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BIBLIOGRAPHIE :
LEYENS : Ere de la cognition (1997)
LEYENS : Sommes-nous tous des psychologues ? (1983)
YZERBIT : Comprendre et juger autrui (1996)
DESCHAMPS : Explications quotidiennes : perspectives psychologiques (2000)
LEYENS... : Stéréotypes et cognition sociale (1996)
VALGRAM : Fondements de la psychologie sociale
I ) Introduction
1. Le terme de cognition
BRUNNER et TAGGIURI l'ont défini en 1958, mais le terme est plus ancien, et est déjà
utilisé par HEIDER en 1948. Son sens est vague au début, et il y a d'abord une confusion
entre la connaissance des personnes, et l'influence des facteurs sociaux. Cela correspond à la
perception sociale et la façon dont elle est influencée par des facteurs sociaux.
On a par exemple demandé à des enfants d'origine sociale favorisée ou défavorisée d'estimer
la taille d'une pièce de monnaie. Les premiers l'estimaient plus petite que les seconds.
Piaget accordait aussi une importance aux interactions sociales, en leur attribuant un effet
d'accélération des passages de stades.
La psychologie sociale présente deux courants historiques, selon leur orientation majeure,
qu'elle soit plus psychologique (psychologie sociale) ou plus sociale (socio-psychologie).
On peut définir la psychologie sociale comme l'étude du comportement (et de la cognition)
d'individus, tel qu'il est influencé par le comportement d'autrui.
a ) La psychologie de la forme
La Gestalt postule :
L'individu ne réagit pas à des stimuli isolés, mais à des configurations, des formes.
Le traitement des parties procède du traitement de l'ensemble. Le traitement est
d'abord global. Un élément prend sa signification de la structure de l'ensemble auquel
il appartient.
La signification est donnée par le sujet.
On parle des transformations subies par les informations, des opérations par lesquelles elles se
transforment ou en génèrent d'autres. Un exemple de la création de nouvelles info sont les
inférences que l'on produit en présence d'un événement partiel (ex. : voir arriver un élève en
retard ; inférer les causes).
La métaphore de l'ordinateur est limitée notamment par le fait que ce dernier n'est pas sensible
à la structure.
4. Définitions
Elle ne concerne plus uniquement les personnes, mais également les événements, les groupes
d'individus, soi... tout ce qui constitue la réalité sociale.
Elle s'étend également, au delà de la perception, aux catégorisation, attributions, relations
inter-groupes, attitudes... La cognition sociale n'est plus à considérer comme objet d'étude,
mais comme courant, capable de traverser toute la psychologie sociale, avec ses outils, ses
postulats, etc.
1 ) Plusieurs définitions
La notion de perception sociale fait aussi référence à la façon dont la perception (d'objets,
d'individus, de situations...) peut être influencée par des valeurs sociales (cet aspect sera peu
étudié dans ce cours).
La première différence entre objet et sujet est que la source d'information diffère. Dans le cas
de personnes, la cible est dynamique alors qu'elle est stable si elle est un objet. Cela laisse
donc supposer la possibilité d'un effet différent sur la perception.
La position de ce modèle ancien était donc que la perception des personnes et des objets
reposaient sur des principes similaires. Ce modèle insistait sur le rôle actif du percevant, qui
impose stabilité, structure, et par conséquent sens aux différents stimuli auxquels il est
exposé. Ceci est conçu comme la conséquence du caractère limité de la perception.
FISKE & TAYLOR se sont opposés à ce modèle à partir de différentes expériences sur la
perception. Ils ont élaboré une liste des principales différence entre perception d'objets et de
sujets.
Une personne est sensible à l'appréciation d'autrui, et peut donc changer d'une
situation à une autre, de manière à apparaître sous un jour meilleur aux yeux de celui qui
regarde.
Une personne peut tenter de modifier activement (volontairement ou non) la
perception qu'on a d'elle.
Une personne est à la fois source et percevant ; il y a interaction.
Une personne est beaucoup plus complexe qu'un objet.
