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Définition de la couleur :
La couleur est une sensation visuelle résultant de l’impact d’une lumière sur un corps.
Quand une lumière frappe un corps, seule une partie de celle-ci est renvoyée. Si l’œil humain reçoit
alors cette partie, il perçoit une sensation colorée. Selon la façon dont les corps renvoient plus ou
moins la lumière, on perçoit les couleurs plus ou moins différemment. Le blanc renvoie en général
toute la lumière et le noir aucune.
Dans le langage courant, on utilise le système TSL (Teinte, Saturation et Luminosité) appelé aussi
HSL (Hue, Saturation and Lightness) pour décrire une couleur. La teinte correspond à une
combinaison de longueurs d’onde, la saturation à la pureté de ces longueurs d’onde et la luminosité
à l’amplitude de ces longueurs d’onde. Le TSL est donc un modèle de représentation des couleurs
en 3 dimensions.
Le modèle utilisé aujourd’hui dans pratiquement tous les systèmes de gestion de la couleur en PAO
est le modèle Lab. Le modèle Lab, dérivé aussi du XYZ, a été créé pour fournir un modèle
colorimétrique facilement utilisable par tous les systèmes de gestion de la couleur. Le Lab, comme
tous ces modèles, décrit directement une couleur et est indépendant de tout système de reproduction
de la couleur.
Aspect Physique :
Dans la pratique, il n’existe aucun support qui réfléchisse, absorbe ou transmette totalement la
lumière. Pour reprendre le dicton, il n’y a rien de tout blanc ou de tout noir. On trouvera plutot un
subtil mélange de ces 3 caractéristiques.
Métamérisme :
C’est l’ensemble des éléments de notre environnement qui modifient notre vision :
- la source lumineuse (illuminant exprimé en degrés Kelvin qui définissent une température de
lumière) classée par catégories dont la D (pour Daylight Conditions) :
- 3000 °K : lumière orange
- 5000 °K : lumière jaune, codée D50
- 6500 °K : lumière blanche, proche de la lumière du jour, codée D65
- 9300 °K : lumière bleue
- l’angle de vision
- le support (l’objet regardé)
Pour faciliter les conditions d’exposition, il existe des cabines d’éclairage avec un illuminant et un
angle normalisés.
Appareils de mesure :
Ils mesurent tous des quantités de lumière selon une finesse plus ou moins grande :
- Densitomètre :
il mesure une quantité de lumière globale sans aucun filtre sur les longueurs d’onde.
- Colorimètre :
il mesure des fractions grossières de lumière résultant d’un filtre simple qui sépare les longueurs
d’onde du Rouge, du Vert et du Bleu.
- Spectrophotomètre :
il mesure de fines fractions de lumière résultant de filtres sophistiqués qui séparent de façon plus
précise et détaillée les longueurs d’onde de la lumière en bandes. On parle de spectro 16 ou 32
bandes selon le nombre de divisions mesurées d’un spectre lumineux.
Synthèses additive et soustractive :
D’après des études scientifiques, l’homme perçoit les couleurs en RVB. En effet, notre rétine est
tapissée de 4 types de capteurs (appelés cônes et batonnets), un pour le Rouge, un pour le Vert, un
pour le Bleu et un pour la Luminosité.
Selon le type d’appareil utilisé (et donc de ses caractéristiques), il est possible de convertir une
couleur Lab en RVB ou en CMJ et vice versa.
Nous avons donc adapté certains appareils de reproduction des couleurs à notre perception. Ainsi,
les moniteurs fonctionnent en synthèse dite additive avec les primaires additives RVB. Additive car
les appareils concernés émettent directement les quantités de rouge, de vert et de bleu voulues pour
composer les couleurs. Elle est dite additive car l’appareil doit ajouter certaines quantités de R, V ou
B pour composer des couleurs, elle part de 0 (qui donne du noir car rien n’est émis) pour aller
jusqu’au blanc (100% de RVB est émis). La synthèse additive se fait par transmission à travers un
support, comme avec un écran ou un scanner.
A l’opposé, la synthèse dite soustractive fonctionne avec les primaires soustractives CMJ. Elle se fait
par réflection sur un support qui soustrait une partie de la source lumineuse pour composer les
couleurs. Sur un imprimé par exemple, la source lumineuse traverse d’abord les encres qui la filtrent,
puis rebondit sur le papier (blanc pour une réflection totale) et enfin retraverse à nouveau les encres.
