Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Charlotte
Lécuyer
Étudiante
à
Agrocampus-‐Ouest
en
stage
à
l’Institut
de
recherche
pour
le
développement
Rapport
effectué
dans
le
cadre
d’un
stage
de
Master
1
d’agronomie
à
l’Institut
de
recherche
pour
le
développement
Ce
stage,
d ’une
durée
d e
d eux
mois,
a
été
réalisé
dans
le
s ervice
Cartographie
du
centre
IRD
France-‐
Nord
situé
à
Bondy.
Dans
le
schéma
de
ma
formation,
ce
stage
s'inscrit
dans
la
compréhension
du
fonctionnement
de
l'entreprise.
Il
a
été
cependant
important
pour
moi
de
valoriser
ce
stage
par
le
rendu
d’un
travail
sur
le
thème
d e
la
désertification,
thème
qui
a vait
été
convenu
a vec
Mme
Corinne
Rouland-‐Lefèvre,
directrice
du
centre
IRD
France-‐Nord.
Janvier-‐février 2012
1
Source
:
FAO,
Ch.
Earth
2
Sommaire
Remerciements ______________________________________________________________________________________________________________________________1
6
Index______________________________________________________________________________________________________________________________________________ 117
4
-‐
Des
impacts
très
divers
de
la
désertification
s ur
son
environnement __________________________________________________
124
5
-‐
Quelques
exemples
de
moyens
de
lutte ______________________________________________________________________________________
129
6
-‐
D’autres
termes
rattachés
à
la
désertification _______________________________________________________________________________
131
III.
La
télédétection,
un
outil
indispensable
à
l’observation
de
la
Terre _______________________________
146
1
-‐
Un
bref
h istorique
de
la
télédétection _________________________________________________________________________________________
146
2
-‐
P ropriétés
physiques
utilisées
en
télédétection _____________________________________________________________________________
146
3
-‐
Les
éléments
du
système
de
télédétection
satellitaire ____________________________________________________________________
152
4
-‐
Obtention
et
caractéristiques
des
images
satellitaires ____________________________________________________________________
156
5
-‐
Évaluation
de
la
désertification
des
s ols
et
de
la
végétation _____________________________________________________________
158
a)
U n
exemple
de
méthode
pour
cartographier
la
dégradation
des
sols ________________________________________________
158
b)
Visualisation
de
l’état
d’un
sol ________________________________________________________________________________________________
162
c)
La
végétation
et
l’eau
par
télédétection ____________________________________________________________________________________
164
IV.
Étude
de
cas
:
la
réserve
de
faune
de
l’Oti
et
le
parc
national
de
la
Kéran
(Togo) _________
166
1
-‐
P ourquoi
cette
idée
? ______________________________________________________________________________________________________________
166
2
-‐
B rève
description
du
Togo
et
de
la
zone
d’étude ___________________________________________________________________________
168
3
Conclusion ____________________________________________________________________________________________________________________________________
190
Bibliographie
Bibliographie
et
filmographie
–
p artie
I _____________________________________________________________________________________________________
191
Bibliographie
–
partie
II _________________________________________________________________________________________________________________________
192
Bibliographie
–
partie
III ________________________________________________________________________________________________________________________
193
Bibliographie
–
partie
IV ________________________________________________________________________________________________________________________
194
4
Photographie
2
:
Champ
de
mil
durant
la
saison
sèche,
après
que
le
f ermier
ait
enlevé
les
tiges
d e
mil
(14°
15'
10"
Nord
et
8°
52'
00"
Est)
5
Remerciements
Je
voudrais,
tout
d’abord,
remercier
Mme
Corinne
Rouland-‐Lefèvre,
directrice
du
centre
IRD
France-‐Nord,
qui
m’a
p ermis
d’effectuer
ce
stage
dans
le
cadre
autant
agréable
que
renommé
qu’est
celui
d e
l‘Institut
d e
recherche
pour
le
développement.
Je
suis
également
très
reconnaissante
envers
Mme
Marcia
Mathieu
d e
Andrade,
d irectrice
du
service
Cartographie,
pour
son
a ide
et
s es
conseils
qui
ont
participé
à
mon
encadrement.
Sur
le
côté
pratique
de
mon
stage,
je
désire
remercier
M.
Rainer
Zaiss,
géographe,
ainsi
que
M.
Marc
Lointier,
hydrologue,
qui
m’ont
tous
deux
appris
à
mieux
maîtriser
les
outils
de
télédétection
et
les
Systèmes
d ’informations
géographiques.
Je
souhaiterais
exprimer
toute
ma
reconnaissance
à
M.
Pierre
Brabant,
pédologue
travaillant
sur
la
désertification,
qui
a
a ccepté
d e
m’épauler
d urant
toute
la
p ériode
d e
s tage
et
qui
a,
de
ce
fait,
rendu
ce
projet
possible.
Enfin,
je
souhaite
remercier
toutes
les
personnes
que
j’ai
pu
rencontrer
à
l’IRD
et
qui
ont
tout
fait
pour
rendre
ce
s tage
le
p lus
profitable
possible.
6
Index
CLD
:
Convention
de
lutte
contre
la
d ésertification
7
Glossaire
Absorption
:
absorption
de
l’énergie
des
différentes
longueurs
d’ondes
par
les
grosses
molécules
de
l’atmosphère
28.
Bien
public
mondial
:
bien
que
tout
le
monde
peut
consommer
et
sa
consommation
par
une
personne
n e
pénalise
pas
sa
consommation
par
d’autres
p ersonnes
11.
Capital
naturel
:
«
ensemble
des
services
rendus
par
l’environnement
et
les
ressources
naturelles
:
les
stocks
d’énergie
et
d’actifs
minéraux
et
les
ressources
renouvelables
comme
l’eau,
l’air,
la
végétation,
les
sols
»
(Faucheux
et
Noël,
1995.
Économie
des
ressources
naturelles
et
de
l’environnement,
Armand
Colin).
Dégradation
(au
sens
large)
:
processus
qui
réduit
ou
détruit
la
capacité
des
terres
pour
la
production
agricole,
végétale
et
animale,
et
pour
la
production
forestière.
Dégradation
(au
sens
strict)
:
«
processus
qui
se
produit
quand
le
sol
est
dégradé
sur
place,
il
n’y
a
pas
de
déplacement
n i
d e
perte
d e
matière
»
3.
Désertification
:
«
le
terme
désertification
désigne
la
dégradation
des
terres
dans
les
zones
arides,
semi-‐arides
et
sub-‐humides
sèches
par
suite
de
divers
facteurs,
parmi
lesquels
les
variations
climatiques
et
les
activités
humaines
»
(chapitre
12
de
l’Agenda
21
et
dans
l’article
1
de
la
Convention
d es
Nations
unies).
Effet
hors
site
:
conséquences
physiques
et
socio-‐économiques
qui
se
manifestent
à
une
distance
variable
des
sites
atteints
par
la
dégradation
et
sont
le
plus
souvent
défavorables
aux
activités
humaines
3.
Érodabilité
:
«
la
s ensibilité
d'un
sol
à
l'arrachement
et
au
transport
d es
particules
qui
le
composent
»
18
.
Érosion
:
«
tout
ou
une
partie
du
sol
est
déplacée
hors
du
site
où
il
se
trouve,
sur
une
distance
variable,
par
l’action
de
l’eau,
du
vent,
de
la
gravité
ou
encore
des
outils
agricoles
ou
des
aménagements
humains
»
3.
28 – C haque nombre correspond à une référence bibliographique citée dans la bibliographie en fin d’ouvrage.
8
Indicateur
:
«
paramètre
ou
une
valeur,
calculée
à
partir
d e
paramètres,
d onnant
des
indications
sur
ou
décrivant
l’état
d’un
phénomène,
de
l’environnement
ou
d’une
zone
géographique,
d’une
portée
supérieure
aux
informations
directement
liées
à
la
valeur
d’un
paramètre»
(OCDE,
Indicateurs
d’environnement,
1994).
Longueur d’un cycle d’une onde : distance entre deux crêtes successives d ’une onde 28.
Qualité
du
sol
:
«
capacité
d’un
sol
à
fonctionner
pour
soutenir
la
productivité
biologique,
maintenir
la
qualité
de
l’environnement
et
promouvoir
la
santé
des
plantes,
des
animaux
et
la
santé
humaine
»
13*.
Réflexion
diffuse
:
réflexion
qui
se
fait
uniformément
dans
toutes
les
directions
(cas
de
surfaces
rugueuses)
28.
Résilience du sol : « force ou résistance du sol face aux chocs (fortes p luies, forts vents…) » 13.
Résolution spatiale : d imension du plus petit élément (pixel) d iscernable à la surface d e la Terre 22.
Résolution
spectrale
:
nature
des
bandes
spectrales
dans
lesquelles
les
mesures
vont
être
faites
(nombre
et
position
dans
le
spectre)
22.
Signature
spectrale
:
rotation
du
satellite
autour
de
la
Terre
plus
ou
moins
vite
et
selon
différentes
orbites22.
Sol
:
«
partie
superficielle
de
la
croûte
terrestre,
à
l’état
naturel
ou
aménagé
pour
le
séjour
de
l’homme
»
(D’après
le
Petit
Robert,
Dictionnaire
de
la
langue
française,
1990)
«
produit
de
l’altération,
du
remaniement
et
de
l’organisation
des
couches
supérieures
de
la
croûte
terrestre
sous
l’action
d e
la
vie,
d e
l’atmosphère
et
d es
échanges
d’énergie
qui
s ’y
manifestent
».
(Lozet
et
Mathieu,
1990).
Sub-‐humide
:
zone
d éfini
par
une
pluviométrie
maximale
et
une
durée
d e
la
p ériode
sèche
(une
s eule
période
sèche).
9
Télédétection
:
«
ensemble
des
connaissances
et
techniques
utilisées
pour
déterminer
des
caractéristiques
physiques
et
biologiques
d’objets
par
des
mesures
effectuées
à
distance,
sans
contact
matériel
a vec
ceux-‐ci
»
( Journal
officiel
du
11
d écembre
1980).
Terre
:
«
élément
solide
qui
supporte
les
êtres
vivants
et
leurs
ouvrages,
et
où
poussent
les
végétaux
»
(d’après
le
Petit
Robert,
Dictionnaire
de
la
langue
française,
1990)
«
partie
de
la
surface
terrestre
qui
englobe
toutes
les
composantes
naturelles,
normalement
stables
ou
ayant
une
dynamique
cyclique
prévisible,
qui
sont
situées
au-‐dessus
et
au-‐dessous
d e
cette
surface.
Ces
composantes
sont
le
sol,
l’atmosphère
et
le
climat
3,
les
formes
du
modelé,
le
matériau
original
du
sol,
l’eau,
la
faune,
la
végétation,
les
résultats
d’activités
humaines
présentes
ou
passées,
dans
la
mesure
où
elles
ont
des
conséquences
significatives
sur
l’utilisation
actuelle
et
future
du
terrain
par
l’Homme
»
(P.
Brabant,
dans
Le
sol
des
forêts
claires
du
Cameroun.
Exemple
d’étude
d’un
site
représentatif
en
vue
de
la
cartographie
et
de
l’évaluation
des
terres.
Tome
1,
544
p.
Tome
2,
278
p .
IRD,
Paris).
Terre arable : terre qui peut être labourée et donc cultivée.
Zone
sèche
:
«
toutes
les
régions
terrestres
où
la
pénurie
d’eau
limite
la
production
de
cultures,
de
fourrage,
d e
bois
et
autres
services
fournis
par
l’écosystème
»
4.
10
Après
une
brève
introduction
montrant
l’importance
de
la
désertification,
tant
dans
son
ampleur
mondiale
que
par
ses
conséquences
sur
la
population,
nous
aborderons
différentes
idées
pour
tenter
de
répondre
partiellement
à
la
problématique
«
Évolution
de
la
désertification
des
sols
en
Afrique
de
l’Ouest
».
Pour
cela,
l’exposé
prendra
différentes
directions.
Tout
d’abord,
nous
nous
intéresserons
à
la
question
de
la
désertification
:
qu’est
ce
que
la
désertification
?
Comment
apparaît-‐elle
?
Quelles
sont
ses
conséquences
?
Comment
peut-‐on
lutter
contre
la
désertification
?
La
seconde
partie
consistera
à
définir
le
cadre
spatiotemporel
d e
la
problématique,
afin
d e
d élimiter
très
succinctement
les
terres
affectées
par
la
désertification
en
Afrique
de
l’Ouest.
Dans
une
troisième
partie,
nous
nous
arrêterons
sur
un
outil
indispensable
pour
l’étude
de
la
désertification
à
une
telle
échelle
:
la
télédétection.
Après
cette
partie
très
théorique
qui
retracera
les
grands
principes
d e
la
télédétection,
nous
étudierons
une
zone
d’Afrique
de
l’Ouest
actuellement
soumise
à
la
désertification
sous
forme
d e
déforestation
:
le
parc
national
d e
la
Kéran
et
la
réserve
d e
faune
d e
l’Oti
(Togo).
Pour
cela,
nous
nous
s ervirons
d’images
s atellitaires
qui
subiront
d ifférents
traitements.
La
désertification
est
aujourd’hui
un
problème
de
dimension
planétaire.
Tous
les
continents
sont
affectés
par
la
d ésertification,
cependant,
les
ampleurs
sont
d ifférentes
d ’un
continent
à
l’autre.
La
désertification
et
ses
impacts
sont
plus
préoccupant
dans
les
régions
arides,
semi-‐arides
et
sub-‐
humides
sèches.
Les
terres
arides
représentent
40
%
d es
terres
d e
la
surface
terrestre
(2007)
12.
Trois
continents
possèdent
un
grand
nombre
de
zones
arides
:
l’Afrique
qui
détient
37
%
des
zones
arides
mondiales,
l’Asie
avec
33
%
et
l’Océanie
dont
l’Australie
possède
14
%
des
zones
arides
11,
10
(graphe
1).
Par
exemple,
il
y
a
18
millions
de
km2
de
désert
au
total
parmi
lesquels
7,7
millions
se
situent
au
niveau
du
Sahara
3.
En
2000,
70
%
des
terres
arides
menacées
étaient
déjà
soumis
à
la
désertification,
soit
3,6
milliards
d’hectares
11.
Sur
ces
3,6
milliards
d’hectares,
93
%
étaient
occupés
par
des
pâturages,
6
%
par
d es
cultures
p luviales
et
1
%
par
des
cultures
irriguées11.
Dans
les
zones
arides
elles-‐mêmes,
les
surfaces
touchées
par
la
désertification
peuvent
varier
d e
19,5
%
lorsqu’il
y
a
dégradation
des
sols
seule
à
69,5
%
en
cas
d e
dégradation
d es
sols
et
d e
la
végétation
11.
Il
existe
différentes
classifications
des
terres
touchées
par
la
désertification.
Il
existe
aussi
plusieurs
stades
de
désertification
:
réversible,
sévère
et
irréversible.
76
%
des
terres
dégradées
le
seraient
de
manière
irréversible
11
et
10
à
20
%
des
terres
arides
souffrent
d’une
sévère
dégradation
12.
Ce
nombre
marquant
d e
terres
affectées
par
une
s évère
d ésertification
est
dû
au
fait
que
le
sol
est
une
ressource
non
renouvelable,
en
tout
cas
à
l’échelle
humaine,
car
il
faut
100
000
ans
pour
former
1
mètre
de
terre
arable*
et
seulement
25
ans
pour
éroder
cette
même
couche
3.
* L es mots s uivis de c et astérisque sont définis dans le glossaire en début d’ouvrage
11
Source
:
CSFD,
dossier
5
Source
:
CSFD,
dossier
8
Tableau
1
:
Quelques
chiffres
concernant
les
ressources
mondiales
en
t erres
12
L’un
des
problèmes
existants
réside
en
la
disponibilité
de
la
terre.
C’est
une
ressource
en
constante
diminution.
Seuls
30
millions
de
km2
de
terres
sont
des
terres
arables
soit
seulement
5,8
%
de
la
superficie
de
la
planète
3
(tableau
1).
C’est
la
seule
superficie
dont
les
h ommes
disposent
pour
se
nourrir.
Cela
représente
23,5
%
des
terres
émergées
exploitables
soit
55
fois
la
France
en
superficie
3.
Selon
la
FAO,
à
l’heure
actuelle,
seulement
45
%
des
terres
arables
disponibles
sont
exploitées
;
le
reste
d es
terres
étant
en
friche
ou
sous
végétation
naturelle
3.
13
14
I.
La
désertification
:
termes,
concepts,
origine
et
effets
Afin
d ’éviter
certaines
confusions
d e
termes
concernant
le
support
étudié
qu’est
le
sol,
nous
allons
commencer
par
voir
quelques
fonctions
et
rôles
de
celui-‐ci
avant
de
nous
plonger
dans
la
désertification.
Dans
ce
rapport,
c’est
par
conséquent,
au
terme
d e
«
sol
»
que
nous
nous
intéresserons
pour
répondre
à
la
problématique.
Le
sol
est
défini
comme
le
«
produit
de
l’altération,
du
remaniement
et
de
l’organisation
des
couches
supérieures
de
la
croûte
terrestre
sous
l’action
de
la
vie,
de
l’atmosphère
et
des
échanges
d’énergie
qui
s’y
m anifestent
»
( image
2,
encadré
1).
(Lozet
et
Mathieu,
1990).
Le
sol
est
une
ressource
non
renouvelable
du
fait
qu’il
faut
d e
très
nombreuses
années
pour
le
reformer.
Il
possède
aussi
la
caractéristique
de
ne
pas
être
transportable,
comme
c’est
le
cas
du
pétrole
par
exemple.
Ce
n’est
pas
une
marchandise,
car
il
n’a
pas
d’utilité
commerciale.
De
plus,
le
sol
possède
la
particularité
d’être
une
ressource
vivante,
à
cause
des
phénomènes
évolutifs
et
de
la
biosphère
qu’il
renferme.
La
surface
d es
sols
a
la
particularité
d’être
une
interface
entre
d eux
milieux
très
différents
que
sont
l’atmosphère
et
la
Terre
4.
Cette
particularité
renforce
son
importance
quand
aux
problèmes
de
pollution
par
exemple.
Le
sol
possède
sept
fonctions
principales
3
qui
lui
permettent
d’assurer
différents
rôles
:
il
est
un
support
pour
les
plantes
et
pour
les
constructions,
c’est
une
banque
d’éléments
nutritifs
pour
les
plantes,
un
régulateur
de
température,
un
réservoir
pour
l’eau,
un
épurateur
biologique
et
il
possède
un
stock
de
carbone
(fonctions
définies
par
M.
Brabant).
Cependant,
ces
fonctions,
qui
ont
un
rôle
plutôt
positif
pour
l’écosystème
qu’il
soutient,
peuvent
devenir
négatives
pour
celui-‐ci.
L’exemple
le
plus
parlant
est
le
stockage
de
produits
toxiques,
nocifs
pour
la
faune
et
la
flore.
15
Le
sol
a
la
propriété
de
faire
partie
du
capital
naturel.
Le
capital
naturel
est
l’ensemble
des
services
rendus
par
l’environnement
et
les
ressources
naturelles
:
les
stocks
d’énergie
et
d’actifs
minéraux
et
les
ressources
renouvelables
comme
l’eau,
l’air,
la
végétation,
les
sols
(Faucheux
et
Noël,
1995.
Économie
des
ressources
naturelles
et
de
l’environnement,
Armand
Colin)
10.
Il
représente
les
réserves
de
ressources
naturelles
(écosystèmes,
paysages…)
qui
peuvent
être
utilisées
par
les
hommes
8.
Il
y
a
4
types
de
capital
naturel
:
le
capital
naturel
renouvelable
(espèces
vivantes,
écosystèmes),
le
capital
naturel
non
renouvelable
(pétrole,
charbon,
diamant),
le
capital
naturel
récupérable
(atmosphère,
eau
potable,
sols
fertiles)
et
le
capital
naturel
cultivé
(agriculture,
sylviculture).
Puisque
la
société
adapte
le
sol
à
ses
besoins,
une
détérioration
du
capital
naturel
entraîne
une
détérioration
du
capital
humain
et
sociétal.
Cette
détérioration
peut-‐être
montrée
par
l’empreinte
écologique
qui
tient
compte
du
taux
de
consommation
des
ressources
naturelles
et
du
taux
de
dégradation
environnementale
et
d’émission
des
déchets.
Le
calcul
de
l’empreinte
écologique
est
fait
par
l’estimation
d e
la
quantité
d e
capital
naturel
n écessaire
au
maintien
du
mode
de
vie
d’une
population
humaine
définie.
Pour
la
population
humaine,
l’empreinte
écologique
est
aujourd’hui
bien
supérieure
à
ce
que
p eut
supporter
les
écosystèmes,
le
taux
d e
renouvellement
est
beaucoup
p lus
lent
que
le
taux
de
d égradation.
Il
y
a,
p ar
conséquent,
consommation
d es
réserves.
Selon
la
littérature,
ce
poids
du
capital
naturel
soulèverait
l’imminence
de
deux
crises
8.
La
première
serait
une
crise
écologique
qui
entraînerait
la
perte
de
la
biodiversité,
la
réduction
des
espaces
naturels
et
la
perte
de
la
fonctionnalité
des
écosystèmes,
comme
par
exemple
le
réchauffement
climatique
ou
encore
la
diminution
d’eau
potable
accessible.
Il
est
alors
souligné
la
nécessité
d’une
restauration
écologique
durable
par
la
modification
des
systèmes
d’exploitation
et
des
modes
de
consommation.
La
seconde
crise
serait
une
crise
humanitaire
provoquant
la
dégradation
et
la
perte
de
ressources
au
détriment
des
plus
pauvres,
qui
ont
besoin
de
détruire
l’environnement
pour
se
procurer
le
minimum
vital.
C’est
un
des
problèmes
de
la
mondialisation
économique
qui
conduit
à
un
d ésintéressement
des
plus
riches
pour
les
modes
d ’exploitation
et
leurs
conséquences
environnementales.
L’affectation
des
plus
pauvres
par
la
dégradation
de
l’environnement
est
très
bien
rapportée
par
«
Where
is
the
wealth
of
Nations
».
C’est
un
rapport
publié
par
la
Banque
mondiale
en
2006
qui
souligne
l’importance
du
capital
naturel
pour
les
personnes
les
plus
pauvres
(particulièrement
en
Afrique).
La
seule
réponse
à
ces
deux
crises
est
la
restauration
du
capital.
Pour
cela,
trois
axes
sont
primordiaux
:
la
restauration
des
écosystèmes
terrestres
et
aquatiques,
l’amélioration
écologique
durable
des
terres
soumises
à
l’exploitation
et,
enfin,
la
promotion
de
l’utilisation
durable
des
ressources
biologiques.
Depuis
quelques
temps,
le
souhait
de
donner
au
sol
la
caractéristique
d e
b ien
public
mondial
se
fait
sentir.
Cette
notion
de
bien
public
mondial
a
été
introduite
par
le
Programme
des
Nations
unies
pour
le
développement
(PNUD)
11.
Il
faut
alors
distinguer
les
biens
privés
des
États
nationaux,
exclusifs
et
rivaux
qui
sont,
par
exemple,
les
programmes
nationaux
de
lutte
contre
la
pauvreté,
les
ressources
nationales
en
faune
et
flore,
les
ressources
en
eau
et
les
quotas
de
réduction
des
pollutions
atmosphériques,
des
biens
publics
mondiaux,
non-‐exclusifs
mais
rivaux
qui
sont
pour
illustrer
l’élimination
d e
la
pauvreté
extrême,
l’accès
à
l’éducation,
l’accès
aux
soins
d e
base,
l’accès
à
16
Image
2
:
Coupe
de
sol
17
l’atmosphère.
Il
existe
aussi
des
biens
publics
mondiaux
purs,
non-‐rivaux
et
non-‐exclusifs
dont
fait
partie
la
durabilité
environnementale
11.
Un
bien
public
mondial
est
défini
de
la
manière
suivante
:
c’est
un
bien
que
tout
le
monde
p eut
consommer
et
s a
consommation
par
une
p ersonne
ne
p énalise
pas
sa
consommation
par
d’autres
personnes.
Un
très
bon
exemple
de
bien
public
mondial
est
l’air
que
nous
respirons.
Il
a
deux
caractéristiques
:
c’est
un
bien
pour
lequel
il
est
impossible
d’exclure
les
usagers
et
la
consommation
d e
ce
b ien
par
les
uns
n e
réduit
pas
celle
d es
autres
11.
La
n otion
d e
bien
public
mondial
permet
de
développer
une
nouvelle
forme
de
coopération
internationale.
Quatre
catégories
de
biens
publics
mondiaux
sont
définies
par
le
PNUD
:
la
paix
et
la
sécurité,
l’environnement,
la
santé,
la
connaissance
et
l’information
11.
Cependant,
actuellement,
le
sol
et
les
terres
n e
s ont
pas
classés
comme
d es
biens
publics
mondiaux.
La
désertification
peut
être
décrite
de
manière
différente
suivant
les
composantes
que
nous
souhaitons
prendre.
Elle
peut
concerner
seulement
le
sol
qui
se
dégrade
et
disparaît,
mais
aussi
la
végétation
(photographie
4)
qui
est
enlevée
ou
n e
p eut
plus
pousser
ou
encore
l’eau
qui
d evient
rare
et
irrégulière.
Ce
processus
est
un
processus
de
dégradation
lente,
c’est
un
processus
progressif.
Au
niveau
des
variations
climatiques
qui
impactent
sur
la
dégradation,
ce
sont
principalement
les
épisodes
d e
sécheresses
fortes
suivies
d e
pluies
qui
provoquent
l’érosion
des
sols
et
le
d éstockage
du
carbone,
b ien
que
d ’autres
paramètres
climatiques
puissent
aussi
impacter.
18
Photographie 3 : Exemple d e l’avancée du d ésert sur une oasis dans le Sahel
Source
:
Géo,
©
Marcelo
Sayao/epa/Corbis
19
La
désertification
met
en
avant
la
nécessité
d’accroître
le
niveau
de
vie
des
populations
les
plus
vulnérables
en
pérennisant
le
support
de
leur
activité,
la
fertilité
des
terres
ou
en
trouvant
d’autres
activités
qui
soulagent
la
pression
des
terres.
