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ASSEMBLÉE NATIONALE
CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958
TREIZIÈME LÉGISLATURE
AVIS
DÉPOSÉ
__
SOMMAIRE
___
Pages
INTRODUCTION ................................................................................................................. 5
INTRODUCTION
Elle inclut enfin trois articles fiscaux (55 à 57). La teneur de ces trois
articles dont le premier réécrit ou modifie 18 articles du code général des impôts
en 13 pages et 137 alinéas, rendait nécessaire un avis de la commission des
Finances, d’autant que les modifications proposées vont au-delà d’une
simplification du droit existant.
TRAVAUX DE LA COMMISSION
Le premier des trois articles que nous avons à examiner, l’article 55,
réclame d’autant plus notre vigilance que c’est de surcroît un article complexe – il
ne compte pas moins de 137 alinéas – qui touche à un sujet important pour notre
économie : la TVA immobilière.
Nous nous sommes assurés auprès de Bercy que toutes les professions
concernées avaient été consultées, ce que je n’ai pu faire moi-même, faute de
disposer du temps nécessaire pour organiser des auditions. Nous avons également
vérifié qu’il n’y avait pas de biais, s’agissant de la récupération de TVA, par
rapport à la législation actuelle : ce point est particulièrement important pour les
organismes HLM qui sont assujettis à la fois à la taxe sur les salaires et, pour la
partie « livraison à soi-même », à la TVA, ainsi que pour les opérations
d’aménagement dans la mesure où, le terrain à bâtir étant désormais défini – de
façon à mon avis pertinente – comme terrain pour lequel des droits à construire
sont ouverts dans un plan d’occupation des sols, se posait la question de savoir où
faire commencer la chaîne de la valeur ajoutée – ce sera à la viabilisation :
auparavant, il y a une plus-value, mais non une valeur ajoutée.
Il faut aujourd’hui remplir une déclaration dès qu’un bien transite d’un
endroit à un autre. On perd donc un temps considérable en paperasserie. Pour y
remédier, cette proposition de loi tend à placer dans une même enveloppe fiscale
les différentes opérations réalisées pourvu qu’elles soient bien localisées et bien
identifiées. L’administration fiscale et l’administration des douanes disposeront
ainsi d’éléments tangibles pour effectuer des contrôles sur les opérations de transit
et de transformation à l’intérieur des nouveaux « abris » fiscaux.
— 10 —
M. le rapporteur pour avis. J’avoue que je n’ai pas étudié cette question,
car j’ai surtout considéré ce dispositif du point de vue des transactions.
SECTION 6 :
DISPOSITIONS DE SIMPLIFICATION EN MATIÈRE FISCALE
Les services fiscaux ont relevé deux cas d’évasions fiscales avérées, qui ne
peuvent pas être qualifiées de fraudes puisque s’appuyant sur les contradictions
entre le droit national et le droit européen, mais qui portent néanmoins préjudice
aux ressources publiques : lorsque deux opérateurs réalisent une opération sur un
terrain à bâtir, l’acquéreur doit s’acquitter, selon le droit français, de droits
d’enregistrement faibles (0,715 %). Mais cette vente, en vertu des règles fiscales
européennes, ne peut être exonérée de TVA et doit donc être taxée à 19,6 %.
Dans le cas où le terrain à bâtir est vendu par un professionnel, celui-ci est
actuellement soumis à un système de taxation de la marge en application de
l’article 257 du code général des impôts. Ce système n’est pas conforme à la
directive n° 112 du 28 novembre 2006 car il revient à utiliser la TVA comme un
impôt direct. Concrètement, l’aménageur est taxé sur la marge et bénéficie de la
déduction de la TVA. Actuellement, l’acquéreur paie un droit d’enregistrement de
5,09 % sur le prix total et une TVA de 19,6 % sur les aménagements. Le présent
article propose d’appliquer la TVA à cette opération, en changeant le redevable et
en modifiant la définition du terrain à bâtir.
