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MECIBAH.I [CHAPITR.3.

LES ROCHES]

3. Les roches

La croûte terrestre est constituée par des roches. Leur étude est le domaine de la
pétrographie. Les caractéristiques des roches peuvent être considérées comme un
"enregistrement" de leur histoire. Elles permettent d'en retracer la genèse et par là de
déterminer les conditions de milieu qui régnaient à l'époque de leur formation.

Les roches sont divisées en trois grandes catégories :


• Les roches magmatiques : elles proviennent de la consolidation par cristallisation d'un
magma en fusion situé à une profondeur de l'ordre de quelques dizaines de km. Elles
sont aussi appelées roches éruptives ou cristallines. On les décompose souvent en
roches volcaniques et en roches plutoniques.
• Les roches métamorphiques : elles résultent de la transformation des roches
sédimentaires soumises à des conditions de pression et de température élevées.
• Les roches sédimentaires : elles sont le résultat d'actions superficielles aboutissant au
dépôt d'un sédiment meuble, le plus souvent gorgé d'eau, qui est transformé en roche
plus ou moins indurée par enfouissement progressif à des profondeurs modérées.
Les roches magmatiques et métamorphiques représentent environ 95 % en volume des
roches de la lithosphère. Les roches sédimentaires, si elles ne représentent que 5 % de la
croûte terrestre, constituent 75 % des roches qui affleurent. Elles sont principalement
composées, comme les autres roches, de silicates. Seulement une faible proportion est
formée de carbonates et d'évaporites.

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Ces trois catégories de roches forment un cycle fermé dans la croûte terrestre (figure 1.12).

FIG. 1.12 Le cycle des roches dans l'écorce terrestre

3.1 Roches magmatiques

Elles résultent de la cristallisation d'un magma en fusion qui a une origine profonde.
Occasionnellement, lorsqu'elles sont altérées et fissurées, elles peuvent abriter des
hydrocarbures. Mais le plus souvent, la présence de manifestations magmatiques est un critère
négatif du point de vue pétrolier. Elles constituent généralement le socle des bassins
sédimentaires.

3.1.1 Identification et classification

Les roches magmatiques sont essentiellement formées de cristaux de silicates enchevêtrés.


Les critères de reconnaissance et de classification sont basés sur l'observation de la texture qui
traduit la vitesse et le milieu de cristallisation et sur la détermination de la nature et des
proportions des minéraux qui indiquent la composition chimique du magma.

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3.1.1.1 Texture

On distingue différentes textures :


• La texture grenue lorsque tous les cristaux sont également développés. Elle correspond à
un refroidissement lent, en profondeur, favorisant le développement d'un petit nombre
de grands cristaux.
• La texture microgrenue lorsque quelques grands cristaux apparaîssent noyés dans une
masse de cristaux plus petits. Le refroidissement s'est fait plus rapidement à profondeur
moindre.
• La texture microlithique montrant quelques gros cristaux noyés dans une masse
homogène de très petits cristaux enveloppés dans une enveloppe vitreuse. Il y a eu
refroidissement en plusieurs étapes.
• La texture vitreuse ne montrant pas de cristaux ; elle correspond à un refroidissement
brutal (cas des bombes volcaniques).

3.1.1.2 Composition minéralogique des roches magmatiques et classification

Les différentes associations minéralogiques rendent compte de la teneur en silice. Elles


permettent de distinguer des familles de roches riches en silice dites roches acides et des
familles plus pauvres dites roches basiques.

Le tableau ci-dessous résume la classification de ces roches.


Familles Acides Intermédiaires Basiques
Teneur en silice Plus de 66 % 66 à 52 % 52 à 44 %
Grenues Granite Diorite Gabbro
Microgrenues Microgranite Microdiorite Microgabbro/Dolérite
Microlithiques Rhyolite Andésite Basalte

3.1.2 Origine des magmas

Parmi les roches qui résultent de la consolidation du magma, on distingue les roches
volcaniques qui se sont consolidées à l'air libre et les roches plutoniques qui ont cristallisé en
profondeur.

Les magmas basaltiques ont une origine profonde tandis que les magmas acides granitiques
proviennent de la fusion des roches de la croûte terrestre prenant ainsi les caractères d'un
terme ultime du métamorphisme.

Le rapport Silicium sur Oxygène est un indicateur de la fluidité du magma. Les magmas
riches en silice produisent des laves très visqueuses et un volcanisme à dominante explosive.
Les magmas pauvres en silice produisent des laves très fluides (volcanisme de type hawaien).

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3.2 Roches métamorphiques

Les roches métamorphiques résultent de la transformation de roches préexistantes


soumises à des pressions et des températures très élevées. L'ensemble de ces transformations
est désigné sous le nom de métamorphisme. On peut reconnaître dans les roches différents
stades ou degrés de métamorphisme.

On distingue :
• Le dynamométamorphisme qui déforme et écrase les roches, mais ne développe pas ou
peu de minéraux nouveaux. Tous les termes de passage peuvent exister entre le seul
effet du tassement des sédiments sous leur propre poids et l'effet de contraintes plus
fortes liées aux déformations tectoniques ; l'un et l'autre se traduisent par des
réarrangements mécaniques des minéraux, particulièrement des minéraux phylliteux qui
ont tendance à se coucher et à se disposer en lits perpendiculaires à la plus forte des
contraintes en place. A la limite, les minéraux eux-mêmes sont déformés. Le
dynamométamorphisme produit des schistes.
• Le métamorphisme proprement dit qui ajoute aux contraintes mécaniques une élévation
de température et entraîne l'apparition de minéraux nouveaux dits de métamorphisme.

Il est habituel de distinguer :


• Le métamorphisme régional, produit par l'enfouissement des séries sédimentaires à
grande profondeur (8 000 à 10 000 m) où règnent à la fois des températures et des
pressions élevées.
• Le métamorphisme de contact plus localisé qui concerne les transformations subies par
les roches au contact d'un massif éruptif, donc principalement par élévation de
température.

3.3 Roches sédimentaires

La formation et le piégeage des hydrocarbures sont étroitement liées à ce type de roche,


d'où leur intérêt pour la prospection pétrolière.

3.3.1 Nature et origine

Les roches sédimentaires, par opposition aux roches magmatiques, sont des roches formées
par accumulation de minéraux à la surface du globe suivant des modalités diverses. La plus
grande partie résulte de dépôt en milieu aquatique (lacustre et surtout marin) dans les bassins
sédimentaires.

Elles sont caractérisées par leur disposition stratifiée en lits successifs résultant de leur
mode de dépôt et par la présence fréquente de débris animaux ou végétaux : les fossiles.

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Des phénomènes physiques, chimiques et biochimiques sont à l'origine de ces roches.


D'une manière générale, elles résultent de l'attaque par l'érosion et de la destruction des roches
préexistantes, du transport des débris ainsi arrachés, de leur dépôt dans un bassin et enfin de la
transformation du sédiment en roche au cours de la diagenèse.