3 ) Heuristiques et schémas
Du fait des capacités limitées pour le traitement de l'information des individus, il est
nécessaire d'élaborer des stratégies pour utiliser l'information de façon efficace et rapide :
schémas et heuristiques.
a ) Les schémas
Les schémas sont des structures de connaissances issues de notre expérience et stockées en
mémoire. Ils sont à la fois structure (permettant d'intégrer de nouvelles informations, et de
leur donner forme, cohérence, et sens) et processus, dans la structure influe sur la façon dont
nous percevons et traitons l'information.
Les informations que j'extrait de l'environnement sont sous l'influence de la structure. Si, par
ex., je vois en chaque Chinois un travailleur, je sélectionnerai les éléments visant à confirmer
mon stéréotype, qui soutiennent ici l'idée que cette personne est bien un travailleuse. Je
sélectionne, j'interprète les informations, et au besoin j'en ajoute, pour préserver la structure
de pensée qui soutient ma perception. Ce qui ne rentre pas dans cette structure est
généralement éliminé.
Schémas sur soi-même : représentation, image(s) que nous avons de nous même. Ces
représentations sont acquises à travers notre expérience. Chacun a plusieurs schémas de soi,
mais il n'en a pas qui corresponde à des situations qu'il n'a jamais vécu.
Schémas sur les personnes : ils servent à représenter des catégories d'individus -prototypes.
Cela englobe un ensemble de caractéristiques, ainsi que les sentiments que cela nous évoque.
Schémas sur les rôles et les groupes sociaux : il faut associer "rôle" à la notion de statut. Les
schémas sur les groupes sont en rapport avec l'expérience. (stéréotypes).
Schémas sur les événements (= scripts) : structures cognitives qui facilitent le stockage de
l'information sur le déroulement chronologique habituel des événements familiers (ex. : aller
au restaurant). La résolution de conflit est un exemple possible de script. Issu de l'expérience,
il est capable d'englober des événements plus étendus, plus larges que ceux rencontrés.
Un script peut être renforcé par des scènes vues à la télévision (si celui-ci a déjà commencé à
être construit). L'individu sera plus sensible aux informations cohérentes avec son script.
En cas de témoignage, les éléments appartenant à notre script peuvent venir s'ajouter, ou
modifier nos dires (le souvenir est une reconstruction).
Le schéma est utile (signification) et efficace (rapidité), même s'il peut produire des erreurs.
b ) Les stéréotypes
Recourir à un stéréotype, c'est attribuer à l'ensemble d'un groupe des traits observés chez l'un
ou l'autre des membres de ce groupe (généralisation).
Le stéréotype comporte des attentes vis à vis des individus, et peut donner lieu à des préjugé,
voire à des discriminations.
Le stéréotype est créé à partir de l'expérience ; mais c'est quelque chose d'infime : il y a
focalisation dans le traitement de l'information.
Le sexisme consiste à considérer que certains attributs ne se retrouvent que chez les hommes,
et d'autres que chez les femmes. Ex. : les hommes aiment la mécanique, sont matheux et
rigoureux, et les femmes préfèrent le relationnel et les lettres...
On a fait une expérience avec un film d'un bébé qui se trouvait devant une boîte, dont sortait
un jouet : le bébé se mettait à pleurer. A la moitié des sujets on disait que c'était un garçon, et
à l'autre que c'était une fille. Quand on leur demandait pourquoi il pleurait, ceux qui le
voyaient comme un garçon répondaient : parce qu'il est fâché, et ceux qui le voyaient comme
une fille : parce qu'elle a eu peur.
c ) Les heuristiques
Les heuristiques sont des processus cognitifs utilisés en situation d'incertitude, ce sont des
"raccourcis mentaux" économiques qui permettent d'atteindre des solutions acceptables. Elles
sont considérées acceptables parce qu'elles sont partagées par la majorité (le fonctionnement
est le même pour tout le monde). Des erreurs sont possibles, car le processus consiste, selon
les heuristiques, soit à négliger de l'info, soit à se focaliser sur une info.
Nous sommes en général inconscients d'avoir recours aux heuristiques, et même en étant
conscient, il est rare qu'on les évite. (On n'est d'ailleurs pas toujours préoccupé -rarement ?-
par la vérité.)
