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Elaboration d’une démarche de gestion

participative des forêts communales au


Cameroun.

Présenté par

Alvine CHAMKO TCHOUASSI


Sous la direction de

pour l’obtention du Master en Développement de l’Université Senghor


Département Administration et Gestion
Spécialité Gouvernance et Management Public

le jj mois aaaa
Devant le jury composé de :

Prénom Nom Président


Titre et Université ou Etablissement de
Rattachement
Prénom Nom Examinateur
Titre et Université ou Etablissement de
Rattachement
Prénom Nom Examinateur
Titre et Université ou Etablissement de
Rattachement

Université Senghor – Opérateur direct de la Francophonie


1 Place Ahmed Orabi, BP 21111, 415 El Mancheya, Alexandrie, Egypte
www.usenghor-francophonie.org
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Remerciements

Prénom Nom, Directeur du département …………………………….

i
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Dédicace

ii
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Résumé

Mot-clefs

Participation, Gestion participative, Décentralisation forestière, Forêt


communale, développement local, renforcement des capacités.

iii
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Abstract

Key-words

Word, Style, Style sheet, Model, Pagination, Numbering, Table, Figure,

iv
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Liste des acronymes et abréviation

v
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Contents
Elaboration d’une démarche de gestion participative des forêts
communales au Cameroun...........................................................................i
Remerciements............................................................................................i
Dédicace.....................................................................................................ii
Résumé......................................................................................................iii
Mot-clefs.....................................................................................................iii
Abstract......................................................................................................iv
Key-words...................................................................................................iv
Liste des acronymes et abréviation............................................................v
Introduction.................................................................................................8
1 La problématique de la gestion participative des forêts communales au
Cameroun..................................................................................................10
1.1 La forêt communale face au défi du développement local...............11
1.1.1 L’apport du secteur forestier à l’économie nationale.................11
1.1.2 Aperçu des forêts au Cameroun................................................13
1.2 La gestion participative de la forêt : un nouvel enjeu mondial de
développement.......................................................................................17
1.2.1 Un atout pour la mise en œuvre de la décentralisation ............17
1.2.2 La participation comme critère de gestion durable des forêts. . .19
1.3 Un exemple de gestion de la forêt communale au Cameroun : le cas
de Djoum................................................................................................20
1.3.1 Présentation de la commune de Djoum......................................20
1.3.2 Impacts de la gestion de la forêt communale de Djoum sur la vie
des populations locales.......................................................................21
1.4 Enoncé des hypothèses de recherche..............................................23
1.4.1 Hypothèses de recherche ..........................................................24
1.5 Les résultats attendus......................................................................24
2 Revue des approches pour une amélioration de la participation à la
gestion de la forêt......................................................................................24
2.1 Le concept de gestion participative des forêts.................................25
2.1.1 Définition de la gestion participative..........................................26
2.2 Evolution des approches de gestion participative............................28
2.2.1 Le concept de la participation....................................................28
2.2.2 La mise en œuvre de la décentralisation forestière...................29
6
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

2.2.3 L’approche de développement rural intégré..............................30


2.2.4 L’approche de l’aménagement et de la gestion des terroirs......31
2.3 Démarche et outils de mise en œuvre de gestion participative des
forêts......................................................................................................31
2.3.1 Le diagnostic participatif............................................................32
2.3.2 La planification participative......................................................34
2.3.3 Exécution....................................................................................35
2.3.4 Le suivi-évaluation participatif....................................................35
2.4 Les préalables à la mise en œuvre de la démarche de gestion
participative des forêts...........................................................................37
3 Méthodologie de recherche....................................................................41
3.1 Les outils de collecte de données.....................................................42
3.1.1 L’exploration documentaire.......................................................42
3.1.2 3.1.1 La recherche sur Internet.................................................43
3.1.3 Les entretiens réalisés................................................................43
3.2 Expérience et enseignements du stage au Fonds Spécial
d’Equipement et d’Intervention Intercommunale (FEICOM) de Yaoundé-
Cameroun...............................................................................................44
3.1.1. Présentation de la structure............................................................44
3.2.1 Les apports spécifiques du stage ..............................................46
3.3 Analyse des données recueillies.......................................................47
4 Proposition de stratégies de renforcement des capacités des acteurs
locaux en gestion participative des forêts communales...........................49

7
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Introduction

Depuis le début de ce siècle, la gestion durable des ressources naturelles


en général et l’éradication de l’extrême pauvreté sont deux enjeux
majeurs reconnus par la communauté internationale comme des défis
étroitement liés qui requièrent la mobilisation de tous les Etats. Vu
l’importance que joue la forêt dans la lutte contre la pauvreté et le
développement durable, de nouvelles stratégies de gestion rationnelle
fondées sur la participation des populations vivant en contact avec des
milieux naturels ont été mise en œuvre.

Le sommet de la Terre à Rio de Janeiro en 1992 sur les questions


environnementales et le développement durable est le point de départ du
concept de gestion participative des forêts. Depuis lors, il en est question
dans les discours au niveau national et international.

Dans le but de répondre à ces nouvelles exigences, plusieurs pays de


l’Afrique subsaharienne et en particulier ceux de l’Afrique Centrale
notamment, la République Démocratique du Congo (RDC), la République
Centrafricaine (RCA), le Gabon et le Cameroun, ont adoptés de nouvelles
politiques forestières visant l’implication des communautés locales à la
gestion des forêts.

C’est ainsi que le Cameroun a entrepris en 1994 à travers la Loi n°94/01 1,


un important programme de réforme de sa politique forestière visant non
seulement la prise en compte des droits et usages des populations mais
aussi leur participation active pour une gestion durable des ressources.
Cette réforme a favorisé la mise en place de véritables outils de promotion
de la gestion participative des forêts pour les Collectivités Territoriales
Décentralisées (CTD) parmi lesquelles, les forêts communales (FC).
Ouverte à l’exploitation pour le compte de la Commune, la FC est un
instrument de bonne gouvernance, de décentralisation et de lutte contre
la pauvreté, destiné au développement économique et social des
collectivités locales.

Cependant, seize ans après la création des FC au Cameroun, ce mode


1 Loi n° 94-01 du 20 janvier 1994 portant régime des forêts, de la faune et de la pêche au Cameroun.

8
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

particulier de gestion forestière décentralisée n’a pas encore atteint ses


objectifs2. Sur le terrain, l’implication des populations dans les travaux
d’aménagement et même de gestion des projets forestiers reste
largement superficielle, ce qui a un impact considérable sur le bien-être
socio-économique et l’épanouissement des populations locales. Ceci
s’explique notamment par une insuffisance d’accompagnement des
gestionnaires locaux (Maires et adjoints, la Cellule forestière communale,
ONG locales, populations, etc.) à la maîtrise d’ouvrage communale et des
techniques de gestion participative des forêts.

Les compétences transférées par l’Etat aux CTD par le biais du processus
de décentralisation ont besoin d’être renforcées en permanence surtout
dans le domaine de la gestion des forêts communales qui paraît être un
champ nouveau.

L’application effective d’une démarche participative, malgré les volontés


affichées et les nombreux efforts déployés par l’Etat, reste donc un grand
défi à relever de la part des administrations forestières locales. Cette
opportunité3 qu’offre l’Etat camerounais à travers la mise en œuvre des
forêts communales mériterait d’être soutenue et accompagnée pour
gagner en efficacité.

Face à l’enjeu des ressources forestières, n’est –il pas nécessaire de


valoriser les expertises disponibles dont le savoir-faire endogène pour leur
gestion durable ? Comment renforcer le pouvoir local dans un cadre
ouvert de gestion multipartenaire ? Quelles approches faut-il adopter pour
mieux renforcer la capacité des acteurs locaux?

Pour répondre à ces préoccupations, que notre travail consiste à travers


une exploration documentaire, à proposer une démarche de gestion
participative des forêts communales au niveau des collectivités locales
basée sur la concertation, le partenariat, la communication,
l’apprentissage et l’information. Il s’agira des stratégies qui permettront
au personnel d’encadrement de terrain de l’administration publique
forestière et autres praticiens d’intégrer une démarche participative
efficace qui contribuera à la consolidation et à l’amélioration des acquis.
Durant le processus, une solidarité sera développée entre ces acteurs
2 L’orientation générale de la politique forestière du Cameroun vise « la pérennisation et le développement des fonctions économiques, écologiques et

sociales des forêts, dans le cadre d’une gestion intégrée, assurant de façon soutenue et durable la conservation et l’utilisation des ressources et des

écosystèmes forestiers».

3 Le développement endogène des zones rurales forestières.

9
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

locaux (Maires et adjoints, cellule forestière communale, organisations


locales, etc.) qui apprendront l’utilisation efficace et efficiente des
ressources disponibles et auront une nouvelle vision du développement
local. L’étude s’articulera autour de quatre chapitres :

• Le premier chapitre : La problématique de la gestion participative


des forêts communales au Cameroun et les facteurs qui influent sur
la participation des populations.

• Le deuxième chapitre : La revue de littérature pour appréhender les


pratiques de gestion participative des forêts.

• Le troisième chapitre : Une étude des approches des acteurs de


terrain sur l’instauration de la gestion participative des forêts, gage
de gestion durable des ressources et d’amélioration du bien-être
socio-économiques des populations.

• Le quatrième chapitre : Des propositions pour la mise en œuvre


d’une démarche efficace de gestion participative des forêts
communales. Elles constituent des outils de travail proposes aux
acteurs impliqués dans la mise en place et l’exploitation des forêts
communautaires en général.

1 La problématique de la gestion participative des


forêts communales au Cameroun

Le secteur forestier camerounais qui revêt une importance primordiale


pour l’économie nationale. Avec la mondialisation, le Cameroun a comme
beaucoup d’autres pays institué une politique forestière basée sur la
participation de la population pour une gestion durable des forêts. Des
outils promotion de la gestion participative notamment les forêts
communales ont été mis en œuvre. Mais, des insuffisances qui

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Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

compromettent la participation active à sa gestion durable demeurent.

Dans ce chapitre, nous exposerons d’abord tout en insistant sur les


missions assignées à la gestion de la forêt communale, un aperçu du
secteur forestier au Cameroun et son apport à l’économie nationale,
ensuite, les attentes d’une gestion participative des forêts et enfin les
facteurs qui influent la participation dans un exemple de gestion de forêt
communale.

1.1 La forêt communale face au défi du développement local

L’exploitation des ressources naturelles constitue une activité économique


de première importance au Cameroun. Les eaux, les sols, le couvert
végétal, la faune, les forêts et l’espace aérospatial représentent la base
productive du secteur. En instituant la forêt communale (FC), l’Etat
Camerounais entendait mettre en place des mécanismes permettant aux
personnes directement impliquées dans l’utilisation des ressources
forestières concernées, de participer aux prises de décision concernant
tous les aspects de sa gestion, allant de l’aménagement des ressources à
la formulation et à la mise en œuvre des cadres institutionnels (Abessolo,
2009). Pour mieux cerner l’importance des missions assignées à la forêt
communale, il est nécessaire de présenter tout d’abord l’apport du secteur
forestier camerounais à l’économie nationale.

1.1.1L’apport du secteur forestier à l’économie nationale

La forêt est l’une des ressources naturelles les plus exploitées au


Cameroun. Elle occupe le 3e rang en Afrique après celles de la République
Démocratique du Congo et du Gabon. Avec une population estimée en
mai 20104 à 19 406 100 habitants dont environ 64% en milieu rural, le
Cameroun dispose d’un fort potentiel forestier qui couvre près de 22
millions d'hectares et joue un rôle très important dans l’économie
nationale. La contribution du secteur forestier à l’activité économique est
d’environ 11% du PIB. La superficie forestière globale actuellement
ouverte à l'exploitation s'élève à 3.611.473 ha. La production se situe à
2.350.000 m3 répartie en 15 essences. De cette production, environ
977.000 m 3
sont exportés en grumes et 135.000 m3 sous forme

4
Rapport du dernier recensement 2010 du Bureau Central des Recensements et des Etudes sur la Population
(BUCREP). Aussi, le Cameroun a été classé par le PNUD dans son dernier rapport 2010 sur le développement
humain au 137ième rang mondial en matière d’Indice de Développement Humain, donc il est parmi les pays les
plus sous-développés de la planète.