A une profondeur de l'ordre de 8 000 à 10 000 m (profondeur variable suivant la valeur du


gradient géothermique), les roches sédimentaires se transforment progressivement en roches
métamorphiques.

L'épaisseur maximale de roches sédimentaires observée sur le globe est de 25 000 m


(bassin de la mer Caspienne), l'épaisseur moyenne sur le globe est d'environ 2 000 m.

3.3.1.1 Altération et érosion

Les roches qui affleurent ne sont généralement ni homogènes, ni continues. Elles


présentent des discontinuités tels les joints de stratification, les fentes de tension, les fractures,
les failles qui sont des plans de faiblesse. Les agents atmosphèriques, chimiques et
mécaniques, attaquent les roches dans ces zones et les détruisent. C'est le processus d'érosion.

a) Attaque chimique

Les eaux météoriques attaquent les minéraux, ceci d'autant plus facilement qu'elles sont
acides. Cette acidité dépend en particulier de la teneur en gaz carbonique dissous.

Les évaporites et les carbonates sont faciles à dissoudre, les silicates (micas et feldspaths)
sont également facile à hydroliser à l'exception de la silice : les ions les plus mobiles (Na+,
K+) passent les premiers en solution.

Il en résulte :
• des solutions riches en différents minéraux,
• la formation de nouveaux minéraux (argiles, hydroxydes de fer, d'aluminium, etc.)
insolubles ou peu solubles dans l'eau, désagrégés et réduits à l'état de grains de
dimensions variables formant les sols,
• à une échelle plus importante, une fissuration et une désagrégation des massifs rocheux.

b) Attaque mécanique

Les agents mécaniques, qui sont également susceptibles de transporter les sédiments, vont
détruire les roches. Ces agents sont :
• les variations de température qui produisent l'alternance de périodes de gel et de dégel
qui fait éclater les roches et les disloque,
• les forces de pesanteur responsables d'éboulements, de glissements sur des reliefs
importants qui donnent naissance à des éboulis sensibles aux autres agents,

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• l'eau courante, les courants marins, les vagues, la glace et le vent qui usent les roches, les
bombardent avec les débris transportés, puis éliminent les débris en les transportant.

Cette attaque mécanique va produire une fragmentation des roches et former des morceaux
de dimensions très variables.

3.3.1.2 Transport

Les débris résultant de l'attaque chimique et mécanique des roches sont entraînés du lieu de
destruction vers le lieu de sédimentation. L'eau est le principal agent de transport. Les
matériaux sont déplacés en solution et sous forme de débris de taille variable.

A l'eau courante s'ajoutent également les effets du vent et de la glace.

Sur le talus continental, les forces de pesanteur sont responsables du glissement


d'importants volumes de sédiments gorgés d'eau qui produisent des écoulements turbulents de
boue pouvant atteindre des vitesses importantes. Ils ont un pouvoir de transport élevé : ce sont
les courants de densité ou de turbidité. Les turbidités sont les sédiments détritiques mis en
place par ces courants. Ces glissements sont généralement déclenchés par des séismes.

Suivant le moyen de transport des sédiments, leurs formes seront différentes (sédiments
arrondis avec les eaux, anguleux avec le vent).

3.3.1.3 Dépôt, sédimentation

Les débris sont transportés sur des distances variables suivant l'énergie du moyen de
transport. Dans un cours d'eau, l'énergie est fonction de la pente : elle diminue
progressivement de l'amont vers l'aval ; il en résulte un tri des éléments transportés par taille
décroissante dans ce même sens. Lorsque le cours d'eau débouche dans la mer, les sédiments
sont susceptibles d'être repris par les courants marins ; leur tri est alors fonction de l'agitation
marine donc de l'énergie du milieu de sédimentation.

Les ions transportés en solution sont en équilibre dans leur milieu de transport ; s'il se
produit une rupture de cet équilibre (arrivée en milieu marin salé par exemple), il peut y avoir
précipitation.

Ces différents facteurs donnent naissance à deux classes de dépôts :


• les dépôts détritiques terrigènes,
• les dépôts chimiques.

Il faut également ajouter l'activité de certains organismes vivants qui conduit à la formation
de dépôts biochimiques importants, principalement calcaires (cas des récifs).

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Il résulte de ces différentes actions un sédiment formé de grains de matière solide variables
par leur taille, leur nature et leur origine, parfois mêlés à d'autres grains beaucoup plus petits
qui proviennent pour une part de phénomènes de précipitation chimique et / ou biochimique.

3.3.1.4 Diagenèse

Les sédiments, au moment de leur dépôt, sont meubles, généralement gorgés d'eau ; ils se
transforment progressivement en roches sous l'effet de la diagenèse.

Sous ce terme, plusieurs phénomènes sont réunis :


• Le tassement ou compaction est particulièrement évident dans les sédiments fins
(argiles, vases calcaires) qui, lors du dépôt, renferment jusqu'à 80 % d'eau en volume.
Sous l'effet de leur poids et des pressions exercées par les sédiments plus jeunes qui les
recouvrent, ils se tassent progressivement, l'eau est chassée, la densité s'accroît, la
porosité diminue, les contacts entre particules minérales augmentent. Ce phénomène est
très important du point de vue pétrolier par ses conséquences sur le mouvement des
fluides dans les bassins sédimentaires.
• La cimentation. L'eau interstitielle renferme toujours une certaine quantité de sels
dissous. Sous l'influence des variations de pression, de température et de concentration
ionique, ils peuvent précipiter et former un ciment liant les débris minéraux entre eux.
• La recristallisation est parfois difficile à séparer de la cimentation. Des dissolutions et
des échanges ioniques se produisent entre les minéraux et l'eau interstitielle, ce qui tend
à créer un nouvel équilibre chimique.
• La métasomatose. Lorsqu'une eau de composition chimique différente de celle contenue
dans les pores de la roche traverse un sédiment ou une roche déjà consolidée, les
échanges ioniques peuvent devenir importants, entraînant des modifications
minéralogiques profondes (cas de la dolomitisation).
• La ségrégation. Elle donne naissance en certains points du sédiment ou de la roche à des
accidents minéralogiques appelés concrétion (silex, chailles). Ce phénomène peut se
produire à différents stades (de façon précoce dans un sédiment encore meuble ou de
façon tardive dans une roche déjà indurée).

On fait souvent la distinction entre diagenèse et catagenèse.


• La diagenèse comprend les transformations se produisant à une température inférieure à
60 °C (cette température étant atteinte à des profondeurs variables suivant la valeur du
gradient géothermique qui est normalement de 3 °C / 100 m).
• La catagenèse est caractérisée par l'action dominante de la température et comprend les
transformations se produisant à des températures supérieures à 60 °C. C'est l'étape avant
le métamorphisme.

