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LES ROCHES]
3. Les roches
La croûte terrestre est constituée par des roches. Leur étude est le domaine de la
pétrographie. Les caractéristiques des roches peuvent être considérées comme un
"enregistrement" de leur histoire. Elles permettent d'en retracer la genèse et par là de
déterminer les conditions de milieu qui régnaient à l'époque de leur formation.
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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]
Ces trois catégories de roches forment un cycle fermé dans la croûte terrestre (figure 1.12).
Elles résultent de la cristallisation d'un magma en fusion qui a une origine profonde.
Occasionnellement, lorsqu'elles sont altérées et fissurées, elles peuvent abriter des
hydrocarbures. Mais le plus souvent, la présence de manifestations magmatiques est un critère
négatif du point de vue pétrolier. Elles constituent généralement le socle des bassins
sédimentaires.
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3.1.1.1 Texture
Parmi les roches qui résultent de la consolidation du magma, on distingue les roches
volcaniques qui se sont consolidées à l'air libre et les roches plutoniques qui ont cristallisé en
profondeur.
Les magmas basaltiques ont une origine profonde tandis que les magmas acides granitiques
proviennent de la fusion des roches de la croûte terrestre prenant ainsi les caractères d'un
terme ultime du métamorphisme.
Le rapport Silicium sur Oxygène est un indicateur de la fluidité du magma. Les magmas
riches en silice produisent des laves très visqueuses et un volcanisme à dominante explosive.
Les magmas pauvres en silice produisent des laves très fluides (volcanisme de type hawaien).
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On distingue :
• Le dynamométamorphisme qui déforme et écrase les roches, mais ne développe pas ou
peu de minéraux nouveaux. Tous les termes de passage peuvent exister entre le seul
effet du tassement des sédiments sous leur propre poids et l'effet de contraintes plus
fortes liées aux déformations tectoniques ; l'un et l'autre se traduisent par des
réarrangements mécaniques des minéraux, particulièrement des minéraux phylliteux qui
ont tendance à se coucher et à se disposer en lits perpendiculaires à la plus forte des
contraintes en place. A la limite, les minéraux eux-mêmes sont déformés. Le
dynamométamorphisme produit des schistes.
• Le métamorphisme proprement dit qui ajoute aux contraintes mécaniques une élévation
de température et entraîne l'apparition de minéraux nouveaux dits de métamorphisme.
Les roches sédimentaires, par opposition aux roches magmatiques, sont des roches formées
par accumulation de minéraux à la surface du globe suivant des modalités diverses. La plus
grande partie résulte de dépôt en milieu aquatique (lacustre et surtout marin) dans les bassins
sédimentaires.
Elles sont caractérisées par leur disposition stratifiée en lits successifs résultant de leur
mode de dépôt et par la présence fréquente de débris animaux ou végétaux : les fossiles.
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a) Attaque chimique
Les eaux météoriques attaquent les minéraux, ceci d'autant plus facilement qu'elles sont
acides. Cette acidité dépend en particulier de la teneur en gaz carbonique dissous.
Les évaporites et les carbonates sont faciles à dissoudre, les silicates (micas et feldspaths)
sont également facile à hydroliser à l'exception de la silice : les ions les plus mobiles (Na+,
K+) passent les premiers en solution.
Il en résulte :
• des solutions riches en différents minéraux,
• la formation de nouveaux minéraux (argiles, hydroxydes de fer, d'aluminium, etc.)
insolubles ou peu solubles dans l'eau, désagrégés et réduits à l'état de grains de
dimensions variables formant les sols,
• à une échelle plus importante, une fissuration et une désagrégation des massifs rocheux.
b) Attaque mécanique
Les agents mécaniques, qui sont également susceptibles de transporter les sédiments, vont
détruire les roches. Ces agents sont :
• les variations de température qui produisent l'alternance de périodes de gel et de dégel
qui fait éclater les roches et les disloque,
• les forces de pesanteur responsables d'éboulements, de glissements sur des reliefs
importants qui donnent naissance à des éboulis sensibles aux autres agents,
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• l'eau courante, les courants marins, les vagues, la glace et le vent qui usent les roches, les
bombardent avec les débris transportés, puis éliminent les débris en les transportant.
