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C’est quoi un trouble anormal de voisinage ?

par Partiels-droit.com | Jan 4, 2021 | Cours de droit en ligne | 0 commentaires

SOMMAIRE [Masquer]
 1 Trouble anormal de voisinage : Code civil
 2 Le régime relatif au trouble anormal du voisinage
o 2.1 Les caractères du trouble anormal de voisinage
 2.1.1 L’existence d’un trouble de voisinage
 2.1.2 Le trouble doit présenter un caractère anormal
o 2.2 La sanction du trouble anormal de voisinage
o 2.3 La réparation du trouble anormal
 2.3.1 Le paiement de dommages et intérêts en réparation du trouble anormal
 2.3.2 L’action en cessation du trouble anormal du voisinage
 3 Trouble anormal de voisinage : Jurisprudence
o 3.1 La théorie de l’abus de droit dans l’arrêt Clément Bayard
 3.1.1 Quels étaient les faits :
 3.1.2 Quelles étaient la procédure et les prétentions des parties :
 3.1.3 Quel était le problème juridique ?
 3.1.4 La solution des juges de cassation
o 3.2 Le délai de prescription dans l’arrêt de la Cour de cassation du 7 mars 2019
 4 Solutions pratiques pour faire cesser un trouble anormal du voisinage
o 4.1 Le règlement à l’amiable :
o 4.2 Le règlement judiciaire :

Le trouble anormal de voisinage est un trouble qui consiste en des

nuisances multiples générées par une ou plusieurs personnes, des

animaux ou encore des choses, dont une personne à la responsabilité. Le

trouble anormal de voisinage causant ainsi un préjudice aux personnes qui

se trouvent à proximité, il devient répréhensible. Cette notion ne figurant

pas directement dans le Code civil, elle trouve essentiellement ses

fondements dans la jurisprudence.

Dans cet article, nous expliquerons la notion du trouble anormal de

voisinage du point de vue des sources du droit français . Ainsi, nous

aborderons ce sujet sous quatre angles. Dans une première partie, nous

verrons ce que prévoit réellement le Code civil.

Dans une deuxième partie, il sera question du régime juridique relatif au

trouble anormal de voisinage. La troisième partie consistera à analyser

quelques exemples jurisprudentiels. Enfin, la dernière partie apportera la

lumière sur les solutions existantes en vue de faire cesser u n trouble

anormal de voisinage.

Prêt ? feu ! 🙂
TROUBLE ANORMAL DE VOISINAGE : CODE
CIVIL
Le trouble anormal de voisinage ne figure pas directement dans le Code

civil. Cette notion juridique qui a été élaborée par la jurisprudence trouve

ses fondements dans le Code civil de manière indirecte. À cet effet, il faut
mentionner qu’au départ, c’est sur la base de l’article 1382 du Code civil

que reposait toute la théorie relative au trouble anormal de voisinage. Il

fallait déterminer une faute commise par l’auteur du trouble de voisinage

avant de mettre en jeu sa responsabilité. Autrement dit, sans -faute, pas de

troubles de voisinage.

Cependant, de nos jours, ce n’est plus sur les fondements de cet article du

Code civil que se construit la théorie du trouble anormal de voisinage.

C’est plutôt un principe de jurisprudence global qui délimite le champ

d’application de la notion. Toutefois, puisque les juges ne légifèrent pas

(c’est le rôle du pouvoir législatif), ils se réfèrent à l’article 544 du Code

civil qui dispose que la propriété c’est le droit de jouir des choses dès lors

que l’on n’en fasse pas un usage prohibé par les lois ou encore par les

règlements.

Revenons-en à la jurisprudence. Par cette notion de trouble anormal du

voisinage, la chambre civile de la cour de cassation, dans un arrêt rendu

en date du 27 novembre 1844, a fait interdiction à toute personne de

causer aux autres un trouble anormal de voisinage. La jurisprudence est

constante depuis cette date.

En effet, dans nos sociétés contemporaines on peut constater plusieurs

nuisances à des degrés divers tels que le : tapage nocturne, les odeurs

nauséabondes dues au rejet de certains produits, les aboiements de

chiens, la pollution sonore et aux bruits assourdissants, etc. Si on admet

que certaines de ces situations sont à classer dans les inconvénients


normaux du voisinage, il faut reconnaî tre que d’autres constituent des

désordres à sanctionner. C’est ce qui justifie la théorie relative au trouble

anormal du voisinage.
LE RÉGIME RELATIF AU TROUBLE
ANORMAL DU VOISINAGE
Les caractères du trouble anormal de voisinage
Quand peut-on considérer qu’un trouble anormal de voisinage s’est

produit ? Deux critères sont à retenir : il faut d’abord qu’il y ait réellement

un trouble du voisinage, et celui -ci doit être anormal.


