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épidémiologique
hebdomadaire
p.350 Lèpre dans la collectivité départementale de Mayotte en 2005 / Leprosy in Mayotte island, French administrative division in
Comoro Island in 2005
p.352 Streptocoque du groupe B en pathologie humaine : origine des isolats et sensibilité aux antibiotiques / Group B streptococcus as
human pathogen: origin of isolates and antibiotic susceptibility
Résumé / Abstract
Introduction Alors qu’en 1998, la prévalence du diabète traité a sentatif des personnes diabétiques (Entred) à celles
Un impact des inégalités socio-économiques sur le atteint 3 % en France [3], cette analyse a pour de la population générale ; 2) d’étudier, dans Entred,
diabète a été démontré dans d’autres pays et objectifs : 1) de comparer les caractéristiques socio- les relations entre ces caractéristiques et l’état de
retrouvé dans deux études récentes en France [1,2]. économiques de l’Échantillon national témoin repré- santé, le recours aux soins et la qualité des soins.
étaient plus fréquemment rapportés par les méde- nes variables d’Entred après l’âge de 60 ans (niveau 123 personnes diabétiques, toutes examinées lors
cins des personnes nées au Maghreb âgées de plus d’études : 15 % ; profession : 27 %) ; pays de nais- d’une hospitalisation en service spécialisé en Ile-de-
de 60 ans. sance indisponible dans ESPS. France [2]. Les personnes ayant un score de préca-
Si aucune relation n’était trouvée entre pays de Les données d’Entred montrent de plus que, parmi rité élevé avaient un moins bon contrôle glycémique
naissance et complications macrovasculaires, une les personnes diabétiques, celles ayant un niveau et plus souvent une complication microvasculaire à
rétinopathie diabétique était en revanche plus fré- socio-économique moins favorisé ont un profil de l’examen systématique, sans toutefois d’autre diffé-
quente chez les personnes âgées de moins de 60 ans risque vasculaire différent, des complications macro- rence de niveau de risque vasculaire (HDL-cholesté-
nées au Maghreb, comparativement à celles nées vasculaires plus fréquentes et une prise en charge rol, hypertension déclarée ou mesurée, obésité).
en France. Parmi les hommes âgés de plus de 60 ans, du diabète de moindre qualité. Ainsi, si l’obésité Le risque vasculaire déclaré par les personnes diabé-
un traitement ophtalmologique par laser était éga- est plus fréquente chez les personnes diabétiques tiques nées au Maghreb (obésité et dyslipidémie)
lement plus fréquemment déclaré. La réalisation moins favorisées, l’hypertension artérielle et la dys- est moins élevé que celui des personnes nées en
d’un fond d’œil était moins fréquemment rappor- lipidémie sont moins fréquemment déclarées, reflé- France, bien que les niveaux de LDL et d’HbA1c
tée par les personnes nées au Maghreb, mais cette tant probablement un défaut de diagnostic des mesurés par les médecins soient plus élevés. De plus,
association disparaissait après ajustement sur le médecins et/ou une sous-déclaration par ces per- une atteinte ophtalmologique est plus fréquemment
niveau d’études. sonnes. Une complication macrovasculaire a d’ail- rapportée par les patients et les médecins (rétinopa-
leurs été plus souvent rapportée par les personnes thie et traitement par laser), alors que le fond d’œil,
Discussion
moins favorisées, renforçant ces hypothèses. Le nécessaire au diagnostic et au traitement, est moins
L’utilisation d’échantillons issus d’une même popula-
moins bon contrôle glycémique observé (HbA1c fréquemment réalisé. Cela laisse supposer une sous-
tion source (régime général de l’Assurance maladie)
plus élevée) pourrait de plus être lié à des différen- déclaration de certains facteurs de risque vasculaire
selon des méthodologies similaires [4, 5] et la prise
ces ou difficultés de prise en charge médicale. par les personnes nées au Maghreb et/ou un défaut
en compte des structures d’âge et sexe autorisent
Les personnes moins favorisées (ouvriers et niveau de diagnostic et de prise en charge par leur méde-
une comparaison d’Entred et ESPS. Les personnes
d’études inférieur au niveau 3e) ont plus souvent cin, ou même une forme particulière de diabète.
