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70 | 71 monumental 2016 Charpentes et couvertures

Études de cas Paris IVe

Le relevé des charpentes médiévales


de la cathédrale Notre-Dame de Paris :
approches pour une nouvelle lecture

2.

1.

Les charpentes de la cathédrale Notre-Dame de Paris demeurent étonnamment Le dessin à la main rend lisible l’information recueillie :
mal connues. Mises en œuvre au cours de la première moitié du xiiie siècle, l’information est dessinée parce qu’elle a été repérée.
Cette technique privilégie l’information plutôt que
elles font partie des grandes charpentes médiévales et sont remarquables
la stricte exactitude graphique: un boulon est représenté
par leur conception, par leur réalisation et par leur état de conservation 1. « hors d’échelle » mais sa présence et sa forme sont
compréhensibles dans le dessin.
Rémi Fromont Des documents contradictoires À l’instar des archéologues, il s’agit de réaliser
et Cédric Trentesaux Depuis Eugène Viollet-le-Duc, plusieurs auteurs se une empreinte de l’existant. Le travail sur site est
Architectes du Patrimoine sont attachés à décrire les charpentes de la cathédrale. indispensable : la confrontation directe avec
3. 4.
Mais, s’en tenant pour la plupart à une démonstration l’édifice et la matière concrète permet de vérifier
généraliste sur l’histoire des charpentes, ils n’ont pas pu et de contrôler les données.
o≠rir de vision détaillée quant à l’ensemble constitué
Le regard s’aiguisant avec l’expérience du site,
par les charpentes du grand comble de la cathédrale.
plusieurs relectures, toujours par observation directe,
Les vues globales (plans et coupes) du grand comble
ont été nécessaires pour repérer les multiples
sont rares et restent sommaires ou incomplètes, voire
variations entre des chevrons-maîtres pouvant
incohérentes avec la réalité.
paraître, au premier abord, identiques (fig. 10 et 11).
Au sujet des fermes (ou chevrons-maîtres) 2,
Dans un deuxième temps, il s’est agi de donner
les relevés publiés sont comparables entre eux
une vision plus globale du grand comble, en plan
pour la forme générale, mais di≠èrent pour les détails.
et en coupe longitudinale. Ces documents ont été levés
De plus, l’immense majorité des documents occultent
à l’aide d’une station totale, permettant à l’opérateur
les variations, évolutions, réparations, ou autres
de choisir a priori les points relevés. Les deux
modifications. La qualité constructive et l’épaisseur
« pseudo-nuages » de points ainsi obtenus en plan
historique ne sont pas restituées (fig. 9).
et en coupe ont servi de fond pour parachever le relevé,
Relevé complémentaire toujours à la main et en observation directe sur site.
Au dessin en proportion s’est ainsi ajouté le dessin
1. Le présent article est rédigé L’étude consiste en la réalisation d’un relevé architectural
à échelle exacte (1/50). La précision obtenue est
sur la base d’une étude menée de l’existant, l’objectif étant de renseigner les charpentes
en 2014-2015. Celle-ci a débuté de l’ordre de 3 centimètres pour 100 mètres (fig. 7 et 8).
médiévales du grand comble de la manière la plus
dans le cadre de la mise en
exhaustive possible. Le relevé photographique n’a été réalisé qu’en
situation professionnelle du
DSA Architecture et Patrimoine
dernier lieu, sur des éléments ciblés : vues générales
Dans un premier temps, le relevé s’est concentré
de l’école de Chaillot (promotion et détails choisis. Sur une année de présence régulière
sur l’ensemble des chevrons-maîtres, qui ont été décrits
2012-2014). Elle a été encadrée dans la charpente, les photographies n’ont été prises
en coupe transversale. Le relevé a été réalisé à la main,
par Benjamin Mouton que les derniers jours.
et Frédéric Martorello. en proportion, entièrement sur site : sections des bois,
Après le cursus de Chaillot, assemblages, réparations, variations entre chevrons- Au-delà du travail d’identification, le relevé s’est étendu
l’étude s’est poursuivie près maîtres ont été détaillés. à l’étude des déformations, au repérage de réparations
d’un an. Elle s’est bornée et à l’étude des marquages et des systèmes de levage.
aux charpentes médiévales L’examen attentif de ces éléments apporte de très
de la cathédrale : les fermes
nombreux enseignements sur la constitution, les mises
du transept et la flèche, édifiées
par Viollet-le-Duc, n’ont été en œuvre, les usages de la charpente et leurs évolutions.
étudiées que sommairement. Il soulève surtout d’infinies interrogations – dont certaines
seront exposées ici – qui modifient la perception de la
2. Les principes généraux
de conception des charpentes charpente.
sont relativement bien connus.
On se reportera aux descriptions
de H. Deneux, des Compagnons
du Devoir et de B. Fonquernie.

