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Introduction
Souvenir de la nuit du quatre est extrait du recueil poétique et satirique Les Châtiments publié
en 1853 : 7 livres aux titres ironiques, au ton polémique : pamphlets. Dénonce politique de Louis-
Napoléon Bonaparte (Napoléon III).
Ici, troisième texte du livre deux : épisode qui a suivi le coup d'état. Insurrection républicaine a
été réprimée ; un enfant est mort. Victor Hugo a participé à la toilette funèbre, dans un quartier
populaire. Texte poétique de cet épisode qui a bouleversé Victor Hugo.
Le texte se présente comme un récit.
Commentaire littéraire
Passage au discours direct fait varier les modalités de ton et de temporalité. Interrompu par deux
vers de récit ; v. 40 et 41.
- v. 26 et 27 : indignation (vers exclamatif) > verbe " crier " souligne sa douleur. Force de ce vers
tient au fait que le narrateur est pris à témoin : " monsieur "
- v. 28 à 30 : évocation de l'image de l'enfant vivant.
- Retour au présent, interrogation douloureuse marquée par incompréhension
- v. 33 à 39 : évocation de l'enfant le matin même de sa mort : souvenir plus récent et plus
douloureux. Présence de l'enfant soulignée par " là ".
Dénonce injustice à faire mourir un enfant plutôt que vieux. Accusation plus précise : " M.
Bonaparte " explicitement nommé
- Se livre à interrogation sur son propre avenir, raisons de cette mort. Absence de justification. > >
deux vers de récit puis suite du discours > réaction du narrateur et ami.
- Vers 58 : conclusion faussement logique "c'est pour cela que " > semble établir le lien entre
comportement de Napoléon III et la mort de l' enfant.
- 3 derniers vers : généralisation
Texte qui se veut dénonciateur, recours à l'émotion et au pathétique.
B. La simplicité du lieu
Emotion naît du contraste entre la simplicité du logis et la dureté de la scène représentée, à deux
reprises au moins :
- v. 2-3 : Accumulation adjectifs > sens très fort, insiste sur le caractère humble du logis ; milieu
modeste, étranger à la violence
- v. 19-20 : Renforce l'image de la vie paisible, bien rangée.
C. Le comportement de la grand-mère
Se comporte avec beaucoup de tendresse et de sollicitude, comme s'il était malade : v. 14, 31
S'oppose à l'idée de la mort : " cependant " v. 20
D. L'image de l'enfant mort
Contraste : passé heureux, prometteur > fait naître l'émotion, la révolte. v. 8 " toupie en buis ", v.27
à 30 : Grand-mère > souligne l'injustice de cette mort. Indicateur temporel : " ce matin "
F. L'expression de l'incompréhension
Le poète répond avec un engagement politique. La dénonciation naît du pathétique qui contribue
à mettre l'injustice en avant. Mais le poète cherche la responsabilité, de manière progressive :
Dans le récit, nous avons " on ", relativement général, ensuite " ils ", puis " M. Bonaparte ". > Tout
d'abord l'idée de responsabilité collective de la population, ensuite l'idée de dissociation de la grand-
mère, puis la responsabilité directe. Sujet de l'infinitif " tuer ". Il existe un registre ironique.
Association inattendue entre " prince " et " pauvre ". Par " richesse " : côté superficiel et luxueux
de la vie de Napoléon. Accumulation : effet accusateur, contraste avec pauvreté de l'enfant.
Effet de décalage entre les biens recherchés et possédés, et le rôle moralisateur. Rapport
faussement logique.
Accusation de l'idolâtrie dont il est le sujet v. 57, fausse logique v. 58-60. Rapprochement entre
caprices du prince et mort de l'enfant. Critique renforcée par généralisation : " une " > " des ".
Précision de l'âge.