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Le « CHATEAU DE POMPON » est essentiellement un premier livre de lecture
courante. Si l'ensemble de l'ouvrage est l’histoire d'un petit âne, chaque groupe de deux
lectures constitue un récit indépendant.

Le « CHATEAU DE POMPON » est destiné aux élèves qui viennent d'achever le


dernier livret du syllabaire, par conséquent à des enfants qui trébuchent encore sur les
difficultés orthographiques, c'est pourquoi nous l'avons voulu simple, accueillant, aéré,
abondamment Illustré.

Ainsi, pour ne pas dérouter le jeune lecteur, les premiers textes sont écrits au présent.
C'est seulement vers la fin de l'ouvrage que les temps de narration ont été alternés.

On notera l'importance donnée, en tête de chaque lecture, à la révision de sons,


toujours si nécessaire. En ce qui concerne l'appareil pédagogique, la progression des
exercices est lente mais continue. Aucune explication de mots au début (les mots inconnus de
l'enfant sont d'ailleurs fort rares). Une série d'exercices dits « à trous » permettront, au
départ, de revenir sur le" texte très facilement. D'autre part, nous avons jugé bon de
maintenir jusqu'au bout de l'ouvrage la copie pure et simple des mots, ce qui favorisera
l'assimilation de l'orthographe. On notera, par ailleurs, la place importante donnée aux
questions sur l'intelligence du texte, questions qui ont pour but essentiel de développer
l'élocution.

C'est seulement dans la seconde partie de l'ouvrage qu'apparaissent les explications


de mots, les petits exercices de grammaire sur le genre et le nombre et, en dernier lieu, une
discrète initiation à la conjugaison. Enfin, après chaque groupe de deux lectures, des dessins,
très simples à reproduire, complètent l'attrait des récits.

Nous espérons que le « CHATEAU DE POMPON » permettra un passage sans heurt


du syllabaire à la lecture courante. Nous souhaitons aussi ardemment qu'il éveille chez
l'enfant un goût profond de la lecture, seul gage de rapides progrès et d'harmonieux
développement intellectuel.

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RÉVISION DES SONS : é–è-ê
é : école — déjà — bébé — une idée — elle répond — écrire — c'était.
è : fière — frère — le père — la mère.
ê : elle l'arrête — une bête — la tête — la fête.

1. Guitou et Finette rentrent de l'école. Guitou


est déjà un grand garçon. Il a presque sept_ans. Il
est blond avec de grands yeux clairs. Finette n'a
que cinq_ans et demi. Elle va encore à l'école
maternelle, mais_elle sait déjà écrire : papa,
toto, bébé, et d'autres mots encore. Elle est très
fière d'avoir un grand frère qui lit dans de vrais
livres.
2. Guitou sait aussi compter jusqu'à mille et,
soudain, cela lui donne une idée.

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— Comptons nos pas jusqu'à la maison. Et il
commence :
— Un... deux... trois... quatre...
Il compte ainsi jusqu'à deux cent douze.
Tout_à coup, Finette l'arrête. Elle a entendu un
drôle de bruit dans_un champ voisin.
3. Écoute, Guitou, il y a une bête dans le
champ.
— Bah ! fait Guitou, tu as entendu une vache,
un cochon, un cheval ou une brebis.
Finette secoue la tête et répond :
— Non, ce n'était ni une vache, ni un cochon,
ni un cheval, ni une brebis.

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RÉVISION DES SONS : OU – OI

ou : Guitou — le tour — elle pousse — ajoute.


OI : joie — avoir — moi — le roi — le moineau.

1. Alors, Guitou s'approche de la haie. Il


passe sa tête à travers les branchages et s'écrie :
— Tu as raison, Finette, ce n'est ni une vache,
ni un cochon, ni un cheval, ni une brebis. Devine!
2. Curieuse, Finette s'approche à son tour
et elle pousse un cri de joie. Elle aperçoit un joli
petit âne aux longues oreilles qui fait : Hi-han!...
Hi-han !...
— Il n'a pas l'air méchant, dit Finette,
j'aimerais le toucher.

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3. Guitou écarte les feuillages et Finette étend
la main. Le petit âne se laisse caresser avec
plaisir.
— J'aimerais avoir un petit âne gris
comme celui-là, pour monter sur son dos, dit
Guitou.
— Moi aussi, ajoute Finette, il est si beau !

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RÉVISION DES SONS : â–ô–û–î
Un âne — drôle — le bâtiment — la piqûre — la flûte — le pâtre — le plâtre — le
gîte.

1. Guitou et Finette ne pensent plus qu'au


petit âne. En allant à l'école, ils s'arrêtent devant
le champ où il broute tranquillement. Finette ne
se lasse pas de le contempler. Un jour, ils
s'attardent tant qu'ils manquent l'heure. Alors, le
maître punit Guitou. Finette est grondée par sa
maîtresse.
2. Ils promettent tous deux de ne plus jamais
être en retard mais cela ne les empêche pas de
s'arrêter devant le petit âne.

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A force de passer leur tête dans la haie, ils y
ont fait un trou. Le petit âne. ne s'en éloigne
jamais. Il sait que ses amis viennent là pour le voir.
On dirait qu'il connaît l'heure de la sortie de l'école.
3. Quand il reconnaît le pas des enfants sur la
route, il se met à braire : Hi-han ! Je vous
attends... Hi-han ! Je vous attends.
A la maison, Guitou et Finette ont déjà un chat
tigré qui s'appelle Mizou et un chien nommé Bibi.
Ils les aiment bien tous les deux, mais un âne,
c'est encore mieux. Une chose pourtant les
préoccupe; comment le nourrir?

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RÉVISION DES SONS : ON – AN
on : répond — on — content — tondre.
an : en passant — je mangeais — maman — danser.

1. Alors, en passant un jour devant le pré,


Finette demande à son frère ce que mangent les
ânes.
— Ils mangent de l'herbe, comme les vaches
et les moutons, répond Guitou. C'est pour cela
qu'on les met dans les champs.
Finette réfléchit et trouve que toujours manger
de l'herbe est bien monotone.

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2. — Moi, dit-elle, si je ne mangeais que de la
salade, je n'aurais plus du tout d'appétit.
— Je crois qu'ils aiment aussi les carottes,
reprend Guitou.
— Alors, je lui apporterai une carotte bien
rouge.
3. Le lendemain, en cachette, elle cherche
dans le panier à légumes de maman. Hélas!
elle n'y trouve que des poireaux et des navets.
Alors, elle vide sa tirelire pour acheter une carotte,
le soir, en sortant de l'école. Elle la choisira très
grosse, pour que le petit âne soit très content.

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RÉVISION DES SONS : Al

je voudrais — la haie — elles disparaissent — elle entrerait — elle porterait.

1. Finette et Guitou entrent à l'épicerie. Finette


s'approche de la marchande. Elle demande :
Madame ! Je voudrais une très grosse carotte.
C'est pour un âne.
La marchande sourit. Elle cherche dans ses
cageots de légumes la plus belle carotte.
2. Elle en trouve une énorme. La carotte est
si longue qu'elle n'entrerait pas dans son
cartable.

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— Voilà, Madame, dit Finette en tendant une
pièce.
— Garde ta pièce, ma petite, dit la
marchande, je ne me ruinerai pas pour une
carotte.
3. Alors, le frère et la sœur courent vers le pré.
De loin, l'âne a senti l'odeur de la carotte. Il passe
sa tête tout entière par le trou de la haie. Mon Dieu
! qu'il est beau avec cette collerette de feuilles !
— Hi-han ! Vite, un coup de dent !
Finette s'avance et tend la carotte en
présentant d'abord les feuilles vertes qui
disparaissent comme par enchantement entre les
deux grandes mâchoires.

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RÉVISION DES SONS : oi – oî

Le doigt — le mouchoir — la mâchoire — le roi — la noix — la voie — la boîte —


Benoît.

1. — Ah ! que c'est bon ! La carotte rouge est


encore bien meilleure que les feuilles. Quel délice !
Mais tout à coup, Guitou a peur pour sa sœur.
— Attention, Finette ! Attention à tes
doigts !
2. Trop tard ! Pour croquer la carotte
tout entière, le petit âne vient d'allonger le cou.
D'un grand coup de mâchoires, il happe le reste
de la carotte et les doigts de Finette.
Finette pousse un cri de douleur. Ses doigts lui
font mal comme si elle s'était pincée à une porte.

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L'index saigne. En voyant la goutte de sang,
elle se met à pleurer.
3. Alors, courageusement, Guitou sort son
mouchoir et enveloppe le doigt blessé. Mais
Finette est très pâle. Il se demande si elle ne va
pas mourir. Il prend sa sœur par l'autre main et dit:
— Rentrons vite à la maison. Je suis sûr que
maman saura te guérir.

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RÉVISION DES SONS : oy
En voyant — elle tournoyait — ployer — il déployait — voyez-vous? — une voyelle
— le voyage — le boyau — le noyau.

1. A présent, quand Finette offre une


carotte au petit âne, elle la présente à plat dans sa
main. Ainsi, tous les jours, l'âne reçoit sa
gourmandise. Le cou tendu à travers la haie, il
guette ses petits amis. Quand il les aperçoit, il se
met à braire :
— Hi-han ! Je vous attends !...
2. Mais un soir, au retour de l'école, point de
petit âne. C'est la première fois depuis bien
longtemps.

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— Il ne nous a pas entendus, dit Finette.
— Ou il n'a pas faim, reprend Guitou. Ou il
dort.
Ou il n'est plus dans le pré. Ou il ne nous aime
plus.
— Ou il est mort.
3. — Oh ! non, dit Finette. S'il était mort,
j'aurais trop de chagrin. Il n'est pas mort. Tout à
l'heure, quand nous sommes passés, il était tout
joyeux.
Inquiets, ils se hâtent vers la haie. Pas de petit
âne à sa fenêtre. Soudain, Guitou s'écrie :
— Regarde, Finette ! Le trou est bouché.

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RÉVISION DES SONS : un
quelqu'un — aucun — les uns sont bruns — lundi.

1. Pendant qu’ils étaient en classe, quelqu'un


a tendu un grillage pour boucher le trou. Derrière,
le petit âne baisse tristement les oreilles.
Ah ! si je connaissais le méchant qui a fait
cela, s'écrie Finette ! J'avais apporté une si belle
carotte, aujourd'hui.
Donne-la-moi, fait Guitou, je vais la glisser
entre les fils de fer.
2. Il s'avance vers la haie. Une main saisit son
poignet. En même temps, retentit une voix terrible.