(4/11/2003)
Dans des recherches menées dans les années 70, les auteurs se sont présentés dans des
hôpitaux en prétendant entendre des voix (qui parlaient de vide et de creux). Ils se
présentèrent à 11 hôpitaux et furent chaque fois admis, une fois avec le diagnostic de
maniaco-dépressif et dix fois comme schizophrènes. Par la suite, ils se sont comportés
normalement ; ils ont cependant relevé et consigné tout ce qu'ils voyaient. Ils ont séjourné
entre 7 et 50 jours, sans que le diagnostic ne soit revu. ??? Seuls les psychiatres étaient dupes,
pas le personnel soignant. Quand ils insistèrent pour sortir, ils renforcèrent la conviction des
médecins sur leur diagnostic. Lors de l'entretien, ils furent considéré "dérangés
affectivement."
Suite à cette expérience, la question a été posée de l'explication de ce type d'erreur grave. Il y
a p-ê le problème de ne traiter que des personnes malades (pas l'"habitude de se retrouver face
à une personne normale, saine).
On trouve assez peu de référence à ce phénomène dans la littérature psychiatrique. On trouve
néanmoins deux éléments significatifs :
la saillance du but : entendre des voix ; c'est généralement une psychose.
la saillance de la disponibilité : le psychiatre est là pour traiter.
Pendant l'hospitalisation, les psychiatres ont recueilli des éléments pour confirmer leurs
catégories (biais de confirmation : ils prennent des notes, confirmation du dérangement
affectif), puis des sous-catégories ("psychotique en rémission").
Les auteurs ont ensuite révélé leur mystification ; et ont ensuite défié les psychiatres de
découvrir quel "patient" présent dans leur hôpital était en réalité une taupe. Les médecins ne
surent pas se mettre d'accord, quoiqu'ils eurent tous des convictions ou des soupçons. Il n'y
avait en fait plus de chercheur infiltré...
Les malades et le personnel soignant n'avaient pas été dupes, sans doute parce qu'ils sont en
position de recevoir beaucoup plus d'information.
Cependant, le recours à des informations plus poussées et plus individualisées peut aussi
amener à l'erreur. Les impressions d'autrui sont approximatives. ??????
L'intérêt de ces recherches sur des personnes avec qui on n'a pas d'interaction vient du fait
qu'un contact sommaire, voire pas de contact du tout, permettent tout de même de former des
impressions.
Certains auteurs considèrent que l'impression dégagée est globale, et non basée sur chacun des
aspects, que la signification de chaque mot n'est pas intéressante...??
a ) Asch
Asch a montré que les gens sont capables de se forger une impression cohérente à
partir de quelques éléments disparates à propos de personnes fictives.
Il a proposé de distinguer les traits centraux des traits périphériques. Pour lui, dans ses
recherches, tous les termes descriptifs n'induisent pas un changement de l'impression globale.
Les termes comme froid et chaud sont considérés comme centraux. Il n'a cependant pas
proposé d'explication de cette "centralité", mais des recherches en linguistique s'attachent à
cette question.
Les premiers traits dont on prend connaissance ont une plus grande influence. Ceci
renvoie à l'effet de primauté (par opposition à l'effet de récence).
Par ex., si l'on présente d'abord des traits positifs, puis des traits négatifs, l'impression est
généralement plus positive qu'à l'inverse. La première interprétation qu'on peut en donner est
que la signification des termes qui viennent en second lieu est influencée par celle des
premiers. On peut aussi invoquer la baisse de vigilance qui interviendrait avec le temps.
Pour Ash, on peut affaiblir, voire éliminer l'effet de primauté. On peut demander aux sujets de
reformuler leur impression à chaque présentation de nouveau terme, ou bien demander
explicitement aux sujets de porter attention à chaque trait. Cela demande un effort particulier
d'intention. Si les sujets sont avertis des dangers des impressions prématurées, on peut espérer
un effet à plus long terme, dans la vie courante. ???
Selon Asch, l'homme a besoin de former un tout cohérent.