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Les principaux agents de la diagenèse sont :


• La pression géostatique et les contraintes tectoniques qui jouent un rôle essentiel lors de
la compaction. L'augmentation de pression produit un rapprochement des grains,
l'expulsion et la circulation de l'eau de sédimentation. Elle intervient aussi sur la
cimentation du sédiment.
Aux points de contact entre les grains, la pression est maximale. Il y a mise en solution
en ces points et précipitation dans les pores.
• La température qui augmente avec l'enfouissement. Elle intervient sur la solubilité des
ions et modifie les équilibres chimiques entre les minéraux et les solutions qui les
baignent. Elle agit sur la matière organique contenue dans les sédiments.
• Les circulations d'eau qui véhiculent des ions, entraînent des phénomènes d'altération
des minéraux, de précipitation de ciment ou encore de métasomatose.
• Les facteurs biologiques qui peuvent jouer un rôle important en modifiant le pH du
milieu.

La diagenèse débute très tôt après le dépôt des sédiments. Elle se poursuit ensuite en
relation avec la vitesse de sédimentation. Elle est très rapide au début et ralentit
progressivement, elle passe sans interruption à la catagenèse et aux premiers stades du
métamorphisme.

3.3.2 Caractéristiques générales des roches sédimentaires

Généralement, une roche sédimentaire est constituée de grains, d'une matrice et de


"vides" (de matière solide) : les pores qui contiennent les fluides interstitiels (figure 1.13).

FIG. 1.13 Stucture d'une roche sédimentaire poreuse

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3.3.2.1 Grains

L'échelle de taille des grains généralement adoptée par les pétroliers est l'échelle de
Wentworth ; elle est établie en fonction des dimensions des mailles des tamis utilisés pour la
séparation des éléments constituant les roches meubles.

On distingue trois classes granulométriques (figure 1.14) :


• Les rudites : éléments en majorité supérieurs à 2 mm.
• Les arénites ou "sables" : éléments en majorité compris entre 2 mm et 62.5 m. Elles
sont séparées en cinq groupes (de très fin à très grossier).
• Les lutites ou pélites : éléments en majorité inférieurs à 62.5 m. Elles sont séparées en
deux groupes : les silts compris entre 62.5 m et 4 m et les argiles de dimension
inférieure à 4 m.

FIG. 1.14 Tableau de classification des grains suivant leur granulométrie

Remarque : les termes rudites, arénites et lutites sont surtout utilisés pour la classification
et la nomenclature des roches sédimentaires d'origine détritique (voir classification des roches
sédimentaires).

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3.3.2.2 Matrice

La matrice lie les grains entre eux. Elle apparaît comme une matière amorphe plus ou
moins dure et compacte. Lorsqu'elle existe, elle peut apparaître sous deux formes différentes
suivant sa nature et son origine :
• un liant contemporain de la sédimentation qui est représenté par la fraction lutite du
dépôt,
• un ciment, le plus souvent clairement cristallisé, qui résulte d'une précipitation à partir
des solutions ou d'une transformation d'une partie du sédiment originel par des actions
de diagenèse.

Les deux formes peuvent coexister. En l'absence de matrice, la roche est meuble.
L'abondance de la matrice et sa nature conditionnent l'induration de la roche qu'il ne faut pas
confondre avec la dureté du minéral le plus représenté :
• de la dureté dépend le caractère abrasif de la roche : elle conditionne la durée de vie de
l'outil de forage,
• de l'induration dépend la résistance mécanique à la fragmentation : elle conditionne pour
une part importante la vitesse d'avancement de l'outil.

Remarque : Le terme matrice est souvent utilisé pour désigner la partie solide de la roche.

3.3.2.3 Pores et porosité

Les fluides (eau, hydrocarbures, hydrogène sulfuré, gaz carbonique, etc.) contenus dans
une roche occupent les pores de la roche.

Le volume poreux d'une roche est généralement très hétérogène. Les pores présentent des
formes irrégulières et sont plus ou moins reliés entre eux par de fins canaux tortueux.

La porosité est la fraction du volume d'une roche non occupée par des éléments solides.

On distingue différents types de porosité :

a) Porosité totale

La porosité totale Øt est égale au rapport du volume total des pores existant entre les
éléments minéraux de la roche sur le volume total de la roche :
 V – Vs Vp
t = t =
Vt Vt

Vp = volume des pores,


Vs = volume occupé par les éléments solides,
Vt = volume total de la roche.

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La porosité s'exprime en pourcentage.

La porosité totale englobe :


• d'une part, la porosité intergranulaire ou intercristalline constituant la porosité primaire
Ø1, qui dépend de la forme et de la taille des éléments solides, ainsi que de leur
classement,
• d'autre part, la porosité vacuolaire, acquise par dissolution, et la porosité de fissure et de
fracture, acquise mécaniquement, constituant la porosité secondaire Ø2 que l'on
rencontre le plus souvent dans les roches chimiques ou biochimiques.
La porosité totale Øt est donnée par : Øt = Ø1 + Ø2

b) Porosité effective

La porosité effective (ou utile) Øe est la porosité accessible aux fluides libres. Elle est en
général inférieure de 20 à 25 %, parfois de 50 %, à la porosité totale. La porosité totale d'une
roche importe peu, c'est la porosité utile qui intéresse les ingénieurs gisement.

La porosité, qui constitue l'une des caractéristiques fondamentales d'un réservoir, apparaît
comme le résultat de toute une série d'événements géologiques :
• sur le plan sédimentologique, elle augmente avec l'énergie du milieu de dépôt et avec la
propreté du dépôt (meilleur classement et homogénéité du sédiment),
• sur le plan de l'histoire géologique, elle diminue avec l'enfouissement, l'importance et la
durée de la subsidence, la température atteinte et les déformations tectoniques.

La porosité est une caractéristique physique de la roche facile à déterminer par les
diagraphies (neutron, densité et sonique). La porosité d'une roche est dite faible si elle est
inférieure à 5 %, médiocre de 5 à 10 %, moyenne de 10 à 20 %, bonne de 20 à 30 % et
excellente si supérieure à 30 %.

3.3.2.4 Perméabilité

Un milieu poreux ne permet le déplacement des fluides que dans la mesure où les pores
sont reliés entre eux. On dit que le milieu est perméable. La perméabilité représente la
facilité avec laquelle un fluide de viscosité donnée traverse une formation. Elle est définie par
la loi de Darcy :
Q = k . S P
 . l
Q = débit du fluide traversant la roche en cm3/s,
S = section de passage du fluide en cm2,
 = viscosité du fluide en centipoises (viscosité dynamique),
P = gradient de pression entre les deux faces de l'échantillon en bar/cm,
l
k = perméabilité de l'échantillon exprimé en darcy (d).

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Le darcy a la dimension d'une surface et est égal à 1 µm2 (10-6 mm2). Malgré les
apparences, c'est une unité très grande et l'on utilise un sous-multiple : le millidarcy (md).

