Sunteți pe pagina 1din 9

Chapitre 2 

: Les lieux d’exécution de la peine


A noter que cela ne se résume pas aux lieux de détention, cela peut être un lieu de travail (en cas de
peine de TIG par exemple) ou encore au domicile (assignation à résidence sous surveillance
électronique mobile mise en exergue par la loi du 23 mars 2019).

Section 1 : Les différentes catégories d’établissements


pénitentiaires
Chiffres de l’observatoire international des prisons   (datant de fin 2018)  :

- 49  799 personnes en détention (22% détenus pour l’exécution d’une peine de 6mois ou
moins, 18% pour une peine entre 6mois et 1an, et seulement 1% de la population exerçant
subit une peine à perpétuité)
- Les personnes détenues sont condamnées en majorité pour des vols (21%), pour des
infractions concernant les stupéfiants (18%) mais aussi pour viols et agressions sexuelles
(11%)
En France, l’état des prisons n’est pas satisfaisant. 70 651 personnes détenues pour 61 081 places
opérationnelles. Robert Badinter : «  Une société se juge à l’état de ses prisons  » => l’état des prisons
d’une société est révélateur de l’état de la société en elle-même. Dans le langage courant on utilise le
terme de « prison » comme un terme générique, mais en réalité grande diversité dans les
établissements pénitentiaires.

I) Les maisons d’arrêt


86 maisons d’arrêt en France. Ce sont celles qui soulèvent le plus de difficultés quant aux conditions
de détention car les principes qui leur sont applicables ne sont pas respectés en pratique.

A) Les principes
Conditions quant aux personnes détenues => art 717 al 2 CPP. Les maisons d’arrêts doivent accueillir
les prévenus et les accusés mis en examen (personnes en attente de jugement qui sont en détention
provisoire) + les condamnés qui doivent effectuer une peine d’emprisonnement < 2ans et les
condamnés auxquels il reste à subir une peine d’une durée < 1an. L’incarcération d’un condamné
dans une maison d’arrêt doit rester exceptionnel, elle est donc destinée en principe à l’accueil de
personnes qui n’ont pas encore été jugées. Pour les condamnés, l’incarcération en maison d’arrêt
doit être motivée et devrait se faire dans un quartier distinct.

Conditions de détention => art 716 et 717-2 CPP. Le principe qui prévaut est celui de
l’emprisonnement individuel de jour et de nuit (mais ils peuvent quand même bénéficier d’activités
collectives). Pourquoi ? L’emprisonnement en commun est moins cher que l’emprisonnement
individuel et est plus simple à organiser MAIS on n’a pas choisi ce régime car il soulève des
problématiques : promiscuité entre détenus qui favorise la délinquance, effet criminogène de la
prison, chantage et menaces, vie en collectivité difficile à supporter pour certains détenus (en
particulier ceux qui veulent s’amender) etc. A contrario, certains systèmes proposent un isolement
total du condamné et qui seraient bien plus favorables à son amendement et à sa réflexion
personnelle. La France a plutôt optée pour un régime cellulaire : emprisonnement individuel des
détenus de jour comme de nuit même si on autorise parfois des activités collectives. C’est le principe,
toutefois la loi autorise des dérogations à cette règles, pour les détenus prévenus comme pour les
condamnés.

Possibilité de dérogations :

- Si les intéressés en font la demande (détenus qui ne veulent pas rester seuls)
- Si leur personnalité le justifie et ce dans leur intérêt (personnalité qui ne permet pas que le
détenu reste seul en cellule)
- S’ils ont été autorisés à travailler ou suivre une formation professionnelle ou scolaire
Pourtant, en pratique ce n’est pas le cas.

B) La pratique
Concernant les personnes détenues, il n’existe pas pour les maisons d’arrêt de numerus clausus
(contrairement aux établissements pour peine). Peu importe que la maison d’arrêt ait dépassé ses
capacités d’accueil, elle doit quand même recevoir les nouveaux détenus. Conséquence : on trouve
les personnes en Détention Provisoire, les condamnés pour une courte peine mais aussi des
condamnés à des peines plus longues que ce qui est prévu et qui sont en attente d‘une place dans un
établissement pour peine. Ces condamnés doivent obtenir leur transfert dans un établissement pour
peine dans les 9mois s’ils en font la demande, mais le manque de place empêche que l’on respecte
ces principes.