Cette attaque mécanique va produire une fragmentation des roches et former des morceaux
de dimensions très variables.
3.3.1.2 Transport
Les débris résultant de l'attaque chimique et mécanique des roches sont entraînés du lieu de
destruction vers le lieu de sédimentation. L'eau est le principal agent de transport. Les
matériaux sont déplacés en solution et sous forme de débris de taille variable.
Suivant le moyen de transport des sédiments, leurs formes seront différentes (sédiments
arrondis avec les eaux, anguleux avec le vent).
Les débris sont transportés sur des distances variables suivant l'énergie du moyen de
transport. Dans un cours d'eau, l'énergie est fonction de la pente : elle diminue
progressivement de l'amont vers l'aval ; il en résulte un tri des éléments transportés par taille
décroissante dans ce même sens. Lorsque le cours d'eau débouche dans la mer, les sédiments
sont susceptibles d'être repris par les courants marins ; leur tri est alors fonction de l'agitation
marine donc de l'énergie du milieu de sédimentation.
Les ions transportés en solution sont en équilibre dans leur milieu de transport ; s'il se
produit une rupture de cet équilibre (arrivée en milieu marin salé par exemple), il peut y avoir
précipitation.
Il faut également ajouter l'activité de certains organismes vivants qui conduit à la formation
de dépôts biochimiques importants, principalement calcaires (cas des récifs).
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Il résulte de ces différentes actions un sédiment formé de grains de matière solide variables
par leur taille, leur nature et leur origine, parfois mêlés à d'autres grains beaucoup plus petits
qui proviennent pour une part de phénomènes de précipitation chimique et / ou biochimique.
3.3.1.4 Diagenèse
Les sédiments, au moment de leur dépôt, sont meubles, généralement gorgés d'eau ; ils se
transforment progressivement en roches sous l'effet de la diagenèse.
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La diagenèse débute très tôt après le dépôt des sédiments. Elle se poursuit ensuite en
relation avec la vitesse de sédimentation. Elle est très rapide au début et ralentit
progressivement, elle passe sans interruption à la catagenèse et aux premiers stades du
métamorphisme.
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3.3.2.1 Grains
L'échelle de taille des grains généralement adoptée par les pétroliers est l'échelle de
Wentworth ; elle est établie en fonction des dimensions des mailles des tamis utilisés pour la
séparation des éléments constituant les roches meubles.
Remarque : les termes rudites, arénites et lutites sont surtout utilisés pour la classification
et la nomenclature des roches sédimentaires d'origine détritique (voir classification des roches
sédimentaires).
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3.3.2.2 Matrice
La matrice lie les grains entre eux. Elle apparaît comme une matière amorphe plus ou
moins dure et compacte. Lorsqu'elle existe, elle peut apparaître sous deux formes différentes
suivant sa nature et son origine :
• un liant contemporain de la sédimentation qui est représenté par la fraction lutite du
dépôt,
• un ciment, le plus souvent clairement cristallisé, qui résulte d'une précipitation à partir
des solutions ou d'une transformation d'une partie du sédiment originel par des actions
de diagenèse.
Les deux formes peuvent coexister. En l'absence de matrice, la roche est meuble.
L'abondance de la matrice et sa nature conditionnent l'induration de la roche qu'il ne faut pas
confondre avec la dureté du minéral le plus représenté :
• de la dureté dépend le caractère abrasif de la roche : elle conditionne la durée de vie de
l'outil de forage,
• de l'induration dépend la résistance mécanique à la fragmentation : elle conditionne pour
une part importante la vitesse d'avancement de l'outil.
Remarque : Le terme matrice est souvent utilisé pour désigner la partie solide de la roche.