Dans le cas où un seul fluide homogène est présent dans la roche et si ce fluide n'a aucune
action sur le milieu poreux, la perméabilité définie par la loi de Darcy est dite absolue à ce
fluide. Mais en général, un réservoir pétrolier renferme plusieurs fluides (eau, gaz, huile).
Dans ce cas, leurs débits interférent et influent sur la perméabilité de la roche.

La perméabilité effective à un fluide exprime la propriété d'une roche à être traversée par
ce fluide en présence d'un ou de plusieurs autres fluides. Elle dépend de la roche elle-même,
mais aussi du pourcentage des différents fluides présents. Chaque perméabilité effective est
inférieure à la perméabilité absolue définie pour chaque fluide.

La perméabilité relative à un fluide est le rapport de la perméabilité effective sur la


perméabilité absolue à ce fluide.

Dans un gisement, on est généralement amené à distinguer la perméabilité horizontale et


la perméabilité verticale. En effet à cause de l'hétérogénéité des roches, la perméabilité varie
souvent avec la direction considérée.

La perméabilité est dite faible de 1 à 10 md, médiocre de 10 à 50 md, moyenne de 50 à


200 md, bonne de 200 à 500 md et excellente si elle est supérieure à 500 md. Les
perméabilités des meilleurs réservoirs pétroliers sont de l'ordre de quelques darcy. Pour un
gisement de gaz, la perméabilité minimale pour permettre l'écoulement est de l'ordre de 0.1
md, pour un gisement d'huile de l'ordre de 10 md.

3.3.2.5 Relation porosité / perméabilité

En général, il n'existe pas de relation qualitative directe entre ces deux grandeurs. Dans la
plupart des cas, on constate que la perméabilité est une fonction croissante du rayon des pores
et de la porosité.

Les argiles ont des porosités élevées et des perméabilités très faibles. A l'inverse, les roches
fissurées, généralement compactes, auront une perméabilité élevée et une porosité faible.

Il existe différentes lois de corrélation empiriques utilisées en diagraphies pour déterminer la


perméabilité à partir de la porosité. La seule façon satisfaisante pour obtenir cette valeur
est de faire des tests de formation (DST Drill Stem Test et peut être estimée durant un test
de production / ou échantillonnage de fluides de formation) ou des mesures sur les
carottes.

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3.3.2.6 Saturation en fluides

Une roche pouvant contenir différents fluides, on définit la saturation en fluide (eau, gaz,
huile) qui est égale au rapport volume du fluide considéré sur le volume de pores.

Sw = volume d'eau
Par exemple, la saturation en eau Sw est définie par : volume des pores

La somme des saturations est égale à 1.

Dans la quasi totalité des réservoirs à hydrocarbures, il existe une certaine quantité d'eau
adsorbée qui mouille la paroi des pores : c'est l'eau irréductible. La saturation en eau
irréductible dépend de la dimension des pores de la roche ; elle est comprise entre 10 et 50 %,
la valeur moyenne est 20 %.

La saturation peut être facilement déterminée par les diagraphies différées (outils de
résistivité et d'induction).

3.3.3 Classification des roches sédimentaires

Il existe différentes façons de classer les roches sédimentaires. Les deux systèmes les plus
utilisés sont basés sur leur genèse et sur leur composition chimique.

Suivant leur genèse, on distingue :


• Les roches détritiques terrigènes (ou roches clastiques) formées d'éléments de roches
préexistantes. Dans cette catégorie, la dimension des grains est précisée : on distingue
les rudites, les arénites et les lutites.
• Les roches chimiques formées par précipitation de substances en solution dans les eaux
(sédimentation autochtone).
• Les roches biochimiques ou organiques formées par accumulation d'organismes morts
ou par l'activité d'organismes vivants.
Suivant leur composition chimique, on distingue :
• les roches siliceuses (sables et grès),
• les roches alumino-siliceuses (roches argileuses),
• les roches carbonatées (calcaires et dolomies),
• les roches salines ou évaporites (sel, gypse et anhydrite),
• les roches carbonées (charbons et kérogènes), ferrifères, phosphatées, etc.

Nous utiliserons la classification basée sur la composition chimique. Classer une roche
sédimentaire en considérant son origine peut être complexe. Par exemple, des sédiments
d'origine chimique et / ou biologique peuvent avoir été transportés et remaniés, ils formeront
une roche détritique.

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Il est donc difficile de séparer les deux types de classifications et dans ce qui suit, nous
préciserons pour chaque type de roche l'origine des différents constituants qui peut être
diverse.

Les roches argileuses représentent à elles seules plus de 80 % des roches sédimentaires. Ce
pourcentage reflète la composition moyenne de la lithosphère. Les roches siliceuses et
carbonatées se situent dans une fourchette de 5 à 10 %. Les roches restantes (évaporites,
roches carbonées, etc.) ne représentent que quelques % des roches sédimentaires.

Les roches siliceuses et alumino-siliceuses sont surtout des roches détritiques terrigènes
composées de sédiments allochtones (lieu d'origine différent du lieu de sédimentation) tandis
que les roches carbonatées et salines sont composées de sédiments autochtones.

La dénomination des roches est basée sur :


• la nature chimique de l'élément dominant (en général le grain) : un calcaire contiendra
plus de 50 % de carbonate de calcium, un grès plus de 50 % de silice,
• la granulométrie des grains dans le cas des roches terrigènes détritiques,
• la nature de la matrice (ciment ou liant) et la taille des cristaux qui la constituent.
On parlera, par exemple, de grès à ciment calcaire, de calcarénite, etc.

3.3.3.1 Roches siliceuses

Ce sont des roches formées essentiellementde silice (quartz, calcédoine ou d'opale). Elles
sont généralement dures (elles rayent le verre et l'acier) et résistent aux acides (sauf à l'acide
fluorhydrique). Nous allons distinguer les roches siliceuses d'origine détritique terrigène des
roches non détritiques (chimique et organique).

a) Roches détritiques terrigènes

Elles forment la majorité des roches siliceuses. Ce sont toutes des roches formées par
l'accumulation de débris arrachés par l'érosion, transportés sur des distances variables et
déposés dans des zones de sédimentation. Elles peuvent être meubles ou consolidées.

Elles appartiennent principalement à la classe des arénites : ce sont les sables lorsque la
roche est meuble et les grès lorsqu'elle est consolidée. Il existe également des roches formées
d'éléments de dimension inférieure à 62.5 m : ce sont les silts (roche meuble) et les siltites
(roche consolidée).

Les arénites : sables et grès

Les grains sont essentiellement constitués de quartz qui est le minéral le plus résistant à
l'érosion. Des feldspaths et des micas peuvent être présents.