5.
72 monumental 2016 Charpentes et couvertures Le relevé des charpentes médiévales de la cathédrale Notre-Dame de Paris 73

Études de cas Paris IVe

Des charpentes à chevrons-formant-fermes Les palées longitudinales


Les charpentes médiévales de la cathédrale Notre-Dame Les auteurs s’accordent habituellement sur le fait Comme l’ont souligné les Compagnons du Devoir puis
sont constituées de deux grands ensembles cohérents, que les charpentes du chœur (fig. 4 et 5) sont démontées Patrick Ho≠summer, les charpentes de la cathédrale
le chœur et la nef, de types proches. puis remontées selon un modèle di≠érent lorsque Notre-Dame de Paris constituent l’un des premiers
les élévations de la cathédrale sont modifiées exemples de charpente contreventée par palées
Ces charpentes médiévales sont à chevrons-formant-
et que le mur gouttereau est rehaussé aux environs longitudinales. Toutefois, et comme l’exposait déjà
fermes. Dans ce système sans pannes, les chevrons
de 1220. Cette hypothèse est corroborée par la présence Viollet-le-Duc, le système de contreventement reste
forment la structure porteuse de la charpente. Cette
dans le chœur de nombreuses mortaises vides dans peu e≤cace 3, relativement à la grande dimension des
structure se répète régulièrement à intervalles réduits :
les chevrons, ainsi que par deux – et même trois – séries charpentes et par son positionnement bas, notamment
environ 70 centimètres dans la nef et 80 centimètres
de marquages di≠érents mais présents sur les mêmes dans le chœur. Dans la nef, le contreventement a été
dans le chœur.
pièces. Une seule de ces séries est cohérente et présente renforcé a posteriori par la mise en place d’une palée
Les chevrons du chœur et de la nef sont conçus une numérotation continue sur une cinquantaine longitudinale sous le faîtage. Cette palée occupe
sensiblement sur le même schéma. Ils possèdent trois de chevrons. les deux tiers de la longueur du faîtage. Discontinue,
niveaux de faux-entraits. Tous les cinq intervalles, elle se développe principalement côté flèche et plus
Les charpentes de la nef seraient postérieures
des chevrons-maîtres sont liés par un entrait, lui-même ponctuellement près du pignon ouest.
de quelques années à celles du chœur, mais il est
soulagé par des consoles (ou chaises). Ces chevrons-
di≤cile d’établir une datation précise. Tant dans le chœur que dans la nef, il est aussi
maîtres sont les véritables « fermes » de la charpente.
probable que les palées inférieures aient pu être
Leur conception varie entre le chœur et la nef. Enfin, sur le côté nord des chevrons-maîtres de la nef,
utilisées, en plus du contreventement, pour le montage
on remarque de grandes moises pendantes. Ces moises
Dans le chœur, l’entrait est soutenu par deux poteaux des charpentes: les liens horizontaux des palées peuvent
sont absentes côté sud sur tous les chevrons-maîtres,
s’apparentant à des poinçons. Deux grandes fiches servir de ligne de calage des entraits intermédiaires
sauf un, à la jonction entre charpentes médiévales
diagonales semblent venir épauler les poteaux (fig.11). des chevrons, entre deux travées déterminées par
et charpentes du xixe siècle. Ce chevron-maître (FN11)
Dans la nef, l’entrait est soutenu par un poinçon axial les chevrons-maîtres. Ainsi, dans la nef, le marquage
a été très remanié par Viollet-le-Duc, lors de l’édification
et deux sous-chevrons qui viennent reconstituer des palées, régulier et autonome de celui des chevrons,
de la flèche (fig. 6).
une seconde ferme à l’intérieur du grand triangle peut indiquer un montage des palées antérieur à celui
formé par les chevrons et l’entrait (fig. 10). des chevrons (fig. 12).

FN 11 3. Eugène-Emmanuel Viollet-le-Duc,
Dictionnaire raisonné, 1859, t. III,
p. 15, article « Charpente ».

