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Recommandations 1997
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Les faits: la carte de dangers comme document de base
pour la planification des mesures
Les zones instables affectées de mou- L’établissement de cartes de dan- en même temps et doivent concerner
vements de terrain occupent en Suisse gers est une condition préalable indis- des entités spatiales bien délimitées.
6 à 8% du territoire national. Les pensable à la mise en application des La répartition en degrés de danger
régions les plus touchées sont les lois citées ci-dessus par des mesures est élaborée indépendamment de l’af-
cantons alpins, les Préalpes entre le d’aménagement du territoire. Cet ins- fectation présente du sol.
Léman et le lac de Constance, ainsi que trument est exigé par les lois fédérales
certaines parties du Jura plissé. sur les forêts et sur l’aménagement des Buts des recommandations
Divers événements comme les ébou- cours d’eau (cf. en annexe le chapitre Les conflits existants relatifs à l’affec-
lements de Randa (VS) en 1991 ou le sur les bases légales). Ces cartes tation du sol peuvent être mis en
glissement de Falli-Hölli (FR) en 1994 désignent les types de dangers mena- évidence et peuvent être atténués
ont clairement montré que les dangers çant une surface donnée du territoire; ultérieurement une fois que les zones
dus aux mouvements de terrain ne elles en indiquent les dimensions, l’in- de danger et le type de menaces ont
peuvent souvent pas être maîtrisés tensité et la probabilité d’occurrence. été définis de façon contraignante,
uniquement par des mesures de pro- La menace créée par les dangers objective et univoque. Les présentes
tection constructives ou de sécurité. Il naturels, soit l’aléa, fait partie des recommandations devraient donc con-
est un autre fait, que le passé nous caractéristiques propres d’un site; tribuer à:
enseigne: l’utilisation du sol doit c’est une donnée comparable à la • Prendre en compte les dangers dus
s’adapter aux données naturelles. fertilité du sol ou à la pente, car elle aux mouvements de terrain dans tou-
De ce point de vue, malgré toutes les conditionne une certaine occupation tes les activités ayant des effets sur
difficultés qu’offre un espace comme la du sol ou la rend impossible. Dans le l’organisation du territoire (telles que
Suisse, à forte densité de population et cadre de l’aménagement local, les l’élaboration et l’approbation des plans
exploité de façon intensive, les dom- autorités assignent aux zones consi- directeurs et des plans d’affectation,
mages potentiels doivent être réduits dérées différents types d’affectation, des conceptions et des plans secto-
en premier lieu par des mesures selon leur aptitude propre. riels; la planification et la construction
d’aménagement du territoire. Afin de protéger des vies humaines de bâtiments et d’installations; l’octroi
Des mesures constructives de pro- et d’empêcher des dommages aux d’autorisations et de concessions; l’at-
tection ne doivent être prises, en vue biens et à l’environnement, certains tribution de subventions, etc.).
de réduire un danger potentiel, que là modes d’occupation du sol doivent • Utiliser de façon appropriée le terri-
où existe déjà une utilisation du sol être interdits dans les zones à danger toire et veiller notamment à son exploi-
digne de protection, ou encore là où élevé ou moyen, ou autorisés seule- tation, en empêchant l’accroissement
une modification de l’affectation s’avè- ment sous certaines conditions préci- indésirable des dommages potentiels
re absolument indispensable, après ses. et en limitant le recours à la construc-
une complète pesée des intérêts. Les La mise en vigueur de la loi, qu’il tion d’ouvrages de protection.
nouvelles lois fédérales sur les forêts s’agisse de procédures d’autorisation, • Atteindre dans l’ensemble de la Suis-
(Lfo) et sur l’aménagement des cours de lois cantonales sur l’aménagement se une bonne compréhension et une
d’eaux (LACE), entrées en vigueur en du territoire ou les constructions, ou prise en compte des dangers naturels,
1991, ont donné force de loi à cette encore de plans d’affectation, est du au sein de groupes de travail interdisci-
priorité. ressort des cantons et des communes. plinaires, sur la base de critères et
Avant toute autre chose, une per- Le propriétaire peut encore réduire les d’échelles de valeurs homogènes.
ception consciente des dangers na- dommages potentiels subséquents par • Informer les autorités et les proprié-
turels est nécessaire pour qu’il soit des mesures qui lui sont propres. taires fonciers des dangers possibles
possible d’assumer les responsabilités Les cartes de dangers doivent être pour les rendre responsables des pré-
qu’ils impliquent. On ne peut s’atten- établies, dans la mesure du possible, cautions nécessaires en vue d’éviter
dre à des résultats durables qu’à partir pour tous les types de dangers naturels des risques inutiles.
du moment où tous les acteurs ont
réellement pris conscience du danger
présent.
Les nouveaux objectifs des lois sus-
mentionnées concernent d’une part les
ingénieurs responsables des ouvrages
de protection, les aménagistes et les L’aménagement des versants
autorités impliquées, et d’autre part les réduit le danger potentiel,
assurances et les propriétaires fon- l’aménagement du territoire limite
ciers qui peuvent contribuer d’une les dommages potentiels
manière active à la réduction des dom-
mages potentiels.
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Relevé et prise en compte des dangers naturels
par étapes successives
Truffer, Felssturz
Mouvements de terrain
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Causes
Les mouvements de terrain sont des tatiques dans les pores (pressions in-
déplacements (avec ou sans rupture) terstitielles), les fissures et les failles,
vers l’aval de masses rocheuses com- de même que des forces de percola-
pactes ou désagrégées et/ou de terrain tion. A l’état de glace, elle a en plus la
meuble (sols y compris) et d’eau, sous capacité d’induire des mécanismes de
l’effet de la gravité. rupture notables. Par ailleurs, elle peut
Ils peuvent se produire sous forme provoquer le gonflement des minéraux
de processus brutaux (chute de pierres argileux (pression de gonflement). La
et de blocs, éboulement et écroule- stabilité des pentes en équilibre criti-
ment, glissement soudain, coulée que peut être sensiblement réduite par
boueuse, effondrement) ou lents et ces divers effets.
progressifs (fluage, glissement lent per- Le déclenchement d’un processus
manent). dangereux survient lorsque la valeur
Les processus à l’origine des mouve- limite d’un des facteurs déterminants
ments de terrain sont très complexes est atteinte ou dépassée. Les cycles de
et dépendent rarement d’une seule gel/dégel, les précipitations sporadi-
cause. La géologie, le relief et l’exposi- ques, de forte intensité ou de longue
tion sont des paramètres fondamen- durée – éventuellement combinées à la
taux, plus ou moins constants sur de fonte des neiges –, conduisent souvent
longues périodes; ils déterminent la à des mouvements de terrain sponta-
prédisposition générale du terrain nés.
aux phénomènes d’instabilité. Le pro- Il n’est pas rare que les mouvements
cessus qui mène à une telle instabilité de terrain soient favorisés par des
commence en fait dès la formation de influences anthropiques. Ainsi, la sur-
la roche, c’est-àdire lorsque les pro- charge d’une pente par des bâtiments
priétés chimiques et physiques de cel- et des remblais, les excavations sans
le-ci sont bien établies. Ces propriétés dispositifs de protection dans un ver-
déterminent notamment son compor- sant lors de travaux de construction, la
tement face à l’altération et à l’érosion. surélévation du niveau de l’eau souter-
Les différentes glaciations quaternai- raine, le dynamitage, l’exploitation
res ont modelé les vallées alpines en inappropriée de matières premières ou
forme d’auge. Lors du retrait glaciaire, l’affectation inadéquate du sol peuvent
libérés de l’appui de la glace, les accroître le danger de mouvements de
versants des vallées se sont souvent terrain. Les effets anthropiques peu-
retrouvés trop raides et instables. vent aussi contribuer à une déstabilisa-
Les mouvements de terrain résultent tion à long terme du versant, en relation
d’un changement de l’équilibre des avec d’autres activités comme le dé-
forces dans le versant (rapport entre boisement, l’entretien insuffisant des
forces résistantes et forces motrices), forêts, le surpâturage, l’exploitation
à la suite de processus physiques et/ou intensive et la dénudation du sol.
chimiques qui, à leur tour, dépendent
de différents facteurs. Ainsi, les pro-
cessus d’altération agissant à long
terme (conduisant à une diminution
des forces résistantes), de même que
les fluctuations de la nappe phréati-
que, influencent la stabilité d’un ver-
sant de manière continue. Par ailleurs,
une pente peut aussi être déstabilisée
rapidement, soit à la suite de l’érosion
par une rivière au pied du versant, soit,
mais plus rarement, suite à un tremble-
ment de terre.
