Activités et initiatives par thème de développement

Développement rural—Lutte contre la pauvreté et l'insécurité

alimentaire à l'échelle mondiale

L'OMD couvert est représenté en couleur.

En 2011, le coût moyen des denrées alimentaires était aussi élevé qu'en 2008, lorsqu'une flambée des prix alimentaires avait créé de
graves problèmes. Cela s'explique notamment de façon structurelle, car les marchés internationaux sont sensibles à la hausse de la
demande de céréales des pays émergents et aux restrictions sur les exportations dans certaines régions. Mais cela est aussi
probablement dû à des événements à court terme comme des conditions météorologiques défavorables dans la Corne de l'Afrique et
d'autres régions. Il ne faut pas non plus négliger l’envolée des coûts de l'énergie liée à l'instabilité politique, et notamment au Printemps
arabe, dans les pays producteurs de pétrole. La hausse des prix alimentaires exerce une menace sur la sécurité alimentaire des pays en
développement. L’augmentation des prix des denrées alimentaires a un impact particulièrement fort sur les populations urbaines pauvres
et sur les petits agriculteurs et pêcheurs dont la production ou les prises ne suffisent même pas à subvenir à leurs propres besoins
alimentaires.
La JICA déploie une coopération pour répondre aux problèmes liés au développement agricole, rural et maritime. L'objectif est de
contribuer à l'OMD consistant à « éradiquer la pauvreté extrême et la faim » en offrant une aide pour la production et l'approvisionnement
alimentaires ainsi qu’en matière de nutrition aux résidents des zones rurales et urbaines.

Développement agricole et rural
Situation générale
Le contexte du développement rural et agricole a largement
évolué, notamment sous l'impulsion de la mondialisation rapide, des
restrictions sur les exportations des produits agricoles dues aux
mauvaises récoltes, du changement climatique, de l'explosion des prix
des denrées alimentaires et du pétrole, de la demande croissante de
biocarburants, de la concurrence mondiale pour les terres cultivables
et de la réhabilitation post-conflit. Dans de nombreux pays en
développement, les agriculteurs représentent la majorité de la
population et les trois quarts des pauvres vivent dans les zones
rurales. C'est pourquoi les résidents ruraux des pays en
développement sont profondément affectés par ces changements.
Approvisionnement alimentaire stable
Selon les estimations de l'Organisation des Nations unies pour
l'alimentation et l'agriculture (FAO), le nombre de personnes souffrant
de malnutrition dans les pays en développement a atteint pour la
première fois en 2009 le seuil de 1 milliard d'individus. Cette situation
est le résultat d'une flambée des prix alimentaires et de la crise
économique mondiale qui a suivi. En 2010, ce nombre restait élevé
avec 925 millions d'individus souffrant de malnutrition. Par
conséquent, la première cible de l'objectif 1 des OMD, qui vise à
réduire de moitié la proportion de la population souffrant de la faim
entre 1990 et 2015, risque d'être bien difficile à atteindre.
L'approvisionnement stable de la population en denrées
alimentaires (sécurité alimentaire) est une condition essentielle à la
stabilité socioéconomique et par conséquent un enjeu politique
important. Or, pour diverses raisons telles que le manque de capacités
des gouvernements à planifier et mettre en œuvre des plans
nécessaires, des infrastructures agricoles sous-développées, le faible
niveau des techniques de production et des systèmes de distribution
insuffisants, les pays en développement sont très démunis face aux
aléas climatiques et la sécurité alimentaire des habitants est
fréquemment menacée.
Cette situation détériore l’état de santé de la population, provoque
la sortie de devises étrangères pour l'importation de denrées
alimentaires et incite les agriculteurs à abandonner leur activité pour
migrer vers les villes. Cela contribue à accroître la pauvreté dans les
zones urbaines et l'instabilité sociale et économique des pays.
Réduction de la pauvreté rurale
Selon une analyse de la Banque mondiale couvrant une période de
quatre années à partir de 2008 et parue fin février 2012, si la
tendance actuelle se poursuit, la proportion de personnes vivant avec
moins de 1,25 USD par jour devrait rester proche du milliard en 2015,
contre 1,29 milliard en 2008. En outre, il subsiste des disparités
majeures entre les taux de réduction de la pauvreté des différentes
régions. Selon les données de la Banque mondiale sur la pauvreté
extrême pour la période 2005-2008, la proportion de personnes vivant
avec moins de 1,25 USD par jour en Afrique subsaharienne est de
47 %, soit près de la moitié de la population. En Amérique du Sud et
en Asie du Sud, les taux d’autosuffisance pour les principales céréales
se sont quelque peu améliorés et la classe moyenne urbaine est en
pleine expansion. Dans ces régions, il est nécessaire de trouver des
moyens de réduire le fossé économique entre les zones urbaines et
rurales.
Actions de la JICA
En matière de développement agricole et rural, les efforts de la
JICA visent à garantir l'approvisionnement alimentaire stable des
populations rurales et urbaines, à réduire la pauvreté dans les
communautés rurales et, par ce biais, à stimuler la croissance
économique aux niveaux national et régional. Toutes ces activités ont
pour but de contribuer à la réalisation de l'OMD 1. La production
agricole durable est à la base de la sécurité alimentaire. Elle constitue
également une condition préalable à la réduction de la pauvreté par
un approvisionnement alimentaire stable au niveau national, en
ravitaillant les zones urbaines et en atténuant les pénuries
alimentaires dans les zones rurales. Dans ce contexte, la JICA a défini
trois objectifs spécifiques de coopération :
1. Production agricole durable
Les risques liés à l'approvisionnement alimentaire forment une
combinaison complexe de facteurs à court terme, tels que les
mauvaises récoltes dues aux conditions climatiques et la hausse
spéculative qui les accompagne ; et de facteurs à long terme, tels que