Pages 70 et 71 Ci-contre
Figure 1 Figure 6
Vue des tours du massif Plan du grand vaisseau
occidental et de la couverture coupé au-dessus des blochets
de la nef depuis la flèche. et coupe longitudinale dans
l’axe du faîtage regardant
Figure 2
vers le sud. Assemblages
Vue générale des charpentes
des di≠érentes minutes
de la nef, côté nord. Les moises
de relevés réalisées sur site.
pendantes viennent soulager
Échelle d’origine, 1/50.
le chevron-maître au droit
de la passerelle. Les charpentes ont été
entièrement reprises par
Figure 3
Viollet-le-Duc sur trois travées
Vue générale des charpentes
de part et d’autre de la flèche.
de la nef, côté sud. Les moises
Les chevrons-maîtres assurant
pendantes sont inexistantes ici.
la jonction entre les charpentes
Charpente médiévale Charpente Viollet-le-Duc Charpente médiévale On remarque les palées
modernes ont été conservés
longitudinales.
et renforcés pour pouvoir assurer
Figure 4 la transition entre le système
Pied de poteau moisant à chevrons-formant-fermes
d’entrait, palée longitudinale et le système à pannes.
(à droite) et réparations au Les fermes du transept ont
pied du versant sud (à gauche), été entièrement reconstruites
de la charpente du chœur. par Viollet-le-Duc.
Figure 5
Les charpentes du chœur,
vues depuis le niveau
des premiers faux-entraits,
vers l’est. On aperçoit
les nombreux renforcements
des chevrons-maîtres par
des moises boulonnées
(xixe siècle) et les réparations
des faux-entraits.

6.
74 monumental 2016 Charpentes et couvertures Le relevé des charpentes médiévales de la cathédrale Notre-Dame de Paris 75

Études de cas Paris IVe Figure 9


Relevé du 2e chevron-maître
de la nef par Henri Deneux, 1915.
© MAP / CRMH, D6988.

Figure 10
Relevé du 3e chevron-maître
de la nef : exemples
des informations lisibles.

7. 9. L’assemblage du poinçon avec le dernier


faux-entrait (originalement par clavette bois)
est brisé. Cet assemblage a été renforcé
par une tige filetée et un boulon de forme carrée,
tout comme les assemblages à mi-bois
entre le poinçon et les autres faux-entraits.

Les assemblages entre les faux-entraits et les chevrons


sont par tenon et mortaise. Les plus anciens d’entre
eux étaient « passants », c’est-à-dire que le tenon
traversait de part en part le chevron. On en trouve
trace sur les chevrons de remploi du chœur.

La partie supérieure du chevron, au-dessus de l’enture,


semble d’origine. Chaque assemblage à tenon et
mortaise est renforcé par un épaulement du chevron.

Chevron doublé de fourrure de même épaisseur,


assemblée par broche métallique clavetée.
Réparation ? Renforcement ? Recherche de planéité
du plan de couverture à la suite du fléchissement
des chevrons ?

Les faux-entraits sont d’une seule pièce


ininterrompue d’un chevron à un autre.
Ce n’est le cas que pour trois chevrons-maîtres
sur les onze de la nef.

Pied de charpente intégralement réparé et remplacé


8. versant sud, contrairement au versant nord :
enture du chevron ; enture du faux-arbalétrier ;
about d’entrait remplacé par système moisant.

L’entrait n’est plus en appui sur la chaise.

Figures 7 et 8 Le pied du poinçon est constitué d’une épaisse clef


Plan du comble, côté pignon moisante et clavette bois. À l’origine, les assemblages
ouest. Détail du « pseudo-nuage » 10. du poinçon avec l’entrait et les faux-entraits étaient
sans métal.
de points (fig. 7), relevé avec
la station totale de géomètre. L’entrait n’est pas en appui sur la clavette bois de
Le même plan, après observation la moise pendante. Le système est ici non opérant.
directe (fig. 8). Le lien horizontal qui relie les consoles est un niveau
plus bas que les sablières et ne sert pas d’appui – ici
en tout cas – aux chevrons ni aux blochets. Son utilité
semble en rapport avec le montage de la charpente.
76 monumental 2016 Charpentes et couvertures Le relevé des charpentes médiévales de la cathédrale Notre-Dame de Paris 77

