h s’étaient révoltés contre la volonté.de Dieu.
E t lui, il proféra des paroles inconsidérées.
34. — Us n’exterm inèrent point les peuples
Comme Jéhova le leu r a v ait d it. '
35. — E t ils se m êlèrent au x nations,
E t appriren t à faire comme elles.
36. — Ils servirent leurs idoles,
Qui furent pour eux un ipièga
37. — Ils im m olèrent leurs fils
E t leurs M e s a'ax -démena. .
PSAÜMK CV 507
PSAUM E CV
Alléluia, Alléluia,
J u d ith . 13,31.
1. Confilemini Domino quouiam 1. Rendez hommage au Seigneur
bonus ; quoniam in sseculum mise- parce qu’il est bon et que sa miséri-
ricordia ejus. corde est éternelle.
J u d ith . 13, s i .
golcnnet de pén lene,e, le 24 in e b ri. Noi re d’or ; t t . 24-27, découragem ent au sujet de
psam ne, par sa natun* mémo, »iiflern ile ces la lerre pvom ise; t t . 28-31, adoration d e
pricres qui sont en prosu; mai* il a troU Béciphôgor ; t t . 32 33, révolte de Mériba ;
points communs avec elles ei avec 1rs lêfilla S tr. x v u - x x u , péchés du peuple dans la
lllingiques (Deul., XXvi, III R rg., vin) : lerre de Chanaan , t t . 34-38, contact avec
4® )u pred ille lum pour les flexion* rimées, les idolâtres, adoralion de leurs id oles;
c ’e st-a -d ire , pour l’as^onnance dos mêmes 11 . 39 42, le châtim ent ; t t , 43-46, la déli
su ffix e ( t t . 4, 5, 8 , 35-44), 20 l’accum ula v ra n c e : S tr. x x u i , t . 47, prière pour la
tion des svnonymes ( t t . 6 , 34, 22); 3° le fin de la captivité ; t . 48, doxologie du q u a
développement nés pensées en s é n é s la u lo - trièm e livre. Par la suppression de quelques
logiques ( t t . 37. 38). Ces particularités se vers, t t . 5, 6 , 38. etc. Bickull arriv e à
trouvent mémo dans la partie historique ». n'avoir plus que vingt deux strophes ré g u
Dans le Ps. lx x v ii , Asaph m ontrait par lières.
Thistoire comm eni le Seigneur avait été 4. — Ce verset, en dehors du psautier, sa
ampné à substituer la tribu de Juda à celle lit aussi Judith, x m , 24 ; J e r., x x x n r , 44 ;
il’Eptiraïm dans la direction de son peuple; I Mach. iv, 24. « ConLinet responsor mm p o -
ici te psalmisle en reprenant à peu près uli, post unam quam que stropham c a n e n -
exactem ent la donnée de sen devancier, veut um ». Bickell. — Bonus, tob, L X X :
inspirer une a u tre conclusion à l’Israélite 2. — Eccli., x l i i i , 29-37.
m alheureux : « ExisLimo, dum auctor p^aimi 3. — BealL C’est un bonheur que n’o n t e u
m ajorer lam sæpe tam que grav iter peccasse ni ceux dont Thistoire va être racontée, ni
ostendit, nec la mon unquam a Deo derelictos, ceux à qui elle sera raconLée. « Ii soli digni
sed sem per numinis clem entiam e t ben igni- sunt qui enarrer.t potentias Domini, qui ea
lalem o x pertos, velie ipsum exules, qui q uæ in scripturis a Deo directa sunt faciunt,
tum eran t, in spem libertatis et salutis eri atq u e omnia cum judicio et ratione exse-
gere, e t istis exemplis consolari ». De Muis. quuntur e t sem per ob oculos habent ju d ic iu m
Ce point de vue du psaJmiste, assoz difficile Dei ». S. A than.
ment réalisable à l’epoque de David, est au 4. — N ostri, nos, au singulier en hébreu.
contraire parfaitem ent normal à l'époque de Le pluriel est bien préférable.
la grande captivité. o. — Heb. : a pour voir dans le bon h eu r
Les sLroph^s sont au nom bre de vingt trois de tes élus, p our me réjouir dans la joie de
comprenant ordinairem ent chacune q uatre ta nation, pour me glorifier avec ton h é ri
vers heptasy Un biques : t . 1 , Refrain : tage ». Les t t , 5 et 6 forment cinq vers q u e
Str. i, il, t t . 2-5, puissance de Jéhova, Bickell croît insérés postérieurem ent d a n s le
appel à sa b o n té ;S tr. in - v , t t , 6-44, péchés p saum e; M. le flir embrasse dans une r e
du peuple à la sortie d ’E gypte ; S tr. vr-xvi, m arque analogue les cinq prem ieis ve rse ts.
péchés du peuple au désert : t t . 42-45, Le lien des idées y est, en effe t, difficile à
murmures pour la viande; 11, 46 48, révolte discerner.
d 6 D athan e t A biron; t * . 49-23, Je veau 6 . — Peccavimus. Ju d ith , v u , 49. Le p s a l-
510 LE LIVRE DES PSAUMES
donnerait pas, ni la patience d'a tte n d re la Israélites, Num ., xr, 3 3 ; Ps. lxxvii , 34.
réalisation de ses desseins. Dieu leur donna 46 — frï'itaveriLYit, IfcOp’l , vaiqanou, ils
pourtant ce qu’il dem andaient. S'il Iraita furent jaloux, N um ., xvi, x v n .
ainsi les Hébreux qui se défiaàen.t de lui, 47. — Le p«alrnit4e nomme seuirm ont
aurait-il été moins bon pour des hommes Dalhan eiÀbirora. C o ré n ’est po-isJ nommé non
confiants et fidèles? plus, N um ., x v i, 25 ; Dent., xi, 4.6; ailleurs il
44. — Concupierunt, « ils convoilèrent e stse trl mentionné. Num., xxvi, 40.
une convoitise », réclam ant des viandes et 4.8.. — Ignis, le feu qui, après l’engloutis
les obtenant au lieu appelé « Sépulcres de con sement rirs principaux coupables* dévora
voitises », N um ., xi, 33, 34. — In inaquoso, 250 dn leurs complices, Num.., xvi, 35,
dans le isktmon, l'endroit désolé, le désert. 49.— J ii/îo re ô ,E x o d .rxxxii,4.; Deut.,ix.,. 8 .
15. — Saturitatem , L X X : «Aippowliv, ce 20. — Gloriam suamr leur gloire* leur
qui suppose en hébreu pîïD , mazon, nourri Dieu glorieux. D eut., iv, 6-8 .
ture. Le texte porte ïT n . razon, la m aigreur, 2 4 . — Obliti sunt, DeuU, vi, 13.
la peste, allusion au châtim ent inflige aux 23. — In eonfractionev y p s z , bappevü
61S LE LITRE DES PSAUMES
24. Ils n’eurent que mépris pour 24. Et pro nihilo habuerunt ter-
la terre de délices, ils ne se fièrent ram desulernbilem;
pas à sa parole. Non crediderunt verbo ejus,
25. Ils murmurèrent dans leurs 25. El murmuraverunt in taber-
tentes et n’écoutèrent pas la voix naculis suis ; non exaudierunt vo-
du Seigneur. cem Dnmiiii.
26. Il leva la main à leur sujet, ju 26.El elavavitmanumsuam super
rant de les faire périr dans le désert, eos ut proslerneret eos in descrío.
Num. » , 31.
27. De rejeter leur race parmi les 27. Et ut dejiceret semen eorutn
nations, de les disperser dans d’au in nationibus; ni dispergeret eosin
tres pays. regionibus.
28. Ils se vouèrent au culte de 28. Et iniliati sunt Beelphegor;
Béelphcgor, et mangèrent les sacri et comederunt sacrificia mortuorum.
fices des morts.
29. Ils l’irritèrent par leur con 29. Et irritaverunt eum in adin-
duite, et la ruine s’accumula sur ventionibus suis : et multiplicata
eux. est in eis ruina.
30. Phinées se leva, apaisa le 30. Et stetit Phinees, et placavit ;
Seigneur et le fléau cessa. et cessavit quassalio.
Num 33,7.
31. On lui en fit un mérite d’âge 31. Et reputatum est ei in justi
en âge à jamais. fiant, in generationem et generatio-
nem usque in sempilernum. ■
32. Ils l’irritèrent aux eaux de la 32. Et irritaverunt eum ad aquas
Contradiction,et Moïse eut à souffrir Gontradictionis ; etvexatus est Moy-
à cause d’eux. ses propter eos ;
Num. 20f 10.
33 Car ils poussèrent à bout son 33. Quia exacerbaverunt spiritum
esprit et il faillit dans ses paroles. ejus.
Et dislinxit in labiis suis :
par cet espril celui de Moïse. » Distinxit, tion trop littérale du grec I çovoxtov$) yi. La
ttlW U vaibaUe, » il parla inconsidérém ent », Vulgate traduit bien l'hébreu.
Num.* x x , 40. Sur ce v e r b e , Gfr. Prov.f 39. — Contam inata est. À u pluriel en hébreu:
xn , 48. « ils se rendirent impurs par leurs œ uvres ».
34. — Non disperdiderunt. Les Hébreux — Fornicati sunt . « Fornicalionem hoc in
avaient ordre d'é v ite r tout rap p o rt avec les loco non modo inlem perantiam , verum eliam
peuples de Chanaan e t môme de tes exter idolorum cultum vocat. Qtioniam enim Deo
miner, Exod., xxiu, 3 2 . 3 3 ; l'infraction fat cop u la li, illorum cultum adam averunl, d æ -
commise au lemps des Juges. Ju d ic ., i- m . m onum honorem m erito fornicalionem appel*
37. — im m olaverunt, ils offrirent des lavit ». Theod.
sacrifices abominables entre tous aux yeux 44. — Tradidit eos, pendant la période
du Seigneur. D eut., x n , 34 ; xxxti, 47. — des Juge?.
Dœmoniis, a n w * shedim^ les puissants, les 43. Sœpe liberavit, « II le pro innala sua
seigneurs, nom donné aux faux dieux. erga hommes clrm enlia m ansuetus itIis e ra t,
38. — Bickell rejette comme une addition illi vero compellebant eum ul acerbus esset
et une tautologie tes m ots depuis sanguinem ipsis ». S. Aihan. C’est toute l’histoire d'Is
filiorum ju sq u ’à Chanaan. — Infecta est* raël depuis l'Egypte ju s q u ’à la captivilé.
■ Dans d 'a u tre s tex tes : inierfecta est, tra d u c 45. — Memor fu it, civ, 4 2 ; Levit.,
S. B ib le . P sa u m b s. — 33
BU LE LIVRE DES PSAUMES
XXVI, 42, 45. — Poenituit. « Per paenitentiam 47. — Ce verset est comme la clef de
hic inlelligo cessa üonem castiga Lionis. Peen i- voûte du psaume : Dieu a si. souvent p a r
lentia non carili in Deum;sed lamen dicitur poe- donné! Qu’il fasse donc encore une fois
nilere Deum, quando id facit, quod homo pce- miséricorde !
nitpns solei, hoc est, quando m utai factum et 48 — Doxologie du quatrièm e livre. Au
facit a lilerq u a m vid o b atu rfacturus ».D<'Mnis, lieu Ha fiat, fiatj on a en hébreu : atn^n
Heb. : G W I , vaiinachem , il eut pitié d ’eux. halelou-iak.
PSAUME CV ï 515
LIVRE CINQUIÈME
PSAUME CVII
1. — R e n d e z h o m m a g e à J é lio v a , c a r il e s t b o n ,
E t sa m iséricorde e st é tern elle
£. — Q u’ils le d isen t ceux q u 'a rach etés Jéliova,
E t qu'il a délivrés de la main de l'o p p resseu r.
8. — I l les a rassem blés de tous les pays,
De l'o rie n t e t de l'occident,
Du nord e t du côté de la m e r.
4 . — Ils e r r a ie n t au d é se rt, dans la solitude,
Sans tro u v er le chemin d’une ville à h a b ite r;
5 . — E n p ro ie à la fa im , a la soif,
L e u r âm e é ta it la n g u issa n te.
6. — Ils c r iè r e n t v e r s J é h o v a dans le u r d étresse,
E t il les d éliv ra de le u rs angoisses.
7 . — Il les m ena p a r le d ro it chemin
P o u r g a g n e r une ville à h a b ite r.
8. — Q u’ils louent J é h o v a de sa bonté
E t de ses m erveilles en fav eu r des hom m as I
9 . — Car il a rassasié l ’â m e a lté ré e .
E t il a comblé de biens l’àm e affamée.
10. — Ils h a b ita ie n t les té n èb res e t l’om bre de la m o r t v
P ris o n n ie rs dans la souffrance e t dans les fers
11. — P a rc e qu’ils av aien t été rebelles aux paroles de D iru ,
E t av a ie n t m ép risé l’o rd re du T r è s - H a u t,
12. — Il hum ilia le u r coeur dans la souffrance,
Ils c h ancelèrent e t personne ne les seco urut.
13. — Ils c r iè r e n t vers J é h o v a dans le u r d étresse,
E t il les sau v a de le u rs angoisses.
14 . — I l les ti r a des té n èb res e t de i’om bre de la m o rt,
E t il brisa leu rs chaînes.
15. — Q u 'ils lo u e n t J é lio v a de sa b o n té ,
E t de ses.m erv eilles en fa v e u r des h o m m es!
16* ■— C ar il a brisé les p o rte s d!airain, ^
E t m is en pièces les v e r r o u x de fer.
17. — L e s insensés î p a r le u r conduite crim in elle
E t p a r leu rs iniq uités, ils s 'é ta ie n t a t t i r é \e souffrance.
18. — Ils p re n a ie n t en h o r r e u r to u te n o u r ritu re ,
E t é ta ie n t a r r iv é s ju s q u ’a u x portes de la m o rt.
19. — Ils c r iè r e n t vers J é h o v a dans le u r d étresse,
E t il les sau v a cie le u rs angoisses.
20 . — I l en v o y a sa p aro le p our les g u é rir,
E t les a r r a c h a à leu rs tom beaux.
S I. — Q u'ils lo u e n t J é h o v a de s a bonté,
E t de ses m e rv eilles en f a v e u r des h om m es f
616 LE LIVRE DES PSAUMES
22. — Qu'ils immolent des sacrifices de louange.
E t racontent tes œ uvres avec allégresse I
23. — Descendant en m er s u r des navires
P o u r faire le négoce su r les vastes eaux,
24. — Ils voyaient les oeuvres de Jéhova,
E t ses merveilles s u r l'océan.
25. — Il d it. e t fit souffler le vent de la tem pête
Qui souleva ses îlots.
26. — Ils m ontaient aux cieux, descendaient dans les abîme»,
L eur âme détaillait à la peine.
27. — Us tournaient et chancelaient comme un hom m e iv re ,
E t toute leur sagesse é ta it à bout.
28. — Ils crièren t vers Jéh ova dans leur détresse,
E t il les tira de leurs angoisses.
29. — Il changea l'ouragan en brise légère,
E t les vagues s’apaisèrent.
30. — Us se réjouirent quand elles furent calm ées.
E t il les conduisit au port où ils tendaient.
31. — Qu’ils louent Jéhov a de sa bonté,
E t de ses m erveilles en faveur des hommes!
32. — Qu’ils l'ex alten t dans l'assemblée du peuple,
E t le glorifient au conseil des anciens 1
33. — Il a changé les fleuves en sol aride,
E t les sources d’eau en te rre desséchée,
34. — Le terrain fertile en plaine de sel,
A cause de la m échanceté de ses habitants.
35. — U a fait du sol aride un bassin d’eau,
E t de la te rre desséchée un sol plein de sources.
36. — C'est là qu’il a établi les affamés,
P o u r y fonder une ville à habiter.
37. — Ils sem èrent les champs et p lantèrent des vignes,
E t ils firent d’abondantes récoltes.
38. — Il le* bénit et ils se m ultiplièrent beaucoup,
E t il ne laissa pas dim inuer leur bétail.
39. — Ils devinrent peu nombreux e t faibles,
A force d’oppression, de m alheur e t de c h ag rin .
40. — I l couvrit les princes de honte,
E t les fit e r r e r dans la solitude sans chem in.
41. — 11 a relevé le m alheureux de la m isère,
E t a multiplié les familles comme les troupeaux.
42. — A cette vue les hommes droits se réjouissent,
E t to u t ce qui est m échant ferm e la bouche.
43. — Que celui qui est sage observe ces choses,
E t que Ton com prenne les bontés de Jéh o v a I
PSAUME CVI G17
PSAUME CVI
Alleluia. Alléluia.
Judith. 13, 21.
1. Confitemini Domino quoniam 1. Rendez hommage au Seigneur,
bonus; quoniam in sæoulum mise car il est bon et sa miséricorde est
ricordia çjus. éternelle.
Jéhova les a ram enés dans une ville où ils iehovah, « les rachetés de Jéhova a, expres
p u r e n t habiter ; deuxième tableau, Str. v m x , sion em pruntée à Isaïe, l x u , 42- — Congre
11. 40-46, les prisonniers souflrairnt r!n la gavit, (jibbetsarn, Is. l v i , 8 . Les Israé
misère, Jéhova a brisé leurs fers ; troisièm e lites avaient été dispersés en Assyrie IV Reg.,
tableau, Str, x - x i i , 11. 17-22, 1rs m alades x v n , 6 , 2 3 ; x y l i i , 4 0 ; Tob., v u , 3 ; en
étaient déjà aux portes du tombeau, Jéhova Chaldée, IV Reg., x x iv , 4 4 ; l Par., ix, 4 ;
les en a tir é s ; quatrièm e tableau, S tr. en Médie, IV Reg., x v n , 6 ; x v i n , 40 ; Tob.,
x m - v i i , 1 1 . 23-32. les navigateurs étaient, I. 16, 17 ; en Perse, E sih., il, S; lu , 8 ; et en
sur le point de faire naufrage, Jéhova les a Egypte, J e r., x l i v , 28. C'est de tous ces dif
conduits au p o r t; cinquième tableau sans férents pays que le Seigneur les rassembla.
refrains, S ir x v i ii - x x i i , 11. 33-36, Jéhova 3. — E l marit Is. x u x , 42. La-m er d é
a changé le sort des Israélites r t celui de signe 1b sud, commi! au passage d’Isaïe ;
leurs e n n e m is; 11. 37-41, il a béni son c'est alors la m er Morte, ou la mer Rouge,
peuple el lui a rendu tous les biens; 11. 42,43, ou bien plut&L la mer Méditerranée qui a u
que cette délivrance Tasse la joie des justes sud de & Pal es-Une baigne, les rivages de
e l la m éditation des sages. ' l'Egypte, et désigne ce d ernier pays. Il est
T héodoret est le seul des anciens qui si - évidenL du reste que celte énum ération des
gnale le sens historique de ce psaume, « ser- points cardinaux ne doit pas se prendre
vilutis h ber la le m per inexpiicabilem Del strictem ent, el que l’a u te u r a voulu rappeler
benignitalem Judæ is c on cessa m ». Mais il par là les différents pays d ’où sont revenus
indique aussitôt son sens prophétique <t spi les exilés. 11 esL donc inutile de vouloir su b -
rituel : « Quoniam in illis rcs n o su æ a d u m - stitu er miniin, a p arte dexlra, a me
b ra tæ suni, cernimus hoc in psalmo nostræ n d ie, à m üam, a m ari.
salutis vaticinationes ». Cfr. Eus« b. DemonsL 4. — E n averunt doit se traduire par l'im
evang. VE, 7. S. Prosper entend tout des parfait. Les Hébreux n’on t pu être e rran ts
a redem pti qui in loto orbu le rra m m de dans la solitude q u ’en revenant de l'exil;
magna et lata Æ gyplo, qua>i per m are R u - leur situation d u t ê tre alors en effet des plus 1
brum , baptismum sacratm n Christi sangui- précaires. Dans un sens plus large, ils furent
nis, liberantur » ; e t il note dans le peaume errants, sans pairie, sans ressources d u ran t
quatre épreuves dont le Sauveur délivré : tout le temps ae la c a p liv ité . — Ftiim, darek%
4o la solitude de Terreur et de l'ignorance d 'a p iè s la ponctuation des massorètes, de
où l'homme dépérit, quand la n o u rritu re v rait se joindre au mot précédenL : « dans la
de la sagesse lui manque ; 2<> les passions solitude de chemin ». c e s l-à -d ire , dans un
ui‘ enchaînent oi empêchent de m archer désert sans cheinin. Les versions rattachent
ans la voie du bien ; 3» le dégoût de la le m ol à ce qui suit, e t leur interprétation
v e rtu ; 4® le péril que court le guide des est bien préférable ; elle est d’ailleurs appelée
âmes cl qui m et nécessairement celles-ci en p ar le 1 . 1 . Ce chemin est celui qui doit con
danser. Entendu de la rédemption et de la duire lés exilé« vers une « ville d’h a b ila -
délivrance des âm es arrachées à la puissance lion », hir moshab, 1 1 . 7, 36, où ils puissent
du démon, lu psaume est encore plus clair, trouver un séjour paisible : c e tte ville ne
plus expressif, plus poétique el plus sublime peut ê tre que le u r propre patrie.
que dans son sens littéral. 5. — Esurientes. Les conquérants ne de
4. — Alléluia. En hébreu, ce mot est à la vaient pas avoir grand souci des peuples
fin du psaume cv. qu'ils transportaient. Au m oral, la faim e t
2. — Qui redempti «uni, n u t t , geouli la soif des juifs p erdus au milieu des ido-
PSAUME GVI 519
lâtre« (levaient être bien plus grandes encore. le glorifier si aisémpnl, et cependant nous
— Defer.it. — thithattaf, éiaiL languissante. ne pensons pas à le faire. S’il en est ainsi,
« Quare déficit? cui bono? Non emm crude-r pouvons-nous dire que.nous l’aimons vérita
lis est Deus; sed se com m endal, quod expe- blem ent »? Aussi toul le culte de Dieu, d e
dil nobis, ut nobis deficientibus rogetur, et puis la rédpmption, e<t-il résumé par l’Eucha-
u t subveniens ameLur ». S. Aug. ristii' ; « c’est là, comme le m nt l’indique,
6 . — cv, 44. Les Juifs affligés répéteront un sacrifice d'actions de grâces. Toul découle
toujours la môme prière, 11. 43, 49, 28, et de là. Elle esl dans l'Eglise comm** le c entre
le Seigneur ne se lassera pas de les exaucer. d ’où partent tous les rayons ; l’esprit de (’Eu
De même les chrétiens répéteront leur Pater charistie doit su retrouver en toul ». Tout
ju sq u 'à la fin des siècles, sans que jam ais pour Jésus ch. v ii , 4.
Dieu frrmp ses oreilles à leur invocation. 9. — Inanem, HppttJ, shoqeqah, « altérée »,
7. — Viam rectam* le chemin direct e t sûr m ot parallèle à iQ în » rehebah, « affa
qui menait à Jérusalem . La plupart des mée ». « Beati qui esuriunt et sitiunt
captifs ne l’avaieni jam ais parcouru, e t les ju stitia m , quoniam ipsi sa tu ra b u n tu r ».
vieillards plus que septuagénaires ne se le MatLh., v, 6 .
rappelaient guère. « Judæis ppr Cyrum p e r- 40. — Sedentss, Is., ix , 4 ; x l h , 7. — In
sam rediium donaviL ; gentps vero per sa n - mendicitate, lay, boni , souffrance : « pri*-
ctissimos aposloJos deduxil, supernam que Aonniers de souffrance et du fer », dan* la>
civilaiem iis ostendit ». Theod. souffrance et dans les fers. Le premier mol
8 . — La traduction des versions est trop du verset, ioshbei, esl un participe présent,-
servile. Théodoret rem arque avec beaucoup devant lequel il faut sous-entendre le début-
de raison que « hym num sane gratiarum du 1 . 2 , qui peut aussi comm encer celle
actionis non m isericordia Deo offert, nec seconde slrophe : Qu’ils lo disent, q u ’ils
etiam mirahilia, sed ii qui tôt bona percepe- rendent gloire à Jéhova, ceux qui étaient
ru n t ». En hébreu : a ils rendront grâces à assis, elc.
Jéhova de sa m iséricorde, fit de ses m er 4 4. — Irritaverunt, ljftU, naatsou, « ils ont
veilles pour Ips enfants de l’homme ». Celte m éprisé le conseil du Très-Haut ». Is., v, 49.
invitation à la reconnaissance sera renouve Ch verset suppose que les épreuves en
lée au t t . 45, 84, 34, parce qu'elle est d'une question n'étaient pas de simples incidents
im portance extrêm e dans nos rapports avec de la vie, mais des châtim ents infligés p a r
Dieu. « Nous refusons de donner à Dieu la la justice divine. Or, c’est précisém ent c®
gloire qui lui est due, rn négligeant de lui d ernier caractère que revètiL la captivité.
rendre grâces, dit le P. F a b e r; nous pouvons 42. — In laboribus, behamal, dans la
520
les travaux, ils furent épuises, et cor eorum ; infirmati sunt, nec fuit
personne n'était là pour les secourir. qui adjuvaret.
13. Ils crièrent vers le Seigneur 13. Et clamaverunt ad Dominum
dans leur tribulation, et il les sauva cum tribularentur; et de necessita-
de leur détresse. tibus eorum liberavit eos.
14. Il les tira des ténèbres et de 14. Et eduxit eos de tenebris, et
l'ombre de la mort, et il brisa leurs umbra mortis; et vincula eorum
chaînes. disrupit.
15. Qu'ils rendent gloire au Sei 15. Gonfiteantur Domino miseri-
gneur de sa miséricorde, et de ses cordiaeejus; et mirabilia ejus filiis
merveilles en faveur des enfants hominum.
des hommes.
16. Car il a brisé les portes d'ai 16. Quia contrivit portas aereas;
rain, et il a mis en pièces les ver- et vecles ferreos confregit.
roux de fer.
17. Il les a retirés delà voie de 17. Suscepit eos devia iniquitatis
leurs iniquités, car ils avaient été eorum ; propter injustitias enimsuas
humiliés à cause de leurs injusiices. humiliati sunt.
18. Ils prenaient en horreur toute 18. Omnem escam abominata est
nourriture, et en étaient arrives anima eorum; et appropinquave-
près des portes de la morl. runt usque ad portas morlis.
19. Ils crièrent vers le Seigneur 19. Et clamaverunt ad Dominum
dans leur tribulation, et il les sauva, cum tribularenlur ; et de necessita-
de leur détresse. tibus eorum liberavit eos.
20. Il envoya sa parole et les gué 20. Misit verbum suum, et sana-
rit, il les fit échapper aux atteintes vit eos; et eripuit eos de interitio-
de la mort. nibus eorum.
ine. — Infirm ati sunt, cashtoa, « ils Iré- titre du Ps. x x i , q u ’ils traduisent par
chôrent », e t n’eurent personne pour les ívt(X>í<!hc. — H umiliati sunt, TjyiVi ithannon,
secourir, pas môme (’Egypte sur laquelle ils * ils so Grent souffrir », Aq. : éxaxo«x^to)<ww.
avaient compté. ils étaient les a u te u rs de leurs propres m aux,
46. — Is., x l v , 2. Ces portas d'airain et eL ils n’y étaient tombés q u ’à bon escient.
ces verroux de fer représentent les puissances 48. — ci, 5 ; Job, x x x m , 48-23. Ce pas-
qui retenaient les Juifs pd captivité, et s u r - sage de Job a servi de modèle à celui du
ta u t le démon qui enchaînait les âmes dans P sau m e; seulem ent ici, c’est la parole de
les limbes ou dans les liens du péché a v a n t Dir» qui opère Ja çuérisr n ; dans Job, un
la m ort du ltédem ptenr. « Vide in piopheta ange intercédi* auprès du Seigneur.
dicti accuralionem . Non riixil : aperutt portas 20. — M isil verbum, « Tu u s , Domine,
æ re a s, sed : confregii, ut inutili* d e incips sermo, qui s a n at omnîa ». Sap., xv i, 42.
carcer fiat. Non abstulil vpcles, sed c o n lri- Celle parole tout*?-puissante qui guérit est la
vit, ut custodia deinceps fragilis et infirma figure du Verbe fait chair qui devait plus
reddatur, ubi n equojanua, nt*que vécus, et tard venir opérer une guérison plus merveil
licet quis intrel.. non tenetur. Quando igitur leuse. « Propterca quippe tolum hom inem
Christus confrrgit, quis alius reparare p o te- sine peccato ille suserpir, ut tolum ijuo
r it? » S. Joan. Chrysost. Son», in Sabb. constat homo, a peccatorum peste sanarci ».
sanct. Cfr. Pciav. do Incarn» Verb. x m , 46,2 ; S. Aug., Civ. D ei,x , 27. * Cum Deus Verbum
47, 3, 7. h u m an am n atu ram suscopi^set, aique ut homo
47. — Susr.epil eos, DV}V|N eeilim, insen mi«sus esseï (ut Deus enim est incircum -
sés. Aq. : &?povec. Les exilés sont insensés scriptus, e t ubiqun ade>t ei otnnia c o n ti n t ) ,
parce qu’ils se sont précipité* dans le m alheur universa anirnarum vulnera .«anavit, m en-
p ar leur propre faute, comme le rappelle le tesque c orruptas curavi! ». Theod. — De
vers suivant. L X X : àvttU tero, confondent interitionibuSi misherhilhotham , « de leurs
probablement eutlim a te c aiieleth, au tombeaux »* pluriel q u ’on ne lit q u ’ici e t
PSAUME CVI 634
Thren., iv, 80, et qui marque la multiplicité nem humanam spem saluiem consequuntur;
des dangers courus par les exilés. sic et Judæi, cum in calamitates illas ¡nour
22. — Sacrificium laudis, ztbchei thodah, rissent, et libertatem accepissent, divinara
les sacrifices de louange, d'actions de grâces. didicerunt potentiam ». Theod.
23. -7 Qui descendunt. On diL en hébreu, 25. — Stetit, 709*1, vaiiahamed, « il a fait
< descendre sur la mer », Is. xlii, 40; Jon., se tenir », il a excité, « quia et ventis et ma
i, 3, parce que la surface de la mer est au- imperat, et obediunt ei ». Luc, vin, 25.
dessous du niveau de la terre. — Operatio 26. — In mal\8%berahah, dans le mal, la
nem , fWlOa, melakah, « le négoce » ou peine.
a le service ». Les matelots pouvaient être 27. — Turbatî srnt, U W , ineftopou, « ils
sur mer pour leur compte ou pour celui des tournent et chancellent comme un homme
autres. Les exilés qui étaient en Perse, en ivre », par l’effet du roulis et du tangage si
Chaldée ou en Egypte, voisins de la côte, violents durant la tempête. Is., xtx, 4i. — ,
avaient occasion de naviguer sur le golfe Devorata est, thithbalah, est absorbée, est
Persique ou sui^ la Méditerranée. Mais les perdue : le pilote ne sait plus que faire pour
Hébreux étaient un peuple fort peu maritime, diriger et sauver le navire. On lit dans Ovide,
Al un irès petit nombre d'entre eux dut Trist., i, 44, une description de tempôte où.
s'exposer aux dangers de la navigation. Il se trouvent les mômes traits que dans les
3sl donc plus probable que le psalmiste parle t f . 26, 27 :
ici par allégorie ; mais sa description est si Ma miserum, qaaoti montes rolrantnr aquaran *
3xacte qu'on est porté à croire qu'il a passé Jamjam tactaros «idera somma putes.
Qnanta diducto «nbsidont æquore valles :
par ces dangers ae la tempôte. Jamjam tacturas tartara nigra putes.
84. — Ipsi viderunt. « Quemadmodum Hector in inoerto est, necquid fugiaive petalve
quinavigant, et inagna sécant maria, præ Invenit : arobignis ars stnpet ipsa malis.
cæteris divina miracula cernunt, cum in 29. — In auram, HDDlS, lidmamah, en
graves tempestates incidunt, et p rster om- souffle léger, en brise. L'édit de Cyrus est la
m LE LIVRE DES PSAUMES
La terre couverte de
x i i i . 4 9. se l est frappée m ars à juillet, suivant l'altitude, et les ven
de stérilité. Deut., xxix, 33 danges en août et septembre. Or il est à
ienser que quand ils se réunirent la première
S a ls a autoru tolhiB, e t q u » p e r h ib e t u r a r a a r a ,
F ru g ib u s infolix, ett n e c m a a stiescit a ra n d o .
V irg . G eorg. u , 338.
Î ois pour la fêle des Tabernacles, les Juifs
étaient de retour depuis un certain temps.
Ce terme serait trop fort pour s'appliquer à 38. — Mulliplic.ati sunt nimis. Ils étaient
la Palestine, abandonnée pendant une longue revenus r u nombre de 42,360, 1 Esdr. u, 64 ;
période, mais destinée a retrouver bientôt or au temps de Moïse, la seule tribu de Juda
son ancienne ferLilite. — A malitia. Il devait comptait 71,600 hommes capables de porter
en être des Chaldéens comme des habitants les armes, Num., u, 27, et au temps de
de Sodome. La malice des Hébreux eut pour David, 470,000 hommes, I Par., xxi, 5.
châtiment Ja captivité, et non la stérilité Il était donc nécessaire que Dieu multipliât
du sol. son peuple. La bénédiction divine commen
35. — Pour l'hébreu, l’eau est le symbole çait seulement à faire sentir son cflcL quand
de louteç les bénédictions : la Palestine en le psaume fui écrit, — Non minoravit, litote
a élé longtemps privée; elle est maintenant pour : nruitum auxit.
arrosée avec abondance. 39. — Eu mettant lês verbes à l'imparfait,
36. — Illic. Dans ceLte terre bénie, les on pourrait entendre ce verset des Juifs
affa més de l’exil, *. 5, vont relever la cité, réduits à un petK nombre par les souffrances
c e n t r e de l e u r p a t r i e . Jer., x x ï x , 5. de la captivité. Avec le parfait, il est ques
37. — Fecerunt fru c tu m n a tiv ita tis, Heb. : tion des Chaldëens qui, sous la domination
« ils firent du fruit de rapport », de récolte, persane, durent subir les maux q u :iisavaient
LXX : xetprcôv yevvïjjtaTo;, fructum .geimmrs. infligés aux autres. C'est ce que suppose for*
Le verbe n'a point pour sujet les champs ni mellement la prophétie de Jérémie, u , 24,
les vignes, mais les Israélites. Au sepLième 49,-52, etc.
mois, au mois de Tishri (sept.-octob.) ils 40. — Ces princes déshonorés et errants
étaient déjà installés dans les différentes sont ceux de Babylone (Hengsi. Le Hir,
villes de la Palestine, et le quinzième jour Thalhofer). La mention des anciens princes
ils célébrèrent la féte des Tabernacles, d» Juda n'aurait aucune raison d’éLre ici.
I Esdr. i i i , 4 . Au second mois de l'année On lit dans le cylindre de Cvrtis, découvert
suivante, au mois de Iyar (avril-mai), furent en 4879 dans les ruines de Babylone : « L’an
jetés les fondements du temple, et à cette cienne famille royale, dont Bel el Nébo, dans
occasion fut. probablement chanté notre la bonté de leur cœur, avaient soutenu le
psaume. On pouvait donc déj,à parler de gouvernement, disparut quand j'entrai vic
récoltes, car en Palestine, les semailles se torieux dans Babylone ». Cfr. Vigouroux,
font d’octobre à janvier, les moissons de fiibl. et Decouv. mod. IV» P art, ki, 44. Ces
S ii LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CVIII
princes avaient donc dû s'enfuir, comme tous tion dans la méditation de Job et d’Isaïe»
les membres des fa tn il les détrônées. Ce verset 43. — C*esL aussi le verset qui termine la
est emprunté à Job, xn, 24, 34. prophétie d’Osée, xxv, 40. Pour comprendre
44. — Il s’agtt ici du peuple hébreu pris quelque chose à la miséricorde du Seigneur,
en pilié par le Seigneur, qui « deposuît po il faut être sage, il faut avoir ce don d'in
ternes de sede,et exaltavit humiles »... susci- telligence qui vient d'en haut. Aussi l’histoire
lans a terra inopem... ». Luc. i, 62, Ps. exil, 7. des miséricordes divines, racontée dans ta
42. — Job. xxit, 49; v, 46. On voit que sainte Ecriture, est-elle un livre fermé pour
pendant les jours malheureux de l'exil, le celui qui vent tout juger sans demander à
psalmiste avait souvent cherché la consola Dieu d'éclairer aa raison.
PSAUME GV11
PSAUM E C V I1
PSAUME GIX
PSAUM E C V IU
en ce sens que si David est le type du Messie Le psaume a seize strophes de quatre vers
souffrant, Doëg est celui de Judas. C>st hepiasyllabiques : Str. 1, 11, t t . 2-5, plaintes
l’interprétation de S. Pierre, naturellement contre l'injustice de lous les ennemis en
suivie par tous tes Pères. Cfr. Eu-ieb. De- général; Str. m - x , t t . 6-49, malédictions
monst. evang. x, 3. Pour eux Judas est te contre le traître et toute sa famille;
chef de toute la troupe des ennemis du Christ, Sir., x i-x v , t t . 20-29, prière à Jéhova pour
et en particulier te représentant de la syna qu’il vienne en aide au persécuté et con
gogue juive qui est comme la famille du traî fonde ses ennemis; S ir., xvi, t t . 30, 34,
tre, t t . 9-45. « Juda? quodammodo perso nam après sa délivrance, le serviteur de Jéhova
sustinet inimicorum Christi Judæorum, qui chantera les louanges de son libérateur. Le
et tune oderant ChrisLum, et nunc per suc psaume se termine ainsi par une promesse
cession* m perseverante genere ipsius impie- semblable à colle qui se lit à ta fin des Ps.
talis oderunt ». S. Aug. Le Sauveur parle xxi el Lxviu.
donc ici de son méchant apôtre, el l'E-ipril 2. — Laudem meam, W j n n VnNi elohei
qui met le psaume sur ses lèvres est le môme thehülathU Dieu de ma louange, en qui je me
qui l’a inspiré au psalmiste. Par conséquent, glorifie (Moll), ou mieux, Dieu qui es l’objet
« m verbi-* quasi mata oplantis, inlelligamus de ma louange, S. Hier. : « laudabilis mihi ».
pueril cl a prophetanlis ». S. Aug. Le Sauveur — N e tacueris, « Lu ne le tairas pas »,
était la bonté sans mesure, et il ne voulait x x v n , 4 ; xxxiv, 22. Il y a comme un accord
point achever le roseau à demi brisé; pour tacite entre Dieu et son serviteur. David
tant il a proféré de terribles malédictions consacre sa vie à louer le Seigneur, te Sei
contre les Pharisiens et contre Jérusalem ; il gneur doit donc exaucer David et le délivrer;
a dit do Jurlas une parole qui exclut toute ses ennemis parlent contre lui, le Seigneur
espérance et qu’aucun autre moi tel n’a doit parler pour lui. Notre-Seigneur dit de
amais >>11 le malheur d'entendre tomber sur même à son Père avant de mourir : « Nunc
ni : v Væ aiiLern tiomini illi per quem Filius clarifira me tu, Pater, apud temetipsum, cia-
lomiiU' ti adelur ; bonum erat ei si natu- non rit aie quam habui priusquam mundus esset,
fu«*M*t homo illet « Malih., xxvi. 24. C'est apud te ». Joau., x v u , 5. — Apertum est,
qii'- le Verbe incarné était à ta fois ta souve* pour répandre la calomnie conire moi.
raine bonté el l’infinie justice. « Nemo au - 3. — Dolo&a, shaqer, « de mensonge ».
diens Dominum facienlem legem, ut perse- Celle langue, pour Notre-Seigneur, était celle
qü nubii- benedicamus, vaticinationein répu des Pharisiens, ardent« à dénaturer tous ses
gnant em legislaiori esse putei », diL Tliéodo- actes. — Sermonibus, dibrei, à la fois les pa
ret. L<* Sauveur <*¿1 plein de miséricorde, roles et les actes, x x xiv, 20. — Gratis.
mais il a reçu de son Père le droit de juger, David, sans être d’une innocence absolue de
Jo«»n., v, 22 ; les malédictions du p3aume et la vant Dieu, n*a cependant donné aucun sujet
parole chie à Judas à la Cène sont comme la à ses ennemis de le traiter comme ils font.
si ntenre d un jug.* qui prévoit l'avenir du cou Quant à Notre-Snignuur, il peut dire à ses
pable. Mau iIhiis ('Evangile, ce juge est encore persécuteurs . <1 Quia ex vobis arguet me de
pi« m rie miséricorde cl de tendresse, et il peccato » ? J o a n M vin, 46. « Lorsque nous
donne le nom d’ami à celui dont la réprobation sommes circonvenus par des fraudes, par des
n’om que iiop prochaine On dirait qui* par injustices, par des tromperies, lorsque nous
une délicatesse 1«Mile divin*», il a voulu raisser voyons que nos ennemis nous ont comme
à un écrivain üe, l’Ancien Testament le soin assiégés et environnés par des paroles de
d’appeler la vengeance sur la tdte du grand haine, et que de quelque côté que nous nous
coupable, et que pour lui, avertissant l'a- tournions, leur malice a prib tes devants, et
poire de la ruine éternelle qui le menace, il nons a fermés de toutes p a r i s ; e t alors il est
ne veut songer qu’à lui meriter le repentir malaisé de reconnaître l'ordre d'un Dieu
eL te »alut. juste parmi tantd'injuslicesqui nous pressent;
S. li.BLE. PSÂl'UBS» — 34
330 LE LIVRE DES PSAUMES
et comme rien ne nous parait que la malice S. Athan., « u t ei diabolus p ræ n t cui ipse se
des hommes qui nous trompent el qui nous subdidit ». S. Prosp. Celle interprétation est
opprumnl, notre cœur croit avoir droit de favorisée par le parallélisme. Hitzig traduit :
se révolter, el c’est là qu’on se sent poussé a prononce contre lui : coupable » 1 Cette
aux derniers cxcèi. 0 Jésus crucifié par les tra d u c tio n , observe Hupfeld, a contre elle le
impies! ô juste persécuté de la manière du sens g r a m m a t ic a l; d'ailleurs c'est seulement
monde ta plus outrageuae, venez ici à notre -au vers suivant qu'il est parlé de la sentence
secours, et faites nous voir Tordre de Dieu jortée contre le traître. — Diabolus, sntan,
dans les maux que nous endurons par la
malice des hommes ». Boss. Serm. sur la
Î'accusateur. Ce nom est donné au démon
par Joh, i, 6 el Zacli., n i, 4 , 2 , cl comme il
Pass. 4666, 2» Point. s ’agil ici d'un jugement divin, il faut recon
.4 . — Pro eo ul me diliijerent. Heb. : « à la naître dans ceL accusateur « un adversaire
place do mon amour »,de l'amour que j'ai pour d'une méchanceté eL d’une puissance sur
eux. — Detrahebant, istenouni, du verbe satan, humaines » (Molli, par conséquent, le démon
ils son i m'’S adversaires, ils remplissent contre lui-même. La menace s'accomplit pour Ju
moi roffico do Satan. — Orabam. Heb. : « et das : « El post buccellam, inlroivit in eum
moi prière », thefillah, je ne suis que prière, Satanas », Joan., x m , 27.
c'est toute mon occupation, a Non qu'idem 7. — Cvndemnalus, rashah, méchant, cou
dixiL quid orabal; sed quid melius intelligi- pable. — In petxatum. Le psalinisLe ne parle
mus, quam pro eis ipsis »? S. Aug. Le pas là de la prière faite au juge par le cou
Messie ëiait aussi « pernod ans in oratione pable, de son recours en grâce, mais rie la <up«
Dei », Luc., vi, 42, et « preces supplicationes- plication adressée à Dieu, la thefillah.La prière
que ad eum, qui possit ilium salvum facere a au méchant nVst point un péché par elle—
mortf*, cum clamore valido et lacntnis offe- môme, mais quand le pécheur n’a au fond du
rens ». H 'b ., v, 7. cœur ni confiance un Dieu, ni repentir, et ce
5. — Mala pro bonis. C'est celte antithèse fut lo cas de Judas, sa prièro est un nouvel
que déveJoppont de la manière la plus dra outrage au Seigneur. Is., i, 45; Prov.,
matique les Impropères du Vendredi-Saint, XXVIlî, 9.
et les répons de Poffice de la Passion, 8. — Dies paùci. Sa p., rv, 3, 4. — Kpisco*
fer. 111 post Sexag. « Multa bona opéra paium , *imp3, peqouddathot de p a q a d ins
ostendi vobis ex P aire meo; propter quod pecter : sa surveillance, sa charge. Le mot
eorum opus me lapidatis » ? Juan., x, 32. hébreu «esi rendu très liLLéralemeni par le
6. — Le psalmisle, après avoir parlé de grec : ^ êmffxomfiv. Doëg était préposé à la
ses ennemis en général, en vient à celui qui surveillance des troupeaux de Satil; Judas
est Je principal, et l'insLigaleur de tout le était appelé à être pasteur d’âmes. Act., i,20.
mal dont il a à souffrir. — Peccalorem, S. Pierre fait comprendre comment ce verset
rashah, un méchant, quelqu'un d'impitoyable tout entier eut son accomplissement.
pour le saisir et le traduire.cn justice. <* Pec- 9. — Le malheur doil s’étendre à toute la
éator est ipse peccati inventor Satanas », famille du traître. « Si hæc sentiunl morlui,
PSAÜMfi CVHI
10. N u tan tes transferantur filii 10. Que ses fils errent dans l’exil,
qu’ils mendient et soient chassés de
eju s, e t m en d icen t; et ejiciantur de
habitationibus su is. leurs demeures.
11. Scrutetur fceneralor omnem 11. Que l’usurier vienne recher
substantiam ejus: et diripiant alieni cher tout ce qui est à lui, et que les
labores ejus. étrangers pillent ce qu’il a ga
gné. "
12. Non Bit illi adiutor : nec sit 12. Que personne ne l’assiste et
qui m isereatu r pupillis ejus. n'ait pitié de ses orphelins.
13. F.iant nati ejus in mteritum : 13. Que ses enfants soient voués
in generatione una deleatur nomen à la mort, et qu’en une génération
ejus. son nom soit effacé.
l i . In memoriam redeatiniquitas 14. Qu’on rappelle en présence
patrum ejus, in conspectu Domini: du Seigneur l’iniquité de ses pères,
et peccalum malris ejus non de* et ¡que Je péché de sa mère ne soit
leafur. point oublié.
1?. Piant contra Dominum sem- 15. Qu’ils ne cessent d’être sous
per, et dispereat de terra memoria les yeux du Seigneur, et que leur
eorum : souvenir disparaisse de la terre;
16. Pro eo quod non est recorda- 16. Car lui, il ne s’est point sou
tus facere misericordiam. venu de faire miséricorde.
17. Et persecutus est hominem 17. Il a persécuté le pauvre, l’in
inopem, et mendicum, et compun- digent, celui dont le cœur souffrait,
ctum corde mortificare. pour le faire mourir.
pauvre et souffrant est David, et aussi le . 30. — Opus. Ceux qui voient dans le»
divin Sauveur qui a propter nos egenus 1 1 , 6-19 les paroles de Doëg, donnent à ce
faclus est ». Il Cor,, vm , 9. verset une interprétation en harmonie avec
48. — Veniet, elongabitur. Les verbes sont leur manière de voir : Voilà L'œuvre, voilà le
au futur eonversum en hébreu : elle est venue, langage de ceux qui ine calomnient. Tel
elle s’est éloignée; ils indiquent donc une ne peut être te sens du mot hébrou nbyS,
chose qui déjà a commencé à s'accomplir. pehotillah,(\u'\ signifie « œuvre » et « salaire
Les versions, grâce à une légère différence et qu'on est obligé de prendre dans ce d er
de ponctuation, lisent le futur. « Perdilionis nier sens à cause du complément m edh
filius, cui diabolus stabat a d ex tris, pnus in iehovah ; « voilà le salaire de la part de
desperationem Ira nsi il quam sacramenlum Jéhova pour ceux qui me calomniant »,
generalis redemptionis Chri9lus impleret. S. Jérôme traduit aussi par « rein bu tin ».
Nam morluo pro omnibus impiis Domino, Gfr. Levit., x ix , 43; Is., x u x , 4. — A pu d
potuisset etiam forte hic consequi remedium, Dominum. Ces malédictions ne sont donc pas
si non festinasset ad laquenm. Sed maligno les souhaits d’une vongeance humaine, mais
cordi, et nunc furti fraudibus dedito, nunc les actes de la justice divine. Celle remarque
parricidalibus commerciis occupato, niliil fait disparaître toute difficulté dans l’inler-
unquam documentorum Salvaioris insede prétaiion du psaume ; car si Dieu a dit :
rai ». S. Leo, Serm. l x h , &. — Et t n d u t f . « Mea est ultio, et ego relribuam », Deut.,
Il y a trois degrés dans la malédiction : elle x x x tii 35, qui oserait lui contester et le
est à l’extürirur, comme un vètemont, à droil de venger sa loi outragée, et celui de
l’intérieur, comme l'eau qu'on boii, Job, faire annoncer ses vrngoances par les hom
xv, 46; x xxiv, 7, et jusqu'au plus inlime de mes inspirés de son divin E^pril?
Tètro, comme Thuile qui pénèLre partout et 24. — Fao « agis avec moi », 0.1
entre profondément. Clr. Boss. Serm. sur la en sous-entendant un substaniif, comme pré
Passion, 4661. - Hic et plagæ vehementiam. fère HupMd : fais-moi grâce, fais-moi du
et supplici! siabiliiatom ostendit, sigmficans bien. — Propter nomen tuum . « Quamvis
mala omnibus hoinimbus ex se et animi sui salis jiistam causam haberet petendi auxilii,
sentpntia proficisci ». S. J. Chrys. quod mala paleretur, illn tamen præterm il-
49. — « Aprrlior malitia est qua se pecca- tens hoc dicere confugil ad solam Dei cle-
tor quasi pallio tegil, et indp operfcu« vide- m em iam ... Non quoniam sum tfignus, sed
lur, unde eiiam in oculis hominum gloria- propter teipsum, quoniam es clomens et mi-
tur... Maledictione se præcingit, quia maluin sericors ». S. J. Chrys.
non repenlinum, sed disposilum aggrodiiur; 22. — Cor meum, l i v . 5 . — Conturbalum
nt ila discil malefacere, ,ut semper paratus est, SSn> chalalt « blessé à mort ». « Nunc
sii ». S. Prosp. anima mea turbata est », Joan,, xii. 27,
PSAUME CVIII 533
sum ; et cor meum conturbatum reux, et mon cœur est tout boule
est intra me. versé dans mon sein.
23. Sicul umbra cum declinai, 23. Je disparais comme l'ombre à
ablalus sum : et excussus sum sicut son déclin, je suis secoué comme la
locust®. sauterelle.
24. Genua mea infirmata sunt a 24. Mes genoux sont affaiblis par
jejunio : et caro mea immillata est le jeûne, et ma chair est toute chan-
ter oleum. géeparce qu'elle est privée d'huile.
. Et ego factus sum opprobrium 2o. Je leur suis devenu un objet
illis : viderunt me, et moverunt d'opprobre, en me voyant ils ont
capita sua. branlé la tête.
26. Adjuva me, Domine Deus 26. Secourez-moi, Seigneur, mon
xneus : salvum me fac secundum Dieu, sauvez-moi selon votre misé
misericordiam tuam. ricorde.
27. Et sciant quia manus tua 27. Qu'on sache que votre main
hffic : et tu, Domine, fecisti eam. est là, et que c'est vous, Seigneur,
qui agissez.
28. Maledicent illi, et tu benedi- 28.11s maudiront, mais vous, vous
ces : qui insurgunt in me, confun- bénirez; que ceux qui s'élèvent
dantur : servus autem tuus laeta- contre moi soient confondus, tandis
bitur. que votre serviteur sera dans la
joie.
29. Induanturquidetrahuntmihi, 29. Que ceux qui me calomnient
pudore : et operiantur sicut diploide soient couverts de honte, et quMls
confusione sua. soient enveloppés de leur confusion
comme d’un manteau.
a trisiis est anima mea usque ad mortem ». cela», c'est-à-dire, cela est l'œuvre de ta main,
Matlh., xxvi, 38. (i Digitus Dei est hic », Exod., v m , 49.
23. — A blatus 8um, itehelakthi, je m’en 28. — Maledicent, Qu’importe leur m alé
suis allé. « Filius quidem hominis vadit, diction pour celui que Dieu bénit ! # Non en im
sicut scriplum est de illo ». Matlh., xxvi, 24. polest malediclo m overi, qui maledicta
— Excu>sus s u m , .« i*ai été secoué comme oominum divinæ mu nere benediciionis ex
la sauterelle » que le vent emporte. Job., cluait. Non potest sentire maiedictum qui
x x x ix , 20. habet Verbum, et non potest referre male-
24. — A jejunio, car dans la peine on dictum, cui in ore semper est Verbum ».
oublie de manger, ci, 48. — Immutata eti S. Ambr. in Ps. cxviu, 42. « Eliamst di ris
propter oleum , üJHS, kachash mishamen, innumeris devoveant, si Deus benedicat,
cr a défailli de graisse », BMIarm : « propter nihil detrimenti ex eis accipil, sed in ipsos
pinguedinem suam ami^sam ». Le verbe vertentur probra et ignominiæ ». S. Chrys.
kachash signifie proprement « mentir », et a Les méchants ne peuvent d'ailleurs que
ensuite les sens dérivés d e « faillir, défaillir». souhaiter le mal, tandis que « Deus cum be
Les versions se sont arrêtées à la première nedici t, facit quod dicit ». S. Prosp. — Ser
acception du mot. Leur traduction suppose vus. Applique à Noire-Seigneur, ce nom
que le corps du persécuté présente une appa « assumplee naluræ est nomen, non quod
rence défavorable, parce qu'il n’a pas été illa servirei ; quomodo enim id fieret, cum
oint d'huile. Gfr. c m , 45 Ce sens s'accorde esset cum Deo Verbo conjuncta, cumque
moins bien avec le parallélisme que celui de rerum omnium imperium accepisset? sed u t
J’hébreu. ipsius naluræ proprietas ostenderelur. Non
25. — lx v i ii , 44, 4 3 , x x i, 8 ; Matlh., dignitalem igitur nomen servi hoc in loco
xxvii» 39. déclarai, sed natu ram ». Theod.
26. — Après avoir exposé ses maux, le 29. — Diploide, bw n* mehil, vêtement de
psalmiste recommence sa prière. dessus très ample qui enveloppe toute la
27. — M enus tua hœc. Heb. : « ta main personne.
634 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME GX
PSAUME CiX
(Traducifon db Bauvét).
talion contre les Pharisiens sur la divinité'du David fut, dans l'antique Salem, le prem ier
Messie : « Quomodo ergo David in Spiritu successeur de Melchisëdech dans la double
vocal eiim Dominum, dicens : Dixit uomi- fonction de roi et de prêtre. Sur quel fonde
nus etc* », Matth., xxii, 41-46 ; Marc., ment peut-on affirmer que David lut cohen?
x i i , 35-37 ; Luc., x x , 4f-44. Nous avons à On le cherche en vain. Hitzig et 0 sh a m e a
tirer de là trois conclusions importantes : sont plus logiques en appliquant Te psaume à
4° que le psaume esl bien de David; 2° qu’il des princes qui furent rois et prêtres, Jona
est inspiré, puisque te saint roi Ta composé than, frère de Juda* Machabée, Simon, fils
« in Spirilu », S. Marc : « in Spiritu sancto » ; de Malhatias, I Mach.,. xiv, 44, et Alexandre
3o que cTest une prophétie messianique, puis- Jannée. Le titre du psaume et la parole de
ue Notre-Seigneur le cite comme parlant du Noire-Seigneur donnent droit (fs protester
S [essie, et q,ue cette base d’argumentation
est acceptée comme incontestable par les
énergiquement contre cette prèles Lion, mais
les rationalistes ne tiennent point compte
Juifs, disposés pourtant à contredire U- Sau de ce qui gène trop ouvertement leurs théo
veur et à le prendre en défaut, a Quelle ¿oie ries, et plutôt que de rien rabattre do leur
de voir Jésus-ChrisL nous expliquant lui- propre infaillibilité, ils préfèrent déclarer
même les prophéties qui le regardent, et nous m odestem ent, comme Néander, que la
apprenant par là comme il faui entendre science de Noire-Seigneur a été en défaut
toutes les autres »1 Boss. Médit, sur l*Ev., quand il a attribué le Ps. cix à David.
dern Sem. 52e jour. Cette joie est celle de On ne saurait dire exaclornent à quelle
tous les interprètes catholiques, et de quel occasion D avidécnvit sa prophétie. Plusieurs
ques protestants , Rosenmüller, Tholuck, croient que ce fut à l'époque de rétablisse
Atoll, Johnson, Jennings, qui tiennent, le ment de l'arche à. Sion, ou encore de la
psaume pour directement et exclusivement guerre contre les Ammonites, II Reg., xi, 4.
messianique : l’étude du texte ne fera que Ce fut en tout cas postérieurement au pre
confirmer celle idée. C’était d'ailleurs celle mier de ces événements, car le ÿ. 2 suppose
de la traduction j,uive, comme en fonl foi que la domination du Messie doit avoir son
t'atlilude des Pharisiens duvanL Fargumenta- point de départ à âion. Il n’est pas néces
tion de Noire-Seigneur, et l'interprétation saire, du reste,, d’indiquer une situation his
formelle du. Talrnud: Cfr. Perowne. Mais torique pour un psaume exclusivement pro
voyant l'usage que les chrétiens faisaient phétique et messianique, car l’Esprit souffle
contre eux de ce psaume, les rabbins posté où. ï\ veut et quand* il veut. On ne peut par
rieurs ont abandonné, ici comme dans bien conséquent admettre l'idée de Delilzsch e i d e
d’autres passages* messianiques, leurs anti Perowne, qui appliquent le psaume à David
ques traditions. A la place du Messie, ils dans le sens littéral» et au Messie dans le
ont prétend» que le psaume avait en vue sens spirituel : le titre, du psaume^et le
Abranam, ou David (ledavid devant signifier Ÿ. 4 deviendraient alors, inexplicables, sans
alors non plus « de David », comme dans parler de la. cotation rtuSauveur d.ans l’Evan-
tous les autres titres, mais « à David » ou giie* David chante le Messie comme roi rionqi:
9 sur David »), ou enfin Ëzëchias. C’est cette nateur et conquéranL. « Cette image d'un
dernière application qui avait cours au guerrier détruisant sea ennemis peut pa
second siècle, comme on le sait par S. Justin, raître étrange pour représenter rétablisse
Dial. 33, 83, et Tertullien, adv. Marcîon., ment sur la terre de l’empire spirituel du
v, 9. Les rationalistes ont fidèlement suivi Christ; mais David décrit la vtci.oite du
tes rabbins dans cetLe voie de raj:biLraii?e, Messie sur ses ennemis par les images qui
Herder, Ewald, Hupfeldt Riehm, imaginent lui sont familières, à. Klî homme de giterre,
qu'au moment où David établit l’arche à Sion, de même qn’Ezéchîel emprunte' les- siennes
un poète vient l'avertir que le « Seigneur le au monde assyrien ». Johnson. D’ailleurs,
fait asseoir â sa droite », c’est-à-cfire, lui l'a métaphore a son explication, dans le
assure son secours; le t • 4 e&fc assez embar psaume même : ce roi guerrier* c'est up
rassant dans cette hypothèse; Riehm pense p rêtre, par conséquent un com battant spiri
tout expliquer suffisamment en disant que tuel, dont la royauté ne vient pas de ce
636 LB LIVRE DES PSAUMES
monde, Joan., xviii , 36, et qui ne cherche à et celui vis-à-vis duquel David n’e*t qu’un
conquérir i|ue les âmes. Le psalmisle le salue simple sujet, le Messie, Fils de Dieu. 0 Qui
au jour de son triomphe flans le ciel, gage prophète, ctim rex esset, quem dppe la
de son triomphe sur la terre, S. J. C hrjs. Donunum suum posset, qui sederei ad dexte-
Quod Christ, sit Deus, iv, in fine Signa ram Dei. nisi Cnnslum Filium D ei?» La
lons ici un remarquable exemple de pers d a n i . Div. Insili, iv. 42. — Sede a dextris,
pective prophétique : David dan^ sa con x liv . 46. Sede, dans l'altitude de la domina
templation voit le Christ triomphant à la tion et du repos o dextris, à la place d'hon
droite du Père ; puis il aperçoit son icgne sur neur réseivée au Messie, III Reg. 11, 49.
la terre, son sacerdoce, inliimmcni lié au Cette place ne lui est pas donnée à raison de
mystère de son incarnaLion, donL 1rs humi son litre de Fils de Dieu, car en cetio qua
liations lui apparaissent en dernier lieu ; lité il la possède de toute éternité, mais
l'ordre chonologique des évèmm<nis est paice q u '\ comme Verbe incarné, il a droit
absolumentinvuise. Dieu a ré\éléses desseins d'introduire son humanité dans le n e l au
au p alm iste seh n l'euclialni ment qu’ils ( ni jour do l'Ascension* On disail du Fils de
dans sa pensée éternelle, car pour lui, « prius Dieu : « da mihi sodium tuarum assisti ic«m
in intentione posteiius est in exserui*onfi ». sapi^ntiam », Sa p., ix, 4 ; on dit maintenant
Les vérités dogmatiques enseignées dans du Sauveur glorifié : « a s a n d i l in cœlum,
le psaume sont nombreuses ei im posantes : sedei ad dexieram Patris 0 . Symb. Nicen.