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— Ah ! je vous y prends petits galopins ! C'est
vous qui avez fait ce trou. Mille tonnerres ! Si vous
revenez sur ce chemin, je vous embroche comme
des rats.
3. Une fourche s'agite par-dessus la haie.
Finette et Guitou s'enfuient à toutes jambes. Ils
croient déjà sentir les pointes de la fourche dans
leur dos. Ils n'oseront plus jamais repasser sur ce
chemin.
C'est fini, ils ont perdu leur ami, le petit âne.

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RÉVISION DES SONS : in - ain
in : chemin — le pin — le printemps — le gamin — le vin.
ain : le train — le pain — la main — le vilain.

1. Pour aller à l'école, Guitou et Finette font, à


présent, un grand détour. Ils ne passent plus par le
chemin qui borde le pré. Ils ont peur de l'homme et
de sa longue fourche.
Finette se demande si c'est un ogre. Oui, c'est
un ogre !
Finette ne veut pas être embrochée comme un
rat et jetée dans un grand feu. Pourtant, elle pense
toujours au petit âne.

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2. Guitou est triste, lui aussi. Un jeudi, il dit à
sa sœur :
— Moi, je suis grand. Je vais retourner seul
sur le chemin. Je marcherai à quatre pattes. L'ogre
ne me verra pas. Je reviendrai te dire si l'âne est
dans le champ.
3. Il s'en va donc seul, sans oublier
d'emporter dans sa poche une grosse carotte. Il
arrive près du champ. Le cœur battant, il se glisse
dans le fossé et rampe au pied de la haie. Alors,
doucement, à cause de l'ogre qui pourrait
l'entendre, il appelle :
— Petit âne, es-tu là ?

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RÉVISION DES SONS : eu - ieu – yeu

eu : peut-être — la peur — sœur — le vieux — monsieur — courageusement.


ieu et yeu : les yeux — joyeux — le pieu — le lieu — Mathieu.

1. L'âne ne répond pas. Courageusement,


Guitou se dresse pour regarder par le trou.
Hélas ! les fils de fer l'empêchent de voir le champ
tout entier. L'âne est peut-être dans un coin en
train de dormir. Comment savoir?
2. Alors, Guitou se dit que le pré a une
barrière, comme tous les prés. De la barrière, il
verra si le

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petit âne est là. Tremblant de peur, il s'engage
dans un étroit sentier. Oh ! la barrière ! Il se
précipite. Le pré est vide. Mais il aperçoit ces
mots, écrits en grosses lettres sur une pancarte :

PETIT ANE A VENDRE.

3. Des larmes montent aux yeux de Guitou. Le


petit âne ne reviendra plus jamais. Il a été vendu,
et l'ogre a oublié d'enlever la pancarte.
Alors, Guitou court comme un fou vers la
maison, annoncer la mauvaise nouvelle à sa sœur.

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REVISION DES SONS : Encore les accents.
é : ennuyé — rentrée — l'écurie — pitié.
è : modèle — fermière — la bouchère.
à - ô - û - î : peut-être — l'âne — plutôt.

1. Papa et maman sont ennuyés de voir leurs


enfants si tristes. Alors, papa, qui est artiste-
peintre, décide d'acheter le petit âne. Il lui servira
de modèle pour ses tableaux. Peut - être que l'âne
n'a pas encore été vendu. Papa emmène donc
Guitou et Finette à la ferme.

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2. Finette ne lâche pas la main de papa. Elle
a très peur de l'ogre. Mais, sans sa fourche,
l'ogre n'a pas l'air terrible. II est même très gentil. II
explique qu'il cherche à vendre son âne parce
que la pauvre bête est triste. Elle refuse de
manger et le fermier l'a rentrée dans l'écurie.
3. — Moi, je sais ce qu'il a, pense Guitou. Le
petit âne est triste parce qu'il ne nous voit plus
comme avant. II s'ennuie.
L'ogre... ou plutôt le fermier, conduit donc les
visiteurs à l'écurie. Étendu sur sa paille, le petit
âne fait pitié. Mais, tout à coup, en reconnaissant
la voix des enfants, il se dresse sur ses quatre
pattes et se met à braire :
— Hi-han ! Je suis de nouveau content !

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RÉVISION DES SONS : EN - EM - AN – AM

Content — enchantement — gentil — le temps — il s'ennuie — vraiment — la


tempête — une embarcation — cependant — le champ — une enjambée.

1. — Hi-han ! Je suis de nouveau content !


Comme par enchantement, voilà notre petit âne
guéri. Il pointe les oreilles en avant, allonge le
cou, se laisse gratter le front par Finette. Oui,
c'était cela sa maladie. Il s'ennuyait de ses petits
amis.
2. Le marché est vite conclu. Le fermier est
vraiment un ogre très gentil. Il ne réclame pas
beaucoup d'argent. Papa est très heureux de faire
un si grand plaisir à ses enfants.

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— Oh ! merci, s'écrient Finette et Guitou en
sautant au cou de leur père.
Nous mettrons le petit âne dans le clos, derrière
notre maison, et nous achèterons beaucoup de
carottes.
3. Guitou demande alors le nom du joli petit âne
gris.
Il s'appelle Pompon, dit le fermier. Il n'est pas
méchant. Vous pouvez sans crainte partir sur son
dos, mes enfants.
— Oh ! oui, s'écrie Finette, folle de joie. Papa,
aide-nous à monter. Maman sera bien
surprise quand elle nous verra arriver sur le dos de
Pompon.

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RÉVISION DES SONS : ENT (ne se prononce pas)

Ils mangent — ils sautent — elles marchent — elles couraient — ils coupèrent —
elles bougent — ils s'amusaient — ils reprennent.

1. — Hop-là ! Finette est déposée sur le dos de


Pompon.
Hop-là ! C'est au tour de Guitou.
Ah ! que c'est amusant ! Finette n'a pas peur du
tout. Pourtant, elle se sent très haut au-dessus du
chemin. Papa marche à côté de l'âne au cas où
elle perdrait l'équilibre. Pompon, lui, s'en va
paisiblement, la tête penchée, pour bien voir où il
pose ses pas.

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On dirait qu'il compte ses pas, dit Guitou.
— C'est vrai, approuve Finette.
Il sait peut-être compter jusqu'à mille, comme
toi.
Mais, brusquement, Pompon s'arrête. Finette
se cramponne à sa crinière pour ne pas basculer
en avant.
— Hue ! Pompon, crie papa. Hue !
3. Le petit âne ne bouge pas. A-t-il eu peur?
Pourtant on ne voit rien sur le chemin.
— Hue ! Pompon, reprennent Guitou et
Finette. Alors, papa coupe une petite
branche et le fouette doucement. Pompon ne
bouge toujours pas.

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RÉVISION DES SONS : attention aux ENT

Les enfants prudents marchent tranquillement. Elles courent rapidement. Les dents
se gâtent et se cassent souvent. Les escargots rampent et se déplacent lentement.
Ils reprennent.

1. Pompon serait-il un âne têtu ?


- Il est peut-être fatigué, dit Finette.
Alors, Guitou saute à terre et il aide sa sœur à
descendre. Pompon refuse quand même de
repartir.
Il regarde fixement le sol devant lui, les
oreilles en avant. Finette cherche ce qui peut bien
l'arrêter.
2. — Oh ! s'écrie-t-elle... un escargot !
Oui, un escargot, un minuscule escargot
traverse

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tranquillement la route. Pompon n'a peut-être
jamais vu d'escargots. Il paraît très étonné par ce
petit animal qui transporte sa maison sur son dos.
3. Guitou aime trop les bêtes, même les
escargots, pour les écraser. Il prend le limaçon et
le dépose au bord du chemin. Puis il crie :
— Hue ! Pompon !
Et le petit âne se met à trotter pour rattraper le
temps perdu.

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RÉVISION DES SONS : Ul - QUI

ui : la pluie ruisselle — la cuisine — la suie — la poursuite — la nuit,


qui : la quille — la béquille — tranquille — le quignon.

1. Guitou et Finette sont seuls à la maison.


Papa est parti peindre un tableau et maman fait
des courses au village. Bientôt, le temps se gâte.
L'orage éclate. Des éclairs illuminent la campagne.
Le tonnerre gronde. Pour ne pas voir les éclairs,
Finette se cache sous la table. Mais, tout à coup,
elle pense à Pompon, dans le pré. Elle colle son
front contre une vitre pour le voir.

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2. Pauvre Pompon ! Il est trempé jusqu'aux
os. La pluie ruisselle le long de ses poils gris. Il ne
sait plus où se cacher la tête et surtout les oreilles.
Il va attraper un rhume, dit Finette. Il sera malade.
Va le chercher, Guitou, nous le ferons entrer dans
la cuisine.
3. Sous la pluie battante, Guitou court
détacher le petit âne au milieu du clos et il le
pousse vers la maison. Pompon se laisse faire.
Il croit retrouver son écurie.
Pauvre Pompon ! soupire Finette. Regarde,
Guitou, il tremble de froid. Nous allons l'essuyer
avec de vieux torchons.

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REVISION DES SONS : GU

gu : GUitou — guilleret — le gui — la guirlande — la guide.

1. Guitou et Finette le frottent avec des


torchons à vaisselle. Enfin, Pompon est presque
sec. Il ne tremble plus. Il se montre même tout
guilleret. Il examine la cuisine et jette un coup d'œil
vers l'escalier qui monte aux chambres. Il prend
les barreaux de la rampe pour ceux d'une
mangeoire. Alors, il se met à grimper l'escalier.
2. Non, Pompon ! s'écrie Guitou en le tirant
par la queue. Ne monte pas là-haut.

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Trop tard, Pompon est déjà dans la chambre
de Finette. Il croit voir un autre âne dans la glace.
Il allonge le cou pour lécher son frère-.. Et,
patatras! la glace se décroche. Elle se brise en
mille morceaux sur le plancher.
3. Les deux enfants sont très ennuyés. Que va
dire maman ?
Allons chercher une carotte pour
l'encourager à redescendre, dit Guitou.
Pompon a bien envie de la carotte.
Cependant, il n'ose pas descendre. Il a le vertige.

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REVISION DES SONS : S = SS - C = S

s = ss : ses — secoue — l'escalier — pousse — s'empresse.


c = s : la glace — cependant — celui-ci — citron.

1. Pendant que Finette attire l'âne avec une


grosse carotte, Guitou le pousse par-derrière. Mais
Pompon secoue la tête. Il a l'air de dire :
— Non, je ne peux pas. J'ai le vertige.
Heureusement, maman arrive. En apercevant
Pompon, elle pousse un cri et lâche son parapluie.
2. Viens vite nous aider, maman, s'écrie
Finette en pleurant. Il a cassé la belle glace de ma
chambre et il ne veut plus redescendre.