— 15 —
* *
Engagement de revendre : TVA sur marge (art. 257-6°) + DMTO à TVA sur marge (art. 257-6°) + DMTO à
Terrain nu 0,715 %1 (art. 1115) TVA sur marge (art. 257-6°) + DMTO à 5,09 %
5,09 %2
Engagement de construire conférant au terrain sa qualité de TAB (à Les terrains destinés à la construction Engagement de construire conférant au terrain sa qualité de
défaut, règles applicables aux terrains nus) : d’un immeuble à usage d’habitation sont TAB (à défaut, règles applicables aux terrains nus) :
Terrain à bâtir (TAB)3 - TVA sur le prix total (art. 257-7) par autoliquidation par l’acquéreur soumis à la TVA sur la marge – TVA sur le prix total (art. 257-7), autoliquidation par
Marchand de biens (art. 285-3)4 (combinaison art.257-7° 1 a 4ème alinéa l’acquéreur (art. 285-3)5
- Exonération de DMTO (art. 1594-0 G) et art. 257-6°) + DMTO à 5,09 % – Exonération de DMTO (art. 1594-0 G)
(dont lotisseurs)
Immeuble neuf6 TVA sur le prix total (art. 257-7) et DMTO réduits à 0,715 % (art.1594 F quinquies)
Si engagement de revendre : TVA sur marge (art.257-6) et DMTO TVA sur marge (art. 257-6°) et DMTO 5,09 %
TVA sur marge (art. 257-6°)
Immeuble autre qu’un réduits à 0,715 % ( art.1115) Ou
+
immeuble neuf7 ou Si engagement de construire : cf règles applicables aux TAB
DMTO à 5,09 %
Si engagement de construire : cf règles applicables aux TAB
Engagement de construire conférant au terrain sa qualité de TAB (à Engagement de construire conférant au terrain sa qualité de
défaut règles applicables aux terrains nus) : TAB (à défaut, règles applicables aux terrains nus) :
TAB – TVA sur le prix total (art. 257-7) par autoliquidation par l’acquéreur Hors champ TVA - DMTO à 5,09 % – TVA sur le prix total (art. 257-7) par autoliquidation par
(art. 285-3) l’acquéreur (art. 285-3)
Particulier
– Exonération de DMTO (art. 1594-0 G) – Exonération de DMTO (art. 1594-0 G)
Vendeur
Immeuble neuf TVA sur le prix total (art. 257-7) et DMTO réduits à 0,715 % (art.1594 F quinquies)
1
0,715 % = droit proportionnel départemental réduit (0,60 %) + taxe au profit de l’Etat (0,10 %) + FAR (2,5 % du droit départemental).
2
5,09 % = droit proportionnel départemental (3,60 %) + taxe additionnelle au profit de la commune (1,20 %) + taxe au profit de l’État (0,20 %) + FAR (2,5 % du droit départemental).
3
Terrain à bâtir : terrain nu ou recouvert de bâtiment destinés à être démolis, immeubles inachevés, droits de surélévation + engagement de construire pris par l’acquéreur (CGI. art. 1594-0 G) ou repris par l’acquéreur.
4
La TVA sur marge n’est pas exigée du vendeur marchand de biens (documentation administrative 8 A 45 n°7)
5
idem note 4
6
Immeuble neuf : première cession dans les cinq ans suivant l’achèvement (CGI art. 257-7-2.)
7
Immeuble autre qu’un immeuble neuf : immeuble achevé depuis plus de cinq ans ou qui, dans les cinq ans de cet achèvement a déjà fait l’objet d’une cession à titre onéreux à une personne n’intervenant pas en qualité de marchand de biens (CGI. Art. 257-7-2).
Acheteur
Après le 1er janvier 2011 objet de la mutation
Assujetti à la TVA Non assujetti à la TVA
Exonéré de TVA (art. 261-5-2°), mais option possible (260-5° bis) pour une taxation sur le prix total + Exonéré de TVA (art. 261-5-2°), mais option possible (260-5° bis) pour une taxation
Terrain NAB
DMTO à 5,09 % (sauf engagement de revendre, DMTO à 0,715 – art. 1115) sur le prix total + DMTO à 5,09 %8
TVA :
TVA :
- sur le prix total, lorsque le terrain avait ouvert droit à déduction lors de son acquisition
- sur le prix total, lorsque le terrain avait ouvert droit à déduction lors de son acquisition par le cédant.
par le cédant10
- sur la marge lorsque le terrain n’avait pas ouvert droit à déduction lors de son acquisition par le
- sur la marge lorsque le terrain n’avait pas ouvert droit à déduction lors de son
cédant.