98
Objectifs, philosophie et finalité de l'aide pour le développement agricole et rural de riz en une décennie, en passant de 14 à 28
millions de tonnes d’ici 2018. Pour atteindre cet
objectif, la JICA soutient l'élaboration de stratégies
Objectif 2 de la stratégie nationales de développement rizicole dans les 23
de développement : pays membres de la CARD, et apporte une aide

Dossier spécial
Approvisionnement alimentaire stable pour stimuler la production de riz selon la stratégie
Fourniture de denrées alimentaires à la population
fixée dans chaque pays. Dans le premier groupe de
12 pays de la CARD, la production rizicole a
Développement agricole

Objectif 1 de la stratégie
augmenté de 30 %, de 11,96 millions de tonnes en
de développement :
2007, l'année de référence, à 15,64 millions de
Production agricole durable
Production alimentaire stable
tonnes en 2010.

Objectif 3 de la stratégie 2. Approvisionnement alimentaire stable

Développement économique
national et régional
Assurer la sécurité nutritionnelle
de la population
de développement : Une production alimentaire durable est la
Promouvoir la vitalité
condition d'un approvisionnement alimentaire
des zones rurales
stable de la population d'un pays. De plus, assurer

Objectifs et aperçu
Élimination de la pauvreté
un approvisionnement stable nécessite

des programmes
l'établissement de politiques d'offre et de demande
alimentaires nationales qui intègrent la sécurité
Développement rural alimentaire au niveau international. La création
d'un cadre pour les importations et l'utilisation
appropriée de l'aide alimentaire sont également
la forte croissance démographique dans les pays émergents, nécessaires.
l'évolution de la structure de la demande, les restrictions d'accès aux Par exemple, dans la savane tropicale du Mozambique, qui dispose
ressources de production, comme l'eau et la terre, la vulnérabilité au d'un immense potentiel de développement de sa production agricole,
changement climatique et enfin la concurrence entre la demande la JICA déploie une coopération triangulaire avec le Brésil, devenu l'un
alimentaire et les besoins en biocarburants. Faire face à cette situation des principaux exportateurs mondiaux de produits agricoles grâce à la
nécessite donc avant tout d'identifier la source de chaque problème transformation de ses plaines de savanes, connues sous le nom de

Initiatives concrètes
pour apporter des réponses adaptées à chaque cause et aux « cerrados », en une zone agricole fertile. Cette coopération vise à
circonstances spécifiques à chaque région. La JICA entend parvenir à atténuer la pauvreté parmi les petits agriculteurs et à réduire les
une production agricole durable afin de répondre à ces divers problèmes d'alimentation au niveau national. En outre, l'initiative
problèmes. « investissement responsable » adoptée par des entreprises du
Dans cette optique, la JICA fournit d'abord une aide pour secteur privé permet aux moyennes et grandes exploitations agricoles
l'élaboration de politiques agricoles qui intègrent les caractéristiques de développer les exportations vers les marchés internationaux.
de l'ensemble du secteur du pays partenaire. En se basant sur ces Toutes ces actions contribuent à la sécurité alimentaire internationale.
politiques, la JICA soutient les pays pour améliorer la gestion agricole. En Éthiopie et au Kenya, deux pays régulièrement victimes de
Ses initiatives comprennent l'établissement, la maintenance et la sécheresses, la JICA va au-delà des mesures d'urgence et de bien-
gestion des infrastructures de production agricole telles que les être et contribue à la bonne utilisation de l'aide alimentaire. La JICA a
systèmes d'irrigation ; l'amélioration de la fourniture et de l'utilisation également commencé à renforcer la capacité de ces pays à initier et à
des semences, des engrais et d'autre matériel agricole ; et maintenir par leurs propres efforts un approvisionnement alimentaire

