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© Masson, Paris, 2005 J. Réadapt. Méd., 2005, 25, n° 2, pp.

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MÉMOIRE

Stress et activité musculaire

B. FOUQUET, M.J. BORIE


Fédération universitaire interhospitalière de médecine physique et de réadaptation, CHU Tours, 37044 Tours Cedex 1.

Toute modification environnementale est capable de Compte tenu de l’importance du fonctionnement muscu-
générer des modifications au sein d’un individu. Physique- laire au cours du travail, il est important de préciser quelles
ment, le stress est un processus de dépassement des capa- sont les conséquences du stress psychologique sur l’activité
cités physiologiques d’un appareil soumis à une contrainte musculaire et quels mécanismes peuvent être mis en jeu.
physique (élément stressant). Contrairement à une idée
largement répandue qui consiste à penser que des phéno-
mènes douloureux musculaires apparaissent à 7 à 10 %
au-delà de la force maximale volontaire, il est apparu que PHÉNOMÈNES DOULOUREUX MUSCULAIRES
des tels phénomènes douloureux pouvaient apparaître ET ACTIVITÉ PROFESSIONNELLE
pour des intensité faibles musculaires. Ce modèle a donc
débouché sur le concept selon lequel c’était la combi- L’importance des phénomènes douloureux musculaires
naison de l’intensité, de la répétition, de l’amplitude du au cours de l’activité professionnelle est attestée par plu-
mouvement qui induisait des phénomènes douloureux sieurs études. Ainsi, il a été trouvé chez des salariés, vus pour
[11]. Dans ce modèle, il apparaît que certaines activités, prise en charge rééducative et réadaptative, une fréquence
ayant une faible intensité, mettent en jeu le recrutement
élevée de plaintes ayant une connotation « musculaire » à
d’unités motrices, à faible niveau de déclenchement, qui
type de « spasmes », de « crampes », de « tension mus-
sont en permanence sollicitées, pendant un mouvement
soit de faible amplitude soit d’intensité faible, conduisant culaire », de fatigabilité musculaire et parfois même de
donc au surmenage local [7]. troubles moteurs à type de lâchage, d’incoordination mus-
culaire. L’interrogatoire montre que ces troubles évoluent
Psychologiquement, le stress peut être défini comme la
perte d’équilibre entre ce qu’un individu perçoit de ce qui lui depuis des années, avant que ne surviennent des tableaux
est demandé et ce qu’il se sent capable de mobiliser comme constitués, sources d’incapacité professionnelle (tableau I)
ressources [10]. Un stress psychologique peut donc être [16]. De plus, dans cette étude, les manifestations fonc-
déclenché aussi bien par une contrainte environnementale tionnelles les plus fréquentes ne siégeaient ni sur des
élevée mais aussi bien par une faible contrainte (comme la zones tendineuses ni sur des zones de défilé neurogène,
« mise au placard »). Le stress psychologique (« psy stress ») mais aux bras et avant-bras (40 % des localisations dou-
est un processus inconscient qui permet de caractériser les loureuses). En outre, l’examen physique montrait une
aptitudes au changement quelle que soit l’origine de ce chan- hypersensibilité palpatoire des muscles des avant-bras
gement. Par principe, un stress psychologique est lié à des dans 235 cas (48 %) à droite et 196 cas (40 %) à gauche.
facteurs psychosociologiques. Un stress peut être induit par Par ailleurs, une étude norvégienne récente a noté
un événement ou lié à une tâche mettant en jeu, chez l’indi- que sur la période 1990-2000, pour des personnes dans la
vidu, des fonctions cognitives, ou être induit par la relation tranche d’âge 20-39 ans, le nombre de prises en charge
affective avec l’environnement humain et mettre en jeu des prolongées par l’assurance maladie avait augmenté de
capacités affectives ou émotionnelles. 20 %, en majorité pour des désordres psychologiques
Les conséquences physiologiques du stress psycho- mineurs (+ 152 %) et des phénomènes douloureux musculo-
logique sont multiples, intervenant aussi bien sur les appareils squelettiques modérés (+ 111 %).
cardio-vasculaire, musculo-squelettique et immunologique.
Différents moyens permettent d’évaluer indirectement les
effets du stress sur l’organisme (sécrétions d’adrénaline et TABLEAU I. — Manifestations « musculaires » initiales
de cortisol plasmatiques ou urinaires en particulier). chez 485 TMS [14].
L’évaluation par l’électromyographie permet d’apprécier
Symptômes Nombre %
l’impact sur l’organisation de la motricité (en particulier
au cours d’un mouvement professionnel) et sur la fatigabi- Douleurs, spasmes 329 68 %
lité musculaire au cours d’une activité physique. Fatigabilité 44 9%
Tension du haut du corps 34 7%
Manque de contrôle moteur 5 1%
Extrait de Muscle et pathologies professionnelles, Collection de Patholo-
gie Locomotrice et de Médecine Orthopédique N° 50. © Masson, 2004. Dystonie focale (crampe des écrivains) 1 0,02 %