L’existence d’un trouble de voisinage

Les nuisances doivent mettre en cause des voisins. Toutefois, il faut se

référer à la jurisprudence pour délimiter la notion du voisinage.

Le voisinage ne signifie pas obligatoirement des fonds contigus

Pour la jurisprudence, le fonds de la victime n’a pas nécessairement

l’obligation d’être un fonds voisin de celui de l’auteur du trouble anormal

de voisinage. Le juge ne cherchera pas à savoir s’il s’agit de l’immeuble

voisin ou d’un chantier voisin avant de retenir le critère de voisinage.

On admet qu’une certaine distanciation puisse exister entr e les fonds. Le

plus important est de déterminer que l’occupant d’un fonds ait causé des

troubles de jouissance à celui d’un autre.

À titre d’illustration, il est évident que les nuisances sonores peuvent se

répercuter sur des kilomètres. Le fait pour un v oisin de produire des

nuisances sonores excédant les décibels requis constitue un trouble

anormal du voisinage pour tous ses voisins autour de lui.


Le titre de propriété n’est pas obligatoirement requis chez l’auteur du

trouble

Pour retenir les troubles anormaux contre un occupant, il n’est pas utile de

chercher s’il possède un droit de propriété. Même un simple locataire peut

occasionner des troubles anormaux de voisinage ou en être la victime.

Cependant, la responsabilité du propriétaire n’est pas exonéré e pour

autant. Si ce sont ses locataires qui ont occasionné les troubles anormaux

de voisinage, ceux-ci seront tenus responsables en tant qu’auteurs

directs. Cependant, le propriétaire sera tenu comme responsable indirect.

Il s’agit d’une responsabilité de plein droit qui pèse sur le propriétaire du

fonds.

Ainsi dans un cas de figure où le trouble anormal de voisinage est

occasionné par un locataire, la victime a le choix au moment de son action

en justice. Elle peut demander soit au locataire de réparer le s

désagréments créés du fait du trouble anormal de voisinage. Mais elle

peut aussi s’en prendre au propriétaire en vue de se faire indemniser des

troubles subis. La victime peut même les assigner tous devant les

juridictions pour atteinte à la tranquillité .

Toutefois, mentionnons qu’après avoir répondu de cette responsabilité de

plein droit, le propriétaire peut agir contre le locataire qui a occasionné le

trouble anormal de voisinage.

Le titre de propriété n’est pas obligatoirement requis chez la victime


De façon proportionnelle, au moment de retenir un trouble anormal de

jouissance contre une personne, il n’est pas important de rechercher si le

demandeur a un titre de propriété. Dès lors que leur tranquillité est

troublée, chacun des occupants d’une habit ation voisine peut en demander

la réparation en cas de préjudice subi. Peu importe qu’ils soient de

simples locataires ou des occupants bénéficiant du titre de propriété.

Toutefois, dans certains cas, il n’est pas possible d’appliquer la théorie

des troubles anormaux du voisinage. C’est notamment le cas lorsque le

voisin a créé lui-même les circonstances lui ayant causé un trouble

anormal. Il s’agit du cas de la pré -occupation notamment. Dans ce cas,

l’activité nuisible est antérieure à l’occupation de la v ictime, autrement dit,

il s’est installé en toute connaissance de cause. Il ne peut ni saisir le

tribunal afin de faire cesser le trouble anormal du voisinage, ni demander

aux juges de lui accorder réparation. Trois caractères conditionnent la

situation de pré-occupation.

L’activité causant la nuisance doit respecter ces critères :


Le trouble doit présenter un caractère anormal

À la question de savoir qui sont ceux qui subissent les inconvénients

anormaux de voisinage, la réponse est évidemment les voisins. Pour cette

raison, il est important qu’ils rapportent en quoi les troubles présentent un

caractère anormal.

Le juge analysera si l’anormalité a atteint un certain seuil de gravité et si

par ailleurs la nuisance est continue. Ce ne sont qu’à ces se ules


conditions que les troubles de jouissance sont jugés d’anormal. En cette

matière, le juge dispose de tous les pouvoirs pour porter son appréciation.

Pour ce faire, il considère les circonstances temporelles, c’est -à-dire si le

trouble anormal de voisi nage a été occasionné en journée ou dans la nuit.

De même, le juge considère les circonstances géographiques comme le

lieu, la population, etc. Entre en ligne de compte également les éléments

spécifiques a la victime : son âge, sa santé, etc.