Système d'exécution
l'introduction et l'utilisation des technologies de production des stable.
céréales, du bétail et d'autres produits tout en soutenant le
renforcement institutionnel des organisations associées.
De plus, la JICA a commencé à examiner et à prendre des mesures
pour favoriser la résilience de l'agriculture au changement climatique.
Cela comprend notamment des activités de développement de
l’énergie de biomasse de deuxième génération qui n'entre pas en
concurrence avec la production alimentaire ; l'établissement de
systèmes de stockage ; l'utilisation de statistiques agricoles et
l'introduction d'une assurance contre les intempéries.
L'Afrique est le continent affichant la plus forte proportion de
population souffrant de malnutrition (29 % des Africains, chiffres de
2008). C'est donc celui où les efforts destinés à accroître la production
Données chiffrées
et informations

alimentaire sont les plus nécessaires. La quantité de riz consommée

en Afrique progresse rapidement et il est fort probable que la
production rizicole connaisse une croissance durable. Cette denrée
apparaît donc comme l'une des solutions au problème de l'insécurité
alimentaire sur ce continent.
En collaboration avec d'autres bailleurs de fonds, la JICA a lancé
en mai 2008 une initiative baptisée « Coalition pour le développement
de la riziculture en Afrique » (CARD), qui vise à doubler la production
Dans le cadre des mesures visant à faire face aux sécheresses fréquentes, une étude a
été menée pour sélectionner des sites potentiels pour la construction de petites
installations d'irrigation avec la participation des résidents locaux. L'étude portait
notamment sur la vérification des activités des organisations agricoles, le potentiel des
terres agricoles, les cultures résistantes et la réponse aux sécheresses (étude
préparatoire au projet de développement et de gestion d'une irrigation durable dans
les petites exploitations des régions semi-arides (SIDEMAN-SAL) au Kenya).

99
 3. Promouvoir des communautés rurales dynamiques
Afin que le développement rural soit un facteur de réduction de la
pauvreté, il est important de procéder à des changements sociaux et
de dynamiser les villages ruraux dans une perspective de
développement des économies agricoles et d'augmentation des
moyens d'existence des populations. Pour parvenir à cet objectif, il
convient d'aller au-delà de la simple hausse de productivité. La
gestion agricole doit aussi faire l'objet d'une attention spécifique. Il
convient par exemple d'améliorer la distribution et la vente de
nourriture, de dynamiser le secteur de la transformation des produits
alimentaires, de renforcer les mesures de promotion des exportations
et d'augmenter les revenus non agricoles.
Il faut également déployer une aide transversale recouvrant
plusieurs domaines. Les fonctions administratives locales doivent être
renforcées et des infrastructures rurales telles que les routes
communautaires et les installations d'approvisionnement en eau
potable doivent être construites. La JICA s'emploie également à
améliorer le cadre de vie ainsi que le niveau de santé et d'éducation
des résidents ruraux. L'aide vise en outre le développement
participatif des zones rurales et l'élimination des inégalités entre
hommes et femmes.
Pour favoriser le développement rural, la JICA aide les institutions
administratives locales à élaborer des plans de développement en
concertation avec les résidents ruraux. L'Agence soutient également
la mise en place de systèmes d'exécution permettant à la
communauté d'accroître ses revenus, d'améliorer ses moyens
d'existence et de renforcer la distribution et la vente des produits
agricoles.
Aux Philippines par exemple, la JICA apporte son aide aux
agriculteurs qui ont acquis des terres dans le cadre de la réforme
agraire. Depuis plus de 10 ans, l'Agence octroie des prêts aux
résidents des communautés de réforme agraire (ARC). L'aide vise à
soutenir le développement intégré des infrastructures telles que les
installations d'irrigation, les installations de traitement post-récolte et

