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Universidad Pedagógica Nacional

Littérature Francophone I
Professeur : Oscar Ovalle
Étudiants : Xilena Bazurto Martínez et Lorena Sofía Betancourt.
Exercice de dissertation

« J’appelle expérience un voyage au bout du possible de l’homme » - Georges Bataille

L’expérience se définit comme l’acquisition de la connaissance par la pratique, c’est-à-


dire, par la confrontation de l’homme avec le monde. Ainsi, la phrase célèbre « J’appelle
expérience un voyage au bout du possible de l’homme » dite par le philosophe Georges Bataille,
nous conduit à nous interroger sur les limites que l’expérience nous permet d’atteindre. Bien
que nous soyons conscients que ce n’est que par la raison que nous pouvons franchir ces limites
imposées par l’expérience, c’est en utilisant les sens que nous établissons un contact avec le
monde et que nous esquissons un point de départ pour expérimenter tout ce qu’il nous offre.
Sans aucun doute, nous sommes ici confrontés au plus grand problème philosophique de
l’histoire : l’opposition entre la raison et les sens.

Partons du fait que l’expérience recèle un ensemble de pratiques qui constituent la


connaissance de l’homme. D’une part, dans son texte « L’expérience intérieure » (1943)
George Bataille propose que les sens ne puissent pas être exclus de l’expérience ; au contraire,
ils comprennent la seule façon que nous avons de plonger dans les différentes expériences et
de les transformer en plaisir. Afin de pouvoir expérimenter ce que les sens eux-mêmes nous
demandent, Bataille (1943) affirme :

C’est la séparation de la transe des domaines du savoir, du sentiment, de la morale,


qui oblige à construire des valeurs réunissant au dehors les éléments de ces domaines
sous formes d’entités autoritaires, quand il fallait ne pas chercher loin, rentrer en soi-
même au contraire pour y trouver ce qui manqua du jour où l’on contesta les
constructions. « Soi-même », ce n’est pas le sujet s’isolant du monde, mais un lieu de
communication, de fusion du sujet et de l’objet. (pag. 13)
Évidemment, Bataille distingue trois domaines dans la nature de l’homme. En premier
lieu, le domaine du savoir - synonyme de la raison -, qui s’oppose directement à la jouissance
complète - offerte par l’expérience - et est le maximum limitatif pour que l’homme déclenche
ses sens instinctifs, ainsi que de parvenir à vivre par lui-même l’expérience intérieure ; pour
reprendre les termes de l’auteur « Mais – il est indéniable – l’avancée de l’intelligence eut pour
effet secondaire de diminuer le possible en un domaine qui parut à l’intelligence étranger :
celui de l’expérience intérieure » (Bataille, 1943, pag. 12)
En second lieu, Bataille mentionne le domaine des sens, ceux qui nous permettent de
nous frayer un chemin dans le monde de l’expérience, allant des plus simples aux expériences
les plus tentantes et les plus effrénées, où il n’y a pas de place pour la raison, moralité – qui est
le troisième domaine de l’auteur-, ni autorité, sauf celle que nous nous imposons nous-mêmes.
En maîtrisant les sens, l’homme se trouve lui-même et découvre ce que Bataille appelle « une
nouvelle théologie mystique », dans laquelle il n’y a pas d’autre autorité que l’homme lui-même
et ses passions. « Et se dissolvant dans cette nouvelle façon de penser, elle se trouve n’être plus
qu’héritière d’une théologie mystique fabuleuse » (Bataille, 1943, pag. 13)