Études de cas Paris IVe

Les moises pendantes et la passerelle


de visite : une interprétation
La passerelle Remerciements Ci-contre Bibliographie
Figure 11
Il est étonnant que la passerelle de visite ne soit jamais Il est aussi possible d’émettre l’hypothèse que la passerelle Cette étude n’aurait jamais Eugène-Emmanuel
Le relevé d’un chevron-maître
représentée dans les précédents relevés, notamment et les moises ont pu servir lors des grosses réparations vu le jour sans le soutien Viollet-le-Duc, Dictionnaire
du chœur.
dans les dessins des chevrons-maîtres. Elle est évoquée e≠ectuées dans le comble (peut-être dès la fin du de l’école de Chaillot, et plus raisonné de l’architecture
particulièrement de sa Ci-dessous française du xie au xvie siècle,
dans certains plans 4, mais elle est systématiquement xiiie siècle). On pourrait pousser l’hypothèse plus loin
directrice, Mireille Grubert, Figure 12 Paris, Bance et Morel, 1854-1868,
absente des dessins en coupe transversale. Cette absence (sans doute trop), et se demander si la passerelle n’aurait et de trois de ses enseignants, Plan de la nef, relevé des t. III, article « Charpente ».
fait sans doute commettre un contresens à Henri Deneux pas aussi pu servir, tout simplement, de platelage Benjamin Mouton, Frédéric marquages. On lit deux
et aux Compagnons dans leurs retranscriptions des de travail lors de la construction des voûtes. Martorello et Florence Babics. numérotations continues : Henri Deneux, L’Évolution
des charpentes du xie au
chevrons-maîtres de la nef. Les publications récentes 5, Nous remercions l’Unité
par palées longitudinales
Les moises pendantes symétriques : (en bleu, de 1 à 11) et par chevrons xviiie siècle, Paris, 1927.
reprenant les dessins de leurs prédécesseurs, départementale de l’architecture
ne l’évoquent pas non plus. une image donnée par Viollet-le-Duc ? et du patrimoine de Paris
(en rouge, de 1 à 31, puis CRMH, Charpentes, Paris,
par séries courtes). Le système ministère des A≠aires
Un seul chevron-maître (fig. 6, FN 11) donc, très remanié et notamment son directeur,
La disposition de la passerelle est identique dans la nef est déjà latéralisé : les marques culturelles, direction de
au xixe siècle, présente un dessin symétrique (fig. 10). Serge Brentrup, et Christelle
et dans le chœur 6. C’est un plancher de 1,60 mètre à côté sud, droites, sont réalisées l’architecture et du patrimoine,
Dupas, conservatrice en chef
Il se situe à la jonction entre les charpentes médiévales au ciseau, celles côté nord, Centre de recherche sur
1,90 mètre de largeur environ, qui dessert l’ensemble de la cathédrale, pour
de la nef et les charpentes modernes, à pannes, édifiées la confiance qu’ils nous ont
en demi-lunes, à la gouge. les Monuments historiques,
du grand comble. La mise en œuvre est simple : fortes rééd. 1972 (reprise des relevés
par Viollet-le-Duc en même temps que la flèche (fig. 6). accordée, en nous donnant L’étude des marquages
planches de 18 à 25 centimètres de largeur moyenne, apporte des informations d’Henri Deneux), vol. 2,
La datation par dendrochronologie démontre que le bois accès aux combles de
clouées sur 3 rangs de grosses solives, elles-mêmes la cathédrale. complémentaires au relevé « xiiie siècle ».
de la moise nord (c’est-à-dire dans l’alignement des
posées directement sur les entraits des chevrons-maîtres, architectural et soulève de
Dominique Daguzé, Marcel
autres moises de la nef) aurait été abattu aux alentours Nous tenons aussi à remercier nouvelles interrogations. Ainsi,
côté nord. Certaines planches sont de remploi. Le Port et Jean-Jacques Fernier,
de l’an mil, tandis que celui de la moise sud l’aurait été les Compagnons passants le montage des charpentes
Les clous sont forgés. La structure et les dimensions « La Charpente à chevrons
dans le premier tiers du xixe siècle. La mise en œuvre charpentiers pour leur aide de l’ouest vers l’est est contraire
de la passerelle évoquent donc plus un platelage précieuse, et en particulier formant fermes. Les charpentes
de cette dernière est donc très probablement aux habitudes. De même,
de la période gothique »,
de travail qu’un simple espace de circulation. Marcel Le Port et François Auger. les rythmes irréguliers et
contemporaine de l’intervention de Viollet-le-Duc. La Charpente et la construction
Par ailleurs, la passerelle constitue un ouvrage Enfin, nous remercions la variation du type d’écriture
en bois, Paris, Librairie
Quelles pouvaient être les motivations de l’architecte ? le mécénat Besnard de Quelen des marques semblent indiquer
du Compagnonnage,
indispensable sans doute dès la construction, des équipes di≠érentes et/ou