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Dans une formation gréseuse, en s'éloignant du point d'origine des matériaux, le quartz
devient de plus en plus abondant, la taille des grains diminue, le classement s'améliore, le
degré d'arrondi augmente. On dit que les sédiments et les roches, qui en dérivent, présentent
une maturité de plus en plus élevée.

Dans un grès où les éléments de taille supérieure à 62.5 m dominent, la proportion de


lutites diminue lorsque le degré de maturité augmente. La nature et la proportion de la matrice
(liant ou ciment) sont fonction de l'intensité et de la durée de la diagenèse.

Le liant est composé par la phase "lutite" constituée principalement de minéraux argileux.
L'influence sur les caractéristiques pétrophysiques est très marquée surtout sur la
perméabilité.

Le ciment est le plus généralement bien cristallisé ; il se forme :


• soit à partir des solutions qui imprègnent le sédiment lors de son dépôt ou qui circulent
plus tardivement, lors du début de la diagenèse : tels sont les ciments carbonatés ou
évaporitiques ;
• soit par des échanges entre les éléments détritiques liés à des ruptures d'équilibre avec
les solutions ou à des phénomènes de mise en solution sous l'effet de la pression
(formation de stylolithes).

Les ciments carbonatés et évaporitiques forment souvent de grands cristaux qui


enveloppent les grains (roses des sables formées par des cristaux de gypse qui emballent des
grains de quartz).

Les ciments siliceux sont plus généralement constitués de quartz. La roche est très
compacte, à la fois très indurée et abrasive, avec des cristaux étroitement liés les uns aux
autres, c'est une quartzite.

Globalement, les ciments évaporitiques et carbonatés sont plus fréquents dans les terrains
récents (tertiaire, crétacé), les ciments siliceux dans les terrains anciens (primaire). Le ciment
comblant les espaces vides entre les grains tend à diminuer la porosité et la perméabilité.

Les lutites : silts et siltites

Elles sont composées d'éléments très fins (inférieurs à 62.5 m) non discernables à l'oeil
nu. Les silts se distinguent des argiles par leur toucher râpeux dû à la présence de quartz.

b) Roches siliceuses non détritiques

Les éléments minéralogiques principaux sont l'opale, la calcédoine et le quartz


cryptocristallin. La silice peut être mise en solution et transportée sous cette forme, elle se
trouve dans toutes les eaux en proportion variable. Elle peut également être fixée par certains
organismes qui l'utilisent pour bâtir leur squelette.

Il existe des roches d'origine chimique et d'origine biochimique.

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

Roches siliceuses d'origine chimique

La précipitation de la silice sous une forme minéralogique quelconque donne naissance à


des roches très dures souvent finement litées, susceptibles d'atteindre plusieurs mètres
d'épaisseur, formant les silexites ou cherts.

Dans les calcaires, il existe des concentrations locales de silice :


• les silex forment des rognons nettement séparés de la roche calcaire,
• les chailles passent progressivement au calcaire,
• les meulières sont formées par un réseau silicifié dans certains calcaires lacustres.

Une caractéristique commune à ces roches est leur dureté.

Roches siliceuses d'origine biochimique

Les diatomites, les spongolithes et les radiolarites sont des roches siliceuses d'origine
organique formées par l'accumulation d'éléments du squelette d'organismes marins : les
diatomées, les éponges et les radiolaires.

Il semble qu'un apport volcanique de silice favorise l'épanouissement d'organismes à test


siliceux au voisinage des dorsales océaniques.

c) Diagenèse des roches siliceuses

Les modifications au cours de la diagenèse des roches siliceuses détritiques ne sont pas très
importantes. La compaction qui est l'un des facteurs prépondérant de la diagenèse entraîne des
conséquences mineures car les grains de quartz sont peu compressibles (l'absence
d'écrasement et de déformation des fossiles présents dans ces roches confirme ce fait). Dans le
cas d'un sable propre, la compaction fait diminuer le volume de la roche d'environ 10 à 15 %.
Dans le cas d'un sable argileux, la porosité va diminuer plus rapidement avec la profondeur et
la réduction du volume de la roche sera plus important.

Les phénomènes chimiques sont également peu marqués du fait de la faible réactivité de la
silice. Il est possible de trouver des sables peu ou pas consolidés à forte profondeur.

Les sables et grès représentent environ 60 % des réservoirs producteurs d'hydrocarbures.


Ce sont des roches relativement homogènes ayant une porosité (surtout primaire du fait de la
rareté de phénomènes de dissolution et de fissuration) et une perméabilité relativement
constantes au sein d'un même réservoir.

3.3.3.2 Roches alumino-siliceuses

Ce sont les roches détritiques terrigènes les plus proches de la composition moyenne de la
lithosphère et de loin les plus abondantes.

16
MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

Elles se répartissent en trois catégories correspondant aux trois classes granulométriques


définies précédemment, avec une nette domination des argiles.

a ) Rudites alumino-siliceuses

La plupart des roches détritiques à grands éléments se rapportent surtout à ce groupe, les
galets de roches silicatées étant plus communs que les galets de calcaire ou de quartzite. Les
galets sont surtout des morceaux de roches, les minéraux isolés étant rares. Les rudites
meubles et surtout consolidées forment des conglomérats. On distingue suivant la forme des
galets :
• les brèches à éléments anguleux,
• les poudingues à éléments arrondis.

L'observation de la forme des galets et de leur état d'altération, de leur disposition et de


leur orientation dans l'espace, fournissent des informations concernant le milieu de dépôt. La
détermination des roches, qui composent les conglomérats, permet parfois d'en établir
l'origine.

b) Arénites alumino-siliceuses

Ce sont principalement les arkoses et les grauwackes.

L'arkose désigne des roches dérivant directement de l'altération des granites et des gneiss
(roche métamorphique de composition minéralogique proche du granite), pratiquement sans
transport. Ils renferment souvent plus de 30 % de feldspaths, et des débris de roches peu
altérées. L'équivalent pour la roche meuble est l'arène granitique.

Les grauwackes sont des roches immatures, mal triées. Une fraction argileuse importante
(plus de 20 %) cimente des minéraux en grains d'une grande variété (quartz, feldspaths,
micas, etc.), de petits fragments de roches et parfois de projections volcaniques. Ces débris
sont généralement anguleux. C'est une roche qui dérive principalement de l'altération de
roches volcaniques basiques. Les dépôts de grauwackes peuvent atteindre des épaisseurs de
plusieurs milliers de mètres. On considère que ces dépôts sont dus à des courants de turbidité
et qu'ils se produisent dans des fosses océaniques (zones de subduction) où la séismicité et le
volcanisme sont importants.

Les psammites sont des roches riches en micas et aussi en matière organique. Les micas
ont tendance à se disposer en couches parallèles.