Expé : on présente aux sujets une personne décrite avec des informations parfois
contradictoires, puis on demande l'impression sur a) "cette lesbienne", ou b) "cette
hétérosexuelle". Les sujets utilisent les traits caractéristiques du type mentionné.
Autre expé, sur la vitesse à laquelle la voiture a) "s'est écrasée" vs b) "a heurté". La vitesse est
évaluée plus élevée par le groupe a), qui a vu la même vidéo.
b ) Anderson
Selon lui, on donne la priorité aux informations individualisantes, on tient copte de chaque
trait. Il s'intéresse à l'algèbre cognitif.
Son hypothèse de base est que chaque trait a un score immuable de favorabilité qui lui est
spécifique.
Modèle additif : l'impression de la cible est la résultante de la somme des caractères. Ce
modèle est faux car il impliquerait que plus on connaît une personne, pus on l'estimerait
positivement.
Modèle de la moyenne : c'est somme des caractéristiques divisée par le nombre de
caractéristiques considérées. Cependant chacun accorde différentes valeurs à différents traits.
Modèle de la moyenne pondérée : on pondère chaque caractéristique en lui donnant un poids
subjectif en fonction de l'importance accordée (dans l'expérience de Asch, froid et chaleureux
auraient un poids important). Etre sportif aurait toujours (!) une valeur positive, mais aurait
une valeur différente pour un psy ou un STAPS.
Pour lui, les premières infos sont les plus importantes (effet de l'attention).
c ) Utilisation de schémas
Par opposition à l'intégration de renseignement multiples dans la formation d'une impression
générale de la personne.
Quel est le processus le plus utilisé ? Quand ?
C'est selon :
Le degré d'occupation cognitif du percevant :
o actif : s'il a à la fois son attention portée sur la formation d'impression, la
prévision de comportement... il utilisera plutôt un schéma, moins coûteux.
o passif : toute son attention pourra se porter sur la tâche.
La motivation du percevant : plus il est motivé à ne pas se tromper, plus il
individualisera, et vice-versa.
Les principes justifiant l'utilisation de schéma semmblent être associés principalement
à la nature des relations entre le percevant et la cible et au coût qui pourrait résulter
d'une perception erronée. L'info est analysée minutieusement quand :
o les csq pour le percevant dépendent de la cible,
o les percevants doivent justifier une décision ou un jugement à une autre
personne,
o les percevants sont préoccupés par la crainte d'un erreur (entretien
d'embauche...),
o les cibles incitent (activement) les percevant à porter attention à certaines
caractéristiques en opposition avec leurs schémas.
Sur un axe gradué, une des extrémités correspond aux processus fondés sur les catégories,
l'autre aux jugements basés sur les attributs spécifiques. Le déplacement le long de l'axe se
fait en fonction de 3 critères :
motivation du percevant,
capacités d'attention,
informations recueillies sur la cible.
Différentes étapes du modèle :
1) Catégorisation initiale (schémas)
2) Quand le schéma est choisi, étude des attributs additionnels pour vérifier
l'exactitude du schéma.
3) Si le schéma est faux, utilisation de sous-catégories (genre hybride entre
analyse schématique et analyse reposant sur des attributs).
4) Si la sous-catégorisation est impossible, l'impression sera entièrement fondée
sur les attributs.
Questions :
Quel est le rôle de la cible dans la formation d'impression ?
Permet-elle de changer d'impression ? (penser à l'exemple précédant des soignants et
malades).
Quand nous interagissons, nous utilisons des schémas. Comment ces derniers influencent-ils
nos comportements et les comportements de la cible ?
Si nos perceptions influencent nos comportement à l'égard d'autrui, quel est l'effet de ces
comportements sur autrui ?
La perception est-elle uniquement une activité du percevant, qui laisse la cible passive ? Ou
bien la cible participe-t-elle ?
1 ) Influence de l'interaction sur les comportements manifestés par les deux parties, et les
conséquences de ces interactions sur les perceptions qui en résultent.
2 ) Rôle joué par la cible dans la formation de la perception.
Ils proposent donc de poser les deux questions ( ) pour ne pas proposer une seule réponse
correspondant à l'hypothèse.