Du fait de l’absence de numerus clausus, le régime de détention s’écarte des principes posés par le
CPP. Surpopulation carcérale des maisons d’arrêt. Certaines maisons d’arrêt atteignent des taux
d’occupation alarmants (taux moyen d’occupation de 138%). On a donc parfois deux ou trois
personnes qui doivent partager une cellule (de 9m2). Environ 1600 détenus doivent dormir sur des
matelas posés à même le sol. La loi a finalement admis cet état de fait car l’ art 716 CPP prévoit une
possibilité d’être placé en cellule collective.

Loi du 15 janvier 2000 a prévu que ce principe serait celui de l’emprisonnement individuel et a posé
la date butoir du 16 juin 2003 => ce texte n’a pas été appliqué faute de moyens suffisants => loi du 12
juin 2003 a reconduit pour 5ans une exception à l’encellulement individuel => loi pénitentiaire de
2009 reconduit l’exception pour 5ans supplémentaires

 CE, 2010 : il estime que le droit reconnu par l’art 716 CPP d’être placé sous le régime de
l’emprisonnement individuel n’a pas un caractère absolu et est susceptible d’admettre des
dérogations
Loi du 29 décembre 2014 a renouvelé le dispositif jusqu’en décembre 2019 => loi du 23 mars 2019 a
augmenté le budget du ministère de la justice (objectif de construction de 15 000 nouvelles places +
d’amélioration du parc existant & volonté de réduire les courtes peines d’emprisonnement).

Condamnation récente par la CEDH, 30 janvier 2020 : la requête émanait de l’observatoire


international des prisons qui avait été saisi de 32 requêtes pour violation de l’art 3 CESDH pour
conditions de détention indignes. La CEDH a traité ces 32 affaires dans un arrêt commun => elle
conclu à une violation de l’art 3 en raison des conditions de détention en maison d’arrêt. Elle
observe que la prolongation du moratoire concernant l’encellulement individuel ne permet pas
d’observer des améliorations immédiates. Elle ajoute que la possibilité de faire des référés
administratifs ne permet pas de faire cesser de manière effective de telles conditions. Elle relève tout
de même des pistes à suivre pour améliorer la situation : refondre le mode de calcul et la capacité
des établissements pénitentiaires, permettre un recours préventif empêchant qu’une violation de
l’art 3 se prolonge trop longtemps. Elle note que la loi de programmation 2018-2022 comporte des
dispositions qui pourraient avoir un impact positif sur la réduction du nombre de personnes
incarcérées.

II) Les établissements pour peine


Ils sont destinés pour accueillir les condamnés, les prévenus en Détention Provisoire ne peuvent pas
être incarcérés dans les établissements pour peine.

Quel est le critère de répartition entre les différents établissements  ? Critère profondément
remanié par la loi du 9 septembre 2002. Historiquement, le CP de 1810 répartissait les détenues en
fonction de la gravité de l’infraction commise. Puis, on a estimé (loi de 1975) qu’il convenait de
répartir les condamnés selon leur dangerosité qui importait plus que l’infraction commise (il fallait
donc se référer à la peine que les condamnés devaient exécuter). Loi du 9 septembre 2002 : on veut
permettre une plus grande souplesse dans la répartition des condamnés. On va se référer à des
critères liés à leur dangerosité, leur personnalité, le contexte social (et plus au quantum de leur
peine). On considère que le critère de la dangerosité ne correspond pas toujours à la durée de la
peine. On va donc élargir le panel d’établissements possibles.

 Ce qui compte ce n’est pas tant la peine mais la dangerosité/le profil du condamné.

A) Les centres de détention


Environ 25 centres de détention en France (art D72 CPP). Ils comportent un régime principalement
orienté vers la réinsertion sociale et la préparation à la sortie des condamnés. Ils ne reçoivent donc
que des condamnés. Pas de référence à la durée de la peine, on fait référence aux condamnés qui
présentent les meilleures chances de réinsertion sociale.

Certaines centres font parfois l’objet d’un véritable projet d’établissement qui tient compte de ce
projet de réinsertion.

B) Les maisons centrales


Environ une quinzaine en France (art D71 CPP). Organisation et régime de sécurité renforcés. Ce sont
des établissements pour peines orientés vers la sécurité (maintien d’un objectif de réinsertion mais la
sécurité prédomine). Ce sont souvent des détenus condamnés à de longues peines ( supérieur à
4ans) et des condamnations pour des faits présentant un degré de gravité relativement élevé. Il se
peut qu’l y ait des condamnés à des peines plus courtes mais ils doivent présenter un certain degré
de dangerosité. Ce sont ceux qui ont le moins de chance de parvenir à une réinsertion sociale
rapidement.