Étude de cas Afghanistan Projet de développement du matériel de sélection du blé pour une
production alimentaire durable
Favoriser un esprit conquérant pour une « deuxième révolution verte »
Pour la JICA, le développement des villages ruraux et de l'agriculture, le principal secteur en
Afghanistan, constitue la plus haute priorité. La JICA déploie une aide avec la perspective de
construire les fondations d'un développement durable et autonome de l'agriculture et des
villages ruraux en Afghanistan.
Nourriture pour la vie : Une graine peut reste vrai même pour le blé, qui est pourtant l'un
des éléments clés de la sécurité alimentaire du
sauver le monde
pays. De nombreux agriculteurs du pays font
Une infrastructure agricole diversifiée et une
face à des situations difficiles provoquées par les
formation pérenne sont nécessaires pour
sécheresses et les inondations fréquentes. Dans
permettre aux agriculteurs de produire des
la mesure où ils utilisent des variétés offrant peu
cultures permettant de mener une vie stable.
de rendement, ils emploient des méthodes
Entre autres mesures, la terre (cultivable) et l'eau
traditionnelles qui produisent des récoltes
(d'irrigation) doivent être entretenues et gérées,
irrégulières dépendantes des précipitations. De
et les cultures exploitées de façon adéquate en
plus, le pays manque de chercheurs et de
se basant sur une information exacte. Les
scientifiques dont le rôle est essentiel pour
semences constituent l'un des éléments les plus
améliorer les technologies agricoles. Il y a aussi
fondamentaux pour les agriculteurs. Ils doivent
très peu de vulgarisateurs agricoles pour diffuser
avoir accès aux semences (variétés) qui
les nouvelles technologies auprès des
conviennent à l'environnement naturel, social et
agriculteurs.
économique de la région afin d'obtenir des
Pour faire face à ces problèmes, la JICA met
rendements constants.
en œuvre le projet de développement du matériel
À cause du conflit qui sévit dans la région
de sélection du blé pour une production
depuis plus de 25 ans, l'Afghanistan a perdu ses
alimentaire durable, d'avril 2011 à mars 2016,
systèmes de conservation des ressources
dans le cadre du partenariat pour la recherche
génétiques et d'amélioration des variétés. Cela
scientifique et techno-
logique pour le dévelop-
pement durable (SATREPS)
avec l'Agence japonaise
pour la science et la
technologie (JST). Le
partenariat prévoit une
coopération scientifique à
travers une recherche
conjointe avec des
institutions des pays en
développement en
utilisant les technologies
japonaises pour résoudre
des problèmes mondiaux.
Des scientifiques agricoles étudient les méthodes de culture du blé.
Le ministère afghan de
l'Agriculture, de l'irrigation et de l'élevage est
l'agence homologue pour ce projet. La JICA
collabore également avec l'Institut Kihara de
recherche biologique de l'Université de
Yokohama, l'Université de Tottori, ainsi qu'avec
RIKEN, le CIMMYT et l'ICARDA. Le projet assure
la formation de jeunes chercheurs en
Afghanistan afin de développer le système de
sélection du blé pour une production alimentaire
durable.
Concrètement, le projet s'attache à combiner
des variétés anciennes et plus récentes de blé
afin d'élaborer une nouvelle variété hautement
résistante aux sécheresses et aux maladies. Le
projet utilise les ressources génétiques du blé
conventionnel collecté en Afghanistan en 1955
par l'expédition Karakorum et Hindou Koush
(menée par le Dr Hitoshi Kihara) ainsi que des
semences de blé sauvage (conservées à l'Institut
Kihara de recherche biologique), l'ancêtre de ce
blé conventionnel. Les technologies scientifiques
japonaises sont exploitées pour analyser les
propriétés de ces ressources génétiques
précieuses au regard du patrimoine génétique
mondial. Le projet de développement d'un
germoplasme du blé pouvant supporter les
sécheresses et les maladies en utilisant les
ressources génétiques afghanes conservées au
Japon progresse sous la direction des institutions
de recherche du Japon et d'autres pays.
En novembre 2011, les ressources
génétiques du blé d'Afghanistan étaient de retour
à Kaboul pour la première fois depuis plus de 50
ans. Actuellement, les chercheurs afghans
mènent des expériences sur ces semences. Les
populations formées grâce à ce projet et les
nouvelles variétés de blé devraient contribuer à
augmenter les récoltes de blé en Afghanistan
dans un avenir proche.

100
les routes d'accès aux marchés, tout en améliorant la productivité Pêche
agricole et le revenu des agriculteurs par le renforcement des
coopératives agricoles et des associations d'irrigation. Les projets ont
Situation générale
obtenu des résultats en matière de distribution d'eau pour l'irrigation Les produits de la pêche dans les océans, les lacs et les cours
et d'accès aux marchés des ARC, et en améliorant progressivement
d'eau constituent une ressource alimentaire importante et

Dossier spécial
les moyens d'existence des résidents.
relativement abordable pour les habitants des pays en développement.