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Maman s'empresse de les aider. Mais le petit
âne se raidit et fait toujours « non » de la tête.
— Mon Dieu! qu'allons-nous devenir? se
lamente maman.
3. Mais papa arrive, à son tour. Il se joint à
Guitou et à maman pour pousser l'âne, tandis que
Finette continue de présenter la carotte. Peine
perdue ! Le petit-âne ne bouge pas.
— Ciel ! soupire maman, il faudra peut-être
démolir la maison.
Cependant, papa réfléchit. Il y a sûrement un
moyen pour faire redescendre l'escalier à Pompon.
Soudain, une idée lui vient.

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RÉVISION DES SONS : AU - EAU

les naseaux — le bandeau — aussi — un château — le marteau — les canaux —


les généraux — une autre.

1. Oui, papa vient d'avoir une idée.


— Finette, dit-il, apporte-moi une serviette !
Avec le linge, il bande les yeux du petit âne. Ainsi,
Pompon ne verra plus le vide. Il n'aura plus le
vertige.

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2. Et la ruse réussit. Attiré par la carotte que
Finette passe sous ses naseaux, Pompon se
risque à descendre une marche à tâtons... puis
une autre... Le voici dans la cuisine. On lui enlève
son bandeau et il croque la carotte, en
récompense.
3. Maman se garde de gronder les enfants.
Ils ont cru bien faire en protégeant le petit âne de
la pluie.
— Demain, dit papa, nous lui construirons un
abri. Je compte sur toi, Guitou, pour m'aider.
— Moi aussi, je t'aiderai, dit Finette. Nous
ferons à Pompon une belle maison, un château.

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REVISION DES SONS : O
solide — apporter — la robe — une sorte — carotte — le bol — une mélodie — une
bricole — le globe — les oreilles.

1. Papa est en train de construire la maison de


Pompon. Il commande :
— Guitou, apporte-moi cette planche ! Finette,
passe-moi le marteau et les clous !
Pan ! pan ! pan ! Le petit âne secoue les
oreilles à chaque coup de marteau et le bruit de la
scie le fait grincer des dents. Mais il comprend
qu'on lui construit une maison et il est content.

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2. A la fin de la journée, l'écurie en planches
est terminée. Finette est un peu déçue. Elle avait
rêvé, pour son ami Pompon, d'une plus belle
maison. Maman lui fait comprendre que l'essentiel
était de mettre le petit âne à l'abri de la pluie... et il
pourrait bien pleuvoir cette nuit.
3. Docilement, Pompon se laisse enfermer
dans son abri, pour la nuit. Papa est satisfait
de son travail.
— Pour du solide, dit-il, c'est du solide.
Guitou, lui, en est moins sûr. Tout à l'heure,
quand le vent a soufflé, il a cru voir la baraque
trembler. Mais il faut faire confiance à papa.

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RÉVISION DES SONS : H ASPIRÉ. Attention ! pas de liaison.

Une / hache — un / hibou — une / hutte — un / hasard — une / huche — un /


hangar — un / harpon — un / hardi marin — une / hotte — en / hâte — très /
hardiment.

1. Guitou dort. Soudain, un grand bruit, venu


du dehors, le tire de son sommeil. Il se lève en
hâte, et court frapper à la chambre de ses parents.
— Lève-toi, papa ! J'ai entendu un grand «
badaboum » dans le clos.
En quelques instants, tout le monde est sur pied.
Éclairée par une lampe, la famille sort dans le pré.
2. Soudain, Finette pousse un cri. Plus
de cabane ! Le vent l'a abattue. C'est la catastrophe.

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Le petit âne est-il mort sous les décombres ?
— Non, dit Guitou en écartant hardiment
les planches. Il remue les oreilles, il n'est pas
blessé.
3. Très vite, le malheureux Pompon est
dégagé.
— Mon pauvre Pompon, lui murmure Finette
à l'oreille, tu n'as plus de maison.
Nous allons lui en construire une autre, dit
papa, une maison en pierre, bâtie par un vrai
maçon.
Oh ! oui, une vraie maison. J'y pendrai une
glace et des rideaux. Ce sera son château.

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RÉVISION DES SONS: H MUET (je fais la liaison)

Une horloge — une hélice — une horreur — une herbe — un habit — une habitude
— aux heures — des harmonies.

1. Le château de Pompon était achevé. Cette fois,


la construction était solide, avec des murs en pierre et
un toit en tuiles rosés. A l'intérieur, le petit âne disposait
d'une belle mangeoire et d'une épaisse litière. Il avait
même une fenêtre pour regarder dehors.
Comme promis, Finette avait apporté une glace.
Elle avait aussi suspendu un rideau à la fenêtre. Ah ! ce
rideau. Il n'avait pas duré longtemps.
En effet, Finette avait cru bien faire en le choisissant
jaune clair pour l'harmoniser (1) à la litière... et, dès le
premier jour, Pompon l'avait mangé. Il avait sûrement
pris le rideau pour de la paille.

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2. Le petit âne se plaisait beaucoup dans son
château. Aux heures chaudes de l'après-midi, il y faisait
de longs sommes. A la moindre averse (2), il courait s'y
réfugier.
Cependant, arriva un jour une chose surprenante.
C'était un dimanche. Comme le temps n'était pas très
beau, toute la famille était restée à la maison. Guitou et
Finette jouaient aux dominos quand la pluie se mit à
tomber. Tout d'abord, les enfants ne s'en aperçurent
pas. Soudain, à la fin d'une partie, Guitou s'écria :
— Oh ! Finette, il pleut à torrents. Pompon est-il
bien à l'abri dans son château ?

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RÉVISION DES SONS : EU = EU - EU – U

eu = eu : eux — ceux — creux — le pneu — la meule — le milieu. eu = u : j'ai eu


— il eut — on eût dit — elle a eu soif.

1. Finette se précipita vers la fenêtre et s'écria :


— Oh ! Pompon est resté dehors. Il reçoit toute la
pluie sur le dos. Pourtant, la porte de son château est
grande ouverte.
Papa, maman et Guitou regardèrent, eux aussi.
Pompon se tenait près de l'écurie, mais on eût dit qu'il
n'osait pas y entrer.
2. — Cet animal est stupide, dit maman. Il déteste
la pluie et il n'a même pas l'idée de se mettre à l'abri.
Mais Guitou protesta. Pompon n'était pas stupide
(1). S'il n'entrait pas dans son château, c'est que
quelque chose l'en empêchait. En effet, le petit âne
s'approchait de la porte, attendait quelques instants et
s'éloignait sous la pluie.

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3. — Viens, dit Guitou à sa sœur, nous allons voir
ce qu'il a.
Il prit le grand parapluie de son père et traversa le
clos en abritant sa sœur... et que virent-ils?
Mizou, le petit chat jaune de Finette, s'était installé
au beau milieu de la litière (2) et dormait tranquillement.
Pour ne pas le déranger, le petit âne se faisait tremper
jusqu'aux os. Alors, Finette enleva Mizou en le grondant.
Enfin, Pompon put rentrer dans son château où il eut
l'idée de se rouler sur la paille pour se sécher.

49
REVISION DES SONS : S=Z

Approvisionner — besoin — la base — la bise — la brise — peser — la misère —


rosé — raser — grise — l'usine — la ruse.

1. - Aujourd'hui, déclara papa, je vais faire le


portrait de Pompon. Mes enfants, aidez-moi à
transporter le matériel dans le pré.
Guitou sortit le grand chevalet pour tenir la toile et
Finette la boîte de peinture pleine de tubes. Puis, papa
planta un grand parasol (1) qui le protégerait du soleil.
Enfin, Pompon fut amené devant le chevalet.
2. Papa se mit alors au travail. Il commença par
dessiner, au crayon, la silhouette du petit âne, que
Finette tenait par la bride. Guitou, lui, était chargé
d'approvisionner papa en couleurs.

50
— Guitou, disait le peintre, donne-moi du vermillon...
j'ai aussi besoin de bleu de Prusse... et de vert émeraude.
Que de noms difficiles ! Mais Guitou savait lire sur les
tubes.
3. A midi, quand maman appela tout le monde pour
passer à table, le portrait était presque achevé. C'était tout
à fait Pompon, avec sa jolie étoile blanche au milieu du
front.
Laissons le tableau sur place, dit papa. Je le
finirai cet après-midi.
— Et Pompon ? demanda Finette. Faut-il le
reconduire à son château ?
Non, laisse-le gambader (2) dans le pré. Il est resté
immobile toute la matinée. Il a besoin de se détendre. Ah !
si papa avait su ce qui allait arriver !

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REVISION DES SONS : Z

Onze — douze — treize — quatorze — quinze — seize — le bronze — le zèbre — le


gaz — le zig-zag — Mizou le petit chat zébré — l'horizon.

1. Resté seul dans le pré, Pompon se demande ce


que faisait le papa de Guitou et de Finette sous le parasol.
Tout à coup, il découvre son image. Il ne comprend pas
que c'est son portrait. Il croit encore se trouver devant une
glace. Mais cet âne-là ne remue pas les oreilles. Son
museau ne vient pas à la rencontre du sien... C'est peut-
être un âne qui dort. Pourtant, son œil n'est pas fermé.
2. Alors, pour obliger l'autre âne à bouger,
Pompon tire la langue et le lèche. Pouah ! Quel mauvais
goût ! En passant, en zig-zag, la langue sur la toile, il
enlève la peinture toute fraîche... et le beau portrait s'efface.
— Oh ! se dit Pompon, est-ce que je serais devenu un
magicien (1), Est-ce que ma langue aurait le pouvoir de
faire tout disparaître ?

52
Alors, il lèche la palette (2). En quelques instants,
toutes les couleurs ont disparu.
3. Hélas ! Pompon ignore que l'a peinture est faite
avec de dangereux produits. Soudain, il est pris d'un
malaise. Ses pattes tremblent. M croit voir l'horizon
tourner autour de lui.
— Vite, se dit-il dans sa tête de petit âne qui ne se
sent pas bien, il faut que je rentre chez moi.
Et, patatras. Il s'effondre sur sa litière.
— Je vais mourir, se dit-il. Ce n'est pas du tout
agréable.

53
RÉVISION DES SONS : SCI = SI - SCE = SE

La scie — la sciure — la scierie — la science — la conscience — la scène —


sceller — un scellement — un scélérat.