Il existe des situations au cours desquelles les percevants sont moins susceptibles de pousser
les cibles. Ex. : autre chose pour confirmer leur hypothèse.
Dans le cas où le besoin d'information valides est important. Par ex. quand les individus
prévoient de travailler avec la cible ultérieurement : les questions se feront plus précises et
nombreuses ; il moins probable d'observer une catégorisation rapide.
Dans certains cas : autoréalisation de la prophétie.
C'est un concept introduit par MERTON. Il se rapporte au fait qu'une personne ayant
initialement adopté une idée, une croyance erronée à propos d'un individu amène cet individu
à se comporter de manière à confirmer cette croyance, à les réaliser.
Pour savoir si ce biais s'observait aussi avec des cibles humaines, Rosenthal & Jackobson ont
expérimenté dans le milieu scolaire. Ils ont sélectionné au hasard des élèves et les ont répartis
entre deux groupes, l'un présenté comme intelligent et l'autre non. Les élèves présentés
comme bons ont finis par avoir de meilleurs résultats que les autres. Les mêmes tests ont
ensuite été fait avec le QI, avec les mêmes résultats.
C'est ce qu'on appelle l'effet Pygmalion.
Ces études ont été beaucoup critiquées ; mais au-delà des résultats, il est intéressant d'étudier
les processus sous-jacents.
SNYDER s'est intéressé à ces processus et a avancé une terminologie et des concepts
différents. Pour lui, ce n'est pas la "prophétie", i.e. l'étiquetage qui va provoquer le résultat,
mais bien plutôt le comportement induit par cette représentation. Il va donc parler du
paradigme de confirmation comportementale plutôt que de "self-fullfilling prophecy", pour
faire ressortir les processus comportementaux à la base des confirmations.
Il ne nie cependant pas, bien évidemment, le fait que le comportement soit lié à la
représentation de départ.
Dans une expérience, il va faire prendre contact à ses sujets avec une femme plutôt belle ou
plutôt laide (vue sur photo).
Il observe qu'avec la femme belle, les sujets tiennent des propos plus chaleureux. Partant, les
propos de femmes "belles" sont aussi plus cordiaux. Il s'agit là d'une confirmation
behaviouriste, qui se base sans doute sur le stéréotype que les gens beaux seraient cordiaux.
Les schémas et les idées sont des structures cognitives qui n'influent pas seulement sur la
perception de l'information, mais aussi sur le déroulement des interactions qui peut avoir un
effet sur les interactions dans des contextes sociaux.
Quand nos interactions sont influencées par nos schémas, qui tendent à se confirmer, à
confirmer nos perceptions initiales, ces schémas sur une personne se consolident. Ces
perceptions peuvent être exactes ou erronées.
On rencontre parfois des personnes qui s'opposent à des perceptions erronée à leur sujet.
Qu'advient-il alors des croyances, hypothèses ? Qui, du percevant ou de la cible va modifier
sa perception de l'autre ?
Au cours de notre expérience, nous nous formons des schémas (plus ou moins solides)de
nous-même ; c'est l'autoperception.
Une hypothèse veut que le résultat de l'opposition entre percevant et cible dépende du degré
de certitude, de force de ce schéma d'autoperception. Si le concept de soi est bien défini, clair
et assuré, la cible aura la possibilité d'influencer le percevant.
L'autoperception de la cible constitue un déterminant plus puissant que la perception du
percevant quant au comportement de la cible. Les confirmations comportementales se
produisent quand les cibles sont incertaines et les percevants sûrs de leur croyance (sic).
Pour SWANN, les individus jouent un rôle très actif dans ce contexte de perception sociale,
pour s'assurer qu'ils sont perçus conformément à leur propre croyance (tels qu'ils sont et qu'ils
voudraient paraître). Pour ce faire, il existe différentes stratégies.
Avant la formation des impressions:
Choisir les partenaires avec qui ils vont interagir de façon à s'assurer qu'ils les
perçoivent selon leur autoconception ("qui se ressemble s'assemble"). Construire son
environnement social de manière à ne pas remettre en cause son image de soi.
