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EN ÎLE-DE-FRANCE
SEPTEMBRE 2020
6.18.042
institutparisregion.fr
LES INDUSTRIES
AGROALIMENTAIRES
EN ÎLE-DE-FRANCE
Septembre / 2020
N° d’ordonnancement : 6.18.042
Crédit photo de couverture : e-stock
Remerciements : Véronique Dalfarra, Région Île-de-France, Catherine Deseine, ARIA
Sommaire
Introduction…………………………………………………………………………………………………. 3
1. Les industries agroalimentaires dans le système alimentaire ……………….………………..4
2. L’évolution de la consommation et des pratiques alimentaires………………..……………... 8
2.1 Consommation et pratiques alimentaires : variants et invariants…………………………… 8
2.2 Des spécificités franciliennes qui orientent la consommation alimentaire…………………. 10
3. Industries agroalimentaires : positionnement de la France et de l’Île-de-France à
l’international…………………………….……………….……………….……………….…………….. 14
3.1 L’export : un débouché majeur pour les industries agroalimentaires……………………... 14
3.2 L’Île-de-France, une région attractive pour les investissements étrangers………………. 17
4. Le profil des industries agroalimentaires franciliennes……………….………………………. 18
4.1 Plusieurs régions françaises mieux placées que l’Île-de-France dans l’agroalimentaire.. 21
4.2 Un secteur industriel encore de second plan en Île-de-France…………………………….22
4.3 L’emploi résiste mieux dans les IAA que dans l’ensemble de l’industrie manufacturière 23
4.4 Les vingt plus gros établissements emploient près de la moitié de l’emploi francilien de
l’agroalimentaire…………………………………………………………………....................……. 24
4.5 Pluralité des spécialisations sectorielles en l’Île-de France……………………...………… 25
4.6 Une bonne dynamique de création d’entreprises…………………………………………… 28
4.7 La géographie de l’industrie agroalimentaire francilienne……………………….…………. 30
5. L’innovation dans le domaine de l’agroalimentaire…………………………………………….. 38
5.1 Nouveaux produits, services et modèles dans la sphère alimentaire……………………… 38
5.2 La dynamique d’innovation des industries agroalimentaires……………………………….. 43
5.3 Géographie de l’innovation alimentaire en Île-de-France…………………………………… 44
6. L’accompagnement des entreprises de la filière agroalimentaire par la Région Île-de-
France………………………………………………………............................................................... 50
6.1 La stratégie économique du SRDEII………………………………………………………… 50
6.2 Les dispositifs régionaux de droit commun en faveur des TPE, PME, ETI……………… 51
6.3 Île-de-France, Terre de saveurs, organisme associé de la région en charge du soutien
au secteur agricole et alimentaire……………………………………………………………………………… 53
6.4 Le contrat de filière IAA………………………………………………………………………... 55
7. Dix axes d’intervention pour soutenir les industries agroalimentaires…………………… 57
Axe 1 : S’appuyer sur les acteurs et structures d’animation de l’agroalimentaire en Île-de-
France et faciliter leur synergie………………………………………….…………………………. 57
Axe 2 : Améliorer la connaissance du tissu d’entreprises et son suivi…………………………. 58
Axe 3 : Reconnecter la transformation aux productions franciliennes pour favoriser une alimentation
locale……………………………………………………………………………….….. 59
Axe 4 : Développer l’identité de la région comme région alimentaire via la marque Produit
en Île-de-France…………………………………………………………………………………..…. 60
Axe 5 : Soutenir l’innovation pour adapter l’offre des entreprises aux nouvelles attentes
des consommateurs………………………………………………………………………….……. 61
Axe 6 : Accompagner la transition digitale des entreprises………………………………….….. 61
Axe 7 : Soutenir les entreprises franciliennes dans leur démarche à l’export…………………. 63
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agroalimentaires en Île-de-France
Axe 8 : Proposer une offre foncière et immobilière adaptée à la diversité des besoins des
entreprises.……………………………………………………………………………………………. 64
Axe 9 : Développer la responsabilité sociale des entreprises (RSE) au sein des PME………. 65
Axe 10 : Développer l’accueil d’entreprises étrangères en Ile-de-France ……………………. 66
Conclusion…………………………………………………………………………………………….…… 69
Annexes…………………………………………………………………………..................................... 70
Annexe 1 : Les membres du Comité de pilotage
Annexe 2 : Les entretiens
Annexe 3 : Liste des principales ressources
Annexe 4 : Les activités prises en compte et leur code NAF
Annexe 5 : Carte des bassins d’emplois d’Île-de-France
Annexe 6 : Détail des structures de la carte de l’innovation en Île-de-France
Annexe 7 : Les pôles de compétitivité (état en décembre 2019)
Annexe 8 : Les centres techniques dans l’agroalimentaire en Bretagne
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Introduction
En décembre 2016, la Région Île-de-France s’est dotée d’une stratégie économique concertée pour
la période 2017/2021 nommée Stratégie pour la croissance, l’emploi et l’innovation (SRDEII) de la
Région Île-de-France. Pour renforcer la compétitivité de la région, sept filières d’excellence
considérées comme stratégiques pour l’Île-de-France car porteuses d’innovation, créatrices de valeur
ajoutée et d’emplois ont été retenues. L’agriculture, l’agroalimentaire et la nutrition, la sylviculture font
partie de ces filières.
Dans la poursuite des études filières menées par l’Institut Paris Region, le pôle développement
économique, emploi et formation lui a confié en 2019 une étude sur les Industries Agroalimentaires.
L’objectif de cette étude est d’améliorer la connaissance de cette branche industrielle et de formuler
des préconisations propres à mieux accompagner son développement. Ce travail entre en résonnance
avec les préoccupations croissantes autour des questions d’alimentation marquées par l’adoption en
novembre 2018 de la loi Egalim pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et
une alimentation saine et durable, et, côté Région Île-de-France du Pacte agricole adopté le 31 mai
2018 et du Plan Régional Alimentation dont l’élaboration a été lancée en février 2019 au Salon
International de l’Agriculture et actuellement en voie de finalisation.
Le rapport s’articule en sept parties :
- Les deux premières parties resituent les industries agroalimentaires dans le contexte plus
large du système alimentaire et des tendances à l’œuvre en matière de comportement
alimentaire.
- La troisième partie s’intéresse au positionnement à l’export de la filière et l’attractivité de l’Île-
de-France pour les investissements directs étrangers.
- La quatrième partie présente les caractéristiques des industries alimentaires franciliennes,
tissu économique, emploi, filières représentées, localisations en Île-de-France, à travers une
approche statistique réalisée à partir de différentes sources.
- La cinquième partie décrit les axes d’innovation à l’œuvre de l’amont à l’aval de la filière. Elle
est illustrée par des exemples d’entreprises.
- La sixième partie présente les principaux dispositifs et structures de soutien aux entreprises
proposée en Île-de-France par la Région Île-de-France aux entreprises spécialisées dans la
filière agroalimentaire ou quel que soit leur secteur d’activité (de droit commun).
- Enfin, la dernière partie formule des préconisations pour orienter les politiques régionales
dans l’accompagnement des entreprises de l’agroalimentaire.
Ce rapport s’est appuyé sur une série d’entretiens auprès d’acteurs de la filière ainsi que sur de
nombreuses études et documents dont la liste figure en annexe.
Le présent rapport a été rédigé pour l’essentiel avant la pandémie de la Covid 19. Celle-ci met en
évidence le rôle crucial que joue la chaine d’approvisionnement en général, et les industries de
transformation en particulier. La nécessité de soutenir ces activités en sort renforcée.
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1. Les industries agroalimentaires dans
le système alimentaire
Les industries agro-alimentaires font partie d’un vaste système alimentaire composée d’une chaîne
d’acteurs qui part de la production agricole pour aboutir à l’assiette du consommateur : en amont
l’agriculture, puis la transformation de certains produits, la distribution par les intermédiaires
(grossistes et centrales d’achats de la grande distribution) vers les détaillants et la restauration,
jusqu’au consommateur.
Toutes ces étapes nécessitent l’intervention de la logistique et du transport.
L’ensemble de ces maillons sont interconnectés et dépendants les uns des autres.
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Dans cet écosystème, les industries agroalimentaires sont au cœur de la chaîne de valeur1. Elles
orientent la production et la consommation, elles influent sur les prix.
Elles se caractérisent par rapport à d’autres secteurs industriels par :
Une grande diversité d’activités : collecte, stockage de produits agricoles, transformation.
Une succession d’opérations de plus en plus longues et complexes avec deux types
d’intervention :
- le démontage qui vise à décomposer la matière première. Par exemple la meunerie
qui donne de la farine et du son,
- l’assemblage qui vise à fabriquer un produit fini à partir de plusieurs produits
intermédiaires,
En France, la transformation et la préparation des produits alimentaires en particulier les fruits
et légumes sont classées en « gammes », en fonction du mode de présentation, des
techniques d'élaboration et du procédé de conservation.
La première gamme : produits agricoles frais en l’état, éventuellement lavés, tranchés,
parés, etc., conservés à température ambiante ou réfrigérés.
1 Cf. Les industries agroalimentaires en France, sous la direction de Jean-Louis Rastoin et Jean-Marie Bouquery, La documentation
française, 2015. Voir bibliographie en annexe.
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La deuxième gamme : produits agricoles et préparations cuisinées, pasteurisées, ou en
conserve conservées à température ambiante.
La troisième gamme : produits agricoles et préparations cuisinées, surgelées, conservées à
des températures d'au moins -18 °C.
La quatrième gamme : produits agricoles et préparations crues, prêtes à l’emploi ; il peut
s'agir par exemple de salades, de crudités (carottes râpées…), ou de légumes épluchés, prêts
à cuire, conditionnés en sachet de plastique, parfois dans une atmosphère modifiée, et
conservés par réfrigération.
La cinquième gamme : produits agricoles cuits sous vide, pasteurisés ou stérilisés, prêts à
l’emploi, conservés grâce à une réfrigération; les produits stérilisés se conservent plus
longtemps que les produits pasteurisés.
La sixième gamme : produits agricoles déshydratés et ionisés, de longue conservation à
température ambiante.
Les quatrième et cinquième gammes (produits pasteurisés) sont soumises à la date limite de
consommation.
Une logique de filière avec des modes d’organisation multiples dépendants de la place de
l’entreprise de l’amont à l’aval de la chaîne. Deux exemples avec la filière céréales :
meunerie, pain, biscuiterie, pâtes alimentaires, céréales pour petit déjeuners, plats cuisinés,
… et la filière lait : fabrication de beurre, embouteillage de lait, fabrication de fromages,
desserts lactés, lait infantiles…
Des acteurs aux dimensions très variées : davantage que dans d’autres secteurs
industriels, la filière comprend une très grande majorité de TPE et de PME, mais il existe à
l’autre bout des grands groupes internationaux (Danone, Lactalis..). L’activité est très
internationalisée et dépendante d’un marché des matières premières globalisé.
L’Île-de-France est une grande région agricole (47% de l’espace occupé par des exploitations
agricoles, 5 000 exploitations principalement orientées vers les grandes cultures) mais elle ne couvre
que très partiellement les besoins alimentaires des Franciliens et des visiteurs extérieurs. Une grande
partie des produits consommés vient de l’extérieur de l’Île-de-France, voire de plus loin avec des
différences selon les filières. Il y a des produits pour lesquels l’Île-de-France produit l’essentiel voire
plus qu’elle ne consomme, c’est le cas pour le blé, la salade, le persil, les oignons blancs, le cresson.
Pour autant même dans le cas du blé panifiable pour lequel la production régionale dépasse la
consommation régionale, il y a des échanges de blé et de farine avec l’extérieur pour des raisons
historiques, économiques et techniques. Ainsi, au final même pour cette filière seulement la moitié du
blé utilisé provient de la région. Pour les autres filières la production couvre très peu les besoins :
moins de 10% des fruits et légumes et autour de 1% pour le lait et la viande.
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Aujourd’hui, les industries agroalimentaires franciliennes, sont principalement tournées vers la 2 ème et
la 3ème transformation, donc peu en relation directe avec les productions agricoles franciliennes. L’offre
mobilisable (quantités et diversité) est insuffisante au regard des besoins pour approvisionner de
manière régulière les industries agroalimentaires franciliennes et plus généralement les
consommateurs. On constate une méconnaissance des acteurs, des produits, des circuits logistiques
de proximité.
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2. L’évolution de la consommation et
des pratiques alimentaires
La production agroalimentaire doit s’adapter à une demande en constante évolution particulièrement
dans les pays développés dont la population au pouvoir d’achat moyen plus élevé est plus sensible
aux questions de santé et d’environnement et plus attirée par les services rendus possibles par le
développement du numérique. Cette partie décrit les tendances globales constatées dans le domaine
de l’alimentation et les spécificités de l’Île-de-France dans ce contexte.
L’Institut Paris Region suit les évolutions de la consommation des ménages à travers différentes
sources publiques et privées qui fournissent des résultats principalement à l’échelle nationale :
comptes nationaux (Insee), enquête budget des familles (Insee), enquêtes du CREDOC et de divers
instituts de sondage. Contrairement à la précédente enquête Budget des familles de 2011, les résultats
de celle de 2017 ne sont pas exploitables dans le détail pour l’Île-de-France.
En 2016, Île-de-France, terre de saveurs (ex-Cervia) a commandé au CREDOC une enquête
spécifique sur l’alimentation des Franciliens. Celle-ci a été complétée et réactualisée en 2019 pour le
Plan Régional Alimentation (PRA) et présentée aux assises régionales en février 2019.
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Source : Industrie&Technologies, février 2019
d’après l’Agence National des Idustries
agroalimentaires
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Mais des tendances émergentes s’ancrent avec le développement …
du végétarisme, du flexitarisme (réduction importante de la consommation de viande pour
des raisons autres qu’économiques) : un Français sur trois a réduit sa consommation de
viande mais les végétariens ne représentent encore que 4% de la population,
du bio : sept Français sur dix mangent bio au moins une fois /mois (agence bio 2018),
du locavorisme : les circuits courts et la proximité représenteraient 8% du chiffre d’affaires
de la consommation alimentaire française (Conseil économique, social et environnemental
CESE 2016),
de l’alimentation connectée et sur mesure : croissance de l’e-commerce et des objets
connectés (téléphones mobile et applications), explosion des livraisons de repas (40% des
Franciliens se font livrer des repas tout prêts. (Source : enquête CREDOC 2019 pour PRA).
Les consommateurs sont en attente de qualité, d’informations, mais le prix reste une priorité pour
beaucoup. Les grandes surfaces alimentaires (hypermarchés, supermarchés) concentrent d’ailleurs
encore près des 2/3 des parts de marché (France) même si leur fréquentation est en baisse au profit
notamment du petit commerce, des petites surfaces alimentaires, des marchés et un
approvisionnement en hausse via la vente directe ou par le net.