diabétiques de type 2 qui vivent en France ont un
statut socio-économique moins favorisé que la popu- recours à un médecin généraliste mais moins sou- Les données d’Entred présentent plusieurs limites :
lation générale, ce qui s’accorde avec des données vent à un spécialiste. Toutefois, la qualité de leurs les répondants à l’étude étaient globalement mieux
récentes françaises en provenance des centres d’exa- soins (fond d’œil, examen au monofilament) est pris en charge que les non-répondants, sans autre
men de santé [1]. Ces résultats s’expliqueraient essen- moins bonne, ce qui pourrait être lié à l’existence biais lié aux déclarations des médecins [8], ce qui
tiellement par le lien connu entre niveau socio-éco- d’une barrière culturelle. Les personnes moins favo- conduit à une surestimation de la qualité de la
nomique moins favorisé et obésité, le principal facteur risées auraient une moindre connaissance des filiè- prise en charge du diabète.Toutefois, nous ne savons
de risque du diabète de type 2 [6]. La comparaison res de soins, un rapport différent au corps ou à la pas si les personnes moins favorisées ont moins
entre Entred et ESPS comprend toutefois plusieurs maladie et une qualité de communication diffé- souvent répondu. Les données manquantes et l’ab-
limites : enquête par questionnaire posté versus télé- rente avec leur médecin [7]. sence de données sur le montant des revenus ont
phone ou face-à-face ; formulation parfois différente Ces données sont globalement compatibles avec cel- également limité l’analyse. De plus, l’origine ethni-
des questions ; non-réponses fréquentes pour certai- les d’une étude récente sur un petit échantillon de que ou culturelle n’est qu’imparfaitement appro-
Tableau 3 Odds-ratiosa et IC à 95 % mesurant les associations entre le niveau d’études et différents indicateurs, Entred 2001, personnes diabétiques de type 2
âgées de moins de 60 ans / Table 3 Odds-ratios a and 95% CI measuring relationships between the educational level and various indicators. Entred 2001,
people with type 2 diabetes under 60 years of age
État de santé Recours aux soins Qualité des soins
Hypertension Dyslipidémieb Tabagisme Obésité Contrôle $1 $ 12 $1 $1 $1
artérielleb actif b (IMC $ 30 kg/m2) glycémique complication consultations consultation fond examen au
b
insuffisant macro- de médecin de médecin d’œil monofilament
(HbA1c >7 %) vasculairec généralisted spécialisted
< BEPC, niveau 3ème 1 1 1 1,5 [1,0-2,1] 1,9 [1,1-3,3] 2,2 [1,1-4,4] 1,5 [1,0-2,3] 1 1 1
Niveau CAP-BEP 1,0 [0,7-1,3] 1,0 [0,8-1,4] 1,2 [0,8-1,8] 1,5 [1,0-2,2] 2,1 [1,2-3,8] 1,7 [0,9-3,4] 1,2 [0,8-1,9] 1,2 [0,8-1,9] 1,3 [0,9-1,9] 1,2 [0,8-1,8]
> Baccalauréat 1,1 [0,7-1,6] 1,2 [0,8-1,8] 1,0 [0,7-1,6] 1 1 1 1 2,1 [1,3-3,4] 1,8 [1,2-2,7] 1,4 [0,9-2,2]
a Tous odds-ratios ajustés sur âge, sexe, traitement normoglycémiant et ancienneté du diabète – b Également ajusté sur l’indice de masse corporelle – c Également ajusté sur l’indice de masse corporelle, le tabagisme actif,
et la dyslipidémie et l’hypertension autodéclarées – d Également ajusté sur les antécédents de complications macrovasculaires – Sources des données : - Autodéclarations des personnes diabétiques : niveau d’études,
hypertension artérielle, dyslipidémie, tabagisme actuel, poids et taille, complication macrovasculaire (angor, infarctus, revascularisation coronaire), fond d’œil et examen des pieds au monofilament réalisés en 2001 - Déclarations
des médecins : dernier niveau d’HbA1c en 2001 - Données de l’Assurance maladie : consultations de médecins généralistes et consultations de spécialistes (diabétologues, endocrinologues, internistes ou hospitalisation
en service spécialisé de diabétologie, endocrinologie ou nutrition) en 2001
Résumé / Abstract
Introduction – Mayotte, île française de l’archipel des Comores dans Leprosy in Mayotte island, French administrative
