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et ses
aliments
INITIATION À LA SCIENCE DES ALIMENTS
L’homme
et ses
aliments
INITIATION À LA SCIENCE DES ALIMENTS
Gérard-B. Martin
avec la collaboration de
Armand Boudreau, Marcel Boulet,
Jacques Goulet, Richard Martel,
Yves Pouliot et Ronald-E. Simard
4e tirage 2011
www.pulaval.com
Table des matières
REMERCIEMENTS 9
INTRODUCTION GÉNÉRALE 11
Relations
entre l’homme
et ses aliments
SOMMAIRE
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE 14
INTRODUCTION 14
CONCLUSION 27
LECTURES SUGGÉRÉES 27
NOTES EXPLICATIVES 28
EXERCICES D’AUTO-APPRENTISSAGE 28
TABLEAU ET FIGURE
TABLEAU 1.1 - QUELQUES EXEMPLES ILLUSTRANT LES BESOINS
NUTRITIONNELS EN ÉNERGIE (MJ/KG POIDS), EN PROTÉINES (G/KG)
ET FER (MG/KG) 15
FIGURE 1.1 - LES QUATRE PRINCIPAUX CONSTITUANTS DES ALIMENTS 21
14 L’homme et ses aliments
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE
L’objectif général de ce chapitre est de permettre à l’étudiant de com-
prendre en quoi les caractéristiques de l’homme et celles des aliments
sont déterminantes dans l’évolution de la technologie alimentaire.
D’une façon plus spécifique, à la fin de ce chapitre, l’étudiant sera
capable :
1. de déterminer en quoi l’homme se distingue de l’animal dans
son comportement vis-à-vis des aliments ;
2. de montrer en quoi certaines caractéristiques de l’homme ont
une influence directe sur l’industrie alimentaire ;
3. d’évaluer l’importance de certaines caractéristiques des ali-
ments ;
4. de décrire les principales étapes de l’évolution de l’homme dans
la recherche de sa nourriture.
INTRODUCTION
L’aliment fait partie intégrante du quotidien de l’homme. Bien sûr,
il est essentiel au maintien de la vie, mais les aliments et le mode d’ali-
mentation que l’on connaît aujourd’hui ne sont pas le résultat du ha-
sard. En effet, ce sont les traits caractéristiques de l’homme et ceux des
aliments qu’il faut examiner avec soin pour mieux comprendre l’évolu-
tion de la technologie alimentaire. En d’autres termes, la relation entre
l’homme et ses aliments est beaucoup plus complexe qu’on le pense
généralement.
L’homme n’est pas qu’un simple tube digestif. Par sa complexité
qui lui est inhérente, il se différencie très nettement des autres êtres vi-
vants : pour se nourrir il fait appel à des systèmes de plus en plus com-
plexes.
Ce premier chapitre veut montrer comment certaines caractéristi-
ques de l’homme ont exercé une influence marquée sur l’évolution de la
technologie alimentaire pour en arriver au système relativement com-
plexe que nous connaissons aujourd’hui.
TABLEAU 1.1
Quelques exemples illustrant les besoins nutritionnels en énergie
(MJ/kg poids), en protéines (g/kg) et fer (mg/kg)
1
À noter que chaque mot ou expression en italique dans le texte fait l’objet
d’une note explicative à la fin de chaque chapitre.
16 L’homme et ses aliments
être sa source autant dans les habitudes alimentaires du jeune âge, en-
traînant une perte de synthèse de lactase, que dans l’hérédité.
Ce besoin de satisfaire les particularités individuelles a maintenant
son écho dans la technologie alimentaire. En effet, celle-ci est en voie de
devenir plus « sophistiquée », en ce sens qu’elle est de plus en plus ca-
pable de répondre à ces besoins particuliers individuels.
des œufs doit respecter des normes sanitaires sans quoi on risque de
provoquer de graves épidémies. Dans une ferme familiale, on ne court
pas les mêmes risques si l’on produit ses propres œufs. Une intoxication
peut s’y produire mais elle ne dégénère pas en épidémie. Les mêmes
remarques valent pour les produits laitiers et carnés.
Non seulement l’homme vit en ville pour profiter des commodités
qu’elle offre mais, en raison de son caractère social, il recherche les grands
rassemblements. En effet, les foules de 50 000 personnes et plus ne sont
pas rares et ces personnes, souvent venues de très loin, prennent leurs
repas collectivement. Comment nourrir 50 000 personnes en moins d’une
heure, sinon en faisant appel à des produits préparés, précuits ? Des
empoisonnements collectifs risquent toujours de se produire dans ces
circonstances ; voilà pourquoi on doit prendre tant de précautions, que
ce soit au sujet de la qualité intrinsèque du produit, de sa manutention
ou des conditions de son entreposage.