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Un profil socio-démographique francilien typé par rapport à la moyenne française
Une population plus jeune,
Plus de personnes seules, plus de familles avec enfants,
Plus de diplômés de l’enseignement supérieur, de CSP+ (cadres et professions
intermédiaires),
Des revenus en moyenne plus élevés mais avec de fortes disparités territoriales,
Une dépense moyenne supérieure dans l’alimentaire (hors alcool/tabac et restauration) mais
dont la part relative dans le budget est moins importante : 5517 euros/an et 14% de la
consommation annuelle totale par ménage (500 euros de plus environ qu’en France) (Source :
Insee, Budget des familles 2017),
Des consommateurs plus informés, potentiellement plus réceptifs aux messages de santé
publique, avec pour corollaire une certaine méfiance pour certains types de produits,
Des consommateurs plus pressés avec des modes de consommation plus nomades
(davantage de repas pris à l’extérieur, de snakings, de repas livrés à domicile ou au bureau),
Une diversité des lieux d’achats : la densité en grandes surfaces alimentaires (hypermarchés,
supermarchés, drive et hard-discounters) est moins élevée (262m²/1000 habitants en Île-de-
France contre 365 en France en 2018 - source : Panorama Trade dimensions) et les
Franciliens fréquentent davantage les petits commerces et les marchés (Source : Insee,
Budget des familles 2011).
Enquêtes Crédoc pour Île-de-France, terre de saveurs) 2016 et 2019 auprès de 1519
ménages en 2016 et 1011 en 2019
Plus de la moitié des Franciliens prend ses déjeuners à l’extérieur le midi en semaine
(stable) et près du quart le week-end (en hausse),
Pour ceux qui prennent leur repas hors domicile, 1/4 apporte leur repas et 1/5 mange dans
un restaurant d’entreprise,
Les Franciliens consomment davantage de plats composés, de sandwichs, riz, pizzas,
volailles, poissons et crustacés (consommation en hausse pour volailles, sandwichs,
pizzas, sodas),
Des attentes de plus orientées vers le bio (forte croissance), les produits locaux
Demande croissante pour la livraison de courses (développement des drive piétons à
Paris) et des repas à domicile.
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L’entreprise Confiture parisienne, témoin de l’engouement du consommateur pour
l’épicerie fine
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Ce qu’il faut retenir :
La production alimentaire doit s’adapter à une demande de consommateurs dont les attentes
évoluent avec la montée des préoccupations en matière de santé et d’environnement qui
accroit la méfiance envers l’industrie agroalimentaire.
Ces préoccupations se traduisent par une modification des pratiques encore limitée mais qui
pourrait se renforcer avec la crise du Covid 19 : locavorisme, flexitarisme, développement du
bio, recherche de traçabilité, cuisiner à la maison.
Ces nouvelles demandes entrent souvent en contradiction avec des modes de vie de plus en
plus urbains particulièrement à l’œuvre en Île-de-France et des consommateurs plus pressés
ayant recours à des produits transformés et prenant davantage de repas en dehors du
domicile, des pratiques là encore radicalement bouleversées par la pandémie.
L’Île-de-France représente un débouché majeur pour les industries agroalimentaires : chaque
jour ce sont 11,6 millions de repas qui doivent être servis (solde entre résidents, entrants et
sortants).
Malgré la place occupée par l’agriculture sur le territoire francilien, l’Île-de-France est loin de
l’autosuffisance et son industrie agroalimentaire est pour l’essentiel déconnectée des
productions locales.
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3. Industries agroalimentaires :
positionnement de la France et de l’Île-
de-France à l’international
Cette partie traite du positionnement à l’export de la filière et de l’attractivité de l’Île-de-France pour les
investissements en provenance de l’étranger. L’agroalimentaire est un secteur fortement contributeur
de la balance commerciale française, l’export étant un débouché potentiel majeur pour les industries
agroalimentaires franciliennes. Toutefois l’importance des débouchés du marché francilien peut
expliquer une activité moindre à l’export des entreprises franciliennes et notamment des plus petites
d’entre elles très orientées vers le marché local, comparativement à d’autres régions françaises.
La seconde partie qui analyse les investissements étrangers réalisés en France et en Île-de-France
montre une hausse de l’attractivité de la région capitale dans le domaine de l’agroalimentaire.
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Aujourd’hui, le commerce international est sous tension pour plusieurs raisons : les accords de libre-
échange comme le Ceta entre l’Union Européenne et le Canada ou le Mercosur avec quatre pays
d’Amérique du Sud (Argentine, Bérsil, Paraguay et Uruguay) sont de plus en plus contestés. Les
conséquences du Brexit et de la récente crise sanitaire sont difficiles à mesurer.
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Le déficit du solde commercial de l’Île-de-France peut s’expliquer par :
- La production agricole faible sur de nombreux produits (fruits et légumes, lait, viande),
- La taille du marché francilien qui constitue un débouché très important (11,5 millions de
personnes /jour) et qui fait que les entreprises privilégient le marché intérieur,
- Le tissu industriel qui est peu orienté dans les secteurs fortement exportateurs (vins, alcool),
- La petite taille des entreprises qui est un frein à la structuration de la démarche export
(prospection via salons, compétences, …),
- Des compétences manquantes face à la complexité de la démarche export : adaptation des
produits à chaque pays, difficulté à appréhender la réglementation.
L’étude menée par Katalyse en 2018/2019 sur le déploiement de la stratégie d’internationalisation des
entreprises de la Région Île-de-France identifie le secteur de l’agroalimentaire comme un secteur
à soutenir dans ses développements à l’export. Le secteur bénéficie en effet de plusieurs atouts
propres à asseoir son développement :
- Un poids de l’épicerie fine en croissance,
- L’image de Paris comme capitale de la gastronomie,
- La très forte fréquentation touristique de l’Île-de-France qui permet de diffuser les produits et
la cuisine française.
- La présence des grandes enseignes de la distribution alimentaire présentes à l’étranger et en
capacité de faire connaître et distribuer les produits franciliens à condition qu’ils soient plus
présents dans leurs rayons.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agroalimentaires en Île-de-France
3.2 L’Île-de-France, une région attractive pour les
investissements étrangers
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agroalimentaires en Île-de-France
4. Le profil des industries
agroalimentaires franciliennes
Cette partie vise à décrire le tissu productif de l’agroalimentaire francilien, entreprises, emploi,
spécialisations sectorielles, géographie… En introduction les sources et le champ statistique retenus
sont explicités.
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Le champ de l’observation statistique : les industries agroalimentaires ou « cœur
de filière »
Avant de présenter les résultats chiffrés, le schéma ci-dessous resitue les industries
agroalimentaires, objet de l’analyse statistique, dans l’ensemble du système alimentaire francilien
(SAF), entre l’aval (l’agriculture) et l’amont (distribution, restauration). Au centre, dans l’encadré, on
trouve la filière agroalimentaire (filière AA) qui regroupe l’artisanat commercial, les traiteurs, le
commerce de gros alimentaire et les centrales d’achats, définition partagée avec la Région Île-de-
France dans son approche sur les secteurs d’excellence, l’ARIA (Association Régionale de
l’Agroalimentaire), Défi Métiers et le ministère de l’Agriculture et de l'Alimentation. Au centre de cette
filière, les industries agroalimentaires (IAA), nommées “cœur de la filière”.
Chacun de ces secteurs est identifié par son code activité également appelé code NAF4.
L’approche statistique qui suit porte sur les IAA ou cœur de filière. Elles sont classées dans la
nomenclature des activités en deux groupes, la NAF 10 correspond aux industries alimentaires elles-
mêmes réparties en fonction de la nature des aliments transformés (viande, produits laitiers, fruits et
légumes, grain…) et la NAF 11 qui correspond aux industries des boissons.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agroalimentaires en Île-de-France
Pour des besoins de simplification et pour mieux caractériser les sous-filières les plus représentées,
une classification en 10 familles de produits a été réalisée.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agroalimentaires en Île-de-France
4.1 Plusieurs régions françaises mieux placées que
l’Île-de-France dans l’agroalimentaire
Le classement des régions françaises décrit ici résulte de l’exploitation de la source Esane
(statistiques annuelles d'entreprise) dont le champ est un peu différent de celui de la source Acoss,
puisqu’elle porte sur les entreprises monorégionales, c’est à dire comptant au minimum 80 % de leurs
effectifs (ou à défaut de leurs établissements) dans la région. Elle exclut l’artisanat commercial.
La figure ci-dessous montre le classement de l’Île-de-France par rapport aux autres régions françaises
sur cinq indicateurs : le nombre d’entreprises, les effectifs, le chiffre d’affaires, le chiffre d’affaires à
l’export, la valeur ajoutée, pour l’ensemble des industries agroalimentaires, le secteur des aliments et
le secteur des boissons. Plus l’on s’éloigne du centre du graphique radar moins le classement est bon.
Les trois régions françaises leader pour chaque indicateur sont indiquées.
L’Île-de France n’appartient pas aux régions leaders dans l’agroalimentaire. Selon les indicateurs
considérés, son classement varie de la 5ème place pour le chiffre d’affaires à l’export à la 8ème place
pour les effectifs. Elle est globalement mieux placée dans le secteur de la transformation des boissons
que dans celui des aliments.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agroalimentaires en Île-de-France
4.2 Un secteur industriel encore de second plan en Île-
de-France
Avec 460 000 emplois5 en 2015 (7,4% de l’emploi régional), près de 51 000 établissements6 et 9,2%
de la valeur ajoutée7, le poids de l’ensemble de l’industrie dans l’économie régionale est relativement
modeste et s’est fortement érodé : entre 1990 et 2015, 400 000 emplois industriels ont été perdus en
Île-de-France, soit près de la moitié des emplois industriels 8. Longtemps en tête des régions
françaises, le nouveau découpage régional la place aujourd’hui, avec 14,1% de l’emploi national
industriel, en deuxième place pour les effectifs employés, derrière la région Auvergne-Rhône-Alpes. À
la différence d’autres régions françaises et européennes au tissu industriel plus spécialisé, l’industrie
francilienne est diversifiée.
Avec 20 500 emplois et 665 établissements, les industries agroalimentaires ne figurent pas
parmi les secteurs industriels les plus importants. En 2015, les principaux secteurs industriels
étaient la fabrication de matériel de transport, automobile et aéronautique (17,5% des effectifs
industriels régionaux et 73 000 emplois), la production et la distribution d’électricité (11%, 46 000
emplois), la réparation et l’installation de machines, la fabrication de produits informatiques, électriques
et optiques (11,6%, 42 000 emplois). Mais l’agroalimentaire fait partie, comme la production
d’énergie et l’industrie automobile, des secteurs qui ont moins décliné que la moyenne.
L’agroalimentaire représente 4% des emplois et 6% des établissements de l’industrie
manufacturière francilienne. Son poids est moins important que dans le reste de la France où
il pèse 11% des emplois et 7% des établissements. L’absence de spécialisation de l’industrie
francilienne en est une des explications.
Le graphique qui suit montre le positionnement des industries agroalimentaires dans le système
agroalimentaire francilien (SAF) à travers trois indicateurs :
le nombre d’établissements en 2017, sur l’axe horizontal,
l’évolution du nombre d’emplois entre 2008 et 2017, sur l’axe vertical,
des cercles proportionnels au volume d’emplois qu’il compte en 2017.
5 Source : Petit Thierry, « L’industrie francilienne : des mutations de long terme toujours à l’œuvre », Note rapide n°795, L’Institut Paris
Region, décembre 2018
6 Source : REE 2015
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agroalimentaires en Île-de-France
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agroalimentaires en Île-de-France
La source des données (Acoss) comptabilise chaque année les établissements et salariés du secteur
privé à partir des bordereaux de cotisations des URSSAF collectées pour les salariés de ces
entreprises.
Les industries agroalimentaires ou cœur de filière (IAA en bleu) constituent également un
secteur de petite taille au sein du SAF en référence au nombre d’établissements et aux emplois très
importants que celui-ci compte : 665 établissements et 20 500 emplois par rapport à un total de 55 000
établissements et 506 000 emplois pour l’ensemble du système soit 1,2% des emplois et 4% des
établissements du SAF. C’est presque deux fois moins d’emplois que les grossistes (40 000 emplois),
cinq fois moins que les grandes surfaces alimentaires (100 000 emplois) et dix fois moins que la
restauration (190 000 emplois).
Dans ce système, la partie amont constituée par l’agriculture (5 000 exploitations) et les grossistes
(centrales d’achats et grossistes alimentaires) pèse peu en nombre d’établissements et d’emplois. Á
noter néanmoins la place particulière du Marché d’Intérêt National de Rungis (1 200 entreprises et
12 000 emplois) qui est une spécificité francilienne et un atout majeur pour l’approvisionnement de la
région capitale en produits frais.
À l’inverse, l’aval du système alimentaire, représenté par les lieux d’approvisionnement dans toute
leur diversité, restauration collective, détaillants alimentaires, artisans de bouche, cafés et restaurants
comptent un nombre très important d’entreprises (45 000) et d’emplois (près de 400 000) et la
dynamique d’emplois, globalement très favorable (+21%) va avoir tendance à renforcer son poids.
Mais les effectifs somme toute assez faibles ne doivent pas faire oublier qu’une partie des activités de
transformation échappe aux statistiques comme celle des exploitants agricoles à l’amont ou des
grossistes alimentaires à l’aval et des startups qui œuvrent dans ce domaine.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agroalimentaires en Île-de-France
4.4 Les vingt plus gros établissements emploient près
de la moitié de l’emploi francilien de l’agroalimentaire
Près des deux tiers des établissements sont des TPE (moins de de 10 salariés) mais ils n’emploient
que 7% des salariés du secteur agroalimentaire. Un établissement sur dix a des effectifs compris entre
50 et 250 salariés employant près du tiers des salariés (31%). On comptabilise seulement une
quinzaine d’établissements de 250 salariés et plus dans la région mais ils emploient un peu plus du
tiers des salariés du secteur. Les vingt plus gros établissements emploient près de la moitié des
effectifs dans l’agroalimentaire. Il s’agit dans certains cas de sièges sociaux comme Coca Cola, La
Compagnie de découpe des viandes, Heineken, Bel, Barilla ... mais l’Île-de-France conserve quelques
très grands établissements faisant de la production comme Brioche Pasquier, Nestlé, William Saurin
(fabrication de plats préparés, Bergams (snacking) et Mondelez (Fabrication de biscuits, biscottes et
pâtisseries) entre autres.
Comme le montre le graphique qui suit, la taille moyenne est de 31 salariés par établissement dans
l’agroalimentaire. Cette moyenne est plus élevée que pour les autres composantes de la filière :
commerce de gros, centrale d’achats, artisanat commercial, ainsi que celles appartenant à la partie
aval du système alimentaire à l’exception des grandes surfaces alimentaires qui dépassent ce chiffre
avec 49 emplois par établissement en moyenne.
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Source : Estimations L’Institut
Paris region à partir des données
ACOSS 2017
Comme dans d’autres secteurs industriels, la prédominance des petites unités industrielles est source
de difficultés : problème de l’accès aux compétences, au financement, difficulté à se développer à
l’export, à mobiliser des moyens pour des démarches de prospection des marchés.