Déployer un éventail d'indices correspondant à ce que l'on veut faire percevoir de soi,
et les rendre aussi saillants que possible (et les mutliplier) (ex. : je m'habille "jeune"
quelque soit mon âge).
Après :
Adopter des stratégies avec autrui de manière à influencer ses perceptions ; multiplier
les comportements en contradiction avec ses perceptions.
1 ) Introduction
Pour Heider, l'Interprétation Causale se ferait selon une analyse factorielle implicite et
spontanée.
AF : méthode statistique qui permet de synthétiser les informations afin d'en dégager un
nombre restreint : simplification, dégagement de facteurs.
Certains facteurs se rattachent à l'individu, d'autres à l'environnement :
Explications dispositionnelles : elles renvoient à l'acteur du comportement ; intention
et disposition. (On peut le rapprocher de explication interne).
Explications situationnelles : elles se réfèrent aux situations, aux circonstances,
externes à l'acteur du comportement, au hasard, etc. (=explications externes).
Cependant, ce modèle n'est pas toujours appliqué : Kelley fait remarquer qu'il est idéal (pour
parvenir à des conclusions exactes), et que l'attributeur ne recherche pas forcément toutes les
informations nécessaires à une AC assurée.
L'explication se fait alors, selon Kelley, à partir de schémas causaux, dans un but d'économie
cognitive. Les schémas causaux correspondent à un répertoire de causes et d'effets reliés, dont
la relation est apprise et acquise par les individus lors d'apprentissages et d'observations
(l'expérience).
L'individu fait appel à des relations cause - effet préétablies, pour éviter un travail cognitif
coûteux, une recherche complète des informations, sur différents critères.
Les biais et erreurs lors d'attribution, sont multiples et fréquents. Ont-ils pour autant un rôle ?
Il semblent qu'ils découlent de processus servant à réduire les coûts, mais il faut aussi prendre
en compte les expressions motivationnelles (la fonction dans la vise psychique).
b ) Erreur d'autocomplaisance
Elle consiste à s'offrir une attribution situationnelle pour ses comportements négatifs (échecs),
et une attribution dispositionnelle pour ses comportements positifs (succès).
Exp. : on met le sujet dans la peau d'un homme politique gérant la situation d'un pays fictif.
On lui donne des informations sur la politique économique et on lui demande de prendre une
décision. A un groupe on dit que la décision aboutit à un échec, à l'autre à une réussite. Les
sujets attribuent leur réussite à leur compétence, et l'échec à la situation.
Une analyse de contenu des déclarations d'entraîneurs sportifs suiteà un échec ou une réussite
aboutit aux mêmes résultats : biais d'autocomplaisance.
Ce biais aurait comme utilité de préserver à peu de frais l'estime de soi, son identité sociale,
ainsi que d'éviter le découragement.
Elle amène à nuancer l'EFA.
Elle est aussi à nuancer : elle dépend des attentes ainsi que des actes antérieurs. Si je n'ai pas
travaillé, ou si je ne suis pas doué pour les chiffres, un échec sera attendu, et donc attribué à
des facteurs dispositionnels.
événement attendu --> facteur internes
événement inattendu --> facteur externes
Les théories de l'attribution, dans leurs premiers développements n'ont pas tenu compte de
l'insertion sociale et de la notion de groupe. L'attribution n'était considérée que comme le fait
de sujets isolés et n'a été étudiée que dans la perspective de relations interpersonnelles.
Cependant, la majorité de nos rapports quotidiens sont le fait de rapports sociaux définis en
termes de statuts (par ex. de prof à étudiant, ou entre voisins...), de rôles, de coopérations ou
d'antagonismes avec des individus que l'on considère membres de l'endo- ou de l'exogroupe.
Les individus appartiennent à différents groupes ou catégories sociales (syn. de groupe avec
une nuance de hiérarchie) qui ont une importance pour eux et qui définissent ce qu'ils sont
amenés à paraître, la façon dont ils peuvent se comporter.
L'Etude de Duncan (1976) aborde aussi les attributions des membres d'un groupe envers ceux
de l'endo- ou de l'exogroupe. Des étudiants américains blancs regardent une scène dans
laquelle s'opposent de façon tendue un noir et un blanc. A un groupe on présente l'agresseur
comme étant le Blanc (endogroupe) et à l'autre comme le noir (exogroupe).
