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Dossier ❘ POISSONS BLANCS

CABILLAUD, SÉBASTE, MERLU


Une année de contrastes
Restauration à l’arrêt, GMS à la peine, poissonneries et freezer centers en plein boom :
les différents circuits ont réagi très différemment aux confinements, avec des impacts variés
sur la catégorie des poissons blancs.

Dossier : Bertrand GOBIN

Cabillaud : Du merlu du Cap Sébaste : la Norvège


des quotas en hausse certifié MSC dépasse l’Islande

S ur de nombreux marchés alimen-


taires, l’année 2021 devrait être
celle de la reprise. En particulier
grâce à la réouverture des restau-
rants, synonyme d’un retour des com-
mandes qui ont fait défaut tout au long
de l’année écoulée. De même, l’arrivée des
« En termes de volumes, nous n’avons
pas vu de réels effets négatifs du confine-
ment, veut rassurer François Labulle, direc-
teur des ventes en France du géant norvé-
gien Lerøy. L’augmentation des ventes sur
les circuits de détail a globalement com-
pensé les baisses enregistrées en RHF. » Un
+13,3
pour les ventes
de cabillaud.
 %
entre 2019 et 2020
poissonneries et des grandes surfaces. »
Il n’empêche, les chiffres issus du panel
Kantar, publiés par FranceAgriMer, laissent
apparaître une réalité plus contrastée.
Faute de données statistiques fiables sur
la restauration hors foyer, ces statistiques
mesurent la seule consommation des
beaux jours et la perspective de retrouver avis partagé par Karl Johannesson, repré- ménages à domicile. Et force est de consta-
de vrais flux touristiques devraient dans sentant de Viking Fresh, importateur de ter que sur la base des neuf premiers mois
les mois à venir contribuer à redonner cabillaud frais islandais  : «  L’année a été de 2020, le report entre circuits évoqué
quelques couleurs au circuit de la restau- assez bizarre. Après les deux premières précédemment ne se vérifie pas aussi clai-
ration hors foyer. Pour autant, sur le mar- semaines de confinement, tout le monde a rement dans les chiffres. Certes, les pro-
ché des poissons blancs, cabillaud en tête, repris ses esprits et finalement on a conti- duits surgelés ont clairement profité de la
le bilan de l’année écoulée n’est pas aussi nué à travailler. Dans nos ateliers, nous crise sanitaire. Globalement, les ventes de
dramatique que l’on aurait pu l’imaginer avons adapté les découpes. Nous avons cabillaud ont bondi de 13,3 % entre 2019
pour les opérateurs de la filière. Au moins levé le pied sur les gros dos avec peau, tra- et 2020. La hausse atteint même 17,5 %
pour les plus importants d’entre eux, dont ditionnellement commandés par la res- dans les freezer centers. Chez le leader
l’activité s’opère simultanément sur plu- tauration, pour produire davantage de Picard, très discret comme toujours en
sieurs circuits. découpes sans peau, à destination des termes de communication, on se refuse à

Marché en expansion pour Skinpack Océan

B arquette micro-ondable en deux minutes,


DLC de 12 jours, facilité de stockage,
absence d’odeurs  : le conditionnement de
particulièrement réactifs, à ce type de format.
Pionnière de ce marché en 2014, la société mor-
bihannaise Skinpack Océan est parvenue à faire
dos ou de filets sous skin contribue à faire référencer sa marque Océfrais chez Casino,
évoluer la façon de consommer le pois- Leclerc et Chronodrive. « Le marché est en pleine
son. Et, ce faisant, à dynamiser les gammes expansion. Nous réalisons désormais 1,5 million
libre-service des grandes surfaces. En d’euros de chiffre d’affaires », se félicite Frédéric
rayon, mais également au sein des drives, Scelles, cofondateur de l’entreprise.
DR

PRODUITS DE LA MER N°205 FÉVRIER-MARS 2021 ❘  49 ❘


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B.G.
L.F.
Remontée de cabillaud, ici sur le chalutier-senneur Arpège. Pierre Lagane, poissonnier à Pleugueneuc, en Ille-et-Vilaine,
a accueilli de nouveaux clients à la faveur du confinement.