Étude de cas Irak Amélioration et diffusion des technologies horticoles dans la région du Kurdistan

Premier projet de coopération technique depuis la guerre d'Irak – Un premier pas vers
la revitalisation du secteur agricole
En Irak, dans la région du Kurdistan, les technologies agricoles n'ont pas été transmises aux derniers veillent à travailler en étroite
jeunes agriculteurs à cause de la destruction des villages ruraux due aux pressions et troubles collaboration avec leurs homologues pour

Objectifs et aperçu
des programmes
politiques durant le régime de Saddam Hussein. En réponse à une demande du ministère de planifier les activités du projet une par une.
l'Agriculture et des ressources hydriques du gouvernement de la Région autonome du Kurdistan, Ils encouragent également les homologues à
en Irak, la JICA a décidé de mettre en œuvre un projet de coopération technique pour mener les activités par eux-mêmes afin qu'ils
l'amélioration et la diffusion des technologies horticoles afin d'augmenter les revenus des acquièrent de l'expérience. Cela reproduit le
agriculteurs. processus de transmission des technologies et
Des technologies horticoles adaptées Pour faire face à ce problème, le ministère de l'expérience entre les générations qui avait
aux besoins du marché de l'Agriculture et des ressources hydriques lieu autrefois dans de nombreux villages ruraux.
Le projet d'amélioration et de diffusion des prend des mesures pour la formation des Un comité d'étude a été formé au sein du
technologies horticoles a commencé en août agriculteurs. Au Kurdistan, les précipitations sont ministère pour conduire une étude de la situation
2011. L'objectif du projet est d'assurer « une relativement élevées par rapport au reste du de référence. Les experts de la JICA ont travaillé
diffusion des technologies horticoles adaptées pays, entre 300 et 1 200 mm par an, et la région à chaque étape avec le personnel du ministère et
aux conditions locales auprès des agriculteurs a un potentiel élevé de forte productivité agricole. d'autres homologues dans toute la région du
cibles pour répondre aux besoins du marché ». Les agriculteurs pourraient obtenir un revenu Kurdistan pour préparer les questions de

Ce projet de coopération technique de la JICA, le
premier en Irak depuis 2003, comprend l'envoi
d'experts japonais sur place.
Ces experts et leurs homologues s'efforcent
d'atteindre l'objectif fixé par le projet et d'en
diffuser les résultats ainsi que d'établir une
collaboration harmonieuse entre le ministère de
l'Agriculture et des ressources hydriques et les
trois directions de chaque gouvernorat :
la direction de la recherche agricole, la direction
de l'horticulture et la direction de la vulgarisation.
Initiatives pour revitaliser les villages
monétaire en produisant et en vendant des
cultures horticoles (des fruits et des légumes)
même sur de petites exploitations, avec des
modes de culture intensifs. Ces cultures
pourraient améliorer concrètement les moyens
d'existence des résidents des villages ruraux.
En se basant sur une connaissance approfondie
des avantages de l'horticulture, le ministère de
l'Agriculture et des ressources hydriques fournit
des installations pour la culture maraîchère, de
nouvelles variétés d'arbres fruitiers et d'autres
matériaux dans le but de revitaliser les villages
ruraux et de favoriser le retour des agriculteurs
Initiatives concrètes
l'enquête et les formulaires. Ces experts ont
également assisté les homologues au niveau du
ministère et de la région pour mener les
entretiens avec 300 agriculteurs dans chaque
gouvernorat et d'autres activités liées à
l'enquête. L'objectif était de renforcer
durablement les capacités des homologues afin
qu'ils deviennent autonomes et qu'ils puissent se
passer des experts. L'analyse des résultats de
l'enquête et la préparation des rapports sont
également réalisées conjointement avec les
experts japonais.
Les tests visant à déterminer si les