l’Océan Indien, est située dans une zone de forte endémicité incluant les division in Comoro Island in 2005
autres îles de l’archipel, Madagascar et l’Afrique de l’Est. La dernière éva-
luation de la situation de la lèpre dans l’île datant de 1998, il nous est Introduction – Mayotte, French island of the Comoro Islands in the Indian
apparu important de réaliser un nouveau bilan, ce d’autant que l’OMS Ocean, is located in a leprosy endemic area including the other islands of the
archipelago, named Madagascar and eastern Africa. The last leprosy epidemi-
s’était fixé pour objectif l’élimination de la lèpre dans le monde en 2005.
ological study in the island was reported in 1998 and since the WHO have
Résultats – L’enquête rétrospective portant sur les années 1999 à 2005, hoped to achieve the complete elimination of leprosy in the world by the end
montre que la maladie est restée à l’état endémique avec une prévalence de of 2005, it seemed important to reassess the current situation.
4,47 /10 000 au 31 décembre 2005 et un taux annuel de détection toujours Results – A retrospective study carried out over the 1999-2005 period showed
élevé (22 à 38 /100 000 habitants). Les caractéristiques des nouveaux cas that the disease was still endemic with a prevalence of 4.47/10 000 population
étaient conformes à celles retrouvées au niveau mondial (prédominance du by 31 December 2005 and a high annual detection rate of new cases (22 to
sexe masculin, des adultes de moins de 45 ans et des formes paucibacillai- 38/100 000 population). The profile of the newly detected cases was in line
res), à l’exception dans la population autochtone d’un pourcentage élevé de with the one reported globally (male predominance, adults aged under
45 years, and paucibacillary forms) with two exceptions: the high percentage
patients de moins de 15 ans (29 %) et de plus du tiers de cas familiaux. Lors
of children under 15 years of age (29%) and more than third of family cases.
du diagnostic, 7,8 % des patients présentaient un handicap de degré 2. Moreover, 7,8% of the new cases presented grade 2 disabilities at the time of
Conclusion – Ces éléments soulignent la nécessité de renforcer la lutte diagnosis.
contre la maladie dans cette île. Conclusion – These features emphasize the need for enhanced leprosy
control in this island.
Mots clés / Key words
Lèpre, maladie de Hansen, Mayotte, Comores, France, épidémiologie / Leprosy, Hansen’s disease, Mayotte, Comoro Islands, France, Epidemiology
Introduction habitants) [1] ni dans l’île d’Anjouan, île de l’Union Matériel et méthodes
En raison de l’efficacité de la polychimiothérapie des Comores où à la même date la prévalence était Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur les
antibacillaire (PCT) recommandée par l’Organisation de 3,11/10 000 habitants [2]. L’île de Mayotte, années 1999 à 2005. Toutes nos données ont été
mondiale de la santé (OMS) depuis 1982, celle-ci collectivité départementale française, est située recueillies à partir des registres du Service de lépro-
s’était fixée comme objectif en 2000 puis en 2005 dans l’archipel des Comores à 300 km de Mada- logie de la Dass. Ce service s’occupe du dépistage
d’éliminer la lèpre comme problème de santé publi- gascar. En 2005, sa population était estimée à passif, du suivi des patients et de la sensibilisation
que en atteignant une prévalence (nombre de patients 170 000 habitants sur une superficie de 374 kilo- à cette maladie de tous les acteurs de santé. Il est
sous PCT à un moment donné pour 10 000 habi- mètres carrés. Lors de notre précédente étude sur composé d’un infirmier léprologue mi-temps et d’un
tants dans les pays touchés par la maladie) infé- la situation de la lèpre entre 1990 et 1998 [3], la médecin référent une journée par semaine.