C) Les centres de semi-liberté


Il en existe une dizaine. Ils accueillent les condamnés soumis au régime de la semi-liberté mais aussi
les condamnés bénéficiant d’un placement à l’extérieur. Les condamnés peuvent donc sortir du
centre à des horaires fixés par le juge. Ce sont des établissements essentiellement tournés vers la
réinsertion sociale et la préparation à la sortie des condamnés (on cherche toujours à éviter la
« sortie sèche »).
Différence entre quartiers et centres : situation plus favorables dans les centres où tout
l’établissement est dédié que dans les quartiers où il s’agit d’un quartier dans une maison d’arrêt par
exemple

Nombre insuffisant de place dans ces centres et quartiers de semi-liberté => pouvait-on maintenir un
condamné à un régime de semi-liberté en détention ordinaire ? CDC, 2005 : on ne peut ordonner le
maintien d’un condamné à l’établissement de son lieu d’écrou s’il n’existe pas de quartier de semi-
liberté ni quartier pour peine aménagée (ce serait dangereux que seul un détenu puisse sortir et pas
les autres détenus)

D) Les centres pour peines aménagées


Ils ont été créés par le biais d’un décret en 2002. Il en existe une dizaine. Ces centres ont vocation à
recevoir des détenus qui bénéficient d’un régime de semi-liberté ou alors d’un placement à
l’extérieur. Ces centres font donc double emploi avec les centres de semi-liberté.

Ces centres ont aussi une vocation qui leur est propre : ils peuvent recevoir des condamnés dont le
reliquat de peine est < 2ans. Il est principalement orienté vers la réinsertion sociale et la préparation
à la sortie des condamnés. Mais le condamné ne sera pas systématiquement à l’extérieur pour toute
la journée (travail, formation), donc il y a, au sein de ces centres, des actions de réinsertion qui sont
menées au sein même de l’établissement.

Régime particulier qui diffère du droit commun => il n’y a pas de possibilité de recevoir des visites
pour les détenus au sein de ces centres MAIS permissions de sortie élargies par rapport au régime
traditionnel (elles sont portées de 3 à 5 jours).

Le placement au sein d’un tel centre doit être fait avec l’accord du détenu. C’est un centre à mi-
chemin entre la détention et la sortie donc le condamné doit s’impliquer dans tout ce programme et
qu’il l’accepte.

E) Les centres pénitentiaires


On en dénombre 42 en France mais en réalité le terme de « centre pénitentiaire » ne désigne pas des
établissements spécifiques soumis à un régime particulier. Ce terme désigne des centres de grande
taille qui regroupent différents types d’établissements pénitentiaires tels que vus précédemment. Il y
aura plusieurs quartiers distincts qui obéiront à des régimes différents.

Exemple : centre pénitentiaire avec un quartier maison d’arrêt, un quartier de semi-liberté et un


quartier réservé au centre pour les peines aménagées

L’appellation de centre pénitentiaire signifie donc juste que plusieurs régimes de détention différents
cohabitent en un même lieu.

F) Les établissements destinés aux mineurs


Janvier 2020  : les mineurs représentaient 1,1% de la population carcérale

Ordonnance du 2 février 1945, art 20-2 => Il prévoit que l’emprisonnement des condamnés mineurs
est subi dans un quartier spécial d’un établissement pour mineurs ou dans un établissement
pénitentiaire spécialisé pour mineurs. Principe de spécialisation de la réponse qui doit être donnée
alors que c’est un mineur. On veut un régime adapté à la particularité des mineurs.

Seuil = 21ans. Pourquoi ? Car l’idée est de faire une large place à l’éducation, au projet éducatif, à la
formation professionnelle, et cela est encore utile jusqu’à 21ans + idée qu’il faut essayer de séparer
les mineurs des majeurs.

Dans le régime de détention = orientation sur des activités de formation professionnelle, de


l’enseignement des séances éducatives et sportives etc. Pendant longtemps, les peines
d’emprisonnement prononcées à l’encontre des mineurs étaient exécutées dans des quartiers
spécialisés au sien des maisons d’arrêt (il n’existait pas de prisons pour mineurs) car on avait un
mauvais souvenir des maisons de correction (spécialisées dans la détention des mineurs et décriées
du fait de la dureté de leur traitement). Il a fallu attendre la loi du 9 septembre 2002 pour que soient
créés des établissements pénitentiaires pour mineurs (EPM) qui ont vocation à se substituer
complètement aux quartiers spécialisés au sien des maisons d’arrêt pour avoir des lieux entièrement
tournés vers les mineurs.