Système d'exécution
dans leurs villages. technologies sont adaptées ont été définis par
ruraux et favoriser le retour des agriculteurs
Cependant, le ministère n'a pas pu mettre à les experts et les homologues. Cela a été pour
Il fut un temps où le Kurdistan était l'une des
niveau les technologies agricoles, former les les homologues une autre occasion d'acquérir de
principales régions agricoles d'Irak. Mais les
acteurs du domaine ou établir des services de l'expérience et d'établir leurs propres
villages ruraux ont été détruits et les agriculteurs
vulgarisation satisfaisants. conclusions.
forcés de quitter leurs foyers durant le régime de
Étant donné la situation sécuritaire en Irak,
Saddam Hussein et la période de conflit qui a
Avancer ensemble étape par étape les experts se déplacent en véhicules blindés
suivi. Par conséquent, de nombreux villages ne
En réponse à ce problème, la JICA a détaché dans les trois gouvernorats de la région du
sont plus en mesure de transmettre la
des experts japonais auprès du ministère de Kurdistan couverts par le projet. Les experts
technologie et l'expérience d'une génération à
l'Agriculture et des ressources hydriques, et ces déploient également une aide pour
une autre.
l'établissement d'un cadre de mise en œuvre qui
permet à la population de chaque gouvernorat
d'entreprendre la planification, la réalisation et le
suivi des activités du projet. Bien que le
Données chiffrées
et informations

processus soit lent à mettre en place, les experts

Visite d'une installation pour la culture des plants à
Sulaymaniyah
Une exploitation test au centre de recherche agricole
de Dohuk
redoublent d'efforts pour que les homologues du
ministère de l'Agriculture et des ressources
hydriques acquièrent une expérience de première
main ainsi que les compétences pour poursuivre
les activités par eux-mêmes à l'issue du projet,
avec la coopération du siège de la JICA et du
bureau de la JICA en Irak.

101
 Selon la FAO, la pêche fournit à ces populations 20 % de leurs apports
en protéines animales. Par ailleurs, ce secteur joue un rôle précieux,
car il permet aux personnes dépourvues de terre ou de revenus
réguliers de se nourrir et de disposer de moyens d'existence.
La pêche est donc vitale pour les segments les plus pauvres de la
population, et notamment pour les femmes. La part des pays en
développement dans les exportations mondiales de produits
halieutiques est de 50 % en valeur et de 61 % en volume, ce qui
souligne le rôle crucial de ce secteur pour l'économie de ces pays.
Le volume de la production halieutique mondiale a été multiplié
quasiment par sept entre 1950 (20 millions de tonnes par an) et 2008.
Cependant, les pêches de capture maritimes ont atteint leur maximum
dans les années 1990 et l'utilisation des ressources marines n'a pas
progressé depuis. Face à la pression croissante s'exerçant sur les
ressources marines, la production aquacole n'a cessé d'augmenter
depuis les années 1990. Elle représente aujourd'hui un tiers de la
production halieutique totale.
Même dans les pays en développement, le déclin des ressources
marines dû à la surpêche et la destruction de l'environnement
constitue un problème sérieux. Or, la notion de gestion des ressources
n’est encore assez répandue parmi les pêcheurs de ces pays qui,
comme les personnes confrontées à des conditions de vie difficiles,
tendent à favoriser le profit immédiat. C'est pourquoi il est difficile de
gérer efficacement les activités de pêche à un niveau soutenable.
La gestion et la conservation des stocks halieutiques, ainsi que la
promotion d'activités de pêche durables demeurent d'importants défis
à relever.
Actions de la JICA
La pêche est un secteur clé pour les pays en développement, mais
il est confronté à la diminution ou à l'épuisement des stocks de
poissons, du fait de leur mauvaise gestion et de la dégradation de
l'environnement. Les villages côtiers de pêcheurs doivent par ailleurs
faire face à une pauvreté chronique et à d'autres problèmes. Ainsi, il
importe de soutenir non seulement l'essor de ce secteur, mais aussi le
développement des villages de pêcheurs afin d'améliorer leurs
moyens d'existence.
La coopération dans le secteur de la pêche vise trois grands
objectifs : assurer l'approvisionnement alimentaire stable des
populations locales, éliminer la malnutrition en garantissant des
apports alimentaires appropriés, et réduire la pauvreté en fournissant
aux pauvres des moyens de subsistance. La conservation et la gestion
adéquates des ressources halieutiques sont des conditions préalables
à la réalisation de ces objectifs, et elles jouent un rôle essentiel pour
le développement des villages de pêcheurs, tributaires de
l'exploitation durable de ces ressources. La JICA a choisi d'axer sa
coopération sur quatre points.
1. Revitalisation des communautés de pêche locales
Pour réduire la pauvreté chronique et revitaliser les communautés
de pêche, il convient d'adopter une approche globale. Cela passe
notamment par une stabilisation des revenus des ménages en
sensibilisant effectivement les populations à l'importance d'une pêche
durable et en choisissant les technologies appropriées. Cette approche
doit également inclure la relance de l'agriculture et d'autres secteurs,
ainsi que la mise en place de services éducatifs et sanitaires et
d'autres programmes de développement social.

