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être
Logement
étudiant·e
en France santé
études
en 2020
entre incertitudes
et fragilités
premiers résultats
de l’enquête nationale
sur les conditions de vie
des étudiant·e·s
ove dossier de presse · JANVIER 2021
L’enquête 2020 :
une enquête double
en lien avec la crise sanitaire
L’enquête conditions de vie
Réalisée à un rythme triennal depuis sa création en 1994, l’enquête
Conditions de vie des étudiants a pour ambition de recueillir et d’analyser L’enquête L’enquête
des informations pertinentes sur les conditions de vie des étudiants
sous ses différents aspects, auprès d’un échantillon représentatif de la conditions de vie 2020 La vie d’étudiant confiné
population étudiante. Pour cette neuvième édition, qui a été décalée d’un
an, l’enquête Conditions de vie 2020 a intégré de nouvelles thématiques Pour cette 9e édition, plus de 250 000 étudiants Afin de mesurer les effets de la crise sanitaire sur
telles que les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement ont été invités à répondre au questionnaire de la vie étudiante, une enquête complémentaire a
supérieur, le racisme et les discriminations au sein des établissements, la l’OVE entre le 12 mars et le 25 mai 2020. Avec une été réalisée en juillet 2020 auprès des répondants
sensibilité aux problématiques écologiques et l’utilisation du numérique participation de près de 100 000 étudiants, cette de l’enquête Conditions de vie 2020 ayant accepté
dans l’accès à l’emploi. enquête enregistre un taux de réponse brut de d’être recontactés par l’OVE. Pour cette enquête,
39 %. Les résultats présentés ici correspondent à 45 000 étudiants inscrits en 2019-2020 à l’université,
Cette enquête s’étant déroulée dans un contexte sanitaire inédit, l’OVE a l’exploitation des 60 014 questionnaires qui, sur en classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE),
réalisé une enquête complémentaire à l’issue de la première période de l’ensemble de ces réponses, ont été entièrement écoles d’ingénieur, de commerce, de la culture, ou
confinement, en juillet 2020, afin de mieux comprendre les effets de la remplis par les étudiants en cours d’études au de grands établissements ont donc été contactés
crise liée à la pandémie de COVID-19 et du confinement sur la population moment de l’enquête. pour répondre à nouveau à un questionnaire
étudiante. Si les effets d’une reprise très partiellement en présentiel et du en ligne, via un ordinateur, une tablette ou un
reconfinement depuis la rentrée de septembre 2020 n’ont pas encore pu Afin de mieux s’adapter aux problématiques smartphone. Parmi eux, 6 300 étudiants ont répondu
être mesurés, les tendances observées dans l’enquête complémentaire actuelles des conditions de vie et d’études, plusieurs à l’enquête complémentaire, ce qui représente
mettent en évidence d’importantes fragilités académiques, économiques changements ont été apportés à cette nouvelle un taux de participation brut de 14 %. Seuls les
et psychologiques qui affectent le monde étudiant et dont l’intensité a pu édition de l’enquête, en accord avec le conseil et 6 130 questionnaires entièrement remplis ont été
croître avec l’allongement de la crise. le collège scientifique de l’OVE : l’introduction de exploités pour analyse.
questions sur les violences sexistes et sexuelles
dans l’enseignement supérieur, sur le racisme et les Pour garantir une meilleure représentativité des
discriminations, sur l’utilisation du numérique dans échantillons, les données brutes ont été pondérées
l’accès à l’emploi et sur l’usage des bibliothèques. à partir des informations sur les inscriptions
Un grand nombre de questions ont par ailleurs effectives dans les établissements.
été conservées afin de suivre les évolutions dans
le temps des conditions de vie des étudiants. Les
réponses recueillies portent sur les conditions de
vie de l’année universitaire 2019-2010, jusqu’au
début du confinement de mars 2020, et ne prennent
donc pas en compte le contexte extraordinaire de
la crise sanitaire.