D’autre part, Charles Baudelaire dans son ouvrage « Les fleurs du mal » (1857) dénote
une esthétique littéraire entièrement centrée sur les sens, qui déplace la raison, en donnant une
importance totale aux expériences de l’auteur et à son opposition catégorique à la logique.
Clairement, dans ses œuvres, nous pouvons remarquer un ton existentialiste, caractéristique du
modernisme français, qui renforçait les idées de l’auteur sur l’évasion à la réalité rationnelle et
limitante du monde bourgeois et lui permettait de faire l’expérience de tout ce qui était hors de
sa raison, mais à portée de leurs sens. Pour illustrer ce qui précède, il faut frapper le poème «
XVI. - Châtiment de l’Orgueil » où Baudelaire (1857) affirme :
« Immédiatement sa raison s’en alla.
L’éclat de ce soleil d’un crêpe se voilà ;
Tout le chaos roula dans cette intelligence,
Temple autrefois vivant, plein d’ordre et d’opulence,
Sous les plafonds duquel tant de pompe avait lui.
Le silence et la nuit s’installèrent en lui,
Comme dans un caveau dont la clef est perdue.
Dès lors il fut semblable aux bêtes de la rue,
Et, quand il s’en allait sans rien voir, à travers
Les champs, sans distinguer les étés des hivers,
Sale, inutile et laid comme une chose usée,
Il faisait des enfants la joie et la risée. » (pag. 33)
Il est évident que Baudelaire divise la raison du bonheur -sens-, car ce n’est que lorsque
l’intelligence manque que la joie et l’extase de l’expérience fleurissent, non seulement dans les
écrits passionnels qui se réfèrent directement à la vie de l’auteur, mais dans la satisfaction que
le lecteur éprouve dans ces passages. Cependant, les sens ne nous permettent d’expérimenter
que l’inconnu sans nous donner une approche de l’équité, caractéristique fondamentale de la
raison.
Bien que pour Bataille la raison limite le voyage de l’expérience, pour Montaigne c’est
un but où on atteint finalement la maîtrise absolue de soi, en réussissant à libérer l’homme de
toutes ses impulsions et charges émotionnelles, en prenant la signification de l’expérience
comme une forme de connaissance et de maturité qui facilite la pratique autonome de ce qui a
été appris face à la confrontation avec le monde. Dans son texte « De l’expérience » Montaigne
(1573) offre quelques exemples qui soutiennent cette conception sage de la raison. L’un de ces
exemples est le paragraphe dans lequel l’auteur critique la pratique de la médecine :
« Ainsi Platon avait raison de dire que pour être vrai médecin, il serait nécessaire que
celui qui l’entreprendrait eût passé par toutes les maladies qu’il veut guérir et par tous
les accidents et circonstances de quoi il doit juger. C’est raison qu’ils prennent la
vérole s’ils la veulent savoir panser. Vraiment je m’en fierais à celui-là. » (pag. 43)
Il ressort de ce qui précède que, bien que la médecine se constitue comme un savoir ou
une science logique, l’être humain est incapable de guérir un autre sans avoir éprouvé les
symptômes dont il souffre, ou d’autre part, il est impossible qu’il souffre des symptômes d’une
maladie et n’ait pas la connaissance de se guérir. L’expérience doit donc être étroitement liée
à la raison, car c’est ainsi que la connaissance est générée et que les limites de l’être humain
sont transcendées.
En conclusion, les trois auteurs français parlent de l’expérience en mettant en évidence
deux conceptions différentes : Pour Bataille et Baudelaire, l’expérience doit se détacher de la
raison et se plonger dans les sens et sentiments, car c’est quand l’être humain se laisse dominer
par les sens qu’il peut vraiment atteindre l’expérience tant qu’il obtient des expériences qui ne
dépassent pas les limites sensorielles. Sous cette idée, l’œuvre des deux auteurs représente une
esthétique complètement dominée par les sens, existentialiste et, à son tour, surréaliste tant
l’expérience est une façon d’échapper à la réalité, qui est, la raison. Au contraire, pour
Montaigne, la raison doit se concilier avec l’expérience pour pouvoir générer une connaissance
réelle et significative en l’homme qui lui permette d’avoir le contrôle sur lui-même et sur ce
qui l’entoure. Cependant, pour les trois auteurs, l’expérience représente une nouvelle façon de
penser qui imprègne l’action du sujet. Cependant, est-il possible de réconcilier la raison et les
sens de manière à transformer ce que le lecteur entend comme expérience ?

Références

Bataille, G. (1943). L’expérience intérieure. (L. A. Boldt-Irons, Trad.) Éditions Gallimard,


Universidad Estatal de Nueva York. Récupéré sur
http://palimpsestes.fr/textes_philo/bataille/experience-interieure.pdf
Baudelaire, C. (1857). Les fleurs du mal. Auguste Poulet-Malassis. Récupéré sur
http://elg0001.free.fr/pub/pdf/baudelaire_les_fleurs_du_mal.pdf
Montaigne, M. d. (1573). Les Essais. MILLE ET UNE NUITS.

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