L’étendue
et
les
effets
de
la
désertification
sont
très
variables
selon
le
lieu
et
son
évolution
;
cela
dépend
de
l’aridité
et
de
la
pression
exercée
par
la
population
sur
les
ressources.
C’est
à
la
fois
un
processus
dont
la
cause
peut
être
anthropique
mais
qui
a
aussi
un
effet
sur
les
activités
économiques
de
production
et
de
consommation.
Ses
répercussions
sur
la
population
sont
donc
très
importantes.
Elles
seront
développées
un
peu
plus
loin.
La
désertification
est
très
souvent
confondue
avec
les
termes
de
dégradation
et
d’érosion.
Dès
lors,
pour
éviter
tout
malentendu,
nous
allons
voir
les
relations
existantes
entre
ces
trois
mots.
L’«
érosion
»
s ignifie
que
«
tout
ou
une
partie
du
s ol
est
déplacée
hors
du
s ite
où
il
s e
trouve,
s ur
une
distance
variable,
par
l’action
de
l’eau,
du
vent,
de
la
gravité
ou
encore
des
outils
agricoles
ou
des
aménagements
humains
»
3.
Ce
processus
devient
irréversible
quand
le
sol
est
amené
vers
les
rivières
en
direction
de
la
mer.
Le
terme
de
dégradation,
au
sens
strict,
est
utilisé
«
quand
le
sol
est
dégradé
sur
place,
il
n’y
a
pas
de
déplacement
ni
de
perte
de
m atière
»
3.
La
dégradation
porte
a lors
sur
les
propriétés
physiques,
chimiques
ou
biologiques
du
sol.
Cela
fait
d onc
de
la
d égradation
au
s ens
strict
un
processus
réversible.
«
C’est
un
processus
qui
réduit
ou
détruit
la
capacité
d es
terres
pour
la
production
agricole,
végétale
ou
animale,
et
pour
la
production
forestière.
Elle
résulte
des
activités
humaines
ou
elle
est
un
phénomène
naturel
aggravé
par
l’effet
des
activités
humaines.
»
(Brabant,
2008).
Il
peut
y
avoir
dégradation
d’une
ou
plusieurs
des
fonctions
du
sol,
disparition
du
sol,
transformation
du
sol
pour
une
autre
activité
qu’agricole,
pollution
du
sol,
ce
qui
le
rendra
difficilement
exploitable.
En
cas
de
dégradation,
le
premier
compartiment
affecté
est
le
sol,
suivi
par
la
nature
et
la
densité
de
la
végétation
spontanée,
la
dynamique
de
l’eau
sur
le
sol
et
dans
le
sol,
les
réserves
en
éléments
nutritifs,
la
faune
du
sol,
le
rendement
des
cultures,
le
mode
d’exploitation
et
le
type
d’utilisation
des
terres.
La
dégradation
influencera
également
sur
la
réflectance*
de
la
surface
du
sol,
ce
qui
montrera
alors
des
changements
lors
d’études
d’images
satellitaires
à
des
époques
différentes.
Ceci
permet
d’identifier
et
de
suivre
l’évolution
d e
la
d égradation
d es
terres
sur
la
p lanète.
La
dégradation
d es
terres
au
s ens
large
est
un
processus
qui
réduit
ou
détruit
la
capacité
des
terres
pour
la
production
agricole,
végétale
et
animale,
et
pour
la
production
forestière.
La
dégradation
est
un
phénomène
naturel
plus
ou
moins
aggravé
par
des
activités
humaines,
dans
la
plupart
des
cas.
La
dégradation
des
terres
prend
aussi
en
compte
la
dégradation
du
paysage,
de
la
végétation,
de
l’eau,
de
l’air,
des
organismes
vivants…
La
dégradation
des
sols
se
limite
uniquement
aux
sols.
20
Suite
à
ces
diverses
explications,
nous
p ouvons
placer
la
«
d ésertification
»
par
rapport
à
ces
trois
processus.
La
désertification,
c’est
l’érosion
ou/et
la
dégradation
au
sens
strict
qui
se
produit
dans
un
environnement
climatique
à
faible
pluviosité
3.
Elle
provient
surtout
de
l’érosion
éolienne,
mais
aussi
de
l’érosion
hydrique,
ou
encore
de
la
dégradation
physique
ou
chimique
du
sol
au
sens
strict
(salinisation,
aridification…).
M.
Brabant,
qui
a
d éfini
les
termes
précédents,
a
également
fait
un
petit
schéma
récapitulatif
des
interactions
des
processus
entre
eux
(image
3).
À
l’origine,
la
d ésertification
était
traitée
comme
un
p roblème
b iophysique.
Depuis,
il
y
a
été
ajouté
le
problème
anthropique.
Comme
énoncée
dans
la
définition
officielle,
en
général,
la
désertification
est
rattachée
aux
conditions
climatiques
imprévisibles,
telles
que
la
sécheresse
et
l’irrégularité
des
pluies,
ainsi
que
la
pression
de
la
population
sur
les
sols
due
à
sa
nécessité
de
subvenir
à
s es
b esoins
alimentaires
et
énergétiques
par
exploitation,
parfois
drastique,
d es
terres.
Bien
que
la
désertification
puisse
affecter
toute
zone
aride,
une
des
grosses
erreurs
est
de
considérer
que
la
désertification
s’arrête
aux
zones
arides,
alors
que
cela
affecte
les
zones
arides,
semi-‐arides
et
sub-‐humides
sèches.
En
fonction
de
la
spécificité
des
terres
touchée
par
la
désertification,
les
paramètres
climatiques
montrent
bien
leur
importance.
Dans
ces
zones,
les
précipitations
sont
rares
et
très
variables
dans
le
temps.
Les
températures
d’air
sont
hautes.
L’humidité
est
faible
et
les
radiations
solaires
doivent
être
abondantes.
Tous
ces
paramètres
provoquent
une
haute
évapotranspiration
potentielle.
Il
y
aura
par
conséquent
une
diminution
des
réserves
en
eau.
La
désertification
frappe
des
régions
où
il
y
a
obligatoirement
une
seule
saison
sèche,
longue
et
une
seule
saison
des
pluies,
plus
courte.
Les
modifications
saisonnières
sont
plutôt
normales
et
font
partie
d u
climat
d e
la
région.
Ce
sont
les
modifications
du
climat
à
long
terme
qui
risquent
d’influencer
le
plus
l’évolution
de
la
désertification,
comme
c’est
déjà
le
cas
avec
l’amplification
du
phénomène
par
le
réchauffement
de
la
planète.
La
diminution
de
la
production
des
écosystèmes
est
normale
pendant
une
période
sèche.
En
revanche,
une
diminution
de
tous
les
services
pendant
une
plus
longue
période
est
signe
de
désertification.
Plus
de
détails
sont
donnés
dans
la
partie
II,
sur
le
cas
de
l’Afrique
d e
l’Ouest,
où
ce
sont
essentiellement
l’érosion
provoquée
par
le
vent
et
l’écoulement
de
l’eau
de
pluie
rare
(juin
à
septembre)
mais
violente
(à
cause
du
changement
climatique),
qui
fragilisent
les
sols.
21
Image 3 : Interrelations entre les d ifférents processus intervenant dans la d ésertification
Source : Per Lindskog et Anna Tengberg, Les causes physiques et humaines de l’érosion dans le Sahel. Proposition d’un modèle
Encadré 2 : relations d e causes à effets dans les processus d e d égradation d es terres dans le Sahel
22
17
Source
:
Atlas
de
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest,
Le
monde
rural
et
les
mutations
agricoles
23
Les
répercussions
des
activités
de
l’homme
sur
son
environnement
se
font
de
plus
en
plus
sentir.
En
effet,
les
activités
humaines
sont
toujours
plus
nombreuses
et
nécessitent
d e
p lus
grandes
superficies
pour
subvenir
correctement
aux
b esoins
humains.
Le
premier
constat
est
que
les
hommes
exploitent
plus
de
terres
afin
de
répondre
à
une
demande
alimentaire
croissante,
conséquence
directe
de
la
pression
démographique
et
de
l’accroissement
de
la
population
(+
3
%
par
an
au
début
du
XXIe
siècle
en
Afrique).
Il
y
a
donc
une
extension
d es
surfaces
cultivées,
moins
d’espaces
pastoraux,
afin
de
produire
plus
de
denrées
alimentaires.
Conjointement,
nous
assistons
à
une
surexploitation
des
terres,
toujours
pour
répondre
à
la
demande
alimentaire,
avec
en
1960,
le
début
d’un
désintéressement
pour
la
jachère
en
Afrique.
Sur
les
pâturages,
la
désertification
est
une
désertification
de
la
végétation
par
surpâturage.
Un
déboisement
considérable
existe
aussi
par
prélèvement
de
bois
de
chauffe.
Sur
les
cultures
pluviales,
la
désertification
est
instable,
avec
une
éventuelle
compaction
des
sols.
La
désertification
est
liée
à
l’érosion
et
à
la
perte
de
matière
organique.
Sur
les
cultures
irriguées,
c’est
la
salinité
des
sols
et
le
mauvais
drainage
de
l’eau
qui
participent
à
la
d ésertification.
Le
d éveloppement
d e
l’industrie
provoque
également
la
pollution
d es
sols.
L’urbanisation,
due
à
la
mondialisation
prédominante,
prend
également
d e
plus
en
plus
d e
place
sur
les
territoires
nationaux.
Pour
illustrer
les
différentes
actions
des
hommes
à
l’origine
de
la
désertification,
l’Afrique
soudanienne
souffre
d’une
désertification
particulièrement
liée
à
la
déforestation
et
à
la
mise
en
place
de
cultures
sur
brûlis.
En
revanche,
la
désertification
en
Afrique
sahélienne
provient
surtout
d’une
action
d u
climat
et
du
surpâturage.
Chaque
région
doit
faire
face
à
des
problèmes
différents.
Plus
généralement,
ce
sont
les
facteurs
socio-‐économiques
et
politiques
qui
influent.
Par
exemple,
la
part
de
l’aide
publique
au
développement
consacrée
au
secteur
rural
des
zones
sèches
est
en
diminution
constante.
Une
telle
politique
ne
peut
avoir
comme
résultat
qu’une
augmentation
de
l’exploitation
d es
terres
par
la
population
pour
subvenir
correctement
à
ses
besoins.
Après
a voir
vu
les
causes
à
l’échelle
macroscopique,
voyons
rapidement
les
causes
à
l’échelle
microscopique
du
sol.
La
désertification
est
en
rapport
direct
avec
la
nature
du
sol.
Celui-‐ci
est
composé
de
trois
sortes
d’éléments
:
le
squelette
qui
est
formé
des
minéraux
et
débris
végétaux,
le
plasma
constitué
d’argile
et
d’humus
et
les
organismes
vivants
comme
les
racines
et
la
mésofaune
tellurique.
Par
absence
de
plasma
ou
d’organismes
vivants
ou
par
disparition
des
interactions
pendant
la
saison
sèche,
il
en
résulte
une
perte
de
stabilité
du
sol
et
érosion-‐dissociation
3.
De
plus,
beaucoup
de
terres
arides
sont
constituées
de
peu
de
matière
organique
et
ont
une
faible
force
d’agrégation.
Cela
réduit
ou
détruit
la
capacité
des
sols
à
produire.
Nous
nous
attarderons
plus
longuement
dans
la
partie
II.2
sur
la
spécificité
d es
types
d e
d égradation
par
rapport
a u
type
d e
s ol.
24
Dans
la
p lupart
des
agro-‐systèmes,
une
décroissance
d es
rendements
d e
cultures
traduit
une
perte
de
qualité
du
sol*.
La
qualité
du
sol
est
la
«
capacité
d’un
sol
à
fonctionner
pour
soutenir
la
productivité
biologique,
maintenir
la
qualité
de
l’environnement
et
promouvoir
la
santé
des
plantes,
des
animaux
et
la
santé
humaine
»
13.
La
qualité
d u
sol
est
un
concept
holistique
prenant
en
compte
un
système
de
productions
diverses
et
dynamiques
qui
est
constitué
des
variables
biologiques,
chimiques
et
physiques
et
qui
doit
répondre
aux
demandes
de
la
société.
La
diminution
des
rendements
est
due
à
un
prélèvement
de
nutriments
par
les
cultures
précédentes
sans
un
nouvel
apport,
à
des
maladies
et
des
ravageurs,
à
des
mauvaises
herbes,
aux
sécheresses
plus
régulières
à
cause
du
changement
climatique.
Cela
peut
aussi
être
dû
à
son
support
qu’est
le
sol
qui
a
subi
une
diminution
de
son
épaisseur,
du
nombre
de
racines
dans
le
sol,
de
la
disponibilité
en
eau,
de
la
matière
organique,
de
la
biodiversité
du
sol
ou
une
augmentation
de
la
salinité,
de
l’alcalinité,
de
la
toxicité
aluminique,
ou
encore
de
l’acidité
générale.
Cependant,
attribuer
une
diminution
de
rendement
à
la
qualité
d’un
sol
est
assez
difficile
à
cause
des
interactions
complexes
impliquées
;
c’est
pourquoi
il
faut
rester
prudent
lorsque
nous
étudions
les
diminutions
de
rendements
pour
expliquer
une
dégradation
du
sol,
bien
que
les
deux
interagissent
de
toute
évidence.
De
plus,
il
est
important
de
noter
que
les
différentes
couches
du
sol
ne
sont
pas
toutes
aussi
fertiles
les
unes
que
les
autres.
De
ce
fait,
une
disparition
d e
certaines
couches
entraînera
une
plus
forte
baisse
d e
fertilité
du
sol
que
la
disparition
d’autres
couches.
C’est
pourquoi,
l’érosion
n’a
pas
toujours
le
même
effet
sur
la
productivité
des
sols
au
cours
du
temps.
Au
d épart,
l’érosion
enlève
l’horizon
supérieur
du
sol
qui
est
le
plus
fertile.
Il
y
a
donc
une
forte
perte
de
productivité
dans
un
premier
temps.
Au
fil
du
temps,
l’érosion
va
enlever
des
horizons
de
moins
en
moins
fertiles.
La
perte
de
production
sera
donc
moindre.
Si
nous
tracions
le
rendement
en
fonction
du
temps,
nous
obtiendrions
une
courbe
décroissante
avec
une
forte
pente
négative
au
départ
qui
tend
à
se
rapprocher
de
l’horizontale
(rendement
=
0)
(graphe
2).
La
dégradation
du
sol,
plus
ou
moins
rapide
découle
également
d’un
paramètre
du
sol
qu’est
la
résilience*.
La
résilience
du
sol
correspond
à
la
«
force
ou
résistance
du
s ol
face
aux
chocs
(fortes
pluies,
forts
vents…)
»
13.
Il
existe
un
autre
paramètre
du
sol
qui
lie
la
production
au
s ol,
c’est
la
sensibilité*.
La
s ensibilité
d u
sol
est
la
«
fragilité
ou
sensibilité
de
la
baisse
de
production
par
quantité
unitaire
de
dégradation
»
13.
La
désertification
peut
aussi
avoir
des
répercutions
négatives
sur
des
terres
non
sèches,
situées
à
des
milliers
de
kilomètres
des
terres
affectées
en
premier
lieu
(tempêtes
de
sable,
inondations,
changement
climatique…).
C’est
ce
qu’on
appelle
l’effet
hors
site*.
Ce
sont
des
conséquences
physiques
et
socio-‐économiques
qui
se
manifestent
à
une
distance
variable
des
sites
atteints
par
la
d égradation
et
sont
le
plus
souvent
d éfavorables
aux
activités
humaines
3.
25
Source
:
IRD/Daina
Rechner
13
Source
:
STOCKING
M.A.,
Tropical
Soils
and
Food
Security
:
The
Next
50
Years
Graphe
2
:
Rendement
d es
cultures
en
fonction
d e
l’érosion
en
t erme
de
perte
d e
sol
cumulée
(culture
d e
maïs
à
4
000
k ilogrammes
de
grain
par
h ectare)
26
Bien
que
les
populations
humaines
soient
en
partie
responsables
de
la
désertification
des
sols,
ce
sont
aussi
parmi
les
premières
à
en
souffrir.
Pour
exemple,
en
Afrique
sahélienne,
des
sécheresses
intenses
ont
lieu
en
moyenne
tous
les
30
ans.
Lors
de
ces
sécheresses,
la
population
souffrant
de
pénurie
d’eau
est
triplée.
Cela
participe
donc
à
des
crises
alimentaires
et
sanitaires
majeures
4.
Les
populations
les
plus
touchées
sont
les
populations
les
plus
pauvres
:
parmi
les
50
pays
dont
le
PNB
est
inférieur
à
500
US
$,
26
pays
sont
très
affectés
par
la
désertification
(population
de
1
milliard
750
millions
d’habitants)
11.
Parce
que
les
terres
s’appauvrissent,
entre
autres,
les
productions
agricoles
sont
insuffisantes
pour
nourrir
l’ensemble
de
la
population
(graphe
3).
Celle-‐ci
est
donc
parfois
obligée
de
migrer
afin
de
trouver
des
terres
plus
fertiles
ou
d’étendre
la
superficie
des
terres
agricoles.
Les
migrations
peuvent
être
temporaires
ou
définitives.
Beaucoup
de
gens
partent
vers
la
ville
ou
vers
des
zones
plus
prospères.
Certaines
migrations
effectuées
par
les
populations
sont
de
type
«
sauts
de
puce
».
Elles
colonisent
un
milieu
et
utilisent
les
sols
jusqu’à
ce
que
ceux-‐ci
soient
dégradés,
appauvris
ou
saturés.
Ces
terres
deviennent
incapables
d’accueillir
des
populations.
Ces
populations
sont
alors
obligées
de
migrer
à
nouveau.
Ce
caractère
migratoire
des
populations
les
rend
vulnérables,
car
ceci
affecte
leur
environnement
local
et
leur
mode
de
vie.
De
plus,
les
migrations
participent
pleinement
à
accentuer
la
désertification
;
d’une
part
car
les
populations
colonisent
des
terres
jusqu’à
présent
peu
affectées
par
la
désertification
et
les
dégradent
;
d’autre
part,
le
manque
d’intérêt
des
populations
pour
les
ressources
dû
à
leur
présence
seulement
temporaire
ne
les
prête
pas
à
faire
attention.
Les
exploitants
ont
souvent
une
très
bonne
connaissance
des
sols
et
savent
ce
qui
peut
ou
non
les
détériorer.
Le
risque
vient
lors
des
migrations.
Les
peuples
migrants
ont
peu
de
connaissances
sur
les
nouvelles
terres
et
vont
détériorer
sa
qualité
très
rapidement.
Ainsi,
la
désertification
d’une
zone
entraîne
la
désertification
d’une
autre
zone.
Une
autre
conséquence
notable
de
la
désertification
sur
les
activités
humaines
est
l’émergence
de
conflits
dus
à
la
gestion
de
la
ressource
en
sol,
mais
aussi
en
eau
et
en
végétation.
Les
tensions
sociales
sont
croissantes.
27
16
Source
:
Atlas
de
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest.
Le
climat
et
les
changements
climatiques
28
5. Quelques
exemples
de
moyens
de
lutte
La
désertification
apparaît
aux
yeux
du
monde
comme
une
fatalité,
contre
laquelle
nous
sommes
impuissants.
L’un
des
problèmes
majeurs
de
la
désertification
est
qu’elle
touche
les
sols
de
manière
quasi
irréversible
en
cas
d’érosion.
La
plupart
du
temps,
une
restauration
de
l’état
du
sol
est
possible
mais
à
d es
coûts
très
élevés.
Il
est
donc
essentiel
d e
mettre
l’accent
sur
la
prévention
et
la
préservation
d es
zones
à
risques.
Cela
montrera
d es
résultats
p lus
convaincants
que
d es
tentatives
de
réhabilitation
de
zones
dégradées.
De
plus,
l’investissement
pour
la
prévention
sera
plus
économique
que
l’investissement
pour
la
réhabilitation
des
sols.
Le
point
important
dans
cette
préservation
est
la
lutte
contre
la
désertification
à
différentes
échelles.
L’ensemble
des
quelques
exemples
de
mesures
que
nous
allons
voir
pour
illustrer
ces
méthodes
de
lutte
reflète
le
souhait
de
concevoir,
de
proposer
et
de
promouvoir
une
approche
alternative
d e
gestion
environnementale
qui
soit
socio-‐économiquement
équitable
et
écologiquement
durable.
Au
niveau
mondial,
c’est
la
Convention
de
lutte
contre
la
désertification
(CLD)
qui
est
l’organisme
le
plus
marquant
de
ce
souhait
d’agir
contre
la
fatalité
de
la
désertification.
Cette
convention
a
été
adoptée
à
Paris
en
1994,
puis
elle
est
entrée
en
vigueur
en
1996.
En
2004,
la
Convention
était
ratifiée
par
plus
de
190
pays.
C’est
à
la
fois
une
convention
d’environnement
et
de
développement.
Les
pays
touchés
qui
signent
cette
convention
s’engagent
à
prendre
des
mesures
concrètes
et
à
impliquer
la
population
dans
le
problème
de
la
désertification.
Les
pays
qui
ne
sont
pas
touchés
par
la
désertification
et
qui
ont
signé
la
convention
s ’engagent
à
aider
les
pays
touchés.
La
lutte
contre
la
désertification
est
subventionnée
et
financée
par
des
organismes
de
financement
mondiaux.
Les
actions
sont
des
actions
environnementales
et
internationales.
Ceci
rappelle
bien
la
notion
de
bien
public
mondial
(BPM)
qui
pourrait,
dans
le
futur,
être
rattachée
au
sol.
Ces
actions
menées
sur
la
d ésertification
par
d e
grands
organismes
ont
souvent
pour
premier
objectif
d e
réduire
la
pauvreté,
d’améliorer
la
suffisance
alimentaire
et
de
promouvoir
un
environnement
durable.
Comme
ces
aspects
p euvent
être
d irectement
dépendants
de
l’état
des
terres
dans
certaines
régions
du
globe,
la
désertification
devient
leur
premier
pilier
d’action.
C’est
notamment
le
cas
avec
quelques
objectifs
du
Millénaire
adoptés
en
2000
q ui
sont
«
réduire
la
pauvreté
et
la
faim
»
et
«
assurer
un
environnement
durable
»
10.
Afin
d’évaluer
l’état
de
la
d ésertification
d es
sols,
d ifférents
outils
sont
développés
pour
permettre
de
faire
une
étude
continue
des
différents
milieux
ou
encore
des
bilans
à
un
instant
donné.
Nous
citerons
un
exemple
d’outils.
Cet
outil
est
le
«
Millenium
Ecosystem
Assessment
»
4
(MEA).
Il
permet
d’évaluer
les
conséquences
du
changement
des
écosystèmes
sur
le
bien-‐être
humain
et
d’établir
la
base
scientifique
des
actions
nécessaires
pour
améliorer
la
conservation
et
l’utilisation
durable
des
écosystèmes
et
leur
contribution
au
bien-‐être.
Cet
outil
n’est
qu’un
exemple.
Il
en
existe
une
multitude
à
travers
le
monde
pour
évaluer
l’ampleur
de
la
dégradation,
ses
causes
et
ses
conséquences.
Les
différents
outils
sont
basés
soit
sur
l’observation
qui
va
permettre
de
révéler
l’état
d e
d égradation,
soit
sur
la
prévision
par
le
calcul
et
la
modélisation
qui
évaluera
les
risques
de
d égradation.
29
30
A
l’échelle
régionale,
il
existe
d es
multitudes
de
programmes
qui
ont
pour
objectif
de
stopper
la
dégradation,
regroupant
les
pays
concernés.
Par
exemple,
à
partir
des
années
70,
de
nombreux
programmes
fleurissent
en
Afrique
sahélienne
pour
tenter
de
limiter
les
effets
de
la
désertification
comme
des
projets
d’hydraulique
pastorale
ou
encore
des
projets
d’appui
à
la
diffusion
de
techniques
anti-‐érosives
11.
La
recherche
scientifique
est
également
au
service
de
la
lutte
contre
la
désertification.
L’exemple
le
plus
récent
est
celui
du
programme
régional
ROSELT
(Réseau
d’observatoires
de
surveillance
écologique
à
long
terme)
(encadré
3).
Il
a
été
mis
en
place
par
l’Observatoire
du
Sahara
et
du
Sahel
(OSS)
11.
ROSELT
est
un
réseau
d’observatoires
fonctionnant
à
l’échelon
régional
couvrant
l’Afrique
du
Nord,
de
l’Ouest
et
de
l’Est.
Il
repose
sur
l’engagement
des
pays
africains
à
se
doter
en
commun
d’un
outil
de
surveillance
transfrontalier
et
a
pour
but
d’organiser
une
surveillance
scientifique
d e
l’environnement
( causes
et
effets
de
la
d égradation
d es
terres,
compréhension
d es
mécanismes
responsables
de
la
d ésertification…).
Localement,
les
méthodes
de
lutte
contre
la
désertification
sont
des
techniques
correctives
locales,
des
techniques
d’amélioration
de
l’exploitation
des
ressources
naturelles
et
de
leur
productivité
ou
de
l’ensemble
des
systèmes
de
culture
et
d’élevage.
Il
y
a
également
mise
en
place
de
mécanismes
institutionnels
(local
et
national)
propices
au
développement
économique
et
social.
Les
techniques
mises
en
p lace
par
la
p opulation
pour
pallier
à
la
désertification
sont
variables
suivant
le
milieu
rencontré.
En
milieu
agricole,
c’est
la
mise
en
jachère
et
la
rotation
des
cultures
qui
sont
privilégiées,
bien
qu’elles
soient
constamment
remises
en
cause
par
des
changements
socio-‐
économiques
récents
tels
que
l’accroissement
de
la
population,
les
nouvelles
techniques
de
productions
ou
encore
l’augmentation
des
surfaces
cultivées.