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Dans une étude de suivi sur 1 an de 1 081 salariés [12], 14 % de l’activité des extenseurs spinaux, 11 % de la pos-
l’évaluation à un an chez 829 salariés qui ont répondu au ture de soulèvement de charges, 18 % de la variance des
questionnaire, a montré que des douleurs des avant-bras moments du tronc. Ces travaux tendent à montrer
étaient apparues chez 6 % des salariés, et des douleurs des l’influence de la personnalité et du comportement sur
trapèzes chez 18 % d’entre eux. Parmi les facteurs de l’activité musculaire mais aussi sur le mode de fonctionne-
risque retrouvés, il était noté que les douleurs cervico- ment musculaire. Il est possible d’admettre que le mode de
scapulaires étaient associées plus fréquemment à un manque réaction face à un contexte induit une modification de
de contrôle des contraintes du travail et à une détresse l’organisation du mouvement en fonction de la personna-
psychologique (évaluée par le GHQ12). Quant aux lité de l’individu. La posture utilisée peut être modifiée de
douleurs des avant-bras, elles étaient plutôt associées à un telle sorte que les contraintes biomécaniques augmentent.
travail monotone, des relations tendues avec les collègues Les mêmes résultats ont été observés pour l’activité des
de travail et une détresse psychologique. Les douleurs des muscles trapèzes et pour les muscles de l’avant-bras chez
avant-bras ont été observées plutôt chez des vendeurs et des salariés travaillant sur un poste informatique. Ainsi, en
les douleurs scapulaires dans l’infanterie et les vendeurs. présence d’un stress cognitif, des opérateurs informatiques
Ces différentes études tendent à montrer que les pro- ont tendance à avoir une augmentation de l’activité des
cessus douloureux de l’appareil musculo-squelettique sont trapèzes et une augmentation des forces appliquées sur la
associés, quelles que soient les localisations, à des perceptions souris d’un ordinateur. Dans ce même groupe profession-
négatives et de l’environnement social et de l’environne- nel, il a été montré que chez les salariés percevant un état
ment professionnel. La charge physique par elle-même ne de tension musculaire et de stress émotionnel plusieurs fois
semble pas être l’élément déterminant. par semaine, il existait une activité plus élevée des trapèzes
à la fois du côté de la souris mais aussi de l’autre côté.
Enfin, ces salariés décrivaient une modification posturale
comportant une élévation des ceintures scapulaires quand
ACTIVITÉ MUSCULAIRE ET ACTIVITÉS ils étaient en situation de charge psychologique et de stress
CÉRÉBRALES émotionnel élevé [20] (figure 1). De façon assez étonnante,
la pratique des jeux vidéos entraîne le même type de con-
Le mouvement humain est inévitablement un proces- trainte et de modifications de l’activité musculaire dès lors
sus nocif. En effet, la réalisation finale d’un mouvement qu’il y a perception d’un stress émotionnel, associé de plus
est la résultante d’un recrutement moteur programmé sur à des manifestations douloureuses cervico-scapulaires en
lequel interviennent d’autres sources qui viennent le para- regard des trapèzes.
siter, que celles-ci soient liées au mouvement lui-même ou L’élévation de l’activité électrophysiologique survient
