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Appliquées Libano-Française
2019-2020
Références
1
Table des matières
1 Introduction 8
1.1 Le béton armé : de quoi s'agit-il ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.1 Les atouts du béton armé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.2 Pourquoi du béton ? . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
1.1.3 L'association gagnante béton-armatures . . . . . . . . . . . . . . . . 9
1.2 Bases réglementaires . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.1 Présentation des Eurocodes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
1.2.1.1 L'Eurocode 2 . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.2 Conception selon l'Eurocode . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.2.1 Conception semi-probabiliste . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.2.2.2 Etats limites . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 12
1.3 Notations . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.1 Le béton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.3.2 Les aciers à béton . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4 Dénitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.1 Actions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 13
1.4.2 Eets des actions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.3 Sollicitation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.4 Capacité résistante . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.5 Valeurs de calcul . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.6 Valeurs caractéristiques . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
1.4.6.1 Cas des propriétés mécaniques des matériaux . . . . . . . . 14
1.4.6.2 Cas des actions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.5 Unités . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.6 Convention de signes . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
1.7 Convention de représentation . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 16
2
TABLE DES MATIÈRES 3
8
CHAPITRE 1. INTRODUCTION 9
Dernier avantage et non des moindres : son prix relativement modique. En 2011 en
France, 1 m3 de béton courant (un C25/30) livré sur le chantier coûtait un peu moins
de 90 ¿ hors taxes.
En contrepartie, il présente des défauts qui seraient rédhibitoires sans l'association d'arma-
tures.
Il a une faible résistance en traction et est fragile. La fragilité est dangereuse et il faut
absolument s'en prémunir. Elle est cause de ruptures brutales, comme du verre, sans
signe avant-coureur.
Dernier défaut dont il faut s'accommoder : le retrait. Hors les cas de durcissement
sous l'eau ou en milieu très humide, le béton a du retrait qui est source de ssuration
non désirée. On canalise le problème en créant des joints de retrait . Ses eets sont
particulièrement visibles sur les éléments peu armés durcissant à l'air. C'est notamment
le cas des dallages. À défaut de joints, des ssures apparaissent et se développent,
espacées de 5 m environ. Un exemple très visible est aussi celui des murets séparateurs
ou de protection le long des routes comme illustré sur la gure 1.1.
Figure 1.1. Fissures de retrait, une tous les 5 m environ (exemple d'un muret séparateur
d'autoroute) [1].
La ductilité est le contraire de la fragilité, elle est essentielle à la sécurité. Un élément ductile
plie, s'étire, se déforme et ne rompt que tardivement. Ses fortes déformations et larges ssures
qui précèdent sa rupture alertent les utilisateurs avant qu'il soit trop tard. De plus, elles sont
accompagnées d'une forte consommation d'énergie qui peut être salvatrice. C'est notamment
sur cette consommation d'énergie que s'appuie la résistance antisismique.
Le béton armé est l'association gagnante du béton et des armatures. Le béton, dur et
dicilement altérable, il ne plie pas mais casse. L'armature, résistante et ductile, elle plie
mais ne rompt pas , ou ne rompt qu'après une très grande déformation.
Le mot association traduit la coopération entre béton et armature mais indique
aussi la nécessité d'un contact intime et d'une adhérence la plus parfaite possible entre
eux deux.
L'association est gagnante car il y a synergie : l'élément béton armé a des performances
bien supérieures à l'addition des performances de chacune de ses deux composantes
(l'élément en béton seul d'une part, l'armature seule d'autre part).
Un exemple d'association gagnante est illustré par le cas d'une échelle, association des deux
composantes que sont, d'une part ses deux montants, d'autre part ses barreaux (Figure 1.2).
1.2.1.1 L'Eurocode 2
En ce qui concerne les constructions en béton, les normes françaises comme le BAEL
(Béton Armé aux États Limites) et le BPEL (Béton Précontraint aux États Limites) seront
abandonnées au prot de l'Eurocode 2 et de ses applications nationales françaises.
Etats limites ultimes Les états limites ultimes sont atteints lorsque la stabilité de la
structure n'est plus assurée. Les personnes ne sont plus en sécurité. Les calculs s'appuient
sur une modélisation du comportement en phase ultime (la phase de rupture dans le cas
d'une poutre).
Deux cas sont distingués :
Dimensionnement vis-à-vis des actions courantes.
Dimensionnement vis-à-vis des actions accidentelles.
CHAPITRE 1. INTRODUCTION 13
Etats limites de service Les états limites de service sont atteints lorsque la structure ne
remplit plus son usage dans des conditions normales d'utilisation sans pour autant que la
ruine de la structure soit engagée.
Les états limites de service se déclinent en trois catégories :
ELS caractéristiques.
ELS fréquents.
ELS quasi permanents.
1.3 Notations
1.3.1 Le béton
Les grandeurs relatives au béton sont repérées par l'indice c (comme concrete en Anglais).