Aujourd’hui on est à mi-chemin, les mineurs sont à la fois détenus dans ces quartiers spécialisés dans
les maisons d’arrêt mais aussi au sein de ces établissements pour mineurs.

a) Les quartiers pour mineurs


Quartiers spécialisés au sein desquels doivent être détenus les mineurs lorsqu’ils sont en maison
d’arrêt. Régime de détention moins dur que celui appliqué aux majeurs. Les détenus de moins de
21ans ne peuvent être placés qu’avec des détenus de leur âge. Pourquoi ? Principe de séparation
afin de protéger les mineurs (moins forts physiquement, plus influençables).

En pratique, la réalité est plus nuancée car il n’est pas rare que ces quartiers pour mineur soient
simplement un regroupement de cellules. Pour les femmes, cette règle de séparation entre détenues
majeures et mineures n’est quasiment jamais respectée en pratique.

Il y a quand même une différence importante avec le régime appliqué aux majeurs => pour les
mineurs le principe de l’encellulement individuel est respecté. Permet aux mineurs d’être isolés la
nuit. Il peut y avoir des exceptions lorsque c’est dans l’intérêt du mineur (pour raison médicale ou au
regard de sa personnalité par exemple).

Pour le reste, régime assez identique en pratique. Mêmes difficultés concernant les conditions de
détention (conditions vétustes) + mêmes longs délais d’attente pour bénéficier de la consultation
d’un médecin ou d’un psychiatre.

Pourtant, au regard des textes l’accent doit être mis sur l’éducatif, il s’agit que leur éducation se
poursuive. Il faut donc une intervention éducative continue. L’enseignement et la formation
devraient constituer la part la plus importante de leur emploi du temps. Là aussi la pratique est
décevante, en quartier pour mineurs 25% des jeunes détenus ont moins de 7h de cours par semaine.
70% de ces jeunes ont moins de 12h de cours par semaine.

b) Les établissements pour mineurs (EPM)


Ils ont été lancés par la loi du 9 septembre 2002. Ils sont gérés à la fois par la Protection judiciaire de
la Jeunesse et par l’administration pénitentiaire. L’idée est de permettre une séparation efficace
entre les détenus mineur set les détenus majeurs car ici il n’y a que des mineurs.
On compte 6 établissements pour mineurs à travers la France qui accueillent entre 40 et 60 mineurs
chacun. Ils sont répartis au sein de ces établissements pour mineurs au sein de 6 unités de vie. Un
quartier est destiné aux filles, et un quartier est destiné à l’accueil des nouveaux arrivants. L’objectif
est d’améliorer les conditions de détention des mineurs et faire en sorte que le régime leur soit
mieux adapté.

Régime différent de celui des quartiers pour mineurs => pas les mêmes contraintes architecturales
(tout l’établissement est dédié aux mineurs) et pas les mêmes contraintes de sécurité (car que des
mineurs). Les activités vont s’étendre sur une période plus longue dans la journée. Les mineurs vont
évoluer dans des groupes restreints pour avoir une prise en charge la plus individualisée possible.

En pratique, ce n’est pas si encourageant que ça. L’enseignement est un peu plus important mais ce
n’est pas suffisant : 90% des mineurs bénéficient de plus de 6 heures de cours par semaine mais seul
la moitié d’entre eux bénéficie de plus de 11h par semaine.

Les établissements pour mineurs permettent de respecter bien mieux le principe de séparation mais
il reste des progrès à faire quant aux activités proposées et quant à l’accès à l’enseignement.

c) Les centres éducatifs fermés (CEF)


Ils ont été créés par la loi de 2002. Ce ne sont pas des lieux de détention mais des lieux de résidence
pour les mineurs ayant commis des infractions. Ces centres peuvent accueillir 12mineurs au plus,
mineurs qui doivent être âgés de 13 à 18ans. On y place en général les mineurs récidivistes pour
casser le parcours de la délinquance.