En général, l’eau joue un rôle déter-
minant pour les mouvements de ter-
rain. Elle produit des pressions hydros-
Ecoulement
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Glissements de terrain
10
Coulées de terre et autres processus
Cartes topographiques ment des phénomènes d’instabilité. (p.ex.: ouverture de fissures) avec une
La carte topographique est le docu- Dans les massifs montagneux, la circu- précision suffisante, même avec des
ment de base pour toute analyse de lation de l’eau est étroitement liée aux dispositifs de mesure de distance sim-
stabilité. Elle contient nombre d’infor- systèmes de discontinuité de la roche. ples. Tous ces systèmes de mesure
mations pertinentes pour l’identifica- Les cartes géotechniques et des peuvent être équipés d’un dispositif
tion des dangers sous forme de sym- sols, disponibles à différentes échel- d’alarme (éventuellement automati-
boles, de signes et d’autres éléments les, font également partie des docu- que).
graphiques. Ainsi, par exemple, la mor- ments de base qui permettent d’ac-
phologie des zones en glissement est quérir une meilleure connaissance des
souvent visible par le bombement des données locales dans les terrains ins-
courbes de niveau; des symboles de tables.
blocs éboulés au pied d’une falaise
peuvent laisser présager une produc- Analyse des photos aériennes
tion notable d’éboulis. et mesures
Les photographies aériennes (à l’échel-
Cartes géologiques le 1:20 000 ou 1:25 000 environ; en noir
La carte géologique donne des rensei- et blanc, en couleurs ou en fausses
gnements utiles sur la lithologie (type couleurs) constituent un outil impor-
de roche, p.ex.), sur l’agencement tant pour l’évaluation des mouvements
structural (orientation et pendage des de terrain et de leur délimitation spatia-
couches et des discontinuités) et sur la le. Combinées avec la carte topogra-
couverture quaternaire (moraine, ébou- phique (au 1:10 000 ou au 1:25 000),
lis ou glissement de terrain, par exem- elles fournissent les bases de l’analyse
ple). Elle donne encore des indications géomorphologique générale.
sur les circulations d’eau souterraine Elles permettent généralement
en milieu poreux et fissuré. Sur la base d’identifier divers phénomènes carac-
de ces données cartographiques, on téristiques de mouvements de terrain
peut reconstituer la structure tridimen- lorsque leur surface dépasse 1 ha. Par
sionnelle des unités géologiques et ailleurs, à partir des photos aériennes,
évaluer le contexte de formation de il est possible d’établir les structures
possibles mouvements de terrain. géologiques principales du massif. Par
Les différents phénomènes d’insta- des procédés photogrammétriques, on
bilité de pente, comme les glisse- peut enfin mesurer les mouvements du
ments, les éboulements ou les tasse- terrain (vecteurs de déplacement).
ments généralisés sont représentés en Pour déterminer exactement l’am-
général sur une carte géologique au pleur des déplacements dans les zo-
1:25 000 par leur périmètre. Il n’est pas nes instables, on recourt à diverses
fait mention de l’intensité ou de la techniques de mensuration (triangula-
fréquence de ces divers phénomènes. tion, polygonale, nivellement, mesure
Ces informations permettent toutefois de distances, Global Positioning Sys-
de localiser les zones sensibles aux tem GPS). Les mouvements en profon-
mouvements de terrain, qui devront deur et l’ouverture en surface des
faire l’objet d’études plus poussées. fissures ou des failles peuvent être
mesurés par des extensomètres, des
Autres cartes micromètres de forage ou des défor-
Les cartes citées ci-dessous n’exis- mètres, parfois couplés à un module
tent en Suisse que ponctuellement ou à d’acquisition de données pour enre-
petite échelle (p.ex. 1:100’000). Elles gistrer les résultats en continu.
contiennent toutefois des informations La détermination de la profondeur
importantes pour l’évaluation des dan- des plans de glissement, des vitesses
gers. Ainsi, la carte géomorphologi- de mouvement et de leur direction,
que donne des informations détaillées s’effectue de préférence par inclino-
concernant la couverture quaternaire. métrie ou micromètre dans un forage
La carte hydrogéologique est utile équipé à cet effet.
pour comprendre le rôle exercé par En surface, il est possible de déter-
l’eau souterraine dans le déclenche- miner des mouvements différentiels
Contenu
Données concernant les causes et
les effets dommageables d’événe-
ments. Le degré de détail dépend de
l’importance des événements.
Echelle
Représentation des zones concer-
nées à l’échelle 1:2000 à 1:25 000.
Mise à jour
Permanente; dans le cas d’intempé-
ries ou d’autre événement, sans dé-
lai. La limite des zones concernées
et étudiées doit être indiquée.
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Carte des phénomènes
Carte
Recensement et représentation des
signes et indicateurs de mouve-
ments de terrain (p.ex. «témoins
muets»). Données sur la tendance au
développement de processus dan-
gereux.
Echelle
1:1000 à 1:25 000 selon l’objectif.
Mise à jour
Lors de la révision de la carte de
dangers.
* Elle peut être commandée à l’OCFIM, 3003 Berne
(No. de commande: 310.022 f/d)
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Evaluation des mesures de protection existantes
Mesures biologiques
L’effet d’une forêt protectrice dépend
de son état et de son développement.
La vérification de ces facteurs fait
partie de la planification forestière.
Suite à des événements dévastateurs
en forêt (tempête, incendie, attaque
d’insectes), il faut à nouveau les véri-
fier.
Entretien
L’entretien, les réparations, les trans-
formations et les rénovations doivent
être planifiés et réalisés à temps, en
tenant compte des problèmes posés.
Ces cartes indiquent les dangers exis- de réduction des dommages par les
tants au moment de l’expertise (type propriétaires. Par la comparaison de la
de dangers et importance du danger). carte des zones de dangers avec l’uti-
Les cartes de dangers divisent le terri- lisation du sol, des conflits apparaî-
toire en question en zones selon trois tront. Etant donné que l’utilisation du
degrés de danger, représentés par des sol existante ne peut en principe pas ou
couleurs appropriées: rouge, bleu, jau- pratiquement pas être modifiée, des
ne. Les limites entre ces différentes mesures de construction sont la plu-
zones sont tirées de la carte des part du temps nécessaires pour obtenir
phénomènes, de la documentation des le degré de protection souhaité. Les
événements et le cas échéant d’autres cartes de dangers constituent égale-
documents de base (voir chapitre Iden- ment une base pour la planification des
tification des dangers). mesures de protection, la mise en
Des modèles de calcul (analyses des place d’un service d’alarme et l’organi-
trajectoires de blocs ou calcul du fac- sation d’un plan d’urgence.
teur de sécurité pour les glissements)
peuvent être appliqués, de cas en cas,
que ce soit pour déterminer l’extension
possible des secteurs menacés par
des chutes de pierre ou pour disposer
de données quantitatives sur l’état de
stabilité d’un secteur potentiellement
instable.