En conclusion, de multiples troubles de jouissance peuvent être entachés

d’anormalité par le juge. Autant les troubles de jouissance peuvent être de

nature sérieuse comme un tapage nocturne, un chantier de longue durée,

mais ce peut être aussi des troubles mineurs comme le chant d’un coq.
La sanction du trouble anormal de voisinage
Deux types de sanctions sont possibles en cas de trouble anormal de

voisinage. Tout d’abord, il peut être question d’une sanction en nature. Le

but visé est de faire cesser la nuisance ou le trouble. Dans ce cas, le juge

peut requérir la démolition de l’ouvrage causant la nuisance ou

proportionnellement il peut demander la réalisation de travaux visant à

régler le litige lié au trouble.

Lorsque la sanction par nature ne permet pas une compensa tion intégrale

de la victime, le juge judiciaire peut faire recours à la sanction par

équivalent. Dans ce cas, celui dont l’activité a causé à autrui des troubles

sera soumis au versement de dommages et intérêts.


La réparation du trouble anormal
Deux modalités peuvent s’observer lorsqu’il s’agit de réparer un trouble

anormal. L’action en responsabilité peut concerner soit la cessation du

trouble anormal ou elle peut être destinée au paiement de dommages et

intérêts.
Le paiement de dommages et intérêts en réparation du trouble
anormal

Avant que le juge n’ordonne le paiement de dommages et intérêts, il faut

qu’il soit démontré que la victime a réellement subi un préjudice du fait du

trouble de voisinage. Autrement dit, les nuisances occasionnées par le

voisinage ont affecté le voisin dans sa quiétude.

On peut chercher à savoir quels types de préjudices une victime peut

avancer au titre de trouble du voisinage anormal. Il en existe de plusieurs

natures.

Tout d’abord, la victime peut se prévaloir d’avoir sub i un préjudice

corporel. À titre illustratif, la production d’un bruit intensif sur une longue

durée peut affecter les capacités auriculaires de la victime. Il en est de

même si la victime peut prouver qu’elle s’est retrouvée dans un état

d’anxiété avancé dû au trouble anormal de voisinage.

La précision majeure à retenir dans cette modalité de réparation est que

c’est sur le demandeur que pèsera la charge de la preuve. Il doit prouver

que le défendeur est l’auteur du trouble anormal qui lui a porté tort.
L’action en cessation du trouble anormal du voisinage
Pour ce qui concerne cette action, elle vise à faire cesser le trouble ou les

nuisances. C’est l’article 835 du code de procédure civile qui permet à la

victime d’intenter l’action en cessation du trouble . Selon cet article, la

décision incombe au président du tribunal d’instance ou encore au juge

chargé du contentieux. Par le biais d’un référé, ils peuvent par ailleurs

ordonner que des mesures conservatoires soient prises afin d’éviter que le

dommage se produise ou dans le but de réintégrer la victime dans ses

droits.

Toutefois dans le domaine de l’urbanisme, il y a quelques spécificités à

souligner. Dans le cas où le trouble anormal a pour origine une

autorisation de l’administration, le juge n’a pas la c apacité d’en demander

la cessation. C’est ce que mentionne l’article L480 -13 du code de

l’urbanisme. C’est l’exemple lorsqu’un ouvrage bâti a été autorisé par un

permis de construire alors qu’il constitue un trouble anormal pour le

voisinage.

Cependant, dans ces cas, le juge peut quand même soumettre l’auteur du

trouble au paiement de dommages et intérêts. Il peut aussi mettre en

place des mesures visant à une diminution du trouble anormal de

voisinage.

Hormis ce cas relatif aux règles d’urbanisme, le juge a la capacité de

requérir que cesse l’activité produisant le trouble anormal de voisinage.

S’il s’agit d’un immeuble, il peut en ordonner la démolition.


TROUBLE ANORMAL DE VOISINAGE :
JURISPRUDENCE
Dans le but de mieux appréhender le concept du trouble anormal de

voisinage, nous allons présenter deux arrêts de la jurisprudence civile.


La théorie de l’abus de droit dans l’arrêt Clément
Bayard
La naissance de la théorie du trouble anormal de voisinage dérive elle -

même de la théorie de l’abus de droit. Elle part du principe selon lequel,

nous nous retrouvons dans le champ d’un trouble anormal de voisinage

dès lors que l’intention du propriétaire est de causer des nuisances à

autrui de façon volontaire. C’est ce qui s’est passé avec l’arrêt Clément

Bayard du 3 août 1915.


Quels étaient les faits :

Monsieur Coquerel et Monsieur Clément-Bayard étaient tous deux des

voisins qui disposaient chacun d’un droit immobilier sur leur terrain.

Monsieur Clément-Bayard avait pour passion de faire voler des ballons

dans le ciel. Or il s’était avéré que son voisin avait fait insta ller sur son

terrain des ouvrages en bout pointu de sorte que le ballon de Monsieur

Clément ayant heurté le bord de l’ouvrage avait explosé.