4* Supériorité et divinité du Mosip, appelé « Nam posi crucetn i t passionem hoc'honore
par David adom, mon Seigneur, Mat th., donalus »si ut Deus, sed ni homo accepit,
x x n , 44: Marc., x i i , 35 ; Luc., .,xx', 44 ; quod ut Deus habt bat *.Theo:l. Bien que placé
Heb., i, 43 ; 2° Toute-puissance conférée au à la droite du Père, Jêsus-Christ n’est point à
Messie, et son ascension : « sede a dextn s (>n rang inférieur. « Die nunc, qui de sascu-
meis », Act., il, 34; v u , 55 ; Rom., vin, 34; laribus aibitraris æstimanda divina, num
Heb., 1, 8 ; I Pet., n i, 22. 3° La victoire 1ibi videalur iuferior qui ad dexteram sedet?
définitive sur ses ennemis, * f . 4, 5, 6; Num injuria Pal ris, quia adsinistiam sed ei?«
I Cor., vv, 24, 2 5 , Heb., x, 43. 4° Sion, S. Amlir., de Fide, it, 42, 402. « Neque
point de dépari de sa domination, là., h, 3. enim dextera significai locum inferiorem...
5» Soumission do tous les peuples à son sed relation m ad id quod eequale e s t;
emplie, t . 3. 6° Son sacerdoce-éternel, diffé quippe rum dexicra non accipiauu corpora-
rent, ri» celui d'Aaron, Heb., vi. 20-vm, 5, liler (sio enim po g( t eliam essealiquid sinis-
7o Son pouvoir de juge, ÿ. 6. 8° L'hunnlia- irum in Deo), sed hononficis assidendi verbis
lion et la gloire de son incarnaLion. t . 7. Filii majtstalem honoremque Seri plu ra ob
90 enfin, dans la Vulgate, *. 3, sa génération oculos ponat ». S. Basd. de Spir. sa net.
éternelle. Aussi aucun endroit de {’Ancien vi, 45. C’î si du sein de cette gloire inacces
Tesiamrnt n'est «il cité plus souvent que sible que Jésus-Christ gouverne le monde ;
celui-ci d am le Nouveau, Cfr. S. Hilar. in a Sede... non soium in allo, sed et in occulto,
Mattl). x x i i i , 8. excellens ut dominent, latens u t credati* ».
Les strophes, au nombre de six, sont en S. Aug. — Donec ne borne pas le lemps où
vers alternes de sept et cinq syllabes; les lo Messie sera à la droite du Père, mais in
slicphes impaires ont quatre vers, les paires diqua qu'il aura cetle place d’honneur même
(n ont trois seulement : 4« Sir. : le ChrisL avant que sa victoire sur (a terre ait atteint
(ont-puisant prend place à la droite de toul son développement historique. Cfr. le
Jéhova ; 2« Sir. : de Sion il étend sa puis donec de S. Math., 4, 25. « Opoitet ilium
sance ?ur to monde; 3B Str. ; tous les peuples regnare, donec ponai otnnes inimico«? sub
accoun ni à lui ; 4e Str. : Jéhova Ta con.-tiiuo pedibus eju-î », l Cor., xv, 25, c'osi-à-dire,
prêt 1u életnH : 5® St. : il brise les rois et les « donec ouines qui te coniemnunl tuæ voluti
peuples ennemis ; 6e Str. : lui-méme, humilié la ti subjiciam, sive invitos et misero*, sive
un instant, est ensuite couronné de gloire. volunlarioaei beatos. »S. Bern.sup. Cant. vi.
4. — D ixit, DKJ, veonm, a oracle ». C’est Le mot donec é tend donc sa portée jusqu’au
>ar ce moi que commencent nrdinairemenl jugement dernier; Bossuet l'explique ainsi *
fes oracles des prophètes. David parlant ici
a in Spiritu sancto » Marc., xn, 36, ne fait
a Di-meurez clans le ciel ju sq u ’à ce que vous
en v en u s encore une fois pour juger les vi
que servir d'organe au Seigneur. — Domino vants et les morts ». Médit. sur I Ev. Dern.
meo, ladoni, « à mon Maître ». Le Sein.- 52® jour. — Inimicos. « Q.nnain aulem
suflïxe possessif ne peul se rapporter qu'au su ni inimici? Hommes perversi elqui divinæ
psalmisle, à David ; adoni est le terme qu'em voluniatt resistimi ». S. Clem. rom. 4 ad
ploie un sujet pour parler de son roi, 1 Reg., Cor. 36. Le premier de tous ces ennemis est
x x n , 42; or David esL roi lui-méme; celui lè démon à qui, par sa mort, Jésus-Chrisl -a
qu'il appelle son Seigneur ne peut donc être écrasé la tête, conformément à l ami que
qu'un personnage surhumain ; ce n'est pas prédietion. Gen.. n i, 4 5 .— Scabellum. Servir
Jéhova, mais c'est celui à qui parle Jéhova, d'escabeau, c’est être réduit à la plus pro~
PSAUME CIX «37
fonde humiliation. Jos., x , 34. Tous les l’histoire de (’Eglise ; Dieu laisse à ses en
adversaires du Christ seront un jour forcés de nemis la puissance temporelle, et il en fait
.reconnaître la puissance de celui qu'ils corn* servir les excès mêmes à l'accomplissement
b a tlrn l; cl ce n’est pas seuhm ni le Messie, de ses dessèins ; au plus fort de l’épreuve,
c’esl Jéhova lui-même qui les humiliera, les chrétiens trouvent courage et conso
a Tous vos ennemis, 5 mon roi, doivent ôlre lation d a i s la parole du divin Maitre :
l’escabeau de vos pieds; ils seront réduits, ils « confidile, ego vici mundum ». Joan.,
seront vaincus, ils seronl forcés à baiser vos xvi, 33.
pas et la poussière où vous aurez marché. 3. — T m m principium , rQT1 y o y ,
Qu’aitendons-nous? Molions-nous volontai hnmka nedaboth, mol à mot : « populus luus
rem ent sous li s pieds de ce roi vainqueur, de spontaneilates », ton peuple est tout entier
peur qu’on ne nous y mette par force, de peur générosités, sacrifices et dons volontaires vis-
qu'il ne dise du haut de son trône : Pour à vis de loi, c’est-à dire, il se donne à toi,
ceux qui n’ont pas voulu que je régnass e sur il accourL à toi, non pas forcé par la crainte,
eux, qu'on les fasse mourir à mes yeux. Luc., mais poussé par une volonté joyeuse et sou
x ix , 27 ». Boss. loc. cit. Rufin, de fienedict. mise avec amour au saint joug du Messie;
P atriarch. i, 1, reconnaît dans ce verset ce peuple esL V « hilaris daior » que chérit
l'accomplissement par le Messie de la prophétie le Seigneur, II CorM ix, 7. Nedaboth est une
de Jacob à Juda : a Ma mis tua super dorsum apposition à hamka; régulièrement, il faut
inimicorum tuorum ». Gen., x u x , 8. Remar- donc traduire : lo peuple s'ofFre spontané
uons enfin avec S. Augustin que si la victoire ment, plutôt que : le peuple offre ses dons.
u Messie se poursuit lotis les jours dans lo Dans ce dernier cas, il faudrait supposer un
monde des âmes, plie n'apparaîtra dans tous verbe sous-entendu, ce qui n’est pas néces
son éclat qu'à la Ondes temps:« Sedere Chris* saire. S. Hier. « populi lui spontanei
tus ad tlexleram Dei Patris creditur, non erunt ». LX X : (tera <roü àpX^»C0 qui su p
videtur ; ejus etiam inimicos poni sub pedibus pose la lecLure himka, par la conjonction
ejus nondum apparet; id agitur, apparebit in him et le suffixe de la seconde personne, et la
fine ». Civ. Dei, xvii, 17. confusion de nedaboth avec un dérivé de
2. — Virgam v irtu tis, selon quelques nadib, prince, qui grammaticalement ne peut
Pères, la croix du Sauveur qui doit être mener a ce sens de puissance. — In die vir-
l'instrument de la conquête du inonde. lutis tuœ, -|S»n Ü V 2 , beiom cheileka, « au
Balaam avait déjà désigné le Messin sous jour de ta force », au jour du grand com bat
la même figure : a Consurget virga de et de la victoire contre les puissances de
Israël ». Nmn., xxiv, 17. — l'enfer, au jour où le monde verra que « ver-
isklach, 9 il enverra », il fera sorLir. C'est bum crucis.,, hisqui salvi fiunt, id est nobis,
de Sion que le Messie enverra ses apôtres à Dei virlus est ». I Cor., i, 18. — In splendo•
travers l’univers, après avoir fait descendre ribus sanctorum, t t n p iTTHSi behadrei qoriesh,
sur eux son Saint-Esprit. a De Sion. exibit a avec jes ornements de sainteté », avec les
le x , et verbum Domini de Jerusahm ». vêtements sacrés. Au temps de Josaphat, les
Is., iz, 3 ; Ps. u , 6. — Dominare, il, 9, lévites marchèrent à la léie de l'année leha-
t x x i , 8. « Quamvis terrarum orbis hostihus drath qodesh, avec ¡’ornement saint, le vête
tuis repleUis ait, non Lamen hi impcdir» ment des solennités, II Par., xx, 21. Les
poterunt quominus regnum Luum in uorum enfants du Messie doivent être« regale sa c e r-
medio propagetur ». Rosenmüll. « Et hæc dolium, gen* sancta », l Pel., u , 9 ; il n’esl
cum viaerenl hostes, mhil facere polerant, donc pasétonnant qu’ils apparaissent au pro
etsi leges secum haberent, lîctores et omn^m phète avec les ornements des phalanges lévi-
potesta tem ; sed erant hi (apostoli) poten- tiques : pour ces guerriers de la loi nouvelle,
Ltores propler cum qui in ipsis habilabal ». com battre, c’était s'otfrir en sacrifice à
S. J. Chrys. Il en a été de même dans toute l’exemple de celui qui s’était immolé sur la
538 LE LIVRE DESi PSAUMES
crois, c’était pour ainsi dire faire acte sacer IP nous semble que» te- sens suggéré par le
dotal. N. Le Hir préfère traduire ici : a dans parallélisme est bien préférable* e t qu’il n’est
la magnificence du saint lieu ». Dans les >as rigoureusement nécessaire de refuser à
passages analogues, les LXX traduisant p a r:
îv aü^àryCtj, XXVIW; 2, XGVr 9, fv aûXaTç. ¿ yîouç,
f ’hébreu un sens concret que les. autres
langues donnent si naturellement & un1mot
1 Par», xvi,. 29, quoique dans la Vulgate on abstrait comme celui qui est. en. m is tió n .
lise dans ce dernier passage : a in décore Cfc, Judith., xvv 6..ll faut avouer néanmoins
sancto ». S. Jérôme traduit au Ps. x x v m : que la détermination du sons de ce verset
a in decore sancio » el au Ps. xcv ; « in offre unt* noiable difficulté. Plusieurs versions
cocone- sanetuarii ». Les1 LX X : ¿v *caîç ne s’écartent pas trop do celui dp l'hébreu;
>aunoâTii)oi xc5v âyltov cou, a in splendoribus Aq. ¿nà (ufcpaç £E&>pOpta(jivv|ç aot fipoaoç
sanciorum tuorum », parlent en général de 7cai6iôxY)TÔç oou, du sein de l'aurure naissante
choses saintes, sans désigner plus p a n i c u - est à loi la rosée de ton enfance; Symm :
lièrrmnnt le temple. Nous pouvons donc (bff xar* ôp0pov oo% Spôooç ^ veÔTti; oou, comme
garder la traduction généralement adoptée : au point du- jour ia rosée, à toi est la jeu-*
« in babitu sancto », ou, comme M. Le Hir nesse ; S'. Hier. : « quasi de vulva orietur tibi
traduit aux deux psaumes précédents : a in ros adolescenliæ tuæ ». Les LXX s'éloignent
ornâtit sancio a. Dans l'un et l'autre cas, beaucoup plus du texle prim itif; d'abord ils
celte expression a un sens nettement reli laissent de côté Tes deux mots leka tal, qu’on
gieux ; il ne s'agit pas1d^ano- foule en1habrls relrouve dans les autres versions; ensuite
de fôies ou en costume mrh faire, mais d’un ils lisent comme au Ps. il, 7 : ielidthika,
peuple revêtu d’ornemmls sacrés pour faire « genui te ». Ils sont suivis par le syriaque :
cortège à celui' que le psafmiste va bientôt « ex utero ab antiquo te, o puer, genuit te ».
appeler a prêtre éternel ». Symmaque- et « Si nous avions à nous prononcer sur la
S. Jérôme ont lu, grâce au changement d’un valeur de chaque leçon, d'il M. le Hir, il nous
T en -v, r n n n , beharrei, Iv flpeow drç&Hc, « in semblé que l'enchaînement des images favo
montibus- sanctis ». Cette leçon1, qu’on ren rise celle de l’hébreu ». Néanmoins le texle
contre dan®, quelques-manuscrits, est préférée des LX X et de la Vulgate a une grande
par Herder et Hupfeld. Elle ne change pas importance, à cause de la vérité dogmatique
notablement Je- sens. — E x utero ante lucife^ qu’il reproduit, et de l’usage qu'en ont lait
rvm genui te, “jr n b v S ü 1T) nmtfo anTO, les Pères. Dans ce texte, « utérus non signi-
mereeïiem mischar leka tal inldouUieika, mol ficat uterura (noqae enim Dvus dividí tur i a
&mol ur abuiero aurorœ bîbiros j uventus tua». membraj, sed eamdem substantiarn Palris
Le mot mihsekar a le même sens que shachar, FiUrque- demonstrat ». S'. Hier., Ep. l x v , ad
« aurore v, de la> môme manière que machsak Princip. G. a C est Fe propre du père d’en
signifie comme chosbeh', a ténèbres ». La gendrer, e t c7est Fe propre de la mère de
plupart des versions: regardent le D initial concevoir et de porter en son ventre Tenfant
comme la- préposition m m , LXX : npo qu’elle a conçu, du père; et l'un et' l'autre
iuusyàpov, « ante lueiïerinn » ; i-i serait plus convient au Père éternel qui engendre, et
exact pourtant de traduire : « ex aurorar ». engendre en sor-méme, et qui porte en son
Le mot ialdoulheika, « ta jeunesse »• est pris sein son Fils unique, eE Fy porte et Ty en
dans un sens- concret par tous les hébrafcants; gendre éternellement ». De Bérulfe, Disc. X
Hupfeld observe justemeac que- cette* expres su rT E la t et les Grand, de Jtisus. Cfr. Boss,.
sion. est ainsi parallèle à kam ka, c ton Eîév. sur frs Myst). IF0 Serm. 4. Ces expres
peuple* ». Ou a- ators : «r du serra de l'aurore sions anthropomorphiques sont employées
»toi; la rosée de t a Jeunesse v, c’est-à-dire, par les Pères pour m ettre en lumière une
te s jeunes gens, tes enfants: remplis d’une vérité de l’ordre suprasensible que la pau
éLernelle jeunesse, viennent à toi aussi vreté du langage homain no permet pas de
nombreux que- lès gouttes de rosée qui dé rendre aut'remement. « Ut nos ex visibilib us
coulent du sein de l’aurore. Comparer la ad invisibrfia errgeret, terrenas nativitatis
multitude à la rosëe esü une figure familière voeabulum ad divinas* generationis traxit
aux Hébreux, H RpfiS x v n , 1$; Mich.. v, 7, exemplum... quia nos aliter vorilatem divinæ
Avec celte traduction*, le parallélisme est gpnerationis* "audittr m ntis percLpere non
par Fait entre les deux- parties, du verset. possemus, nisi humanr nüeri provocareraur
M. l^e Hir, il e s t vrai, réadmet pas ce sens v oc abalo, ut ambigi ulUrs non posswt, de
co n cre t, parce qu'on n’en» trouve pas Dei subslantrà nalum esse, quern constat ex
d’exemple dan s la> Bible, et il' ontpnd par Patris utero extülisse ». S. Vie t. Vit,, cfo
« ta jeunesse * celle que* donne au Christ la Persec. vandal, m , 7. L a narh-sunce dont
rosée qui tombe dn sbkr de l’aurore, c'est-à- parle h î Vulgate est celle que- célebre te
dire, qui1 vient dit sein de Dieu. Cfp. Is., P si n ; le Verbe est engendré1ante tariferum,
xxvr, 19,“ Os., xnr, 4 ; Zach., vire, * t . En a hoc esü ante sidéra, et quorï est autu ^iderâ,
conséquence H traduit : « le sein de l'aurore bac esl ante lemporaAsi ergo ante témpora,
te verse la rosée {Tirne immertelle jeunesse ». ab æüemrtate ». S. Aug.
PSAUME CIX 639
lias, en particulier. Simon avait le sacerdoce juge, en vertu des pouvoirs que son Père lui
de naissance, le Messie l'aura en vertu d'un confie, v u , 9 ; ix , 9; xcv, 4 0 ; Joan.,
oracle direct de Jéhova ; Simon succédait à v, 22, 27 ; Act., x, 42. — Implebit ruinas,
Àaron dans son sacerdoce, le Messie sera DVH {OH, maie geviioth, «emplissant de ca
prêtre d’un ordre tout différent ; en Simon, davres », comme on vainqueur qui jonche le
c'est la royauté qui s’ajoute au sacerdoce, soi des corps de ses ennemis. Ces cadavres
I Mach., \ i v , 41 f dans le Messie, le sacer sont « cadavera virorum qui prævaricati sunt
doce s'ajoutera à la royauté. Nous n’aurions in me », Is., l x v i , 24; Apoc., x ix , 47, 48, 24.
pas le témoignage de Nolre-Seignour et de la — Conquassabit, yrflD* machats, « il brise »,
tradition juive, que le sens messianique du même verbe que celui qui a été employé
psaume resterait encore indiscutable pour pour 1rs rois au verset précédent ; rois et
tous ceux qui l'éludient sans préjugés. sujets, grands et petits seront traités de
5. — Dominas, « Adonaî e?t à la droite ». môme sorte, s’ils sont rebelles au Messie,
Adonaî peut s’entendre de Jéhova ; il est à il, 4 , 2 . — Capita, au singulier en hébreu,
la droite du Messie, c’est-à-dire, qu’il l’assiste mais avec le sens collectif. Le Messie brisera
de son puissant secours pour lui Taire accom les lètes de ses ennemis, et tout d’abord celle
plir les œuvres oui vont être énumérées, du prtr.ce de ce monde, Joan., xu, 34 ; xvi, 8.
xv, 8. Au t . 4, c'était le Messie qui était à — In terra m ultorum , m i kal-
la droite de Jéhova, mais « être à la droite arets rabbak,« sur la terre grande », c*est-à-
. de Dieu ou l'avoir à sa droite sont des syno dire, sur la terre entière. Selon d ’autres,
nymes qui ne présentent qu'une seule et sur la terre de Rabba, ce qui serait une
même idée, celle d’avoir Dieu à ses côtés ». allusion directe à la guerre des Ammonites,
Herder. Plusieurs critiques. AT. le Mir, dont Rabba était la capitale, Il Reg., xi,
Perowne, Johnson, etc., préfèrent expliquer Mais nous avons vu plus haut que le psaume
Adonaî du Messie lui-môme, et cette inter ne peut avoir de sens littéral historique ; il
prétation rend mieux compte des trois der ne saurait donc être question de (a Rabba
niers versets. Le Messie est Dieu, on peut des Ammonites. Bossuet traduit la Vulgate :
donc lui donner un des noms du Jéhova ; il * il brisera sur la terre les lètes de plusieurs»;
est le sujet du dernier verset qu’aucune tran nous corrigeons sa traduction pour la rendre
sition ne sépare des deux précédents, il est plus conforme au texte hébreu.
donc naturel qu'il soit parlé de lui dès le 7. — De torrente. Les auteurs protestants
5. C’est alors le psalmiste qui s’adresse voient dans ce verset une allusion au torrent
directement à Dieu : Adonaî est à ta droite, où se désaltérèrent en courant les soldats de
c’est la place que tu lui as donnée, ÿ. 4, et Gédéon : le Messie est un guerrier qui se
c’est là que je le contemple. S. Augustin fatigue au carnage, il s'arrête un instant au
avait déjà entendu le verset de cette ma torrent, se rafraîchit et poursuit sa victoire
nière : « ipse sacerdos in æt^rnum, de quo avec une nouvelle, vigueur. Avec cette expli
jorasti, Dominos est a dextris tuis ». — cation, que signifie ce torrent où boit le
Confrégit ; « tanquam vas liguli confringes Messie? D'autres disent que le Messie a fait
eos », fi, 9. « Omni* qui ceciderit super si grand carnage, que te sang coule à tor
ilium lapidem, conquassabttur ; super quem rents, et qu'il peut s’y désaltérer ; mais la
autem ceciderit, comminuet ilium ». Luc., figure ‘ est alors étrangement forcée, et la
xx, 48. — In die iræ, au jour du jugement, seconde partie du v<>rset devient difficile à
et aussi, bien souvent dans le cours des Ages, expliquer. S. Jean Chrysostorne dit que le
quand Dieu voudra donner « de grandes et Me*«ie sera si pauvre, qu’il sera réduit a boire
terribles leçons », l’eau du torrent. C’est interpréter le texte
6. — Judicnbit ; « il jugera parmi les na trop littéralement. S. Augustin donne en
tions », il siégera au milieu dalles comme deux mots la solution la plus plausible et la
PSAUME GX 5(1
PSAUME CXI
A lléluia
— n J e y eu x r e n d r e ho m m ag e & J é h o v a de to u t cœ ur,
3 Dans la réu nion des ju s te s e t dan s ra s s e m b lé e .
2. — a G ran d es so n t les œ u v re s de J é h o v a ,
7 E lles s o n t rech e rch ées p o u r to u tes les jo ies qu'elles causent«
3. — n Ce q u 'il fait n’e s t que n u g esté e t s p len d e u r,
1 E t sa ju stic e subsiste à ja m a is.
4. — t II a in s titu é un souven ir de ses m erveilles,
n J é h o v a e s t c lé m e n t e t m isé rico rd ieu x .
5. — 13 11 a donné une n o u r ritu r e à ceux qui le c r a i g n e n t;
i II se so u v ie n t p o u r to u jo u rs de son alliance.
6. — D II a m a n ifesté à ©on peuple la puissance de ses œ u v re s,
S E n lui d o n n a n t l ’h é r ita g e des nations.
7. — D L e s a c te s de ses m ains sont v é rité e t ju s tic e ,
3 T o u tes ses ordonnances s o n t im m uables,
8. — D E tab lies à ja m a is e t sans r e to u r,
V Im posées en to u te v é r ité e t équité.
9. — a 11 a p ro cu ré la d élivrance à son peuple,
y II a c o n tra c té pour toujours son a llia n ce;
p Son nom es t s a in t e t redou table.
10. — i L e com m encem ent de la sagesse e s t l a c ra in te de J é h o v a ;
U7 Ceux qui p ra tiq u e n t sa loi ont la v r a ie intellig ence :
D S a louange d em eu re à ja m a i s !
PSAUM E GX
Alleluia. Alleluia»
1. Confitebortibi, Domine, in toto 1. Seigneur, je vous louerai de
corde meo : in consilio justorum, et tout mon cœur dans l’assemblée et
congregatione. dans la compagnie des justes.
plus généralement adoptée parles autoursca miliavit semelipsum factus obediens usque
tholiques : « Bibere de hoc torrente, illi erat ad mortrm, morlrm autem crncis. P ro p ter
nasci et mori».FIaminius dit aussi que le psal- quod et Deus exaltavit ilium... » Phil.11,8,9;
mistc se seit « lorrentis verbo, ad significan- Apoc., v, 9, 42. Ce verset résume ainsi ce*
dam vim et maeniluriinem ærumnarum quas que S. Pierre signale dans les Ecritures pro
ille pro nobis exnausit». Le torrent est ropré- phétiques, « eas quœ in Christo sunt passio-
senle dans un autri» psaumo comme le symbole nes et posteriores glorias ». 1 Pet., i, 44.
de la souffrance, c x x m , 4 ; il peut donc bien
PSAUME GX
désigner les humiliations dont le Fils de Dieu
sera abreuvé par suite de son incarnation. — Ce psaume et le suivant se ressemblent
Proptereat « quare, nisi quia passus est in sous bien des rapports, et semblent former,
c a r n e » ? S . Alhan. S. Paul fait une allusion dit S. Jean Chrysostome, « veluli quoddam
évidente h ce passage quand il écrit : « Hu- corpus continuum atque conjunctum ». Ils
548 LE LIVRE DES PSAUMES
ont tous deux pour titre « Alléluia », sont-en précéder l; Thaihofer le rapporte aux œuvres
vers hrpiasyllabiques, et sont alphabétiques, elles-mêmes : « recherchées dans toutes leurs
chaque loitre de l'alphabet commençant un fins » ; la fin que ces œuvres obtiennent est
ver!*. Les sujets seuls sont différents : le celle que Die- Cherchait, ei celte fin, c'était
remier célèbre le Seigneur à cause de ses de montrei =on amour à son peuple. Les
S ienfails, le second cétebre l'homme de bien versions et S. Jérôme prennent vhefets dans
à cause de ses vertus ; et encore y a-t-il entre un sens analogue, mais lisent le suffixe au sin
les deux morceaux des emprunts ou des gulier ; S. Huer. : « exquirendaincunctis vo-
analogies frappantes; on peut comparer ainsi luntabibussuis Le texte n'en est pas moins
entre les deux psaumes les vers qui com difficile à entendre; les Pères en donnent
mencent par les lettres a, 1, H, et même il des explications diverses. S. Alhana$e : « In
et IV On peut conclure de là avec une grande synagoga rectorum omnes volunlaties Domini
probabilité que les deux psaumes ont le exquisnæ sunL Nullurn enim ejus præcoptum
même auteur. Mais quel est ccl auteur? à est quod non requiral et irnpleal .-ynagnga
quelle époque écrivaiUii? Rien dans le texte Teclomm, semper scilicet sludens ejus vo-
no l'indique. On croit pourtant assrz com Iun'tfftem implvre ». S. Jean Chryso«tome :
munément qu'il vivait vers l'époque du retour a Sufficientia ad ejus faciendam voluntatem,
de la captivité. quæ salis sunt.ad ejus lestandam potentiam,
Chaque vers a ordinairement trois moLs. quee nec claudicant, nec manca sunt ad ejus
Les exigences de la disposition alphabétique jussa ,peragenda ». 5. Augustin : « Exqui-
n'ont point permis au psalmisie de mettre sïta... ut miro et inrffubili modo non fîat
une suite rigoureuse dans le développement præter ejus voluntatem, ouod etiam contra
de ses idées. Noua avons donc dans ces deux ejus fit voluntatem ». Enchir. ad Laur.
isaumes quelque chose qui se rapproche de x x v i, 400. 2<> Au lieu du substantif chefeis,
Î a poésie gnomique des Proverbes. Olshausen et beaucoup d'autres commenta
Les bienfaits que chante ici le psalmiste teurs modernes lisent Tadjcctif chafets, qui
sont naturellement la figure de ceux que Dieu veut dire fe celui qui désire ». On traduit
préparait dans la loi nouvelle. donc : a recherchées de tous ceux qui les
4. — Tibi, Domine. Heb.: a ielouerai Jéhova désirent »., qai y m ettent leur joie. Hupfeld
de tout cœur ». — în concilio. Le serviteur préfère ce sens parce aue, grammaticale
de Dieu loue le Seigneur au fond du cœur, ment, le mot précédé de b>à la suite d'un verbe
mais aussi devant les hommes, remplissant passif est le sujet de ce verbe.; ceci n'est pas
ainsi le doirble devoir du culte intérieur et toujours vrai ; <de p|»g, le substantif chefets
du culte extérieur. veut bien <dire a volonté, déstr » an singulier,
2. — Magna opéra, toutes les œuvres du mais au pluriel il a le sens de « délectations,
Seigneur, rivais tout spécialement ses œuvres délices, choses précieuses ». Prov., n i, 1 5 ;
de mi-éricorde dont parle le psaume. — v m , 44. On ne peut donc le traduire par
Exquisita, D .T 2rsrrb:n D T O , derunshim « fins, volontés ». Mais traduire : a recher
lecol cheflseihem. 1o Le dernier mot v a n , chées par tous ceux qui les désirent » n’est il
chefelSj veut dire « volonté, désir ». Cfr. pas une tautologie ? 3° Onns notre traduc
III Reg„ ix, 44 : lecol cive¡tso, « dans tout tion, nous pcenons 'le 'préffrxe b dans son sens
son désir ». De là les traductions suivantes : de « propter », et le pluriel chafatsim dans
Hcngsienberg : « recherchées en tous leurs celui de « délices » ou « choses précieuses
désirs », en sorte que, quand les justes in et désirables ». Nous avons ainsi une pensée
terrogent les actes du Seigneur, iis trouvent claire, et assez souvent exprimée dan< la
toujours une réponse parfaite à ce qu’ils Sainte Ecriture : « les œuvres de Jéhova
souhaitant. Dehizsch : « dignes de recherche sont grandes, el recherchées à cause de
dans toutes leurs fins », c'est-à-dire que les leurs délices », à cause des ioies qu'elles pro
justes s'tin préoccupent dans tous les des curent à tous ceux qui les contemplent.
seins qu'ils forment et dans tous les butB Cfr. Ps. c x v m , tf*. 2, 44, B4, 403, 462, etc.
qu'ils se proposent d'atteindre. Le suffixe 3. — Confessio, hod, la majesté et la ma
hem se rapporterait ainsi aux justes du verset gnificence qui sont le cachet de toutes 1q3
PSAUME CX 543
œuvres divines. — Juslitia ejus. a Nec tu, du Sauveur. « Escam quæ.non corrumpilur,
qui injuria afficeris, desperes, -.ta wibam finie- panera qui d e «œlo descendit... Quorl si
n s , fore ut jus tuum obiineas; postquam tantum -dedit huic vitæ, si Verbum carnem
enim hinc exceeseris, laborum rémunéra- factum peccator ju^tificandus accepii. quid
tionem omnino accipies ; nec lu rursus qui in faturosæculo gïonficatus accipiet? Memor
omma rapis, in omnium bona invadis, et enim erit in sœculum lestamenti sui. Nec
omnia susque deque misces, confidas, si in totum dedit qui pignus dédit ». S. Aug. —
pace vilain finieris : postquam enim hinc Timentibus «u, Cette nourriture, remarque
exceB^eris, omnium reddes rationem, nequi- S. J. Chrysostôme, n’est donc pas le pain
liæ débita solves. Deus enim semper manens, matériel, puisque Dieu le donne à tous indis-
manentem semper habet juslitiam ** S. Jean tinct&menl ; c'est un aliment spirituel réservé
Chrys. aux .-seuls serviteurs de Dieu.
4. — Memoriam, zeker, un som enir, un 6. — A n n m ita b il, T u n , higytd, il a publié,
témoignage permanent. manifesté la force de ses œuvres, il a dé
5. — Escam , teref, « une proie », ployé sa puissance.
une nourrilure ani maie. La plupart des com 7. — Ut det. latheih, « en leur donnant
mentateurs pensent que celte nourriLure est l'héritage des nations *, en les mettant en
la manne du désert, dont une mesure était possession de la terne de Chanaan, civ, 44.
gardée dans l'arche en souvenir de ce que Le psalmisie résume ainsi en quelques mots
Dieu avait fait pour son peuple. Delitzsch tout ce que le Seigneur a accompli, depuis le
croit qu i! s'agit plutôt du festin pascal, de premier festin pascal, *. 4, jusqu'à rétablis
l’agneau qui fut le a viatique de la sortie » sement des Hébreux en Chanaan. « Ne qui
cfîEgypte, ut que Dieu ordonna aux Hébreux injustiliam suepicarenlur in eo ^uod Deus
de manger chaque année en souvenir, zïcca- terram Palegiinæ abstuln Chananæn; et do-
ron, Exod., x i i , 44. Cette nourrimro répond navit Jutiæis, addil : opéra manuuun ejus
bien mieux à l'idée du ÿ. 4 que la m anne; la veritas el jnrhcium ». dîellarm. — Veritas,
mâtine n'était qu’un souvenir muet, déjà a Non sunt leges divinæejusmodâ {sir.ui leges
disparu avec l’arche an temps où «écrivaitle hommum), sed maneni sole clanora«, quss-
salmiste ; l’agneau pascal, au contraire« rentes utïlitalem eomm qui bus feruaiur,
la 11 un souvenir toujours vivant dans l'his deducentes eos ad virtuLem-, et ad rerum
toire du peuple juif, et précisément destiné verîtalem 9. S. J. -Chry*.
à perpétuer a la mémoire dns merveHIes * 8. — Fidelia, neemanim, immuables. Ce
accomplies par le Seigneur. On ne peut en que Dieu promet s'accomplit fidèlement : ce
aucune fagon songer aux vaBes d'or et d 'a r- qu'il ordonne rloiL èlre exeeufé de même. —
'ent qui furent la « proie » des Israélites i Ùùn formata, affermis h jamais, non par inné
Î eur départ, et auxquels quelques auteurs cause extérieure, mai- par la stabilité propre
voieiïL ici trne allusion. Cette nourriture que Dieu l e u r a conférée.
divine, marme ou agneau pascal, est en tout *9. — Beâemptionem, le délivrance de
cas regardée par les Pères comme symbole de l'Egypte, peut-être a-ussi la délivrance- de la
rEuchari8tie, mémorial et résumé de toutes captivité, en exécution des promesses publiées
les merveilles de la bonté et de la puissance par les prophètes. Celte double délivrance
544 LB LIVRB DES PSAUMES
peuple : il a établi son alliance pour suo : mandavit in seternum testa-
toujours. Son nom est saint et re mentum suum :
doutable. Sanctum, et terribile nomen ejus :
10. La crainte du Seigneur est le 10. Inilium sapienti© timor De*
commencement de la sagesse. La mini.
vraie intelligence est en ceux qui Prov, 1, 7,ek 9, IO; Sedi. !, 10.
agissent selon cette crainte. Sa Intellectus bonus omnibus facien-
louange subsiste éternellement. tibus eum : laudatio ejus manet in
sseculum sseculi.
PSAUME CXII
A llé lu ia .
1. — N H e u r e u x l'h o m m e q u i r é v è r e J é h o v a ,
3 Q ui m e t t o u te s a j o i e d a n s se s p r é c e p te s .
2 . — 3 S a ra c e s e r a p u is s a n te s u r l a t e r r e ,
7 L a p o s té r ité d es j u s t e s s e r a b é n ie .
3 . — n L 'o p u le n c e e t la r ic h e s s e s o n t d a n s s a m a is o n ,
i E t sa ju s t i c e s u b s is te à j a m a i s .
4» — * II lu it d a n s le s té n è b r e s u n e lu m iè r e pour le s h o m m e s droits;
n II e s t c lé m e n t, m is é ric o rd ie u x e t j u s t e .
5 . — 13 H e u r e u x l'h o m m e qui com p& tit e t p r ê t e ;
* E n ju s tic e il o b tie n t g a in de c a u s e t
6 . — 3 C a r il ne s e r a j a m a i s é b r a n lé .
S L e j u s t e la is s e r a u n s o u v e n ir é t e r n e l .
7. — Q II n 'a u r a p o in t à r e d o u t e r de f u n e s te n o u v e lle ,
j S on c œ u r e s t i n é b r a n la b le e t se confie e n J é h o v a .
8 . — D S o n c œ u r a un s o u tie n , il n e c r a i n d r a r i e n ,
ÿ J u s q u ’a ce qu*il v o it a u - d e s s o u s d e lu i s e s o p p r e s s e u r s .
est encore le symbole de la rédem ption uni Cette parole de l'Esprit-Saint suffira bien à
verselle du genre humain par te S auveur. consoler ju sq u 'à la fin du monde les chré
S . Pierre Nolasque, un des fondateurs d e tiens condam nés p a r les impies, au nom
Tordre de la Merci, m ourut en répétant ce des « lumières », du « progrès » et de la
verset. Gfr. vi Lect. x x x i Janv. — Testa- < science ». — Facientibus eum. Heb. : « à
menlum, l'alliance conclue avec son peuple ; ceux qui les p ratiq u en t ces préceptes,
il y sera éternellem ent fidèle. — Sanctum. c hoc est, iis qui sapientiam exercent, et
« Quod si sanctum , sancta quoque ora habere eam faciis ostendunt », S. J. Chrys. « Bonus
opus est ad eum iaudandum, sancta, inquam , est intellectùs. Quis n e g a t? Sed intelligere
e t pura ». S. J . Chrys. — Terribile. Il faut e t non facere periculosum est. Bonus erge
donc craindre d’outrager ce Dieu redoutable, facioniibus ». S. Aug. — Laudatia ejus, la
en m anquant à l'alliance contractée avec lui. louange de Dieu, dont parle to u t le psaume,
40, — Tim or, la crainte de Jéhova, c’e s t- e t non pas celle du ju s te , d ont il n'est point
à-d ire, son service, l'attachem ent à sa loi. question précédem m ent. « Deus enim, licet
J o b rX X v m , 2 8 ; Prov., i, 7 ; ix, 40 ; Eccli., nem o ipsum laudare veliet, sempiternum et
I, 46. — Intellectus bonus, s t o 13132, shekel perennem habet hym num ». Theod. Cet
lob, « bonne intelligence à ceux qui les pra hvm ne est cHui que la divine Trinité se
tiquent », ceux qui pratiquent ces préceptes cfiante à elle-même, e t d o n t la louange de*
sont bien avisés e t sont vraim ent intelligents. créatu res n 'e s t qu'u n écho trè s imparfait.
PSAUME CXf 61*
9. — g II sème l'aumône, il donne aux pauvres,
Ï S a ju s t i c e d e m e u r e à j a m a i s ,
p S a fo rc e s ’é lè v e r a a v e c g lo ir e ,
10. — *1 L e m é c h a n t v e r r a e t s 'i r r i t e r a ,
V) I l g r in c e r a d es d e n ts e t se c o n s u m e r a ,
D L e d é s ir des m é c h a n ts p é r i r a .
PSAUME CXI
porterait alors à Dieu lui-même, la lumière misericordiam ». S. Aug. Les Pères enten
d’Israël ; Is., l x , i~3 ; Mal., m , 20. Mais, dent Je verset du jugement divin.
observe justement Hupfeid, il n'est parlé de 6. — Non commovebitur. « Non dixit
Dieu qu’au premier verset, et d’autre part, il itaque : Insidiis non appetenlur, sed : Non
est difficile de faire de ens trois mots une commovebunlur... Nequeenim fion poiosl ut
apposition à la lumière. Nous les regardons anima dives misericordia obruatur unquain
donc simplement comme des qualificatifs du a gravibus animi pertubalionibus ». b. J.
juste, dont s’occupe tout le psaume. Ils sonl Chr\s.
donnés à Dieu au psaume précédent, il est 7." — In memoria. Prov., x, 7. — Ab au-
vrai ; mais, dirons-nous avec Hengstenberg, dilione mata, n y i nyiOltfO, mishmouhak
ils peuvent bien aussi convenir à l'homme de rakah. Plusieurs traduisent : de la calomnie,
bien appelé à devenir parfait comme le Père de la rumeur mauvaise. Mais le sens ordinaire
céleste est parfait. Math., v, 45, 48. de l'expression hébraïque est * mauvaise
5. — Jucundus, tob, bon, heureux. — nouvelle. Jer., x l i x , 23. Le psalmisle veut
Commodat. Cfr. Comment. deEccli., x x ix , 49. dire ou que le jusie n'aura pas de mauvaises
« Qui enim Dominum suum imitatur, larga nouvelles à apprendre, ou plutôt que quand il
manu conservis succurrit, miserans quidem en apprendra, il ne s’abandonnera pas a
ut natures parti ceps, commodans vero, tan- l’épouvante, a Ncc minas timebit, ueque-
quara a communi Domino remunerationem nuntios qui terrorèm incuLere possunt ».
expectans ». Theod. — Disponet, ieka- Theod. Et surtout, au jour du jugement,
llcel. On pourrait traduire : « il soutient ses « non timebit audire quod dicilur simslris :
paroles avec jugement », il règle ses discours Ite in ignein æternum ». S. Prosp. S. J.
avec sagesse et discernement. Mais le verbe Chysostôme donne la meilleure explication
coul, mesurer, a au pilpel le sens de gagner de ce vers : « Non dicit eum non esse audi-
sa cause; on traduit donc généralement Phé- turum malum nuntium (épreuve à laquelle
breu : a il gagnera sa cause en justice ». Ce fut si rudement.soumis le sainL homme Job),
sera pour lui une bénédiction que sa vertu sed audientem minime formidaturum. » —
soit reconnue des hommes aussi bien que de Paralum> nacon, « ferme est son cœur, se
Dieu : a Non confundetur cum loquetur inî- confiant en Dieu ». cxxiv, 4.
micis suis in porta ». cxxvi, 5. C'est le sens 8. — Heb, : a soutenu esL son cœur, il ne
ui a été reconnu môme aux versions, « Non craindra pas », car il cherche son appui
3 eerit ei defensio, non e n t ei tune condem- dans le Seigneur. — Donec despiciat, « jus
qu'à ce qu'il voie sur ses oppresseurs »,
natio, cum eleemosyna defensioncm ei com -
paret ». S. J. Chrys. « Facta ipsa sermones xc, 8, jusqu'à ce qu'il les contemple de haut,,
Bunt quibus in judicio defendetur ; quod ei après les avoir vaincus avec l'aide de Dieu..
non en t sine misericordia, quia et ipse fecit 9. — Dispersit. « Taies sunt q u is e m iu a n l.
PSAUME CXII <
T«i7
PSADMB CXttI
A lléluia.
1« — L ouez, s e rv ite u r s de Jé h o v a ,
L ouez le nom de J éh o v a.
2. — Que le nom do J é h o v a soit béni
M a in te n a n t e t à ja m a is.
3. — Du le v e r du soleil à son cou chant
L o u é soit Je nom de J é h o v a 1
4. — J é h o v a e s t élevé au- dessus de to u s les peuples9
S a gloire e st au -d essu s des cieux.
5* — Qui e s t com m e J é h o v a n o tre D ieu ?
G’e s t d an s les h a u te u r s qu’il siège,
6 . — E t il s ’abaisse pou r r e g a r d e r
D ans les cieux e t su r l a t e r r e .
7. — 11 re lè v e le m a lh eu reu x de la pou ssière,
11 ti r e le p au v re du fum ier,
8. — P o u r le faire asseoir avec les p rin c es,
A vec les princes de son peuple,
9 . — 11 f a it que celle qui é ta it s té rile en sa maison
Y d e m e u re en m ère jo y e u s e de ses enfan ts.
Alléluia.
dispergimi quee sunt reposita, et quee sunt culo potentia e t gloria augebuntur ». Bei-
manifesta dimiitunt lit futura accipiant. Hoc larm .
est collodions melius : ila enim dispergere 40. — Videbit. I) verra la prospérilé du
multo melius est, quam colligere. Dispergun* jusle. — Fremei et abescet, il séchera d’envie
tur pecunia), et colligiiur justitia : disper- eL de de'pit. — Peribit. Los méchants, n’o b -
gunlur quae non manent, ut acquirnntur tiendronL rion pour eux-mômes, et ne pour
manentia. Hoc ipsum faciuntetiain ¡igricolae. ront rien contro 1rs justes. « Qui inique
Sod illi quidem pro incertis, est enim t m a vivere decrevorunt, justorum splendorem cer
use snscipii; tu autcm in manu Dei, unde n e n t e , invidia qtiidnm labescent, cædisque
en non potest ut perdas ». S. J. Clirys, machinationes slruenL; non crunt tamen
S. Paul ciio ce vcrset, 11 Cor., ix, 9, pour conipolprf drsiderii sui. c i quod concupiscimi
exhottcr à l'aumònc. — Justitia, t . 3. — non con.-ìci|t»cnlur ». Theod. « Quod si tails
Cornu3 sa coin«*, c’esl-à-dirc, sa puissance, t'Sl hie peccaloris status, cogita quonam
sa prosperi té. « Non solum mcicedom habo- modo se habrbit in futuro sasculo *. S. J.
bit in vita futura, sed etiam in hoc sìb- Chrys. Sap., v, i-4£S.
BiS LB LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CXII
Alléluia. Alleluia.
1. Louez le Seigneur, vous, ses 1. Laudate, pueri, Dominum :
serviteurs, louez le nom du Sei laudate nomen Domini.
gneur.
~ 2. Que le nom du Seigneur soit 2. Sit nomen Domini benedictum,
béni, dès maintenant et jusqu’à ja ex hoc nunc et usque in sseculum.
mais. '
3. Du lever du soleil à son cou 3. A solis ortu usque ad occasum,
chant, le nom du Seigneur est digne laudabile nomen Domini.
Je louanges.
k. Le Seigneur est élevé au-dessus 4. Excelsus super omnes gentes
je toutes les nations, et sa gloire Dominus, et super coelos gloria
est au-dessus des cieux.' ejus.
Malaeh. 1, U .
5. Qui est comme le Seigneur, 8. Quis sicul Dominus Deus no-
ootre Dieu, qui habite dans les hau sLer, qui in altis habitat,
teurs.
6. Et qui voit ce qui est humble C. Et humilia respicit in cobIo et
a u ciel et sur la terre ? iu terra?
FSA1JJIB CXII
heureux. « Ce psaume allie la majesté avec
(a douceur, et la noblesse des idées avec
Ce psaume, qui est sans nom d'auteur, e t J’onclion des sentiments; i! élève l’âme au
dont on ne pem dcLei miner l'op:Hjuo, a beau Seigneur, et il fait voir lo Seigneur plein de
coup de traits communs avec m cantique miséricorde et d'attention pour l'âme qui le
ri'Annp, I Reg., u , et le Magnificat. Il cé chcréhe ». Berthier.
lèbre la grando.urde Dieu, qui daigne s’abais 1. — Pueri Dominvm, m rP habdei
ser pourtant, jusqu'à secourir les malheureux. iehooah, serviteurs de Jéhova. C’est donc dans
Nous avons deux particularités à noter dans co sens de serviteurs qu’il faut entendre le
en cantique. D’abord il commence le Hallel, iraîôe; des LXX. « Non cantaut ista qui se
qui comprend les Ps. e x n -cx v n , cl que les magnos pulanl ; non cantant ista qui cogno-
Juifs chantaient à Jours troi- grandes fôlcs, sceniesDeum, non sicutDeum gloriiicaverunt,
aux Encnnicsol aux Néoménies. On y trouvo aut gratias egerunt; se laudani illi, non
ensuite, à partir du t* 5, l'emploi du i p ara- Deum ». S. Aug. — Laudate. « Vult hanc
gogique ou chirek compagiius, reste d ’une quoque laudem per rccU m noslræ \itæ
ancienne déclinaison dont il étaillc génitif, et insiilutionem illustrar! ». S. J- Chrys.
qui sert à marquer l’état construit. On ren 2. — E x hoc nunc. La louange de Dieu
contre celto forme dans les livres poétiques, doit èlre éternelle dans sa durée.
et dans la prose ancienne ; clic est demeurée 3. — A solis orlu, Mal., i, 41. La louange
dans li s noms composés malki~tsedeq%elthe- de Dieu doit être universelledans le monde.
zer, etc. Elle ne peut servir à déterminer — Laudabile, SSnD» mchoullul, landa tum
Tâge du psaume, puisqu’elle est en usage ou laudandum, ce qui ne diffère point du grec
Jusque dans Jérémie et Ézéchiel. alvgxôv.
Les trois strophes ont chacune six vers 4. — Super omnes gentes, x c v m , 2.
hexa?yllabiques : 4<> tir. 4*3, loué soit Jéhova 5. — Qui in nltis, hammagbihi lashaboth,
toujours cl partout ; 2° t t . 4*6, il est élevé « s’élevant pour siéger », c’est-à-dirc, sié
au-dessus des cieux et de la terre ; 3o t t . 7-9, geant dans le* hauteurs.
et pourtant il s’abaisse pour aider les mal- 6. — ¿/tout¿ta respiriti hammashpili liroth.
PSAUME CX1II 549
PSAUME CXIV
« Rabaissant, pour voir », c'est-à-dire, voyant, Stercnfl vero undo ereclus est, reclissime
au-dessous de lui. — ïn cœlo et in terra. inlelhpuntur pcrsecutorcs Judæi ». Civ. Dei,
Quelques comiï) ont atours, Dellaimin entre XVII, 4.
autres, distribuant ainsi ces deux complé 8. — Gnm prinripihus. « Sic erunt novis
ments : s'élevant pour siég«r dans les cioux, simi primi a. Manli. x \ , 46.
s’a baissant pour voir sur la te n e . Le texte 9.— ()«i habita re [aed, n ^ n m p y n u m o ,
est encore plus expressif tel qu’il est écrit. moshihi hnqsrelh hnbb'itth, « ïn\~ani asseoir la
Dieu est infiniment grand : par conséquent stérile, de maison'», cello qui ost stérile dans
Jos cieux eux-mém >s soni au-dessous du lui, sa maison, l x v i i , 7. Ce itienfait de !a fécon
et il Rabaisse en les regardant, dité succédant à la stérilité fut accordé par
7. — A terra, tnihafar, de la poussière. 1» Seigneur à Sara, à Anne, dont le cantique
1 Reg., il, 8 ; Luc., i, 46, 48. — De stercore, inspire le psalinisit;, à sainte Elisabeth, mere
niSWNQt meoshpoth. Le ashpoth est originai du précurseur. Cello fecondile miraculeuse
rement, dit Rosenmüller, « oliæ «ii'lenLacu- est l’image de la fécondité spirituelle de
lum tribus lapidibus fere æqualibus coi^pcsi- riSglise. a Magis proprie el magis vere hoc
tum ... Materia vero ignis in terrisisiis, apud in Kcclesia corni poLesl : quam cum sterilis
pauperes maxime, non est lignum, sed fi mus ei sine iiliis olim esset, matrem fecit ob
siccatus, qui quoniam inter lapides ilio* innumeros filios læLantem, secundurn valici-
ignis accendendi causa poni solebai, ashpoth nationem dicentein : Lætare, sterilis, qnæ
et fimi stercoris notionem videtur eccepisse, non paris, etc. Is., u v , 4 ». Toute celle der
quam veteres omnes exprimunt ». 5. Augus nière strophe rappelle aussi le sort réservé à
tin applique ce verset à Noire-Seigneur : Job après ses épreuves : le Seigneur le releva
« Ipsum enim de terra snscitavil lam cito, de son abjection, et donna do nombreux
ut caro ejus non videril corruptionem...... enfants à sa femme.
550 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CXV
PSAUM E C X III
Grandeur de Dieu, vanilé des idoles, confianco qu’il faut avoir au Seigneur.
[Traduction de Bossuet).
Alléluia. Alléluia.
1. In exitu Israel de Ægypto, do- 1. Lorsqu’Israël sortit d’Egypte,
mus Jacob de populo barbare : et la maison de Jacob du milieu d’un
Eocod. 13, 3. peuple barbare;
d'un dialogue, de déterminer sûrement ce Or Juda désigne ici, non pas 1e pays des
qui appartient aux différents interlocuteurs. Hébreux, puisque nous no sommes encore
Les vers sont heptasyllabiques dans les qu’à la sortie d'Egypte, mais la nation tout
deux psaumes, el dans le premier ils forment entière. — Sanciificatio ejus, leqodsho, « in
des quatrains réguliers. Dans le second, les sanctitatem cjus », Juda devint la sainteté
strophes no sont pas uniformes : 4 o n . 4 . 3 , de Dieu, sa chose sainte et sacrée, Lowi.h :
à Jéhova appartiennent la gloire el la puis a erat illi Juda in sanciam ditionem », el non
sance ; 2 <>11. 4-8, les dieux des nations ne son sanctuaire, ce qui ne serait conforme
sont que des idoles sans vie; 3o 11, 9-13, ni an parallélisme, ni à la réalité des choses
qu’Israël mette donc sa confiance en Jéhova ; au moment où se place lo psalmisle. —
4 o 11 . 44-48, que Jéhova bénisse ses servi Poteslas, Ileb. : a ses dominations 0 , son
teurs, et leur permette de le louer sans fin. domaine, le peuple qui lui appartenait et
Dans ce second psaume, la Vulgate garde la sur lequel il exerçait personnellement le
numération des versets de l'hébreu. pouvoir politique. La sortie d'Egypte est
Dans le sens spirituel, « l’Eglise rend représentée souvent comme Tacii1 par lequel
grâce à Dieu qui l'a tirée de l'esclavage du le Soigneur acquit à sa domination le peuple
démon et de l’idolâtrie par des miracles hébreu. Exod., x ix , 4-6; Dcut., iv, 2 0 ,
dont les prodiges anciens n'étaient que x x x n , 9. 40; Os., x in , 4, 5. Les deux noms
l’ombre ». Le Hir. de Juda et d'Israël sonL mis parallèlement
4. — De populo barbaroj ts h D yo, meham pour désigner toute la nation.
lakez, a du peuple qui parle une langue 3. — Los passages de la mer Rouge et du
étrangèro ». C'est aussi le sens du grec Jourdain, sont réunis, dit Perowne, non seu
potpfrxpoç, que Delitzsch ratLache au vieux lement comme des miracles d’un caractère
mot indien barbaras, celui qui bégaie, qu'on semblable, mais comme marquant le com
comprend difficilement. Le mot lakez implique mencement et la fin de la grande délivrance,
aussi l’idée de peuple impur, par comparai la fuite de l’Egypte el l’emrée dans la terre
son avec lo peuple élu et consacré à Dieu. En promise.
mettant son peuple en contact avec la civi 4. — /igni ovium, benei tson, les petits de
lisation égyptienne, le Seigneur voulut que bétail. Ces montagnes et ces collines qui
les rapports fussent assez étroits pour servir tremblent sont les hauteurs du Sinal ; « E rat-
à l'éducation matérielle des Hébreux, et assez que omnis mons Lernbilis », Heb. : « et
éloignés pour ne pas nuire à son éducaLion trembla toute la montagne violemment »,
morale et religieuse : il permit donc à son Exod., xix, 48. a Volens propheia læliliam
peupio de connaître Part et l'industrie des et miracutorum magniludinem hyperbolice
Egyptiens, mais non d’apprendre leur lan ostendere, vcl ipsa inammata mducit choros
gue. propemodum ducentia et exsilienLia, qu©
2. — Juâœa, en hébreu : Juda, la princi quidem soient fieii ab iis qui lætitia afficiun»
pale des tribus et celle qui fut prépondérante tur ». S. J. Chrys.
depuis David. Les LXX ont traduit *Iou8aia 9 5. — Voir des figures analogues Ps.
parce qu'en hébreu le verbe kaithah est au lxvii , 46; Is„ x x v m , 7.
féminin, les noms de pays ou de nation étant 7. — Domini, adon, le Maître, à la voix
généralement considérés comme du féminin. duquel tout tremble, Ps. x x v m . Le psalmisle
PSAUME c x m
n’a pas encore nommé le Seigneur : aux diront les nations : où est leur Dieu? » Le»
versets précédants il a parlé de ses œuvres; nations faisaient la inèmn question quand
mais sscs (Biiyp 'S sont merveilleuses qu’on elles avaient vaincu Israël. i . x x v i i i , 40. Ici,
peut 9f» iromper sur leur auteur. D'ailleurs ce n'est pas la faiblesse apparente do ce
Jdhova élan présent à touies les prnsées Dieu, c’est sa prodigieuse puissance qui les
d'Israël. ei un chant sacré pouvait commen fait parler. De tous temps le^ peuples ido
cer par ses paroles : « Juda est devenu sa pos lâtres se sont étonnés de no point voir au
session samip », sans qu'il fut besoin dn Dieu des Juifs une forme matérielle semblable
n o m m e r le Maitr - dont on voulait pai 1er. Il y à celle de leurs idoles. Quand Pompée entra
a là à h) loi* nu grand Wîet poétique, et un par la foi ce dans le temple do Jérusalem,
grand »rii* de loi respectueuse enversJéhova. « inde vulgaium, nulta intus deuni effigie,
8. — Le p-almisln rappelle un autre, mi vacuarn sedem et inama arcaua », dit Tacite
racle analogue à ceux dont il vient de parler, avec surprise, Hi&t. v, 9.
etdanV lequi I appaïuL la puissance deJéliova 3. — 2/i cœlo, il, 4; x, 5. C’est la réponse
pur les foire- de la nature. — Hupem, à la question des idolâtres : notre Dieu habite
choüamish, peul-ôLie le nom antique dans le ciel, il est donc tout-puissant. S?ip.,
du granité ou fin basal'e. x n , 48. — Fectl. t Quod inique non est
4. — Toulcs les merveilles accomplies par verum, si aliqua voluit, cl non fecit, ei quod
Jého\a i>ni tourné à la gloire d’Israël; mais est iwiigrnus, ideo non focit, quomain no
Israël à son tour doit reporter celte gloire fieret tjuod voleb.it omm pntens voluntas
vers le Seigneur. En travaillant an bien de homims impedivii. Non ergo Ht aliqmd rusi
i'homme, Dieu travaille pour sa gloire; c'est ommpotons Oeri velii, vel sinendo ui fiat,
pourquoi le* créatures « egent gioria Dei », vel ipso faciendo «. S. Aug.T Enchir. ad
ltoin.. u t, 23, et doivent chanter avec Laur. xx iv , 95.