Les fluides (eau, hydrocarbures, hydrogène sulfuré, gaz carbonique, etc.) contenus dans
une roche occupent les pores de la roche.
Le volume poreux d'une roche est généralement très hétérogène. Les pores présentent des
formes irrégulières et sont plus ou moins reliés entre eux par de fins canaux tortueux.
La porosité est la fraction du volume d'une roche non occupée par des éléments solides.
a) Porosité totale
La porosité totale Øt est égale au rapport du volume total des pores existant entre les
éléments minéraux de la roche sur le volume total de la roche :
V – Vs Vp
t = t =
Vt Vt
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b) Porosité effective
La porosité effective (ou utile) Øe est la porosité accessible aux fluides libres. Elle est en
général inférieure de 20 à 25 %, parfois de 50 %, à la porosité totale. La porosité totale d'une
roche importe peu, c'est la porosité utile qui intéresse les ingénieurs gisement.
La porosité, qui constitue l'une des caractéristiques fondamentales d'un réservoir, apparaît
comme le résultat de toute une série d'événements géologiques :
• sur le plan sédimentologique, elle augmente avec l'énergie du milieu de dépôt et avec la
propreté du dépôt (meilleur classement et homogénéité du sédiment),
• sur le plan de l'histoire géologique, elle diminue avec l'enfouissement, l'importance et la
durée de la subsidence, la température atteinte et les déformations tectoniques.
La porosité est une caractéristique physique de la roche facile à déterminer par les
diagraphies (neutron, densité et sonique). La porosité d'une roche est dite faible si elle est
inférieure à 5 %, médiocre de 5 à 10 %, moyenne de 10 à 20 %, bonne de 20 à 30 % et
excellente si supérieure à 30 %.
3.3.2.4 Perméabilité
Un milieu poreux ne permet le déplacement des fluides que dans la mesure où les pores
sont reliés entre eux. On dit que le milieu est perméable. La perméabilité représente la
facilité avec laquelle un fluide de viscosité donnée traverse une formation. Elle est définie par
la loi de Darcy :
Q = k . S P
. l
Q = débit du fluide traversant la roche en cm3/s,
S = section de passage du fluide en cm2,
= viscosité du fluide en centipoises (viscosité dynamique),
P = gradient de pression entre les deux faces de l'échantillon en bar/cm,
l
k = perméabilité de l'échantillon exprimé en darcy (d).
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Le darcy a la dimension d'une surface et est égal à 1 µm2 (10-6 mm2). Malgré les
apparences, c'est une unité très grande et l'on utilise un sous-multiple : le millidarcy (md).
Dans le cas où un seul fluide homogène est présent dans la roche et si ce fluide n'a aucune
action sur le milieu poreux, la perméabilité définie par la loi de Darcy est dite absolue à ce
fluide. Mais en général, un réservoir pétrolier renferme plusieurs fluides (eau, gaz, huile).
Dans ce cas, leurs débits interférent et influent sur la perméabilité de la roche.
La perméabilité effective à un fluide exprime la propriété d'une roche à être traversée par
ce fluide en présence d'un ou de plusieurs autres fluides. Elle dépend de la roche elle-même,
mais aussi du pourcentage des différents fluides présents. Chaque perméabilité effective est
inférieure à la perméabilité absolue définie pour chaque fluide.
En général, il n'existe pas de relation qualitative directe entre ces deux grandeurs. Dans la
plupart des cas, on constate que la perméabilité est une fonction croissante du rayon des pores
et de la porosité.
Les argiles ont des porosités élevées et des perméabilités très faibles. A l'inverse, les roches
fissurées, généralement compactes, auront une perméabilité élevée et une porosité faible.
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Une roche pouvant contenir différents fluides, on définit la saturation en fluide (eau, gaz,
huile) qui est égale au rapport volume du fluide considéré sur le volume de pores.