Il
existe
aussi
un
développement
de
nouvelles
techniques
agricoles
pour
aider
à
lutter
contre
la
désertification
des
sols
comme
l’agriculture
en
semis
direct
sur
couverture
végétale.
En
milieu
pastoral,
la
transhumance
saisonnière
est
utilisée.
Des
petits
exemples
d’aménagements
locaux
au
Burkina
Faso
comme
le
zaï,
les
diguettes
en
pierre,
la
combinaison
de
zaï
et
de
cordons
pierreux
et
les
digues
filtrantes
11
permettent
de
régénérer
d e
manière
s imple
les
sols
ayant
subi
la
désertification
( encadré
4).
La
lutte
contre
la
désertification
sera
un
pilier
fort
durant
ce
siècle
car
celle-‐ci
doit
être
enrayée
au
plus
tôt
pour
éviter
une
dégradation
irréversible
des
écosystèmes.
La
pénurie
prévue
de
disparition
des
eaux
douces
dues
au
réchauffement
climatique
commencera
par
les
zones
sèches*.
Cela
risque
d’accentuer
la
d ésertification
si
rien
n’est
fait.
Toutes
deux,
aridité
et
sécheresse
sont
des
facteurs
climatiques
ponctuels.
L’aridité
corres-‐
pond
à
un
déficit
pluviométrique
permanent,
auquel
sont
ajoutées
d’autres
données
climatiques
spécifiques
(insolation
forte,
températures
élevées,
faible
humidité
de
l’air
et
forte
évapo-‐
31
Source
:
CSFD,
dossier
1
Encadré
4
:
Quelques
t echniques
de
régénération
d es
sols
a u
Burkina
Faso
32
transpiration)
11.
La
sécheresse,
quant
à
elle,
«
s e
produit
dans
des
milieux
a vec
beaucoup
ou
p eu
d e
pluviosité
et
sous
n’importe
quel
climat.
Elle
est
souvent
associée
uniquement
a vec
les
zones
arides,
semi-‐arides
et
subhumides.
Mais
en
réalité,
elle
se
produit
dans
tous
les
pays
et
sous
des
climats
humides
comme
secs.
Elle
fait
partie
du
climat
de
manière
naturelle.
La
sévérité
de
la
sécheresse
dépend
du
milieu
géographique
et
de
la
saisonnalité.
La
sécheresse
d épend
d es
températures
et
des
régimes
d e
précipitations
»
13.
Ainsi,
nous
pouvons
voir
que
la
s écheresse
est
temporaire,
ce
qui
n’est
pas
le
cas
d e
l’aridité.
La
sécheresse
est
définie
par
un
déficit
pluviométrique
temporaire,
b ien
que
le
volume
des
précipitations
puisse
s’avérer
suffisant.
Comme
la
sécheresse
change
la
structure
du
sol
et
provoque
des
changements
dans
la
végétation,
elle
est
considérée
comme
un
catalyseur
de
la
désertification.
En
effet,
la
sécheresse
associée
à
des
pluies
diluviennes
qui
s’en
suivent,
vont
fragiliser
la
structure
du
sol,
accélérer
l’érosion
et
le
p rocessus
d e
d ésertification
11.
La
température,
le
vent
et
l’humidité
relative
sont
aussi
importants.
Les
premiers
effets
de
la
sécheresse
se
font
ressentir
sur
l’agriculture.
La
sécheresse
possède
trois
caractéristiques
:
son
intensité
(degré
de
précipitation
ou
sévérité
des
impacts
du
déficit),
sa
durée
et
sa
localisation
spatiale
13.
Ce
sont
les
variations
de
ces
différents
paramètres
qui
vont
avoir
des
conséquences
ou
non
sur
les
populations
et
écosystèmes.
Cependant,
il
est
important
de
souligner
que
la
sécheresse
en
elle-‐même
n’est
pas
une
catastrophe.
Cela
devient
un
désastre
si
cela
impacte
la
population
locale,
les
diverses
économies
et
l’environnement
ainsi
que
leur
capacité
à
y
faire
face
et
à
s’en
relever.
Une
durée
longue
d e
s écheresse
expose
la
population
à
d es
risques
et
la
rend
vulnérable.
En
Afrique,
ce
sont
les
écosystèmes
sahéliens
et
soudaniens
qui
sont
les
plus
touchés
par
la
s écheresse.
En
résumé,
cette
première
partie
n ous
a
permis
de
faire
le
point
sur
le
terme
–
trop
souvent
utilisé
à
mauvais
escient
–
de
désertification.
Nous
avons
replacé
et
discuté
le
support
qui
nous
intéresse
ici
qu’est
le
sol.
Puis
nous
avons
vu
que
les
causes
de
la
désertification
venaient,
bien
entendu,
de
variations
climatiques,
mais
aussi
des
hommes.
Puis,
nous
avons
vu
que
la
désertification
touchait
l’environnement,
les
écosystèmes,
a insi
que
les
p opulations
humaines.
Enfin,
nous
avons
pu
constater
que,
déjà,
des
méthodes
de
lutte
étaient
mises
en
place
à
différentes
échelles.
Après
cette
première
partie
introductive,
nous
allons
nous
intéresser
plus
précisément
au
cadre
spatial,
et
éventuellement
temporel
de
notre
étude
:
l’Afrique
d e
l’Ouest.
33
II.
Le
cadre
spatiotemporel
de
l’étude
1. Qu’est-‐ce
que
l’Afrique
de
l’Ouest
?
L’Afrique
de
l’Ouest
n’est
pas
une
région
définie
avec
des
limites
claires.
Selon
la
littérature,
ses
frontières
varient.
De
manière
très
générale,
l’Afrique
de
l’Ouest
est
constituée
de
tous
les
pays
côtiers
du
golfe
de
Guinée
jusqu’au
Sénégal,
ainsi
que
l’arrière-‐pays
sahélien
21.
Si
nous
souhaitons
une
délimitation
plus
«
géographique
»,
l’Afrique
de
l’Ouest
est
la
région
entourée
par
l’océan
Atlantique
à
l’ouest,
le
Sahara
au
nord
et
le
10e
méridien
à
l’est
21.
La
limite
sud
est
en
revanche
beaucoup
plus
difficile
à
définir.
Certains
la
placent
au
niveau
du
fleuve
Bénoué,
d’autres
sur
un
segment
qui
relie
le
mont
Cameroun
au
lac
Tchad.
Dans
tous
les
cas,
un
nombre
incontestable
de
pays
font
partie
de
l’Afrique
de
l’Ouest.
Ce
sont
le
Bénin,
le
Burkina
Faso,
le
Cap-‐Vert,
la
Côte
d’Ivoire,
la
Gambie,
le
Ghana,
la
Guinée,
la
Guinée-‐Bissau,
le
Liberia,
le
Mali,
la
Mauritanie,
le
Niger,
le
Nigeria,
le
Sénégal,
la
Sierra
Leone
et
le
Togo
(carte
4).
Certains
spécialistes
y
ajoutent
quatre
autres
Etats
que
sont
le
Cameroun,
le
Gabon,
le
Sahara
occidental
ou
encore
le
Tchad,
suivant
les
études
menées.
La
surface
moyenne
de
l’Afrique
de
l’Ouest
est
de
6
140
000
km2
soit
environ
1/5e
du
continent
africain.
Dans
cette
étude,
nous
considèrerons
l’Afrique
de
l’Ouest
dans
sa
totalité,
les
quatre
pays
supplémentaires
compris.
Avant
de
commencer
sur
le
climat
actuel
et
ses
impacts
sur
les
sols,
il
est
essentiel
de
retracer
quelle
a
été
l’évolution
du
climat
au
cours
des
temps
(graphe
4),
car
celui-‐ci
a
eu
une
très
forte
influence
sur
ce
que
s ont
les
sols
aujourd’hui.
Avant
la
fin
de
l’ère
glaciaire,
vers
–
18
000
ans,
le
continent
était
quasi
désertique.
Par
la
suite,
de
–
12
000
à
–
5
000
ans,
le
continent
a
subi
une
période
humide.
Le
lac
Tchad
est
le
témoignage
des
fluctuations
de
cette
époque.
Depuis
environ
2
000
ans,
le
climat
africain
est
à
peu
34
Source
:
Mémo
Bio,
Afrique
de
l’Ouest
16
Source
:
Atlas
de
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest,
Le
climat
et
les
changements
climatiques
Source
:
Atlas
de
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest,
Le
16
climat
et
les
changements
climatiques
35
près
le
même,
bien
qu’il
ait
eu
d es
phases
p lus
humides
ou
plus
arides.
Ces
variations
plus
faibles
du
climat
s e
font
tout
d e
même
ressentir.
Par
exemple,
d u
Xe
au
XIVe
s iècle,
la
période
est
plus
humide
et
rend
l’Afrique
de
l’Ouest
plus
propice
au
peuplement.
A
la
suite
de
cette
période,
au
début
du
XIXe,
une
période
plus
aride
suit.
Il
y
a
alors
diminution
de
l’écoulement
du
Nil
et
assèchement
du
lac
Tchad
(image
4).
Une
phase
à
nouveau
plus
humide
a
eu
lieu
de
1930
jusqu’en
1960.
C’est
l’aridité
qui
revient
en
1970-‐1980,
avec
des
périodes
de
sécheresses
très
dures,
où
les
populations
ont
souffert.
Suite
à
ces
sécheresses
qui
ont
marquées
l’Afrique
de
l’Ouest
plus
particulièrement,
la
pluviométrie
habituelle
a
lentement
repris
de
1990
à
2000.
Depuis,
les
moussons
favorisent
la
croissance
d’une
végétation
plus
dense.
Cependant,
l’Afrique
de
l’Ouest
a
toutefois
subi
une
grande
diminution
des
précipitations
depuis
les
50
dernières
années.
Il
y
a
notamment
eu
des
épisodes
d’importants
déficits
en
1972-‐73,
1982-‐84
et
en
1997.
Cette
aridification
générale
du
climat
a
eu
pour
conséquence
de
faire
glisser
les
isohyètes
d e
200
km
vers
le
sud
16.
Toute
l’Afrique
est
sous
un
régime
tropical
et
équatorial
à
l’exception
de
l’Afrique
du
Nord
qui
est
sous
un
régime
méditerranéen.
La
pluviométrie
est
très
variable
d’un
endroit
à
l’autre
de
l’Afrique.
Elle
varie
de
1
mm/an
dans
certaines
régions
du
Sahara
à
environ
5
000
mm/an
à
l’équateur.
Le
régime
pluviométrique
de
l’Afrique
de
l’Ouest
dépend
du
mouvement
saisonnier
au
niveau
de
la
zone
intertropicale,
où
se
rencontrent
les
alizés
(vents
chauds
et
secs
venant
du
nord-‐est)
et
les
masses
d’air
humide
(venant
de
l’océan
Atlantique
sud)
à
l’origine
des
moussons.
La
mousson
de
l’ouest
de
l’Afrique
provient
du
changement
de
température
de
la
surface
des
eaux
de
l’océan
Atlantique
et
de
l’océan
Indien
(carte
5).
A
cela
s’ajoutent
les
anomalies
de
température
de
surface
de
l’océan
Pacifique
associées
au
phénomène
d’El
Niño.
La
mousson
est
aussi
due
à
des
processus
de
surfaces
continentales,
comme
l’importance
de
la
végétation,
l’humidité
du
sol,
le
cycle
de
l’eau
ou
encore
l’albédo,
bien
que
les
interactions
avec
le
climat
soient
encore
mal
comprises.
Les
bandes
sahélienne
et
sahélo-‐saharienne
qui
fait
partie
de
la
zone
semi-‐aride,
n’ont
qu’une
seule
saison
des
pluies.
La
région
du
Sahel
reçoit
la
plus
grande
partie
des
précipitations
entre
juillet
et
septembre.
Plus
au
sud,
dans
les
pays
du
golfe
de
Guinée,
le
climat
est
caractérisé
par
deux
saisons
pluvieuses
et
deux
saisons
sèches.
Les
températures
sont
peu
variables
tout
au
long
de
l’année
:
entre
6
et
10
°C
de
différence
durant
l’année
dans
le
Sahara.
Par
contre,
les
écarts
peuvent
être
très
importants
entre
la
nuit
et
le
jour
:
entre
10
et
15
°C
de
différence.
L’Afrique
de
l’Ouest
a
une
faible
consommation
énergétique
et
elle
est
la
région
qui
rejette
le
moins
de
gaz
à
effet
de
serre
(nocifs
pour
le
climat
:
augmentent
la
température
de
l’air
par
exemple).
Par
contre,
c’est
une
région
qui
puise
principalement
son
énergie
dans
sa
biomasse
(80
%
de
l’énergie).
Ceci
contribue
pleinement
à
la
déforestation
qui
a
actuellement
lieu
en
Afrique
subsaharienne.
Comme
ce
sont
des
pays
en
voie
de
développement,
à
l’avenir,
leur
choix
en
matière
d’énergie
prendra
en
compte
les
questions
environnementales
et
les
enjeux
climatiques.
La
végétation
de
cette
région,
et
plus
particulièrement
la
forêt,
est
considérée
comme
un
«
protecteur
du
climat
»,
car
cela
agit
comme
des
puits
de
carbone.
Si
cette
forêt
était
classée
comme
un
bien
public
mondial,
il
serait
nécessaire
d’effectuer
une
transition
énergétique,
puisque
la
population
utilise
actuellement
le
bois
pour
ses
besoins
énergétiques
16.
Les
tendances
futures
concernant
le
climat
sont
une
hausse
des
températures,
une
montée
du
niveau
d es
océans,
une
modification
du
niveau
et
d e
la
variabilité
de
la
pluviométrie.
A
l’avenir,
il
est
prévu
que
l’augmentation
de
température
due
au
réchauffement
climatique
soit
beaucoup
plus
36
16
Source
:
Atlas
de
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest,
Le
climat
et
les
changements
climatiques
37
ressentie
en
Afrique
que
sur
les
autres
continents
:
des
augmentations
de
3
°C
(espaces
côtiers
et
équatoriaux)
et
4
°C
(partie
ouest
du
Sahara)
sont
prévues
pour
l’intervalle
1980/99-‐2080/99,
soit
1,5
fois
plus
que
dans
les
autres
régions
du
globe
(carte
6).
En
ce
qui
concerne
la
pluviométrie,
les
prévisions
sont
beaucoup
moins
certaines.
Il
y
aurait
un
assèchement
important
mais
les
valeurs
exactes
n’ont
pas
pu
encore
être
déterminées
16.
Après
cette
description
du
climat,
il
est
temps
de
relier
celui-‐ci
au
risque
de
désertification.
Le
risque
de
désertification
ne
concerne
que
les
zones
ayant
un
climat
à
deux
saisons
très
contrastées
:
u ne
saison
p luvieuse
et
une
saison
s èche.
La
saison
sèche
doit
être
longue,
a llant
d e
5
à
8
mois,
parfois
même
plus
d e
8
mois.
Ainsi,
l’eau
s ’évapore
et
disparaît
p endant
la
p ériode
s èche,
ce
qui
va
fragiliser
le
sol
jusqu’à
supprimer
toutes
les
liaisons
entre
et
dans
les
agrégats.
La
saison
des
pluies
va
ensuite
venir
disloquer
totalement
le
sol,
ce
qui
va
provoquer
son
érosion
ou
encore
la
formation
de
croûte
de
battance
à
la
surface.
La
région
concernée
est
celle
du
sud
du
Sahara
:
le
Sénégal,
la
Mauritanie,
le
Mali,
le
Burkina
Faso,
le
Niger,
le
Tchad
et
une
partie
du
Togo,
du
Bénin,
d u
Cameroun,
du
Ghana
et
du
Nigeria.
D’autres
pays
en
dehors
de
l’Afrique
de
l’Ouest
sont
également
touchés.
Ce
sont
le
cas
notamment
du
S oudan
et
d’une
partie
d e
la
République
centrafricaine.
b) Le
type
de
sol
Le
type
de
sol
peut
énormément
influencer
sur
sa
dégradation.
En
effet,
suivant
le
type
de
sol,
son
épaisseur,
sa
composition,
sa
texture
et
sa
structure
varient
beaucoup.
Dans
cette
partie,
nous
verrons
dans
un
premier
temps,
ce
qui
peut
influencer
les
caractères
intrinsèques
du
sol
comme
l’épaisseur
ou
la
texture.
Dans
une
seconde
partie,
nous
nous
intéresserons
aux
grands
types
de
sols
qui
existent
en
Afrique
d e
l’Ouest.
Enfin,
nous
terminerons
cette
rubrique
sur
les
types
de
sols
en
énonçant
une
liste
d e
dégradation
q ue
p euvent
subir
les
s ols
d ’Afrique
d e
l’Ouest.
Hormis
l’influence
des
hommes,
les
paramètres
végétation
et
topographie
peuvent
influencer
positivement
ou
négativement
la
d égradation
du
sol.
La
végétation
joue
un
rôle
primordial
sur
le
sol.
Grace
aux
feuilles,
les
gouttes
de
pluies
sont
interceptées.
Ceci
permet
de
réduire
leur
vitesse
et
ainsi
d’éviter
un
effet
que
l’on
appelle
"splash",
qui
correspond
à
la
dislocation
du
sol
à
cause
de
l’énergie
cinétique
des
gouttes.
Une
fois
que
l’eau
atteint
le
sol,
de
manière
moins
brutale
qu’en
l’absence
de
végétation,
elle
est
infiltrée
dans
le
sol
à
l’aide
du
système
racinaire.
Le
développement
de
la
végétation
en
surface
permet
également
d e
freiner
le
ruissellement
et
favorise
d’autant
plus
l’infiltration
de
l’eau
là
où
elle
tombe.
L’inconvénient,
c’est
que
c’est
également
ce
système
racinaire
qui
assèchera
le
sol
en
période
sèche
par
évapotranspiration
du
végétal.
Ainsi,
dans
la
littérature,
il
a
été
classé
certains
types
de
végétation
selon
leur
caractère
protecteur.
La
forêt
est
la
végétation
qui
protège
le
mieux
le
sol,
s’en
suit
les
herbacés
de
la
savane,
puis
les
cultures
et
enfin
la
végétation
de
jachère
nue.
La
topographie
présente
également
un
caractère
discriminatoire
sur
la
protection
du
sol.
La
pente
est
une
donnée
importante
puisque
selon
son
angle
d’inclinaison,
le
ruissellement,
et
donc
le
risque
d’érosion,
sera
plus
ou
moins
grand.
Le
ruissellement
commence
sur
des
pentes
faibles
allant
de
1
à
2
%.
Avec
cette
information
seule,
presque
tous
les
sols
présentent
un
risque
d’érosion.
Ce
risque
d’érosion
augmente
lorsque
l’angle
38
Source
:
Atlas
de
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest,
Le
climat
et
les
changements
climatiques
16
39
d’inclinaison
de
la
pente
augmente.
La
longueur
de
la
pente
peut
aussi
jouer.
De
manière
générale,
plus
la
pente
est
longue,
plus
l’écoulement
va
prendre
de
la
vitesse.
L’érosion
va
être
d’autant
plus
importante
18.
L’Afrique
de
l’Ouest
présente
un
large
panel
de
types
de
sols
(image
5),
cependant,
seulement
5
sont
représentés
en
majorité.
Lorsqu’on
analyse
un
sol,
particulièrement
dans
le
cadre
de
la
désertification,
son
érodibilité
est
un
facteur
à
prendre
en
compte.
Elle
représente
«
la
sensibilité
d'un
sol
à
l'arrachement
et
au
transport
des
particules
qui
le
composent
»
18.
Elle
est
définie
par
2
caractéristiques
:
la
résistance
au
splash,
à
l’origine
de
la
formation
de
croûte
de
battance
et
la
résistance
au
cisaillement
(lié
au
ruissellement).
Elle
dépend
de
plusieurs
paramètres
comme
la
capacité
d'infiltration,
la
stabilité
structurale,
la
texture
ou
encore
la
teneur
en
matière
organique.
En
effet,
l’apport
en
matière
organique
améliore
la
structure
du
sol
et
sa
cohésion.
Ici,
nous
rappelons
le
rôle
des
végétaux,
car
ils
participent
également
à
la
formation
de
la
matière
organique
18.
Les
sols
d’Afrique
de
l’Ouest
sont
majoritairement
sableux,
rouge-‐jaunâtre
et
légèrement
acides
(5
<
pH
<
6).
Les
sols
sont
généralement
peu
profonds.
Ils
sont
souvent
situés
sur
une
cuirasse
latéritique.
Les
sols
sont
généralement
déficients
en
phosphore
et
azote
et
la
matière
organique
atteint
rarement
plus
de
1
%
de
la
couche
superficielle
20.
Les
cinq
types
de
sol
majoritaires
en
Afrique
de
l’Ouest
sont
les
sols
ferralitiques,
les
sols
ferrugineux,
les
sols
à
argile
gonflante,
les
sols
bruns
subarides
et
les
sols
hydromorphes.
-‐ Sols
ferrallitiques.
Ce
sont
des
sols
de
très
grande
épaisseur.
La
différenciation
entre
les
différents
horizons
est
peu
marquée.
Ce
sont
généralement
des
sols
à
couleurs
très
vives
et
souvent
rouges.
Dans
ces
sols,
la
présence
de
produits
tels
que
le
fer
ou
encore
l’aluminium
est
notable.
Ils
se
caractérisent
par
une
concentration
relative
d’hydroxydes
de
fer
entre
30
et
80
cm
de
profondeur,
qui
peuvent
durcir
et
former
une
cuirasse
dure
et
compacte.
Ces
sols
subissent
des
processus
géochimiques
appelés
ferrallitisation.
Ces
processus
transforment
complètement
le
sol
d’origine
par
dissolution,
oxydation,
hydrolyse.
Cela
conduit
au
départ
des
bases
et
de
la
silice.
Cela
permet
la
formation
de
l’argile
kaolinique.
Ces
sols
sont
très
courants
au
n iveau
d es
forêts,
où
ils
sont
p eu
d égradés.
En
revanche,
s’il
y
a
absence
d e
végétation,
la
structure
du
sol
va
se
d égrader
et
il
va
d evenir
compact
19.
-‐ Sols
ferrugineux.
Ce
sont
d es
sols
à
profil
différencié.
Contrairement
aux
sols
ferralitiques,
ils
sont
peu
ou
moyennement
épais.
Ils
sont
généralement
de
teinte
claire,
avec
un
éclaircissement
de
la
couleur
en
direction
de
la
profondeur,
et
la
délimitation
entre
les
horizons
est
très
visible.
Ce
sont
d es
sols
qui
n ’ont
pas
subi
d’altération
typique
(le
terme
de
ferruginisation
est
très
controversé).
Avant
la
transformation
du
sol
en
sol
ferrugineux,
le
sol
était
ferrallitique
ou
riche
en
minéraux
primaires
et
argiles.
Dans
ce
type
de
sol,
bien
souvent,
nous
pouvons
voir
apparaître
des
processus
d’hydromorphie
et
d e
lessivage
d ’argile
dans
les
horizons
supérieurs
19.
-‐ Sols
à
argile
gonflante.
Ces
sols
ont
une
grande
réserve
d’éléments
utiles,
bien
qu’ils
soient
de
faible
profondeur.
Ils
sont
engorgés
en
saison
d es
p luies.
Ce
sont
d es
sols
proche
d es
a xes
de
drainage,
qui
s’enrichissent
d e
substances
venues
d e
l’amont
(silice
et
bases)
19.
40
Légende
Il
existe
5
types
d ’horizons
-‐ A
:
h orizon
de
surface,
constitué
de
matière
organique
et
soumis
à
un
fort
lessivage
(appauvrissement
en
éléments
fins
e t
en
fer)
-‐ B
:
horizon
enrichi
par
illuviation
en
éléments
fins
et
amorphes
(argiles,
oxydes
de
fer,
aluminium,
humus),
horizon
structural
ou
d’altération
-‐ C
:
horizon
correspondant
au
matériau
o riginel
à
partir
duquel
se
forment
les
horizons
A
et
B ,
peu
différent
de
la
roche
mère
-‐ G
:
horizon
de
couleur
gris
verdâtre,
caractéristique
des
sols
hydromorphes,
riche
en
fer
ferreux,
avec
des
taches
de
couleur
rouille
(fer
ferrique)
se
formant
au
contact
de
l’oxygène
-‐ RM
:
roche-‐mère
Image
5
:
Différents
types
de
sol
41
-‐ Sols
bruns
subarides.
Ils
ont
la
caractéristique
d’avoir
un
profil
très
coloré
par
la
matière
organique,
malgré
le
fait
que
sa
teneur
soit
faible,
allant
de
1
à
3
%.
Ces
sols
ont
de
faibles
épaisseurs,
a vec
une
faible
différenciation
entre
les
horizons.
Ils
contiennent
une
importante
teneur
en
matériaux
argileux.
Ce
sont
cependant
des
sols
fragiles,
sensibles
à
l’érosion
éolienne,
due
à
leur
faible
teneur
en
matière
organique
19.
-‐ Sols
h ydromorphes.
Ces
s ols
sont
soumis
à
un
excès
d ’eau.
Il
y
a
souvent
présence
d e
gley
ou
pseudogley
à
faible
profondeur.
Ce
sont
des
sols
peu
organiques
et
minéraux
à
cause
de
l’importance
d e
la
saison
s èche
19.
Cependant,
ces
sols
ne
sont
pas
présents
en
Afrique
de
l’Ouest
dans
les
mêmes
proportions.
Les
sols
largement
dominants
sont
ceux
qui
sont
dénommés
dans
les
cartes
comme
les
sols
ferrugineux
tropicaux.
Ils
couvrent
presque
70
%
du
terrain.
Ce
sont
aussi
les
plus
sensibles
à
l’érosion,
à
la
dégradation
physique
et
chimique.
Dans
le
tableau
2,
les
différentes
dégradations
et
érosions
que
peuvent
subir
les
sols
ferrugineux
sont
inscrites.
Un
court
descriptif
de
chaque
dégradation
ou
érosion
est
également
écrit.
