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Gaël Guilhem
French Institute of Sport (INSEP)
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IceROCKET: Balance between mechanical demand and muscle capacities in elite icehockey View project
All content following this page was uploaded by Gaël Guilhem on 26 October 2017.
EXTRAIT
L’échauffement
muscle
son jeu
L’échauffement
muscle
son jeu
Gaël Guilhem
Directeur du Laboratoire Sport, expertise et performance (EA 7370) SEP,
unité Recherche à l’INSEP.
I ncontournable de la
pratique sportive,
l’échauffement est
aujourd’hui bien intégré dans
les routines de préparation
avant l’entraînement et la
compétition. Du cerveau
jusqu’au muscle, cet article
propose de décrire les effets
majeurs des différentes
techniques d’échauffement
et d’apprécier dans quelle
mesure elles favorisent
l’atteinte d’une performance
optimale, voire contribuent à
réduire le risque de blessure.
©Icon sport
[sciences du sport]
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Réflexions Sport # 17 - oct 2017
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Température musculaire (°C)
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-5 15 min de vélo
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Échauffement passif : Figure 4 – Pantalon chauffant
trop facile pour être vrai ? évitant le refroidissement
musculaire entre l’échauffe-
Considérant les effets positifs de ment et la compétition.
l’augmentation ponctuelle de la
température musculaire, le recours aux
stratégies d’échauffement passives
(pommades, coussins et pantalons
chauffants, bains chauds ou massages)
semble intéressant. Pourtant, nombre
Les jambes
mais aussi la tête
de preuves scientifiques affirment que
les mouvements actifs sont plus efficaces
pour augmenter la température
musculaire (McGowan et al. 2015),
et entraînent d’autres changements
La performance musculaire peut
neurophysiologiques impliqués dans être dans une certaine mesure posi-
la performance (Cf. section suivante). tivement influencée par l’activité
En effet, les échauffements passifs précédemment réalisée. Désigné
ne permettent pas d’augmenter la
sous le terme de « potentialisa-
température des tissus profonds d’où
des bénéfices sur la performance tion post-activation » (PAP), ce
généralement inférieurs à ceux phénomène signifie que certaines
observés après une mise en route active tâches pré-activatrices peuvent
(Bishop, 2003). Néanmoins, tout ce qui créer des conditions neuromus-
concerne l’échauffement passif n’est
pas mauvais. Ainsi, il peut être très utile
culaires avantageuses pour la per-
quand il s’agit de garder les muscles formance athlétique à venir. Une
chauds (Faulkner et al. 2013). Dans de étude néo-zélandaise, portant
nombreuses situations, le temps entre sur un échauffement de vélo de
échauffement et compétition est assez
important pour compromettre les
15 minutes, a révélé que la réalisa-
réponses physiologiques positives dues tion de 4 séries de 4 tours de pédale
à un échauffement actif. Les mi-temps avec une résistance élevée, a amé-
et les remplacements de joueurs lioré la puissance maximale sur un
sont aussi fréquents dans certains
sports pour lesquels l’échauffement
sprint de 6 secondes (Munro et al.
passif peut être utile. Faute de bain 2017).
chaud réalisable en compétition, les
Des résultats similaires ont été
avancées technologiques deviennent
primordiales. Par exemple, aux observés avec des exercices de
Jeux olympiques de 2012, l’équipe force (ex : squat), suggérant l’im-
britannique de cyclisme sur piste a été portance du « réveil » de la fonction
équipée de pantalons chauffants, afin neuromusculaire tout en s’échauf-
d’éviter le refroidissement musculaire
entre l’échauffement et la compétition fant avant une compétition. Cinq
(Figure 4).
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À propos des étirements…
... quelques
explosive neuromusculaire maximale.
D’une part, de nombreuses études
scientifiques affirment que la capacité
répétitions d’un neuromusculaire à produire une force
explosive peut être altérée après
« empreinte » dans le
aux étirements dynamiques. D’autre
part, un étirement statique de longue
durée (au-delà de 60 s) peut altérer
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1 cm
Semi-
≥ 150
tendineux
Semi-
120
90
kPa
60
femoris
Biceps
30
Figure 6 – (A) Utilisation de l’élastographie pour évaluer l’élasticité musculaire. La carte de cou-
leur représente l’élasticité du muscle, du bleu (tissu plutôt élastique) au rouge (tissu plutôt raide).
(B) Mesures individuelles des muscles ischio-jambiers (avant, puis 5 et 30 minutes après un échauffement
utilisant le vélo et le foam rolling).
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À retenir !
Un échauffement efficace doit viser
l’augmentation de la température
musculaire.
L’échauffement actif est plus
efficace pour élever la tempéra-
ture musculaire. Néanmoins, les
vêtements de chauffage passif sont
utiles pour maintenir la tempéra-
ture du corps pendant de longues
périodes entre l’échauffement et la
compétition.
L’échauffement (spécialement
actif) est associé à une diminution
de la raideur des tissus (muscle,
tendons) et une augmentation du
liquide synovial, ce qui entraîne
des augmentations de l’amplitude
©Icon sport
maximale de mouvement et poten-
tiellement une réduction du risque
de blessures.
Pour approfondir sur le sujet, cli- Des efforts moins fatigants, réalisés
quez sur l’image ci-dessous pour à haute intensité et de courtes
visionner cet échange lors d’une durées peuvent améliorer les
conférence organisée à l’INSEP performances ultérieures.
en juillet 2014
La routine d’échauffement cons-
titue ainsi une bonne occasion de
renforcer la coordination et de
familiariser notre système nerveux
avec une technique appropriée,
qui peut aider à améliorer l’effica-
cité des mouvements et réduire les
risques de blessures.
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