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Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

transformée. Le secteur forestier constitue donc la troisième source de


revenus de l'Etat après les exportations agricoles et le pétrole (Logo,
2005). Il génère près de 90.000 emplois dont la moitié dans le secteur
informel et un nombre important d’activités économiques indirectes,
notamment en rapport avec les diverses formes de transport, la
maintenance des équipements, les services, la transformation secondaire
(ameublement et charpenterie) et les microprojets agricoles ou pastoraux.
(OIBT et al. (2009).

La production nationale de bois (bois d’œuvre et bois énergie) est passée


de 1.937.779 m3 à 2.289.416 m3 entre 1998 et 20065. Cette filière fait
l’objet d’une exploitation régulière au niveau national, mais sur le plan
local, le commerce est très peu organisé et donne lieu à des coupes
illégales de bois.

Quant à la filière faune, elle est classée parmi les plus riches en Afrique
après le Congo Kinshasa, Madagascar, la Tanzanie et l’Afrique du Sud.
Beaucoup d’espèces animales au Cameroun servent à l’alimentation des
populations. Cependant, ce secteur constitue une matière première
économique informelle très fructueuse et emploierait près de 8000
personnes dans tout le pays, depuis les braconniers, les intermédiaires, les
revendeurs et les restaurateurs (Koyo, 1997).

En plus d’être un réservoir naturel de bois énergie et de construction, la


forêt est source de protéines animales (viande de brousse, poissons), de
fourrage, et d’autres produits forestiers non ligneux comme les fruits, les
noix, les condiments, les écorces, et le rotin. De plus, de nombreuses
plantes alimentent la pharmacopée locale dont l’exploitation rapporte
environ 1000 tonnes de produits par année. D’après un rapport de
l’Association des Communes Forestière du Cameroun (AFCAM)6, les
produits forestiers les plus couramment utilisés sur l’ensemble du
territoire camerounais sont tout d’abord ceux qui couvrent des besoins en
nourriture (sur 52% de la superficie du pays), en bois de feu et en
médicaments (41%), suivis par le bois d’œuvre (34%) et la viande de
brousse (30%). Tous ces produits sont considérés comme fortement
importants pour les récolteurs, avec une attention particulière pour le bois
de feu.
5
Rapport de la mission de diagnostic réalisé par l’Organisation International des Bois Tropicaux (OIBT) et du
Ministère des Forêts et de la Faune (MINFOF) en Novembre 2008 au Cameroun.

6
Rapport de L’AFCAM, réalisé en 2007 en vue de l’élaboration du programme d’appui aux Forêts Communales,
P.22.

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Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Le secteur forestier camerounais de nos jours est en pleine récession et


ses activités subissent un profond ralentissement. Ceci est dû à la crise
financière et économique que connaît le monde depuis 2008 ((Abessolo,
2009).

Malgré tous ces atouts, le Cameroun comme certains pays de l’Afrique


Centrale n'exploite pas, de manière spécifique, les orientations et objectifs
adoptés au niveau international, en termes de politiques forestières
prenant en compte les réalités locales7.
Deux faits majeurs caractérisent aujourd'hui ces défaillances au
Cameroun. Il s’agit de:
• L’intégration insuffisante du développement forestier à celui du
monde rural dans son ensemble;
• L’implication et la responsabilisation fort limitées des acteurs du
développement local (maires et adjoints, Cellule Forestière
Communale, organisations locales, etc.), à la conception, à la mise
en œuvre et à l'évaluation des programmes forestiers ;

La nécessité d’un recentrage des politiques forestières s'impose surtout au


niveau local et consisterait à un renforcement permanent des capacités
des acteurs locaux aux techniques de mise en œuvre de la gestion
participative des forêts, ceci en vue d’accroître la participation des
populations locales en les impliquant plus davantage dans la gestion des
ressources forestières.
Les populations attendent généralement de la forêt qu’elle satisfasse leurs
besoins les plus divers. Dans le cadre des forêts communales plus
spécifiquement, elles désirent non seulement que la forêt soit une source
potentielle d’emploi durable pour elles, mais aussi, avoir un rôle à jouer
dans la prise de décision et dans la gestion de ce patrimoine avec leurs
élus.

1.1.2Aperçu des forêts au Cameroun

La surface forestière camerounaise est divisée en domaines forestier


permanent et non permanent (GTZ-Paddl, 2006). Le domaine forestier
permanent est assis sur les terres définitivement affectées à la forêt. Il
comprend, les forêts domaniales appartenant à l’Etat et les forêts
communales qui relèvent du domaine privé de la commune.
7 camerounforêt.com, Rapport de Jean Prosper KOYO portant sur une étude comparative des politiques et lois forestières d’Afrique Centrale.

Consulté le 3 janvier 2011.

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Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Le domaine forestier non permanent est constitué des terres forestières à


vocation multiple, c'est-à-dire, susceptibles d’être affectées à d’autres
domaines d’activités (Agriculture, élevage, projets de développement,
etc.). On y trouve, les forêts du domaine national, les forêts
communautaires et les forêts des particuliers.
Figure 1 : Classification des forêts Camerounaises,

Source, (GTZ-PADDL, 2006)

La Forêt Communale (FC) est l’exemple type de dévolution forestière


promue par la loi de 1994 qui couvre aujourd’hui environ 140 000
hectares (ha). Aux termes de l’article 30 de cette loi, elle est définie
comme «toute forêt faisant l’objet d’un acte de classement pour le compte
de la commune concernée ou plantée par cette commune ». L’attribution
d’une FC se concrétise par un arrêté du Premier Ministre et par
l’immatriculation qui ouvre droit à un titre de propriété. L’Etat attribue la
ressource et non la terre. La FC ainsi crée doit être dotée d’un plan
d’aménagement approuvé par l´administration chargée des forêts et
élaboré sous maîtrise d’ouvrage communale avec la participation active
des populations locales. Toutefois, le code forestier ne prévoit pas encore
de convention provisoire d’exploitation dans le cadre des FC, l’exploitation
ne peut donc débuter qu’une fois la forêt classée et aménagée.

L´acte de classement fixe les limites et les objectifs de gestion de ladite


forêt qui peuvent être les mêmes que ceux d´une forêt domaniale, ainsi
que l´exercice des droits d´usage des populations autochtones. La
procédure de classement de la FC est fixée par décret et se présente
comme suit :

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Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Tableau 1 : Les différentes étapes de mise en œuvre de la forêt communale

Source CTFC, 2009)8

L’exploitation de la forêt communale se fait suivant le plan


d’aménagement et sous la supervision du Ministère en charge de la forêt
qui peut suspendre l’exécution de tout acte contraire aux indications de
ce plan.

L’exploitation des ressources naturelles des FC (bois d’œuvre, bois


énergie, produits forestiers ligneux, etc.) permet d’accroître les recettes
municipales, contribue à la lutte contre le chômage et dynamise
l’économie au sein de la collectivité.

La reforme de la fiscalité forestière prévoit un partage de partie des


revenus avec les populations à travers la Redevance Forestière Annuelle
(RFA). La clé de répartition9 prévue est la suivante : 50% à l’Administration
; 40% à la Commune concernée et 10% aux Communautés villageoises
riveraines. Toutefois, ces revenus pourraient participer de manière
significative à améliorer la santé financière des communes et le bien être
de sa population si la gestion est faite de manière concertée.

La forêt communale a donc pour finalité le financement du développement


local et la réduction de la pauvreté menée dans tous les pays africains
(Fao, 2004). L’exploitation des ressources de la forêt devient alors une
opportunité de diversification des sources de revenus qui contribue à
réduire la pauvreté, surtout pour les couches les plus vulnérables. Les
communes peuvent ainsi décider d’investir dans des unités de
transformation du bois ayant pour objectifs l’amélioration de l’habitat,
l’approvisionnement des marchés locaux et urbains (pôle de
développement immobilier), la commercialisation d’ameublements divers,

8 www.foretcommunale-cameroun.org
, 26 décembre 2010

9 Prévue par l’arrêté conjoint MINEF/MINFOF N° 0122 du 28 avril 1998 relative à la répartition de la Redevance Forestière Annuelle (RFA)

15
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

etc. Une partie des revenus issus de cette forêt est réinvestie dans
différents projets socio-économiques en fonction des besoins de
développement préalablement identifiés lors de l’élaboration des plans de
développement communaux (MINFOF et GTZ, 2008). Toutefois, cette
exploitation ne peut être rationnelle et durable que si les populations
locales participent à l’ensemble du processus de gestion.

Seize ans après la création des FC, ce mode particulier de gestion n’a pas
encore atteint ses objectifs pour plusieurs raisons :

• La FC suscite encore peu d’intérêt de la part de certaines communes


de la zone forestière. Elles préfèrent percevoir directement la rente
générée par la fiscalité forestière décentralisée (RFA) plutôt que de
s’investir directement dans la gestion durable de leur patrimoine
forestier. L’extension de cette régie communale nécessite le
développement de compétences en aménagement, plan de gestion,
plan d’action annuel, projets de plantation et de reboisement,
commercialisation, etc. ainsi qu’une plus grande transparence des
flux financiers.

• La procédure de classement est très longue et compliquée pour les


communes dont les capacités techniques sont le plus souvent
limitées (AFCAM, 2007).

A nos jours, seulement 60 communes sur les 360 que compte le


Cameroun, sont donc engagées dans le processus d’obtention de
classement ou d’exploitation des forêts communales10 comme le présente
le tableau suivant.

Tableau 2 : Catégories et nombres de forêts communales

Source, CTFC, 2010

Une gestion durable des ressources forestières doit tenir compte de la

10 www.foretcommunale-cameroun.org
, 27 décembre 2010

16
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

participation des populations locales (hommes, femmes et jeunes). Elles


doivent doit être concrètement associée aux différentes décisions.

1.2 La gestion participative de la forêt : un nouvel enjeu mondial de


développement

La gestion participative des ressources naturelles est désormais reconnue


à l’échelle internationale comme une condition de durabilité du patrimoine
forestier car elle permet l’implication et une participation active de tous
les acteurs au développement durable et à la réduction de la pauvreté
(IUCN, 2010).

En effet, l’idée que la forêt ne peut être gérée sans la participation active
des populations qui en vivent, constitue aujourd’hui l’un des concepts
consensuels sur la gestion durable des ressources naturelles et la
protection de l’environnement. Pourtant, les thèmes de la gestion
participative, du transfert de droits de l’échelon national à des niveaux
plus locaux ou de la reconnaissance de la valeur des pratiques et des
savoirs locaux, ont mis du temps à s’imposer au Cameroun. La politique
forestière camerounaise a connu de nombreux rebondissements depuis la
période coloniale. La gestion de la forêt avant cette période, la forêt était
gérée par les chefs traditionnels suivant des principes et des normes
basés sur la hiérarchie des clans, tribus et familles (Mengang, 1998). Les
communautés riveraines11 utilisaient de manière rationnelle la forêt de
sorte qu’elles puissent se renouveler naturellement. Au lendemain des
indépendances jusqu’au années 90, la politique de l’administration
forestière héritée de la colonisation française, était caractérisée par une
vision sectorielle, une approche répressive et centralisée, marquée par
une exclusion des populations locales de la gestion de la forêt. Il aura fallu
un peu plus de deux décennies pour voir s’infléchir de façon nette le
discours international sur la forêt. Ce renversement des anciennes
perceptions de la forêt tropicale précède et accompagne l’émergence du
discours global sur la nécessité d’une meilleure prise en compte des droits
des populations forestières (Karsenty, 1999).