Sw = volume d'eau
Par exemple, la saturation en eau Sw est définie par : volume des pores
Dans la quasi totalité des réservoirs à hydrocarbures, il existe une certaine quantité d'eau
adsorbée qui mouille la paroi des pores : c'est l'eau irréductible. La saturation en eau
irréductible dépend de la dimension des pores de la roche ; elle est comprise entre 10 et 50 %,
la valeur moyenne est 20 %.
La saturation peut être facilement déterminée par les diagraphies différées (outils de
résistivité et d'induction).
Il existe différentes façons de classer les roches sédimentaires. Les deux systèmes les plus
utilisés sont basés sur leur genèse et sur leur composition chimique.
Nous utiliserons la classification basée sur la composition chimique. Classer une roche
sédimentaire en considérant son origine peut être complexe. Par exemple, des sédiments
d'origine chimique et / ou biologique peuvent avoir été transportés et remaniés, ils formeront
une roche détritique.
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Il est donc difficile de séparer les deux types de classifications et dans ce qui suit, nous
préciserons pour chaque type de roche l'origine des différents constituants qui peut être
diverse.
Les roches argileuses représentent à elles seules plus de 80 % des roches sédimentaires. Ce
pourcentage reflète la composition moyenne de la lithosphère. Les roches siliceuses et
carbonatées se situent dans une fourchette de 5 à 10 %. Les roches restantes (évaporites,
roches carbonées, etc.) ne représentent que quelques % des roches sédimentaires.
Les roches siliceuses et alumino-siliceuses sont surtout des roches détritiques terrigènes
composées de sédiments allochtones (lieu d'origine différent du lieu de sédimentation) tandis
que les roches carbonatées et salines sont composées de sédiments autochtones.
Ce sont des roches formées essentiellementde silice (quartz, calcédoine ou d'opale). Elles
sont généralement dures (elles rayent le verre et l'acier) et résistent aux acides (sauf à l'acide
fluorhydrique). Nous allons distinguer les roches siliceuses d'origine détritique terrigène des
roches non détritiques (chimique et organique).
Elles forment la majorité des roches siliceuses. Ce sont toutes des roches formées par
l'accumulation de débris arrachés par l'érosion, transportés sur des distances variables et
déposés dans des zones de sédimentation. Elles peuvent être meubles ou consolidées.
Elles appartiennent principalement à la classe des arénites : ce sont les sables lorsque la
roche est meuble et les grès lorsqu'elle est consolidée. Il existe également des roches formées
d'éléments de dimension inférieure à 62.5 m : ce sont les silts (roche meuble) et les siltites
(roche consolidée).
Les grains sont essentiellement constitués de quartz qui est le minéral le plus résistant à
l'érosion. Des feldspaths et des micas peuvent être présents.
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Dans une formation gréseuse, en s'éloignant du point d'origine des matériaux, le quartz
devient de plus en plus abondant, la taille des grains diminue, le classement s'améliore, le
degré d'arrondi augmente. On dit que les sédiments et les roches, qui en dérivent, présentent
une maturité de plus en plus élevée.
Le liant est composé par la phase "lutite" constituée principalement de minéraux argileux.
L'influence sur les caractéristiques pétrophysiques est très marquée surtout sur la
perméabilité.
Les ciments siliceux sont plus généralement constitués de quartz. La roche est très
compacte, à la fois très indurée et abrasive, avec des cristaux étroitement liés les uns aux
autres, c'est une quartzite.
Globalement, les ciments évaporitiques et carbonatés sont plus fréquents dans les terrains
récents (tertiaire, crétacé), les ciments siliceux dans les terrains anciens (primaire). Le ciment
comblant les espaces vides entre les grains tend à diminuer la porosité et la perméabilité.
Elles sont composées d'éléments très fins (inférieurs à 62.5 m) non discernables à l'oeil
nu. Les silts se distinguent des argiles par leur toucher râpeux dû à la présence de quartz.