Étude de cas Maroc Gestion des ressources halieutiques dans les pêcheries artisanales

Avantages des récifs artificiels pour le secteur

de la pêche
Au Maroc, la destruction des ressources halieutiques causées par la
surpêche est devenue si problématique ces dernières années que le ministère de
l'Agriculture et de la pêche a modifié sa position. Auparavant, le ministère
encourageait le développement du secteur de la pêche pour augmenter
l'approvisionnement en poisson. Aujourd'hui, le ministère se concentre sur un
développement durable des ressources halieutiques basé sur une gestion
appropriée des ressources. La JICA soutient ces activités en envoyant des
experts au Maroc pour aider les petites pêcheries à utiliser des méthodes de Réunion sur un projet de récif artificiel entrepris par les pêcheurs, notamment
pêche basées sur la gestion des ressources. pour informer sur les lieux et les périodes d'interdiction de la pêche

La pêche est l'une des principales industries
du Maroc et les petites pêcheries emploient près
de 35 % de la population active qui travaille
directement dans ce secteur. Dans les petits
villages de pêcheurs économiquement
vulnérables, il y a un besoin urgent d'améliorer
les moyens d'existence des pêcheurs tout en
introduisant des pratiques de pêche basées sur
une gestion durable des ressources.
La JICA a soutenu la mise en œuvre d'une
gestion durable des ressources dans quatre
villages de pêche entre avril 2008 et mars 2012.
Pour fournir cette aide, la JICA a envoyé des
experts en gestion des ressources halieutiques
dans les pêcheries artisanales du Maroc. Les
activités ont également contribué à dynamiser et
renforcer les organisations de pêcheurs et à
augmenter les revenus de ces derniers.
Un récif artificiel a été utilisé pour la première
fois afin de gérer les ressources des pêcheries
au Maroc. Le récif protège les zones de pêche en
bloquant l'entrée aux bateaux de pêche illégaux.
Parmi les résultats obtenus jusqu'à présent,
on a constaté le rétablissement d'espèces
importantes de poissons qui avaient largement
disparu et la création d'un nouvel écosystème.
Les petits pêcheurs ainsi que les responsables
gouvernementaux sont très impressionnés par
ces résultats.
Les pêcheurs ont joué un rôle central dans
ces activités, tout comme de nombreuses
institutions liées au secteur, telles que les
institutions de recherche sur la pêche, qui ont
également apporté une contribution significative
au projet, de la planification à la mise en œuvre.
Les habitants ont estimé que cette approche
constituait une méthode de gestion des
ressources efficace et elle a été mise en œuvre
dans d'autres régions.
Dans cette optique, des plans sont
actuellement préparés avec d'autres bailleurs de
fonds afin d'étendre le programme au-delà des
villages de pêche du projet à toutes les régions
du Maroc.