rieure à 1/10 000 dans le monde. Cet objectif n’a prévalence en 1998 était de 3,12/10 000, confir- L’âge, le sexe et la notion de cas familiaux ont été
pas été atteint dans plusieurs pays d’Afrique de mant le caractère endémique de la maladie dans colligés pour tous les nouveaux cas. En raison d’un
l’Est tels que le Mozambique, Madagascar, la l’île. Il nous a paru intéressant de refaire le point brassage de population important avec les îles voi-
Tanzanie où respectivement la prévalence au sur la situation épidémiologique de la lèpre à Mayotte sines, l’origine et le lieu d’habitation des patients
31 décembre 2004 était de 2,4, 2,5 et 1,3/10 000 depuis notre dernière enquête. ont été précisés : ceux vivant depuis plus 10 ans
50
entre 15 et 45 ans et 19 % avaient plus de 45 ans Depuis 1999, d’importantes actions ont été menées
40 (tableau 1). La seule différence statistiquement dans l’île en matière de lutte anti-lépreuse. En 2003,
30 significative (p<0,001) retrouvée entre les malades la campagne de dépistage au sein des familles
20 autochtones et non autochtones était leur réparti- autochtones ayant eu au moins un cas de lèpre
10
tion par groupe d’âge avec plus d’enfants de moins depuis 1997 a permis la détection de 61 nouveaux
de 15 ans et d’adultes de plus de 45 ans dans le cas, chiffre le plus important de l’étude. Le renfor-
0
1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 groupe des autochtones et plus d’adultes de 15 à cement des activités de formation des personnels
45 ans dans le groupe des patients non autochto- de santé et d’information des malades en matière
nes. Plus du tiers des cas autochtones étaient des de dépistage semble avoir été très utile car de nom-
1
Présence d’une déformation ou d’une lésion visible (mal cas familiaux. Il n’y avait que 10 % de cas fami- breux patients ont été adressés au service par les
perforant...) liaux dans la population non autochtone. médecins, initialement peu formés à cette patholo-
Résumé / Abstract
Introduction – Le streptocoque du groupe B (SGB) est la première cause Group B streptococcus as human pathogen:
des infections néonatales mais sa place dans les infections de l’enfant et de origin of isolates and antibiotic susceptibility
l’adulte en France est à évaluer.
Méthodes – Les circonstances cliniques d’isolement du SGB, les sérotypes Introduction – Group B streptococcus (GBS) is the main cause of neonatal
impliqués et la sensibilité aux antibiotiques des souches ont été évalués infection. Its role in children and adults infections in France has to be
avec l’aide d’un réseau de 29 laboratoires. assessed.
Résultats – 66,4 % des souches de SGB isolées sont issues des prélève- Methods – The clinical circumstances in which group B streptococcus (GBS)
ments effectués chez l’adulte et l’enfant. Les bactériémies surviennent dans strains were isolated, serotypes involved and the antibiotic susceptibility of
84,8 % des cas chez le sujet de plus de 50 ans. Les SGB de sérotype III isolates were evaluated with the contribution of 29 French laboratories.
prédominent chez les souches isolées des infections néonatales (66,6 %). Results – 66.4% of GBS strains were isolated from adults and children.
