Documente Academic
Documente Profesional
Documente Cultură
Ces études de cas sont issues de l’expérience de la traductrice, Gladys Mignet. Elle travaille dans un service
d’accompagnement à la vie sociale (SAVS), qui accompagne, dans leur maintien à domicile, des adultes
présentant une ou des déficiences motrices, avec ou non des troubles associés. L’équipe comporte éga-
lement une assistante de service social, une éducatrice spécialisée et une psychologue. Le rôle de l’ergo-
thérapeute dans ce service est principalement d’évaluer la situation globale de la personne et de mettre
en place des compensations du handicap (qu’elles soient techniques, matérielles ou humaines) pour
maintenir ou pour permettre la participation de la personne dans les activités qui sont importantes pour
elle. Pour chaque nouvel usager accompagné, parallèlement aux autres professionnels du SAVS, l’ergothé-
rapeute réalise une évaluation (une à trois rencontres). À la fin de cette période d’évaluation, le MOHOST
peut être réalisé lorsque la participation de la personne semble influencée de façon multifactorielle, et
que ces facteurs ne sont pas a priori évidents, mais aussi lorsque la situation nécessite une mise à dis-
tance… Les résultats du MOHOST ne sont pas communiqués directement à l’équipe, mais l’analyse qui
en ressort peut être partagée.
Présentation clinique
Lorsque je la rencontre, elle me reçoit dans la cuisine, et me propose une chaise. Elle est assise dans un fauteuil
roulant manuel. Souriante, elle se montre participative, elle décrit sa situation et pose des questions sur mon
métier et sur le SAVS.
Projets
À partir de la présentation des missions du SAVS, elle formule seule les projets suivants :
Continuer à réaliser seule les activités de la vie quotidienne ;
¡¡
Avoir une vie sociale ;
¡¡
Faire aménager son logement.
¡¡
Madame A. vit avec son époux. Leurs trois enfants vivent à plusieurs centaines de kilomètres de son domi-
cile. Elle ne s’est pas fait de nouveau amis depuis leur emménagement, et reste en contact par téléphone
avec sa famille et ses proches.
Elle bénéficie de l’intervention d’auxiliaires de vie, pour la soutenir dans les activités domestiques. Son époux
l’aide pour certains actes de la vie quotidienne et pour les sorties (il touche une Prestation de compensation
du handicap pour l’aide humaine, en tant qu’aidant familial). Elle indique de façon confidentielle que son
époux serait « dépressif » et qu’il aurait des ennuis professionnels. Lui, se montre investit lors des entretiens
(prend des notes, contacte des artisans…).
Environnement physique
Depuis que son époux a été muté, il y a un an, ils ont emménagé dans une maison à étage, dont ils sont
propriétaires. Cette maison présente un grand jardin en pente. Elle est située en ville, les commerces sont à
environ un kilomètre. Le logement est équipé d’un monte-escaliers, l’accès extérieur comporte plusieurs
marches et la salle de bain est équipée d’une baignoire. Les ressources financières sont décrites comme
relativement confortables.
Des préconisations pour l’aménagement du logement ont été réalisées par l’ergothérapeute de la MDPH.
La personne
Volition
Centres d’intérêts : Elle formule quelques centres d’intérêts (musique, théâtre, promenades, aller au restau-
rant…), mais ne peut réaliser seule ceux qui se réalisent à l’extérieur. Elle aime par exemple sortir dans son
jardin, mais ne peut s’y rendre seule (franchir les marches et propulser son fauteuil roulant manuel seule dans
le jardin lui sont impossibles).
Causalité personnelle : Elle semble décrire de façon juste ses capacités, ses explications correspondent à
ce qu’elle montre lors des mises en situation.
Valeurs : Elle dit « Je veux garder le plus possible mon autonomie, même si certaines choses me prennent
du temps », et indique qu’il est important pour elle d’être la plus indépendante possible de son époux pour
les activités de la vie quotidienne. Elle insiste à plusieurs reprises pour nous signifier qu’elle souhaite préserver
son mari au maximum, afin d’éviter « qu’il devienne plus son aidant que son mari ».
Faire des choix pour le long terme lui est difficile, elle peut avoir besoin de soutien ou d’encouragement.