On insiste sur les horaires de lever, de coucher, les horaires pour manger… On va ici avoir une activité
scolaire importante avec une grande part de l’emploi du temps consacrée à l’enseignement. On a la
mise à disposition d’un enseignant de l’éducation nationale au sein des centres éducatifs fermés. Il y
a également des animateurs sportifs, des professionnels de santé, des agents issus d’association etc.

Qu’en est-il de ces centres éducatifs fermés  ? il en existe une cinquantaine mais le gouvernement
entend en créer vingt de plus. Ces centres éducatifs fermés sont en plein essor, pourtant ils suscitent
le débat car on considère que le Centre éducatif fermé n’est pas un lieu de détention mais un lien de
résidence, or le centre éducatif fermés doit être distingué du foyer classique car le placement en
centres éducatifs fermés est imposé par le juge (ce n’est pas volontaire). Le juge peut placer le
mineur dans un centre éducatif fermé pour 6mois, renouvelable 1x (et 3ans maximum dans le cadre
d’un sursis avec mise à l’épreuve).

On parle de Centre Educatif Fermé car le mineur est obligé d’y rester et de respecter les obligations
au sein de ce centre, s’il ne les respecte pas il pourra être incarcéré. Il y a donc une part importante
du privation de liberté, or on fait comme si ce n’était pas un lieu de détention. On va considérer que
le centre éducatif fermé est la réponse adaptée donc on va placer les mineurs en centres éducatifs
fermés de plus en plus facilement. Le futur code pour mineurs entend faire du centre éducatif fermé
le remplacement, pour le mineur en attente de jugement, de la détention provisoire. Certains acteurs
s’inquiètent que la privation de liberté devienne une réponse quasiment automatique en cas de
criminalité de la part d’un mineur. On pourrait craindre que le CEF remplace des réponses qui étaient
moins privatives de liberté.
Section 2 : Les établissements de soin
Les détenus peuvent recevoir des soins lorsque leur état de santé l’impose. Ils souffrent parfois de
problèmes psychologiques voire psychiatriques. Sur ce problème des troubles mentaux des détenus,
un rapport rappelle que la moitié des personnes détenues ont des antécédents de troubles
psychiatriques.

Depuis la loi de 1994, la prise en charge sanitaire et l’organisation des soins en milieu pénitentiaire
relèvent du ministère chargé de la santé.

2 possibilités lorsqu’un détenu doit recevoir des soins :

- Soigné au sien même des établissements pénitentiaires


- Soigné au sein des hôpitaux classiques

I) Au sein des établissements pénitentiaires


Les centres hospitaliers classiques ont créé des unités sanitaires en milieu pénitentiaire, ces unités
existent au sein de chaque établissement pénitentiaire. Il y a un hôpital qui est réservé à l’accueil des
détenus et qui est situé à Fresnes.

En plus, on trouve des services médico-psychologiques régionaux qui sont situés dans des quartiers
ou dans des ailes des établissements pénitentiaires. Ils sont dédiés aux problèmes psychiatriques
intégrés au sein des établissements pénitentiaires.

A côté de ces structures, il se développe de plus en plus de structures au sein des hôpitaux
classiques.

II) Au sein des hôpitaux


On peut différencier les hôpitaux qui ont vocation à soigner les maladies physiques de celles prenant
en charge les détenus souffrant de troubles mentaux.

 Maladies physiques  : en cas d’urgence ou de soins de courte durée => hôpital


territorialement rattaché à l’établissement pénitentiaire mais parfois les hôpitaux peuvent
rechigner (problème de sécurité) donc sont prévues des unités hospitalières sécurisées
interrégionales spécialement prévues pour accueillir les personnes détenues. Ces structures
sont réservées aux détenus nécessitant une hospitalisation > 48h. Au sein de ces unités
hospitalières, l’administration pénitentiaire assure la surveillance des détenus.
 Problèmes psychologiques ou psychiatriques  : structures particulières au sein des hôpitaux
qui ont vocation à accueillir les détenus si besoin. Il existe aussi des unités hospitalières
spécialement aménagées (UHSA) qui sont réservées aux détenus atteints de troubles
psychiatriques assez lourds. Ces unités sont implantées au sein des hôpitaux mais sont
réservées aux détenus et sont sécurisées par l’administration pénitentiaire. Les détenus
peuvent demander à y être hospitalisés mais il est aussi possible de les hospitaliser sans leur
consentement (art R3214-3 CSP). Peuvent y être hospitalisés hommes, femmes, majeurs et
mineurs. Les séjours vont de 1 à 3 mois. Il va y avoir un contrôle du JLD à partir de 15 jours de
séjour dans cette unité, puis au-delà de 6 mois.
Volonté d’offrir une gradation dans les soins qui peuvent être donnés. Aujourd’hui, ce qu’il ressort
c’est que les objectifs n’ont pas été suffisamment atteintes. La communication n’est pas suffisante, la
plupart des pathologie psychiatriques sont encore traitées au sein des services médico-
psychologiques régionaux ou au sein de l’établissement.