Les
sols
ferrallitiques
sont
peu
représentés
:
ils
sont
présents
à
la
limite
septentrionale
de
l’Afrique
de
l’Ouest,
bordant
ainsi
les
régions
à
climat
sub-‐humide
sec.
c) Les
activités
humaines
Les
causes
liées
aux
activités
humaines
sont
très
diverses
(graphe
5).
Aujourd’hui,
la
plupart
des
activités
humaines
touche
l’Afrique
de
l’Ouest.
Ce
sont
des
causes
qui
peuvent
être
techniques,
sociales,
économiques
ou
politiques.
Les
causes
techniques
sont
également
très
variées
:
impact
d es
industries,
construction
d’infrastructures
et
développement
urbain,
exploitation
du
milieu
naturel,
construction
de
barrages,
déforestation,
surpâturage,
exploitation
de
mines...
L’exploitation
agricole
peut
a voir
un
impact
très
fort
sur
la
d égradation
des
terres
lorsqu’elle
n’est
pas
faite
dans
le
sens
d e
la
conservation
des
sols.
Dans
cette
région
d e
l’Afrique
de
l’Ouest,
les
paysans
souhaitent
exploiter
la
terre
à
son
maximum,
pour
avoir
d es
bons
rendements
et
éviter
à
tout
prix
une
famine.
Pour
cela,
les
méthodes
d’exploitations
de
terres
sont
très
souvent
excessives
:
apports
excessifs
d’engrais,
d’amendements,
d’herbicides,
de
pesticides,
épandages
de
déchets
contenants
des
polluants,
raccourcissement
d u
temps
de
jachère
ou
absence
d e
jachère.
Faute
d e
moyens,
d’autres
techniques
sont
aussi
d es
techniques
qui
d égradent
les
sols
comme
le
non-‐apport
d ’engrais
et
d’amendements,
une
mauvaise
irrigation
ou
l’utilisation
d’une
eau
impropre
à
l’irrigation,
tout
ceci
dans
le
but
de
produire
suffisamment
d e
d enrées
pour
survivre.
Ces
pays
manquent
d ’infrastructures,
d e
soutien
et
de
politique
d e
gestion
durable
d es
ressources.
Les
pays
de
l’Afrique
d e
l’Ouest,
comme
tous
les
pays
en
voie
d e
d éveloppement,
voient
leur
population
s ’accroître
très
rapidement.
Il
est
a insi
nécessaire
de
produire
plus
de
produits
alimentaires
pour
subvenir
aux
besoins
d’une
population
plus
nombreuse.
Toutes
ces
actions
se
font
dans
un
contexte
de
mondialisation
grandissante.
Celle-‐ci
permet
aux
hommes
de
la
région
d’avoir
un
meilleur
accès
aux
intrants
agricoles
et
aux
marchés
d’exportation.
Ceci
stimule
généralement
la
productivité.
Dans
certaines
régions,
il
y
a
d es
risques
d e
pénurie
de
terres.
Cela
conduit
à
la
surexploitation
des
terres
déjà
exploitées
ou
encore
à
l’exploitation
des
zones
marginales,
difficiles
à
exploiter.
Il
y
a
sédentarisation
des
hommes.
Cette
pression
sur
les
ressources
en
sols
entraîne
parfois
de
lourdes
tensions
et
d’importants
conflits
au
sein
d e
la
population
15.
42
Type
de
Sous-‐type
de
dégradation
Informations
sur
le
sous-‐type
de
dégradation
dégradation
Érosion
en
nappe
Érosion
de
la
couche
superficielle
du
sol
(amplifié
par
la
mousson)
Érosion
par
l’eau
Érosion
linéaire,
en
griffe,
en
Érosion
très
localisée
rigole,
en
nappe
ravinante
Érosion
en
ravin
Érosion
plus
profonde
Glissement
de
terrain
et
effondrement
Déflation
Arrachage
de
la
couche
superficielle
du
sol
Érosion
éolienne
et
(particules
fines)
par
le
vent
érosion
aratoire
Érosion
aratoire
due
aux
Transfert
de
terre
de
la
partie
haute
vers
le
bas
d es
pratiques
a gricoles
versants,
amplifié
par
le
travail
du
sol
et
l’effet
de
la
gravité
Diminution
d’épaisseur
de
la
Dégradation
sur
place
de
la
couche
arable
par
couche
humifère
minéralisation
et
diminution
de
l’épaisseur
de
la
couche
Déstabilisation
des
agrégats
Dégradation
et
de
la
structure
au
sol
physique
Encroûtement
de
la
surface
Croûte
ou
p ellicule
d e
terre
fine
difficile
à
p énétrer
du
sol
par
les
végétaux
Compactage,
prise
en
masse
Tassement,
diminution
d e
la
porosité,
à
l’état
s ec.
et
durcissement
Aridification
Dégradation
du
régime
hydrique
du
sol,
pédoclimat
plus
aride
que
le
climat
atmosphérique
Déficit
en
éléments
nutritifs
Diminution
de
la
quantité
d’éléments
nutritifs
(Ca,
Mg,
K,
P…)
Dégradation
Excédent
d ’éléments
nutritifs
Quantité
d’éléments
nutritifs
supérieure
à
la
chimique
capacité
d e
rétention
du
sol
Acidification
Augmentation
du
degré
d’acidité
de
la
couche
arable
(pH
<
5,5)
Dégradation
Réduction
du
contenu
du
sol
Due
à
l’exploitation
des
terres,
à
la
minéralisation
biologique
en
matière
organique
et
au
lessivage
d es
sols
15
Source
:
d’après
le
travail
de
P.
Brabant
Tableau
2
:
Principales
d égradations
affectant
les
sols
f errugineux
(présents
en
Afrique
de
l’Ouest)
43
3. La
désertification
:
avec
quelle
échelle
de
temps
étudier
l’évolution
de
la
désertification
?
La
durée
de
dégradation
des
sols
peut
être
très
rapide.
En
une
génération
humaine,
il
est
possible
d’assister
à
la
dégradation
complète
du
sol.
La
désertification
peut
donc
être
étudiée
à
l’échelle
humaine.
Pour
se
rendre
compte
de
la
dégradation
en
surveillant
la
déforestation,
il
n’est
pas
nécessaire
d’attendre
aussi
longtemps.
La
végétation
et
ses
différentes
dégradations
sont
plus
visibles
à
l’œil
nu
ou
sur
d es
images
satellitaires.
Cette
échelle
de
temps
d’étude
dépend
aussi
de
l’importance
des
activités
humaines.
En
effet,
s’il
y
a
plus
d’hommes,
la
surveillance
doit
être
accrue
et
effectuée
régulièrement,
car
les
sols
risquent
de
se
dégrader
plus
vite
que
s’ils
dépendaient
uniquement
des
variations
climatiques.
Le
temps
nécessaire
entre
deux
états
de
sols
à
comparer
varie
également
en
fonction
de
la
façon
dont
nous
souhaitons
étudier
cette
évolution.
Effectivement,
les
impacts
de
la
d ésertification
sont
souvent
plus
faciles
à
déceler
sur
le
terrain
par
le
biais
d’une
observation
de
la
structure,
de
la
texture
ou
encore
de
la
composition
du
sol.
Sur
le
terrain,
des
évolutions
du
sol
sont
visibles
dans
des
temps
très
courts.
Lorsque
nous
étudions
l’évolution
de
la
désertification,
il
est
important
de
faire
une
analyse
sur
une
longue
durée,
avec
des
relevés
fréquents
d’informations.
Si
nous
souhaitons
regarder
la
désertification
par
images
satellitaires,
il
est
important
de
remonter
à
des
images
les
plus
anciennes
possible.
Ainsi,
n ous
utiliserons
p lusieurs
satellites
sur
plusieurs
d écennies.
Après
avoir
vu
où
se
situait
plus
précisément
l’Afrique
de
l’Ouest,
nous
sommes
parvenus
à
établir
un
certain
nombre
de
paramètres
déterminant
les
zones
potentiellement
à
risque
pour
la
désertification.
Ceci
pourrait
donner
lieu
par
la
suite
à
l’établissement
d’une
carte
des
territoires
susceptibles
d’être
affectés
par
la
d ésertification
dans
les
prochaines
années.
Enfin,
avant
d e
faire
un
bilan
sur
l’outil
que
nous
avons
choisi
pour
étudier
la
désertification
qu’est
la
télédétection,
nous
avons
conclu
qu’il
est
possible
de
suivre
l’évolution
des
sols
à
différents
pas
de
temps
mais
surtout
qu’il
est
important
d’avoir
une
surveillance
continue
des
phénomènes
afin
de
prévoir
au
mieux
comment
endiguer
le
problème
d e
la
d ésertification.
44
Graphe
5
:
Principales
causes
d e
dégradation
des
sols
dans
les
zones
a rides
45
III.
La
télédétection,
un
outil
indispensable
à
l’observation
de
la
Terre
1. Un
bref
historique
de
la
télédétection
La
télédétection
a
une
histoire
assez
ancienne,
contrairement
à
ce
que
nous
pourrions
le
croire.
C’est
e n
1858
que
N adar
a
installé
une
chambre
photographique
dans
la
nacelle
d’un
ballon
(image
6).
Ce
fut
le
commencement
de
la
photographie
aérienne.
Avec
le
début
de
l’aviation,
qui
s’est
particulièrement
développée
durant
la
Première
Guerre
mondiale,
ce
type
de
système
était
surtout
utilisé
à
des
fins
militaires.
Peu
après,
les
aménageurs
et
cartographes
se
sont
mis
à
également
utiliser
la
photographie
aérienne.
La
photographie
aérienne
a
beaucoup
été
utilisée
jusqu’au
début
des
années
1960
où
apparaissent
les
premiers
satellites
météorologiques.
Ce
type
d’appareil
devient
révolutionnaire
et
marque
un
pas
dans
l’avancée
scientifique.
Puis,
en
1972,
les
premiers
satellites
d’observation
sont
lancés.
Les
premiers
sont
américains
avec
Landsat
(image
7),
puis
viennent
les
satellites
de
haute
résolution
comme
SPOT
en
1986.
L’usage
des
satellites
par
les
pays
en
voie
de
développement
a
commencé
il
y
a
seulement
une
vingtaine
d’année
22.
Depuis,
de
nombreux
satellites
continuent
d’être
envoyés
en
orbite
autour
de
la
Terre
afin
que
nous
puissions
l’observer.
46
Image
6
:
Une
d es
premières
images
d e
photographie
a érienne
prises
par
Nadar,
place
de
l’Étoile,
Paris
Source
:
volmag.free.fr,
Histoire
Image
7
:
représentation
du
satellite
Landsat
7
Source
:
NASA,
Media
Resources
47
La
télédétection
est
un
outil
basé
sur
l’analyse
des
ondes
électromagnétiques
recueillies
par
des
capteurs.
L’utilisation
de
la
télédétection
s e
fonde
sur
les
caractéristiques
particulières
d es
objets
à
la
surface
de
la
Terre.
Ces
objets
possèdent
une
signature
spectrale
propre,
c'est-‐à-‐dire
qu’ils
renvoient
un
ou
plusieurs
signaux
électromagnétiques
dans
un
ou
plusieurs
domaines
de
longueur
d’onde
plus
ou
moins
étroits
du
spectre
électromagnétique
22.
C’est
un
réfléchissement
différent
du
rayon
solaire
selon
la
structure
observée
et
la
longueur
d’onde
25.
La
variation
temporelle
de
cette
signature
spectrale*
est
aussi
un
élément
distinctif
22.
Il
existe
de
très
nombreux
documents
qui
référencent
les
signatures
spectrales
en
fonction
des
composants
de
la
surface
terrestre
25.
La
répartition
spatiale
spécifique
de
l’objet,
ainsi
que
ses
relations
avec
les
objets
qui
l’entourent,
permettent
de
le
distinguer
22.
L’un
des
principes
fondamentaux
de
la
télédétection
est
d’utiliser
les
propriétés
physiques
des
objets
ou
«
cibles
»
pour
s’informer
sur
leur
nature.
Pour
cela,
une
interaction
est
nécessaire
entre
l’énergie
transmise
par
le
rayon
électromagnétique
provenant
de
la
source
naturelle
ou
artificielle
(soleil
ou
émission
micro-‐ondes)
et
la
cible.
Cette
énergie
est
ensuite
captée
par
les
capteurs
du
satellite,
qui
enregistrent
et
transmettent
l’information
à
une
station
d e
réception.
Celle-‐
ci
va
ensuite
traduire
ce
signal
en
image
numérique
22.
Le
spectre
électromagnétique
(image
8)
s’étend
des
courtes
longueurs
d’ondes
aux
longues,
autrement
dit
des
rayons
gamma
et
X
aux
micro-‐ondes
et
ondes
radio.
Le
rayonnement
électro-‐
magnétique
est
un
champ
électrique
qui
varie
en
grandeur
et
qui
est
orienté
perpendiculairement
à
la
direction
de
propagation
du
rayonnement
associé
à
un
champ
magnétique,
perpendiculaire
au
champ
électrique
(image
9).
Ils
se
déplacent
tous
les
deux
à
la
vitesse
de
la
lumière
28.
La
télédétection
spatiale
n’utilise
qu’une
seule
partie
du
spectre
électromagnétique.
Les
plus
petites
longueurs
d’ondes*
utilisées
sont
celles
des
ultraviolets
(matériaux
de
la
croûte
terrestre,
roches
et
minéraux
deviennent
fluorescents
ou
émettent
de
la
lumière
lorsqu’ils
sont
éclairés
aux
longueurs
d’ondes
d e
l’ultraviolet).
Le
d omaine
du
visible,
dont
la
longueur
d’onde
s e
situe
entre
0,4
et
0,8
μm,
est
décelé
par
nos
yeux
et
s’étend
du
violet
au
rouge.
La
télédétection
utilise
aussi
le
domaine
du
proche
infrarouge
(dont
la
longueur
d’onde
se
situe
entre
0,8
et
1,1
μm),
du
moyen
infrarouge
(dont
la
longueur
d’onde
est
inférieure
à
5
μm)
et
de
l’infrarouge
thermique
(dont
la
longueur
d’onde
se
situe
entre
10
et
12
μm).
De
ce
d ernier,
l’énergie
du
rayonnement
émis
par
la
chaleur
d e
la
Terre
est
essentiellement
pris
en
compte
22.
Les
dernières
ondes
utiles
à
la
télédétection
sont
les
hyper-‐
fréquences
( micro-‐ondes
et
ondes
radio)
qui
s’étendent
d e
1
mm
à
1
m
28.
C = λν
où C est la vitesse d e la lumière, λ la longueur d ’onde et ν la fréquence.
48
Source
:
Olympiades
de
physique
2005,
Le
phénomène
lumière
49
Il
existe
différentes
sources
de
rayonnement
électromagnétique.
La
première
et
la
plus
utilisée
en
télédétection
est
le
soleil.
Il
est
utilisé
dans
le
visible,
le
proche
et
le
moyen
infrarouge.
Les
capteurs
mesurent
alors
l’énergie
solaire
réfléchie.
Le
sol
est
également
une
source
de
rayonnement,
mais
cette
fois-‐ci,
il
est
utilisé
dans
les
domaines
du
thermique
et
d es
micro-‐ondes.
C’est
alors
que
les
capteurs
enregistrent
l’énergie
émise
à
partir
d e
la
température.
La
d ernière
source
d e
rayonnement
correspond
aux
sources
artificielles,
utilisées
en
télédétection
active,
pour
les
lasers
et
radars
micro-‐
ondes
22.
L’énergie reçue par le capteur provient donc d e l’énergie d es trois types d e rayons :
ER = r + t + a 22
où ER est l’énergie reçue, r l’énergie réfléchie, t l’énergie transmise et a l’énergie absorbée.
Les ondes p euvent d ’ailleurs être réfléchies de manière spéculaire* ou d iffuse* 28.
Si,
en
plus
de
ne
prendre
en
compte
que
l’énergie
réfléchie,
nous
choisissons
une
longueur
d’onde
précise
pour
effectuer
la
mesure,
nous
recherchons
une
réflectance
spectrale
25.
50
Source
:
Formation
de
la
vie,
Composition
de
l’atmosphère
terrestre
51
La
télédétection
est
un
outil
très
utile
pour
l’observation
de
la
Terre.
Cependant,
il
ne
faut
pas
oublier
qu’elle
n e
produit
pas
d’informations
finales.
Elle
produit
des
données
qui
doivent
à
tout
prix
être
vérifiées
ou
complétées
par
d’autres
sources
de
données
(données
de
terrain
par
exemple)
22.
De
plus,
la
télédétection
n’est
pas
un
système
sans
faille.
Par
exemple,
il
existe
des
interactions
entre
l’atmosphère
et
les
ondes,
que
ce
soit
à
l’aller
ou
au
retour
du
signal.
Les
particules
et
les
gaz
p euvent
bloquer
ou
dévier
le
rayonnement
incident
:
ceci
est
dû
aux
mécanismes
de
diffusion
et
d’absorption
28.
Il
y
aura
donc
des
modifications
du
signal.
Il
est
alors
nécessaire
de
calculer
d es
flux
d’énergie
22.
Le
vecteur
est
l’objet
qui
emporte
les
capteurs
ainsi
que
les
systèmes
d’enregistrement
de
données.
Ce
vecteur
peut
être
un
véhicule
aérien
ou
spatial.
Pour
les
véhicules
spatiaux,
il
en
existe
deux
types
:
les
satellites
h éliosynchrones
et
les
satellites
géostationnaires
(image
11).
Les
satellites
héliosynchrones
tournent
autour
de
la
Terre
pour
en
observer
chaque
région.
La
difficulté
consiste
à
faire
tourner
le
satellite
en
changeant
légèrement
sa
trajectoire
à
chaque
tour.
En
effet,
quand
un
satellite
est
lancé
dans
l’atmosphère,
il
tournera
toujours
dans
le
même
plan
autour
de
la
Terre.
Comme
le
choix
d’une
orbite*
est
déterminé
par
l’altitude,
l’orientation
et
la
rotation
du
satellite
autour
de
la
Terre
28,
les
ingénieurs
ont
mis
au
point
une
méthode
pour
faire
tomber
un
peu
l’orbite
du
satellite
à
chaque
rotation
afin
d’obtenir
un
plan
héliocentrique.
Ainsi,
le
satellite
aura
toujours
le
même
azimut
solaire
(angle
entre
le
p lan
horizontal
et
le
rayon
solaire).
Les
satellites
observent
alors
toujours
chaque
région
du
globe
à
la
même
h eure
locale
solaire
pour
a voir
une
position
solaire
précise.
Ils
ont
toujours
les
mêmes
conditions
d’illumination
solaire.
Ils
peuvent
avoir
une
orbite
ascendante
(côté
ombragé)
ou
descendante
(côté
éclairé).
L’enregistrement
se
fait
lors
de
la
descente
pour
les
capteurs
passifs
et
à
tout
moment
pour
les
capteurs
actifs.
Ce
sont
des
satellites
d’altitude
basse
(entre
750
et
900
km),
ce
qui
permet
d’avoir
des
images
détaillées
de
régions
plus
petites
22.
Avec
ce
type
de
satellite,
nous
sommes
capables
d’observer
presque
la
totalité
de
la
Terre.
La
surface
que
le
capteur
observe
au
sol
porte
le
nom
de
couloir-‐couvert
ou
fauchée
28.
Comme
ce
s ont
d es
satellites
qui
tournent
autour
d e
la
Terre,
il
est
important
d e
savoir
à
quel
moment
ils
repasseront
dans
une
région.
Il
faut
alors
s’intéresser
aux
points
nadir
qui
sont
les
points
de
la
s urface
de
la
Terre
qui
s e
trouvent
directement
en
dessous
de
la
trajectoire
du
s atellite
28.
La
période
de
temps
nécessaire
pour
que
le
satellite
revienne
au-‐dessus
d’un
point
nadir
est
appelée
résolution
temporelle
28
ou
cycle
de
passage.
La
période
de
revisite
est,
quant
à
elle,
moins
précise
52
Source
:
AgroParisTech,
Les
satellites
d’observation
de
la
Terre
Image 11 : Position relative du satellite géostationnaire et d u satellite h éliosynchrone
53
28
Source
: RESSOURCES
NATURELLES
CANADA,
Tutoriel
:
Notions
fondamentales
de
télédétection
1.
Source
d'énergie
ou
d'illumination
(A)
-‐
À
l'origine
de
tout
processus
de
télédétection
se
trouve
nécessairement
une
source
d'énergie
pour
illuminer
la
cible.
2.
Rayonnement
et
atmosphère
(B)
-‐
Durant
son
parcours
entre
la
source
d'énergie
et
la
cible,
le
rayonnement
interagit
avec
l'atmosphère.
U ne
seconde
interaction
se
produit
lors
du
trajet
entre
la
cible
et
le
capteur.
3.
Interaction
avec
la
cible
(C)
-‐
Une
fois
parvenue
à
la
cible,
l'énergie
interagit
avec
la
surface
de
celle-‐ci.
La
nature
de
cette
interaction
dépend
des
caractéristiques
du
rayonnement
e t
des
propriétés
de
la
surface.
4.
Enregistrement
de
l'énergie
par
le
capteur
(D)
-‐
Une
fois
l'énergie
diffusée
ou
émise
par
la
cible,
elle
doit
être
captée
à
distance
(par
un
capteur
qui
n'est
pas
e n
contact
avec
la
cible)
pour
être
enfin
enregistrée.
5.
Transmission,
réception
et
traitement
(E)
-‐
L'énergie
enregistrée
par
le
capteur
est
transmise,
souvent
par
des
moyens
électroniques,
à
une
station
de
réception
où
l'information
e st
transformée
en
images
(numériques
ou
photographiques).
6.
Interprétation
et
analyse
(F)
-‐
Une
interprétation
visuelle
et/ou
numérique
de
l'image
traitée
est
ensuite
nécessaire
pour
extraire
l'information
que
l'on
désire
obtenir
sur
la
cible.
7.
Application
(G)
-‐
La
dernière
étape
du
processus
consiste
à
utiliser
l'information
extraite
de
l'image
pour
mieux
comprendre
la
cible,
pour
nous
e n
faire
découvrir
de
nouveaux
aspects
ou
pour
aider
à
résoudre
un
problème
particulier.
Image
12
:
Interactions
entre
les
éléments
du
système
de
télédétection
et
ses
explications
54
puisqu’elle
correspond
à
la
période
de
temps
avant
que
le
satellite
ne
réenregistre
un
même
point
(pas
nécessairement
directement
en
d essous
du
satellite).
Cette
période
est
donc
p lus
courte
que
le
cycle
d e
passage
28.
En
ce
qui
concerne
les
satellites
géostationnaires,
ce
sont
des
satellites
qui
observent
toujours
la
même
région
de
la
Terre,
à
une
altitude
très
élevée
(36
000
km),
et
ont
la
même
vitesse
que
la
Terre
28.
Les
images
qu’ils
produisent
sont
p eu
d étaillées
mais
d e
large
surface
22.
Les
capteurs
sont
ceux
qui
rendent
l’observation
de
la
Terre
possible.
Ce
sont
des
appareils
de
mesure
et
d’enregistrement
des
données.
Les
capteurs
peuvent
être
placés
sur
différentes
plateformes
:
terrestre,
a éroportée
ou
satellitaire
28.
Ils
sont
caractérisés
par
leur
résolution
spatiale*
et
leur
résolution
spectrale*.
La
résolution
spatiale
correspond
à
la
dimension
du
plus
petit
élément
(pixel)
discernable
à
la
surface
de
la
Terre.
Elle
est
liée
à
la
notion
de
détails
visibles
dans
une
image
de
télédétection
22.
Sur
une
image,
la
résolution
spatiale
d evient
le
p lus
p etit
détail
qu’il
est
possible
de
discerner
sur
une
image
Si
la
résolution
spatiale
est
haute,
il
est
possible
de
distinguer
de
petits
éléments
sur
l’image
Si
la
résolution
spatiale
est
basse,
seuls
les
grands
éléments
sont
visibles
28.
Chez
Landsat
et
SPOT,
les
capteurs
enregistrent
des
images
dans
le
domaine
optique
avec
une
résolution
au
sol
de
10
à
30
m.
Les
images
obtenues
sont
comparable
à
des
photos
a ériennes
25.
Pour
la
résolution
spectrale,
cela
correspond
à
la
nature
des
bandes
spectrales
dans
lesquelles
les
m esures
vont
être
faites
(nombre
et
position
dans
le
spectre)
22.
Elle
se
rapporte
à
la
capacité
d ’un
capteur
à
utiliser
de
petites
fenêtres
de
longueurs
d’onde
;
c’est-‐à-‐dire
que
l’intervalle
entre
la
longueur
d’onde
la
plus
petite
et
la
plus
élevée
enregistrée
est
très
petit
28.
C’est
cet
intervalle
de
longueurs
d’onde
mesurées
qui
permet
de
distinguer
des
éléments
les
uns
des
autres.
Plus
cet
intervalle
est
grand,
plus
il
va
être
possible
de
discerner
d’objets.
En
revanche
pour
des
objets
très
similaires,
comme
deux
types
de
roches
différentes,
il
va
falloir
utiliser
un
intervalle
de
longueurs
d’onde
beaucoup
plus
fin
28.
Il
existe
un
dernier
type
de
résolution
:
la
résolution
radiométrique.
Elle
correspond
à
la
sensibilité
à
l’intensité
de
l’énergie
électromagnétique
28.
Au
sol,
le
satellite
est
rattaché
à
un
centre
de
mission
qui
définit
les
tâches
du
satellite,
à
un
centre
de
contrôle
pour
piloter
le
satellite,
à
des
stations
de
réception
et
d’enregistrement
des
données
et
à
un
ou
plusieurs
centres
de
prétraitement
des
données
et
des
structures
de
diffusion
des
données
22.
Les
images
satellitaires
suffisent
rarement.
Des
observatoires
au
sol
sont
alors
indispensables
pour
caractériser
l’état
d’un
milieu
à
un
instant
donné
et
suivre
son
évolution.
