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L'électronique de puissance est l'une des branches de l'électrotechnique, elle concerne l’étude de
la conversion statique de l'énergie électrique, la conversion est réaliser au moyen des
convertisseurs permettant de changer la forme de l'énergie électrique disponible en une forme
approprie à l’alimentation d’une charge.
L'électronique de puissance comprend l'étude, la réalisation, la maintenance :
Des composants électroniques utilisés en forte puissance.
Des structures des convertisseurs de la commande de ces convertisseurs.
Des applications industrielles de ces convertisseurs.
On distingue généralement quatre grandes fonctions des convertisseurs de l'électronique de
puissance :
Les redresseurs (AC/DC) permettent d’obtenir une tension de valeur moyenne non nulle à partir
d’une tension alternative (monophasée ou triphasée) de valeur moyenne nulle.
Les hacheurs (DC/DC) sont des convertisseurs directs du type continu-continu. Ils permettent
d’obtenir une tension continue réglable à partir d’une tension continue fixe
Les onduleurs (DC/AC) permettent d’obtenir une tension alternative (respectivement un
courant) à partir d’une tension continue fixe (respectivement un courant). On peut régler la
fréquence de la tension alternative (respectivement du courant) et sa valeur efficace.
Les gradateurs (AC/AC) permettent d’obtenir une tension alternative de valeur efficace réglable
à partir d’une tension alternative de valeur efficace et de fréquence fixe.
Le document est structuré en deux parties, la première contient quatre chapitres qui couvrent le
programme officiel d’électronique de puissance de 4éme en électrotechnique.
Une petite rappel sur les convertisseurs de puissance leur fonctionnement et leurs rôles, rappels
sur les régimes transitoires pour déterminer l’évolution des tensions et des courants, il faut
résoudre les équations différentielles qui régissent l’évolution des courants dans les inductances
et les tensions aux bornes des capacités et une rappel sur les grandeurs périodiques non
sinusoïdales.
Le premier chapitre s’intéresse à l’étude des caractéristiques des composants utilisés en
électronique de puissance. On y trouve l’étude des diodes, des thyristors, des transistors et ces
dérivés.
Le second chapitre est réservé à l’étude des convertisseurs AC/DC dite redresseur de type non
commandés et commandés. Le troisième chapitre est consacré à l’étude des convertisseurs
DC/DC dite hacheurs. Le quatrième chapitre traite les circuits de commandes des
convertisseurs.
Rappels sur les régimes transitoires
A- Premier ordre :
Une équation différentielle du premier ordre est une équation décrivant le fonctionnement d'un
circuit électrique ne comportant qu'un seul élément réactif (condensateur ou inductance). Si
l'élément réactif est :
1
– condensateur : l'équation différentielle s'exprime en fonction de la tension,
– inductance : l'équation différentielle s'exprime en fonction du courant.
Dans tout les cas l'équation différentielle est une équation de la forme :
df
a (t ) + b. f (t ) = g (t )
dt
présentes dans le circuit. g(t) peut être soit :
– une fonction sinusoïdale (cas par exemple des redresseurs commandes ou non),
– une fonction échelon (ex : hacheurs).
1- Résolution :
La résolution s'effectue en 3 étapes :
– détermination d'une solution générale (équation sans second membre),
– détermination d'une solution particulière,
– détermination des constantes d'intégration.
a- Solution générale :
On tente de résoudre l'équation précédente sans le second membre.
df
a (t ) + b. f (t ) = 0
dt
−b.t
La solution de cette équation est f h (t ) = A.e a . A est une constante d'intégration.
b- Solution particulière :
On ne considérera ici que 2 cas :
– la fonction g (t ) peut s'écrire sous la forme g (t ) = k , avec k= constante. On recherche une
solution particulière de la forme f p (t ) = C , avec C= constante. On remplace dans l'équation
df p k
différentielle a (t ) + b. f p (t ) = k ⇒ b. f p (t ) = k ⇒ f p (t ) = , donc la solution particulière vaut :
dt b
k
f p (t ) = .
