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LES ENFANTS PLACES: "VIDOMEGON"

“Vidomegon” traduit littéralement signifie en langue fon, parlée au


sud du Bénin, enfant placé auprès d’une tierce personne. C’est le
terme utilisé pour désigner les enfants de famille pauvres mis sous
tutelle de familles aisées pour des services domestiques moyennant
éducation. Pour la plupart, ce sont des filles. Celles qui gagnent leur
pass pour la ville sont aux anges. Mais le pire parfois les y attend.

Par Prisca EDAYE

Le phénomène des enfants placés appelés Vidomégon a pris une


tournure dramatique ces dernières années au Bénin. Considéré
dans la société traditionnelle béninoise comme une pratique
courante pour les familles d’origine, ce phénomène a été dévoyé

Selon l'Unicef, il y aurait un demi million de vidomegon au Bénin


dont quelques cent mille(100.000) dans l’agglomération de Cotonou.

Une vieille pratique traditionnelle

Autrefois, les enfants placés (qu’on appelle Vidomegon en langue


fon), pouvait bénéficier, au même titre que ceux de la famille
d’adoption d’une bonne éducation, de l’apprentissage d’un métier,
voire de la scolarisation en vue de leur future insertion dans la vie
sociale.

Selon Chabi Orou, un sociologue béninois, <les familles d’accueil


étaient en droit de demander qu’on leur confie l’éducation des
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enfants de proches ou d’amis et ceux-ci ne pouvaient rejeter cette
requête sans motif valable. Elles avaient cependant le devoir de
s’occuper convenablement des enfants ainsi confiés, qui
participaient en échange aux taches ménagères et à d’autres
travaux au profit desdites familles d’accueil et de la communauté
dont ils faisaient partie>

Le placement d’enfants à la base revêtait un caractère d’unité


familiale, face aux enjeux d’é ducation et de prise en charge des
enfants. Ainsi, l’enfant était placé auprès de son oncle ou sa tante
pour une initiation à la vie sociale loin du cocon familial. Ceci avait
le mérite de renforcer les liens familiaux (au sens large).

Avec l’évolution de la société, ayant pour corollaire le besoin


d’argent, en particulier dans les centres urbains, ou le couple
exerce dans la plupart des cas un emploi, le placement des enfants
n’obéit plus aux memes règles.

Une tradition détournée en esclavage

Un vrai marché de “traite d’enfants” s’est créé autour de cette


pratique. Des rabatteurs et passeurs, à la recherce de gains faciles,
s’enrichissent sur le dos de ces familles et de leurs enfants , leur
faisant miroiter sur fonds de misère une possible ascension sociale.

Veille tradition séculaire detournée, le deal coutumier entre les


parents et la famille d'accueil était autrefois clair: travail
domestique contre éducation. Il ne reste aujourd’hui de cette
pratique que le pur esclavage des enfants.
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Des enfants de 7 à 15 ans, majoritairement des petites filles, sont
cédées par des parents pauvres à des familles citadines pas
toujours riches mais à l'abri du besoin. Ces derniers espèrent
soustraire leur progéniture à la misère et à la fatalité. Quelles sont
le raisons qui poussent des parents a ce choix?

Les causes

Avec la crise économique, le relâchement des structures familiales


et les valeurs culturelles, “ce tresor” qu’est l’enfant devient de plus
en plus une charge.

Les principales causes du phénomène restent, d’une part la


pauvreté, «une pauvreté qui augmente l’attrait des propositions des
recruteurs, une pauvreté qui lance les recruteurs et autres
intermédiaires à la recherche de gains faciles…une pauvreté qui
détourne les enfants de l’école ou de l’apprentissage pour les
envoyer chercher de l’argent. D’autre part, il s’agit des réalités socio
culturelles très ancrées en Afrique et surtout au Bénin, où il est
coutume de confier son enfant à des intellectuels afin que ce
dernier soit émancipé » et ait une meilleure vie, celle a laquelle les
géniteurs aspirent mais qu’ils ne peuvent offrir a leurs enfants.

En effet, de nombreuses études ont montré que les enfants placés


sont généralement issus de parents pauvres qui, face à la misère et
ne disposant pas de moyens suffisants pour nourrir toutes les «
bouches » à leur charge, se trouvent parfois contraints d'accepter
ou de se livrer à n'importe quel acte pour se procurer de l'argent.

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Malgré que l’enfant soit au centre de toutes les préoccupations des
adultes, au coeur même du discours politique, cette pratique ne
cesse de s’accroitre d’année en année. La raison principale de
l'intensification du” trafic “des enfants est la situation économique
souvent très difficile des familles surtout en zone rurale, manifestée
par le manque de ressources auquel elles sont confrontées.
Cependant, il importe de souligner que parfois certains parents
biologiques, avides d’argent et de gains faciles, mettent leurs
enfants en situation de la traite. Mais dans ce cas, cela dépend
d'autres facteurs comme le niveau d'instruction des parents et la
pauvreté. Un parent instruit sera moins facilement trompé par un
trafiquant qu'un parent non instruit. Par ailleurs, les trafiquants
exploitent l'analphabétisme et la pauvreté des parents pour leur
faire des promesses fallacieuses. En general, une somme avoisinant
20.000fracs CFA est versée aux parents. Les bambins quittent leur
village avec le candide espoir de fouler les bancs d’une école et
d’amasser de quoi fait (sur) vivre leur famille

Les nouveaux esclaves urbains.