Cependant,
dans
certains
endroits,
les
sols
n’ont
pas
été
étudiés,
c’est
alors
que
les
données
satellitaires
qui
couvrent
l’ensemble
d’une
grande
région
sont
essentielles,
bien
qu’il
faille
toujours
prendre
d es
précautions
pour
identifier
tel
ou
tel
sol,
car
nous
n’avons
pas
d’analyses
d e
terrain
pour
confirmer
nos
observations
25.
55
Comme
énoncé
précédemment,
les
limites
du
domaine
optique
font
apparaître
des
nuages
sur
les
images.
Il
est
alors
nécessaire
de
corriger
les
effets
perturbateurs
de
l’atmosphère.
Les
centres
auxquels
sont
rattachés
les
satellites
pratiquent
d es
prétraitements
pour
mettre
en
évidence
une
variation
de
la
composition
de
surface
(correction
géométrique,
étalonnage,
conversion
en
réflectance
au
sol)
25.
Lorsque
nous
travaillons
sur
la
désertification,
le
problème
d es
nuages
s e
pose
peu
car
les
terres
sont
arides
et
souvent
éloignées
du
littoral,
ce
qui
limite
la
présence
d e
nuages
25.
Par
la
suite,
s i
nous
souhaitons
comparer
d eux
images
à
des
temps
différents
par
exemple,
i l
est
primordial
d e
faire
un
géoreférencement
des
images.
Pour
cela
il
faut
connaître
les
coordonnées
GPS
d’un
certain
nombre
de
points
dans
l’image
Ainsi,
les
images
seront
parfaitement
superposées
et
tout
à
fait
comparables
25.
Les
images
satellitaires
sont
d’excellents
outils
d’analyses
de
l’état
de
surface
de
la
terre.
Cependant,
les
capteurs
ne
donnent
en
aucun
cas
l’état
de
désertification
des
sols,
ils
montrent
simplement
l’état
de
surface
des
zones
arides.
Lorsque
nous
choisissons
d’établir
l’état
de
désertification
de
sols,
il
est
important
d’avoir
le
jugement
d’un
pédologue
qui
a
fait
des
études
de
56
Chaque
valeur
reçue
par
la
station
au
sol
permet
de
dessiner
un
petit
carré
appelé
"pixel"
auquel
on
attribue
une
nuance
de
gris
plus
ou
moins
intense
suivant
le
nombre
reçu.
L a
valeur
«
0
»
correspond
à
du
noir
et
"255"
à
du
blanc.
Tous
ces
petits
pixels
juxtaposés
les
uns
à
côté
des
autres
contribuent
à
la
réalisation
de
l'image.
Un
satellite
ne
«
voit
»
le
sol
que
dans
une
longueur
d'onde
(ou
tout
du
moins
une
bande
très
étroite
de
longueurs
d'onde).
On
dit
qu'il
travaille
dans
un
canal.
Une
image
satellite
est
donc
forcément
monochromatique.
Image
13
:
Lien
entre
la
luminosité
d es
p ixels,
les
p ixels
et
l’image
satellitaire
obtenue
57
terrain
pour
déterminer
et
classifier
les
différents
états.
Ces
données
de
terrain
donnent
une
information
supplémentaire
sur
la
surface,
comme
par
exemple
l’épaisseur
de
la
couche
de
sol
concernée
24.
Ce
point
est
très
important.
Nous
pouvons
insister
là-‐dessus,
car
notre
étude
sur
le
cas
des
réserves
au
nord
du
Togo
présente
cette
faiblesse
de
n’être
qu’une
simple
analyse
d’images
satellitaires,
en
aucun
cas
confirmée
par
une
vérification
sur
le
terrain.
L’étude
d ’images
satellitaires
associée
à
une
observation
de
terrain
permet
de
déterminer
une
évolution
des
milieux
par
un
suivi
régulier.
Cette
évolution
peut
être
positive,
il
y
a
alors
amélioration
ou
restauration
d es
sols
ou
d e
la
végétation,
mais
elle
peut,
bien
entendu,
aussi
être
négative
en
reflet
d’une
dégradation
ou
d’une
désertification
24.
Les
facteurs
de
la
désertification
sont
soit
naturels
soit
anthropiques.
Ces
facteurs
sont
associés
à
des
indicateurs
qui
p ermettent
d’évaluer
le
risque
p otentiel
d e
d ésertification
ou
l’état
de
gravité
d’une
aire
désertifiée.
Les
indicateurs
servent
d’éléments
décisionnels.
Le
rôle
de
la
télédétection
est
alors
d’évaluer
ces
indicateurs
via
des
«
variables
dérivées
»
22.
L’intérêt
de
cartographier
la
dégradation
des
sols
est
de
faire
un
état
des
lieux
de
ce
qui
est
pas,
peu,
moyennement
ou
très
dégradé,
afin
de
pouvoir
prendre
des
décisions
et
envisager
une
éventuelle
restauration
ou
préservation.
Pour
évaluer
la
désertification
des
sols,
de
nombreuses
méthodes
existent.
Nous
a llons
ici
s eulement
nous
intéresser
à
la
méthode
mise
en
œuvre
par
le
chercheur
M.
Pierre
Brabant.
C’est
de
ses
travaux
que
s’est
inspiré
la
dernière
partie
de
notre
travail,
c’est
pourquoi
il
est
essentiel
de
voir
sur
quel
type
de
méthode
peut
déboucher
le
traitement
d’images
satellitaires.
58
Le
souhait
d e
M.
Brabant
est
d e
mettre
en
place
un
indice
s ynthétique
d’état
d e
d égradation
des
terres
afin
de
pouvoir
faire
un
état
des
lieux
de
la
dégradation
actuelle
et
représenter
les
différents
états
d’une
zone
géographique
sur
une
carte
Il
a
réalisé
ce
travail
sur
le
Togo
(carte
8).
C e
type
de
travail
a
déjà
été
réalisé
à
l’échelle
planétaire
lors
du
programme
GLASOD
«
Soil
degradation
»
( carte
7).
Cette
carte,
faite
en
1990,
est
la
première
carte
traitant
d e
la
d égradation
d u
sol
à
l’échelle
mondiale.
Comme
c’était
un
premier
essai,
cette
carte
avait
le
principal
défaut
de
ne
pas
être
assez
précise,
à
cause
des
méthodes
d’évaluation
différentes
suivant
les
pays
et
de
la
subjectivité
de
l’évaluateur
sur
le
terrain.
Afin
de
définir
clairement
ce
qu’est
un
indice*,
nous
pouvons
regarder
la
définition
donnée
par
l’OCDE
:
«
Un
indicateur
est
un
paramètre
ou
une
valeur,
calculée
à
partir
de
paramètres,
donnant
des
indications
sur
ou
décrivant
l’état
d’un
phénomène,
de
l’environnement
ou
d’une
zone
géographique,
d’une
portée
supérieure
aux
informations
directement
liées
à
la
valeur
d’un
paramètre
»
(OCDE,
Indicateurs
d’environnement,
1994).
L’indice
synthétique
d’état
de
dégradation
des
terres,
créé
par
M.
Brabant,
est
la
combinaison
des
trois
indicateurs
pour
ne
former
plus
qu’un
indice
:
le
type
et
sous-‐type
de
dégradation,
l’extension
de
la
dégradation
et
le
degré
de
la
dégradation
24.
Ces
trois
paramètres
sont
ensuite
agrégés
pour
constituer
un
seul
indice
synthétique
d’état
de
dégradation.
L’utilisation
d’un
indice
simple
permet
de
représenter
facilement
l’état
de
dégradation
des
différentes
zones
d’une
région
sur
une
carte
Il
y
a
un
certain
nombre
d e
types
et
de
s ous-‐types
de
dégradation
qui
p euvent
affecter
le
sol.
Ils
ont
été
établis
par
M.
Brabant.
La
liste
complète
se
trouve
en
annexe
1.
Ces
données
sont
les
seules
à
être
d es
données
qualitatives
dans
l’indice
synthétique.
L’extension
de
la
dégradation
correspond
à
la
superficie
de
terrain
soumise
à
un
type
ou
un
sous-‐type
donné
de
dégradation
dans
une
zone
déterminée.
Pour
déterminer
l’extension
de
la
dégradation,
cela
se
fait
par
observation
du
paysage
de
visu,
par
analyses
ou
à
l’aide
d’images
aérospatiales.
Une
fois
cette
extension
localisée,
elle
est
reportée
sur
une
carte
Cela
permet
de
calculer
la
superficie
concernée
24.
Le
d egré
d e
d égradation
est
plus
d ifficile
à
d éterminer
car
il
p eut
d épendre
d e
l’avis
que
peut
avoir
le
pédologue
sur
l’état
du
sol.
Le
degré
de
dégradation
correspond
au
stade
de
gravité
(ou
de
sévérité)
a tteint
par
un
type
de
d égradation
donné
dans
une
zone
déterminée
d e
terrain.
Le
d egré
d e
dégradation
d épend
très
fortement
du
type
d e
d égradation
qui
affecte
le
sol.
Il
existe
deux
méthodes
pour
déterminer
le
degré
de
dégradation.
La
première
méthode
consiste
à
identifier
des
marqueurs
du
degré
de
dégradation
qui
peuvent
avoir
un
impact
négatif
sur
les
rendements
agricoles.
Ce
sont
généralement
des
marqueurs
faciles
à
observer,
à
mesurer
ou
à
estimer.
Comme
exemple
de
marqueurs,
nous
pouvons
citer
la
densité
du
ravinement,
la
diminution
de
la
couche
humifère,
la
compaction
du
sol,
l’acidité
par
pH,
l’excès
de
sel
ou
encore
la
présence
de
plantes
indicatrices
de
l’aridification.
La
seconde
méthode
considère
que
la
baisse
des
rendements
ou
une
diminution
du
niveau
d’aptitude
des
terres,
pour
un
type
d’utilisation
donné,
indique
que
la
terre
est
dégradée
(la
terre
est
variablement
dégradée
en
fonction
de
la
baisse
de
productivité
constatée).
L’inconvénient
avec
cette
technique,
c’est
que
l’information
nécessaire
à
l’évaluation
peut
être
rare
et
d’une
fiabilité
59
Source
:
UNEP,
Degraded
soils
60
31
Source
:
TOGO
État
de
la
désertification
des
terres
résultant
des
activités
humaines
:
Notice
explicative
de
la
carte
des
indices
de
dégradation
61
parfois
incertaine
car
le
niveau
et
la
baisse
de
productivité
ne
sont
pas
toujours
en
relation
directe
avec
seulement
le
degré
de
dégradation.
Les
pratiques
agricoles
ou
les
variétés
des
plantes
utilisées
varient
selon
les
types
de
dégradation
;
le
degré
peut
être
dépendant
ou
indépendant
de
la
nature
du
terrain,
l’épaisseur
du
sol
est
une
variable
importante
à
prendre
en
compte
pour
la
catégorie
«
érosion
»,
certains
sols
sont
plus
sensibles
que
d’autres
à
un
type
donné
de
dégradation,
le
degré
de
dégradation
dépend
parfois
des
conditions
initiales
et
enfin,
le
degré
de
dégradation
est
évalué
dans
le
cadre
de
l’agriculture
traditionnelle
à
faible
niveau
d’intrants
et
à
niveau
égal
d’intrants
d’un
degré
à
l’autre
24.
Pour
chaque
type
ou
sous-‐type
d e
d égradation,
n ous
obtenons
d es
données
quantitatives
sur
l’extension
et
le
degré
de
la
dégradation.
Chacun
de
ces
degrés
est
associé
à
une
valeur
numérique
allant
d e
1
à
5,
que
ce
soit
pour
l’extension,
comme
p our
le
degré.
Ces
deux
valeurs
correspondant
à
une
même
zone
géographique
et
à
un
même
sous-‐type
de
dégradation
sont
ensuite
additionnées.
Suivant
la
valeur
d e
la
donnée
finale,
elle
est
ramenée
à
un
barème
a llant
de
1
à
5,
1
p our
les
sols
les
moins
dégradés
et
5
pour
les
sols
les
plus
dégradés.
Ces
valeurs
numériques
finales
sont
alors
associées
à
une
couleur
(de
vert
à
rouge).
Ceci
permet
de
dresser
une
carte,
plus
facilement
comprise
par
tous
les
publics
(tableau
3).
Par
la
suite,
il
est
possible
d’y
ajouter
des
symboles
pour
montrer
le
type
d égradation
24.
Dans
ce
type
de
classification,
il
existe
des
terres,
peu
nombreuses
aujourd’hui,
qui
sont
protégées
ou
a méliorées
par
les
activités
des
hommes.
Ces
terres
doivent
être
répertoriées
car
elles
peuvent
servir
d’état
de
référence.
Il
existe
trois
types
de
zones
:
les
zones
inhabitées
et
stabilisées
naturellement,
principalement
par
la
végétation,
les
zones
protégées
et
inhabitées
et
les
zones
stabilisées
ou
a méliorées
par
les
activités
humaines
(diguette
dans
les
rizières
irriguées,
terrasses
en
agriculture
pluviale,
reforestation,
cultures
p ermanentes,
poldérisation)
24.
À
présent,
nous
allons
examiner
comment
il
est
possible
de
distinguer
et
de
caractériser
les
sols,
la
végétation
et
l’eau
sur
des
images
satellitaires,
à
partir
des
différentes
mesures
physiques
faites
par
les
capteurs.
Dans
le
domaine
agricole,
l’utilisation
d’images
satellitaires
et
aériennes
sert
à
classifier
les
types
de
cultures,
évaluer
la
santé
des
cultures,
estimer
la
production
totale
d’une
récolte,
cartographier
des
caractéristiques
du
sol,
cartographier
des
pratiques
de
gestion
d es
sols
et
surveiller
la
conformité
aux
lois
et
traités
28
(image
14).
La
télédétection
permet
de
mesurer
les
états
de
surfaces
du
sol
:
sa
couleur,
sa
rugosité,
sa
teneur
en
calcaire,
en
matière
organique,
en
fer,
son
humidité,
sa
composition
chimique…
27.
Le
traitement
d’images
satellitaires
peut
mettre
en
évidence
la
présence
d’écailles,
des
fentes
de
dessiccation,
des
débris
végétaux
ou
encore
du
sable
mobile
24.
Dans
cette
région,
les
sols
sont
assez
pauvres
en
matière
organique.
Il
y
a
beaucoup
de
minéraux
dans
les
éléments
du
squelette
et
dans
les
éléments
fins.
Par
la
télédétection,
il
est
possible
de
savoir
quels
sont
les
éléments
constitutifs
du
sol
observé.
Par
exemple,
si
nous
utilisons
62
3
Source
:
CSFD,
dossier
8
Image 14 : Image satellitaire d e la région des Savanes au Nord du Togo, Djanbangou
63
les
bandes
du
moyen
infrarouge
(autour
de
1
500
nm),
nous
pouvons
distinguer
différents
types
d’argiles,
d e
carbonates,
ou
de
sulfates
25.
En
revanche,
avec
de
courtes
longueurs
d’ondes
(entre
400
et
700
nm),
les
oxydes
de
fer
apparaissent
sous
une
coloration
rougeâtre.
Ils
sont
très
fréquents
dans
les
sols
sableux
des
régions
désertiques
25.
Plus
généralement,
il
existe
quatre
variables
dérivées
qui
peuvent
permettre
d’évaluer
les
indicateurs
de
la
désertification
:
la
rugosité,
l’albédo,
la
température
de
surface
et
l’humidité
du
sol.
La
rugosité
quantifie
l’irrégularité
d’une
surface
:
plus
la
surface
est
irrégulière,
plus
elle
est
rugueuse.
La
rugosité
est
surtout
mesurée
par
la
télédétection
radar
qui
utilise
la
rétrodiffusion
d es
émissions
de
micro-‐ondes.
Plus
une
surface
est
irrégulière,
p lus
la
rétrodiffusion
est
forte.
L’albédo
correspond
à
la
quantité
d’énergie
solaire
renvoyée
dans
l’atmosphère.
C’est
le
rapport
de
la
quantité
de
lumière
réfléchie
par
un
objet
sur
la
quantité
de
lumière
qu’il
reçoit.
La
valeur
obtenue
s e
s itue
entre
0
et
1.
L’albédo
est
relié
à
certaines
données
du
sol
comme
sa
teneur
en
eau
:
l’albédo
d’un
sol
nu
d écroit
lorsque
sa
teneur
en
eau
croît.
Par
contre,
l’albédo
d’un
sol
couvert
de
végétation
dépend
du
taux
de
couverture
végétale
et
de
son
activité
chlorophyllienne.
La
température
de
surface
varie
en
fonction
de
la
nature
du
sol
et
de
son
occupation
(présence
de
couvert
végétal
ou
non).
La
température
de
surface
dépend
des
échanges
d’énergie
qui
ont
lieu
en-‐dessous
et
au-‐dessus
de
cette
surface.
De
plus,
la
température
est
liée
à
l’albédo,
à
la
température
de
l’air
et
à
l’efficacité
des
échanges
thermiques
;
la
température
de
surface
est
estimée
par
la
mesure
du
rayonnement
infrarouge
thermique
émis.
L’humidité
du
sol
(ou
teneur
en
eau
d e
la
surface)
est
la
quantité
d ’eau
contenue
dans
les
10
premiers
centimètres
du
sol.
Cette
donnée
est
estimée
par
radar
et
liée
à
la
température
d e
surface.
Elle
conditionne
les
échanges
avec
l’atmosphère
et
la
mise
en
p lace
d e
la
végétation
22.
En
ce
qui
concerne
la
végétation,
la
chlorophylle
contenue
dans
les
feuilles
est
en
grande
partie
utilisée
pour
évaluer
la
présence
ou
l’absence
de
végétation,
ainsi
que
l’état
de
cette
végétation.
La
chlorophylle
absorbe
fortement
le
rayonnement
aux
longueurs
d ’onde
du
rouge
et
du
bleu
et
réfléchit
le
vert
(graphe
6).
La
chlorophylle
absorbe
à
400
et
675
nm.
Ces
bandes
sont
d’autant
plus
marquées
que
la
chlorophylle
est
active.
Plus
il
y
a
d e
chlorophylle
(surtout
en
été),
p lus
la
feuille
apparaît
verte.
Avec
moins
de
chlorophylle,
les
feuilles
absorbent
donc
moins
le
rouge
et
apparaissent
jaune
et
orange.
Leur
structure
interne
permet
de
réfléchir
les
longueurs
d’onde
de
l’infrarouge
28.
À
550
n m
(vert
dans
le
domaine
visible),
il
y
a
un
maximum
relatif
qui
diminue
lorsque
la
teneur
en
chlorophylle
augmente.
Lorsqu’il
y
a
peu
de
chlorophylle
au
printemps,
la
couleur
des
feuilles
apparaissent
à
l’image
En
revanche,
lorsqu’il
y
a
beaucoup
d e
chlorophylle
en
été,
les
feuilles
sont
perçues
comme
vert
sombre
27.
Le
suivi
de
la
végétation
se
fait
par
le
suivi
d e
l’abondance
d e
la
végétation
verte.
Cette
végétation
verte
est
caractérisée
par
une
forte
absorbance
dans
le
domaine
spectral
du
rouge
(vers
600
n m)
et
une
forte
réflexion
dans
le
proche
infrarouge
( vers
900
nm).
Cela
permet
d e
calculer
l’indice
d e
végétation
n ormalisé
( NDVI
:
Normalised
Difference
V egetation
Index).
Cet
indice
est
relié
aux
propriétés
des
végétaux
verts
et
permet
d’avoir
le
taux
de
couverture
du
sol
par
les
végétaux.
Il
est
aussi
possible
de
calculer
l’indice
foliaire
(LAI
:
Leaf
Area
Index)
25.
Lorsque
la
végétation
couvre
une
partie
de
la
superficie
étudiée,
alors
la
réflectance
ne
dépend
pas
seulement
du
sol
mais
aussi
de
la
végétation.
Si
la
couverture
végétale
est
inférieure
à
20
%
de
la
superficie,
la
64
réflectance
d épendra
du
sol.
Par
contre,
si
la
végétation
est
supérieure
à
40
%,
c’est
la
réflectance
d u
couvert
végétal
qui
l’emporte27.
Suivant
le
recouvrement
du
sol
par
la
végétation,
celle-‐ci
peut
parfois
être
très
difficile
à
d étecter
par
satellite.
Ceci
p eut
être
dû
au
fait
q u’elle
présente
un
feuillage
vert
s eulement
p endant
d es
p ériodes
courtes
et
se
s itue
parfois
sur
d es
petites
surfaces,
mais
aussi
à
la
présence
d ’une
végétation
qui
n’est
que
partiellement
verte
buissons
ligneux
avec
d e
rares
p etites
feuilles
( chaméphytes)
ou
sèche
sur
p ied)
25.
Pour
observer
les
formations
végétales,
c’est
le
système
MSS
qui
est
le
mieux
adapté.
Les
formations
végétales
apparaissent
sur
les
images
en
fonction
de
leur
plus
ou
moins
forte
activité
chlorophyllienne
et
de
leur
étendue
au
sol.
En
saison
sèche,
la
réflectance
d es
sols
nus
est
p lus
importante
que
celle
des
végétaux
dans
le
proche
infrarouge
27.
Cette
partie
aura
permis
d’éclaircir
le
principe
général
de
la
télédétection
ainsi
que
son
fonctionnement.
Cependant,
ceci
n’est
qu’un
bref
aperçu
de
ce
qu’est
la
télédétection
et
de
son
utilisation.
En
effet,
elle
peut
être
utile
à
de
nombreux
autres
domaines
que
la
surveillance
de
l’environnement.
À
présent,
nous
a llons
voir
comment
il
est
possible
d e
s e
servir
d e
la
télédétection
pour
suivre
la
d ésertification.
65
IV.
Étude
de
cas
:
la
réserve
de
faune
de
l’Oti
et
le
parc
national
de
la
Kéran
(Togo)
Dans
cette
partie,
nous
utiliserons
d e
manière
très
simple
la
télédétection
afin
d e
constater
sur
les
images
si
le
lieu
étudié
a
subi
ou
n on
une
d ésertification.
66
Source
:
Routard.com,
carte
du
Togo
Carte 9 : Togo
67
grâce
à
cette
surveillance
importante
29.
Il
nous
a
alors
expliqué
que
des
événements
politiques
étaient
survenus
au
Togo
à
partir
de
1990.
Les
coopérants
français
avaient
été
évacués
à
la
suite
de
violentes
fusillades
dans
Lomé
et
d’autres
villes.
Beaucoup
de
révoltes
ont
commencé
à
la
fin
de
1991
dans
le
pays.
Elles
se
sont
poursuivies
au
moins
jusqu'à
fin
1994,
selon
M.
Brabant.
Durant
la
période
1991-‐1994,
la
population
rurale,
maintenue
sous
pression
pendant
des
années,
s'est
relâchée
et
s 'est
mise
à
couper
d es
arbres,
à
d éfricher
dans
des
zones
autrefois
interdites,
y
compris
dans
les
réserves.
Connaître
l’évolution
et
l’état
actuel
de
cette
zone
nous
a
tout
de
suite
intrigués.
De
plus,
si
cette
zone
a
été
défrichée
depuis
1994
et
que
les
terres
ont
été
cultivées,
les
images
satellitaires
nous
p ermettraient
d e
n ous
en
rendre
compte
tout
de
suite.
Dans
cette
dernière
partie,
nous
allons
donc
nous
intéresser
à
l’évolution
du
couvert
végétal,
dans
la
réserve
de
faune
de
l’Oti
et
dans
le
parc
national
de
la
Kéran.
Après
une
brève
description
de
cette
zone
d’étude,
du
cadre
social,
économique,
légal
ou
encore
environnemental,
nous
utiliserons
des
images
satellitaires
de
la
zone
pour
voir
quel
est
l’état
de
déforestation,
via
des
traitements
d’images.
Le
Togo
(République
togolaise)
est
un
pays
d’Afrique
de
l'Ouest
ayant
des
frontières
communes
avec
le
Bénin
à
l’est,
le
Burkina
Faso
au
nord,
et
le
Ghana
à
l’ouest.
Sa
façade
littorale
méridionale
fait
partie
du
golfe
du
Bénin.
C’est
l’un
des
plus
petits
pays
africains
avec
seulement
56
785
km²,
faisant
600
km
d e
long
p our
100
km
d e
large
en
moyenne.
Cependant,
ce
pays
possède
une
grande
variété
de
paysages
malgré
sa
faible
superficie
:
une
côte
de
sable
fin
au
sud,
des
collines
et
vallées
verdoyantes
dans
le
centre
d u
pays
et
des
plaines
arides
et
savanes
au
n ord.
La
population
est
d’environ
6
millions
d’habitants
pour
une
densité
de
95
habitants
au
kilomètre
carré.
Le
Togo
fait
partie
d e
la
CEDEAO
(Communauté
économique
d es
États
de
l'Afrique
d e
l'Ouest)
41.
La
réserve
d e
faune
d e
l’Oti
a insi
que
le
parc
national
de
la
Kéran
(carte
10)
font
partie
d e
ce
qui
est
appelé
une
«
zone
protégée
».
Ce
terme
a
été
introduit
en
Afrique
occidentales
française
en
1925.
La
d élimitation
d e
zones
protégées
p ermettait
a u
gouverneur
général
du
Togo
d ’empêcher
une
grande
déforestation
du
pays
en
créant
de
vastes
domaines
forestiers
classés.
La
faune
était
protégée
par
l’interdiction
de
la
chasse
dans
ces
zones
34.
Le
28
septembre
1950,
le
pays
assiste
à
la
création
de
la
«
forêt
classée
de
la
Kéran
».
Ces
deux
zones
protégées
sont
situées
dans
la
région
septentrionale
du
Togo
entre
9°
55’
et
10°
20’
de
latitude
Nord
et
0°
25’
et
1°
00’
de
longitude
Est.
Elles
sont
localisées
dans
l’entité
administrative
d énommée
«
la
région
des
Savanes
».
Cette
forêt
fait
à
l’époque
6
700
hectares.
En
1971,
la
forêt
de
la
Kéran
est
agrandie
en
parc.