Chez l’adulte et l’enfant, la majorité des SGB isolés sont de sérotype I 84.8% of bacteriemiae occur in adults over 50. The prevalence of serotype III
(32,7 %) et III (35,9 %). Les souches de SGB sont toutes sensibles aux in neonatal GBS infections was 66.6% while GBS strains isolated from adults
pénicillines et au céfotaxime. La résistance aux tétracyclines est notable were mostly of serotype I (32.7%) and III (35.9%). All isolates were fully
(79,4 %). La prévalence de la résistance à l’érythromycine (20,9 %) est plus susceptible to penicillin and cephalosporin. Resistance to tetracyclin was
élevée pour les souches isolées chez les nouveau-nés (>30 %) que pour noticeable (79.4%). Resistance to erythromycin (20.9%) was higher among
celles isolées chez l’enfant et l’adulte (17,4 %) et pour les SGB de sérotype V GBS strains isolated from neonates (>30%) than among children and adults
(46,9 %). isolates (17.4%) and was observed for 46.9% of serotype V strains.
Discussion-Conclusion – Les différents sérotypes de SGB ont une Discussion-Conclusion – The various GBS serotypes show specificities
certaine spécificité de site anatomique. L’utilisation de l’érythromycine for different anatomic sites. The relevance of using erythromycin for GBS
pour la prophylaxie ou le traitement des infections à SGB mériterait d’être prophylaxis or treatment of GBS infections deserves to be reconsidered.
rediscutée.
Tableau 1 Distribution des sérotypes et de la résistance à l’érythromycine selon l’origine des souches de Streptococcus agalactiae
Table 1 Serotype distribution and resistance to erythromycin among Streptococcus agalactiae strains isolated from humans
Liquides gastriques, périphériquesd 190 (29,8) 52 20 (38,5) 6 (11,5) 18 (34,6) 3 (5,8) 4 (7,7) 0 1 (1,9) 17 (32,7)
e
Infections néonatales certaines 24 (3,8) 12 2 (16,7) 0 8 (66,6) 0 2 (16,7) 0 0 4 (33,3)
Précoces : < 1 semaine 14
Tardives : > 1semaine et < 6 mois 10
Prélèvements enfant et adulte 423 (66,4) 223 73 (32,7) 16 (7,2) 80 (35,9) 5 (2,2) 26 (11,7) 0 23 (10,3) 39 (17,4)
Hémocultures 33 (5,2) 33 14 (42,4) 3 (9,1) 8 (24,2) 0 4 (12,1) 0 4 (12,1) 6 (18,2)
Urines 242f (38) 65 19 (29,2) 2 (3,1) 25 (38,5) 1 (1,5) 12 (18,5) 0 6 (9,2) 11 (16,9)
Tractus respiratoire 14 (2,2) 12 5 (41,7) 0 6 (50) 0 1 (8,3) 0 0 3 (25)
Infections maternellesg 12 (1,9)
Cathéter 4 (0,6)
Stérilet 7 (1,1) 39 10 (25,6) 6 (15,4) 14 (35,9) 1 (2,6) 3 (7,7) 0 5 (12,8) 7 (17,9 )
Sperme 10 (1,6)
Prélèvements ano-génitauxh 16 (2,5)
Suppurations superficiellesi 69 (10,8) 58 18 (31) 5 (8,6) 19 (32,7) 3 (5,2) 5 (8,6) 0 8 (13,8) 11 (18,9)
Suppurations profondes j 16 (2,5) 16 7 (43,7) 0 8 (50) 0 1 (6,3) 0 0 1 (6,2)
Total 637 287 95 (33,1) 22 (7,7) 106 (36,9) 8 (2,8) 32 (11,1) 0 24 (8,4) 60 (20,9)
N = nombre de souches – a La sélection de souches, pour l’étude des sérotypes et des CMI dans chaque catégorie de prélèvement, a été effectuée en étudiant toutes les souches pour les catégories à effectif <50 (voir méthode)
et par tirage au sort pour obtenir un échantillon d’au moins 50 souches pour les catégories à fort effectif – b NT = non typable – c Nombre de souches intermédiaires ou résistantes à l’érythromycine – d Souches isolées
de liquides gastriques de nouveau-nés dans les situations obstétricales et néonatales définies comme critères majeurs et mineurs de suspicion d’infection néonatale – e Définies comme un prélèvement central positif ou un liquide