1. En sortant de table. Finette poussa un cri.


— Oh ! le portrait est effacé !
— Et il n'y a plus de peinture sur la palette, dit Guitou.
— Et Pompon a disparu, remarqua maman.
— A coup sûr, fit papa en colère, c'est lui le coupable.
Il bondit vers l'écurie pour corriger le scélérat. Mais sa
colère tomba aussitôt.
2. Le pauvre Pompon faisait pitié. Le museau encore
barbouillé de peinture, il paraissait beaucoup souffrir.
— Pompon !... Pompon ! appela Finette, qu'as-tu fait?
Le petit âne ne la reconnut pas. Il ne voyait personne.
— Ciel ! s'écria maman, il s'est empoisonné avec la
peinture. Allons téléphoner au vétérinaire (1).

54
3. On courut à la maison et papa décrocha le récepteur
(2). Hélas ! en soignant un cheval, le vétérinaire avait reçu
un coup de sabot. Il ne pouvait se déplacer.
— Alors, dit Guitou, allons le voir chez lui. Nous lui
raconterons la scène. Il nous expliquera comment soigner
Pompon.
— Oh ! oui, approuva vivement Finette en larmes.
Pompon va peut-être mourir, il faut le sauver.

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RÉVISION DES SONS : SC = SQ - SC = S et Q

SC = SQ : scandalisée — la scarole — la scarlatine — le scarabée.


SC = S et Q : bousculade — bascule — escalade — auscultation.

1. Papa était parti depuis longtemps. Enfin on


entendit ronfler son auto sur la route. Papa rapportait
une grande bouteille que lui avait donnée le vétérinaire.
Le pauvre Pompon était si malade qu'il fallut lui soulever
la tête pour lui faire avaler le médicament. Finette fut
scandalisée (1) de voir que le remède (2) ne faisait pas
tout de suite son effet.

56
— Hélas ! fit papa, le vétérinaire m'a dit qu'il faudrait
attendre longtemps. On ne saura pas avant demain si
Pompon est sauvé.
2. C'était bien long. Dix fois, dans la soirée,
les enfants revinrent voir le petit âne. Le soir, Pompon
n'allait pas mieux. Guitou et Finette se couchèrent
angoissés.
— Demain matin, je me lèverai de bonne heure, dit
Guitou à sa sœur. Je t'éveillerai. Nous irons vite le voir.
Ils eurent beaucoup de peine à s'endormir et firent
des rêves affreux (3).
3. Avant sept heures, le lendemain, Guitou était
debout. Il secoua sa sœur et tous deux coururent vers le
château. Ils avaient peur de trouver le petit âne mort.
Pas du tout. Dressé sur ses quatre pattes, Pompon
léchait à grands coups de langue la glace que Finette
avait pendue dans son écurie. Il était guéri.

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RÉVISION DES SONS : Ç=S

Le glaçon — le maçon — la façade — la gerçure — la leçon — j'aperçois — il reçoit


— nous avançons — nous plaçons — il lança — la façon — déçu.

1. Un jour, en partant pour l'école, Finette et Guitou


oublièrent de refermer la barrière du clos (1). Ils étaient
déjà loin de la maison quand ils entendirent des
claquements de sabots. C'était Pompon qui trottait après
eux.
— Chassons-le, dit Guitou. Il comprendra que nous
ne voulons pas de lui et il retournera à la maison.
2. Alors, il lui lança des mottes de terre, des touffes
d'herbe, de petits cailloux... mais sans le viser, pour ne
pas lui faire de mal. Tout surpris. Pompon s'arrêta.

58
— Tiens ! se dit-il, pourquoi cette façon de
me renvoyer, aujourd'hui ?
Pauvre Pompon ! Il ne comprenait pas que tous les
jours de la semaine ne se ressemblent pas. Il ne faisait
pas de différence entre les jours de congé et les jours de
classe.
3. Il réfléchit alors et se dit :
— A la ferme, quand mon ancien maître me jetait
des cailloux, c'était pour me chasser. Peut-être que
Finette et Guitou ne m'aiment plus.
Alors, il baissa la tête et fit semblant de brouter au
bord du chemin. Mais il n'avait pas faim. Son cœur de
petit âne était trop déçu.
— Sauvons-nous vite, pendant qu'il est occupé à
manger, dit Guitou. Quand il ne nous verra plus, il
rentrera à la maison.

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RÉVISION DES SONS : GEO - GEA

Je mangeais — nous rangeons — la mangeoire — la nageoire — nous


déménageons Elle rongeait — il bougea — un bourgeon.

1. Resté seul sur la route, Pompon se demande ce


qu'il doit faire.
— Voyons, se dit-il, dans sa tête de petit âne, tout à
l'heure, je me suis trompé. Finette et Guitou m'aiment
encore.
Alors, il s'approche du village. C'est l'été. Les gens
font la sieste (1). Personne dans les rues. Soudain, ses
longues oreilles

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captent (2) des voix qui sortent d'une grande maison
aux fenêtres ouvertes. Ne bougeant plus, il écoute.
— Tiens ! se dit-il, des voix d'enfants !
2. Il s'avance jusque sous les fenêtres. Oh ! la jolie
musique ! B ON BON M ON MON
T ON TON P ON PON... POMPON !
— Oh ! mon nom ! On vient de dire mon nom !
Son cœur se met à battre très fort. Il se dresse contre
le mur pour regarder à l'intérieur de la grande maison.
- Oh !... Un âne, s'écrient quarante petites voix.
— Un âne ! reprend la maîtresse, effarée (3).
— Mon âne, clame Finette. C'est mon âne !
3. Toute la classe est en révolution. Mais la maîtresse
est gentille. Elle donne le signal de la récréation.
Et voilà notre ami Pompon entouré d'une nuée de
bambins. On se dispute pour monter sur son dos. Il porte
trois, quatre, cinq enfants à la fois. Jamais Pompon n'a
été aussi heureux.

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REVISION DES SONS : J

Déjà — le jardin — Jeanne — Janvier — Jean — Jules — la journée — jeudi —


jeune — joyeux — le trajet — rejeter — justement — le jour — Je — en jouant.

1. Les grandes vacances ne sont pas encore


là, mais l'été, lui, est arrivé avec son grand soleil,
sa chaleur... et ses mouches.
Ah ! les diables de mouches ! Les coquines
savent bien que Pompon n'a pas de mains pour
les chasser. Elles le harcèlent (1) sans pitié.
— Bzz ! Bzz !... et je te pique une oreille !
— Bzz ! Bzz !... et je te pique le dos !
— Bzz ! Bzz !... et je te pique les pattes !

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2. Pour s'en défendre, Pompon n'a que sa queue. Il l'agite sans arrêt. Mais elle n'est
pas assez longue. Alors, le petit âne s'énerve. Il secoue ses oreilles, balance sa tête,
frappe du sabot pour faire fuir les maudites bestioles (2). En vain. Les mouches
reviennent sans cesse à l'attaque.
— Bzz ! Bzz !... et je te pique la croupe !
— Bzz ! Bzz !... et je te pique les flancs !
3. Alors, Guitou réfléchit et dit à sa sœur :
— Je sais ce qu'il faudrait à Pompon pour écarter les mouches.
— Quoi ? demande Finette.
— Un plumeau. Je l'attacherai au bout de sa queue. Les plumes
effraieront les mouches qui le taquinent.
Finette approuve aussitôt. Justement, l'autre jour, en jouant dans le grenier, elle a
aperçu un vieux plumeau. Alors, avec de la ficelle, Guitou attache solidement le
plumeau au bout de la queue de Pompon.

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RÉVISION DES SONS : GN

La campagne — le quignon — le cheval borgne — soigner — gagner — dédaigner


— la guigne — la baignade — la montagne.

1. Pompon ne comprend pas très bien ce qui se


passe. Cependant, il se laisse faire. Pourquoi
protesterait-il? Ses petits amis ne lui veulent pas de mal.
Mais, tout à coup, une mouche plus méchante que
les autres le pique sur le dos. Il veut agiter sa queue
pour la chasser.
— Tiens ! se dit-il, pourquoi ma queue paraît-elle
plus lourde que tout à l'heure ?
Il tourne la tête et aperçoit le volumineux (1)
plumeau.

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2. — Quoi ? se dit-il effrayé, pourquoi le bout de
ma queue est-il devenu aussi gros qu'une
montagne ? Certainement, ma queue est malade à
cause de la piqûre d'une vilaine mouche.
Et il agite la queue en tous sens pour la débarrasser de
ce qui la gêne. Il la remue si vite, si fort, que le plumeau
voltige de tous côtés en perdant ses plumes.
3. Épouvanté, Pompon s'imagine que ces plumes
sont de nouvelles mouches, beaucoup plus grosses, qui
vont le dévorer tout vivant. Il se met à sauter, à
cabrioler (2)... et les plumes s'envolent de plus belle.
Alors, d'un bond, comme s'il avait des ressorts au bout
des pattes, il saute par-dessus la haie et s'enfuit dans la
campagne.

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REVISION DES SONS : X

Une exposition — un exercice — un exemple — une école mixte — un taxi — un


examen — une excuse — une taxe.

1. Enfin, les vacances sont arrivées. Guitou et


Finette se réjouissent d'aller sur la plage. Cependant, ils
devront attendre le retour de papa. En effet, papa est
parti en auto pour préparer une exposition de ses
peintures à Paris. Il ne sera pas de retour avant une
semaine.
— Quel dommage ! dit Guitou, avec ce beau soleil,
la plage doit être bien agréable.
— Nous pourrions y aller à pied, dit Finette.
— Non, répond maman, c'est trop loin pour toi,
ma chérie. Tes petites jambes se fatigueraient vite.

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2. Mais Guitou a une idée. Si on allait à la mer avec
Pompon ? — Oh ! oui, maman, s'écrie Finette, avec
Pompon ; il nous portera.
Maman prépare donc un copieux (1) goûter. Puis,
elle ajuste sur la tête du petit âne un bonnet de toile. En
effet, depuis l'aventure du plumeau, maman a fabriqué
une sorte de bonnet avec deux longs cornets pour les
oreilles de Pompon.
3. Et en route pour la mer. A califourchon (2) sur
le dos de Pompon, Guitou et Finette ne donneraient leur
place pour rien au monde. Pompon, lui aussi, est
heureux. Cependant, de temps à autre, il se retourne
pour regarder sa queue. Il se souvient du plumeau.
Non, il n'y a plus rien au bout de la queue. Alors,
rassuré, il s'en va à petits pas tranquilles pour ne pas
aller plus vite que maman qui marche à ses côtés.