Dans les sociétés industrielles urbanisées, de plus en plus de repas
sont pris à l’extérieur du foyer. Les restaurants, hôtels et cafétérias de-
viennent donc des lieux d’alimentation collective presque aussi impor-
tants que la table familiale, ce qui suppose encore là une technologie
relativement complexe et bien adaptée aux besoins. Ajoutons que l’ali-
mentation des personnes à bord des avions effectuant des vols de lon-
gue durée exige des produits de qualité supérieure à tous égards.
Rappelons également la grande diversité qui existe dans le tissu
social familial d’un pays à l’autre et d’une époque à l’autre. À travers
toutes ces différences et malgré les changements survenus depuis quel-
ques décennies, en particulier en Occident, la femme joue presque tou-
jours un rôle prépondérant dans le choix et la préparation des aliments.
Cela n’est pas sans influencer la façon dont les aliments doivent être mis
sur le marché.
La plupart des fruits sont recouverts d’une mince couche de cire qui
les protège contre les microorganismes. La fragilité varie néanmoins
beaucoup d’un fruit à l’autre, cette fragilité étant liée à la capacité de
résister au froid ou aux diverses conditions de l’environnement, comme
il en sera question au chapitre 8.
Un autre exemple de fragilité peut être tiré des muscles des pois-
sons dont les structures de soutien sont plus faibles que dans les vian-
des rouges, ce qui les rend beaucoup plus aptes à subir des meurtrissures
durant les diverses manipulations qu’ils doivent subir.
CONCLUSION
Cette brève réflexion sur quelques-uns des nombreux aspects des
relations entre l’homme et ses aliments met en relief la complexité des
sciences de l’alimentation.
Nous tenterons dans les prochains chapitres d’explorer un peu plus
avant quelques-unes des multiples facettes de ce que sont les aliments
en tant qu’êtres vivants, après quoi nous jetterons un coup d’œil sur les
principales techniques inventées par l’homme pour permettre à la tech-
nologie alimentaire de se développer au rythme des innovations tech-
nologiques et des changements de la société.
LECTURES SUGGÉRÉES
Barrau, J. 1983. Les hommes et leurs aliments. Esquisse d’une histoire écologique et
ethnologique de l’alimentation humaine. Temps Actuels/ Éditions Messidor.
378 p.
Boakes, R.A., D.A. Popplewell & M.J. Burton, ed. 1987. Eating habits ; food,
physiology and learned behaviour. John Wiley & Sons, N.Y. 225 p.
Counihan, C.M. 1999. The Anthropology of Food and Body. Gender, Meaning and
Power. Routledge, New York. 256 p.
Fenton, A. & E. Kisban. ed. 1986. Food in change ; eating habits from the middle ages
to the present day, John Donald Pub. & National Museums of Scotland. 166 p.
Fieldhouse, P. 1986. Food and nutrition : customs and culture. Croom Helm. Dover,
N.H. U.S.A. 233 p.
Logue, A.W. 1986. The psychology of eating and drinking. W.H. Freeman & Co. N.Y.
298 p.
Lyman, B. 1989. A psychology of food ; more than a matter of taste. Van Nostrand
Reinhold Company. New York. 189 p.
Moyal, M.F., ed. 1988. Alimentation et sociétés, nouvelles technologies. Proceedings
of the Xth International Congress of Dietetics. John Libey, Eurotext. Paris.
526 p.
Peltre, J. & C. Thouvenot, ed. 1987. Alimentation & Régions. Presses universitai-
res de Nancy. 25, rue Baron Louis, 54000 Nancy, France. 523 p.
Pinard, J. 1988. Les industries alimentaires dans le monde. Masson, Collection Géo-
graphie, Paris. 216 p.
Scriban, R. 1988. Les industries agricoles & alimentaires. Techniques & Documenta-
tion - Lavoisier. Paris. 382 p.
Trémolières, J. 1975. Diététique et art de vivre. Seghers. Paris. 324 p.
28 L’homme et ses aliments
NOTES EXPLICATIVES
Anabolisme : il s’agit de l’ensemble des réactions biochimiques condui-
sant à la synthèse de grosses molécules à partir de petites molé-
cules.
Catabolisme : c’est l’inverse de l’anabolisme. Les molécules relativement
grosses sont brisées en molécules plus petites.
Phénylcétonurie : maladie qui se manifeste par un certain type d’idiotie,
due à un retard dans le développement du cerveau. Du point de
vue physiologique, cette maladie se caractérise par l’excrétion uri-
naire d’acide phénylpyruvique et de phénylalanine en quantités
excessives.