102
 La JICA appuie la gestion efficace et la réduction des coûts des
activités de pêche par des mesures comme la construction de
marchés aux poissons et le renforcement des organisations de
pêcheurs [ voir l'étude de cas, page 102 ]. L'Agence s'attache
également à améliorer les capacités de ces organisations ainsi que
les activités des groupements féminins dans les petites communautés
de pêche, de la transformation à la commercialisation du poisson.
2. Stabilité de l'approvisionnement alimentaire
(utilisation efficace des ressources halieutiques)
Les pays en développement sont confrontés au problème des
pénuries alimentaires dues à l'accroissement rapide de leur
population, qui exerce une pression supplémentaire sur les ressources
halieutiques.
La JICA soutient le développement de l'aquaculture extensive, qui
s'appuie sur des méthodes traditionnelles peu coûteuses, afin de
couvrir les besoins en protéines animales des populations compte
tenu de la raréfaction des ressources marines. S'agissant de
l'aquaculture continentale, la JICA soutient la coexistence entre
agriculture, élevage de bétail et aquaculture de la carpe, du tilapia et
du poisson-chat, cette dernière activité utilisant les étangs, les rizières
inondées et les canaux d'irrigation. La JICA apporte aussi une aide en
faveur d'activités d'aquaculture marine comme la culture d'algues et
de coquillages, qui nécessitent peu de moyens. L'Agence déploie
d'autres efforts afin de construire des installations axées sur la
promotion et la vulgarisation aquacoles, et de pourvoir à la formation
intégrée des chercheurs, des ingénieurs, des promoteurs de projets
d'aquaculture et des autres ressources humaines de ce secteur.
Dans les pays en développement, où les infrastructures de
distribution et plus particulièrement de stockage sont insuffisamment
développées, les produits marins, qui doivent être réfrigérés ou
congelés, sont souvent impropres à la consommation et doivent être
jetés. Face à ce gaspillage, la JICA encourage l'utilisation efficace des
ressources halieutiques en soutenant les efforts visant à améliorer la
fraîcheur et la qualité des produits de la mer. L'Agence contribue
notamment à développer les infrastructures de distribution, telles que
les ports de pêche et les marchés aux poissons, et à renforcer les
techniques de transformation des produits séchés, salés, fumés et les
processus de congélation. En Mauritanie par exemple, la JICA apporte
une aide pour la gestion de la qualité du poulpe en dépêchant des
experts pour la classification et le contrôle de la qualité des
céphalopodes. La plupart des poulpes pêchés en Mauritanie sont
exportés vers le Japon. Ainsi, cette aide contribue également à la
sécurité et à la stabilité de l'approvisionnement alimentaire de
l'archipel nippon.
3. Conservation et gestion adéquates des ressources
halieutiques
Les ressources halieutiques ont la capacité de se reproduire et de
croître dans le milieu naturel, à condition de maintenir les captures
dans des limites raisonnables. La pêche doit utiliser les ressources
marines de manière raisonnable tout en maintenant un certain
La JICA apporte une aide en
Mauritanie pour la classification et le
contrôle de la qualité des poulpes.
La photo montre les poulpes triés par
taille.
volume. La sensibilisation des gouvernements locaux et des pêcheurs
joue un rôle prépondérant. Ceci implique de collecter des données
scientifiques et de promouvoir des initiatives transfrontières, et de se
concentrer non seulement sur la pêche, mais aussi sur la préservation
du milieu marin et sur la gestion des cours d'eau et des forêts situées
Dossier spécial
dans la partie amont des bassins versants. Ces efforts de protection
des ressources marines doivent s'inscrire dans une perspective à long
terme prenant en compte les écosystèmes terrestres et marins.
La JICA appuie l'élaboration de systèmes de gestion de la pêche
au sein des autorités compétentes, ainsi que le renforcement des
capacités opérationnelles pour la gestion des ressources halieutiques
et la préservation du milieu aquatique. Ceci suppose de renforcer la
prise de conscience via une approche participative incluant les
pêcheurs et les populations locales. En collaboration avec les petites
pêcheries, la JICA s'emploie à préserver et à régénérer les champs
d'algues, qui jouent un rôle essentiel dans la chaîne alimentaire
Objectifs et aperçu
marine, et à reconstituer les ressources par la production artificielle et
des programmes
le déversement de spécimens expérimentaux.
4. Programmes de recherche conjoints de scientifiques
du Japon et de pays en développement
La JICA travaille avec l'Agence japonaise pour les sciences et la
technologie (JST) dans le cadre du partenariat pour la recherche
scientifique et technologique pour le développement durable
(SATREPS), afin de conduire des projets de recherche conjoints avec
des instituts de recherche des pays en développement. L'un des
objectifs est d'acquérir de nouvelles connaissances permettant
d’exploiter les technologies scientifiques japonaises pour résoudre
Initiatives concrètes
des problèmes mondiaux. Le programme a également pour ambition
d'utiliser les résultats de ces recherches pour contribuer à la société
de demain (apporter à la société les bénéfices spécifiques des
activités de recherche). Le Japon assure une coopération pour des
programmes de recherche conjoints internationaux utilisant les
technologies scientifiques les plus récentes dans le secteur des
produits marins, un domaine dans lequel le Japon dispose d'une
avance relative. Au Panama, le déclin du nombre de thons sauvages
constitue un problème sérieux. En réponse, le projet d'étude comparée
sur la reproduction et les premiers stades biologiques de deux
espèces de thons et pour l'utilisation durable de ces ressources est en
cours. Ce projet vise à acquérir la connaissance scientifique (sur la
Système d'exécution
reproduction et les premiers stades biologiques) nécessaire à
l'utilisation durable du thon jaune et du thon rouge du Pacifique.
En Thaïlande, la JICA met en œuvre le projet de développement des
technologies aquacoles pour la sécurité et la sûreté alimentaires pour
la prochaine génération. L'objectif est de moderniser les technologies
d'élevage de poissons et de coquillages qui grandissent rapidement et
résistent aux maladies. Le projet développe les nouvelles technologies
aquacoles nécessaires à la production durable de poissons et de
coquillages de haute qualité et fortement prisés, comme le bar et la
crevette tigrée.
Données chiffrées
et informations
103