Note : Le terme flysch est souvent appliqué à une succession de séquences où alternent grès,
grauwackes, schistes, conglomérats, calcaires et marnes. Sa signification est plus
structurale que lithologique. C'est une roche déposée par des courants de turbidité
dans les fosses océaniques avant une phase d'orogenèse.
Le terme molasse est, comme le flysch, un complexe sédimentaire formé par une
succssion de séquences dans chacune desquelles la dimension des grains diminue du
bas vers le haut. Ce sont généralement des grès à ciment calcaire accompagnés de
marnes.

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

Contrairement au flysch, les molasses sont des formations post-orogéniques. Dans certains
endroits, elles atteignent des épaisseurs de plusieurs milliers de m (entre 5 000 et 8 000 m en
bordure des Alpes).

c) Les lutites alumino-siliceuses : les argiles

Ce groupe comprend les argiles proprement dites qui sont des roches tendres, les argilites
qui sont des argiles consolidées. Les minéraux argileux nombreux et variés confèrent à ces
roches des propriétés particulières (roches généralement faciles à hydrater devenant plastiques
et fluantes).

Lorsqu'elles sont litées, le terme shale est souvent utilisé. Par déshydratation et action de la
pression, les argiles se transforment en schistes, roches feuilletées et clivables.

Les marnes sont des roches argileuses renfermant de 35 à 65 % de carbonate de calcium.


Elles ont des propriétés voisines de celles des argiles, mais elles font effervescence à l'acide
contrairement à ces dernières.
Le loess est un dépôt pulvérulent accumulé par le vent. C'est une roche mixte formée de
particules fines (10 à 50 m) de quartz, d'argiles et de calcaires.

Diagenèse des argiles


La diagenèse des argiles est un phénomène complexe. La compaction et les
transformations minéralogiques sont les phases les plus marquées. La compaction,
phénomène dominant, est surtout influencée par la pression et les transformations
minéralogiques par la température.

Lors du dépôt, les sédiments argileux contiennent une quantité importante d'eau (jusqu'à
90 %). Cette eau est principalement localisée entre les feuillets auxquels elle est liée
chimiquement (eau adsorbée). Elle peut être assez facilement expulsée pendant une certaine
période où l'argile possède encore une perméabilité non négligeable.

Les plus fortes variations de densité et de porosité ont lieu entre 0 et 1 000 m de
profondeur. Les transformations minéralogiques, au cours desquelles les smectites se trans-
forment en illites, sont surtout contrôlées par la température et la présence d'ions Potassium.

Le volume total d'eau expulsé au cours de la diagenèse est de l'ordre de 70 à 80 % du


volume initial du sédiment déposé. Comme d'importants volumes d'eau interstitielle doivent
être expulsés de matériaux peu perméables (de l'ordre du millième de md), il existe de
nombreux risques de renconter des formations sous-compactées et ayant des pressions de pore
anormalement élevées.

Les argiles sont généralement riches en matière organique et sont étroitement liées à la
genèse des hydrocarbures. Elles constituent la majorité des roches mères d'hydrocarbures et
témoignent d'un milieu de sédimentation réducteur.

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

A cause de leur très faible perméabilité, de leur plasticité et de leur abondance, elles
forment les couvertures de nombreux réservoirs d'hydrocarbures.

Forer les argiles avec une boue à base d'eau pose de nombreux problèmes à cause de leur
forte réactivité avec ce type de fluide (voir minéralogie des argiles).

3.3.3.3 Roches carbonatées

En-dehors de quelques minéraux accessoires souvent d'origine terrigène, elles sont


composées presque uniquement de calcite et de dolomite. De ce fait, on distingue deux
groupes principaux :
• les calcaires constitués de plus de 50 % de carbonate de calcium,
• les dolomies constituées de plus de 50 % de dolomite (carbonate double de calcium et de
magnésium).

Les conditions de formation des sédiments carbonatés, liées à l'influence prépondérante des
facteurs chimiques et biochimiques, sont très diverses. Par ailleurs, le rôle des phénomènes
diagénétiques sur les carbonates, relativement solubles dans l'eau, est très marqué.

Elles renferment une importante quantité de gaz carbonique qui existait sous forme libre
dans l'atmosphère primitive de la terre.

a) Mode de formation et diagenèse des roches carbonatées

La plupart des sédiments carbonatés résultent de la précipitation chimique et de la fixation


par les organismes vivants du carbonate de calcium en solution dans les eaux. Des apports
d'origine terrigène sont parfois présents dans ce type de roche.

Dans toutes les eaux, des ions Ca++ et CO3- - sont présents, l'équilibre de la solution dépend
de la teneur en CO2 dissoute. Une précipitation de CaCO3 se produit lorsque la teneur en CO2
diminue ; la réaction d'équilibre s'écrit : Ca++ + 2 HCO3-  CaCO3 + H2O + CO2

La diminution de la teneur en CO2 dans l'eau peut être liée à :


• l'abaissement de la teneur en CO2 dans l'atmosphère due principalement à l'activité
photosynthétique des végétaux,
• l'augmentation de la température de l'eau,
• l'agitation de l'eau.

Le carbonate de calcium précipite sous forme de fines aiguilles d'aragonite, qui rapidement
après leur dépôt, se transforment en calcite plus stable. La constitution par de nombreux êtres
vivants d'un squelette interne ou externe (test) constitué en majeure partie de carbonate de
calcium est de loin le plus important mode de fixation des carbonates. Après la mort des
organismes, les squelettes peuvent être fragmentés à la fois par les actions mécaniques
(courants, vagues) et par les agents organiques (prédateurs, algues perforantes, etc.).

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

Il résulte de ces diverses actions, un sédiment chimiquement composé de CaCO3 réparti du


point de vue granulométrie en :
• éléments figurés (constituant le grain de la roche) de la taille des arénites et des rudites,
d'origine variée ;
• particules plus fines, de la taille des lutites. Elles résultent de la précipitation chimique
de CaCO3, d'un broyage intense des éléments figurés, ainsi que du dépôt de parties de
squelettes du micro-plancton. Elles forment la matrice ; ce sont des boues ou vases qui
se déposent gorgées d'eau.

Par sa précocité et son intensité, la diagenèse joue un rôle considérable dans la formation et
la transformation des roches carbonatées. La relative instabilité des solutions riches en ions
Ca++, qui imprègnent les sédiments carbonatés, les rend particulièrement sensibles à la
diagenèse. La compaction des sédiments fins expulse une eau fortement chargée en ions Ca++
qui tend à précipiter du CaCO3 dans les sédiments plus grossiers en formant un ciment.

Les formations carbonatées sont sensibles aux eaux météoriques chargées en gaz
carbonique qui produisent les reliefs karstiques (formation de canyons, grottes, lacs
souterrains, etc.).

Cas des dolomies

Les dolomies sont formées de cristaux de dolomite Ca Mg (CO3)2. Tous les termes de
passage du calcaire à la dolomie peuvent exister. Le terme de dolomie s'applique lorsque la
proportion de dolomite dépasse 50 %.