Sur place, la désillusion des enfants est grande et totale. Leur


enfance leur est volée, bafouée et substituée par un travail
harassant de 17heures 7/7jours.

Premières levées, dernières couchées, du menage matinal au loquet


à mettre au portail, lorsque le chien est enfin soulagé de sa chaîne,

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les vidomegons ont des journées pleines comme des oeufs et
rythméés par les tâches menagères, la vente à l’étagère au marché
ou dans les rues. Samira, 8ans environ vend de l’eau au marché de
Cococodji. Elle est au service d’une amie de sa mère depuis deux
ans: <mon village, mes freres et mes parents me manquent> . <Mes
parents m’ont confié à cette dame pour que je travaille et qu’elle
m’éduque> a t-elle confié. Approchée, la tutrice de Samira,
vendeuse de pagne Wax déclare au sujet des deux autres filles de
moins de quinze ans qui travaillent avec elle: <on permet aux
enfants pauvres de venir à la capitale, je les accueille chez moi et
leur offre du travail, mais pas de salaire!>

Ces esclaves urbains veillent à la securité et à la quiétude des "


Enfants de bonne famille" parfois plus âgés qu'elles. En haillons,
privées d'école et au delà, de toute instruction, mal nourries, ces
petites filles logent généralement dans des dépendances insalubres,
se contentent des restes des repas des autres.

Ces enfants placés deviennent adultes malgré elles, et traités en


esclaves par leurs familles d'accueil censées pourtant les protéger et
les éduquer. Ils servent de petites mains à leurs tuteurs ou tutrices
pour les taches manuelles de tout genre.

Pourtant la législation du Benin interdit de faire travailler tout


enfant de moins de quatorze(14)ans; loi très peu respctée. Un
enfant sur deux travaille, et ils ont moins de dix(10)ans . En
Afrique de l’Ouest, les enfants comptent pour 44% de la population.

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Ce qui en fait une resource disponible pour les gérants de la traite
des nouveaux esclaves urbains.

<La demande en main d’oeuvre est forte sur le marché. L’âge de


départ a commencé à chuter, les enfants sont recrutés dès
cinq(5)ans. Les employeurs vont les chercher au village ou passent
par des réseaux familiaux. Désemparés, attachés à la tradition et
ignorants de la vie citadine, les parents confient leur progéniture.
Au village, il n’y a pas à manger. Ici, ils n’y touchent pas et c’est
encore plus frustrant!> analyse Emile KPADONOU, psychologue
pour enfants à la Fondation Terre des Hommes Benin.

La maltraitance: la nouvelle règle du tutorat

Exploitation, maltraitance, privation, … sont le lot quotidien des


enfants placés. Ils sont corvéables à souhait et privés de tous leurs
droits fondamentaux. Les mauvais traitements infligés aux enfants
placés qui désobéïssent ou enfreignent les règles préétablies par
leurs maitresses sont entre autres: bastonnade à sang, griffures,
morsures, marquage au fer à repasser..

Certaines tutrices vont jusqu’à déchirer le corps des enfants avec


une lame avant de le couvrir de piment ; pire elles en mettent dans
la partie génitale des petites filles. Le cas le plus recent de
maltraitane est celui du petit orphelin d’environ 6ans nourri à la
matière fécale par sa mâratre au quartier Yénadjro dans la

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commune d’Abomey Calavi. Les faits remontent à la nuit du 26 au
27 Mai 2020

Abondant dans le meme sens, Noel Habib DOKOUI, sociologue


qualifie de barbares les punitions subies par les Vidomegons avant
d’ajouter: <ces pratiques ne sont pas sans séquelles sur la vie des
enfants victimes>.

Il est important de souligner ques les Vidomegons sont victimes de


maltraitances aussi bien physiques, que verbales et psychologiques.

ENCADRE

Cependant quelques rares tuteurs de familles d'accueil offrent de


bonnes conditions de vie et de travail aux enfants placés. Ils leur
apprennent à parler et à écrire français, les alphabétisent, et/ou
les mettent parfois dans des centres de Formation ( couture,
coiffure, broderie, cuisine, ...) pour qu'elles apprennent un metier
qui leur permettra plus tard de gagner leur vie et leur liberté. Mais
ceux ci se comptent du bout des doigts.

Les conséquences

D’après le sociologue Noel Habib DOKOUI : <Cette douloureuse


experience de la maltraitance brise quelque chose chez les enfants
(victimes). Si ceux-ci ne bénéficient pas d’un suivi psychologique
après en être sortis, ils ne peuvent avoir une vie sociale épanouie>.