TAB9 acquisition par le cédant.
DMTO :
DMTO :
Assujetti à la TVA - engagement de construire : exonération de DMTO (art. 1594-0 G)
– 5,09 % lorsque la mutation est soumise à la TVA sur la marge
- engagement de revendre : DMTO réduits à 0,715 % (art. 1115)
– 0,715 % lorsque la mutation est soumise à la TVA sur le prix total (art. 1594 F
- aucun engagement : DMTO de droit commun.
quinquies)
Immeuble neuf TVA sur prix total + DMTO réduits à 0,715 % (art. 1594 F quinquies)
Exonéré de TVA (art. 261-5-2°), mais option possible (260-5° bis) pour une taxation sur le prix total +
Immeuble autre qu’un Exonéré de TVA (art. 261-5-2°), mais option possible (260-5° bis) pour une taxation
DMTO à 5,09 % (sauf engagement de revendre - art. 1115), ou application du régime de la marge (et
immeuble neuf sur le prix total + DMTO à 5,09 %11
DMTO de droit commun)
TVA : hors du champ d’application
DMTO
Vendeur
Terrain NAB - engagement de construire: exonération de DMTO (art. 1594-0G) Hors du champ d’application de la TVA – DMTO à 5,09 %
- engagement de revendre : DMTO réduits à 0,715 % (art. 1115)
- aucun engagement : DMTO de droit commun.
TVA : hors du champ d’application
DMTO :
TAB - engagement de construire: exonération de DMTO (art. 1594-0G) Hors du champ d’application de la TVA - DMTO à 5,09 %
– 23 –
8
Les DMTO sont perçus au taux normal dans les deux cas.
9
Modification de la définition du terrain à bâtir à compter du 1er janvier 2011 : terrains situés dans un secteur désigné comme constructible par un document d’urbanisme.
10
Situation qui devrait demeurer théorique car les opérateurs d’amont peuvent neutraliser le droit à déduction (TVA collectée, mais non mentionnée dans l’acte).
11
Les DMTO sont perçus au taux normal dans les deux cas.
— 24 —
Cet article sert plusieurs buts : Jérôme Cahuzac a rappelé, dans son exposé
des motifs, qu’il tendait à mettre les dispositions en vigueur en conformité avec le
droit communautaire, mais il a aussi pour objet de réduire leur complexité, source
d’un certain nombre de comportements anormaux qu’il ne faut pas laisser
perdurer. Il me paraît en outre plus simple que le producteur de la valeur ajoutée
paie la TVA due après déduction des montants déjà acquittés pour les fournitures.
C’est l’esprit même de cet impôt, qui a fait école dans le monde et qui a été repris
au niveau communautaire – à telle enseigne que ce n’est plus notre droit qui
s’applique dans ce domaine, mais les directives européennes qui se sont succédé
depuis plusieurs années.
Cela me semble d’autant plus regrettable que ce texte n’a pas pour seul
objet de simplifier le droit en vigueur : comme l’a rappelé le rapporteur, il tend
également à transposer une directive européenne qui modifie notre dispositif de
TVA immobilière, ce qu’il aurait été plus logique de faire en loi de finances. Il
faut donc avouer que ce texte comporte quelques bizarreries.
ARTICLE 56 :
OPTION POUR LA TAXATION À LA TVA DES ENTREPRISES QUI
RÉALISENT DES OPÉRATIONS BANCAIRES OU FINANCIÈRES
Dans le système proposé, une fois exercée, l’option s’appliquera pour une
durée de cinq années dont celle au cours de laquelle elle a été exercée, soit en
pratique quatre ans et un mois au minimum. Au-delà de ce délai, elle pourra être
dénoncée à tout moment.