1.2.1Un atout pour la mise en œuvre de la décentralisation

Les politiques des Etats en Afrique Subsaharienne en matière de gestion

11 Article 2 de l'arrêté conjoint n° 122/MINEFI-MINAT du 29 avril 1998 fixant les modalités d'emploi des revenus provenant de l'exploitation forestière et

destinés aux communautés villageoises riveraines.

17
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

des ressources naturelles ont été pendant longtemps caractérisées par


une approche centralisatrice et répressive, excluant les populations
locales de la gestion (Touré, 2009). En effet, cette politique autoritaire de
gestion des ressources naturelles a contribué à une dégradation
généralisée des terres agricoles entraînant un appauvrissement des
populations vivant dans des zones fragiles et sur des terres marginales.
C’est à partir des années 90 que, les Etats africains, et le Cameroun en
particulier, soucieux du développement local, ont entrepris des réformes
visant à faire des populations locales des acteurs incontournables de la
gestion des ressources naturelles. Des innovations ont vu le jour avec
l’institution des politiques de décentralisation de la gestion forestière.
Cette exigence d’impliquer les populations locales apparaît aujourd’hui
comme une composante essentielle et fondamentale des systèmes
politiques, et devrait à cet effet conduire à une rationalisation effective de
l’utilisation des ressources naturelles, assurant leur renouvellement, un
développement durable et donc garantissant leur conservation (Diallo et
al., 2006).

C’est en effet le sommet de la Terre tenu à Rio de Janeiro en 1992, qui a


été le point de départ du concept de la gestion forestière participative.
Avec la mondialisation et les questions environnementales, ce Sommet a
fait du développement durable, un objectif planétaire en contribuant à
promotion de l’approche de gestion participative des forêts. Ce fut le point
de renforcement des ébauches approches participative dans différents
pays (Fao, 2004). Il s’agit ainsi d’une véritable décentralisation de la
gestion forestière qui depuis lors, est dans tous les discours au niveau
régional et international.

Pour prendre en compte ces nouvelles préoccupations, notamment


l’implication et la participation des populations locales à la gestion
forestière, plusieurs pays d’Afrique, et en particulier, ceux de l’Afrique
Centrale notamment, le Cameroun, le Gabon, la République
Démocratique du Congo (RDC), le Congo et la République Centrafricaine
(RCA), ont révisé leurs politiques forestières (Koumba, 2009). Ces
nouveaux cadres législatifs et réglementaires prévoient, selon le cas, des
dispositions facilitant l’implication des communautés locales à la gestion
forestière. Cela se traduit par des concepts tels que : les forêts
communales, les forêts communautaires, les zones d’intérêt cynégétiques
(territoires de chasse) à vocation communautaire, l’affectation des
redevances forestières aux communes, les concessions forestières
18
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

villageoises, les forets des collectivités, l’exploitation forestière artisanale,


etc., tous ces concepts ayant pour dénominateur commun le bien-être
socio-économique des populations rurales et la réduction de la pauvreté.
En pratique, il est question, lors du développement de ces concepts, de
prendre en compte toutes les dimensions liées à la notion de
développement durable à savoir les dimensions politique, économique,
sociale et écologique.

Au Cameroun, le texte fondamental12 de la république suivi des lois sur le


processus de la décentralisation sont venus consolider définitivement la
gestion participative des forêts communales. Ces réformes accordent aux
CTD des compétences qui visent la promotion le développement
économique, social, culturel et sportif de leur localité. Il s’agit d’un vaste
champ de compétences qui couvre des domaines variés, allant des actions
socio-économiques à la gestion de l’environnement et des ressources
naturelles13.

La dévolution du pouvoir de gérer les ressources naturelles constitue donc


aujourd'hui un volet indispensable de la gestion forestière durable car elle
permet d'atteindre trois objectifs: un accroissement du niveau de bien-
être des populations en milieu rural, une meilleure conservation des
ressources forestières et de la biodiversité, une amélioration de la
gouvernance locale par le transfert et la mise en œuvre démocratique des
pouvoirs de gestion. Toutefois, ces compétences pour plus d’efficacité
doivent être gérées de manière participative et collaborative avec les
communautés locales.

1.2.2La participation comme critère de gestion durable des forêts

Au cours de ces 20 dernières années, la participation des acteurs est


devenue une des caractéristiques déterminantes de la gestion de tout
projet de développement. C’est un principe directeur important du
développement durable, voire une exigence pour les organismes
donateurs bilatéraux et multilatéraux. En effet, l’échec progressif de
l’approche descendante classique14, qui caractérisait ces projets s’est
révélé inefficace, d’où l’adoption de nouveaux modes de gestion, basés
12 loi n° 96/06 du 18 janvier 1996 portant constitution de la République du Cameroun
, et les lois N° 2004/017 du 22 juillet 2004 d’orientation de la
décentralisation, loi N°2004/018 du 22 juillet 2004 portant règles applicables aux communes et la loi N°2004/019 applicables aux Régions. En effet, la

constitution révisée du 18 janvier 1996 vient consacrée poser les bases de la décentralisation et les lois de 2004 délimite les champs d’application de

cette décentralisation.

13 Article 4 alinéa 1 de la loi N°2004/017 précité,

14 Encore appelée « approche top down » (www.matee.gov.ma / www.agenda21maroc.ma).

19
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

sur une plus grande implication des acteurs et bénéficiaires des actions
engagées.

Plusieurs textes dans le domaine des ressources naturelles, notamment la


Convention sur la Diversité Biologique, étayent l’hypothèse que les
ressources matérielles et immatérielles issues de la biodiversité n’existent
et ne se sont maintenues jusqu’à nos jours que grâce aux savoirs et
savoir-faire des sociétés humaines et surtout des populations villageoises
riveraines (Lescuyer, 2005).

Puisque les ressources forestières sont souvent leur première nécessité


(Lescuyer, 2002), leur participation effective à la gestion contribuerait non
seulement à l’amélioration de leur niveau de vie mais aussi à
accroissement des capacités des communes à répondre aux
préoccupations d’intérêt général et assurer la promotion des
investissements collectifs.

Les bilans des expériences en gestion participative des ressources


forestières de plusieurs pays de l’Afrique subsaharienne et notamment le
Cameroun, font ressortir de nombreux points de faiblesses et des besoins
de réajustement institutionnel en vue d’une judicieuse adaptation à son
nouveau contexte (Fao, 2004).

1.3 Un exemple de gestion de la forêt communale au Cameroun : le cas


de Djoum

Des études sur la décentralisation forestière au Cameroun, parmi


lesquelles l’étude socio-économique réalisée en 2009 par le Centre
Technique de la Forêt Communale (CTFC) dans la Commune de Djoum (en
annexe), ont relevé de nombreuses défaillances de gouvernance de la FC.

1.3.1Présentation de la commune de Djoum

Située dans la Région du Sud, département de Dja et Lobo,


arrondissement de Djoum, la forêt communale de Djoum est évaluée
d’après le plan d’aménagement 2008 à une superficie de 15 270 ha. Elle
est caractérisée par une forte densité d’arbres à 542 390 hectares et de
nombreuses essences de valeurs. On y trouve aussi une faune très
diversifiée ainsi que de nombreuses espèces halieutiques. Djoum compte
44 villages pour un total de 21 769 habitants. Les populations des villages
riverains de la FC sont en majorité constituées jeunes et dépendent des

20
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

ressources forestières dont elles tirent l’intégralité de leur moyens de


subsistance. Le travail de l’immense majorité des hommes et des femmes de
ces villages consiste à exploiter les ressources à travers l’agriculture, la
cueillette des produits forestiers ligneux, la chasse, l’élevage, l’artisanat, les
activités sylvicoles, piscicoles, etc.

Figure 2 : Carte forêt Communale de Djoum;

Source CTFC 2010

1.3.2Impacts de la gestion de la forêt communale de Djoum sur la vie des


populations locales

La loi sur la décentralisation forestière au Cameroun, a pour objectif le


développement local à travers une exploitation participative des
ressources forestières en vue du bien-être socio-économique des
populations locales. Cependant, le constat qui est fait du cas de la
Commune forestière de Djoum est que la gestion de la forêt n’a pas un
impact tout à fait considérable sur les conditions de vie des populations
locales.

Le rapport de l’étude socio-économique suscité, réalisée sur 17 villages


riverains de la Commune de Djoum par le CTFC relève des insuffisances
dans la mise en œuvre la gestion de la forêt communale. Les responsables
locaux éprouvent des difficultés d’exercer une gestion collaborative, en
partenariat avec la population locale de la forêt lors des aménagements et
de l’élaboration des projets ou des plans de gestion. Les communautés à
travers les groupements villageois surtout les femmes aimeraient être

21
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

associées à l’identification, à la planification et au suivi de tous les


programmes de gestion entrepris dans la commune. Les décisions prises
au niveau communal se font parfois avec une concertation insuffisante
des populations, ce qui conduit parfois à des conflits. La forêt est censée
générer des revenus et des emplois pour le développement de la
commune. On note une insuffisance d’infrastructures sociales au niveau
de la Commune et une évolution accrue de la pauvreté. L’accès à
l’éducation reste donc très marginal ceci à cause du manque de salle de
classe et d’enseignants de qualité. Aussi, il faut parcourir des distances
pour avoir accès à l’éducation et aux centres de santé. Le problème
d’accès à l’eau potable se pose avec acuité, tant dans la ville de Djoum
dont le château d’eau est encore en construction, qu’au sein des villages
riverains. Le réseau routier est défaillant, les routes sont en terre et en
très mauvais état surtout pendant les saisons de pluies, ce qui ne facilite
pas l’écoulement des marchandises vers les grandes villes et les zones
périphériques. Il est donc urgent d’améliorer l’accès des populations aux
infrastructures sociales de base et d’augmenter leurs revenus par la
création des emplois. Et cela passerait par leur plus grande implication
dans la gestion des ressources de la forêt. Les populations désirent avoir
plus de responsabilité dans les espaces qu’elle utilise, améliorer leur
niveau de connaissance sur la législation forestière et être représentée au
niveau de la commune forestière. L’inexistence de communication
structurée entre la commune, ses villages et les autres acteurs
n’améliorent non plus les faits ci-dessus.

Les recommandations qui ont été faites à l’issue de cette étude socio-
économique s’articulent autour deux points :

• Améliorer la prise en charge du développement par les


communautés villageoises riveraines dans le respect des principes
de participation, de concertation et de solidarité.

• Favoriser l’adhésion des populations au processus de gestion


durable par leur sensibilisation, information permanente et leur
participation aux divers travaux à réaliser.

• Former des différents acteurs locaux aux techniques et outils de


gestion participative. Surtout que la foresterie communale est un
concept nouveau qui nécessite le développement d’outils dont la
bonne maîtrise requiert des apprentissages spécifiques et continus.

22
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Il est donc nécessaire de mettre en place, une méthodologie de gestion


participative, destinée aux élus locaux dans leurs travaux de facilitation et
de d’appui-conseil des communautés locales dans la gestion conjointe et
collaborative des ressources forestières communales. Notre travail
s’inscrit dans le cadre de cette étude et consistera à améliorer la
participation des populations locales dans la gestion de la forêt
communale. Il passera par l’identification des préalables nécessaires à la
mise en œuvre de la démarche de gestion participative des forêts, les
différents outils et techniques d’animation et de facilitation et enfin, les
conditions de mise en application de cette méthode.

1.4 Enoncé des hypothèses de recherche

Face à l’enjeu des ressources forestières dans le financement du


développement local et la gestion durable, n’est –il pas nécessaire de
valoriser les expertises disponibles dont le savoir-faire endogène pour leur
gestion durable ? Comment renforcer le pouvoir local dans un cadre
ouvert de gestion multipartenaire ? Quelles approches faut-il adopter pour
mieux renforcer la capacité des acteurs locaux?