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Les diatomites, les spongolithes et les radiolarites sont des roches siliceuses d'origine
organique formées par l'accumulation d'éléments du squelette d'organismes marins : les
diatomées, les éponges et les radiolaires.
Les modifications au cours de la diagenèse des roches siliceuses détritiques ne sont pas très
importantes. La compaction qui est l'un des facteurs prépondérant de la diagenèse entraîne des
conséquences mineures car les grains de quartz sont peu compressibles (l'absence
d'écrasement et de déformation des fossiles présents dans ces roches confirme ce fait). Dans le
cas d'un sable propre, la compaction fait diminuer le volume de la roche d'environ 10 à 15 %.
Dans le cas d'un sable argileux, la porosité va diminuer plus rapidement avec la profondeur et
la réduction du volume de la roche sera plus important.
Les phénomènes chimiques sont également peu marqués du fait de la faible réactivité de la
silice. Il est possible de trouver des sables peu ou pas consolidés à forte profondeur.
Ce sont les roches détritiques terrigènes les plus proches de la composition moyenne de la
lithosphère et de loin les plus abondantes.
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a ) Rudites alumino-siliceuses
La plupart des roches détritiques à grands éléments se rapportent surtout à ce groupe, les
galets de roches silicatées étant plus communs que les galets de calcaire ou de quartzite. Les
galets sont surtout des morceaux de roches, les minéraux isolés étant rares. Les rudites
meubles et surtout consolidées forment des conglomérats. On distingue suivant la forme des
galets :
• les brèches à éléments anguleux,
• les poudingues à éléments arrondis.
b) Arénites alumino-siliceuses
L'arkose désigne des roches dérivant directement de l'altération des granites et des gneiss
(roche métamorphique de composition minéralogique proche du granite), pratiquement sans
transport. Ils renferment souvent plus de 30 % de feldspaths, et des débris de roches peu
altérées. L'équivalent pour la roche meuble est l'arène granitique.
Les grauwackes sont des roches immatures, mal triées. Une fraction argileuse importante
(plus de 20 %) cimente des minéraux en grains d'une grande variété (quartz, feldspaths,
micas, etc.), de petits fragments de roches et parfois de projections volcaniques. Ces débris
sont généralement anguleux. C'est une roche qui dérive principalement de l'altération de
roches volcaniques basiques. Les dépôts de grauwackes peuvent atteindre des épaisseurs de
plusieurs milliers de mètres. On considère que ces dépôts sont dus à des courants de turbidité
et qu'ils se produisent dans des fosses océaniques (zones de subduction) où la séismicité et le
volcanisme sont importants.
Les psammites sont des roches riches en micas et aussi en matière organique. Les micas
ont tendance à se disposer en couches parallèles.
Note : Le terme flysch est souvent appliqué à une succession de séquences où alternent grès,
grauwackes, schistes, conglomérats, calcaires et marnes. Sa signification est plus
structurale que lithologique. C'est une roche déposée par des courants de turbidité
dans les fosses océaniques avant une phase d'orogenèse.
Le terme molasse est, comme le flysch, un complexe sédimentaire formé par une
succssion de séquences dans chacune desquelles la dimension des grains diminue du
bas vers le haut. Ce sont généralement des grès à ciment calcaire accompagnés de
marnes.
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Contrairement au flysch, les molasses sont des formations post-orogéniques. Dans certains
endroits, elles atteignent des épaisseurs de plusieurs milliers de m (entre 5 000 et 8 000 m en
bordure des Alpes).
Ce groupe comprend les argiles proprement dites qui sont des roches tendres, les argilites
qui sont des argiles consolidées. Les minéraux argileux nombreux et variés confèrent à ces
roches des propriétés particulières (roches généralement faciles à hydrater devenant plastiques
et fluantes).
Lorsqu'elles sont litées, le terme shale est souvent utilisé. Par déshydratation et action de la
pression, les argiles se transforment en schistes, roches feuilletées et clivables.