gastrique positif avec des signes cliniques et/ou biologiques d’infection – f Dont 190 souches chez les patients de sexe féminin et 228 souches chez l’adulte de plus de 20 ans – g Lait maternel, endométrites post-partum
h Bartholinite, abcès marge anale ou scrotum, balanite, orchite – i Mal perforant, lésions cutanées primitives ou plaies opératoires superficielles – j Os, articulations, prothèses, suppurations post-chirurgicales profondes
Les phénotypes de résistance aux macrolides ont revanche, cette enquête indique que le SGB est un damycine) que pour les souches de portage vagi-
été recherchés sur les souches intermédiaires (I) agent non exceptionnel de suppurations superfi- nal (16,8 % et 13 % respectivement [3]). Dans notre
(26 souches) ou résistantes (R) (34 souches) à cielles cutanées (69/423 des souches isolées chez échantillon, la résistance aux macrolides concerne
l’érythromycine : 43 souches (71,7 %) ont présenté l’adulte, tableau 1). Les circonstances cliniques exac- plus spécifiquement les souches isolées chez le nou-
le phénotype MLSB constitutif, 9 souches (15 %) le tes de survenue de ces infections cutanées ne peu- veau-né (>30 %). Le lien éventuel avec la mise en
phénotype MLSB inductible et 8 souches (13,3 %) vent être documentées par ce travail. Cependant, place de la prophylaxie à l’accouchement en France
le phénotype M. dans 10 des 69 cas d’infections cutanées, le micro- est possible mais ne peut être établi par ce travail.
La résistance à l’érythromycine (I+R) a varié en biologiste a signalé spontanément qu’il s’agissait Ce niveau de résistance ne s’explique pas par une
fonction de l’origine des prélèvements (tableau 1). d’un prélèvement chez un patient diabétique, situa- forte prévalence des sérotypes V fortement résis-
Les souches isolées des liquides gastriques de nou- tion clinique au cours de laquelle l’infection à SGB tants à l’érythromycine - 46,9 % des sérotypes V
veau-nés et d’infections néonatales certaines ont n’est souvent maîtrisée qu’avec l’amputation [2]. sont résistants dans cette étude - dans les liquides
été significativement plus résistantes (I+R) à l’éry- gastriques qui n’est que de 7,7 %. Quoi qu’il en
Lors des colonisations néonatales (liquide gastri-
thromycine (32,7 % et 33,3 % des cas respective- soit, ces résultats remettent en cause l’utilisation
que), le sérotype I (38,5 %) est un peu plus fré-
ment) que celles de l’enfant et l’adulte (17,4 %) de l’érythromycine pour la prophylaxie chez les
quent que le sérotype III (34,6 %), mais le
(test du Khi carré, p = 0.003). Parmi les 60 souches sujets allergiques, et interdit l’utilisation de cette
sérotype III est prépondérant dans les infections
de SGB résistantes (I+R) à l’érythromycine, 14 sou- molécule pour traiter tout processus infectieux sus-
néonatales (66,6 %) comme préalablement décrit
ches ont été de sérotype I (23,3 %), 17 de sérotype III pecté au moment de l’accouchement. Dans ces cir-
[1]. Chez l’enfant et l’adulte, la distribution des
(28,3 %) et 15 de sérotype V (25 %). Ainsi, cette constances, le céfotaxime peut être proposé comme
sérotypes est globalement équivalente à celle obser-
résistance a concerné 14 des 95 souches de séro- alternative. Les allergies croisées pénicilline-céfo-
vée dans les colonisations néonatales. Néanmoins,
type I (14,7 %), 17 des 106 souches de sérotype III taxime existent mais sont rares.