Les trente-sept sous secteurs d’activité de transformation des aliments et boissons identifiés dans la
nomenclature d’activités et de produits (codes NAF) ont été regroupés en dix grandes familles de
produits dont la composition est détaillée dans l’infographie page 19 et en annexe 3.
Parmi ces dix familles, six grandes familles représentent chacune plus de 10% de l’emploi :
« Farine, Pain » 19%, « Boissons » 17%, « Sucre/confiserie, chocolaterie » 15%, « Lait et produits
laitiers » 13%, « Viandes, poissons » 12% et « Autres produits (diététiques…) » 11%. Les quatre plus
importantes familles de produits totalisent près de deux tiers des emplois et des établissements.
Les familles de produits « Sucre/confiserie, chocolaterie », « Boissons » et « Autres Produits
alimentaires » (diététiques, compléments, colorants …) portent une part de l’emploi dans
l’agroalimentaire presque deux fois plus élevée qu’en France. Á l’inverse, l’Île-de-France est
sous spécialisée sur les viandes, les fruits et légumes.
Finalement l’Île-de-France est peu spécialisée ce qui est plutôt un atout et démontre les liens tenus
entre l’agriculture (productions agricoles) et la transformation. Certaines filières sont en lien avec
l’amont et la spécialisation agricole de l’Île-de-France (farine pain, sucre, confiserie), les autres sont
plutôt tirées vers le marché de consommation (boissons, produits transformés, viandes poissons).
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La taille moyenne des établissements varie selon les sous-secteurs. Le secteur du «lait et produits
dérivés » et celui des « boissons » sont deux fois plus concentrés que la moyenne, car tirés par
quelques grands établissements de plus de 500 salariés (Nestlé, Fromagerie Bel, Fromagerie des
Chaumes / Heineken et Coca Cola pour les boissons) tandis que pour les « Sucres, confiserie » et les
« Fruits et légumes », on trouve beaucoup plus d’établissements de petite taille.
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Les dynamiques sectorielles sont très contrastées selon les secteurs. Les résultats comparés pour la
partie Aliments et la partie Boissons disponibles via la source Esane montrent une dynamique plus
forte pour le secteur des boissons : baisse de 11% de la valeur ajoutée pour la partie aliments, et
croissance de 8% pour les boissons, parallèlement à la croissance forte du nombre d'entreprises
(+51%) mais pas des effectifs salariés (-0,3%).
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La croissance de l’emploi dans le secteur des produits transformés et des fruits et légumes reflètent
le changement des habitudes de consommation vers plus de produits prêts à l’emploi mais également
à base de produits frais comme les jus à base de fruits et légumes qui composent le tiers des
établissements travaillant les fruits et légumes.
IAA
On dénombre plus de 1 300 créations d’entreprises dans les industries agroalimentaires entre 2010 et
2017, ce qui correspond à une moyenne annuelle de 170 unités et représente 0,12% des 1 178 000
créations d’entreprises en Île-de-France. C’est moins que la part des IAA au sein des établissements
de la région (0,16%), il se crée donc proportionnellement un peu moins d’entreprises dans ce secteur
qu’il n’y en a dans le stock actuel d’entreprises.
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Mais sur la période 2010/2017, on constate une hausse presque continue et importante du nombre de
créations. En 2017, il s’est créé plus de deux fois plus d’entreprises qu’en 2010 alors que dans le
même temps, l’industrie, la construction et le commerce de détail enregistraient une baisse
(respectivement -15%, -24% et -27%). Malheureusement, on ne dispose pas d’éléments sur les
disparitions et défaillances d’entreprises.
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4.7 La géographie de l’industrie agroalimentaire
francilienne
61% des emplois et 54% des établissements des industries agroalimentaires franciliennes sont
localisés dans la MGP9 selon la source ACOSS 2017. Avec 19% des effectifs régionaux, la Seine-
et-Marne est le deuxième département employeur, résultat lié largement à la présence de deux grands
établissements du groupe Nestlé. Avec les Hauts-de-Seine (24%) et le Val de Marne (16%) en petite
couronne, ces trois départements réunissent six emplois sur dix des IAA.
On a vu que les vingt plus gros établissements du secteur employaient près de la moitié de l’emploi
francilien. Douze d’entre eux sont implantés à Paris et en petite couronne et huit en grande couronne.
Ils jouent un rôle majeur sur la spécialisation des territoires (voir ci-après la carte Emploi et
spécialisation sectorielle des bassins d’emplois dans l’agroalimentaire). On les retrouve dans toutes
les familles de produits à l’exception des « Fruits et légumes » et « Sucre/confiserie, chocolaterie » qui
comptent surtout des établissements plus petits. Ils sont localisés dans le quartier central des affaires
de Paris et dans les Hauts-de-Seine (Coca-Cola à Issy-les-Moulineaux, Compagnie de découpe des
viandes (Paris 17), Heineken (Rueil-Malmaison), Bel (Suresnes), Barilla (Boulogne), Lesieur à
Asnières. D’autres grands établissements en grande couronne font de la production comme Brioche
Pasquier au Châtelet-en-Brie, Nestlé à Noisiel (en cours de délocalisation), William Saurin (fabrication
de plats préparés) à Lagny en Seine-et-Marne, Coca-Cola et Bergams (snacking) à Grigny, et
Mondelez (fabrication de biscuits, biscottes et pâtisseries) à Ris-Orangis et Athis Mons.
C’est dans la famille des « Boissons » que la part des emplois de la MGP est la plus importante avec
86% des emplois tandis que pour les « Fruits et légumes », dont les établissements sont implantés
plus près des lieux de production, la part des emplois n’y est que de 22%. Nous avons vu
précédemment que le secteur des boissons se caractérisait par des établissements en moyenne plus
importants que dans les autres secteurs, c’est encore plus le cas dans la MGP, avec la présence de
grands sièges de ce secteur comme celui de Coca-Cola à Issy les Moulineaux et Heineken à Rueil-
Malmaison.
9 Départements de Paris et de la petite couronne (Hauts-de-Seine, Seine-Saint-Denis, Val-de-Marne) sans Argenteuil et les communes
de l’Essonne
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la Compagnie de découpe des viandes et Paul Prédault dans le QCA. Les autres
établissements ont moins de 50 salariés.
La famille « Autres Produits (diététiques …) » (2300 emplois) est bien représentée dans le
département de l’Essonne (30% des emplois) et le Val-de-Marne (27%). Parmi les
établissements les plus importants, on trouve, en Essonne, l’entreprise Bergams à Grigny qui
fait du snacking, et CHR Hansen à Saint-Germain-les-Arpajon qui développe des cultures,
enzymes, probiotiques et colorants alimentaires, et, dans le Val-de-Marne, deux grands ETI :
Biospringer à Maisons-Alfort et Scamark à Ivry-sur-Seine qui fait de la distribution pour les
marques de distributeurs. À noter dans le Val-d’Oise, l’entreprise Sofabrick à Gonesse qui
propose des produits transformés (feuilles de brick).
La famille « Produits transformés » vient ensuite avec 1200 emplois et 53 établissements.
Le Val-de-Marne est bien placé dans ce secteur avec la moitié des emplois de la région dont
Marie à Rungis et HoaNam à Vitry qui commercialise des produits de traiteurs.
Le nombre d’emplois de la famille « Fruits et légumes » est plus faible (850 emplois). Elle est
présente dans deux départements de seconde couronne, la Seine-et-Marne (38% des
emplois) et l’Essonne (31%). Les principaux établissements sont implantés en Seine-et-
Marne (Agrana Fruits France qui fait des conserves à Mitry-Mory, Bharlev industries, des jus
de fruits au Mesnil-Amelot), et en Essonne (société Daregal à Milly-la-Forêt).
La famille « Huiles et graisses raffinées » est peu présente en Île-de-France avec seulement
quelques établissements. Le plus gros, Lesieur, situé à Asnières-sur-Seine (92), compte plus
de 200 salariés et Saint-Hubert à Rungis (94) une cinquantaine de salariés.
La famille « Nutrition animale » est aussi peu présente. Paris et la Seine-et-Marne se
partagent les emplois dans ce secteur
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Emploi et spécialisation sectorielle des bassins d’emplois dans l’agroalimentaire
Cette carte indique le nombre d’emplois (aplats gris) et les spécialisations sectorielles des
bassins d’emploi (carte des bassins d’emplois en annexe). Un bassin est considéré
comme spécialisé dans une famille de produits lorsque l’indice de spécificité de cette
famille est supérieur à 2 c’est-à-dire que la part de l’emploi de cette famille dans
l’ensemble des emplois de l’agroalimentaire est deux fois plus élevée que la part de
l’emploi de cette famille dans l’emploi régional. Dans ce cas, le pictogramme de la famille
est apposé au centre du bassin d’emploi.
Les bassins d’emplois dont les effectifs employés sont les plus les importants (aplats
foncés) sont situés au centre de l’agglomération : à Paris, Grand Orly-Seine Bièvre (Min
de Rungis), Marne-la-Vallée, Paris Ouest-La Défense, Porte Sud-Grand Paris et Grand
Paris-Seine Ouest. A eux six, ils réunissent deux tiers de l’emploi francilien dans les
industries agroalimentaires.
Les activités de transformation de fruits et légumes se retrouvent principalement en
grande couronne au plus près des lieux de production. Les bassins centraux sont plutôt
spécialisés dans les produits transformés et les plats préparés : Grand Orly Seine Bièvre
(EPT 12), Grand Paris Grand Est (EPT 9), Grand Paris Sud Est Avenir (EPT 11), en
particulier à Rungis. Le cœur de l’agglomération est également spécialisé dans les
boissons (boissons rafraichissantes embouteillées dans la région et établissements en
lien avec les boissons alcoolisées de prestige comme le cognac qui profitent de l’image
de la capitale pour leur rayonnement à l’international). L’activité « Sucre, confiserie,
chocolaterie », caractérisée par une plus grande proportion d’établissements de petite
taille est mieux répartie dans le territoire : sept bassins d’emplois sont spécialisés dans ce
secteur.
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Source : ACOSS
Les évolutions dans l’agroalimentaire sont conformes à celles observées dans le reste de l’économie :
l’impact très fort de la crise de 2008 a affecté l’ensemble du territoire mais la reprise a été plus précoce
dans la zone centrale qui a retrouvé son niveau d’emploi d’avant la crise dès 2013, et plus tardive en
grande couronne à partir de 2015 avec un niveau d’emploi qui reste encore aujourd’hui bien en deçà
de celui de 2008 (-13,6 %).
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Source : ACOSS
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- C’est dans le secteur des « Fruits et légumes », des « Boissons » et du « Sucre,
confiserie, chocolaterie » que la dynamique de création d’emplois a été la plus forte
La perte du nombre d’emplois en Île-de-France (-4% entre 2008 et 2017) masque une
évolution contrastée entre la MGP qui a vu ses effectifs augmenter de 4%, et la grande
couronne qui a perdu 14% de ses emplois.
Les activités de transformation de « Fruits et légumes » se retrouvent principalement en
grande couronne au plus près des lieux de production. Les bassins centraux sont plutôt
spécialisés dans les produits transformés et les plats préparés.
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5. L’innovation dans le domaine de
l’agroalimentaire
Avec les changements dans les modes d’alimentation, l’aspiration à une alimentation plus saine et
plus sécurisée, compatible avec les préoccupations environnementales et le bien-être animal, la
montée du numérique, l’innovation constitue un enjeu fort pour les industries agroalimentaires.
Cette partie décrit les axes d’innovation à l’œuvre dans le domaine et comment ils interviennent à
différents niveaux, de l’amont à l’aval de la filière. Elle est illustrée par des exemples d’entreprises
franciliennes rencontrées lors des entretiens.
Innovation : de quoi parle-t-on ?
A la différence de la R&D qui se définit par son caractère scientifique et/ou technique et
qui enrichit « l’état de l’art » des connaissances dans ces deux domaines, une innovation
se définit par la mise en œuvre :
- d’un produit qui peut être un bien ou un service nouveau ou nettement amélioré. En
conséquence, les changements de packaging ou de design qui ne s’accompagnent pas
d’une modification des fonctionnalités ou des usages ne constituent pas une innovation
produit.
- d’un procédé de production nouveau ou sensiblement amélioré, nouveau procédé de
production, nouvelle méthode de fourniture de services ou de livraison de produits.
- d’une nouvelle méthode organisationnelle (pratiques de l’entreprise, organisation du lieu
de travail, relations avec les partenaires extérieurs) ou méthodes de vente pour rentrer
sur de nouveaux marchés.
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Une startup de l’Agtech : Towerfarm
Cette jeune entreprise innovante
implantée récemment à Saint-Nom la
Bretèche (Yvelines) dans la zone des
Arpents produit en agriculture indoor des
plantes aromatiques (menthe, basilic, …),
médicinales (harpagophytum,…), salades
(laitues…). En coopération avec l’INRA et
AgroParistech, elle a développé un
système innovant de cultures sur tourelles rotatives éclairées nuit et jour par LED sans
pesticides, qui économise l’eau (5% par rapport à une culture de plein champ) tout en
produisant 15 fois plus que l’agriculture de plein champ. Des technologies d’analyse de
données et de gestion informatisée de capteurs garantissent l’uniformité et la qualité de
la production. Selon son dirigeant, cette technique permet de répondre aux
problématiques actuelles : préservation de l’environnement (économie d’eau, culture sans
pesticides), approvisionnement local en toutes saisons et à prix stable, traçabilité, qualité
(fraîcheur).
L’entreprise a bénéficié d’un financement Innov’Up de la Région Île-de-France.
11Ce procédé expérimental s'applique à des farines végétales ou animales qui hydratées sont retexturées, ouvrant des perspectives
nouvelles en terme de produits : succédanés de fromages fondus, substituts de matières grasses, succédanés de viandes ou de produits
de la mer. PROTIAL, société de recherche s'est donné comme objectif de transférer au stade industriel cette innovation en résolvant les
problèmes techniques (définition L.roussel in Revue IAA n°1-2 janv-fév 1995).
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Les insectes constituent un autre potentiel d’apport de protéines. Il existe environ 2 000 espèces
comestibles sur environ 800 000 à 1 million d’espèces d’insectes. Il existe de nombreux exemples
d’insectes à travers le monde. Mais leur déploiement se heurte à des résistances importantes dans
les pays développés dans lesquels les insectes ne rentrent pas dans les habitudes alimentaires. La
FAO considère que les insectes pourraient avantageusement remplacer les farines de poisson et les
tourteaux de soja dans les élevages à l’échelle mondiale. D’autres usages sont testés : des insectes
comme la mouche soldat noire (Hermetia illucens) peuvent aussi être utilisés pour la bioconversion de
déchets organiques. Cette nouvelle source de protéines est même présentée comme une alternative
à la consommation de viande. La réglementation européenne vient d’autoriser les farines d’insectes
dans l’aquaculture, en attendant leur incorporation dans l’alimentation des porcs et des volailles. En
France, une douzaine de start-up sont dans les starting-blocks et quelques « entomofarmers »…
Dans un texte voté le 28 Novembre 2019, la Commission Européenne a mis en place un encadrement
strict de la provenance des produits alimentaires à base d’insectes. À très court terme, les seuls pays
pouvant importer des insectes sur le marché européen seront ceux de l’Union Européenne, mais aussi
la Suisse, la Corée du Sud et le Canada, seuls pays respectant les conditions d’export imposées par
l’UE.