Ils ont ensuite à décrire les comportements et en donner une cause.
Lorsque l'agressé est le Blanc, le Noir est considéré violent dans 75 % des cas, contre 17 %
pour le Blanc quand c'est le Noir qui est l'agressé.
Quand l'agresseur est noir, les participants attribuent son comportement à une disposition
personnelle, alors qu'ils l'attribuent à la situation quand c'est le Blanc qui est l'agresseur.
Le phénomène d'erreur ultime n'est pas aussi général qu'on pourrait le penser. Il se manifeste
avant tout quand les groupes ont des positions sociales symétriques. En cas de positions
sociales asymétriques, on observe moins de biais de complaisance pro-endogroupe.
Deaux et Emswiller (1974) montrent que ce qui est attribué à la compétence pour un homme
est attribué à la chance pour une femme. (id pour d'autres études avec d'autres variables que le
sexe.)
Résumé :
Heider : homme de la rue = scientifique naïf ;
Kelley : statisticien ;
les erreurs ne sont pas dues au hasard : avarice cognitive
IS : les AC ont des fonctions : elles sont utiles pour les vies personnelle et sociale.
2 ) Attribution et motivation
a ) La théorie de la motivation à l'accomplissement (Weiner)
Cependant, sur des humains, on n'obtenait pas toujours les mêmes résultats. Et la
contrôlabilité n'est pas suffisante à induire les diverses csq néfastes qui caractérisent la RA.
Abramson a donc réintroduit la notion de fonctionnement cognitif, relevant des attributions.
Pour lui, ce sont les attributions émises pour expliquer l'incontrôlabilité qui qui vont être
décisives ; on les classe selon 3 dimensions :
interne / externe,
stable / instable,
global / spécifique.
Ces notions se rapportent aux attributions des individus, non aux objets en soi.
Une plus grande RA est attendue en cas d'attribution de causalité stable, interne et globale.
Il n'y a cependant pas de relation directe entre attribution et dépression : il faut tenir compte
des attentes de contrôlabilité.
La notion de style attributionnel fait référence au profil d'une personne, à sa façon habituelle
d'attribuer des causes.
Des recherches ont été menées en labo (sur l'échec à un exam par ex.) ou sur des événements
de vie réelle, comme des cancers du sein... On leur faisait passer des questionnaires de
manière à déterminer leurs styles attributionnels.
On oppose les pessimistes (globaux, interne, et stables) aux optimistes (spécifiques, externe et
instables). Ce n'est cependant pas toujours le cas : les pessimistes sont en général plus proches
de la réalité que les optimistes. Les optimistes se trouvent plus facilement des circonstances
atténuantes, des excuses, pour mieux vivre... (Entre les deux, il doit exister une situation
optimale).
Si un individu qui vient d'avoir une attaque cardiaque, l'attribue à son patron, il ne fera sans
doute rien pour modifier son style ou son rythme de vie, alors qu'il le faeriat s'il s'attribue le
responsabilité.
Les accidents de la route devraient a priori avoir des résultats opposés. Pourtant, quand ils
s'attribuent la cause, certains guérissent mieux et s'insèrent plus facilement. D'autres non !
..........
On peut aussi chercher à utiliser l'AC d'un point de vue pratique. Des recherches ont été
effectuées en maison de retraite (US). On faisait croire à des vieux contactant une maison de
retraite qu'ils auraient le choix de rester chez eux ou de venir, à d'autres qu'ils n'auraient pas
ce choix.
3 mois plus tard, tous sauf un étaient mort dans le groupe obligé, contre un seul mort dans
l'autre.
D'autre étude ont fait varier le pouvoir de décision : ils pouvaient ou non choisir en partier
leurs repas et le règlement. Dans l'autre groupe, le personnel se pose "à leur entier service" en
les rendant passifs.
L'évaluation de l'état des personnes est considéré plus négatif chez les passifs, à la fois par
eux-mêmes et par les infirmiers.