L’évaluation de l’aléa ou du danger
potentiel est faite en tenant compte de
l’état actuel. Les ouvrages de protec-
tion existants ne doivent cependant
être considérés que lorsque leur fonc-
tionnalité et leur entretien à long ter-
me sont garantis. Les mesures de Carte indicative des dangers Carte de dangers
protection planifiées, que ce soient de
But But
nouvelles constructions ou la remise
Document de base du plan directeur Document de base du plan directeur et
en état d’installations existantes an-
pour une première identification gros- d’affectation du sol, de même que pour
ciennes, ne doivent être prises en sière des zones de conflits d’intérêts, les projets de mesures de protection.
compte sur la carte de dangers que au cas où il n’y aurait pas encore de Contenu
lorsque leur exécution est terminée. cartes de dangers. Données exactes sur les types de dan-
Contenu gers, l’extension spatiale et les dan-
Buts et signification Vue d’ensemble grossière des zones gers possibles selon trois degrés; do-
La carte de dangers est une carte en danger; données concernant les cumentation détaillée.
d’aptitude qui montre quels secteurs types de dangers, en principe sans Niveau de détail
sont peu ou pas appropriés pour cer- tenir compte des degrés de danger poussé (la délimitation à l’échelle de la
taines utilisations en raison des dan- (pas d’indications sur l’intensité et la parcelle doit être possible).
gers naturels existants. Elle constitue probabilité); différenciation dans les
Echelles
donc le document de référence pour: grandes lignes.
de 1:2000 à 1:10 000
• la transposition de ces informations Niveau de détail
Territoires concernés
dans l’aménagement du territoire restreint.
La priorité est donnée aux secteurs
(élaboration des conceptions et des Echelles urbanisés, équipés ou faisant l’objet de
plans sectoriels de la Confédération et de 1:10 000 à 1:50 000 projets d’équipement, de même qu’aux
des cantons, des plans directeurs can- Territoires concernés voies de communication.
tonaux ou des plans d’affectation, y Régions ou tout un canton.
compris la délimitation des zones de
danger, publication de prescriptions Vérification: Périodiquement dans le cadre de la révision du plan.
concernant les constructions, autori- Mise à jour: Dans le cas d’un changement important des conditions de danger
sation de constructions); (p.ex. suite à des mesures de protection ou à des modifications des conditions
• la planification des mesures pour la naturelles).
protection des objets et des mesures
Carte combinée
• Eboulements
• Glissements
• Coulées de terre
Kellerhals+Haefeli SA (2)
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Etablissement de la carte
Un diagramme harmonisé des degrés Les degrés de danger sont choisis de Dans le cas où une surface est
de danger a été développé sur la base telle manière qu’ils impliquent un type menacée par plusieurs types de dan-
des «Directives pour la prise en consi- précis respectivement de comporte- gers – p.ex. dans le cas de phénomè-
dération du danger d’avalanches lors ment et de prescriptions en matière nes d’éboulements fréquents dans une
de l’exercice d’activités touchant l’or- d’utilisation du sol. Ils indiquent le zone en glissement –, cette situation
ganisation du territoire» (Office fédéral degré de mise en danger pour l’hom- doit être prise en compte de façon
des forêts et al., 1984), afin de garantir me, les animaux et les biens de valeur appropriée sur la carte de dangers.
une évaluation homogène et équiva- notable. On considère que la sécurité C’est, parmi les dangers identifiés, le
lente des différents types de dangers de l’homme est généralement plus degré de danger le plus élevé qui est
naturels (crues, avalanches, glisse- grande dans les bâtiments qu’à l’exté- considéré comme déterminant. En gé-
ments, etc.). rieur face à des dangers de mouve- néral, la superposition de plusieurs
Deux paramètres sont déterminants ments de terrain. types de dangers ne justifie pas de
pour graduer l’importance de la mena- L’effet dommageable sera décrit pour passer à une classe de danger supé-
ce: l’intensité et la probabilité (fré- chaque type et chaque degré de dan- rieure, puisque des mesures de réduc-
quence ou période de retour). Ces ger. Les degrés de danger seront en tion des dommages peuvent être pri-
paramètres sont traduits en degrés de principe délimités avec précision pour ses contre chaque danger considéré
danger dans une matrice (voir diagram- chaque type de danger. Celui-ci est isolément. Dans les régions menacées
me ci-dessous). On différencie trois désigné sur la carte de dangers par un par plusieurs phénomènes dangereux,
degrés de danger, représentés par les index: il est utile, dans bien des cas, lors de la
couleurs rouge, bleue et jaune. • SS Chute de pierres et de blocs mise en oeuvre des mesures d’aména-
Dans le cas particulier des événe- (Stein-, Blockschlag) gement du territoire, de fixer les condi-
ments liés aux falaises (éboulements et • SF Eboulement (Felssturz) tions d’utilisation et, au besoin, les
écroulements), on peut procéder à une • SB Ecroulement (Bergsturz) interdictions de manière différenciée.
évaluation des dangers découlant • RO Glissement superficiel Dans les diagrammes proposés, la
d’événements très rares (mise en évi- (Rutschung oberflächlich) «probabilité» et «l’intensité» ne sont
dence respectivement des dangers • RM Glissement de profondeur pas introduites comme des grandeurs
résiduels et des risques résiduels). moyenne (Rutschung mitteltief) numériques, mais comme des classes
Les surfaces qui pourraient être con- • RT Glissement profond de valeurs. Le principe de base est de
cernées sont représentées par des (Rutschung tief) représenter tous les types de dangers
hachures jaune-blanc. • HM Coulée de terre (Hangmure) naturels, selon un diagramme intensi-
• D Zone de dolines (Doline) té/probabilité, unique et de validité
générale. Toutefois, dans le cas des
mouvements de terrain, la multiplicité
des processus exige l’utilisation de
trois diagrammes différents.
1234567890
1234567890
1234567890
1234567890 Eboulement Glissement de terrain
1234567890
1234567890 Ecroulement
1234567890
1234567890
forte très forte
Intensité
Intensité
faible
moyenne moyenne
Chute de pierres
faible Chute de blocs faible
Coulée de terre
élevée moyenne faible
Probabilité
22
rouge: danger élevé
• Les personnes sont en danger aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur des bâtiments.
• Il faut s’attendre à la destruction rapide de bâtiments.
ou:
• Les événements se manifestent avec une intensité plutôt faible, mais avec une probabilité d’occurrence
élevée. Dans ce cas, les personnes sont surtout menacées à l’extérieur des bâtiments ou les bâtiments devien-
nent inhabitables.
La zone désignée en rouge correspond essentiellement à une zone d’interdiction.
12345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123
12345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123
12345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123
12345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123
12345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123
12345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123
hachuré jaune-blanc: danger résiduel*
12345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123
12345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123
12345678901234567890123456789012123456789012345678901234567890121234567890123
Des dangers avec une très faible probabilité d’occurrence et une forte intensité peuvent être
signalés par un hachuré jaune-blanc. La zone hachurée en jaune-blanc est une zone de sensibi-
lisation, mettant en évidence un danger résiduel.
* La délimitation des zones de sensibilisation est à mener de façon restrictive. Elle doit se faire en tenant compte du
type de phénomène et du potentiel de dommages.
Les deux paramètres utilisés dans le d’un événement n’est jamais une don- tion du sol, ou sur le degré de sécurité
diagramme des degrés de danger (in- née à déterminer de façon univoque, dont jouit un endroit donné face aux
tensité et probabilité) doivent être dé- mais elle englobe toujours un domaine dangers naturels. La probabilité d’oc-
terminés et classés pour chaque type qui peut correspondre aux limites des currence et la période de retour peu-
de danger, selon une intensité faible, classes choisies. vent être mathématiquement liées, pour
moyenne ou forte, et une probabilité Les concepts de fréquence, de pé- autant qu’elles se rapportent à unemê-
faible, moyenne ou élevée. riode de retour et de probabilité d’oc- mepériode de référence. Soit l’équa-
currence sont pris comme équivalents, tion:
Intensité encore que les concepts de fréquence
La description de l’ampleur d’un phé- et de période de retour ne valent que p = 1 - (1- 1/T)n
nomène dommageable possible se fait pour des phénomènes répétitifs. Con-
en identifiant les valeurs seuils pour les trairement aux crues ou aux avalan- où n est la période de référence donnée
degrés de danger, en fonction des ches périodiques, les mouvements de (par ex. 30 ou 50 ans), T est la période
effets dommageables possibles sur le terrain ne sont la plupart du temps pas de retour et p est la probabilité d’occur-
type d’affectation du sol le plus impor- des processus répétitifs. La formula- rence d’un événement d’importance
tant, soit la zone d’habitation. Les tion d’une période de retour a peu de égale ou plus grande que celui de la
dommages probables pour les autres sens, excepté pour les événements période de retour T dans une période
formes d’occupation du sol doivent impliquant des chutes de pierres, de de référence donnée.