Les contraintes et déformations normales (compression ou traction) sont symbolisées par
les lettres grecques σ et ε assorties d'abord de l'indice c pour préciser qu'il s'agit de béton,
puis précisées par d'éventuels indices complémentaires.
Parmi eux :
l'indice t signale une traction ;
l'indice c, qui signalerait une compression, est en revanche sous-entendu et omis ; il n'y
a qu'une exception à cette règle : l'aire Acc de la zone de béton comprimé dans une
section droite d'un élément échi.
Les modules d'élasticité ou de déformation son notés E et précisés par les indices utiles. Les
résistances sont toutes symbolisées par la lettre f , complétée par les indices nécessaires.
1.4 Dénitions
1.4.1 Actions
Ce sont les diérents eorts agissant sur une structure. On distingue notamment le poids
propre G (G comme gravity ), les actions variables non accidentelles dont la désignation
générique est Q, les actions accidentelles ou exceptionnelles notées A.
CHAPITRE 1. INTRODUCTION 14
1.4.3 Sollicitation
C'est la résultante de l'eet des actions (donc avec l'indice E ) sur une section donnée. A
savoir : moment échissant ME , eort tranchant VE , éventuels eort normal NE et moment
de torsion TE .
Lorsqu'il n'y a pas d'ambiguïté possible, l'indice E est omis.
ME ≤ MR
1.5 Unités
Le choix des unités est primordial pour la bonne réalisation des calculs. An de ne pas
faire d'erreur dans les applications numériques, il est vivement conseillé de toujours utiliser
les unités internationales pour mener les calculs.
Si les contraintes sont exprimées en M P a, c'est-à-dire en M N/m2 , alors la cohérence
impose d'exprimer :
les eorts en M N ,
les longueurs en m,
les aires en m2 ,
les moments en M N.m.
Note :
Longueurs : 1 cm = 102 m ; 1 mm = 103 m.
Forces : 1 kN = 103 N ; 1 M N = 106 N .
Contraintes : 1 P a = 1 N/m2 ; 1 M P a = 106 P a = 1 N/mm2 ; 1 kP a = 103 P a =
10−3 M P a = 1 kN/m2 .
le moment échissant M est la somme des moments par rapport à la section considérée
des actions et réactions à sa gauche. Le moment pour une poutre horizontale orientée
de gauche à droite est positif, s'il tend à comprimer la bre supérieure (s'il fait tourner
dans le sens des aiguilles d'une montre).
La convention de signes utilisée pour le béton est lié à son comportement mécanique :
les contraintes de compression sont prises positives,
les déformations liées à la compression (raccourcissement) sont prises positives.
La convention de signes utilisée pour l'acier est lié à son comportement mécanique :
les contraintes de traction sont prises positives,
les déformations liées à la traction (allongement) sont prises positives.
18
CHAPITRE 2. BASES DE CALCUL DES STRUCTURES 19
Tableau 2.1. Poids volumique des matériaux le plus souvent rencontrés en bâtiments [1].
Matériau Poids volumique
(kN/m3 )
Béton de poids courant :
non armé 24
armé 25
au coulage (gorgé d'eau) +1 kN/m3
Béton léger 9 à 20
Mortier de ciment 19 à 23
Mortier de chaux 12 à 18
Plâtre 10
Brique pleine 21
Pierre 27 à 30
Sable et gravier en vrac sec 15 à 16
Très humide 18 à 20
Bois de charpente ≈8
Tableau 2.2. A titre indicatif : Poids surfacique de quelques éléments courants de bâtiments
[1].
Elément Poids surfacique
(kN/m2 )
Plancher poutrelles et entrevous
entrevous béton ou brique creux :
16 + 4 2,6
20 + 4 3,0
entrevous polystrène isolants :
20 + 4 1,8
Enduit monocouche 0.1
Isolation intérieure + plaque de plâtre 0.2
Terrasse non accessible
étanchéité multicouche 0,12
Elément Poids surfacique
(kN/m2 par cm d'épaisseur)
Dalle en béton armé 0,25
Mur banché 0,24
Mur en agglomérés pleins sans enduit 0,22
Mur en blocs béton creux ou briques creuses sans enduit 0,15
Terrasse non accessible
éventuelle forme de pente ≈ 0,2
isolation thermique -
protection étanchéité ≤ 5 cm de gravillon 0,18 à 0,20
CHAPITRE 2. BASES DE CALCUL DES STRUCTURES 21
Tableau 2.3. Valeurs des coecients de réduction Ψ en fonction des catégories [2].