Habituation
Rôles : Le rôle le plus important au quotidien est son rôle d’épouse, qu’elle exerce pleinement. Elle a aussi un
rôle de mère, de tante et d’amie, qu’elle exerce plutôt à distance par téléphone, car elle voit peu ses enfants et
ses neveux, ainsi que les amis de son précédent lieu de vie. Elle ne travaille plus depuis trente ans (était juriste).
Routine : Elle décrit parfaitement sa routine quotidienne et explique que celle-ci est en partie soutenue par
son époux. Elle peut avoir besoin d’un peu de temps pour adapter sa routine.
Capacité de performance
Elle présente des troubles sensitivo-moteurs au niveau du tronc et des membres inférieurs, avec notamment
un déficit des releveurs de pieds droits, ainsi qu’une perte de force dans la main gauche (elle est droitière).
Elle présente aussi des troubles de la mémoire et de la concentration, avec une importante fatigabilité.
Motivation Habiletés de
Profil Habiletés Habiletés Environnement
pour communication
d’occupation opératoires motrices …Domicile…
l’occupation et d’interaction
Auto-évaluation des aptitudes
Exigences occupationnelles
Résolution de problèmes
Organisation de l’espace
Habiletés non-verbales
Ressources physiques
Utilisation de la voix
Posture et mobilité
Attente de réussite
Groupes sociaux
Espace physique
Responsabilités
Force et effort
Connaissance
Coordination
Conversation
Adaptabilité
Relations
Routine
Energie
Intérêt
Choix
Rôles
F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F
P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P
L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L
E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E
Madame A. a été orientée vers le SAVS par la MDPH, pour soutenir des projets d’aménagement du logement
et d’accès à la vie sociale.
L’évaluation ergothérapique a pu mettre en avant une atteinte modérée de la participation occupationnelle,
avec peu d’activités productives et de loisirs. L’environnement physique semble être le principal facteur limitant
(accessibilité intérieure et extérieure notamment), et constitue également le principal levier de changement.
Ses habiletés motrices impliquent la mise en place de compensations : utiliser des aides techniques, prendre
son temps ; mais elles permettent globalement la participation. La motivation pour l’occupation, la routine
quotidienne, les rôles et les habiletés opératoires nécessitent parfois un soutien de la part de son environne-
ment humain, mais permettent aussi la participation. À ce jour, l’environnement humain permet la partici-
pation, cependant, Madame A. indique qu’elle souhaite dépendre au minimum de l’aide de son époux,
compte tenu de la fragilité qu’elle décrit.
Enfin, ses habiletés de communication et d’interaction constituent une force.
L’accompagnement ergothérapique de Madame A. visera donc principalement à soutenir les demandes
formulées, en levant les obstacles de l’environnement physique (aménagement du logement, moyens de
déplacement et de transport). Une vigilance particulière sera accordée à l’implication de son époux dans
l’accompagnement et pourra entraîner des réajustements lors de l’intervention.
Madame A. est très informative. Au cours des entretiens, elle a facilement pu définir les activités qui lui
posaient problème. J’aurais pu simplement m’appuyer sur le recueil d’information et les mises en situation
pour définir les objectifs d’intervention en ergothérapie à partir des activités définies comme probléma-
tiques. Cependant, j’avais besoin de prendre de la distance sur sa situation et de visualiser plus clairement les
forces et les limites à la participation de Madame A.
Le MOHOST m’a permis de confirmer que le principal levier de changement était l’environnement physique
(aide technique et aménagement du logement), et que globalement les autres dimensions du MOH consti-
tuaient plutôt une force, bien que la fragilité de l’époux puisse entraîner une certaine instabilité du fonction-
nement occupationnel.
Présentation clinique
Lorsque je le rencontre, une auxiliaire de vie m’accueille et me présente Monsieur B. Il est assis dans un fauteuil
roulant manuel. Il me salue en réalisant un baise main. Il répond volontiers aux questions, des difficultés
d’articulation et des redondances dans son discours sont observées.
Projets
Il ne formule pas de demande. Son auxiliaire de vie explique qu’il faudrait qu’il change de fauteuil roulant
manuel, et il indique qu’il est d’accord si le changement en question lui apporte du confort.
Environnement social
Il vit seul. Sa mère vit en maison de retraite, il lui rend visite une fois par mois. Il ne voit plus son père. Il est
sous tutelle « depuis très longtemps ».