être déduits de manière analogue. L’in- blocs et des coulées de terre, qui Si l’on considère une période de
tensité est divisée en trois degrés: peuvent être corrélés au sens large référence de 30 ans (soit une généra-
• Intensité forte: les hommes et les avec des conditions météorologiques tion), la probabilité qu’un événement
animaux sont en danger à l’intérieur particulières répétitives. Il faut surtout de période de retour de 30 ans se
des bâtiments; il faut s’attendre à des évaluer la probabilité d’occurrence d’un produise est de 64% (ou environ 2/3),
dégâts considérables aux bâtiments événement pour une durée d’occupa- de 26% (environ 1/4) pour une période
allant jusqu’à leur destruction. tion du sol donnée. de retour de 100 ans et 10% pour une
• Intensité moyenne: les hommes et Ceci permet d’approcher le vrai pro- période de retour de 300 ans.
les animaux sont en danger à l’exté- blème, car l’investisseur ne se pose en Le calcul de la probabilité d’occur-
rieur des bâtiments, mais le sont peu à priorité pas de questions sur la périodi- rence pour une période déterminée
l’intérieur; il faut s’attendre à des dé- cité des dangers, mais sur la probabili- montre clairement que même pour une
gâts aux bâtiments. té que se produisent des dommages période de retour relativement longue
• Intensité faible: les hommes et les durant une certaine période d’occupa- (300 ans), le danger résiduel n’est pas
animaux sont peu menacés même à négligeable: un événement avec une
l’extérieur des bâtiments (sauf dans le période de retour de 300 ans a une
cas de chute de blocs qui peuvent probabilité d’occurrence de 15% de
blesser et même tuer des hommes et survenir dans une période de 50 ans.
des animaux); il faut s’attendre à des Cela correspond, en fait, à la probabi-
dégâts matériels aux bâtiments et à lité de faire un 6 en jetant une seule fois
l’intérieur de ceux-ci. un dé!
Probabilité
Au lieu d’utiliser une échelle graduelle,
par exemple celle de la période de
retour, on a choisi de définir la probabi-
lité au moyen de différentes classes.
Les limites de classes établies à 30 et
300 ans correspondent aux conditions
fixées dans les directives concernant
les avalanches (Office fédéral des fo- Probabilité Période de retour
rêts et al., 1984). La limite de 100 ans qualificatif exemple sur une période de retour
provient d’une valeur de dimensionne- période d’utilisation comme indication de la
ment des ouvrages de protection utili- de 50 ans: probabilité en années:
sée pour les crues.
Le calcul de la probabilité d’occur- élevée 100 à 82% 1 à 30
rence des mouvements de terrain, pour moyenne 82 à 40% 30 à 100
autant qu’elle soit calculable, reste très faible 40 à 15% 100 à 300
incertain. La probabilité d’occurrence
24
Danger résiduel
Il n’y a pas de mesure valable en atteignent une valeur de un à quelques par la coulée (de 100 m3 à plusieurs
général pour évaluer l’intensité des dm/an. On se réserve la possibilité de milliers de m3). Une faible intensité est
phénomènes d’instabilité. Selon les considérer une intensité forte dans les proposée pour des couches mobilisa-
mécanismes des divers processus, on zones de cisaillement ou de mouve- bles d’une épaisseur inférieure à 0,5 m.
peut toutefois fixer des valeurs indica- ment différentiel marqué. Une intensité La limite entre intensité moyenne et
tives pour définir les limites des classes forte peut également être attribuée si forte peut être fixée pour une épaisseur
d’intensité forte, moyenne et faible. des phénomènes de forte réactivation de l’ordre de 2 m.
Les critères appliqués à cet effet se ont été observés ou peuvent survenir
réfèrent en général à la zone où se dans des secteurs localisés avec des Tassements, effondrement
développe le processus ou à la zone déplacements horizontaux supérieurs Pour les phénomènes de tassementet
menacée. Dans le cas des dangers à un mètre par événement. De plus, une d’effondrement liés à des dissolutions
purement potentiels, il ne faut fonder intensité forte peut qualifier des glisse- souterraines et à la karstification des
l’évaluation de l’intensité prévisible des ments de faible épaisseur avec des roches, le critère d’amplitude dépend
dangers que sur les caractéristiques vitesses rapides (v > 0.1 m/jour). Pour notamment de l’épaisseur de la cou-
de la zone de départ. les glissements de terrain, ces critères che de sol (moraine par exemple) re-
d’intensité seront directement traduits couvrant la formation. La présence de
Chutes de pierres et de blocs en classe de danger. nombreuses dolines est un excellent
Le critère significatif est l’énergie d’im- indice pour déterminer une intensité
pact dans la zone exposée (énergie de Coulées de terre moyenne de ces phénomènes de tas-
translation et de rotation). Les valeurs Dans les zones exposées à des phéno- sement. Il est recommandé de ne pas
limites suivantes sont préconisées (E = mènes de coulées de terre, étant don- différencier d’autres classes d’intensi-
énergie cinétique): né leur pente, l’état du sol et les té pour ces phénomènes.
• Intensité forte: E > 300 kJ conditions climatiques, l’intensité dé-
• Intensité moyenne: 30 < E < 300 kJ pendra de l’épaisseur de la couche
• Intensité faible: E < 30 kJ mobilisable qui peut être entraînéepar
La limite de 300 kJ correspond ap- ce processus. En général, il existe une
proximativement à l’énergie d’impact relation directe entre l’épaisseur de la
qui peut être supportée par un mur en couche de terrain et le volume répandu
béton armé, pour autant que l’immeu-
ble entier soit correctement dimen-
sionné (une note de calcul justificative
est indispensable). La limite de 30 kJ
correspond à l’énergie maximale ab-
sorbée par des barrières rigides en bois Phénomène Intensité Intensité Intensité
de chêne (traverses de chemin-de-fer). faible moyenne forte
26
Critères d’évaluation de la probabilité
Glissements
La majorité des glissements sont des
processus continus. C’est pourquoi il
n’existe pas au sens strict de probabi-
lité d’occurrence. Les phases de glis-
sement actives sont souvent liées aux
intempéries et sont par conséquent
soumises à la probabilité d’occurrence
de conditions météorologiques parti-
culières (p.ex. précipitations ininter-
Le danger pour les vies humaines et les chant. Comme celles-ci peuvent être Les méthodes d’analyse qui modéli-
animaux est particulièrement élevé aussi perçues à temps dans les sec- sent soit l’équilibre des masses insta-
lorsqu’il y a effet de surprise. Le temps teurs où des coulées de terre sont bles, soit leurs mouvements, corres-
nécessaire pour donner l’alerte (temps probables, il ne se produit générale- pondent à des hypothèses et nécessi-
d’alerte) est donc une indication pour ment pas de véritable effet de surprise. tent des données paramétriques-
l’évaluation de la mise en danger: Le danger peut donc être pressenti et il précises. Chaque modélisation ne livre
• Les processus de chutes de pier- est possible de prendre des mesures donc des résultats significatifs que
res et de blocs surviennent la plupart de précaution. lorsque les données de base sont
du temps de façon soudaine. Le temps plausibles et que les hypothèses for-
d’alerte est donc court à très court et mulées sont réalistes (voir annexe).
ne laisse pratiquement pas de temps Il faut prendre garde au fait que des
pour une évacuation. Les éboulements généralisations trop grossières et sim-
et les écroulements s’annoncent sou- plificatrices peuvent bien conduire à
vent quelques jours ou semaines à des résultats concrets, mais qui ne
l’avance par un accroissement d’acti- sont pas nécessairement significatifs.
vité des chutes de blocs ou de pierres.