b
– la fonction g(t) peut s'écrire sous la forme g (t ) = k. sin( w.t ) ou une somme de fonction sinusoïdale,
avec k= constante. On recherche une solution particulière de la
forme f p (t ) = a1 . sin( w.t ) + a 2 . cos(w.t ) . En remplaçant dans l'équation différentielle
d (a1 . sin( w.t ) + a 2 . cos( w.t ))
a (t ) + b.(a1 . sin( w.t ) + a 2 . cos( w.t )) = k . sin( w.t )
dt
a (a1 .w. cos( w.t ) − a 2 .w. sin( w.t )) + b.(a1 . sin( w.t ) + a 2 . cos( w.t )) = k . sin( w.t )
(a.a1 .w + b.a 2 ). cos( w.t ) + (−a 2 .w + b.a1 ). sin( w.t ) = k . sin( w.t )
On peut par identification déterminer les constantes a1 et a2. Dans le cas propose ici :
a.a1 .w + b.a 2 = 0
− a 2 .w + b.a1 = k
qui permet de déterminer sans problème les 2 constantes.
c- Solution de l'équation différentielle :
La solution au problème est la somme de la solution générale f h (t ) et de la solution particulière
f p (t ) .
d- Constante d'intégration :
Il reste a déterminer la constante A de la solution générale. Pour cela on doit impérativement
connaître la valeur du courant dans la bobine ou de la tension aux bornes du condensateur. Cette
valeur est calculée par le fait que le courant ou la tension ne doit pas subir de discontinuité
pendant les différentes phases de fonctionnement.
2- Exemples d'application :
a- Circuit inductif en continu :
Soit le circuit de la Figure
2
B- Deuxième ordre :
Une équation différentielle du deuxième ordre est une équation décrivant le fonctionnement d'un
circuit électrique comportant deux éléments réactif (condensateur et inductance, ou 2 inductances
ou 2 condensateurs). Si l'élément réactif est :
– 2 condensateur : l'équation différentielle s'exprime en fonction de la tension,
– 2 inductance : l'équation différentielle s'exprime en fonction du courant.
Dans tout les cas l'équation différentielle est une équation de la forme :
d2 f df
a (t ) + b (t ) + c. f (t ) = g (t )
2 dt
dt
a, b et c sont des constantes et g(t) est une fonction qui s'exprime en fonction des différentes
sources présentes dans le circuit. g(t) peut être soit :
– une fonction sinusoïdale (cas par exemple des redresseurs commandes ou non),
– une fonction échelon (ex : hacheurs).
1- Résolution :
La résolution s'effectue en 3 étapes :
– détermination d'une solution générale (équation sans second membre),
– détermination d'une solution particulière,
– détermination des constantes d'intégration.
a- Solution générale :
On tente de résoudre l'équation précédente sans le second membre.
d2 f df
a (t ) + b (t ) + c. f (t ) = 0
2 dt
dt
Pour cela on écrit l'équation caractéristique du système a.x 2 + b.x + c = 0 . Ceci est une équation du
2eme degrés classique ou ∆ = b 2 − 4.a.c . Les solutions sont :
−b± ∆
– si ∆ > 0 , il existe 2 racines réelles r1,2 = , la solution s'écrit sous la forme
2.a
f h (t ) = A1 .e − r1.t + A2 .e − r2 .t
−b
– si ∆ = 0, il existe 1 racine double r0 = , la solution s'écrit sous la forme
2.a
f h (t ) = ( A1 . + A2 .t )e − r0 .t ,
− b ± i. ∆
– si ∆ < 0 , il existe 2 racines complexes conjugues r1,2 = = α + β .i , la solution
2.a
s'écrit sous la forme f h (t ) = ( A1 . cos( β .t ) + A2 . sin( β .t )).e −α .t .
Dans tous les cas A1 et A2 sont des constantes d'intégration.
b- Solution particulière :
On ne considérera ici que les 2 cas couramment utilisés en électronique de puissance :
– la fonction g(t) peut s'écrire sous la forme g(t)=k , avec k= constante. On recherche une
solution particulière de la forme f p (t ) = C , avec C= constante. On remplace dans l'équation
3
d2 fp df k
différentielle a 2
(t ) + b (t ) + c. f p (t ) = k ⇒ f p (t ) = , donc la solution particulière vaut
dt dt c
k
f p (t ) =
c
– la fonction g(t) peut s'écrire sous la forme g (t ) = k. sin( w.t ) ou une somme de fonction sinusoïdale,
avec k= constante. On recherche une solution particulière de la forme
f p (t ) = a1 . sin( w.t ) + a 2 . cos( w.t ) . En remplaçant dans l'équation différentielle :
d 2 (a1 . sin( w.t ) + a 2 . cos( w.t )) d (a1 . sin( w.t ) + a 2 . cos( w.t ))
a (t ) + b (t ) + c.(a1 . sin( w.t ) + a 2 . cos( w.t )) = k . sin( w.t )
2 dt
dt
(−a.a1 .w − b.a 2 .w + c.a1 ). cos( w.t ) + (−a 2 .w 2 − b.a1 .w + c.a1 ). sin( w.t ) = k . sin( w.t )
2
On peut par identification déterminer les constantes a1 et a2. Dans le cas propose ici :
− a.a1 .w 2 − b.a 2 .w + c.a1 = 0
− a 2 .w 2 − b.a1 .w + c.a1 = k
Valeurs moyennes :
La valeur moyenne d'un signal périodique est la moyenne des valeurs instantanées
mesurées sur une période complète. Elle est notée Vmoy .