Elle bénéficie de l’intervention d’une association d’auxiliaires de vie, financée par une prestation de compen-
sation du handicap, trois fois par jour. L’auxiliaire de vie présente au premier entretien semble être sa princi-
pale référente : elle fait le lien avec la tutrice et avec l’association qui l’emploie… Il fait des activités avec trois
associations différentes.
Environnement physique
Il est propriétaire de la maison. Celle-ci comporte un étage, elle est équipée d’un monte-escalier, la salle de
bain a été adaptée (douche à l’italienne) il y a quelques années. Des dizaines de tableaux, qu’il a peint, sont
affichés sur les murs de la maison.
La tutrice indique que les ressources financières sont limitées.
La personne
Volition
Centres d’intérêts : il formule des centres d’intérêts (la peinture, les mots fléchés, la musique, la piscine…).
Hormis la peinture, qu’il indique ne plus avoir envie de faire, il réalise tous les centres d’intérêts qu’il décrit,
avec l’aide d’auxiliaire de vie et d’association.
Rôles : il a très peu de rôle, à part celui de fils, qui est important pour lui, mais qu’il n’exerce qu’avec le soutien
d’une auxiliaire de vie (il ne contacte pas sa mère, il va lui rendre visite une fois par mois). Il n’a jamais travaillé.
Routine : sa routine quotidienne est totalement soutenue par les auxiliaires de vie, sa routine hebdomadaire
également.
Capacité de performance
Il présente des troubles sensitivo-moteurs au niveau du tronc et des quatre membres, ainsi que d’importants
troubles de la mémoire, de la concentration, du raisonnement et du langage.
Il a besoin de l’aide d’une tierce personne pour la plupart des activités de la vie quotidienne :
déplacements : à l’étage, il se déplace en marchant en se tenant aux murs, aux rampes. Au rez-de-
¡¡
chaussée, il se déplace en fauteuil roulant manuel, et marche pour aller aux toilettes, ainsi que dans
la cuisine. Le risque de chute quand il marche est modéré, il n’a pas chuté récemment et dispose
d’une téléassistance ;
transferts : il les réalise seul, avec appuis, par la station-debout, en prenant son temps ;
¡¡
élimination : seul ;
¡¡
toilette/habillage : il participe, avec une auxiliaire de vie ;
¡¡
alimentation : il mange seul des repas préparés et installés par les auxiliaires de vie (portages de
¡¡
repas). L’auxiliaire de vie présente indique que, depuis peu, il ne prend plus son petit-déjeuner (alors
qu’auparavant, il le prenait seul en attendant les auxiliaires de vie).
Loisirs
Sur 2 jours identifiés dans la semaine, il fait de la musique avec une association, et il participe à un groupe
mémoire. Sur un autre jour, une auxiliaire de vie l’accompagne pour des activités, qui varient selon les
semaines (courses, piscine, aller voir sa mère, promenade…). La journée, il regarde la télévision (toujours la
même chaîne). Il fait parfois des mots fléchés avec une auxiliaire de vie. Il estime que sa vie sociale lui convient
parfaitement, et ne souhaite pas y apporter de changement.
Productivité
Monsieur B. ne réalise aucune activité productive. Les tâches domestiques sont réalisées par les auxiliaires de vie.
Synthèse des habiletés observées
Habiletés motrices
Monsieur B. a montré les différents déplacements qu’il réalise dans la maison. La manipulation du fauteuil
roulant manuel est lente et saccadée, mais il peut se déplacer au rez-de-chaussée de façon indépendante.
Lorsqu’il se lève et lorsqu’il marche, il est vouté en avant, il s’appuie à différents endroits, la démarche est
lente. La manipulation des objets est possible, avec difficulté.
Motivation Habiletés de
Profil Habiletés Habiletés Environnement
pour communication
d’occupation opératoires motrices …Domicile…
l’occupation et d’interaction
Auto-évaluation des aptitudes
Exigences occupationnelles
Résolution de problèmes
Organisation de l’espace
Habiletés non-verbales
Ressources physiques
Utilisation de la voix
Posture et mobilité
Attente de réussite
Groupes sociaux
Espace physique
Responsabilités
Force et effort
Connaissance
Coordination
Conversation
Adaptabilité
Relations
Routine
Energie
Intérêt
Choix
Rôles
F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F
P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P
L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L
E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E
Monsieur B. a été orienté vers le SAVS par sa tutrice pour accompagner le changement du fauteuil roulant manuel.