Lorsque l’on porte à de tels signes
l’attention nécessaire, il est possible
de mettre en oeuvre les mesures d’ur-
gence correspondantes (surveillance,
système d’alarme, préparation de
moyens techniques) et d’ordonner une
évacuation à un moment donné (p.ex.
éboulement de Randa, Valais, 1991).
En cas de danger aigu d’éboulement
ou d’écroulement, il faut empêcher le
retour des personnes dans le secteur
classé en zone de danger, car un tel
événement se déroule si vite qu’il ne
laisse aucune possibilité de fuite (p.ex.
écroulement de Val Pola, Valtelline,
1987, 28 morts).
• En cas de glissements de terrain, le
temps d’alerte est en général relative-
ment long, de sorte que des mesures
d’urgence et une évacuation peuvent
être mises en oeuvre à temps. Les
personnes ne sont donc pratiquement
pas mises en danger si elles adoptent
un comportement adéquat. En cas de
glissements de terrain résultant d’une
érosion des berges liée à des crues, il
est en général possible de repérer le
danger quelque temps à l’avance (frac-
tion d’heure). Si l’alerte est donnée à
Bonnard, habitations détruites par un glissement
28
Effets dommageables possibles
32
Plan d’affectation
Au niveau des plans d’affectation, les pour déterminer concrètement les con-
degrés de concrétisation et de con- ditions liées à l’autorisation. Dans la Zone rouge:
trainte sont tels qu’ils permettent et zone agricole, les constructions con- danger élevé
assurent une prise en compte adéqua- cernées par les différents degrés de Par principe, aucune construction
te des dangers naturels dans l’utilisa- danger sont soumises aux mêmes ni installation, servant à abriter des
tion du sol. prescriptions que dans les zones à hommes et des animaux, n’est auto-
L’objectif est de délimiter des zones bâtir. L’aménagement du territoire ne risée ou ne peut être agrandie. Les
de danger à caractère contraignant se prononce en principe pas sur une zones à bâtir non construites doivent
être déclassées. Aucun bâtiment
(tout comme pour les zones à bâtir, les utilisation agricole adéquate du sol
détruit ne peut être reconstruit, sauf
zones agricoles et les zones à protéger (type de culture). Des contrats passés
exception si le site d’implantation est
dans le plan d’affectation), ou d’établir avec les agriculteurs concernés peu- impératif (et ceci seulement après
une base juridique conduisant au même vent s’avérer judicieux. que les mesures de sécurité néces-
effet. D’après l’article 18 de la loi saires ont été prises). Les transfor-
fédérale sur l’aménagement du territoi- Plans d’alarme et d’évacuation mations et les changements d’affec-
re, qui mentionne «d’autres zones d’af- Les plans d’alarme et d’évacuation tation ne sont autorisés que lorsque
fectation», la législation cantonale peut (plans d’urgence) doivent être prépa- le risque est ainsi diminué (c’est-à-
prévoir d’autres zones que celles à rés pour toutes les zones de danger. En dire lorsque le cercle des personnes
bâtir, agricoles ou à protéger. particulier, les chemins d’évacuation en danger n’est pas agrandi et que
les mesures de sécurité ont été amé-
Sur cette base juridique, des zones menant dans une zone sans danger
liorées). Pour les zones d’habitation
de dangers peuvent être délimitées doivent être clairement définis.
existantes présentant un déficit fla-
dans le plan d’affectation. Elles ont un grant de protection, il faut, selon les
caractère contraignant pour les autori- Objets sensibles possibilités, prévoir des mesures de
tés et les particuliers. Les objets sensibles sont d’une part protection par des ouvrages.
Les prescriptions particulières relati- des bâtiments et des installations où
ves aux zones de dangers sont fixées résident un nombre particulièrement Zone bleue:
dans le règlement communal de élevé de personnes difficiles à éva- danger moyen
construction. Cette règlementation cuer. C’est le cas notamment pour les Les constructions y sont autorisées
précise les conditions et les restric- hôpitaux, les homes et les écoles. sous conditions. Ces conditions
tions d’utilisation, ces dernières pou- D’autre part, les objets sensibles com- doivent être fixées en fonction de
vant aller jusqu’à l’interdiction de cons- prennent des bâtiments et des installa- chaque type de danger dans les rè-
truire. Le règlement communal peut tions pouvant subir de gros domma- glements de construction et de zo-
également prévoir des utilisations dif- ges, même lors d’événements de fai- nes. Exceptionnellement, des préci-
férenciées tenant compte de la nature ble intensité. Ceci est particulièrement sions plus détaillées peuvent être
nécessaires. Il ne faut pas y implan-
du danger. Bien qu’il soit théorique- valable pour les centres de stockage et
ter des objets particulièrement sen-
ment prévu d’avoir recours à une pesée de production ayant une forte concen-
sibles, et dans la mesure du possible
des intérêts lors de l’établissement du tration de produits dangereux, ou pour aucune nouvelle zone à bâtir ne doit
plan d’aménagement local, il peut pra- les décharges. Par ailleurs, font partie y être délimitée.
tiquement être exclu que tout autre des objets sensibles les bâtiments et
intérêt puisse justifier le renoncement les installations pouvant subir d’impor- Zone jaune:
complet ou partiel à une zone de tants dommages économiques di- danger faible
danger ou la modification d’une telle rects ou indirects, même lors d’événe- Les propriétaires de terrain doivent
zone. ments de faible intensité. Ceux-ci com- être sensibilisés aux dangers exis-
prennent les centraux téléphoniques, tants et aux mesures possibles pour
Signification des degrés les postes de couplage, les centres prévenir les dégâts. Il faut prendre
de danger informatiques, les installations d’ali- des mesures de protection spécia-
Les degrés de danger sont attribués mentation en eau potable, les stations les pour les objets sensibles. 1234
avant tout en fonction de leurs consé- d’épuration. 1234
1234
1234
quences pour la construction. Ils doi- Zone hachurée jaune-blanc
vent permettre d’éviter les menaces Elle met en évidence les risques ré-
qui pèsent sur les personnes et les siduels. Un plan d’urgence et des
animaux, et de réduire autant que mesures de protection spéciales
possible les dégâts aux biens. Dans pour les objets sensibles sont né-
certains cas particuliers, des recher- cessaires. Les installations qui im-
pliquent un potentiel élevé de dom-
ches plus détaillées peuvent être né-
mages sont à éviter.
cessaires au moment de la demande
du permis de construire, par exemple
Ex
em
Complément au règlement de construction pl
et au plan de zones e
Ces zones englobent des secteurs qui sont exposés aux dangers liés aux glissements de terrain.
Elles figurent sur le plan d’affectation des zones à titre indicatif. Elles sont distinguées comme
suit:
Zone rouge = danger élevé de glissement
Zone bleue = danger moyen de glissement
Zone jaune = danger faible de glissement
34
Indications pour une affectation appropriée
Face à la mise en danger liée aux Pour réduire les dommages dus aux Infrastructures
mouvements de terrain, diverses me- coulées de terre, il faut: Les infrastructures telles que les voies
sures et recommandations doivent être • réaliser des entrées rehaussées et ferrées, les routes et les lignes de
respectées en relation avec les zones éviter les fenêtres dans les murs sur transmission sont liées à un site et sont
urbanisées, les infrastructures, les sur- une hauteur minimale de 50 cm audes- d’intérêt public, souvent d’intérêt na-
faces agricoles et les terrains de loisirs, sus du terrain; tional, ce qui nécessite une protection
en vue de l’affectation adéquate du sol. • dimensionner le mur amont de ma- par des mesures techniques dans la
nière à résister à l’impact de blocs zone de provenance d’un danger ou
Zones urbanisées isolés et à la poussée créée par l’accu- par des mesures prises directement
Dans la zone de danger bleue, les mulation de la coulée (p.ex. béton sur l’objet.
nouvelles constructions, les agrandis- armé). Les dangers élevés pour les person-
sements et les transformations sont nes exposées ou les conséquences
autorisées, mais sous réserve de l’ob- Dans la zone de danger jaune, les économiques et écologiques suite à la
servation de certaines mesures qui mesures citées ci-dessus sont aussi rupture ou à l’endommagement de ces
dépendent du type de danger. Les utiles. Des dommages excessifs peu- infrastructures, par exemple d’une ins-
mesures à prendre doivent être éta- vent en particulier être réduits par des tallation pour la distribution du courant
blies de cas en cas par un expert radiers généraux en béton armé (glis- ou d’une station d’épuration, exigent
(géologue, ingénieur civil). sements de terrain), des ouvertures en général un haut niveau de sécurité.