TEglise, quand cetti» glo.re s'est manifestée i 4. — Ce verset marque deux causes d'in
« Gralias agimus tibi propter magnam glo fériorité des idoles : elles no sont qu’une ma
riam Luam ». CIV. Ps. xx vm , 2. tière inanimée, elles sont donc au-dessous
2. Super misericordia, La miséricorde de l'homme qui a la vie ; elle? sont l'œuvre
et la fidélité de Dieu ont procuré à la fois sa de la main des hommes, et toujours l'œ uvre
gloire et le salut de l’homme. Ce résultat est au-dessous do l’ouvrier.
tut incomplet et seulement figuratif sous 5. — Deul.. iv, 2 8 ; Sap., xv, 45. De
Moïse, il fut parfait à la venue du Sauveur : W elle remarque que « les Juifs, accoutumés
« Lex per Moysen data est, gratis et veritas à ne point voir d'images de la divinité,
j>er Jfcsum Christum facta est ». Joan., i, 47. tombent (souvent peut-être à dessein) dans
— Nequando i n o b , lammah3 « pourquoi l'erreur de confondra les idoles des païens
55i LE LIVRE DES PSAUMES
avre les dieux qu’elles représentent, et dont talis hominum aiïeclus invitât, quorum pr©-
elles ne sont que clos symboles ». Cette eideniium varia fallacia mortiferi seminan-
objection porte à faux. Sous l’inQuenco des lur et inulliplicanlur m o r e s ». ■
idées chrétiennes, les philosophes du paga 7. — Non Hamubunt, UH* nS» lo iekgou.
nisme cherchèrent bien à propager celle idéo Le verbe hagah signifie « murmurer, gémir ».
que les idoles n'étaient que des formes sym Les idoles sont incapables de rendre môme
boliques ; mais au t'-mps du psalmisle, la le moindre, son.
confusion était complète, et elio le fuL tou 8. — Si miles. Isa le dit des idolâtres :
jours parmi les peuples idolâtres de tous les « P la ire idoli omnes nihii sunt », x l i v , 9 ;
temps, malgré les efforts d is philosophes l’ouvrier vauL donc son œuvre, l’adorateur
pour spirilualiser leur culte grossier. S Au vaut son Dû'u. « Neque enim, quia homo
gustin montre que cetto confusion ost dans deos facicbal, ideo non 'ab cis possidebatur
Ja nature des choses : « Qui s puer inierro- ipso qui fererat, quando in eorum socie-
gatus, non hoc certum e*so le^pondel, quod tatein colendo lraducebatur;societalem dico,
simulacra genlium os habent el non loquen- non idolortim slolidorum, sed ver.-utorum
tur... Cur ergo tanlopere Spi ri tus sanclus dæmonioiuin. Nam quid sunt idola, nisi
curât Scripturarum pluribus locis hæc insi quod eadem Scriplura dicit : Oculos habent
nuare al que inculcare velnL inscientibus, et non videbunt ; et quidquid taie de mate-
quasi non omnibus apnrti-pima atque nolis- riis licet arlfabre efligiaLis, lampn vita sen-
si:na ; ni?i quia species membrorum, quam suque carentibus dicendum fuit. Sed im-
naturaiiler in animanlibus viventem viaere, mundi spiritus, iisdem simulacris arte ilia
a tq no in nobismeupsts sen Lire con*uevimus. nefaria colligali, culiorum suorum animas
quanquam, ut illi asserunt, in signum aliquod m suam sociclatem redigendo miserabiliter
fabrelacia a t.que eminenti col loca la snggeslu, caplivaverant ». S. Aug., Civ. Dei, vin, 24.
cum adorari aique honora ri a inulhiudine Ce psaume se chante aux vêpres du Di
cœpent, parit in nnoquoque sordidisfimum manche; la malédiction que contient ce
erroris atfectum. ut quoniam iu illo figmenLo verset ne tombe-t-elle pas de tout son poids
non invenit viialem inolum, credat numen sur les chrétien* malheureux qui sonl ido
occullum ; effigiem lamen vivcnli corpori lâtres de l’argent, du plaisir, des honneurs,
similem, seducius forma el commoius auclo- les dieux irop fidèlement servis du paganisme
rilalo quasi sapientiuin inMitutorum obse- moderne?
quentiumque itirbarum, sine vivo aliquo 9 - H . — Comme au psaume cxvii , 2-4,
nabilalore esse non pula!.? Ilinc et mala le psalmisle s’adrese à la maison d'Israël*
dæmonia ad possidenda genlium simulacra c'est-à-dire, à tout le pauple Juif, à la maison
PSAUME CXIII 555
d’Aaron, c’e s i- à -d ire , aux lévites, et à ceux sortes sur son peuple. Deut., i, 41 ; U Reg.f
qui craignent le Seigneur. Suivant beaucoup xxiv. 3. Horace dit aussi dans le Carmen
(Tauieur*;. ces dernier* ne soni autres que sœculare :
les pro-él\l»‘S m i x que le» Actes des Apô G enti d j tf i rom q u e p ro lo m q a o
tres appellent cefr.jievoi xf.v ©eôv, x m , 43; E l tlecas o m ne.
xvii. 4. 47; xviii. 7, ou encore ^o6oûftsvoi 45.— Beiicrficii.Nouveau souhait résumant
tôv 0EÒV, x, 2; xiii 16. Cette dernière les précédents. Celte bénédiction viendra du
expre.-non qui rend ircsi Xr*ctemenL l'hebreu Créateur, c’est-à-dire, de Celui qui peut
irei irhovah, e~l c*»!le quVmploienL ici tout, et dont la bonté égalo la puissance.
les L X X : ol q>o6ou|J6voi tôv xupiov. Elle peut 16. — Cœium cœli, hashamaim shamaim
désigne,)’ ceux qui, sans élre Juifs du nais laihovoh, « les cicux sont cieux de Jehova »,
sance, connaissent cependant et adorent le c'est iui qui les a faiLs, c’est là qu’il habite.
vrai Oiru. « Docet sonno, licei aliqms sacer- — Terrain auiem dédit. Dieu a fait le ciel et
dom digiimiPin non liabeal» ncque ex israeli la te rre ; il beat réservé le ciel, mais il a
tica cogna one sii, ïamen si divino timore abandonné la lorre à l'usage des hommes. En
piæ ditu- sii, et vtrtuiK curatn fierai, æ q u a -parlant ainsi, le psalmisle « usus est o ra-
t'111) opem etiam ip*um ab umversorum Deo lione quæ se demittit ad caplum auditorum,
consocili urum ». Tiieod. — Speravit, à l'im non Deum cœlo includeiH... Ipse cuim omnia
pératif en hébreu : belarli. confie-toi. — continet, omnia fert, non ugons loco, sed ipse
Protirtov, mngen, le bouclier. Lo second omnia simul regens et moderans ». S. Jean
ver«! de ces trots vers» ts est empi unie litté Chrys.
ralement au Ps. x x x n , 20; il forme comme 47. — fu in fo rm a i, nOYT, doum ah ,
un* réponse du chœ ur à IVxhorialion du xcin, 47, « le silence » du tombeau. Pour
vers précédent. Il se pourrait néanmoins que les Hébreux, l'autre vie n’était pas illuminée
Je rhant fuL continu, car les changements par (es célestes espérances qui la font tant
brusque» du temps cl du personnes no sont désirer au chrétien; le juste avait en pers
rien mmn< que nires dans îcs psaumes. pective les limbes, c’est-à-dire, le séjour
42. — M em or.fuit. Surtout en tu a n t son d'une attente à ses yeux sans joie ni m érite;
peuple de la ra pi n i lé, si 1« psaume est on n'y pouvait môme louer Dieu comme sui
postérieur an retour di' Baby Ion*». Mais la lo ire ; il fallait donc dé.-irer que la vie so
(’expression est as«pz générale pour s'appli prolongeât le plu«* longtemps possible ici -
quer à (ouïes sortes du bienfaits. — Bene Î
)a«s. Ce sentiment revient souvent sou> la
d ic i, au futur optatif eu hébreu, dans ce plume des écrivains de l’Ancien Testament.
verset et in suivant. Ps. vi, 6; x xix, 40; l x x x v i i , 44-43; Eccli..
44. — A tlju iH , iosef, l e S ‘ieneur augmen xiv, 47*24, otc.
tera» il mulupliera les bénédictions de tou Les 48. — Qui vioimus. Ces mots ne son1, pas
556 LE LIVRE DES PSAUMItt
PSAUME CXVl
1. — J 'a im e , p a rc e q u e J é h o v a é c o u te
M a v o ix , m es s u p p lic a tio n s .
2. — C a r, il a in cliné v e rs m oi son o re ille .
A ussi to u s nies j o u r s j e v e u x l ’in v o q u e r .
3 . — L e s liens d e la m o r t m 'e n t o u r a i e n t ,
E t les a n g o is s e s du sh é o l f o n d a ie n t s u r m oi,
J ’é ta is au x p r is e s a v e c la d é tr e s s e e t l'a fflic tio n .
4 . — M ais j ’in v o q u e le n om de J c iio v a :
Ali I J é h o v a , s a u v e m on à m e !
5. — J é h o v a e st clém ent, e t j u s t e ,
Et, notre Dieu est co m p a tiss a n t;
6 . — J é h o v a p re n d soin d e s faib les.
J ’é ta is m a lh e u re u x e t il m e v ie n t en a u lo .
7 . — R e n t r e , m on à m e . d a n s to n re p o s ,
C a r J é h o v a t e c o m b le de bien s.
8 . — Tu as s a u v é m on Ame de la m o r t ,
Mon œ il des la r m e s ,
M on pied d e l à c h u te .
9 . — J e v a is e n c o re m a r c h e r d e v a n t J é h o v a ,
D ans les c o n tr é e s d e s v iv a n ts .
10. — J ’ai confiance, a lo r s m ê m e q u e j e d is :
J o suis affligé à l ’e x cès.
H . — J 'a i d it d a n s m on a b a t t e m e n t :
Tou a lus h o m m e s s o n t t r o m p e u r s .
12. — C o m m en t rem Ira i-je à J é h o v a
T o u s ses b ie n fa its à m on é jr a rd ?
13. — J e p re n d ra i la c o u p e de la d é liv r a n c e ,
E t j ’in v o q u e ra i le nom de J é h o v a .
14. — J ’a c co m p lira i m es v œ u x e n v e r s J é h o v a ,
E n p rése n c e de to u t so n p e u p le .
15. — J é h o v a a g r a n d souci
De la m o r t de ses fidèles.
16. — Ah 1 Jéh o v a, com m e j e suis ton s e r v ite u r ,
Ton s e rv ite u r, le fils de ta s e rv a n te ,
T u a s d élié m es c h a în e s .
17. — J e t ’offrirai un s a c rific e de lo u a n g e ,
E t j'in v o q u e r a i le n o m d e J é h o v a . ■
18. — J 'a c c o m p lir a i m es v œ u x e n v e r s J é h o v a ,
E n p ré se n c e d e t o u t son p e u p le ,
19. — D ans les p a r v is de la m a is o n -d e J é h o v a ,
Au m ilieu de t o i, J é r u s a le m 1
A llé lu ia .
dans Thébreu. — Benedicimus, nous hé- du psaume ; ellolui sert d*antienne aux vôprci
nirons, bénissons. C’esl la conclusion pratique du Dimanche.
PSAUME CXIV
PSAUM E C X IV
[Traduction de Bossuet).
Alleluia. Alleluia
1. Dilexi, quoniam exaudiet Do 1. J ’aime le Seigneur, parce qu'il
minus vocem orationis mese. écoutera la voix de ma prière.
2. Quia inclinavit aurem suam 2. Parce cju’il m'a prêté une oreille
m ih i: et in diebus meis invocabo. favorable, je l'invoquerai toute ma
vie.
3. Gircumdederunt me dolores 3. Les douleurs de la mort m’ont
mortis : et pericula inferni invene- assiégé, et les maux de Tenfer sont
runt me, venus fondre sur moi. J’ai été dans
Tribulationem et dolorem inveni: l’affliction et dans la douleur,
PSAUM E CX V
Continuation de l'action de grâces.
(Traduction de Bos8uct).
Alléluia. Alléluia.
10. J’ai cru, c’est pourquoi j’ai 10. Gredidi, propter quod locutus
suiii : ego autem humilialus sum parlé, et j'ai été humilié jusqu'à
mrais. l'excès.
II. Cor. 4, 13.
11. Ego dixi in excessu meo : 11. J’ai dit dans mon transport :
Ornais homo mendax. Tout homme est menteur.
Rom. 3, 4.
12. Quid relribuam Domino, pro 12. Que rendrai-je au Seigneur
omni lius quœ retri bail mihi? pour tous les biens qu’il m’a faits ?
13. Caliccm salutaris accipiam ; 13. Je prendrai le calice du salut,
et nomeu Domini invocabo et j’iuvoquerai le nom du Seigneur.
traduisent donc : ëittoTEuaa, fiiô è).à)r,ca. Celte tirer celle conclusion : Dans l'éprouve, c’est
lnidiiclion f si. suggéiee suri oui par la né en Dieu seul, et non dans l’homme, qu’il faut
cessité de donner un sons indépendant au avoir confiance; dans les grande* afflictions,
verart, dans i’h^poihèso uù il f st le commen- les hommes offrent un recours qu'ils ne
ccrni-ni d'un psaume. S. Paul cile ce texte peuvent donner, et Dieu, qui semblait un mo
d'apics li’> LXX, pour montrer que ses ment abandonner le juste, est au contraire
païolcs sont la conséquence de sa foi, II Cor., tout près de lui pour l’assister.
iv, 4 3. En hébreu, ki veut duc <m, que, 12. — Heb. : a Comment rendrai-je à
ppreo que, lorsque, de sorte que. Hengsten- Jéhova tous ses bienfaits sur moi » ?
bi‘rg naduil : « Je crois, car je parle », co 13. — Cahcem sa la taris, m y W ,“ D'D, kos
qui i si une prouve certaine de la possession ieshouholh, « la coupe des saluis », des déli
de la loi. On a un sens préférable t-n tiadui- vrances. Le calice peut désigner le sort ré
sant avec la plupart dus hébra tennis : a Je servé à quelqu’un par la volonté divine,
crm* loisque jo dis : j'ai été giandement comme au Ps. xv, S ; x x n , 5 ; tel fut le
afTligo >\ c’osi-à-dire, j ’ai foi et confiance en calice présenté à Notre-Seignour dans son
Pie u, alors m êm e qu e j ’pxhalo mis plainte et agonie. Cfr. S. I-lieronym. Lecl. v m , S. Joan.
que je déplore la grandeur de mes maux. anl. Port. lat. VI Mati. Beaucoup traduisent
« Comme aucune autre prière que celle de en conséquence, soit parmi les Pères, soit
la loi n’a d’efiicacilé. le psalmiste témoigne parmi les exégètes modernes (Hengstenberg,
que même dans son éiat d ’abattement, la foi Schcgg, etc.) * « je recevrai le calice du
ne lui a fait aucun défaut ; il cioyait déjà au salut », la délivrance que Dieu m'accordera.
moment où il élan obligé de s’ccrier : je S. Cyprien dit aux martyrs, en donnant à ce
sms dans l’angoUse »! Tholuik. — ffitm i- calice un sens plus sublime : « Quis non
halns sum. « La foi est ici la confiance que libenter et prompte calicem salutis accipial?
Dion, et Dieu seul, à l’exclusion de^ hommes, Quis non appelai gaudebundus et lælus in
-H, peut et doit le tsrro u n r. En posses quo aliquid el ipso Domino suo rétrib u ai?
sion d’une foi énergique, le psalmiste ne Quis non pretiosam in conspectu Domini
formule aucune prière particulière; il lui mortem fortiler et constanier excipiat, placi-
suffit que Dieu connaisse son abaissement, lurus ojus oculis »? Ep. l x x v i i , ad Nemes. 4.
sa détresse et le besoin qu’il a de salut ». Mais si l'on a égard au parallélisme, co ca
Loch. lice paraît être plutôt celui do l’action de
11. — In excessu, berhofzi, dans grâces. Le psalmiste ferait alors allusion aux
mon trouble profond, dans ma finie préci festins solennels, comme celui de la PAquo,
pitée. C'est là le double étal auquel fait allu dans lesquels te père de famille présentait
sion le verbe rhafaz. Comme on ne connaît trois coupes, la coupe d'amertu m e, la coupe*
pas exactement la nature de l'épreuve à de réjouissance, el la coupe de bénédiction.
laquelle étau soumis le psalmiste, on ne peut Le calice de délivrance, élevé par le psal-
préciser le sens à donner au mot. — Omnis mislu délivré,serait une coupe de bénédiction
homo mendax, « louL homme esL menteur », et d'aciion de grâces, une coupe eucharis
c’est-à-dire, fait défaut, trompe l’espérance tique. Ce second sens convient aussi beaucoup
qu’on a fondée sur lui. « Dilectio en aturæ mieux que le premier à l'usage que PEglise
fallax et instabilis... Qui adhæret crealuræ, fait du verset dans l'OfTice du saint Sacre
cadet eu ni labili : qui nmplcctilur Jesum, ment. — Invocabo, j'invoquerai, non pour
firmabilur in ævum... Non confidas, nec demander du secours, puisque le verset pté’’
innilaris super calamum ventosum ». De cèdent suppose le bienfait accordé, mett
Imit. Christ, ir, ?. Les maux endurés par le pour témoigner la reconnaissance à laquelle
psalmisLe Tout donc éclairé et lui ont fait a droit le Seigneur.
600 LE LI VU E DES PSAUMES
14. Je rendrai mes vœux au Sei 14. Vota mea Domino reddam co-
gneur en présence de toul son peu ram omni populo ejus :
ple.
15. La mort des saints du Sei 15. Preliosa in conspectu Domini
gneur est précieuse devant scs yeux. mors sanclorum ejus.
16. 0 Seigneur, je suis votre ser 16. 0 Domine, quia ego servus
viteur : je suis voire serviteur, et le tuus : ego servus tuus, et filius an-
fils de votre servante. Vous avez cillae luce.
rompu mes liens. Dimpisli vincula mea :
17. Je vous offrirai une hostie de 17. Tibi sacrificabo hostiam lau-
louange, et j’invoquerai le nom du dis, et nomen Domini invocabo.
Seigneur.
18. Je rendrai mes vœux au Sei- 18« Vota mea Domino reddam
PSAUME CXVll
PSAUME CXVII
Toutes les nations appelées à louer Dieu.
Alleluia. A llelui*.
1. Laudate Dominum, omnes gen 1. Nalions, louez toutes le S e i
les: laudateeum, omnes populi : gneur ; peuples, louez-lc tous.
Itom. J5, i l .
Quoniam confirmata esfc super 2* Parce qu’il a affermi su miséri
nos misericordia ejus : et veritas corde sur nous, et que l.i véiilc du
Domini manet in aeternum. Seigneur demeure éternellement.
Jom . 12, 34,
fois moins probable que l’autre. « Hocautem 1. — Omnes gentes, (ouïes saus exception,
iaciebat, non ni se osientaret, nec ufgloriam ce qui ne se fera qu'après la venue du Mubsie.
caplaret, sed bmties ad suam invitans im ita- — Populi, oinnm îm , ch al daïs me, su lieu de
lionem, et volens eos habere socios gratia- l’hébreu oummoth.
rum action is ». S. J . Chrys. 2. — Misericordia, veritas, les deux grands
attributs de Dieu dans scs rapports avec
PSAUME CXVI l'hum anité « Quamquam misericordia p er-
Sim ple quatrain oclosvllabique, expri tinet ad omues mortales, tamen proprie v e
mant une idée de grande im portance, car ritas ad Judæos, misericordia nd œ te ras
S. Paul, Rom., xv, i l , cite ce psaume gentos referenda est ; illis enim promissua
comme une prophétie de la conversion des fuerat Christus, istis nulla inlercedente pro-
Gentils* missiouc cxliibitus est ». Flamin.
B ib l e . P saumes » 36
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CXVIli
Le cortège an départ.
1. — Kcndez «v;nmage à J é h o v a , c a r il e st bon*
E t sa m iséricorde eat éte rn e lle .
2. — Q u 'Israël dise donc
Que &a m iséricorde e st étern elle.
3 . — Que la maiaon d ’A aron dise aussi
Que sa m iséricorde e s t éternelle.
4 . — Que ceux qui u ia ig n e n t J é h o v a disent
Que sa m iséricorde e st étern elle.
P e n d a n t le tr a je t .
5. — Dans ma détresse j ’ai invoqué Jéhov a,
Jèrïova n?’a exaucé en mo m e tta n t au la rg o .
6. — Jeriova est pour moi, j e ne crains rien,
Que pou rrait l’hom m e con tre moi?
7. — J é h o v a est to u t mon soutien,
J e puis m é p riser ceux qui me d étesten t.
8. — M ieux v a u t m e ttr e son refuge en Jé h o v a ,
Que de se confier a u x hom m es.
9. — M ieux vau t m e tti e son r e fu s e en J é h o v a ,
Que de se confier aux princes.
10. — T outes les nations m ’o n t en to u ré,
Je les accable au nom de Jéhova.
11. — Kilos m ’ont en to u ré e t enveloppé,
Jn les te rra ss e au nom de Jé h o v a .
1 2. — lîiles m ’ont en to u ré com m e des «boilles ;
Elles ont été é te in te s com m e un feu d’épines,
J«j les accable au nom de Jé h o v a .
7B. — T j me poussais avec a c h a rn e m e n t p our que j e to m b d ,
MaU Jéh o v a m ‘est venu en aide.
14. — M a force, e t m on c h a n t, c ’e s t Jé h o v a ,
IJ a été mon salut.
J5 — Q-jc le Cii de ia jo ie et de la d éliv ran ce
R etentisse dans les te n te s des ju s te s :
L a droite de J é h o v a a m o n tré sa force,
7fi. — L a droite de J é h o v a s ’e st élevée,
L a droite do J é h o v a a m ontré sa force.
17. — J e ne m ourrai pas, m a is j e v iv ra i,
E t j e raconterai les œ u v re s de J éh o v a,
18. — Jéh o v a m ’a ch âtié a v ec rig u e u r,
M ais il ne m 'a pas liv ré à la m o rt.
Le prince devant le temple .
— Ouvrez-moi les p o rte s de la ju s tic e ,
J ’y veux e n t r e r p o u r r e n d r e h o m m ag e à Jéhova.
Les lévites .
20. — Cette porte e st ceiie rie J e nova.
Les ju s te s p eu v en t y e n tr e r .
Le prince.
21. — J e te rends g râce s parce que tu m 'a s exaucé.
E t que tu t ’es fait mon salu t.
PSAUME CXVU
22. — L a p ie rre reje té e p a r les con&trucLewr»
E s t devenue la pierre an g u laire.
le s lévites.
2 3 . — Ceci a é té fait par Jého va.
C ’e st une chose m erveilleuse à nos y*r??.
Le cortège
24. — Voici le j o u r q u ’a fait Jéh o v a,
S oyons-y dans l'allég resse e t dans la jo ie !
2 5 . — J é h o v a , sois-nous secourable !
J é h o v a , donn e-nou s la p ro s p é rité !
Les lévites au prince.
26. — B éni so it celui qui v ie n t au nom de Jé h o v a i
Au cortège.
N o us vous bénissons de la m aison de Jéhova.
27. — J é h o v a e s t Dieu, il fa it b rille r s u r nous sa Jumrôr * 1
A tta ch ez la victim e av ec des liens.
J u s q u 'a u x angles d e l'a u te l.
Le cortège.
28. — Tu es mon D ieu, j e te re n d s grâces,
Mon D ieu, j e v e u x t e glorifier!
2 9 . — R endez ho m m ag e à J é h o v a , c a r il e s t bon9
E t sa m isérico rd e e st étern elle.
PSAUME C X VII
Alleluia. Alleluia.
4. Confilemini Domino quoniam 1. Rendez hommage au Seigneur
bonus; quoniam in sæculum mise- parce qu’il est bon, et que sa mise
ricordia ejus. ricordo est éternelle.
déror, ce verset doit s entendre d’une pierre lévite composa alors ce chant de reconnais
fanant pailio d’un édifice déjà achevé, et sance , destiné à perpéLuer le souvenir du
non d'unn pierre fondamentale qu’on vient merveilleux événement, conjointement avec
poser dan* 11 moment. Quiinl au « Quoniam la fòle des Purim, instituée à cette occa
bonus » chanté à cri te ièl -, il peut, nous sion; le psaumo aurait donc été écrit vers
l'avons vu, ¿Ire rmprunié à plusieurs autres l'année 478, c'rsi-à-diro, une quarantaine
psaumes. 3o La dédicace du temple âpre« son d’années environ après la restauration du
achèvement, la sixième année de Daims, au temple. Cette date offre déjà quelque diffi
douzième mois, 1 Esdr., vi, *15, 46. ColLc culté au point de vue de l’insertion du
date est a c c o té e par Drlilzsch, Schpgg, et psaume dans le canon d’Esdras ; mais en
le plus grand nombre des commentateurs outre, le morceau n’offre absolument rien
modernes. En ¡’adoptant, nous pouvons rendre qui caractérise l'événement allégué. C’est un
compte facilement des allusions que fait Je chant d’actions de grâces et de délivrance, il
psaume aux intrigues des Samaritains et des est vrai, et comme tel, il peut se rapporter
voisins d'Israël, 40-13, aux tergiversa à bon nombre d’événements; les rationalistes
tions dos rois de Perse, 11. 8, 9," et aux ne sont pas embarrassés pour trouver à le
brillantes cérémonies p’.ï accompagnèrent la placer en plusieurs endroits de l'histoire des
consécration dr l'édifice sacré. 4<> La fête des Macha bées. Mais il ne suit pas de lè que
Tabernacles célébrée par le peuple sur l’in toutes ces dates soient fondées, et que pour
vitation d'Esdraseldo Néhémie, II Esdr. vur. les faire accepter il suffise do signaler une
Perowne, Jennings et quelques autres sont analogie, môme a^s^z frappante, entre les
pour cette date. II? allèguent surtout en données du psaume et l’événement que l'on
faveur de leur opinion l'usage qu’on faisait a en vue. De l’avis général, le retour de la
plus tard du psaume dans la liturgie de la captivité el l’histoire de Zorobabel expliquent
fête des Tabernacles. Les paroles du 1 . 25 bien les différentes allusions du psaume; on
étaient le refrain >e p'ns souvent répété n'est donc pas autorisé à tenir ces rappro
pend a 11L la solennité; lu septième jour s'ap chements pour non avenus, et à en chercher
pelait le grand liosanna [koshihah »rr/sauve- d’autres dans l’histoire d 'E ^ h e r ou des Ma-
nous), 1 1 on donnait mémo en nom d ’hosanna chabdes, pour imposer une date postérieure
aux branches do saule, do ciLronnier, do à la composition. Ajoutons que les 1 1 . 4TM2
myrlhe, de palmier, qui servaient à la fête. s'adaptent assez mal à la persécution d’Aman,
Cfr. Dict. of the BibL Hosanna. La manièro et qufc pour appliquer le 1 . 26 au messager
dont les LXX traduisent le 1 . 27 donne à porteur de la bonne nouvelle, Patrizi tra d u it:
croire que de leur temps ce psaume était Que celui qui vient soit béni au nom du
particulièrement affecté à la fête des Taber Seigneur.
nacles ; dans la ftfidrash (Thocher tobh), il est La simple lecture du cantique montre que
dit aussi qu'il était chanté alternativement c’cst un chant processionnel, où les refrains
par k s hommes de Juda. et par les hommes répéLés par la multitude sont nombreux. Les
de Jérusalem qui recevaient le cortège des 11. 4-4 sont une sorte d'invitatoire qui
premiers. Toutes ces remarques sont fondées, devait se chanter au moment où l'on se
mais elles n'empêchent pas d’admettre que mettait en marche ; les 1 1 . 5-48 sont l’hymne
le' psaume ail clé composé pour la dédicace du d'actions do-grâces que dit le peuple en
temple; elles démontrent seulement que ce s'avançant vers le Lemple ; les mêmes vers y
beau cantique fut inféré dans la liturgie des sont répétés plusieurs fois, comme dans une
fêtes, à une époque voisine du temps de sa litanip populaire.A partir d u t . 49, le psaume
composition. Signalons enfin l’idée de Patrizi* devient dramatique : le chef du peuple, Zoro
qui s’écarte do tontes les précédentes. D'a babel, s’avance, et demande l’entrée du lieu
près lui, le psaume auraiL trait à la déli saint aux prêtres et aux lévites qui répondent
vrance des Juifs de Perse api ès l'attentat de ¡’intérieur, comme au Ps. x x u i. Puis ;Ia
d'Aman. Le décret dont il e^t parlé Esth., .foule entre en chantant, les prêtres bénissent
v i i i , 9, fut porté rapidement à la connais les nouveaux arrivants, et le -sacrifice eucha
sance des habitants de Jérusalem, el un ristique se prépare. Nous avons donc 1À un
565
4.,Dicant nunc qui tim cnt Domi L Que tous ceux qui craignent
num : quoniam in saeculum miseri- le Seigneur disent m aintenant qu’il
corsia (‘jus. est bon, et que sa miséricorde est
éternelle.
5. De tribulalione invocavi Domi 5. Dans ma détresse j ’ai invoqué
num : et exaurlivit me in latitudine le Seigneur, et le Seigneur m ’a
Dominus. exaucé en me m ettant au large,
C. Dominus mihi adjutor, non ti- C. Le Seigneur est mon soutien,
mebo (|uid faciat milii homo. je ne craindrai pas ce qu’on pour
rait faiie couIre moi.
7. Dominus milii adjutor : et ego 7. Le Seigneur est mon soutien,
despiciam inimicos meos, aussi mépriserai-je mes ennemis.
Hebr. 13, 6.
8. Bonum est confidere in Domino, 8. Il vaut m ieux se confier au
qunm confidere iu homine : Seigneur que se confier à l’homme.
9. Bonum est sperare in Domino, 9. Il vaut mieux espérer au Sei
quam sperare in principibus. gneur qu’espérer dans les princes.
10. Omnes gentescircuierunt me : 10. Toutes les nations m’ont en
et in nomine Domini quia ultus sum touré, et c’est au nom du Seigneur'
in eos. que je m’en suis vengé.
11. Circumdanles circumdederunt 11. Elles m’ont environné et as
me : et in nomine Domini quia ul siégé, et c’est au nom du Seigneur
tus éum in eos. que je m’en suis ven^é.
12. Circumdederunl me sicut 12. Elles m’ont environné comme
cantique très mouvementé, el en harmonie lités ne commencèrent que quand les Ju ifs-
jarfail.e aven la cérémonie populaire à voulurent rebâtir leurs murs et leur temple ;
Î aquelle il est destiné. Le» vers sont hexasyl-
labiquos.
à rétablissement de l'autel et à la première
fête des Tabernacles, il n’éiait donc pas
Au fions spirituel et messianique, le psal- encore question des peuples environnants.
miste célèbre 1° l'entrée triomphale du Sau 8.— In homine, car a omnishomo rannddx »,
veur dans le ciel à son Ascension« et surtout cxv, 41, et a maledictus homo qui confidit
après le jugement dernier, quand tous ses in homine ». Jur., x v u , 5.
ennemis sont terrassés; 2«> rentrée de Jé3us 9. — Itt principibus. Cyrus et son fils
à Jérusalem au jour den Rameaux : en cette Cambyse furent favorables* aux Juifs; lo
occasion, le* Juifs lui appliquèrent les pa prince suivant, le faux Smordis, ne lo fut
roles des 11. 25 et 26, et lui-même s’ap pas, eL les Samaritains, 1 Ësdr., îv, o, et les
pliqua celles du 1. 22. 3* L’entrée mystique, satrapes, v, 3, profitèrent de son hostilité ou
de Jésus Christ dans les âmes. (Le Hir). de son inattention pour persécuter les Juifs.
4-4. — L'invitation à célébrer le Seigneur La Lranquillilé n i fut rendue à ces derniers
et sa miséricordieuse bonté est successive u sous Darius. L’appui des princes était
ment adressée à tous les ordres des serviteurs 3 onc précaire; Dieu s ml pouvait protéger
de Jéhova. Cfr. Ps. cx m , 9-41. efficacement ses serviteurs.
— l u la lü u d i n e , « il m'a exa u cé au 4 0 .— Omnes qentes, i Esdr., îv. 9. 40. —
largo », c ’e s t - à - d i r e , on me met Lani au large Ultus sunis aimlam, « je les abat
et en mu d é liv ra n t d e mes ennem is, x v i i , 20. trai ». je les réduis à l’impuissance par le
6. — A djutor n’est point dans l’hébreu. nom du S igneur, par sa puissance. Le
Le verset est emprunté à l v , 41. pruple de IJieu va marquer sa reconnaissance
7. — l u i , 6, 9. — Adjutor, behozrai, et sa confiance en répétant trois fois c e 1
ce qu’il ne fanl pas traduire par « inter tém oignage
adiutores », mais par a in adjutores »; 14. — Heb. : a ils m'ont entouré, égale
Jéhova n’est pas seulement mon secours, il ment ils m’ont entouré » ils se sont entendus
me tient lieu de tous les secoure. — tn im i- pour m'accabler.
coSj les Samaritains et tous les peuples qui 42. — Sicui opes. Deut., i, 44. « Ipsum
harcelèrent les exilés à leur retour. Ces hosti Domiirum caput Ecclesiæ, recte accipimua
66G LU LIVIIH DES PSAUMES
21. Confilebor tibi quoniam exau- 21. Je vous rendrai grâces, parce
disli me : et factus es mihi in salu- que vous m’avrz exaucé, et que
te m . vous vous êtes fait mon salut.
22. Lapidem, quem reprobave- 22. La pierre que les construc
runt sedincantes, liic faclus est in teurs avaient mise de côté est deve
caput anguli. nue la pierre angulaire.
Ita . 18, 16; Matth. 11, i l ) Luc. 10, 17 ;
Act. 4 ,1 1 ; R om „ 9 , 33; J. Petr . 2 , 7.
23. À Domino factum est istud : 23. C'est le Seigneur qui Ta fait
et est mirabile in oculis nostris. ainsi, et c'est une chose merveil
leuse à nos yeux.
24. Hfißc est dies, quam fecit Do- 24. Voici le jour que le Seigneur
nam hæcâios, nisi ea quae omnibus gentibus nibus » ; S. Hier. : « frequentate solemnita-
salutaris est, qua lapis îlle rejectus facLus Lem in frondosis ». L’inconvénient grave de
est in caput anguli. »S. Athan. Aussi pendant ces traductions, c’estq u’elles prêtent au vei bo
la semaine de Pâques, co versoi rententit-il asar un sens (ju’il n’a pas, ou qu’elles lisent
à tous les offices de l’Eglise. ^ un autre mol a sa place, d s a r ne veut dire
25. — 0 Domine Iirb. : « ô Jéhova, sauve que « lier », et avec habolhim, a lier avec des
doue, ô Jéhova, fais donc prospérerI » Les cordes », Judic., xv, 4 3 ; xvi, 41 ; Ezech.,
mots W W i n . hoshihah na, sont devenus n i, 25.Syininaque traduit bien par ouv5tf<rorce.
10 cri tbaawàl si souvent répété depuis, et Selon Pairizi, on pourrait avoir ce sens :
redit en particulier par ia foule qui accom h liez la fête avec des tresses de branchages »,
pagnait Noire-Seigneur à son entrée triom ce-qui ne serait aulrechose qu’une mélaphore
phale. Matth., x x i , 9 ; JuanM xi i, 13. Sur ce orientale signifiant : portez des feuillagis
mot, voir S. Jérôme,, Ep. x x , ad Damas. pendant la ïéte. Lo texte hébreu, simplement
26. — Benedicius. Zorobabel vient au nom traduit, est beaucoup plus clair et plus sim
du Seigneur pour veiller sur son peuple et ple. : « liez la vicLime avec des cordes ».
présider à son rétablissement dans la Pales C’était là ( n effet une précaution habituelle,
tine. Il est la figuro du Messie auquel co qu’on ne doit pas s’étonner de voir i appeler
verset fut appliqué par les Juifs, Matth., dans un psaume liturgiqne. — Uxque ad
xxi, 9. Le Bencdictus qui venit est redit cornu allaris. Ces mots, assez difficiles à
rhaque jour an Seigneur par l’Eglise au entendre! avec le sens adopté par les veisions,
Sauciws de la Messe ; ce sera encore le cri s'expliquent naturellement quand il s’agit de
qui l'accueillera à son dernier avônomenl, victimes. Le psalmiste ne veut pas dire qu’il
commn il l’annonce lui-même, Maith.. x x m , faut lier la victimo aux cornes de l'autel ; il
39. — J/i nomine Domini. « Malodictus ci go n.î dit point halt à, mais had, jusqu'à. Du
ilio qui venit in nomme suo ». S. Aug. reste, il eut élé contraire aux règles lilur-
g7 . — Benediximus. Formule de bénédic giqiM s de le faire, a Nulla unquam viclima
tion sacerdotale. Num., vi, 27; Doul., xxi. 5 ; âd aue cornua ab Israelitis fuit alligala »,
11 Reg., w, 18. — îtluxit* Il a fini luire sur dit Maiperger. De agno ad aiæ cornua alli-
nous sa lumière, symbole de ses faveurs, iv,7. tfünrio 1730, cité par Deli(zscli. On peut alors
— Construite tUifm solm nem , ArTTiDK , (Mitendre le texte de deux manières. Delilzsch
isrou-chag. Le verbo osar n'a pas (l’a tro explique qu'à raison de leur grand nombre,
s: ns que' celui de « lier, enchaîner » ; vhag, le* victimes liés de cordes emplissaient les
veuf dire, « fêle, sacrifice solennel », et aussi parvis du temple jusqu’à l’endroit de l’autel«
«r victime», Exoù.. x x u t,1 8 ; Mal., n, 3. Lo Miii.scet encombrement devait être fréquent,
mot rendu par condeusis e?t habuthim, qui ( t d’ailleurs prévu, surtout aux fêles de la
signifie « liens, branchages cntrel.ices ». Les Pâque. Nous préférons l’explication d’Hup-
premiers traducteurs, ayant en vue la fêle des feld qui* voit dans cette phrase une construc
Tabarnacle-,onl traduit les deux derniers mois tion prcgnanle : a liez les victimes avec des
dans le sens de solennité et de feuillage, les tresses jusqu'à » ce quYIIes soi-nt immolées
habolhim devenant pour eux les loulnbim ou a DU'* coi nt s de l’autel ».
branches de palmier <ju1 les Juifs poitaienl 28. — L'* peuple tout entier unil sa voix à
en retto circonstance. LXX : auorifàaffTe celles du chef et des p r è l n s pour r t m ’rc.iir
¿optVju êv toïç TtuxaÇouaiv, Psalt. rom. : » con- et acclam r Jéhova. L»s mots ronfilebor jus
slituite diein solemnem in confrequentalio- qu’à la (indu verset ne sont pas dans I hem eu.
pSAtnre cxvirr 569
tibi : Deus m.eus es tu, et exal- vous rrnils linmmagft, vous êtes
tabo te. mon Di^u.oi je veux vous glorifier.
Goufitebor tibi, quoniam pxaudi- Je vous miJrai c r â c o s , parce que
Bti m e : et factus es mihi in salutem.
vous m’avez exaucé, et que vous
vous Clos fail mon salut.
29. Gonfilemini Domino qu oniam 2lJ. Rendez hommage au Sei
b o h u s : quoniam in sa3culum mise- gneu r pam» qu’il «si bon, uue. sa
ricordia ejus. miséricorde est éternelle.
PSAUME CXIX
ï . — t* H e u r e u x ceux qui sont innocents dans leur voie, e t marchent, selon la ,'oî
[tic Jéhova 1]
2, — N H e u r e u x ceux qui observen t ses en s e ig n e m e n ts , e t le cherchent de t î n t
[leur c œ u r l]
i>. — N Ils ne com m e tte n t pas l'iniquité e t m archent dans s e s v o ie s .
4. — M T oi. tu a¿ prescrit tes ordonnances, pour qu’on les observe a v e c soin.
5. — K P u i s s e n t mes voies être dirigées clans l’observance de tes preceptos i
fi. — N Alors j e n’aurai point à rougir á la vue de tous t^s com m andcm suts.
7. — N Je te rends grâces avec un cœur droit, en apprenant les arrêts de ta ju s tic e .
S. — K Je v e u x garder tes préceptes, ne m e délaisse pas complote meut.
17 — a
Comble de biens ton serviteu r, que j e vivo pour garder fa parole.
IH — ;i
O u v r e-m o i les y e u x pour q u e j e contem ple les m erveilles do ta loi.
JO, — 3
Je stiiy étr an ge r sur la terre, ne m 'ôte point la vue de tes com m andem ents.
-0. — 3
Mon Ame se consume sans relâche de désir à IVgard do tes a u d t s .
21. — 3
Tu m enaces ]e¡> orgueilleux maudits, qui ^’écartent de tes c om m andem ents.
22. — 3
Délivre-moi de la honte e t du mépris, puisque j ’obéis à tes enbCji“ iKjmcnUu
<?3 — a
Que les princes siègent et parlent contre moi, ton serviteu r méditera tes
[précepte s*»]
2 4 . — a Oui, tes en seign em en ts sont mes délices, ce sont les hom m es de mon conbojl.
"25. — l Mon Ame est plongée dans la poussière, fais-m oi vivre selon ta parole.
20. — 1 J'ai r é v é lé mes voies, tu m ’as exau c é , e n se ign e -m oi tes préceptes.
27» — “î A p pren ds-m oi la voie de tes ordonnances, e t j e m'entretiendrai de tes
[ttu’rvoilltfis.]
28. — 1 Mou âm e pleure dans son a fftictio n ^reléve-m oi selon ta parolo.
?0. — T Détourne de moi la voie du m en son ge, accorde-moi la faveur de t a loi.
30. — *T J*ai choisi la voie de la fidélité, j e m ets tes arrêt* tous m es youx.
31. — 1 Je m'attache à tes e n se ign e m e n ts, Jé h o v a , fais que j e n’aio pas à rougir.
32 . — 7 J e parcourrai ia voie de tes précep tes, quand tu aura» m is mon c a u r à l a i s e .
LE LIVRE DES PSAUMES
33. — H E n seign e-m o i, Jé h o v a , la voie de ta loi. j e veux l'o b s e rv e r ju s q u ’à la fin,
31. — n Donne-moi l’intelligence pour g a r d e r ta loi, e t l'o b se rv e r de to u t cœ u r.
35. — H Mono-moi dan» le r e n tie r de te« précepte*!, c a r c 'e s t là que j e nie plais«
¡56. — H Incline mon cœ u r vers te s enseign em en ts, e t non vors le gain sordide.
37 — n D étourne mes y e u x du spectacle du m al, fais-m oi v iv re dans t a voie.
38 — n Accomplis ta parole pour ton s e r v ite u r , au s u je t de t a c ra in te .
30. — n Détourné de moi l’o p p ro b re que j e red o u te, c a r tes a r r ê t s sont ju s te s .
40. H Vois, j e chéris tes ord o n n an ces, d ans ta ju s tic e , fais-m oi v iv re .
41. — 1 Que m 'a r riv e n t tes bontés, J é h o v a . e t ton secours selon ta parole,
42. — 1 E t je répondrai à celui qui m ’o u tra g e , c a r j e m e ts m a confiauce en ta parole.
43. — 1 N ôte pas à ja m a is de nia bouche la parole de v é r ité , c a r j ’espère en tes
[arrêts.]
44. — 1 J e veux ê tre fidèle à ta loi, sans cesse, à ja m a is , p o u r to u jo u rs.
45. — 1 E t j e m archerai à l ’aise, c a r je re ch e rch e tes ordonnances.
40. — 1 J e parlerai de tes en seig nem ents à la face des rois sans a v o ir honte.
4 / . — *î J e veux fai ru mes délices de tes com m and em ents que j'a im e .
4c>. — 1 J élèverai les m ains v ers tes com m and em ents qu e j'a i m e , j e m éditerai tes
[préceptes.]
76. — * Que ta bonté me console bolon la promesse faite à ton s e r v ite u "
77. — i Que lea uoméa ru a rr iv e n t, e t j e li v r a i, ca r ta loi fuit mes délires.
78. — i Iio n te au x orgueilleux qui me m a ltr a ite n t injustem ent, moi, j e m édite tes
[ordonnalier ]
79. — î Q u'iis se to u rn e n t vers moi ceux qui te c ra ig n e n t e t conn aissent tes» eu»ei-
f g n e m c n n 1.
80. — t Que mon c œ u r soit to u t e n tie r à tes préceptes, pour que j e ne soi* pas
[ronfond'i ]
89. — S
P o u r tou jou rs, Jéh o v a, ta parole e st établie dans les cieux.
90. — S
D 'âge on âge dem eure ta v érité, tu a-s fondé la te r re , et elle subsiste.
91. — S
Selon te s a r r ê t s to u t subsiste a u jo u r d ’hui, c a r to u tesch oses te sont s u je tte s .
92. — h
Si ta loi n'eùt fait mes délices, j ’aurais péri dans m a m isôre.
93. —r S
J a m a is j e n ’oublierai tes o rdonnances, c a r c'est p a r elles que tu me fais
[vivre.]
94. — S J e suis à toi, secours-m oi, c a r j e re c h e rc h e tes ordonnances.
95. — S L e s m échants m 'a tte n d e n t pour m e p e rd re , m ais j e réfléchis s u r te s
[enseignem ents.] •
96. — b J ’ai vu une fin à tout ce qui e st p a rfa it, ton co m m an d em en t e s t sans lim ite s .
PSAUM E C X V III
(Traduction de Bossvet),
Alléluia. Alléluia.
aleph . àleph .
1. Beati immaculati in via : qui 1. Heureux ce.ux qui sont purs
‘ambulant in lege Domini. dans la voie : qui marchent selon
la loi du Seigneur.
qtiærit, et modo ipsi» mox mundo vacâre S. Hilaire dit du texte de la Vulgate : « Re-
cupii, hune ille a suis mandalis abjicit ut tentusetiam hicordo ralionis est. Nam prius
militem ignavum a . S. Alhan. exercendum est m mandalis Dei, lum deinde
4 4 .— Abscondi, comme un trésor précieux viæ ejus considerandæ : quia nisi Odelium
qu’on visitera souvent par la méditation, cl rperum usus piæcesseril, docirinae cognitio
qu'on dépensera par une conduite fidèle à non apprehendetur, et agenduma nobis antea
Dieu. Si le trésor reste enfoui, comme le fidoliter est, ui scient lam consequamur jj.
4aU>nt de l'Evangile, i! est plus funeste Ceci revient à la parole du divin Malice :
qu'utile. « An snüieil sala servare memo- « Qui facii veritalem, venit ad hicem ».
ria ?... Sic serva sermonem Dei, quomodo Joan., m . 24.
inelius servare pôles cibtim rorpori« tui... 46. — Meditaborteshthahashah, à l’hilhpael
Trajiciatur in viscera quædam ammœ tuie, He y y w shahnh, « je me délecterai ». —
trauseaL in affectiones tuas et in mores tuos ». Non ohUmscar. Car on n'oublie pas ce qu’on
S. Bern., de Advint. V. aime sincèrement. « Arimonet hic lo c u sm e-
42. — Benedirius. Dieu est loué et béni, à iii >rrs Scripturæ nos esse debere, et justilias
cause de la connaissance de la loi quM ac ejiH non solum sermone, sed eiiam operis
corde à ('homme. — Doce me justifentianes irmiaiione medilari ».S- Ambr.
tuas, cc ut nas discore velle înielligalnr facien- 47. — Rétribué. « Non cujuslibcl est hac
do, nnninemona retinendo et loquendo... Ubi voce uti, nemo enim pravam conscientiam
niliil alium intelliguur poscere, nisi adjuto- circuinfiTens ad rétribution«1»« judicem exci
h um graliæ, ut quod jam novit set moue, tai ». Theod. En hébreu gemtd a seulement
discal cl opère ». 5. Aug. je sen« de « combler de biens », sans supposer
13. — Pronmifîari. stppnrthi, je compte, nécessairement que ces biens sont mérilés.
j ’énumère, afin de n'en oublier aucun. — Servo luo. « Glonoea servilus, qua pro
44. — In omnibus divitiis. « Grattas ago nobis sciv w itolC hnstus. Bcata servitus, qua
Deo meo semper pro vohis m gratia Dei, qu© et tu servis; sod ita, si nihit posait adversa-
data est vobis in Christo Jesu, quod in omiii- rius de iu o sibi servitio vindicare » S. Ambr.
bns divites facli rsLis in illo, in omni veibo, — Vioifira me, «vriN, echieh, a je vivrai et
e t in omni soentia ». I Cor., i, 4, 5; Prov., je garderai ta parole »; les versions ont lu
viii, 44, 48. 49; Sap., vu, 44; etc. chniieni, « fuis moi vivre », comme au 1. 25.
45. — Exercebor, a sirh ah, je méditerai. « Jam utique vtvcrc incipiens postulat vilain,
S. B ib le. F JUEs. — 37
m LE LIVRE DES PSAUMES
18. Dévoilez mes yeux, et je con 18. Revela oculos meos : et coó-
templerai les merveilles de votre siderabo mirabilia de lege tua.
loi.
19. Je suis étranger sur la terre, 19. Incoia ego sum in terra : non
ne me cachez pas vos préceptes. abscondas a me mandala tua.
20. Mon âme désire sans cesse 20. Concnpivit anima mea desi
de désirer vos commandements. derare justificationes tuas, in omni
tempore.
21. Vous menacez les superbes; 21. Increpasti superbos : male
ceux qui se détournent de vos com dici qui declinanta mandatis tuis.
mandements sont maudits.
22. Eloignez de moi l’opprobre et 22. Aufer a me opprobrium, et
le mépris, puisque je garde vos com contemplum : quia testimonia tua
mandements. exquisivi.
23. Car les grands de la terre se 23. Etenim sederunt principes,
sont assis, et ils ont parlé entre eux et adversum meloquebantur : ser-
contre moi, mais votre serviteur vus autem luus exercebatur in ju-
méditait sur votre loi. stificationibus tuis.
qui credens orat obedientiam; Dee prò ea de Dieu est son seul guide ; il conjure donc le
servala prœmium,sed utservelur, am ili um. » Seigneur de le lui conserver. « Pelant ilaque
S. Aug. ne abscondanlur ab eis mandala Dw. ppr qu©
48. — Revela, gal, ouvre mes yeux. ab hoc incoialu libcrentur, diligendo Deum,
« Non enim omnes, qui divina oracula lec- cura quo in æiernum erunl ». S. Aug.
tita n l, horum mirabilia considérant, sed $0. — Concupivit, nona, garsah, « est bri
ui superno splendore peifruuntur ». Theod. sée mon âme par le déstr »; ce dé^ir est
e psalmisto, inspiré pour écrire, a besoin donc d’une violence extrême. — Desiderare.
d’uno nouvelle lumière pour lire les ensei « Goncupiscimus desiderare, quod non *sit
gnements divins. « Ausculta paulwper. quo in potestàtis noslræ desiderium . sed grati©
Script uris sanctis calle gradiaris.Totum quod Dei ». Boss. — In omni tempore. « S o l con-
legimus in divini* libns ni lei quidem et tinenlem et indefessam desideni hujus con
fulget Ptiam in conica, srd dulciu-* in m e - cupiscent iam Pise oportere, atque ideo adje-
duììa est. Qui edere vult nucleum, frangat cit : in omni tempore, nullum scilicet docens-
nucem. Revela oculos m 'os.,... Si lanlus otium nobis esse debere, quin semper desi-
propheta l»*nebras ignoranti© confu eiur qua derii huju* cupidilale leneamur ». S. Hil.
nos pulas párvulos et peno láclenles insci use %\. — D’aprôs la ponctuation, l’hébreu doit
’nocte circumdari? » S. Hu-r, Ep. l v i i i , ad se traduire : « lu menaces les orgueilleux
Paulin. 9. C’est avec une humiliié semblable maudits, qui s’écaitent de tes préceptes».
que S. Augustin faisait sa louchante prière DeJitzsch préfère pourtant le texte des ver
pour obtenir l'intelligence des saintes Ecri sions. — Superbos. « Nulla magis provocandæ*
tures : a Circumcide ab omni temeritale, in nos iræ Dei, quam su p erb e, causa osi ».
ommqu«' mendacio, interiora el exteriora S. Hil.
labia mea. Siut casi© deliri© mea, Scriptur© 22. — Si (es violateurs do la loi méritent
tuæ, nec fallar in eis, nec fallam ex eis ». le châtiment, celui qui l'observe doit s’a t
ConTess. xi, 2. Si tels sont les sentiments de tendre à être délivré de la honie. Cette honte
pareils docteurs, que penser de ceux qui ne est celle que les méchants font peser sur le
sont armés pour pénétrer les divines E cri juste; combien elle serait redoutable si elle
tures. que d'une curiosité humaine ou de venait de Dieu mémel « Nolo mihi quicumque
leur lib e rté d’examen? maledicat, el quasi peccatorem despiciat;
4 9. — ¡m ola, na, ger,* je suis étranger sur la nam grave si Christus dignum opprobno
terre », x x x v m , 43; ! Par., xxix, 15; Heb., ucat!... Nos ergo agamus ul a nobis aui'e-
XI, 43. « Non cujuscumque vox isla est, ralur opprobrium. Multi quidem suni qui
sed ejus qui terrenis renunliaveril volupla- volunt inferre opprobrium servis lins, sed
tibus, et omni sc mundanaecupiditatis exuerit ipsi sunt maçis probro?i, quia pro nomme*
affectu ». S. Ambr. — Non abscondas. Le tuo pati opprobiium glono.sum est». S. Ambr*
psaliiufitc est sur une terre étrangère : la loi 23. — Etenim, gatn, * même si siègent les
PSAUME CXVIII *79
24. Nam et testimonia tua medi- 24. Vos ordonnances sont mon
tatio mca est : et consilium meum entretien continuel, et vos oracles
justifícationes tuse. sont mes conseillers.
DALETH. DALETH.
25. Adhsesit pavimento anima 25. Mon âme est prosternée con
mea : vivifica me secunJum ver- tre terre; donnez-moi la vie selon
bum Luum. votre parole.
26. Viasmeas enuntiavi. et exau- 26. Je vous ai exposé mes voies,
disti me : doce me justifícationes et vous m’avez exaucé ; enseignez-
tuas. moi vos ordonnances.
27. Viam justificationum tuarum 27. Iristruisez-moi de la voie de
instrue me : et exercebor in mira- vos préceptes, et je m'entretiendrai
bilibus tuis. de vos merveilles.
28. Dormitavit anima mea prse 28. Mon â m e s’assoupit dans son
teedio : confirma me in verbis tuis. ennui; fortifiez-moi par vos paro
les.
29. Viam iniquitatis amove a me : 29. Détournez de moi la voie de
et de lege tua miserere mei. l’iniquité, et faites-moi miséricorde
selon votre loi.
30. Viam veritatis elegi : judicia 30. J ’ai choisi la voie de la vé
tua non sum oblitus. rité, je n'ai pas oublié vos juge
ments.
31. Adhaesi testimoniis tuis, Do 31. Seigneur, je me tiens attaché
mine ; noli me confundere. à vos témoignages; ne me couvrez
pas de confusion.
princes, et s'il* confèrent contre moi, ton 27. — Exp.rcebor, je méditerai tes mer
serviieur méditera Les commandements », veilles, ta loi sainte.
rien no'pourra les distraire de celle pensée. 28. — Dormitavit, nsVT, dalfah, « pleure
C'est ce que firent les marlyrs, en particulier mon âme à cause de l'affliction ». S. Hier. :
S. ELienne, à la messe duquel ce verset sert « Disliliavit anima mea præ stultilia». S. A-m-
d'introït broise et d'autres Pères lisent aussi « stilla-
24. — Meditnliomen, ITOÎTtP,shahashouhai, vit », &<tta£ev. Le grec actuel a èvtfffTaÇev.
mes délices. — E t consilium meum. En hé — Confirma me, qaiimrni, « relève-moi ».
breu, ce second hémistiche <e c o m p o s e seu « Verbuin D'ei repulsorium tædiorum est ».
lement de deux mots : i n ï t f anskei S. A m b r . « Docet non possealio modo s«jgm-
hatsathi, « les hommes dn mon conseil », mes tiei spinlum expelli, q u a m per meditationem
c o n s e ille r s . Les p r i n c e s im pies o n t lonrs con* divinorum eloquiorum «. S. Athan.
se ille rs p o u r I n s . a i d e r à a s s u r e r la r u i n e du 29. — Amove. v Quia hæ reditarium in i
juste ; celui-ci a aussi le« siens : ce sont les quitatis glutiniim mentibus inhæsit humante,
préceptes du Seigneur. Il en a toujours éLé opus est hberantis auxilio ». S. Ambr. — De
de môme. « Constlium contra consil.um : lege tua, i j j n "]m in , thorathka chonnenu
consilium sedentium piincipum fuit mventos Le verbe a un double complément : « gra
mnriyres perdnre : consilium patieniium mar- tifie-moi de ta loi ». accorde-moi la faveur
Lyrum fuit immicos perdjLos invemre ». do la loi.
S. A ug. 30. — Viam veritatis. S. Hier. : * viam
25. — Pavimento, lekajar, « à la pous fidei ». — Non sum oblitus, îrP W i shivvithit
sière», signe de la plus profonde humiliation, o j’ai placé » devant moi, ou d'après un autre
x li ii , 25. sens du verbe : « j ’ai exécuté », ce qui re
26. — Vias meas, ma conduite, ce que j'ai vient à peu près au môme. Les versions Ont
fait et ce que je dois faire. — Doce me. le même sens généial.
« Sic doce me ut agam, non ut tantummodo 34. — Adhœsi, par le cœur et par les
¿oiam quid ageredebeam ». S. Aug. actes.
680 LE LIVRE DES PSAUMES
32. J’ai couru dans la voie de vos 32. Viam mandatorum luorum
commandements, lorsque vous m’a cucurri, cum dilalasli cor meum.
vez dilaté le cœur,
HE. HE.
33. Enseignez-moi, Seigneur, la 33. Legem pone mihi, Domine,
voie de vos commandements, ( t je viam juslificationum tuarum : et
la rechercherai sans relâche. exquiram eam semper.
34. Donnez-moi l’intelligence, et 34. Da mihi intellectum, et scru-
j'approfondirai vofre loi; et je la tabor legem tnam : et custodiara
garderai de tout mon cœur. illam in tolo corde meo.
35. Conduisez-moi dans le sentier 35. Dedwc me in semitam man*
de vos commandements, car c’est datorum tuorum : quia ipsam volui.
tout ce que je désire.
36. Portez mon cœur vers vos 36. Inclina cor meum in testi
ordonnances, et non à l’avarice. monia tua, et non in avaritiam.
37. Détournez mes yeux de peur 37. Averteoculosmeos ne videant
u’ils ne s’arrêtent sur la vanité; vanitatem : in via tua viviñca me.
onnez-moi la vie dans votre voie.
38. Affermissez votre parole dans 38. Stalue servo tuo eloquium
votre serviteur par votre crainte. tuum, in timore tuo.
39. Eloignez de moi l’opprobre 39. Amputa opprobrinm meum,
que j’appréhende, parce que vos qnod suspicatus sum : quia judicia
jugements sont doux. tua jucunda.
40* E cce concupivi m andala tua : 40. Je soupire après vos comman
in æ quitale tua vivifica m e. dements, donnez-moi la vie par vo
tre justice.
VAU. VAU.
41. Et veniat super me miseri 41. Que votre miséricorde, Sei
cordia tua, Domine : salutare tuum gneur, descende sur moi; sauvez-
secundum eloquium tuum. moi selon vos oracles,
42. Et respondebo exprobranli- 42. Afin que je réponde à ceux
bus mihi verbum : quia speravi in qui me couvrent d’opprobres, que
sermonibus tuis. y espère en vos paroles.
43. Et ne auferas de ore meo ver 43. Et ne m’ôlez jamais de la bou
bum veritatis usquequaque : quia che la parole de vérité, parce que
in judiciis tuis supersperavi. je mets toute mon espérance en vos
jugements.
44. Et custodiam legem tuam 44. Je garderai toujours votre
semper, in sæculuro et in sæculum loi : je la garderai à jamais.
sæculi.
45. Et ambulabam in latitudine : 45. Je marcherai comme dans un
quia mandata tua exquisivi. chemin spacieux, parce que je re
cherche vos préceptes.
est celui dont cherchent à le couvrir les XLIX, 46. Et ipsa obmntescii facundia, si
impies, 1 t . 22. C'est encore plus celui que ægra sit conscientia ». S* Ambr.« Vu 11 enim
Dieu lui infligerait, s’il devenait prévari liberum a crimine osm* docirinœ cœlestis
cateur. praedicatorem, vull eloquia sua a casti cor-
P r e c a m n r iidera sup plices,
poris casto ore tractari. Cavendum igitur
N ox as u t ora n és a m p u te s, est, ne quando ex ore nostro verbi veri
E t o r e t e caoenL iam tatis auferalur eloquium ». S. Hil. — In
L a o d e r i s i n p e rp e tu a rli. ’udiciis tuis. Toute ma confiance repos" sur
S . A m b r. a d Hat. I I F e r. Î a loi divine, et je n'attends tiendes hoinm-s.
40. — Jn œquitate tua, non pas que le 44. — Semper,... trois termes synony
psalmiste ait en justice quelque chose à mes, thamid. leholtwi, vahed, pour marquer
exiger de Dieu, mais parce que la justice l'inviolable fidélité du psalmiste.
doit obliger Dieu à exercer la miséricorde 45. — In Inlttudine. La vraie et la seule
qu'il a promise. liberté vient de l'obéissance à la loi de Dieu,
41. — Salutare fuum, ton secours, plus a Veritas liberavit vos », Joan., vili, 32. En
tard, le divin Sauveur. Ce secours est l'œuvre dehors de là, on est « servus peccali » ou
de la miséricorde, comme l'indique le début « servi hominum ». Celui qui marchi* avec
du verset. « Salus enim nostra ex misericor celte aisance et cette indépendance, c'est,
dia Dei est« et bonilatis suæ hoc munus in d itS . Ambroise celui « qui meriiom suant
nobis est ; et inde cœpit oratio, unde eL ¿alus non intra corporalia et terrena concludit sed
inchoal deprecantis ». S. Hil. dirigit ad cœlestia. ut conversalo ejus in
42. — verbum doit se rapporter à respon cœlo sit **. S. Hilaire appuie ce verset de sa
debo, — Ouia speravi. C'est toute la défense propre expérience, et de celle qu'on a pu
du psalmiste. Celui qui a les e sp éran c e éter faire à son exemple : o N&iuræ no-irae con-
nelles n'a guère souci des menaces du temps. suetudinem recordemur, qnotiesrumque le-
43. — N e auferas. Ne permets pas que ctioni vacant's mandata Dei et piæc-pla
cette parole, qui doit servir à me protéger, scrutamur, in quanlam ainpliitidm *in intel
me fasse jam ais défaut en face de mes enne ligent iæ inentium nostran>m dilaiantu' an -
mis. Les Pères font l'application de ce verset gu-tiæ, et quam paiulus no-t»æ h*>mili:atis
au prédicateur de l'EvangiIe. o Si indigne in desideria divina Ht pnnsus. Per peccatnruin
vivamus iis qu® recte loquimur, Deus aufe- autern no~Lrorum rûn«c'enLiain coaretatur
re t verbum veritatis de ore nostro ».S. Athan. nobis omnis animæ amplitudo; ac diflïrilia
« Tollitur ex ore verbum, cum dicitur pecca omnia et angiMa sunl. cum divini v. rbi
tori : Quare tu enarras justitias meas ? habitatione suinuà indigni ».