toute analyse chiffrée. Au siège, un cadre se


borne à commenter : « Pendant le confine-
Or, ce sont les hypermarchés qui possèdent
les bancs marée les plus importants, ceux +52  %
« Sur les périodes chahutées, les consom-
mateurs ont toujours tendance à privilé-
ment, nous avons bénéficié du report des qui d’ordinaire génèrent les plus grosses la hausse gier les valeurs sûres, les produits qu’ils
circuits qui étaient fermés. On espère avoir ventes. Lors du premier confinement déjà, des ventes connaissent bien », analyse Jean-François
recruté de nouveaux clients, qui regarde- les enseignes de supers, Intermarché et de cabillaud Rivet, chez VSV France. Un rôle joué à mer-
ront peut-être désormais le poisson surgelé Super U en tête, s’étaient distinguées par dans les veille par le cabillaud, espèce phare de la
poissonneries
d’un autre œil. » Sur le frais, en revanche, de meilleures performances que celles catégorie des poissons blancs.
sur les 9 premiers
les chiffres de Kantar livrent un tout autre des réseaux exploitant des magasins de Certains fournisseurs, dont les clients
mois de 2020.
verdict avec, dans les grandes surfaces, des plus grande superficie. Autre enseigne- grossistes travaillent essentiellement avec
volumes de cabillaud en repli de 14 % sur ment du bilan chiffré de FranceAgriMer la restauration, ont été amenés, du fait
les neuf premiers mois de 2020. sur les trois  premiers trimestres  : la très de la crise sanitaire, à prospecter la GMS.
Début décembre, l’impact du second forte dynamique des ventes de poisson- Découvrant du même coup les méthodes
confinement n’est pas encore connu. Un neries. «  Le premier confinement nous a des grandes enseignes d’hypers et de
élément est néanmoins certain  : à l’au- amené beaucoup de nouveaux clients  », supermarchés. « Leurs acheteurs sont
tomne, la fermeture des rayons non-essen- confirme Pierre Lagane (voir photo), pois- capables de vous appeler le vendredi matin
tiels a considérablement réduit l’attracti- sonnier à Pleugueneuc, en Ille-et-Vilaine. et de vous dire : "Nos magasins n’ont pas
vité des plus grands hypermarchés. « Quel Et notamment sur l’activité extérieure et suffisamment vendu hier". On ne va donc
est l’intérêt pour le consommateur de fré- les marchés. Le cabillaud fait partie des finalement pas avoir besoin de les livrer,
quenter des magasins XXL si 30 % de la grands gagnants du panel Kantar, avec des déplore un opérateur boulonnais. Alors
surface est inaccessible ? », analyse Olivier volumes en hausse de 52 % sur le circuit oui, ils peuvent absorber de gros volumes
Dauvers, expert en grande consommation. des poissonneries. À quoi cela est-il dû  ? mais ils ne sont pas fiables du tout sur
le plan commercial. Peu leur importe de
savoir si votre poisson a été acheminé ou
pas quand ils souhaitent annuler une com-
Adri & Zoon s’essaie au fret aérien mande.  » Un importateur, lui aussi sous
couvert d’anonymat, ajoute : « Étiquetage,

D epuis le mois de décembre, la société néerlandaise Adri & Zoon propose à ses clients


du cabillaud islandais, découpé sitôt débarqué, et acheminé depuis Reykjavik par
avion. « Sur les différents circuits, explique Séverin Leborgne, responsable commercial, il
palettisation ou glaçage non conformes :
les agréeurs des centrales d’achat ne sont
jamais en manque d’idées lorsqu’il s’agit
existe des clients en attente d’une marchandise premium ultrafraîche. » Par rapport à une de refuser de la marchandise. » Bref, la
logistique de type conteneurs/camions/ferries, le fret aérien permet de gagner deux jours. découverte de l’univers impitoyable des
Pour le moment, le négociant organise ce nouveau flux en fonction des commandes. GMS au cours de l’épisode Covid a eu pour
À terme, les expéditions pourraient se faire de manière régulière, sur une base hebdo- quelques-uns des allures de sortie en mer
madaire par exemple, ce qui contribuera à amortir le supplément de coût lié à l’avion. par gros temps. n

❘  50 ❘ PRODUITS DE LA MER N°205 FÉVRIER-MARS 2021


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Norvège et Russie
ouvrent les vannes
Les quotas de cabillaud en mer de Barents
ont été relevés de 130 000 tonnes cette année.
Cela pourrait bien déséquilibrer davantage un
marché déjà perturbé par la pandémie mondiale.