Lors du dépôt, les sédiments argileux contiennent une quantité importante d'eau (jusqu'à
90 %). Cette eau est principalement localisée entre les feuillets auxquels elle est liée
chimiquement (eau adsorbée). Elle peut être assez facilement expulsée pendant une certaine
période où l'argile possède encore une perméabilité non négligeable.
Les plus fortes variations de densité et de porosité ont lieu entre 0 et 1 000 m de
profondeur. Les transformations minéralogiques, au cours desquelles les smectites se trans-
forment en illites, sont surtout contrôlées par la température et la présence d'ions Potassium.
Les argiles sont généralement riches en matière organique et sont étroitement liées à la
genèse des hydrocarbures. Elles constituent la majorité des roches mères d'hydrocarbures et
témoignent d'un milieu de sédimentation réducteur.
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A cause de leur très faible perméabilité, de leur plasticité et de leur abondance, elles
forment les couvertures de nombreux réservoirs d'hydrocarbures.
Forer les argiles avec une boue à base d'eau pose de nombreux problèmes à cause de leur
forte réactivité avec ce type de fluide (voir minéralogie des argiles).
Les conditions de formation des sédiments carbonatés, liées à l'influence prépondérante des
facteurs chimiques et biochimiques, sont très diverses. Par ailleurs, le rôle des phénomènes
diagénétiques sur les carbonates, relativement solubles dans l'eau, est très marqué.
Elles renferment une importante quantité de gaz carbonique qui existait sous forme libre
dans l'atmosphère primitive de la terre.
Dans toutes les eaux, des ions Ca++ et CO3- - sont présents, l'équilibre de la solution dépend
de la teneur en CO2 dissoute. Une précipitation de CaCO3 se produit lorsque la teneur en CO2
diminue ; la réaction d'équilibre s'écrit : Ca++ + 2 HCO3- CaCO3 + H2O + CO2
Le carbonate de calcium précipite sous forme de fines aiguilles d'aragonite, qui rapidement
après leur dépôt, se transforment en calcite plus stable. La constitution par de nombreux êtres
vivants d'un squelette interne ou externe (test) constitué en majeure partie de carbonate de
calcium est de loin le plus important mode de fixation des carbonates. Après la mort des
organismes, les squelettes peuvent être fragmentés à la fois par les actions mécaniques
(courants, vagues) et par les agents organiques (prédateurs, algues perforantes, etc.).
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Par sa précocité et son intensité, la diagenèse joue un rôle considérable dans la formation et
la transformation des roches carbonatées. La relative instabilité des solutions riches en ions
Ca++, qui imprègnent les sédiments carbonatés, les rend particulièrement sensibles à la
diagenèse. La compaction des sédiments fins expulse une eau fortement chargée en ions Ca++
qui tend à précipiter du CaCO3 dans les sédiments plus grossiers en formant un ciment.
Les formations carbonatées sont sensibles aux eaux météoriques chargées en gaz
carbonique qui produisent les reliefs karstiques (formation de canyons, grottes, lacs
souterrains, etc.).
Les dolomies sont formées de cristaux de dolomite Ca Mg (CO3)2. Tous les termes de
passage du calcaire à la dolomie peuvent exister. Le terme de dolomie s'applique lorsque la
proportion de dolomite dépasse 50 %.
Les dolomies sont généralement des dolomies secondaires. La dolomitisation des calcaires
est presque toujours un phénomène diagénétique se produisant généralement en milieu
lagunaire où le rapport Mg++ / Ca++ est élevé. La substitution du calcium par le magnésium a
tendance à faire augmenter la porosité et la perméabilité de la roche.
Les dolomies, qui ont souvent un aspect assez semblable à celui des calcaires, se
distinguent par leur absence de réaction ou leur réaction lente avec l'acide chlorhydrique à
froid.
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Dans ce type de roches, les grains et la matrice ont la même composition minéralogique.