67
RÉVISION DES SONS : Tl = SSI (T = SS)

La potion — la ration — une addition — une soustraction — une multiplication — la


lotion — une action — la fabrication — l'administration.

1. Enfin, on arrive au bord de la mer. Pompon n'a


jamais vu une aussi grande mare. Ses sabots
s'enfoncent si profondément dans le sable qu'il ne les
voit plus. Il reconnaît à peine ses petits amis, en maillots
de bain. Ah ! s'il pouvait enlever sa fourrure ! Il fait si
chaud sur ce sable! Il se rafraîchirait volontiers (1) la
gorge avec l'eau de cette immense mare.

68
2. — Non, lui explique Guitou en le voyant tendre le
cou vers les vagues, cette eau n'est pas bonne à boire.
Mais Pompon a vraiment très soif. Alors, pendant que
maman tricote et que les enfants font des châteaux de
sable, il galope vers la mer, sans hésitation.
Quelle horreur ! Cette eau est encore plus mauvaise
que la peinture. Va-t-elle l'empoisonner? Pour se
débarrasser de cet affreux goût, il se met à cracher, à
écumer, à renifler, à éternuer.
3. Heureusement, avec le goûter des enfants,
maman a emporté une bouteille d'eau minérale.
— Tant pis, disent Guitou et Finette, nous goûterons
sans boire. Donnons la bouteille à Pompon.
Glou ! glou ! glou ! dans le gosier du petit âne. Mais
soudain cette ration d'eau gazeuse donne à Pompon un
terrible hoquet. Son corps est secoué d'interminables
soubresauts (2). Non, ce n'est pas grave et les enfants
éclatent de rire.

69
REVISION DES SONS : EUIL - UEIL
euil : le seuil — le bouvreuil — la feuille — le treuil
ueil : l'orgueil — le recueil — un écueil — l'accueil.
le fauteuil.

1. Et voici l'heure du bain. Finette et Guitou courent


sur le sable vers les vagues. Tous deux savent déjà un
peu nager.
— Attention ! recommande maman. Ne vous
éloignez pas du bord ! Méfiez-vous des écueils.
Pompon est très étonné de voir ses petits amis
plonger avec délice (1) dans une eau qui a si mauvais
goût. Ah ! non, il n'a pas du tout envie de les imiter.
Et puis, se dit-il, je ne peux pas retirer ma fourrure.
On ne se baigne pas en manteau de fourrure !

70
2. Il se contente d'aller et venir, au seuil de l'eau, en
regardant s’ébattre (2) ses petits amis. D'une voix
joyeuse, Guitou l'appelle :
— Viens Pompon ! viens ! Tu verras comme c'est
agréable !
Pompon aimerait leur faire plaisir. Mais l'eau l'effraie,
pas seulement à cause de son affreux goût, mais parce
qu'elle bouge sans arrêt. Pourtant, tous les enfants qui
s'ébattent rient de bon cœur. Cette mare n'est donc pas
dangereuse.
3. Alors, peu à peu, il' s'enhardit. Il avance un
sabot, puis l'autre.
— Tiens, se dit-il, cette fraîcheur n'est pas
désagréable du tout. Il avance timidement, l'eau couvre
ses sabots... elle lui monte jusqu'aux genoux. Enfin, il
rejoint Guitou et Finette. Les petites vagues arrivent
jusqu'à son ventre et le chatouillent. C'est merveilleux.

71
RÉVISION DES SONS : ILL

Merveille — l'oreille — je travaille — une guenille — la brouille — une brindille —


une feuille — une bille — une grenouille — les abeilles.

1. Quel délice ! A condition de ne pas en boire, cette


eau est une merveille.
— Une idée ! s'écrie Guitou. Jouons à plonger en
passant sous le ventre de Pompon.
Et il pique de la tête dans la mer, pour ressortir de
l'autre côté du petit âne qui n'en croit pas ses yeux.
Finette imite son frère. Bientôt, tous les enfants de la
plage veulent tenter cet exploit (1).

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2. Docile, Pompon ne bronche pas. C'est un
véritable défilé de petits nageurs sous son ventre. Puis,
Finette et Guitou grimpent sur son dos et le font marcher
dans la mer, pour avoir l'illusion de se déplacer sur une
île mouvante.
Mais, soudain, Pompon dresse la tête, inquiet.
3. Il vient d'apercevoir, dans le ciel, deux mouches
énormes qui vont sûrement fondre sur lui. Si elles le
piquent, sa queue va redevenir énorme.
— Non, Pompon, n'aie pas peur, lui crie Finette. Ce
ne sont pas des mouches ni des abeilles, mais des
cerfs-volants en papier. Regarde ! Ils sont retenus par
des ficelles !
Le malheureux Pompon ne comprend pas. Il se
secoue le dos pour se débarrasser de ses cavaliers... et
il s'enfuit au grand galop à l'autre bout de la plage.

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74
RÉVISION DES SONS : les lettres qu'on ne prononce pas.

Le flanc — le rang — la dent — le sang — le hareng — le tracas — le pouls — le


loup — le tapis — le tas — les cerfs-volants — un nid — un mois — un croquis.

1. Papa était rentré de Paris. Cependant,


Finette et Guitou continuaient d'aller à la mer avec
Pompon. A présent, le petit âne ne craignait ni l'eau
salée ni les cerfs-volants. Tant pis pour son manteau de
fourrure; il se roulait avec volupté dans les vagues.
2. Mais on ne passerait pas tous les jours de l'été
sur la plage. Cela deviendrait monotone (1). Comme
chaque année, on allait faire un voyage. Papa en
profiterait pour faire des croquis (2) qui lui serviraient,
plus tard, pour de magnifiques tableaux.
Ainsi, on allait partir en auto. Chaque soir, on
déploierait la tente et le lendemain on repartirait plus
loin. Guitou et Finette aimaient beaucoup coucher sous
la tente. Ils se croyaient dans un nid.
3. Cependant, Finette commençait à s'inquiéter
pour Pompon. Qu'allait-il devenir pendant un mois? Il
oublierait peut-être ses petits amis.
— Si nous l'emmenions? dit-elle à maman.
Tu n'y penses pas, Finette. Même en trottant très
vite, il ne pourrait pas suivre l'auto.
— Alors, qui lui donnera à manger et à boire? Qui
s'occupera de lui ?
— Nous demanderons à son ancien maître de le
garder pendant notre absence.

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RÉVISION DES SONS : le « E » qui ne se prononce pas.

Nous jouerons — nous plierons — vous déplierez — elle nettoiera — elle criera — je
prierai — on l'oublierait — elles emploieront.

1. A la pensée que Pompon retournerait chez l'ogre,


Finette fut soudain très triste. Il lui semblait que le petit
âne serait malheureux. Il refuserait de manger et
mourrait de faim. Alors, elle courut trouver Pompon dans
son château et lui expliqua qu'on l'oublierait pendant un
long mois.

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2. — Mon pauvre Pompon, dit-elle en l'embrassant,
je ne veux pas te quitter. Tant pis pour le voyage ! Tu
devrais me donner une idée pour que nous ne partions
pas en vacances.
Alors, Pompon laissa échapper un soupir, un énorme
soupir comme le jour où il avait léché la peinture et où il
était très malade. Tout de suite, Finette devina ce que
signifiait ce soupir.
3. — Oh ! se dit-elle, je comprends. Si je faisais
semblant d'être malade, à mon tour, on ne partirait pas.
Certainement, c'était cela que Pompon venait de lui
expliquer. Mais quelle maladie inventer? Elle se souvint
d'avoir eu la rougeole, au printemps. Eh bien, la veille du
départ, elle se frotterait la figure avec des orties. Maman
croirait sa rougeole (1) revenue et on resterait à la
maison.

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RÉVISION DES SONS : CH

La chemise — la manche — la branche — une fourche — la chambre — la bûche


— une biche — la mâchoire — elle s'approche — chétive — méchante.

1. Oui, c'est décidé, Finette fera semblant d'avoir la


rougeole. Elle se frottera le visage avec des orties.
Le lendemain, sans rien dire à personne, pas même
à Guitou, elle s'en va donc dans la campagne. Elle
connaît un endroit humide plein d'orties. Elle s'approche
d'une grosse touffe de cette vilaine plante aux feuilles si
méchantes.
2. Ah ! il faut vraiment aimer Pompon pour oser
une chose pareille. Car Finette s'est déjà piquée aux
orties. Elle sait que la peau devient cuisante comme si
on se brûlait.

79
Au dernier moment, le courage lui manque. Les
feuilles de ces orties sont trop grandes. Leur piqûre doit
être terrible. Elle avise (1) une autre touffe, plus chétive,
de l'autre côté du fossé. Ces feuilles-là sont
certainement moins dangereuses.
3. Alors, elle étend le bras pour les cueillir. Hélas !
une motte de terre s'écroule sous son pied. Patatras !
Elle tombe au milieu des grandes orties, justement
celles qu'elle voulait éviter. Instantanément (2), ses bras,
ses mains, son visage lui font horriblement mal, comme
si mille aiguilles pointues s'enfonçaient dans sa peau.
Jamais sa vraie rougeole n'a été aussi méchante.

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RÉVISION DES SONS : CH = K

Un chœur — un choriste — le christ — le christianisme — le chaos — le chlore —


le choléra — le chronomètre — le chrysanthème.

1. Affolée, Finette fond en larmes et rentre en


courant à la maison.
— Ciel ! s'écrie maman, que, t'arrive-t-il, ma petite
Finette?
— Je... je... je crois que j'ai encore la rougeole,
gémit Finette entre deux sanglots.
Maman examine de près les grosses cloques (1) qui
se sont formées et hoche la tête.
2. — Non, affirme-t-elle, ce n'est pas la rougeole.
D'ailleurs, on n'attrape jamais la rougeole deux fois. Tu
me caches quelque chose, Finette.

81
Tu es tombée dans les orties en faisant une sottise.
Ne pleure plus. Je vais chercher, dans la pharmacie, un
produit qui calmera tes brûlures.
Finette se laisse soigner sans rien dire. Patiemment,
maman frotte la peau cuisante et la douleur disparaît.
3. — Et maintenant, Finette, demande maman,
pourquoi voulais-tu me faire croire que tu avais la
rougeole ?
Honteuse, Finette se pend au cou de sa mère. D'une
voix contrite (2), elle avoue :
— C'était pour qu'on ne parte pas en vacances... à
cause de Pompon. Il sera trop malheureux s'il retourne
chez l'ogre.