Sa participation occupationnelle est très limitée, et nécessite un important soutien humain (auxiliaires de vie et
tutrice), tant pour les activités de loisirs que pour la vie quotidienne. Le profil d’occupation et les habiletés limitent,
voire empêchent, la participation, ce qui est probablement en lien avec les troubles cognitifs sous-jacents.
De plus, les groupes sociaux permettent la participation, mais celle-ci dépend notamment d’une salariée de
l’association d’aide humaine, ce qui peut être une source d’instabilité pour le fonctionnement occupationnel
(les changements d’intervenants peuvent impacter sa participation). De plus, Monsieur B. créé facilement
des relations positives, mais est aussi très influençable, ce qui interroge sur sa sécurité.
La motivation de Monsieur B. constitue plutôt une force. Cependant, s’il exprime clairement le fait qu’il ne souhaite
pas modifier ses habitudes, il a également besoin des auxiliaires de vie et de la tutrice pour les autres choix. Ainsi,
le fonctionnement occupationnel actuel très routinier satisfait Monsieur B., en permettant la réalisation de certains
des centres d’intérêts (les exigences occupationnelles semblent donc faciliter la participation).
Par conséquent, l’accompagnement ergothérapique de Monsieur B. visera uniquement à accompagner le
changement de fauteuil roulant manuel. Le fonctionnement occupationnel étant principalement appuyé
sur le soutien des auxiliaires de vie, une vigilance particulière sera accordée quant à la stabilité de ce fonc-
tionnement, et sera partagée avec l’association employeur et la tutrice.
Un MOHOST a été réalisé pour prendre de la distance par rapport à la situation de Monsieur B., qui se dit
satisfait de sa vie occupationnelle et formule peu de demande, mais qui semble peu en sécurité à domicile.
Le MOHOST a permis de mettre en avant le fait qu’il semble peu approprié de chercher à faire émerger des
demandes complémentaires dans la situation de Monsieur B. Cela a mis en exergue que son fonctionnement
occupationnel actuel est plutôt sécurisé par les aides humaines. Mais, en montrant la totale dépendance de
ce fonctionnement, il a permis de dégager un axe de travail complémentaire : sensibiliser la tutrice et l’asso-
ciation d’aide humaine quant au fait que le maintien à domicile de Monsieur B n’est possible qu’avec des
intervenantes stables, qui sont en lien avec la tutrice.
Présentation clinique
Lorsque je la rencontre, son conjoint m’accueille et m’accompagne jusqu’à Madame C. Elle est assise sur une
chaise, devant la table de la salle à manger, un déambulateur à quatre roues est à côté d’elle. Elle est plutôt
souriante et se montre participative.
Projets
Environnement social
Elle vit avec son conjoint, qui est son principal aidant. Il est retraité, a 10 ans de plus qu’elle, et décrit des
douleurs aux épaules et aux genoux. Il explique qu’il est de plus en plus fatigué, mais qu’il souhaite continuer
à aider Madame C., si c’est ce qu’elle souhaite ; et qu’il retarde une opération de l’épaule pour pouvoir conti-
nuer à aider sa compagne. Ils perçoivent une prestation de compensation du handicap pour l’aide humaine
(aidant familial). Madame C. refuse l’intervention d’une auxiliaire de vie.
Elle est très en lien avec sa sœur, qui habite à proximité. Celle-ci est bientôt à la retraite et devrait également
la soutenir au quotidien prochainement. Ils voient moins leurs amis depuis le diagnostic.
La personne
Volition
Centres d’intérêts : elle formule assez peu de centres d’intérêts : voir sa famille et faire des promenades.
Causalité personnelle : certaines difficultés sont plutôt décrites par son conjoint. Elle, lorsqu’elle les valide,
explique que c’est « simplement parce qu’elle est fatiguée ces jours-ci ». D’autres fois, elle montre qu’elle aurait
préféré que Monsieur ne les décrive pas.
Valeurs : elle accorde une importance forte à sa famille, et il semble très important pour elle que l’aide
humaine soit exclusivement réalisée par ses proches. Elle s’exprime peu sur ses valeurs.