3
ove dossier de presse · JANVIER 2021
sommaire
1 Des conditions d’études
bouleversées par la crise sanitaire
Une amélioration de la satisfaction générale sapée par
le confinement
5 FOCUS SUR...
Les violences sexistes et sexuelles dans l’enseignement
supérieur
Autre 7
Aucune 14
2020 68 24 8 étudiants (42 % des ressources de l’ensemble des pour ceux qui ont réduit leur activité. Parmi ceux qui
Après le premier 41 38 21 étudiants), suivie des revenus d’activité (25 %) et ont totalement interrompu leur activité rémunérée,
confinement
des aides publiques (23 %). En termes monétaires, les étudiants étrangers et les étudiants âgés de 26
2016 40 39 21 ce sont les revenus d’activité qui fournissent les ans et plus sont ceux qui ont subi les pertes les
A L’ETRANGER
2020 45 37 18 revenus les plus importants, puisqu’ils s’élèvent en plus importantes, respectivement 426 € et 414 € par
Après le premier moyenne (pour les étudiants qui en bénéficient) à mois en moyenne.
28 40 32
confinement 728 euros par mois contre 532 euros pour les aides
familiales et 334 euros pour les aides publiques.
Bonnes ou très bonnes Moyennes Mauvaises ou très mauvaises Ressources mensuelles moyennes en 2020
Source : Enquêtes Conditions de vie (2016 et 2020) et La vie d'étudiant confiné (2020). Aides de la famille1 Ressources
42 % Aides du conjoint
532 € mensuelles
401 €
2 % moyennes
des
étudiants :
Autres ressources 919 €
23 %
597 € 3 %
Économie, épargne 3 % Aides publiques
134 € 2 % 334 €
Parmi les étudiants déclarant exercer une activité d’acquérir une expérience professionnelle ; 65 %
porté à l’activité rémunérée que cette activité permet une amélioration de leur
niveau de vie ; 73 % également qu’elle leur permet
pour vivre.
En 2020, 40 % des étudiants ont déclaré exercer une Les activités les plus fréquemment exercées par Mon activité rémunérée m’est
indispensable pour vivre 51
activité rémunérée (hors stage) pendant l’année les étudiants salariés sont le baby-sitting et la
Mon activité rémunérée m’assure une
universitaire. Cette proportion est sensiblement garde d’enfants (18 %), les emplois de vendeur ou indépendance à l’égard de mes parents 65
la même qu’en 2016 (38 %). Cependant, l’activité caissier dans le commerce ou la distribution (17 %), Mon activité rémunérée me permet 73
rémunérée recouvre des réalités très contrastées : le soutien scolaire ou les cours particuliers (13 %), d’acquérir une expérience professionnelle
un quart de l’ensemble des étudiants exerce une et le métier de serveur, cuisinier, réceptionniste, Mon activité rémunérée permet une 78
amélioration de mon niveau de vie
activité non liée aux études et de moins d’un mi- ou concierge (dans la restauration, l’hôtellerie ou
temps (jobs), 8 % exercent une activité liée aux pour des particuliers - 14 %). Certains métiers sont Source : Enquête Conditions de vie 2020.
études, 3 % une activité concurrente des études très féminisés, avec une proportion d’étudiantes
(activité non liée aux études, à mi-temps ou plus supérieure à 70 % (baby-sitting, hôtesse d’accueil),
pendant moins de six mois par an) et 5 % une tandis que d’autres métiers tels que coursier, livreur
activité très concurrente des études (activité non ou chauffeur (VTC…) sont exercés dans neuf cas sur
liée aux études, à mi-temps ou plus pendant plus dix par les étudiants hommes. L’exercice d’une activité rémunérée a très fortement Pour les étudiants ayant pu poursuivre une activité
de six mois par an). été modifié par la crise sanitaire : durant le premier rémunérée pendant la crise sanitaire, les modalités
confinement, 58 % des étudiants qui exerçaient une d’exercice en ont souvent été transformées. Ainsi,
activité ont ainsi arrêté, réduit ou changé leur activité 5 % des étudiants qui n’exerçaient aucune activité
rémunérée. Parmi ceux-ci, 36 % ont interrompu leur avant le premier confinement déclarent s’être mis à
activité. Cette interruption a été plus fréquente chez travailler pendant cette période. Les modifications
Type d’activité rémunérée pendant l’année universitaire 2020 les plus jeunes (moins de 20 ans) et les femmes. du travail étudiant ont eu des conséquences à
Parmi les étudiants ayant interrompu leur activité plus long terme, se prolongeant au-delà de la
rémunérée, 27 % ont bénéficié du dispositif de seule période de confinement : parmi les étudiants
Activité liée aux études1
8 % chômage partiel. Parallèlement, les étudiants qui ayant arrêté de travailler, 37 % n’ont pas repris
ont été contraints d’arrêter leur activité rémunérée d’activité rémunérée dans le mois qui a suivi le
sont également ceux qui ont le plus bénéficié premier déconfinement, 9 % ont changé d’activité
Pas d'activité d’aides financières, principalement de la famille et 13 % ont repris la même activité mais réduit leurs
60 % (41 % contre 26 % de ceux qui ont poursuivi leur horaires de travail.