582 LE LIVRE DES PSAUMES
,4'6. J’ai parlé de vos témoignages 46. Et Ioquebar ih testimoniis,
devant les rois, et je n’en ai point tuisinconspeclu regum : et non con-
rougi. fundebar.
47. J'ai médité vos commande- 47. Et medilabar in maudatis
m“ents, qui font mes délices. tuis, qwae dilexi.
48. J élèverai mes mains pour 48. Et levavi majntis'- meas ad
exécuter vos préceptes^ qui sont m andata tua, quae dilexi : et exer-
mon amour, et. je m exercerai dans cebar in justittcationibias Cuis.
la pratique1de votre loi.
ZAIN. ZAIN.
49. Souvenez-vous de la promesse 49. Memor esto verbi tui servo
que vous avez faite à votre servi tuo, in quo mihi spem dedisti.
teur, par laquelle vous m’avez donné
de i’es.pérance.
50. U’eslce qui me console dans 50. Hsec ma consolata esi in hu-
mon humiliation, parce que votre militate mea : quia eloquium tuum
parole m'a donné la vie. vivificavit. me.
51. Les superbes font sans cesse 51. Superbi inique agebantusque-
des injustices, mais je ne me suis quaque, a lege autem tua non de
point détourné de votre loi. clinavi.
52. Je me suis,souvenu, Seigneur, 52. Memor fui judiciorum tuorum
que vos jugements sont éternels, et a sseculo, Domine : et consolatus
j y ai trouvé ma consolation. smm.
53. La défaillance m’accable à la 53. Defectio tenuit m.e, prò pecca-
vue des pécheurs qui. abandonnent toribus derelinquentibus legeia
votre loi. tuam.
46. — Loquebar. or Dabi tur enim vobis in m’a fait vivre ; abandonné des hommes, je
illa hora, quid loquamini. Non enim vos estis n ’ai trouvé d’espérance que dans la loi de
qui loquimini, sed Spiritus Patris vestri, qui Dieu. « Quisquís enim meliora sperat, nunt-
loquilur in vobis ». MaLLh-, x, 49, 20. Ce quam levioribus- frangilur ». S. Ambr.
v e r s e t du psaume s e r t d 'in tro ït , à ta m e s s e 51. — Inique aaebants >w b n halitsouni,
des Virrgcs martyres, qui ont rendu témoi- « me raillent ». li y a dans la prospérité et
nâge à.la vérité divine en face des puissances dans l’insolence des méchants une grande
e ce monde. tentation pour le juste ; le remède, dit .
47. — a Neque medi Latto legis, neque S. Ambroîse, est dans la méditation d'e la
ipsa dileclio impensa sufficit, msi fruclum parole d'i Dieu; le juste se rappelle alors
operum et voluntalis efficientia consequa- « non in hoc sseculo, sed irr fu mro, re po
tu.r ». S. Hil. si ta m nostrorum remtineralionem esse muri-
48. — Quœ dilexi. Ces deux mots sont lorum ».
rogar dés comme une addition faulivc par 52. — A sœr.ulo,meholam,(]e la loi donnée
Le Hrr, Bickell et beaucoup d'autresautours. autrefois, au iPirvp^ dp M'ol^p.
— Exercebar. « Quæ enim per divina ora- 53. — Defectio^ n s v b ïi zalíiafnh, la co
cula didici, hæc per opera PxsecuLus sum. lère« le zèle. « ‘ Si jn surs sum,. afflcior
Non enim auditores legis justi sunt a pud propter rariHalpin , propLer dilpctro.iecii,
Deum, ut di vi nus ait Apostolus, sed faci ores propter E c d e s iæ rfamnum, p r o p l r r c o r p o n s
legis ■ustificabuntur. Rom., il, 43 ». Theod. rifinm eni'um ... qui» cum «utium membrura
49. — « Non ad memoriam vorbi sui patiLnr, el rasiera membra coinpalrunlur ».
Deum admonet, sed ut verbi sui in se servo S. Ambr. « Le psalrmsrp va j u ^ u ' â v r r s e r
suo memor Sit deprecatur, i. e., ut ita dignus des larmps,. e t à se consumer de douleur
habeaLur, in quo Deus verbi sui memor esse et d'indignation par zèle pour cette loi q a 'tï
dignelur ». S. Hil. voit tranFgreseép, méprisée par Ips1 ni¿-
50. — Hæc me consolata sunt. Ce qui m’a chanis. L nomme cherche en. vain de tels ¡
consolé dans ma misère, c'est que la parole sentiments en lui-même; il'falrt quel'»' g râce J
PSAUME C X V iri $8ä
54. Contabile5 mihi rrant jusfifi- 54. Vos prccéptes sont le sujet de
oa-lioncs tuæ, in loco peregrinationis mes cantiques dans le lieu de moü
ïnraî. exil.
' 55. Momor fui nncte nnminis lui, 55. Je me suis souvenu, Seigneur,
Domine, et custodivi legem tuam. de votre nom, durant la nuit, et
j ’ai gardé votre loi.
56. Uree focia osi mihi : quia ju- 56. Ce bien m’est arrivé, parce
«tificationes tuas exquisivi. que j’ai recherché vos préceptes.
HETH. HETH.
57. Portio mea. Domine, dixi, cu 57. J ’ai dit en moi-môme : Sei
stodi re le geni luain. gneur, mon partage est de garder
votre loi.
58. Deprecatus sum facicm tuam 58. J’ai imploré votre assistance
in lolo corde meo : miserere mei de tout mon cœur ; ayez pitié de
secundum eloquium tuum. moi selon vos paroles.
59. Cogitavi vias meas : et con 59. J’ai réfléchi sur mes voies, et
verti pedes ineos in testimonia tua. j’ai tourné mes pas vers vos témoi
gnages.
60. Paratus sum, et non sum 60. Je suis prêt à garder vos
turbatus : ut custodiam mandata commandements, et je ne suis trou
tua. blé de rien.
fri. Punes peccatorum circum- 61. Les filets des méchants m’ont
plexisunt me : et legem tuam non enveloppé ; mais je n’a i,pas oublié
sum obli tus. votre loi.
Tant prendre celte expression dans le sens vestigabtlesque mensuras, per quæ dona ac
propre ou dan» le sens figuré. Le psalmiHe sacra m en ta variarel ». De Voc. omti. Gent,
peut toutefois très bi*»n taire allusion à la n, 4, 7. — Plena asljXXXii, 5 : iv yàpxifuov
violence matérielle ; les impies n'ont jamais 6eoO êXécp t a n iv ta ¿ppe?, dit Phi Ion, a toutes
reculé devant l’emploi des moyens tyran choses sont à l'ancre dans la miséricorde de
nique*. « Sa net os implicare conantur, et ali- Dieu », comme dans un océan profond s u r
quando peimitluntur. Sed si implicant cor- lequel sont portées toutes les créatures. De
us, non implicant animam, ubi non est iste sacrif. Abel et Caïn. Cfr. Sa p., xi, 2 i.
Ê >ei legis oblitus ». S. Àug. 6 5 . — Bonitatem fecisti, « tu as fait du
62. — Media nocte. a Solet Sponsus media bien ». Le Seigneur a donc écouté déjà sou-
nocte venire; cave ne te dormieniem inve venl la prière du psalmiste, t t f . 49, 68 ;
rnai. cave ne facetn luam nonquea* som no- Thren., m , 23-27.
lentus accendere ».S. Ambr. Par conséquent. 66. — Bonitatem et disciplinam, Q ÿ û nita«
Noeie t'argentes vigilemus omnes,
toub taham « ta bonté de la sagesse », c'est-
Sem per in psalmis medilemur, alquo à-dire, ta sagesse parfaite. S. Hier. : ? Bo-
Viribi» talU Domino canamus num sennonem e t scientiam doce me ».
Dulciter hvrmto*. a Non bonuas ista vulgaris est. sed quæ
S. GiBg., ad M atut. Uom.
semper disciplinas expectet profeclum ».
63. — Particeps, " u n , ehaber, compagnon. S. Ambr. a Observandum est hoc loco ple-
Le ju ste ne doit fréquenter que ceux qu'il rosque homines scientiam quærere, vel p ru -
trouve ou qu'il peut rendre fidèles à Dieu. dentiam. de bonitale parum laborare, sed
S. Thomas entend ce texte de la communion prophetam a Spintu sancto edoctum, rectum
des saints. « Quidquid boni fecerint omnes ordinem esse B^cutum, ut primo bonilatemv
sancii, ccmmunicatur in can tale existen- deinde pnïdentiam, uliimo scientiam postu-
tibus, quia omnes unum sunt ». Expos. laret ». Bellarm. Ajoutons une excellente
Symbol. application de ce verset empruntée à S. Ber
64. — Misericordia tua, <r quæ nul lis nard : v Hæc sunt quæ pastori conveniunt.
unquam sæculis, nullis generalionibus defe- Bonitas alirahit, disciplina corripit, scientia
cit. oamque providenliam, qua universitatem ascit. Bonitas amabilem, disciplina im ita-
rerutn administrai et continel, regendis alen- E ilem, scientia docilem reddit ». Parv. Serm.
disque naturis semper tmpendit dispositum alii, 5. — Credidi, j'ai eu conâance, j fai tout
habens ex incommutabilis æ ternitate consi- attendu de la loi de Dieu.
lit, quibus quidque temporibus dislribueret, 67. — Deliqui, shogeg, je péchais. Le
e t multiformis gratiæ suæ inscrutabiies in- verbe shagag s’emploie pour les fautes d’igno*
PSAUME CXYIII
68. Bonus es tu : et in bonitate 68. Vous êtes bon, et dans votre
tua doce me justificaliones tuas. bonté, enseignez-moi vos ordon
nances.
69. Multiplícala est super me ini* 69. L'iniquité des superbes s’est
quitas superborum : ego aulem in multipliée contre moi de plus en
tolo corde meo scrutabor mandata plus : mais je ne laisserai pas de
tua. rechercher vos commandements de
tout mon cœur.
70. Coagulatum est sicut lac cor 70. Leur cœur s’est épaissi comme
eorum : ego vero legem tuam medi- le lait; mais moi j'ai médité sur
tatus sum. votre loi.
71. Bonum mihi quia humiliasti 71. Il m’a été bon que vous m’ayez
me : utdiscam justihcationes tuas. humilié pour apprendre vos pré
ceptes.
72. Bonum mihi lex oris tui, su 72. La loi qui est sortie de votre
per milliaauri et argenti. bouche me vaut mieux que des
millions d’or et d’argent.
IOD. IOD.
73. Manus tuæ fecerunt me, et 73. Vos mains m’ont créé et m’ont
plasmaverunt me : da mihi intelle formé : donnez-moi l'intelligence,
ctual, et discam mandata tua. afin que j’apprenne vos commande
ments.
74. Qui timent te videbunt me, 74. Ceux qui vous craignent me
et lætabuntur quia in verba tua su- verront, et se réjouiront de ce que
persperavi. j'aurai toujours espéré dans vos pa
roles.
75. Gognovi, Domine, quia æqui- 75. Je reconnais, Seigneur,que vos
rance et de faiblesse. S. Hier. : a ego igno- 70. — Coagulatum est sicut Uic, n S rp IPSU,
ravi ». Le psalmiste confesse donc qu'avant tofash kacheleb, « est épais comme la graisse »1
ses épreuves, s'il n’était pas grand pécheur, symbole de la stupidité et du manque de
il menait une vie tiède et négligente. — sens, xvi, \ 0 ; lx x ii, 7. — Meditalus sum, shù
Propterea,vehatthah, et maintenant. « Bonum hashahthi,ya\ trouvé mes délices dans ta loi.
sci.t esse sibi quidquid a Deo est, quia pati 71. — Èonum m ihi, t . 67. « Gratias agit
meruit quod pati cœpit. Et scit disciplinam propheta ob severa medici remedia, sani-
emendationem esse vitiorum ». S. Hil. « Quod tatem agnoscensquæ inde processit ».Theod.
vasis misericordiæ profuit experiri, ut dêjecta 72. — Super millia. Heureux qui le com
superbia diligatur obedientia, et pereat non prend, plus Heureux qui vit en conséquence!
reaitura miseria ». S. Aug. « Et possumus tantum deserere bonum, et
i 68. — Heb. : « tu es bon et 3*130, metib, sæculi hujus emolumenta captare] » S. Ambr.
* faisant le bien ». Au lieu de ce participo* les 73. — Fecerunt me. Le Seigneur m'a donné
/ LX X lisent metoubka, dans ta bonté. la vie, peut-il me refuser la grâce d’en bien
69. — M ultiplícala est, iS s u , taflou, « ont u ser? — Da m fti intellectum, a Si propheta
cousu contre moi .le mensonge les orgueil intellectum sibi dari postulat, quis tam arro
leux ». « Quanto magis qui? Deo servira gan?, qui profitealur in sua potestate esse
desiderat, tanto magis in se excitai adver intelligentiam »? S. Ambr.
sarios... Sed justus bis non movetur ». 74. — Lætabuntur. Ils se réjouiront des
S. Ambr. — Ego aulem. « On est comme grâces qui me sont accordées, des bons
forcé de se tourner vers Dieu quand on voit exemples que je suis capable de donner, et
tant d'ennemis tournés contre soi. Que de la force nouvelle que, par mon concours,
de saints se seraient perdus, s’ils n’avaient j ’apporte à l'armée du -> bien, x x x m , 3 ;
été en butte à la persécution! » Bacuez. XXXIV, 37 ; Lxviii, 33 ; cvi, 42, etc.
S. Offic. in h . 1. 73. — In veritate tua, emounah, substantif
886 LE LIVRE DES PSA.OMKS
jugements sont équitables, et que tas judicia ina : et in ventate tua
vous m’avez humilié avec justice. ' humilia&li me-.
76. Que votre miséricorde soit 76. Fiat misericordia tua ut con-
toute ma consolation, selon la pro soletur me, sècundum eloquium
messe que vous avez faite à votre tuum servo tuo.
serviteur.
77. Que vos miséricordes se ré 77. Veniant mihi miserationes
pandent sur moi, afin que je vive; tuse, et vivam : quia lex tua medi-
puisque votre loi est tout mon en tatio me a est.
tretien.
78. Que les superbes soient con 78. Confundantur superbi, quia
fondus pour m’avoir persécuté in injusle iniquitatem fecerunt in me :
justement, et je m’occuperai de vos ego autem exercebor in mandatis
ordonnances. tuis.
79. Que ceux qui vous craignent 79. Convertantur mihi limentes
et qui entendent vos oracles s’unis te, et qui noverunt testimonia tua.
sent avec moi.
80. Que mon cœur soit pur dans 80. Fiat cor meum immaculatum
vos ordonnances, afin que je ne in justificationibustuis, ut non con-
SQiB point confus. fundar.
CAPH. CAPH.
81. Mon âme languit dans l'at- • 81. Defecit in salutare tuum
pris .adverbialement : « avec vérilé », avec tatio : « Hæc meditalio nisi esset in fide,
justice. Le psalmiete reconnaît à travers ses quæ per dilectionem operatur, nunquam
épreuves la main d'un Dieu juste qui l'afflige. propter eam posset ad illam vitam qmspiam
« Docemur Deum nobis omnia jusia conferre; perveniro. Hoc dicendum pulavi, ne quis-
ila ut consul lu m Bit nos nonammo concidere quam, cum totam legern inemoriæ m anda-
in castigHiionibus, sort eas potius amplecti, vi*rit, eamque creberrima recordaiion« can-
aique ex legis cusiodia mi*ericordiam po~ t a vent, non laçons quod præcipit, nec lamen
stulare ». 5. Aihan. En parlant de la sorte, le vivfMis ut præcipit. arbiiretur se fecisse quod
psalmisle ne se contente pas de s'incliner legit, quia lex tua medilatio mea est... Hæc
aveuglément devant une volonté supérieure, meditalio amaniis est cogilatio, et lantum
mais il comprend déjà quelque chose à la am an tis, ut charilas non frigescat hujus
raison de ses souffrances, il a cette intelli meditaiionis suæ , quantalibet abundanlia
gence qu'il demandait au 34, et il dit : constipetur iniquiiatis ahenæ ». S. Aug.
cognovi et non pas seulement credidi. Sur 78. — Iniquitatem fecerunt, »31X1*7» hivv-
quoi S. Hilaire la il cette remarque : « Plus tkouni, ils m’ont maltraité.
e*t nescio quid in cognitione, quarn m fide, 79. — Convertantur. Que les serviteurs de
operis... quia fides habet obediemiæ meri- Dieu me gardent leur estime et leur affec
tum, non hubet aulem cognitæ veritaLis fidu- tion, maigre mes épreuves; q u ’ils voient dans
ciam... quia qui crédit, pntesL ignorarp quod mes maux un signe de la bénédiction du
crédit : qui autem jam cognovit, non potest Seigneur.
id quod cognovit adepla cogniLione non 8 0 .— Immaculatum, D ^on, thamim, « tout
credere ». entier », par conséquent, {tans manquement,
76. — Misericordia. Le psalmiste a reconnu sans faute. Ce verset rappelle un des plus
qtril a m énlé ses épreuves ; il ne peut donc touchants épisodes de l'histoire de l’Eglis& :
avoir recours qu’à la miséricorde pour ob a CanLanLibus nrgani?, Cæcilia Domino d e-
tenir sa délivrance. Du Dieu juste, il en cantabat rficens : Fiai cor meum immacuta-
appelle au Dieu clément : « Quid faciam tum ... » Ant. 4 ad Laud. S. Cæcil. En te r -
miser? ubi fugiam. nisi ad te, Deu* meus » ? minant les Litanies des Saints, nous deman
Off. defunet. II Noct. Resp. 3. dons aussi à l’Esprit-Saintd’enflammer« renes
77. — Vivant. « Misericordiæ Domini quia nostros et cor nostrum, ut libi casto corpore
non sumus consumpii : quia non defecerunt serviamus, et mundo corde placeaipus ».
niiserationes ejus ». Thren., m 22. ~ Medi- 84. — Defecit. « Bonus est iste defectus;
PSAUME CXVIÏI 587
indicat enim desiderium; boni, nondum q u i- comparaison signifierait que son corps est.
dem adepti, sed avidissime et v eem en tissim a m altraité pour le bien d e son âme. On pour
concupiti ». S. Aug. rait dire aussi qu'il, se- compare tout entier à
8$. — D trente*,, lemor, <r en disant »„pen une outre noircie, ridée et mise hors de ser
dant que je dis. — Quando consolaberis me. vice par la fumée du foyer au-dessus duquel
Le psalmiste a déjà parlé plusieurs fois des elle est suspendue. Perowne.
consolations*que lui procure la loi de Dieu; 84. — Quoi sunt dies. « Quia breves dies
icir il dem ande de nouveau à dire consolé. etpauci sunt islius viiæ, non diutius gratiam
Ces différentes préoccupations révèlent bien suatn Dominus circa propheiam suum diffé
les alternatives par lesquelles passeT dm e da rât ». S. Ambr.
juste, laniôi à la joie de l’amour divin, tantôt 85. — N arraveruut, mrPW QHÏ TO»
aux tristesses de la> vie. « Bioras se perpebi karou li zedim shichoth, « ont creusé à moi
oslendii... Quorl aut ideo fit u t dulcior veniat les orgueilleux des fosses », ils ont dresse
dilata juG unditas aut iste sensus est d este mille embûches pour ma ruine. Les LXX ont
ront ium» cum epatium teraporis, etiam quod. lu sicholh par un sin, des inventions, et ils
subvenienti breve e*t\ lengum est amanti. détournent quelque peu le sens de karah,
Novit autem Deus quid quando faciat ». « creuser » e t a mal faire ». — Sed non u t
S- AUtg. lex tua, asher lo kethoratheka, « qui no sont
83. — Ini p ru in a , *ni3"pa, beqitor, a â la pas selon La loi », ce qui en hébreu ne peut
fumée ». Hosonmüller rap pelle que les an se rapporter aux fosses, m au aux orgueil
ciens avai^ni ^uuiume d'exposer à T a c n o n d e leux, tranegresseurs de la loi.
la fumée* les outres et 1rs vases renfermant le 86. — Adjuva me, « Quia persecutionem
vin; car « vina celerius vetustescunt, quæ scil fidei esse documenlum, non orat eara a
fumi quodam tenore1præcocem m aluritatetn se removeri, sed adjuvari se in ea postulat* ».
trahunt ». Colameli, de Re rust., i, 6, SO. S. Hii.
Borace, Od.. n i, 8, Martial;, in. 3 7; x. 36, et 87. — In terra, sur la terre, en général,
Ûvitiev Fast. v, 517, font allusion à cet usage. et en particulier, dans le pays que j ’ha*
Si.c’est là ce q a e le psalmiste a en vue» la bite.
888 LE L1VRB DES PSAUMES
LAMED. LAMED.
89. Votre parole, Seigneur, sub 89. In aeternum, Domine, verbum
sistera éternellement dans le ciel. tuum ppnnanetin ccelo.
90. Vutre vérilé passera de siècle 90. In generationern et poneva-
en siècle : vousavezaffermi la terre, lionem veritas tua : fundasti ierram,
et elle demeurera toujours. et permanet.
91. Le jour subsiste par votre or 91. Ordinatione tua perseverai
dre, car toutes les créatures vous dies : quoniam omnia serviuut libi*
sont assujetties.
92. Si votre loi n’avait été tout 92. Nisi quod lex tua meditatio
mon entretien, je serais péri il y a meaest, tunc forte periisscìm iu lui-
longtemps dans mon humiliation. militate mea.
93. Je n’oublierai jamais vos pré 93. In ajlcrnum non obliviscar
ceptes : car c’est par eux que vous justiticatioues tuas : quia iu ipsis
me donnez la vie. vivificasti me.
94. Je suis tout à vous, sauvez- 94. Tuus sum ego, ealvum me
moi : puisque j’ai toujours recher fac : quoniam juslificalioues tuas
ché vos préceptes. exquisivi.
95. Les pécheurs m’attendent 95. Me exspectaverunt pnccalores
pour me perdre : mais j’ai compris ut perderent me : tesiimonia tua in-
vos ordonnances. tellexi.
96. J'ai vu la fin de toute la per- 96. Omnis consummationis vidi
89. — Permanet, ax a, mtsafr, a est établi de la v e n u sont bien préférables a toutes (es
dans les cieux », hors de l’atteinte des mé fausses joies du crime, et q u e Ipb rigueurs
chant*, c’est par conséquent u n refuge dont vous éprouvez les âmes fidèles sont
inexpugnable pour les justes. bientôt compensées par des consolations que
90. — Dieu a créé la terre dans Tordre 1« monde ne connaît pas, et qu'il no saurait
matériel, il a fait paraître sa vérité dans donner »! Massill. Serm. sur la Convers.
Tordre moral : la stabilité de l'une est l'image in fine.
et le gage de l'éternité de l'autre. 93. — Vivifieasti me. De la loi de Dieu
91. — Dies. hariom, « aujourd'hui par tes accomplie ont découlé pour le juste la joie de
ordonnances, ils subsistent » , S. Hier : a ju - la vie présente, la possession de la vie de la
dicio tuo slanl usque hodie »; le ciel, la grâce et l'espérance certaine de la vie éter
terre et tous les êtres d* la création subsis nelle.
tent par l’ordre de Dieu, et sont înviolable- 9 i. — Tuits. a Non quicumquedic.it mihi :
mpnt soumis à leur Créaient*. « Si »mnia Tuus sum, meiK est... Nolo habere servtilum
Serviunt », de quel droit l'homme peut-il plunbtis iloinmia servientem. Nam quomodo
diro v non s^rvia/n » ? meus pst, si mihi dicat vprbo, tuns sum, Pt
92. — Meditalio meat a mes délices ». oppribus n**gt'L, Pt facns <e diabolo adjudicet
Quelle loi que celle de ce persécuté, qui au et ob-itringaL a ? S. Ambr. « Quid e*t ergo
milieu de >es tribulations, trouve une source quod Ute ita se quodaramodo familiarius Deo
intanssahlw de délices dans la pensée de la commendandum putavit, ut diceret, tuus
volonté divine I « Ergo quando in afllicuonis sum ego, msi intelligi volens quod malo suo
tempoie >umus, et quatiniur adversis, medi» *uus esse volueril, quod esL inobedientiæ
talio nobis in lege. su , un imparalus procelfa primtim e t ‘maximum malum » ? S. Aug.
lentatioms aflligai ». S. Ambr. Le juste — Saloum me fac. Dieu est obligé de sau te r
« éprouvé de Dieu, mais le pon an t caché au son bien menacé. Cfr. cxv, 46.
fond d» son cœur, porte avec lui une conso 95. — fntellexi, ethbonan, je m'applique à
lation à toutes ses peines. Le pécheur perd les connaître ut à les comprendre, j ’y fais
tout on perdant le goût des plaisir?; le juste attention : »-.’est là ma sauvegarde.
no perd rien en ne perdanL que les consola 96. — Omni* consummationis. n S an Wl*
tions sensibles de la vertu, parce qu'il ne lecol Ihlktah, a à toute perfection j ’a i vu une
perd pas la vertu même. Grnnd Dieu 1 qu'il fin », j ‘ai vu la limita et l'imperfection dans
est aisé en effet de se consoler quand on vous tout en qui parait parfait aux yeux des
possède encoreI Que les amertumes mêmes hommes ; mais le précepte divin est latum
PSAUME CXV1II 689
finem : latum m andatum tuum ni fection : votre loi a u n e éten d u e
ni is. m erveilleu se.
MEM. MEM.
97. Quomodo dilexi leg e m tuam , 97. Que j’aim e votre loi, S eig n eu r !
D om ine? tota die m editatio m ea est. elle est le sujet de m on entretien du
rant tout le jour.
98. Super inim icos m eos pruden- 98. Vous m ’a v ez rendu plus sa g e
tem me feristi mandato tuo : quia que m es en n em is par votre parole :
in seternum m ihi est. parce que je m ’y su is attaché pour
jam ais.
99. Super om nes docentes m e in - 99. Je suis d ev en u plus intelli
telle x i : quia testim onia tua m edi g en t que tous ceu x qui m’instrui
tatio m ea est. sent : parce que v o s oracles sont
mon entretien continuel.
100. Super se n e s in tellex i : quia 100. Je suis d ev en u plus prudent
m andata tua qusesivi. que les vieillards, parce que je re
cherche vos com m andem ents.
sait plus que les vieillards instruits par une Seigneur, que votre loi e it douce pour ceux
longue expérience. Il ne euil pas nécessaire ça» iü goûient, et qu’il faut être grossier et
ment de ce verset que l'auteur du psaume sensuel pour ne la goûter pas » F Bourdal.
n'ait été qu'un jeune homme. Sag. de la Loi chrét. Ils Part.
401. — Ab omni via mala. C'est la consé 4 0 4 ..— A mandatis, grâce à tes pres
quence de la science divine, et même, en criptions, je deviens sage. « Intelligentes nos
ënëral, toute science (]ui ne contribue pas faciunt præcepta, sed præcepta re atque
f rendre bon est une science funeste. opere expleta, i. e. ut ea quæ in bis conli-
402. — Legem posuisti, Heb. : « car c'est nentur in quantum possumus expleamus ».
toi qui m’as instruit », et quand Dieu S. Hil.
instruit, il ne donne pas seulement la lu 405. — Lucerntz. « Quia mandatum lu*
mière qui éclaire, mais encore la grâce qui cerna est, et lex lux, et via viise increpatio
aide à pratiquer le bien. disciplines ». Prov., vi, 23.
403. — Faucibus meis. Heb. : * à mon 406. — Statui, noTOttl, vaaqaiimah, je
palais », à mon goût spirituel, a Quomodo rendrai ferme, j ’accom plirai.
possunt verba Dei dulcia esse in faucibus, in 407. — Usquequaque, had mcod, «jusque
qui bus est amaritudo nequitiæ »? S. Ambr. beaucoup ».
Est-il étonnant alors que la loi de Dieu • 408. — Voluntaria, r i m a , nidboih, les
semble intolérable aux impies ? « Les dons volontaires, x u x , 44, ici, les prières.
hommes... pour avoir dans leur lâcheté » Beneplacita fae, H3H, reiseh, agréa,
quelque prétexte, se sont figurés la loi chré accepte, x v m , 45.
tienne comme une loi fâcheuse, pesante, 409. — Anima mea, T O n *233
insoutenable... Autant la loi de Dieu est par* nafshi bikappi iknmid, « mon âme dans
faite, autant l’onction qui l'accompagne la ma main constamment ». « Est breviterhic
rend aimable et facile à pratiquer... Ah ! sensus ; Quolidie .péricliter, e t quasi in ma-
PSAUME CXVIII 594
110. Posuerunt peccatores la - 110. Les m échants m ’ont ten du
q u eu m m ihi : et de m audatis tuis un p iège pour m e perdre, m ais j e
n o n erravi. n e me su is point écarté de v o s
com m andem ents.
1 11. HsBreditate acquisivi testi 111. J ’ai pris vos paroles pour
m onia tua in seternum : qu ia exul- être a jam ais mon héritage, parce
tatio cordis m ei su nl. qu'elles sont la joie de mon cœur.
112. Inclinavi cor m eu m ad fa- 112. J’ai porté mon cœur à garder
cien d a s justificationes tuas in seter v o s ju g e m eu ts pour jam ais, à cau se
n u m , propter retributionem . de la récom pense.
SAMECH. SAMECH.
113. Iniquos odio habui : e t leg em 113. Je hais le s injustes et j’a im e
tu a m d ilexi. uniquem ent votre loi.
114. Adjutor. et susceptor m eu s 114. Vous ê te s mon refuge et m on
e s tu : et in verbum tuum super- protecteur, et j'espère de plus en
sp eravi. plus en vos paroles.
115. Declinate a me m align i et 115. R etirez-vous de m oi, m é
scrutabor mandata Dei m ei. chants, et j ’étudierai les com m an
dem ents de m on Dieu.
116. S u scip e m e secu n d u m elo- 116. Recevez-m oi selon votre pa
qu ium tuu m , et vivam : et non con- role, et je v iv rai, et n e m e confondez
fundas m e ab expectatione m ea. point dans m on espérance.
nibus meissanguinem meum porto : et tamen si in illis suam ipsorum socordiam excitando
legem tuam non oblivi.'Cor ». S. Hier., et sese ad currendum' m stadio cohortando,
Ed. c v i ad Sun. 75. Le sens de celle locution cum hoc, uL in primis glorificetur Deus,
hébraïque est absolument certain ; on la re mercedem quoque intuentur ælernam ».
trouve Judic., xii, 3 ; 1 Reg., xix, 5 ; Sess. vi, 44. Cfr. Ileb., xi, 26.
x xviii, 24 ; Job, xiii, 44, etc. Le psatmiste 443. — Iniquos, QiSVD, sehafim. Co mot
est donc constamment en péril de mori ; sa qui vient du radical s a k a f diviser, désigne
vie est dans ses mains comme un bien que les indécis, les hommes de conduite équi
les persécuteurs veulent lui ravir. S. Hil. et voque. comme ceux à qui s’adresse le pro
S Ambr. lisent : a in manibus tuis a. Les phète Elie, III Reg., x v m , 21. — Odio habui.
auLeurs spirituels ont pris ce texLe dans un « Ilonestum hoc odium et utile est, eos qui
sens tout différent. Voici l'application qu'en ab amore Christi abducere conantur odisse ».
fait S. Bernard : « SiruL qu.od in manibus S. Hil.
noslris tenernus non facile obliviscimur ; sic 414. — A diutor et susceptor, « mon abri
nunquam obliviscamur negotiura animarum et mon bouclier ».
nostrarum . eL ilia cura principaliler urgeat 445. — Declinate, retirez-vous, ne comptez
in cordibus noslris ». In Vigil. Nativ. 3. pas sur moi. « Laboranlibus subvenio, frau-
4 44 . — Hœreditate acquisivi, j ’en ai fa it dulentis prodesse non debeo, ne pluribus
mon trésor el mon héritage. noceant. Hos pœna compescat, illos emendet
, 442. — Inclinavi. a Et Deiie ait, Inclinavi, gratia ». S. Ambr. — Scrutabor, etsrah, « je
u t non sit tibi arduum alque difficile, ctim garderai ».
mentem tuam quaM afl humilia et plana 446. — Suscipe me. Heb. : a soutiens-
convertas ». S. Ambr. — Propter rétribution moi ». — N on confundasme. « Sicut injus tus
nem. En hébreu, il y a seulement a p y , heqeb, et impius vulneratus e s ; non deficiat fides
toujours, jusqu'à la fin. Les LXX traduisent tna. Nam etsi infirmus es, fidelis tamen solli-
comme s’il y avait kal heqeb, à cause de citus est pro te Christus ». S. Ambr. Ce
l’issue, de la récompense. Heqeb sans prépo verset est chanté dans beaucoup d’ordres
sition ne peut ôtre qu’adverbe. S. Jérôme religieux par les jeunes profès, au moment
reproduit a la fois les deux textes : « propter où ils fonL leurs vœux« il a alors une très
ælernam retributionem ». Le Concile de éloquente et très Louchante signification :
Trente, citant ce texte, condamne « eos qui vivam, quand je serai mort au monde, non
staluunt, in omnibus operibusjustos peccare, confundas me ab expectatione mea, car je
5M LE LIVRE DES PSAUMES
compie sur ce que vous avez promis à c«.¡t crucìfigat carnale peccatura. Hune timorem
qui ont lout quitté pour vou* suivre. sequitur caru asqu m consrpulla cum Ch risto,
447. — Üf«i»£fl6or. Il ne demandi* à vivrn non divellaturaC liristo,m oriatur in Ch risto,
que pour connailre et servir D umi davantage. aiium ulelur Chrislo, resurgat cum Christo ».
418. — Qui a injusta, H<*b. « car leur S. Amhr.
ruse n'est que rnensong»» », ils n’onl de 424. — « Non prædicatarum jactanlia est
finesse que pour le rnal. hic ulla virlulum, sed vilæ innocentîs assertio
449. — Prœvaricantes, pu>D, sigim, des ju re præsumpta, ne dignus a<ttimarehir qui
scories, ce qu'on rejette pi qui n’est bon à propter gravia peccala a Domino relinque-
ripn. S. Hier. : a quasi scoriam renutasli retnr, et nocenlium potes ta li traderptur ».
omnes impíos lerrœ ». Voilà une parole c a S. Ambr.
pable do consoler c p u x que le monde impie 492. — Susripe, , harob, « sois
liaiie cornmf* « omnium penpserna », I Cor. garant », donne l'assurance à ton serviteur
îv 43. Les LXX prélent au substantif un des pour In bien; assur^-lui qu'il gpra trailé avec
sens que possède le radical saug, se dé bonté, et que grâ^p à ta protpetion, les
tourner. méchants np l’accableront pas. « Quorum
420. — Confige, 1DD samar, « a frisonné omnium calumniae supi-rborum laiKjuarn co-
de ta terreur ma chair »,Symm. : ôp0oxptxeî, lubrorum venena vincuntur, cum vigilantis
S. Hier. : « horripila vit a timore tuo caro sima et diligentissima pipiate ChrUtus cruci
mea ». Les LXX lisent le verbe à l'impé fixus attenditur... Hanc intuentes saluliferam
ratif. « Est timor qui configit carnes : Nisi crucem, omne calumniantium superborum
quis lulerit crucem suam et secutus me fue- virus expeÜimus ». S. Aug.
rit, non est me dignus, Mai th., x, 38. llle 423. — Cfr. *. 84.
enim dignus qui habel Christ! timorem ut 4Si. — Doce ma. a Non eslhum ani ingenii
PSAUME CXVIII 593
125. Servus tuus sum ego : da 125. Je suis votre serviteur : don
mihi intellectual ut sciam testimonia nez-moi Tintelligence, afin que je
tua. connaisse vos témoignages.
126. Tempus faciendi, Domine : 126. Seigneur, il est temps que
dissipaverunt legem tuam. vous agissiez; ils ont dissipé votre
loi.
127. Ideodilexi mandata tua, su-* 127. C'est pourquoi j ’aime vos
per aurum et topazion. commandements plus que l’or et le
topaze.
128. Propterea ad omnia mandata 128. Et je me conduis selon tous
tuadirigebar : omnem viaminiquam vos préceptes, et je hais toute voie
odio habui. corrompue.
PH E . PHE.
129. Mirabilia testimonia tua : 129. Vos témoignages sont admi
ideo scrutata est ca anima mea. rables, c’est pourquoi mon âme les
étudie.
130. Declaratio sermonum tuorum 130. L’explication de vos paroles
illuminât : et intellectum dat par- porte la lumière dans les esprits, et
vulis. donne l’intelligence aux petits.
131. Os meum aperui, et attraxi 131. J ’ai ouvert la bouche et j’ai
spiritum : quia mandata tua deside - attiré l’air, parce que je désirais
rabam. votre loi.
132. Àspice in me, et miserere 132. Jetez les yeux sur moi, et
mei, secundum judicium diligen- faites-moi miséricorde, comme vous
tium nomen luum. la faites àceux qui aiment votre nom.
133. Gressus meos dirige secun 133. "Réglez mes pas selon votre
dum eloquium tuum : et non domi- parole, et que nulle iniquité ne do-
netur mei omnis injustitia. mine en moi.
vis et tvrannis handquaquam locum habet ». mus. Hæc justorum est consolatio ». S. Ambr.
Theod. L’historien de S. Augustin, Possidius, nous
434.— A calumniis, menhoskeq, de a l’oppres- raconte (ch. 28) que pendant le siège d’Hip-
sion ». « Qui enim opprimitur calumnia, non pone, le sa tot évêque et ses compagnons
facile potest custodire mandata divina. T ri- redisaient souvent ce verset.
stitiæ necesse est plerumque aut limori cedat, 438. — Heb. : « tu as décrété justice tes
et afQigatur vel me tu calumniæ, vel dolore », témoignages et vérité extrêmement », c’est-
S. Amor. Aussi I’Eglise demande-t-elle à à-dire, tu as mis dans tes commandement?
Dieu pour ses enfants o ut quos divina tri- une vérité et une justice absolue».
buis participations gaud ere, humants non 439. — Môme pensée que * ♦, 436, 458.
sinas subjacere periculis ». Post com. pro — Inimici m ei. « Piemo enim gravior hostrg’
Eccles. omnium quam qui omnium lædit aucLorem ».
435. — F a c im tuam, iv. 7. S. Ambr.
4136. — Quia non custodiarunt a évidem 440. — Ignitum , nSTW, tseroufah, « éprouvé
ment les méchants pour sujot. « A sa ne to par le feu », S. Hier. : a probatus se imo tuus
viro plus culpa quam ærumna defleLur ». nimis ». xi, 7; x v u , 34.
S. Amb. « Cur autem non custodita lege sic 444. — Adolescantulus^ "itySf, tsahir, « pe
flelur, nisi ut impetretur gratia, quæ pœni- tit », mot qui doit s'entendre probablement
tenLis delet iniquitatem, et credenlis adjuvat de la condition, plutôt que de I âge.
voluntatem ». S. Aug. 442. — Justitia tn œternum. La justice de
437. — Justus es. Ce sera l’hommage rendu Dieu n'est pas circonscrite dans les limites
éternellement à la justice de Dieu dans l ’autre du temps : c'est surtout dans l'éternité qu'elle
vie : les arrêts de Dieu dans cette vie ne paraîtra avpc toute sa majesté, « Qui hu-
sont pas moins équitables, et Neque enim manis legibus obtempérât, nec in præsenü
Cradimur adversary's sine judicia ipsius, ne- vita a legislatore honorem consequitnr ; qui1
(Ju6 sine ipsius judicio in tribulationes veni- autem divina sequitur m and ata, laborutt?
PSAUME CXVHI 595
143. Tribulatio, et angustia in- 143. L’affliction et l’angoisse
venerunt me : mandata tua medi- m’ont péuétré; vos com m andem ents
talio mea est sont mon entretien.
144. iEquitas testimonia tua in 144. Vos tém oignages sont éter
«ternum : intellectum da mihi, et nellem ent ju stes : donnez-moi l'in
vivam. telligence, et je vivrai.
COPH. COPH.
145. Clamavi in toto corde meo, 145. Mon Dieu, j'a i crié vers vous
exaudi me, Domine : justificationes de tout mou cœ ur ; exaucez-moi, e t
tuas requi rarn. je garderai vos ordonnances.
146. Clamavi ad te, salvuin me 146. J'ai crié vers vous, sauvez-
fac : ut custodiam mandata tua. moi, afin que j'observe vos com
m andem ents.
147. Prseveni in maturitate» et 147. Je préviens le jour et ie crie
clamavi : quia in verba tua super- vers vous, parce que j'espère de plus
speravi. en plus eu vos paroles.
148. Praevenerunt oculi mei ad te 148. Mes yeux vous out prévenu
diluculo : ut meditarer eloquia tua. dès le point du jour, afin de m éditer
votre loi.
149. Vocem meam audi secundum 149. Seigneur, écoutez ma voix
iriisericordiam tuam, Domine : et selon votre miséricorde ; donnez-
secundum judicium tuum vivifica moi la vie seion voire jugem ent.
me.
150. Appropinquaverunt perse- 150. Ceux qui me persécutent se
quentes me imquitati : a le ge autem sont approchés de l'iniquité, et ils
tualonge facti sunt. se sont éloignés de votre loi.
mercedem habet vitam æternara ». Theod. prævenit, vincens per conti nentiam juven-
443. — Tribulatio et anguslia. Dans la loi tutera, et comprimens lascivinntcs annos ».
nouvelle, il faut bien s'attendre à toutes ces 448. — Diluculo, rvnOttfN, ashmourath,
épreuves. « Qui quærit Ghristum, quserit et les veillées : « mes yeux ont devancé les
tnbulationem enus, nec refugit passionem ». veillées pour m’entretenir do ta parole ».
S. Ambr. « Somnum tuum bona fraude fraudato. Mane
445. — Glamavi. « 11!« ad Deum toto corde festina, et ad Ecclesiam defer primilias pii
cia mat, qui magna postulai, qui cœîestia voti : et poslea, s: vocat sæcularis nécessitas,
precatur, qui æterna opérât, qui innocentis non excludcris dicere : Prævencrunt oculi
tim ons vivit officiis », S. Hil. « Est autem mei mane meditari verba lu a ; securus pro
clamor cordis magna cogitationis intenlio; cédés ad tuo* actus *. S. Ambr.
næ cum est in oralione, magnum exprimit 449. — Secundum misericordiam. « In
asideraniis et petenlis affecium, ut non operibus boniiatis tolius ipse pprfertus est :
de.j peret eflfactum ». S. Aug. sed satis esse hoc sibi non putat ad salutem,
446. — Ut custodiam, « lu clamando fidelis ni si socundttm miseraliones Dei et judicia
et promptus affeclus exprim itur; in custo- misericordiam consequalur ». S. Hil
diendo testimonia. contïnentiæ virtus, obse- 450. — Heb. : « Ils sont proi hes ceux qui
quii sedulitas declarafur». S. Ambr. poursuivent une pensée mauvaise, de ta loi
447. — In m aturitate, àannashap, ils se soni éloignes » ; ils ne peuvent pour
« au crépuscule ». avant le jour, t . 63. suivre le prochain sans offenser Dieu grave
S ,’ Hier. : « surgebam adbuc in Lenebris ». ment. « Quania t>nim (H in sanctos injurias
5. Htlaire entend ce verset du matin de la accessio, tanta fitex Dei legedecessio.Caven~
vie : « Non expectavit iufirmam ad vitia dum autem est. ne quando no-; adversum
senectutem, nequedefervescentibuslongo usa fralres ira commoveal, ne quando invidia
luxuriæ œstîbus frigidæ æsiatis tempus ele- stimulet, ne quando æmulaLio irrilet, ut
git; sed maturitatem omnem fide et religiono aliquid in eos irreiigiosum aut fastidiosum '
696 LE LIVRE DES PSAUMES
151. Seigneur, vous êtes proche, 151. Prope es tu , Domine : e t
et toutes vos voies sont véritables. omnes viae tuse veritas.
152. J ’ai reconnu, dès le com 152. Inilio cognovi de lestim oniis
mencement, que vous avez affermi tuis : quia in aelernum fundasti ea.
vos témoignages pour jam ais.
RES. RÉS.
153. Regardez ma bassesse, et 153. Vide hum ilitatem meam, et
me délivrez; puisque je n'ai point eripe m e ; quia legem tuam non
oublié votre loi. sum oblitus.
154. Ju^ez m:i cause et rachetez- 154. Judica judicium meum, et
moi ; donnez-moi la vie selon votre redime me : propter eloquium tu u m
parole. vivifica me.
155. Le salut est loin des mé 155. Longe a peccatoribus salus :
chants, parce qu’ils ne recherchent quia juslificationes tuas non exqui-
point vos jugem ents. sierunt.
156. Seigneur, vos miséricordes 156. Misericordiae tuse multse,
sont infinies ; donnez-moi la vie Domine : secundum judicium tuum
selon voire jugem ent. vivifica me.
157. Le nombre est grand de ceux 157. Multi qui p ersequuntur m e,
qui me persécutent et qui m’affli e t tribulant m e : a testi moniis tuis
gent, mais je ne me suis point non declinavi.
écarté de vos témoignages.
158. J'ai vu les prévaricateurs et 158. Vidi praevaricantes, et ta-
j'ai scché ; parce qu’ils ne gardent bescebam : quia eloquia tu a non
point vos paroles. custodierunt.
a "8 mus, quorum injurias cum assistimus, fortasse Christus hocdicit, et diciL in vocibus
tum a Dei lege desiustimus ». S. Hil. singulorum ; ipsum etenim adversarius perse-
<54, — Prope es tu. Les ennemis sont là, quitur in nobis.... Ubi diabolus obsidet, ibî
mais le Seigneur est plus près du juste qu’ils ChrisLus includitur. ibi murorum spiritua-
ne le sonl. Jer., x x i h , 2 3 ; Act., x v i i , 2 3 . lium sepla defendil. Erço qui persecutio-
a Quid nocuerunt eis, quibus persequendo nem refu g it, rejicit eiiam defensorem ».
propinquaveruni, quando interior est pro- S. Amb.
pinquatio Domini eorum, a qno nullaienus 458. — Prœvaricantes, D H Ja, bogdim, les
desprunlur ». S. Aug. traîtres, les infidèles à la parole divine. ——
4 5 2 . — Initio, qedem, « depuis longtemps », Tabescebam.«S\ nous resssenions du bonheur
ayant éLé élevé dans la connaissance et dans parce que l'objet de notre amour est heureux,
l'amour de la lot. et qu’en partageant sa joie, nous faisons de
4o3. — HumilUatem meam, ma misère. ses intérêts les nôtres, nous devons aussi
455. — Longea percaloribus, parce qu’ils nous sentir également affligés quand l'objet
ie veulent bien. « Non habel veniam igno- de notre amour reçoit quelque outrage. Nous
ratio voluntatis, quia sub scientîae facullaLe devons prendre sur nous l'offense, et notre
nesnre, repudiatæ inagis quam non repertœ cœur doit souffrir comme si elle nous avait,
scionliæ est rratus ». S. Hil. * Ipsi sunt été faite plutôt qii'à Dieu. Je veux dire par
auclores periculi, qui Domino non appropin- là qu'il n'y a point dans la peine que les
quaverunt. Ideo facti sunt longe,quia volún péchés des autres peuvent nous causer une
tate sua a saluiis se gratia séparaverunt. excentricité de dévotion, ou bien un raffine
Non rerugit eos salus, sed ipsi salutem, qui ment subtil de sentiments religieux. Non,
se elongaverunt ». S. Aue. c'est la conséquence simple el immédiate de
456. — Multœ* La miséricorde de Dieu est de l'amour de Dieu. Le cœur où le péché,
•fiarle sous mille formes à tous les hommes; quel qu'il soit, n'excite pas une vive douleur
malheureusement, les justes seuls savent en ne connaît point l’amour, car l’amour est
profiter. toujours en raison directe de cette douleur »*.
<57. — Mulli qui persequuntur me. c E t Faner, Tout pour Jésus, m , 2.
PSAUME CX VII! : 697
459. — Vivifiea me. « Non nunc se ille ment. « Divin® enim Iaudis satietas h au d-
vivere p uiat ; sed vit am exempta hoc mortali quaquam ipsum capiebat ».Theod. Le prêtre,
corpore et absorptoin gloriam immortalitatis surtout par la récitation du 5- Office, doit
expectat ». S. Hil. im iter le psai miste, et prier comme S. Mar
460. — Principium , XUfcn, rosh, à la fois le tin, qui « invictum ab oratione animum non
« principe » d'où procèdent ces paroles, et la relaxabat ».
« somme » de toutes ces paroles. 465. — P ax mutin* « Non est pax impiis »,
464. — Principes, 1 . 457. — Formidavit* Is., x l v h , 2 2 ; la paix est l'apanage exclusif
Je crains Dieu, Ht n ’ai point d’autre crainte. des serviteurs de Dieu. — Scandalum%SlÜDO»
Qui craint Dieu, ne craint point les hommes. mikshol, « il n’y a point pour eux d'obsta
462. — Spolia mufta. « Spolia invenisse cle » , point d'occasion dangereuse de chule.
victoris est*.. Læ tatur ergo nunc in eloquiis I Joan., fi, 40. « Qui diligunt legem Domini,
Dei, tanquam qui m u l t a s p o lia inveniat; perfecti sunt in caritate; proinde nec pusilli,
cum f r a c l a i m p i o r u m potes ta te, e t v i c t o r fide nec pharisæi sunt, ac per hoc non est ilUs
permanens, o m n i b u s eos a r m i s s u æ impie- scandalum ». Bellarm.
tatis seu crudelitatis exuerit ». S. Hil. « Multa 466. — Expeclabam, shibbarthi, j'ai espéré.
habet spolia, qui habet Dei Verbum. Habet — Dilexi, hascithi, j'ai fait, j'ai acccompli-
resurrectionem, habeL ju stitia m , virtutem 467. — Vehementer. On peut dire de la loi
a t q u e 6 9 p ie n ti a m , habet o m n i a ; quia in ipso ce qui a été dit de Dieu : « modus diligendi
constant omnia ». S. Ambr. est diligere sine modo ».
464. — Septies, c'est-à-dire, très fréquem- 468. — In compeclu tuo. « Ambula corani
698 LE LIVRE DES PSAUMES
ments et vos témoignages, parce stimonia tua : quia omnes vice me»
que toutes mes voies sont exposées in conspectu tuo.
à vos yeux.
TAU. TAU.
169. Que ma prière, Seigneur, 169. Appropinquet deprecatio mea
monte jusqu’à vous : donnez-moi in conspectu tuo, Domine : juxta
l'intelligence selon votre parole. eloquium tuum da mihi intellectum*
170. Que mes demandes soient 1/0. Intret postulatio mea in con
présentées à vos yeux : délivrez- spectu tuo : secundum eloquiucn
moi selon vos promesses. tuum eripe me.
171. Mes lèvres pousseront des 171. Eructabunt labia mea hy-
hymnes à votre louange, lorsque mnum, cum docueris me justifica-
vous m’aurez enseigné vos juge tiones tuas.
ments.
17°.. Ma langue publiera vos pa 172. Pronuntiabit lingua mea elo-
roles, parce que tous vos comman quium tuum ; quia omnia mandata
dements sont équitables. tua sequitas.
173. Teudez-moi les mains pour 173. Fiat manus tua ut salvét
me sauver, puisque je me suis atta me ; quoniam mandata tua elegi.
ché à vos commandements.
174. Seigneur, je désire de rece 174. Concupivi salutare tuum, Do
voir de vous mon salut, et votre loi mine; et lextua meditatio mea est.
est tout mon rut retien.
175. Mou îi me vivra et vous 175. Vivetanima mea, etlaudabit
louera, et vos jugements viendront te : et judicia tua adjuvabunt me.
à mon aide.
176. J’ai été errant comme une 176. Erravi, sicut ovis quae pe-
brebis égarée ; cherchez votre ser riit ; quaere servum tuum, quia man
viteur, puisque je n’ai point oublié data tua non sum oblitus.
vos commandements.
PSAUME CXX
De la langue astucieuse.
3. — Que te donner, que t'a jo u te r,
L a n g u e astucieu se?
4 . — L es flèches argues du p u issan t,
A vec les charb on s de gen êts.
5. — Hélas ! je suis exilé dans M eshek,
J 'h a b ite dans les te n te s de C é d a rl
6 . — J e n 'a i q u e tr o p lo n g te m p s d em eu ré
A vec ceux q u i h a ïs s e n t la p a ix l
7 . -r- J e suis la paix, e t q u an d j e l e u r p a rle ,
E u x , ils so n t p o u r la g u e r r e !
PSAÜME CXIX
PSAUME’ CXIX
chrétienne qui demande à être délivrée de
l'exil de ce monde.
Avec ce psaume commence la série des \ . — Cum tribularer clamavi. « Humana
Gantiqups JVTODn, hammahaloth, des mon mens, donec mulla fruilur licentia, difftindi-
tées. Voir ¡’Introduction. Celui-ci est posté tur et effluit; cum autem ærumnis dcprirfti-
rieur â< la capLivilé, mais d'un auteur totale tu r in angusfumqae detfucilur, sic probe
ment inconnu. II y est parlé de langues perfides, exercitata puras et ferventes in altum eroittit
qui ont attiré sur te psalmîste toutes sortes oraliones... Nihil ita seenitiem et socordiatn
de maux, et de gens grossiers au milieu des abigit ul mœror et aiïlictio, quae u m f iq u e
quels il lui faut vivre : dans ces tristes occur mentera colligit, et ad seip«am rever ti faciV».
rences, le secours de Dieu ne lui fait point S. J. Chrys. de Incomprehens., v, 6. —
défaut. La plupart des commentateurs pen E xaudivit me, parce que la prière, inspirée
sent que les plaintes du psalmiste font allu p ar la tribulation et vivifiée par la grâce, a
sion à la perfidie des Samaritains et à l'hos été fervente. Les versets suivants to n i don
tilité des peuplades qui entouraient les Juifs, ner le texte de cette prière.
après lenr retour de Babylone. 2. — A labiis iniquis. Heb. : « de la lèvre
Le psaume s e compose de q u atre strophes de mensonge », selon toute apparence, de
en vers alternés de sept et de cinq syllabes. fa langue perfide des Samaritains, qui en
Au sens spirituel1, c’est une prière dteTâme voyaient aux rois de Perses des leiLres pour
600 LE LIVRE DES PSAUMES
nuire aux Juifs. I Esdr., iv, 6, 7. — A lin quel la traduction latine prèle un sm s factitif.
gua dolosa. Birkoll suppose devant ces mots 5. — Incola tus meus prolongatus est, iJTU
un vers heptasyl lu bique perdu : adonàî *1WD garlbi meshek, « j'a i demeuré (comme
ioshieni, le Soigneur me sauvera — de la étranger) à Mésuk ». Le peuple d • Mések,
langue trompeuse. On obtient ainsi pour ce ui devait son nom à Mosorn. un des fils
iaume une régularité strophique semblable 3 e Japhel, habitait dans la («olchide et l’Ar
r celle des suivants : malheureusemeni, nous
n'avons point d’autres raisons en faveur de
ménie, entre la mer Caspienne et la mer
Noire, par conséquent bien au nord de la
celle addition au texte actuel. Le psalmisle Palestine. Les LXX lisent le verbe rnashak,
demande à être délivré des langues perni être prolongé. Cédar était une peuplade de
cieuses : il ne «ufTil pas de faire celle l’Arabie méridionale. Ce verset supposerait
prière, il faut fl<> plus fuir les calomniateurs. donc que les Juifs qui chantent le p-aurae
« Si fiigiendi suni fraudulenti et malitiosi, à Jérusalem sont des pèlerins venus fie Mé
multo magis dm*plores, et qui mala dog- sek et de Cédar. Ceci n'» si guère probable.
maia proferunt. Maxime autem intqua ea Aussi croit-on que ces noms sont purement
labia esse dixens. q u æ in virlute lædunl, et symboliques et désignent les gens grossiers
ad vitium addununt ». S. J. Chry*. au milieu desquels vivent les Juifs. Nous
3. — Heb. : « que donnera à toi, qu'ajou employons dans le même sens les noms de
tera à loi, langue d'astuce » ? Ces derniers Vandales, de Cosaques, etc. Le Juif ainsi
mot* peuvent ê t r e considérés comme le sujet entouré est le type du chrétien exilé sur
des deux verbes; dans ce ras, le psalmiste la terre. « Gemitus isLe tolius Ecdesiæ est,
intPi pelle directement son mnemi : quel omnmmque sanctorum. qui per fidem spé
profit le donnera la langue perverse ? On culantes supprnæ palriæ bona. inter loginqua
peut aussi les regarder comme un vocatif; le peregrina Lion is adversa suspirant, quia spi-
sujeL des verbes est alors impersonnel, ou rítales rum carnalibus habitant, et ad cœ -
bi n plutôt sous-entendu, et r.'esl Dieu lui- lestia proficienlibus molesti sunt terrena
mémo, comme le croit Deliizseh, d'après des sedantes. » S. Prosp.
passages analogues, I Reg„ m , ; xx, 13; 6. — Heb. : « Elle estdem^urée longtemps,
xxv. 22, etc. Le verset suivant favorise mon âme, avec celui qui déteste la paix »
cette dernière explication. avec le peuple porté à la discorde.
4. — Potentis. gibhov, SuvottoO. le puissant, 7. — Heb. : « Ego pax. et cum loquor,
Dieu lui-mAme. La langue perfide est com - ipsi ad belluin », ils cherchent tous les pré
arée à une flèche et à un feu dévorant, textes de querelle, bien que je sois pacifique,
Î er.. ix, 3, S ; Prov., xvi, 27 ; xxvi, 48-22 ;
Jacob., m , 6. Dieu lui infligera la peine du
et la paix même, a Verum ut audiaiis, ira
tres canssimi, non poLrrilis probare quam
talion. « Para la sunt supplicia a justo judice vera cantelis. nisi cœperitis faceré quod
em i^a, quæ sagittarum celeritatem, et car* cantatis. Quantum libet illud dicam, quomo-
bonum desolatoriorum vimimitantur.uTheod. dolibet ex pona m, qualibuscumque verbis
— Desolatoriis, D^Dm, rethamim, de genêts. versein, non inlrat in cor ejus in quo non est
Les genêts du désert produisent un feu ar opus ejus ». S. Aug. « Etiainsi passus fueris
dent et persistant ; les Arabes en font grand innumerabilia, mane ovis, el ita lapos supe
usage. LXX : piituxolç, du désert, mot au - ra bis... Nihil enim mansuetudine poten tic 3,
psaum e c x x 60!
PS a UMK CXX1
PSAUM E C X X
ciles à franchir, surtout à une époque où des il frappe aussi parfois les hommes, Jon., iv, 8;
ennemis de louiez sortes infestent le pays; il IV Reg., iv, *8, 19; Judith, v m , 3. — N e-
a besoin de quoiqu'un pour le garder, et le que luna. La lune n'est point nommée ici par
gardien sera Jéhova. pur parallélisme. « Les rayons de la lune, dit
2. — A Domino^ c'est ta réponse à la ques Delitzsch* peuvent aussi devenir insuppor
tion du pèlerin; il aura1 pour le protéger tables, faire souffrir beaucoup les yeux, et
Celui qui a fait le ciel et la terre, sous la (particulièrement dans les régions équaLo-
puissance duquel, par conséquent, sont toutes rîalesj produire des congestions mortel lus. »
les créatures. C’esL ce dont fonL foi les récits de voyageurs.