L.F.
Apprécié sur les étals, le cabillaud ne pèse que quelques
our la première fois depuis dix ans, Mais sur le papier, les 130 000 tonnes de centaines de tonnes dans les pêcheries françaises.
Norvège et Russie ont simultané- quotas supplémentaires en Norvège et en
ment décidé de relever significa- Russie pourraient contribuer à accentuer
tivement leurs quotas de cabil- le déséquilibre entre l’offre et la demande
laud en mer de Barents. Effective depuis le apparu à la faveur des événements de
1er janvier, cette décision va avoir un impact 2020. Un déséquilibre qui aurait provoqué
considérable sur le marché mondial de une baisse des cours du surgelé de 10 %, Cabillaud : conséquence de maintenir les cours du

1,2
cette espèce phare. D’une part, parce que notamment imputable aux très fortes per- frais. « La crise a démontré la flexibilité de
ces deux pays représentent la majorité des turbations qui ont agité les filières double vers  la filière islandaise, observe l’importateur
captures mondiales. Et d’autre part, du fait congélation. À titre d’exemple, selon les million de tonnes Laurent Cornic. Leurs quotas sont repor-
du niveau très substantiel du relèvement chiffres des douanes françaises, les achats de capture en tables d’un an. Cela leur enlève la pression
des quotas concernés : + 20 %. hexagonaux de cabillaud en provenance 2021. de devoir pêcher à tout prix. »
Tombées à 1,1  million de tonnes en de Chine ont dévissé de plus de 50  % Globalement, les cours du cabillaud
2020, les captures mondiales pourront, en entre mars et mai par rapport à l’année et autres poissons blancs évoluent sur
théorie, atteindre 1 250 000 tonnes cette précédente. De l’avis de plusieurs obser- la durée dans des fourchettes relative-
année, dont pratiquement 800 000 tonnes vateurs, tant que les circuits de restaura- ment resserrées. Mais il n’en est rien sur
pour les seules Norvège et Russie. tion resteront convalescents, il est difficile le très court terme. Les opérateurs travail-
Au Centre des produits de la mer de d’envisager de véritables perspectives de lant « en spot » observent ainsi d’impor-
Norvège, Trine Horne se veut rassurante face reprise sur le cabillaud congelé. tantes fluctuations selon les semaines. En
à cette décision. «  Cette augmentation est Contrairement aux Norvégiens et aux 2020, certains ont parfois été confron-
conforme aux recommandations du Conseil Russes, les Islandais pêchent le cabillaud tés à des écarts de 2  euros du kilo d’un
international pour l’exploration de la mer, tout au long de l’année. Ce qui leur offre jour à l’autre. Les acheteurs ayant pour
tempère la directrice du bureau français. Les une certaine souplesse en termes de pilo- débouchés la morue salée savent évidem-
stocks sont en bon état et à un niveau histori- tage de l’effort de pêche. Ainsi, en mars ment mettre à profit ces variations. On
quement élevé. » En dépit de volumes restés dernier, lorsque le confinement a fait chu- les appelle les clients dormants, précisé-
relativement stables ces dernières années, la ter les cours du frais, ils ont d’une part levé ment pour leur capacité à se réveiller au
valeur des exportations norvégiennes a aug- le pied sur les sorties en mer et d’autre moment opportun, afin d’alimenter un
menté significativement, boostées par la part réorienté une partie de leurs volumes marché traditionnel qui reste dynamique
dévaluation de la monnaie nationale. de dos vers le surgelé. Ce qui a eu pour à l’international. n

Brexit : le merlan bleu en arbitre ?

D ans l’ensemble, les professionnels sont assez peu inquiets d’un éventuel
impact négatif du Brexit sur le marché du cabillaud. Les volumes pêchés par
les Écossais restent très minoritaires par rapport aux tonnages gigantesques
débarqués par les Islandais, les Norvégiens et les Russes. En revanche, certains
armateurs européens pêchent du cabillaud en mer de Barents dans le cadre
d’un accord entre l’UE et la Norvège. Accord qui permet aux Norvégiens de
venir pêcher du merlan bleu dans les eaux… britanniques. Faute d’un nouvel
accord, les Européens pourraient perdre cette monnaie d’échange avec les
L.F.

