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Contrôle des Performances Lait

Protocoles et méthodes de qualification des lactations

Les protocoles de contrôle


Le Référentiel de Contrôle des Performances pour la production de lait de vache permet la mise en
œuvre de 8 protocoles de Contrôle des Performances Laitières : A, AT, AR, B, BT, BZ, BR, et CZ.

Ils sont conformes aux recommandations d’ICAR (International Committee for Animal Recording) et
nommés selon la nomenclature suivante.
La première lettre A, B, ou C définit l’intervenant :
- A = Contrôle réalisé par un opérateur de collecte salarié d’un organisme agréé,
- B = Contrôle réalisé par l’éleveur,
- C = Contrôle réalisé alternativement par un opérateur de collecte et par l’éleveur.

La seconde lettre donne des indications sur le mode opératoire notamment l’alternance des traites
pour la mesure de la quantité de lait et/ou le prélèvement des échantillons ou bien la réalisation du
contrôle lors d’une traite robotisée.
- Absence de seconde lettre : L’absence de seconde lettre signifie que le contrôle porte sur
l’ensemble des traites réalisées au cours d’une période de 24h00 pour les mesures de quantité de
lait et les prélèvements d’échantillons (Protocoles A et B).
- Lettre T : La présence de la lettre T, indique qu’il s’agit d’un protocole alterné. Dans ce cas, d’un
contrôle à l’autre, les mesures de quantité de lait et les prélèvements d’échantillons ont lieu
alternativement lors d’une traite du soir et lors d’une traite matin (protocoles AT et BT).
- Lettre Z : La présence de la lettre Z indique que d’un contrôle à l’autre les prélèvements
d’échantillons sont réalisés alternativement lors d’une traite du soir et lors d’une traite matin
alors que la mesure de la quantité de lait est réalisée sur les 2 traites (protocoles BZ et CZ).
- Lettre R : La présence de la lettre R indique un contrôle réalisé sur un élevage équipé d’un robot
de traite.

Les protocoles alternés AT, BT, BZ et CZ ne sont applicables


que dans les élevages qui pratiquent 2 traites par jour. Les
protocoles A et B sont applicables dans les élevages qui
pratiquent 1, 2 ou 3 traites par jour.
Le tableau 1 donne pour chaque protocole l’intervenant et
les traites concernées par les mesures de poids de lait et les
prélèvements d’échantillons.

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Tableau 1 : Définitions des protocoles de Contrôle de Performances Lait

Protocole Intervenant Mesures et prélèvements


A Opérateur Toutes les traites d’une période de 24 heures font l’objet d’une mesure
B Eleveur de la quantité de lait et d’un prélèvement d’échantillon de lait.
AT Opérateur Les mesures de production laitière et les prélèvements des échantillons
BT Eleveur ont lieu sur une traite, alternativement soir et matin à chaque contrôle.
BZ Eleveur Les mesures de poids de lait sont réalisées à chaque contrôle sur les 2
traites. Les prélèvements d’échantillons ont lieu sur une traite
alternativement soir et matin à chaque contrôle.
CZ Opérateur Les mesures de poids de lait sont réalisées à chaque contrôle sur les 2
et Eleveur traites. Les prélèvements d’échantillons ont lieu sur une traite
alternativement soir et matin à chaque contrôle.
La traite échantillonnée est toujours réalisée par un opérateur.
AR* Opérateur La quantité de lait prend en compte pour chaque animal les mesures
des traites observées sur une période de 48 heures précédant la fin du
BR* Eleveur contrôle. L’échantillonnage est réalisé par le prélèvement systématique
des 1ers et 2èmes échantillons de chaque vache pendant une période de
12 à 24 heures. Le prélèvement des traites supplémentaires est
facultatif.
*Cf. fiche 8_Contrôle des Performances _ Robot de traite.