Nous nous sommes fixés des objectifs qui nous permettront de répondre
à ces interrogations.

Objectif Général

L’objectif général de cette étude est de contribuer à l’amélioration de la


gestion participative des ressources

Objectifs spécifiques

- Identifier les approches de gestion participative des forêts, les


différents outils et techniques appropriés ;
- Identifier les préalables à la conduite de la démarche de gestion
participative.
- Proposer une démarche de mise en œuvre de la gestion
participative qui améliorera la gestion des forêts communales au
Cameroun.
De ce fait, nous avons formulé deux hypothèses qui nous permettrons
d’apporter un début de réponses à notre questionnement.

23
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

1.4.1Hypothèses de recherche

Hypothèse 1

Le renforcement des compétences et capacités des élus locaux et des


populations aux techniques de gestion participative contribuerait à la
gestion durable de la forêt et donc au développement local.

Hypothèse 2

Le modèle de gestion forestière participative dépend d’une bonne


maîtrise de sa démarche de mise en œuvre.

1.5 Les résultats attendus

Notre travail consiste à proposer une démarche de gestion participative


des forêts communales au niveau des collectivités locales basée sur la
concertation, le partenariat, la communication, l’apprentissage et
l’information. Il s’agira des stratégies qui permettront au personnel
d’encadrement de terrain de l’administration publique forestière et autres
praticiens d’intégrer une démarche participative efficace qui contribuera à
la consolidation et à l’amélioration des acquis. Durant le processus, une
solidarité sera développée entre les acteurs locaux (Maires et adjoints,
cellule forestière communale, organisations locales, etc.) qui apprendront
l’utilisation efficace et efficiente des ressources disponibles et auront une
nouvelle vision du développement local. A l’issue de cette recherche :

• La participation des populations locales à la gestion des forêts


communales à travers le renforcement des capacités des élus locaux
et des populations riveraines sera améliorée.

• Un cadre de concertation entre les différents acteurs chargés de la


gestion des ressources de la forêt communale et les communautés
locales sera crée.

2 Revue des approches pour une amélioration de la


participation à la gestion de la forêt.

La foresterie participative est désormais reconnue comme une condition


primordiale à la durabilité de la gestion des ressources forestière (FAO,

24
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

2004). C’est la raison pour laquelle ce concept est devenu de nos jours, un
sujet à l’ordre du jour lors des rencontres internationales. Plusieurs
auteurs pensent que les forêts doivent être gérées en partenariat avec les
populations locales pour mieux répondre à leurs besoins.

Le présent chapitre, traite des approches abordées dans la littérature au


sujet du concept de gestion participative des forêts. Organisé autour de
cinq sections, la première (2.1) va donner un aperçu de la définition et de
l’évolution du concept de gestion participative. Ensuite nous traiterons de
la démarche et des outils de mise en œuvre de la gestion participative
(2.2). Enfin la dernière section (2.3) se penchera sur les préalables à la
mise en œuvre du modèle de gestion participative des forêts.

2.1 Le concept de gestion participative des forêts

L’idée de faire participer les communautés locales aux décisions qui


touchent ses intérêts date depuis les années 1930 (André et al. (1999).
Cependant, ce n’est qu’après la seconde la Seconde Guerre Mondiale que
les approches participatives se sont réellement développées dans divers
domaines d’activités (Assogba, 2009). Plusieurs organisations
internationales à l’exemple de l’Organisation des nation Unies pour
l’Alimentation et l’Agriculture (FAO), la Banque Mondiale et le Programme
des Nations Unies pour le Développement (PNUD) se sont investies dans la
promotion des méthodes participatives et les Organisations Non
Gouvernementales (ONGs) y ont joué un rôle considérable.

Selon la FAO, (2004), Lassagne, ( 2005) et Ballet, (2007), l’introduction


du concept de la gestion participative dans les politiques occidentales et
africaines subsahariennes de gestion durable des ressources naturelles
s’est faite à la Conférence de Rio de Janeiro de 1992 sur l'environnement
et le développement. L’origine du concept découle du constat de l’échec
des stratégies d’intervention centralistes et verticales préconisées dans le
passé et qui ne laissaient aucune place à une participation des
populations riveraines aux processus de prise de décisions dans la gestion
des ressources. Il a fallu donc dépasser le cadre restreint des décideurs,
essentiellement les gouvernements et les industriels, pour inclure la
société civile au sens large, c’est-à-dire les associations, les ONG mais
25
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

aussi plus directement encore les populations locales (Assogba, 2009).


L'objectif poursuivi par le Sommet de Rio était d'intégrer la dimension
"participation des populations" aux politiques de développement local.

2.1.1Définition de la gestion participative

L’approche de gestion participative, outil privilégié permettant


l'association active et responsable des populations, est aujourd'hui
couramment évoquée dans les divers domaines d'activités et les
approches adoptées pour la mettre en pratique sont diverses.

Dans le domaine des organisations, le terme gestion participative


consiste à « offrir la possibilité aux membres de l’organisation de
participer activement aux décisions qui transforment leur milieu de
travail … De plus en plus, ce mode de gestion a un impact positif sur la
productivité des entreprises » (Rousseau et al. 2006, p1). En effet, c’est un
mécanisme d’apprentissage qui met en relief les notions de participation
et d’implication des acteurs dans les prises de décisions.

Dans le contexte de l'aménagement forestier durable, la gestion


participative a été définie par Borrini-Fayerabend et al, (2000) p. 95),
comme:

« La situation dans laquelle au moins deux acteurs sociaux


négocient et garantissent entre eux un partage équitable des
fonctions, droits et responsabilités de gestion d'un territoire, d'une
zone ou d'un ensemble donné de ressources naturelles. Encore
appelée cogestion, gestion conjointe, gestion multi-partenaires ou
accord conjoint de gestion, elle décrit une situation dans laquelle
toutes les parties prenantes intéressées par une aire protégée, ou
une partie d'entre elles, sont associées à un degré important aux
activités de gestion »

La FAO, (2004) va dans le même sens en relevant que la gestion


participative des ressources naturelles est « une méthode d’intervention
qui favorise le transfert de certaines compétences de l'Etat aux
communautés locales et aux autres acteurs en définissant leurs droits,
rôles, responsabilités et intérêts. Il s'agit en réalité d’« une véritable
gestion décentralisée des ressources naturelles » dont le principe est
d'inciter les collectivités territoriales et les populations locales, à prévoir

26
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

des activités de préservation de l'environnement dans leurs programmes


de développement local pour une gestion durable des ressources
naturelles. Le concept prend de plus en plus la
dénomination « d’approche participative » et sous-entend une vision du
développement qui accorde une place privilégiée à l’association et à
l’implication étroite des populations locales à différentes étapes du
processus de gestion des forêts à savoir :

• Le diagnostic de leur terroir, notamment du point de vue de la


gestion des ressources forestières et de l'analyse des diverses
contraintes et priorités ;

• La conception et la programmation des actions à entreprendre ;

• La réalisation, la gestion et le suivi-évaluation de l'ensemble du


programme ; ceci afin de contribuer à donner plus d’efficacité et de
durabilité (Blaise, 2004, FAO, 2004, p 14).

L'approche participative n'est donc pas une fin en soi, mais une
méthodologie utilisant une série d'outils qui vise à assurer les conditions
nécessaires à la sauvegarde des ressources naturelles. Elle contribue au
développement socioéconomique du terroir. Elle tend plutôt à modifier la
perception du rôle de chacun des intervenants (Etat, agents techniques
forestiers, populations, ONGs, etc.) dans la gestion des forêts en leur
accordant des responsabilités.

A la lecture de ces définitions, nous retenons que le concept de gestion


participative appliquée aux ressources naturelles en général et aux forêts
en particulier, est une démarche qui favorise la prise de décision et la
prise en charge par l’ensemble des populations locales, des actions
destinées à améliorer non seulement les conditions d'aménagement et
d’exploitation des ressources, mais aussi leur bien-être socio-économique.
Il est nécessaire pour plus d’efficacité que cette démarche soit basée sur
un diagnostic intégré et sur la connaissance par les populations locales et
leurs élus, des modes d'utilisation et d'exploitation du milieu. L'enjeu de
fondamental de cette approche est la promotion de l'auto-développement
des communautés villageoises avec comme but visé, la gestion
durable des ressources, c'est-à-dire une gestion qui prend en compte les
besoins des générations actuelles sans compromettre ceux des
générations futures.

Il faut noter que les auteurs précités ont beaucoup mis l’accent sur la

27
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

participation des populations locales comme levier du développement


durable des ressources forestières et le territoire comme espace de la
valorisation de ces ressources. Cependant, ils ne donnent pas de
précision sur le rôle et la responsabilité que peut jouer chacun des
intervenants dans le processus de gestion des forêts.

2.2 Evolution des approches de gestion participative

Plusieurs Etats de l’Afrique subsaharienne, notamment le Niger et le


Sénégal en Afrique de l’Ouest, la le Gabon et le Cameroun en Afrique
Centrale, etc., ont adopté dans leurs politiques de développement local
des approches de gestion rationnelle des ressources naturelles impliquant
une participation des communautés locales. Toutefois, ces approches
(l’approche de développement local intégré et de l’approche de
l’aménagement et la gestion des terroirs villageois) souffrent d’une bonne
mise en œuvre sur le terrain. La synthèse des travaux des auteurs sur la
question a permis de relever les différentes approches qui ont précédé
l’approche de gestion participative des forêts (Fao, 2004, p 8 ; C. Toulmin,
1994, Bessaoud, 2006) et de relever que le processus de décentralisation
enclenché par de nombreux Etats africains a favorisé l’institution de la
gestion décentralisée des ressources forestières. Cependant, le niveau de
participation n’est pas la même dans l’une ou l’autre des approches. Il est
alors nécessaire pour mieux cerner et apprécier le niveau de participation
dans chacune des approches, de préciser ce qu’on entend par le concept
de participation.

2.2.1Le concept de la participation

Le dictionnaire Larousse 2010 définit la participation comme « le fait de


prendre part, de contribuer et de collaborer ». Il s’agit pour Boukhari,
(1995), Lammerrink et al. (1998) et Blaise, (2004) « d’une perception
partagée et un facteur de responsabilisation conduisant à la prise de
décisions en commun. Elle commence par la concertation et la
responsabilisation, passe par la négociation (des problèmes, solutions et
approches) pour aboutir à la prise de décisions et à l’action.» La Fao,
(2004) allant dans le même sens souligne que la participation des
populations consiste à :

« Restituer à celles-ci un pouvoir d'initiative et de décision dans la


définition et la mise en œuvre des actions et programmes qui concernent
28
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

leur propre avenir. Cela signifie que les intervenants extérieurs et les
Etats reconnaissent les paysans, éleveurs, artisans, etc. comme des
acteurs du développement, des partenaires à part entière et non comme
les cibles d'un projet extérieur ou les moyens de mettre en œuvre des
décisions prises sans eux ».

De ces définitions, nous retenons que les indicateurs qui caractérisent la


participation à la gestion des forêts sont : la communication, la
concertation, à l’information, le partenariat, la responsabilisation, le
partage, la collaboration, la consultation, l’apprentissage, la
sensibilisation et la prise de décision. Une intervention n'est donc
participative que si elle résulte de consensus explicites à la suite de
négociations entre les différents partenaires que sont les populations
locales.

2.2.2La mise en œuvre de la décentralisation forestière

Selon la Fao, (2004), le processus de la décentralisation est considéré


comme une étape décisive de la mise en œuvre de la participation des
citoyens à la gestion des affaires publiques. Bonnet, (1999) souligne que,
la décentralisation sur le plan institutionnel, confie aux collectivités locales
des responsabilités qui ont trait à la gestion des ressources communes:
ressources renouvelables, infrastructures, fiscalité locale, etc. Cette
dynamique introduit ainsi de nouveaux acteurs locaux sur la scène, les
nouveaux élus devant progressivement acquérir leur légitimité vis à vis
des centres de décisions préexistants.