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RÉVISION DES SONS : K

Le kilomètre — le kilogramme — la couleur kaki le képi — le parking — le ski — la


kermesse — le kaolin — le kangourou —

1. Tout était prêt pour le départ. On devait se mettre


en route le lendemain, très tôt. Pour ce dernier jour,
papa était allé, en auto, achever un tableau à quelques
kilomètres de la maison.
— Je rentrerai assez tard, avait-il dit. Ne m'attendez
pas pour dîner, mes enfants.
Mais, vers la fin de l'après-midi, on le vit arriver à
pied, transpirant à grosses gouttes, et l'air ennuyé.

83
2. — Oh ! qu'est-il arrivé ? demanda maman.
— Un accident !
— Tu es blessé ?
— Non,... mais la voiture est dans un piteux état (1).
Papa expliqua ce qui était arrivé. Il était descendu de
voiture pour peindre, dans un champ. Sans doute avait-il
mal serré les freins. Un coup de vent avait poussé l'auto.
Elle avait dévalé (2) la pente avant de basculer dans un
ravin.
3. — Certainement, dit papa, les réparations
demanderont plusieurs semaines. Nous ne pouvons pas
compter sur la voiture pour les vacances. Quand elle
sera prête nous serons presque en automne.
Pourtant, j'espérais bien prendre de nombreux croquis
pendant ce voyage. Qu'allons-nous faire? Je ne
vois aucune solution.
— Tant pis, dit Finette. Nous resterons là, avec
Pompon. Il ne sera pas obligé de retourner chez l'ogre.

84
RÉVISION DES SONS : OM = ON - EM = EN - AM = AN

Pompon — la bombe — la trombe — la cambuse — ressembler — le bambin


rempailler — remplir — la colombe — la tempête.

1. Pendant deux jours, papa et maman furent très


préoccupés. Ce stupide accident gâchait les vacances.
C'est alors que Guitou eut une idée.
- Si on attelait Pompon à une charrette? Il est assez
fort pour nous traîner tous les quatre.

85
— Oh ! se récria maman, ne dis pas de sottises,
Guitou. Tu nous imagines, sur les routes, dans une voiture
à âne?... D'abord, où trouver une charrette ?
2. Mais Guitou avait réponse à tout.
— Le fermier qui nous a vendu Pompon en a une, dit-
il, je l'ai vue dans sa cour. Il nous la prêterait peut-être.
— Oh ! oui, s'écria Finette. Nous partirions en
vacances et Pompon ne serait pas abandonné... et puis,
une voiture à âne, c'est bien plus amusant qu'une auto !
3. Papa réfléchit. Bien sûr, avec un âne, on ne ferait
pas de grandes étapes, mais l'essentiel (1) n'était pas
d'aller très loin. Et puis, c'était si original (2) !
— Vous avez raison, mes enfants, nous partirons avec
Pompon. Demain matin, nous irons voir le fermier pour qu'il
nous prête sa charrette.

86
RÉVISION DES SONS : PH = F

La pharmacie — un éléphant — le photographe — la géographie — la


physique — l'orthographe — le phare — un phoque.

1. La charrette est là. Elle n'est pas très grande. On se


serrera pour y tenir tous les quatre. Pompon est tout
guilleret (1). Il connaît bien cette charrette. Il l'a déjà traînée.
Il est très fier d'emmener ses petits amis en voyage. Il a l'air
de dire :
— Vous allez voir comme je vais vite... aussi vite
qu'une auto !
2. Maman a préparé toutes les affaires, les
ustensiles de camping. Pour ne pas surcharger Pompon,
elle a réduit le tout au minimum (2). La tente,
soigneusement pliée, est rangée sous le banc, avec la boîte
à pharmacie.
— Tant pis pour ma poupée ! dit Finette, elle nous
embarrasserait.

87
— Tant pis pour mon jeu de quilles ! dit Guitou, il
est trop lourd. Pompon n'a pas la force d'un éléphant.
3. Enfin, papa amène Pompon entre les brancards. Le
fermier a bien expliqué comment un âne s'attelle à une
voiture. C'est très compliqué. Ah! qu'il est fier. Pompon,
avec son harnais de cuir!
— Oh ! j'allais oublier les parapluies, dit
maman. Ils nous seront indispensables, puisque la voiture
n'a pas de capote.
— Et n'oublie pas non plus la toile de plastique, dit
Guitou. Nous la mettrons sur le dos de Pompon quand il
pleuvra.
La première, maman grimpe dans la charrette et
s'installe sur le banc. Finette sur ses genoux. Guitou
s'assied à côté. A son tour papa rejoint la petite famille. Il
tire doucement sur les rênes.
— Hue Pompon ! En route !

88
RÉVISION DES SONS : EMMENT (le premier « E » se prononce « A »).

Prudemment — fréquemment — patiemment -- ardemment -- évidemment —


récemment — indifféremment.

1. — Hue Pompon ! En route !


Aussitôt, le petit âne se met à trotter. Il porte son
bonnet, car le soleil est chaud. Bientôt, on quitte le
chemin pour atteindre la grande route. Tout paraît
nouveau aux enfants. Du haut de la charrette, ils
dominent le paysage bien mieux que d'une auto. Sans
cesse, des voitures rapides croisent ou dépassent
l'attelage.

89
Les passagers de ces autos paraissent très étonnés.
Certains se moquent même de cet étrange équipage.
— A-t-on idée de voyager dans une voiture à âne !
— Autant se promener sur le dos d'un escargot.
Mais Guitou et Finette sont bien trop heureux pour se
vexer (1) de ces moqueries.
— Dis papa, demande Guitou, voudrais-tu me laisser
tenir les guides?
— Évidemment. Pour conduire les ânes, il n'y a pas
besoin de permis, mais dirige Pompon prudemment.
3. Alors, Guitou saisit les rênes (2) et prend la direction
de l'équipage. Il se sent très fier. C'est lui qui emmène toute
la famille en vacances.
— Attention, recommande papa, reste bien à droite.
N'oblige pas Pompon à trotter trop vite. Nous avons une
longue étape à faire.

90
REVISION DES SONS : 1-E

(la lettre surmontée d'un « tréma » se prononce séparément).


Naïf — le maïs — une égoïne — un égoïste — la ciguë — une héroïne — contiguë
— aiguë — naïvement.

1. Le premier soir, Pompon avait parcouru vingt


kilomètres. C'était beaucoup pour un petit âne qui
transportait à la fois quatre personnes et une maison
dans sa charrette.
Heureusement, l'après-midi, on avait fait une halte
au bord d'une rivière. Guitou et Finette en avaient profité
pour barboter (1) dans l'eau... et Pompon y avait trempé
ses sabots. Ensuite, les enfants avaient fait une partie
de cache-cache, pendant que Pompon broutait et que
papa prenait des croquis.

91
2. A présent, il fallait s'installer pour la nuit. Papa
entreprit de monter la tente. Guitou aida son père à tenir
les piquets et à tendre les cordes.
— Que cette maison est curieuse, se disait
naïvement Pompon. Elle n'a ni cheminée ni fenêtre. Et
elle n'est pas très grande. Je me demande si je pourrais
y entrer.
3. La tente montée, il ne restait plus qu'à gonfler
les matelas pneumatiques (2) et à faire les achats pour
le repas du soir.
— Allons tous ensemble au village, dit papa. Je
vais attacher Pompon à cet arbre en lui laissant une
bonne longueur de corde pour qu'il puisse brouter à son
aise. Après une si longue route, il doit avoir très faim. Il
ne songera pas à faire des sottises.

92
RÉVISION DES SONS : UM = OMM :

Le minimum — le maximum — le rhum — le péplum — le géranium — le calcium


-le podium — l'album.

1. Toute la famille s'éloigna en direction du village.


Tandis que maman allait de boutique en boutique avec
son panier, les deux enfants restèrent avec leur papa.
Sur la place, il y avait une belle fontaine avec deux
grands cygnes de bronze qui crachaient de l'eau par leur
bec. Papa sortit son album et dessina la magnifique
fontaine.

93
2. Une demi-heure plus tard, tout le monde reprenait
le chemin du campement. Mais tout à coup, en arrivant,
Guitou s'écria :
— Où est Pompon?... il a disparu !
— Et la tente ? reprit Finette. Elle s'est écroulée !
Ah ! mes amis, quel spectacle ! Tout le monde allait se
mettre à la recherche du petit âne quand maman s'écria à
son tour :
— Oh ! regardez, la tente bouge. Pompon est pris
sous la toile !
3. Oui, Pompon s'était montré trop curieux. En se
glissant sous la tente, il avait renversé lès piquets et le
fragile édifice s'était abattu sur lui. Empêtré (1) dans la toile,
le malheureux se débattait, les quatre fers en l'air.
Quand il fut dégagé, il se releva tout penaud (2), avec
l'air de dire :
— Mon nouveau maître est très gentil mais,
décidément, il ne sait pas construire les maisons. C'est la
deuxième fois que celle qu'il bâtit me tombe sur le dos.

94
RÉVISION DES SONS : PN - ST (attention à bien prononcer) :

Pn : pneumatique — un pneu — une pneumonie.


St : une statue — une stèle — un stylo — un store — un stabilisateur — la station.

1. Clic! clac! clic! clac!... Les sabots de Pompon


martelaient (1) la route goudronnée. Aujourd'hui, c'était
au tour de Finette de tenir les guides. Alors, de temps à
autre, elle lançait de sa petite voix aiguë :
— Hue Pompon ! Hue !
Et Pompon trottait gentiment. Clic ! clac ! clic ! clac !
Quel joli bruit régulier ! Ah ! personne ne regrettait l'auto
qui va trop vite et ne laisse pas le temps d'admirer le
paysage.

95
2. Mais bientôt les clic, clac devinrent moins
réguliers. On entendait toujours les deux « clic », le premier
« clac », mais plus le second. Presque aussitôt, Pompon se
mit à boiter. Papa sauta à terre pour voir ce qu'il avait. Il
souleva l'un après l'autre les sabots du petit âne.
— Un fer ! s'écria-t-il. Il a perdu un fer !
3. C’était, la panne. Par chance, on se trouvait
presque à l'entrée d'un village. Cahin-caha (2), Pompon
réussit à l'atteindre. Hélas ! à présent, les maréchaux-
ferrants sont plus rares que les garagistes. Personne ne
pouvait remettre un fer à Pompon. On ne pouvait lui offrir
que des pneus à la station-service.
Heureusement, un villageois à qui papa s'adressa
indiqua qu'on trouverait un maréchal dans une bourgade
qu'il connaissait.
— Prenez cette route, dit-il. C'est tout droit, à dix
kilomètres.