Action Ψ0 Ψ1 Ψ2
Charges d'exploitation des bâtiments
Catégorie A : habitation, zones résidentielles 0,7 0,5 0,3
Catégorie B : bureaux 0,7 0,5 0,3
Catégorie C : lieux de réunion 0,7 0,7 0,6
Catégorie D : commerces 0,7 0,7 0,6
Catégorie E : stockage 1,0 0,9 0,8
Catégorie F : zone de trac, véhicules de poids ≤ 30 kN 0,7 0,7 0,6
Catégorie G : zone de trac, véhicules entre 30 et 60 kN 0,7 0,5 0,3
Catégorie H : toits 0 0 0
Charges dues à la neige sur les bâtiments
Charge de neige pour les bâtiments situés à H > 10000 m 0,7 0,5 0,2
Charge de neige pour les bâtiments situés à H ≤ 10000 m 0,5 0,2 0
Charges dues au vent sur les bâtiments 0,6 0,2 0
Action de la température (hors incendie) dans les bâtiments 0,6 0,5 0
Les éléments porteurs de la structure doivent être vériés sous charge caractéristique
surfacique uniformément répartie q et sous charge caractéristique ponctuelle Q. Les valeurs
à prendre pour les charges d'exploitation sont codiées dans la partie 1-1 de la norme NF
EN 1991 et son Annexe nationale française (tableau 2.4). Très généralement, le calcul basé
sur q est déterminant.
Pour les catégories F et G, les caractéristiques géométriques de la charge concentrée Q
sont indiquées sur la gure 2.1.
Tableau 2.4. Classication des ouvrages et valeurs caractéristiques des charges d'exploita-
tion [1].
Catégorie Usage q Q
(kN/m )
2
(kN)
A Habitations et locaux résidentiels
Planchers 1,5 2,0
Escaliers 2,5 2,0
Balcons 3,5 2,0
B Bureaux 2,5 4,0
C Lieux de réunion
C1 : espaces équipés de tables 2,5 3,0
C2 : espaces équipés de sièges xes 4,0 4,0
C3 : espaces sans obstacle à la circulation 4,0 4,0
C4 : espaces permettant des activités physiques 5,0 7,0
C5 : espaces susceptibles d'accueillir des foules 5,0 4,5
importantes
D Commerces
D1 : commerces de détail courants 5,0 5,0
D2 : grands magasins 5,0 7,0
E Stockage
E1 : possibilité d'accumulation de marchandises 7,5 7,0
E2 : usage industriel Voir NF EN 1991-3
F Zone de trac
Véhicules ≤ 30 kN 2,3 15,0
G Zone de trac
30 ≤ Véhicules ≤ 30 kN 5,0 90,0
H Toiture inaccessible sauf pour entretien 1,0 1,5
I Toiture accessible pour les usages Valeurs des locaux
des catégories de A à D y donnant accès
CHAPITRE 2. BASES DE CALCUL DES STRUCTURES 23
plâtre ou en brique. Elles sont considérées mobiles par démolition et reconstruction. En eet,
durant la vie de l'édice, généralement prévue pour 50 ans, il y a une forte probabilité que
les cloisons initiales soient démolies et reconstruites ailleurs pour réaménagement des locaux.
Le poids de ces cloisons mobiles peut être assimilé à une charge uniformément répartie à
ajouter aux charges d'exploitation q :
Cloisons constituées de deux plaques de plâtre séparées par un carton alvéolé ou par
une structure métallique légère et isolation (poids propre ≤ 1, 0 kN/ml) :
q = 0, 5 kN/m2
Cloisons en carreaux de plâtre ou brique plâtrière + un enduit plâtre sur chaque face
(épaisseur nie ≈ 7 cm ; poids propre ≤ 2, 0 kN/ml) :
q = 0, 8 kN/m2
q = 1, 2 kN/m2
C'est la combinaison des vérications relatives aux limitations de l'ouverture des ssures
et des èches. En béton armé ce sont les vérications les plus importantes.
CHAPITRE 2. BASES DE CALCUL DES STRUCTURES 25
2.3 Matériaux
Pour adapter la sécurité au niveau requis pour chaque type de calcul (ELU sous actions
courantes (calcul de base), ELU sous actions accidentelles, ELS), les coecients partiels de
sécurité matériau sont utilisés pour assurer le passage des valeurs caractéristiques au
valeurs de calcul repérées par l'indice d.
Les coecients partiels de sécurité matériau (coecients réducteurs) relatifs au béton et
à l'acier sont notés respectivement γc et γs . Ils sont appliqués aux capacités de résistance et
de ce fait n'interviennent que dans les calculs à l'ELU.
Les valeurs des coecients partiels γc et γs pour chaque état limite sont données dans le
tableau 2.5.
Tableau 2.5. Valeurs des coecients partiels de sécurité matériau relatifs au béton et à
l'acier [1].
Etat limite γc γs Marge de sécurité
A l'ELU
Sous actions courantes 1.5 1.15 Marge de sécurité vis-à-vis de la
rupture voisine de 2
Sous actions accidentelles 1.2 1.0 Sécurité juste nécessaire pour éviter
la rupture
A l'ELS 1.0 1.0 Pas de marge de sécurité vis-à-vis
des conditions requises pour l'ELS