C’est en effet à partir des années 90, que la plupart des pays africains se
sont engagés dans la politique de décentralisation forestière. Elle se
caractérise par le transfert aux Collectivités Territoriales Décentralisées
(CTD) des compétences en matière de gestion des ressources naturelles
de leurs territoires. C’est donc une des politiques majeures des Etats
permettant d’assurer la bonne gouvernance environnementale, qui
nécessite pour une gestion durable, la participation active et équitable
des populations locales et des institutions gouvernementales aux
processus de prise de décision. Ceci en vue de l’amélioration des
conditions de vie (Vael, 2008). Mais, cette politique connaîtra toutefois
ses limites si elle n’est pas accompagnée des ressources nécessaires pour
pouvoir jouer pleinement son rôle. Selon Karsenty et al., (2010) dans

29
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

‘’Gouverner les forêts africaines à l’ère de la mondialisation’’15, bien que


les réformes de décentralisation forestière en Afrique aient crée de
véritables opportunités, la mise en pratique reste un grand défi à relever.
Les avancées sont souvent compromises par l’absence de mécanismes et
d’échange d’expériences permettant de suivre les progrès réalisés en vue
d’actions futures. L’insuffisance des compétences techniques et de fonds
n’en sont pas du reste.

Les pays occidentaux et en particulier ceux de l’Amérique du nord,


notamment le Québec au Canada sont par contre en avance dans le
domaine de la décentralisation des forêts. Ils développent de plus en plus
des meilleures pratiques d’aménagement forestier durable basées sur un
mode de gestion axé sur la participation communautaire. Ce système de
gestion durable des ressources naturelles a pour but d’améliorer les
moyens d’existence des communautés locales qui en dépendent. C’est
ainsi qu’on assiste de nos jours à une prolifération des concepts tels,
forêts habitées, forêts modèles, etc. (Bouthillier et al., (2005).

2.2.3L’approche de développement rural intégré

Cette approche est soutenue par Boukhari, (1995), Vachon, 2001) de


même que la Fao, 2004), comme un modèle qui déploie des techniques et
stratégies concertées pour la croissance économique et le bien être social
des populations. Elle consiste quelque soit le secteur d’activité à répondre
aux préoccupations des populations en partant de l’analyse systémique de
leur réalité. Le développement local intégré est donc une démarche qui
met au centre de sa politique le partenariat et l’émergence des acteurs:
élus locaux, populations locales, entrepreneurs, techniciens. Elle cherche à
équilibrer et à créer une synergie entre trois pôles de développement que
sont : l’économique, le social et l’écologique d’où l’expression
développement local intégré. Mais, elle tend aussi à renforcer la capacité
des acteurs par la technique de la formation, d’information et de la
sensibilisation en tenant compte des facteurs environnementaux (Vachon,
2001). Cependant, la principale critique formulée à l’endroit de cette
approche est son manque d’implication et la non responsabilisation des
populations concernées dans tout le processus de gestion (Fao, 2004, p 9).

15 Article du du Center of International Forestry Research (CIFOR).

30
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

2.2.4L’approche de l’aménagement et de la gestion des terroirs

L’aménagement et la gestion des terroirs d’après la Fao, 2004 est « un


processus d’élaboration et de mise en œuvre concertée d’un ensemble
d’actions et de mesures permettant de valoriser toutes les ressources
naturelles du terroir villageois en vue d’un développement durable…Elle
consiste en l’exploitation judicieuse des ressources du terroir villageois
(naturelles, humaines, financières) par les populations locales. Au
Cameroun comme dans les autres pays de l’Afrique centrale,
l'aménagement forestier est le préalable à la planification dans l'espace
et dans le temps de toutes les activités à réaliser à l'intérieur d'un massif
forestier suivant sa vocation prioritaire.16 C’est une approche qui se veut
globale, intégrée, participative et décentralisée cohérente, contractuelle et
partenariale.

Toutefois, la critique qui est faite à cette approche est qu’elle ne prend
pas en compte tout l’espace géographique et économique des collectivités
territoriales décentralisées et exclue de ce fait des espaces intervillageois
pouvant comprendre des forêts classées ou des cours d’eau dont il faut
tenir compte dans les démarches de gestion participative des ressources
naturelles (Fao, 2004).

2.3 Démarche et outils de mise en œuvre de gestion participative des


forêts

La démarche définie pour appliquer la méthode de gestion participative


des ressources naturelles en général et forestière en particulier, passe
par le développement d’un fort sentiment d’appartenance et un réel désir
de contribuer à l’amélioration continue des conditions de vie de la
communauté locale. C’est une stratégie d’intervention fondée sur
l'établissement d'un dialogue permanent entre populations et agents
techniques, le respect mutuel et le principe du partenariat, ainsi la
reconnaissance du savoir-faire local (Guèye, (1999 ; BIT, (1997) et
Kabore, (2005). La conduite de cette démarche doit être menée pour plus
d’efficacité, par une équipe de leaders bénéficiant de la confiance des
communautés locales. Ces leaders ont la responsabilité d’amener ces
populations, à se conduire en sujets capables d’examiner eux même leur
situation de développement et de planifier des actions à entreprendre
16 L’aménagement forestier découle à l’établissement d’un document appelé « plan d’aménagement » qui, suivant un rapport du Ministère

des Finances en 2001 sur les aménagements forestiers au Cameroun, permet d’assurer une utilisation durable des ressources forestière.

31
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

pour leur mise en œuvre.

Selon Ngom, (2003) et la Fao, (2004), cette démarche utilise les même
outils que les autre méthodes participatives, mais constitue un processus
continu de développement avec quatre phases distinctes : le diagnostic
global participatif, la planification participative, l’exécution et le suivi-
évaluation participatif. Il est important de préciser que la formation,
l’information, la sensibilisation et l’appui à l’organisation doivent
intervienir à toutes ces phases.

2.3.1Le diagnostic participatif

Selon blaise et la Fao, (2004), le diagnostic est le point de départ de


toute démarche participative. Il a pour objectif de faire de manière
concertée avec les communautés locales et les autres acteurs, un état
actuel des ressources forestières, son impact sur la vie des populations
et les voies et moyens pour améliorer la situation étudiée. En réalité, il
s’agit d’identifier les insuffisances et dysfonctionnement, mais aussi les
atouts et les opportunités à exploiter. Cela ne peut se faire sans une
réunion d’information et de sensibilisation des populations locales, car
la compréhension de la démarche par les populations à travers ses
leaders et organisations représentatives est déterminante pour
favoriser leur adhésion qui est indispensable.

Toutefois, le diagnostic participatif doit être élaboré dans de brefs délais


afin que les différentes actions envisagées pour la résolution des
problèmes rencontrés soient encore adaptées au moment de leur mise en
œuvre.

Les outils de diagnostic participatif

Les auteurs Ngom (2003), Blaise (2004 et la Fao (2004) s’accordent sur les
outils de diagnostic global participatif de gestion des ressources
naturelles. Ils sont variables et permettent selon les outils, la collecte des
données socio-économiques, spatiales, temporelles et socio-
institutionnelles (Blaise, 2004). Il s’agit de la carte du village, le
diagramme de venn, le transect, le profil historique, les interviews semi-
structurées, l’arbre à problème, le calendrier saisonnier et le cadre
d’analyse des 4R.

• Carte du village : c’est une représentation du terroir villageois, de

32
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

l’évaluation de la répartition des biens et ressources (végétation,


détenteurs de troupeaux ou de terres, disponibilité en eau,
équipements collectifs, etc.), des activités et des problèmes des
populations. On distingue plusieurs types de cartes parmi lesquelles on
peut citer la carte des ressources, la carte sociale, la carte socio-
foncière. Elle permet d’identifier les différents groupes sociaux
(détenteurs ou exploitants forestiers) par des critères définis au plan
local, de structurer et de visualiser les connaissances que les
populations locales ont de leur village.
• Le diagramme de venn : C’est un outil qui permet aux populations
d’identifier les structures internes et externes du village et d’apprécier
la nature de leur relation. L’intérêt de ce diagramme est la discussion
qu’il peut susciter (Fao, 2004).
• Le transect : Il s’agit d’un outil de synthèse du terroir, une coupe
topographique montrant les principales zones d'exploitation des terres
permettant d’avoir une idée verticale de la région et de son utilisation ;
• Le profil historique : il permet de restaurer l’histoire de la
communauté locale concernée. Les faits historiques relatés et les
périodes clés sont utilisés comme une base de discussion pour
l’interprétation des changements majeurs intervenus, leurs causes et
les impacts dans la vie de la communauté locale (Ngom, 2003) ;
• Les interviews semi-structurées : c’est le principale outil
d’apprentissage et de recueil d’informations auprès des populations; il
consiste en un ensemble de questions ouvertes pouvant aboutir à de
nouvelles pistes ;
• L’arbre à problèmes quant à lui permet de déterminer les problèmes
et de visualiser leurs causes et conséquences en vue d’y trouver des
solutions.
• Le calendrier saisonnier des activités permet d’avoir les informations
sur les activités des populations dans l’année.
• Le cadre d’analyse des « 4R »17 est un outil d’analyse mis au point

17 Encore désigner en anglais les droits (Rights), responsabilités (Responsabilities), revenus/bénéfices, (Return) et relations mutuelles

(Relationship).

33
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

par l’Institut International pour l’Environnement et le Développement


(IIED) qui consiste à analyser les rôles des différents acteurs dans
l’aménagement et la gestion forestière et les types de relations qui
doivent exister entre eux.

2.3.2La planification participative

Elle va chercher à atteindre les résultats du diagnostic participatif dans un


processus cohérent qui tend à identifier les actions qui doivent être
exécutées dans le temps, en précisant avec les populations locales, le rôle
et la contribution de chacun des acteurs impliqués (WRI, 2004). C’est donc
un étape qui, dans le cadre des ressources naturelles découle sur la
définition concertée d’un plan d’aménagement et de gestion des
ressources du massif forestier concerné.

Le processus de planification ne doit pas uniquement concerner les


actions techniques à mener dans la gestion de la forêt, mais aussi, des
actions d’accompagnement doivent être prévues pour une bonne mise en
œuvre du plan d’aménagement. Ces actions généralement liées au
renforcement des capacités des acteurs locaux ( élus locaux, populations
riveraines et leurs partenaires de terrain), sont des programmes de
formation ou d’appui leur permettant d’exéxuter les actions et
responsabilités qui les imcombent (Fao, 2004). La représentation des
groupes sociaux et socio-professionnels (hommes, femmes, jeunes,
agriculteurs, éléveurs, bucherons, etc.) du territoire concerné constitue un
critère essentiel des séances de planification. Ces représentants doivent
ensemble identifier pour tous les secteurs d’activités du massif forestier,
les actions prioritaires à retenir dans le plan et les acteurs qui vont en être
responsables.

La planification participative apparaît donc comme une phase décisive et


importante dans la réussite du projet de gestion des forêts. Elle doit à cet
effet être menée avec rigueur, virgilance et surtout avec le consensus
général de tous ses acteurs, car une mauvaise planification peut être
source d’échec mettant en cause tout le processus.

Les outils de la planification participative

Selon la Fao, (2004) p 59), ce sont : l’arbre à objectifs, les questions


orientées et le tableau de planification des actions. En effet, ce sont
34
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

des outils qui permettent pour une bonne gestion des ressources
naturelles de planifier de concert avec des populations, les actions à
mener dans le temps, d’examiner leurs conditions de faisabilité et de
définir les responsabilités de chacun.