Qualification des lactations


Pourquoi ?
Qualifier une lactation c’est reconnaitre que l’estimation de la production a été réalisée avec un degré
de précision suffisant. Cette reconnaissance autorise la valorisation du résultat par le dispositif
d’évaluation génétique.
Qualifier c’est aussi répartir les résultats par classes de précision. Ces classes, appelées méthodes de
qualification, sont nommées en ajoutant au nom du protocole un chiffre correspondant à l’intervalle
moyen entre les contrôles exprimé en semaines. Pour un même protocole, plus le chiffre est élevé et
moins l’estimation du résultat est précise. Les 36 méthodes de qualification possibles sont :
- A4/AR4/AT4, A5/AR5/AT5, A6/AR6/AT6, A7/AR7/AT7, A8/AR8.
- B4/BR4/BT4/BZ4, B5/BR5/BT5/BZ5, B6/BR6/BT6/BZ6, B7/BR7/BT7/BZ7, B8/BR8.
- CZ4, CZ5, CZ6, CZ7.

Comment ?
La méthode de qualification est déterminée à partir des intervalles entre contrôles et des
enregistrements réalisés pendant la période de qualification.
Les intervalles : Pendant le déroulement d’une lactation, différents intervalles sont calculés : Vêlage-
1er contrôle, Intervalles entre les contrôles, Intervalle moyen.
Les enregistrements : D’éventuelles absences d’informations sur la quantité produite ou sur la
composition du lait sont enregistrées. Ce sont les Non Contrôle (NC) et les Lait Sans taux (LS).
La période de qualification : Pour la période entre le 1er contrôle et le dernier contrôle avec lait qui
suit ou qui coïncide immédiatement avec le 305ème jour de lactation, les différents intervalles ainsi que
le nombre de non contrôles et de laits sans taux sont pris en compte pour déterminer la méthode de
qualification.

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Règle sur les non contrôles
Pour être qualifiée, une lactation ne doit pas avoir plus
Les Non Contrôles.
de 2 non-contrôles pendant sa période de
qualification. Une vache vêlée depuis plus de 7 jours peut
Lors du 1er passage de contrôle après le vêlage, un faire l’objet d’un Non Contrôle chaque fois
que la mesure de sa production est
non-contrôle compte double.
impossible ou incertaine ou bien quand la
Lors d’un non-contrôle, la date de contrôle de
production mesurée n’est pas
l’élevage est prise en compte dans le calcul de représentative.
l’intervalle moyen. L’intervalle moyen est augmenté Les mesures de production impossibles
de 3 jours pour répercuter forfaitairement l’effet de correspondent à des cas de force majeure
l’absence d’information. comme : un incident de fonctionnement
d’un compteur à lait, une erreur humaine,
Règle sur les laits sans taux l’absence de l’animal…
Pour être qualifiée une lactation ne doit pas avoir plus Le Non Contrôle d’un animal peut avoir pour
de 3 absences de taux pendant sa période origine la demande de l’éleveur. Cependant,
de qualification. Les absences de taux correspondent pour être recevable, cette demande doit
soit à un non-contrôle soit à un lait sans taux. concerner un animal manifestement malade
ou blessé et dont l’état entraine une
Les intervalles production largement inférieure à celle qui
Pour chaque méthode, les intervalles retenus pour était attendue (chute de production de plus
qualifier les lactations sont donnés par le tableau 2. de 50%).
Pour qualifier une lactation dans une méthode, il faut Une vache en chaleur ne peut pas faire
respecter les règles suivantes. l’objet d’un Non-Contrôle car il s’agit d’un
état physiologique normal. Les éventuelles
- L’intervalle entre le vêlage et le 1er contrôle avec
lait ne doit pas dépasser le délai maximum admis variations de production qui en découlent
pour la méthode (Délai maximum vêlage premier font partie des aléas de production de tous
contrôle) ; les animaux.
- Aucun intervalle entre contrôles ne doit dépasser
le seuil de l’intervalle interdit pour la méthode ;
- La lactation doit avoir au maximum 3 intervalles longs ou 2 intervalles longs et 1 intervalle
exceptionnellement long ;
- L’intervalle moyen doit être inférieur au seuil retenu pour la méthode.
Compte tenu des écarts observés, la lactation sera qualifiée dans la méthode la plus précise parmi
celles qu’elle respecte.