La synthèse soustractive se fait donc par réflection sur un support à travers une encre par exemple.
Elle est dite soustractive car on va soustraire une partie de la source lumineuse émise avec des
filtres (les encres CMJN) afin de laisser passer les couleurs voulues.
Les couleurs utilisées en synthèse soustractive sont donc les complémentaires de celles de la
synthèse additive :
Rouge + Vert = Jaune Cyan + Magenta = Bleu
Rouge + Bleu = Magenta Cyan + Jaune = Vert
Vert + Bleu = Cyan Jaune + Magenta = Rouge
- l’ajout de 100% de Cyan à 100% de Magenta et à 100% de Jaune donne un brun gris foncé mais
pas du noir car les encres ne sont jamais pures.
- un aplat trichromique peut causer des problèmes de séchage ou de maculation par excès d’encre
sur le support
- s’il fallait imprimer du texte noir en petit corps par une impression trichromique, on aurait de gros
problèmes de repérage
- le noir apporte un soutien chromatique qui renforce les contrastes
- il est plus économique d’utiliser une encre plutot que trois
On peut convertir du Lab en RVB ou du Lab en CMJ(N) et vice versa. Donc on peut convertir du RVB
vers du CMJ(N) en passant par le Lab et inversement.
A l’inverse du Lab qui est indépendant de tout système de reproduction de la couleur, le RVB et le
CMJN sont liés à un périphérique qui, en fonction de ses caractéristiques propres, reproduira plus ou
moins différemment la couleur.
Si on veut garantir, d’après le modèle de l’observateur moyen, une cohérence des couleurs entre les
différents périphériques, il est donc nécessaire de connaitre les caractéristiques de chacun d’entre
eux pour adapter le RVB ou le CMJN d’un appareil à l’autre et conserver les couleurs voulues. En
effet, un écran peut être plus rouge et plus foncé qu’un autre, il faut donc en tenir compte pour
afficher une même image sur plusieurs écrans et obtenir les mêmes couleurs.
Pour ça, il faut mesurer/analyser chaque appareil de reproduction de la couleur pour connaitre ses
caractéristiques. Grâce à ces mesures, on crée un fichier normalisé appelé profil ICC (International
Color Consortium) propre à chaque périphérique.
Ensuite, un CMS (Color Management System) est à même de pouvoir adapter, par exemple, un
fichier RVB de tel périphérique vers un fichier CMJN de tel autre périphérique si ces 2 appareils ont
un profil ICC.
Pour résumer cette partie, l’épreuvage revient à pouvoir simuler un résultat colorimétrique d’un
périphérique sur un autre périphérique. Par exemple, je peux épreuver le rendu d’une presse offset
(imprimerie) sur un écran. Le principal intérêt consiste à voir le plus tôt possible le résultat final et à
pouvoir intervenir en conséquence.
Pour caractériser un périphérique, il faut être sûr de sa stabilité, c’est à dire qu’il fonctionne toujours
de la même façon dans le temps. Dans le cas contraire, on ne pourra jamais savoir si ce qu’il produit
est représentatif ou pas.
Il faut donc pouvoir calibrer un périphérique couleur, c’est à dire contrôler sa stabilité dans le temps.
On a vu qu’on pouvait convertir du RVB en CMJ mais qu’il fallait introduire dedans une couche
supplémentaire de noir.
De quoi ce noir va-t-il pouvoir être composé dans une image par exemple ?
Avec le GCR, il peut parfois être nécessaire de soutenir le noir dans les 3/4 de tons (noir à 75% et
plus). Pour ça, on ajoute un peu de couleur dans le noir pour le renforcer. Cette technique est
appelée UCA (Under Color Addition ?) ou ajout sous couleur.
D’autres méthodes de séparation existent qui sont plus ou moins dérivées de l’UCR et du GCR ou
qui sont un compromis entre les 2.
Méthodes de traduction colorimétrique :
Le gamut est l’espace colorimétrique que peut reproduire un périphérique. Quand on fait de
l’épreuvage, on adapte des couleurs d’un périphérique vers un autre. Or, tous les périphériques ne
savent pas forcément reproduire la même gamme de couleur (gamut) dans les mêmes conditions
(couleurs pas assez pures, manque de saturation, pigments limités, ...).