2.3.3Exécution

L’exécution comme dans tout projet, concerne non seulement la mise en


œuvre des actions retenues dans le plan d’aménagement, mais aussi la
réalisation de toutes les mesures d’accompagnement (organisation,
information ; sensibilisation) susceptibles de faciliter les activités à mener
par les différents acteurs concernés. Selon la Fao, (2004), p 61, les
actions retenues doivent être réalisées par les populations locales du
territoire concerné. Les partenaires techniques extérieurs n’ont qu’un rôle
d’appui dans le domaine de leurs compétences pour faciliter l’exécution
des actions entreprises. Le rôle d’appui-conseil est donc déterminant pour
la mise en œuvre du plan d’aménagement et la gestion participative des
forêts.

Pour une bonne mise en œuvre des activités de développement du massif


forestier, la communauté doit mettre sur pied une structure locale de
coordination (groupements ou comités d’hommes, de femmes, jeunes,
vieux, etc.) charger de représenter les populations locales même les plus
vulnérables dans le suivi des actions planifiées.

Cette structure locale de coordination porte des dénominations


différentes suivant les pays. Au Cameroun, on parle le plus souvent de
Comité Paysan-forêt18. Cette organisation n’est pas présent dans toutes
les forêts communales du pays ceci parce que les gouvernants et services
techniques en charge de la forêt ne disposent que très peu d’expériences
en la matière. C’est ce qui explique l’exclusion des populations locales et
les conflits de gestion au sein de la forêt communale.

2.3.4Le suivi-évaluation participatif

Le suivi-évaluation participatif (SEP) est un instrument de pilotage et de


contrôle des actions vers les résultats prévus. Selon Guèye, (2002), le
suivi vise à assurer l’état d’avancement du plan, l’évaluation consiste en
l’appréciation à un moment donné des résultats positifs ou négatifs induits

18 www.foretcommunale-cameroun.org, consulté le 14 novembre 2010

35
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

par les actions planifiées. Ces résultats sont généralement mesurés en


fonction des objectifs et des indicateurs définis au départ. Le SEP d’après
Bergeron, (2008) cité par Boumdia, (2009), se fait en trois phases :

• La première phase consiste à comparer les activités planifiées à


celles qui ont été réellement

réalisées sur le terrain grâce à une collaboration des acteurs.

• La seconde phase fait appel aux résultats obtenus à la suite des


activités réalisées par des

acteurs sur le terrain ainsi que la manière dont ils ont été atteints.

• Enfin, la phase trois concerne un suivi des impacts qui fournit les
informations sur les effets du

travail réalisés.

Pour ce qui est des objectifs assignés au suivi, ils se caractérisent par :

• L’outil de gestion des activités pour l’atteinte des objectifs


principaux ainsi que les informations permettant à d’améliorer la
qualité des performances.

• La démarche d’une communication bien établie entre les dirigeants


sur les résultats ainsi que les procédures et les réalisations
concrètement effectuées.

• Et enfin la détermination de la part des partenaires aux bénéfices du


service rendu dans le cadre du programme de gestion du massif
forestier.

Le SEP permet d’améliorer la qualité de la performance dans la mise en


œuvre du plan d’aménagement. A cet effet, il renforce non seulement
le sentiment d’appartenance des populations locales au plan, mais en
même temps leur participation dans la recherche de meilleures
solutions pour leurs problèmes.

Les outils de suivi évaluation participative

Selon les auteurs Guèye (2002), Blaise (2004) et la Fao, (2004), les outils
d u SEP en matière de gestion des ressources naturelles en général et
forestières en particulier sont : le cahier de suivi et la grille d’évaluation.

36
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

• Le cahier de suivi : est l’outil qui permet de suivre dans le temps


les activités qui se mettent en œuvre et d’enregistrer les
informations utiles à la prise de décision. C’est donc un document
simple que les populations membres de la structure locale de
coordination doivent pouvoir suivre et exploiter de manière régulière
avec l’appui des partenaires techniques chargés de
l’accompagnement.

Il est important de noter que si le niveau d'alphabétisation des


populations chargées du suivi est faible, les notes dans le cahier de suivi
peuvent être remplacées par des dessins (symboles) et à la place des
chiffres on peut avoir des traits auxquels on donne des valeurs.

• La grille d’évaluation : Elle permet d’apprécier l’avancement des


activités par rapport à la planification ; d’apprécier les résultats des
actions entreprises et leurs impacts sur la communauté locale et
d’identifier les principaux problèmes d’exécution dont il faut tenir
compte dans le plan d’aménagement à venir (Blaise, (2004) p, 115.

Cette évaluation se fait sous forme d'entretien de groupes à l'aide d'un


guide d'entretien. L’appréciation portera sur les résultats à l’aide des
indicateurs suivants : médiocres, moyens, satisfaits.

Au vue de tout ce qui précède, nous retenons que la réussite globale et à


long terme de la mise en œuvre de l'approche de gestion participative
des ressources forestières est appréciée en fonction du degré
d'organisation et de cohésion sociales ainsi que des capacités
d'intervention des communautés locales. Pour plus d’efficacité, le modèle
de gestion participative exige certaines conditions pour sa mise en
application.

2.4 Les préalables à la mise en œuvre de la démarche de gestion


participative des forêts

La mise en œuvre de l’approche de gestion participative des ressources


naturelles en général et forestières en particulier donne lieu à cinq types
activités clés à savoir : la mobilisation, la motivation, la formation, un
cadre environnemental et institutionnel favorable, la réflexion et
l’ajustement. Selon la Fao, (2004, p 75), la mise en œuvre effective d’une
gestion participative des ressources naturelles ne dépend pas seulement

37
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

des connaissances et compétences des techniciens de terrain à travers


une formation, mais aussi d’un relais de la base au sommet et d’un
accompagnement méthodologique, matériel et moral des responsables
hiérarchiques et autorités politiques. Il est important de souligner que
dans la pratique courante, mobiliser toute la population locale autour d’un
projet de développement locale n’est pas aisée. La mobilisation doit donc
d’après Boumdia, (2009) viser en priorité tout d’abord ceux qui peuvent
avoir des effets d’entrainement sur les autres et donner de la crédibilité à
la démarche. Chaque groupe d’acteurs doit à cet effet être un leader et un
animateur capable de gérer les relations humaines. Ces grands groupes
d’acteurs sont :

• Les organisations communautaires de base agissant au nom des


populations. Il s’agit des organisations locales traditionnelles ou
modernes qui sont une émanation des divers groupes sociaux de la
communauté locale qu’elles sont sensées représenter et défendre
les intérêts. Elles doivent être institutionnalisées afin d’avoir une
autonomie et un pouvoir à l’égard des intervenants externes et des
populations locales. Il est également nécessaire de renforcer de
façon continue les capacités d’actions et de négociation de chaque
acteur par le biais de l’information, la sensibilisation et la formation.

• Les techniciens de terrain et les superviseurs. Ce sont des services


de l’Etat (conseil municipal et tutelle au niveau des Communes
forestières), les ONG publics ou privés, les partenaires des projets
forestiers, etc., qui sont en contact direct avec les populations
locales et doivent leur accorder un appui-conseil permanent et un
contrôle dans leurs différents domaines d’activités. Ce sont en effet,
des leaders capables de mobiliser les hommes, les femmes, les
enfants, des partenaires sociaux financiers et non financiers autour
d’un projet de développement économique et social. Ils doivent être
à même de créer un cadre de concertation entre les populations
locales et de régler les différents conflits pouvant naître dans la
gestion des ressources.

• Les décideurs techniques et politiques. Ce sont des responsables au


niveau national qui ont la charge de déterminer et d’adopter les
politiques de gestion des ressources naturelles. Il peut s’agir des
ministres en charge des ressources naturelles en général, des chefs
de projets forestiers, des partenaires au développement local, etc.

38
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

La mise en application du programme de gestion participative des forêts


est une étape très déterminante. Elle demande du dynamisme, de
l’énergie et du sens commun de tous les acteurs impliqués pour un
développement local harmonieux. Car, la gestion durable des ressources
forestières favorise le développement local et donc l’amélioration des
conditions de vie des populations. Durant cette étape de mise en œuvre,
chaque acteur ou groupe social doit pouvoir s’approprier le projet et être
susceptible d’apporter des innovations au mécanisme de façon
permanente. Elle permettra aussi de faire une meilleure sélection des
opportunités et des ressources présentes pour construire une vision
capable de solutionner certaines préoccupations sociales comme le
chômage, l’assistance sociale, la pauvreté et la précarité (Boumdia, 2009).

En fait, tous ces acteurs mobilisés doivent pouvoir travailler en équipe et


créer un réel esprit communautaire, un cadre de dialogue et de
concertation entre les populations locales, l’administration centrale, les
ONG et les partenaires extérieurs au programme. Ces derniers jouent un
rôle de modérateur et d’appui-conseil sont dotés de compétences pour
créer un environnement favorable de collaboration, de cohésion sociale
entre la base et les décideurs politiques. Enfin, les agents de terrain et
services forestiers techniques doivent assurer un bon suivi des activités
menées afin de mettre en place un véritable plan d’action pour mieux
exécuter le contenu du programme local conformément aux objectifs
visés. Dans le cas contraire, le processus sera voué à l’échec pouvant
compromettre son bon fonctionnement.

La réflextion implique un regard sur les activités innovantes et


l’ajustement des activités existantes. Pour innover, il faut s’inspirer de
nouvelles idées et de nouvelles expériences pour un renforcement de
capacité des acteurs dans le processus de gestion participative et durable
des ressources. L’ajustement intervient d’une façon continue et
permanente dans le processus. Les populations locales doivent adhérer
aux innovations apportées pour la bonne marche du processus.
Figure 3 : Mode opératoire du processus de gestion participative des ressources
naturelles.

39
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Source inspirée de Doumbia 2009.

• L’impact du modèle théorique d’analyse

Au terme de cette revue de littérature, le constat que nous faisons est que
toutes les approches et démarches développées ont des impacts
pertinents sur le renforcement de capacités pour une gestion participative
et durable des ressources forestières. Elles visent une amélioration de la
participation des populations locales à la gestion concertée des ressources
en vue d’assurer leur bien-être. La mobilisation des acteurs autour des
programmes forestiers reste leurs points forts mais, le véritable problème
qui pourrait se poser est la résurgence des conflits entre les acteurs à la
recherche de leadership local. Ces difficultés entre les intervenants dans
le processus peuvent être source de blocage à la bonne marche du projet.

Elles ont montré leurs limites dans plusieurs pays en Afrique


subsaharienne depuis plusieurs décennies, ceci dû au cadre institutionnel
qui n’est souvent pas favorable à la mise en œuvre de ces approches et
au peu d’expériences qu’ont les autorités chargées de la gestion de ces
programmes. Cependant, ces approches peuvent être utilisées comme des
bases de références et de sources d’inspiration dans l’élaboration des
stratégies de développement local. Mais, nous pensons que l’instauration
d’un système d’apprentissage continue, de communication, d’information,
de dialogue et de concertation entre les différents acteurs pourra
améliorer le modèle de gestion participative qui est actuellement pratiqué

40
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

au Cameroun. Cette approche pour être pertinente doit passer par une
stratégie de renforcement continue des capacités des acteurs locaux en
charge de la gestion de la forêt.

Ainsi, dans notre troisième chapitre qui porte sur la méthodologie de


recherche, nous énonçons la démarche et les outils utilisés pour répondre
à la problématique du sujet traité. Ce cadre détermine la façon dont nous
nous sommes basés pour faire notre analyse de données ainsi que les
indicateurs qui permettront de mettre en œuvre notre proposition.

3 Méthodologie de recherche

L’objectif de cette section est de préciser et de présenter l’orientation


méthodologique dans laquelle nous nous sommes inscrits pour réaliser
cette recherche sur la problématique traitée dans le mémoire, afin de faire
une proposition fiable. Tout en s’inscrivant dans les préoccupations
locales, plusieurs procédures de collecte d’informations ont été réalisées
pour atteindre les objectifs de recherche. Cette méthodologie se base sur
les principaux éléments relevant de notre revue bibliographique et
quelques expériences de terrains.
41
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Cependant, compte tenu de notre programmation durant le stage, nous


n’avons pu réaliser des entretiens avec des acteurs clés en charge de la
gestion de la forêt communale de Djoum. Par contre pour proposer une
solution à notre problématique, nous nous sommes servis d’une étude
socio-économique réalisée en 2009, sur 17 villages riverains de la
commune. Notre choix a été porté sur la forêt communale de Djoum parce
que nous avons par le passé, assisté dans le cadre de notre profession à la
réalisation d’un projet de construction des salles de classes dans un
village de la localité.