Job2
25 %
activité et 36 % de l’ensemble des étudiants).
Activité concurrente3
3 %
Activité très concurrente
4
5 %
10 11
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Face à ces difficultés, les étudiants ont pu bénéficier qui ont été les principaux pourvoyeurs d’aides aux
d’aides spécifiques, familiales et institutionnelles. étudiants (22 % des étudiants ont bénéficié de
Des situations de précarité Ainsi, 36 % des étudiants ont déclaré avoir bénéficié leur part d’une aide financière et 13 % d’une aide
d’aides financières (52 % des étudiants ayant matérielle), suivi par les CROUS, desquels 11 % des
en cours d’amélioration à déclaré des difficultés financières) et 19 % d’aides étudiants déclarent avoir reçu une aide financière.
matérielles (24 % des étudiants ayant déclaré des
la veille de la crise sanitaire difficultés financières) pendant le confinement. De
manière générale, ce sont la famille ou les proches
L’enquête Conditions de vie permet également des étudiants déclarent ne pas avoir assez d’argent
d’analyser la situation économique et financière pour couvrir leurs besoins mensuels contre 29 % en
du point de vue des étudiants eux-mêmes. 2016. Cette baisse touche notamment les étudiants
Dans l’ensemble, durant l’année universitaire, potentiellement les plus fragiles, notamment les
un cinquième des étudiants estiment connaître étudiants d’origine sociale populaire : en 2020, 24 %
des difficultés financières importantes ou très s’estiment en difficulté financière et 32 % estiment
importantes. Cette proportion est en légère baisse ne pas avoir assez d’argent pour couvrir leurs
par rapport à celle de 2016 (23 %). Un autre indicateur besoins mensuels contre respectivement 29 % et
de vulnérabilité de l’enquête Conditions de vie 36 % en 2016.
confirme cette légère amélioration : en 2020, 26 %
29
3 Le logement : un retour au domicile
familial pendant la crise sanitaire
2016
23
26
2020 20
33
Type de logement pendant la période universitaire Pendant la première période de confinement juste après l’envie de ne pas rester seul (66 %)
cependant, 44 % des étudiants interrogés ont et avant l’envie d’avoir un logement plus grand
2020
déclaré avoir quitté le logement qu’ils occupaient (62 %). La cohabitation, provoquée ou non par
Chez le père
Chez la mère habituellement durant une semaine de cours. le confinement, a pu cependant être aussi une
8 %
2 % L’entourage familial (parents et, dans une moindre source de conflit pendant cette période : 34 % des
En location seul mesure, fratrie ou conjoint) est apparu comme étudiants rapportent en effet des difficultés d’ordre
Chez les deux parents
(avec ou sans enfants) un refuge pendant la crise sanitaire, puisque plus relationnel avec les personnes avec lesquelles ils
24 %
23 % des trois quarts des étudiants ayant changé de ont cohabité (44 % des étudiants ayant changé de
logement, majoritairement décohabitants avant la logement pour habiter avec un parent au moins).
crise, ont été confinés avec au moins un de leurs Parmi les étudiants n’ayant pas changé de logement,
parents. En outre, parmi les raisons mentionnées la raison la plus fréquemment évoquée est qu’ils
Autres
6 % par les étudiants ayant quitté leur lieu habituel n’en avaient pas le souhait (53 %) mais également
En location en couple
(avec ou sans enfants)
de résidence, la volonté de se rapprocher de le fait qu’ils n’en ont pas eu la possibilité (35 %).