Les grains
Suivant la taille des grains, la roche peut être classée dans l'une des catégories suivantes :
calcirudite, calcarénite, calcilutite. La structure et la composition du grain reflètent l'origine
du sédiment.
Différents termes sont utilisés pour désigner les éléments figurés (figure 1.17) :
• Bioclastes : restes de squelettes (internes ou externes) d'êtres vivants plus ou moins
brisés et usés par l'agitation de l'eau et par des actions organiques.
• Oolithes : éléments qui montrent autour d'un noyau constitué par un débris quelconque
(grain de quartz, fragment de calcaire, etc.) des couches concentriques de très fins
cristaux de calcite. La taille des oolithes les classe dans la catégorie des calcarénites. Les
oolithes se forment dans des conditions bien particulières d'agitation et de température
de l'eau.
• Pellets : agrégats de boue micro cristalline de forme généralement ovoïde, sans structure
interne allant de la taille du silt à celle du sable fin et souvent riches en matière
organique (en grande partie de la matière fécale).
• Intraclastes : débris de taille inférieure à 2 mm de calcaire issus d'une roche
préexistante ou d'un sédiment plus ou moins consolidé et remanié.
• Oncolithes : formes globuleuses centimétriques constituées de couches calcaires
concentriques avec ou sans noyau. Leur formation est attribuée à l'activité d'organismes
vivants (algues).
La matrice
Suivant son origine, on distingue le liant déposé en même temps que les grains (origine
synsédimentaire) et le ciment d'origine diagénétique. La matrice est constituée :
• Soit par un calcaire microcristallin constitué de particules de 1 à 4 m appelé micrite
formé à partir de la fraction lutite du sédiment (boue ou vase calcaire).
La présence de micrite indique un dépôt dans des eaux très calmes.
• Soit par le ciment déposé pendant la diagenèse à partir des solutions qui imbibent le
sédiment ou qui circulent dans la roche. Formé par de grands cristaux (le plus souvent de
20 à 100 m) de calcite claire, ce ciment est appelé sparite. Sa présence indique, en
principe, un milieu de sédimentation peu profond et assez agité pour avoir empêché le
dépôt de la fraction micritique.
La sparite se distingue surtout de la micrite par sa translucidité. La microsparite,
constituée de cristaux de 5 à 10 m, résulte en général d'une recristallisation de micrite.
La texture représente la relation entre les grains et la matrice. Le type de la matrice présent
dans la roche est un indicateur des conditions (énergie, agitation, profondeur du milieu de
sédimentation) existant au moment du dépôt du sédiment.
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Une roche formée seulement de grains sans liant micritique correspond à un milieu agité
où la boue est restée en suspension. Inversement, une roche entièrement micritique provient
d'un sédiment déposé en milieu abrité et calme, le plus souvent en mer relativement profonde.
La porosité et la perméabilité des roches carbonatées sont très variables suivant les
phénomènes mis en jeu au cours de la diagenèse. La porosité secondaire peut être importante
à cause de phénomènes de dissolution (la porosité secondaire peut être mise en évidence en
comparant le sonique avec le neutron et le densité). Ces roches sont plus souvent fracturées
que les grès. Les roches carbonatées abritent environ 35 % des réserves d'hydrocarbures
connues.
Pour la classification et la terminologie des roches carbonatées, comme dans le cas des
autres roches sédimentaires, on recherche les critères distinctifs entre les grains et la matrice.
Du fait de leur origine complexe, il existe plusieurs classifications. Les critères retenus pour
chacune d'entre elles peuvent être très différents :
• Le contenu en organismes fossiles qui les constituent peut être utilisé : on distingue des
calcaires algaires, des calcaires coquilliers ou lumachelles, des calcaires à foraminifères
(calcaires à nummulites, à fusulines, etc.), à entroques, à crinoïdes, etc.
• Certaines classifications sont basées sur la nature du minéral dominant, d'autres sur la
présence d'un constituant secondaire caractéristique ou susceptible de valoriser la roche :
cas par exemple de calcaires argileux, gréseux, micacés, ferrugineux, etc.