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La maltraitance envers les enfants pertube le cours normal de leur
développement affectif. Ils ne savent aimer, ni se laissent aimer,
faute de n’avoir pas reçu de l’amour. Ce sont des enfants à risque
d’une grande variété de problemes reliés à la santé mentale tells
que: la dépression, les troubles du comportement sexuel, les
troubles du comportement alimetaire, le manque de confiance, la
baisse de l’estime de soi, l’anxiété, toutes les formes d’addiction, la
toxicomanie, la criminalité et d’autres formes de comportements
affectifs mal régulés.

Les mesures répressives: lois existantes

Le travail et la maltraitance des enfants sont punies par la Loi n°


2015-08 portant Code de l’Enfant en République du Bénin.

Les actions théoriques ne cessent d’être menées pour éradiquer le


phénomène en Afrique et en particulier au Bénin. La Constitution
béninoise prévoit en son article 26, alinéa 2 que « l’Etat protège la
famille et particulièrement la mère et l’enfant ». De même, la loi N°
2006-04 du 05 avril 2006 portant condition de déplacement des
mineurs et répression de la traite d’enfants au Bénin prévoit en son
article 6 que la traite d’enfant est interdite en République du Bénin.
Les institutions judiciaires ou les organes sont mis en place pour
connaître des infractions liées à la traite des enfants. Il s’agit par
exemple du tribunal de première instance de première classe de
Cotonou et de l’OCPM( L’Office Central de Protection des Mineurs)

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communément appelé Brigade de la Protection des
Mineurs(BPM).de la Famille et de la Répression de la traite des
Etres Humains est créé par décret N° 2008-817 du 31 décembre
2008 en remplacement de la BPM
.
La prise en charge des enfants victimes

En effet, plusieurs réformes opérées au sein de l’OCPM( L’Office


Central de Protection des Mineurs) grâce à l’appui de l’Unicef, ont
permis de doter cet Office des procédures opérationnelles standards
en matière de prise en charge des enfants, des cahiers de charges
requis pour son bon fonctionnement, d’une trousse de formation
spécialisée et des stratégies d’un plan d’extension et de
développement vers les autres départements du Bénin.
Ces institutions luttent pour la réinsertion et la réintégration des
enfants récupérés. Au Bénin, le processus de réinsertion se fait
entre les centres d'accueil et les enfants. En effet, lorsque les
centres reçoivent les enfants de la BPM, ils les hébergent, les
nourrissent et travaillent à leur redonner confiance. L'enfant est dès
cet instant confié à un animateur du centre qui essaie d'en savoir
un peu plus sur lui. Mais il faut dire que chaque centre a ses
méthodes et ses principes.

Par exemple, à « Terre des hommes » qui est une structure qui
s'occupe de la réinsertion et de la protection des enfants victimes de
trafic et de maltraitance, les enfants sont reçus entre 0 et 14 ans.
Dans ce centre, il y a une différence entre une réintégration et une
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réinsertion. Pour les agents, la réintégration consiste à remettre les
enfants à leurs parents dans leur ancien milieu de vie sans aucun
suivi. Or la réinsertion, quant à elle, consiste à suivre l'enfant après
son retour dans sa famille d'origine ; c'est-à-dire qu'il y reçoit la
visite régulière des animateurs qui l'aident à vite s'intégrer. Ce suivi
s'étend sur un an. Après la période de suivi, l'enfant est supposé
n'avoir plus de problème de réintégration et être à même de
connaître ses droits. Dès cet instant, on parle de réinsertion.
Ainsi, protéger l’enfant apparaît comme une volonté unanime, en
particulier celle du tribunal de première instance de première classe
de Cotonou. Néanmoins, les difficultés sont nombreuses, de toutes
natures, et viennent faire obstacle à la réalisation de la volonté
d’éradiquer la traite des enfants.
De plus, l'inexistence de structures étatiques dans ce domaine
explique la légèreté avec laquelle les enfants sont pris en charge.
A toutes ces difficultés, s'ajoutent celles liées au manque de
coopération des parents des enfants victimes de ce trafic. En effet, il
faut dire que lorsque les enfants sont placés dans les centres
d'accueil, l'on estime que certains d'entre eux pourraient retrouver
à terme leurs parents. Or, ce n'est pas souvent le cas. Certains
parents refusent de recevoir leurs enfants ou pire encore, font
semblant de ne pas les reconnaître

Les mentalités des populations ont évolué ces dernières années et le


débat des Vidomegon est désormais national. Les Radios, les
télévisions publiques et privées sensibilisent sur cette nouvelle
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forme d'esclavage et n'hésitent pas à passer en direct des
témoignages d'enfants battus ou maltraités.

Ce fléau doit être combattu par tous, pour permettre à l’enfant, la


pleine jouissance des tous ses droits fondamentaux.

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