3. — Le psalmriste s'adresse maintenant à Il n’est donc pas nécessaire,. pour expliquer
ses compagnons, pour leur faire parLager sa ce texte, dfa mentionner le serein, fe rayon
confiance. — In commotionem, l i v , 23, nement nocturne et d'autres effets funestes
LXV, 9. — N eq m dormi tet, Ui semble dormir, dont la lune n'e4t point carne, sinon datrS
comme Jésus sur la barque; mais sa provi l'imagmatton pop&laire. Cl'r. Gen., xxxi, 40;
dence est toujours attentive. Parfois aussi, Jer., xxxvi, 30. Dieu prend soin de se^ en
malheureusement, a dormi tat Chrtstus, fants pour les protéger contre Ie3 moindres
quando in fide tepescimus; lalis est ipse maux. « Est enim ejus auxilii r i effusa *u|]p;>
Hôbts quales nos ei. » Pel. Loinb. (fllartfcC W qiiæ verbis exptfmi non potest
4. — Non domiitabit. « Natura quidem benignitas, quæ non pro modo nosLræ néces
pervigil psi custos; te autem fluctuante, et s i t a i t suum praabet airxiltum, sed remune-
ipso meuriam de te velutr qtiemdam sormrum ratiombus nostra quoque postulaïasuperat..»
accipiel. » Theod. — (hîè cusiodti Israël. S. J. Cnrys.
C’est nn pasteur qui garde son troupeau, et 7- — Les verbes soîit au futur en hébreu.
ce que Dieu garde est bien gardé. — Ab ornai malo. a Libéra nos a maio... ab
5. — Frotectio'tua, * p jT tsilka, « ton omnibus mahs præ tentis, • præsc-ntibus et
ombre su r la main de ta droite ».Lepèlerin futuris. »«Ciistodit Dommus ad omni malo,
est accompagné par Dieu comme par son om non ut nihil paLiainur adversi, sed ut in
bre, il n'en est jamais abandonné. En Orient, ipsrs adversitatibus anima non lædaLur. »
cette idée d’ombre implique aussi celle de S. Prosp.
protection efficace contre les ardeurs da 8. _ [ntroitum. Heb. : « la sortie et Ion
soleil. Is., x xv, 4. Jéhova esL encore pour entrée », ton départ et ton retour, toutes les
Israël la nuée protectrice du désert. démarches en général. Deut., x x v m , 6;
6. — Urel, i 0 3 \ iakkekkah, a il ne te Act., i, 24. « Hic qutdem certe omnem vitam
frappera pas », comme il frappe les plantes significat; in his enim vila uni versa consislit,
en1les desséchant, ci, S ; Is., x lïx , 10, comme nempe in ingressu e te x itu . » S. J. Clin -,
PSAUME CXXI G03
PSAUME CXXII
PSAUME GXXI
(Traduction de Bossuet}.
sompiion en faveur de leur sentim ent; on a déjà vu Jérusalem et en décrit les splen
peut remarquer ensuite avec Perowne que deurs. La situation du psalmiste est alors
le t . 4 suppose un usage déjà établi d'assez marquée par le premier verset . il est sur le
longue date, el que le suivanl s'entend point de taire le voyage, el encore luin de la
beaucoup plus naturellement d'une époque ville sainte. Mais Hupfeld et les meilleurs
postérieure à David. Aussi trouvons-nous hébraT-ams rendent haiou par le présent,
plus probable l'avis de M. I» Hir qui voit ou comme M. le Hir : « Jain steteruni. Nous
dans ce rhanl un psaume Tait à riinitalioo sommes heureux maintenant que nous voilà
de ceux do David, il serait alors contempo arrivés dans ton enceinte », et ils supposent
rain des autres psaumes graduels, sans qu'on ue l’état indiqué par homdoth se couLinue
puisse en déterminer rigoureusement la date. ans le présent. Dans ce cas, le psalmisle
Le pèlerin, arrivé aux portes de la ville est à Jérusalem mèine, et après avoir rap
sainte, se rappelle toutes ses gloires, se féli pelé (a joie qu'il a ressentie en se mettant
cita d'y être arrivé el prie pour sa prospérité, en route, il salue la ville qui se dresse devant
Jérusalem est l'image de la Jérusalem spiri lui. Celle seconde interprétation rend mieux
tuelle, qui est I*Eglise, et de la Jérusalem compte que la première de toute la suile du
céleste. * Qui spe cœleslis desiderii detine- lexie.
tur, dit S. Hilaire, ml obscuritatis in psalmo 3. — Heb. mot à mol : « Jérusalem qui est
habebit ». El S. Pro-per ajoute : « In ilia bâtie comme une ville qui est jointe à elle-
cœlesti Jcrusalem quæ est sanclorum omnium môine ensemble ». Jérusalem est bâtie uf cim-
mater, filii ipsius se si are lætantur. Qui licet tas ; remarquons avec Schegg qu’ici le 3 ,
in via sini, et adhuc illo tendant, ita lamen u t, n'est poini comparatif, mais déclaratif,
oa?i pervenorint gaudent, quia de adipiscen- comme dans le texte ae S. Jean, i, 4 4 : « ¡¿loriam
3 is fides fu ma non dubilat ». quasi unig niti ». Ce qui frappe le pèlerin à
1. — Lœtatus sitm. S'il y a déjà lant de son arrivée, c’est lo»t d'abord le spectacle
joie dans l'espérance, que sera-ce quand la de ces rues où les maisons se pressent (es
réalité sera pos-édée? — lu his quæ dicta unes contre les autres, el de ces murailles
sunt, beomrtm, * au sujet de ceux élevées qui entourent la ville, el semblent en
ui dirent », ou bien « avec ceux qui disent ». relier indissolublement toules les parlieg.
Z ,a première traduction vaut mieux, et elle « Dicit ejus frequentia et luta ædifleia, nihil-
est reproduite par les LXX : ivlxotç ttp/j*6ai ue in ea fuisse desertum, sed omni ex parte
paît el par S. Augustin : « in his qui dixe- S ensam, perfectam et populosam .fuisse ».
runt mihi », plus littéralement que par la S. J- Chrys. L'enceinte de la ville était elle-
Vulgate. — « nous irons », ou « nous môme limitée presque complètement par des
allons ¿lier », ou plus simplement t allons à vallées profondes, qui isolaient encore davan
la maison du Seigneur », invitation qui sup tage la cité des campagnes environnantes.
pose le voyage fait par un certain nombre dit Ce spectacle excitait l'admiration de ceux
personne*'à la foi*. Les saints du ciel font qui ne connaissaient que les bourgades et
entendre les m<*m"s paroles à leurs frères de les villes ouvertes du resle de la Palestine.
)a terre, «r Qtti ea nobis dicunl, priores vide- Cette cohésion de la ville sainle est l'image,
runt ipsam patriam. de longmquo clamantes de l’unité de l’Eglise de laquelle « esi caput
ad posL‘'riores : In domum Domini ibimus, Cliristus. ex quo totum corpus compactum,
ambulale, currite... Videte ergo si imus. et connexum per omnem juncturam submi-
Non enun pedibus imus, sed aflectibus ». nistrationis, secundum operationem in men-
S. Aug, suram uniuscujusque membri, augmenlum
2. — Stantes erant, VH HITOV, homdoth corporis facit in ædificationem sui in cari-
haioUi « sont debout nos pieds dans les taie ». Eph., iv, 15, 46.
portes ». Les versions traduisent par Timpar- 4. — Tribus Domini. Frappé tout d'abord
fait; celui qui parle est un ancien pèlerin qui à la vue des constructions pressées qui corn-
PSAUME CXXI 605
' 5. Quia illic sederunt sedes in ju- 5. Là sont établis les tribunaux
dicio, sedes super domum David. de la justice, les tribunaux établis
sur la maison de David.
6. Bogate qu© ad pacetn sunt Je 6. Demandez la paix de Jérusa
rusalem : et abundanlia diligcnli- lem : que ceux qui te chérissent, 6
bus te. cité sainte, soient dans l'abondance.
7. Fiat pax in virtute tua : et 7. Que la paix soit dans tes forte
abundanlia in turribus tuis. resses, et l'abondance dans tes
tours.
8. Propter fratres meos, et proxi- 8. J’ai désiré que tu fusses en
mos meos, loquebar pacem ae le : paix, ô Jérusalem, à cause de mes
frères et de mes proches.
posent la ville, le pèlerin admire ensuite la ce verset pendant des siècles, et quand le
fou le qui pénètre par toute les p o n ts et Prince de la paix vint au milieu d'eux,
efllue dans les rues. « Hoc emm maxime or- appelé par les vœ ix ardents de tuuL Israël,
nabalur civltas, non tain proptpr ma^n tudi* a sui eum non receperunt I » Joan., i, 44.
nnm et ædificia, qnam quofl omnes iilm con- Cinq jours avant sa mort, le doux Sauveur
gregabantur ». S. J. Chrys. Ce* premières Jésus voyaiL déjà arriver 1rs pèlerins de la
impressions du voyageur, **i naïvement dé l’âque, et les entendait chanter le Lœtatus
c r ite s ne sont-elles pas encore celle s de suai, et RogtUe quœ ad ;uuem su n t... F iat
l'homme des champs arrivant dans une pax .. C'est ¿«lois que pleurant, à la p o rte
grande ville? Le psalmiste paile des tnbus de même de cette villn dont le p alm iste se fé
Jéhova; après la captivité, leurs territoires licitait de fouler h* sniil, il <li:, navré de dou
étaient confondus, mais les tribus e lle s - leur : « Si co^novtsses et tu, et qmdem in
mêmes demeuraient paiTaitemHnl d is tin c te s , hac die tua, q n æ ad paeem iihi...l » Qu'on
comme le prouvent les fréquentes h11usions te bénisse et qu'on tu loue, malheureuse
du Nouveau Testament, Luc., it, 36 ; Rom., ville, « si bien bâtie que tout se tie n t en
x i, 4 ; Jacob., i, 4, etc. Les tribus doivenL semble », a venient flies in te, et circum da-
aussi affluer de toutes parts dans PEglise, bunt te inintici tui vallo,... et ad terram
' i s . , l x , 4-44, et dans la Jérusalem céleste, prosternent te, et hlios luos qui in te sunt »,
A p oc., vil, 4-40. — Testimonmm Israël, c'est-à-dire, ces tribus de Jéhova accourues
n v ry , hedouth leisrael, « témoignage dans la ville pour louer le nom du Sei
pour Israël ». « Testimomum autem divmam gneur, selon le précepte imposé à Israël.
nuncupavit legem palam jubentem ut Israël Luc., xix. 41-44. Quel douloureux contraste
in locum concurrat, quem elegerit Dominus en tre la joie du p alm iste et les pleurs de
D eus». Theod. Cette prescription, ordonnant Jésus, Lous deux au seuil de celte même
le pèlerinage à !a ville sainte, se trouve porte de la ville qui conduit au temple 1
Exod., x x i i i , 47: x x x iv , 23 : Deut., x v i, 46. Quelle amère déception dans le cœ ur d e
5. — Quia illic. Heb. : « car là sont établis I Israélite, si à cette heure solennelle il ne
des trônes pour le jugement, trônes pour la comprenait pas que les promes<es de paix
maison de David ». Le second vers explique et de bonheur ail aient ètie transportées
le premier. Ces trônes, ces sièges de justice, de la Jérusalem terrestre à la Jérusalem spi
sont ceux des rois, successeurs de David et rituelle, de la Synagogue à rE"hso 1_ — E t
des p inces qui gouvernent la nation après abuudantin. ishlaiou, « qu'ils soient en
le retour de la captivité, et le principal paix, ceux qui l'aiment », qu’ils aient p art
devoir de l'autorité suprême est de rendre à ce bonheur que le Seigneur accordera a la
Ja justice, Il Reg., xv, 3 ; III Reg., m , 46, etc. ville sainte. Dans ce vers-1, le psalmislo jo u e
Le pèlerin salue tlonc en Jérusalem la capitale sur un des mots qui composent le nom de la
d e la nation, la cité de Jéhova, où il est capitale juive : ahnnlou skelom ieroushalaim,
rescrit de venir rendre hommage au nom ishlaiou ùhabaik. Une allitération analogue
Seigneur, et la cité de David, centre va se trouver au verset sui vant.
fitique de tout Israël. 7. — /it virtute tua, pS»ru, becheilek,
6. — Rogate. Heb. : a demandez la paix de « dans ton rempart ». dans ton enceinte. Les
ftsalem », la paix pour Jérusalem. Les LX X lisent cita il, force, au lieu de cheil,
rins s’exhorlent mutuellement à faire rem part. — Abundantia, shaloah, la tranquil»
v au x pour la paix et la prospérité de la lilé, le repos.
qui leur est cnère. Les Juifs ont chanté 8. — Propter fratres meos. A cause de tes
m L E U V EE DBS PSAUMES
PSAUME CXX1II
PSAUME G X X II
habitants qui sont mes frères, je veux appe- serviteur, pour en obtenir misériçorde. Ce
1er la paix sur toi, car notre sorL à tous est peuple est Israël, soit pendant la captivité,
attaché à celui de la cilé sainte. soit pendant les promières années du relour,
9. — Propter domum Domini. Le Lempte quand d’orgueilleux voisins s’acharnaient
est le centre religieux el national Israël ; contre lui, Il Esdr., u , 49.
tout bon Israélite doil faire dos vœux pour Le chrétien en butte aux tentations et
sa conservation. Quand les Juifs voudront aux persécutions peut redire avec fruit celle
faire condamner a mort le Sauveur, ils courte prière.»
l’accuseront d'avoir d it: a Possum dcstm ere 4. — Qui habitas in cœlis. C'est du ciel
templumDei, » M atth.,xxvi, 64. El pourtant que Dieu envoie son secours, et c’est au ciei
qui ûl jamais plus d’honneur au temple 1 Qui que le Sauveur nous apprend & chercher
eut plus droit de dire à Jérusalem : Quœsivi notre Père : « Pater noster, qui es in cœlis » !
bona tib i! a C’esL toute la science du salut que de
savoir lever les yeux vers celui qui habite
PSAUUB <3X11 dans le ciel. On exerce par là les trois grandes
La situation que suppose ce psaume est vertus de la religion, la foi, l'espérance et
celle d’un peuple opprimé par dos impies, et fam our ». Berthier.
se tournant vers Jéhova. dont il ae dit le S* — Oeuli seiuorum . Les esclaves
PSAUME C X X Iil
Sicut oculi ancill® in manibus do leurs maîtres, et les yeux de la ser
m ina suse, ita ocuh nostri ad Pomi- vanlesurles mains de sa maîtresse,
num Deum nostrum, donec mise- ainsi nos yeux le sont sur le Sei
reatur nostri. gneur, notre Dieu, jusqu’à ce qu’il
ait pitié de nous.
3. Miserere nostri, Domine, mi- 3. Ayez pitié de nous, Seigneur,
serere nostri : quia multum repleti ayez pitié de nous, parce que nous
sumus despectione. sommes accablés de mépris ;
4. Quia multum repleta est anima 4. Parce que notre âme est rassa
nostra : opprobrium abundantibus, siée à l’excès d’être un objet d’op
et despectio superbis. probre pour les riches et de mépris
pour les orgueilleux.
PSAUME CXXIY
Cantique des M ontées, de D avid.
1 . — Si Jéh o v a n 'eû t été pour nous,
Isra ël peut bien le d ire,
2 . — Si Jéh o v a n’e û t é té pour nous,
Quand les hommes se sont levés con tre nous
3 : — lis nous eussent dévorés to u t vivants,
Quand leur fureur s’enflamma contre n o u s;
4. — L es eaux nous eussent subm ergés,
L e to rre n t eû t passé s u r notre Âme ;
5 , — S u r notre âm e eussent passé
L es eaux im pétueuses.
6 , —* B éni soit Jéh ov a qui ne nous a point liv rés
E n proie & leurs dents !
7 . — N o tre âme s’est échappée comme l'oiseau
Du lacet des chasseurs.
taux sont attentifs aux moindres gestes de super fcimpnLes eura, et in eis qui sperant
leurs maîtres dont ils ont à recevoir des ali super misericordia ejus ». x x x n , 48.
ments, des ordres ou même des châtiments. 3. — Miserere nostri, xóp-s étévjoov ifo/«<c»
La suite du verset montre que le serviteur de prière si souvent répétée dans l’Kvangiie et
Jéhova a les yeux tournés du côté de son dans la liturgie de î'Église. —■ Despectione, de
Maitre, dans Pespdrance d’être bientôt l’objet la pari de ceux qui nous affligent. « Non
de sa miséricorde. — AnciUœ. « Ancillæ non quasi digni mmus misencordiam posmlamus,
per taulologiam meminit, sed ut affecLus sed uipote opprobriis onerati ». S. Athan.
magnitudi nem ostenderet. Magis enim ancillæ, 4. — Abundantibus, kasshaa-
quam servi, quippe quæ continue versentur nannim, a les tranquilles », c«ux qui vivent
in cubilibus suarum dominarum, ad bas a t à l’aisi\ ceux qui sont en pleine sécurité au
tendere soient ». The od. — Donec miserea■ sein di’ I ur opulence, et sn croient en dro il
tur, « Non enim præscripto tempore spem de mépris« r les aulres — Superbis,
défi ni mu s, sed expectamus donec veniam lige iomm, qu'il faudrait lire plus cxactemeut
obtineamus ». Theod. e Tu igitur, o homo, Itgaaïonim, de gaaion, {’orgueilleux. Les
assidue permane-, sive recipias, sive non m ajo râtes mettent en kéri : &
recipias; etiamsi non recipias, ne recedas, et gei lonim, a superbis oppressoruni ». CeLte
prorsus accipies. » S. J. Chrys. Ce qui doit décomposition du mot en deux n'a pas de
puissamment encourager le jusle dans son sérieuse raison d’être, et aboutiL a une
attente, c'est que, s'il a les yeux fixés sur le expression plus difficile à expliquer que le
neur, d’autre part « ecce oculi Domini. mot primitif.
to * LK LIVRE DES PSAUMES
PSAUME C X X I I I
Action de grâces après la délivrance»
PSAUNB C X X III
4 . — Nisi quia Daminus erat, n w
137 rPTOi loulei iehovak shehaiah lanout « nisi
Dans le texte hébreu, ce p 3aume porte en Jehova qui luit nobiscum ». Le W relatif,
titre le nom de David, comme le Ps. cxxi. d'un usage très rare dans les temps anciens
L'auteur y reconnaît qu'il a été en butte à de la littérature hébraïque, ne forme qu'une
une violente persécution à laquelle il eût même expression avec loulei, et a le sens de
succombé, si Dieu ne fût venu à son se nisi. « Tota ergo fidcliup salus, tota patien-
cours. Ces idées peuvent parfaitement con Isum fortitudo ad Deum, qui in sanctis est
venir à David, soit après la persécution de mirabilis, referenda e s t; quia nisî in illis
SaÜl ou la révolte d'Absalon, soit après la Dominus esset, íurori impiorum fragilitas
guerre contre les Syriens et les Ammonites, humana succumberet ». S. Prosp.
et un certain nombre de commentateurs 2. — Gum vxurgerent. Heb. : « quand
admettent qu'il est l'auteur du psaume. Nous l’homme se leva su r nous », l'hom m e, l'en
ferons remarquer pourtant qne dans les nemi qui n 'e st pas israélite, lv , 44.
psaumes où il parle de ses épreuves au 3. « Vivos, Liv, 46; Prov., i, 43. Dans
temps de Saül ou d’Absalon, David ne prie leur férocité, tes méchants en question sont
Ordinairement ou ne remercie qu'en son nom comparables à la bêle féroce.
personnel, 11 Reg., xxii, 2-7, etc., tandis &• — Aqua, x v u , 6, 47; l x v iii . 2. Bickell
’ici le psalmiste s'exprime au pluriel; en regarde ce distique comme une glose pro«
suite la guerre contre les ennemis du dehors saique.
ft’offrit peut-être pas des dangers assez ter 5, — Hébreu : a Un torrent eû t passé sur
ribles pour justifier toutes les expressions de notre âme, alors i) eût passé su r notre âme
ce cantique. Le nom de David n étant point des eaux impétueuses », et en passaot,
dans les versions, il nous est permis de tirer ces eaux nous eussent entraînés et engloutis*
de ce silence la même conclusion qu'au Isaîe, v i n , 7 , compare aussi l'invasion
Ps. cxxi. L'auteur ee serait contenté d’imiter assyrienne à un torrent dévastateur. —• / n -
David, auquel il emprunte plusieurs de ses tolerabilem, DUTPT« zeidoaim de zoudt ê tre
idées. Les périls dont il parle sont ceux de orgueilleux et insolent, et en parlant des
la captivité, et les persécutions qui accueil eaux : être gonflées et bouillonantes. « Into-
lirent les Juifs à leur retour de fiabylone. Tel lerabilis autem est Deo vacuis ; bis autem in
est le sentimnt de Théodoret, de S. Jean quibus Deus est, torrens repentinus, post
Chrysostome, de Bellarmin, et du plus grand paululum vero ad transeundi facultaten»
nombre des modernes. áridos et exhaustas a. S. HîL
PSAUME CXXIV m
nostra; forsitan pertransisset anima rent, mais notre âme eût pu être
nostra aquam intolerabilem. engagée dans une eau infranchis
sable.
6. Benedictus Dominus qui non G. Béni soit le Seigneur, qui ne
dedit nos in capiionem denlibus nous a point livrés en proie à leurs
eorurn. dénis.
7. Anima nostra sicut passer erc- 7. Noire âme s’est échappée
pta est de laqueo venantium : La- comme le passereau du filet des
queus contritus est,* et nos liberati chasseurs. Le filet a élé brisé, et
sumus. nous avons été sauvés.
8. Adjutorium noslrum in nomine 8. Notre secours esl dans le nom
Domini, qui fecit coelum el terram. du Seigneur, qui a fait le ciel et la
terre.
PSAUME CXXV
.
L e u rs m ain s v ers le m al,
4 — JéhoVa t r a i t e avec fa v e u r les bons,
E t ceu x q ui o n t le c œ u r d ro it.
5. — Q u a n t à ceux qui s 'é g a r e n t dans le u rs voies obliques,
J é h o v a les e m m è n e ra
A v ec les a r tis a n s d 'in iq u ité .
F a ix s u r I s ra ë l 1
S. B ib le. Psaumes. — 39
640 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CXXIV
PSAUME CXXVT
sort des justes », Poppivssiou dont ils sont tur ». S. Hil Et en tout cas, « melius est
victimes ne durera pas toujours. Le-s LX X injustiliam fnrri?, quam facere ». S. Ang.
lisent lo ianniach à l'hiphil; le sens général Non, ¡1 ne sonffre point aux méchants un empire
n'en est pa* modifié. « Érit quidem potestas Sous qui l’homme ae bien soit longtemps abattu,
De peur qu’à cette amorce une âme qui soupire
peccatons aliquando super justos ad eorum Mo prenne goût aa crime et quitte la vertu.
probationem. vel exercitationem, vel correc- Corneille.
tionem ; sed erit quasi stans, non sedens; 4. — Bonis, les Israélites fidèles, pour qui
transitura, non manens ; tem poralis. non « omnia coopérantur in bonam », Rom.,
æterna ». Bcllarm. S. Prosper tracr au chré viii., 28. mèine lest épreuves.
tien une excellente ligne de conduite pour le 5. — Dedinan te*. Heb. : « ceux qui
cas où la puissance publique est aux mains détournant Dmbpbptf. kaqalqallotham, leurs
des im pies; « Sæpe in hoc sæculo peccatores chemins tortueux ». Aq. :8lanXoxaç, leurs ma
m undanam poientiam consequuntur : cutn et lices cachées. Symm. : <F*o>wxijxaç, leurs obli
ipsi sint ihiqui, publicarum tamen legum sunt quités, Th. : SieaTpociiipévac, leurs choses tor
m inistri; quorum potostas eliam fidelibus tueuses. Le mot qu'emploiefat les L X X ,
honoranda est, propter utilitalpm dwpositæ <rrpaYya)ta;, signifie « cordes à nœuds » et
disciplinas. Sed si in id prorum pant, u i justos « voies obliques » ; c’est évidemment le second
veri Dei cullu cbnentur avertere, nulla eis sens qu’il faut ici; mais le traducteur latin
obedientia, nulla eis præbenda consensio ». s’est arrêté au premier, et encore obligatio
— Sortem, goral, x>?ipov, le lot, xv, 5 ; Judic., ne répond-il à la première acception d*
I, 3, le domaine, par conséquent, la Pales oTporYY«M* qu’en gardant, contrairement à
tine. Les princes idolâtres, les Samaritains l'usage, le wns radical de « ligare ». S. Au
et les voicins jaloux d’Israël ne seront pas gustin lit : « in strangulationem »; d'autres
longtemps maîtres du pays. — Ut non exten- ont proposé « obliqualinnos », mais cette
daut. Dieu vent éprouver les justes, mais H leçon n’a point pour elle l'autorité des m anu6
no veut pas que l’épreuve soit excessive, et cri t?. — Cum operantibus iniquitatem. Le
devienne une cause de perversion. Voilà Sauveur nous dit comment neux-ci seront
pourquoi «r non patietur vos tentari supra traités : a Dtscedile a me, qui operamtni in;
id quod potestis, sed faciet rtiam cum ten ta- quitatern ». Matlh., v u , S3; xxiv. 54, « ut
tione proventum utpossitis sustinere». I Cor., quem non crediderent judicem, experiantur
x, 43, Il ne faut donc pas perdre confiance. uliorem ». S. Proep. — Pnx. Quelle que soit
« Multi redigere libertatem fidei nostræ in la méchanceté des impies, quelle que soit le
caplivitatem vôlunt; sed confisioni nostræ nombre des Israélites infidèles, que Dieu
quam in Christo h ab em u s, nemo domina-« assure 'la paix à la nation.
612 LE LIVRE DES PSAUMES
3. — Jéh o v a avait fait pour nous de grandes choses*
Nous étions tout joyeux.
4. — R am ène, Jéhova, nos captifs,
Comme les torrent* du midi I
5 . — Ceux qui sèm ent dans les pleurs
Moissonneront avec allégresse!
6 » — On s'en va porter en pleurant
L a trainée de la semence.
M ais on rev ien t avec des cris jo y e u x
En rap p o rtan t ses gerbes 1
PSAUME CXXV
Que Dieu étende à Lotis le bienfait de la délivrance*
(Traduction de Bouuei),
PSAUME CXXVIl
4. — Converte, UIVD tim K rUIUJ, shonbnk seminatio semper fit in iacrimis a. Pet. Lamb.
eth-thebilhenon, « fais retourner noi ri» capti Ces larmes, ce sont les tribulations et les
vité ». ramène no* captifs. LVxpression est épreuves de la vie. « Quemadmoduin semina
la mfrne qu'au t . -I, elle a donc le tnème son*. opus ha boni imbribus, ita nos etiam lacri-
— Sirut torrent* « comme le* torrent* dans mis; et sicul terra opus babel ut aretur et
Ip sud ». Cp que sont les torrents dan-* les prnscindatur, ila anima fidelis pm ligone
déserts arides du mi di , les exilé* à leur indiget tpnlalionibus el aiflietionibus. ne
retour In peroni pour une terre dépeu producal m a l a s hprba*, ut e ju s moliatur d u -
plé»1. à qui ses nouveaux habitants p'ïrirofit rilies, ne nimium pfforatur e t ex^ihat ».
la fertilité el la vie illupfeld). L'expression S. J. Cliry-*, Quo d'âmes ont ces tentations
bannegeb signifie ordinairement « vers el ces iifïliciions el sonL fo rc é e s d e s e m e r
le m rii ». Comme, negeb dósi<>n ‘ aus-i lrt vent da»s les p le u r s , «ans - a v o i r se p r é p j r e r
du midi, quelques-uns traduisent : « comme Tallégre-sn de la récolte!
le- torrents par le venl du mi ti ». LXX. : 6. — Euntes ¡haut, hébraïque, qui par la
¿à; xei^dpÿouc ¿v Ttp v'Îtw. Lu vent du midi répétition du verbe accentue l'idée. — E t
fati, fondre les neiges îles mont agno« et rem flebaut.
plit le lil des torrents. Le mot peut Leur dotilmir pg;ilait l'excès de leur* misères *
être ou à l'arcU'aLif pluriel, ou au nominatif Autant de pas», autant de pleurs.
singulier contracté. La traduction la11n<‘ re Corneille.
produit à tort ce dernier cas. — Seminnsua, meshek hazznrah, « une traînée
5. — Qui seminant. Expression prover de semence ». « In M a vita quro plena est
biale do.-tmée à ranimer 1 *s espérances des Iacrimis . spminemus. Qui*I <eminalnmu$?
Juifs. On sème dans la saison aride. pui* vien Opéra b(>na... de qui bu* seminibus ait
nent la pluie, la fécondité et la récolta, et à Ap'istolus : Uonum aut m facienles non d e-
la peine succède la joie. Il en est de m é m o ficiamns; t'-miion? en m propno uietemuâ
dans la vie du chrétien ; « spiritualis cnim infatigabiL-s. Gui., vi, 8 ». S. Aug.
614 LE LIVRE DES PSAUMES
4. — Gomme les flèches dans la main du g u e rrie r.
Ainsi sont le* fils de la jeu n esse.
5 . — H eureux l'homme qui en a rem pli
Son carquois 1
Ils ne seront point, confus quand ils p arlero n t
Contre les ennemis à la porte.
PSAUME CXXVI
[Traduction de Bossuet).
PSAUME CXXVI
dans le plus grand nombre des manuscrits
grecs et latins. La version syriaque a le titre
Si Ton s’en rapporte au titre que nous suivant : « Des psaumes des montées, dit par
lisons en hébreu, ce psaume a Salomon pour David au sujet de Salomon, dit aussi au su
au leur. Les commentateurs reconnaissent je t d’Aggée et de Zacharie, qui pressaient
uno certaine analogie entre les idées et les la construction du temple ». Les anciens
expressions du psaume, et celles des Pro commentateurs ne tiennent guôre compte du
verbes; nous pouvons signaler aussi une Litre hébreu, que la plupart d’entro eux du
différence assez sensible entre les autres reste ne connaissaient pas. Pour S. Hilairo et
psaumes graduels et celui-ci, où le rythme S. Jean Chrysostôme, il s’agit ici « de statu
ae gradation, en particulier, se réduit aux rerum qui fuit post reditum ». Théodorct dit
répétitions ordinaires du parallélisme. Le que le Salomon nommé en hébreu n’est autre
psalmiste développe celte pensée que la que Zorobabel : « Hune opinor Saiomonem
prospérité vient do Dieu, soit dans fa cilé, nominari, et lanquain ex Saloraone genus*
soit dans la famille, et que les efforts per ducenLem, et tantjuam opus Saloinonis in
sonnels de Thomme sont insuffisants a la staurantes! 0 . Ajoutons que Jes différences
produire ; or, cette idée convient très bien entre ce psaume et les autres do la série,
au roi sage et pacifique» qui reçut en si as-ez sensibles pour frapper les uns, sont
grande abondance les dons de Dieu, et eut insuflUantes aux yeux des autres pour rendre
uersouuelleinenl si peu de peine à atteindre certaine sa composition à une époque recu
le fui Le de* grandeurs humaines. De 3 ru vos lée. Nous nu pouvons donc pas maintenir
a illeu rs, Hengslenberg , Schegg , Tiialho- le nom de Salomon en tète du psaume avec
fer, etc., admuLlent commi' auiltenlii|ue le plus d'assurance que nom n'en avons eu au
titre hébreu. Beaucoup d’aulres pourtant sont Ps. cxxi pour le nom de David.
/*’un avis différent. Perowne p^nse que le nom Le-* vers sont do sept et de cinq syllabes,
de Salomon est dû à quelque collecteur sub comme dans les autres psaumes graduels. Si
séquent, qui se sera cru autorise à ajouter l’Israélite devait tout attendre de la main de
cette mention en voyant ía stiucturo pro* Dieu, le chréuen ne doit pas s'abandonner
verbiale du psaume, sa communauté d'idées avec moins de confiance au bon plaisir de la
avec les Proverbes, ie moL iadid, tr. 2. rappe divine Providence.
lant le nom de iedidiak donné à Salomon, et 4. — Domunh bait, la maison. Rien n’in*
¡’allusion possible à la construction du temple dique que cette maison soit le tem ple; elle
t . 4. De fait, le nom de Salomon manque nV.st pas non plus mise pour la famille elle-
PSAUME CXXVf 615
môme. Nous avons donc une sentence géné bien-aimé pendant son sommeil le pain que
rale, d'une application facile à tout travail tant d'autres acquièrent avec grandes fa
im portant, aussi bien à la construction d’üne tigues. En somme, l'idée exprimée par ce
maison, d'un temple, d'une ville, qu’à la verset est la même que dans le précédent :
fondation d'une famille. — Custodierit cioin quand on- veut bâtir une maison, garder une
ta tem . Autre sentrnee proverviale, inspirée ville, gagner son pain, il faut tout attendre
pput-ôlre par la difficulté qu’avaient les , de Dieu, non pas en ce sens que Dieu donne
Juifs à reconstruire leur ville, obligés « de tout à qui ne fait aucun effort, mais parce
travailler d’nne main, Pt de tenir l’épée de que les efforts de l’homme sont vains si Dieu
l'au tre », II Esdr., i \ \ 47. Qui® pouvaient les n’esl là pour les bénir el les féconder. Aussi
Israélites, sans le secours de Dieu, contre les l homme q,ui s’appuie sur le Seigneur avance-
nombreux ennemis qui les harcelaient de t-il plus vile el avec infiniment moins de
toutes paris? Sans ce m ôm e'secours, que peine, que celui à qui ce secours est étran
peut le chrétien pour défendre son âme contre ger. Cela est surtout vrai de la vie spiri
ta n t de séductions? tuelle. « Præsumptionis spirilus increpatur,
2. — Ante lucem surgere, D p iDtttlftb, cui vanum est suis vinbus relevari, cum
mashkimei qoum, « matinals à se lever ». gloriæ Christi particeps esse non possit, nisi
— Surgîte postquam sedentis, n2W iTïNQt qui fuerit humilitalis ejus verus im itator et
meacharei shebeth, a tardifs à vous asseoir, amator ». S. Prosp. Pour S. Augustin, le
mangeant le pain des fatigues ». Le sens de >ain de la douleur est celui des épreuves de
l’hébieu est mot à mot : « il est inutile d’ôlre f a vie chrétienne, et, dit-il, « nisi haberet
m alinals à vous lever, tardifs à vous reposer, aliquam suavitatem panis iste, nemo ilium
en mangeant le pain de la fatigue ». Les LX X manducaret ». Cfr. Prov., x, 22.
lisent achar, « après que », au lieu du parti 3. — Heréditas. « C'est un héritage de
cipe meacharei, et ifo conservent le sens des Jéhova, les enfants, c'est une récompense, le
autres1 mot^. mais tes groupent d'une façon fruit du ventre », la famille nombreuse est
un peu différent!*, H surLoul ajoutent un une bénédiction du Seigneur. L‘a, devenue
impératif, EY6‘PSff(te» qui détruit la simplicité mère, dit : « dédit Deus mererdem [sakar)
de la plirnst! hébraïque. — Cum dederit. mihi », et elle appela son fils Issachar,
Hebr. : « car il! donnera a son bicn-atmé Gren., xx x. 18.
sommeil*' »*. Mupfeld, Delifez*ch, et la plupart A. — Ëæcussorum, D’T i p n , hannhourim^
des- hübraïsanis prennent M3V. shena ad ver- « des jeunesses n, des p aren t' encore jeunes,
biainmeril’, comme nVS. taiiah, « pendant dont Dieu a béni l'union, Gen., x l i x , 3. Par
la-nuit », et traduisent . « car il le donnera leur vigueur et leur âge, ces enfant« sont
à son' bien-armé pendant son sommeil ». ïlus capables de défendre la famille. Les LXX
BickMI : a frustra comediti-« panem labore f bnL de itehourim un participe fie nakar,
partum , quem Doirunus æque dilecto suo, Secouer; les fils des persécutés défendent
dum dormit, largiinr a. Les LXX prennent la cause paternelle avec d'autant plus d’é
shena» comme complément; P^rowne el nergie, que te malheur les frappe dans ce
Jennmgff font du mérhe, en 'observant que qu'ils ont de plus cher. Comme les fils de la
lailah marque un temps, et shena un état. La jeunesse, ils sont des flèches dont on se sert
première Lraduction nous semble pourtant pour l'ai taqu*» el pOur la défense.
préférable, parce que l’idée principale, dans • 5. — Desiderium, mstEN- ashpatho, « son
les verts précédents, est celle du pa»n, bien carquois ». La métaphoie p>t parfaitement
plutôt que celle du repos. Dieu donne à son continuée en hébreu. Dan* la vie chrétienne,
616 LE LIVRE DES PSAUMES
son désir ; il ne sera point confondu, derium suunr ex ipsis ; non confuu«
lorsqu il parlera à ses ennemis de- detur cum loquetur inimicis suis in
vant les tribunaux des juges. porta.
PSAUME CXXVIl
Bonheur de la famille qui craint Dieu.
(Traduction de Bossuet).
ces fils de la jeunesse ne pourraient-ils pas Sirach dit que le père qui a de tels enfants*
dire les paintrs habitudes de vertu qui ont « in obitu suo non est contristatus, nec co n -
été c o n tra c te s dans lu jeune Âge, et qui de fusus est coram iniinicis; reliquit enim d e -
v i e n n e n t plu s t a r d Ips flèches du carquois, fensorom dormis contra inimicos, et am icis
les armes victorieuses contre l'ennemi du reddentern graiiam ». Eccli., x x x , 5, 6.
salut? Les LXX font dériver, par transposi Sophocle exprime exactem ent la môme idée»
tion de loi Ire, ashputho de ,shnnf, dési Anlig., 641 :
rer. — Non confuudrtur. En hébreu, ce T outou yàp otfv&x' ¿vâp&ç ev^ovrai yov&c
verbe el le suivant sont au pluriel ; ils se xaiYtxocnj; <pûaxvTBC ¿v Sófioic ¿X8tv*
rapportent donc à la fois au père et aux ¿>( x a i t&v è^Opòv àvTauuvcovTat x a x oïç,
enfants. — In portat l’endroit do la ville où x a l tô v çfto v Tiiiwffiv êf| fffou itaxpl.
se traitaienL les affaire* de toute nature. PSAUME CXXVIl
Deut», x x i, 4 9 ; la., x x ix , 21 ; Arn.. v, 42.
Les anciens tenaient beaucoup à avoir des Ce psaume continue l'idée exprimée dans
enfants capables de perpétuer l'honneur de la la seconde partie du précédent : Dieu ménage
famille, el de le défendre au besoin. Le fils de les joies de la famille à celui qui lui est fidèle»
l’SAUME CXXVIII 617
PSAUME CXXIX
Cantique des M ontées.
1. — Ils ne m ’ont que trop opprimé dès m a jeun esse,
Israël p e u t bien le dire,
2 — Ils ne m ’on t que tro p opprim é dés ma jeunesse,
Mais ils n 'on t point prévalu co n tre moi.
Ce cantique peut servir d ’épi tha la me aux travaux, Levii., x xvi, 46; Deut., x x v iii , 33.
époux chrétiens. Au sens spirituel, il célèbre 3. — In latei'ibus, « dans les flancs »,
la mei veilleuse fécondité de l'Eglise. « Mul- dans l'intérieur de la maison, où la mère de
lus huic virgini parlus », dit S. Pacien sur le famille de va il passer | j plus grande partie
* . 3. « et proies innumera, qua lotus orbis de son temps. — Nooellœ olioarum, des
implelur, qua circutnfluis semper alvearibus plants d'olivier, de jeunes oliviers. Les fils
populosum fervet examen ». Ep. ad Sym- de la familln sont comme de jeunes plantes
pron., n i. 4. encore p^u élevées, mai- la mère est comme
4. — Bealiomnes, cx v m , 4. la vigne qui étend partout ses rameaux e t
2. — Quia manducabis, LXX : icévouç entoura toute la maison. — Mensœ tuœ. « Sicut
tt5v xapnûv sou çotysaat. Dan* re t f Xli\ d'après novellæ nlivamm, Ecdesire fi 1:i sinL iti circuitu
S. Jérôme et Théodoret, xotpwô; n'a pas le m>'n?æ Dnmini «>. Oiï\ SS. S a c ra m. ad Vesp.
sens de « fruit. », mais celui de a main », 4. — Ü<re sic benedicetur. a Quid dicis,
conforme à Thébrru. On voit aussi que les q uæ -o? hæc est h ^ titu d o , hoc lucrum?
LX X négligent le *3, ki du texte original; donnai i<æ copiæ, e .-uis frui laboribus,
Ewald et Delitzsch pensent qu’on doit le mullitudo liberorum »t uxo r? Non liæc qui
prendre dans le sens purement affirmai if. dam, sed hoc ex reiiuudunti quadam copia
Hupfeld dit que ki n*a jamais ce «»’ns, et il accidiL. Q uæ nte enim, inqu.t, regnu m Dei,
traduit : a Lu es bienheureux et il t'arrivera e t caetera adjicieniur vobis. Luc., x u , 31 ».
du bonheur, parce que tu te nourriras du S. J. Chrys.
travail de tes mains » ; Gesen. : a la bore 5. — Videas bina, « puisses-tu voir le bien
enim manuum tuarum frueris ». Nous g a r de JéiU'talem », sa prospérité. Que serait le
dons le ki au début du verset ; il indiquequo bonheur de la famille, si la ciLésainLe n’éta it
se nourrir du travail de ses mains est un prospère I Pour le chrétien, que sont toutes
signe de bonheur. Il est annoncé en eiî i que les joies domestiques, si l’Eglise sa mère est
celui qui transgresse la loi de Dieu n'aura dans le deuil 1 — Pacem, eîprjvTi, au nomina
pas cette joie de profiter lui-môma de scs tif, comme cxxiv, 5.
SI8 LE LIVRE DES PSAUMES
3. — S u r mon1dos ont la lo u r é les laboureurs^
Ils o nt tra cé leu rs longs sillons»
4. — Jéhova e st ju^te, il a brisé
L es liens de« m éch an ts.
5. — Q u’ils soient confus e t reçu le n t en a r r r i â r a
Tous ceux qui d é te s te n t .Sion 1
6. — Q u 'ils soient com me l'h e r b e des toits,
Desséchée a v a n t q u'o n ne l'a r r a e h e .
7 . — L e m oissonneur n'en re m p lit p o in t sa main*
N i le iveuip son sein.
8 . — Q ue ceux qui passent ne d is e n t p o in t :
L a bénédiction de J é h o v a so it s u r v o u s!
N o u s vous bénissons au nom de J é h o v a .
PSAUME CXXVUI
runl quod lolerem, et non fecerunl cui con - cher Pherbe des toils avant qu’elle eût atteint
senti rom ». — Iniqmtatem suam, D n W D b , son développement. laafr se sert de la môme
lemahanïtham, « leurs sillons », expression comparaison : « facti suni sicut... herba
qui conLinue parfaitement la métaphore com tectorum , quæ exaruit antequam m ature-
mencée. LXX : Drnaiy, havonotham, leur scerel ». x x x v n , 87; IV Reg.t xix. 26. Le
méchanceté. « Je ne tcurne pas m a face dernier verbe favoriserait le sens adopté v>ar
contre eux pour m'opposur à leurs violences Symmaque et S. Jérôme, si le prophète
(diL l’Eglise); je ne fais que tendre le d o s; n avait employé un autre mot que shalaf.
ils frappent cruellement et je souffre sans L’herbe s'est vite desséchée sur le toit de la
m urm urer. C’est pourquoi ils ne donnent maison, a Qu’il serait à désirer qu’elle ne lut
point de bornes à leur furie. Ma patience pas née dans un lieu si haut, et qu’elle du
sert de jouet à leur injustice, mais je ne me râ t plus longtemps dans quelque valleo
lasse point de souffrir, et je me souviens de deserle »1 De môme en est-il de l à v e n u .
celui qui a abandonné ses joues aux souf « Qu’il serait à désirer pour cette vertu
flets ». Boss. Serin, sur ('Eglise, I P. qu’elle ne lût pas si exposée dans une place
4. — Centres, f f o y , haboth, les liens, si éminenLe, et qu’elle se nourrit dans quel
u , 3« les chaînes de ma capuvilé. LX X : que coin par l'humilité chrétienne! « Boss.
IVnJU gaboth, les sommets. 4 Panég. do S. Joseph, in fin.
6. — Fœnum lectorum, l'herbe qui croit 7. — CeLte herbe desséchée ne fournit pas
dans 1rs inLer:>tices des dalles ou des tuiles seulement de quoi emplir la main des mois
qui forment la terrasse supérieure de la sonneurs. De l'impie, il ne reste pas davan
maison. Celle herbe, apparue après (es pluies, tage de trace, e u , 45, 46.
est bientôt desséchée par les ardeurs du soleil.
— Evellatur, shalaf. Ce verbe veut La gloire des méchants est pareille à celte herba
Qui, sans porter jamais ai javelle ni gerbe,
dire * arracher, faire sortir, tirer du four Croit snr le toit pourri d’une vieille maison ;
reau ». Quelques anciens ont p ris le der Oq la voit sèche ut morte aussitôt qu’elle es»t née,
nier sens : l'herbe esL desséchée avani de E t vivre une journée
Est réputé pour elle une longue saison.
s’ètre développée. Aq., àvé9a).ey, avant de Malherbe.
verdir, Symm. ; ¿xxauX^trat, avant de sortir
du tuyau, S. H ier.: «sLaLim ut viruerit ».Le 8. — E t non dixerunt. Rulh, il, 4. —
sens adopté par les LX X esL préférable, parce Benediximus. Bickell doute, avec raison, de
qu'il suppose un Lemps encore plus courL pour l'authenticité de ce dernier vers, qui ro m pt
la ruine des impies ; on devait, en effet, a rra - la régularité strophique.
629 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CXXX
SAUMB CXX1X
Le pécheur implore son pardon.
[Traduction dû Botsuet.)
PSAUME CXXXI
Adonaï », Aq. : 4»uxfi etc KOptov, phrase d’oublier les outrages d'un ennnmi. La bonté-
elliplique qu'explique très bien ce qui et la miséricorde sont nées dans votre s^in
suit. éternel ; la clémence est ie premier caractère
6. — A cusiodia, o n w i p : n a j o u r a de v o ir o ê t r e suprèmo, et vous n’avez p o in t
ï p i n .mishomrimlabboqershom rim labboqer, d ’e n n e m i s que ceux qui ne v e u l e n t pas m ett re
« plus que ceux qui guettent l'aurore ne leur confiance dans les richesses a b o n d a n t e s
guettent l'aurore », mon âme aspire vers de vos miséricordes ». Massiîl. Gr. Car.
Jéhova avec plus d'ardeur que n'en met* 4® Vendr. in fin. — R edem ptio, nVT3,
ten t les guetteurs do nuit à épier l’aurore. fedouth, « la délivrance », le pouvoir ei la
Is», x x i. 44, 4 2 ; . Mal., iv, 2. LX X lisent volonté de sauver. La bonté rédemptrice est
îT O & D , mishmourah, et donnent à o le infinie en Dieu, comme to u sses autres attri
sens de fort, au lieu de le prendre comme buts ; lésus-Christ l’a manifestée dans son
particule comparative. L’idée exprimée par incarnation, en offrant surabondamment au
l'hébreu est plus énergique eL plus poétique; Père éternel le prix de notre rédemption,
mais elle no diffère pas beaucoup de celle a C'est précisément l'abondance de notre ré
des versions. Si on désire Dieu si vivement, demption qui excite noire amour, et en mêmfe-
on le délire de la veille du malin à la veille temps nous fait rougir d'en avoir si peu.
du matin, c’est-à-dire le jour ei la nuit. Dans tout ce qu’il a Tait pour nous, Jésus a
« Nihil est e n i m ad saluLem præstabilius, mis une abondance si supérieure à (a néces
quain perpetuo îilum respicere, ei ab ilia spe sité, une telle supprfluiLé d'affection, une pro
pendere, licet innumera accidant, quæ nos f usion si s u r n a t u r e l l e d e miséricorde et da
i(Tips^llant in desperaLionem... litsi ergo ras com passion, q u 'à c h a q u e p a s , d a n s ch acu n des
minenlur moriem,ppnculutn eL interitum, ne m y s t è r e s d e l’i n c a r n a t i o n , il est évident q u 'il
désistas s p e r a r e in Deum, eL exapucLare ejus cherche non seulement notre salut, mais sur-
salulrm. Omiiia sunt illi facilia et expediLav touL notre am our... Il n'a voulu faire preuve
et vel in rebus difficillimis et impediti^simis do tant d'am our que pour obtenir en retour
exitum invcniet ». S. J. Chrys. — Spertt, le pius d'amour possible ». Faber, Tout pour
tachel, e s p è r e . « Ubi e n im es.t misnricordia et Jésus, v, 4. S. Léon »'autorise de ce verset
clementia, non exiguntur Lam accuratæ deli- pour donner le conseil suivant aux confes
clontm raLiones, judice propLer magnam seurs : « In dispensandisitaque Deidonis, n on
misericordiam , et m u lta m ad clementiam debeimis esse difficiles, nec accusanüum se
propensionem, mulla prætercurrente .» S . J. lacrlqnas gemiLusque négligera, cum îpsam
Chrys. poenitendi affeclionem in Dei credamas inspi
7. — Miser icordia, chesed, cette bon Lé cé ration» concepiam ». Ep. cv iu , ad Theod. 4.
lébrée par tant do psaumes. « Vous n'élis 8. — E x omnibus iniquitatibus, parce
pas, Seigneur, un Dieu semblable à l'homme, qu'en délivrant du péché, il délivrera de tou»
a qui il en coûte toujours de pai donner et les maux qui en sont la conséquence.
PSAUME C X X a wa
PSAUME CXXX
PSAUME CX XX il
ce que Notre-Seigneur demandera plus tard nomme deux fois, les LXX lisent la se
à ses disciples : « Nisi coversi fueritis et effi- conde fois SIDA* gemoul, « reiributio »,
ciamini sicut parvuii, non inlrabitis in re - qui est asssz difficile à rendre. Il est bien
gnum rœlorum ».MaLth., x v m ,3 . Au lieu de probable que le troisième vers de la strophe
*5DA» gamoul, « enfani sévré », que l'hébreu n’est qu'une glose postérieure.
PSAUME CXXXI
P S A U Jd E C X X X I
tions divines. Si môme on remarque avec toi pour David v, souviens-toi en sa faveur,
quels détails la translation de l’arche est afin qu’il jouisse dans la personne de son
rappelée, 11 , 6*8. on doit conclure que le successeur des bénédictions qu’il s’est atti
psaume n’a pas été composé trop longtemps rées par son zèle. — E t omnismansuètudinis.
après cet événement, peut-être sousRoboam, La copule n’est pas en hébreu ; on y lit seu
ou l'un des successeurs de .David les plus lement : V W J S r tm N i elk-col-hounnothoi
éprouvés. « de toute son affliction », des épreuves qu’il
Le psaume se divise en deux parties dont a endurées pour monter sur le trône, et des
Patnzi signale avec raison le parfait paral uerres nombreuses qu’il a soutenues, et qui
lélisme ; dans la première, 11. 1-10, le p a l empêchèrent de réaliser le plus cher de ses
miste rappelle ce que David >a fait pour la vœux, la construction du temple, I Par.,
maison de Jéhova.dans la seconde, Ÿtf. 44-48, x x v m , 3. Les LX X lisent hanaoah, « dou
ce que Jéhova a promis de faire pour David ceur », au lieu de kenouth, « misère » ; les
et aa descendance. L'auteur sacré ne dit rien deux mots viennent du reste du même radi
de plus, mais on voit clairement qu'il ne cal kanak.
prendrait pas la .peine de rapporter ces anti 2. — SicuU asher9 « qui ju ra à Jéhova »•
ques promesses, e id e les rappeler au souve — Deo Jacob, npy* TON, abir tahaqob, « au
nir de Dieu, si dans le moment où il écrit, fort de Jacob ». Gen., x l ix , 24; !s., 4, 24.
Israël et le descendant de David jouissaient 3. — II Reg., v n t 2.
de la prospérité annoncée au pieux roi. Le 4. — David n’aura aucun repos tant qu'il
tout forme quatre strophes de dix vers he,p- n’aura pas trouvé et déterminé l’emplacement
tasyllabiques : 4° **. 1-5, que Jéhova se de la demeure projetée. Salomon prescrit
souvienne de ce qu'a fait David pour lui aussi de no dormir ni jour ni nuit, lant qu’on
trouver une dem eure; 2° 11. 6-10, transla n’a pas accompli l’obligation qu’on s'est
tion de l’arche dans le tabernacle, au milieu imposée. Prov,., vi, 4.
de l’allégresse du peuple; 3° 41-43, 5. — E t requiem temporibus meis, LXX :
.promesse faite à David que sa race occupera xotl àvaicaufftv toïç «poràçoi; (¿ou. Ces mots ne
toujours son trône ; 4° 11. 14-18, bénédic font que répéter les précédents, et ne se
tions que Jéhova s’est engagé à répandre sur lisent pas dans l’hébreu. — Lor-um, le lieu
son peuple, à cause de sa présence à Sion. où devait être insLallé le tabernacle de Sion.
Les 11. 14, 12 reproduisent une promesse C’est aussi pour chercher dans le cœur de
qui n’a d’accomplissement que dans le sens l’homme un lieu d’habitation pour le Seigneur
messianique : de là l’explication que les Pères que le Fils de Dieu est venu sur la terre.
donnent de LouL le psaume. « Non est ambi- «.Deus spiritali virtute in vacua se terrenis
guum quin etiam hic propheta egregius et labibus corda permittit, seseque lummis
ma g: nus de eo David, qni postea extiLit, Dei modo in patentes innocentiœ foribus mentes
spnitu, prophetæ oflicio sit locutus », dit itlurainaturus iufundit. Assumpto igilur cor-
5. Hiiairc. Cfr. Euseb., Demonst. evang. pore umgenitus Deus, neque ante se cuw
iv, 46, 6 ; v u , 2, 2 ; S. Prosp. etc. L'Eglise nominesuo ingressurum tabernaculum domus
l’applique aussi au Messie dans les Vêpres de suæ jurât, id est, m cœlestem habitationem
Noël. suam esse rediLurum, quam hæc religiosi
4. — Memento, zekor ledavid, a souviens- pectoris loca Domino inveniat ». S. Hil.
.RSAUM’E C X X X Î 627
6. — Voici man,tenant le peuple et le roi deux noms propres comme des noms com
tous ensemble qui prennent ia parole pour muns» ephrvta, ia terre fertile, désignant les
raconier ce qu’ils ont fan de l’arche. — In pays habités de la Palestine, et shedei-iahar,
Ephrata. Ce mol a donné lieu à de longues les régions de la forêt, désignant le* pays
discussions entre les commentateurs. Voici boisés et désert ; de plus ii rapporte lo suffixe
les différentes explications qui en onl été féminin à la voix qui parle au verset suivant.
fournies : 4° Ephrala est l'ancien nom de Ces deux explications sont arbitraires, et
Bethléem; mais comme l’arche ne fut jamais n’ajoutent aucune clarté au texte.
à Bethléem, on traduit ; « nous avons entendu 7. — Dans le verset précédent, le psal-
parler d’elle à Ephrala », pendant que nous misie nous a transportés tout d ’un coup à
étions à Ephrala. Celle traduction est con l'époque de David, et nous a fait enlendre le
traire au sens grammatical, confirmé par cri des Hébreux, à la première nouvelle que
Le parallélisme. ]! faut absolument traduire : le saint roi voulait transférer l’arche à Sion :
« nous avons entendu dire qu'elle élait à Parche du Seigneur, on nous a dit quelle
Ephrala », ha, elle, l’arche, nommée au t . 8. est en Ephrala! Tout aussitôt, le peuple se
Eusèbe, S. Hilaire, Théodoret prennent ici transporte au lieu désigné : l’arche du Sei
Ephrata pour Bethléem, mais pour une raison gneur, voici que nous la Irouvons dans Ie<
purement mystique : à Bethléem naquit le plaines de IaharI II s ‘agil maintenant, de la
Sauveur, l’arche de la nouvelle alliance. transférer à Sion : Entrons donc dans ce
2» Pour ‘G é-énius, Olshausen . Hupfeld , tabernacle de Dieu, dans celle demeure pro
Mossé, elc.. Ephrala esl pour Ephralm, On visoire de la maison ri’Abinadab. et pro-tijr-
ne irouve pas ailleurs le nom d’Ephrata pour nnnè-nous devant l'escabeau de ses pien.-*,
désigner la tnbu, mais on renconLre souvent x cv m , 5. Ou pourraiL aus-i entendre par
le mol irn S N , ephrnthi comme synonyme mtshkenothaœ, « ses tabernacles a, la nou
d ’éphraïmite, Jtidic. x u , 5 ; I Re».. i, i \ velle demeure préparée à Sion, et qui méri
il! Reç., xi, 26, rtc. Ephrata serait donc le tait bien mieux que la maison de Canathift-
pays d ’Èphralm, et il désignerait Canathia- rim le nom de tabernacle. Les Hébreux se
rim, où l'aiche fut longtemps déposée avant disposeraient alors à rendre honneur à l’airhe
quH David la iranslérâl a Sion. 3° Dehizsch sainte non plus au lieu où ils allaienl la
arrive à la même conclusion, mais par une prendre, mais à Sion où ils se proposaient de
voio différente et quelque peu compliquée. (a transporter. En tout cas, ce verset est
Ephrala était la seconde femme de Caleb, placé par le psalmisLe sur les lèvres des
I Par., il. 49 ; le fils qu’il en eut. Hur, fut le Hébreux, avant qu’ils ne soient en route pour
père des habitants de Belhléem, I P a r i v , 4, Sion.
et Sobal. fils de Hur, le père des habitants do 8. — Surge, C'est le cri avec lequel on
Cariathiarim, ] Par., n, 50, doni parle le levait Parche pour la transporter dans une
vers suivant. Cette dernière pouvait donc autre station, Num., x, 35; Ps. l x v ii , 2. —
compLer, comme Belhléem, Ephrata au In requiem iwom, pour aller au lieu de Ion
nombre de ses ancêtres. et en prendre le repo», à Sion. ï Par., xxvnr, 2. Salomon se
nom. — In campis siivœ nyv-iTOa. bishodei- servira de la même formule pour iranslérer
iahar, dans les champs rie Iahar, sur le teiri- Parche au nouveau temple, Il Par., vi, 40. 44.
loiro de la ville de K n iath-iehanm . où les Cela prouve tout simplemem que cette for
Philistins renvoyèrent l’arche du Seigneur, mule remonte à David, et que Salomon et le
1 RegM v u 24. S- Jérôme traduit : « occe psalmiste onl jugé à propos de s’en servir, ou
audivimus ilium in Ephrata, invenimus ilium bien que, si elle est de Salomon, le psalmiste
in regione saltus »; ütum se doit alors rap la lui a empruntée pour l’appliquer à un
porter à locum ou à Domino. Moll traduit les événement antérieur. La premiere hypothèse
6S8 LB LIVRE DES PSAUMES
9. Que vos sacrificateurs se revê ' 9. Sacerdotes tui induantur justi
tent de justice, et que vos saints tiam ; et sancti tui exultent.
tressaillent de joie.
10. Ne détournez pas votre face 10. Propter David servum tuum,
de dessus votre christ, en considé non averias faciem chrisli tui.
ration de David votre serviteur.
11. Le Seigneur a fait à David un 11. Juravit Dominus David veri-
serment véritable, et il ne le rétrac tatem, et non frustrabitur eam; de
tera point : J'établirai sur ton trône fructu ventris tui ponam super se*
le fruit qui sortira de toi. dem tuam.
11 Heg, 7, 19; Luc. 1, 65 ; Act. 2, 30.
12. Si tes enfants gardent mon 12. Si custodìerint filii tui testa-
alliance, et ces préceptes que je mentum meum, et testimonia mea
leur enseignerai ; ils seront à jamais hsec quae docebo eos :
assis sur ton trône, eux et leurs Et filii eorum usque in sseculum
descendants. sedebunt super sedem tuam.