• Le processus génétique majeur peut être utilisé : on distingue alors des calcaires
détritiques, organiques ou chimiques. Cette classification est souvent délicate car elle fait
rapidement apparaître des roches ayant des caractères mixtes : roches organo-détritiques,
organo-chimiques, etc.
• La classification de Dunham est une classification simple qui se présente sous forme
dichotomique. Elle est basée sur la texture de la roche (relation entre les grains et la
matrice) et la présence ou l'absence de micrite (figures 1.15 et 1.16). Elle ne s'applique
qu'aux roches consolidées.
- La première distinction est faite entre les calcaires cristallins, entièrement recristallisés,
où la structure primaire a totalement disparu et les calcaires non cristallins où la structure
primaire a été conservée de façon plus ou moins complète.
- La deuxième distinction entre les roches où les composés organiques sont liés entre eux
au moment du dépôt et sont restés en position de vie (boundstones ou calcaires
construits ou récifaux) et celles où les composés organiques ne sont pas liés entre eux.
- La troisième distinction est faite sur la répartition des grains et de la matrice :
Lorsque les grains sont jointifs (grain-supported), on distingue les grainstones où le
ciment, lorsqu'il existe, est d'origine diagénétique (sparite) et les packstones où la
micrite comble les espaces laissés entre les grains.
Lorsque les grains sont non jointifs, on distingue les wackestones si le pourcentage de
grains est supérieur à 10 % et les mudstones si ce pourcentage est inférieur à 10 %.
Dans ce cas, les grains non jointifs à structure dispersée sont supportés par la micrite.
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C'est le cas de la craie qui est un calcaire bioclastique, à grains très fins, composé
principalement de débris de micro-organismes planctoniques (les coccolithophoridés) et de
micro fossiles. Par la finesse de son grain, la craie échappe à la diagenèse : elle est tendre,
poreuse mais peu perméable.
Une eau salée, soumise à une concentration progressive par évaporation laisse déposer,
d'abord les sels les moins solubles, puis les plus solubles. Ces roches se forment dans des
milieux confinés (lacs, lagunes).
Le gypse est la forme la plus courante de précipitation des sulfates. L'anhydrite est le plus
souvent la forme diagénétique du gypse : il est rare d'observer de l'anhydrite en affleurement.
Inversement, il est rare de rencontrer du gypse en forage à des profondeurs supérieures à
quelques centaines de mètres.
Les évaporites sont des roches qui ne sont ni poreuses ni perméables. Du point de vue
pétrolier, elles ont une très grande importance. Elles constituent d'excellentes barrières de
perméabilité responsables de pressions de pore anormales et de piégeage d'hydrocarbures.
D'autre part, elles peuvent être à l'origine de déformations tectoniques importantes car elles
peuvent facilement fluer. Par contre, elles sont facilement lessivables par des solutions sous-
saturées.
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On groupe sous ce terme tous les corps carbonés provenant de la fossilisation de la matière
organique vivante. Elles se répartissent en trois catégories :
• Les charbons qui proviennent de la matière organique végétale riche en lignine et en
cellulose, molécules relativement résistantes aux actions bactériennes.
• Les kérogènes composés de molécules organiques complexes, de grande taille et de
poids moléculaire élevé, insolubles dans les solvants organiques. Ils résultent de l'action
de certaines bactéries sur la matière organique d'origine végétale et animale, suivie d'une
diagenèse thermique faible. Les kérogènes sont étroitement liés à la matière minérale de
la roche dont ils ne peuvent être séparés que par distillation. On les retrouve dans les
schistes bitumineux.
C'est la forme la plus abondante de matière organique présente sur le globe.
Les hydrocarbures dérivent principalement des kérogènes par diagenèse thermique se
produisant au cours de l'enfouissement des sédiments. Une faible part provient de la
décomposition précoce de la matière organique par les bactéries.
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