à l’environnement dans lequel s’effectue cette activité non seulement au cours d’une tâche mais aussi pendant les
physique [19]. L’aptitude à contrôler ces paramètres périodes de repos. Ainsi, il a été trouvé que des individus
d’environnement est un élément déterminant dans l’état sains, exposés à un stress cognitif pendant une tâche
entre ce qui est programmé et ce qui est induit par des fac- physique, gardaient au repos une activité plus élevée des
teurs extrinsèques de modification de l’activité motrice. muscles trapèzes. Ce phénomène était indépendant de la
Depuis plus de 50 ans, il est reconnu que l’activité charge musculaire car il a pu être observé, pour des charges
musculaire électrophysiologique était influencée par l’acti- faibles, comportant un recrutement d’unités motrices à
vité imaginative cérébrale, sous l’influence de « stres- faible niveau d’intensité.
seurs » cognitifs. Le lien de ces anomalies avec un dysfonctionnement
Différents travaux ont montré des anomalies de recru- plus général a pu être observé pour les trapèzes. Au cours
tement musculaire au cours de tâches effectuées dans un du sommeil, il a été montré que les trapèzes gardaient une
contexte de stress cognitif. Il a été montré, par ailleurs, que activité rythmique électrique dont les variations étaient
des individus ayant un haut niveau d’anxiété ont tendance à influencées par la fréquence cardiaque et la fréquence
avoir une activité EMG plus élevée pour une même tâche, ventilatoire. Ainsi, et contrairement à d’autres muscles,
avec des potentiels d’intensité plus élevés, correspondant à certains muscles, alors qu’ils devraient être au repos sont
un recrutement anormal des motoneurones [5]. La réponse toujours en activité, cette activité pouvant dépendre
EMG des trapèzes est liée de façon « dose-dépendante » à d’autres activités générales [22].
l’intensité du stress cognitif. Dans une autre étude, il a été Les modifications EMG, décrites précédemment,
trouvé qu’au cours d’un mouvement faisant intervenir les caractérisées par un plus haut niveau de recrutement au
muscles des avant-bras, l’activité statique EMG était plus cours du mouvement, par une activité des antagonistes,
élevée chez les sujets anxieux que chez les sujets non par la persistance d’une plus haute activité au cours du
anxieux, en particulier dans les muscles antagonistes. repos, sont corrélées avec la perception d’un plus haut
Plus récemment, il a été montré que l’activité musculaire niveau de fatigue, au fur et à mesure de la journée [6],
des muscles lombaires était modifiée par l’environnement mais pas pendant la première partie de la journée.
psychologique : chez des sujets sains, les moments de force En définitive, la majorité des anomalies observées
exercés sur le rachis lombaire étaient plus élevés si la tâche l’ont été sur des sites particuliers, qu’il s’agisse des muscles
était effectuée dans un environnement de stress émotion- lombaires et des trapèzes, c’est-à-dire des muscles fonc-
nel que dans un environnement calme et de soutien émo- tionnant dans une dominante biomécanique tonique et
tionnel [2, 3]. La même équipe a montré que la dont la fonction consiste à assurer des postures prolongées
personnalité anxieuse des individus pouvait influer dans proximales cervico-scapulaires ou lombaires.