Les dolomies se présentent sous deux aspects différents :


• Dolomies à grains très fins, à structure litée : les intercalations de lits argileux sont
fréquentes. Elles sont souvent associées à des évaporites. Elles ont, de ce fait, une
origine chimique. Elles sont dites dolomies primaires car elles se sont déposées par
précipitation directe de cristaux de dolomite.
• Dolomies grenues constituées de grains allant jusqu'à 2 mm de diamètre : elles sont
disposées en couches plus ou moins développées entre des bancs de calcaires ou
affectent des formes irrégulières, en cheminée ou en champignon, transverses à la
stratification et passant latéralement à des calcaires. Elles sont dites dolomies
secondaires car elles sont formées à partir de calcaires sous l'effet des circulations
d'eaux riches en ions magnésium au cours de la diagenèse (phénomène de
métasomatose) ou plus tardivement.

Les dolomies sont généralement des dolomies secondaires. La dolomitisation des calcaires
est presque toujours un phénomène diagénétique se produisant généralement en milieu
lagunaire où le rapport Mg++ / Ca++ est élevé. La substitution du calcium par le magnésium a
tendance à faire augmenter la porosité et la perméabilité de la roche.

Les dolomies, qui ont souvent un aspect assez semblable à celui des calcaires, se
distinguent par leur absence de réaction ou leur réaction lente avec l'acide chlorhydrique à
froid.

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

b) Constitution des roches carbonatées

Dans ce type de roches, les grains et la matrice ont la même composition minéralogique.

Les grains

Suivant la taille des grains, la roche peut être classée dans l'une des catégories suivantes :
calcirudite, calcarénite, calcilutite. La structure et la composition du grain reflètent l'origine
du sédiment.

Différents termes sont utilisés pour désigner les éléments figurés (figure 1.17) :
• Bioclastes : restes de squelettes (internes ou externes) d'êtres vivants plus ou moins
brisés et usés par l'agitation de l'eau et par des actions organiques.
• Oolithes : éléments qui montrent autour d'un noyau constitué par un débris quelconque
(grain de quartz, fragment de calcaire, etc.) des couches concentriques de très fins
cristaux de calcite. La taille des oolithes les classe dans la catégorie des calcarénites. Les
oolithes se forment dans des conditions bien particulières d'agitation et de température
de l'eau.
• Pellets : agrégats de boue micro cristalline de forme généralement ovoïde, sans structure
interne allant de la taille du silt à celle du sable fin et souvent riches en matière
organique (en grande partie de la matière fécale).
• Intraclastes : débris de taille inférieure à 2 mm de calcaire issus d'une roche
préexistante ou d'un sédiment plus ou moins consolidé et remanié.
• Oncolithes : formes globuleuses centimétriques constituées de couches calcaires
concentriques avec ou sans noyau. Leur formation est attribuée à l'activité d'organismes
vivants (algues).

La matrice

Suivant son origine, on distingue le liant déposé en même temps que les grains (origine
synsédimentaire) et le ciment d'origine diagénétique. La matrice est constituée :
• Soit par un calcaire microcristallin constitué de particules de 1 à 4 m appelé micrite
formé à partir de la fraction lutite du sédiment (boue ou vase calcaire).
La présence de micrite indique un dépôt dans des eaux très calmes.
• Soit par le ciment déposé pendant la diagenèse à partir des solutions qui imbibent le
sédiment ou qui circulent dans la roche. Formé par de grands cristaux (le plus souvent de
20 à 100 m) de calcite claire, ce ciment est appelé sparite. Sa présence indique, en
principe, un milieu de sédimentation peu profond et assez agité pour avoir empêché le
dépôt de la fraction micritique.
La sparite se distingue surtout de la micrite par sa translucidité. La microsparite,
constituée de cristaux de 5 à 10 m, résulte en général d'une recristallisation de micrite.

La texture représente la relation entre les grains et la matrice. Le type de la matrice présent
dans la roche est un indicateur des conditions (énergie, agitation, profondeur du milieu de
sédimentation) existant au moment du dépôt du sédiment.

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

Une roche formée seulement de grains sans liant micritique correspond à un milieu agité
où la boue est restée en suspension. Inversement, une roche entièrement micritique provient
d'un sédiment déposé en milieu abrité et calme, le plus souvent en mer relativement profonde.

Les pores et la porosité

La porosité et la perméabilité des roches carbonatées sont très variables suivant les
phénomènes mis en jeu au cours de la diagenèse. La porosité secondaire peut être importante
à cause de phénomènes de dissolution (la porosité secondaire peut être mise en évidence en
comparant le sonique avec le neutron et le densité). Ces roches sont plus souvent fracturées
que les grès. Les roches carbonatées abritent environ 35 % des réserves d'hydrocarbures
connues.

c) Classification des roches carbonatées

Pour la classification et la terminologie des roches carbonatées, comme dans le cas des
autres roches sédimentaires, on recherche les critères distinctifs entre les grains et la matrice.
Du fait de leur origine complexe, il existe plusieurs classifications. Les critères retenus pour
chacune d'entre elles peuvent être très différents :
• Le contenu en organismes fossiles qui les constituent peut être utilisé : on distingue des
calcaires algaires, des calcaires coquilliers ou lumachelles, des calcaires à foraminifères
(calcaires à nummulites, à fusulines, etc.), à entroques, à crinoïdes, etc.
• Certaines classifications sont basées sur la nature du minéral dominant, d'autres sur la
présence d'un constituant secondaire caractéristique ou susceptible de valoriser la roche :
cas par exemple de calcaires argileux, gréseux, micacés, ferrugineux, etc.
• Le processus génétique majeur peut être utilisé : on distingue alors des calcaires
détritiques, organiques ou chimiques. Cette classification est souvent délicate car elle fait
rapidement apparaître des roches ayant des caractères mixtes : roches organo-détritiques,
organo-chimiques, etc.
• La classification de Dunham est une classification simple qui se présente sous forme
dichotomique. Elle est basée sur la texture de la roche (relation entre les grains et la
matrice) et la présence ou l'absence de micrite (figures 1.15 et 1.16). Elle ne s'applique
qu'aux roches consolidées.
- La première distinction est faite entre les calcaires cristallins, entièrement recristallisés,
où la structure primaire a totalement disparu et les calcaires non cristallins où la structure
primaire a été conservée de façon plus ou moins complète.
- La deuxième distinction entre les roches où les composés organiques sont liés entre eux
au moment du dépôt et sont restés en position de vie (boundstones ou calcaires
construits ou récifaux) et celles où les composés organiques ne sont pas liés entre eux.
- La troisième distinction est faite sur la répartition des grains et de la matrice :
Lorsque les grains sont jointifs (grain-supported), on distingue les grainstones où le
ciment, lorsqu'il existe, est d'origine diagénétique (sparite) et les packstones où la
micrite comble les espaces laissés entre les grains.
Lorsque les grains sont non jointifs, on distingue les wackestones si le pourcentage de
grains est supérieur à 10 % et les mudstones si ce pourcentage est inférieur à 10 %.
Dans ce cas, les grains non jointifs à structure dispersée sont supportés par la micrite.