L’entreprise JIMINI’s a été créée en 2012 par Clément Scellier et Bastien Rabastens.
Leur objectif est d’intégrer progressivement les insectes dans l’alimentation au quotidien.
Ils ont démarré par des insectes consommés à l’apéritif, puis élargi leur offre à une gamme
nature avec des insectes entiers et non assaisonnés, des barres énergétiques et
protéinées, des pâtes, etc. Ils travaillent aujourd’hui en partenariat avec l’INRA et avec
AgroParistech sur la fabrication de portions de protéines, substitut à la viande consommé
avec des légumes, des pâtes, etc. Les insectes sont élevés dans des fermes d’élevage
au Pays-Bas. Ils arrivent déshydratés dans l’atelier de Melun (Seine-et-Marne) où ils sont
préparés et assaisonnés. Pour la barre énergétique, la farine d’insectes, la pâte de dattes
et les amandes sont assemblés puis déshydratés.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Des essais sont également en cours pour fabriquer de la viande de synthèse in vitro. Plusieurs
startups travaillent sur des spécimens en laboratoire mais leur coût de production demeure
extrêmement élevé. Dès janvier 2016, une startup californienne avait annoncé avoir produit en
laboratoire une boulette de bœuf et en mars 2017 du canard et du poulet.
Les aliments sur mesure, alicaments
Les premiers sont constitutifs de régimes alimentaires ou d’interdictions alimentaires imposés dans
certaines affections, allergies, affections : produits « sans » : lait, gluten, gras, sel, sucre, aliments
fortifiés ou dédiés à des groupes spécifiques : personnes âgées, femmes enceintes, bébés.
Les alicaments désignent des aliments qui seraient dotés de vertus d'ordre pharmaceutique, destinés
à prévenir l’apparition de pathologies (probiotiques) qu'il s'agisse d'aliments naturels contenant
certaines molécules actives ou d'aliments industriels artificiellement enrichis. La notion d'alicament
n'est pas reconnue par les pouvoirs publics et la plupart des grandes marques évitent de l'utiliser par
crainte de tomber sous le coup de la loi pour allégation médicale frauduleuse. Ils préfèrent utiliser la
formule de « produits-santé ». Une directive européenne interdit toute allégation relative à la maladie
dans l’étiquetage ou la publicité des denrées alimentaires. La Direction générale de la consommation,
de la concurrence et de la répression des fraudes (DGCCRF) relève cependant de nombreuses
fraudes chaque année.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
La livraison de repas : de nombreux sites se sont créés depuis le milieu des années 2010 et la
concurrence est extrêmement sauvage. Ils doivent se différencier en termes de services pour
continuer d’exister en jouant sur le type de cuisine, le niveau de gamme, la qualité, la fraîcheur
et l’origine géographique des produits, l’amplitude des horaires de fonctionnement, le champ
géographique couvert. Comme souvent dans ce type d’activité, la fiabilité, le prix et le délai de
livraison sont des critères déterminants. L’innovation réside surtout dans la démarche marketing
et la performance logistique.
On peut distinguer :
- les sites de livraison à partir de restaurants, ou de leurs propres cuisines de plats à
emporter (Foodora, Deliveroo, Allo resto, Restonin, Ubereats, RestoBox…),
- les sites de livraison de plats (ChaudChaudChaud, Food Chéri, Frichti, Poop Chef,
Pickles…
- les kits prêts à cuisiner (Les commis, Moi Chef, Cook Angels, …)
- la livraison de plateaux repas (Room saveurs, Class Croute, Lenôtre, Fauchon…).
Dans ce domaine, on voit se développer des cuisines grises, vastes entrepôts dans lesquels sont
fabriqués et conditionnés les produits.
La traçabilité : La mondialisation et la complexité croissante des chaînes de production
augmentent les risques de crise sanitaire. Cela engendre une crise de confiance à l’encontre du
secteur agroalimentaire d’où une demande croissante de transparence à la fois sur l’origine, la
composition des produits mais aussi sur les aspects sociaux. Les obligations imposées par la
réglementation aux entreprises se sont beaucoup renforcées. L’enjeu est aujourd’hui de partager
l’information avec le consommateur.
Les initiatives se multiplient via la technologie de la blockchain par exemple qui permet de rendre
l’information infalsifiable et les QR codes qui permettent de tracer les ingrédients et remonter
jusqu’à l’endroit où ils ont été produits et fabriqués. La réalité augmentée permet, elle, des visites
virtuelles de sites de production est elle aussi mobilisée.
Yuka est une application mobile pour téléphone lancée en 2017 et développée par la
société Yuca SAS. Elle permet de scanner le code barre de 700 000 produits alimentaires
et 300 000 produits cosmétiques en vue d’obtenir des informations détaillées sur l’impact
d'un produit sur la santé. Les produits sont analysés selon trois critères : la qualité
nutritionnelle, la présence d'additifs et la dimension biologique du produit. Chaque article
est noté sur 100 en fonction de ses qualités nutritionnelles (60 % de la note), de la
présence d’additifs (30 % de la note) et de sa dimension biologique (10 % de la note). La
méthode de notation des produits cosmétiques repose sur l'analyse de l'ensemble des
ingrédients du produit. Chaque ingrédient se voit attribuer un niveau de risque, basé sur
l'état de la science à ce jour. Si le produit est mal noté, l’utilisateur est réorienté vers un
produit similaire plus sain. Une application 100% indépendante des fabricants et
distributeurs aux dires de ses dirigeants, et qui pallie la lente mise en place du Nutriscore.
Toute une gamme de services aux consommateurs se développent : simples sites et blogs de
recettes, coaching alimentaire (profils alimentaires personnalisés, informations sur les ingrédients
consommés, avis nutritionnels).
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
5.2 La dynamique d’innovation des industries
agroalimentaires
France : un bilan en demi-teinte
Deux principales sources, le « Panorama des industries agroalimentaires » édition 2018 et « Les
industries agroalimentaires en France » parue à la documentation française en 2015 donnent des
éléments sur le positionnement des industries agroalimentaires en matière d’innovation.
Elles montrent un bilan en demi-teinte. Parmi les points positifs, on peut citer :
Une progression du taux d’innovation en forte augmentation et supérieure à celle des autres
branches économiques,
Un pourcentage d’entreprises de plus de 10 salariés ayant innové supérieur à ce que l’on trouve
dans l’ensemble des industries manufacturières : 69% d’entre elles ont innové entre 2012 et 2014
dans au moins une des catégories d’innovation.
Cependant :
Les IAA restent à la traîne par rapport aux autres branches industrielles, elles sont classées
28ème branche sur 32,
Les dépenses sont moins élevées par rapport au chiffre d’affaires (1,3% du CA contre 3,4% dans
les industries manufacturières),
L’innovation est principalement le fait des multinationales étrangères : 40% des dépenses de R&D
sont effectuées par des filiales de multinationales étrangères,
La France enregistre un retard en matière d’innovation par rapport à l’Europe et aux Etats-Unis
Les secteurs les plus innovants sont les boissons, la transformation et la conservation de poissons, et
le secteur des aliments préparés. Contrairement aux attentes, ce sont les petites entreprises qui
innovent davantage. Elles consacrent 26% de leur chiffre d’affaire à la recherche, contre 18% pour les
moyennes et 17% pour les grandes.
Source : Panorama des industries agroalimentaires, édition 2018, Ministère de l’agriculture et de
l’alimentation, 2018
12 Pour DFL une startup est « une entreprise nouvelle, elle sort de leur échantillon lorsqu’elle est introduite en bourse ou rachetée ».
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Le retail & delivery recouvre les nouveaux modes de distribution dans les magasins, la livraison de
courses et de repas à domicile. L’agtech concerne l’ensemble des innovations pour améliorer la
qualité et le rendement des produits agricoles. La foodservice est au service de la nouvelle
restauration : location de chef, dîner chez des « inconnus », plateformes d’extras pour la restauration.
D’autres tendances émergent mais font l’objet de moins d’investissements : la foodscience (nouveaux
produits alimentaires, plus transparents, plus sains, meilleurs pour l’environnement), le média qui
concerne les sites de recettes, information nutritionnelle…
Île-de-France, terre de saveurs a réalisé en 2016 une cartographie de l’innovation alimentaire qui
identifie les partenaires des entreprises les plus pertinents en Île-de-France dans trois parcours
d’appui :
Parcours 1 : L’accompagnement à l'innovation,
Parcours 2 : La mobilisation de financements : prêts bancaires, subventions, levée de
fonds, financement participatif… via trois types de structures de financement : organisme de
prêt, organisme public, fonds d'investissement,
Parcours 3 : Le conseil à la création d’entreprise.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
À partir de cette base de données, une cartographie des structures d’accompagnement à l’innovation
alimentaire en Île-de-France a été réalisée. Seuls les parcours 1 et 3, les plus directement liés à
l’innovation y figurent. Une actualisation de cet inventaire, qui ne se prétend pas exhaustif, est
programmée par Île-de-France, Terre de saveurs.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
- Île-de-France, Terre de saveurs, organisme créée en 2007, travaille pour le compte de la Région
Île-de-France à la promotion et la valorisation des produits et des savoir-faire agricoles et
alimentaires franciliens. Il assure également une mission d’appui aux entreprises et aux filières
pour la diffusion de l’innovation.
- Les Instituts techniques agroindustriels (ITAI) sont des organismes de recherche
technologique d’expertise, d’assistance technique et de formation au service des PME destinés à
diffuser l’innovation technologique.
- Plusieurs autres structures sont spécialisées dans des filières particulières : la boucherie (ARDAT
MV), le porc (IFIP), la pâtisserie (CTMP), ou bien dans les procédés, de conservation (CTCPA
Arvatise), l’emballage des aliments (LNE), la distillation.
Les fablab et laboratoires culinaires sont des ateliers de fabrication permettant à ses usagers
de mettre au point des recettes, fabriquer et tester des produits. On en dénombre cinq dont trois
cuisines partagées, structures privées qui louent des cuisines professionnelles équipées (salles
de préparation chaude, froide, ustensiles, fours, robots) : Kitchen on demand à Palaiseau, Les
camionneuses à Palaiseau et Paris 18, United kitchen à Nanterre.
Les incubateurs sont des structures d'accompagnement de projets de création d'entreprise,
pouvant apporter un appui en termes d'hébergement, de conseil et d’orientation, lors des
premières étapes de la vie de l'entreprise. Une quinzaine ont été recensés, majoritairement
installés à Paris (8) ou en petite couronne (7).
Les accélérateurs (6) sont des structures le plus souvent privées plus particulièrement dédiées
à l’accompagnement économique et financier des entreprises en création économique,
structuration des processus commerciaux, préparation aux phases de croissance rapide. Cinq
accélérateurs sur les six sont spécialisés dans l’agroalimentaire.
Les pépinières sont des structures destinées à faciliter le démarrage et le développement des
jeunes entreprises, mettant à disposition des entrepreneurs des locaux et des services adaptés à
leurs besoins. Comme les incubateurs, certaines accueillent tous types de projet d’autres
spécialisés dans l’agroalimentaire. Les deux pépinières cartographiées sont spécialisées dans
l’agroalimentaire.
Les autres structures d’accompagnement recensées sont des boutiques de gestion, structures
généralistes d’accompagnement des porteurs des projets et des entreprises en création,
intervenant le plus souvent en amont sur des aspects très divers de la création d’entreprise :
juridiques, administratifs, managériaux, économiques…
La carte rend compte de la diversité des structures accompagnant l’innovation, qu’elles soient
publiques ou privées, généraliste ou spécialisées.
L’innovation alimentaire est présente dans tous les départements de l’Île de France mais on
constate une forte concentration des implantations à Paris et en petite couronne et au sud-
ouest de l’Île-de-France. Le plateau de Saclay apparaît comme un centre important de R&D, avec
de nombreux incubateurs et centres de recherche publics. Le reste de la grande couronne ne dispose
que de très rares infrastructures de recherche dans l’alimentaire. On ne recense par exemple qu’un
seul incubateur dans le Val-d’Oise, et une pépinière en Seine-et-Marne.
Les incubateurs et structures d’accompagnement technologique sont localisés préférentiellement à
Paris, alors que les universités et centres de recherche publics dans le domaine de l’agroalimentaire
sont localisés en grande couronne, notamment sur le plateau de Saclay.
Rungis, malgré sa place incontournable dans la chaine de valeur du marché de l’alimentaire, compte
une pépinière mais n’accueille aucune structure d’accompagnement technologique, centre de
recherche public ou lab culinaire.
47
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Smart food Paris
Smart Food Paris est un
des incubateurs
sectoriels mis en place
par Paris&Co, agence
de développement
d’entreprises spécialisé
dans l’incubation
d’entreprises.
La moitié de ses 84
employés travaille sur
l’incubation. Paris & Co
est une association
indépendante, financée
à 30% par la Ville de
Paris. Elle se revendique comme le premier incubateur européen. Son
organisation en différentes entités thématiques (12 incubateurs sectoriels) permet
de favoriser les liens entre les entreprises, startups, PME, groupes, à travers
l’organisation d’évènements, de formations, et de sessions d’accompagnement
transversales, ouvertes aux entreprises des différentes plateformes.
Smart Food Paris, situé dans le 20ème arrondissement, a été inauguré en janvier
2016. L’incubateur spécialisé dans l’alimentaire connaît un franc succès avec le
développement de la food tech. Depuis sa création, 55 startups y ont été incubées.
Une vingtaine est recrutée chaque année sur dossier parmi une centaine de
candidatures.
La prestation de Smart Food Paris se décline en deux offres, une offre d’amorçage
sur un an et une offre décollage sur 2 ans. Au-delà de l’offre immobilière - bureaux
et salle de réunions, les start ups bénéficient d’un accompagnement sur mesure
et de contacts avec les grands groupes membres fondateurs (Bel, Blanco
Professional, Carrefour, Elior Group, Honest et Tetra Pak).
En octobre 2018, un laboratoire culinaire de 40m² a été inauguré pour réaliser des
prétests, il dispose d’un système de cuisson mobile et de tout le matériel
nécessaire pour travailler dans des conditions professionnelles. Les réservations
se font à la demi-journée.
Selon son directeur, ce modèle d’incubateur
nécessite pour fonctionner une certaine densité
d’entreprises. Les startups apprécient cette
localisation centrale. Beaucoup parmi elles
externalisent leur production en grande
couronne voire en régions. Après leur départ, la
plupart d’entre elles restent sur Paris.
48
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Les halles technologiques
Les halles technologiques sont comparables à des fablabs, où entrepreneurs, étudiants,
entreprises agroalimentaires peuvent élaborer et expérimenter des prototypes. Elles sont
souvent adossées à des lycées, des universités ou des établissements d’enseignement
supérieur.
Elles sont équipées de tous les équipements nécessaires à la production de la plupart des
aliments. Elles sont également équipées de laboratoires de microbiologie et de biochimie
nécessaires au contrôle qualité.