Si T désigne la période du signal v(t) et i(t) alors la valeur moyenne est donnée par :
T
1
V moy = ∫
v(t ).dt ………………………………………………………………………..(II-5)
T
0
4
Valeurs Efficaces :
La valeur efficace (aussi dite RMS ou Root Mean Square) d’un courant ou d'une
tension, variable au cours du temps, correspond à la valeur du courant continu ou de la tension
continue produisant un échauffement identique dans une résistance. Cette valeur efficace ne peut
être calculée que si ce courant ou cette tension sont des grandeurs périodiques.
T
1
v(t ) 2 .dt
T ∫
Veff =
0
Puissance :
La puissance électrique instantanée que l'on note souvent P (t) et qui a pour unité le watt
(symbole W) est le produit de la tension instantanée (en volts) par le courant instantané (en
ampères).
La puissance varie au cours du temps. La formule précédente de la tension et courant moyen est
aussi valable pour la puissance en remplaçant v(t) par p(t). Si dans cette formule on remplace p(t)
par sa propre valeur de la formule, on a:
T T
1 1
P=
T ∫ p(t ).dt = T∫
V (t ).i (t ).dt
0 0
S = Vdff .I eff
5
Puissance déformante :
Dans le cas ou le courant et/ou la tension ne sont pas sinusoïdaux :
S = P2 + Q2 + D2
Avec
∞
D= ∑V
h=2
2
eff
2
.I effh
P Puissance active
P = Vdff .I eff . cos(ϕ )
Q Puissance réactive
Q = Vdff .I eff . sin(ϕ )
Et
P
cos(ϕ ) =
S
Série de Fourier
Un signal périodique de fréquence f (période T) peut être décomposé en une série de Fourier :
∞
f(x) = ao + ∑ (a n cos(nx) + bn sin( nx))
n =1
avec
1 T
T∫
a0 = f ( x)dx
2 T
an = ∫ f ( x) cos(nx)dx
T 0
2 T
bn = ∫ f ( x) sin( nx)dx
T 0
Conversion continu-alternatif
Le convertisseur qui transforme l'énergie électrique délivrée sous forme continue pour alimenter
une charge en alternatif est l'onduleur.
Conversion continu-continu
6
Le convertisseur qui transforme l'énergie électrique délivrée sous forme continue pour alimenter
une charge en continu est le hacheur.
Conversion alternatif-alternatif
La conversion de l'énergie électrique délivrée sous forme alternative pour alimenter une charge
en alternatif peut se faire avec ou sans changement de fréquence. Dans le premier cas, on parle de
"cycloconvertisseur". Dans le second cas, on parle de gradateur.
Les sources
Modélisation des sources électriques
Un convertisseur statique est placé entre un générateur et une charge appelés respectivement «
source d’entrée » et « source de sortie ». Du point de vue fonctionnel, quelle que soit la nature du
générateur (alimentation continue, réseau EDF triphasé, alimentation monophasé…) et la nature
de la charge (moteur à courant continu, moteur synchrone ou asynchrone..), nous modéliserons
ces sources par leur schéma électrique équivalent.
Il existe deux types de modélisation des sources électriques : la source de tension et la source de
courant.
Définition d’une source de tension
Le générateur (ou la charge) sera modélisé(e) par une source de tension si la tension délivrée est
peu dépendante du courant débité. Les figures suivantes présentent le modèle de comportement
d’une source de tension idéale (sans pertes) et la représentation d’une source de tension en
configuration générateur ou récepteur.
ou
Amélioration du comportement d’une source en régime commuté
7
On comprend aisément, en s’appuyant sur les principes de base de la théorie des circuits
électriques, que toutes les associations de sources ne sont pas permises (sous peine de
détériorer les composants), en particulier :
- Une source de tension ne doit jamais être court-circuitée mais elle peut être ouverte,
- Le circuit d’une source de courant ne doit jamais être ouvert mais il peut être court-circuité,
- Il ne faut jamais connecter entre elles deux sources de même nature, cela revient à dire qu’on ne
peut connecter entre elles qu’une source de courant et une source de tension.
