Sunteți pe pagina 1din 6

TEXTE 3 : CANDIDE, ch.

18,
DE « VINGT BELLES FILLES » À « CET HOSPICE. »

Situation :

Résumé rapide : Après avoir été chassé du château, C. a visité plusieurs pays, a retrouvé Pangloss et Cunégonde, est
parti vers l’Amérique, a rencontré Cacambo, le frère de Cunégonde (- -'), a faillit se faire manger par les Oreillons,
et... est enfin parvenu en Eldorado.
Dans le schéma narratif, cet extrait correspond à une des péripéties.
On est à peu près au milieu de l’œuvre : c’est un passage central.
Candide est tout à fait à l’Ouest de son périple, il va ensuite revenir vers l’Est  on est au milieu du récit, au milieu
du voyage, au point le plus éloigné du départ (société la plus éloignée ?)

En gros :

L’Eldorado (« le doré » en français) est inaccessible, connote la préciosité et la richesse. C’est une contrée mythique
d'Amérique du Sud supposée regorger d'or.
C’est une utopie = critique de la société contemporaine. Ça propose des solutions pour créer un monde parfait.
En quoi c’est une utopie ?
- Il n’y a pas de tribunal ni de prison = pas de mal.
- l.127-128 : ils sont tous à la même table, côte à côte : Cacambo, le Roi, les dames, et Candide, alors que c’est
un étranger = pas de distinction de statut social  société égalitaire.
- c’est magnifique par le palais des sciences, la grande place, le carrosse.
- l.125-126 : très grand.
- magnificence mise en valeur par les nombres
- l.95 : « carrosse » = typique du conte.
- hyperboles = merveilleux, irréalisable  ça se rapproche du conte.
Le côté merveilleux est mis en valeur par le cadre avec les chiffres, les accumulations, les pluriels, ainsi que les
persos. Carrosse + roi + château = typique du conte.
l.96-97 : le colibri est très petit (de 6 à 20 cm), il en faudrait énormément pour en faire un manteau 
extraordinaire.
l.112 à 117 : jeu sur les sens.
La société est hospitalière, personne ne se méfie.
l.94 à 100 : toute une cérémonie + ils sont en COD, donc passifs  on s’occupe d’eux.
La société est égalitaire car tout le monde mange ensemble + égalité des sexes.
Le roi est intelligent, accueillant (despote éclairé), la société est tolérante.

Le commentaire :

I) Un pays merveilleux (1er niveau de lecture).

1) Un lieu grandiose.

 L’immensité du lieu :
 Les bâtiments : « édifices publics élevés jusqu’aux nues » (l.111-112), « les marchés ornés de
mille colonnes » (l.112-113), « grandes places » (l.115), « galerie de deux mille pas, toute
pleine » (l.123).
 « Après avoir parcouru toute l’après-dînée à peu près la millième partie de la ville » (l.125-126) =
grandeur inimaginable : opposition entre « toute » et « la millième »  la ville est immense.
 Un lieu d’abondance :

1
 Une foule nombreuse : « vingt belles filles », « deux files, chacune de mille musiciens » (l.99-100)
 « les fontaines d’eau pure, les fontaines d’eau rose, celles de liqueur de canne de sucre » (l.113-
114) : il y a différents types de fontaine et elles « coulaient continuellement » = rapprochement
avec la fontaine de Jouvence ? (symbole de jeunesse éternelle, le mythe veut que quiconque
boit de son eau ou s’y baigne est guéri de ses maladies, rajeunit ou ne vieillit plus).
 La présence de chiffres (« vingt » l.94, « mille musiciens » l.99-100, « mille colonnes » l.113, « deux mille
pas » l.123) et de pluriels accentue l’effet d’abondance + adjectifs comme « grands officiers et grandes
officières ».

2) Un lieu où beauté et raffinement règnent en maîtres.

 Le transport de Candide et Cacambo s’effectue en « carrosse » (c’est beau).