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Facteurs de stress physiques psychologiques

Modifications générales Augmentation de la tension musculaire


Catécholamine Modifications métaboliques et vasculaires
Cortisol

Modifications des chémoréflexes et


baroréflexes locorégionaux

Souffrance musculaire

FIG. 1. — Modèle de Melin et Lundberg [10].

PHYSIOPATHOLOGIE matiques [17] puissent aussi modifier le niveau d’activité


des motoneurones par la simple modification des mécano-
L’origine des anomalies observées peut être expliquée réflexes.
de plusieurs façons : la répartition vasculaire au sein des Théoriquement, l’influence du stress aigu sur le sys-
groupes musculaires concernés par l’activité qui serait inho- tème sympathique induit dans les régions en activité muscu-
mogène laissant des zones en situation d’ischémie ; des ano- laire une vasoconstriction dans les capillaires non nutritifs
malies des canaux potassiques liées à des modifications du afin de privilégier les territoires en activité. Ce mécanisme
potassium circulant du fait de modifications métaboliques périphérique (sympatholyse fonctionnelle) est couplé à un
induites par les hormones modifiées par le stress (cortisol, mécanisme central visant à protéger l’individu par une aug-
noradrénaline, adrénaline, insuline, etc.) ; des modifications mentation du rythme cardiaque et du débit cardiaque, le
centrales via des chémoréflexes à l’origine d’un état d’acti- préparant à une dépense énergétique supérieure.
vation persistant des motoneurones. Ces différentes ano- Compte tenu des différents modèles précédents, plu-
malies survenant après une activité physique pourraient sieurs hypothèses, impliquant la réaction musculaire au
expliquer que 17 % des salariés éprouvent des phénomènes stress, peuvent être avancées. La survenue d’une hyper-
douloureux après le travail [14] (figure 2). ventilation au travers d’une augmentation du pH sanguin
Pour Van Galen [18], l’anxiété et la fatigue psycho- jouerait un rôle inhibiteur sur la réponse adaptative au
logique induisent des phénomènes de contraction visant à stress (action inhibitrice sur le chémoréflexe sympathique).
assurer une meilleure rigidité du système musculaire. Si, de La situation de stress chronique conduit à l’absence de
plus, l’activité musculaire se fait en isométrique ou statique, mécanismes de compensation au cours du stress, du fait
les conséquences sur l’hémodynamique musculaire et donc d’un défaut de réaction du système limbique.
sur le métabolisme musculaire sont plus importantes. Une troisième hypothèse consisterait en un décou-
Pour Scheifler [7], le stress cognitif ou émotionnel plage entre la réponse centrale et la réponse périphérique.
serait à l’origine d’une augmentation de la ventilation En effet, la survenue d’une hypertension, fréquemment
conduisant à une diminution de la PCO2 et une augmenta- associée au cours des situations de stress chronique chez
tion du pH sanguin. Ces deux anomalies conduiraient à les salariés, quelle que soit la nature du travail, y compris
une hyperactivité neuromusculaire et à une hypersensibilité chez les « cols blancs », induit un effet inhibiteur sur les
sympathique. Dans cette hypothèse, on peut comprendre barorécepteurs. Ceux-ci induisent une inhibition sur le
les modifications de volumes locaux observées aux avant- réflexe sympathique périphérique. Dans cette hypothèse,
bras chez des salariés se plaignant de gonflement des la survenue d’un stress émotionnel ou cognitif pourrait
avant-bras ou de sensation de gonflement en dehors de induire d’abord, chez certaines personnes, une réponse
toute anomalie neurologique sensitive. centrale qui empêcherait la survenue des mécanismes de
Ces modifications pourraient être accrues quand défense et d’adaptation musculaire périphériques. Ce
existent des troubles neurologiques sensitifs, en particulier mécanisme serait d’autant plus évident au cours d’activités
des troubles proprioceptifs [1], mais dans ce cas à des sta- peu intenses musculairement. En effet, la réponse sympa-
des où existaient des lésions neurologiques objectives. On thique musculaire périphérique n’apparaît que pour des
peut ainsi admettre que des modifications de l’analyse des activités proches de 40 % de la force maximale volontaire.
sensations corporelles, telles que l’on peut les observer au Au total, les conséquences du stress sur le fonction-
cours des états d’hypervigilance ou des troubles psychoso- nement musculaire peuvent se résumer ainsi : en situa-

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Facteurs professionnels
– physiques (charge trop élevée/trop faible)
– psychologiques (charge trop élevée/trop faible)

PERCEPTION
APTITUDE
Physique et psychologique
Stress

Modifications
Locales Générales
Coactivation Rythme cardiaque
Intensité contraction Ventilation
Organisation du
mouvement

Persistance après travail


Modifications activités musculaire au repos

Facteurs familiaux physiques/psychologiques

FIG. 2. — Facteurs environnementaux, stress et activité musculaire.