Mais
Les interrupteurs
Interrupteur parfait
Un interrupteur possède deux états : ouvert ou fermé :
Dans l’état fermé, on dit que l’interrupteur est passant ou ON. Dans l’état ouvert, on dit que
l’interrupteur est ouvert ou OFF.
La caractéristique statique, qui est une propriété intrinsèque d’un interrupteur est donc formée de
quatre segments confondus avec les axes v et i.
Interrupteur à semi-conducteur
On considère l’interrupteur comme un dipôle avec des conventions récepteurs.
Un interrupteur à semi-conducteur est formé par un ou plusieurs composants semi-conducteurs.
Sa résistance rk peut varier entre une valeur très élevée (état ouvert ou bloqué) et une valeur très
faible (état fermé ou passant).
Les différents types de composants semi-conducteurs possibles
Interrupteur à 2 segments
L’interrupteur est unidirectionnel en tension et en courant. On distingue deux caractéristiques
statiques à 2 segments comme le montre la figure *****, à savoir la diode ou le transistor.
8
Interrupteur à 3 segments
L’interrupteur est bidirectionnel en tension ou en courant comme le montre la figure ****. Il
n’existe donc que deux caractéristiques statiques à trois segments, à savoir le thyristor ou le
thyristor GTO et association d’un transistor et d’une diode.
Interrupteur à 4 segments
L’interrupteur est bidirectionnel en tension et en courant comme le montre la figure ****. La
caractéristique statique est obtenue par association des deux types précédents, a savoir le triac.
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La caractéristique statique d’une diode idéale est donnée par la figure suivante :
Thyristor
Le thyristor est un composant commandé à la fermeture, mais pas à l’ouverture (Figure ***).
Il est réversible en tension et supporte des tensions VAK aussi bien positives que négatives
lorsqu’il est bloqué.
Il n’est pas réversible en courant et ne permet que des courants IAK positifs, c'est-à-dire dans le
sens anode cathode, à l’état passant.
Caractéristique Tension-Courant :
C’est le graphique qui donne l'intensité du courant qui traverse le thyristor en fonction de la tension à ses
bornes.
La caractéristique statique d’un thyristor parfait est donnée par la figure suivante :
10
Différents forme de thyristor
Le triac
Le triac (TRIode Alternating Current, en anglais) est un dispositif semi-conducteur à trois
électrodes qui autorise la mise en conduction et le blocage des deux alternances d'une tension
alternative, en général celle du secteur 230 V. Le triac peut passer d'un état bloqué à un régime
conducteur dans les deux sens de polarisation, et repasser à l'état bloqué par inversion de tension
(passage par le "zéro secteur", zero crossing en anglais) ou par diminution de la valeur du courant
de maintien. Le triac est un composant bidirectionnel en courant et en tension.
Par analogie on pourrait dire qu'un triac est constitué de deux thyristors montés "tête-bêche" :
Caractéristique Tension-Courant :
C’est le graphique qui donne l'intensité du courant qui traverse le triac en fonction de la tension à ses
bornes.
11
La caractéristique statique d’un triac parfait est donnée par la figure suivante :
Thyristor GTO
Le thyristor GTO est un composant commandé à la fermeture et à l’ouverture. Il est réversible en
tension et supporte des tensions vAK aussi bien positives que négatives lorsqu’il est bloqué.
Il n’est pas réversible en courant et ne permet que des courants iAK positifs, c'est-à-dire dans le
sens anode cathode, à l’état passant. Donc est un composant bidirectionnel en tension et
unidirectionnel en courant.
Caractéristique Tension-Courant :
C’est le graphique qui donne l'intensité du courant qui traverse le thyristor GTO en fonction de la tension
à ses bornes.
12
La caractéristique statique d’un thyristor GTO parfait est donnée par la figure suivante :
Caractéristique Tension-Courant :
C’est le graphique qui donne l'intensité du courant qui traverse le transistor de puissance en fonction de
la tension à ses bornes.
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La caractéristique statique d’un transistor de puissance parfait est donnée par la figure suivante :
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Un transistor IGBT est le mariage d’un transistor bipolaire et un transistor à effet de champ
comme le montre les figures suivantes :
15