13. Car le Seigneur a choisi Sion, 13. Quoniam elegit Domiñus Sion;
il Ta choisie pour sa demeure. elegit eam in habitationem sibi.
nous parait toutefois plus probable. — San- Filius carnem ex Maria concepisse credendus
ctificationis tuœ, *fty« houzzeka, de ta puis* est, in quo prophetici fruclus est venins : u t
sance, de la gloire ou de ta majesté; le mot vere surcnssionem origini* recognoscas, illuni-
hébreu peul a v o i r ces trois sens. que Dei Filinm, factum pos tea filili in hommis
9. — Induantur justitiam , qu’ils soient per suscepiionem carms. in Pains throno
revêtus de justice, que la justice et la sain cœiesli sedere non dubiles. Neque enim
teté pénètre ceux qui portent l'arche et qui Christus sedem aliquam regalem hoc habuib
servent le Seigneur; « mundamini, qui fertis in sæcuio, ut pûtes aliam sedem David simi-
vasa Domini », Is., l i i, 44. — Sancii fui, lem esse promissam ». S. Ambr. Il Apolog.
ehatideika, tes fidèles. David, v, 38.
40. — N on averta*, al-thasheb, 12. — Si custodierint. Cette condition
« ne fais pas retourner la face de ton oint », n’est point marquée dans la promesse faite à
ne l'oblige pas, en t’abandonnant, à se dé David, mais elle était implicite, et en ce qui
tourner lui-même rte toi. comme quelqu'un concerne la succession temporelle deB rois de
qnt a été trompé dans son espérance. Le Juda, elle avait une importance capitale.
verset précédent pouvait être dii par le cor « Celte condition marquée par le Seigneur, dit
tège qui accompagnait Parche à Sion ; celui- Bert hier, o?t une sorte de prophétie d e c e qui
ci nous transporte nécessairement à une arnva au bouL de quelques siècles, lorsque la
époque postérieure à David, puisque Point royauté cessa dans la maison de David. Dieu
du Seigneur est différent de David. Salomon savait que les choses arriveraient ainsi, mais
a retili ces paroles à la consécration du il en parle sans condition, pour m arquer
temple, II Par., vi, 42; notre psalmiste les d'unn p a n la volonté qu’il avait de conserver
reproduit ainsi en faveur du roi, son con le trône dans la matson de David, et de l'autre
temporain. la liberté qu'il laissait aux descendants d e c e
44. » Juravit, II Reg., v u , 42. Ce verset prince, en sorte qu'il dépendait d'eux de con«
rappelle ce que le Seigneur promit à David, server la puissance royale en observant avec
aussitôt après l'insi alla«ion de l’arche à Sion. fîdéliLé la loi du Seigneur ». — E t F ilii, gam
— Non frustrabitur eam, lo iashoub m im m e- beneihem, « aussi leurs fils à jamais seront
naht a il ne reviendra pas d'elle », de cette assis sur ton trône ». C'est là ce qui a rrivera
vérilé qu'il a jurée à David. — De fru ctu % s’ils sont fidè es.
promesse accomplie en Salomon, en ses suc 43. — Elegit^ lk x v ii, 68-70. Sion est la
cesseurs, mais surtout dans le Messie, Luc., figure de l'Eglise. « Illam Sion sanctam et
i, 5 5 ;A ct., ii, 30.« Promissiones isiæ David cœlestem Jerusalem elegit, concordem scilicet
eius sunt, qui adversus polentem adjulor fidelium coelum, et sanciificatos sacram ento
electus est, eujus in mari manus est, cu;us Ecclesiæ animas, in quibus tanquam ratio-
in fluminibus desterà est, qui nuncupare nabili. et intelligenti, et emundata et æterna
Deum Patrem audet, quia est ». S. Hil. « Dèi perresurrectionis glori am domo, rationabüis,
PSAUME CXXXII 629
14. Hæc requies mea in sæculum 14. Elle sera pour jamais le lieu
sœculi : hic habitabo quoniam elegi de mon repos, j’y établirai ma de
«am. meure, parce que je l'ai choisie.
15. Viduam ejus benedicens be 15. Je répandrai mes bénédictions
nedicalo; pauperes ejus salurabo sur sa veuve, je rassasierai de pain
panibus. ses pauvres.
16. Sacerdotes ejus induam salu 1b. Je revêtirai ses sacrificateurs
tari ; et sancii ejus exuUatione exul- de ma grâce salutaire, et scs saints
tabunt. seront transportés de joie.
Î7. Illuc producam cornu David, 17. C’est là que je ferai paraître
paravi lucernam Christo meo. la puissance de David ; j’ai préparé
Malac. 3, I ; Luc. 1. 69. un flambeau pour mon Christ.
18. Inimicos ejus induam confu 18. Je couvrirai de honte ses en
sione : super ipsum aulem efüorebit nemis, et la gloire de ma sainteté
sanctificatio mea. fleurira sur lui.
PSAUMB CXXXIII
et intelligens, et impolluta, e t æterna ine corne pour David », une descendance puis
narrabili* divinitatis natura n q u ie sc at ». sante. Ezecli.» x x ix , 24 ; Luc., i, 60 —
S. Hil. Lucernam, symbole de la gloire et de la joie.
44. — Hæc requies mea. « Significai se Cfr. II P a r , xxi, 7. Quelques Pères, entre
non amplius mutaturum locum, sed vates autres S. Bernard, de Verb. Isaiæ, Serm. 3,
sanctus, cum hæc srn b eret, oculis mentis voient dans tv flambeau préparé pour le
rœlesiem Sionem intuebatur, i. e. Ecclesiam Christ le précurseur qui tut « Jucerna ardens
C iu r li, in qua Deus perpetuum domicilium et lucens ». « Sancla lucerna est, ne ad co-
sibi collocavi ». Flamin. gnoscendum eum nux ignorationis obsis-
45. — Viduam, r»T3P, fseutofc. L X X : teret ». S. Hil.
Mjpav, S. Hier. : » venationem », sa proie, sa 48. — Ejjlorebit, yftj y w *pby, Ualaiv
nourriture. « Venationem dicit rerum vena- ialsits nizro,«sur lui fleurira son diadème »,
lium abundantiam.feriilitatem ». S. J.C hi ys. sur sa (éle brillera avec éclat la couronne de
La Vulgate suit (e texte alexandrin qui. par sa royauté. Le mot nezer veut dire » consé
erreur de copiste, lit — Pauperes ejus, cration » et « diadème. ». Les LXX prennent
les pauvres de Sion. Dans la cité spirituelle« |é^ premier sens; et changent le suflixa per
« pauper Dei in animo est, non in sæculo », sonnel : tô ¿Yiotapa Ce dernier ver*et e^t
S. Aug., t quia aliud est quod tolerat labor applicable au Messie, ls., iv, 2; Jer., x x iu . 5.
necessitatis, âliud quod eligit am or religio- a Hæc omma erunt, si inaneat ea quæ prius
nis ». S. Prosp. dicta est condilio. Quæ autem ea e s t? Si
46. — Induam salutari, je le revêtirai du custodierint filii tui tcstamenimn meuin. Solæ
salut, de ma protection salutaire pour eux et enim Dei promisstones nobis bona non pra?-
pour tout te peuple Adèle. — Sancii ejus, beni, nisi nos quoque faciamus quæ in nostra
ehasideiha, ses fideles è elle* ceux qui sont polestate sila sum, nec oportut eas atten -
dévoué* à Sion. dentes esse supinos, nec remissos ». S. i .
47. — Cornu David, qeren ledavid^ « une Chrys.
«50 LE ILrVRE DES PSAUMES
3 . — C’est comme la rosée de i ’H erm on qui descend .
S ur les monts de Sion ;
C ar c'e^t là que Jéhova envoie la bénédiction
E t la vie pour toujours*
P SAUME cxxxn
La charité fraternelle.
psaum e cxxxrv
Cantique des M ontées.
1 . — Allons* bénissez Jéhova-,
Vous* tous* serv iteu rs de-Jéhova,
Qui vous tenez dans la maison de Jéhova
Pendant 1 les; nuits.
g . — Levez vtos m ais vens le sanotaiairej
E t b é n ire z Jéhova.
3 . — Que de Sion te bénisse Jéhova,
Qui a fait les ci eux 1et-la t e r r e .
— Siiiüt vos H&rmnn. lia précédente cïest. da li’Henman que- parlent souvent les
comparaison était errjprunlôe as Ta>-liturgie;; uiuéKSiqmi rnsuitie- vontlse resoual-ro emi pluie
en voie» une aulne non moins* &i£çnifisr-.aIi.v.e, sur la-Pateslinft1. Rrovi.,»XTev', 23i « Losnnonls
empruntée.à la nalure*.,« Ce. que nous^ lisons SfciboiMi^1<\w Liban Bit du. il lier mon*, exha lent
aupsaume cx&xni sur La rosée: de rtienuMMi saTift cesse diépaisses: vapeurai;. c*ast dtonc de
qui tombe sur la m o n n aie de.1Sion est clair ces. 4esl\sl moins- queda* plusie vient &ur lës
pour moi maintenant; », dit. \L d e Velde. dans anid<e$' monibagmes< d’Israël ». Herdor. 3<> Ll
unp reJaimn. do- voyage citée, par Dalitochî. ne fa'iit pa« prendre les! expressions dans« le
« l a , au ipn^im ém e 1de l’Hormo-uj,je- comprends sens absolument,, litbérah. Pour Hupfeld,. « la
comment les masses dVauxi qui m«nLi*nt de rosétv de IfHarmon * est une- expression qui
cas hauteurs cou ver Les dis- forêts*. e.t do ces de ligne* pu général toute- rosée ataondbnlei
gorges élevées remptfies-de nergeltmAe K'anmée; Selon, d'autres il faudrait1traduire: « Ganune
lorsque lesnayons du soteiJ les ont ré^uties la-rosée.die PHferraw&n, comme ceide qwi des
ea vapeur. et en ant saturé- llaLuu^phere; cend sur ici- mont de Sioir ». ci* qfiii nies*. pas
tombant hrsoin sua» les* montagnes mimeunes d'accord avec l&ï texbe. Enfin, OdJi peut* e*plw
qiiii l'entourent! comme sws rpjeüonai III faut quer aimsii la< pensée) : a comme la* rosée* do
avoir vu l’lier mou, aivec sa: coupanne d*un liHerintitii qui< descend sur- les* m o n a d e Sum »,
blanc éclalaiwb cpui respliendiit.dans i-azur du c’esfc-à-diire comme-si*une' rosée a«i>si abon
cit»l, pour bien'comprendre ecitte unagei En da nie que> celle tte’IIHier mon descendait sur
nuli auiüreiendroit d i l a t e r Revenu’observe une Ihsi collines deiSio.n., Ce1qui suit nous oblige
nosée aussi: forle qa-ue dans« les* ragions qui ànirpconnalUeidans Sî<mv la-coWin® de1 lérusa^
avoisimnhb l'Hermon» »1. Mats que: fiâuL-iJ en»- lemi:. et. le sensquii nous» semble le-plus naitu*
tevndre pan Sion sur laqueli^ lOinbe'b inosée-de nel.est oeUri qmi fait, tomber sur. elle lai pluie
l’HHwmon-, giiué à. une quarantaine: de- lieues formée sur 1Hurmon. Les1 nuéesv venues1du
au nord de Jérusalem ? |o D’aprèsi J.,L. Por nfQBd' portent la1 fraîcheur dansi le micfc,. et
ter, Dicl. of ihe Bibl., il Faudrait lire non pas symbolisent ainsi la tusion des tribus du
JV3T, tsion, nom de la colline de Jérusalem, nord avec celles du midi, et les bénédic
mais JWU?, sion, un des noms des conLre- tions qui sont la conséquence de cet heureux
forts de l'Hermon , il esL facile alors de con éLat de choses. — /¿¿te, sham, là, à Sion,
cevoir que les monts situés au dessous de d'où partent les bénédictions qui réjouis
l’Hermon soi en L abondamment arrosés. 2° La sent tout le peuple. — M andavit, x l i , 9 ;
rosée est mise pour la pluie en général, et lx v ii, 29.
LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME GX X X I I I
PSAUME G X X X T
Alléluia,
1. — Louez le nom de Jéhova,
Louez-le, serv iteu rs de Jéhova.
2. — Vous qui vous tenez dans la maison de Jéhova
Dans les parvis de la dem eure de notre Dieuf
3i — Louez Jéhova, car Jéhova est bon,
Célébrez son nom, car il est doux.
4. — Car Jéhova a choisi Jacob pour lui,
Israël pour en faire sa propriété.
5. — P o u r moi, je sais que Jéhova e st gran d ,
E t Adonaï est au-dessus de tous les dieux.
6« — T o u t ce que veut Jéhova, ¡1 le fait,
Dans les cieux e t su r la te rre ,
Dans les m ers e t dans tous les abîmes.
7. — Il fait m onter les nuages de l’extrém ité de la te rra .
Il produit les éclairs avec la pluie,
Il tire le vent de ses trésors.
S. — Il a frappé les prem iers-nés d ’E gy p te,
Depuis l'hom m e ju sq u 'à ran im ai.
9. — Il a envoyé les signes et les prodiges au milieu de toi, Egypte«
Contre P h arao n e t tous ses serv iteu rs.
10. — Il a frappé les nations innombrables,
E t mis à m o rt les rois puissants,
11. — Sihon, roi des E m orites, Og, roi de B asany
E t tous les royaum es de Chanaan ;
12. — E t il donna leur te rre en h éritage,
En h éritage à Israël, son peuple.
13. — Jéhova, ton nom subsiste à jam ais,
Jéhova, ton souvenir dure d'âge en Age,
14. — Car Jého v a fait droit à son peuple,
E t il a pitié de ses serviteurs.
15. — Les idoles des nations so n t d ’a r g e n t e t d 'o r,
O uvrage de la main des hommes.
16. — Elles on t une bouche et ne parlent point,
Elles o n t des yeux et ne voient point.
17. — Elles ont des oreilles et n’entendent point,
Il n’y a même pas de souffle en leur bouche.
18. — Que comme elles soient ceux qui les ont faite*,
E t tous ceux qui y m etten t leu r confiance.
19. — Maison d'Israël, bénissez Jéhova,
Maison d ’A aron, bénissez Jéhova ;
20* — Maison de L évi, bénissez Jéh o v a ;
Vous qui craignez Jéhova, bénissez Jéh o v a.
81. — Que Jéhova soit béni de Sion,
Lui qui dem eure à Jérusalem I
A lléluia.
LE M V K K DES; PSAUMES
PSAUME CX X X .IV
PSAUME CXXXV1
7. — A celui qui a fait les grands lum inaires, car sa m iséricorde e st éternelle,
8 . — L e soleil pour présider au jo u r, c a r sa m iséricorde e st éternelle,
9. — L a lune e t les étoiles pour présider â la nuit, car sa m iséricorde e st étern elle;
10. — A celui qui frappa les E g yptiens dans le u rs aînés, c a r sa m iséricorde est
[éternelle,]
11. — E t qui fit so rtir Israël du milieu d'eux, car sa m iséricorde est éternelle,
12. — D’une main puissante et d’un bras étendu, c a r sa m iséricorde est étern elle;
13. — A celui qui divisa en deux la m e r du Souf, c a r sa m iséricorde est éternelle,
1 4 . — Que lit passer Israël au tra v e rs , c a r sa m iséricorde est étern elle,
1 5 . — E t précipita Pharaon e t son arm ée dans la m e r de Souf, c a r sa miséricorde
[est éternelle ;]
à peu pròs littéralement au Ps. c x m , modo emortua corpora sine v il » spiritu re-
4-44. linquendi ». S. Hil.
48. — Similes fiant. « Errori eorum, id quod SI. — E x Sion, d'où s’élève vers Dieu la
nee sperare audent, deputa tu r; ut eorum louange h plus parfaite. « D euscura benedi-
sint similes quos adorant, v en eran te sint in citur, benedicit ; sed re benedicit, benedicitur
consortio veneratorum , ipsi simulacrorum vero sermone ». Theod.
PSAUME CX XX V 637
16. — A celui qui guida son peuple dans le désert, c a r sa m iséricorde est éternelle,
17. — A celui qui frappa les rois puissants, c a r sa m iséricorde est éternelle,
18. — E t tua les rois redoutables, car sa m iséricorde est éternelle ;
19. — Sihon, roi des Em oréens, car sa miséricorde est éternelle,
£0. — Kt Oj:, roi de Basan< car sa mibéricorde est étern elle;
21. — E t il donna leur pays en héritag e, car sa mUéricurde est éternelle,
22. — En héritage à l&raôl son serv iteur, car &a m iséricorde est étern elle;
23. — A celui qui a pensé à nous dans notre humiliation, car sa m iséricorde est
[éternelle,]
24. — Qui nous a d éliv rés de nos o p p resseu rs, c a r t>a m iséricorde est étern elle,
25. — E t donne l’a lim e n t à to u te c ré a tu re , ca r sa m isérico rde est éternelle.
26. — Rendez hom m age au Dieu des cieux, c a r sa m iséricorde e st éternelle.
PSAUME CXXXV
1. ^ Alleluia. 1. Alléluia.
.Confitemini Domino quoniam bo Rendez hommage au Seigneur,
nus ; quoniam in 8Blernum miseri car il est bon, et sa miséricorde est
cordia ejus. éternelle.
2. Confitemini Deo deorum : quo 2. Rendez hommage au Dieu des
ndam in seternum misericordia ejus. dieux, car sa miséricorde est éter
nelle.
3. Confitemini Domino domino- 3. Rendez hommage au Seigneur
rum, quoniam in seternum miseri des seigneurs, car sa miséricorde
cordia ejus. est éternelle.
4. Qui facit mirabilia magna so- 4. C’est lui qui seul a fait de gran-
5. — In intellectu, bilhbounah, avec intel post peccalum, nec prohibuit quominus post
ligence, c m , 24; Prov., in, 49; Jer., x , 4S. iliud peccalum èis uii et frui posset ». S. J.
6. — F i m a a i i , VpTD, leroqah, « il a Chrys.
étendu la terre au-dessus des eaux ». Ce 42. — Deut,, iv, 34 ; v, 45, etc. « Elsi
terme est le même que celui de la Genèse, quæ facta sunt finem ceperunt, eorum tarnen
raqiah, « étendue », traduit oTEpéuiitt, a fir- memoriæ præbuerunt posleris magnam an-
mamentum » par les versions. Is., x l i i , 5 ; sam Dei cogniiionis ». S. J. Chrys.
x u v , 24. 43. — Divisiones, gezarim , les différentes
7. — L um inaria, DiTiN, orim , pluriel parties de ce qui a été divisé.
Inusité, au lieu de orolh ou meoroth. 45. — Excussit, ift), niher, a il précipita ».
8. 9. — Gen., i, 46. « Ea quæ ei dederat Exod., xi v, 27. — lu m ari Rubro, mots
cum non peccasset, reliquit etiam fruenda probablement ajoutés au texte primitif»
PSAUME cxxxv
16. Qui traduxit populum suum 16. Qui a conduit son peuple d,
per ueserlum : quoniam in ælernum travers le désert, car sa miséricorde
misericordia ejus. est Éternelle.
17. Qui percussit. reges magnos; 17. Qui a frappé les grands rois,
quoniam in ælernum misericordia ca'r sa miséricorde es’l éternelle.
ejus.
18. Et occidil reges fortes : quo 18. Et a fait périr les puissants*
niam in æternum misericordia ejus. princes, car sa miséricorde est éter
Num. 21, 24. nelle.
19. Sehon regem Amorrhæumm,: 1.9.. Seh'in, roi des Amorrhoons,
quoniam in æternum misericordia car sa miséricorde est éternelle.
ejus.
20. EtOg regem Basan : quoniam 20.. Et Qg, roi de Basan, car sa
in.æternum misericordia ejus. . miséricorde est éternelle.
Num. 81, 33.
21. Et dédit terram eorum.hære- 2î. Et donna leur pays en héri
ditalem : quoniam in æternum nai- tage, car sa miséricorde est éter
sericordia ejus. nelle.
J ob. ¡13, 3 .
22. Hæreditatem Israel servosuo : 22. Eta héritage à Israël son ser
quoniam in æternum misericordia viteur, car .sa miséricorde est éter
ejus. nelle.
23. Quia in humilitate nostra me- 23. Qui, dan« notre humiliai ion,
mor fuit nostri : quoniam in aeber- siesl souvenu de nous, car sa misé
num misericord.aejus. ricorde esL éternelle.
*24. Et redemit nos ab inimicis 24. Et nous a délivrés de nos en
nostris : quoniam in æternum mise nemis, car sa miséricorde est éter
ricordia ejus. nelle.
25. Qui dat escam omni carni : Qui donne la nourriture à
quoniam in ælernum misericordia touliî chair, car sa miséricorde est
ejus. éternelle.
26. Gonfitemini Deo cceli : quo 26. Rendez hommage au Dieu du
niam in æternum misericordia ejus. ciel, car sa miséricorde est éternelle.
Confitemini Domino dominorum : Rendez hommage au Seigneur des
quoniam in æterm ra imisericordia seigneurs, car sa miséricorde est
•ajtrs. éternelle.
- 23. — In humilitate nostra, dans noLre catoribus, cl impi is, et omni humanae natu
hum iliation, notre malheur. C’esL or rae, quod etiam maxime prædicat ejus domi
dinairement dans la « magna mi«eria » nium ». S. J. Chrys.
quë se .montre la « magna misericor 26. — Deo cœ li, appellation récente,
dia ». II Esdr., i, 4, h , 4- La seconde partie du
25. — c x l i v , 15; û x l v i , 9. a Non jtrëtis verset répète le ÿ . 8, et n e se lit «que dans la
aolum nets iis qui se recte gerunt, sed pec- Vulgate.
6*0 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CXXXVII
PSAUME CXXXV1
Janl qu'il ne doit avoir aucun commerce avec Evæ... gementes et fientes in hac lacrima-
ses ennemis. Il semble toutefois difficile rum valle ». — Dum recordaremur, trait
d'adm ettre que les malédictions rontenues bien touchant qui ne le cède en lien au
dans les deux derm eis versets aient pu re « dulces moriens reminiscitur Argos » du
p entir dans la Clialdée avant la conquête de poète.
Cyrus : des captifs ne peuvent tenir un pareil 2. — In salicibus, C T injrby, hal-harabim.
langage à ceux qui le» ont sous leur dépen L*karab est le salix babylonica qui croit en
dance absolue. Nous croyons donc avec Théo- abondance dans les vallées de l'Euphrale, en
doret, Thalhofer et la plupart des commen Palestine, en plusieurs autres endroiLs de
tateurs, que le psalmiste n'écrivit ou ne l'Asie et au nord de l'Afrique. a Avant la
publia son chant qu'après son relourde l'exil, captivité de Babylone, dit W . Houghton,
mais en tous cas avant la ruine de Babylone Dict. of the Bibl. Willow, au saule é ta u sou
>ar Darius Hy?ta<pes en 546, vingt ans après vent associée l'idée de joyeuse prospérité;
f a fin de la captivité. après la captivité au contraire, cet arbre
Les vers ont sept et cinq syllabes et peu devint l'emblème de la tristesse ». Ce verset
vent être disposés en quatrains. Le psaume du psaume est probablement cause de la
se résume en ces trois idées : silence des transformation du symbole. — Stupendi»! tu,
captif*, malgré les invitations lénérées des nous avon« suspendu nos kinnor, car « mu
Chaidéens, i l . 4-4; prolrsialion d'attache- sica in luctu importuna narralio », Ecclì.,
• ment envers Jérusalem, * t . 5, 6 ; malédic- xxii, 6; ls. xxiv, 8. Iln'est pas nécessaire de
t ions contre Edom et contre Babylone, prendre dans le sens propre la parole du
t t . 7-9. saimiste ; les Israélites ont suspendu leurs
Le sens moral et spirituel est bien indiqué Earpes, cYst-à-dire, ils ont cessé leurs chants
dans une prière empruntée par Thalhofer au et fait taire leurs instruments. « Quanam de
missel mozarabique : u Pcregrinaniis Eccle- causa lulerunl organa sua cum in raptivita-
siæ tuæ, Domine, memor eslo, ut dum super tem recederent, qui eis minime erant usuri ?
flumina Babylonis de fientes sedemus, præter- Hoc quoque fuerat a Deo provisum, ut ve] in
euntis sæculi impetu non Lrahamur, sed a aliena regione haberent moni menta prions
præsentis vitœ contagio liberaii ad Jérusalem reipublicæ, magisque morderentur et ægrius
Mipernam tendamus ». Ce chant convient ferrent, dum illius religionis et Dei cultus
donc bien aux enfants de l’Eglise militante. illa signa viderent ». S. J- Chrys.
11 a inspiré une des plus belles hymnes du 3. — Interrogaverunt nos, UTJMlffi shee-
bréviaire de Paris : lounau, nous demandaient, nous sollicitaient.
Hymnis dum resooat enria cœlitum,
— Varba canlionum, dibrei shir, des paroles
Hic flemuft patnis (imbus exnles : de cantique, quelque chose do ce qu'on chan
Hic suspensa leoemns ta it à Jérusalem — Qui captivos duxerunt
Mutis caotibas organa. nos, shobeinau, « ceux qui nous ont
Ad m a t. omn. sancU diœces. p a rts.
emmenés a, qui abduxerunt nos, I J r n W i tho-
4. — Flumina. L’Euphrate avec ses nom laleinou, a ceux qui nous oppriment » , qui
breux canaux, le Tigre, le Chobar, Ezech., i, 3 nous écrasent. Ici les verrions ont lu IJvyjlUJ,
et l'Ulaï, D an..vin. 2. C'étaient les principaux shollaleinou, ceux qui nous ont enlevés —
fleuves de la Babyionie. Les Juifs s'établis Hymnum, nnDttf. simckah, « de la joie », un
saient autant que possible dans le voisinage chant joyeux. — De cûnticisy m ishir, du can
des cours d'eau, afin de se livrer plus facile tique, de re qu'on chante à Sion. Dans les
ment à leurs ablutions légales. — Illic sedi- versions, la phrase n'est pas coupée tout à
m us. CVst là que nous avons fait un séjour fait comme, dans l'hébreu. Massi lion adresse
¡prolongé, loin de ce pays que Jehova nous les paroles de ce verset aux chrétiens pé
avait donné en héritage. — E t flevimus. Quel cheurs qui « viennent chercher l'harmonie et
est l'exilé cjui ne pleure pas sa patrie absente! l'agrément dans les vérités sérieuses de la
Les chrétiens aussi sont ici-bas « exules filii morale de Jésus*Chnst, dans les soupirs de la
S. B ib l e . Pi n ie s . — 41
642 LE LIVRE DES PSAUMES
4. Gomment chanter le cantique 4. Quoraodo cantabimus canticum
du Seigneur sur une terre étran Domini in terra alienai
gère?
5. Si je t’oublie, Jérusalem, que 5. Si oblitus fuero tui, Jerusalem,
ma droite soit mise en oubli. oblivioni detur dextera mea.
6. Que ma langue s’attache à mon 6. Adhsereat lingua mea faucibus
palais, si je ne me souviens de toi, meis, si non meminero tui :
si je ne place Jérusalem à la tête de Si non proposuero Jerusalem, in
toutes mes joies. principio Isetiliae mese.
7. Souvenez-vous, Seigneur, des 7. Memor esto. Domine, filiorum
fils d'Edom au jour rie Jérusalem, Edom, in die Jerusalem :
quand ils disaient : Exlerminez, Qui dicunt : Esinanite, exinanite
exterminez jusqu’à ses fondements. usque ad fundamentum in ea.
8. Misérable fille de Babylone, 8. Filia Babylonis misera ; beatus
heureux qui te rendra tout ce que tu qui retribuet tibi retributionem
nous as fait, souffrir. tuam quam retribuisti nobis.
9. Heureux qui saisira et brisera 9. Beatus qui tenebit, et allidet
tes petits enfants contre la pierre ! párvulos tuos ad petram.
PSAUME CXXXVHI
De D avid.
1. _ J e veux te louer de to u t mon cœur,
E t te célébrer en présence des dieux.
PSAUME CXXXVU
(Traduction de Bouuet).
était une conséquence naturelle de la con deux peuples, et une prophétie de ce que Dieu
quête dans ranLiquité, Os., x . 44; xiv, 4; devait bientôt permettre. Dans le sens moral,
Nah-, n i, 4 0; IV Reg., v in , 42. Homère, en les Pères entendent ce verset des défauts
décrivant le sac d'une ville, parle aussi des dont il faut de bonne heure entreprendre la
vriuia Téxva poAXâ^Êva icpoxl faûp, II. xxil, 63 ; destruction : « Vitia corporis non sunt si-
xxiv, 732. Il y a dans lo souhait du psalmiste nenda coalescere , sed m exordiîs stalim
quelque chose qui nous révolte, nous occi enecanda sunt ». S. Hil.
dentaux dont dix-huit siècles de christianisme PSAUME CXXXVII
ont adouci les m œurs; mais qu’on se rap
pelle seulement quelques-uns des détails des Le titre attribue le psaume à David ; rien
massacres si fréquents de nos jours en dans le texte n'infirme cette indication. Les
O rient, et l’on comprendra que l'idée du LXX ajoutent bien : *ÀYYa£ou xal Zaxapiou,
psalmiste n'a rien que de conforme aux usages mais celte mention des deux prophètes ne
de Pépoque et de la contrée ; elle est l'expres peut signifier qu’une chose, c'est qu'ils ont
sion d un antagonisme nécessaire entre les applique le psaume à quelque circonstance
64i LE LIVRE DES PSAUMES
de tout mon cœur, de ce que vous corde meo ; quoniam audisti verba
avez entendu les paroles de ma bou oris mei.
che. Je vous chanterai des hymnes In conspectu angelorum psailam
en la présence des anges. tibi;
2. Je vous adorerai dans votre saint 2. Adorabo ad templum sanctum
temple et je bénirai votre nom, à tuum, et confilebor nomini tuo,
cause de votre miséricorde et de Super misericordia tua etveritate
votre vérité, parce que vous avez tua; quoniam magnificasti super
glorifié votre nom par dessus toutes omne» nomen sanctum tuum.
choses.
prêterait moins bien que le latin à cette sujet des voies de Jéhova », ils célébreront
autre traduction : « tu as illustré par dessus la conduite de sa providence, et non pas,
tout nom, la chose sainie », la promesse, et comme traduisent quelques uns : ils chante»
messianiquemenL ton Saint. S. Jérôme sup ront en suivant les voins du Seigneur.
prime aussi le suffixe àeshimka: « magnificasti 6 . — Excels us, e x u , 4-6. « Le Seigneur est
super omne nomen eloquium tuum ». Enfin haut, voilà l’excellence de sa nature; et il
plusieurs rendent ainsi I hëbreu : « tu as fait regarde ce qui «-si petit, voilà comme il est
grandir par dessus tout ton nom, ta parole », communicatif. Ce n'est pas pour devenir
en supposant un double complément qui grand, ni pour tirer quelque avantage de
régulièrement exigerait la copule. notre bassesse pour son élévation qu’il jette
3. — /n quavumque die. Heb. « au jour où les yeux dessus; mais au contraire, c’est
j ’ai appelé« tu tn*n< <xaucé ». Ce jour a été afin que ce qui e?>l petit par soi-même, relevé
surtout l'époque où&aül li» persécutait; le Sei de sa petitesse par le bienveillant regard de
gneur alors, apiès un long temps d'épreuve, Dieu, commence à devenir grand, en ch Dieu
a écoulé sa prière. Le juste, exaucé aussi de qui le regarde ». Boss.. Etats d’Or. x, Addil.
Dieu dans la Lnhulaiion, doit avoir confiance et Correct. — Alla, H12A, gaboaK ce qui est
qu’il ne seia pas abandonné dans l'avenir, élevé, le superbe, « de lo.n il connaît le su
malgré toute 1rs difficultés : a Nulluro diem perbe », xvii, 28. 11 srmblerail qu'en s’éle
jusius qmsque sine meiu lrans<gil, neque vant l'orgueilleux se rapproche de Dieu, qui
anxitt s< mper erga se fuies secun temporis est souverainement éluve; mais ici, remarque
Umm recipit. SciL omnes dies pleno* insi- Jennings, l'effet est tout contraire à ce qu on
iliaitim sibi esse ». S. Hil. — Afultipli<abist imaginerait humainement : l'homme le plus
VJW 312 *3 3 m n , tharibeui benafshi nozt a tu élevé est pour Dieu le plu* éloigné, et le plus
¡ne rends courageux, dans mon âme est la ob-cur est le plus rapproché. « Quid sibi ergo
force •. Les versions confondent le verbe præstat superbus? ÜL a longe videalur, non
rahab avec rabah< multiplier. tu non videa tur. Nec putes te ideo securuni
4. — Reges terrœ , les rois voisins de esse debi're quod minus bene te videi, qui a
David, et plus tard tous les rois do la terre longe te videi. Tu enim quod a longe vides,
convertis a l’Evangile. — Quia audierunt. non bene vides; Deus etsi a longe te videt,
« Nullam lantainutilitatem potenteis legnum perlecte te videt, ettecum non est. Hoc agis,
aflerre quantam tua verba audire. Hoc <*st non ut mimi« perfecte videaris, sed ut non
eis securitas, hoc vires, hoc ornamentum, sis cum ilio a quo videris ». S. Aug.
hocdecus, hoc regnum, hoc est imperii læ- 7. — Si ambulavero, xxn. 4. — Exlendisti,
litia et potenlia ». S. J. Chrys. fe d i , au luiur en hébreu.
6 . — Cantent tn oiû, « ils chanteront au 8 . — RHribuet, i n y , tgmor, « achèvfru »,
6(6 LE ÜVRE DES PSAUMES
mes ennemis : Seigneur, votre mî- Domine, miserïcordia tua in sæcu-
séricorde est éternelle, ne méprisez lum, opéra manuum tuarum ne de-
jas les ouvrages de vos mains. spicias.
PSAUME CXXXIX
terminera son œuvre, l x v ii , 29 ; I Pet., v, 40. nam ». Belleng. — Opera manuum tuarum,
Les LXX onl lu leverbu gamal. « Sensu sub- a sive in eo quod homines sum us, sive in eo
limiore, jam ad Evangelu lumen nos vocasti : quod ex nostra impietale mutati et jufliificati
opus hoc perfice, et duc nos ad vilain æter- sumus o. S. Prosp,
PSAUME CXXXVIÏI 617
17. — Que pour moi tes desseins so n t m erveilleux I
O Dieu, que leur nom bre est immense 1
18 — Les compterai-je ? Us sont plus nom breux que le sable,
A mon réveil, je suis encore avec toi.
19. — O Dieu, ne fe ra s-tu pas p é rir le m échant?
Hommes de sang, éloignez-vous de moi.
2 0 . — Us ne te nom m ent q u ’avec duplicité,
E t prennent ton nom en vain, tes ennemis I
21. — N e h a ïra i-je , pas Jé h a v a , ceux qui t ; haïssent,
N ’a u ra i-je pas h o rre u r de tes ad v ersa ire s?
22. — Je les déteate d'une haine complète,
Us ne sont pour moi que des ennemis.
23. — Sonde-m oi, ô Dieu, e t connais mon cœ ur,
Exam ine-m oi, et connais mes pensées.
24. — Vois s’il y a en moi quelque tendance au x idoles.
E t guide-m oi dans le chem in de l'étern ité I
PSAU M E C X X X V IÏI
toutes les pensées de l'homme: 3° 11. 5, 6 , les connaître, n’étudie pas les êtres par les
il l'enveloppe et 1mdépasse de toutes parts; êtres : mais c/est d'elWméine et en elle-
4° 11. 7, 8 , l’homme ne peut échapper à son même, qu'en sa qualité de cause, elle possède
regnid; 5<> 11. 9, 40, la distance nu peut l'y par avance el rassemble par anticipation la
soustraire, 6° 11. 41, 43, non plus que les notion, l'idée el la substance de tout... Dieu
ténèbre». II. Non seulement Dieu connaît connaît les êtres, non par la science qu’il a
ce qui se passe dans l'homme, mais 7° 8 °, de ces êtres, mais par la science qu’il a de
1 1 . 43-4 G, il a travaillé à sa loi mai ion avant lui-mème ». S. Denis, Noms div. vu, 2 . —
qu'il fût né, 9° 1 . 16, il a déterminé les jours Fnniculum meum, ribhi, fa. tay», a mon
de sa vie; 4Q°11. 47,18, tous les desseins de coucher », S. Hier.:« accubationem meam».
Dieu sont merveilleux. III, 14o f f , 19 , 20 , LXX : «xoivôv (jlou. Origi ne dit que la
les adversaires de Dieu ne méritent donc que cyoïvot était une mesure itinéraire chez les
le mépris et la mort; 420 1 1 . 21, 22, le Egyptiens et les Perses. S. Hilaire traduit :
psalmiste les déteste, 43° 11. 23, 24, et il « directionem meam », et S. Augustin : a limi
conjure le Seigneur de le guider dans la voie tent meum ». Le mot grec signifie <r jonc,
du bien et du bonheur. corde de jonc, natte » ; par la seconde accep
Le sens spirituel e^t appliqué par S. Ililaire, tion, il se prête au sens de mesure : peut-être
S. Prosper, etc., à Jésus-Christ, soumis dans est-ce la troisième que les traducteurs grecs
son humanité sainte à la prescience, à la ont en ici en vue ; seulement ils ont rem
puissance et à la providence divines. L’Eglise placé l'acte du coucher par l’endroit où on
se sert dans ce sens des 11. 44 et 42, insérés se couche. — ínvesiigasti, IVTf, zeritha, « tu
dans VExültet du Samedi saint, et du *. 48, as vanné », tu as examiné par le détail,
entendu d e la résurrection du Sauveur. a Mauct specLator detuper cnnclorum præ-
4. — Probasli me, « tu m’as snnde », tu scius Den.s visiomsque «'jus præ-*nns semper
m'as éprouvé, et maintenant vnthdoh pour aeierniias cum nostiorum, aciuum futura
vathdahni, a lu me connais 0. « Scrutais corda qiialnato concurrit, bonis præmia, malis
et renes De us ». vu, 10 . supplicia d^pci^ans... Magna vobis est, si
2. — Se&sionem, resurrectionem, « mon as disim ulare 11011 vulLis, nécessitas indicia
seoir, mon lever », comme mon entrer et mon probiwitis, cuín ante oculos agiiis judicis
sortir, cxx, 8 , c'est-à-dire, touii s mes dé cuneta ceinentis ». Uoèce, Consol, philos. 111
marches ; « per si’s'ionem et resurrectionem, fine.
omnem vilam signitteat », S. J. Chrys. 4. — Prœoidisti, wpoeïÔô; : nruaDïl* hiskan-
Puisque Dieu a les yeux ouvertssur les actifs thah, « lu connais familièrement a dans le
les plus communs de la vie, v omnia m glo- moment présent, comme lu as connu à
riam Dei facile », I Cor., x, 31. S. B< marri, l'avance par une prtí-cience tnlaillible. —
appliquant ce verset au Sauveur, fait cette- Quin non est sermo, LXX : oùx i o r t Xôyoç àfitxoç
bello remarque : a Sedit enim, ut ad eum ¿v yXwffffg pou, et dan* d'autn-s manuscrits:
quem ne ipsi quidem Angeli stantem attin- suivis par S... Augustin et quelques P è re s ,
gere poterent, etiam pu bl ica ni et poccatores où* àott 8-jXoç. Les LXX déter 1111lient par
accédant ». In Fest. oinn. Sanct. 4. l'addiiiun d ¿Stxoc le sens d'un vers sans
3. — Cogitâtiones, lyi, fac. Xe?-. du radical grande signification, avec leur manière de
H3H, ralwhy ce qui eM lumilier, ce dont on couper la phrase. Dans l'hébreu, la proposi
a souci, la pensée. Les versions ont donc très tion est ain<i construite : « car point de
bien traduit. S. Jérôme a cru voir là le subs parole sur ma langue, voici, Jchnva. tu con
tantif 3P. rf lM o jn n , rahal i,avec le suffixe : nais tout », c'est-à-dire, la parolo n'est pas
« malum ineiim ». — De longe, « non ad encore sur ma langue que déjà tu connais ce
locum, sed ad tempus refert », S. Hil. Dieu que je pense el ce q u e je vais dire.
en effet connaît l o u s les êtres bieo avant 5. — Noüissima. Avec ce mot commence
qu’ils n'existent, a L’intelligence divine, pour une nouvelle phrase en hébreu ; DlpT Tint*
PSAUME CXXXVIÏI 649
IjrïïV» aehor mqadam tsarthani, « par devant misericordem, et esse ubique ; quid sit au-
et par derrière lu me presses », lu m'assièges, tem subslantia, vei quanta sint quæ dicla
lu m’es présent de toute* parts, de sorte que flunt, vel qunmodo sit ubique, hoc ignora
rien en moi ne peut l'échapper. Lowtn : mus ». S. J. Chrys. — Confortnta est, H3 W J,
Ante, rétro exploras, mibi me praeseotior ipso. nispe6aJi. Les LXXont lu le verbe 133, gabar,
être fort, au lieu de. ,133, gabah, être élevé.
Le verbe tsour signifie aussi « former », 7. — Q«o ibo, Sap., i, 7 ; Jer., xxm , 2 4 ;
d'où la traduction des versions. On remar Act., xvii, 28. « Quociimque te flexeris, ibi
quera que dans l'hébreu ie développement de ilium videbis occurreniem tibi. Nihil ab illo
la pensée est bien plus régulier que dans les vacat, opus suum ipse iinplel ». Sen., de
traductions. — Posuisii super me, non seule Benef., iv, 8 . a Q u o igilur abibit quispiam,
ment lu m'environnes de tout côtés, mais?en- vel quo aufugiet ab eo, qui omnia comple-
core « tu as mis la main sur moi », de sorte clitur? Accedamus ergo ad eum in sanctilate
que je suis sous la dépendance la plus absolue, ammæ, castaset impollutas manus élevantes
c Non solum enim nos fecit, cum non esse- ad ilium, diligentes benignum et misericor-
mu8, sed eliam in jam factos obtinet impe dempalrem noslrum». S.CIem.,Ep. 1,28,29«
rium ». S. J. Chrys. « O Dieu de mon cœur I quel funeste ravage
6»— Mirabilis. Heb. : « merveilleuse est ta ne fait point dans le monde l'oubli de culte
science plus que moi, elle est élevée, je ne vérité, et la folle pensée que des oflVnses
pourrai rien vers elle ». Les deux pensées commises contre vous peuvent rester secrètes I
sont parallèles et signifient : ta science me J \ n suis convaincue, nous éviterions de
dépasse, elle m'est absolument inaccessible. grands maux si nous comprenions que Tinté*
J ’ouvre à peine la paupière. rél Mipréme pour nous n’e.-t pas de nous
Qu’un rayon de ta lainière dérober à ('œil des hommes, mais de ne riea
M'éblouit de tontes parts, faire qui blesse la sainteté de vos regards ».
Et U vaste intelligence
E 't pour nous un gouffre immense Sainte Térèse, sa vie par elle-mém«', il. —
0& se perdent nos regards. A Spiritu tuo, a facie tua • « Sa ne quorum
Lefr. de Pompignan. est una ope ratio, una omnino est poicnna, et
» Ex me« quîppe intelligoquamsit mirabilis quorum est una poti'iilia, una utique est na-
et incomprehensibilis scientia tua, qua me lura. Una igitur est Del et Spintus ¡¿ancli
fecisli, quando nec meipsum comprenendere natura ». Theod.
valeoquem fecisti ». S. Aug., de Trin. xv. 7. 8. — Si descendero, atsihah, « si je me
Celle science infinie de Dieu nous est assez couche dans* le sh éo l, le \oilâ ». Plalon
connue pour que nous puissions l’admirer exprime la même idée : 00 ràp nori
sans fin, et pssez inaccessible pour que On1 aûnfc (fiixrjç) oùx oOtoï trpuxpôç wv fivoTg xarà
l'idée que nous en pouvons avoir demeure à xb t?Sc Yi; PâBûç, ùt|;ï]X6; yevôjaevoç el; xôv
jamais imparfaite. « Radium quoque sola- oûpavov àvaTLT^ay]. De Leg , X.
rem non possumus aperle cognoscere, et 9. — Pennas meas dilumlo. "inTinSJD,
tamen propter hoc ipsum eum maxime admi kanfei-shachar, « le* ailes de l'auroiv ». Le
ra rrtur : iia eliam de Del cogmtione; neque >oèLe prête des ailes à l’aurore pour peindre
eum omnino ignoramus, eum enim esse sci- fa rapidité des rayons lumineux. ? Aurora
mus, e4 esse benignum, clementem, bonum, enim, ut mox apparuerit in Oriente, spargit,
«50 le l iv r e des psaumes
Seigneur à cause de ce qu'il a fait, et sur- la création de nos premiers parents formés
toui à cause de ce prodige qui est l’homme de terre, ou encore «aux éléments physiques
même : de la formation et de la nutrition de tous les
D’on 6*^5vera l’hymne ao roi de FuoWer*?
¿ 1res animés, mais qui n’ont d’action que
Tont pe Lait : mon cœur seul parle dans ce silence. par la loute-pmgîsance qui veut et crée sans
La voix de l’univers, c W mon intelligence». cesse ». La Harpe.
L'univers lool entier réflé« hit Ion image, 46. — ImperJectum meum , lobi, golmi, du
E l mon dune à son tour réfléchit l’a ni ver s.
Ma pensée, emhrassHiii te* attributs divers, verbe galam, « enrouler » ; le golem est l'em
Partout autour do loi tu découvre e l t’adore, bryon contourné sur lui-mème, la première
Se contemple soi-même et t'y déconvre encore. celiale des physiologistes. Herder : « dans la
Lamartine
nuit profonde du centre de la terre, je fus
Au sens spirituel, « cognoscit anima mea brode comme une œuvre d’art ; les fils de ce
quanla operans ul salves, el quae mihi sunt tissu élaienL encore roulés en peloton, et
cavenda ne pereain ». S. Prosp. déjà Lu me voyais tel que je suis- ». Job, x,
45. — Os meum, iQyy, holsmi, m o n corps. 8-42; II Mach., vu, 22 . 23. LXX el Aq. :
Les LXX lisent, au lieu de hotsem, le mot àxaxépyciomv (tou, Symm. : ¿tiôpçMTÔv {tou. —
hetsem, qui lui aussi veut dire « c o r p s » et E t in libro tuo. Heb. : « et sur ton livre eux
•ro ôotôûv. Pour éviu»r l'amphibologie d u mot lous seront inscrits, les jours formés, el non
latin, S. Auguslin traduiL par ossuui, et fait un parmi eux ». Beaucoup de commentateurs
à ce s u j e t la célèbre remarque : « m e i i u s est donnent pour sujet au premier verbe les
nos reprehendant grammaiici, quam non in hommes, el celle interprétation est naturel
tell iîzhut populi «. — Quod fecisti, « quand lement suggérée par la Vulgate; dans l’hé
j ' é t a i s formé d a n s le s e c r e t ». — Substantiel breu, c'est bien plutôt des jours qu'il s’agit
mea, rouqamlki, « j ’étais Lissé dans dans toute la phrase ; sur Lon livre seront
le? enirail les de la terre ». Job, I, 24 ; Eccli., inscrits tous ces jours à venir dont pas un
4. « Si Ton fait attention à la singularitén'existe encore. En cela s’exerce la prescience
de celle métaphore, et si l’on considère en divine. Le sens serait bien plus faible si on
môme temps... l’ineffable tissu du corps se contentait de faire inscrire sur le livre
humain, on sentira aisément ce que l'expres a in quo toturn conlinetur », les hommes
sion du poète a de justesse et de beauté» dont l'existence embryonnaire est déjà com
Mais combien ceLle même métaphore acquiert mencée. LXX : fyUpoe; n l a a f t j o o v T a t , « die
de dignité, si l'on réfléchit que Part de bro formabuntur », S. Pro<per. S. Auguslin tra
der & l’aiguille, d'où elle est tirée, était chez duit : a per diera errabunt », ce qui suppose
les Hébreux entièrement consacré au sanc en grec le verbe itXôCo(iat, errer. La Vulgate
tuaire ». Lowlh, Poés. sacr. Le traducteur a lu JjpÉpai au lieu de fyrépaç; le sens qu elle
grec « legii *nOp*1 (vekamathi) a radîce m p exprime se rapproche davantage de l’hébreu
qùæ ab interpreti bus illis aliquando redditur que celui de* LXX.
OçtaTïjjjLi ». RosenmUli. — Terrœ . Allusion à 47. — Honorati sunt amici tuii 11p%
«52 LE LIVRE DES PSAUMES
iaqroü reheika « sonl précieuses tes pen si puissant. Si, tnt, est optatif : que ne mets-
sées », t . 2, les desseins sont pour moi d'un tu à mort le méchant!
prix inestimable et d'une sublimité incom 20 . — Qut'a dir.itis in cogitatione , "npg
préhensible. Les versions entendent reha ^iinrab ashtr iomrouka limzimmah f
dans son sens habituel d’ami ; avec cette ira* « qui te prononcent par astuce », ces hom
duction, le verset ne se rai tache que très mes de sang qui ne prononcent ton nom qu'a
difficilement au contexte. L'Eglise dans sa vec de mauVais desseins. LXX : ôti épelç elç
liturgie applique ce verset aux Apôtres. — 8ict>oytcrjxôv. « Hlud «pet; pronunt iatione non
Principatus eorum , DiTUJN’l» rasheihem, di<linguiiur, ni aut dicis intelhgatur, aut
a leur gomme a, la somme des pensées contentia (¿pic) n. Celte seconde leçon doit
divinps. Rosh a le sens de tète, prince, être la vrai-*, « et sane id lia e«*se ralio et
somme, etc. intelliî>entia m ontra bit ». S. Hil. Symtn. :
48. — Eos, les desseins divins. Dire que ¿vTbXaMjaav, Théodore t : ¿piÇovai; iomrouka
les amis de Dieu « super arenarn multiplica- viendrait alors de marah, disputer, el non de
buntur », ne s’accorde pas parfaitement avec amar, dire. Les LXX lisent aussi zamrnah,
-ceUt* idée fréquente dans la Sainte-Ecriture, pensée, pour zimmah, crime, mauvais des
que les serviteurs fidèles sont en moindre sein. — Acripient in vanitate civitates ,
nombre que les méchants; toutefois, il n'y a NltiïS NIUJJ. nnsçou lashshave haretka,
pas d'incompatibilité absolue entre la méta « ¡1? prennent en vain {ton nom) (es enne
phore et le lait en question. — Exsurrexi t mis n. Le mot Har veut dire « ville »,
« je me suis éveillé, et je suis encore avec ix. 7 ; ls.. xiv, 21. el a ennemis ». I Reg.,
toi », c'est-à-dire, si je veux méditer sur les xxvm , 16; Dan., iv, 46« Le premier sens a
merveilles de ta puissance, elles sont si été Miggéré aux versions par l’absence de
nombreuses que la nuit peut s'écouler, et complément à la suiLe du verbe nasçou; mais
l’heure du réveil arriver, sans que ma médi ce complément est facile à suppléer, «s’est le
tation soit à son terme; ou encore, cette nom de Dieu, Exod., xx, 7, ou Diwa lui-
méditation, interrompue par le sommeil, même, comme dans le vers précédent. Les
doit se continuer au réveil, sansque je puisse karim sont les ennemis, Aq. : àvttlftXoÎ aov,
jamais épuiser le sujet. « Vult niniirutn hoc Symm. : ol Ivcwtîoi <rou; leur nom à la fin du
meinbro significare se de ilia admiranda Dei verset résume on un mot les vers précédents.
cognilione assidue meditari, nec illain tamen D'après la Vulgate, les pécheurs menace
vel cogitando posse assequi, quod immensa raient d'enlever aux justes les villes que
sit et infimta ». De Muis. Ce verseL et les Dieu leur a donnée«?.
11, 5. 6, 4, 2, servent d’introït pour le jour 24. — cxvm, 453.
de Piques, mais dans un sens spirituel bien 22 . — cxvm, 443. « Quoniam nemo na-
plus sublime q u e lu sens littéral du psalmi»te. tura, sed quisquis malus est, vitio malus est,
49. — Le saint rot a terminé sa contem peiTidum odium débet malis, qui secundum
plation par ces mots significatifs : « et adhuc Demn vivit ; ut nec propter vitium oderit
suin tecum ». Sans perdre donc l'objet infini hominem. nec amet vitium propter hominem,
de ses méditations, il s'indigne que des créa sed oderit vitium, amet hominem ». S. Aug.,
tures raisonnables puissent outrager un Dieu Civ. Del, xiv, 6 .
PSAUME CXXXIX 653
23. Proba me, Deus, et scilo cor 23. 0 Dieu! mettez-moi à l’é
meum, interroga me, et cognosce preuve. et sondez mon cœur; in
semitas meas. terrogez-moi. et examinez toutes
mes démarches.
24, Et vide, si via miquilatis in 24. Voyez s'il y a dans moi des
me est; et deduc me in via seterna. traces d'iniquité, elmeltcz-moi dans
le chemin de l’éternité.
PSAUME CXL
23. — Le psalmiste se soumet avec con nuraprat, quod ille omnes latebra s atque
fiance et humilité aux regards de ce Dieu inmnos recessus animi sui diligenier explo
qui voit toui. rai ». Fiamin. — Via œterna, derek-holam,
24. — Via iniquiialts, derek-hotseb, a la lo chemin de l'éternité, la voie qui ne périt
voie de l'idolâtrie a. 1s., xLvm, 6 , en géné pas, comme celle de* impies, i, 6 . « Te
ra), de lout ce qui peut causer le malheur de optimum ammarum inedicum precor, ut
l'homme, a Hic vides quantum interdit, inter mt*am ditigivnier perspicias vitam, cordisque
pium atque impitim; alW, si posaii, nihil de inotiones inquiras; et si quid luis legibus
rebus suis Deum non celalum veliL ; aller non rrpugnans in his invenlum fuerît, ut a tua
soium non moleste fert singula quæque Oeo sapirniia curetur obàecro, atque ad æternum
nota esse, sed etiam in max-mi beneiicii loco iter deducar ». Theod.
664 LE LIVRE DES PSAUMES
13. — Je sais que Jéhova fera droit au p au v re,
E t justice au m alheureux.
14. — Aussi les justes célébreront ton nom,
E t les hommes de bien dem eureron t devan t t a face.
P S AUME G X X X I X
PSAUME CXXXIX
le chrétien en butte aux attaques des enne
mis du salut : c'est à ce point de vue que fut
C'est pendant la persécution de Saül pro faite la prière suivante extraite par Thalhofer
bablement que David fit ce psaume, à l'oc du bréviaire mozarabe : « Domine Deus, virtus
casion de la conduite do Doëg, I Reg., x x i i , salmis nostræ, obumbra caput nostrum in
ou de la trahison des Ziphéens, xxvi. Le diebus belli, ne insidiis quatiamur inimici,
syriaque, Théodoret, Thalhofer, Jennings, nec latentia sub invidorum labiis hauriamus
Johnson, etc., le rapportent à cette époque ; venena; et quia tu facis judicium inopis et.
rien n’autorise vraiment à le reculer, avec vindictam paupéris, contemptum nostræ ab-
Délitzsch, jusqu'à la révolte d'4 bsalon. On jectionis bonitatis tuæ compensa divitiis ».
remarque qu'il a beaucoup d'analogie avec 2 . — Ab homine malo, Doëg. — Viro int*
les Ps. l v i i et l x i i i , et il porte si clairement quo, ish chamasim, « l'homme de violences »,
le cachet des œuvres de David, tant pour le Il Reg., x x i i , 49. « Ubi nuncsunt qui dicunt:
style que pour les pensées, qu'on ne peut Quare sunt feræ? quare scorpii? quare vi-
élever aucun doute sérieux sur le titre qui peræ? Eoce enim inventum est animal, quod-
l'attribue au pieux roi. «■ majorem ostendit improbilatem, non ex na-
Les strophes sont formées de six vers octo- tura, sed ex libéra animi voluntate, nempe
syllabiques, et se terminent trois fois par le homo ». S. J. Ghrÿs.
Séla : 4o 11. 2-4, que le Seigneur idp délivre 3. — Iniquitates3 rahoth, « des choses
des méchants, qui ne rôvent que combats et mauvaises *, nuisibles. — In corde. « Minus
persécutions; 2 o **. 5-6, qu'il me préserve noxia est iniqiutas aperta quam tecta, et ille
des pièges qui rrïe sont tendus; 3° 11. 7-9, est insidiosior inimicus, qui in labiis portât
j’ai mis toute ma confiance en Jéhova, qu’il bona, et in peuptralibus animi occulit mata ».
ne laisse donc pas les méchants faire le mal S. Prosper. — Constituebant, TVüi, iagourou,
qu’ils désirent ; 4° 11. 40, 44, qu'il punisse « ils habitent ». Mais ce verbe a aussi quel
les persécuteurs; ô° 11 - 42-44, et rende jus quefois le sens de "UN, agar, « se rassem
tice à chacun, alors les justes le loueronL. bler »; inacceptable ici, parce qu’il faudrait
David est la figure du Messie persécuté : un préfixe devant le substantif complément,
c'esL pourquoi I Eglise a inséré le psaume et celui de m j, garah , « exciter », Deut.,
dans les vêpres du Jeudi eL du Vendredi saints. u, 9, 24, qui convient mieux fit qu'adoptent
Le Sauveur souffrant « loquitur in psalmo Hupfeld et Deliizsch. Les LXX n'en sont pas
ex infirmitalis nostræ quain assumpsit af- éloignés : TcapexàffoovTo Ro).é[i.ouç.
fectu ». S. Hil. Le psalmiste représente aussi 4. — v, 44 ; l v i i , 5; l x u i , 4. — Aspidum,
PSAUME CXXX1X 655
5. Custodi me» Domine, de manu 5. Préservez-moi, Seigneur, de
peccatoris; et ab hominibus iniquis la main du pécheur, et délivrez-moi
eripe me. des hommes d’iniquité, qui ne son
Qui cogitaverunt supplantare gres- gent qu’à me faire tomber.
sus meos ;
6. Absconderuntsuperbi laqueum 6. Les superbes ont caché un
mihi. piège contre moi, ils ont tendu des
Elfunesextenderuntin laqueum; cordes pour me surprendre, et près
juxta iter scandalum posuerunt du chemin ils ont mis de quoi cau
mihi. ser ma chute.
7. Dixi Domino : Deus meus es 7. J’ai dit au Seigneur : Vous êtes
tu; exaudi, Domine, vocem depre- mon Dieu; exaucez, Seigneur, la
cationis mese. voix de ma supplication.
8. Domine, Domine, virtus salutis 8. Seigneur, Seigneur, qui avez
mese ; obumbrasti super caputmeum la puissance de me sauver, vous
in die belli; avez mis ma tâte à couvert au jour
du combat.
9. Ne tradas me, Domine, a de 9. Ne me livrez pas, Seigneur,
siderio meo peccatori; cogitaverunt au pécheur contre mon désir.; ils
contra me, ne derelinquas me, ne complotent contre moi, ne m’aban
forte exaltentur. donnez pas, de peur qu’ils s’enor
gueillissent.
10. Caput circuitus eorum; labor 10. Le principe de leur assem
labiorum ipsorum operieteos. blée, l’œuvre de leurs lèvres retom
bera sur eux.