A NOTER :

Coronavirus = changements importants en matière d’exécution de la peine du fait du problème de la


propagation du virus en détention. Certains détenus sont en effet atteints par le virus. Problème de
proximité au sein des établissements pénitentiaires, aggravé par la surpopulation carcérale. Risque
de propagation de la maladie chez les détenus mais aussi chez les surveillants pénitentiaires.

De plus, il y a un risque de mutinerie ou de rébellion des détenus.

Le gouvernement a donc pris des mesures inédites. Ces mesures sont issues de l’ordonnance du 25
mars 2020, certaines mesures concernent l’exécution de la peine.

 Concernant les condamnés :


L’ordonnance prévoit des assouplissements pour la répartition des détenus au sein des
établissements pénitentiaires. Les personnes mises en examens/prévenus vont pouvoir être
placé en établissement pour peine et non en maison d’arrêt. De même, les condamnés
peuvent être incarcérés en maison d’arrêt, quelque soit le quantum de la peine à subir. On
ne respecte donc plus le critère de répartition entre les différents établissements
pénitentiaires.
De plus, on facilite les transferts d’un établissement pénitentiaire à un autre (transfert sans
avis préalable et sans accord des autorités judiciaires compétentes, l’administration
pénitentiaire peut en décider seule librement).
Il y a également un assouplissement des règles applicables devant les juridictions
d’application des peines. On va faciliter l’utilisation de moyens de télécommunication
audiovisuels, des mesures d’aménagement de la peine vont pouvoir être prises par ce biais
(plus de débat contradictoire). On va également supprimer la nécessité pour le JAP de
requérir l’avis de la commission d’application des peines. Ce n’est qu’en cas de désaccord
entre le JAP et le procureur que le JAP devra requérir par écrit l’avis de la commission.
Autre point : les libérations anticipées. Le gouvernement a décidé de procéder à la libération
anticipée de certains détenus grace à des mesures d’aménagement de peines (ceux pour
lesquels la peine restante à effectuer est < 6 mois). Le texte prévoit des mesures de réduction
de peine supplémentaires (2 mois de réduction de peine supplémentaires).
Le texte prévoit aussi que certaines personnes vont bénéficier d’une libération anticipée
alors qu’elles ont été condamnées à une peine < ou égale à 5 ans et qui ont 2 mois ou moins
de détention à subir. On transforme la fin de la peine en assignation à résidence (c’est le
parquet qui décide de cela sur proposition du service pénitentiaire d’insertion et de
probation) avec interdiction d’en sortir sauf sorties pour des besoins familiaux,
professionnels ou de santé impérieux. Si les obligations ne sont pas respectées par l’individu,
le JAP peut révoquer cette mesure de libération anticipée et décider du retour en détention.
Enfin, est facilité le prononcé des suspensions de peine (par exemple pour une raison
médicale), suspensions prises sans débat préalable contradictoire.
On encourage aussi le report des entrées en détention.

 Concernant les prévenus :


La garde des sceaux a exclu les personnes placées en Détention Provisoire de ces mesures de
libération. Il y a également une prolongation automatique des mesures de Détention
Provisoire et ce sans débat préalable contradictoire. Réserve posée par le texte : la juridiction
compétente peut demander d’office la main levée de la mesure (sur demande du MP ou de
l’intéressé) avec, le cas échéant, assignation à résidence avec surveillance électronique
mobile ou contrôle judiciaire. Les prolongations prévues sont applicables aux mineurs âgés
de plus de 16ans en matière criminelle. Cette règle est vivement contestée car la Détention
provisoire est une privation de liberté qui doit être absolument nécessaire pour des motifs
bien établis car la personne est présumée innocente.

Le gouvernement a annoncé qu’il souhaitait parvenir à la libération de 5000 détenus. Pour


l’Observatoire International des Prisons, il faudrait libérer 12 000 détenus.

S-ar putea să vă placă și