Il est donc nécesaire, au moment de l’adaptation des couleurs d’un profil vers un autre, de savoir ce
qu’on va faire des couleurs qui ne sont pas reproductibles d’un périphérique à un autre.
- la Colorimétrie Absolue place les valeurs colorimétriques de la destination aux mêmes valeurs que
celles de la source. Toutes les valeurs de la source qui sont hors gamut de la destination sont
tronquées à la valeur la plus proche (maxi uniquement) sauf dans les blancs où elle simule le blanc
papier. Cette méthode ne peut être utilsée que pour aller d’un gamut vers un gamut supérieur ou
égal. Elle est adaptée à l’épreuvage si le papier n’est pas le même car elle recompose le blanc de
celui-ci.
- la Colorimétrie Relative place les valeurs colorimétriques de la destination aux mêmes valeurs que
celles de la source. Toutes les valeurs de la source qui sont hors gamut de la destination sont
tronquées à la valeur la plus proche (mini ou maxi). Cette méthode ne peut être utilsée que pour aller
d’un gamut vers un gamut supérieur ou égal. Elle est inadaptée à l’épreuvage si le papier n’est pas le
même car elle ne tient pas compte du blanc de celui-ci.
L’ICC est composé, entre autres, des principaux éditeurs de logiciels de PAO comme Adobe, Agfa,
Apple et autres. Leur but est de se mettre d’accord sur des méthodes et des outils standards
informatiques de gestion de la couleur.
Un profil ICC est un fichier qui décrit un périphérique couleur avec 3 parties :
- 1 - un entête
- 2 - une table de description des éléments de la troisième partie
- 3 - une partie composée de 3 sous parties :
-3a - une sous partie obligatoire qui contient les tables de conversion indispensables :
- 4 tables allant de Lab vers le périphérique (RVB ou CMJN selon le système de
reproduction) avec chacune une méthode de traduction des couleurs (Saturation, Perceptuelle,
Colorimétrique Absolue et Colorimétrique Relative)
- 1 table allant du périphérique (RVB ou CMJN selon le système de reproduction) vers
le Lab avec une méthode de traduction des couleurs (Colorimétrique Absolue ?)
- 3b - une partie optionnelle qui est faite pour étendre les possibilités de gestion des couleurs
comme, par exemple, le support de PostScript niveau 2 ou la gestion de la calibration. Les
algorythmes et signatures de cette partie sont enregistrés par l’ICC de façon à être conformes et
exploitables par tous dans l’environnement ICC.
- 3c - une partie privée : chaque éditeur fait ce qu’il veut avec, selon ses propres besoins, sans
être tenu de fournir à l’ICC ses algorythmes et signatures (partie propriétaire).
Grâce à un CMS (Color Management System ou système de gestion de la couleur) et à des profils
ICC, on va pouvoir faire de l’épreuvage.
Les fichiers images (et autres) peuvent contenir dans certains cas un profil ICC qui représente en
général le périphérique final visé. On l’appelle également profil embarqué (ou embedded profile).
Le Delat E Lab reconnait acceptable un écart de couleur inférieur à 6, imperceptible un écart inférieur
à 4 et non significatif un écart inférieur à 2 (dû surtout aux variations de l’environnement).
Malheureusement, si le modèle Lab est sphérique pour faciliter les calculs, la perception humaine
d’écart entre 2 couleurs ne l’est pas mais est plutot elliptique.
Par exemple, notre perception d’écart est plus fine dans les verts que dans les oranges, de même
qu’elle est plus développée dans les tons clairs que dans les tons foncés.
Aussi, 2 nouvelles méthodes de calcul d’écart ont été élaborées pour tenir compte de ces
particularités : le CMC (Color Measurment Committee) et le CIE94.
Ces 2 méthodes de calcul d’écart, bien que directement dérivées du Lab, ne sont pas des modèles
de représentation des couleurs et ne servent qu’à mieux comparer des couleurs selon notre
perception.
Malheureusement, ils ne sont pas encore utilisés dans les logiciels de gestion de la couleur du
marché (vrai en 2000 mais à vérifier en 2007).