Quelles étaient la procédure et les prétentions des parties :

Sous le prétexte que son voisin cherchait à l’empêcher de jouir de sa

passion, Monsieur Clément Bayard avait ainsi saisi les juridictions. Quant

au maitre d’ouvrage Monsieur Coquerel, il prétextait alors que sa


construction n’était pas érigée dans le but d ’agir contre le droit de jouir de

la passion de son voisin qui était de faire voler ses ballons.

Il estimait d’ailleurs sur le fondement de l’article 544 du Code civil que son

droit de propriété lui permettait ainsi de construire tout ouvrage sur son

propre terrain.

Devant la cour d’appel, il a été retenu que Monsieur Coquerel avait bien

fait preuve d’un abus de droit de propriété (article 618 du Code civil) .

De façon plus claire, il avait outrepassé son droit de propriété et avait

tenté de restreindre le droit de jouissance de son voisin. Pour les juges du

fond, l’ouvrage construit ne présentait aucune utilité et avait pour simple

but de constituer une gêne pour le ballon de Monsieur Bay ard.

Suite à sa condamnation pour payer des dommages et intérêts, Monsieur

Coquerel avait dès lors formé un pourvoi en cassation.


Quel était le problème juridique ?

Pour les juges de cassation, il revenait de répondre à la question de savoir

s’il était possible d’user du droit de propriété ou de causer à autrui un

trouble anormal de voisinage par le biais d’un droit de propriété. Ce droit

de propriété était-il ainsi absolu ou limité ?


La solution des juges de cassation

Pour la Cour de cassation, les juges d u fond avaient fait bon droit en

sommant Monsieur Coquerel d’enlever les pointes placées sur son

ouvrage dont le but était de nuire à Monsieur Clément Bayard et donc de

gêné le voisinage.
Le délai de prescription dans l’arrêt de la Cour de
cassation du 7 mars 2019
Il s’est posé assez récemment devant la deuxième chambre civile de la

Cour de cassation la question de savoir quelle devrait être le délai de

prescription pour ce qui concerne une action relative à un trouble anormal

de voisinage.

Les juges de la Cour de cassation ont opté pour une prescription

quinquennale qui n’est autre que le délai de prescription pour les actions

en responsabilité extra contractuelle.

Mentionnons cependant que ce délai quinquennal prend effet à partir du

moment où la victime a connaissance du trouble anormal de voisinage.


SOLUTIONS PRATIQUES POUR FAIRE
CESSER UN TROUBLE ANORMAL DU
VOISINAGE
Comme mentionné dans l’introduction, cette section est relative aux voies

et moyens à adopter en vue de parvenir à la cessation d’un troubl e

anormal de voisinage.
Le règlement à l’amiable :
Tout part d’abord d’une démarche amiable avec l’auteur du trouble en vue

faire cesser le trouble anormal de voisinage. Une solution amiable doit

être d’abord recherchée à plusieurs reprises de manière verb ale puis par

lettre recommandée avec accusé de réception (AR).

Dans le cas d’un trouble occasionné par l’un des copropriétaires d’un

immeuble en location, il est possible de recourir à l’aide du syndic de


copropriété. Il s’agit d’un organe qui se comporte comme un syndicat des

copropriétaires et dont le rôle est d’œuvrer pour une jouissance paisible

du bien par chacun des copropriétaires.

Si l’approche verbale ne marche pas, la victime peut alors tenter de faire

notifier à l’auteur à travers une lettre reco mmandée avec accusé de

réception de mettre fin aux activités créant le trouble anormal de

voisinage.

Dans le cas où aucune de ces solutions amiables ne fonctionne, la victime

peut ouvrir une action en justice.


Le règlement judiciaire :
Trois possibilités s’offrent à la victime d’un trouble anormal de voisinage.

Tout d’abord, elle peut opter pour la conciliation qui est diligentée par un

conciliateur de justice. Celui -ci, après plusieurs enquêtes, fera des

suggestions aux parties en vue de régler le litige et d’obtenir la cessation

du trouble anormal du voisinage. Mentionnons que la conciliation est

gratuite.

La victime peut, cependant, recourir aux services d’un huissier de justice

afin que celui-ci constate le trouble anormal de voisinage. Suite à

l’intervention de l’huissier, l’auteur du trouble peut recevoir une sommation

de cessation de l’activité générant les nuisances. Les services de

l’huissier de justice sont facturés.

Enfin, la victime peut décider de passer par un moyen encore plus

important en actionnant le tribunal judiciaire qui est né de la fusion du


tribunal de grande instance du tribunal d’instance depuis le 1 er janvier

2020.

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