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

FIG. 1.15 Classification des roches carbonatées d'après Dunham

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

FIG. 1.16 Détail de la classification de Dunham


• La classification de Folk est plus complète que la précédente, mais de ce fait elle est
beaucoup plus complexe. Elle est basée sur la nature et la proportion des constituants
(grains et matrice) parmi lesquels on distingue :
- Des constituants terrigènes : débris (grains de quartz, argiles, débris éventuels de
roches, etc.) amenés tels quels dans le bassin de sédimentation.
- Des constituants allochimiques ou allochèmes : ce sont des éléments d'origine
chimique ou biochimique, formés dans le bassin de sédimentation, mais ayant subi un
certain transport sous forme de fragments distincts et / ou un remaniement sur le fond
avant leur incorporation définitive dans le sédiment. Ces particules sont appelées
corpuscules calcaires, grains ou encore éléments figurés. Folk distinguait les
intraclastes, les oolithes, les pellets et les fossiles ou bioclastes à l'exclusion des
organismes constructeurs. Ces éléments ont des dimensions supérieures à 62.5 m.
- Des constituants orthochimiques ou orthochèmes : c'est la micrite ayant précipité en
même temps que les constituants allochimiques ou la sparite venant remplir, au cours
de la diagenèse, les pores existant entre les éléments déjà déposés.

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

FIG. 1.17 Classification des roches carbonatées d'après Folk

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

Cette classification définit 5 grands types de roches (figure 1.17) :


- Le type I constitué par les calcaires organo-détritiques ayant la sparite pour ciment.
Les débris calcaires ont été accumulés dans un milieu ayant une énergie suffisamment
forte pour empêcher le dépôt des boues microcristallines qui, autrement, auraient
constitué la matrice de la roche. Ultérieurement, la sparite est venue remplir les
espaces intergranulaires.
- Le type II constitué par les calcaires organo-détritiques ayant la micrite pour liant.
Dans ce cas, la présence d'un liant micritique implique un mauvais classement et des
proportions extrêmement variables en ce qui concerne les éléments figurés.
Le type I et II forment le groupe des roches allochimiques.
- Le type III constitué par les roches orthochimiques microcristallins où, à l'opposition
des deux types précédents, la quantité d'allochèmes est inférieure à 10 % (ils peuvent
même faire complétement défaut).
- Le type IV constitué par les calcaires construits par des organismes (coraux, etc.) ou
biolithite.
- Le type V constitué par les roches entièrement, ou presque, dolomitisées (dolomies
secondaires) (figure 1.18).

FIG. 1.18 Détail de la classification de Folk

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

Le nom de la roche est construit en utilisant un préfixe précisant le constituant


allochimique (respectivement intra-, oo-, bio-, pel-) et d'un suffixe indiquant le
constituant orthochimique (micrite ou mic, sparite ou spar). Si la taille des allochèmes
est supérieure à 2 mm, on ajoute encore au nom de la roche le suffixe rudite.
Par exemple, une intramicrudite est une roche où les intraclastes représentent plus de
25 %, leur taille est supérieure à 2 mm et la matrice est formée de micrite.
Les préfixes peuvent se composer. D'autres précisions sont données s'il y a plusieurs
types d'allochèmes ou du matériel terrigène (10 à 50 %) : par exemple micrite silteuse,
etc.
Lorsque la roche contient plus de 10 % de la dolomite, le nom signale cette présence :
micrite à dolomie primaire (dolomicrite), intramicrite à dolomie primaire, etc.
Cas particuliers : La dismicrite est une micrite à plages recristallisées sparitiques.
• Il existe encore de nombreuses autres classifications utilisées en dehors de celle de
Dunham et de folk ou dérivées de ces dernières.

La classification de Folk comme celle de Dunham rendent compte de la maturité du


sédiment : plus la teneur en micrite est importante, moins le sédiment est mâture. A côté des
différentes nomenclatures, un certain nombre de termes sont couramment utilisés. Ils
désignent des types de roche en général bien représentés dans les formations sédimentaires.

C'est le cas de la craie qui est un calcaire bioclastique, à grains très fins, composé
principalement de débris de micro-organismes planctoniques (les coccolithophoridés) et de
micro fossiles. Par la finesse de son grain, la craie échappe à la diagenèse : elle est tendre,
poreuse mais peu perméable.

3.3.3.4 Roches salines ou évaporites

Une eau salée, soumise à une concentration progressive par évaporation laisse déposer,
d'abord les sels les moins solubles, puis les plus solubles. Ces roches se forment dans des
milieux confinés (lacs, lagunes).

Une séquence évaporitique complète comporte de bas en haut :


• des carbonates : dolomite, magnésite (MgCO3),
• des sulfates : anhydrite, gypse,
• des chlorures : halite, sylvite.

Le gypse est la forme la plus courante de précipitation des sulfates. L'anhydrite est le plus
souvent la forme diagénétique du gypse : il est rare d'observer de l'anhydrite en affleurement.
Inversement, il est rare de rencontrer du gypse en forage à des profondeurs supérieures à
quelques centaines de mètres.

Les évaporites sont des roches qui ne sont ni poreuses ni perméables. Du point de vue
pétrolier, elles ont une très grande importance. Elles constituent d'excellentes barrières de
perméabilité responsables de pressions de pore anormales et de piégeage d'hydrocarbures.
D'autre part, elles peuvent être à l'origine de déformations tectoniques importantes car elles
peuvent facilement fluer. Par contre, elles sont facilement lessivables par des solutions sous-
saturées.

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MECIBAH.I [CHAPITR.3. LES ROCHES]

3.3.3.5 Roches carbonées

On groupe sous ce terme tous les corps carbonés provenant de la fossilisation de la matière
organique vivante. Elles se répartissent en trois catégories :
• Les charbons qui proviennent de la matière organique végétale riche en lignine et en
cellulose, molécules relativement résistantes aux actions bactériennes.
• Les kérogènes composés de molécules organiques complexes, de grande taille et de
poids moléculaire élevé, insolubles dans les solvants organiques. Ils résultent de l'action
de certaines bactéries sur la matière organique d'origine végétale et animale, suivie d'une
diagenèse thermique faible. Les kérogènes sont étroitement liés à la matière minérale de
la roche dont ils ne peuvent être séparés que par distillation. On les retrouve dans les
schistes bitumineux.
C'est la forme la plus abondante de matière organique présente sur le globe.
Les hydrocarbures dérivent principalement des kérogènes par diagenèse thermique se
produisant au cours de l'enfouissement des sédiments. Une faible part provient de la
décomposition précoce de la matière organique par les bactéries.

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