En Île-de-France, les halles technologiques sont toutes rattachées à AgroParis Tech et à
Plug in Labs, qui met en relation entreprises et structures de recherche publique
(Université Paris-Saclay).
Le Plateau Nicolas Appert (PNA sur le site d’AgroParis Tech)
Le plateau Nicolas Appert est une installation d’enseignement, de recherche et de transfert
dédiée aux industries agroalimentaires (IAA) et connexes. Il fait partie intégrante de l’UMR
GENIAL. Il regroupe l’ensemble des équipements pilotes de l’UMR et leur environnement
de préparation. Ces équipements sont principalement localisés au rez de chaussée d’une
halle de technologie (surface de 1300 m2)
Le Plateau Francilien d’Études CEréalières (FRECE) (AgroParis Tech)
Inauguré en 2011, ce plateau rassemble des équipements performants et pertinents pour
le secteur céréalier : atelier ‘Baking’, pilotes instrumentés, outils analytiques. Il permet de
répondre à des demandes de formation initiale et continue, recherche et transfert
industriel. Il comprend un atelier baking, laboratoire où il est possible de fabriquer des
produits céréaliers (pain, biscuits, pâtes alimentaires...) avec des matériels analogues à
ceux utilisés dans la profession. L'objectif est de visualiser, expliquer et comprendre les
mécanismes biologiques et biochimiques impliqués dans les transformations. Un
laboratoire d'évaluation sensorielle permet de caractériser les produits tout au long de leur
fabrication.
Partenariat avec Polytech’ Paris-UPMC, l’INRA, et le CNAM
La halle technologique CBAI à Grignon (AgroParisTech)
La plateforme met à disposition des équipements pilotes pour former et accompagner les
chercheurs dans la mise en œuvre et l'interprétation de leurs expérimentations dans le
domaine de l'ingénierie des transformations des produits agricoles, alimentaires,
biologiques.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
enrobages, des poudres de boissons chaudes instantanées et des aliments pour animaux
de compagnie.
Les équipements peuvent être utilisé pour développer de nouveaux produits, texturer des
ingrédients, valoriser des coproduits alimentaires, biotransformer des matières
alimentaires, gérer des textures.
https://www2.mmu.ac.uk/food-centre/about/facilities/
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
6 L’accompagnement des entreprises
de la filière agroalimentaire par la
Région Île-de-France
Cette partie présente les principaux dispositifs et structures de soutien aux entreprises proposées par
la Région Île-de-France, accessibles aux entreprises qu’elles soient ou pas (dispositifs de droit
commun) spécialisées dans la filière agroalimentaire.
13 https://www.iledefrance.fr/plan-regional-dinternationalisation-des-entreprises-2019-2021
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
6.2 Les dispositifs régionaux de droit commun en faveur des
TPE, PME, ETI
La Région a mis en place en les réorganisant, une série de dispositifs à destination des entreprises
quel que soit leur secteur d’activité, la gamme « up ». Ceux-ci visent le plus souvent les TPE et les
PME, mais aussi les ETI sdans certains cas. Le régime des aides directes aux entreprises en est
ressorti simplifié.
Par ailleurs, des accompagnements personnalisés sont en cours de mise en place pour les guider les
entreprises dans leur projet de modernisation de l’outil de production, leur permettre d’accèder aux
technologies de l’Intelligence artificielle et de se développer à l’international.
TP’up
Ce dispositif finance les TPE implantées en Île-de-France (effectifs en équivalent temps plein (ETP)
compris entre 1 et 10 salariés), ayant minimum un an d’existence et un chiffre d’affaire supérieur à
2M€ ainsi que les TPE artisanales sans salarié ayant un projet de développement créateur d’emploi.
Les projets éligibles sont très larges : modernisation de l’outil de production, diversification de l’activité
et de la clientèle, développement à l’international, optimisation de la chaîne de valeur, amélioration de
la performance environnementale et sociale, mise en place de projets de croissance externe
Il participe au financement des investissements matériels et immatériels, de conseils stratégiques, de
développement à l’international (conseil, VIE, salon à l’international, opération collective), d’intégration
du design.
L’aide finance jusqu’à 55 000€ un plan de développement sur 12 à 18 mois.
Les meilleurs projets sont sélectionnés.
Dans la liste des entreprises bénéficiaires communiquée par la Région, sept entreprises de
l’agroalimentaire en ont bénéficié en 2017 et 2018 et ont perçu une subvention comprise entre 10 000
et 50 000€.
PM’up
Ce dispositif accompagne les PME implantées en Île-de-France dont les effectifs sont compris entre 5
et 249 salariés et le chiffre d’affaires est inférieur à 50M€ (et le bilan à 43M€). Les entreprises doivent
être en bonne santé financière. Leur projet doit être créateur d’emploi.
Les projets éligibles sont très larges : modernisation de l’outil de production, diversification de l’activité
et de la clientèle, développement à l’international, optimisation de la chaîne de valeur, amélioration de
la performance environnementale et sociale.
Le dispositif participe au financement des investissements matériels et immatériels, au recrutement de
cadres de conseil stratégique, au financement de conseil stratégique, au développement à
l’international (conseil, VIE, salon à l’international, opération collective), au dépôt et à l’extension de
brevets. La prise en charge varie selon le type de dépense.
L’aide va jusqu’à 250 000€ pour financer un plan de développement sur trois ans.
Les meilleurs projets sont sélectionnés.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Dans la liste communiquée par la Région, neuf entreprises en ont bénéficié en 2017 et 2018 et ont
perçu entre 120 000 et 200 000€. Parmi elles, la Boîte à Champignons qui réalise, via un procédé
original hors sol, la culture de pleurottes.
Innov’up
Pour cette aide, la Région est en partenariat avec BPI France. Elle finance les projets d’innovation
dans les produits, les procédés, les services, l’innovation sociale.
Elle se décline en 5 volets :
Innov’up Faisabilité pour valider l’opportunité technique, technologique et économique d’une
innovation (subvention des études de faisabilité jusqu’à 30 000€),
Innov’up Développement pour conduire les travaux de développement et Innov’up
Expérimentation pour tester les innovations avant leur mise sur le marché (subvention jusqu’à
100 000€, avance récupérable jusqu’à 1M€),
Appel à projet Innov’up proto pour soutenir et valoriser les meilleurs prototypes sur des
thématiques ciblées,
Appel à projets Innov’up Leader PIA pour booster les innovations de rupture (subvention
jusqu’à 500 000€ dont 2/3 en subvention et 1/3 en avance remboursable.
Les PME (moins de 250 salariés, CA <50M€ et bilan <43M€) peuvent bénéficier des 5 volets. Les ETI
(entre 250 et 4999 salariés et CA<1,5Mds€ ou bilan <2Mds€) seulement d’Innov’up, AAP Innov’up
proto et Leader PIA. La R&D doit être effectuée en Île-de-France.
Dans la liste communiquée par la Région, sept entreprises en ont bénéficié et ont perçu entre 10 000
et 50 000€. Parmi elles, Tower farm, entreprise produit en agriculture indoor de plantes aromatiques
selon un système innovant de cultures sur tourelles rotatives éclairées par LED.
L’exploitation de la base de données sur l’accompagnement de l’innovation par la BPI montre que les
aides à l’innovation ont peu bénéficié aux entreprises codifiées agroalimentaire (NAF 10 et 11) au
niveau des NAF. L’appui a concerné seulement 21 entreprises entre 2000 et 2012 sur 11 000
entreprises aidées.
53
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
l’entreprise, et que certains préalables sont bien remplis en termes d’interface numérique, de
collectes de données ou de sécurité par exemple. ,…
Pour accompagner les dirigeants dans la phase préparatoire à l’investissement et leur
apporter des éléments d’aide à la décision sur les plans techniques, organisationnels et
financiers.
À l’issue de cette phase, le dirigeant sera en capacité de décider s’il va plus loin dans la démarche. Il
disposera des éléments nécessaires pour solliciter un prêt ou une demande de subvention avec un
plan de financement et une estimation précise des retours sur investissement attendus.
Avec ses partenaires (CETIM, Centre d’expertise techniques des industries mécaniques, GFI
Business, la CCI Paris Ile-de-France, le GIM et le CEA List, la région prévoit d’accompagner 100
entreprises par an à hauteur d’1 million d’euros par an, soit 10 000 euros en moyenne par entreprise.
54
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
La communication vers le grand public et les professionnels : à travers « Produit en Île-de-
France » et sa déclinaison à l’international « Made in Paris Region ». Cette marque, principal
vecteur du Mangeons francilien, permet d’identifier les savoir-faire et les produits agricoles et
alimentaires franciliens. Elle a bénéficié d’un large déploiement à l’occasion des
manifestations et évènements valorisant l’agriculture et l’alimentation régionales : Salon
International de l’Agriculture, Salon International de l’Alimentation, Semaines du Mangeons
francilien, la Fête du Patrimoine Gourmand, le Festival de la Terre.
55
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
6.4 Le contrat de filière IAA
Depuis 2015, la Région cofinance avec l’Etat un contrat de filière sur l’agroalimentaire piloté par l’ARIA
avec comme partenaires Île-de-France, terre de saveurs et l’IFRIA Île-de-France14. Un premier
diagnostic de la filière a été réalisé en 2014 dans le cadre du PASS filière IAA. Il a débouché sur un
bilan contrasté : un potentiel de marché important et un environnement très favorable mais une filière
méconnue, peu structurée, des entreprises confrontées à une concurrence grandissante avec des
contraintes d’exploitation importantes liées à la densité urbaine.
Un premier programme d’actions a été déployé avec le soutien de la Région et de l’Etat sur la période
2015-2017 autour de 5 axes : dynamisation de la filière, mutualisations, innovation et performance
durable, emploi et formation.
Un second diagnostic effectué en 2018 a fait le constat d’une croissance retrouvée à partir de 2012,
mais des difficultés qui demeurent :
- une demande en produits régionaux non satisfaite,
- une logistique à améliorer,
- des difficultés d’accès aux matières premières agricoles produits en Île-de-France,
- un potentiel export sous-exploité,
- une offre qui a du mal à s’adapter aux nouvelles attentes des consommateurs,
- des difficultés des entreprises à s’approprier les nouvelles technologies,
- et toujours des difficultés de recrutement.
L'ARIA ÎLE-DE-FRANCE
Créée en 2004, l’ARIA Île-de-France (Association Régionale des Industries
Agroalimentaires d’Île-de-France est une association loi 1901 administrée par des
industriels de l’agroalimentaire qui fédère plus de 200 entreprises agroalimentaires, de
toutes tailles (start-up, TPE, PME, ETI) implantées en Île-de-France. Elle a pour vocation
d’accompagner le développement et la compétitivité des entreprises. Elle est le contact
privilégié des institutionnels régionaux et de l’ANIA.
Ses missions sont les suivantes :
- Fédérer, représenter et défendre les intérêts des industries alimentaires d’Île-de-France
auprès des organismes publics régionaux et de l’ANIA.
- Animer le réseau d’acteurs et structurer la filière : entrepreneurs, experts et partenaires.
14 L’IFRIA, Institut de Formation Région Industries agroalimentaires, a été créé en 1996 à l’initiative des branches alimentaires avec le
soutien du Conseil Régional d’Ile-de-France. A travers des programmes de formations en alternance (contrat d’apprentissage et de
professionalisation) élaborés en fonction des besoins des entreprises du secteur agroalimentaire, l’IFRIA, forme aux métiers de
l’alimentaire d’aujourd’hui et de demain. Chaque année, près de 150 apprenti(e)s dans les domaines de la maintenance industrielle, la
conduite de ligne ou de process, de la qualité et du commerce sont formés.
56
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
- Accompagner le développement et la compétitivité des entreprises en facilitant l’accès
au marché et les mutualisations logistiques, l’appui à l’export (ateliers exports et appui aux
salons et missions internationaux).
- Étoffer les stratégies des entreprises (mise en place de plans stratégiques en PME-TPE).
- Développer les compétences et améliorer la performance : Parcours « compétences
clés » pour les dirigeants de PME/TPE, ateliers d’identification et partage de bonnes
pratiques, guides pratiques mis à disposition des professionnels.
- Répondre aux enjeux de l’emploi et de la formation : Veille active sur l’emploi et la
formation dans la filière alimentaire, promotion des métiers et opportunités d’emploi, appui
aux recrutements partagés.
Source : ARIA ÎLE-DE-FRANCE
57
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
7 Dix axes d’intervention pour soutenir
les industries agroalimentaires
Avec la pandémie, le soutien aux industries agroalimentaires, comme à d’autres secteurs industriels
stratégiques régionaux par les acteurs publics régionaux, montre toute sa pertinence. Les
préconisations qui suivent ont été définies et rédigées pour l’essentiel avant le démarrage de
l’épidémie Covid-19.
Celles-ci s'inscrivent dans les orientations du SRDEII, du Plan Régional Agricole et du plan Régional
Alimentation, mais aussi du contrat de filière IAA Etat / Région.
Elles poursuivent plusieurs objectifs généraux :
L’amélioration de la compétitivité des entreprises du secteur,
La croissance de l'emploi,
Le développement et l’ancrage des entreprises dans les territoires,
La promotion d’une identité de la région francilienne dans l’agro-alimentaire,
Le renforcement de l’autonomie alimentaire de la région.
Des axes importants tels que la formation, thématique à part entière sur laquelle Défi Métiers est plus
compétent que l’Institut Paris Region, n’ont pas été abordés.
Ces préconisations dont les grands axes ont été définis avec le pôle développement économique,
emploi et formation de la Région Île-de-France sont ressorties des entretiens menées dans le cadre
de cette étude et ont fait l’objet d’échanges avec l’ARIA ÎLE-DE-FRANCE que nous remercions pour
l’aide qu’elle nous a apportée.
En Île-de-France, l’action publique est rendue complexe par la multiplicité des acteurs institutionnels
qui ont parfois du mal à travailler ensemble. Les structures d’appui aux entreprises sont nombreuses.
58
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Il y a nécessité à rationaliser, mieux faire travailler ensemble toutes ces structures pour apporter aux
entreprises une offre plus lisible.
La présente étude a montré que l’écosystème alimentaire commençait à se structurer en Île-de-France
mais qu’il doit encore être consolidé. Cela passe par un soutien plus important aux acteurs et aux
initiatives entreprises dans le respect des champs et des rôles respectifs de chacun :
Île-de-France, terre de saveurs est un interlocuteur majeur bien identifié par les PME et les
startups. Ses actions et démarches doivent être soutenues et amplifiées avec le soutien de la
Région.
L’ARIA IDF qui fédère une centaine de PME de l’agroalimentaire est très active et constitue
un point d’appui majeur. Mais à la différence d’autres régions françaises, les grandes
entreprises en sont quasiment absentes d’où un manque de moyens à la fois financiers et
humains de l’association.