3.1 Les outils de collecte de données

Pour notre étude, une approche à la fois inductive et sélective semble la


plus pertinente. Pour recueillir les données nécessaires à la recherche,
nous avons procédé par une exploration documentaire, des entretiens à
l’aide d’internet et un cas d’étude réalisé dans le cadre de l’aménagement
de la forêt communale de Djoum.

3.1.1L’exploration documentaire

Dans le souci de faire une proposition fiable de stratégies de renforcement


de capacités en gestion participative des forêts communales, la collecte
de données a été réalisée grâce à des recherches à la bibliothèque de
l’Université Senghor et à la médiathèque du Fonds Spécial d’Intervention
et d’Equipement Intercommunale, notre structure de stage. Elle a consisté
en la consultation de divers ouvrages, la législation sur la forêt et la
décentralisation au Cameroun, les rapports, les mémoires et articles ayant
trait à la participation dans la gestion des ressources naturelles en général
et des forêts en particulier.

En dehors de toutes ces sources, nous avons tiré grand profit des
enseignements de nos professeurs parmi lesquels plusieurs gestionnaires
expérimentés en matière de gouvernance local.

Ces recherches nous ont permis de recueillir à partir des avis des
différents auteurs, toutes les informations utiles à l’élaboration des
stratégies de renforcement des capacités des acteurs locaux en gestion
participative des forêts, en vue de la gestion durable des ressources et de
l’amélioration du bien-être socio-économique des populations. Cet
exercice a été très enrichissant, en ce sens qu’elle nous a été d’une très

42
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

grande utilité pour la recherche de solutions à notre problématique.

3.1.23.1.1 La recherche sur Internet

La recherche sur internet à partir des sites tels Google et Cairn) a été a
été aussi un apport complémentaire à celle réalisée dans les
bibliothèques. Elle a permis de consulter des articles, les revues
scientifiques, sites web et supports d’informations publiés sur le domaine.
La recension de ses écrits a beaucoup contribué à l’atteinte des objectifs
de notre mémoire.

3.1.3Les entretiens réalisés

Nous avons réalisé des entretiens sur internet avec quelques


personnalités en charge des questions de forêts au Cameroun et dont
l’apport a été extrêmement important. Il s’agit du Directeur général du
Centre Technique des Forêts Communales (CTFC) et d’un chercheur
émérite du Centre de Coopération International de Recherche
Agronomique et de Développement (CIRAD) en service au Cameroun.

• A la suite des échanges avec M. Baudelaire KEMADJOU, Directeur du


CTFC, nous avons reçu l’autorisation d’exploiter pour notre
recherche, leur base de données.

En effet, le CTFC est un partenaire du Gouvernement Camerounais


chargé du développement des forêts communales. Dans la réalisation de
ses diverses missions, il collecte les données de terrain sur toutes les
forêts communales, qu’il centralise dans une base de données. Il s’agit
des données portant sur les aménagements forestiers ; inventaire multi
ressources, enquêtes socioéconomiques, évaluations et études d’impact
environnemental ; cartographie, plan d’action pour la certification
forestière, etc. C’est grâce à cette base de données comportant des
informations riches et à jour sur les forêts communales, que nous avons
puisé une grande partie des éléments de terrain nécessaires à l’analyse
de cette étude. Aussi, nous avons surtout exploité l’étude socio-
économique que le CTFC a réalisé en 2009 dans le cadre de
l’aménagement de la Commune de Djoum, notre zone d’étude.

• M. Guillaume Lescuyer, chercheur émérite du CIRAD et auteur de


plusieurs ouvrages sur la gestion participative et les aménagements
forestiers au Cameroun, nous a fourni de la documentation sur le

43
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

sujet.

Il ressort globalement des entretiens avec ces personnalités que, la


problématique de la participation des communautés locales à la gestion
des forêts au Cameroun est une question pertinente qu’il faut résoudre si
l’on veut faire de la forêt communale, un véritable outil de financement
du développement local et dont un moyen d’amélioration des conditions
de vie des populations. Aussi, ont-elles attiré notre attention sur
l’importance que revêt la participation dans la réduction et la gestion des
nombreux conflits nés des divergences d’intérêts et des points de vue des
acteurs autour des ressources des forêts communales au Cameroun. Il est
donc urgent de mettre en place des stratégies de renforcement des
capacités des acteurs pour une gestion participative et durable des
ressources.

A ces différents entretiens, s’ajoutent bien entendu, ceux que nous avons
eu le privilège de réaliser avec nos professeurs du département.

3.2 Expérience et enseignements du stage au Fonds Spécial


d’Equipement et d’Intervention Intercommunale (FEICOM) de
Yaoundé-Cameroun.

Notre mandat de stage consistait à approfondir le sujet sur la


problématique du financement du développement local dans un contexte
de décentralisation au Cameroun, et de proposer des stratégies de
mobilisation de ressources pour améliorer la situation. Cependant, nous
avons au cours de nos recherches réalisé que l’exploitation de la forêt
constitue un atout majeur de financement du développement local. C’est
ce qui a suscité en nous le désir d’approfondir le sujet surtout que la
problématique de la participation des populations à la gestion durable des
ressources naturelles est au cœur de nouveaux enjeux développement.

3.1.1. Présentation de la structure


Le Fonds Spécial d’Equipement et d’Intervention Intercommunale
(FEICOM) a été crée en 1974, puis réorganisé en 2000 par décret
présidentiel. C’est un établissement public administratif doté de la
personnalité juridique et de l’autonomie financière. Sa création dans le
sillage d’autres organismes, participe de la volonté des pouvoirs publics

44
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

camerounais d’assurer le développement harmonieux de toutes les


Collectivités Territoriales Décentralisées (CTD).

L’Etat l’a en effet placé dès sa création, au centre du financement du


développement local en lui assignant quatre missions principales :

• L’entraide entre les Communes, notamment par des contributions


de solidarité et des avances de trésorerie faites aux Communes qui
sollicitent un appui financier;

• Le financement des travaux d’investissement communaux ou


intercommunaux (projets sociaux, projets d’Equipements Collectifs,
projets d’Equipements Marchands, etc.).

• L’assistance-conseil des CTD et la formation des élus locaux dans le


but de renforcer les capacités de gestion des infrastructures locales
qu’il finance;

• La centralisation et la redistribution des centimes additionnels


communaux (CAC) qui sont des taxes que le FEICOM collecte auprès
des contribuables et les reverse aux communes pour leur
développement. Cependant, ces centimes additionnels centralisés au
FEICOM constituent une garantie pour le remboursement de la dette
contractée, mais sur autorisation de la commune concernée.

La fonction d’intermédiation financière assignée au FEICOM l’amène à


rechercher dans le cadre de la coopération financière internationale, des
partenariats dans le but d’aider les municipalités camerounaises à trouver
d’autres ressources pour faire face à leurs problèmes de développement.

Dans la diversité de ses missions, le FEICOM a signé en janvier 2010 un


important accord de partenariat avec l’Association des Communes
Forestières du Cameroun (AFCAM). Les domaines clés de cette
coopération portaient sur :

• Le financement des activités liées aux études, à l’aménagement et


à l’exploitation des forêts communale classées;

• Le financement des équipements de production industrielle et de


valorisation économique du bois au profit des collectivités
concernées ;

• Le renforcement des capacités des élus locaux et du personnel


45
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

communal dans la gestion des activités liées à la foresterie


communale;

• La coopération décentralisée et intercommunale dans le cadre de la


valorisation du patrimoine forestier et de l’amélioration du cadre de
vie des populations ainsi que du renforcement institutionnelle des
CTD.

Les activités effectuées durant le stage consistait à accompagner le


FEICOM dans le financement des communes. Ainsi, nos tâches
consistaient à remplir les demandes de financement qui arrivaient dans
la structure et

3.2.1Les apports spécifiques du stage

Notre stage au FEICOM nous a énormément profité en ce qui concerne la


stratégie de mise en œuvre des projets de renforcement des capacités. En
effet, nous avons pendant notre stage eu à monter un dossier d’appel
d’offres portant sur le renforcement des capacités du personnel du
FEICOM et des communes en vue d’accompagner les financements du
FEICOM et assurer la pérennité des investissements au profit des
Communes. Cette expérience nous sera utile dans l’élaboration de notre
proposition.

Nous avons également tiré grand intérêt de la base de données de


l’observatoire du Système d’Information Géographique (SIG) des
communes du FEICOM. Cet observatoire dispose d’importantes
informations sur l’ensemble des communes du pays. Ils s’agit sur des
données: physiques (superficie, communes limitrophes, Arrondissement,
Département et Région de rattachement); humaines (population,
composition du conseil municipal et de l’exécutif communal); financières
(budgets et comptes administratifs des communes, endettement des
communes vis-à-vis du FEICOM, CAC reversés, etc.); infrastructurelles
(routes, écoles, centres de santé et hôpitaux, marchés, abattoirs, etc.) ;
des besoins exprimés par les communes (nature et coût estimatif du
besoin, date de dépôt du dossier, etc.). Cette exploitation des données
nous a permis d’avoir une grande vision de l’état de lieux des communes
du Cameroun en général et du processus de la décentralisation en
particulier.

46
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

3.3 Analyse des données recueillies

L’analyse de contenu a été la méthode utilisée pour l’interprétation des


données collectées. Elle s’est fait à l’aide des logiciels Word et Excel.

L’analyse de l’étude socio-économique de la commune de Djoum, sur


laquelle nous avons focalisé notre recherche a porté sur les indicateurs
que nous nous sommes fixés pour abordé notre étude. Elle concerne
indentification des besoins prioritaires de formation en techniques de
gestion participative de la forêt communale et le degré d’interaction entre
les acteurs locaux chargés de la gestion de la forêt.

Pour y parvenir, nous avons commencé par analyser l’organigramme de la


commune (en annexe) forestière de Djoum. On y observe une absence de
la Cellule Forestière Communale19 qui d’après la législation nationale sur la
forêt, doit être un organe de représentation des populations locales au
sein du conseil communal.

Tableau 3 Structure de la population par village étudié

N° NomduVillage Hommes Femmes Jeunes Total


1 Efoulan 84 50 137 271
2 Mendoung 70 60 120 250
3 MeyosObam 57 65 85 270
4 Eleng 80 40 116 236
5 Akak 12 13 15 40
6 Akon Zaman 300 450 550 1300
7 Nkan 50 60 163 273
8 Minko'o 315 450 391 1156
9 Akontagnan 249 258 80 587
10 Djop 104 109 232 445
11 Doum 60 50 100 210
12 Ayen 28 46 49 123
13 Mfem 93 126 412 631
14 Essong 36 50 100 186
15 Alatemekae 50 63 81 194
16 Bindoumba 106 67 91 264
17 Meban I 180 220 360 760
Total 1874 2177 3082 7133

Source, rapport SE CTFC, 2009


19 La cellule Forestière Communale doit avoir sa place au sein de l’organigramme communal au même titre que les autres

services techniques. Elle doit disposer d’un personnel qualifié en sciences forestières et de préférence doté d’une bonne

expérience professionnelle. Son rôle doit être entre autre de : suivre toutes les activités d’aménagement, d’exploitation et de

surveillance de la forêt communale, appuyer les communautés dans la mise en place et la réalisation de micro projets,

communiquer aux populations tous les travaux prévus par l’exploitation de l’Assiette Annuelle de Coupe en cours, s’occuper des

relations publiques sur la FCD. Rapport de l’Etude socio-économique de Djoum, P.25


)
47
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Identification des besoins de formation

La commune de Djoum

- A la lecture de l’organigramme de la commune de Djoum, on observe


l’absence la Cellule de Foresterie Communale. C’est un organe qui doit
d’après la législation forestière de 1994, servir de relai entre les
populations locales et la commune. Son rôle consiste en principe à
suivre toutes les activités d’aménagement, d’exploitation et de
surveillance de la forêt communale, appuyer les communautés locales
dans la mise en place et la réalisation de micro projets, communiquer aux
populations tous les travaux prévus par l’exploitation de la forêt, etc.