Habituation
Rôles : ses rôles (conjointe, sœur, et tante) lui procurent un certain sentiment d’appartenance, mais il lui est
difficile d’assumer les responsabilités liées à ces rôles.
Routine : sa routine quotidienne et hebdomadaire est en partie soutenue par son conjoint. Elle réalise prin-
cipalement des activités sédentaires. Ils s’adaptent aux difficultés qui se présentent, mais semblent ne pas
pouvoir les anticiper.
Capacité de performance
Elle présente des troubles moteurs distaux au niveau des membres inférieurs, avec notamment un déficit
des releveurs de pied, et une légère perte de force dans les mains (elle est droitière). Elle présente aussi une
importante fatigabilité, des troubles de la déglutition et une dysarthrie.
Elle a besoin de l’aide de son conjoint pour toutes les activités de la vie quotidienne :
déplacements : elle se déplace à l’intérieur du logement avec un déambulateur à quatre roues. Son
¡¡
conjoint l’aide parfois à passer le pas (en levant ses pieds). Le risque de chute est majeur. Il l’aide aussi
à utiliser les monte-escaliers. Pour les déplacements extérieurs, son conjoint pousse son fauteuil
roulant. Elle en capacité de manipuler un fauteuil roulant manuel seule, de façon efficace ;
transferts : elle les réalise par la station debout, avec une aide conséquente de son conjoint. Parfois,
¡¡
ses genoux se déverrouillent lorsqu’ils réalisent un transfert du fauteuil roulant vers la voiture ;
Motivation Habiletés de
Profil Habiletés Habiletés Environnement
pour communication
d’occupation opératoires motrices …Domicile…
l’occupation et d’interaction
Auto-évaluation des aptitudes
Exigences occupationnelles
Résolution de problèmes
Organisation de l’espace
Habiletés non-verbales
Ressources physiques
Utilisation de la voix
Posture et mobilité
Attente de réussite
Groupes sociaux
Espace physique
Responsabilités
Force et effort
Connaissance
Coordination
Conversation
Adaptabilité
Relations
Routine
Energie
Intérêt
Choix
Rôles
F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F
P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P
L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L
E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E
Présentation clinique
Lorsque je la rencontre, elle vient m’ouvrir la porte de son appartement et m’accompagne jusqu’au salon.
Elle marche doucement, les pieds légèrement écartés. Elle se montre participative et informative. Le volume
de sa voix est assez faible et le débit est lent.
À partir de la présentation des missions du SAVS, elle formule les projets suivants :
Commencer un suivi psychologique ;
¡¡
Pouvoir réaliser plus facilement certaines activités de la vie quotidienne et certaines activités domes-
¡¡
tiques ;
Progressivement, pouvoir sortir du domicile et développer une certaine vie sociale ;
¡¡
Avoir des aides financières pour l’aide-ménagère.
¡¡
Environnement social
Elle vit seule. Elle a deux fils d’une trentaine d’années. Elle partage un repas avec un de ses fils une fois par
semaine, l’autre habite plus loin, elle le voit moins souvent. Elle explique qu’elle ne souhaite pas forcément
leur demander de l’aide.
Elle avait jusqu’à il y a quelques semaines un « ami », mais indique qu’elle a mis fin récemment à une
relation qu’elle jugeait « néfaste ». Cet ami faisait ses courses et partageait avec elle les repas du midi (ils
ne vivaient pas ensemble). Depuis la séparation, une aide-ménagère intervient chez elle, 2 heures par
semaines, auto-financées.
Elle explique qu’elle n’a pas d’ami, et qu’elle ne sort de chez elle que pour aller chez le kinésithérapeute 3 fois
par semaine.
Ses parents vivent à 200 km de chez elle, ils sont âgés, elle va leur rendre visite une fois tous les deux mois.
C’est son ex-compagnon qui l’y conduit.
Environnement physique
Elle vit dans un appartement, au premier étage avec ascenseur, dont elle est locataire. L’appartement est
équipé d’une baignoire. Il est situé dans une rue en pente, à 1 km du centre-ville. Elle possède un déambu-
lateur à 4 roues qu’elle n’utilise pas. Ses ressources financières sont plutôt modestes (le financement de
l’aide-ménagère impacte fortement son budget).