Propriété de l'étudiant, 9 % leur famille a été citée par 63 % des étudiants,
de sa famille ou de ses proches
5 %
Raisons du changement ou non-changement de logement pendant le premier confinement (en %)
Résidence universitaire En colocation ou en sous-location
12 % 12 %
Pour quelle raison avez-vous changé de logement ? 44
Je ne le souhaitais pas 53
Autres
L'occasion ne s'est pas présentée ou pas d'autre logement 35
4 %
En location en couple
(avec ou sans enfants) J'avais peur de faire circuler le virus 21
Propriété de l'étudiant, 10 %
de sa famille ou de ses proches Mes parents habitaient trop loin 17
8 %
En colocation ou en sous-location J’avais des obligations professionnelles 13
Résidence universitaire
12 % 11 %
Je n’avais pas les moyens (matériels ou financiers) de rentrer chez moi 9
Autre 5
La période de confinement a d’ailleurs donné lieu la moitié des étudiants déclare avoir été confrontée
à une légère amélioration de la satisfaction des à des sentiments d’isolement ou de solitude
conditions de logement de la part des étudiants : pendant le confinement. Ceux qui en ont le plus
qu’ils aient ou non changé de logement, 84 % des souffert sont, en toute logique, les étudiants ayant
étudiants interrogés ont déclaré avoir été satisfaits vécu seuls la période de confinement (76 % d’entre
ou très satisfaits de leurs conditions de logement eux contre 41 % de ceux qui ont passé la période de
pendant le premier confinement, contre 78 % confinement avec leurs parents et 38 % de ceux qui
pendant la période « normale » qui avait précédé l’ont passée avec des amis). Les étudiants étrangers
le confinement. sont également plus nombreux à déclarer avoir
ressenti de la solitude ou de l’isolement pendant
Les conditions de logement ont eu une incidence cette période (61 % contre 50 % dans l’ensemble).
sur la manière dont les étudiants ont vécu la
période du premier confinement. Dans l’ensemble,
14 15
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SEXE
a quitté le domicile parental (ils sont en effet pour leur logement. Ce sont les 21-22 ans qui en Femme 8 27 65
seulement 15 % à habiter chez leurs parents dans bénéficient le plus (74 %) car ils sont plus nombreux
Ensemble 7 23 70
16 17
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Une partie des étudiants rencontre toutefois des Interrogés plus particulièrement sur leur état de
difficultés d’ordre psychologique, qui peuvent santé durant la période du premier confinement
varier selon les périodes de l’année universitaire, (sur un champ temporel plus large que celui de Un recours aux soins
mais près d’un tiers des étudiants (30 %) présente
ainsi les signes d’une détresse psychologique dans
l’enquête Conditions de vie, soit huit semaines
au lieu de quatre semaines, ce qui limite la tributaire des ressources
les quatre semaines qui précèdent leur réponse à
l’enquête (l’enquête ayant eu lieu au printemps 2020,
comparaison), des proportions relativement
similaires ressortent, avec près d’un étudiant sur financières et du contexte
les réponses des enquêtés concernent partiellement
leur situation au moment du premier confinement).
trois (31 %) qui a présenté les signes d’une détresse
psychologique, et des proportions encore plus sanitaire
Cette prévalence varie selon les caractéristiques élevée parmi les étudiants étrangers (42%), les
des étudiants. Les étudiantes sont 37 % à présenter étudiantes (35%) et les étudiants boursiers (34%).
