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T. D. 12 : COMPRENDRE LA CREATION
MONETAIRE ET LE ROLE DES BANQUES
1/ Remplissez le tableau. Montrez que le système de paiement est fermé (fonctionne en vase clos).
Kévin Jonathan Maxime Xavier Total
Mars 200 200 200 200 800
05/03 +50 -20 -25 -5 0
12/03 +10 +10 -20 0 0
19/03 +90 -40 +50 -100 0
26/03 -45 -20 +15 +50 0
Opérations du mois 0
Solde du mois 800
A la partie suivante (13/04), Jonathan gagne 160 et rembourse les 80 euros qu’il devait (voir ci-dessous le compte de
Jonathan pour le mois d’avril).
4 / Remplissez les lignes manquantes du tableau. A la fin de la deuxième semaine d’avril, quelle est la quantité
d’euros en jeu ? Pourquoi ? Quelle est la conséquence du remboursement du crédit sur la création de monnaie ?
Kévin Jonathan Maxime Xavier Total
Avril 200 200 200 200 800 Jonathan
Avril 200
06/04 +168 -198 +25 +5
06/04 -198 -118
Solde de la semaine 13/04 +160 +80
avec la « combine » 20/04 +20
Total en jeu 25/04 +45
13/04 - 100 + 160 - 100 + 40
Régularisation 160-80 =
+ 80
Solde des deux semaines
Exercice d’application
Un constructeur automobile qui rencontre un certain succès souhaite augmenter sa production. Sa banque lui accorde un
crédit de dix millions d’euros sur un an. Le constructeur peut ainsi faire face à ses dépenses courantes (salaires,
consommations intermédiaires, impôts, etc.), nécessaires pour produire 1.500 voitures. Toutes les voitures produites sont
vendues dans l’année 10.000 euros chacune. A la fin de l’année, le constructeur automobile rembourse le crédit que la banque
lui avait accordé.
1. Transformez le texte ci-dessus en schéma montrant le processus de création / destruction de monnaie lié aux crédits.
2. Que se serait-il passé pour la banque si le constructeur n’avait pas réussi à vendre ses voitures ?
3. Pourquoi peut-on dire que la monnaie est “une créance sur l’économie future” ?
Document 2b : Supposons par exemple qu'une banque X accorde un crédit de 10000 euros au ménage Dupont. (...) La
banque X accorde le prêt en créditant le compte du ménage Dupont. Celui-ci possède désormais 10 000 euros
supplémentaires sur son compte en banque. Il est en revanche endetté auprès de la banque X pour un montant
identique. L'opération de crédit s'est accompagnée d'une création de monnaie scripturale pour une somme égale au montant
du prêt. Le prêt confère à la banque X une créance sur le ménage Dupont qui voit s'inscrire sur son compte les fonds
demandés. Par un jeu d'écriture, le crédit a engendré un dépôt sur le compte du bénéficiaire :
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Gilles Jacoud, Le système monétaire et financier européen, « Circa », Armand Colin Paris, 2003
Document 3 : Tous les crédits ne donnent pas lieu, à de la création monétaire : C'est le cas d'un crédit "interentreprises", pour
lequel le financement s'opère par prélèvement sur ressources existantes. De même en est-il de certains établissements qui ouvrent
des comptes à leurs clients - les services financiers de la Poste par exemple - mais ne peuvent financer qu'en drainant une épargne
préexistante. Les banques commerciales collectent également de l'épargne; la part des crédits financés sur épargne ne participe pas,
par définition, à la création de monnaie.
Dans lesquels de ces quatre cas est-il légitime de parler de création monétaire ?
(marché interbancaire), de la banque centrale (refinancement) ou du marché (marché des titres de créances négociables, marché des
obligations, marché des actions), en s'assurant de toujours disposer d'un montant suffisant de ressources pérennes. La réglementation qui
encadre son activité lui impose d'ailleurs d'avoir un montant de fonds propres au moins égal à 10,5 % de ses actifs risqués [1].
(1) Jusqu'à 13 % quand les superviseurs jugeront être en phase haute du cycle financier, et jusqu'à 15,5 % quand seront aussi
appliquées des surcharges aux banques qui, en raison notamment de leur taille et de leurs connexions avec d'autres établissements
financiers, font courir un risque systémique.
Jézabel Couppey-Soubeyran - Alternatives Economiques Hors-série n° 105 - avril 2015
1/ A est une entreprise cliente de la banque LCL qui lui fait un prêt de 100000 € pour régler son fournisseur B.
a. Que se passe-t-il si B est lui-aussi client de LCL ?
b. Que se passe-t-il si B est client de la BNP ?
2 / La B.N.P. avec son client B qui a reçu un paiement dispose d’un chèque (ou une opération de carte bancaire) de 100 000 €
de A client de la banque LCL qu’il dépose sur son compte à la BNP.
L'entreprise B cliente de BNP, règle par virement, une facture de 80 000 € à un fournisseur C qui a un compte à la Société
Générale (la Société Générale a donc une créance de 80 000 € sur la B.N.P.).
L'entreprise B verse un salaire de 20 000 € à un de ses cadres D qui détient un compte à la banque LCL (la banque LCL a
donc une créance de 20 000 € sur la B.N.P.)
Ce cadre utilise alors 6 000 € pour payer son loyer à son propriétaire E qui a un compte à la Société Générale (la Société
Générale a donc un chèque de 6 000 € sur LCL).