96
1. Courageusement, Pompon se remit en route.
Mais, sans son fer, il boitait de plus en plus bas. De
temps à autre, il tournait la tête avec l'air de dire :
— Vous voyez bien que mon sabot me fait mal.
Maman commençait à s'inquiéter :
- Pauvre Pompon, fit-elle, il n'atteindra
certainement pas le village. Qu'allons-nous devenir?
2. Papa décida alors de faire marcher Pompon sur
le bas-côté de la route où l'herbe était assez épaisse.
Elle ferait comme un tapis sous ses sabots. En effet, le
petit âne se sentit tout de suite plus à l'aise. Plein de
bonne volonté, il essaya même de trotter pour rattraper
le temps perdu.

97
3. Hélas ! papa n'avait pas vu que, par endroits,
l'herbe cachait de profondes rigoles pour l'écoulement
des eaux de la route. Soudain, la charrette oscilla (1).
Finette n'eut pas le temps de pousser un cri. L'attelage
venait de se renverser dans le fossé. Sans savoir
comment cela était arrivé, toute la famille se retrouva
pêle-mêle (2), dans l'herbe, au milieu des ustensiles de
cuisine et des valises.

98
1. Quelle culbute! Ah! on s'en souviendra
longtemps. Finette et Guitou se relèvent les premiers.
Ils n'ont aucun mal. Maman, elle aussi, est indemne (1).
Par contre, papa a reçu le banc de la charrette sur la
tête. Il porte une bosse au front. Mais ce n'est pas grave
et il est le premier à rire de l'aventure.
Quant au malheureux Pompon, il ne comprend pas
très bien ce qui est arrivé. Il baisse les oreilles et prend
un air désolé.
2. Il a l'air de dire :
- C'est ma faute. Dans l'herbe, je n'aurais pas dû me
mettre à trotter.
Mais, à présent, il s'agit de remettre la voiture sur
ses roues. Ce n'est pas une petite affaire.
Que tout le monde m'aide, dit papa. Attention : Ho
hisse ! Ho hisse !

99
Et voilà la charrette redressée. Par chance, les
brancards ne sont pas brisés.
3. Il ne reste plus qu'à rassembler les bagages
éparpillés dans l'herbe. Les automobilistes qui passent
sourient en regardant ces infortunés voyageurs (2).
Guitou est furieux. Cette fois, il n'aime pas qu'on se
moque de lui.
Mais bientôt, un chauffeur complaisant (3) s'arrête.
C'est un paysan. Sa voiture traîne une curieuse
remorque, basse de plancher, qui sert au transport du
bétail.

100
1. Le paysan a une mine sympathique (1); il
demande ce qui est arrivé à l'attelage. Papa explique
que Pompon a perdu un fer. En roulant sur le bas-côté
de la route, la charrette s'est renversée.
— Vous me voyez très ennuyé, dit papa. Mon âne
ne pourra certainement pas aller jusqu'au village. Il y a
encore cinq kilomètres.
Alors, le brave paysan le rassure.
— Vous avez de la chance de m'avoir rencontré. Je
vais justement au village chercher une vache. Voulez-
vous que j'emmène votre âne ?
2. Papa remercie vivement cet homme
complaisant. Alors, le paysan ouvre la porte de la
remorque et la rabat jusqu'à terre.

101
Pompon hésite à monter dans cette espèce de cage.
Mais que ne ferait-il pas pour avoir la belle carotte que
Finette lui tend? Il se laisse enfermer dans le coffre
roulant. Puis, papa. Finette et Guitou prennent place
dans l'auto, avec le chauffeur. Pendant ce temps,
maman gardera la charrette et les bagages.
3. C'est la première fois, bien sûr, que le petit âne
monte en auto. Il n'est pas rassuré du tout. Comment
une voiture qui n'a ni âne ni cheval pour la traîner peut-
elle galoper si bien ? Les arbres défilent si vite, de
chaque côté de la route, qu'il se sent pris de vertige (2).
Il préfère fermer les yeux et ne plus penser à rien.

102
1. Ce jour-là, on circulait sur une très grande route.
A chaque instant, des autos dépassaient la charrette ou
la croisaient à des allures vertigineuses.
Depuis qu'il était monté en auto pour aller se faire
ferrer. Pompon détestait encore davantage ces engins
qui galopent sans chevaux, avec beaucoup de bruit et
répandent une odeur écœurante (1).
2. Chaque fois que passait trop près de lui un de
ces bolides (2), il secouait les oreilles. Dans sa tête de
petit âne, il pensait :
— Ah ! si un de ces monstres pouvait se casser une
patte !
C'était aux roues qu'il pensait. Pour lui, tout ce qui
servait à se déplacer s'appelait « patte ».
Et juste à ce moment, il aperçut, devant lui, un de
ces engins pétaradants (3), arrêté au bord de la route.

103
3. C'était l'auto d'un vieux monsieur et d'une vieille
dame. Le conducteur avait soulevé le capot du véhicule
pour examiner le moteur. Du coup, Pompon s'arrêta net.
Il avait compris dans sa tête de petit âne intelligent que
ce monstre de ferraille était malade, pour bâiller de cette
façon.
— Ah ! ah ! se dit-il, chacun son tour !
Cependant, ce vieux monsieur et cette vieille dame
avaient l'air si ennuyés qu'il en fut lui-même tout attristé.

104
1. Alors, papa sauta à terre et demanda aux
automobilistes si la panne était grave.
— Il y a déjà une heure que nous sommes là,
dit la vieille dame. Nous ne cessons de faire des signes
aux autos qui passent. Aucune ne s'est arrêtée. Les
gens ne sont guère complaisants.
2. A son tour, papa essaya de voir d'où provenait
la panne. Mais papa était un artiste, il ne connaissait rien
à la mécanique. Les chevaux cachés sous le capot ne
voulurent pas repartir.
— Voilà ce que je vous propose, dit alors papa aux
infortunés voyageurs. Je vais dételer mon âne, l'attacher
à votre voiture. Il la remorquera jusqu'au prochain
garage.

105
3. Et voilà notre ami Pompon tramant sur la route un
de ces monstres qui lui faisaient si peur. Ah ! il la tenait
sa revanche ! Chaque fois qu'un bolide passait, il
redressait fièrement la tête en se disant :
— Ah ! vous galopez comme le vent ! Ne faites pas
les malins. Vous aurez peut-être besoin de moi.
Et c'est ainsi qu'il fit une entrée triomphale (1) au
village, où comme remerciement, il reçut la plus
copieuse ration (2) d'avoine de sa vie.

106
1. En une semaine, on a déjà parcouru plus de
cent kilomètres. Toute la famille est enchantée (1).
Jamais vacances n'ont été plus reposantes. Pendant les
haltes, papa a le temps de faire des croquis et des
aquarelles. Maman a déjà terminé un pull-over (2).
Guitou et Finette, eux, ne se lassent pas de
conduire Pompon. Ils prennent les guides à tour de rôle.
2. Mais, pour l'instant, l'attelage se prépare à
traverser une ville. Un grand panneau indique son nom
en lettres blanches sur fond bleu. Traverser une ville
avec une voiture à âne n'est pas une

107
petite affaire. Papa demande à Finette de lui
redonner les guides. Bientôt, la charrette s'engage dans
une rue bordée de hautes maisons et de magasins.
Quelle circulation !
3. Tous les gens se retournent pour voir cet étrange
équipage qui date d'un autre âge. Les agents, eux, n'ont
pas le sourire. La charrette leur fait l'effet d'une tortue au
milieu de lièvres. A chaque instant, elle provoque des
embouteillages.
— Circulez ! crient ces agents. Circulez !
Et ils lancent de grands coups de sifflet. Mais
Pompon n'aime pas le bruit du sifflet. Il secoue
nerveusement ses oreilles. Au lieu de trotter plus vite, il
s'arrête.

108
1. Pompon ne comprend pas pourquoi il doit
s'arrêter aux feux rouges, même quand il n'y a rien
devant lui. Pourquoi aussi tant se hâter quand le feu
rouge devient vert? Et quelles mauvaises odeurs dans
une ville ! Ah ! trotter dans la campagne est autrement
agréable !
2. Enfin, on arrive au cœur de la ville, sur une
grande place.
— Oh ! s'écrie Finette, c'est la fête ! Regarde,
Guitou : des manèges, des balançoires, des
soucoupes volantes, des chevaux de bois !
— Dis, papa, demande Guitou, arrêtons-nous !
Par chance, papa découvre une place libre, entre
deux autos, pour garer Pompon. Les enfants courent
vers les manèges.

109
3. Finette et Guitou hésitent longtemps entre les
balançoires et les soucoupes volantes. Finalement, ils
préfèrent les chevaux de bois.
C'est un très vieux manège avec des chevaux, un
ours, une girafe, un éléphant, un bœuf... et même un
âne. Cet âne leur paraît magnifique avec sa selle garnie
de clous brillants, ses étriers (1), sa bride dorée.
— Montons tous les deux sur l'âne, décide Finette.
Nous verrons si on y est aussi bien que sur le dos de
Pompon.
Et les voilà emportés dans la ronde du manège
avec le reste de la ménagerie (2). Ils ne connaissent
plus leur joie.

110
1. Tournez! tournez! jolis chevaux de bois, tournez
au son de la musique !
De l'endroit où est garée la charrette, Pompon
aperçoit soudain ses petits amis installés sur un autre
âne. Il éprouve subitement une grande colère. Puis il
devient tout triste.
— Ils ne m'aiment plus, se dit-il, puisqu'ils m'ont
abandonné pour un autre âne. Non, ils ne m'aiment plus.
2. Et il se dit encore :
— Bien sûr, celui-là porte une belle selle, il a des
étriers qui brillent et une bride en or.
Alors, quand les deux enfants reviennent du
manège, il fait semblant de ne pas les voir. // boude (1).
Finette et Guitou ne remarquent rien. Ils pensent
seulement que le tintamarre (2) de la fête a agacé le
petit âne.

111
3. On se remet en route, mais Pompon n'a plus de
courage. Il marche à tout petits pas.
— Circulez ! hurlent les agents, circulez !
Derrière l'attelage, les automobilistes pressés
klaxonnent à rompre les oreilles. Pompon agite les
siennes. Cependant, il n'avance pas plus vite. On dirait
qu'il fait exprès de paralyser (3) la circulation. S'il osait, il
s'arrêterait tout net, au beau milieu d'un carrefour.