les signes de détresse psychologique, contre 22 % Parmi les différents signes, ce sont les états de 84 % des étudiants ont consulté au moins une fois Pendant la période de confinement, le recours
des étudiants. Ils étaient respectivement 25 % nervosité et d’épuisement qui ont été les plus un médecin généraliste au cours des douze derniers aux soins a été moindre et le renoncement plus
et 13 % en 2016 (enquête Santé) et 20 % dans répandus : 34 % des étudiants ont été souvent ou mois. Pour autant, un tiers des étudiants déclarent fréquent puisque 29 % d’étudiants déclarent avoir
l’ensemble. Les étudiants étrangers sont également en permanence « très nerveux » et 35 % souvent avoir renoncé au moins une fois à des examens ou eu besoin de consulter. Un tiers de ces derniers
plus touchés : 35 % contre 29 % des étudiants de ou en permanence « épuisés ». Les étudiants se soins médicaux au cours des douze derniers mois ont néanmoins renoncé à voir un médecin. Les
nationalité française. Enfin, les étudiants boursiers sont également déclarés plus souvent « tristes et pour des raisons financières. Pour ces raisons, 17 % deux principales raisons évoquées étaient le fait
apparaissent également fragilisés, 34 % d’entre eux abattus » et « découragés » pendant le confinement. des étudiants ont renoncé à voir un spécialiste, 16 % d’attendre que les choses aillent mieux d’elle-même
présentant les signes de détresse psychologique À ces signes de détresse se sont ajoutées des un médecin généraliste ou un dentiste et 11 % des (44 %) et la peur de s’exposer et d’être contaminé
alors que les étudiants non boursiers ne sont que difficultés spécifiques liées au confinement : 50 % étudiantes un gynécologue. Quel que soit le type par la COVID-19 (42 %). Les raisons financières
28 %. des étudiants ont ainsi déclaré avoir souffert de de soins, les étudiantes y renoncent plus souvent n’arrivent qu’en quatrième position (23 %) des
solitude ou d’isolement pendant le confinement, 34 que les étudiants. Les raisons financières ne sont motifs déclarés par les étudiants et ne concernent
% ont rencontré des difficultés relationnelles avec pas les seules évoquées par les étudiants ayant que 2 % de l’ensemble des étudiants. Les étudiants
les personnes avec lesquelles elles cohabitaient et renoncé à des soins ou à des examens médicaux. en situation de détresse psychologique sont trois
7 % ont déclaré avoir été confrontés à la perte d’un Parmi les autres raisons, le manque de temps ou fois plus nombreux à ne pas avoir consulté de
proche. le fait d’attendre que ça passe tout seul arrivent médecin alors qu’ils en avaient besoin (18 % contre
en tête, cités par 42 % des étudiants, et 39 % des 6 % des étudiants ne présentant pas les signes
étudiants ont également déclaré que le temps d’une détresse psychologique).
d’attente était trop long.
Fragilités psychologiques avant et pendant le premier confinement (en %)
Début 2020 3 18 33 41 6 33 %
Calme et
…à consulter
détendu 16 %
Durant le premier confinement 2 16 30 46 7 28 % un médecin généraliste
Début 2020 5 14 34 35 12
Epuisé
Durant le premier confinement 12 24 28 24 11 16 % …à des soins dentaires
Début 2020 2 9 29 52 8
Heureux
Durant le premier confinement 4 16 35 39 6 …à des lunettes,
14 %
verres, montures, lentilles
Si découra-
Début 2020 31 24 25 17 4
gé que rien
ne pouvait …à consulter un médecin
11 % pour la contraception ou
remonter le Durant le premier confinement 43 22 19 12 4
moral des raisons gynécologiques1
Homme Femme Ensemble …à se procurer un
4 % moyen de contraception
Source : Enquêtes Conditions de vie (2020) et La vie d’étudiant confiné (2020).
* Attention, la comparaison est limitée du fait des différences dans les champs temporels entre les deux enquêtes (8 semaines dans l’enquête La
vie d’étudiant confiné et 4 semaines dans l’enquête Conditions de vie). Source : Enquête Conditions de vie 2020.
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5 focus sur...
La perception du
changement climatique
Les violences sexistes
et sexuelles dans La population étudiante, à l’image de la jeunesse, apparaît particulièrement touchée
par le sujet du changement climatique et de l’écologie, puisque 86 % des étudiants
l’enseignement supérieur interrogés se déclarent inquiets, voire très inquiets vis-à-vis du dérèglement
climatique. La proportion est particulièrement élevée parmi les étudiantes (89 %)
et les étudiants aux niveaux de diplôme les plus élevés (85 % parmi les étudiants
Pour la première fois, l’enquête Conditions de vie 2020 permet de mesurer la de niveau bac+1 contre 89 % parmi les étudiants de niveau bac +5 et plus).