 Un peuple qui apprécie la beauté :
o On soigne beaucoup l’apparence des invités : passage par les « bains », on leur donne des
« robes » (l.96).
o Mais les autochtones sont aussi très beau « belles filles ».
o C’est un peuple qui aime l’art (art = esthétique = recherche de la beauté) :
 la couture, l’art vestimentaire (« tissu de duvet de colibri »),
 la musique : « mille musiciens »,
 l’architecture : « les marchés ornés de mille colonnes » connote la beauté,
 la gastronomie : « meilleure chère » (l.128-129).
o Un lieu qui met tous les sens en éveil :
 « les fontaines (...) qui coulaient » = son de l’eau qui coule = ouïe,
 « liqueurs de canne de sucre » = goût,
 les « pierreries » (l.116) = éclat = vue,
 « une odeur semblable à celle du gérofle et de la cannelle » (l.116-117) = odorat.
o Un raffinement hyperbolique :
 « robes d’un tissu de duvet de colibri » : vêtement fait avec les plus petites plumes
(« duvet »), des plus petits oiseaux (le colibri-abeille) !
 gradation « fontaines d’eau pure » / « fontaines d’eau rose » (= eau de rose)  il
faudrait une quantité incommensurable de pétales de roses.
 Les places sont pavées de « pierreries » = très riche !

3) Une société particulièrement hospitalière.

 Une prise en charge exceptionnelle des invités.


 Nombre très important de personnes à leur service : les « filles de la garde », « les grands
officiers et les grandes officières », les « musiciens »...
 Sorte d’accumulation des verbes d’action : « reçurent » (l.94), « conduisirent » (l.95),
« vêtirent » (l.96), « menèrent » (l.98) = idée d’accompagnement.
 Et à chaque fois Candide et Cacambo sont en position de COD : ils sont totalement pris en
charge, ils n’ont à s’occuper de rien : « les conduisirent », « les vêtirent », « les menèrent ».
 Absence de tout mépris dans l’accueil des étrangers.
 Un accueil très poli : « les reçut avec toute la grâce imaginable, et (...) les pria poliment » (l.108-
109) : accentuation avec l’intensif « toute » + adjectif « imaginable », verbe « prier » et adverbe
« poliment ».
 Il n’y a aucune barrière de classe : les invités sont d’emblée mis sur le pied d’égalité que tous les
autres :
 Le roi les reçoit sans autre formalité, il ne leur demande rien.
 « Candide se mit à table entre sa Majesté, son valet Cacambo et plusieurs dames »
(l.127-128)  aucune distance n’est mise entre les différents convives.
 Mise en évidence de la normalité d’une telle pratique : « selon l’usage ordinaire » (l.100)  un tel
accueil n’est pas réservé à des visiteurs exceptionnels (vu l’inaccessibilité du lieu, on aurait pu penser
que ces gens n’avaient pas l’habitude de recevoir des visites).
2
4)  Un lieu exceptionnel, hors du commun, qui se rapprocherait donc de celui du conte.

Le côté inouï (= dont on n’a jamais parlé) de ce lieu :


 « Jamais on ne fit (...), jamais on n’eut » (l.128-129) = souligne le caractère exceptionnel,
inhabituel.
 Formulations du type : « ce qui le surprit davantage, et qui lui fit le plus de plaisir » (l.121-122)
(comparatif de supériorité), « de tout ce qui étonnait Candide, ce n’était pas ce qui l’étonna le
moins » (l.132-133)  souligne l’effet produit sur l’étranger, il n’en croit pas ses yeux.
Des éléments propres au conte : le « carrosse », « le roi » (on insiste sur son rang, sa grandeur, par
l’expression récurrent « Sa Majesté » qui vient du latin "majus" comparatif de supériorité de "magnus"
(= « grand ») donc = « plus grand »  le roi est supérieur), « les grands officiers » insiste sur le faste (=
magnificence) de la cour, « salle du trône » (l.101)...

II) Une réflexion sociale et politique (2ème niveau de lecture).

1) La société.

 Une société hospitalière qui accueille les étrangers sans crainte ni a priori, avec bienveillance = société
tolérante, ouverte d’esprit.
 Une société égalitaire :
 Apparemment il y a une égalité (et parité) hommes / femmes :
o « grands officiers et grandes officières ».
o Les « dames » se mettent à table au même titre que les hommes (vaut mieux qu’elles se
mettent à table...)
 Cacambo qui est pourtant le serviteur de Candide n’est pas relégué avec le PSG en ligue 2 à un
rôle subalterne, il a droit lui aussi à tous les égards.
o C’est Cacambo qui s’adresse à un « grand officier » pour lui demander l’usage en vigueur
et d’ailleurs ce dernier lui répond directement (il ne s’adresse pas à candide), ce qui est
souligné par le recours au discours direct.
o En plus de réunir hommes et femmes, la table du roi réunit le Roi (souverain), Candide
(un étranger) et Cacambo (son valet) : la proximité est soulignée par l’expression « se
mit entre » : toutes les classes sociales se trouvent mêlées  cela devient un « on »
général par la suite, insistant sur cette unité.
o Une société qui vit en harmonie : nul besoin de « cour de justice » (l.118), ni de
« prison » : non seulement ce n’est pas une société répressive mais elle n’a même pas
besoin de l’être car les habitants semblent avoir le sens de la justice, de la tolérance, du
respect d’autrui d’une manière générale.