L'entreprise A cliente LCL, reçoit un versement de 150 000 € de la part d'un de ses clients F qui a un compte à la Société
Générale (la banque LCL a donc un chèque de 150 000 € sur la Société Générale).
Un client G de l'entreprise B, qui a un compte à la Société Générale, lui règle une facture de 30 000 € (la B.N.P. a donc un
chèque de 30000 € sur la Société Générale).
Question : Quel problème peut se poser à la Société Générale ? Comment peut-elle le résoudre?
Document 6 : Chaque jour, les banques font leurs comptes. Elles enregistrent la totalité des flux monétaires qui circulent
entre leurs clients. La compensation est l'opération comptable qui détermine les soldes nets, après comptabilisation de
l'ensemble des flux monétaires. Au terme le la compensation, chaque banque connaît sa position par rapport à chacune des
autres banques et par rapport au système entier. Lorsque les soldes sont connus, il faut les régler. C'est là que la monnaie
banque centrale intervient. [...]
La banque doit assurer sa gestion en maintenant ce que l'on y nomme sa liquidité en monnaie centrale
Monnaie centrale : avoirs des banques et du Trésor à la Banque Centrale ( BC) + billets et pièces. Les banques de second
rang doivent payer (taux d'intérêt) pour se la procurer. Leur avoir en compte à la BC est utilisé pour régler leurs dettes
mutuelles et pour approvisionner leurs guichets en billets et pièces demandés par leurs clients.
Monnaie bancaire : ensemble des avoirs détenus sur les comptes courants des banques de second rang (ou commerciales),
elle est convertible à vue en monnaie centrale (guichet traditionnel ou distributeur automatique).
Pour chaque unité de monnaie créée (crédit), les banques doivent se procurer une proportion minimale de monnaie centrale
(taux d’encaisse). La solidité de l'ensemble résulte de la convertibilité immédiate et obligatoire d'un instrument à l'autre : les
banques commerciales sont tenues de rembourser les avoirs scripturaux en billets et de régler leurs dettes mutuelles en
monnaie centrale (MC). La MC nécessaire provient de leurs avoirs antérieurs : règlements provenant des autres banques et
dépôts en espèces des clients. Cette obligation limite leur création monétaire, ce qui, associé à la réglementation, garantit con-
tre la banqueroute, elle donne à la BC le contrôle sur la création monétaire des banques.
J-P DELAS
Que représente la monnaie centrale ?
Pour quelles raisons une banque doit-elle détenir de la monnaie centrale ?
Cherchez la signification du terme « réserves obligatoires ».
Que peut faire la Banque centrale si elle veut restreindre la capacité des banques à créer de la monnaie ?
CONCLUSION :
Les ressources des banques
C'est auprès de leurs clients que les banques se financent. Du moins en grande partie. L'argent que vous déposez sur votre compte bancaire
constitue pour la banque une ressource. De l'argent dont elle dispose, mais qu'elle vous doit et que vous pouvez en théorie récupérer à tout
moment. En contrepartie, la banque vous rend service en mettant à votre disposition des instruments de paiement (chèques, carte bancaire,
virements) qui vous permettent de régler des achats. Dans le bilan des banques, du côté du passif (c'est-à-dire des ressources), l'argent déposé
sur votre compte chèques correspond à ce que l'on appelle des " dépôts à vue " (exigibles à tout moment). C'est une dette de la banque dont la
maturité est très courte, c'est-à-dire qu'elle doit être en mesure de la rembourser très vite. L'argent que vous déposez sur un compte épargne
est une dette dont la maturité est un peu plus longue, et donc pour la banque une ressource un peu plus stable.
Vos dépôts ne sont pas les seules ressources des banques. Elles en empruntent également auprès des marchés financiers. Elles émettent
des obligations, des titres de dette à moyen-long terme et des titres de créances négociables (que l'on peut acheter et vendre), tels que les
certificats de dépôts, à plus court terme. Recourir à ces ressources soumet les banques à la pression des marchés. En effet, pour leur prêter de
l'argent, les investisseurs exigent un taux d'intérêt qui tient compte du risque et de la performance de l'établissement. Ils consultent pour cela
notamment les notes produites par les agences de notation.
(…) Reste aussi aux banques la possibilité d'emprunter auprès d'autres banques. Tous les établissements se font des prêts les uns aux
autres sur le marché dit " interbancaire ". Ces prêts de court et très court terme (un jour, une semaine…) leur permettent de gérer leur
trésorerie. Les excédents des unes viennent financer les déficits ponctuels de trésorerie des autres. Mais, en période de crise, le marché
interbancaire se grippe. Les banques ne se font plus confiance. Chacune suspecte les autres de détenir des actifs toxiques, qui n'ont plus de
valeur. Pas de confiance, pas de prêt.
Enfin, en ultime recours, les banques peuvent aller au guichet de la banque centrale pour obtenir des liquidités dont le coût est déterminé
par le taux directeur de la banque centrale, aujourd'hui proche de 0 % aux Etats-Unis et à 1 % en zone euro.
Lorsque ces bas niveaux sont atteints, la banque centrale ne peut plus diminuer davantage le coût des liquidités qu'elle apporte aux banques,
mais elle peut toujours en assouplir les conditions : durée des prêts plus longue, moindres exigences de garanties en échange des prêts, etc.,
ce que n'a pas manqué de faire la Banque centrale européenne (BCE), qui achète même des montants limités d'obligations, avec garanties,
émises par les banques, pour les aider.
Jézabel Couppey-Soubeyran - Alternatives Economiques n° 309 - janvier 2012
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