La démarche Paris Food Valley semble aller dans le sens d’un meilleur fonctionnement en
réseau des acteurs. Piloté par les membres fondateurs que sont l’ARIA IDF, AgroParitech,
Île-de-France, terre de saveurs, l’IFRIA Île-de-France, ce réseau est ouvert à tous les acteurs,
publics, parapublics et associatifs. Les axes thématiques choisis, l’innovation, l’implantation,
le financement, l’emploi et la formation répondent bien aux besoins des PME. Pour ce faire,
des outils d’information à destination des entreprises (annuaire des acteurs, boîte à outils,
bourse de locaux) doivent être développés dans la durée et la démarche accompagnée.
Le soutien à la filière agroalimentaire sur le volet Innovation par la Région invite à réfléchir à
l’opportunité d’un rapprochement avec les pôles de compétitivité présents en Ile-de-France
comme Systematic et dans le doamine de l’alimentaire ceux des régions limitrophes (Picardie,
Normandie, Bourgogne) sachant que Vitagora, pôle de compétitivité de la région Bourgogne
dispose d’une antenne dans le territoire Melun Val de Seine.
Des travaux antérieurs menés par l’Institut Paris Région (Les filières courtes de proximité, 2016, Le
modèle économique du MIN de Rungis et ses perspectives d’évolution, 2011, …) et la présente étude
sur les industries agroalimentaires ont montré la difficulté à appréhender dans sa globalité le tissu
d’entreprises dans l’agroalimentaire à partir des bases de données Entreprises/établissement décrites
dans le rapport.
Il s’agit d’une difficulté récurrente dans les études de filières menées, du fait notamment de plusieurs
problèmes : l’inadéquation entre le code NAF affecté à un établissement ou une entreprise et l’activité
réelle de celle-ci, remettant en cause l’exactitude de la liste des entreprises du champ d’activité étudié,
ainsi que de la quantification des effectifs employés.
L’exercice est rendu encore plus complexe pour la filière agroalimentaire du fait de la diffusion de
l’activité de transformation au sein des différents maillons de l’écosystème alimentaire bien au-delà de
l’industrie stricto sensu (cf. partie 1 de ce rapport) et de l’apparition de toute une gamme d’activités de
services dont le développement s’est fait avec le numérique et sur lesquels surfent de nombreuses
startups.
L’approche statistique réalisée dans le cadre de cette étude sur les codes NAF 10 et 11 pourrait donc
être utilement approfondie et élargie à l’ensemble du système agroalimentaire pour rendre compte de
manière plus complète de l’ensemble de la filière.
Une solution consisterait à créer base de données commune entre tout ou partie des partenaires du
réseau (voir préconisation n°1). Celle-ci permettrait notamment de mieux appréhender le champ
complet de la filière, en commençant par les activités de transformation, de l’amont à l’aval. Cette
première approche pourrait être également élargie aux startups de la foodtech qui participent
largement au renouveau du secteur de l’agroalimentaire.
59
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
L’objectif serait de mieux connaître l’évolution du tissu d’entreprises et des emplois, des créations et
des défaillances, la mobilité des établissements au sein de l’Île-de-France et vers l’extérieur de la
région ainsi que l’arrivée de nouvelles entreprises françaises ou internationales dans l’écosystème
francilien. Une approche par filière et, à l’intérieur de chaque filière, par fonction, permettrait de
différencier transformation, siège, R&D ainsi que le champ de l’activité en clair. La base de données,
régulièrement mise à jour, ferait l’objet d’une cartographie dynamique. Des enquêtes auprès d’un
échantillon d’entreprises permettraient de connaître l’origine des approvisionnements des entreprises
et pourquoi pas de disposer d’un indicateur de production locale régionale.
De même, la base de données sur les structures d’appui et d’innovation pourrait être mise à jour et
cartographiée.
L’Île-de-France est une grande région agricole mais elle ne couvre que très partiellement les besoins
alimentaires des Franciliens et des visiteurs extérieurs. Une grande partie des produits consommés
vient de l’extérieur de l’Île-de-France, voire de plus loin avec des différences selon les filières.
Aujourd’hui, les industries agroalimentaires franciliennes, sont principalement tournées vers la 2 ème et
la 3ème transformation, peu en relation directe avec les productions agricoles franciliennes et l’offre
mobilisable est insuffisante au regard des besoins pour approvisionner de manière régulière les
industries agroalimentaires franciliennes et plus généralement les consommateurs.
Consolider le lien entre producteurs et consommateurs, augmenter la part du local dans l’alimentation
est une attente forte des consommateurs franciliens en quête de sens et de contrôle de leur
alimentation.
Renforcer l’autonomie alimentaire régionale apparait comme une nécessité pour accroitre la résilience
de la région face à des crises sociales, économiques, environnementales ou sanitaires comme celle
que l’on traverse aujourd’hui.
60
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Une meilleure reconnaissance et valorisation des métiers de production et de transformation,
ce qui s’accompagne notamment d’une offre de de formation adaptée.
Principales fiches actions du projet de Plan Régional Alimentation traitant de la
reconnexion des IAA aux productions franciliennes
Elles viennent compléter celles déjà engagées via le Pacte agricole.
- Améliorer l’attractivité des métiers de l’alimentation,
- Créer une base de données des acteurs de la filière alimentaire,
- Soutenir la création de plateformes logistiques agricoles,
- Favoriser l’émergence d’outils de transformation franciliens,
- Créer une market place pour les produits franciliens,
- Identifier les différences entre offre et demande en Ile-de-France pour les grandes filières
alimentaires,
- Améliorer la visibilité des producteurs et produits locaux en région et à l’étranger,
- Développer l’approvisionnement des restaurants collectifs des lycées franciliens en
produits locaux ou Bio,
- Promouvoir les produits locaux en partenariat avec la grande distribution.
Pour faciliter la reconnaissance des produits franciliens par les consommateurs, en 2018, la Région a
créé la marque Produit en Île-de-France. Celle-ci réunit en une seule identité la marque Mangeons
local en Île-de-France créée en 2015 et déclinée en quatre signatures en fonction des métiers
correspondants. Près de 1000 produits et savoir-faire locaux sont aujourd’hui ainsi identifiés. La
marque réunit des produits régionaux d’origine agricole et du secteur de l’agro-alimentaire. En 2019,
lors du salon de l’agriculture 2019 a également été lancée la Baguette des Franciliens.
La marque Produit en Ile-de France est portée par Île-de-France, terre de saveurs et l’ARIA IDFqui
démarchent les enseignes de la grande distribution pour que celle-ci soit distribuée dans leurs points
de vente.
La faible diffusion de la marque régionale dans les différents formats de la distribution alimentaire et
son manque de reconnaissance par le consommateur francilien nécessitent d’engager collectivement
des actions pour la promouvoir, en précisant les missions qui incombent à chacun des acteurs :
Préciser et stabiliser les critères de la marque (provenance, produits) pour une meilleure
visibilité de la part des professionnels et des consommateurs. Les critères doivent être
simples, compréhensibles et stables dans le temps.
Adopter une démarche marketing construite en démultipliant les lieux de commercialisation :
prioritairement les grandes chaînes de distribution alimentaire (car ce sont les lieux d’achat
prépondérants des consommateurs) même si celles-ci sont difficiles à convaincre, mais aussi
commerces de proximité par le canal de la CGAD (confédération générale de l’alimentation
en détail). La clientèle de passage ne doit pas être négligée : kiosques et boutiques
éphémères en centre commercial, dans les lieux de passage fréquentés par les navetteurs,
touristes et visiteurs (gares, aéroports, offices de tourisme…), lieux choisis pour de
l’évènementiel (JO 2024 en particulier) sont autant de lieux de commercialisation à
démultiplier mais qui doivent faire l’objet d’un suivi dans le temps pour voir comment la marque
est mise en valeur dans le point de vente.
Développer des liens forts entre le tourisme et les filières IAA, via le tourisme gourmand, lors
de séjours ou visites à la ferme par exemple.
Donner à voir, sur un site dédié, la marque avec la liste des produits, le portrait des entreprises
adhérentes, une carte interactive (cf. www.produitenbretagne.bzh) …
Participer aux salons professionnels notamment le SIRHA à Lyon, aux Festivals d’Île-de-
France pour promouvoir la marque.
61
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Axe 5 : Soutenir l’innovation pour adapter l’offre des entreprises aux
nouvelles attentes des consommateurs
L’alimentaire est un secteur en pleine transformation et l’innovation intervient à toutes les étapes de la
chaîne de production et de valeur. Le diagnostic a montré un retard de la France dans ce domaine par
rapport aux autres pays et d’autres secteurs industriels en France. Les grands projets manquent, alors
que les plus petits foisonnent mais ont un impact économique faible. Peu d’entre eux génèrent une
véritable innovation technologique ou scientifique. Certains économistes estiment que
l’accompagnement de l’innovation en France est trop centré sur les startups au détriment des
entreprises de plus grande taille et notamment les ETI. Il n’en demeure pas moins que l’Île-de-France
dispose d’avantages comparatifs importants : la foodtech est dynamique, la région concentre un
potentiel élevé en matière de recherche et les structures d’accompagnement y sont nombreuses.
Beaucoup d’acteurs font le constat d’une réduction de la distance entre acteurs publics, grandes
entreprises et startups et de l’existence d’un véritable écosystème régional dans l’alimentaire. Le
recensement des structures d’innovation par Île-de-France, terre de saveurs dont il est prévu une
réactualisation a montré un foisonnement des structures
La Région est déjà active sur l’accompagnement de l’innovation. Le dispositif Innov’up, qui
accompagne aussi bien les TPE, PME que les ETI, est opérationnel et bien connu des entreprises.
Les entreprises interviewées qui y ont eu recours apprécient l’efficience du dispositif. Le concours de
l’innovation IdFood, organisé tous les 2 ans par Île-de-France, terre de saveurs, remporte un véritable
succès dans des champs très large : la gastronomie, le design, le prêt à manger, les nouveaux
concepts….
Tous ces atouts méritent d’être confortés :
En faisant mieux connaître le dispositif Innov’up auprès des entreprises de l’agroalimentaire
en s’appuyant davantage sur les acteurs de l’écosystème, l’ARIA et BPI qui est encore peu
présent dans l’accompagnement à l’innovation des PME de l’agroalimentaire si l’on en croit le
repérage effectué à partir des codes NAF des entreprises accompagnées.
En soutenant et accompagnant davantage les innovations à plus forte valeur scientifique,
technologique et d’usage. C’est le rôle des pôles de compétitivité que d’accompagner ce type
de projets. La Région pourrait s’appuyer sur les centres de recherche et laboratoires présents
en Ile-de-France (Inra, AgroParis Tech…) et engager des collaborations plus nourries avec
les pôles de compétitivité des régions limitrophes. À la différence de nos voisins européens,
les nouveaux produits souffrent souvent d’un manque de visibilité sur le marché ; les
entreprises innovantes doivent aussi être soutenues dans leur démarche commerciale pour
trouver les débouchés à leurs produits.
En développant des structures d’accompagnement spécialisées dans le domaine de
l’agroalimentaire (pépinières, incubateurs, halles technologiques15, cuisines partagées,
structures de diffusion technologique, centres techniques) et en y proposant des conseils plus
spécifiques indispensables à ces entreprises.
En créant des structures d’accélération de R&D comme celle de Nestlé basé à Lausanne
(Suisse). L'objectif de ces accélérateurs est de rassembler des scientifiques, des étudiants et
des entreprises en démarrage afin qu'ils collaborent sur les innovations alimentaires. Ceux-ci
pourraient s’établir à proximité de centres de recherche spécialisés dans l’agroalimentaire
comme celui de Danone research / centre Daniel Carasso implanté depuis 2002 sur le campus
Paris Saclay et qui sera rejoint prochainement par l’Inra et AgroParis Tech.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
technologies numériques qui rendront leurs activités plus performantes en innovant sur les produits,
mais aussi les services, les processus et l’organisation de leur activité.
Si les plus gros acteurs ont déjà bien amorcé leur transformation numérique, faciliter la mutation des
plus petites entreprises est essentiel à leur développement voire leur maintien en activité. Mais selon
BPI France (guide pratique, La transformation à l’ère du digital) 54% des PME interviewées sont
conscientes qu’elles auront besoin d’adopter de nouvelles technologies pour rester compétitives à
l’avenir et 76% considèrent la digitalisation comme l’une de leurs priorités.
Trois domaines pour lesquelles la digitalisation peut être un véritable facilitateur sont décrits ici : la
communication avec le consommateur, la maîtrise de la réputation de l’entreprise, la valorisation des
données.
La communication directe avec le consommateur
Dans un contexte où les consommateurs se sentent de plus en plus concernés par leur alimentation,
la communication est essentielle. Avoir de l’avance sur certaines technologies permet de séduire les
plus « technophiles » et rassurer les plus réticents en privilégiant notamment la traçabilité. Qu’elle
résulte de contraintes règlementaires ou d’un choix délibéré de transparence de l’entreprise, la mise
à disposition d’informations (composition des produits, lieu et mode de production, etc …) en direction
du public constitue un véritable enjeu. Plusieurs grandes marques ont avancé dans cette direction.
Par exemple, Nestlé qui a utilisé la technologie blockchain pour tracer l’intégralité du process de
fabrication de sa purée Mousline en Avril 2019. Cassegrain a développé une application à l’usage de
ses consommateurs qui permet, en scannant la boite de conserve via un smartphone, d’accéder à des
informations sur le produit (composition plus détaillée, recettes, questionnaire sur Cassegrain et ses
produits …) ainsi qu’un petit jeu ludique. Michel & Augustin, belle réussite francilienne, qui mise sur
des ingrédients de qualité, souvent liés à une appellation locale, mais aussi sur un marketing efficace
auprès des clientèles visées.
La maitrise de la réputation de l’entreprise
Certains comportements des consommateurs connectés peuvent nuire à l’image des entreprises ou
de leurs produits, parfois à tort en communiquant via les réseaux sociaux des informations erronées
sur les produits. Des tiers, comme des applications dédiées telles que Yuka, peuvent construire ou
mette à mal des réputations. Reprendre le contrôle de l’information, plutôt que de laisser le champ
libre aux consommateurs ou à des tiers, permet aux entreprises de mieux maitriser par elles-mêmes
leur image. Il est évidemment impossible de tout maîtriser dans le monde numérique, mais au moins
peut-on mieux maîtriser les informations relatives aux produits et processus de fabrication.
Le projet « Num-Alim », partenariat public-privé avec l’Etat en cours d’élaboration, proposera une
plateforme de diffusion des informations sur les produits alimentaires et a plusieurs objectifs : établir
la carte d’identité numérique des aliments et les rassembler au sein d’un catalogue numérique unique
qui rassemblera des données vérifiées et mises à jour en temps réel sur les produits alimentaires en
établissant leur carte d’identité numérique avec des informations renseignées directement par les
fabricants.