2) La figure du roi.

 Un roi proche de ses sujets, de son peuple : idée soulignée par l’insistance sur la proximité physique :
« d’embrasser le roi et de le baiser des deux côtés » (l.106-107) qui devient « Candide et Cacambo
sautèrent au cou de sa Majesté » (l.107-108) (il ne faut cependant pas prendre cette idée au niveau
physique)  l’image montre l’absence de distance entre le roi et ses sujets.
 Il y a d’ailleurs une critique des usages monarchiques habituels :
- Gradation dans les comportements humiliants (étymologiquement « plus bas que terre) exigés
par le roi chez ses sujets : « se jetait à genoux » / « ou ventre à terre » / « mettait les mains sur la
tête » / « ou sur le derrière » / « si on léchait la poussière de la salle » = renvoie sur le sens de
« humilier ».
-  cela stigmatise (= critique) la domination outrancière qu’un roi peut avoir sur ses sujets 
dénonciation mise en évidence par le ridicule des types de cérémonies évoquées.
 Un roi intelligent, qui a de l’esprit :
3
- « Jamais on n’eut plus d’esprit à souper qu’en eu Sa Majesté » (l.129-130) = superlatif.
- Accentué par « quoique traduits, ils paraissaient toujours des bons mots » (l.131-132) : ce n’est
pas dû au simple artifice de la langue, l’esprit du roi passe outre les différences linguistiques.
3) La science.

 Mise en évidence de l’importance de ce point de la description.


 Dernier point évoqué dans la description de la ville = le plus important.
 Présenté comme ce qui « fit le plus de plaisir » à Candide (l.121-122) = superlatif.
 Pour cette société la science semble avoir une grande importance :
 Grandeur des bâtiments, avec insistance sur l’abondance des éléments scientifiques.
 Plusieurs aspects de la science sont présentés : « mathématique » = science théorique,
« physique » = science expérimentale.
 « une galerie » = une salle d’exposition  les instruments ne sont pas simplement entreposés,
ils sont destinés à être montrés aux autres, cette science doit être partagée avec tous les
habitants de la ville.

 Il semble que nous ayons affaire à une utopie :


 « utopie » = "le lieu qui n’existe pas" : il est bien inaccessible, ils y arrivent par hasard (hautes
montagnes).
 "le lieu où tout est bien" = c’est un endroit parfait mais sous cette perfection se cache une critique
de la société contemporaine à l’auteur :
- le Roi est intelligent ici / le Roi est bête en réalité,
- la science est diffusée / l’obscurantisme est maintenu,
- il n’y a pas de prison / société répressive,
- société tolérante / société pleine de préjugés, intolérante,
-  Voltaire montre comment le monde devrait être pour être parfait, il n’est pas comme ça
donc il n’est pas parfait = critique.
 L’utopie est une sorte de miroir inversé (inversement des valeurs) :
- ici ils sont tous au même niveau, la hiérarchisation sociale est détruite, la société est
égalitaire / en réalité il y a des différences entre les classes sociales.
- L’Eldorado est riche, avec beaucoup d’argent : on conserve les pierreries mais on les vide de
sens, de pouvoir, elles ne représentent rien, on joue avec et on décore / en réalité, l’argent
est très convoité, recherché, quitte à utiliser la force.
- l.94 : la garde est jolie, esthétique / dans la réalité, elle doit être forte, avec des hommes.
  Réflexion politique et sociale sur la base d’une société idéale.

III) Quelle est la fonction de ce passage ? (3ème niveau de lecture...)

1) Une société utopique avant tout basée sur les valeurs des Lumières.