En
1976,
la
zone
devient
parc
national
de
la
Kéran
et
réserve
de
chasse
de
l’Oti
avec
une
superficie
de
180
000
hectares
29.
La
vallée
de
l’Oti
est
mise
sous
protection
en
1981
(devient
réserve
de
faune
Oti-‐
Mandouri)
d’une
superficie
d e
1
878,40
km2.
L’objectif
de
la
réserve
est
d e
protéger
les
écosystèmes
et
de
conserver
leur
diversité
biologique
29.
La
surveillance
était
faite
par
des
militaires.
Ce
type
de
réserve
permet
de
préserver
la
végétation
et
la
faune
des
mains
des
hommes.
Cependant,
une
telle
surveillance
prive
les
habitants
de
terres
agricoles.
Ceux-‐ci
se
retrouvent
contraints
d’exploiter
voire
de
surexploiter
les
terres
qui
restent
disponibles.
Ainsi,
le
sol
s’appauvrit
et
se
dégrade
peu
à
peu
68
Légende
:
Les
espaces
protégés
sont
en
Source
:
Carte
IGN
du
Togo
vert
foncé
sur
la
carte.
La
réserve
de
faune
de
l’Oti
se
trouve
au
nord
tandis
Carte
10
:
Nord
du
Togo
que
le
parc
national
de
la
Kéran
se
trouve
au
sud
d e
cette
carte.
69
autour
de
la
zone
protégée
34.
Aujourd’hui,
le
parc
national
de
la
Kéran
et
la
réserve
de
faune
forment
un
complexe
de
310
640
ha
et
font
partie
du
système
d e
fonctionnement
du
complexe
parc
W
(Niger,
Bénin,
Burkina
Faso) et
a ires
associées
d ’environ
5
000
000
ha.
C'est
un
point
important
en
ce
qui
concerne
la
faune.
Le
parc
d u
W
est
une
zone
d'intervention
du
WWF.
Bien
que
ce
parc
Oti-‐Kéran
ne
fasse
pas
partie
du
patrimoine
mondial
de
l’UNESCO
31,
il
présente
des
paysages
très
variés
permettant
à
diverses
formations
végétales
et
espèces
animales
d e
s’y
développer.
Son
rôle
de
conservation
et
de
préservation
est
donc
rempli.
Au
niveau
des
aires
protégées,
c’est
la
végétation
naturelle
qui
couvre
le
terrain.
La
savane
herbeuse
est
très
fréquente
sur
ce
type
de
terrain,
particulièrement
sur
la
réserve
de
faune
de
l’Oti.
Des
zones
boisées
denses
dans
les
galeries
forestières
entre
autres,
de
la
savane
arborée
ou
arbustive
qui
est
une
association
de
végétation
arborée
ou
arbustive
et
de
végétation
herbacée
bien
visible
entre
les
arbres,
peuvent
aussi
exister
dans
les
zones
protégées.
Plus
de
179
espèces
floristiques
y
ont
été
recensées.
Grâce
à
cette
diversité
d’habitat,
de
nombreuses
catégories
d’animaux
y
résident
:
éléphants,
buffles,
hippopotames
du
fleuve
Oti,
poissons,
h ippotragues,
b ubales,
cobs
d e
Buffon
(photographie
6),
guibs
harnachés,
primates,
cercopithèques,
suidés
(phacochères),
rongeurs,
lions,
reptiles
(composés
de
python
de
Seba,
de
tortues,
de
crocodiles
du
Nil).
Il
existe
aussi
quelques
espèces
d’oiseaux
comme
les
Jabiru
du
S énégal,
la
cigogne
noire,
les
grues
couronnées
ou
encore
les
marabouts
40.
À
présent
nous
allons
faire
une
rapide
description
du
réseau
hydrographique
ainsi
que
de
la
géologie
du
parc
Oti-‐Kéran.
Au
niveau
géomorphologique,
la
zone
est
installée
dans
une
pénéplaine
disséquée
par
des
roches
précambriennes
et
des
granites
( Boateng,
1970).
Les
monts
Togo
longent
le
sud-‐est
de
la
Kéran
40.
Les
sols
sont
essentiellement
des
sols
ferrugineux
avec
quelques
sols
sur
alluvions
et
des
sols
peu
évolués
29.
Le
réseau
hydrographique
du
parc
est
formé
de
deux
fleuves
:
l’Oti,
auquel
s’ajoutent
les
rivières
Oualé
et
Pendjari
qui
prennent
respectivement
leur
source
au
Burkina
Faso
et
au
Bénin,
et
le
Koumongou
(d’est
en
ouest).29,
40.
Le
climat
de
la
région
des
savanes
est
un
climat
subhumide
de
type
tropical
continental
34.
Il
n’y
a
qu’une
seule
saison
sèche
d’octobre
à
avril
suivie
d’une
saison
des
pluies
de
novembre
à
mars
(graphe
7)
34.
La
pluviométrie
est
de
1
000
mm
par
an
en
moyenne
mais
avec
des
variations
interannuelles
très
importantes,
puisqu’il
y
a
seulement
55
jours
de
pluies
par
an
en
moyenne
34.
La
répartition
dans
le
temps
et
dans
l’espace
est
donc
très
inégale
34.
Par
exemple,
les
précipitations
totales
annuelles
sont
de
1
200
mm
à
Kanté
et
de
1
050
mm
à
Mango,
alors
que
ces
deux
villes
ne
sont
distantes
que
de
77
km
l’une
de
l’autre.
Les
pluies
ont
subi
une
diminution
sensible
depuis
quelques
années.
Au
niveau
des
températures,
la
moyenne
thermique
mensuelle
est
de
31,5
°C
29.
Les
températures
maximales
sont
enregistrées
en
mars
(38
°C)
et
novembre
(33
°C)
et
les
températures
minimales
sont
enregistrées
au
mois
de
janvier
(17
°C)
et
d’août
(15
°C)
34.
Les
variations
de
température
les
plus
importantes
sont
enregistrées
au
nord.
La
tendance
générale
de
l’augmentation
des
températures
conduit
à
des
feux
de
brousse
de
plus
en
plus
fréquents
29.
L’harmattan
est
le
vent
qui
souffle
souvent
l’hiver
au
Togo.
70
Températures
(°C)
Valeurs
moyennes
mensuelles
Précipitations
(mm)
71
Après
ces
brèves
d escriptions
du
climat,
nous
allons
fournir
quelques
précisions,
notamment
au
niveau
de
la
pluviométrie.
Ces
informations
nous
ont
été
données
par
M.
Brabant
qui
connaît
parfaitement
le
climat
du
Togo.
Ces
renseignements
sont
essentiels
pour
l’étape
suivante
qui
consiste
à
choisir
des
images
satellitaires
à
la
date
la
plus
favorable
pour
effectuer
des
observations
dans
la
zone.
Il
est
important
d’avoir
des
données
climatiques
concernant
la
pluviométrie,
car
c’est
de
l’eau
que
la
végétation
d épend
en
grande
partie.
La
s eule
s tation
climatique
d e
référence
proche
d es
deux
réserves
est
celle
de
Dapaong.
La
moyenne
pluviométrique
interannuelle
est
de
1
100
à
1
000
mm.
Mais
il
y
a
de
fortes
fluctuations
interannuelles.
Il
est
donc
important
de
connaître
précisément
la
quantité
d’eau
tombée
l’année
des
images
satellitaires
car
la
végétation
en
est
directement
dépendante.
À
partir
des
dates
des
images
satellitaires,
la
quantité
d’eau
tombée
est
facilement
retrouvable
dans
des
archives
p luviométriques
telles
que
celles
d e
la
F AO.
Il
y
a
deux
dates
importantes
dans
le
cycle
saisonnier.
Le
début
du
mois
de
mai
marque
le
début
de
la
saison
pluvieuse.
Après
la
première
pluie
utile,
la
strate
herbacée
se
développe
rapidement
et
tout
devient
uniformément
vert,
quel
que
soit
le
sol
au-‐dessous,
à
l’exception
faite
des
zones
très
érodées
et
dans
les
zones
habitées
ou
défrichées
pour
les
besoins
de
l’agriculture.
L’autre
date
importante
du
cycle
saisonnier
est
celle
de
la
fin
de
la
saison
des
pluies.
Elle
se
situe
entre
la
fin
du
mois
d’octobre
et
le
tout
début
du
mois
de
novembre.
La
végétation
herbacée
et
arborée
est
alors
à
son
développement
maximum.
La
saison
sèche
stricte
commence
alors
et
pour
une
durée
d e
6
mois
consécutifs.
Au
moment
du
changement
de
saison,
entre
la
saison
pluvieuse
et
la
saison
sèche,
qui
se
situe
entre
la
2e
et
la
4e
décade
de
novembre,
la
strate
herbacée
sur
les
sols
peu
épais
(moins
de
50
cm)
s e
d essèche
et
est
parfois
s oumise
à
d es
feux
de
brousse.
C’est
le
cas
pour
les
sols
à
cuirasse
ferrugineuse
compacte
et
p eu
profonde.
C’est
un
phénomène
naturel.
Il
est
repérable
sur
les
images.
En
décembre,
le
processus
s’étend
à
la
végétation
h erbacée
poussant
sur
d es
sols
un
p eu
plus
épais.
En
janvier
et
février,
la
strate
herbacée
est
sèche
et
de
nombreux
feux
de
brousse
parcourent
le
terrain,
même
dans
les
zones
protégées
ou
du
moins
s ur
les
bordures.
Le
d essèchement
est
maximal
en
mars
et
avril.
Les
arbres
ont
souvent
perdu
leurs
feuilles
en
février
et
mars.
Ils
commencent
à
reverdir
en
avril,
avant
même
la
venue
des
premières
pluies.
Il
faut
être
prudent
pour
l’interprétation
des
images
par
rapport
aux
feux
de
brousse.
Dans
les
zones
où
il
y
a
eu
un
feu
de
brousse,
celui-‐ci
peut
être
confondu
avec
des
zones
défrichées
ou
dégradées.
Les
dernières
zones
encore
vertes
en
mars
se
trouvent
dans
les
bas-‐fonds
et
dans
les
zones
très
humides.
Elles
sont
parfois
brûlées
en
avril.
Au
début
d e
mai,
les
premières
pluies
tombent
et
le
cycle
recommence.
3. La
recherche
d’images
satellitaires
Il
existe
un
bon
nombre
de
satellites
d’observation
de
la
Terre.
Parmi
eux,
les
images
des
satellites
français
SPOT
et
américains
Landsat
sont
facilement
accessibles.
Pour
cette
étude,
nous
avons
choisi
de
prendre
des
images
des
satellites
Landsat,
pour
diverses
raisons.
Tout
d’abord,
les
satellites
Landsat
sont
utilisés
depuis
les
années
70,
alors
que
Spot-‐1
n’a
été
lancé
dans
l’espace
72
qu’en
1986.
Nous
avons
donc
des
images
plus
anciennes
avec
Landsat
permettant
une
comparaison
des
terres
sur
un
temps
plus
long.
Un
autre
a vantage
est
le
libre
accès
d es
images
Landsat.
En
effet,
ces
images
sont
disponible
gratuitement
sur
internet.
Le
dernier
atout
que
présentent
les
satellites
Landsat,
c’est
qu’ils
utilisent
jusqu’à
8
bandes
spectrales
pour
Landsat-‐7
(sept
bandes
multispectrales
et
une
bande
pour
le
panchromatique),
alors
que
les
satellites
SPOT
présentent
au
maximum
5
bandes
spectrales
(quatre
bandes
multispectrales
et
une
bande
pour
le
panchromatique).
Ainsi,
les
images
données
par
Landsat
pourront
apporter
plus
d’informations
que
celles
des
satellites
SPOT.
Ces
informations
s eront
révélées
par
l’utilisation
d e
d ifférentes
combinaisons
d e
canaux.
Dans
ce
paragraphe,
nous
allons
décrire
brièvement
les
caractéristiques
des
satellites
Landsat.
Landsat-‐1
a
été
lancé
par
la
NASA
en
1973
(aussi
appelé
ERTS-‐1
=
Earth
Resources
Technology
Satellite).
C’était
le
premier
essai
d’une
plateforme
multispectrale
d’observation
non
habitée.
Depuis
1983,
Landsat
est
sous
la
surveillance
de
NOAA
et
n on
p lus
la
NASA.
Son
succès,
lui,
est
dû
à
une
combinaison
d e
capteurs
a vec
différents
domaines
spectraux,
une
b onne
couverture
du
globe
et
une
résolution
spatiale
fonctionnelle.
Ce
programme
qui,
depuis
1972,
n’a
pas
cessé
de
fonctionner
a
permis
d’accumuler
une
grande
quantité
de
données
d’observations.
Chaque
Landsat
est
placé
en
orbite
héliosynchrone.
Landsat-‐1,
2
et
3
étaient
à
une
altitude
de
900
km
et
permettaient
une
répétitivité
de
18
jours.
Les
satellites
Landsat
plus
récents
sont
situés
à
une
altitude
de
700
km
pour
une
répétitivité
de
16
jours.
Ils
croisent
tous
l’équateur
le
matin
pour
profiter
d’un
ensoleillement
maximum.
Tous
les
satellites
Landsat
ont
porté
différents
capteurs
comme
les
systèmes
de
caméras
RBV
(Return
Beam
Vidicon),
le
système
MSS
(Multi
Spectral
Scanner)
et
plus
tard,
le
TM
(Thematic
Mapper).
Le
MSS
permet
de
capter
le
rayonnement
électromagnétique
de
la
surface
de
la
Terre
provenant
de
quatre
bandes
spectrales.
À
partir
du
Landsat-‐4,
nous
obtenons
une
meilleure
résolution
spatiale,
une
meilleure
résolution
radiométrique,
des
bandes
spectrales
plus
étroites.
Il
n’a
pas
non
plus
quatre
mais
s ept
bandes
spectrales
a vec
plus
de
détecteurs
par
bandes.
Tous
les
capteurs
d es
différents
satellites
Landsat
ont
une
fauchée
d e
185
km.
Chaque
scène
fait
185
km
sur
185
km
38.
Pour
se
procurer
des
images
Landsat,
il
y
a
deux
sites
internet
possibles
:
EarthExplorer
(<http://earthexplorer.usgs.gov/>)
ou
Glovis
(<http://glovis.usgs.gov/>).
Ces
deux
sites
internet
présentent
une
interface
différente
pour
la
recherche
des
images,
mais
ils
possèdent
le
même
fond
d’images
issues
de
l’USGS
(United
S tates
Geological
S urvey).
Il
est
également
possible
d e
télécharger
des
images
des
satellites
Landsat
via
le
logiciel
FileZilla
à
partir
du
site
internet
Global
Land
Cover
Facility
( <http://glcf.umiacs.umd.edu/>).
Dans
un
premier
temps,
il
faut
connaître
le
pas
et
le
rang
(path
and
row)
du
lieu
qui
nous
intéresse.
Lorsque
le
satellite
effectue
un
tour
d e
la
terre,
il
enregistre
une
sorte
d e
ligne
d e
données
qui
portera
un
même
pas
(cela
est
à
rapprocher
du
terme
de
fauchée).
Ensuite,
ce
pas
est
«
d écoupé
»
en
carré
ou
rectangle
d e
même
taille
:
chacune
d es
d ifférentes
scènes
obtenues
portera
un
rang
différent.
Pour
les
images
du
satellite
Landsat,
les
scènes
obtenues
correspondent
à
une
zone
observée
de
185
km
sur
185
km.
Pour
trouver
les
pas
et
rang
de
la
zone
qui
contient
la
zone
protégée,
nous
avons
effectué
d es
recherches
sur
le
Togo
en
général.
De
ces
recherches,
nous
avons
73
74
tracé
un
schéma
du
Togo
avec
les
différents
pas
et
rang
des
images
disponibles
pour
le
pays
(voir
annexe
2).
Par
chance,
la
majorité
de
la
réserve
se
trouve
sur
une
seule
image
(à
l’exception
d’une
petite
partie
à
l’extrême
nord
de
la
réserve
de
faune
de
l’Oti,
que
nous
n’étudierons
pas
ici).
Ceci
simplifiera
les
études
d e
la
zone.
Cette
image
correspond
au
pas
193
et
au
rang
53.
À
présent,
le
temps
est
venu
de
rechercher
les
images
que
nous
voulons
étudier.
Pour
cela,
nous
choisissons
des
images
espacées
au
maximum
dans
le
temps
pour
pouvoir
avoir
une
évolution
de
la
désertification
sur
une
longue
période.
Pour
connaître
l’évolution
d’un
processus,
il
faudrait,
dans
l’idéal,
avoir
au
moins
trois
états.
En
effet,
a vec
s eulement
d eux
états,
nous
sommes
incapables
de
savoir
ce
qui
s’est
passé
entre
les
deux.
Par
exemple,
si
nous
observons
l’état
d’une
forêt
avec
seulement
deux
images,
nous
pouvons,
observer
une
déforestation.
Mais
comme
nous
n’avons
pas
d’informations
entre
les
deux,
nous
ne
pouvons
pas
être
sûrs
que
la
forêt
a
bel
et
bien
été
uniquement
d éforestée.
Nous
ne
pouvons
affirmer
une
tendance
avec
s eulement
deux
images.
C’est
pourquoi,
il
faut
surveiller
de
manière
constante
ce
type
de
milieu
naturel
tel
que
les
zones
protégées.
Ainsi,
il
sera
possible
d’en
déduire
une
tendance
de
manière
sûre.
Sinon,
nous
ne
faisons
que
d es
hypothèses
d’observations.
Ce
point
est
très
important.
Cependant,
dans
notre
étude,
faute
d’un
nombre
suffisant
d’images
convenables
et
de
même
époque
saisonnière,
nous
n’allons
faire
une
comparaison
qu’entre
d eux
états.
Les
conclusions
que
nous
d éduirons
seront
certes
évidentes
mais
bien
sûr
toujours
contestables.
Ces
observations
n e
seront
pas
d éfinies
d e
manière
indiscutable
p uisque
n ous
n’observerons
qu’une
tendance
et
nous
n e
serons
pas
sûrs
que
sur
la
période
étudiée
ce
phénomène
ait
toujours
eu
lieu.
En
plus
de
cette
faiblesse,
cette
étude
aura
le
défaut
de
se
baser
uniquement
sur
des
images
satellitaires
qui
ne
seront
pas
étudiées
conjointement
à
des
observations
de
terrains,
permettant
de
confirmer
nos
interprétations.
Après
avoir
éliminé
toutes
les
images
qui
n’étaient
pas
utilisables
à
cause
de
la
présence
de
nuages
trop
nombreux,
nous
avons
pu
établir
une
liste
d es
images
intéressantes
et
d e
bonne
qualité
(sans
nuages)
sur
la
zone
étudiée.
Cependant,
il
n’y
a
pas
d’image
disponible
sur
une
période
de
presque
10
ans,
entre
1989
et
1999.
En
effet,
les
pays
africains,
ne
représentant
pas
forcément
un
très
grand
intérêt
stratégique
pour
les
États-‐Unis,
peu
d’images
ont
été
conservées
ou
même
prises
durant
cette
période.
En
revanche,
nous
pouvons
en
trouver
une
très
grande
quantité
sur
les
États-‐
Unis
durant
cette
même
période.
Après
avoir
soumis
à
M.
Brabant
les
images
sélectionnées,
celui-‐ci
nous
a
précisé
à
quelle
saison
elles
a vaient
été
prises.
En
voici
la
liste
:
Quelques
images
dont
nous
disposons
par
le
biais
des
bases
de
données
d’USGS
EarthExplorer
et
Global
Land
Cover
Facility
Sur
USGS
EarthExplorer
Landsat
TM
4
et
5
:
11-‐SEP-‐84
En
pleine
saison
pluvieuse
23-‐JAN-‐87
En
milieu
d e
saison
s èche
.
Strate
herbacée
bien
sèche.
Feux
de
brousse
probables
30-‐OCT-‐87
Au
maximum
de
la
saison
pluvieuse
24-‐JAN-‐99
Idem
23
janvier
75
Image
16
:
Image
d e
la
zone
étudiée
en
couleur
naturelle
format
JPEG,
30
octobre
1987
Image
17
:
Image
d e
la
zone
étudiée
en
couleur
naturelle
avec
présence
de
nombreux
nuages,
format
JPEG,
12
septembre
1990
76
Landsat
ETM
7
+
SLC-‐off
(2003
jusqu’à
aujourd’hui)
:
23-‐OCT-‐08
Au
maximum
de
la
saison
pluvieuse
24-‐SEP-‐09
En
pleine
saison
pluvieuse
10-‐OCT-‐09
Idem
26-‐OCT-‐09
Proche
du
maximum
de
la
saison
pluvieuse
28-‐JUL-‐11
Saison
d es
p luies
bien
installée
;
la
strate
h erbacée
est
verte
et
uniforme
M.
Brabant
nous
précise
cependant
qu’il
faut
moduler
ces
prévisions
en
nous
renseignant
sur
la
pluviométrie
de
l’année
:
l’année
a-‐t-‐elle
été
une
année
à
pluviométrie
normale
(entre
1
000
et
1
100
mm
de
pluie),
une
année
déficitaire
à
moins
de
1
000
mm
(le
maximum
saisonnier
peut
être
alors
plus
précoce)
ou
une
année
excédentaire
à
p lus
de
1
100
mm
(le
maximum
saisonnier
est
alors
plus
tardif
et
le
dessèchement
de
la
végétation
est
décalé
de
1
à
3
semaines
vers
fin
décembre
et
janvier)
?
Il
nous
indique
alors
que
la
meilleure
période
pour
examiner
les
photos
aériennes
et
images
satellites
est
le
mois
de
décembre
pour
une
pluviométrie
normale.
À
ce
moment-‐là,
il
n’y
a
pas
encore
de
feux
de
brousse
et
nous
pouvons
voir
des
nuances
dans
le
dessèchement
de
la
strate
herbacée.
Les
zones
d éfrichées
apparaissent
mieux.
La
plus
mauvaise
période
se
situe
en
mars
et
en
avril
et
aussi
en
mai
a vant
la
première
p luie
utile.
Pour
suivre
au
mieux
ces
indications,
nous
avons
choisi
d’étudier
l’image
du
30
octobre
1987
(Landsat
TM
4
et
5)
à
comparer
à
l’image
du
6
novembre
2007,
obtenues
par
le
site
internet
Global
Land
Cover
Facility.
Ces
images
présentent
l’intérêt
d’être
de
la
même
période
saisonnière
à
un
intervalle
de
temps
de
20
ans.
Les
deux
années
que
nous
avons
choisies
n’ont
pas
été
exceptionnelles
et
restent
dans
la
moyenne
qui
est
d’environ
1
200
mm/an
33,
35.
Une
fois
que
nous
avons
choisi
les
images
que
nous
souhaitons
analyser,
nous
les
avons
téléchargées
via
le
logiciel
FileZilla.
Il
est
également
p ossible
d e
les
commander
à
USGS.
Suite
à
cela,
nous
recevons
plusieurs
fichiers
comprenant
des
informations
sur
la
prise
de
vue
et
la
calibration
ainsi
que
les
données
brutes
(niveaux
d’énergie
reçus
par
le
capteur
pour
chaque
pixel
et
chaque
bande).
Ces
images
peuvent
ensuite
être
analysées
dans
un
logiciel
de
système
d’information
géographique
(SIG).
L’intérêt
des
SIG
est
de
pouvoir
superposer
à
l’image
un
certain
nombre
de
données
géoréférencées,
comme
l’emplacement
des
routes,
des
villes,
des
rivières
et,
dans
notre
cas,
des
zones
protégées.
Il
est
aussi
possible
de
déterminer
le
contenu
des
pixels
pour
connaître
l’absence
ou
la
présence
d e
végétation
d ense
par
exemple.
77
4. Premières
analyses
à
l’aide
du
logiciel
ArcGIS
Avant
de
mettre
les
images
satellitaires
à
disposition
du
public,
les
centres
de
réception
des
informations
satellitaires
réalisent
des
prétraitements.
Ce
sont
des
opérations
nécessaires
avant
le
traitement
principal.
Ils
réalisent
des
corrections
radiométriques
(correction
des
irrégularités,
des
bruits
et
conversion
d es
données)
et
corrections
géométriques
(distorsions
dues
aux
variations
d e
la
géométrie
Terre-‐capteur
et
transformation
d es
données
en
coordonnées)
38.
Les
images
que
nous
avons
obtenues
sont
d e
format
n umérique,
c'est-‐à-‐dire
que
ce
sont
des
images
représentées
par
une
matrice
de
pixels
où
chaque
pixel
correspond
à
un
nombre
(niveau
d’intensité
du
pixel).
Il
existe
un
autre
type
de
format
:
le
format
analogique.
Ce
type
de
format
correspond
à
des
données
d’imagerie
dans
un
format
photographique,
indépendamment
du
type
d e
capteur
et
de
la
façon
dont
les
données
sont
recueillies
38.
L’analyse
numérique
au
moyen
d’un
ordinateur
spécialisé
doit
toujours
être
faite
en
même
temps
que
l’analyse
et
l’interprétation
humaine.
L’analyse
visuelle
se
fait
image
par
image,
canal
par
canal
et
elle
est
plus
subjective
tandis
que
l’analyse
numérique
se
fait
par
l’analyse
simultanée
de
plusieurs
bandes
spectrales
en
même
temps
et
le
traitement
d e
banques
de
données
38.
L’analyse
visuelle
repose
sur
un
certain
nombre
de
critères
à
observer.
Le
premier
est
le
ton
de
l’image
Il
s e
rapporte
à
la
clarté
relative
ou
à
la
teinte
d es
objets
de
l’image
Le
s econd
critère
est
celui
de
la
forme.
C’est
l’allure
générale
de
l’objet,
sa
structure
ou
son
contour.
La
forme
est
très
importante,
car
elle
permet
de
voir
l’influence
de
l’homme
dans
le
paysage
que
nous
étudions.
En
effet,
les
objets
sont
de
forme
beaucoup
plus
rectiligne
lorsqu’ils
ont
été
dessinés
par
la
main
de
l’homme
que
par
la
nature.