La valorisation des données notamment pour une meilleure connaissance du consommateur
Il s’agit pour l’entreprise de se doter d’un système d’information bien intégré dans l’entreprise qui
permette de traiter les informations pertinentes sur son organisation, ses produits et ses clients. Un tel
outil permet d’aider l’entreprise dans ses activités de planification, d’automatisation des tâches les
rendant moins pénibles pour les salariés, permettant de renforcer la flexibilité en matière de production,
la traçabilité, d’anticiper les problèmes potentiels via la maintenance prédictive…
En valorisant les données consommateurs, l’enjeu est aussi d’avoir une vision « customer centric »,
c’est-à-dire de modifier l’organisation des entreprises en se concentrant sur les clients consommateurs
plus que sur les intermédiaires (distributeurs). En connaissant mieux le consommateur via le captage
de données personnelles, l’entreprise est à même de répondre à ses attentes et personnaliser son
offre répondant ainsi à une demande croissante en produits semi-finis et personnalisés. Elle peut par
exemple lui envoyer des promotions personnalisées en temps réel via des dispositifs de marquage
combiné à la géolocalisation. En retour, les informations issues des feedbacks client étant recueillies
instantanément, cela lui permet de s’adapter plus rapidement.
La digitalisation intervient donc à de nombreuses étapes : en amont, dans les relations entre les
producteurs et les industriels de l’agroalimentaire, dans le process de production (robotisation,
63
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
automatisation), dans les outils de communication digitaux : site internet, réseaux sociaux, e-
commerce ...
Les PME de l’agroalimentaire sont nombreuses à enregistrer un retard dans ces démarches, cet
investissement constitue un coût important pour elle et elles ont besoin d’être accompagnées :
par une sensibilisation aux enjeux et apports du digital dans leur activité,
ensuite par des diagnostics stratégiques qui permettront à l’entreprise de cibler, hiérarchiser,
prioriser ses objectifs en matière de digitalisation,
enfin par des appuis plus ciblés comme par exemple le choix des outils, l’aide à la sécurité
informatique, à la gestion de l’e-reputation des entreprises (e-mailing, réseaux sociaux …), à la
réalisation d’une plateforme e-commerce, à l’accompagnement des entreprises pour s’adapter
aux nouvelles contraintes règlementaires (actuellement être en conformité avec les
règlementations des données à caractère personnel)…
L’ensemble de ces démarches pourront mobiliser Cap Digital, la BPI et la CCI Paris Ile-de-France qui
accompagnent les entreprises dans leur déploiement du numérique.
La crise sanitaire covid-19 a montré que les entreprises déjà engagées dans un processus
de digitalisation ont été plus résiliantes et ont pu maintenir une partie de leurs activités. Le programme
Smart Industrie et le Pack IA 16 de la Région répondent bien à cet enjeu.
Les entretiens avec les acteurs économiques ont fait ressortir notamment :
16 Cf. partie 6 L’accompagnement des entreprises de la filière agroalimentaire par la Région Île-de-France
64
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
entreprises (PME & ETI) identifiées comme appartenant aux filières prioritaires. Pour répondre au
besoin de mise en réseau des entreprises de l’agroalimentaire, un outil digital pourra être proposé au
sein de la plateforme web des solutions.
65
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
thématiques, intelligence économique. Le prix à la location des locaux à MVDS est de :
100 à 110€ hors charges pour des locaux aménagés, un peu plus plus chers si froid
négatif. Aujourd’hui MVDS compte 8 à 10 entreprises dans l’agroalimentaire soit 80
emplois, dont la société Jimini’s à Vaux le Pénil spécialiste des insectes apéritifs.
Réaliser un carnet de bonnes pratiques identifiant les démarches mises en œuvre par les
entreprises les plus avancées en matière de RSE pour mieux les diffuser.
En Île-de-France par exemple, la société Plantex, située à Saint Michel sur Orge (91), fait
partie des 12 entreprises nominées en 2020 au trophée Innovation du Carrefour des
Fournisseurs de l’Industrie Agroalimentaire (CFIA). Elle propose une gamme de 5 extraits
aromatiques 100% naturels (vanille, café, caramel au beurre, toasté ou cacao) avec comme
unique matière première du bois de chêne et de l’eau.
Accompagner la mise en place de plateformes numériques d’échanges mettant en réseau les
entreprises en leur proposant des outils de veille et de partage.
La Fédération des Entreprises et Entrepreneurs de France (FEEF) s’est démarquée sur le
sujet de la RSE en portant la certification PME+ (Pour un Monde plus Engagé) qui permet
d’animer une communauté d'entrepreneurs engagés dans une démarche d'amélioration
continue. Les entreprises vertueuses peuvent le valoriser sur leurs produits, et se démarquer
via un label apposé sur le packaging de leurs produits.
Valoriser les entreprises les plus innovantes dans ce domaine en leur donner plus de moyens
financiers et/ou de la visibilité, via des évènements phares, comme le concours proposé par
66
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Île-de-France, terre de saveurs chaque année ou le Prix EY de l’Agroalimentaire 2020
(national).
La Région Provence Alpes Côte d'azur, co-organise « Les Trophées RSE » qui
récompensent toutes les organisations de la région qui « ont à cœur de mettre l'homme,
l'environnement, la territorialité et les parties prenantes au centre de leurs préoccupations et
de façon transversale » à plusieurs échelles géographiques : au niveau régional,
départemental et Parcs d’activités. Cette initiative a notamment été saluée par l’AFNOR début
2020 : « Les entreprises de Provence-Alpes-Côte d’Azur sont des précurseurs ».
L’accompagnement des entreprises dans la structuration de leur démarche RSE peut se faire par un
accompagnement sur un plan stratégique complet ou bien par des pretations et conseils
personnalisés.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Renforcer l’articulation avec la politique touristique mise en œuvre par le Comité Régional
du Tourisme Ile-de-France afin de sensibiliser plus fortement les visiteurs touristiques de
loisirs et d’affaires aux richesses agricoles, agro-alimentaires et gastronomiques de l’Ile-de-
France. Outre l’expérience alimentaire, il s’agirait aussi de développer une forte stratégie de
valorisation et de développement d’une offre touristique dans les lieux agricoles d’Ile-de-
France (visites de sites agricoles et agro-alimentaires, hébergement dans les fermes, etc.).
Introduire le secteur IAA parmi ceux promus par l’agence Choose Paris Region et intensifier
la stratégie de promotion-prospection internationale d’entreprises, notamment pour
améliorer l’indépendance alimentaire de la région.
Faciliter la capacité des visiteurs nationaux et internationaux à garder le contact avec les
produits élaborés en Ile-de-France et bénéficiant des marques de territoire « Produit en Île-
de-France » et « Made In Paris Region ».
68
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Conclusion
La crise sanitaire que nous vivons permet de prendre conscience du rôle majeur joué par
l’ensemble de la filière agroalimentaire pour assurer l’approvisionnement d’une grande région
comme l’Île-de-France. Elle met en lumière la capacité de résilience de la filière puisqu’aucune
rupture d’approvisionnement ou seulement à la marge n’a été constatée en Île-de-France et
l’impact sur le niveau des prix a été limité. Elle révèle également sa fragilité comme l’atteste les
baromètres de l’ANIA et de l’ARIA17.
Les interrogations sur l’après-Covid19 et les changements que cette crise pourrait engendrer
se multiplient et restent ouverts. Deux tendances impactant l’agroalimentaire pourraient voir le
jour. La pandémie va probablement renforcer la sensibilité des consommateurs aux questions
de sécurité alimentaire et influencer la demande vers des produits plus naturels, de meilleure
qualité et mieux tracés. Autre tendance, celle d’une demande de reterritorialisation pour
raccourcir et mieux maîtriser la chaîne d’approvisionnement des produits consommés. Ces
deux tendances sont déjà visibles et vont dans le bon sens, reste à savoir de quelle ampleur
elles seront.
Comme de nombreux autres secteurs industriels, la filière agroalimentaire va sortir affaiblie de
cette crise et l’état de santé de la filière mesuré dans le diagnostic de cette étude va
certainement beaucoup se détériorer. Dans ce contexte, la mobilisation et la coordination de
l’ensemble du réseau des acteurs publics est une priorité, la présente étude a proposé des
pistes pour mieux accompagner la filière en Île-de-France.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Annexe 1 : Les membres du Comité de pilotage
70
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Annexe 3 : Liste des principales ressources
Cadrage national
Ministère de l’agriculture et de l’alimentation. « Panorama des industries agroalimentaires », 2018
PASQUIER Jacques. « Quels leviers pour renforcer la compétitivité de l’agriculture et de
l’agroalimentaire français ? », CESE, 2018
LAISNEY Céline. « L’avenir de l’alimentation décrypté », pour le SIAL 2018
DigitalFoodLab. « Foodtech in France – 2013/2017 », 2018
RASTOIN Jean-Louis, BOUQUERY Jean-Marie (dir.). « Les industries agroalimentaires en France »,
La documentation française, 2015
Etudes régionales
Assises du PRA mars 2019 au salon de l’agriculture 2019. « Diagnostic du projet de PRA », 2019/2020
Notes et présentations du « pass et contrat de filière », ARIA, 2014 à 2019
DRIAAF. « Politique de l’alimentation en Île-de-France, diagnostic régional de l’offre alimentaire »,
2018
Katalyse. « Appui au déploiement de la nouvelle stratégie d’internationalisation des entreprises de la
RIF », cotech du 03/12/2018
DE BIASI Laure, ROPITAL Corinne (dir.). « Une métropole à ma table », Les cahiers n°173, L’Institut
Paris Region, 2017
DE BIASI Laure, COCQUIERE Alexandra, DELAPORTE-BOLLEROT Carole, FAGUER Elisabeth,
ROPITAL Corinne, « Les filières courtes de proximité au sein du système alimentaire francilien »,
L’Institut Paris Region, 2015
71
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Annexe 4 : Les activités prises en compte et leur code
NAF
Les codes NAF du système alimentaire (ensemble)
AVAL Agriculture, pêche 01.XX agriculture et 03.XX pêche
Cœur de filière =
10.XX et 11.XX sauf artisanat commercial
Industrie agroalimentaire
Commerce de gros
46.2X et 46.3X
alimentaire
Restauration commerciale
56.10, 56.29 et 56.30
et collective
72
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
10.39 Autre transformation et conservation de fruits et légumes
10.39A Autre transformation et conservation de légumes
10.39B Transformation et conservation de fruits
73
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
10.89Z Fabrication d'autres produits alimentaires n.c.a.
11 Fabrication de boissons
74
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
10.71A Fabrication industrielle de pain et de pâtisserie fraîche
10.72Z Fabrication de biscuits, biscottes et pâtisseries de conservation
10.73Z Fabrication de pâtes alimentaires
10.81Z Fabrication de sucre
Sucre/confiserie, 10.82Z Fabrication de cacao, chocolat et de produits de confiserie
chocolaterie
10.83Z Transformation du thé et du café
10.84Z Fabrication de condiments et assaisonnements
Produits transformés 10.85Z Fabrication de plats préparés
10.86Z Fabrication d'aliments homogénéisés et diététiques
Autres
10.89Z Fabrication d'autres produits alimentaires n.c.a.
10.91Z Fabrication d'aliments pour animaux de ferme
Nutrition animale
10.92Z Fabrication d'aliments pour animaux de compagnie
11.01Z Production de boissons alcooliques distillées
11.02A Fabrication de vins effervescents
11.02B Vinification
Boissons 11.03Z Fabrication de cidre et de vins de fruits
11.05Z Fabrication de bière
11.07A Industrie des eaux de table
11.07B Production de boissons rafraîchissantes
75
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Annexe 5 : Carte des bassins d’emplois d’Île-de-France
76
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Annexe 6 : Détails des structures de la carte de
l’innovation en Île-de-France (source : Île-de-France, Terre de saveurs
2016)
Université, CSGA comportement hors IDF 21000 DIJON Le CSGA est une unité de recherche dédiée à
centre de alimentaire l’étude de la perception des aliments et du
recherche comportement alimentaire.
public
Université, CNHR recherche en hors IDF 63009 CLERMONT- Le CRNH Auvergne est un groupement d’intérêt
centre de AUVERGNE nutrition et FERRAND public dont la mission principale et de
recherche maladies CEDEX coordonner et animer la recherche en nutrition à
public visée préventive au cours du vieillissement et
des maladies chroniques
Université, UMR transformation hors IDF 84914 AVIGNON Le but de l’unité SQPOV est de contribuer à
centre de SQPOV fruits et CEDEX 9 reconcevoir, dans une optique d’alimentation
recherche légumes durable, les procédés pour les fruits et légumes
public transformés.
Université, UMR NH recherche en hors IDF 63122 SAINT GENES L’UNH est une unité de recherche réalisant des
centre de nutrition et CHAMPANELLE travaux visant à déterminer l’impact des
recherche maladies compléments alimentaires ou de la fonctionnalité
public des aliments dans diverses situations
physiopathologiques, notamment le
vieillissement et les maladies chroniques.
77
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Université, UMR PARM matrices hors IDF 21000 DIJON PAM mène des recherches sur la structure et la
centre de alimentaires fonctionnalité des matrices alimentaires ainsi
recherche que sur les réponses des micro-organismes à
public différents stress physiques et chimiques.
Université, UME STLO produits hors IDF 35042 RENNES STLO a pour mission de développer une
centre de laitiers et CEDEX expertise sur les composants du lait et de l'oeuf,
recherche œufs d'augmenter la qualité et la sécurité des produits
public laitiers fermentés et des ovo-produits.
78
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Structure Île-de- promotion IDF 75009 PARIS Créé en 2007, sous le nom de Cervia, Île-de-
d'accompagnem FranceÎle- filière France terre de saveurs œuvre pour la
ent de-France, agoalimentair promotion et la valorisation du territoire, des
technologique terre de e produits et des savoir-faire agricoles et
saveurs alimentaires franciliens et soutient la
pérennisation des entreprises alimentaires sur
le territoire. Île-de-France, terre de saveurs a
pour mission de construire un projet régional
partagé par l’ensemble des acteurs de la filière
alimentaire « du champ à l’assiette », en
dégageant les atouts propres à la région-
capitale. Il s’investit fortement dans trois grands
axes d’intervention : soutien aux entreprises et
aux filières, innovation et diffusion
technologique, sensibilisation des
consommateurs et valorisation des métiers.
Structure IFIP filière porcine IDF 75020 PARIS L'IFIP est le centre technique professionnel, de
d'accompagnem recherche-développement et d'innovation, au
ent service de l'ensemble des métiers de la filière
technologique porcine.
Structure LNE emballages IDF 75754 PARIS CEDEX Le Laboratoire national de métrologie et
d'accompagnem alimentaires 15 d’essais est le laboratoire français de référence
ent dans le domaine de la mesure. Il intervient
technologique notamment dans le domaine de la sécurité
sanitaire des emballages et matériaux au
contact des aliments et des phénomènes de
migration.
Structure UNGDA distillation IDF 92247 MALAKOFF L'Union Nationale des Groupements de
d'accompagnem CEDEX Distillateurs d'Alcool est le centre technique de
ent la profession de producteurs d'éthanol. Il est
technologique spécialisé dans les procédés de distillation et
les produits qui en sont issus.
Structure LNE emballages IDF 78197 TRAPPES Le Laboratoire national de métrologie et
d'accompagnem alimentaires CEDEX d’essais est le laboratoire français de référence
ent dans le domaine de la mesure. Il intervient
technologique notamment dans le domaine de la sécurité
sanitaire des emballages et matériaux au
contact des aliments et des phénomènes de
migration.