tion de stress, l’individu met en jeu des mécanismes APPLICATIONS


compensateurs concernant à la fois l’organisation du
mouvement et les phénomènes adaptatifs du stress aigu Plusieurs solutions préventives collectives peuvent
et chronique. Les modifications de l’activité musculaires permettre de modifier les anomalies observées : le change-
ont des caractéristiques très proches de celles observées ment de poste, au cours de la journée, en particulier en
chez l’animal au cours de la peur, à savoir une hyperacti- évitant les activités postées statiques, l’aménagement de
vité musculaire, localisée ou généralisée, expliquant les pauses dans des tâches monotones avec une faible impli-
phénomènes de coactivation, d’élévation de l’activité, de cation psychologique [15]. Malheureusement, les études
prolongation de l’activité pendant la phase de repos. contrôlées n’ont pas montré que l’approche « macro-ergo-
Compte tenu du faible niveau d’activation musculaire, la nomique » était efficace contrairement aux études ouvertes.
sympatholyse fonctionnelle ne se met pas en place. En De façon étonnante, la réduction du temps de travail quo-
revanche, l’activation hypothalamo-hypophysaire induit tidien, dans une étude norvégienne et suédoise [21], s’est
une réponse centrale sympathique qui modifie l’activité accompagnée d’une diminution des plaintes cervico-
cardiaque, élevant le rythme cardiaque, le rythme respi- scapulaires musculaires en regard des trapèzes (de 58,7 %
ratoire, induisant une hypertension précoce et une alca- à 44,4 %, p < 0,034), mais pas des plaintes lombaires (de
lose [9]. Ces deux mécanismes viennent renforcer 30,3 % à 25,4 %, p < 0,32) et de l’épuisement après le tra-
l’inadaptation musculaire à l’effort. La survenue d’une vail (de 58,5 % à 40,4 %, p < 0,009). Ces différences
hypersudation, symptôme fréquemment associé au seraient liées aux modes d’activité différents entre la
stress, liée à la vasodilatation des vaisseaux non nutritifs région cervico-scapulaire et lombaire, au cours de la
« phase de repos », les personnes consacrant leur temps
musculaires, est la traduction de cet état d’activation
libre à des activités physiques plus pénibles pour la région
sympathique centrale.
lombaire, d’une part, et d’autre part, la suppression des
Ces mécanismes rendent compte des phénomènes périodes de repos était plus fréquemment observée dans
douloureux associés à des situations de stress environnemen- ce groupe des lombalgiques.
tales professionnelles où la charge physique musculaire En fait, il semblerait que les prises en charge individu-
n’est pas intense mais où les conditions environnementa- elles ou en groupe, permettant d’une part une amélioration
les sont perçues comme vulnérantes (faible satisfaction au du fonctionnement musculaire, et d’autre part une
travail, relations humaines mauvaises, mauvais soutien de meilleure gestion du stress psychologique, soient plus
la part des collègues, peur du chômage, problèmes finan- efficaces. Ces actions individuelles pourraient prendre
ciers, etc.). place à la phase d’apprentissage, évitant à l’individu une
De plus, les dysfonctionnements musculaires proximaux mauvaise adaptation à son poste de travail, et un défaut
(touchant les muscles trapèzes, sterno-cleïdo-mastoïdien, de fonctionnement musculaire. Des programmes de
scalènes) font le lit des défilés étagés du membre supé- management du stress ont été développés, permettant à
rieur du fait des mécanismes de tension musculaires étagés l’individu de faire face aux problèmes et de s’adapter
et des modifications vasculaires associées [13]. avec le moins de « stress ». Ces programmes comportent