La
taille
des
objets
est,
quant
à
elle,
fonction
d e
l’échelle
à
laquelle
nous
étudions
le
paysage.
L’agencement
spatial
des
objets
discernables
par
l’œil
est
appelé
patron.
La
texture
est
importante
aussi
et
souvent
confondue
avec
la
structure.
Elle
s e
réfère
à
l’arrangement
et
à
la
fréquence
des
variations
de
teintes.
Les
ombres
donnent
une
idée
du
profil
et
de
la
hauteur
relative
des
cibles.
Enfin,
le
d ernier
critère
à
prendre
en
compte
est
l’association.
Elle
correspond
à
la
relation
entre
la
cible
d’intérêt
et
ce
q ui
l’entoure
38.
N’ayant
pas
d’expérience
dans
le
domaine
de
l’analyse
visuelle,
nous
allons
uniquement
baser
nos
analyses
sur
le
numérique
et
les
traitements
faits
par
ordinateur.
Cependant,
il
est
important
de
souligner
qu’une
analyse
par
outil
informatique
est
loin
d’être
suffisante
pour
déterminer
une
information
d e
manière
certaine.
L’analyse
visuelle
est
très
importante.
78
Concernant
l’analyse
numérique,
il
est
nécessaire
d’avoir
un
système
d’analyse
d’images.
Ce
système
doit
être
associé
à
un
SIG,
afin
de
pouvoir
superposer
à
l’image
satellitaire
des
couches
diverses
comme
le
plan
des
routes,
la
carte
du
pays,
les
principales
villes
ou
encore
les
zones
protégées.
Pour
notre
étude,
n ous
a vons
utilisé
le
logiciel
ArcGIS
version
10.
Les
satellites
ont
la
propriété
d’acquérir
des
données
dans
plusieurs
bandes
spectrales
à
la
fois.
Le
tableau
4
représente
les
relations
entre
les
couleurs
et
les
bandes
spectrales
pour
les
différentes
images.
Pour
créer
des
images,
on
associe
aux
bandes
spectrales
les
trois
couleurs
(rouge,
vert,
b leu)
qui
p ermettent
d e
faire
d es
images
en
couleur
sur
l’ordinateur
36.
Suivant
le
canal
que
n ous
utilisons
pour
telle
ou
telle
couleur
nous
mettons
en
avant
différentes
propriétés.
Par
exemple,
avec
le
satellite
Landsat,
si
nous
utilisons
le
rouge
pour
le
canal
3,
le
vert
pour
le
canal
2
et
le
bleu
pour
le
canal
1,
nous
obtenons
une
image
avec
la
couleur
naturelle
des
différents
objets
(la
végétation
en
vert,
l’eau
en
b leu
foncé,
les
routes
en
gris…).
Par
contre,
si
nous
utilisons
le
canal
5
pour
le
rouge,
le
canal
4
pour
le
vert
et
le
canal
3
pour
le
bleu,
nous
mettons
en
évidence
la
végétation.
Celle-‐ci
sera
de
couleur
verte.
Plus
le
vert
est
foncé,
plus
la
végétation
réalise
d e
la
photosynthèse.
Si
le
sol
est
nu,
le
pixel
correspondant
apparaît
en
rose.
Les
zones
bâties
sont
d e
couleur
rose
pâle
voire
b lanc.
Sur
les
images
18,
19,
20
et
21,
nous
pouvons
voir
qu’il
y
a
de
très
importantes
différences
entre
les
années
1987
et
2007.
En
effet,
en
couleur
naturelle,
nous
constatons
que
le
vert
foncé
à
l’intérieur
de
la
délimitation
du
parc
a
en
partie
disparu.
Sur
la
seconde
image,
celle
de
2007,
nous
voyons
b ien
que
la
végétation
a
été
remplacée
par
d es
taches
d e
couleur
p lus
claire
(rose
voire
b leu
clair).
Ceci
met
en
évidence
la
présence
d’habitations,
qui
n’existaient
pas
sur
l’image
de
1987.
À
première
vue,
la
végétation
d ense
aurait
d isparu
entre
les
années
1987
et
2007
dans
la
zone
du
parc.
Cette
végétation
de
forêt
aurait
laissé
place
à
une
végétation
plus
rase
et
à
des
habitations.
Cependant,
ceci
n ’est
qu’une
observation.
Pour
a voir
une
preuve
supplémentaire
d e
la
déforestation
de
la
région,
nous
allons
à
présent
utiliser
une
formule
pour
calculer
l’indice
de
végétation
normalisée.
79
Image
18
:
Image
satellitaire
du
nord
du
Togo
en
couleur
naturelle
au
30
octobre
1987
Image
19
:
Image
satellitaire
du
nord
du
Togo
en
couleur
naturelle
au
6
novembre
2007
80
Image
20
:
Image
satellitaire
du
nord
du
Togo
en
couleur
végétation
au
30
o ctobre
1987
81
Bandes
spectrales
B
=
Bleu
V
=
Vert
R
=
Rouge
Proche
Moyen
Moyen
Infrarouge
Infrarouge
Infrarouge
Canal S POT B1 B2 B3 B4
36
Source
:
Sols
et
environnement,
Tableau 4 : Relations entre couleurs et bandes spectrales pour les images couleur et infrarouge couleur
«
L'indice
NDVI
( Normalized
Difference
V egetation
Index)
est
un
indice
n ormalisé
p ermettant
de
générer
une
image
affichant
la
couverture
végétale
(biomasse
relative).
Cet
indice
repose
sur
le
contraste
d es
caractéristiques
d e
d eux
canaux
d'un
jeu
de
d onnées
raster
multispectral
:
l'absorption
du
pigment
chlorophyllien
dans
le
canal
rouge
et
la
h aute
réflectivité
d es
matières
végétales
dans
le
canal
proche
infrarouge
(NIR).
L'indice
NDVI
est
utilisé
dans
le
monde
entier
pour
surveiller
la
sécheresse,
contrôler
et
prévoir
la
production
agricole,
a ider
à
la
prévention
d es
incendies
et
cartographier
la
d ésertification.
L'indice
NDVI
est
privilégié
pour
l'observation
globale
de
la
végétation
car
il
permet
de
compenser
les
changements
de
conditions
d'éclairage,
de
pente
de
surface,
d'exposition
et
d'autres
facteurs
exogènes
( Lillesand,
2004).
La
réflexion
différentielle
dans
les
canaux
rouge
et
infrarouge
(IR)
permet
de
contrôler
la
densité
et
l'intensité
de
la
croissance
végétale
à
l'aide
de
la
réflectivité
spectrale
du
rayonnement
solaire.
Les
feuilles
vertes
affichent
fréquemment
une
meilleure
réflexion
dans
la
plage
de
longueur
d'onde
proche
infrarouge
que
dans
les
plages
de
longueur
d'onde
visibles.
Lors
du
stress
hydrique
des
feuilles
ou
lorsqu'elles
sont
malades
ou
mortes,
elles
d eviennent
p lus
jaunes
et
ont
une
moindre
réflexion
dans
la
plage
proche
infrarouge.
Les
nuages,
l'eau
et
la
neige
affichent
une
bien
meilleure
82
réflexion
dans
la
plage
visible
que
dans
la
plage
proche
infrarouge,
alors
que
la
différence
est
presque
nulle
pour
la
roche
et
le
sol
nu.
Le
processus
Indice
NDVI
crée
un
jeu
de
d onnées
monocanal
qui
représente
principalement
la
couverture
végétale.
Les
valeurs
négatives
représentent
les
nuages,
l'eau
et
la
n eige
et
les
valeurs
proches
de
zéro
représentent
la
roche
et
le
sol
nu.
Cet
indice
génère
des
valeurs
comprises
entre
–
1,0
et
1,0
représentant
principalement
la
couverture
végétale,
où
les
valeurs
négatives
sont
essentiellement
générées
par
les
nuages,
l'eau
et
la
neige
et
les
valeurs
proches
de
zéro
essentiellement
générées
par
la
roche
et
le
sol
nu.
Les
très
faibles
valeurs
de
l'indice
NDVI
(0,1
et
inférieures)
correspondent
aux
surfaces
stériles
de
roche,
de
sable
ou
de
neige.
Les
valeurs
modérées
représentent
des
zones
arbustives
et
prairiales
(0,2
à
0,3),
alors
que
les
valeurs
élevées
indiquent
d es
forêts
tempérées
ou
tropicales
humides
(0,6
à
0,8)
(Réf.
:
http://earthobservatory.nasa.gov/Library/MeasuringVegetation).
ArcGIS utilise l'équation suivante pour générer les données en sortie :
Il en résulte une plage d e valeurs de 0 à 200 associées à une structure 8 bits. »
Il
existe
d ’autres
formules
p ermettant
d e
calculer
un
indice
d e
végétation
normalisé
que
celle
d onnée
par
ArcGIS,
cependant,
elles
ont
toutes
comme
formule
d e
base
:
Pour
réaliser
les
images
de
NDVI,
nous
avons
utilisé
la
formule
NDVI
=
(((IR
–
R)
*
10
000)
/
(IR
+
R))
dans
«
Calculatrice
Raster
»
de
ArcGIS.
En
effet,
nous
avions
quelques
soucis
pour
afficher
les
chiffres
à
virgule
dans
ArcGIS.
Or,
le
NDVI
p ossède
des
résultats
compris
entre
–
1
et
1,
avec
tout
u n
ensemble
de
différents
décimaux.
Ainsi,
en
utilisant
le
facteur
(*
10
000),
nous
avons
obtenu
des
chiffres
compris
entre
–
10
000
et
10
000.
La
bande
infrarouge
correspond
au
canal
4
et
la
bande
rouge
correspond
au
canal
3.
Nous
avons
donc
effectué
la
formule
ci-‐dessus
pour
les
images
de
1987
et
de
2007.
Les
résultats
obtenus
étaient
b ien
entre
–
10
000
et
10
000.
Pour
pouvoir
comparer
les
d eux
états,
nous
avons
choisi
de
soustraire
les
images
de
1987
et
de
2007.
Pour
avoir
des
résultats
corrects
et
ne
correspondant
qu’à
la
végétation,
nous
avons
enlevé
les
pixels
correspondant
à
des
NDVI
négatifs
(eau
ou
nuages)
au
moyen
de
l’outil
«
extraction
par
attribut
»
de
ArcGIS.
N’ayant
plus
que
des
valeurs
positives,
la
soustraction
était
alors
possible.
Nous
avons
soustrait
l’image
d e
1987
à
celle
d e
83
2007
(image
de
2007
–
image
de
1987).
Ceci
nous
permet
de
voir
si
nous
avons
une
différence
positive
ou
négative
entre
chacun
des
NDVI
de
chaque
pixel
de
l’image
Les
résultats
obtenus
sont
compris
entre
–
1
et
1
sans
le
facteur
(*
10
000)
et,
pour
nous,
les
valeurs
de
NDVI
sont
comprises
entre
–
10
000
et
10
000.
Pour
savoir
si
nous
avons
affaire
à
de
la
déforestation
ou
reforestation,
il
nous
suffit
d e
procéder
d e
la
manière
suivante
:
NDVI
<
0
NDVI
2007
–
NDVI
1987
<
0
NDVI
2007
<
NDVI
1987
moins
de
végétation
en
2007
qu’en
1987
d éforestation
NDVI
>
0
NDVI
2007
–
NDVI
1987
>
0
NDVI
2007
>
NDVI
1987
p lus
d e
végétation
en
2007
qu’en
1987
reforestation
( implantation
d’une
végétation
non
existante
auparavant)
Les
valeurs
négatives
correspondent
à
de
la
déforestation
ou
à
une
disparition
de
la
végétation,
les
valeurs
p ositives
correspondent
à
d e
la
végétation
nouvelle
ou
qui
a
repoussée
entre
1987
et
2007.
Sur
la
carte,
nous
avons
choisi
de
représenter
les
NDVI
négatifs
dans
les
tons
rouges
et
les
NDVI
positifs
dans
les
tons
verts.
Plus
la
valeur
de
NDVI
est
élevée
ou
plus
elle
est
basse,
plus
la
couleur
est
foncée.
Ainsi,
à
partir
d e
la
carte
des
NDVI
réalisée
(carte
11),
nous
constatons
que
la
zone
d e
l’image
satellitaire
(pas
193
rang
53)
a
subi
une
importante
dégradation
de
la
végétation.
En
effet,
très
peu
de
zones
sont
en
vert.
En
ce
q ui
concerne
les
d eux
zones
protégées,
la
perte
d e
végétation
est
aussi
massive
entre
1987
et
2007.
Il
ne
reste
que
quelques
zones
a vec
des
NDVI
positifs
le
long
d es
rivières
seulement.
84
Carte
11
:
Différences
d’indices
de
végétation
normalisés
des
deux
zones
p rotégées
entre
2007
et
1987
85
En
1990,
à
la
suite
d e
troubles
sociopolitiques,
le
pouvoir
s’est
affaibli.
Les
militaires
n ’étaient
donc
p lus
occupés
à
surveiller
les
différents
espaces
protégés,
mais
se
trouvaient
à
tenter
de
calmer
la
population.
Les
espaces
protégés
n’étant
plus
surveillés,
la
population
a
envahi
à
nouveau
ces
terres,
riches
en
matières
premières
comme
le
bois,
u tilisé
pour
d es
b esoins
énergétiques.
Cela
a
eu
pour
conséquence
le
défrichement,
la
mise
en
culture
avec
pratique
du
brûlis,
la
coupe
de
bois,
la
chasse
et
la
p êche
au
sein
d e
la
zone
protégée
29,
34.
Cette
région
est
très
vulnérable
à
cause
des
conditions
climatiques.
En
effet,
les
pluies
peuvent
être
d e
forte
intensité
et
favoriser
l’érosion.
Ceci
a
pour
conséquence
d ’éroder
le
sol,
parfois
jusqu’à
la
couche
sous-‐jacente.
Nous
p ouvons
constater
divers
types
de
d égradations
dans
la
région
:
érosion
en
nappe,
en
rigoles,
des
dégradations
biophysiques
comme
la
compaction,
l’encroûtement
de
surface,
la
déstabilisation
de
la
structure
des
agrégats,
l’aridification,
la
diminution
de
la
matière
organique
ou
encore
la
diminution
quantitative
de
la
macrofaune
du
sol.
Cependant,
ces
types
de
dégradation
ont
majoritairement
lieu
plus
au
nord
des
réserves,
où
les
sols
sont
déjà
très
dégradés.
Les
conditions
climatiques
ont
également
un
effet
très
prononcé
sur
la
végétation.
L’augmentation
de
température
et
la
diminution
d e
la
p luviosité
qui
a
lieu
en
ce
moment
sur
l’Afrique
de
l’Ouest
a
un
impact
négatif
sur
la
dynamique
des
ligneux
de
la
forêt.
Ceci
se
reflète
par
une
mortalité
anormalement
accrue
des
arbres
(de
petit
diamètre)
de
la
forêt
d’Oti-‐Kéran
29.
En
y
ajoutant
les
effets
d es
a ctivités
humaines,
les
sols
risquent
d e
s e
d égrader
à
une
vitesse
nettement
supérieure.
Dans
cette
région,
la
pression
foncière
est
très
importante
d epuis
1990
car
la
densité
actuelle
de
population
peut
atteindre
localement
250
hab./km2
31.
16
710
habitants
étaient
illégalement
installés
au
nord
d e
la
réserve
d e
faune
de
l’Oti
et
du
p arc
national
d e
la
Kéran
en
2002.
La
zone
est,
à
l’heure
actuelle,
quasi-‐totalement
envahie
par
des
populations
sédentaires
amenant
avec
elles
écoles,
villages,
élevages
et
routes.
La
population
locale
n’est
pas
toujours
d ’accord
avec
le
maintien
des
espaces
protégés
et
remet
en
cause
la
vocation
même
de
la
réserve,
à
savoir
la
conservation
et
protection
d e
la
b iodiversité
37.
Au
niveau
des
sols
et
de
la
végétation,
la
forêt
de
la
réserve
est
une
forêt
claire.
Ce
type
de
forêt
est
le
résultat
d’une
dégradation
des
forêts
denses
à
cause
des
feux
de
brousse
et
de
l’existence
d’une
longue
saison
sèche
29.
Les
forêts
claires
sont
aujourd’hui
l’un
des
écosystèmes
les
plus
menacés
d e
la
p lanète
29.
Il
y
a
d égradation
d e
la
végétation
et
d es
paysages
à
cause
d e
la
mise
en
culture
et
des
brûlis
(carbonisation),
beaucoup
pratiqués
par
la
population
locale
29.
La
déforestation
s e
produit
lors
d e
la
mise
en
place
d e
culture
sur
brûlis
et
d e
la
surexploitation
du
bois
comme
source
d’énergie.
Des
espèces
d’arbres
sont
aujourd’hui
menacées
dans
la
réserve
à
cause
des
activités
humaines
et
du
changement
climatique
;
c’est,
par
exemple,
le
cas
pour
l’espèce
Anogeissus
leiocarpus
29.
En
ce
qui
concerne
l’élevage,
ce
bassin
accueille
des
troupeaux
de
b étail
transhumant
chaque
année.
La
transhumance
est
très
importante
entre
les
pays
du
nord
(Sahel)
et
la
zone
d e
savane
37.
Ce
bétail
vient
du
Burkina
Faso
et
du
Niger.
Ces
mouvements
saisonniers
ont
permis
le
maintien
et
la
86
Source
:
Lignes
de
bord,
Déforestation
:
la
faim
d’un
monde
Photographie 7 : Déforestation du mont A gou au Togo, point culminant du pays, situé au sud-‐ouest du Togo
87
7. Quelques
solutions
possibles
Bien
que
les
effets
de
la
population
sur
ces
deux
espaces
protégés
soient
loin
d’être
bénéfiques,
un
certain
nombre
de
mesures
est
mis
en
place
et
amène
à
penser
que
la
situation
pourrait
évoluer
favorablement
à
l’avenir,
s i
la
population
l’accepte.
Bien
qu’il
y
ait
de
fortes
réticences
de
la
part
de
certaines
populations,
d’autres
agissent
tout
de
même
en
faveur
de
la
biodiversité
et
choisissent
de
se
déplacer
en
dehors
de
la
réserve
39.
Il
y
a
aussi
l’établissement
des
Associations
villageoises
de
gestion
participative
des
aires
protégées
qui
permettent
d’impliquer
les
populations
locales
dans
les
différentes
prises
de
décision.
Le
ministère
de
l’Environnement
et
des
Ressources
forestières
est
actuellement
engagé
dans
un
programme
de
réhabilitation
du
parc
29.
Il
va
mettre
en
place
une
régularisation
de
l’envahissement
de
la
population
37.
D’un
point
de
vue
écologique,
les
observations
nombreuses
de
la
forêt
comme
par
exemple
les
recensements
aériens
amènent
à
penser
que
le
couvert
végétal
se
régénère
et
que
les
animaux
reviennent
progressivement
39.
À
l’avenir,
la
nécessité
de
mettre
en
place
des
règles
d’exploitabilité
des
ligneux,
entre
autres,
va
être
étudiée,
avec
obligation,
si
on
veut
couper
un
arbre,
que
le
tronc
ait
un
diamètre
supérieur
à
une
d imension
d éterminée
29.
Les
institutions
espèrent
tout
de
même
que
les
réserves
seront
préservées
au
maximum
par
la
proximité
du
complexe
WAP
(Burkina
Faso
et
Bénin)
et
souhaitent
un
repeuplement
naturel
ultérieur.
Il
est
également
essentiel
de
maintenir
le
corridor
entre
les
deux
parcs
pour
permettre
l’allée
et
venue
des
différentes
espèces
d’animaux.
En
dépit
de
cela,
il
semblerait,
selon
des
études,
qu’il
soit
inévitable
d e
ramener
la
faune
artificiellement
dans
ces
deux
réserves
37.
Depuis
2005,
c’est
le
fils
de
l’ancien
président
de
la
République
du
Togo
qui
est
au
pouvoir.
Son
nom
est
Faure
Gnassingbé.
Après
avoir
passé
plusieurs
années
à
rétablir
le
calme
dans
son
pays,
nous
pouvons
espérer
qu’il
reprendra,
dans
un
proche
avenir,
ce
que
son
père
avait
entrepris
pour
la
gestion
de
ces
deux
réserves
dans
un
proche
avenir,
avant
que
leur
désertification
ne
devienne
irréversible.
En
conclusion
de
cette
quatrième
partie,
nous
pouvons
dire
que
l’outil
de
télédétection
a
été
très
utile
pour
déceler
la
destruction
de
la
végétation
sous
l’effet
des
activités
humaines.
À
partir
de
l’interprétation
des
images
que
nous
avons
recueillies,
nous
avons
pu
voir
que
la
zone
aurait
subi
une
très
forte
déforestation
à
partir
des
années
1990.
Ceci
s’explique
par
le
relâchement
dans
la
surveillance
des
réserves
par
les
autorités,
à
la
suite
de
problèmes
socio-‐politiques.
Cependant,
bien
que
les
résultats
soient
bien
visibles
sur
les
images,
une
vérification
sur
le
terrain
serait
judicieuse.
De
plus,
cette
vérification
nous
permettrait
de
déterminer
l’état
de
dégradation
des
sols
résultant
de
la
destruction
de
la
végétation.
Ce
type
d’étude
sur
la
vitesse
assez
alarmante
du
processus
de
dégradation
des
terres
qui
a
eu
lieu
en
moins
de
20
ans
à
cause
des
pratiques
d e
la
population
locale,
s erait
une
base
intéressante
à
soumettre
à
des
organisations
non
gouvernementale
sensibles
aux
problèmes
de
l’environne-‐ment.
Celles-‐ci
pourraient
appuyer
le
gouvernement
dans
l’aide
à
la
prise
d e
d écision
d e
nouvelles
mesures
afin
d e
protéger
et
réhabiliter
la
zone.
88
Le
Togo
a
célébré
mardi
la
Journée
de
l’arbre
au
Togo.
À
cette
occasion
le
Premier
ministre
Gilbert
Houngbo
a
symboliquement
planté
un
arbre
sur
la
route
d'Agbalépédogan
à
Lomé,
imité
par
le
président
de
l'Assemblée,
Abass
Bonfoh
e t
par
les
membres
du
gouvernement.
Instituée
en
1977
par
le
président
Eyadéma
(décédé
en
février
2005),
cette
journée
vise
à
lutter
contre
la
déforestation.
Selon
le
ministre
de
l'Environnement
et
des
Ressources
forestières,
Kossivi
Ayikué,
des
milliers
d’arbres
seront
plantés
cette
année
dans
le
pays.
89
Conclusion
Cette
étude
a
mis
en
évidence
l’existence
d’une
vaste
zone
de
terrain
qui
a
subi
une
dégradation
importante
et
ceci
d e
manière
très
rapide.
Si
la
nouvelle
utilisation
d es
sols
ne
se
fait
pas
dans
le
s ens
de
leur
conservation,
cette
d éforestation
peut
entraîner
un
risque
de
d ésertification.
Ce
type
de
problème
est
actuellement
en
train
de
s’amplifier
en
Afrique,
à
cause
de
l’expansion
de
la
population
qui
nécessite
d’exploiter
les
terres
pour
survivre.
Un
autre
type
de
végétation
qui
est
soumis
à
d e
grands
changement
est
celui
de
la
«
brousse
tigrée
».
Ce
type
d e
formation
végétale,
très
spécifique
en
Afrique
sahélienne,
a
tendance
aujourd’hui
à
disparaître
à
cause
de
l’exploitation
par
les
h ommes
d es
«
bandes
»
d e
végétation.
Ces
phénomènes
risquent
d ’être
d’autant
p lus
importants
à
l’avenir
que
des
réchauffements
climatiques
sont
attendus,
en
plus
des
effets
de
la
croissance
démographique.
Bien
que
ce
discours
soit
plutôt
alarmiste
sur
la
situation
du
continent
africain,
un
certain
nombre
d e
projets
voit
le
jour
afin
d e
tenter
d’endiguer
la
d ésertification.
L’un
d es
plus
spectaculaire
est
celui
d e
la
«
Grande
muraille
verte
».
Ce
projet
consiste
en
la
construction
d ’une
barrière
végétale
(de
toutes
sortes
:
parcs,
fermes,
cultures,
forêts…)
au
sud
du
Sahara
pour
empêcher
sa
progression.
Cette
muraille
s erait
large
d e
15
km
et
s’étendrait
du
S énégal
à
l’ouest
jusqu’à
Djibouti
à
l’est
sur
une
distance
d e
7
600
km
environ.
De
plus,
elle
p ermettrait
à
la
population
de
d evenir
plus
autonome
a u
niveau
de
l’apport
nutritionnel.
Ce
projet
a
été
signé
en
2011.
C’est
très
prometteur.
Il
nous
reste
à
voir
quand
il
verra
le
jour.
90
Bibliographie
Partie
I
1
–
AFRIQUINFOS,
Afrique/désertification
:
2/3
d es
terres
cultivables
en
Afrique
seraient
non
productives
d ’ici
2050
( expert).
[En
ligne].
Niamey,
octobre
2011.
Disponible
sur
:
<http://www.afriquinfos.com/articles/2011/10/25/brevesdafrique-‐189554.asp>
(consulté
le
20.01.12)
2
–
BIED-‐CHARRETON
M.,
REQUIER-‐DESJARDINS
M.,
octobre
2007,
S ciences
et
société
civile
dans
le
cadre
de
la
lutte
contre
la
d ésertification.
Les
dossiers
thématiques
du
CSFD,
6.
CFSD/Agropolis.
Montpellier.
40
p.
ISSN
1772-‐6964.
3
–
BRABANT
P.,
août
2010,
Une
méthode
d ’évaluation
et
d e
cartographie
d e
la
d égradation
d es
terres
:
proposition
d e
d irectives
normalisées.
Les
dossiers
thématiques
du
C SFD,
8CFSD/Agropolis.
Montpellier.
52
p.
ISSN
1772-‐6964.