31ÌIW, Vr», de l’aspic, de yÿoy, hacash, bonté divine qui m’a protégé. Præsens vita,
* retrorsum se flexil ». Rom., m> 43. quæ iota tenlatio, dies est belli; quia vel
5. — Ab hominibus iniquis, « des hommes foras, vel ¡ntus nunquam deest adverskas,
de violences », t . 2. — Supplantare, n im b , cui debeat repugnari. Laborans «gilur m hoc
lidchoth, « pousser pour Taire tomber ». bello, reele sibi obumbrationem petit gratiœ
« lpsa est eævissima suppiantatio, quando D&i, ne æslu taborum faiigatus arescat ».
fideles et religiosi, relieto proposito bono, in S. Prosp.
imiiationem Iranseunt impiorum ». S. Prosp. 9. — N e tradas me. L'hébreu n’a de suf
6 . — E t funes, chabalim, « des cordes » fixe ni au verbe, ni au complémeut qui suit :
servant de pièges. Dans l’hébreu, ce mot « tu ne .donnera pas, Jéhova, les désirs du
est encore complément du veibe précédent. méchant », n’accorde pas au méchant co
« Ili omnibus nobis laquei ubique prætensi qu'il désire, ne lui permets pas d’accomplir
suni; et orandus est Dominus, ut ab his le mal qu'il a projeté. — Cogitaverunt,
omnibus laqueis fidei nostrse pennis et spi - 1DDÏ, « son projet lu ne feras pas
ritus evolemus ». S. Hil. — Extenderunt. sortir», tu ne l'exécuteras pas, tu ne le lais
Heb. : « ils ont tendu des rôts dan* la main seras pas réaliser. Les versions ont lu le
du sentier », c’est-à-dire tout près du sen verbe zamemou , au lieu du substantif, el ont
tier. — Scandalum, moqshims drs pièges. encore ajouté des suffixes. — Ne forte exal
7. — Dixi, xv, 2 . — Exaudí, cxxix, 2. tentur. il y a seulement -en hébreu : lDTI*i
8 . — Obumbrasti. « Subjunxit iliud obum iaroumou, « ils s’élèveront », ils s'enorgueil
brasti ea xa t ione etiam significaos quam lir o n t, si iu favorises leurs desseins, l x v , 7.
promptum et expedilum sìl Dei auxiïium, Ce verbe est placé à la fin du verset d’une
nempe per umbræ nomen, perinde ac si di- façon assez anormale; le sens et le parallé
ceret : sufficit si tantum adsis, et omnia lisme le réclament plutôt au d é b u t du verset
soluta erunt ». S. J. Chrys. Heb. : nrVPD, suivant. Les versions, pour Je maintenir à la
saecothah, tu as couvert. — In die belli, place qu’il occupe, onL dû le faire précéder
nasheq, «au jour de l’armure », au jour d’une conjonction qui n’existe pas en hébreu.
où j ’étais couvert de mes armes pour com 40. — Ilupfeld, Delilzscb, Perowne, B io
battre ; ce .ne sont pas mes armes, c’est la kell et les principaux hébraïsanls meLtent
656 LK LIVRE DES PSAUMES
11. Les charbons tomberont sur 11. Cadent super eos carbones,
eux, vous les précipiterez dans le in ignem dejicies eos; in miseriis
feu, ils ne pourront tenir au milieu non subsistent.
de leurs maux.
12. L'homme de langue ne prospé 12. Vir linguosus non dirigelur
rera pas sur la terre,et les maux ac- ■ interra; virum injustum mala ca-
câbleront l’injusle jusqu’à sa perle. pieni in interitu.
13. Je sais que le Seigneur fera 13. Gognovi quia faciet Dominus
justice au malheureux, et vengera judiciiun iuopis, et vindictam pau-
les pauvres. perum.
14. Aussi les justes rendront 14. Verumtamen jusliconfitebun-
aprés le Séla In verbe qui le précède en &ic. Xey-i betuahmoroth, « dans des gouffres ils
hébreu, et lisent : iaroumou rosh mesibbai, n «1 se relèveront pa* ». dans des ablme< d*ou
« ils élèvent la têle (ils s’ëlèvenL quant à la ils ne pourront jamais se tirer. Le substantif
tète) ceux qui m'entourent, que le malheur vient de l’arab** hutnar, couler. et veut dire
causé par leurs lèvres les accable ». Le « gouffre d’eaux » ; les versions le rattachent
parallélisme est alors antithétique : ils s'élè au verbe marah, être amer et désagréable :
vent, qu'ils soient accablés. Avec le texte elles prennent aus«i qoum dans le ^ens de
actuel, on a : « la tète de ceux qui m’entou a subsisier », tandis qu<a celui de « se lever »
rent, que le mal de leurs lèvres les couvre »; est préférable. — Non subsistent, a Non enim
la tôte serait altfrs un complément anticipé, quæ incidermi mala pio juslilia paliuntur,
qui dans le second vers deviendrait un suf et ideo non subsistent, quia in mi«eriis suis
fixe pluriel ; cette construction n'est ni nulla possimi bon» spei fiducia sustinere ».
claire, ni régulière. Le veibe iaroumou , S. Prosp.
superflu au verset précédent, fuit trop visi 1 '2 . — Pir linguosus, àv^p
blement défaut à celui*ci, pour que nous l'homme rie langue, avec un sens évidemment
ii*adoptions pas la modification proposée. défavorable. i'Ar. Prov. Préf. p. 44 ; Eccli.
Plusieurs entendent par rosh le chef des per Préf. p. 57. — Non dirigetur% » bnl-
sécuteurs; Syminaque et S. Jérôme : 0 ama- iceon, « ne sera point stable », oti « ne pros
riiudo convivarutn meorum », prennent le pérera poi ni », deux ;-ens qui appartiennent
mot dans le sens de venin, herbe amère. Le éi:alnm ent au verbe. — Mala copient, y \
sens général n'en devient pas meilleur. — DDmaS 13113P» rah ietsoudennou Ifmad-
Circuitus eorum , 12DO, mcsi66iii, participe dw/olfi, a le mal le chasser« avec poussée »,
hiphil de sabab ; « ceux qui m'entourent », c'est-à-dire avec uni* violente précipitation. Le
ou bii*n, d'après Hupleld, substantif mesab, dernier moi est £n. Xzy. S- Aug. : a venabun-
abstrait pris pour le concret : « mon entou lur in intentum ». « Qua de causa posuit
rage ». C'est ce second sens qu'ont choisi nomen venationis? Ul videas id esse inevi
les versions, mais en changeant le suffixe. tabile. ut elsi,cum injuste le géras, non sta
Dans la Vulgate, eaput désigne le principe tini incidas, non ideo sis bono et fidenti
ou I ensemble des persécutions, des assauts animo ». S. J. Chrys. Ces maux qui pour
{circuitus) dont le psalmiste est victime, et suivent l’impie sont la conséquence toute
ce mot est un premier sujet du verbe operiei : naturelle de ses crimes : « Quasi enim pro
a Summa malorum quæ mihi intentant per prio sibi morbo ex sua improntate interit,
circumventiones suas, afQictio quam mihi congruenti jicena multatus. Sola enim impro
ope rose parant labiis suis mendacibus et bità* animam ea affectam, vice supplici!
dolosis. recidet in eos et operieL eos, ut inde cujuslibet, in mlerìlum conjicit ». S. Alban.
se extricare non possint ». Vie. gen. Corisop. 43. — Cognovi, sais d'une foi inébran
44. — Cadent, TOIQ*, immolou, « seront lable. — Pauperum « Pau pères hic non intel-
secoués sur eux des charbons », symboles de ligit absolu te pauperes, sed eos qui sunt
la vengeance divine, xyii, 43, 44;cxix, 3, &. valde h umi les, qui sunt contriti. Hœc autem
Le manuscrit du Vatican lit ici : ¿vOpaxec dicit, eos gui injuria afficiunlur consolans,
icupAç ¿irl tiic ??}(• S. Aug. : « decidenL super et eos qui facilini injuriam corrigens admo-
eos carbones ignis in terra ». L'addition nensque ; ut nec illi propter moram despe-
¿ici empruntée au verset suivant, esl rent, nec hi propter dilationem reddantur
due à une faute de copiste. — Dejicies, Heb. : socordiores ».S. J. Chrys.
« il les fera tomber », Dieu les fera tomber 44. — Ce que David espère pour lui-même,
dans le feu. — In miseriis, n m i Q 3 , il l'espère aussi pour tous les justes : Dieu
PSAUME CXL 657
ï\xv nomini luo; et habitabunt recti hommage à votre nom, et les hom-
cum vultu tuo. mes fidèles demeureront devant vo
tre face.
PSAUME CXLI
Mizmor (chant) de D avid.
1. — Jéhova, je t ’invoque, hâte-toi vers moi,
P rê te l'oreille à m a voix quand je t ’appelle.
2. — Que ma prière a rriv e devant toi comme l'encens,
E t l’élévation de mes mains comme le sacrifice du sel?.
3. — P lace, Jéhova, une garde à ma bouche,
Veille à la porte de mes lèvres.
4 . — N e laisse pas mon co&ur incliner vers le m al,
P o u r com m ettre des acte* d'iniquité.
Q uant aux hommes qui se livrent à l’injustice,
J e ne prendrai point p a rt à leurs délices.
5. — Mais que le ju s te me frappe, c’est un bienfait, qu’il me corrige
C'est une huile pour la tête, ma téte ne la refusera pas.
6 . — J e suis encore en p rière contre leurs m éfaits,
Que leurs chefs sont précipités à tra v e rs les ro c h e rs;
On a entendu mes paroles,
E t voici qu'elles ont été agréées.
7. — Comme la te rre q u ’on fend e t qu'on laboure,
Nos os ont été dispersés à. l'entrée du shéol.
8 . — M ais vers toi, Jéhova Adona'i, se to u rn en t mes j e u x ;
J e me confie à toi, ne livre pas mon Ame.
0. — Préserve-m oi du piège qu'ils me tendent,
E t des embbehos de ceux qui se liv ren t à l'iniquité.
10. — Que les m échants tom bent dans leurs filets,
E t pendant ce tem ps, moi, j e m 'échapperai.
PSAUME GXL
fera justice à tous, et rendra les bons éter David que par David lui-môme) et Perowno
nellement heureux par la vue de sa face, le croient du temps de la révolte d’Absalon.
xv, 44 ; Matth.» v, 8 . M. Le Hir le rapporte à la mort de Saiii, et
PSAUME CXL à la nouvelle qui en fut annoncée à David ;
Théodoret, dans son commentaire, fait aussi
Il est impossible de déterminer l'occasion allusion à cette circonstance. Pour Hengslen-
qui inspira ce psaume à David. DHitzsch borg, le psalmiste est sous l'impression de ce
(qui le fait composer plutôt à la manière de qui se passa à la caverne d’Engaddi, I Ii»g.,
S. Bible . Psa ¡8. — 42
658 LE LIVRE RES PSAUMES
exancez-moi; écoutez ma voix me;'intende voci me», caœ dama*
quand je vous invoque. vero ad te.
2. Que ma prière arrive en votre 2. Dirigatur orai io mea sicut in-
présence comme l’encens,- et L’élé censum in. conspectu tuo; elevatio
vation de mes mains comme le sa manuum mearum sacrificium ve-
crifice du soir. spertinum.
3. Mettez, Seigneur, une garde à 3<. Pone, Domine, custod:am ori
ma bouche, et une porte de défense meo; et ostium circumstantiæ la*
à mes lèvres. biis meis.
en font un verbe à l’impératif, ce qui 691 plus Prov., iv, 47; ix, 47. A la place de tac/mm,
régulier. Dal est pour dalah. k manger », Schegg pense que les LXX
Les LXX ont interverti 1rs deux mots : ont lu pVï, chulaq, partager, ou -prt, ha-
Oupav Tteptoxn;» une porte de garde, au lieu lak, êlre en rapport avec quelqu'un. Man -
d'une garde de porte, en prenant nilsrah hammim désigne les choses délicieuses et
comme substantif. * Os ergo nostmm per exquises; electis doit donc se prendre au
pétue rustodiamus, ei rationem Lanquam cla- neutre.
vem adhibemes, non ut perpetuo claudatur, 5. — L’hébreu peut se traduire de deux
sed ut convenienti tempore reseretur ». manières; Hengstenberg et Bick»li : « si le
S. J. Chrys. « Non enim poni ori suo parie- juste me frappe avec miséricorde eL me
tem, s e d oslium petit, quod videlicet aperitur châtie, cette huile de tôte, ma téte ne la re
et c.laudilur. Unde et nobis eau te discendum fusera pas ». Ckesed est alors à l’accusatif
♦•si q u a L e m is os d i s c r e t um el congruo tem- de manière. Les versions traduisent de même
pore vox »pénal, et rursum congruo taci- façon. Hupfeld, Delitzsch, etc., ont une autre
turnitas claudat. ». S. Greg,. Past. i ii , 44. traduction qui donne plus de régularité au
« Apénal ur ad confère ion^m peccati, clau- parallélisme : c me frappera le jusleT bien
datur ad excusationem ». S. Aug. faisance; il me châtiera? huile de lôte; ma
4. — Non (M ines, n'incline pas, ne laisse tôte ne la refusera pas ». Les doux traduc
pas mon cœur incliner, vers 1®mauvaise chose, tions, on le voit, ne présentent qu’une légère
dabar rah .— A d excusandas, Tvh'hv SSwnnS, différence, et celte différence n’affette en
lehttholel haliloth, « ad fueii*nda facinora ». rien la pensée. Le psalmiste vient de dire
LXX ; *o0 wpo^atrCÇeffftai Trpoçàaetç, prennent que rien de ce qui vient dus méchants ne
le sens du chaldéen hiUali, prétexte. Deut., peut lui être agréable ; il ajoute à présent que
xxii, 14. <r Obsecrat ut non solum lingua, tout ce qui vient des justes, in<*me la répri
sed etiam ipsæ mentis motiones custndianlur, mande, est un bienfait pour lui. La même ‘
uL ne alla cogilatio in ipsis deprehendatur, est exprimée au Ps. xv, 3, 4, «*t Prov., IX, 8;
nisi divin© leges ». Theod. » Cum homini xix, 20, 25; xxvii, 6 ; xxvm, 23, etc. « Non
bus. Presque tous les auteurs joignent de vers ergo contemnenda increpaiio ju sti, quæ
à ce qui précède; mais Bickell le place avec ruina peccati cordis sanitas est, neenon cl
raison au commencement d'une nouvelle Dei via adanimam ».S. Bern.« Sup. Cant.67.
strophe : la Vulgate en fait aussi un verset — Oleum peccatoris, ttJNI shemen rùsh,
indépendant. Il est lrè 9 possible qu'un mol non pas « oleum capitale, i. e. eximinm »,
ait péri au commencement de la phrase, et romiiiK traduisent quelques auteurs, mais
qu'ii y eût primitivement : a je n'irai pas l'huile qu’on répand sur la tête poUr embau
avec les hommes qui commettent l'iniquité ». mer la chevelure, cxxxu, 2 . S. Hier. :
Le parallélisme est en faveur de celle res a oleum amantudinis », comme ps. précéd.
titution. Nous traduisons l'hébreu actuel t . 40, sans doute pour ne pas trop s'éloigner
comme un accusatif absolu. — Non commu d^s traductions reçues. Les versions ont lu
nicabo cum eleciis, orro yaD a ûrnN Sai, rrçn, rahah ou ytin, rashah, à la place de
oubal eh ham bemanhammethem, « je ne man rosft. — Non impinguet, *3*» ittni défectif
gerai point de leurs délices »„je ne prendrai pour iOJV de. w j, nou, « refuser ». LXX ;
aucune part à leurs plaisirs coupables. Ces Xtiravaiw, de l’arabe nawa, qui a ce sens.
joies criminelles sont présentées métaphori — Quoniam adhuc, Heb. : « car encore ma
quement sous l’image de la nourriture. prière contre leurs méfaits », □¡ T m y ia ,
€60 LE LIVRE DES PSAUMES
brahotheibem, de rahah , chose mauvaise. Les Lionis meæ fuerunt efficacia apud Deum ».
versions lisent Drpj W U . rbirtsoneihem, tes Vie. gen. Corisop.
choses qui leur plaisent, ou font venir le 7. — Sicut crassitudo, M i l rH31OT,
mol précédent du chalriéen JTIVI, rehouth, le kemo folech ouboqeh baa rets, « instar pros-
goût qu'on a pour quelque chose. cidentis et secantis lerram dispersa suntossa
6. — Heb. : «Ont été précipités à travers nostra art oslium shool ». Les LXX lisent
les rochers leurs jugea, el ils onl entendu pelach, pierre meulière, par conséquent c»
mes paroles qu'elles sont agréables ». Les qui est lourd el épais, et le niphal de baqah
juges, shoftim sont les chefs des persécuteurs; ui signifie a secare » et « irrumpero ».
ils sont précipités, IQDUH, nishmatou à tra ymm. : « comme le laboureur lorsqu'il
vers les rochers, ce qui ne peut s’appliquer brise la terre , ainsi furent dispersés nos
au simple départ de Saül et de ses compa ossements à l'ouverture de l'Adès ». Quinta :
gnons, après l'aventure d'Engaddi, I Reg., « comme celui qui travaille et qui creuse la
xxiv, mais convient mieux à la course pré terre ». S. Hier. : « sicut agricolacum sein-
cipitée du roi et de son armée pour aller au dit terram ». David rappelle qu’il a été tra
devant des Philistins, I Reg., xxm , 27, 28. qué partou , et que lui et ses compagnons
— Juncti, bideiy à la main, c'est-à-dire ont été en perpétuel danger de périr.
le long des rochers. LXX : èxó(uva icéTpaç* 8 . — Malgré tant de périls, le psaliniste
Le mot ¿x°P*va que la Vulgate a bien traduit n’a point perdu confiance en Jéhova, et c'est
par * jnxta » au Ps. cxxxix, 6 , devrait dire sur lui seul qu'il compte encore en face des
rendu de môme ici. — Poruerunt, 1DVJ» maul qui le menacent, xxiv, 45.
nahmou, « elles ont été agréables ». LXX : 9. — Custodi me. Cette prière convient
Òri i!j&ôvQv)crav; le traducteur latin a lu tâwfy môme au moment où Saül, le plus redoutable*
foqoav. Le sens général est celui-ci : j'étais ennemi de David, vient de mourir; le parti
encore à prier au sujet de leurs méfaits, du vaincu est encore redoutable, et il faudra
quand leurs chefs ont été précipités à tra compter avec Abner, et Isboseth qui s’apprôte
vers les rochers, et ils onl vu que mes paroles à régner sur Israël, H Reg., u, 8 .
ont été agréées par Dieu. Ceux qui ont vu 40. — fn retiaculo ejus, bemakmoraiv,
que la prière a été promptement exaucée avec suffixe singulier collectif : a les pécheurs
peuvent ótre les ennemis eux-mômes; on tomberont dans leur propre filet », vu, 46. —
peut croire aus^i que ce sont les chasidim, Singulariter, *33N irp , iachadanoki
les justes , les compagnons du persécuté. hadehebor, « simul ego dum præteribo », et
« Hoc manet principes eorum, præcipitari in pendant ce temps moi j'échapperai, comme
voraginem et allidi ad saxa. Punitis sic prin* plus tard le divin Sauveur qui « transien»
cipibus, alii cognoscent quoniam verba ora- per medium illorum, ibat », Luc. iv, 30.
psa u m e c x l i 66!
PSAUME CXLU
PSAUME CXLI
texte n'offre a u c u n é l é m e n t pour une solution autpm Dei salus est cogniti; eum enim non
définitive; la tradition pourtant semble incli cognoàcit in quo opéra sua et dona non in-
ner du côté d'Engaddi. venit ». S. Prosp. — In via hac, dans ce
Les strophes sont en vers de sept et cinq chemin que tu .connais bien.
pieds : 4° 11. 2 , 3, David crie vers Jébova, fi. — Considerabam. En hébreu, les verbes
2° 1. 4, qui connaît mieux que personne son sont à l'impératif : « regarde à droite et
malheureux son, 3o 1. 5, et le voit sans vois ». Ewald les lit à l'infinitif absolu, mis
défense; &o 1. 6, il n’a d'autre asile que pour la première personne; c’est ainsi qu'ont
Jébova ; 5° 1. 7, que Jéhova l’exauce donc compris les versions. Hitzig substitue tomtn
et le délivre, 6 ° 1. 8 , il en sera loué par tous à iamin : a regarde tout le jour ». Le Hir
les justes. traduit : « regarde à droite », c'est-à-dire,
Noire-Seigneur auquel l’Eglise applique ce favorablement. Bickell complète le texte par
saume le Jeudi et le Vendredi saints, est l'addition du mot scemol : a regarde à droite
guré par David persécuté. « David quidem et vois à gauche ». On peut expliquer ce
in spelunca loquitur, sed prophetat in Chri vers beaucoup plus simplement en se rappe
sto. David fugit, sed fugam Domini sui non lant que ta droite est la place du protecleur,
tarn per verba quam per fugam prophetat. xv, 8 , evin, 6 ; cix, A; quand donc Dayid dit
David spiritu déficit; sed et Domini tristis à Jéhova : regarde à droite, il veut lui indi
est anima usque ad mortem. David semitas quer qu'il manque da défenseur, car pour lui
Deus cognoscit, sed et Filium nomo novit l’appui des hommes ne compte pas. — Fuga ,
nisi Pater. David in ßdei &uæ viis laquei abs- DUO, manos, le refuge. Job, xi, 20.
consi suni : Domino quoque in prædicationis 6. — Spes mea, 1DHQ, maehsi, mon abri,
suæ cursu ubique parantur insidiæ. Hic in xc, 9. « Reprobata sunt, inquit, humana
spelunca oral, îlle orat in corpore Servus omnia* et lempeslas adeo est omni auxilio
Dominum propheial Christum ». S. Hil. superior, ut nul la arle possil vitari naufra-
2 . — Voce m ea, l x x v i , 2 . gium ; et latnen eüamsi hæc omnia despe-
3. — QratUmem meam, V W , scichi, ma rata sint apud homines, omnesque defessi e t
plainte, ci, 4. malis exhausti si mus, tibi lamen omnia sunt
4. — ln deficiendo. Heb. : « quand défaille facilia ». S. J. Chrys. — In terra viventium,
en moi mon esprit, toi lu connais mon sen xxvi, 43; l i , 7 ; ici la terre où .se passe la
tier », par conséquent, tu es capable de me vie humaine, et d'où ses persécuteurs vou
guider et de me venir en aide. « Novit Do draient faire disparaître le psalmisle en le
minus viam justorum «, i, 6 . « Cognitio mettant à mort.
PSA TOE CX till 663
PSfUMË CXLIII
PSAUME C X L I Ï
Priâre dans J'affliction et la persécution.
(Traduction de Bosiuct).
servo tuo ; quia non justifìcabitur in avec votre servileur, parce que nul
conspectu tuo omnis vivens. homme vivant ne pourra être trouvé
juste devant vous.
3. Quia persecutus est inimicus 3. Car l’ennemi a poursuivi mon
animam meani ; humiliavil in terra âme, il a humilié ma vie sur la terre;
vitam meam. il m’a mis dans les lieux obscurs,
Collocavit me in obscuris sicut comme les morts ensevelis depuis
mortuos saeculi ; longtemps.
4. Et anxiatus est super me spi 4. Mon esprit a été accablé (l’en-
riti?* meus, in me turbatum est cor nui, mon cœur a été en moi-méme
mfMim. tout saisi de trouble.
5. Memor fui dierum antiquorum; 5. Je me suis souvenu des siècles
meditatus sumin omnibus operibus passés, j’ai médité sur toutes vos
tuis; in faclis manuum tuarum me- œuvres et sur les ouvrages de vos
ditabar. mains.
6. Expandi manus meas ad te; 6. J’ai élevé mes mains vers vous,
anima mea sicut terra sine aqua mon àme est devant vous comme
libi; une terre sans eau.
7. Velociter exaudí me, Domine ; 7. Hâtez-vous, Seigneur, de
defecit spiritus meus. m'exaucer, mon esprit tombe en dé
Non avertas faciem tuam a me ; faillance. Ne détournez pas votre
et similis ero descendentibus in la- face de dessus moi, de peur ^ue je
cum. ne sois semblable à ceux qui des
cendent dans le lac.
8. Auditam fac mihi mane mise- 8. Prévenez-moi en votre misé-
PSAUME-C&LIY
De David.
Béni soit Jéfoova, mon .rocher,.
Q ui exerce raies mains au combat, mes doigts à la guerre;
•Mon bienfaiteur et ma forteresse, ma citadelle et mon refuge,
Le bouclier qui me sert d'abri,
Lui qui me soumet mon peuple 1
—- Noiam fac, xxiv, 4. Lé psalmiste fugitif hien, xxiv, 5 ; xxvi, 44. « Competens ilia
demande son chemin aussi 'bien au physi» human® verecnndiee professi0 est, ut quod
.que qu’au moral. — Ad te levavi, xxiv, 4. per Spiri’tum Dei in terram rectam deducen*
l x x x v , 4. dus sit, id non meriti esse sui arrogai, uequé
9. — Eripe me, xxx, 46; lviii, S. — A d te per sa'LisFaclioriem proprii obseqmi id sibi
confugi, trpD:ü, kissUhi, « j ’ai été k couvert ». postulel; sed L o l u m ’h o c ad c l a r i f i c a n d u m in
Comm^-ce mot présente une difficulté gram se Dei ncmien expmeL, ut propter honorem
maticale, Riehm propos» à sa ptace *rPDH, Dei nomini'« in terra recta RiaLuatur » S. Hil*
chasithi, et Deiitzsch iriDJ, nasthi, q«i 'est! Je An lieu. de bearets, pilusieurs manuscrits onf
sens traduit par les versions. •m tO , beorach, d-ans la voie plane.
40. •— Doce me facere. « Obsecro ut non 44. — Propter nomen, xxx, 4, « u t , qui
.modo sciant quid velis , verum etiam ut juste pro pecca Lis nostris affliginYur, pro tui
faciara quæ velis #. Theod. n o m i n i s g lo r i a m is e r i c o r d n - e r I i b e r e m u r » .
Àrrachoz-moi des mains qui m'ont persécuté,
Collect. Septuages. — Educes, xkiv, 47,
J ’ai mis en vous tout mon refuge; c x u , 8.
Vous êlos mon sonl Dieu, tous serez moo seul Jn |6 , 12. — Disperdes, Lin, 7. — Seroum tuum .
Réglez mes actions sur voLre 9010016. « Ad Doinim misericordiam servi quoque
Corneille.
et tides et nomen adjungitnr ; ut misericordia
—>Spiritus tuus bonus, l'Esprit de Dieu plein Dei quanguam omnibus prompts s i t , his
.dô ¡bonté, Sap., 1, 6 ; x h , 4, de lumière et de tainen qui servi ejus sunt inleiligatur assi
.grâce pour guider l’honasne dans la voie du ster« ». S. Hrl;
PSAUME CXLlll 667
8. — Jéhova, qu’e st l’homme pour que tu penses à lui.
L e m a rte l, pour que tu en aies souci ?
4. « L ’homme est semblable à un souffle,
Ses jo u rs sont une ombre qui pass>e.
5. — Jéhova, incline tes ci eux e t descends,
Touche les m ontagnes, et qu'elles fum ent.
6 . — F a is briller l'éc la ir et disperse-les,
Lance tes flèches e t m ets-les en dérou te)
7. — E tends tes mains d'en haut,
Sauve-m oi e t tire-m o i des eaux profondes,
De la m ain des fils de l'étra n g er ;
8. — Dont la bouche profère le mensonge,
Dont la droite est une droite trom peuse.
9 . — O Dieu, je veux te chan ter un cantique nouveau,
Je veux te célébrer sur le luth à dix cordes.
10. — C’e st lui qui accorde la victoire aux rois,
E t qui délivre David
Son serv ite u r du glaive de m alheur.
11. — Sauve-m oi e t délivre-m oi
De la main des fils de l'étra n g er,
Dont la bouche profère le mensonge,
Dont la droite est une droite trom peuse.
12. — Afin que nos iils soient comme des plants
Qui grandissent dans leur jeune âge ;
N os filles comme des angles décorés
Tels qu’ojn les v o it dans un palais.
13. — N os greniers rem plis de provisions
Qui débordent les u n e s â u r le s a u tr e s ;
N o tre bétail produisant p a r m illiers,
P a r m yriades dans nos campagnes,
14. — Nos bestiaux féconds.
N ulle brèche, nulle issue,
N ul cri d’alarm e su r nos places.
15. — H eureux le peuple ainsi tra ité ,
H eureux le peuple dont Jéhova est le Dieu !
PSAUME C X L Ï I 1
Chant de victoire et prière contre les ennemis.
PSAUME CXLUI
reporter au temps d’Ezéchias. Plusieurs ma
nuscrits des LXX. suivis par la Vulgate,
Gomme le précédent, le psaume est •com ajoutent au nom de David «pôç xàv roXtaO,
posé en grande partie d'emprunts faits au et les Targumistes appuient ceLte donnée sur
Ps. xvu et à II Reg., xxu. 11 n’y a là aucune •le t . 40, où il est parlé du « glaive perni
raison pour révoquer doute son origine cieux ». Celle addition n'est ni dans l'hébreu,
(iavidique, bien que Schegg croie devoir le ni dans les Hexaples d’Origène, ni môme dans
668 LE LIVRE DES PSAUMES
qui exerce mes mains au combat et qui docet manus meas ad prælium,
mes doigts à la guerre. et dígitos meos ad bellum.
2. Il est pour moi la miséricorde 2. Misericordia mea, et refugium
même, mon refuge, mon défenseur meum : susceptor meus et liberator
et mon libérateur. Il est mon pro meus;
tecteur en qui j’ai confiance, et qui Protector meus, et in ipso spe
me soumet mon peuple. ravi ; qui subdit populum meum
sub me.
3. Seigneur, qu'est-ce que l'hom 3. Domine, quid est homo, quia
me, pour vous être fait connaître innotuisti ei?autfilius hominis, quia
à lui? qu'est le fils de l’homme pour reputas eum?
que vous en ayez souci?
4. L’homme est semblable à ce 4. Homo vanitati similis factus
qui n'est rien, ses jours passent est ; dies ejus sicut umbra præter-
comme l’ombre. eunt.
Job. 8,9, et U , 2.
5. Seigneur, inclinez vos cieux et 5. Domine, inclina cœlos tuos, et
tous les manuscrits grecs el S. Hildire re Au sens spirituel, ('Eglise de la terre bénit
marque que « ntliil nie p^almus proprium Dieu qui la fait triompher, et qui seul lui
habet, quod ad gratulationein perempti Goliæ tient lieu de tout ». Le Hir.
possit referri, cum magis illic ei gestis et 4. — Dominus Deus meus, Heb. : « Jéhova,
tempori mnlta contraria sint ». Il ressort du mon rocher », xvu, 3, 47. — Qui docet,
texte que David é t a i t roi, non s e u l e m e n t p a r xvii. 35. — Ad bellum. t Verum aliud quo-
le sacre, m a is p a r le c o m m a n d e m e n t efft c tif , que IHIum est hoc gravius, ubi nabis maxime
et q»’il venait de remporter d<; grandes vic superno auxdioopus est,quod gerilur contra
toires, 11. 2. 40. Le psaume se rapporte pote~tates adversarias... ad versus inundi
donc vraisemblablement aux guerres contre principes tenebrartim sæculi hujus. (Eph.,
les Philistins qui suivirent la reconnaissance vi, 42)... Hujus auLem belli commealiK et
de David par toutes les tribus, Il Reg., v, 47, horum militum arma sunt divinarum Scri-
(Thalhofer, Patrizi, Ëlliott, etc.) pturaruni audiLio ». S. J.Chrys.
Il se c o m p o s e d e d e u x p a r t i e s d i s t i n c t e s ; 2. — Misericordia mea. lviii. 44, 48 ;
]a p r e m i è r e 1 t. 4-44, r e n f e r m e les se n L im e n ts Jon.f u, 9. Dieu est la miséricorde môme
d 'a c ti o n d e g i â c e s et d e c o n fia n c e h a b i t u e l s our son serviteur. — Susceptor, protector,
a u s a i n t ro i. La s confie, q u i e s t un é c h o d e S [eb. : « ma citadelle, mon bouclnr »,
DeuL., vil, 43 ; xxvm, 4, 8, 54, 52, est xvu, 2. 3. — Qui subditt xvu, 48; Il Reg.,
a b s o l u m e n t d if f é r e n te d e c e qui p r é c è d e p a r xxu, 44. Le texte porte ici hammit « mon
le s ty le e t les p e n s é e s ; elle ne p e u t se s o u d e r peuple », que les massorètes changent <n
a u psaum e q ue très artificiellem ent; aussi nammim, « les peuples », comme au Ps. xvu.
n 'hésste-W m p a s à v o ir dans ce m o r c e a u u n Le syriaque, S. Jérôme et plusieurs manus
f r a g m e n i d 'u n a u i re c h a n t , p e u t-ê tre d e David, crits ont aussi le pluriel, Le singulier est très
p e u t- ê tr e au<si d 'u n au Lee poeie. f r a g m e n t significatif après la soumission de toutes les
a c c o lé a u Ps. c x l i i i p a r u n r é d a c t e u r du tribus sous l’autorité de David.
p s a u t i e r . Le p s a u m e p r o p r e m e n t d i t a t r o i s 3. — Emprunt à vm, 5, avec changement
s tr o p h e s un v e r s d e 8, 8, 8, 6, 6 , 8, 6 , 6. 6 , des deux verbes pour des synonymes; au
pieds; l 'a d d ii i o n est en v e r s h e p i a s y l l a b i - iremier, les- versions ont seulement changé
ues : 4° 11 .4-4, béni soit mon protecteur, Îe temps, ou onL lu l'hithpael.
3 éhova, aux yeux de qui pour Lani l'homme 4- — xxxviii, 6-44; lxi, 40. — Sicut
est si peu de chose ; 2° 11. 5-8, d*autres en* umbra , ci, 42 ; cvm. 23 ; Job. vm , 9 ; xiv, 2.
nemi< se dre>sent encore, que Jehova des « Gonfessio isla pulcherrima est, ut indignum
cende pour les disperser; 3° 11. 9-44, je so homo tanto tnunere ipse lestelur. El cum
célébrerai ses louanges, mais qu'il daigne me se indiçnum confitetur, gratiam ejus qui sibi
délivrer; 4° Un peuple e*t heureux, 1 . *2, hæc largiatur. extollit ». S. Hil.
quand ses euiants sont prospères, 11. 43, 44, 5. — Inclina , xvu, 40. — Tange montes,
ses récoltes abondantes, ses troupeaux nom cm . 32. Allusion au Sinat, Exod.. xix, 48.
breux, ses villes en sécurité, 1. 45, mais sur « Poslquam dixil de viiiiate hnminis, dicit
tout quand Jéhova est son Dieu. etiam de Dei potenLia, quoad potest ûeri ab
PSAUME CXLIII 669
homine ; nam hffic quoque longe absuat ab enim casLra et mulLiturio mililum. n<*c satel
ilia majestate «. S. i. Chrys. lites cnslodtvqiie coipuns, sed l)ei auxilium
Mai» quoi! las périls qui m'obsèdent servare solet ». S. J. Chrys.
Ne sont point encore passés I 44. — Eripe me. Le palmiste revient à la
De nouveaux ennemis succèdent pensée déjà exprimée; mais s'il est victorieux,
A mes ennemis terrassés I
Grand Dieu, c’est Loi que je réclame : il a enroni d’aulres ennemis à oaindre, et
Lève ton bras, lance ta flamme. il sait bien que Dieu est le maiiredes événe
Abaisse la hauteur des cieux. ments, xxxu, 46; I Reg.. xvn, 47. Le pre
J. B. Ronss. mier vers est à compléter comme au Ÿ. 7.
6. — Fulgura, xvn, 5. 12. — Quorum. En hébreu, le mot as/ter a
7. ~ Emitte, xvn, 47. — Alienorum, des été trè'ï probablement- ajouté pour relier
Philistins et des autres peuples voisins l’addition au psaume. Le*« uns le traduisent
d’Israël, xvn, 45. par « eo quod », d’au 1res pur « ut », comme
8 . — Qieorum v, 40, etc. — Dextera beut., iv, 40, S. Hier. : * ut sint filii no-
iniquitatis , <* une droite de mensonge » qui stri »... C'est cette traduction qui ménage le
frappe don* la main pour attester le men mieux la suite des idées. Lns LXX donnent
songe proféré par la bouche. à asher le sens relatif, ¿v ol uloi, et de plus
9. — Canticum novum, xxxu.3, xxxix, 4. metLent tous les pronoms possessifs à la
— In psalterio, xxxn, 2. a Si auiem hoc est troisième personne, au lieu de la première
parvum. collatum cum magni'uidine beue- qui est en hébreu. Le sens général devient
ficii, atqui dédit hoc quod habuiL. Naiu nos alors tout à fait différent dans les deux textes.
quoque a pau péri bus et qui nihil possident, Dans l'hébreu, le psalmiste réclame pour son
nihil aliud requirimus quam laudem et gra- peuple toutes les bénédictions temporelles
tum a ni mu m ». S. J. Chrys. iromises par la loi, et bien dues à ceux dont
40. — Qui das salutem, xvn, 54. c Neque Ïébova est le Dieu ; d’après les versions, au
670 LE LIVRE DES PSAUMES
13. Leurs greniers sont remplis, 13. Promptuaria eonrm plena,
et débordent de Tun sur l'autre. eructantia ex hoc in illud.
Leurs brebis sont fécondes, et ont Oves eorum fcetosae, abundantes
de nombreux agneaux. in egressibus suis :
14. Leurs vaches sont grasses. 14. Boves eorum crassae.
Point de brèche ni d’issue à leur Non« est ruina maceriee, ñeque
muraille, point de cri sur leurs pla transitus, ñeque clamor in plateis
ces. eorum.
15. Ils ont proclamé heureux le 15. Beatum dixerunt populum,
peuple’qui a ces biens : heureux le cui haec sunt ; beatus* populus, cu-
peuple, dont le Seigneur est le jus Domiuus Deus ejus.
Dieu.
contraire, il oppose la prospérité matérielle les unes sur les autres. <r Hæc abundantia
des étrangers au bonheur d’un peuple dont le atque prosperitas communia est et maiis et
Dieu est Jéhova. 11 est certain que cette boni^; sed a maiis in dextera habetur. a
dernière idée rentre beaucoup moins bien bonis autem in sinistra repuiatur; non quia
dans l'analogie de 1*Ancien Testament que et ipsa non Dpi doua sunt, >ed ama terrenis
celle du texte hébreu. — Novellæ, cxxvu, 3. et temporalibu* cœlesiib et «eienia super-
— Plantationes, D*TUQ< megouddalim, a éle eminent, et utuntur sancii præaeniibiH lan-
vés, grandissant », mot employé à propos quam non utantur ». 8. Prosp. — Ooes,
des enfants. Is., i, 2 ; xxm , 4; Os., ix, 43. fleb. : « nos brebis millrficantes, faisant des
— In juventute se rapporte aux fils et non milliers par myriades dans nos champs ».
aux plants. — Composites circumornatœ, 44. — Boves, alloufeinou, nos bœufs, notre
rOMTO T \W 3 % kezaviioth mecouttaboth ; bétail. Quelques-und prennent ce mot-dans
les jeunes filles sont comparées aux zaviiolh., son sens de « tribu, famille », d’autres le
aux angles des édifices, aux xepaToetBeïç traduisent comme s’il y avait alafim t i:es
de Josèphe, Bell. Jud. v, 5, 6 (Elliott). Ce princes. La première'traduction est celle qui
qui fait la beauté de ces extrémités de*« bâti s'harmonise la mieux avtec Te mot suivant
ments, c’est qu’elles sont mecouttaboth, QiSlDQ, mesoubbalim, chargés de produits,
« “ sculptées », traduisent la pluparL des c'est-à-dire, féconds. — JVon est ruina,
auteurs. Mais :ion, chatab, ne signifie pas Heb. : « point de brèche (ferets), point
précisément « sculpter a, il a le sens de d'issue (ioluth), poiat de clameur dans nos
« fendre », et d'après Wetzstein (ap. De- placps ». La ville est invulnérable, les enne
litzsch), il s'emploie surtout quand il s'agit mis ne peuvent la surprendre, aus*i aucun cri
du bois à brûler ; mais par l'intermédiaire d'alarme ne retentiL dans ses murs. Dent.,
de l'arabe, il peut vouloir dire « être rayé, xxvin, 53. Plusieurs entendent encore ceci
être de diverses couleurs ». D’autre part, des troupeaux en traduisant ferets par a abor-
l’architecture de Syrie et de Palestine connue tus » et iotseth par « immaturus parti» ».
jusqu’ici ne présenLe point de colonnes Cette traduction a contre «lie les versions,
d’angle, ni de sculptures en.forme de caria la plupart des interprète*, et les passage
tides ou de chapiteaux à cet endroit de la analogues du Deuteronom«”, où il est fait
construction ; mais encore aujourd’hui, à mention de la sécurité des cités.
Damas, chaque vestibule des maisons prin 15. — Dixerunl, mot ajouté par les ver
cipales a les angles décorés de bandes de sions, et nécessité par leur manière d’en
diverses couleurs. Mecouttaboth signifierait tendre le texte. « Veritatis expertes nesciunt
donc <r peinies de diverses couleurs », comme rerum naturam discernera, sed deliciis, et
Prov., vu, 46. Ce sens est d’ailleurs celui opibus, et pot en lia felicitatem meliuntur, et
des LXX : irspixexoffpvitievai, et de S. Jérôme : qui hisperfruuntur. felices et beatos mincn-
« quasi anguli ornati ». — Templi, b3*îf, pant. Yirtutis autern studiosi, cum divinam
1heical3 d'un palais, d’un grand édifice en sapiontiam acceperint, populum a te gubf1»*-
général. natum beatum esse dicunt ». Théod. En
13. — Eructantia , « débordant d'une hébreu, les deux vers sont parallèles : le
espèce en une auLre espèce » ; les provisions peuple qui jouit dB tous ces biens, c’est le
sont tellement abondantes qu'elles débordent peuple qui a Jéhova pour Dieu.
PSA lM ti CXLIV m
PSAUME CXL'V
PSAUME C X L I V
PSAUME CXLIV
ricordieux;6<> 7° t t . 44-43, ef son règne e n
puissant, glorieux **t éternel ; 8* 9^ Ÿ1M4-47,
Avec ce psaume commence la série doxolo- il prend soin ri«1 toutes se< créatures ;
gique qui termine Je livre ; il esL d’ail leurs 40® 41° t t . 48-24, surtout do ses fidèles
le seul qui port» le nom de thehillakt serviteurs; que toute chair le bénisse donc
~« louange », dont le pluriel tkehillnn sert à à jam ais
désigner tout le psautier. Il est attribué à Ce chant d'actions de grâces est un des
David, et aucune objection sérieuse no peut- lus beaux que le chrétien puisse redire, « Ut
être élevée contre l'indication du titre. Ce eneab homme laudetur üeus, dit S. Augus
chant de louange est d'une grande beauté : tin, laudavii se ipse Deiis ; et quia riignatus
le psalmiste y exprime de touchantes penaées est laudare se, ideo inv^nil Uomo qu<mad-
sur la bonté et la miséricorde de Dieu, et modnrn laudet eum... Laudando se amabilum
sur les louanges qui lui sont dues à raison de se Tacit. et in eo nobis consulil, quia se
ses divins aitribuls. Aussi la tradition juive amabilem facit ». Une partie des prières
en faisait-elle grande estime. « Chacun de avant et après le repas sont empruntées à ce
ceux qui récitent trois fois par jour la the~ psaume. Dans un sens plus élevé, S. J Chry-
hillah de David peut ótre certain qu’il est un sostôine l'entnnd de la sainte Eucharistie et
enfant du siècle futur »,Berachoth, 4, parce atteste en même temps l’usa go qu'on en fai
que, ajoute ia Gémara, « non seulement ce sait dans la célébration des saints mystères :
psaume est alphabétique (te exix l’est aussi a Hic psalmusdiltgetiLer afendendus est. Hic
par séné de huit vers), non seulement il cé entm iis constat verbis, quæqui suni mysteriis
lèbre la providence de Dieu sur toutes les nostrîs initiali assidue succinunt dicentes :
créature* (ce que fait au-si l<* grand hallel, Oculi omnium .. Pactus es filius, et mensa
cxxxvij, mais il réunit ces deux caractères spiritnali frueris, comédons carnera et san-
à la fois ». La forme alphabétique a été guinem ejus,qui te r«‘generavit : refer itaque
choisie par David afin que ce chant, destiné gratiam pro lanto ben«fi( io ».
à èlre répété souvent, rrstâl plus fidèlement 4. — Exaltabo le, xxix, 2; xxxjn, 2. —
gravé dans la mémoir«. Chaque lettre com Rex, xevu, 6, Ilt b. : s mon Dieu, roi ». Le
mande un distimie oetosyllabiqne, mais le psalmnle est roi lui-mème; en donnant le
2 fait défaut; il manque dans Théodotion, môme titre à Jéhova, il reconnaît sa domina
Aquila. Origène, S. Jérôme ut I» chaldéen ; tion suprême.
|p.> LXX suppléent à celte lacune en ajou 2. — Per singulos die8, lxvii, 20. — £,au-
tant un verset qui diÎTère peu du t . 47; dabo, lxviu, 34. Chaque jour Dieu veilh» sur
mais on ne le lit que dans un seul manuscrit nous. La pensée de cette providence inces
hébreu, et la tradition juive le repousse; sante faisaii trembler !*'S païens qui en
aussi n’est-on poi riL sûr qu’il soit l’oii^ina). avaient quelque idée : « Qui* enira potest,
Dan* les psaumes alphabétiques, il ne faut cum eiistiinet a Deo se curari, non et dies
pas s’attendre à trouver un ordre logique et noctes divinum numen horrere? » écri
dans le développement des idées ; aussi la vait Cicéron, Quæst. academ. iv, qui tirait
même pensée revient-elio plusieurs fois, et, même de là un argument contre la Provi
dit Theodoret, a prophetæ desiderium do- dence. Toute autre est la pensée du chré
cet ». 4«-3° tt. 4*6, je veux louer Jébova, et tien qui bénit la main divine dans ses épreu
toutes les générations le loueront à leur ves aussi bien que dans ses joies : « Ne te
tour; 4° 6* t f . 7*40, car il est bon et mîsd- credas a misericordia ejus derelinqui, qui tibi
PSAUME CXLIV 673
3. Magnus Dominus et laudabilis 3. Le Seigneur est grand et digne
trimis; et magnitudinis ejus non est de toute louange, et sa grandeur
finis. n’a point de- bornes.
4. Generatio etgeneratiolaudabit 4. De génération en génération
opera tua; et potentiam tuam pro- on louera vos œuvres, et on publiera
nunliabunt. votre puissance.
5. Magnificentia glori® sanctitatis 5. On célébrera la magnificence
la se loquentur; et mirabilia tuanar- de votre glorieuse sainteté, et on
rabunt. racontera vos merveilles.
6. Et virtutem terribilium tuorum 6. On dira la puissance de vos
dicent; et magnitudinem tuam nar prodiges, et on racontera votre
rabunt. grandeur.
7. Memoriam abundantise suavi- 7. On rappellera le souvenir de
talis tuseeructabunt; et justitia tua votre inépuisable bonté, et on se
oxultabunt. réjouira de votre justice.
8. Miserator et misericors Domi 8. Le Seigneur est clément et
nus; patiens, et multum miseri miséricordieux, patient et rempli
cors. de bonté.
9. Suavis Dominus universis ; et 9. Le Seigneur est bon pour tous,
miserationes ejus super omnia opera et ses miséricordes s’étendent sur
ejus. toutes ses œuvres.
facit super bonos et malos, et pluil super imis ad summa conscendens, nusquam inter-
justos et injuslos ». Matth., v, 45. — Super rupta, sed dnsimilibus lemperata, tota lau-
omnia opéra. 1! serait contraire au parallé dat Deum. Quare ergo tota laudat Deum?
lisme de traduire : « ses miséricordes sont Quia cum eam considéras etpulcbram vides,
au-dessus de toules ses autres œuvres ». Lu in ilia laudas Deum ». S. Aug. C'est donc
Parmi les anciens, S. Hilaire est seul à tra par la voie de l*homme que l'univers célèbre
duire dans ce. sens qu'improuve justement ie Créateur. — Sancti tui . Ce sont les chasi-
S. Thomas, 2a 2» XXX, 4. Bossuet le repro dim, les hommes pieux et saints qui rendent
duit aussi dans ses œuvres oratoires, mais à Dieu la gloire la plus magnifique. La
dans son sixième Avertissement, v, 30, il dit louange d'un humble chrétien en état de
avec plus de précision théologiqun que« qui grâce rend plus de gloire à Dieu que toutes
met la bonté de Dieu en un certain sens et h les harmonies de la nature et que tous les
notre manière d'entendre au-dessus de ses hommages de la simple raison humaine,<et
autres attributs, comme David a mis ses mi l’action de grâce d'un saint vaut mille fois
séricordes au-dessus de tous ses ouvrages, celle de tous les chrétiens moins parfaits.
parle bien en quelque laçon par rapport à Que dire donc des louanges adressées à Dieu
nous, mais non pas en toute rigueur ». David >ar la sainte Mère du Sauveur! Que dire de
dit seulement que sa bonté s'étend sur toutes f a prière eucharistique de Jésus I
ses créatures, des anges jusqu'aux êtres 44. — Regni tui, car Dieu est toi, ÿ. 4,
matériels : « Si enim super omnia opéra, et son règne est toujours glorieux, la gloire
ergo super angelos effusa. At quando, ni si affluanL de partout autour de son trône, et
cum illos ad supernaturalem statum evexit? lui venant même de ses ennemis.
Effusa quoque super omnem creaturam cor- 42. — Ut notant faciant. Ce serait peu de
poream, quia cum hæc tota sit propler homi- louer Dieu, si on ne travaillait à le faire louer
nem, dum hic ad statum ilium sublimem par les autres.
elevatur, ipsa quoque simul attollilur, ut 43. — Regm m omnium sœndorum. a Est
domus et habitaculum habitatoris sui digni- enim interminatum, infinitum, et solum babet
tali congruat. Insinuât hoc Apostoius ad æiernilatem ». S. J. Chrys. Dans ses hymnes,
Rom., vin et B. Pet rus, II fip. m ». Lessius, ¡'Eglise salue Dieu comme « régnans per
de Perfect. div. xn, 2, 7. omne sæculum. » — Fidelis. C'est le distique
40. — Confiteantur tibi. Il est bien juste qui manque en hébreu. 11 commencerait par
que toute créature comblée des dons de Dieu le mot |ntt2'tte*man; pour le reste, il repro
chante la louange du Créateur. Mais les êtres duit à peu près littéralement le 1: 47.
purement matériels sont sans voix ; « quo- 44. — Qui corruunt , « ceux qui tombent »,
modo conÛtebuntur et hæc ?... Ista conlextio elisos, « ceux qui sont courbés », par consé
creaturæ, ista ordinatissima pulchrîtudo, ab quent, ceux qui ne gisent pas; encore obsti—
PSAUME CXLÏV 675
15. Oculi omnium in te sperant, 15. Les yeux de tous sont tournés
Domine, et tu das escam illorum in vers vous, Seigneur, et vous leur
tempore opportuno. donnez leur nourriture au temps
propice.
16. Aperis tu manum tuam; et 16. Vous ouvrez votre main, et
imples omne animai benedictione. vous comblez tout ce qui vit de bé
nédictions.
17. Justus Dominus in omnibus 17. Le Seigneur est juste dans
viis suis; et sanctus in omnibus toutes ses voies, et saint dans tou
pperibus suis. tes ses œuvres,
18. Prope est Dominus omnibns • 18. Le Seigneur est proche de
invocantibus eum, omnibus invo- tous ceux qui l’invoquent, de tous,
cantibus eumin veritate. ceux qui l’invoquent avec sincé
rité.
19. Voiuntatem timentium se Fa- 19. Il fera la volonté de ceux qui
ciet, et deprecationerii eorum exau- le craignent, il exaucera leur sup
diet : et salvos faciet eos. plication et les sauvera.
20. Custodit Dominus omnes di- 20. Le Seigneur garde tous ceux
ligentes se, et omnes peccatores dis qui l’aiment, et il perdra tous les
perdei pécheurs.
21. Laudationem Domini loquetur 21. Ma bouche publiera la louange
os meum; et benedicat omnis caro du Seigneur, et que toute chair bé
nomini sancto ejus in saeculum, et nisse son saint nom à jamais et
in saecuium sseculi. dans les siècles des siècles.
nément à Ierre et qui peuvent être relevés, « Qui dicit se nosse eum, et mandata ejus
xxxvi, 24. « Suffuicit enim Dominus non non custodit, mendax est, el in hoc veritas
coilapsos, sed cadente». Quos etsi trahat non est ». I Joan., i, 4. Celui-là n’invoque
pronus naturæ lapsus in casum, poenitentia donc pas Dieu en vérité, qui a le péché
tamen, que auctor est desinendt, ne peniLus mortel au fond du cœur.
jain cecidertnt, sistel ». S. Hit. Celui qui 49. — Voluntalem , ratson , le bon vouloir
craint de tomber ne doit pas perdre courage, de l’homme qui détermine le bon vouloir de
et môme s’il est tombé, il ne doit pas déses Dieu a Si quis Dei cultor est, et voluntalem
pérer. « De nullo ante ipsius finem pronun ejus facit, hune exaudit »/Joan ix, 31. Cfr.
cian potest quod in electorum gloria sit 1 Joan ni, 24, 22. « Deus ne timentium se
fu tu rus, ut perseverante») humilitatem utilis volunlatem semper facit? lia si quod petunt
melus servet... Si forte aliqua 'victiw tenta- ac volunt üeri expedit, et secundum volun-
tione c o rru e ritn o n absorbeatur tristitia, tatem Dei est. Tam ergo misericorditer non
nec de ejus miseratione diffidai, qui allevai exaudiuntur jupti, quam miscricorditer exau*
omnes qui corruunt ». DeVoc. omn. Gent. in diuntur u de Muis. <r Vous servez Dieu, Dieu
fine. vous sert: vous faites sa volonté et il fait la
15. — In tempore opportuno, Heb. « en son vôtre......pour nous apprendre que Dieu est
tomps », au temps où il sera besoin, cm, 27. un ami sincère qui n’a rien de réservé pour
Par conséquent, a noÜLe solliciti esse, di les siens, et qui étudiant les désirs de ceux
cen tes: Quid manducabiirius?Scit enim Pater qui le craignent, leur permet d'user de ses
vester... ei hæc omnia adjicientur vobis ». biens avec une espèce d'empire ». Boss.
Matth., vi, 31-33. Panégyr, de S. Fr. de Paule, 3* P.
46. — Aperis tu manum. Cette main pater 20. — Diligentes se, en favour desquels
nelle est pleine de bienfails; il ne coûte point a omnia cooperantur in bonum », Rom.,
à Dieu de les répandre. — Benedictione, rat vin, 28. — Peccatores « dicit eos qui labo-
ion, de bon vouloir, et des bienfaits qui en rant morbo irremediabili, eos qui nolunt cor-
sont 1’effel. crfT 28; Âct., xiv, 47. rigi ». S. J. Chrys.
47.— Prone est. Ce qui rapproche de Dieu, 24. — Omnis caro. « Nolandumesteum hic
ce n’est ni la grandeur, ni la richesse, c'est etiam non Judæis hymnura tribuere, sed
la prióre d’un cœur sincère. — In veritate . omnem carnem in bymQorum cantilenam
<75 LE LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CXLVI
P S A U ME GXLV
vocasse. Manifesta est igilur vaticinatio, psaume c x l v i porte dans le texte actuel des
evenlu confírmala. In omnibus emm per LXX les noms des prophètes Ag"ée et Za-
tolum orbem terrarum gentibus secundum charte ; ceci suppose qu'ils ont introduit ce
vaiicinalionem universorum Deus laudatur ». cantique dans la liturgie du second temple,
Theod. ou qu à une certaine époque on a cru qu’ils
en éLuiünt les auteurs. On ne peut faire fond
PSAUME CXLV sur cetie indication, car Théodoret constate
Les derniers cantiques du psautier, à partir que de son temps le nom des deux prophètes
de celui-ci, ont en titre le mot Alléluia^ qui manquait non seulement dan- le texte hé
résume leur contenu ; chez les Juifs, ils breu, mais au.<si dans le grec des Hexaples.
faisaient partie de la prière quotidienne, et Toutefois, le psaume convient bien à l'époque
formèrent dans les derniers temps l'hallel supposée par rinscripLion, et D. Calmel le
grec, diffèrent de l'hallel égyptien (Ps. c x i i - rapporte avec grande vraisemblance à la pé
c x v ii) en usage aux grandes solennités. Le riode des persécutions qui suivit de près le
PSAUME GXLY 677
2. Lauda, anima mea Dominum, 2. 0 mon âme, loue le Seigneur;
laudabo Dominum in vita mea; psal- je louerai le Seigneur toute ma vie;
lam Deo meo quamdiu fuero. tant que je serai, je chanterai les
p». u t , % louanges de mon Dieu. Ne mettez
Nolite confidere in principibus; point votre confiance dans les prin
ces,
3. In ßliis hominum, in quibus 3. Et dans les enfants des hom
non est salus. mes qui ne vous peuvent sauver.
4. Exibit spiritus ejus, et rever- 4. Leur âme sortira de leur corps,
tetur in terram suamjin illa die et leur corps retournera en sa pous
peribunt omnes cogitationes eorum. sière : en ce ^our toutes leurs pen
sées s’évanouiront.
retour des Juifs en Palestine. Quelques ratio* Expedit tibi deficere laudando Deum, quam
nalistes le reculent jusqu'aux Machabées, roficere laudando le. Cum enim laudas
parce que. I Mac. u, 63, il est fait allusion E teum/et non explicas quod vis, extenditur
au t . 4. Le lecteur voit la force d’une pa in interiora cogilatio tua ; ipsa extensio
reille preuvp. capaciorem te fácil ejus quein lauda- »..
Le psalmiste s’inspirant beaucoup du S. Âug. — In principibus, cxvu. H, 9; Jer.,
psaume précédent, loue Dieu de la protection xvn, 5-7. « Dicatur homini in afïliclione
qu'il accorde à tout ce qui est faible en ce aliqua constituto . Est quidam homo magnus,
inonde : opprimés, affamés, prisonniers, per quem possis libéra ri, arridet, gaudet,
aveugles, décrépits, étrangers, orphelins et erigitur. Quod si dicatur illi : Libérai te
veuves. C’est bien là l’assemblage qu'offrait Deus, quasi desperatione frigescit... Promit-
une grande partie d'Israël au retour de la tilur tibi quod liberel te tecum Uberandus, rt
captivité. Les vers 9ont heptasyllabiques, et tanquam aiiquo magno auxilio exultas; pro
en même nombre que les lettre* de l’alpha mi ttitur ille libera tor qui libéra tore non
bet, si on considère le premier, qui est indiget, et quasi ab fabellam desperas. Væ
isolé, comme un simple invitaloire. Les pen talibus cogitationibu«! S. Aug.
sées se succèdent sans division strophique . 3. — Non est salus, a quia vana salus
t . 3, je veux louer Jéhova toute ma vie, hominis », lix , 13. Cette impuissance de
11. 3, 4, car on ne peut mettre sa confiance l’homme n'est que trop visible quand il s’agit
dans les hommes qui passent, 11. 5, 6, mais de délivrer des maux temporels; que p<*u*
seulement dans le Seigneur, créateur de toutes ven t-il donc faire pour préserver du mal
choses, 11. 7-9, protecteur de tous les éternel?« Multis certe, qui poicranl per se
faibles, t . *0, et Dieu de Sion à jamais. secure vivere, hoc exiüi causa fuil, quod
Tout ce qui est dit ici de Jéhova convient talibus confiderinL ; et cum illi cecidissont,
littéralement au Sauveur Jésus, qui physique hi quoque una sunt deturbaii ; aliis auiem
ment et surtout spirituellement, vint au custodes fuere proditores ». S. J. Chrys.
secours de toutes les misères énumérées par Non seulement, en offri, 1h secours de l'homme
le psalmiste, et réalisa l'oracle d’Jsafe qu'il est souvent inutile, mais quand il exclut
s'appliqua à lui-même dans la synagogue de oelni de Dieu, il e-t souverainement nuisible,
Nazareth, Luc., iv, 48-49. À raison des car Dieu résiste aux superbes.
11. 7 et 8, le psaume sert de prière à la fin 4. — Exibit. Heb. : « son esprit sortira, il
des Vêpres des morts. retournera à sa Ierre, en ce jour-là ont péri
4. — Lauda , « non quia hoc non faciat ses pensées ». Le sujet du second verbe e«t
quantum potest, sed quia parum est quod l'homme en général, dont l'idée est déjà
infirmilale corruptibilis corporis potest ». impliquée dans le suffixepossessif de roanch ;
S. Prosp. quand son esprit est sorti, l'homme, tel qu'il
2. — In vita mea, l x ii , 5, « quoniam non reste alors, retourne à la terre, eL ce qui
est in morte qui memor sit lui », vi, 6. Le périt, c¿ n*est poinL son esprit, ce sont ses
psalmiste veut que sa louange dure toute sa pensées. On ne peut donc tiror de ce texte
vie ; pour le juste, elle doit durer au-delà une difiicullé contre la croyance à l'immor
du shéol, behodi, tant qu’il existera, par con talité de l’âme. Les suffixes possessifs sont au
séquent, dans la vie présente et durant l'éter singulier parce qu'en hébreu le « fils de
nité, et encore, jamais il ne pourra rendre à l’homme »du verset précédent est au singulier.