En plaçant cette seconde moise pendante, Viollet-le-Duc et la Fondation pour « Encyclopédie des métiers »,
puis dans l’usage de la cathédrale. Ainsi sert-elle, diverses phases de chantier.
améliore le schéma statique d’une ferme existante les Monuments historiques 1979.
encore aujourd’hui, de platelage de travail lors des pour leur soutien financier. Le marquage des palées
modifiée. Il établit aussi une symétrie a priori non Georges-Noël Lambert
travaux d’entretien de la charpente ou de la couverture. est indépendant de celui
historique. Ce faisant, il présente une vision idéalisée, et Virginie Chevrier, Étude
Le grand comble sert aussi en quelque sorte de coulisses des chevrons, témoignant
« parfaite » de la charpente. Il valorise ainsi une mise d’une conception et/ou d’une 11. dendrochronologique de bois
à la vie liturgique (en abritant les poulies de suspension
en œuvre remarquable, dont le rôle structurel imaginé mise en œuvre autonomes. provenant de la cathédrale
des lustres par exemple). Malgré la simplicité de Notre-Dame de Paris (75),
– soulager en flexion un entrait de grande dimension –
l’ouvrage, le rôle de la passerelle est donc prépondérant. Documents et photographies Laboratoire de chrono-écologie
est extrêmement novateur si on peut le rattacher
En tant que telle, son intégration dans la conception Rémi Fromont et Cédric Trentesaux, (dendrochronologie), Unité
à l’époque de construction du reste de la charpente. sauf mentions contraires. mixte de recherche C9946
de la charpente paraît inévitable (fig. 10 et 11).
Tout en émettant certaines réserves dans leurs textes, du CNRS, UFR des sciences
Les moises pendantes de la nef et techniques, université
Deneux et les Compagnons du Devoir reprennent
de Franche-Comté, février 1997.
Sur les chevrons-maîtres de la nef, de grandes moises cette disposition dans leurs dessins. ? 4 1 ? 4 1 1 9 1 31 1
pendantes semblent soutenir la passerelle de visite. Patrick Ho≠summer (dir.)
Cette vision est cohérente avec l’esprit qui anime EST OUEST
et Jannie Mayer (coord.),
La plupart des auteurs pensent que les moises pourraient numérotation par chevrons
leur énorme travail de recherche, avant tout historique Les Charpentes du xie
être postérieures à l’édification des charpentes, mais au xixe siècle. Typologie
et typologique. L’approche présentée ici est
la datation par dendrochronologie de deux d’entre et évolution en France
complémentaire de la précédente : après le travail
elles montre que les bois auraient été abattus de 50 à du Nord et en Belgique, Paris,
de compréhension générale, la lecture systématique Éditions du patrimoine, 2002.
100 ans avant ceux des entraits. Il peut s’agir toutefois
de l’existant, ouvrage par ouvrage et au plus près
de bois de récupération. Bernard Fonquernie,
de la matière, apporte un autre regard et ouvre donc
« Les Charpentes », dans
En dehors du chevron-maître remanié par Viollet-le-Duc, de nouvelles et riches perspectives. cardinal André Vingt-Trois (dir.),
les moises pendantes sont placées systématiquement Notre Dame de Paris, Strasbourg
Rémi Fromont 4. Patrice Riboust, 3e agence
et uniquement au nord, du côté de la passerelle et Paris, La Nuée bleue et Place
et Cédric Trentesaux des Bâtiments de France,
de visite. Ces moises sont néanmoins représentées des Victoires, « La Grâce d’une
Notre-Dame de Paris, cathédrale », 2012.
symétriquement au nord et au sud dans les relevés plan du grand comble, 1979.
de Deneux et des Compagnons, même s’il n’existe
5. CRMH, 1972 ; Ho≠summer et
aucune trace de leur existence sur le côté sud.
Mayer, 2002 ; Fonquernie, 2012.
Sans doute n’y a-t-il jamais eu, dans la nef, de moises 6. La mise en œuvre
pendantes de ce côté. Bien que le système de moises de la passerelle di≠ère
pendantes soit un assemblage moisant simplement dans les parties remaniées
« posé » sur les faux-entraits, relativement démontable au xixe siècle.
12.
et réversible, aucune trace de la présence de ces moises 7. Lambert et Chevrier, 1997.
côté sud n’a été relevée. Pour la passerelle, l’étude
dendrochronologique n’a porté
Les moises n’auraient alors pas de fonction statique que sur une seule « poutre
pour les chevrons-maîtres eux-mêmes, mais serviraient transversale » soutenant
plutôt à soulager la charpente au droit de la passerelle. le plancher. La phase d’abattage
En poursuivant cette hypothèse et en s’appuyant sur de cette pièce, dans la seconde
moitié du xiie siècle, est 11 1
les indices donnés par la dendrochronologie, la passerelle
contemporaine de celle des
et les moises pourraient donc être contemporaines 7. moises pendantes prélevées numérotation par palées
au cours de cette même étude.

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