Pour réduire les dommages dus aux minimales de fenêtres et de portes
glissements de terrain*, il faut en (éboulements), et des entrées ou des Zones agricoles
général: fenêtres rehaussées (coulées de terre) Les secteurs qui sont souvent touchés
• éviter les excavations dans la pente dans la paroi amont. par des événements dommageables
et la mise en place de charges défavo- (zones de danger rouge et bleue) sont
rables; peu appropriés pour une agriculture
• adopter des fondations sur la roche intensive. Pour les installations indis-
en place; pensables (p.ex. abris, abreuvoirs), il
• réaliser les fondations d’un immeu- faut trouver dans la mesure du possible
ble sous la surface de glissement; des sites d’implantation en dehors des
• prévoir un radier général en béton zones rouges, surtout si la classifica-
armé pour reprendre les mouvements tion a été établie à la suite d’événe-
différentiels; ments fréquents.
• réaliser éventuellement un clouage La constatation générale suivante
de la pente, des ancrages ou des est valable pour l’agriculture: en cas de
solutions similaires jusque sous le plan coulées de terre ou d’éboulements, les
de glissement pour accroître la stabilité cultures agricoles sont la plupart du
de la pente; temps anéanties. Dans de nombreux
• prévoir des raccords de conduites cas, cette constatation est aussi vala-
flexibles; ble pour les glissements très actifs. La
• abaisser le cas échéant le niveau de fertilité du sol des surfaces concernées
l’eau souterraine; peut être durablement amoindrie par
• ne pas laisser s’infiltrer les précipita- suite du dépôt d’alluvions ou d’éboulis
tions. et de l’érosion de la couche d’humus.
Les cultures sensibles sont à éviter sur
Pour réduire les dommages dus aux les glissements de terrain permanents.
éboulements (sens large), il faut:
• adopter des dispositions constructi- Installations de loisirs
ves (pour le mur amont) propres à Les terrains affectés à une fonction de
résister à l’impact de blocs isolés (p.ex. délassement ne donnent généralement
béton armé); lieu qu’à une moindre concentration de
• prévoir des ouvertures minimales (fe- biens de valeur, mais par contre repré-
nêtres et portes) dans le mur amont. sentent un danger plus élevé pour les
personnes. En général, pour l’usage
des installations de loisirs, un risque
plus élevé est accepté. Le danger pour
* Dans l’application de ces mesures, il faut prendre garde les personnes peut souvent être rame-
à la profondeur des surfaces de glissement actives ou
potentielles. né à un niveau acceptable au moyen
d’un dispositif d’alerte approprié, sauf Glissements de terrain du phénomène. A proximité des objets
lorsque l’on doit compter soit avec la En cas de glissements de terrain, on menacés, on peut envisager une dévia-
présence de personnes ayant besoin peut mettre en oeuvre principalement tion de la coulée par un prisme de terre
d’aide, soit avec l’effet de surprise les mesures suivantes: ou des remblais.
durant le sommeil. Il faut vérifier en • Abaisser la nappe phréatique de
particulier dans quelle mesure une pente par des fossés drainants et des
autorisation accordée apparaît accep- dispositifs de drainage. Cette palette de mesures techniques
table face à un dommage possible aux • Capter les venues d’eau. n’est en aucun cas complète. De cas
infrastructures et à une utilisation élar- • Empêcher l’infiltration de l’eau des en cas d’autres mesures peuvent s’avé-
gie des installations annexes (p.ex. ruisseaux dans la masse glissée en la rer indiquées. En général, les mesures
clubhouse). dérivant dans des conduites. ne sont efficaces que si leur fonction-
Selon le type d’installation de loisirs, • Excaver éventuellement des maté- nalité est contrôlée périodiquement et
il faut tenir compte des particularités riaux dans la zone motrice du glisse- qu’elles font l’objet de travaux d’entre-
suivantes: ment, et placer un remblai dans la zone tien (p.ex. nettoyage des filets de pro-
• Parcs et espaces verts servant au résistante (au pied du glissement). tection entre les chutes de blocs, remi-
délassement: aucune restriction due • Accroître la résistance au cisaille- se en état des freins des filets d’inter-
aux zones de danger. ment au niveau de la surface de glisse- ception, nettoyage des fossés
• Places de sport telles que courts de ment par l’inclusion de clouages, d’an- drainants et des réseaux de drainage).
tennis ou terrains de football, stades crages ou de pieux. Des mesures techniques ponctuelles
d’athlétisme: éviter les zones de dan- • Améliorer les caractéristiques méca- peuvent être renforcées par d’autres
ger à fortes intensités ou fréquences niques des sols par des injections. mesures de protection, comme par
élevées (zone de danger rouge), en • Construire des soutènements. exemple les soins aux forêts protectri-
particulier en cas d’éboulements et de • Mettre en oeuvre diverses mesures ces ou l’entretien des cours d’eau.
coulées de terre. Une tolérance est d’ingéniérie biologique. Les mesures techniques doivent être
possible en zone rouge lorsque les projetées par un spécialiste expéri-
événements sont rares (en principe Chutes de pierres et de blocs menté dans le domaine et leur exécu-
avec une période de retour > 100 ans). Pour se protéger contre les chutes de tion doit être surveillée par ce dernier.
• Terrains de camping: le risque de pierres et de blocs, de même que
danger pour les personnes est élevé, contre les petits éboulements, les me-
car les précipitations extrêmes estiva- sures suivantes peuvent être appli-
les (et donc par là une propension quées:
accrue aux coulées de terre, glisse- • Clouer ou ancrer des panneaux ro-
ments ou éboulements) peuvent coïn- cheux.
cider avec la période de plus forte • Etayer ou soutenir des panneaux
affluence. C’est pourquoi il faut prépa- rocheux instables par des pieux ou des
rer à l’avance un plan d’alarme et des dispositifs similaires.
chemins de fuite sûrs. Les terrains de • Recouvrir le versant de filets contre
camping habités à plus long terme les chutes de pierres.
avec des aménagements d’infrastruc- • Mettre en oeuvre du béton projeté
tures et où prédominent les caravanes (comme protection contre l’altération).
résidentielles stationnées à l’année doi- • Purger les parois rocheuses.
vent être refusés dans les zones à • Dynamiter les panneaux rocheux ins-
événements fréquents, étant donné tables.
que le danger pour les personnes est • Construire des digues d’interception
Kellerhals+Haefeli SA, filets contre les chutes de pierres
36
Autres mesures
Assurances
Une assurance pour les dommages liés
aux éléments naturels n’est pas une tous les dommages au moment où un Les tâches principales envisageables
mesure en faveur de la diminution des événement se produit. pour une commission des dangers
dommages, mais une prestation de sont les suivantes:
solidarité de la communauté. Les assu- Mesures institutionnelles • surveillance, expertise et coordina-
rances sont en fait, comme les mesu- Dans plusieurs cantons (p. ex. Fri- tion lors de l’établissement et de la
res de sauvetage, un moyen de pouvoir bourg, Grisons, St-Gall), une commis- mise à jour des cartes de dangers (et au
vivre avec le danger résiduel. Le prin- sion des dangers naturels a été consti- besoin des cadastres de dangers);
cipe de solidarité repose sur la répar- tuée et s’est avérée très utile. Ces • consultation lors de la transposition
tition du coût des dommages entre le commissions constituent des groupes des données relatives aux dangers
plus grand nombre de personnes; il est interdisciplinaires de spécialistes. El- dans le plan directeur et le plan d’affec-
certainement approprié pour les grands les sont notamment compétentes pour tation;
événements (écroulements, grands l’établissement et la mise à jour des • conseil aux autorités et aux offices
éboulements, grands glissements). cartes de dangers et en assurent, en ainsi que, si elle existe, à l’assurance
Dans ces cas, la prestation de pré- tant qu’organe de conseil, la mise en cantonale des bâtiments;
voyance nécessaire excède les possi- application. • examen des plans des zones de
bilités d’un individu, et la rareté de Les commissions des dangers se danger.