Pepsine : enzyme sécrétée par la muqueuse stomacale de la plupart des
vertébrés. Cette enzyme, active à un pH très bas, catalyse l’hydro-
lyse partielle des protéines ingérées, les produits de cette hydrolyse
pénétrant ensuite dans la partie intestinale du tube digestif.
Cultivars : les améliorateurs de plantes utilisent de plus en plus le terme
« cultivar » au lieu de « variété ».
Calorie : quantité d’énergie nécessaire pour augmenter la température
d’un c.c. d’eau de un degré Celcius.
kilocalorie : 1000 calories
1 kilojoule = 0,239 calorie ; 1 calorie = 4,184 kilojoules
Mégajoule : 1000 kilojoules
Végétarisme : consommation d’aliments d’origine végétale et aucune
d’origine animale si ce n’est des produits laitiers et des œufs.
Végétalisme : consommation d’aliments d’origine exclusivement végé-
tale.
EXERCICES D’AUTO-APPRENTISSAGE
Vérifier vous-même ce que vous avez retenu du chapitre 1, en ré-
pondant aux questions suivantes :
1. En quoi l’homme est-il assimilable à l’animal en ce qui concerne son
alimentation ?
2. Que signifie le terme « équilibre dynamique » en parlant de la nu-
trition ?
3. Donnez un exemple de ce qu’une maladie métabolique peut exiger
de la technologie alimentaire.
4. Donnez deux exemples de situations où le genre de travail exige
une alimentation particulière.
5. Donnez deux exemples illustrant la nécessité pour la technologie
alimentaire de s’adapter au caractère social et grégaire de l’homme.
6. Nommez deux attributs de l’homme qui le différencient nettement
des animaux.
Relations entre l’homme et ses aliments 29
Description
des aliments
SOMMAIRE
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE 33
INTRODUCTION 33
3- LES CONTAMINANTS 72
CONCLUSION 81
LECTURES SUGGÉRÉES 81
NOTES EXPLICATIVES 82
EXERCICES D’AUTO-APPRENTISSAGE 82
TABLEAUX ET FIGURES
Tableau 2.1 - Contenu en eau de quelques aliments (%) 34
Tableau 2.2 - Teneur en protéines de quelques aliments et boissons 37
Tableau 2.3 - Principaux acides aminés rencontrés dans les protéines
alimentaires 38
32 L’homme et ses aliments
OBJECTIFS D’APPRENTISSAGE
L’objectif général de ce chapitre est de présenter l’aliment comme
une entité complexe formée d’une multitude de constituants que l’on
peut regrouper en 4 catégories.
D’une façon plus spécifique, à la fin de ce module l’étudiant doit
être capable :
1- d’énumérer et de définir les nutriments de base que l’on retrouve
dans les aliments et d’identifier leurs principales caractéristiques ;
2- d’identifier les principaux groupes de composés secondaires ;
3- de définir ce que sont les contaminants alimentaires ;
4- de reconnaître les 3 catégories d’additifs alimentaires en fonction
du rôle qu’ils jouent dans les aliments.
INTRODUCTION
Dû au fait qu’ils sont essentiellement d’origine vivante, les aliments
montrent une grande complexité. Cette complexité s’exprime par le nom-
bre de composés différents qu’on y trouve, mais également par les mul-
tiples interrelations que ces composés ont entre eux. Même s’ils forment
généralement un véritable système unifié, il convient d’en aborder l’étude
d’une façon analytique. En effet, l’étude des divers constituants alimen-
taires est un préalable essentiel à la compréhension des phénomènes
d’altération post-mortem des aliments, de même que de leurs procédés
de transformation.
Tel qu’indiqué au premier chapitre, on peut regrouper les consti-
tuants en quatre catégories, soit les nutriments de base, les composés
secondaires, les contaminants et les additifs.
La première catégorie comprend une bonne partie de ce que l’on
retrouve obligatoirement dans une cellule vivante, soit de l’eau, des pro-
téines, des glucides, des lipides, des minéraux, des vitamines et même,
dans un certain sens, des calories. Ces composés feront l’objet de la pre-
mière section de ce chapitre.
Pour ce qui est des composés secondaires décrits dans la deuxième
section, il s’agit de ceux dont la majorité n’ont aucune valeur nutritive,
qui ne sont pas obligatoirement présents dans chaque aliment, ou qui
dans certains cas peuvent présenter une forte toxicité. On inclut dans ce
groupe les pigments, les flaveurs et les toxines naturelles.
34 L’homme et ses aliments
TABLEAU 2.1
Contenu en eau de quelques aliments (%)