- inexistence d’un comité paysan forêt


74 % des populations clament n’avoir aucune informations sur la gestion
de la forêt et n’ont aucune connaissance de la loi sur la forêt.
86% de la population est analphabète
Exclusion des femmes de la gestion, sur 20 personnels communaux, il
n’existe que 3 femmes.

Les élus communaux n’ont aucune expérience en matière de gestion des


forêts. Ils ne suivent aucune formation en la matière

48
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

4 Proposition de stratégies de renforcement des


capacités des acteurs locaux en gestion participative
des forêts communales.

Le contexte de la gestion décentralisée des ressources forestières au


Cameroun définit par la loi n° 94/01 du 20 janvier 1994, prévoit l’approche
de gestion participative pour une gestion durable des forêts et
l’amélioration des conditions de vie des populations locales. Cependant,
des insuffisances demeurent en matière de capacités des acteurs locaux à
mettre en œuvre de façon efficace et de manière cohérente les différentes
politiques de gestion, ce qui a des répercussions considérables sur le
développement local.

Dans le souci de combler ces lacunes et faciliter l’appropriation de


l’approche de gestion participative de la forêt communale, la mise en
œuvre d’une stratégie de renforcement de capacités et des compétences
des acteurs locaux devient une nécessité qui contribuera non seulement,

49
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

à une bonne gestion des ressources et des biens susceptibles de créer de


richesses pour la communauté, mais aussi favorisera une plus grande
implication des populations locales dans la gestion. La stratégie à mettre
sur pied est destiné à un projet de formation qui visera à accompagner
les populations locales et les élus responsables, dans le processus
d’émergence des initiatives de gestion participative et durable des
ressources forestières.

Le plan de formation sera fonction de la structuration des groupements


villageois. Selon qu’ils sont agriculteurs, éleveurs, pisciculteurs, artisans,
etc. Ceci permettra également de former ces populations au montage de
petits projets.

Le Cameroun est engagé depuis longtemps dans une gestion rationnelle et durable de ses ressources
forestières. Cette gestion passe par une amélioration de la connaissance de ces ressources. C’est dans cette
perspective que plusieurs types d’inventaires ont été réalisés20.

L’objectif global de cette stratégie est de : contribuer à l’amélioration des


conditions de vie des populations locales à travers leur participation active
la gestion durable des forêts communales.
Objectif spécifiques : formation des gestionnaires locaux aux techniques
de gestion participative
- Plan de formation
les

Attribution des rôles et des responsabilités aux populations locales

«Des structures légales et représentatives sont établies et fonctionnelles


pour assurer la gestion durable des ressources de la forêt».
«La gestion locale assure le développement et l’exploitation durable des
ressources naturelles au profit des populations locales».
Réaliser des formations et des ateliers en matière de mise en œuvre des
plans d’aMÉnagement et de gestion participative des forêts au
profit des services forestiers 1-3 Réaliser des formations sur les
techniques de gestion participative et durable des forêts au profit des
agents forestiers 1-4 Réaliser des formations sur le suivi-évaluation des
activités de gestion participative et durable des forêts au profit des agents
forestiers
20 Un inventaire forestier national de reconnaissance des ressources forestières, les inventaires d’aménagement, les inventaires
d’exploitation et les inventaires de pré investissement (ces derniers consistant en une évaluation rapide de la ressource dans l’optique de

prise des décisions d’investissement sur des étendues définies), Rapport de présentation du programme d’appui aux forêts

communales, par l’Association Camerounaise des Forêts Communales (AFCAM), 2006 P.13)

50
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Les cibles sont :


- les communautés villageoises de la forêt communale (hommes, femmes,
jeunes, chefs traditionnels, etc.). En bénéficiant également des formations
techniques, les populations locales augmentent leurs capacités et auto-
contribuent grâce aux revenus tirés de l’exploitation de la forêt, à leur
développement local et donc à l’amélioration de leur bien-être socio-
économique.
- les ONG locales, bénéficiant des formations et de l’appui technique
verront leurs capacités renforcées pour assurer bientôt seules toutes les
étapes du processus de foresterie communale.
- le conseil communal (maire, ses adjoints, etc.) et les agents forestiers

Afin d’atteindre ces résultats, le projet développera une approche fondée


sur « l’apprentissage par
l’action encadrée ». Il assurera l’accompagnement technique des acteurs
locaux (communautés,
ONGs, administration forestière) et organisera des formations
(accompagnées systématiquement de
supports) pour renforcer leurs capacités. Pour les communautés, des
échanges inter‐villages seront
fréquemment organisés afin que les villageois restent la principale voie de
transmission de
l’information et de garantir l’appropriation du projet par les principaux
bénéficiaires.

L’amélioration des connaissances sur

La stratégie du projet s’articule autour des points suivants:


- information, éducation, communication au niveau des
communautés; qui tournera autour de l’alphabétisation des
populations sur la législation en matière de forêt communale
- structuration des organisations locales de gestion des ressources;
- renforcement des capacités institutionnelles et techniques:
élaboration des règles de gestion, des plans simplifiés de gestion,
etc.
La mise en œuvre de cette stratégie permettant d’atteindre les objectifs
du projet est assurée par une équipe de cinq personnes dont une femme.

Ce renforcement des capacités, pour être efficace devra couvrir les


aspects ci-après :

4.2.1. L’information – éducation – communication

51
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Le constat le plus remarquable actuellement dans le système de gestion


de la forêt communale de Djoum, est l’insuffisance de circulation de
l’information au niveau de tous les acteurs impliqués dans la gestion des
ressources naturelles. A cet effet, un système d’information-éducation-
communication sera mise en place pour faire circuler les informations à
temps du bas vers le haut et vice versa. Il passera par l’instauration d’une
radio communautaire tenu de diffuser en langue locale les informations et
les émissions éducative sur l’exploitation de la forêt.

Aussi, il est important de mettre en place une base de données


permettant de capitaliser l’ensemble des acquis pour une consolidation et
une large diffusion des expériences réussies en matière de gestion des
ressources forestières.

4.2.2. La formation

La formation des acteurs, et en particulier des populations locales, est un


élément indispensable pour l’appropriation de la démarche et des
différents outils mises en œuvre dans le cadre de la gestion participative
des forêts. De ce fait, il est nécessaire de planifier des programmes
détaillés de formation à trois (3) niveaux essentiellement :

Au niveau des agents de l’administration forestière : la formation


consistera en une remise à niveau des agents pour l’accomplissement des
tâches qui leur sont assignées. Ils devront être outillés pour comprendre et
mettre en œuvre les approches, les axes stratégiques et les critères de
durabilité de la Gestion Participative des Forêts. Cette remise à niveau doit
se faire à travers des Stages de formation, des Séminaires/ateliers et des
voyages d’études.

b)- au niveau des jeunes en formation : il faut susciter la vocation


forestière. Pour y parvenir, les institutions de formations
(enseignement moyen et supérieur) doivent adapter leurs
programmes d’enseignement au nouveau contexte de gestion
participative des forêts durable des ressources naturelles. Une
collaboration étroite entre ces institutions de formation et les
services employeurs des agents sera nécessaire pour promouvoir
52
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

l’adéquation formation/emploi des agents formés.

c)- au niveau des populations locales : la formation visera en


particulier les structures locales de gestion forestière afin qu’elles
soient suffisamment imprégnées des techniques pour la conduite du
processus de Gestion Participative des Forêts. Les populations et
leurs structures de gestion bénéficieront de l’alphabétisation
fonctionnelle en vue de maîtriser les outils techniques de gestion et
particulièrement la compréhension des textes législatifs et
réglementaires, la petite comptabilité, etc.

4.2.3. Ressources matérielles et financières

L’expérience de la Gestion Participative des Forêts en Guinée


montre que l’efficacité de l’approche reste mitigée en raison du fait
que les structures locales de gestion forestière mises en place ne
sont que peu équipées et peu appuyées financièrement pour la
réalisation de leurs activités. Il est donc important que l’ensemble
des acteurs ait les moyens matériels et financiers pour mener à bien
les activités de Gestion Participative des Forêts.

4.2.4. Suivi/évaluation

Il est nécessaire que les partenaires de la Gestion Participative des


Forêts mettent en place un mécanisme d’amélioration des
performances fondé sur un système de suivi/évaluation, des audits
internes et des autoévaluations paysannes ainsi que le transfert
progressif des capacités et du pouvoir décisionnel aux collectivités
locales.

Dans le même cadre, l’autoanalyse qui est une méthode

53
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

d’appréciation des performances, permet également de déterminer


si les projets ont élaboré leur propre stratégie de sortie en
collaboration avec les autres acteurs concernés.

L’impact de la stratégie
Par leurs actions et leur leadership face au respect des critères d’aménagement durable des
forêts, les groupements forestiers sont fréquemment les initiateurs du changement des
pratiques forestières dans leur communauté.
Leurs équipes techniques suivent des programmes de formation et sont à l’affût des
développements technologiques. Elles transfèrent ces connaissances aux propriétaires qui
intègrent graduellement ces notions dans leurs activités courantes. Cela provoque un effet
d’entraînement chez les autres propriétaires forestiers du milieu.
Dans plusieurs municipalités, les groupements forestiers ont été les instigateurs de
l’adoption de règlements assurant la protection du couvert forestier. Ils sont également actifs
au sein des syndicats de producteurs de bois où la présence de leurs membres contribue à
influencer l’ensemble des autres propriétaires forestiers.

Figure 4 Organisation de la population locale par groupes en fonction de leurs


activités

54
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

Types d'actions menées pour le renforcement de ces organisations


paysannes
Dans le cadre des orientations définies au niveau de ces instances locales,
différentes réalisations ont été
engagées pour appuyer la mise en oeuvre concrète de mesures de gestion
par différents groupes d’acteurs
locaux (42 villages et groupes de producteurs, 3 organisations d’usagers et
associations de protection de
l’environnement)9. Ces actions permettent d’élargir le référentiel technique
de mesures de gestion des six
ressources vitales de l’économie locale : la terre (jachères améliorées,
cultures en couloirs, compost,
régénération parcs d'Acacia albida), la forêt (plantations d’arbres forestiers/
fruitiers, mise en défens de
forêts galerie et lutte contre les feux), le pâturage (aménagements de points
d’eau, matérialisation d'axes de
transhumance), le poisson (réglementation, mise en défends de zones de
reproduction, conservation), la
faune (protection et évaluation des ressources cynégétiques), l'eau
(protection de sources et de berges de
cours d’eau).

Formation des acteurs locaux

Plan de formation

Contenu de la Méthodes et outils


Objectifs
formation pédagogiques

55
Alvine CHAMKO TCHOUASSI – Université Senghor - 2011

-Introduction aux
concepts, enjeux et
démarches -Supports
Amener les
participatives pédagogiques,
apprenants à acquérir Séminaire de
études et discussion
les connaissances et - -Règlement des formation,
de cas, travaux de
les aptitudes sur les conflits liés à la colloques,
groupes, jeux de
pratiques et les outils gestion des atelier,
rôle, brainstorming,
de gestion ressources voyages
exposés, focus
participative de la naturelles. d’études.
group, etc.
forêt communale -fiscalité forestière
-Rétroprojecteur
décentralisée

-
apprentissage à la
communication
sociale et
animation
participative

cmt va l'enfant

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