Tableau 2 : Durée admissible pour les différents intervalles (en jours) par méthode de qualification
des lactations
A4/AR4/AT4 A5/AR5/AT5 A6/AR6/AT6 A7/AR7/AT7
METHODES DE A8/AR8
QUALIFICATION B4/BR4/BT4 B5/BR5/BT5 B6/BR6/BT6 B7/BR7/BT7
B8/BR8
BZ4/CZ4 BZ5/CZ5 BZ6/CZ6 BZ7/CZ7
Délai maximum vêlage
premier contrôle ≤ 75 ≤ 80 ≤ 85 ≤ 90 ≤ 95
Intervalle Ordinaire 5 – 37 5 – 41 5 – 47 5 – 54 5 - 61
Intervalle long 38 – 45 42 – 50 48 – 57 55 – 64 62 - 71
Intervalle except long 46 – 70 51 – 75 58 – 80 65 – 85 72 - 90
Intervalle interdit > 70 > 75 > 80 > 85 > 90
Intervalle moyen < 34,6 < 38 < 42,3 ≤ 47 ≤ 70

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Les laits sans taux correspondent à des contrôles pour lesquels il a été impossible de déterminer la
composition du lait ou bien à des résultats d’analyses qui ont été annulés parce qu’ils dépassent les limites de
taux aberrants.
Les contrôles pour lesquels la détermination de la composition du lait est impossible correspondent :
- aux cas ou il est impossible de disposer d’un échantillon de lait représentatif, généralement à la suite
d’erreurs lors de la réalisation du contrôle ou d’incidents lors de la manipulation des échantillons (mélange
du lait de 2 animaux, renversement de l’échantillon …) ;
- aux anomalies de conservation qui rendent l’analyse impossible ou qui ne permettent pas d’en garantir la
fiabilité.
Par convention, sont considérés comme taux aberrants les résultats de TB et TP sortant des limites ci-dessous.
 Pour toutes les races hormis la Jersiaise :  Pour la race Jersiaise :
15 g/Kg < TB > 90 g/Kg 20 g/Kg < TB > 120 g/Kg
10 g/Kg < TP > 70 g/Kg 10 g/Kg < TP > 90 g/Kg

Lactation Non Qualifiée.


Une lactation est non qualifiée :
- Si pour un intervalle, elle ne respecte pas le seuil fixé pour la méthode la moins précise,
- Ou si plus de 2 non contrôles ou plus de 3 absences de taux ont été enregistrés pendant la période
de qualification.

Causes de non qualification.


En 2014, on comptait 2 572 024 lactations qualifiées et 32 867 lactations non qualifiées.
Le délai vêlage – 1er contrôle top long, la présence d’un intervalle interdit et un intervalle moyen trop long
sont les 3 principales causes de non qualification avec respectivement 33,2%, 30,2% et 22,8% des cas. La
présence de plus de 2 non contrôles ou de plus de 3 laits sans taux n’expliquent respectivement que 5,7%
et 0,5% des cas.

Edition des résultats


Les résultats d’une lactation sont édités sur la Fiche Individuelle Vache Laitière (FIVL).
Le pavé Lactations de la FIVL comporte deux parties distinctes pour les lactations qualifiées et non
qualifiées. Pour chaque lactation qualifiée, la méthode de qualification est précisée. Pour les lactations
non-qualifiées, la cause de non qualification est précisée. S’il existe plusieurs causes de non
qualification d’une lactation, seule la première chronologiquement est éditée.

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Changement de protocole
Que se passe-t-il si un animal n’est contrôlé qu’une seule fois ?
Lors d’un changement de
Il n’y a pas de durée minimum pour qualifier une lactation. Les règles
protocole de contrôle, les
de qualification des lactations s’appliquent donc normalement.
lactations en cours seront Si le délai vêlage - 1er contrôle n’atteint pas la limite supérieure, la
qualifiées en retenant le lactation est qualifiée.
protocole le moins précis parmi En pratique il est généralement ≤ 75 jours ce qui permet une
ceux qui ont été pratiqués. qualification dans la méthode la plus précise.
Cf. Tableau 3.
Cette règle s’applique quelque soit le nombre de contrôles enregistrés dans chaque protocoles.

Exemple de qualification de lactation


Le schéma n°1 donne les éléments d’une lactation
enregistrés lors de 11 passages de l’opérateur.
Lors du premier passage, l’animal n’est pas
contrôlable (Intervalle < 7 jours). Il est enregistré
avec le code d’état FV (Fraiche vêlée).
Le 1er contrôle avec lait intervient le 10/05 lors du
passage P2.
Le 305ème jour de lactation se situe entre les passages P9 et P10. La période de qualification prendra
donc en compte les intervalles, les non-contrôles et les laits sans taux pour la période allant du passage
2 au passage 10 inclus.
Le tarissement de l’animal est constaté lors du passage P11.
Un non contrôle est observé lors du passage 6. Il ne remet pas en cause la qualification de l’animal.

