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TRIBUNAL ADMINISTRATIF

DE STRASBOURG

N° 2008103 RÉPUBLIQUE FRANÇAISE


___________

SOCIÉTÉ FONROCHE GEOTHERMIE


___________ AU NOM DU PEUPLE FRANÇAIS

Mme Julienne Bonifacj


Juge des référés
___________ La juge des référés

Ordonnance du 12 janvier 2021


___________

Vu la procédure suivante :

Par une requête et un mémoire, enregistrés respectivement les 18 décembre 2020 et


4 janvier 2021, la société Fonroche Géothermie, représentée par la Selarl Gossement Avocats,
demande au juge des référés, sur le fondement des dispositions de l’article L. 521-1 du code de
justice administrative :

1°) de suspendre l’exécution des arrêtés des 7 et 8 décembre 2020, ainsi que du
communiqué de presse du 7 décembre 2020, par lesquels la préfète du Bas-Rhin a ordonné
l’arrêt définitif des opérations de forages géothermiques, de stimulation hydraulique des puits et
de tests sur la ban de la commune de Vendenheim ;

2°) de mettre à la charge de l’État une somme de 3 000 euros en application de


l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

Elle soutient que :


- la condition d’urgence est remplie dès lors qu’il est nécessaire qu’elle soit fixée sur
la procédure exacte à suivre, que les décisions attaquées préjudicient de manière grave et
immédiate à sa situation économique et financière en mettant en cause sa pérennité et celle de
ses sous-traitants soit 42 emplois et, enfin, la suspension de ces décisions ne portera pas atteinte
à la sécurité des personnes, car dans ce cas la situation juridique serait celle de l’arrêt progressif
des travaux tant que la DREAL n’autorise pas à nouveau l’activité ;
- il existe un doute sérieux sur la légalité des décisions contestées en ce que :
- elles contiennent une contradiction substantielle entre la suspension des travaux et
leur arrêt définitif ;
- elles sont dépourvues de base légale, les dispositions de l’article L. 173-2 du code
minier ou les autres dispositions applicables relatives à la police des mines ne permettent pas de
fonder les décisions en litige ;
- elle aurait dû être mise à même de faire valoir ses observations ;
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- l’arrêté d’autorisation du 24 mars 2016 ne permet pas l’autorité administrative


d’ordonner l’arrêt définitif des travaux miniers autorisés, son article 12 autorisant seulement leur
suspension ;
- l’arrêt définitif des travaux miniers est manifestement disproportionné et est entaché
d’une erreur d’appréciation.

Par un mémoire en défense, enregistré le 4 janvier 2021, la préfète du Bas-Rhin conclut


au rejet de la requête.

Elle soutient que :


- la requête est irrecevable en tant qu’elle est dirigée contre un communiqué de presse
qui n’est pas une décision administrative ;
- la requérante ne démontre pas l’existence d’une situation d’urgence, alors que les
arrêtés attaqués visent à préserver la sécurité publique au regard de la multiplication des épisodes
sismiques ;
- la suspension de ces décisions resterait sans effet immédiat sur la situation de la
requérante qui pourrait toutefois s’exonérer du respect du protocole d’arrêt de la boucle
géothermique, des règles prudentielles ainsi que des mesures renforcées de suivi, générant ainsi
un risque sérieux pour la sécurité publique ;
- les moyens soulevés par la requérante ne sont pas fondés.

Vu :
- les autres pièces du dossier ;
- la requête enregistrée le 18 décembre 2020 sous le numéro 2008102 par laquelle la
société Fonroche Géothermie demande l’annulation des décisions attaquées.

Vu :
- le code minier ;
- le décret n° 206-649 du 2 juin 2006 ;
- l’arrêté du préfet du Bas-Rhin du 24 mars 2016 autorisant et réglementant l’ouverture
des travaux miniers de forages géothermiques, de stimulation hydraulique des puits et de tests
sur le ban de la commune de Vendenheim ;
- le code de justice administrative.

Le président du tribunal a désigné Mme Bonifacj pour statuer sur les demandes de
référé.

Les parties ont été régulièrement averties du jour de l’audience.

Ont été entendus au cours de l’audience publique, tenue le 5 janvier 2021, en présence
de Mme Trinité, greffière d’audience :
- le rapport de Mme Bonifacj, juge des référés ;
- les observations de Me Gossement et M. S, pour la société Fonroche qui ont exposé
les moyens et conclusions de la requête et fait valoir, en outre, que la société qui a suspendu
l’activité du site, n’entend pas la reprendre et ne pourrait d’ailleurs pas le faire sans autorisation
de la DREAL ; que si elle ne conteste pas les prescriptions de l’arrêté elle s’interroge sur la
portée de la décision en tant qu’elle indique que l’arrêt de l’activité est définitif alors que les
mesures prises relèvent de la procédure de suspension telle qu’elle est prévue à l’article 12 de
l’arrêté du 24 mars 2016 ;
- les observations de Mme L et M. L, représentant la préfète du Bas-Rhin qui ont
exposé les conclusions en défense et précisé que les prescriptions de l’arrêté du 24 mars 2016
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n’étaient pas suffisantes au regard de l’importance du séisme constaté le 4 décembre 2020 et que
l’administration, garante de la sécurité publique, entendait ordonner l’arrêt définitif des
opérations.