4
–
CONSEIL
D’ADMINISTRATION
DE
L’ÉVALUATION
DES
ÉCOSYSTEMES
POUR
LE
MILLÉNAIRE,
2005,
Écosystèmes
et
bien-‐être
humain
:
Synthèse
sur
la
désertification.
[En
ligne].
Washington
DC
:
Island
Press.
ISBN
1-‐59726-‐040-‐1.
Disponible
sur
:
<http://www.millenniumassessment.org/documents/document.797.aspx.pdf>
(consulté
le
06.01.12).
5
–
CORNET,
A.
Résumé
d e
la
conférence
d onnée
à
Agropolis
Museum
le
29
juin
2002.
La
désertification
:
Un
problème
d’environnement,
Un
problème
de
développement.
[En
ligne].
Disponible
sur
<http://www.museum.agropolis.fr/pages/savoirs/desertification/Textes/text.htm>
(consulté
le
04.01.12)
6
–
FONDS
INTERNATIONAL
DE
DÉVELOPPEMENT
AGRICOLE,
2001,
Évaluation
de
la
pauvreté
rurale
:
Afrique
de
l’Ouest
et
du
C entre.
[En
ligne].
Rome
:
Palombi.
Disponible
sur
:
<http://www.ifad.org/poverty/region/pa/french.pdf>
(consulté
le
05.01.12)
7
–
FUTURA-‐ENVIRONNEMENT,
article
du
28.08.2002,
Dégradation
des
sols
et
désertification.
[En
ligne].
Disponible
sur
<http://www.futura-‐sciences.com/fr/doc/t/developpement-‐
durable/d/degradation-‐des-‐sols-‐et-‐desertification_123/c3/221/p1/>
(consulté
le
02.01.12)
8
–
LACOMBE
M.,
ARONSON
J.,
mars
2008,
La
restauration
du
capital
naturel
en
zones
arides
et
s emi-‐
arides
:
a llier
santé
d es
écosystèmes
et
bien-‐être
des
p opulations.
Les
dossiers
thématiques
du
CSFD,
7.
CFSD/Agropolis.
Montpellier.
36
p .
ISSN
1772-‐6964.
9
–
RAUNET
M.,
NAUDIN
K.,
s eptembre
2006,
Lutte
contre
la
d ésertification
:
l’apport
d’une
agriculture
en
s emis
d irect
sur
couverture
végétale
p ermanente
(SCV).
Les
dossiers
thématiques
du
C SFD,
4
CFSD/Agropolis.
Montpellier.
36
p .
ISSN
1772-‐6964.
10
–
REQUIER-‐DESJARDINS
M.,
juin
2007
Pourquoi
faut-‐il
investir
en
zone
aride
?.
Les
dossiers
thématiques
du
C SFD,
5.
CFSD/Agropolis.
Montpellier.
40
p.
ISSN
1772-‐6964.
91
11
–
RESQUIER-‐DESJARDINS
M.,
CARON
P.,
janvier
2005,
La
lutte
contre
la
d ésertification
:
Un
b ien
public
mondial
environnemental
?.
Les
dossiers
thématiques
du
CSFD,
1.
CFSD/Agropolis.
Montpellier.
28
p.
ISSN
1772-‐6964.
12
–
REYNOLDS
et
al.,
mai
2007,
Global
Desertification
:
Building
a
Science
for
Dryland
Development.
[En
ligne]
Science,
316
:
847-‐851.
Disponible
sur
:
<http://www.sciencemag.org/content/316/5826/847.full>
(consulté
le
13.01.12)
13
–
STOCKING
M.A.,
novembre
2003
Tropical
Soils
and
Food
S ecurity
:
The
Next
50
Years.
[En
ligne]
Science,
302
:
1356-‐1359.
Disponible
sur
:
<http://www.sciencemag.org/content/302/5649/1356.full.pdf>
(consulté
le
13.01.12)
Filmographie
MOUNIER
E.
Conseil
scientifique
:
CORNET
A.
Production
:
ADN
PRODUCTION.
Moi
Sékou,
mon
exil,
mon
village,
mon
combat.
France
5,
IRD,
CE,
2004.
Tourné
en
DV.
CAM.
DVD
vidéo,
52
min.
Documentaire.
Disponible
en
français
et
en
anglais.
MOUNIER
E.
Conseil
scientifique
:
CORNET
A.
Production
:
MIN
DE
L’ENV.
Nourrir
la
terre.
IRD,
ADN
Production,
2001.
Tourné
en
DV.
DVD
vidéo,
20
min.
Documentaire.
Disponible
en
français.
Partie
II
15
–
BRABANT
P.
Activités
humaines
et
d égradation
d es
terres.
Collection
Atlas
Cédérom.
Indicateurs
et
méthode.
IRD,
Paris.
p
99-‐102.
Consultable
sur
<http://www.cartographie.ird.fr/degra_PB.html>
16
–
CEDEAO-‐CSAO/OCDE.
Atlas
de
l’Intégration
Régionale
en
Afrique
de
l’Ouest
:
Le
climat
et
les
changements
climatiques.
Janvier
2008.
[En
ligne].
Disponible
sur
:
<http://www.oecd.org/dataoecd/44/6/40121057.pdf>
(consulté
le
19.01.12)
17
–
CEDEAO-‐CSAO/OCDE.
Atlas
de
l’Intégration
Régionale
en
Afrique
de
l’Ouest
:
Le
monde
rural
et
les
mutations
agricoles.
Mai
2007.
[En
ligne].
Disponible
sur
:
<http://www.oecd.org/dataoecd/28/46/38903625.pdf>
(consulté
le
26.01.12)
92
18
–
CES
POUR
LES
INGÉNIEURS
DE
L’ÉQUIPEMENT
RURAL
ET
DE
L’AGRONOMIE.
Érosion
hydrique.
[En
ligne].
Disponible
sur
:
<http://www.bf.refer.org/toure/pageweb/erohydry.htm>
(consulté
le
02.02.12)
19
–
DABIN
B.,
MAIGNIEN
R.,
1979
Les
principaux
sols
d’Afrique
d e
l’Ouest
et
leurs
potentialités
agricoles
(1).
C ah.
ORSTOM,
s ér.
Pédol.,
vol.
XVII,
4
:
235-‐257.
[En
ligne].
Disponible
sur
:
<http://horizon.documentation.ird.fr/exl-‐doc/pleins_textes/cahiers/PTP/18633.PDF>
(consulté
le
02.02.12)
20
–
LE
HOUEROU
H.
N.,
1980,
The
Rangelands
of
the
Sahel.
Journal
of
Range
Management,
33
:
41-‐
46.
Partie
III
22
–
BEGNI
G.,
ESCADAFAL
R.,
FONTANNAZ
D.,
HONG-‐NGA
NGUYEN
A-‐T.,
mai
2005,
La
télédétection
:
un
outil
pour
le
suivi
et
l’évaluation
d e
la
d ésertification.
Les
dossiers
thématiques
du
CSFD,
2.
CFSD/Agropolis.
Montpellier.
44
p.
ISSN
1772-‐6964.
23
–
DEROIN
J-‐P.,
2010.
Photo-‐interprétation
–
European
journal
of
applied
remote
sensing.
Vol
46,
2010
/3-‐4.
ESKA
SA.
Paris.
p
97-‐174.
ISSN
0031-‐8523.
24
–
ESCADAFAL,
R.,
2007,
La
surface
d es
sols
d es
régions
arides
:
lien
entre
l'écologie
d e
terrain
et
la
télédétection.
[En
ligne].
Territoires
et
aridité
au
n ord
et
au
sud
du
Sahara
:
la
lutte
contre
la
dégradation
d es
terres,
bilan
d es
a cquis
et
nouvelles
p erspectives
de
recherche
:
actes
du
séminaire
,
Sols
de
Tunisie,
(num.
spécial
2)
:
56-‐70.
Disponible
sur
:
<http://horizon.documentation.ird.fr/exl-‐doc/pleins_textes/divers10-‐02/010039330.pdf>
(consulté
le
16.01.12)
25
–
ESCADAFAL
R.,
2007,
Les
bases
de
la
surveillance
de
la
d ésertification
par
satellites.
[En
ligne].
Sécheresse,
18,
4
:
263-‐270.
Disponible
sur
:
<http://hal.ird.fr/docs/00/38/97/29/PDF/Escadafal_secheresse2007.pdf>
(consulté
le
18.01.12)
26
–
GIRARD
M.C.,
ESCADAFAL
R.,
2011.
«
La
télédétection
:
méthode
d ’inventaire
et
de
surveillance
globale.
»
In
Sols
et
environnement.
2e
éd.
Paris
:
Dunod
:
454-‐479.
(Sciences
Sup).
ISBN
978-‐2-‐
10-‐054900-‐9
27
–
GIRARD
M.C.,
GIRARD
C.M.,
1989,
Télédétection
appliquée
:
zones
tempérées
et
intertropicales.
Paris,
Masson,
coll.
S ciences
agronomiques.
ISBN
2-‐225-‐81202-‐0,
260
p.
93
Partie
IV
29
–
ADJONOU
K.,
BELLEFONTAINE
R.,
KOKOU
K.,2009,
Les
forêts
claires
du
parc
national
Oti-‐Kéran
au
Nord-‐Togo
:
s tructure,
d ynamique
et
impacts
d es
modifications
climatiques
récentes.
[En
ligne].
Sécheresse,
20.
1e.
p
e1-‐e10.
Disponible
sur
:
<http://www.secheresse.info/IMG/pdf/vol20_n1e_Adjonou.pdf>
(consulté
le
20.01.12)
30
–
BRABANT
P.,
août
2010,
Une
méthode
d’évaluation
et
d e
cartographie
d e
la
d égradation
d es
terres
:
proposition
d e
d irectives
normalisées.
Les
dossiers
thématiques
du
C SFD,
8.
CFSD/Agropolis.
Montpellier.
52
p.
ISSN
1772-‐6964.
31
–
BRABANT
P.,
DARRACQ
S.,
EGUE
K.,
SIMONNEAUX
V.,
1996,
TOGO.
État
de
la
désertification
des
terres
résultant
des
activités
humaines
:
notice
explicative
de
la
carte
des
indices
de
dégradation
(carte
jointe
à
la
notice).
Paris,
ORSTOM,
coll.
notice
explicative,
112.
ISBN
2-‐7099-‐1348-‐8,
57
p.
32
–
CORNET
A.,
FONTAINE
C.,
STEICHEN
P.,
La
d ésertification
dans
tous
ses
états.
[En
ligne].
Dossiers
Suds
en
ligne.
Janvier.
Disponible
sur
:
<http://www.mpl.ird.fr/suds-‐en-‐
ligne/desertif/lutte/lutte3d.html>
(consulté
le
06.01.12)
34
–
DAO
B.,
HENDRICKX
G.,
SIDIBE
I.,
BELEM
A.M.G.,
DE
LA
ROCQUE
S.,
Impact
de
la
s écheresse
et
de
la
dégradation
des
aires
protégées
s ur
la
répartition
des
trypanosomoses
bovines
et
de
leurs
vecteurs
dans
le
bassin
versant
de
l’Oti
au
nord
du
Togo.
[En
ligne].
Disponible
sur
:
<http://remvt.cirad.fr/cd/derniers_num/2008/EMVT08_153_160.pdf>
(consulté
le
19.01.12)
36
–
GIRARD
M.C.,
ESCADAFAL
R.,
2011,
«
La
télédétection
:
méthode
d ’inventaire
et
de
surveillance
globale
».
In
Sols
et
environnement.
2e
éd.
Paris
:
Dunod.
(Sci.
Sup.).
ISBN
978-‐2-‐10-‐054900-‐9
:
454-‐479.
37
–
PROGRAMME
AIRES
PROTÉGÉES
D’AFRIQUE
DU
CENTRE
ET
DE
L’OUEST.
Parcs
et
réserves
du
Togo.
[En
ligne].
Disponible
sur
:
<http://papaco.org/Parc
%20togo.htm>
(consulté
le
18.01.12)
94
40
–
UNESCO,
Parc
national
d e
la
Kéran
et
la
réserve
d e
faune
Oti-‐Mandouri.
[En
ligne].
Disponible
sur
:
<http://whc.unesco.org/fr/listesindicatives/1617/>
Logiciels
et
sites
internet
utilisés
pour
l’étude
ESRI.
ArcGIS,
version
10.
LAND COVER. Global Land Cover Facility. [En ligne]. Disponible sur <http://glcf.umiacs.umd.edu/>
95
Liste
des
illustrations
Carte
1
:
Risque
d e
sécurité
a limentaire
(Source
:
Maplecroft,
2010).
Disponible
sur
<http://maplecroft.com/about/news/food-‐security.html>
Carte
2
:
Peuplement
et
conditions
agro-‐climatiques
(Source
:
Atlas
d e
l’intégration
régionale
en
Afrique
d e
l’Ouest,
Le
monde
rural
et
les
mutations
a gricoles).
Référence
b ibliographique
17.
Carte
3
:
Localisation
des
zones
sèches
d ’aujourd’hui
et
leurs
catégories
(Source
:
CONSEIL
D’ADMINISTRATION
DE
L’ÉVALUATION
DES
ÉCOSYSTEMES
POUR
LE
MILLÉNAIRE.
Écosystèmes
et
bien-‐être
humain
:
Synthèse
sur
la
Désertification)
Référence
b ibliographique
4.
Carte
4:
Afrique
d e
l’Ouest
(Source
:
Mémo
Bio,
Afrique
d e
l’Ouest)
Disponible
sur
<http://www.memobio.fr/html/para/pa_rg_afou.html>
Carte
5
:
Cycle
d e
la
mousson
en
Afrique
d e
l’Ouest
(Source
:
Atlas
de
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest,
Le
climat
et
les
changements
climatiques)
Référence
b ibliographique
16.
Carte
6:
Changements
possibles
en
Afrique
(Source
:
Atlas
d e
l’intégration
régionale
en
Afrique
d e
l’Ouest,
Le
climat
et
les
changements
climatiques)
Référence
bibliographique
16.
Carte
7
:
«
Soil
d egradation
»
du
programme
GLASOD
(Source
:
UNEP,
Degraded
soils)
Disponible
sur
<http://maps.grida.no/go/graphic/degraded-‐soils>
Carte
8
:
Indices
de
dégradation
d es
sols
du
Nord
du
Togo
(Source
:
TOGO
État
de
la
d ésertification
des
t erres
résultant
d es
a ctivités
humaines
:
Notice
explicative
de
la
carte
des
indices
d e
d égradation)
Référence
bibliographique
31.
Carte 10 : Nord du Togo (Source : Carte IGN du Togo)
Carte 11 : Différences d’indice d e végétation normalisé d es deux zones protégées entre 2007 et 1987
Encadré
1
:
Les
d ifférents
composants
du
sol
(Source
:
©
INRA,
2009).
Disponible
sur
<http://www.inra.fr/la_science_et_vous/partager_nos_ressources/prets_d_expositions/sia09_le_sol>
Encadré
2
:
Relations
d e
causes
à
effets
dans
les
processus
d e
d égradation
d es
terres
dans
le
Sahel
(Source
:
Per
Lindskog
et
Anna
Tengberg,
Les
causes
physiques
et
humaines
d e
l’érosion
dans
le
Sahel
–
Proposition
d ’un
modèle).
Disponible
sur
<http://10.111.26.217/collect/bre/index/assoc/HASH0131.dir/15-‐232-‐246.pdf>
Encadré
3
:
Quelques
dates
importantes
du
programme
ROSELT
(Source
:
CSFD,
1)
Référence
bibliographique
11.
Encadré
4
:
Quelques
t echniques
de
régénération
d es
sols
a u
Burkina
Faso
(Source
:
CSFD,
1).
Référence
bibliographique
11.
Graphe 1 : Répartition des t erres sèches par continent (Source : CSFD, 5). Référence bibliographique 10.
Graphe
2
:
Rendement
d es
cultures
en
fonction
d e
l’érosion
en
t erme
de
perte
d e
sol
cumulée
(culture
de
maïs
à
4
000
kilogrammes
de
grain
par
hectare)
(Source
:
STOCKING
M.A.,
Tropical
Soils
and
Food
Security
:
The
Next
50
Years).
Référence
bibliographique
13.
96
Graphe
3
:
Perspectives
du
potentiel
agricole
dans
le
monde
(Source
:
Atlas
d e
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest,
Le
climat
et
les
changements
climatiques)
Référence
bibliographique
16.
Graphe
4
:
Évolution
d es
t empératures
d epuis
20
000
ans
(Source
:
Atlas
d e
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest,
Le
climat
et
les
changements
climatiques)
Référence
bibliographique
16.
Graphe
5
:
Principales
causes
d e
dégradation
des
sols
dans
les
zones
a rides
(Source
:
CSFD,
1)
Référence
bibliographique
11.
Graphe
6
:
Spectre
d’absorption
d e
la
chlorophylle
a
et
b
(Source
:
Wikipédia,
Chlorophylle)
Disponible
sur
<http://fr.wikipedia.org/wiki/Chlorophylle>
Graphe
7
:
Températures
et
p récipitations
dans
la
capitale
d u
Togo,
Lomé
(Source
:
studentsoftheworld.info,
Informations
d e
base,
Togo)
Disponible
sur
<http://www.studentsoftheworld.info/pagegeo_fr.php3?Pays=TOG>
Image
1
:
Logo
d e
l’Institut
d e
Recherche
pour
le
Développement,
un
institut
dont
la
p riorité
est
la
recherche
au
Sud
(Source
:
Institut
d e
Recherche
pour
le
Développement).
Disponible
sur
<http://www.ird.fr/>
Image
2
:
Coupe
de
sol
(Source
:
SVT
au
collège,
2012).
Disponible
sur
<http://svtaucollege.fr/index.php?option=com_content&task=view&id=14&Itemid=32>
Image
3
:
Interrelations
entre
les
d ifférents
processus
intervenant
dans
la
d ésertification
(Source
:
CSFD,
8).
Référence
bibliographique
3.
Image
4
:
Évolution
d e
la
superficie
du
lac
Tchad
(janvier
1999,
2003
et
2007)
(Source
:
Atlas
d e
l’intégration
régionale
en
Afrique
de
l’Ouest,
Le
climat
et
les
changements
climatiques)
Référence
bibliographique
16.
Image
5
:
Différents
types
de
sol
(Source
:
ÉCOSYSTÈMES,
Typologie
des
sols)
Disponible
sur
<http://www.ecosociosystemes.fr/typologie_sols.html>
Image
6
:
Une
d es
premières
images
d e
photographie
a érienne
prises
par
Nadar,
place
de
l’étoile
(Source
:
volmag.free.fr,
Histoire)
Disponible
sur
<http://volmag.free.fr/KAP/KAPhistoire.htm>
Image
7
:
Représentation
du
satellite
Landsat
7
(Source
:
NASA,
Media
Resources)
Disponible
sur
<http://landsat.gsfc.nasa.gov/images/media.html>
Image
8
:
Spectre
électromagnétique
(Source
:
Olympiades
de
physique
2005,
Le
phénomène
lumière)
Disponible
sur
<http://olympiade.poissons.free.fr/le_phenomene_lumiere.htm>
Image
9
:
Direction
d es
champs
d es
ondes
électromagnétiques
(Source
:
Olympiades
d e
physique
2005,
Le
phénomène
lumière)
Disponible
sur
<http://olympiade.poissons.free.fr/le_phenomene_lumiere.htm>
Image
10
:
Les
différents
flux
à
la
surface
d’un
objet
(Source
:
Formation
d e
la
v ie,
Composition
d e
l’atmosphère
terrestre)
Disponible
sur
<http://formationdelavie.free.fr/atmosphere.htm>
Image
11
:
Position
relative
du
satellite
géostationnaire
et
d u
satellite
h éliosynchrone
(Source
:
A groParisTech,
Les
satellites
d’observation
d e
la
Terre)
Disponible
sur
<http://138.102.82.2/supports/cours/teledetection/vademecum/vecteurs/SATEL.html>
Image
12
:
Interactions
entre
les
éléments
du
système
de
télédétection
et
ses
explications
(Source
:
RESSOURCES
NATURELLES
CANADA,
Tutoriel
:
Notions
fondamentales
de
télédétection)
Référence
bibliographique
28.
97
Image
13
:
Lien
entre
la
luminosité
d es
p ixels,
les
p ixels
et
l’image
satellitaire
obtenue
(Source
:
Académie
d e
Rennes
SVT,
Réalisation
d’une
image
satellite)
Disponible
sur
<http://espace-‐svt.ac-‐
rennes.fr/applic/images_sat/ima_sat/ima_sat.htm>
Image 14 : Image satellitaire d e la région des Savanes au Nord du Togo, Djanbangou (Source : Google Earth)
Image
15
:
Interface
du
site
EarthExplorer
d’USGS
(Source
:
USGS,
Earth
Explorer)
Disponible
sur
<http://earthexplorer.usgs.gov/>
Image
16
:
Image
d e
la
zone
étudiée
en
couleur
naturelle,
format
JPEG,
30
o ctobre
1987
(Source
:
USGS,
Earth
Explorer)
Disponible
sur
<http://earthexplorer.usgs.gov/>
Image
17
:
Image
d e
la
zone
étudiée
en
couleur
naturelle
avec
présence
de
nombreux
nuages,
format
JPEG,
12
septembre
1990
(Source
:
USGS,
Earth
Explorer)
Disponible
sur
<http://earthexplorer.usgs.gov/>
Image 18 : Image satellitaire du Nord du Togo en couleur naturelle au 30 o ctobre 1 987
Image 19 : Image satellitaire du Nord du Togo en couleur naturelle au 6 novembre 2007
Image 20 : Image satellitaire du Nord du Togo en couleur végétation au 30 o ctobre 1987
Image 21 : Image satellitaire du Nord du Togo en couleur végétation au 6 novembre 2007
Photographie
1
:
Végétation
anéantie
dans
une
région
affectée
par
la
sécheresse,
sol
Dior,
Sénégal
(Source
:
©
FAO,
Ch.
Earth).
Disponible
sur
<http://www.futura-‐sciences.com/fr/news/t/terre-‐3/d/journee-‐mondiale-‐
contre-‐la-‐desertification-‐un-‐tiers-‐du-‐globe-‐menace_6514/>
Photographie
2
:
Champ
de
mil
durant
la
saison
sèche,
après
que
le
fermier
ait
enlevé
les
t iges
de
m il
(14°
15'
10"
Nord
et
8°
52'
00"
Est)
(Source
:
Dalli,
env.
printemps
1990).
Disponible
sur
<http://www.eden-‐
foundation.org/francais/articles_desertification.html>
Photographie
3
:
Exemple
d e
l’avancée
du
d ésert
sur
une
oasis
dans
le
Sahel
(Source
:
©
VOLTCHEV,
UNEP).
Disponible
sur
<http://www.hardrainproject.com/hrpl?n=1660>
Photographie
4
:
Déforestation
en
A mazonie,
Brésil
(Source
:
GEO,
©
Marcelo
Sayao/epa/Corbis).
Disponible
sur
<http://www.geo.fr/environnement/actualite-‐durable/deforestation-‐fao-‐33893>
Photographie
5
:
Sol
craquelé
par
la
secheresse,
Burkina
Faso
(Source
:
©
IRD/
Daina
Rechner).
Disponible
sur
<http://www.ird.fr/toute-‐l-‐actualite/actualites/communiques-‐et-‐dossiers-‐de-‐presse/dakar-‐accueille-‐l-‐atelier-‐
ripiecsa-‐accompagnement-‐a-‐l-‐ecriture-‐d-‐articles-‐scientifiques>
Photographie
6
:
Un
cob
d e
Buffon
(Source
:
Togo
tourisme,
Réserves
naturelles)
Disponible
sur
<http://www.togo-‐tourisme.com/togo-‐tourisme-‐faune-‐reserves-‐parcs-‐naturels.php?id_page=19>
Photographie
7
:
Déforestation
du
mont
A gou
au
Togo,
point
culminant
du
pays,
situé
au
sud-‐ouest
du
Togo
(Source
:
Lignes
d e
bord,
Déforestation
:
la
faim
d ’un
monde)
Disponible
sur
<http://www.delaby.info/post/2008/03/14/Deforestation-‐
%3A-‐la-‐faim-‐dun-‐monde>
Photographie
8
:
Prise
lors
de
la
journée
de
l’arbre
au
Togo
(Source
:
République
Togolaise,
Société,
Lutte
contre
la
d éforestation)
Disponible
sur
<http://www.republicoftogo.com/Toutes-‐les
rubriques/Societe/Lutte-‐
contre-‐la-‐deforestation>
98
Tableau
1
:
Quelques
chiffres
concernant
les
ressources
mondiales
en
t erres
(Source
:
CSFD,
8).
Référence
bibliographique
3.
Tableau
2
:
Liste
d es
principales
d égradations
qui
affecte
les
sols
ferrugineux
d’Afrique
d e
l’Ouest
(Source
:
inspiré
du
t ravail
de
P.Brabant)
Référence
b ibliographique
15.
Tableau
3
:
Constitution
d e
l’indice
synthétique
d’état
d e
d égradation
(Source
:
CSFD,
8)
Référence
bibliographique
3.
Tableau
4
:
Relations
entre
couleurs
et
bandes
spectrales
pour
les
images
couleur
et
infrarouge
couleur
(Source
:
Sols
et
environnement)
Référence
bibliographique
36.
99
Annexe
1
Construction
de
l’indice
synthétique
de
dégradation
des
terres
En marron tramé : les dix sous-types les plus fréquents dans les zones affectées par la désertification.
En marron : les 26 sous-types de dégradation qui peuvent se manifester dans les zones à risque de désertification.
* Érosion en ravines et en ravins dans les secteurs périphériques et non asphaltés des villes des pays en développement.
** Lors des conflits dans les Balkans, en Irak, au Koweït et en Afghanistan, les troupes de l’OTAN, les coalisés et l’armée américaine
principalement ont abondamment utilisé des munitions à uranium appauvri. Les débris très fins d’uranium appauvri émis par l’explosion de la
munition à l’impact se déposent sur le sol en le contaminant.
100
Annexe
2
Schéma
des
pas
et
rang
du
Togo
101