Calcul du délai maximum vêlage premier contrôle :


Par convention, la lactation commence le jour du vêlage. Le délai vêlage 1er contrôle correspond donc
à l’intervalle entre le vêlage et le 1er contrôle possible plus 1 jour. Soit dans notre exemple 39 jours
correspondant à l’intervalle entre le vêlage et le passage P2 plus 1 jour.
Ce délai permet d’envisager une qualification en méthode A4 (≤ 75 jours).
Intervalle interdit : Aucun intervalle n’atteint 70 jours. La qualification en méthode A4 est possible.
Intervalles longs : Selon les seuils fixés pour la méthode A4, on observe un intervalle
exceptionnellement long (66 jours) et un intervalle long (40 jours). Ce constat permet une qualification
en méthode A4.
Calcul de l’intervalle moyen :
∑𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑎𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑎𝑙𝑖𝑓𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛 (𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠)
𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑎𝑙𝑙𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 = + ∑ 𝑁𝐶 x 3 𝑗𝑜𝑢𝑟𝑠
𝑁𝑜𝑚𝑏𝑟𝑒 𝑑′ 𝑖𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑎𝑙𝑙𝑒𝑠 𝑒𝑛𝑡𝑟𝑒 𝑝𝑎𝑠𝑠𝑎𝑔𝑒𝑠 𝑝𝑜𝑢𝑟 𝑙𝑎 𝑝é𝑟𝑖𝑜𝑑𝑒 𝑑𝑒 𝑞𝑢𝑎𝑙𝑖𝑓𝑖𝑐𝑎𝑡𝑖𝑜𝑛

(25+37+66+31+33+25+40+29)
𝐼𝑛𝑡𝑒𝑟𝑣𝑎𝑙𝑙𝑒 𝑚𝑜𝑦𝑒𝑛 = 8
+ 3 = 38,75 jours

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L’intervalle moyen est supérieur aux limites fixées pour les méthodes A4 et A5. La lactation sera
qualifiée en méthode A6 qui est la plus précise parmi celles qu’elle respecte.
En l’absence de non-contrôle, l’intervalle moyen aurait été de 35,75 jours. La lactation aurait été
qualifiée en méthode A5.

Pratiquer 11 contrôles par an permet-il de garantir que les lactations seront toutes qualifiées dans la
méthode la plus précise ?
Plus les contrôles sont fréquents et plus il est probable de qualifier une part importante des lactations dans la
méthode la plus précise. Cependant il n’est pas possible de se prononcer a priori sur les qualifications des
lactations en se basant sur la fréquence des contrôles car au sein d’un même élevage, les qualifications des
lactations dépendent de deux évènements liés aux animaux : Le positionnement de la date de vêlage vis-à-vis
des intervalles longs et la présence de non contrôles.
Date de vêlage : L’exemple ci-dessous montre les lactations de 2 vaches d’un même élevage, vêlées à quelques
jours d’écart peu de temps avant les congés d’été.
Le 12 juillet, Limonade n’est pas contrôlable. Le 1er contrôle de sa lactation a donc lieu après l’intervalle long
et celui-ci n’est pas pris en compte dans le calcul de l’intervalle moyen. Avec un intervalle moyen de 32 jours,
la lactation est qualifiée en méthode A4.
Le 12 juillet Limace est contrôlable. Le 1er contrôle de sa lactation a donc lieu avant l’intervalle long et celui-ci
est pris en compte dans le calcul de l’intervalle moyen. Avec un intervalle moyen de 35,1 jours, la lactation est
qualifiée en méthode A5.

Effet d’un non contrôle : Si un non contrôle avait été enregistré pour la lactation de Limace, l’intervalle moyen
aurait été augmenté de 3 jours. Dans ce cas avec un intervalle moyen de 38,1 jours, la lactation aurait été
qualifiée en méthode A6.

En savoir plus : http://idele.fr/recherche/publication/idelesolr/recommends/resultats-de-controle-laitier-france.html

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