Norvégiens.

❘  52 ❘ PRODUITS DE LA MER N°205 FÉVRIER-MARS 2021


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Le merlu du Cap, désormais MSC


Avec des prix stabilisés, le merlu du Cap conforte son statut d’alternative au cabillaud. Les pêcheries
namibiennes et sud-africaines viennent en outre d’obtenir la certification MSC.

À la faveur de son excellent rap-


port qualité-prix, le merlu du
Cap est très prisé des acheteurs
de poissons blancs surgelés.

Il constitue notamment un incontour-


nable de l’offre des freezer centers ou
des spécialistes de la livraison à domicile.
L’export : une bouffée d’oxygène pour O’Fish
La société d’importation O’Fish a bouclé
son année 2020 avec une activité en baisse
de 15 à 20 %. « Nous avons partiellement
compensé la baisse des ventes sur le circuit de
En pavé, en dos ou en cœur de filet, en la restauration par un développement dans
boîtes de 400  grammes ou en sachets de les grandes surfaces et la vente à domicile,
600  grammes ou un kilo, il représente au commente Fernando Oliveira, le dirigeant
sein des assortiments une alternative moins fondateur. Quand on se compare à certains
onéreuse que le cabillaud. L’espèce, recon- de nos confrères ou de nos clients, on n’a
nue pour sa chair très blanche ainsi que pour pas à se plaindre. » Le développement
sa facilité de cuisson, avec ou sans peau, est depuis février 2020 d’une activité d’export,
également très appréciée sur les circuits de d’encornets notamment, à destination des
DR

la restauration, notamment des collectivi- Antilles, a apporté une bouffée d’oxygène.


tés. La France importe chaque année envi-
ron 5 000 tonnes de merlu du Cap congelé,
à 80 % originaires de Namibie.
Exploitées simultanément par les Un monde de merlus
Namibiens et les Africains du Sud, les pêche-
Le merlu est une véritable multinationale à lui seul. Il en existe de
ries de cette zone de l’Atlantique Sud ont
multiples pêcheries, tout autour du globe. Ensemble, elles représentent
obtenu en novembre  2020 la labellisation
un quota global d’1,2 million de tonnes, un chiffre quasi équivalent à
MSC. «  Nous attendions cette certifica-
celui du cabillaud. Ses zones de pêche sont en revanche beaucoup plus
tion depuis deux ans », se félicite Fernando
dispersées. On distingue quatre zones principales : le cône sud-américain,
Oliveira de la société O’Fish, basée à
l’Amérique du Nord, l’Afrique du Sud/Namibie et, de manière plus
Honfleur, l’un des principaux importateurs
réduite, l’Union européenne et la Norvège.
avec Pescanova et Cité Marine. L’entreprise
réalise la moitié de son activité avec cette
seule espèce. Elle a noué un partenariat avec
l’armateur namibien Seawork, basé en baie
de Walvis, qui dispose de sa propre usine au La Namibie, un pays jeune
sein de laquelle les filets sont découpés à la
Pérennité des populations de poissons,
main puis surgelés en IQF.
limitation de l’impact environnemental
Depuis cinq  ans, les quotas namibiens
et gestion efficace des pêcheries : les
sont constants, à 154 000 tonnes. Les quo-
pêcheries namibiennes de merlu du Cap
tas sud-africains, eux, ont connu un pic à
respectent désormais les trois principes
146 000 tonnes en 2019, avant de redes-
fondamentaux du label MSC. Certifiées
cendre à 132  000  tonnes. La pêche se
depuis novembre, elles devraient voir
déroule toute l’année avec une interruption
se conforter leur accès aux marchés
en octobre. Il y a quatre ou cinq ans, les prix
européens. Pendant de longues années,
du merlu du Cap ont été au plus bas. Depuis
les eaux namibiennes ont été victimes
deux ou trois années, ils se sont stabilisés.
de surpêche, notamment de la part de
Négociés en euros, ils ne sont pas sujets à la
flottes étrangères. L’ancienne colonie
variabilité du dollar : il en résulte un moindre
allemande est restée sous le statut de
effet spéculatif, apprécié des opérateurs du
protectorat de l’Afrique du Sud jusqu’en
marché. À titre d’exemple, le merlu du Cap
1990, année de son indépendance.
DR

s’échange entre 6 et 6,50  euros du kilo


quand le cabillaud est à 8 euros. n

❘  54 ❘ PRODUITS DE LA MER N°205 FÉVRIER-MARS 2021


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Quotas en hausse
pour le sébaste
Entre l’Islande qui réduit son quota et la Norvège qui
augmente le sien, c’est à un véritable chassé-croisé que
l’on assiste sur le marché du sébaste de l’Atlantique nord.