Structure IFIP filière porcine IDF 94704 MAISONS- L'IFIP est le centre technique professionnel, de
d'accompagnem ALFORT recherche-développement et d'innovation, au
ent CEDEX service de l'ensemble des métiers de la filière
technologique porcine.
79
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Fablab et lab Kitchen On Spé/cuisine IDF 91120 PALAISEAU Kitchen On Demand est le premier laboratoire
culinaire Demand partagée professionnel de cuisine partagé au Sud de
Paris avec une offre « à la carte » de postes de
travail au sein d’une cuisine professionnelle
aux normes et toute équipée.
Fablab et lab LES Spé/cuisine IDF 94300 VINCENNES Les Camionneuses mettent à disposition des
culinaire CAMIONN partagée entreprises alimentaires qui recherchent un lieu
EUSES de production, une cuisine partagée. Elle est
aménagée avec 5 espaces de travail, chacun
accueillant 1 équipe de 2 à 3 personnes, et
donnant accès à l’espace de cuisson partagé,
ainsi qu’aux équipements et matériel partagés.
Fablab et lab PROTO Non spé IDF 91440 BURES SUR Le PROTO204 est une plateforme d'innovation,
culinaire 204 YVETTE de création et de formation sur le campus
Paris-Saclay qui met en contact étudiants,
chercheurs, entreprises, citoyens et
investisseurs.
Fablab et lab UNITED cuisine IDF 92000 NANTERRE United Kitchens est un incubateur culinaire
culinaire KITCHEN partagée offrant des cuisines professionnelles partagées
S au Château de Nanterre.
80
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Incubateur FOOD 91744 MASSY Le "Food'Inn Lab" a été conçu comme une plate-forme de
INNOVATION CEDEX collaboration entre la recherche, l'enseignement et l'entreprise
LAB entrepreneurial. Tous les acteurs des sciences du vivant
peuvent s'y croiser. Sur 550 m² de surfaces d'accueil, cet
incubateur propose des espaces d'expérimentation privatifs,
une cuisine expérimentale et des laboratoires d'analyse
équipés et mutualisés, mais aussi des bureaux, des salles de
réunion et des lieux de convivialité... Les services proposés
comprennent également un accompagnement scientifique et
technique par les équipes de recherche d'AgroParisTech et
de l'INRA. Cet incubateur s'adresse autant aux porteurs de
projets qu'aux entreprises déjà établies qui ont des besoins
d'expérimentation ponctuels.
Incubateur GENOPOLE 91030 EVRY Le Génopole est un biocluster français créé en 1998 dédié à
CEDEX la recherche en génomique, génétique et aux biotechnologies,
à l’image des campus américains.Il réunit sur un même site, à
Evry/Corbeil-Essonnes (91), entreprises technologiques
innovantes en sciences de la vie, recherche publique et privée
et formations universitaires.
Incubateur INCUBALLIANCE 91400 ORSAY IncubAlliance aide les entrepreneurs à créer leur startup
technologique au cœur du cluster Paris-Saclay. IncubAlliance
a accompagné depuis sa création en 2005 plus de 330
projets. Ces projets de création d’entreprises technologiques
proviennent majoritairement des laboratoires ou des
institutions de Paris-Saclay, mais ils peuvent aussi être portés
par des entrepreneurs individuels désireux de se rapprocher
d’un environnement universitaire réputé et d’un incubateur
performant.
Incubateur LA FREGATE 75 010 PARIS Le premier incubateur culinaire dédié aux restaurateurs.
Incubateur LA PAILLASSE 75002 PARIS La Paillasse est un laboratoire de recherche ouvert et citoyen
où sont menées des actions d'amorçage et d'accélération de
projets scientifiques, entrepreneuriaux et artistiques.
Incubateur LE VILLAGE BY 75008 PARIS Porté par la Caisse régionale du Crédit Agricole et en
CA partenariat avec les acteurs locaux, le Village by CA contribue
au dynamisme régional dans une démarche d'innovation
ouverte, au sein d'un réseau où se rencontrent start-ups et
grandes entreprises.
Incubateur PARIS & Co 75019 PARIS Paris&Co est l’agence de développement économique et
d’innovation de Paris. Elle se spécialise sur les thématiques
de l’attractivité et d’innovation en vue de la création d’emplois
et de valeur économique à Paris : elle prospecte et accueille
les start-up étrangères, contribue à la promotion économique
de la métropole à l’international, et favorise le rayonnement
de l’écosystème francilien de l’innovation à travers
l’incubation de jeunes entreprises, l’expérimentation de
solutions innovantes, l’organisation d’événements start-up et
la mise en relations des start-up avec une centaine de grands
groupes.
81
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Pépinière MELUN VAL DE 77191 DAMMARIE- Afin d'aider les entreprises du secteur alimentaire dans leurs
SEINE LES-LYS projets d'implantation et de développement, la Communauté
CEDEX d'Agglomération Melun Val de Seine déploie une offre
répondant aux besoins des entreprises.
Pépinière RUNGIS & Co 94550 CHEVILLY LA L'incubateur-pépinière Rungis & Co du Marché International
RUE de Rungis est implanté au cœur du MIN. Il accompagne,
héberge et appuie les porteurs de projet et créateurs
d'entreprise pour les aider à lancer leur activité dans les
meilleures conditions
Accèlérateur HAPPY FEED 92130 ISSY LES Happyfeed propose un service externalisé innovant afin
MOULINEAUX d’accompagner les acteurs de l’agro-alimentaire dans la
réalisation de leurs futurs produits avec des experts à chaque
étape : conception, développement et industrialisation.
Accèlérateur DIGITAL FOOD 75009 PARIS DigitalFoodLab est une agence spécialisée dans la
LAB "FoodTech" qui a pour mission de contribuer à l'accélération
de la croissance et du développement des entreprises
innovantes dans le domaine de l'alimentation.
Accèlérateur LES 91620 NOZAY Les garages XYZ ont pour ambition d'accélérer le
GARAGES développement des startups pour concevoir, prototyper et
XYZ délivrer de petites séries en 100 jours maximum.
Accèlérateur SATT Paris 91400 ORSAY La SATT Paris–Saclay est une Société d’Accélération de
Saclay Transfert Technologique basée à Orsay, créée le 16 juillet
2014. Elle a pour but de valoriser la recherche et
d’accompagner le transfert technologique et des savoir-faire
des laboratoires de l’Université Paris-Saclay en direction des
entreprises. Elle favorise en cela la dynamisation de
l’innovation en vue de développer richesse économique et
emplois sur le territoire.
Accèlérateur SHAKE UP 75013 PARIS ShakeUpFactory est un catalyseur et un accélérateur des
FACTORY projets des startups du secteur alimentaire, en ajoutant de la
valeur à leur croissance et à leur développement, afin
d'aboutir à des projets finalisés, et ce du champ à l'assiette.
Autre BOUTIQUES 75011 PARIS BGE Paris Île-de-France est au service des créateurs et
structure DE GESTION repreneurs d’entreprise pour aider à entreprendre. BGE
d'accompag PARIS ILE DE PaRIF favorise l’accès à la création d’entreprises et
nement FRANCE d’activités économiques, développe l’autonomie du jeune
chef d’entreprise dans tous les domaines, et encourage
l’initiative et la solidarité.
Autre BOUTIQUES 75014 PARIS BGE ADIL s’est donné pour mission d’accompagner dans
structure DE GESTION leur projet les créateurs et les développeurs d’activité. Que
d'accompag ADIL PARIS ce soit les futurs créateurs, repreneurs ou dirigeants en
nement poste, elle est présente à tous les stades de leur projet : elle
accompagne l’initiative individuelle et collective. Depuis sa
création ce sont plusieurs dizaines de milliers de porteurs de
projets de création ou de développement qui ont pris contact
avec l’ADIL les appuis nécessaires depuis l’émergence de
l’idée jusqu’à la réalisation du projet.
Autre BOUTIQUES 91350 GRIGNY BGE Paris Île-de-France est au service des créateurs et
structure DE GESTION repreneurs d’entreprise pour aider à entreprendre. BGE
d'accompag PARIS ILE DE PaRIF favorise l’accès à la création d’entreprises et
nement FRANCE d’activités économiques, développe l’autonomie du jeune
chef d’entreprise dans tous les domaines, et encourage
l’initiative et la solidarité.
Autre BOUTIQUES 77000 MELUN BGE Paris Île-de-France est au service des créateurs et
structure DE GESTION repreneurs d’entreprise pour aider à entreprendre. BGE
d'accompag PARIS ILE DE PaRIF favorise l’accès à la création d’entreprises et
nement FRANCE d’activités économiques, développe l’autonomie du jeune
chef d’entreprise dans tous les domaines, et encourage
l’initiative et la solidarité.
82
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Autre BOUTIQUES 94500 CHAMPIG BGE ADIL s’est donné pour mission d’accompagner dans
structure DE GESTION NY SUR leur projet les créateurs et les développeurs d’activité. Que
d'accompag VAL DE MARNE ce soit les créateurs, repreneurs ou dirigeants en poste, elle
nement MARNE est présente à tous les stades de leur projet : elle
accompagne l’initiative individuelle et collective. Depuis sa
création ce sont plusieurs dizaines de milliers de porteurs de
projets de création ou de développement qui ont pris contact
avec l’ADIL les appuis nécessaires depuis l’émergence de
l’idée jusqu’à la réalisation du projet.
Autre BOUTIQUES 94000 CRETEIL BGE ADIL s’est donné pour mission d’accompagner dans
structure DE GESTION leur projet les créateurs et les développeurs d’activité. Que
d'accompag VAL DE ce soit les futurs créateurs, repreneurs ou dirigeants en
nement MARNE poste, elle est présente à tous les stades de leur projet : elle
accompagne l’initiative individuelle et collective. Depuis sa
création ce sont plusieurs dizaines de milliers de porteurs de
projets de création ou de développement qui ont pris contact
avec l’ADIL les appuis nécessaires depuis l’émergence de
l’idée jusqu’à la réalisation du projet.
Autre BOUTIQUES 78680 EPONE BGE Yvelines a pour objet d’accompagner les initiatives
structure DE GESTION économiques locales génératrices d’emplois et d’activités.
d'accompag YVELINES A cet effet, BGE78 fournit aux porteurs de projets de création
nement ou de consolidation d’activités les informations, les conseils,
les aides et la formation aux techniques de gestion et de
management dont ils ont besoin, tant préalablement à la
création qu’au-delà de celle-ci.
Plus globalement, BGE78 se donne pour mission de
contribuer à une dynamique active de développement local
s’appuyant sur des partenariats associant de manière plus
efficace le social et l’économique, et plus largement, des
politiques sectorielles ou des acteurs publics, privés et
associatifs se reconnaissant dans ses objectifs.
83
L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Annexe 7 : Les pôles de compétitivité (état en
décembre 2019)
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
Annexe 8 : Les centres techniques dans
l’agroalimentaire en Bretagne
C’est le centre technique dédié à la santé animale et la qualité agroalimentaire qui s’appuie sur les
compétences des laboratoires de l’ANSES du ZOOPOLE. L’association accompagne les entreprises
par des prestations d’expertise, de formation continue. Elle organise des colloques internationaux.
ZOOPOLE développement réalise également un accompagnement des entreprises de l’agro-industrie
à l’innovation et porte, depuis 2012, la plateforme ID Composite, centre technique et de formation
spécialisé dans le process composite.
CEVA (Bretagne) : Centre d’étude et de valorisation des algues (Pleubian, Côte d’Armor)
https://www.ceva-algues.com/
C’est un organisme de recherche privé et un centre technique des réseaux ACTIA et ACTA, labellisé
ITAI (Institut Technique Agro-Industriel) depuis 2007 et ITA (Institut Technique Agricole) depuis février
2018. Il a été créé en 1982 à l’initiative des collectivités locales et des industriels de la filière. Il est le
seul centre technique en Europe dédiée à l’étude et à la valorisation des végétaux marins, dans un
tryptique Environnement – Culture – Valorisation.
ADRIA Développement est un Institut Technique Agroalimentaire (ITAI), leader en qualité et sécurité
des aliments. Il propose des services tels que des prestations de recherche et d’innovation, des
formations et du conseil pour les industries agroalimentaires. L’ADRIA est qualifié ITAI (Institut
Technique Agro-Industriel) par le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation et CRT (Centre de
Ressources Technologiques) par le Ministère de la Recherche. Il est également membre de l’ACTIA
(Association de Coordination Technique pour l’Industrie Agroalimentaire).
IDmer : centre d’innovation technologique en agroalimentaire et biotechnologie sur la pêche
(Lorient, Finistère)
http://www.idmer.com/
Depuis 30 ans, notre Centre d’Innovation Technologique, met son expertise et ses compétences au
service des industriels et des porteurs de projets. IDmer, innove au service des professionnels de
l’agro-alimentaire et de la biotechnologie et les accompagne, en toute confidentialité, dans la mise au
point de produits en nutrition humaine et animale, en cosmétique, en pharmaceutique et en
nutraceutique.
L’institut manage le processus d’innovation du labo, au pilote jusqu’à la répétabilité en préséries
industrielles.
IDmer va associer ses compétences technologiques (4 ingénieurs en développement et 10
techniciens) sur un plateau technique de 2 300m² qui accueille de nombreux outils industriels
agroalimentaires et des biotechnologies d’extraction.
Le savoir-faire R&D couplé aux outils industriels et la maîtrise de la qualité HACCP, permet à IDmer
de produire pour vous en sous-traitance industrielle et de vous faire bénéficier de son agrément
sanitaire, du label AB et de son réseau Produit en Bretagne.
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
VEGENOV : centre de ressources technologiques sur la filière légumière (Saint-Pol de Léon,
Côte d’Armor)
https://www.vegenov.com/
Vegenov, centre de ressources technologiques, propose depuis plus de 25 ans des services de conseil
et recherche appliquée aux entreprises du végétal (semenciers, agrochimistes, filières de production,
transformateurs…). Créé en 1989 à l’initiative de la filière légumière bretonne, 35 experts travaillent
aujourd’hui sur tous types d’espèces et disposent d’équipements biotechnologiques de pointe.
Les compétences clés de Vegenov (biologie cellulaire et moléculaire, microbiologie et
expérimentations agronomiques et analyses sensorielles et nutritionnelles) permettent de répondre à
trois objectifs de recherche et développement : appuyer les entreprises dans leurs programmes de
création variétale, optimiser les systèmes de protection et nutrition des plantes et améliorer la qualité
des produits végétaux.
Vegenov soutient également l’innovation dans les entreprises du végétal en proposant des services
de conseil, veille, formation et transfert de technologies.
CTPCA - Centre Technique de la Conservation des Produits Agricoles
https://www.ctcpa.org/accueil
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L’INSTITUT PARIS REGION – Les industries agro alimentaires en Île-de-France
COMPARAISON DES AUTORITÉS
ORGANISATRICES DES TRANSPORTS
À LONDRES, TOKYO, SINGAPOUR
ET HELSINKI
OCTOBRE 2019
5.18.013
ISBN 9 278 7371 2140 1
institutparisregion.fr