112
1. Enfin, on quitte la ville pour retrouver la
campagne. Cependant, Pompon ne se décide pas à
allonger le pas... et encore moins à trotter.
— Hue, Pompon ! répète sans cesse papa, hue !
Rien n'y fait.
— Il est peut-être fatigué, dit maman. Pourtant, il
s'est reposé pendant que les enfants faisaient des tours
de manège. Ou bien il est malade. C'est cela, il est
malade.
2. Non, Pompon n'est pas malade. Il continue de
bouder parce que ses petits amis lui ont préféré un autre
âne.

113
— Ils ne sont pas gentils, se dit-il. Je fais tout ce
que je peux pour leur être agréable, et, crac ! ils
m'abandonnent pour le premier âne venu. Non, ce n'est
pas gentil.
3. Enfin, le soir venu, papa découvre un endroit
agréable pour camper. Finette et Guitou détellent
Pompon et l'attachent à un arbre. Au lieu de se mettre à
brouter, comme d'habitude, Pompon se couche aussitôt,
les oreilles basses.
— On dirait qu'il nous en veut, fait Guitou. Pourtant
nous ne lui avons rien fait. Tant pis pour lui s'il ne veut
pas manger.
Et les deux enfants ne s'occupent plus de Pompon.

114
1. Il faisait encore grand nuit. Au lieu de dormir,
Pompon ruminait toujours son chagrin. Il en voulait à
l'âne du manège que ses petits amis lui avaient
préféré. Une idée de vengeance le saisit.
— Je vais retourner à la ville et démolir cet âne !
Bien sûr, il n'avait pas de mains pour détacher la corde
qui le retenait... mais il possédait de bonnes dents.
2. Alors, à coup de dents, il réussit à se libérer (1).
Sans bruit, sur la pointe des sabots, il s'éloigna de la
tente et se mit à trotter vers la ville. Personne dans les
rues ! Pas d'agents avec leur maudit sifflet ! Il arriva sur
la grande place où le manège ne tournait plus. Il
découvrit tout de suite le petit âne à bride dorée, entre
l'ours et la girafe.

115
116
1. Et tandis qu'il était toujours là, devant le manège,
la ville s'éveilla. Des autos recommencèrent à circuler.
Le sifflet des agents le fit sursauter (1). Il eut envie de
revenir près de la tente. A quoi bon ? puisqu'on ne
l'aimait plus ! Alors, il chercha un endroit où se cacher et
ne bougea plus.
2. Il était là depuis longtemps quand, soudain, il
crut entendre son nom.
Pompon !... Pompon I...
Il se dressa sur ses quatre pattes. C'était Guitou et
Finette avec papa et maman. Les deux enfants se
jetèrent au cou du petit âne.

117
— Ah ! je comprends, s'écria Finette, hier soir, tu
étais jaloux de l'autre âne. Tu as cru que nous l'aimions
plus que toi.
— Si tu savais, poursuivit Guitou, comme nous
étions tristes de t'avoir perdu. Dis, Pompon, tu veux
bien nous pardonner?
3. Ils l'embrassèrent sur le front et passèrent leurs
doigts dans sa fourrure en répétant :
— Tu le sais bien, Pompon, nous n'avons que toi.
Alors, Pompon comprit qu'ils avaient du chagrin
puisqu'ils pleuraient. Pour montrer qu'il ne leur gardait
pas rancune, il plia son échine (2) et tous deux
montèrent sur son dos pour rentrer au campement.

118
1. Pour cette dernière nuit sous la tente, papa avait
installé la maison de toile en plein bois.
Finette et Guitou dormaient paisiblement sur leurs
matelas pneumatiques. Cependant, vers le milieu de la
nuit, un rayon de lumière chatouilla le visage de Guitou.
— Tiens! se dit-il, en s'éveillant, voici le jour.
Pourtant, je n'entends pas chanter les oiseaux.
2. Il se leva pour jeter un coup d'œil au-dehors.
C'était la lune qui brillait; une lune toute ronde,
étincelante comme de l'or. Soudain, il fut saisi par un
étrange spectacle. Il revint vers la tente et murmura à
l'oreille de sa sœur :
Viens voir, Finette !... Surtout, ne fais pas de bruit.
Finette se leva et n'en crut pas ses yeux.

119
3. Pompon dormait tranquillement au milieu de la
clairière (1). Mais il n'était pas seul. Dix, vingt, trente
petits lapins faisaient la ronde autour de lui. Oh ! les jolis
lapins ! Ils étaient tous pareils, avec leur pelage fauve,
leur petite queue en forme de houppette (2) blanche.
La présence de Pompon ne les effrayait pas. Ils
s'approchaient de lui, couraient sur son dos, sautaient,
pirouettaient, faisaient mille cabrioles. Les deux enfants
étaient émerveillés.

120
1. Guitou et Finette contemplèrent longtemps ce
ballet nocturne ( 1 ).
Pourquoi les petits lapins n'ont-ils pas peur de
Pompon? demanda Finette à voix basse.
— Ils le prennent peut-être pour un lapin géant, à
cause de ses longues oreilles, répondit Guitou.
Toujours sans bruit, ils revinrent à la tente, et
éveillèrent papa. Viens vite, papa. Prends ton appareil-
photo.

121
2. Papa les accompagna dans la clairière. L'éclair
d'un flash (2) illumina la forêt. Pfuit!... En un clin d'œil,
les petits lapins disparurent. Réveillé par la lumière vive,
Pompon se dressa sur ses pattes. Il croyait à un orage
et cherchait les éclairs dans le ciel. Il fut tout étonné de
trouver ses petits amis à côté de lui.
3. Quelques instants plus tard, quand papa
retira la photo, toute prête, de l'appareil, Finette battit
des mains. Cette photo serait le plus beau souvenir
-des vacances. En s'appliquant à les compter, Guitou
découvrit vingt et un lapins sur l'image.
— Et il y en a encore un autre ! s'écria Finette. -
Où?
— Dans l'oreille de Pompon !

122
1. Le beau voyage va s'achever. On était heureux de
partir. On est tout aussi heureux de rentrer. Guitou et
Finette vont retrouver leur maison, leurs jouets, leurs
camarades... et le petit âne son château.
Sur la grande route. Pompon trotte tranquillement. Il
écoute tinter (1) les grelots qu'on lui a achetés pour son
collier. Ah! lui aussi en a appris des choses, pendant ce
voyage !
2. Mais tout à coup, en traversant un village, il se dit :
— C'est curieux. Il me semble être déjà passé là. Je
reconnais ces toits, ce clocher. Mais oui, cette grande
maison, c'est l'école où je suis venu, un jour, chercher mes
petits amis !
Il réfléchit. Dans sa tête de petit âne, il se dit encore:
— Nous avons donc fini notre grand voyage !... Je
vais retrouver mon château, ma litière, ma mangeoire !...

123
3. Et le voilà parti au grand galop.
— Doucement ! crie papa en tirant sur les guides,
doucement, Pompon !
Le petit âne ne veut pas entendre. Il ne pense plus
qu'à rentrer chez lui. Il galope de plus en plus vite. Alors,
maman s'affole (2).
— Ciel ! s'écrie-t-elle. La charrette va verser,
comme l'autre jour. Arrête, Pompon ! arrête !...
Mais Pompon file comme une flèche. On dirait qu'il a
des ailes et qu'il va s'envoler.

124
1. Pompon va si vite que la charrette cahote d'un
côté à l'autre de la route. A l'arrière, les ustensiles de
cuisine sautent avec un bruit de ferraille.
Enfin, Pompon arrive en trombe (1) devant la
maison. Emporté par sa vitesse, il ne peut freiner à
temps. Maman pousse un cri de frayeur et ferme les
yeux.
2. Badaboum ! Pompon vient d'enfoncer la barrière
qui s'ouvre à grand fracas (2). Enfin, la voiture s'arrête
au milieu du pré. Tout le monde est sain et sauf.
Maman pousse un soupir de soulagement. Très fier de
son exploit, Pompon, qui transpire de tous ses poils,
relève la tête et semble dire :
— Vous avez vu comme je galope vite quand je suis
pressé !

125
3. Tout le monde saute à terre et les enfants
félicitent le bon petit âne qui leur a fait passer de si
merveilleuses vacances.
— Dire que nous avons failli ne pas t'emmener!
dit Finette. L'année prochaine, nous repartirons encore
avec toi. Tu veux bien?
— Hi-han, fait le petit âne, je veux bien ! je veux
bien !...
Alors, les deux enfants l'embrassent sur l'étoile
blanche de son front et lui promettent une grosse botte
de carottes pour le remercier de les avoir rendus si
heureux.

126
TABLE DE LECTURES

1. Le petit âne. 6
2. Le petit âne (suite). 8
3. La carotte. 10
4. La carotte (suite). 12
5. Le coup de dent. 14
6. Le coup de dent (suite). 16
7. Où est le petit âne ? 18
8. Où est le petit âne ? (suite). 20
9. La pancarte. 22
10. La pancarte (suite). 24
11. Pompon. 26
12. Pompon (suite). 28
13. L'escargot. 30
14. L'escargot (suite). 32
15. L'orage. 34
16. L'orage (suite). 36
17. L'idée de papa. 38
18. L'idée de papa (suite). 40
19. La catastrophe. 42
20. La catastrophe (suite). 44
21. Le petit chat. 46
22. Le petit chat (suite). 48
23. Le portrait. 50
24. Le portrait (suite). 52
25. Pompon malade. 54
26. Pompon malade (suite). 56
27. Un âne à l'école. 58
28. Un âne à l'école (suite). 60
29. Le chasse-mouches. 62
30. Le chasse-mouches (suite) 64
31. Pompon à la mer. 66
32. Pompon à la mer (suite). 68
33. Les cerf s-volants. 70
34. Les cerf s-volants (suite). 72
35. Le voyage. 74
36. Le voyage (suite). 76
37. La rougeole. 78
38. La rougeole (suite). 80
39. L'accident. 82
40. L'accident (suite). 84
41. Le grand départ. 86
42. Le grand départ (suite) 88.
43. Pompon curieux. 90
44. Pompon curieux (suite). 92

127
45. Pompon en panne. 94
46. Pompon en panne (suite). 96
47. Pompon en auto. 98
48. Pompon en auto (suite). 100
49. Le dépanneur. 102
50. Le dépanneur (suite). 104
51. Les chevaux de bois. 106
52. Les chevaux de bois (suite). 108
53. Pompon jaloux. 110
54. Pompon jaloux (suite). 112
55. Pompon s'enfuit. 114
56. Pompon s'enfuit (suite). 116
57. Les lapins. 118
58. Les lapins (suite). 120
59. Joyeux retour. 122
60. Joyeux retour (fin). 124

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