l’événement le situe au-delà de l’expé- cantonnent en général à jouer un rôle
rience personnelle. Au contraire, la d’organe de consultation et à formuler Parallèlement, les commissions des
prévention des petits événements fré- des propositions. En aucun cas, elles dangers naturels peuvent prendre en
quents met à contribution la respon- ne sont habilitées à rendre des juge- charge d’autres tâches:
sabilité individuelle. Les assurances ments ou des décisions administrati- • examen de projets de construction
peuvent contribuer activement à la ves. Dans de telles commissions, tous dans les zones de danger;
réduction du potentiel de dommages, les services concernés par les dangers • élaboration et garantie des principes
en excluant la couverture ou en la naturels et leur transposition dans de base pour l’engagement des
limitant, là où le preneur d’assurance l’aménagement devraient être repré- moyens publics en vue de la protection
fait encourir des risques excessifs, ou sentés: le service des eaux, le service contre les dangers naturels;
en la faisant dépendre de conditions des forêts, le service de l’aménage- • soutien des autorités compétentes
particulières. L’appel à la responsabili- ment du territoire, le service des cons- lors de catastrophes naturelles;
té individuelle en vue d’une affectation tructions, l’assurance des bâtiments et • garantie des échanges d’information
appropriée au risque n’a pas de sens, les représentants des communes con- au sein de l’administration;
dès lors que les assurances couvrent cernées. • relations publiques.
A n n e x e s
Les méthodes d’analyse qui modéli-
sent soit l’équilibre des masses insta-
bles, soit leurs mouvements, corres-
pondent à des hypothèses et nécessi-
tent des données paramétriques
précises. Chaque modélisation ne livre
donc des résultats significatifs que
lorsque les données de base sont
plausibles et que les hypothèses for-
mulées sont réalistes. Il faut prendre
garde au fait que des généralisations
trop grossières et simplificatrices peu-
vent bien conduire à des résultats
concrets, mais qui ne sont pas néces-
sairement significatifs.
On distingue deux catégories de
calculs:
• Les calculs statiques, en général en
2-D (modèle bi-dimensionnel selon un
profil en long de la pente), correspon-
dent à un état d’équilibre limite. Ils
donnent un coefficient de sécurité au
glissement (par méthodes déterminis-
tes, avec des paramètres fixes) ou une
probabilité de rupture globale (métho-
des probabilistes, avec des paramè-
tres variables). Ils s’appliquent surtout
aux phénomènes potentiels (non dé-
clarés) et peuvent traduire la sensibilité
d’un massif à la variation de certains
paramètres ou à la mise en oeuvre de
travaux d’assainissement.
• Les calculs dynamiques décrivent
les mouvements de la masse ou des
blocs dans le temps et dans l’espace.
Les seuls modèles valables sont ceux
qui traitent des données en trois di-
mensions (3-D). Le choix des paramè-
tres à introduire est délicat, faute de
valeurs de références fiables.
Documents de base
Les données suivantes sont indispen-
sables pour appliquer une méthode de
calcul:
• Données géométriques: topogra-
phie de surface de la zone instable ou
exposée et données de déplacement
dans le passé.
• Données géologiques: délimitation
de la masse instable active ou poten-
tielle, y compris détermination et mo-
délisation de la surface de glissement,
localisation des fissures et fractures du
massif rocheux.
38
• Données hydrauliques: niveau pié- données du passé permettant de cali- décrire l’écoulement et le dépôt des
zométrique, valeurs des pressions, brer les modèles. Elles sont cependant coulées; mais ils sont souvent difficiles
conditions d’alimentation et d’écoule- nécessaires lorsque l’on veut savoir à appliquer, en ce qui concerne la
ment, degré de saturation dans la zone par exemple comment un glissement sélection des paramètres.
non saturée. va barrer le lit d’une rivière.
• Données géotechniques: paramè-
tres de résistance (angle de frottement Analyse des éboulements
interne, cohésion et poids volumique); et des chutes de pierres et de blocs
paramètres de viscosité; fissuration du Il existe peu de méthodes décrivant la
rocher avec espacement et persistan- chute d’une masse, en dehors des
ce; caractéristiques du rebond lors de analyses globales d’angle de pente
l’impact d’un bloc sur le sol. (”Pauschalgefälle”) ou de perte d’éner-
• Données environnementales: fac- gie. L’éboulement d’une masse granu-
teurs de couverture (forêts, nature du laire sur une pente peut être décrite en
sol), facteurs anthropiques et utilisa- 2-D en supposant un matériau incom-
tion du sol (déboisement, drainage, pressible. Toutefois, l’étalement de cet-
excavation, exploitation des zones al- te masse au pied du versant peut
pines). beaucoup varier selon l’évolution du
mécanisme d’initiation (déclenchement
Calculs statiques par phases).
des glissements de terrain La plupart des modèles dynamiques
Les méthodes appliquées ont des de- disponibles traitent de la chute de
grés de raffinement variables et in- blocs isolés. La trajectoire en 3-D peut
cluent des hypothèses restrictives. Les tenir compte des conditions de rebond
principales méthodes donnant les con- (choc élastique ou inélastique), de la
ditions d’équilibre de la pente sont forme des blocs (qui peuvent rouler ou
celles de Fellenius, Bishop, Janbu et glisser) et de la rugosité du sol.
Morgenstern & Price. L’équilibre théo- D’autres modèles introduisant des
rique est assuré si le facteur de sécurité hypothèses plus simples (p.ex. masse
Fs obtenu est supérieur à 1, soit lors- concentrée en un point) sont aussi
que les forces résistantes sont supé- applicables. Tous ces modèles suppo-
rieures aux forces motrices. sent que la masse du bloc, déterminée
Toutefois, dans la pratique, des mou- au départ, reste constante jusqu’à la fin
vements peuvent apparaître si Fs est de la trajectoire, ce qui n’est pas
inférieur à 1.1 – 1.2. Un facteur de souvent le cas. Les résultats détermi-
sécurité au glissement inférieur à 1, qui nent une zone au pied de la pente qui
indique que les forces motrices sont peut être atteinte et donnent des infor-
supérieures aux forces résistantes, n’a mations sur les vitesses, les hauteurs
pas beaucoup de sens. de rebond et l’énergie des blocs lors de
leur chute, mais ils ne donnent pas de
Calculs dynamiques chiffre sur la fréquence temporelle des
des glissements de terrain impacts.
Diverses approches ont été dévelop-
pées pour tenir compte des déforma- Coulées de terre
tions de la masse instable. On peut On peut évaluer la sensibilité d’un
décrire le mouvement au cours du versant au départ d’une coulée, comp-
temps d’une masse de faible épaisseur te tenu de la résistance au cisaillement
sur une pente (épaisseur = 1/10e de la des matériaux et des conditions mé-
longueur) par glissement et/ou fluage. téorologiques. Mais souvent les maté-
On peut aussi prendre en compte, dans riaux entraînés avaient déjà été mobili-
un modèle pseudo-statique, la défor- sés lors d’une coulée précédente, de
mation des éléments, dépendant des sorte que l’observation (notamment
efforts qu’ils subissent. géologique) sur place joue un grand
Ces méthodes peu courantes néces- rôle pour déterminer les zones de
sitent des paramètres difficiles à ac- départ possibles et les masses en jeu.
quérir ou à évaluer, ainsi que des Beaucoup de modèles existent pour
Annexes (pdf) 39
Bases légales
Les recommandations pour la prise en Ordonnance sur l’aménagement des Loi fédérale sur les forêts du 4 octo-
compte des dangers dus aux mouve- cours d’eau du 2 novembre 1994 bre 1991 (Lfo, RS 921.0)
ments de terrain dans le cadre des acti- (OACE, RS 721.100.1)
vités de l’aménagement du territoire Article premier But
2
s’appuient sur une série de lois fédérales Article premier Conditions préliminaires Elle [la loi] a en outre pour but de con-
2
et sur les ordonnances correspondantes: En principe, aucune indemnité n’est tribuer à protéger la population et les
accordée pour des mesures visant à pro- biens d’une valeur notable contre les ava-
téger des ouvrages et des installations lanches, les glissements de terrain, l’éro-
Loi fédérale sur l’aménagement du aménagés dans des zones désignées sion et les chutes de pierres (catastro-
territoire du 22 juin 1979 (LAT, RS 700) comme dangereuses ou sur des territoi- phes naturelles).
res réputés dangereux.