les souches de sérotype I apparaissent comme pré-
(16 %), et 15 des 32 souches de sérotype V (46,9 %).
pondérantes chez l’adulte au cours des infections Composition des réseaux
Chez l’enfant et l’adulte, la prévalence de la résis- les plus graves (hémocultures, tractus respiratoire, La liste des laboratoires et le nom des biologistes ayant
tance à la clindamycine n’est que de 13 % (29/ suppurations profondes, tableau 1). En outre, les participé au recueil des souches est consultable sur :
223 souches) alors qu’elle atteint 23 % (12/52 sou- souches de sérotypes V, considérées comme émer- www.invs.sante.fr/beh/2006/45/index.htm
ches) pour les souches de liquide gastrique et gentes [1, 5], pourraient avoir un tropisme particu- Références
16,7 % (2/12 souches) pour celles isolées d’infec- lier pour le tractus urinaire chez l’adulte puisque [1] Schuchat A. Epidemiology of group B streptococcal disease
tions néonatales. 46,2 % des sérotypes V isolés chez l’adulte (12/26, in the United States: shifting paradigms. Clin. Microbiol. Rev.
1998; 11: 497-513.
tableau 1) proviennent d’urine. Les principaux séro-
Discussion-Conclusion [2] Altrichter Loan C, Legout L, Assal M, Rohner P, Hoffmeyer
types de SGB impliqués en pathologie humaine P, Bernard L. Infections sévères à Streptococcus agalactiae du
Le SGB est un pathogène majeur pour le nouveau- pied diabétique. Rôle délétère du Streptococcus agalactiae?
semblent donc exprimer une certaine spécificité de
né. Cependant, nos résultats indiquent que cette Presse Med 2005; 34:491-4.
site anatomique possiblement en rapport avec des
bactérie est très fréquemment isolée de patholo- [3] Loulergue J, Couhé C, Grasmick C, Laudat P, Quentin R.
capacités d’adaptation, de virulence ou de régula- Sensibilité aux antibiotiques des souches de streptocoque du
gies de l’enfant et de l’adulte en dehors de la gros-
tion propres à chacun de ces sérotypes [6]. groupe B de portage vaginal isolées en France, 2003. BEH
sesse et de la période néonatale (2/3 des isolats) 2004; 69-70.
par des laboratoires ayant pourtant en charge des Le SGB issu de produits pathologiques comme celui [4] Kong F, Gowan S, Martin D, James G, Gilbert GL. Serotype
maternités effectuant plus de 1 000 accouchements isolé de la flore vaginale des femmes enceintes [3] identification of group B streptococci by PCR and sequen-
cing. J. Clin. Microbiol. 2002; 40:216-26.
par an. Dans cette population, les bactériémies reste sensible à la pénicilline, à l’amoxicilline et au
[5] Poyart C, Jardy L, Quesne G, Berche P, Trieu-Cuot P. Genetic
à SGB touchent essentiellement le sujet âgé céfotaxime, trois antibiotiques dont l’utilisation reste basis of antibiotic resistance in Streptococcus agalactiae
(> 70 ans, figure 1), confirmant que cette bactérie par conséquent pertinente. La prévalence de la résis- strains isolated in a french hospital. Antimicrob. Agents
Chemother, 2003; 47:794-7.
est un pathogène opportuniste pour les sujets les tance aux macrolides est un peu plus élevée pour
[6] Doran KS, Nizet V. Molecular pathogenesis of neonatal
plus fragiles [1]. Le nombre important d’isolements les souches isolées de produits pathologiques group B streptococcal infection: no longer in its infancy. Mol
de SGB de prélèvements d’urine était attendu. En (20,9 % pour l’érythromycine et 15 % pour la clin- Microbiol 2004; 54:23-31.
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