Dieu tout l'hommage qu’il mérite. « Conare Il ne faut pas se fier au secours des hommes,
pietatis affeclu, deficies in laudibus ejus. parce que bientôt leur âme retourne à Dieu,
678 LE LIVRE DES PSAUMES
5. Heureux celui dont le Dieu de 5. Beatus cujus Deus Jacob adjus
Jacob est le défenseur, qui met son tor ejus, spes ejus in Domino Deo
espérance au Seigfleur son Dieu, ipsius :
6. Qui a fait le ciel et la terre, la 6. Qui. fecit coelum et terrain,
mer et tout ce qu'ils contiennent. mare, et omnia quae in eis sunt.
Act, 14» 14 ; Apoc. 14, 7.
7. Qui garde la vérité pour ja 7. Qui custodit veritatem in S8Ö-
mais, qui fait justice à ceux: qui culum, facit judicium injuriam pa-
sont opprimes, et donne à manger tientibus, dat escam esurienlibua
à ceux qui ont faim. Le Seigneur Dominus solvit compeditos :
rompt les liens des captifs;
8. Le Seigneur éclaire les aveu 8. Dominus illuminat csecos.
gles, le Seigneur redresse ceux qui Dominus erigit elisos ; DominuS
sont brisés, le Seigneur aime les diligit justos.
justes.
9. Le Seigneur est la garde de 9. Dominus custodit advenas, pu-
l'étranger, le refuge de l'orphelin pillum et viduam suscipiet et viaa
et de la veuve ; et il renversera les peccatorum disperdei.
entreprises des méchants.
leur corps à la terre, Eccli.,, xn, 7, et leur* universitatis moderatore negligi ; sed islam
projets fussent-ils les plus bienveillants^ omni huraano auxilio destitutos, ornai cura
érissent avec eux; « ils. peuvent, survivre dignau, omnesqurt insidias in hos comparalas.
leurs propres pensées, dit Peirowno, leurs dissolvere ». Tlieod. — Dat escam, xxxu, 49;
pensées ne leur survivent pas ». D'ailleurs xxxvi, -19; cvi, 9 ; cxliv, 45,46. Cette nour
v nemo vi raciter spondet alieri, quori praa- riture n’est pas seulement le pain matériel»
stare non potest sim ». S. Prosp. Malherbe « Proprius quidem sensus manifestas est,
a essayé rie rendre ce passage du psaume : quod ipse omnem rarnem alit; verumtamen
Ce qtfilspenvent nVst rien, ils sont ce que nous sommas, id allegorice eliam explicarî polest, quod
Véritablement bon mes, desiderantibus gratiam suam abundanter
Et mearcot comnu* nous. ipsam exibet ». S. Athan. «r Est alia esuritio,
Ont-ils rendu l’iispiit, ce n'est |>lus que poussière, et sunt aliter esurienLes, quibns esurientibus
Que cette majeste si pompeux et si fière....
Comme il« n'oal'plDs de sceptre, ils n'ont pins déflation». esca præhetur. Scriptumnamque est inAraos
Et tombent avpc eux d'une chute commune prophrta, vin, 41 : Ecce induco .famem super
Tous ceux que leur fortune terram ; non famem panis, neque sitim
Faisait leurs serritunra.
aquæ, sed famem ut audralur verbum Dei s*
5*— Le secours efficace n'est qu’en Jéhova; S. Hii. Au temps du Sauveur Jésus, cette
heureux qui sait l’y chercher, a quia nnllus nourri Lure ne si*ra pas seulement la grâce et
speravit in Domino, et confususest b. Eccli., la parole divine : « Panî*, quera egô dabo,
H. 44. caro mra est pro rmindi vita ». Joan., vir 52.
6. — Le psalmiste va prouver par trois — Solvit compeditosy civ, 20. C’esl ce qui est
arguments q u ’il faut avoir en Dieu une ab arrivé aux Juifs captifs à Babylone, c'est ce
solue confiance : 1 ° Il psi. tout-puissant, ui sera accordé aux hommes captifs du
puisqu'il a fait le ciel et la terre; 2° il esL émon.
souverainement fidèle dans ses promesses; 8. — Illuminât eœcos, en . rendant aux
3o il est infinim-nL bon, et secourt toutes les aveugles la l u m i è r e extérieure, et en éclai
sortes de malheureux. rant les ignorants de la lumière surnaturelle.
7. — Custodit veritatem. Les hommes, au ¡S., x x i x , 48 ; l x i , 4 ; MaLLh., xi, 5., Presque
contraire, ne veulmi pas, ou plus souvent, ne tous les'Pères traduisent : « sapientes facit
peuvent pas tenir leur promesses. Inju cæcos s ; ils suivent en cela les LXX : a o ç o ï
riam patientibus, cil, 6. Le secours divin TvqAoûç, qui ont entendu métaphoriquement
n’est assuré qu’à ceux qui souffrent injuste le verbe hébreu npS* paqaeh, * ouvrir les
eux », et « rendre sage t .- É lis o s , Herder :
ment, et non aux méchants qui endurant le
châtiment de leurs crimes. A partir de ce J éhova redresse l'infortuné voûté par le>
vers, « ab uni versa li providentia ad singu- malheur. — Justos, cxliv, 44, 49, 20.
iaria sermonem transfert, et ait nemincm ab 9. — Advenas, pupiüum, viduam, trois
PSAUME CXLVI 67»
10. Regnabit Dominus in scrcula, 10. Le Seigneur régnera aux siô-
Deus tuus, Sion in generationem et des des siècles : ton Dieu, ô Sion,
generationein, régnera dans tous les âges»
PSAUME CXLVII
grandes faiblesses dont s’éraeut le cœur de 40. — Regnabit, Exod., xv, 48.
Dieu, xciii, 6. — Suscipiet, TPBP» iehoded, il De son règne illimité
les consolidera, il les soutiendra. — Disper- Les bornes ne seront prescrites
det, cxliv , 20. « Faciet ut illorumprava con* Ni par la fin dos temps, ni par t’âternité.
J. B. Rouas.
silia nullum exitum ha béant, aut longe diver-
sum ab illo quem cogitaverant ». Vie. gen. Ce Dieu, qui doit régner à jamais, n’a point
Corisop. Ce vers est le seul qui soit consacré promis que la délivrance viendrait aussitôt
à rappeler la justice vindicative ; tous les que répreuve« a Ne e r g o c o n tu r b e m u r in
autres ne parlent que de bonté, « via pecca- tenlationibus, si non e vestigio sequatur
torum placet tibi, quia lata est, et multi per solutio : sed Domino permittamus tempus
iliam ambulant; latitudinem ejus vides, solutionis ; nec si quid boni fecerinius, sta
finem ejus non vides... Crede ei qui videt. tion petamus remunerationem, sed ejus vo-
Et quis egt homo qni videt? Forte nemo luntatem rursus itidem expectemus : quando
homo ; sed Dominus tuus ad te venit, ut cre- enim differì, remunera tur uberius et ple-
deres Deo s. S. Aug. nius ». S. J. Chrys.
6*0 LE LIVRE DES PSAUMES
14. — Il assure la paix à tes frontières,
Il te rassasie de la moelle du froment.
15- — Il envoie son ordre su r la te rre
E t sa parole s’élance avec rapidité.
16. — Il fait, tomber la neige comme* la laine,
Il répand le givre comme la cendre,
17. — Il je ile ses glaçons comme de* m iettes,
Qui peut tenir devant ses frima»?
18. — Il envoie mi parole e t les fait foudiv.
Il fait houfflpr »on vent et les eaux s'écoulent.
19. — Il ta it connaître sa parole à Jacob,
Se& lois et bea préceptes à Israël
20. — Il n’a fait.de même pour aucune nation,
Elles ne connaisbent point ses préceptes.
Alléluia.
PSAUME CXLYI
1. Àl<e!uia. 1. Alleluia.
Louoz le Seigneur, car il est bon Laudale Dominimi, quondam bo
do le célébrer; que la louange soit nus est psalrnus : Deo nostro sit
agréable à notre Dieu et digne de jucunda, decoraque laudalio.
lui.
mais c’est à Jacob seul qu’il fait connaître ses en vain à fixer le nombre des étoiles :
préceptes.
Les Pères appliquent le psaume à la Jéru Qne de mondes nouveaux, que de soleils sans nombre.
Trahis par leur splendeur, étincellent dans l'ombre I
salem spiriluelle. ¡’Eglise, et à la Jérusalem Les signes ¿puisé* s’usent à Us coin,'1er,
cèlent». S. Hil., S. Au®., de Civ. Dei, xix, 44. Et l'ime infatigable est lasso «l’y mouler I
S. J. Chrys., etc. L’Eglise se sert du Lauda, Les siècles, accusant leur alphabet stérile,
De ces astres sans fin n’nn’ iommé qu’un sur mille ;
Jerusalem aux fêtes du Saint Sacrement, de Que di*-je? au bord des cLux, ils n'iint t u qu'ondoyer
la Sainte Vierge, de la Dédicace, etc. Les mourantes lui‘uri> de ce lointain foyer..
4. — L’hébreu n’a qu'un spuI alléluia, Ohl que tes cieux sont grands I «t que l'esprit do l'hoinmo
Plie et tombe de haut, mon Dieu, quand il te nomme t
celui que la Vulgate traduit : laudate Üomi- Lamartine.
num, dans le corps même du verset. Quel
ques auteurs mettent en dehors du texte les Avec son puissant inLrumenL, Hsr-chel en
m o t s halelou-iak, et en font u n e soi te d’invi- comptait plus de vingt millions : mais il est
tatoire a n a l o g u e à celui d u p s a u m e précédent. hors de doute, ajoute le P. S<jr.chi, que si les
DeliLzsch traduit ainsi : étoiles visibles dans les grands iiistrumenls
ieuvent être portées à vingt ou trente mil-
Louez Dieu,
Car il est bon de chanter à noire Dieu. Îions, il y en a en réalité beaucoup plus; la
Car cela est doux, désirable est la louange. Voie lactée seule est formée d 'innombrables
Les adjectifs tob, bon, et Kaftim, doux, sont étoiles. Les Etoiles, Chap. v. Ce nombre que
au neutre comme au Ps. xci, S; cxxxif, 4 : l’homme ne pourra jamais connaître, et dont
le dernier, remarque Delitzsch, nu se dit les progrès de la science ne feront que reculer
même jamais de Dieu. Hupfeld, au contraire, la limite, le Créateur le sait, et « magnum
traduit comme au Ps. cxxxiv, 3 : louez eut aliquid Deo ?Lellas numerare, cm capiili
Jéhova, car ^1 est bon, psalmodiez à notre capiUim numérali sunt »? S. Aug. La pensée
Dieu, car il est doux. Celte traduction sup- du veiset est empruntée à lsalj, x l . 26, qui
iose l'impératif "HDT. zammrou, au lieu do fait au-si ressortir par là la puissance de
f’infinitif pH , niDT. zammrah , qu'on liL dans de Dieu en face de l'infirmité humaine. —
le texte. A la place de ce v e ib e , les v e r s i o n s Nomina vocat. Dieu leur donne des noms en
ont lu zimrah, chant ; le s e n s q u ’e lle s ont rapport avpc leurs propriétés, et »1 les con
a d o p t é e t celui q u e n o u s a v o n s d o n n é en p r e nais toutes individuellement; sa connaissance
m i e r l i n s o n t id e n t i q u e s . — SU jucunda, aiteini non moins facilement les derniers
LXX : ijôuvôeiii aîvscriç. La traduction grecque atomes qui les composent. <? Qui numéral hic
ne rend p a s l’hébreu niiU, navak, belle, dési cognitionem vocaviL, et astromm nomina
rable, convenable, et elle m e t l'optatif là où asiroiutu dilTerentias, et horum posilionem,
le texte n’a que l’indicatif. « Quomodo erii et ordinem, et habitum inter se », Theod.
Deo nosiro jucunda laus? Si bene vivendo 5. — Magnus Dominus. « Nondixil quanta
laudetur... Noli bonæ cantilenæ obstrepere sit magmludo ; neque enim fieri poteral ut
mon bus mali* ». S. Aug. diceret quamus essut, sed hoc ipso quod ita
2. — Æédificaiis. Le psalmiste reconnaissant eain désignât, ut non circumscribat aut ter-
attribue à Jéhova tout ce qui s'est fait. Sans mm t, <ensim eo mentem provehit, ut im-
lui, la ville pourrait-elle être bâtie et gardée, me nsa m esse cognoscai ». S. Greg. Nyss.,
cxxvi, 4, les tribus dispersées pourraient- in sua ni Ordinat. — Magna virlus ejus ».
elles être rassemblées, evi, 2-7? Heb. : a it est puissant m lorce. n ls., x l , 26.
3 . — Coutrüos corde,e v i,42-44;x x x m , 49; — Sapientiœ ejus. La sagesse de Dieu est
ls., l x i , 4. — Alhgats Luc., x, 34. inconcevable à Thomme, ainsi que tous scs
4. — Numéral, Les hommes ont cherché autres attributs, ls., x l , 28.
681 LE LIVRE DES PSAUMES
6. Le Seigneur protège ceux qui 6. Suscipiens mansuetos Domi
sont doux9 mais il abaisse les pé~ nus; humilians autem peccatores
cheurs jusqu’à terre. usque ad terram.
7. Chantez au Seigneur dans vos 7. Prascinite Domino in confes
louanges, célébrez notre Dieu sur la sione : psallite Deo nostro in ci-
harpe. thara.
8. C'est lui qui couvre le ciel de 8. Qui operit coelum nubibus ; et
nuages, et prépare la pluie pour la parat terrae pluviam.
terre ; qui fait pousser le gazon sur Qui producit in montibus faanum,
les montagnes, et rherbe pour l'u et herbam servituti hominum.
sage de l'homme ;
9. Qui donne leur nourriture aux 9. Qui dat jumentis escam ipso-
bêtes, et aux petits des corbeaux rum, et pullis corvorum invocanti-
qui crient vers lui. bus eum.
10. Ce n’est pas la vigueur du 10- Non in fortitudine equi vo-
cheval qui lui plaît, ni les jambes luntatem habebit; nec in tibiis viri
de Thomme cjui lui sont agréables* beneplacitum. erit ei.
11. Le Seigneur met son plaisir 11. Beneplacitum est Domino su
en ceux qui le craignent, et en ceux per timentes eum; et in eis, qui
qui ont confiance dans sa miséri sperant super misericordia ejus.
corde.
Alleluia. Alléluia.
12. Lauda, Jerusalem, Dominum; 12. Jérusalem, louez le Seigneur,
lauda Deum luum, Sion. Sion, chantez les louanges de votre
Dieu.
13. Quoniam confortavit seras 13. Parce qu'il a affermi les s e r
porlarum tuarum ; benedixit filiis rures de vos portes, et a béni vos
tuis in te. enfants utrmiiieu de vous.
14. Qui posuit fines tuos pacem; 14. Il a établi la paix dans votre
«t adipe frumenti satiat te. enceinte; il vous rassasie du plus
pur froment.
15. Qui emittit eloquium suum 15. Il envoie sa parole sur la
terrae; velociter currit sermo ejus, terre, et sa parole court avec vi
tesse.
16. Qui dat nivem sicut lanam ; 16. Il fait tomber la neige comme
nebulam sicut cinerem spargit. de la laine, il répand la gelée blan
che comme de la cendre.
PSAUME CXLVHI
A lleluia.
1 . — Louez Jéhova du h a u t des cieux,
Louez-le dans les h auteurs.
2 . — Louez-le, vous tous, ses anges.
Louez-le, vous toutes, ses milices.
3. — Louez-le, soleil e t lune,
Louez-le toutes, brillantes étoiles 1
titop &<rce(u>; oi icatXoctol êxàXouv, « les anciens le psalmiste : peut-être en avait-il été témoin,
donnaient à la neige le nom gracieux d'eau * pondant la captivité, dans les régions monta
laineuse ».Job, xxxvu, 6. — Nebulam, LXX: gneuses et les plateaux plus élevés du nord-
4(ifxXï)v, Heb : 1123, kefor, le givre. Exod., est de l'Assyrie.
xvi, 44. Le Seigneur le répand comme si 48. — Verbum suum. La même parole, qui
c’éiait de la cmdre, celle cendre blanche qui a produit le froid, le fait disparaître. « Plante
reste accumulée aux endroiL* où Ton a Deo concrescit gelu, et rursum lalis?imæ
campé quelque temps;, el qu’ensuite le vent funduntur aquæ ». Job, xxxvu, 40.
disperse à travers le désert. 49. — Le Dieu qui produit dans la
47. — Crystallum, mp , qorack, mot qui nature des effets h merveilleux n’est
veut dire « glao1 » ou # grêle». Dieu l'envoie autre que Jéhova. le Dieu particulier de
comme des O^nS^ kefilthim, des morceaux, Jacob. Celtu même idée fait tout le fond du
des choses brisées. Le psahnisle décrit ici les l’s. xvm.
phénomènes de l'hiver ; or la grêle ne tombe 24. — Non fecit taliter. Deut.,iv, 7. 32 34.
guère q j ’en été; ce n’esl donc pas dVIle Les autres nations ont reçu de Dieu la
qu’il .Vagit. D’ailleurs celte qorach est mise lumière ne la raison, mais non la grâce du la
en parallèle avec le froid intense ; par consé Loi révélée. — J\IanifestavUt OVJV*tedahoum,
quent, on ne peut songer qu’à la glace, qui « ils ne connaissent pas ». LXX : â&fawMv,
est assimilée par le psalmisteàdes morceaux, ont lu le verbe au pi *1. « Si:ripLam Icgem
à ¿les fragments. La glace ne ressemble pas nulli alii dédit; natuiHlem emm iiiIih liabe-
beaucoup à des 'l'Mpof, buccellæ, des bouchées bant omnes, personaniem quid >iL bonum,
de pain, mats elle peut s» présenter sous quid secu-i... Judæ s autem hoc procuravit
forme de blocs et de morceaux quelconques : eximiuin, ut quae eraut justu ac Ugitima,
c'est le sen* du mot hébreu. Job, xxxviu, pi r scripia cogno^cerent... Et iileo Judæi
29, 30. — Frigoris, m p , qarnh, 1« froid, qui digni suiit majon condemnaiione, quodquum
semble toujours riguu reux pour l'oriental nna cum lege naturali scnptam quoque legem
habitué aux ardeurs d'un soleil brûlant. Ce* accKpennt, tain sceleraLe et lam nefarie 90
phénomènes de l’hiver ont beaucoup frappé gesserunt ». S. J. Chrys.
PSAUME CXLVIII 68»
PSA U M E CXLVIII
1. Alléluia. 1. Alléluia.
LaudateDominum de cœlis : lau- Louez le Seigneur du haut des
date eum in excelsis. cieux, louez-le dans les hauteurs.
le leste de la Genèse. Mais nous lisons en sion d’une durée indéfinie. C’est la perpétuité
bébreu, sans copule et avec l’éiat construit : promise à certains êtres de la création maté
TIN >33*0, kokbei or, étoiles de lumière, rielle. Après la fin des temps, quand le globe
fcstres lumineux, a Hœc vero prophela con Bera purifié par le feu, II Pet., ni, 40, il y
vocai non veluti animata et ratinnem haben- aura une nouvelle terre et de nouveaux cieux,
tia, sed ut nos in hæc intueamur, Deique Apoc. xxi, 4, mais lar révélation n’oblig«
sapientiam discara us, et per omnia ut ipsi aucunement à croire que le monde matériel
landes texamur, adhortatur ». Theod. sera anéanti. La tradition ne prévoit qu’uno
4. — Cœli cœlorum, les régions les plus simple transformation. « Mutatione namque
reculées des espaces sidéraux. Deut., x, 44 ; rerurn, non omnimodo interitu transibit nie
Ps. cxm , 46; Eccli., xvi, 48, eie. — Aquœ mundus ». S. Aug, Civ. Dei, XX, 44. « Quid-
quæ super cœlos sunt, hammaim asher méfiai quid remanebit post mundi innovalionem, in
nashamaim, « les eaux qui du haut des perpeluum erit, geoeraiione et corruplione
cieux », les eaux qui descendent des hau cessante... Et ideo mundus hoc modo inno-
teurs atmosphériques, où les vapeurs se con vabitur, ut abjecla omni corruplione, per-
densent pour se résoudre en pluie. Gen. i, 7. petuo maneat in quiete. Unde ad illam inno«
Avec la traduction des versions, il faut en vationem nihil ordinari poterit nisi quod
tendre par les cieux la région où se forment habet ordinem ad încorruptionem.Hujusmodi
les nuages. autem sunt corpora cœlestia, elementa et
* 5. — Laudent. — En hébreu, ce vers ne homines ». S. Thom., Suppl. xci, 5. Cfr.
dépend pas de ce qui précède. — Dixit, Lessius, de Perfecl div. xm , 23. 448. —-
« verbo inlelligibili et sempiterno, non sona* Præceptum posuit. C’est Dieu lui-même qui
bili et temporali ». S. Aug. Heb. : m y, a établi les lois naturelles; il pourrait donc
tsivvah, il a ordonné, il a voulu, et du même les changer, s'il lui plaisait; à plus forte
coup l’efFel b été produit dans le temps. Nous raison peut-il, par le miracle, soustraire
devons comprendre par là combien est in certains êtres à leur action. C’est en vertu de
comparable Iouvrier* qui tantum opus brevi cette même volonté divine que des êtres ma
exiguoque momento suae opera Lionis absol- tériels se perpétueront s in æternum ». « Ne
verel, ut voluntatis effecLus sensum temporis forte, quod in æternum manerent, naturale
præveniret. Ncmo operantem vidit, sed agno- il lis esse ex substantiæ beatiludine crederetur,
vit operalum... Nec artis igitur usum nec Bubjecit : Præceptum posuit eL non præleri-
virtutis expendit, qui momento suæ volunta bit, ut hoc quod sunt, id est, ut maneant ia
tis majestatem tantae opera ti onis implevit, SBlernum, non naturæ suæesse inLelligant, sed
ut ea quæ non erani, esse tacerei lam velo- ræcepti ejus sil, qui potens sit rebu* ex ni-
ciler, ut neque voluntas operai ioni præcur- Silo subsLitutis naturam seternitatis afferre ».
reret, neque operalio voi un tati ». S. Ambr., S. Hil. — Non prœteribit, lav i mSi , velo
Hexam. i, 3, 8. — Ipse mandavit. Ce vera iahabor, « il ne passera pas outre ». On peut
est une addition des LXX. On ne le lit pas en dire avec les versions que la loi posée par
hébreu où, d'ailleurs, il serait sans parallèle. Dieu ne passera pas. Cfr. Matth., xxiv, 35 :
Il est emprunté au Ps. xxxii, 9. S. Hilaire a verbaautem mea non præteribunt» Maisde
tire cette conclusion du verset : a Nullus ce que la loi ne passe pas, il ne s’en suit pas
igitur hic fortuitorum concursus, nulla na- qu’elle sera toujours obéie, et c’est ce der
turre propriæ virtus, nulla æternitalis ez nier sens que le psalmiste semble avoir en
semel substantia, in his quæ creata docen- vue. On donne donc au verbe pour sujet
tur, admitlitur ». toutes les créatures nommées précédemment;
.6 — In æternum, lahad leholam, expres- le singulier du verbe, dit Hengstenberg ,
688 LE LIVRE DES PSAUMES
7. De la terre louez le Seigneur, 7. Laúdate Dominum de terra,
monstres, et vous tous, abîmes. dracones, et omnes abyssi.
8. Peu, grêle, neige, ^lace, souffles 8. Ignis, grando, nix, glacies,
des tempêtes, qui N executez ses or spiritus procellarum, quœ faciunt
dres ; verbum ejus.
9. Montagnes, et vous toutes, col 9. Montes, et omnes colles; ligna
lines, arbres fruitiers et vous tous, fructífera, et omnes cedri.
cèdres.
10. Bêles et animaux detouies 10. Bestiæ et universa pécora;
sortes, serpents et oiseaux ailés. serpentes, et volucres pennalæ.
11. Que les rois de la terre et tous 11. Reges terrœ, et omnes populi;
les peuples, que les princes et tous principes et omnes judiçes terra.
les juges d’ici-bas,
* les enferme dan* une même unité » et on faut s'impatienter, quelque mal uu'il nous
•raduit généralement : « il a posé une loi, (la arrive par la créature, quelle qu’elle soit, ni
créature) ne la transgressera pas », rien au par le froid, ni par le chaud, ni par aucune
monde n e la transgressera. La créature pri auire chose, parce que ce serait «’impatienter
vée de raison obéit en effet sans la moindre contre Dieu mém*, dont chaque créature fait
variation aux lois du Créateur, cm, 9. la volonté... Accomplissons-la donc aussi, et
0 stellifm Conditor orfais. soyons-lui fidèles, étant injuste que notre
Qui perputno nixtis solio, liberté ne nous serve qu'à nous affranchir de
Rapido cœlnui turbine versas, ses lois, elle qui nous est donnée et qui a été
Legeioqae pati stiiera cogis. faite, non pour se retirer de cet ordre, mais
Boèce, Cors. pbil. i, met. 5.
pour s’y ranger et s’v soumettre volontaire
7. — De terra. De là, en effet, aussi bien ment ». Bos*. Lett. V à S. Cornuau.
que de eœlis, 1 . 4, doit s'élever la louange. 9. ■— Ligna fruclifera, tous les arbres
— Dracones, D*:P3n, (feanniHim, les mons fruitiers, cedri, les cèdres, types magnifiques
tres marins qui se jouent dans les océans. de*« arbres qui ne portenL pas de fruits bons
Gen., i , 21 ; Ps-, l x v i i i , 3 5 ; c x l v , 6 . à manger.
8. — Glacies, "îTaïp, qitor, du verbe 40. — Serpentes, remesh, tout ce qui rampe
qntar, fumer, par con séquent. ce qui res à terre, Gen., i, 2!. a Bonis que suni m
semble à la fumée, la vapeur, le nuage. confesso prætermissis, ovibus, bobus, quo
Exod., xix, 18. LXX : xpuaictUo;, ont d& rum usum ostendit ipsa experiemia, asinis,
lire 1» même mot qu'au t . 47 du psaume camelis, etc., in iis quæ videnlur esse inu-
précédent — Spiritus procellarum, cvi, 25. — tilia versât orationem. dracones in medium
Quœ faciunt verbum ejus. Ces éléments divers adducens. parLem maris innavigabilem, et
obéissent à Dieu, eu, 20; cm, 4, et si la science que videntur afferre molestiam, ut ignem,
physique atteint les causes secondes qui les grandinem, nivem, glaciem... ex redundanti
mettent en mouvement, la vraie philosophie copia ostendens Dei providentiam. Si enim
doit remonter jusqu’à la cause première qui quæ videntur esseinutilia, et gennri hominum
a posé les lois de la nature. Le p a l m i s t e infesta, adeo sunt bon»* adeo utilia, ut ipsa
rappelle ici l'action du souverain Maître qui quoque laudem Deo afferent, et cum gloria
s’impose inéluctablement à tous les êtres, honoreque affîciant propLer suum opiiicium,
« ne quis ea vel forluitu, vel eau sis tantum- cogita apud tequalia sunt alia ». S. J. CJirys.
modo corporalibus, vel etiam spiriuialibu», 44. — Le psalmiste en arrive à l’homme,
tamen præter voluntatem Dei existenlibus, l'être intelligent qui doit comprendre le sens
agi crederet ». S. Aug.. de Trin. m , 40, 49. de l'harmonie universelle pour se mettre
Conclusion morale : « Quidquid ergo hic d’accord avec elle et célébrer le Créateur.
accidit contra voluntatem nostram, noveritis « Omnium inter se conspiratîo et consensio,
non accidere nisi de voluntate Dei... etsi nos ordine, ornatu, et apta serie disposita, prima
aon intelligîmus quid quare fiat, demus hoc videlicet est et originalis et vera musica;
providentiæ ipsius... Cum enim rœpmmus quam totius universi concinnator ineffabili
disputare de operibus Dei : quare hoc, quare sapientiæ su e ratione, per ea que semper
illud, et : non debuit sic facere, mate fecit sapienter fiunt, docte et perite elficit... Ita
hoc, ibi esL laus Dei? Perdidisti Alléluia. et in parvo mundo, in humana inquain nalura,
Omnia sic considéra quomodo placeas Deo totus ille magni mundi concentus elucescit ».
et laudes arlificem ». S. Aug. * ¿atnêifi il &d 5» ia Ps. inscript. 3. — Rege9
PSAUME GXLV1II 689
12. Juvenes et virgines, senes 12. Que les jeunes geris et les
cum junioribus laudent nomea Do ieunes filles, que les vieillards et
mini; les adolescents louent le nom du
Seigneur,
13. Quia exaltalum est nomen 13. Parce que c’est lui seul dont
ejus solius. le nom est élevé.
14. Confessio ejus super ccelum 14. Sa louange plane au-dessus
et terram ; et exaltavit cornu po- du ciel et de la terre, et il a élevé la
puli sui. puissance de son peuple : que
Hymnus omnibus sanctis ejus; l’hymne soit sur les lèvres de tous
filiis Israel, populo appropinquanti ses saints, des enfants d'Israël, le
sibi. Alleluia. peuple qui rapproche de près. Allé
luia.
terrœ. Ce sont les premiers dos hommes, Porle en mourant a son oreille
moins encore par leur rang, que par la sou La moindre voix qui dit : Seigneur 1
4 Lamartine.
mission et la reconnaissance dont ils sont
redevables envers le Seigneur. * Omnes Les hommes de tous les rangs et de tous les
populi. Le peuple jutf se réjouit de son exal âges ont été ainsi ^convoqués pour louer le
tation, mais tous les peuples de l'univers Très-Haut. « !n multiludine hominum diver
doivent prendre part à sa joie ; car les événe si ta s esl graduum, differeutia sexuum et dis-
ments que chante le psalmisle annoncent simililudo meritorum ; sed in Dei laudibus
et préparent la rédemption du genre humain omni ordini atque astati una maleria est.
tout entier, cxvi. — Principes, judices, tous Tola enim in Christo Ecclesia unum corpus
ceux qui exercent une partie de l'autorité est, et quod recle agit quaelibet portio, tota
souveraine ; quelle puissance n’ont-il pas pour sibi bene vìndicat pieni ludo ». S. Prosp.
parler les peuples à louer Dieu, comme aussi 43. — Is., il, 44.
pour les laisspr ou même leur faire proférer 44. — Confessio, IT in , hodoì sa majesté.
le blasphème 1 « Si cum nunc sunl principes « Confessio ejus est super cœlum et terram,
et magistratus, multique sunl in iis r.orrupti id est, major est laus ejus ex ipso quam ex
ac dépravai i, lanlus tamen rei est usus, ut crea tu ri s, quia magis laudandus propier se
etiam cum mali sint, magna ex eis capiaiur quam propter creaiuras ». Pel. Lomb. —
utilitas, cogna apud te, si ii quibus sunl Conm, la corne, symbole de la puissance,
crediti magistralus, eos recte gererent, cxxxt, 47 ; Lue., 1, 69. — Hymnus, appo
quam bene cum genere humano ageretur ! » sition à tout le vers précédent : ce que
S. J. Chrys. le Seigneur a faiL est l'objet de la louange
42. — Le vers précédent correspondait à de ses fidèles. — Populo appropinquanti,
reges terrœ , celui-ci à omnes populi* Le 131 p 0?« ham qrobo, le peuple son proche.
psalmisle convoque d’abord les jeunes gens Deut. iv, 7. C'étaient surtout les prêtres et
et les jpunos filles, c'est-à-dire ceux qui sont les lévites qui étaient proches du Seigneur,
& cet âge où Ton se donne à Dieu avec le plus Levil., x, 3; en louant Dieu, le peuple rem
de générosité et d'enthousiasme. — Juniori plit donc une fonction sacerdotale. Le peuple
bus. a Ex ore infantium et laclentium perfe- du Nouveau Testament sera encore plus pro*
cisii laudem ». vm, 3. che de son Dieu : « Qui aliquandoeratis longe,
facti estis prope in sanguine Chrisii n.Epli.,
Ne craignes pas que le murmure Kl« 43, Aussi sera-t-il appelé par S. Pierre. I,
De tous ces astres à la fois» il, 9 : « regale sacerdolium, gens sancla ».
Ces claires voix de la nature
Eloufient votre faible voix 1 Corneille résume ainsi ces derniers vers :
Tandis que les sphères mugissent Il vous a donné la victoire,
Et que les Efipt cieux retentissent Vos tyran* sont défaits et vos malheurs finis ;
J*e 6 ni iis roulant eo son honneur. 11 a pris soin de vous, prenez soin do sa gloire«
L'humble écho que l'âme réveille Vous qu’ik sa gloire il tient unis.
8« Bible. P saoubs. —■ 44
690 LEf LIVRE DES PSAUMES
PSAUME CXLIX
Alléluia.
1. — Chantez à Jéhova un eantique nouveau,
Sa louange dans rassemblée dos fidèles !
2. — Qu’Israël ser réjouisse èn son Créateur,
Que les fils de Sion tressaillent pour leur Roi 1
3. — Qn’ils louent son ncm dans leurs danses,
Qu’ils le chantent sur le tambourin et le kinnor 1
4. — Car Jéhova est gracieux pour son peuple,
J 1 glorifie les humbles en les sauvant.
5. — Les fidèles se réjouissent dans leu r gloire,
Ils tressaillent de joie sur leur couches.
6. — Los louanges de Dieu sont dans leur bouche.
E t le glaive à deux tranchants dans leur main.
7. — Pour tirer vengeance des nations,
E t porter le châtiment chez les peuples ;
8 .— P our lier leur rois avec des chaînes,
E t leurs'princes avec des entraves de fe r;
9. — P our exécuter sur eux l'a rrê t écrit :
C’est là la gloire de tous ses fidèles.
Alléluia I
PSAUME C X L I X
1. Alléluia. 1. Alléluia.
Chantez au Seigneur un cantique Cantate Domino canticum no-
nouveau, qu’on le loue dans Tas- vum; laus ejus in ecclesia sanclo-
semblée des saints. rum.
PSAUME CXLIX
la force, 3» 1 1 . 7-9, pour exercer les arrêts
divins contre les nalions.
Dans ce cantique, contemporain des deux JKIIiott reconnaît que ce psaume, comme
précédents, l'Israélite remercie le Seigneur tousceuxqui parlent d'un « chant nouveau »,
des vicioires remportées contre les ennemis a trait aux jonrs du Messie et à sa victoire
qui l'avaient assailli au retour de la captivité, finale. C'est là en effet le sens spirituel;
et voulaient l’empêcher de rebâtir le temple « Dieu sauve et exalte les humble? et les
et la ville. Cette opposition jalouse a été saints» il les comble de joie, il achève leur
surmontée, par la grâce de Dieu ; aussi Israël gloire en les associant à Jésus-Christ dans le
reconnaissant se déclare-t-il prêL à être dé jugement qu’il exerce sur le monde, et
sormais le justicier de Jéhova dans le monde. surtout dans le jugement solennel qu'il exer
te s trois strophes sont en vers heptasylla- cera à la fin des temps ». Le Hir. Cfr. Sap.,
Diques : 4« 4. 3 , qu’Israël célèbre Jéhova 111, 8 ; Matth*, xix, 28 ; I Cor. vi, 2.
dans ses cantiques de joie, 2 <> t t . 4-6, car 4. — Canticum nooum, xxxu, 3 ; xxxtx, 4;
il a donné À son peuple le salut, la gloire et xcv, 4 : xcvit, 4 ; c x l i i i , 9. « Vere novum,
PSAUME CXLIX 694
cojus nescil antiquitatem materia, fastidium danses sacrées. « Quando assumilur tympa-
gratia, quœ semper est amore recens, usu num et psalterium, manus concinunl voci.
rccenlior. Vere enim novum, quod hominum Sic et tu, si quando A llé lu ia cantas, porrigns
animos ad æternam innovai bealitudinem ». et panem esurienti, veslias nudurn, suscipias
Gilbert, Sup. Cantic. iv, post Op. S. Bernard. peregrinum«.S. Aug.
— in ecclesia sanctorum, l’assemblée des 4. — Beneplacitum est, LXX : eùfioxeï.
ehosidim9 dos fidèles serviteurs de Jéhova. Dieu, qui avait un momenl détourné les
« Extra ecclesiam laudalur ministerio insen- regarda de son peuple, lui rend désormais sa
sib>h et mnlo rerum, vano hominum. In faveur. 1s., l i v , 7, 8. — Exaltabit, "1NS*.
rebus insensatis conditio, in hominibus non ifaier, il honorera, il glorifiera les humbles
renalis aliquanta cognitio, in nuutris tamen par le salut, en les sauvant, LXX : iv
dilectio. Nam dilectio conditoris sui in pri- otürn pcot.
mis nulla, in s>*cundis non sancla... Sanctus 5. — In gloria . La gloire en effet a suc
universa perscrutalur eL æstimat quantum cédé à la honte, et la joie à la tristesse. —
daLur, ut per hæc aucloris jnxta vires colligat In cubilibus, les lits où l'on s’asseyait pour
nolitionem, migret ad æmulaLionem, capia- la conversation et le repos (1» Hirj, et sur
tur in afl’ectionem ». Gilb. Ibid. lesquels naguère on se lamentait. Os., vu, 44;
2 .— In eo qui fecit eum, VVJV2, behosçaiü, Ps.. iv, 5.
in factore suo, Job, xxxv, 40 ; Is., l i v , 5. — 6. — Exaltationes, LXX : «1 |w<reiç, les
]n rege suo. Au retour du la captivité, les élévations, les louanges de Dieu sont dans
Israélites n 'a uront plus de ro is; Jéhova n'en leur gosier, et des glaives à deux tranchant?
sera que plus complètement et plus efficace dans leurs mains. Les Israélites, rétablis
ment leur souverain, et il les défendra contre dans l'héritage de leurs pères, auront à l'a
les étrangers. Is., l x i i i , 48, 49. venir les louanges du Seigneur sur les lèvres,
3 .— In choro, ViriDa, bemachol. Mossé fait et les armes en main pour défendre son
venir ce mol du verbe ckalal, percer, et lui honneur contre les nations. C’est ce qu'il*
donne le sens '^e flûte, comme i chalil; mais firent plus tard excellemment sous la con
les hébraïsanu» le font tous dériver de S in , duite de Judas Machabée : a manu quidem
choul, tourner en rond, sauter; il signifie pugnanles, ad Dominum cordibus orantes ».
• danse ». Exod., xv, 20; Judic., xi, 34. II Mach., xv, 27.
lérémie, xxxi, 4, avait prédit celte marque 7. — Israël va être le justicier de Dieu ;
de joie pour le retour des captifs. — Tym les nations ont servi à le punir de ses crimes;
pano, thof, le tambourin, instrument analogue lui-méme à son tour sera le ministre de la
an tambour de basque. — Psalterio, heb. : vengeance divine contre les nations. Celte
le iinnor, muet si longtemps à Baby lone, prophétie s’accomplira à la lettre quand
cxxxvi, 2, et accompagnant maintenant les viendra le Messie, et quand la petite pierre
692 LE LIVRE DES PSAUMES
8. Pour hcr leurs rois avec des 8. Ad alligandos reges eorum in
entraves, et leurs princes avec des compedibus; et nobiles eorum in
menottes de fer; manicis ferreis.
9. Pour exécuter parmi eux l'ar 9. Ut faciant in eis judicium con-
rêt écrit : tel est rhonneur fait à scriptum; gloria haec est omnibus
tous ses saints. Alléluia. sanctis ejus. Alleluia.
PSAUME CL
Alléluia.
1. — Louez Dieu dans son sanctuaire,
Louez-le dans le firm am ent de sa puissance!
2. — Louez-le pour ses hauts faits,
Louez-le selon l'im m ensité de sa g ran d eu r !
3. — Louez-le au son de la tro m p ette,
Louez-le sur le nébel e t le fcinnor;
4. — Louez-le avec le tam bourin et la danse,
Louez-le su r les cordes e t la flûte !,
5. — Louez-le avec les cym bales éclatantes,
Louez-le avec les cym bales re te n tissan tes!
6. — Que tout ce qui respire loue Jéhova 1
A llé lu ia !
P S A UME CL
Doxologie fi nal e,
i. Alléluia. 1. Alléluia,
Louez le Seigneur dans son Laudate Dominum in sanctis
sanctuaire, louez-le dans le firma- ej[us; laudate eum in firmamento
ment de sa puissance. virtutis ejus.
PSAUME C LI DES SE P T A N T E
Après le Pa. cl, les LXX ajoutent un aulre psaume qu’on retrouve avec quelques légères
t/jriantes dans les versions syriaque, arabe et éthiopienne. Nous donnons en regard la
traduction de S. Jérôme, ei une traduction française du texte grec.
I David. Extra nnmernm. Cum pugnavi! com Goliath. Ce psaume est écrit par David lni-mfime et hors nombre^
qnanil il combattit «eu! contre Goliatll.
3 Pwsillos emiri in ter fratr os meos, J'é ta is polit parmi mes frères,
Et udnloscenlior in domo putris met, Et le plus je un e dans la maison do mon père.
3 Puscobam ovos palris in ri : J ü pais-ais les b rebis de mon père :
M;inu«> mrse foconi nt organum. Me« mains lirent itne tlùle,
Disili niui »piarci uni p'aHermm. Mi*s doigt* arrangèrent un kinnor.
4 El quis annnnliavil Domino meo? Qui donc l'annonce à mon Seigneur ?
Ipso Dominu*, ipse omnium uxandiet C'est Ii* St i^ncur, c'est lui-tnëme qui entend.
5 Ipse misil angelum smim, Lui*mémo envoya son an^c.
Et tulli mo do ovibns patri« mui, Il mi* lira d’avec les brebis de mon père,
El unxil ni« in iimcricordia unction» sua. Kl m'oignit de l’huile do son onction.
6 Fra Ires mci Imni p I may ni. Mes Irèrns étaient beaux et grands,
Et non hill Imnrpl.iciiwn in eis Domino. Mais ce n’est pas en eux que s n plut le Seigneur.
7 Exivi ari »lam alienigi'iia», Je sorti* K la rencontre do l'étranger,
El malp'lixil in simulacri« sui». El il me matiilil par ses idoles.
8 Ego aulcm m e n a t o a b ipso gladio Mais mot, ayant lird son gi.iire,
Amputavi cuput ejn*. Je le dèc»|ttlai,
Et abstuli opprobrium de (ìliis Israel. El j ’unlevai la honlo des fils d'Israël.
PRÉFACE
de la p o é s ie h é b r a ïq u e
Pag. N *
I Caractères généraux. . . . . i 111 Exécution musicale chez les hé-
II Caractères particuliers. . . . xm breux...............................................
LE PSAUTIER
Numero» Numéro»
do< Psaumes des Psaumes
selon selon
la Vulgate. l’Uiibren. Pai. la Valgale* i'Hébrra. Pag.
1 1 lientns vir qui non XX 21 Domine, invirtute tua. 89
abut. . . . . . 4 XXI 22 Deus, Deus meus, re-
II 2 Qua re fremuerunt 5 s p i c e ..................... 93
1*1 3 Dom ine. quid muliipli- XXII 23 Dominus regit me. . 404
c a i i ..................... 40 XXIII 24 Domini est terra . . 407
IV 4 Cuin mvocarem. . . 43 XXIV 25 Ad le, Domine, levavi. 414
V 5 Veiba mea . . . . 46 XXV ¿6 Judica me, Domina. . 445
Vï 6 Domine, ne in fnrore... XXVI 27 Dominus illuminalo
Mirrere . . . . 20 mea.......................... 449
VII 7 Domine, Deus mcu*. 23 XXV» 28 Ad te, Domino, cla-
VIII 8 Dom ine, Dominus no- m a b o ..................... 424
ster........................... 29 XXVIII 29 Afférie Domino, filii
i g Dei........................... 426
IX ] Confitcbor... narrabo. 33 XXIX 30 Exaltabo te, Domine* 431
(40 XXX 34 In te, Domine, spera
X *4 In Domino confido. . 44 vi... libera me . . 435
XI 4$ Salvum me fac, Do- XXXI 32 Beati quorum remis?»
n m i(\ . , . . . 44 sunt. . . . . . 444
XII 43 Usqnequo, Domine. • 47 XXXII 33 Exultate* justi, in Do
XIII 44 D ixi L in s ip ie n s.., Do* mino ..................... 447
m in u s de ccb Io . . 50 XXXIII 34 Benedicam Dominum. 452
XIV 45 Domine.quishabitabik. 04 XXXIV 35 Judica, Domine, nocen-
XV 46 Conserva me. Domine. 57 tps me..................... 458
XVI 47 Exaurii, Domine. . . 61 XXXV 36 Dixit mjustus ut delin*
XVII 48 Diligam te, Domine . 70 q u a l ..................... 465
XVIII 49 Ccßli enarrant. . . . 84 XXXVI 37 Noli aemulari in mali-
XIX 20 Exaudiat le Dominus. 86 gnantibus. . • • 470
696 TABLE DES PàAUMES
Niimnros Numero*
des Psuumes des PsiiumoR
selon srton
la Vulgate, n ie b r c u . Pag. la Vulgate. i'Hébreo. Pag*
XXXVII 38 Domine, no in furore LXX1I 73 Quam bonus Israel
tuo... Quomam. . 478 D e u s ..................... 340
XXXVII! 39 Dixj : Cuslodiam. . 484 LXXIII 74 Ut quid,Deus, repulisti
XXXIX 40 Expectans expectavi in finem . . . . 346
IJominum. . . . 488 LXX1V 75 Confitebimur libi,Deus. 352
XL 44 Beatus qui wtelligit . 495 LXXV 76 Noiua in Judaea Deus. 355
XL! 42 Quomadmodum desi LXXV1 77 Voce mea .. et inten-
derai ..................... 204 dit............................359
XL1I 43 Judica m e , Deus. . 204 LXXVll 78 Attendile,populemeus 366
XLIII 44 Deus. ìuir»bus nostris. 207 LXX Vili 79 Di’u s vonminigentes. 378
XLIV 45 Eructavji cor meum . 243 LXXIX 80 Qui reeis Israel. . . 382
XLV 46 Deus noslcr rnlugium. 221 LXXX 84 Esultai* Deo. . . . 387
XLYI 47 Omnes gentes, plaudite LXXXl 82 Dfits stelit in syna-
mHnìbus . . . . 225 g o g a ..................... 394
XLVIl 48 Magnus Dominus . . 228 LXXXII 83 Deus, qyis similis erit
XLVI1I 49 Auditol)3ec,omnesgcn- (ibi...........................395
t-'.<.......................... 23*2 LXXXÌII 84 Quam dilecla lab?rna-
XLIX 50 Deus deorum Domi c.ula......................... 399
nus......................... 239 LXXX1V 83 Benodixisti, Domine , 404
L 51 Misere™ mei, Deus, LXXXV 86 Inclina. Domine, au-
secundum. . . • 245 rem tuam. . . , 408
LI 52 Quid gionans in mali- LXXXVI 87 Fundamenta ejus . . 444
H a .....................254 LXXXVII 88 Domine, Deus salutis
Lll 53 Dixil uiMpiens... Deus m e » .....................445
di» rmlo . . . . 253 LXXXVIIl 89 Misencordias Domini. 424
LUI 54 Deus, in nomine tuo LXXXIX * 90 Domine, refugium. . 432
salvui»....................... 255 XC 94 Qui habilal in adjulo-
L1V 55 Exaudi, Deus, oratio- rio. • . « . . 438
nem meam. . . . 259 XCI 92 Bonum est confiteri
LV 56 Mnerere mei, Deus , Domino . . . . 442
quoniam . . . . 265 XCn 93 Dominus regnavit, de-
LVI 57 Miserare mei,Deus, mi- corem ..................... 446
serere...................... 268 XCIII 94 Deus ultionmo Domi
LVII 58 Si vere utique jusli- num........................... 450
Uam.........................272 XCIV 95 Venite,cxtultemus Do
LVI11 59 Eripe me de inimicis mino.........................454
meis . . . . . 277 XCV 96 Cantate Domino.....
LIX 60 Deus, repulisti nos. . 284 Cantate.....................458
LX 64 Exaudi, Deus, depreca- XCVI 97 Dominus regnavit,exul-
lionem meam. . . 285 tet terra. . . . 462
LXI 62 Nonne Deo subjecta. 2S7 XCVII 98 Cantate Domino... quia
LXU 63 Deus, Deus meus, ad mirabilia . . . . 466
te de luce. . . . 290 XCVI1I 99 pominus regnavit, ira-
LXIII 64 Exaudi, Deus, cum de- scanLur. . . . . 468
precor......................... 294 XCIX 400 Jubilate Deo... ser
LXIV 65 Te rìecet hymnus. . 297 vile.......................... 474
LXV 66 Jubilaie Deo... psal- C 404 Miserìcordiam et judi
m u m ..................... 302 cium ..................... 473
LXYI 67 Deus misereatur no CI 402 Domine, exaudi... et
stri...........................306 clamor..................... 478
LXVII 68 Exurgat Deus et dissi* CII 403 Benedic, anima mea...
pentar......................309 Benedic....................483
LXVIU 69 tìafvum me fac, Deus. 324 CUI 4 0 4 Benedic, anima mea...
LXIX 70 Deus, in adjutoriùm Confe&sionem. • » 489
meum intende . » 327 GIV 405 £ 0 nftLemim... et in vo
LXX 74 In te, Domine, speravi. lente. . . . . . 499
et eripe me . . . 329 CV 406 Coafìtemini... Quis . 5 0 7
LXXI 72 Deus judicium tuum CVI 4 0 7 Condiemini... Dicant
regi ds. « * • • 334 qu i . • i • • • • 547
TABLE DES PSAUMES 697
Nomérog Nurndros
des Psaumes desPsaumes
se Ion selOD
la Volgale. l’Hébreu. ' Pag* ia Vulgate. l’Hébrea. Pag.
CVII 408 Paralumcor meum. . 525 CXXIX 430 De profundis clamavi. 620
GVIII 409 Dnus, laudem tuam. . 528 cxxx 131 D o m i n i o n est exalla-
C1X 410 Dixit Dominus Domino lu m .............................. 623
meo. • ■ • • • 534 CXXXl 432 Memento, Dumme, Da
CX 441 Confitebor... in consi- vid........................... 625
l i o ..........................544 CXXXU 433 Ecco quam bonum. . 630
CXI 442 Beatus vir qui timet CXXXHI 134 Ecce nunc benedicite
Dominum. . . . 545 Dominum. . , * 632
CXII 443 Laudate, pueri, Domi CXXXIV 4 35 L audate nomon Domini 634
num......................... 548 CXXXV 136 Confilemini...quoniam
in seiernum . . . 637
CXl.I j j j g ln exitu Israel. . . Sä* CXXXVI 137 Super flumina Babylo-
m s................................ 640
CXIV { aar Dilexi quoniam. . . 557 CXXXVII 138 Confitebor...quoniam. 643
CXV J Credidi, propter quod, 558 CXXXVIII 139 Domine, probasti me. 6i7
CXVI 447 Laudate Dominum, C X X X IX 140 Eripe me, Domino. . 655
omnes gentes. . . 564 CXL 441 Domine,clamavi ad te. 657
¡XVII 448 Confilemini...... Dicat CXLÏ 442 Voce m ca... deprcca-
nunc.........................563 tus............................... 663
JXVIJI 449 Beati immaculati in CXL1I 443 Domine,exaudi... auri-
via........................... 573 b us.............................. 664
IXIX 420 Ad Dominum cum tri- CXL11I 444 Benedictus Dominus
bularer.......................599 Deus raeus. . . 667
:x x 42*1 Levavi oculos mcos. 601 CXLÏV 445 Exaltabo le, Deus. . 672
OXXI 422 L&Latus sum. . . . 603 CXLV 446 Lauda, anima mca, Do
CXXII 423 Ad te levavi oculos m inum ........................ 676
m e o s ..................... 606 Laudale Dominumquo»
CXXH1 424 N isi quia Dominus. . 608 CXLVI niam bonus . . .
447 Lauda,
683
CXXIV 425 Qui confidimi in Do CXLVH Jerusalem, Do
mino ..................... 640 m inum ........................ 680
GXXV 426 In convertendo Domi CXLVI II 448 L audate Dominum de
nus........................... 612 c a e l i s ........................ 685
CXXVI 427 Nisi Dominus sediGca- CXLIX 449 Cantalo D om ino......
verit . . . *. . 614 laus ejus. . . . 690
CXXVll 428 BnaLi omnesqui timent 646 a 450 LaudaLe Dominum in
CXXV11I 129 Saepe expugoaverunt. 648 sanctis eju s. - * 694
TABLE ALPHABÉTIQUE DES PSAUMES
Pag.
A XL1X Deus deorum Dominus. . 239
A LXI1 Deus, Deus meus, ad to
CXIX Ad Dominum cum tribù— de luce.......................... 290
larer............................. 599 XXI Deus, Deus meus, respice. 93
XXVII Ad te, Domine, ciamabo. m LXIX Deus, in adjutorium meum
XXIV Ad te, Domine, levavi. . 4M intende......................... 327
CXX1Ï Ad te levavi oculos mnos. 606 LUI Deus, in nomine luo sal
XXVIII Affarle Domino, filii Dei. 426 vimi............................... 255
JLXXVII Attendile, populc meus. 366 LXXl Deus judicium tuum regi
XLVIH Audite haec,omnes gente?. 23* da. . . . « • « « 334
CVIIÏ Deus, laudem tu am. . • 528
B « LXVI Deus mìsercalur nostri. 306
CXVIII Beati ixnmaculali in via. 573 XLV Deus noster rofugium. . 221
CXXVI1 ßpati ornnps qui timent. 616 LXXXH Deus, quis similis erit
XXXI Beati quorum r e m i s i libi. . . . . . . 393
sunt ............................. 444 LIX Deus, repulisti nos. . . 284
XL Braius qui inteiligil. . . 495 LXXXI Dpii< siet.it in svnagoga. 391
1 Beatus vir qui non abiit. 4 LXXVIII Dpu-s, venerunt gantes. . 378
CXI Beatus vir qui timet Do xenr Dpiis ultionum Dominus, 450
minum........................... 545 CXIV Dilexi quoniam. . . . 557
eu Benedic. anima mea... Be- XVII Diligam Lo, Domine. . . 70
nedic............................. 483 XXXVHÌ Dixi : CusLodiam. . • . 484
cm Benedic, anima mea... CIX Dixit Dominus Domino
Confeesionem. . . . meo...............................
489
452 A534
XXXlll Benedicam Dominum. . XXXV Dixit injustus ut delìn-
CXL11I Benediciti* Dominus Deus qual.............................. 465
meus. 667 X11K Dixit insipiens.., Domi
LXXXIV Bonedixisii, Domine. . . 404 nus de coelo. . . . 50-
XCI Bonum est confìteri Do LII Dixit insipiens... Deus de
mino . » . . * • 442 coelo.............................. 253
CXL Domine, clamavi ad te. . 657
G VII Domine, Drus meu*. . 23
XCV Cantate Domino......Can LXXXVI1 Domine,Deus salutismeae. 445
tate. 458 Vili Domine, Dominus noster. 29
CXLIX Cantato Domino...... laus CXLII Domine,exaudi... auribus. 66i
e;us............................... 690 CI Domine, exaudi... et cla
NCVII Cantate Domino..« quia mor. . . . « • . 47$
m ira b ih a..................... 466 XX Domine, in virtute tua. . 89
XVIII Cceli enarrant . . . . 84 VI Domine, ne in furore...
I.XMV Confitebimur tibi, Deus. 352 M iserere..................... 20
Conhtebor... in consilio. 544 XXXVII Domine,ne in furore tuo...
IX ConfUebor... narrato. . 33 Quoniam....................... 478
C XXXVII Confìlebor,.. quoniam. . 643 cxxx Domine,non est exaltatum. 623
CVJ Confuemini... Dicant qui. 547 CXXXVIII Domine, probanti me. . 6Ì7
CXVII Confìlemini... Dicat nunc. 563 HI Domine,quid muliiplicali. 40
ClV Confi temi ni... et invocate. 499 XIV Domine,quis liabiiabit. . 54
cv ConfHemim... Quis. . . 507 LXXXIX Domine, refugium. . . 43'2
cxxxv Confi tomi ni... quoniam io XXU1 Domini est terra . . . 407
aeiernum ..................... 637 xxVi Dominus ìlluminatio mea. 44«)
XV Conserva me. Domine. . 67 XXII Dominus regiL me. . . 40i
c xv Credidi, propter quod. . 558 XCII Dominus regnavit, deco-
IV Cum invocarem. . . • 42 rem. . . . . . . 446
XCVI Dominus regnavit, exultet
XI terra.............................. 462
c x x ix De profundis clamavi. . 620 XCVIII Dom inus regnavit, ira-
XL1U Deus, auribus nostris. . 207 468
TABLE ALPHABÉTIQUE DEá PSAUMES 699
Pag. Pag.
CXXXIV Laudale nomen Domini. 634
E CXII Laudalo, pueri. Dominum. 548
CX XX IH Ecce nunc benedicite Do CX X Levavi oeulos meos. . 604
m inum .............................. 632 .
C X X X Il Ecce quam bonum. . . 630 M
LVIli En p o me de inimicis meis. 277 XLVII Ma^nu* Dnimnus . . . 228
C,XXXIX Eripo me, Domine. . . 655 CXXX1 Momento. Domino, David. 625
XLIV Erurlavit cor meum . . 243 LVl Misem-iì mci, Deus, mise-
CXUV Exaflabo te, Deus. . . 672 268
X X IX Kxaltabo l e , Domine* . 434 LV Misererc mei, Deus , quo-
XIX Exaudiat te Dominus. . 86 n ia m .................................. 265
LXIII Exaudí, Deus... curn de« L Misererò mni, Deus, se-
precor............................... 294 cuntlurn............................ 24S
LX Exaudí, Deus, deprecatio- C Miser icordiam eljudicium. 473
nem m eam ....................... 285 LXXXVIII Misencordias Domini. . 421
L1V Exaudí, Onus, oraüonem
m eam ................................ 259 N
XVI Exaudí. Domíne. . . . 64 CXXVI Nisi Dominus tedifica veni. 614
X X X IX Expectans expeclaví Do« CXX1II Nisi quia Doinmus. . . 608
lninum, . . . K , 488 X X XV I Noli aemuJari in mali-
LXXX E x u l ta d Dpo...................... 387 gnanlibu«......................... 470
xxxu Exultale. jnsti, in Domino. 447 LXI Nonne Deo subjecla. . 287
LXVÍi Exurgal Deus . . . . 309 LXXV Nolus in Judaea Deus. . 3o(5
F O
LX X X V I Fundamenta ejus . . • XLVi Omnes gontes . . . . 225
I P
LXXXV Inclina. Domine, aurem GVII Para tu m cor meum. . t 525
Ui a m .................................. 408
CX XV In convertendo Dominus. 612 Q
X ln Domino confido. . . 44 LXXU Quam bonus Israel Deus. 340
CXI I In cxilu Israel. . . • 551 LX XXIII Quam dilecla tabornacula. 399
XXX ln le, Domine, speravi... 11 Qua re fremuerunl . . 5
libera me........................ 435 XL! Qiiemnrlmodum desiderat. 201
LXX In te, Domine, speravi... CXXIV Qui confidimi in Domino. 640
et eripe me...................... 329 Qui habitat in adjutorio. 438
LX XIX Qui regis Israel. . . . 382
J LI Quid gloriaris in malitia. 251
LXV Jubilate Deo... psalmum. 302 zi
XOIX Jubilate Deo... servite. 474 s
X X X IV Judiea, Domine, nocentes - CXXV1I1 Siepe expugnaverunt. 643
m e ...................................... 458 Lxvm Salvum me fac, Deus. . 324
XLII Judica m e, Deus. . • 204 XI Salvum me fac, Domine. 44
XXV Judica me, Domine. . . 445 LVII Si vere utique juslitiam. 27*2
CXXXVI Super fiumtna Babyloms. 640
L
Lsetalus sum ........................ 603 T
CXXI
CXLV Lauda, anima mea, Domi LXIV Te decct hymnus. . . 297
num. . . . . . . 676
CXLVII Lauda, Jerusalem, Domi U
num ................................... 683 XII Usquequo, Domine. . . 47
CXLVIII Laudale Dominum de eoe* LXXÏII Ut quid, Deus, repulisti in
J i s .................................... 683 i ì n e m .............................. 346
CL Laudale Dominum in
sanctis ejus..................... 692 V
CXVI Laudale Dommurn, omnes XCIV Venite,exultcmus Domino. 454
gentes............................... 564 V Vetba m e a ........................ 16
CXLVI Laudate Dominum quo- CX LI Voce m ea... deprecatus. 662
niam bonus . . . . 680 LXXV1 Voce mea .. et intendii. 359