prévalence des violences sexistes et sexuelles auprès d’un échantillon représentatif
d’étudiants français. Les étudiants étaient interrogés tant sur les faits que sur les Ces inquiétudes vis-à-vis de la crise environnementale traduisent, pour une grande
auteurs et les suites de ces violences, ainsi que leurs effets sur leurs trajectoires partie des étudiants, par des changements d’attitudes : plus d’un étudiant sur
universitaires. deux déclare en effet avoir modifié ses habitudes alimentaires ou ses habitudes
de transport pour des raisons écologiques, et près de la moitié des étudiants qui
L’enquête permet ainsi d’estimer qu’au cours de l’année universitaire, 4 % des ne l’ont pas fait déclarent qu’ils aimeraient le faire. Ces attitudes – notamment le
étudiants (3 % des hommes et 5 % des femmes) ont déclaré avoir été victimes de changement d’alimentation - sont plus fréquentes parmi les étudiants d’origine
violences sexistes et sexuelles. 4 % des étudiantes et 2 % des étudiants ont déclaré sociale supérieure (57 % ont transformé leurs habitudes alimentaires contre 45 %
avoir été victimes de propos, attitudes ou propositions à caractère sexuel et 2 % des étudiants d’origine sociale populaire) et les étudiantes et croissent au fur et à
des étudiantes et 1 % des étudiants de rapport sexuel forcé. À l’issue de ces faits, mesure de l’avancée dans les études, puisque plus de 60 % des étudiants de bac +5
plus d’une victime sur cinq n’a parlé à personne, plus d’une victime sur deux en a et plus déclarent avoir changé leurs habitudes alimentaires, ce qui peut être lié
parlé à son entourage et un peu moins d’une victime sur 4 au sein de l’institution également à une plus grande autonomie financière.
(syndicat étudiant, personnel administratif, cellule de prévention). Ces violences
sexistes et sexuelles, plus fréquentes au fur et à mesure de l’avancée dans le La participation à des conférences ou à des manifestations sur le climat est en
cursus, ont des effets, entre autres, sur les trajectoires et l’expérience universitaire : revanche moins fréquente : 26 % des étudiants déclarent avoir suivi des cours,
14 % des victimes de propos, attitudes ou propositions à caractère sexuel et 15 % conférences ou réunions liés à l’environnement et 17 % ont déjà participé à une
des victimes d’attouchements ou de rapport sexuel forcé ont déclaré avoir songé marche, manifestation ou mobilisation concernant l’écologie. Cette mobilisation
à changer d’orientation, 6 % et 11 % d’entre elles ont été absents pour une durée est plus fréquente parmi les étudiants de bac +1, les étudiants engagés (membres
supérieure à deux semaines, 37 % et 42 % d’entre elles ont déclaré avoir du mal à d’associations, élus ou membres d’un syndicat) et les étudiantes.
se concentrer sur leurs études à l’issue des faits.
Les auteurs de ces violences sont en grande majorité d’autres étudiants (68 %
des agressions verbales et 71 % des attouchements ou rapports sexuels forcés).
Le personnel enseignant ou administratif peut être également cité comme étant à
l’origine de violences (propos ou propositions dans 20 % des cas et attouchements
ou rapports sexuels forcés dans 6 % des cas).
20 21
L’observatoire national
de la vie étudiante
L’Observatoire national de la vie étudiante est un organisme public
d’études et de recherche créé en 1989 par le ministère en charge de
l’enseignement supérieur. Il a pour mission de donner une information
aussi complète et objective que possible sur les conditions de vie des
étudiants et sur leur rapport aux études, de manière à éclairer la réflexion
politique et sociale.
Activités
Études
En complément de l’enquête nationale Conditions de vie des étudiants
qui demeure une de ses activités majeures, l’OVE réalise ou commande
des études permettant d’éclairer de manière plus approfondie différents
aspects essentiels de la vie étudiante.
Concours
Chaque année, l’OVE organise le concours La vie étudiante vue par les
étudiants, destiné à encourager les recherches sur la vie étudiante menée
par les étudiants eux-mêmes.
Publications
Les travaux effectués par l’OVE ou des contributeurs externes (équipes de
chercheurs, lauréats du concours de l’OVE, etc.) font régulièrement l’objet
de publication.
Ce document a été rédigé par Feres Belghith, Odile Ferry, Théo Patros et Elise
Tenret.