La clôture de l’instruction a été prononcée à l’issue de l’audience.

Considérant ce qui suit :

1. Aux termes du premier alinéa de l’article L. 521-1 du code de justice


administrative : « Quand une décision administrative, même de rejet, fait l’objet d’une requête
en annulation ou en réformation, le juge des référés, saisi d’une demande en ce sens, peut
ordonner la suspension de l’exécution de cette décision, ou de certains de ses effets, lorsque
l’urgence le justifie et qu’il est fait état d’un moyen propre à créer, en l’état de l’instruction, un
doute sérieux quant à la légalité de la décision ».

2. L’urgence justifie que soit prononcée la suspension d’un acte administratif lorsque
l’exécution de celui-ci porte atteinte, de manière suffisamment grave et immédiate, à un intérêt
public, à la situation du requérant ou aux intérêts qu’il entend défendre. Il appartient au juge des
référés, saisi de conclusions tendant à la suspension d’un acte administratif, d’apprécier
concrètement, compte tenu des justifications fournies par le requérant, si les effets de l’acte
litigieux sont de nature à caractériser une urgence justifiant que, sans attendre le jugement de la
requête au fond, l’exécution de la décision soit suspendue. L’urgence doit être appréciée
objectivement compte tenu de l’ensemble des circonstances de l’affaire.

3. A la suite d’un nouvel évènement sismique ayant eu lieu le 4 décembre 2020,


d’une magnitude de 3,6, la préfète du Bas-Rhin a, par deux arrêtés des 7 et 8 décembre 2020
ayant le même objet, ordonné l’arrêt définitif des opérations de forages géothermiques, de
stimulation hydraulique des puits et de tests de la société Fonroche Géothermie sur le ban de la
commune de Vendenheim. La société requérante demande au juge des référés de suspendre
l’exécution de ces décisions, ainsi que du communiqué de presse diffusé le 7 décembre 2020.

4. Il résulte de l’instruction, et notamment des déclarations à la barre, que la société


Fonroche Géothermie qui a engagé la procédure d’arrêt progressif de ses activités sur le site dès
le 4 décembre 2020 ne conteste aucune des prescriptions de l’arrêté portant tant sur l’arrêt des
installations et des opérations que sur le protocole d’arrêt de la boucle géothermique. Le litige
porte uniquement sur le caractère définitif de l’arrêt des opérations alors que la société fait valoir
qu’il existe une contradiction entre le titre de l’arrêté et son contenu qui relève de la procédure de
suspension telle qu’elle est prévue à l’article 12 de l’arrêté du 24 mars 2016.

5. Pour justifier l’urgence d’une suspension de l’exécution de la décision en litige, la


société se prévaut de l’importance des sommes déjà engagées pour la réalisation des travaux
miniers à Vendenheim et fait valoir que la décision contestée est de nature à porter atteinte à la
pérennité de l’entreprise en mettant en jeu le maintien de 42 emplois. Toutefois, elle n’établit pas
que comme elle le soutient, son financement et sa situation économique seraient menacés à court
terme du seul fait que l’administration a entendu donner un caractère définitif à l’arrêt des
opérations sur le site, sans attendre les conclusions de la procédure contradictoire qui doit être
engagée. Dans ces conditions, elle ne peut être regardée comme justifiant de l’existence d’une
situation d’urgence au sens des dispositions de l’article L. 521-1 du code de justice
administrative.
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6. Il résulte de ce qui précède, sans qu’il soit besoin d’examiner la fin de


non-recevoir soulevée en défense, que les conclusions de la requête de la société Fonroche
Géothermie aux fins de suspension doivent être rejetées, ainsi que, par voie de conséquence, ses
conclusions tendant à l’application de l’article L. 761-1 du code de justice administrative.

ORDONNE:

Article 1er : La requête de la société Fonroche Géothermie est rejetée.

Article 2 : La présente ordonnance sera notifiée à la société Fonroche Géothermie et à la


ministre de la transition écologique.
Copie en sera adressée à la préfète du Bas-Rhin.

Fait à Strasbourg, le 12 janvier 2021.

La juge des référés,

J. Bonifacj

La République mande et ordonne à la ministre de la transition écologique en ce qui la


concerne ou à tous huissiers de justice à ce requis en ce qui concerne les voies de droit commun
contre les parties privées, de pourvoir à l’exécution de la présente décision.

Pour expédition conforme,


La greffière,

G. Trinité

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