 Tolérance, justice, égalité, liberté (absence de prison) et fraternité semblent être les maîtres mots.
 La figure du roi ouvert et plein d’esprit est la figure du despote éclairé.
 Une société versée dans la science = qui utilise la raison, et qui cherche à diffuser le savoir à un
maximum de personnes.
  ce texte serait avant tout une propagande pour les Lumières.

2) Ce texte est-il d’ailleurs une véritable utopie ? (selon le modèle de More par exemple)

 Utopie = réflexion politique  y a-t-il véritablement une réflexion ?


o Il n’y a pas de cours de justice ni de prison...mais comment cette société a-t-elle pu atteindre cet
idéal ? Aucune indication n’est donnée. Il n’y a pas de réflexion sur les solutions à mettre en
œuvre.
o Un roi, certes, mais quel est le fonctionnement monarchique de ce pays ? Y a-t-il des ministres ?
Est-ce une monarchie parlementaire ? On ne sait pas comment est régit la société.
4
 Une utopie est certes un lieu idéal, mais il se base sur des principes réels, puisque l’idée est d’influencer
la société réelle :
o Or on trouve beaucoup d’éléments complètement extraordinaires : le « tissu en duvet de
colibri », « les fontaines de rose », la grandeur démesurée de tous les éléments d’une manière
générale.
o il semble donc que le merveilleux prenne le dessus  on aurait donc davantage affaire à un
conte qu’à une utopie.
 Certaines formulations semblent ridicules.
o Soit à cause de l’exagération outrancière.
o Des images ou des formulations sont complètement décalées : Candide et Cacambo qui sautent
au cou du roi, les bons mots qui restent des mots même traduits...
o Recours au comique grossier, voire grivois (= libre, effronté) : lécher la poussière, les mains sur
les fesses.
  tout cela n’est absolument pas normal dans une utopie, on a plutôt l’impression qu’on a affaire à une
parodie d’utopie.

3) Pourquoi ? Comment comprendre ce texte ?

 L’utopie est un monde idéal, soit « le meilleur des mondes », Candide le souligne d’ailleurs à al fin du
chapitre XVII : il met en relation la Westphalie et l’Eldorado (l128 à 131 : comparaison : quel est le
meilleur des mondes ? = écho au 1er texte).
 Et effectivement le texte fonctionne en écho :
 Ce n’est plus un baron, c’est un roi ; ce n’est plus « Monseigneur » mais « Sa Majesté ».Ce n’est
plus un château avec une porte et des fenêtres, c’est un endroit absolument grandiose  les
richesses sont ici tout à fait réelles et non simplement apparentes.
 Les femmes ne sont pas grosses ou appétissantes, elles sont véritablement belles.
 Le maître des lieux ne fait plus des contes dont on rit, il fait des « bons mots » qui sont reconnus
comme étant les meilleurs.
 Ce texte montre donc bien à Candide le meilleur des mondes.
 Dès lors cela ne peut pas être la Westphalie contrairement à ce qu’il pensait depuis le début =
ultime contre-argument qui fait s’écrouler les certitudes de C. qui remet en cause
l’enseignement de Pangloss, ses croyances.
 Et le meilleur des mondes est une utopie appartenant au monde du merveilleux = quelque chose
qui ne peut doublement pas exister  remise en cause plus générale des théories de Leibniz 
le monde que nous connaissons n’est pas le meilleur des mondes, le meilleur des mondes n’est
qu’une utopie, en plus c’est plus proche du conte, donc c’est imaginaire.

IV) Conclusion.

 A priori ce texte est particulier dans l’œuvre, il fonctionne un peu comme une "parenthèse" car c’est un "îlot
de prospérité" au milieu de beaucoup de malheurs : les chapitres qui l’entourent parlent de guerres, viols,
esclavages... mais ici tout va bien. C’est d’autant plus une parenthèse qu’on est tout à l’Ouest, au bout du
voyage (selon les mythes de l’Antiquité, ce qui est bien est à l’Ouest, cf. les îles des bienheureux où les âmes
vertueuses avaient un repos parfait après leur mort, ou l’Atlantide).
 On retrouve tout de même des points communs avec les textes précédents :
 critiques de l’optimisme, de la société et de la politique,
 critique par l’ironie,
 lecture à plusieurs niveaux.
 C’est un point central du conte. Candide évolue, il comprend que Pangloss s’est trompé.

5
6

S-ar putea să vă placă și