A u cours des cinq  dernières


années, les quotas globaux de
sébastes dans la zone de l’Atlan-
lés puis transformés en filets. Une partie
de la production est ensuite destinée au
marché coréen, friand de sébaste, puis au

L.F.
tique nord n’ont cessé de croître. Japon et au marché domestique chinois. Il
Ils s’établissent pour l’année en cours à revient également des volumes en Europe Malgré une baisse de leurs quotas, les Islandais demeurent
195 000 tonnes. Alors que pendant long- mais beaucoup moins significatifs que pour des acteurs majeurs sur le marché du sébaste.
temps, les pêcheurs islandais capturaient le cabillaud. L’Islande, pour sa part, ne sur-
les quantités les plus importantes, les cartes gèle qu’un quart de ses captures, l’essentiel
ont aujourd’hui été totalement rebattues. étant revendu en frais.
En dix ans, l’Islande, a vu ses quotas tomber
de 70 000 à 45 000 tonnes, à la demande
Sous l’appellation de sébaste de l’At-
lantique nord, on retrouve en fait deux 195 000  t
tions sont indispensables en grande distri-
bution pour écouler des volumes impor-
des scientifiques, dont les avis sont tou- espèces principales : les Sebastes mentella de quotas en tants.
jours très suivis dans le pays. La Norvège et marinus, également appelé norvegicus. Atlantique nord. Par contre, du fait de sa chair, plus grasse
occupe dorénavant la pole position avec La première est de couleur rouge vif et vit que celle du cabillaud, le sébaste trouve
55 000 tonnes de quotas. Suivent la Russie dans les grands fonds. La seconde, dont la naturellement sa place dans les recettes
(44 000 tonnes) et l’Union européenne qui, couleur tire davantage sur l’orange, vit dans de soupe de roche. Les restaurateurs
grâce aux captures du Groenland, émarge des profondeurs inférieures à 200 mètres. l’achètent entiers auprès des grossistes se
à 34 000 tonnes. La première espèce bénéficie d’une certifi- fournissant chez les mareyeurs boulonnais
Sur le plan des filières et des débou- cation MSC, ce qui n’est pas le cas de la qui le font venir en conteneurs. L’espèce a
chés, on retrouve pour le sébaste des seconde. Nombre de distributeurs pour- la réputation de plutôt bien supporter le
situations voisines de celle du cabillaud. tant, craignant probablement un amal- transport. Certains restaurants proposent
Norvège et Russie expédient des poissons game de la part des consommateurs, se aussi le sébaste à la carte, sous forme de
étêtés, vidés puis congelés entiers, à des- refusent à mettre en avant sur leurs étals filets. La couleur de sa peau offre un joli
tination de la Chine où ils sont déconge- l’espèce certifiée. Or on sait que les promo- rendu sur les assiettes. n

Islande : l’atout de la flexibilité

L a filière islandaise du sébaste a été relativement peu impactée par le


premier confinement, les Islandais pêchant majoritairement l’espèce
d’octobre à février. En mars dernier, la saison était donc quasiment terminée
quand les mesures de confinement ont été prises en Europe. Pour le second,
en revanche, des opérateurs ont basculé vers la congélation des volumes
traditionnellement destinés aux commandes en frais de la restauration.
L’armateur islandais VSV, qui compte huit bateaux et deux usines, est implanté
sur les Îles Vestmann, un petit archipel volcanique situé au sud-ouest de
l’Islande. L’entreprise constitue le 3e armement islandais en termes de quotas,
avec notamment 7 000 tonnes de cabillaud et 4 000 tonnes de sébaste, une
spécificité liée à la disponibilité de l’espèce dans la zone. La France est un client
de tout premier plan pour VSV sur le sébaste : la société y écoule 2 300 tonnes
chaque année. Depuis un an, VSV France a arrêté la revente de poissons
B.G.

entiers et fait transformer par MJ Marée l’intégralité de ses volumes importés.

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