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à la fois des apprentissages comportementaux, des théra- [5] FRIEDLUND AJ, HATFIELD ME, GOTTAM GL, FOWLER S. Anxiety and
striate muscle activation evidence from electromyographic pattern analy-
pies cognitivo-comportementales, la pratique d’exercices sis. J Abnorm Psychol 1986 ; 95 : 228-36.
physiques. Ils font partie des stratégies d’amélioration
[6] HOLTKE KA, WESTGARD RH. Daytime trapezius muscle activity and
des conditions de travail. Ces programmes peuvent être shoulder neck pain of service workers with work stress and low biome-
mis en place précocement dans les entreprises à titre de chanical exposure. Am J Ind Med 2002 ; 41 : 393-405.
prévention primaire ou secondaire, visant le passage à la [7] HUANG GD, FEVERSTEIN M, SAUTER SL. Occupational stress and work-
chronicité [8]. Il n’est pas démontré qu’une technique ou related upper extremity disorders: concepts and models. Am J Ind Med
un programme spécifique soit plus efficace qu’un autre. 2002 ; 41 : 298-314.
En revanche, tous améliorent très nettement la percep- [8] JONES DL, TANIGAWA T, WEISS SM. Stress management and work place
tion de santé des salariés et réduisent l’absentéisme. disability in the US, Europe and Japan. J Occup Health 2003; 45: 1-7.
Au stade de prise en charge par le secteur de soins, il [9] LUNDBERG U. Psychophysiology of work: stress, gender, endocrine res-
apparaît évident que le modèle biopsychosocial de la mala- ponse and work-related upper extremity disorders. Am J Ind Med 2002 ;
die, encore plus quand il s’agit d’une affection douloureuse, 41 : 383-92.
est le modèle le plus adapté. À ce stade, la prise en charge [10] MELIN BO, LUNDBERG U. A biopsychosocial approch to work-stress and
physique des différentes conséquences physiques du stress musculo skeletal conditions. J Psychophysical 1997 ; 11 : 238-47.
est évidente, justifiant la rééducation et la réadaptation à [11] MOORE JS. Biomechemical models for the pathogenis of specific distal
l’effort. En revanche, l’évaluation et le traitement des facteurs upper extremity disorders. Am J Ind Med 2002 ; 41 : 353-69.
de stress personnels et professionnels sont un complément [12] NAHIT ES, HUNT IM, DUNN G, SILMAN AJ, MACFARLANE GJ. Effects
indispensable. La réinsertion ne peut se faire qu’au travers of psychosocial and individual psychological factors on the onset of mus-
d’une modification de l’environnement du travail combinée culoskeletal pain: common and site-specific effects. Ann Rheum Dis
2003 ; 62 : 755-60.
éventuellement à des modifications individuelles comporte-
mentales visant à modifier la perception stressante de [13] NOVAK CB, MACKINNON SE. Multilevel nerve compression and muscle
nerve intolerance in work — related neuromuscular disorders. Am J End
l’environnement social [4]. C’est à ce prix que peut se met- Med 2002 ; 41 : 343-52.
tre en place une réelle prévention tertiaire.
[14] PASCARELLI EF, HSU YP. Understanding work related extemity disor-
L’activité musculaire est dépendante fonctionnellement ders: clinical findings in 485 computer users, musicians and others. J
des systèmes neurologiques à la fois dans l’organisation de la Occup Rehabil 2001 ; 1 : 1-21.
motricité mais aussi dans l’organisation vasculaire condition- [15] PRANSKY G, ROBERTSON MM, MOON SD. Stress and work related
nant les apports nutritifs et donc le fonctionnement métabo- upper extremity disorders: implications for prevention and management.
lique du muscle. Am J Ind Med 2002 ; 41 : 443-55.
Le stress cognitif ou émotionnel a un impact sur les [16] PRANSKY G, BENJAMIN K, HILL-FOTOUMI C, FLETCHER KE, HIMMELS-
deux organisations. La composante physique du stress au TEIN J. Occupational upper extremity conditions : a detailed analysis of
travail n’est pas l’élément déterminant. La prise en charge work related outcomes. J Occup Rehabil 2002 ; 12 : 131-8.
des dysfonctionnements musculaires liés au stress chez des [17] VAN DEN BERGH O, STEGEN K, VAN DE WOESTIJNE KP. Learning to have
salariés doit tenir compte des facteurs environnementaux psychosomatic complaints: conditionning of respiratory behavior and soma-
tic complaints in psychosomatic patients. Psychosom Med 1997 ; 59 : 13-23.
collectifs liés à l’organisation du travail mais aussi des
composantes individuelles. [18] VAN GALEN GP, MULLER MLTM, MEULEN BROEK RGJ, VAN GEM-
MERT AWA. Forearm EMG response activity during motor performance in
individuals prone to increase stress reactinity. Am J Ind Med 2002 ; 41 : 406-
19.
RÉFÉRENCES [19] VAN GALEN GP, VANHUYGEVORT MHE. Error, stress, the role of neu-
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