Article premier Buts Art. 19 Protection contre les catastrophes
1
Ils [La Confédération, les cantons et Art. 20 Directives naturelles
lescommunes] veillent à assurer une uti- L’office édicte des directives, notamment Là où la protection de la population ou
lisation mesurée du sol. [...] Dans l’ac- sur: des biens d’une valeur notable l’exige,
complissement de leurs tâches, ils tien- b. l’établissement de cadastres et de car- les cantons doivent assurer la sécurité
nent compte des données naturelles tes des dangers. des zones de rupture d’avalanches ainsi
ainsi que des besoins de la population et que des zones de glissement de terrains,
de l’économie. Art. 21 Zones dangereuses d’érosion et de chutes de pierres et veiller
Les cantons désignent les zones dange- à l’endiguement forestier des torrents.
Art. 6 Etudes de base reuses et les prennent en considération
2
Ils [les cantons] désignent les parties dans leurs plans directeurs et dans leurs Art. 36 Protection contre les catastrophes
du territoire qui: plans d’affectation ainsi que dans naturelles
c. sont gravement menacées par des for- d’autres activités ayant des effets sur l’or- La Confédération alloue des indemnités
ces naturelles ou par des nuisances. ganisation du territoire. [...] pour:
c. l’établissement de cadastres et de car-
Art. 18 Autres zones et territoires Art. 22 Surveillance tes des dangers, [...]
1
Le droit cantonal peut prévoir d’autres Les cantons analysent périodiquement
zones d’affectation. les dangers découlant des eaux et l’effi-
cacité des mesures mises en oeuvre pour Ordonnance sur les forêts du 30 no-
se protéger des crues. vembre 1992 (Ofo, RS 921.01)
Loi fédérale sur l’aménagement des
cours d’eau du 21 juin 1991 (LACE, Art. 27 Etudes de base effectuées par les Art. 15 Documents de base
1
RS 721.100) cantons Les cantons établissent les documents
1
Les cantons: de base pour la protection contre les ca-
Art. 3 Mesures à prendre b. tiennent un cadastre des dangers; tastrophes naturelles, en particulier les
1
Les cantons assurent la protection con- c. élaborent des cartes des dangers et cadastres et cartes des dangers.
2
tre les crues en priorité par des mesures les tiennent à jour; Lors de l’établissement des documents
d’entretien et de planification. e. répertorient les sinistres d’une certai- de base, les cantons tiennent compte des
2
Si cela ne suffit pas, ils prennent les ne importance. travaux exécutés par les services spé-
autres mesures qui s’imposent telles que cialisés de la Confédération et de ses
corrections, endiguements, réalisation directives techniques.
3
de dépotoirs à alluvions et de bassins de Ils tiennents compte des documents de
rétention des crues ainsi que toutes les base lors de toute activité ayant des ef-
autres mesures propres à empêcher les fets sur l’organisation du territoire, en
mouvements de terrain. particulier dans l’établissement des
plans directeurs et d’affectation.
Art. 6 Indemnités afférantes aux mesures
de protection contre les crues Art. 43 Carte de dangers
1 1
[...] la Confédération accorde aux can- L’établissement de cadastres et de car-
tons des indemnités pour les mesures de tes de dangers [...] seront indemnisés.
protection contre les crues, notamment
pour:
b. l’établissement de cadastres et de car-
tes des dangers, [...]
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Glossaire
Carte de dangers: carte détaillée (échel- Ecroulement: chute d’une masse ro- Risque: grandeur et probabilité d’oc-
le: environ 1:10 000 à 1:2000) établie ri- cheuse de très grand volume à partir d’un currence d’un dommage possible.
goureusement sur la base de critères ob- massif rocheux plus ou moins cohérent,
jectifs et scientifiques, avec les atteignant de grandes vitesses, et au Risque résiduel: risque subsistant
indications suivantes pour l’ensemble du cours de laquelle le mécanisme de dé- après réalisation de toutes les mesures
territoire et pour chaque zone, à l’inté- placement est régi par un important effet de sécurité prévues.
rieur d’un périmètre d’investigation d’interaction entre les éléments («Sturz-
clairement délimité: strom»).
• menace ou absence de menace, pour
une zone donnée du territoire; Glissement: mouvement vers l’aval
• nature des processus dangereux (type d’une partie d’un versant constituée de
de danger); roche compacte et/ou de terrains meu-
• intensité et probabilité d’occurrence bles le long d’une surface de cisaillement
(fréquence) prévues du processus con- (surface de glissement).
cerné.
Menace: danger se rapportant très con-
Carte indicative des dangers: carte crètement à une situation précise ou un
d’ensemble ( échelle environ 1:50000 à objet précis.
1:10000) établie selon des critères scien-
tifiques et objectifs, et renseignant sur Mesure active: mesure de protection
les problèmes/dangers qui ont été recon- dont l’effet s’oppose activement au dé-
nus (identifiés) et localisés, mais qui n’ont veloppement de l’événement naturel, en
pas été analysés et évalués en détail. vue de réduire le danger, ou mesure
de protection qui modifie sensiblement
Chutes de pierres/de blocs: chutes, le déroulement d’un événement ou sa
rebonds et roulement de pierres isolées probabilité d’occurrence. En plus des
(Ø < 50 cm) et de blocs (Ø > 50 cm). mesures techniques ponctuelles de pro-
tection, comme p.ex. les murs de soutè-
Coulée de terre: déplacement rapide nement ou les ancrages, on peut aussi
survenant sur des pentes relativement inclure dans cette catégorie les mesures
raides, d’un mélange de matériaux soli- extensives dans le versant, comme les
des (sol meuble et couverture végétale) reboisements ou les drainages.
et de beaucoup d’eau, sans que se mani-
feste ou se développe une surface de Mesures d’urgence: mesures temporai-
glissement. res, prises en présence d’un danger me-
naçant, pour le sauvetage des person-
Danger: condition, circonstance ou pro- nes et la protection des biens.
cessus dont peut résulter un dommage
pour l’homme, l’environnement ou les Mesure passive: mesure de protection
biens. qui doit conduire à une réduction du dom-
mage, sans influence active sur le dérou-
Documentation des événements: des- lement de l’événement naturel (p.ex.
cription d’événements démontrés liés à mesures d’aménagement du territoire, de
des dangers naturels, établie de façon protection d’un objet, plan d’urgence).
systématique, structurée et interpréta-
ble. Plan des zones de dangers: instrument
d’aménagement légalement contrai-
Dommages potentiels: ampleur des gnant, basé sur la carte de danger, ap-
dommages possibles. prouvé par les instances politiques com-
pétentes.
Eboulement (sens strict): chute de mas-
se rocheuse qui se fragmente, pendant Danger potentiel: somme des facteurs
sa chute ou lors des chocs, sous forme mettant en danger ou à même de causer
de blocs et pierres, et au cours de laquel- des dommages dans la région considé-
le les interactions entre les éléments rée.
n’ont pas d’influence déterminante sur la
dynamique du processus. Protection d’un objet: protection d’un
objet ( bâtiment ou aménagement) par un
ouvrage disposé sur l’objet, au voisinage
de l’objet, ou de manière à détourner la
menace.
Annexes (pdf) 41
Bibliographie
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