* *
ARTICLE 57 :
SIMPLIFICATION DU RÉGIME DES ENTREPÔTS FISCAUX
Elles concernent :
– la nature des biens, étant exclus ceux qui font l’objet d’interdictions ou
de restrictions justifiées par des raisons de moralité publique, d’ordre public, de
sécurité publique ou de protection de la santé et également ceux qui sont destinés à
être livrés au commerce de détail, c’est-à-dire qui sont destinés à la consommation
finale.
Chaque entrée et sortie d’un bien d’un régime d’entrepôt fiscal fait l’objet
d’une déclaration. Sur autorisation, et sous conditions, le déclarant peut cependant
déposer une déclaration récapitulative pour une durée n’excédant pas un mois.
Lors de la sortie des biens du régime d’entrepôt fiscal, la taxe due doit
correspondre à celle qui aurait été acquittée si chacune des opérations réalisées en
suspension avait été imposée. Si le bien n’a fait l’objet d’aucune livraison pendant
son placement sous le régime, la taxe due est celle qui se rapporte à l’opération
effectuée avant le placement du bien sous le régime, à laquelle s’ajoute la taxe
relative aux prestations de services afférentes à cette opération et celle qui porte
sur les prestations de services effectuées pendant le placement sous le régime. Si
le bien a fait l’objet d’une ou plusieurs livraisons pendant son placement sous le
régime, sa sortie entraîne le paiement de la taxe exigible au titre de la dernière
livraison réalisée en suspension de taxe. Aucune taxe n’est due lorsque le bien
avait été placé sous le régime par le propriétaire en dehors de toute transaction et
n’a fait l’objet, pendant son placement, d’aucune livraison et d’aucune prestation
de services.
Les biens placés sous l’un des régimes d’entrepôt fiscal peuvent faire
l’objet d’une cession sous ce régime en suspension de TVA, sous réserve qu’il y
ait maintien du bien sous le régime.
– aux biens destinés à être vendus dans des boutiques hors taxes des ports
et aéroports ;
Aujourd'hui un façonnier qui importe des biens pour les travailler doit les
localiser physiquement dans un local où ils doivent demeurer. S'il souhaite sous-
traiter toute ou partie de son activité de transformation, il est nécessaire que le
sous-traitant vienne travailler dans le local du donneur d'ordre ou dispose lui-
même d'un régime suspensif pour recevoir les biens et réaliser sa prestation. La
grande complexité de ces opérations ne favorise pas la fluidité des opérations
économiques.
Dans le mécanisme tel qu’il a été présenté au Rapporteur pour avis, une
fois que le régime aura été souscrit par le donneur d'ordre, les biens pourront être
considérés comme en suspension lorsqu'ils se trouveront chez ce donneur d'ordre
mais également chez un sous-traitant. La contrainte pour le façonnier donneur
d'ordre sera d'indiquer clairement lors de la souscription du régime l'existence de
cette sous-traitance et l'endroit où elle sera effectuée.
l’entrepôt ou du régime suspensif. Le rapporteur pour avis souhaite donc que les
critères d’admission ou de rejet au bénéfice du régime suspensif et de
détermination de ses caractéristiques soient explicités.
Les paragraphes 10, 16, 17, 18, 23, 24, 25, 26 et 27 du présent article
mettent en cohérence divers articles du code général des impôts avec la rédaction
de l’article 277 A du même code, telle qu’issue du présent article.
M. le rapporteur pour avis. Je ne reviens pas sur cet amendement que j’ai
déjà eu l’occasion de présenter.
N° CF 1
A MEN D EMEN T
présenté par
M. Jérôme Cahuzac et les membres du groupe SRC
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ARTICLE 55
Supprimer cet article.
N° CF 2
A MEN D EMEN T
présenté par
M. Jérôme Cahuzac et les membres du groupe SRC
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ARTICLE 56
Supprimer cet article.
N° CF 3
A MEN D EMEN T
présenté par
M. Olivier Carré, Rapporteur pour avis au nom de la commission des Finances
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ARTICLE ADDITIONNEL
AVANT L’ARTICLE 55
Rédiger ainsi l’intitulé de la section 6 : « Dispositions de mise en conformité du
droit français avec le droit européen et de simplification en matière fiscale ».