La personne
Volition
Elle situe la motivation au cœur de sa problématique actuelle et indique notamment qu’elle a perdu son
« élan vital » depuis les accidents.
Centres d’intérêts : elle formule quelques centres d’intérêts passés (marche sportive, lecture, couture, cui-
sine…) qu’elle ne réalise pas à ce jour et qui ne « l’intéressent plus vraiment ». Elle aime écrire des nouvelles
et s’adonne chaque jour à cette activité.
Causalité personnelle : elle décrit de façon juste ses aptitudes, tant sur le plan sensori-moteur que cognitif
ou psychique
Valeurs : nous disposons de peu d’information sur ces valeurs, si ce n’est qu’il est important pour elle de ne
pas trop « déranger ses enfants avec ses problèmes » et de ne pas « trop montrer son handicap à l’extérieur ».
Habituation
Rôles : le rôle de mère est important pour elle, s’occuper de son appartement et de sa santé également, mais
elle se sent en difficulté pour les réaliser.
Habiletés motrices
La mise en situation cuisine a montré qu’elle réalise les gestes avec une certaine maladresse et qu’elle peut
maintenir sa posture, malgré quelques moments d’instabilité. Le transport d’objet lui est difficile, et elle est
assez fatigable.
Motivation Habiletés de
Profil Habiletés Habiletés Environnement
pour communication
d’occupation opératoires motrices …Domicile…
l’occupation et d’interaction
Auto-évaluation des aptitudes
Exigences occupationnelles
Résolution de problèmes
Organisation de l’espace
Habiletés non-verbales
Ressources physiques
Utilisation de la voix
Posture et mobilité
Attente de réussite
Groupes sociaux
Espace physique
Responsabilités
Force et effort
Connaissance
Coordination
Conversation
Adaptabilité
Relations
Routine
Energie
Intérêt
Choix
Rôles
F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F F
P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P P
L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L L
E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E E
Madame D. a été orientée vers le SAVS par la MDPH pour des besoins en aide techniques, accès à la vie
sociale et soutien psychologique.
L’évaluation ergothérapique a pu mettre en avant une participation occupationnelle limitée, principalement
par son environnement et sa motivation pour agir. Madame D. évalue de façon juste sa situation et ses
aptitudes. Elle décrit une « perte de l’élan vital », qui impacte sa motivation pour l’occupation et pour enga-
ger un processus de changement. Son profil d’occupation actuel comprend surtout des activités sédentaires,
mais elle se dit prête à s’adapter pour réaliser un peu plus d’activités de loisirs notamment, en précisant qu’elle
aura besoin de temps et de soutien.
Ses habiletés motrices limitent également en partie sa participation, mais, en prenant son temps et en faisant
des pauses, celles-ci permettent la réalisation des activités. Quant à ses habiletés opératoires et de commu-
nication, elles constitueront une force pour l’accompagnement, mais un soutien pour créer des relations sera
nécessaire.
L’accompagnement ergothérapique de Madame D. visera donc principalement à améliorer sa participation
pour les activités de la vie quotidienne et les activités domestiques, à la fois par la mise en place de compen-
Le MOHOST a permis une mise en distance par rapport à la situation de Madame D. Premièrement, il a
validé la principale hypothèse qu’elle formule concernant l’impact de la « perte de l’élan vital » sur sa moti-
vation pour l’occupation. Le suivi psychologique accompagnera cette question.
L’outil a aussi permis de mettre en avant les éventuels leviers de changement : son environnement et ses
habiletés. Ainsi, l’accompagnement en ergothérapie s’appuiera notamment sur les stratégies suivantes :
une action sur l’environnement (physique et humain), qui visera à sécuriser les activités ;
¡¡
un accompagnement dans la réalisation des activités valorisantes, qui s’appuiera sur ses habiletés
¡¡
efficientes tout en prenant en compte son besoin de temps et de pauses.
Le MOHOST permet finalement de faire l’hypothèse que ces deux niveaux d’actions stimuleront son expé-
rience, la rassureront et la valoriseront, augmenteront la réalisation des centres d’intérêts et son attente de
réussite ; et l’aideront à faire des choix d’activité à l’avenir. Cette hypothèse sera réévaluée après quelques
mois d’accompagnement, et les stratégies d’accompagnement devront être réajustées en conséquence.