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Le renouveau de la

biographie
The revival of biography
En histoire de l'art, la tradition biographique est à l'origine
même de la discipline, mais en histoire, la biographie a
longtemps été dénigrée. La biographie connut pourtant
son heure de gloire auprès des historiens jusqu'au
succès de l'intégration des autres sciences sociales
(sociologie et économie, par exemple) au sein de cette
discipline qu'est l'histoire, dans l'optique de lui conférer
une plus grande scientificité. La biographie, néanmoins, a
connu depuis un renouveau grâce aux choix d'historiens
de lui appliquer, à elle aussi, des méthodes scientifiques
innovantes et de lui apporter à son tour des thèmes et
outils issus d'autres disciplines. Cette journée d’étude, à
partir d'exemples concrets, vise à faire le point de ce
renouveau, à donner des exemples de nouvelles manière
d'écrire une ou des biographie(s) et à cerner ses
évolutions possibles.

Argumentaire
La biographie, longtemps vecteur privilégié de la
transmission des connaissances en histoire et genre
fondateur de l’histoire de l’art, fit néanmoins l'objet d'un
dénigrement au sein même de ces deux disciplines. Le
succès que connut la méthode défendue par l’École des
Annales auprès des universitaires dès les années 1920
eut, en effet, une répercussion majeure sur l'écriture de
l'histoire (ou faudrait-il dire des histoires ?) des XIXe et
XXe siècles : elle permit d’introduire le fait social au cœur
des réflexions, privilégiant notamment l’étude des
rapports et des modes de production dans la
compréhension d'une société et/ou d'une époque. Selon
le postulat de cette École, il serait moins pertinent, pour
comprendre une époque ou une société passée, d'étudier
un destin particulier car cela serait désormais dépassé
par une nouvelle approche socio-économique d'une ou
des société(s) dans leur ensemble – c'est-à-dire holiste.
L’École des Annales ayant depuis connu une postérité
féconde, l'histoire particulière des rois et des reines, des
« grands hommes », a fait l'objet d'un certain mépris.
Cette manière de faire de l'histoire, « par le haut », fut
jugée moins scientifique parce que trop souvent
hagiographique – voire propagandiste – et parfois fondée
sur des anecdotes apocryphes, mais aussi identifiée – à
tort – à l’histoire événementielle, considérée comme
dépassée. Restée populaire parmi les écrivains et auprès
du public, la biographie devint l’apanage des littéraires,
des journalistes ou encore des historiens amateurs. Leur
intention pose alors le problème de l’objectivité d’un tel
discours et de sa légitimité dans un contexte qui faisait
des masses sociales le sujet d’étude principal de l'histoire
comprise par les universitaires. Pourtant, le destin
personnel d’un artiste ou d’un artisan, d’un paysan ou
d’un ouvrier, celui de n’importe quel Homme, n’est-il pas
tout aussi révélateur d’un milieu que peut l’être le groupe
duquel il provient ?

C’est précisément cette interrogation qui, depuis,


encouragea de nouvelles méthodes de recherches, de
nouveaux paradigmes, et firent revenir la biographie, d'un
nouveau genre certes, sur le devant de la scène
scientifique. L’historien Jean-François Sirinelli, par
exemple, écrivit : « Si un interdit implicite a largement
touché l'approche biographique, ces temps sont
heureusement révolus, tant il est vrai qu'une telle
approche, loin d'être réductrice, permet au contraire de
balayer large : s'y lisent en filigrane les enjeux politiques
d'une époque, les routes possibles qui s'ouvrent au choix
individuel, les paramètres qui pèsent sur ce choix1 ».
C’est précisément ce qui fonde la microhistoire qui,
réagissant au modèle structuraliste, privilégie l’individu à
la masse, et ce, qu’il soit inconnu ou pas de la « Grande
Histoire »2. Cette nouvelle biographie, qui devient alors
un outil de la prosopographie, permet de reconstituer une
« microhistoire globale », dans laquelle la question de la
représentativité n’est plus un problème, bien qu’elle parte
d'un individu. Ainsi, l’étude d’un individu au sein de la
population s’associe à celle d’une population dans son
ensemble et permet de comprendre en quoi un Homme
peut être à la fois représentatif d’habitudes communes,
qu’exceptionnel. Il convient alors d’éviter deux écueils :
limiter l’étude à une approche comparative d’un cas par
rapport au tout ou aboutir au simple regroupement de
biographies qui ne deviendraient, mises les unes à la
suite des autres, qu’une succession d’histoires
particulières. Dans cette logique, les liens qui unissent
ces personnes à un ensemble (institution, courant, etc) et
déterminent des trajectoires individuelles et/ou
collectives, la transmission des savoirs et techniques –
ainsi que des modèles – , sont aujourd’hui abordés en
histoire de l’art à travers la question essentielle des
réseaux.

La biographie ainsi comprise devient alors un genre


nécessairement pluridisciplinaire et constitue un support
privilégié pour questionner ce cloisonnement
disciplinaire, l’autonomie de chaque spécialité et les outils
à disposition de chacun. L’ambition de cette journée
d’étude est de faire le bilan afin de savoir où nous en
sommes aujourd’hui : comment écrit-on une biographie –
en histoire, en histoire de l’art mais aussi dans d’autres
disciplines – , quels sont les outils à notre disposition,
comment les utiliser, et enfin quels en sont les enjeux
actuels. Les jeunes chercheurs et/ou les plus
expérimentés ayant été confrontés à ces
questionnements aux cours de leurs recherches (de
manière directe ou indirecte), et dont l’objet d’étude est
compris entre le XVIIIe et le XXe siècles, sont encouragés
à prendre part au dialogue. Enfin, bien que les sciences
humaines et sociales soient au cœur de ces réflexions, il
est tout à fait envisageable d’ouvrir le débat à d’autres
disciplines afin de saisir ce renouveau de manière plus
large.

Programme
9h – Accueil des participants

9h15-9h45 – Introduction : bilan


historiographique

Romain VON DEYEN (doctorant en histoire,


Université Toulouse-Jean Jaurès) et Caroline RUIZ
(doctorante en histoire de l’art, Université Toulouse-
Jean Jaurès) : « L’impact du renouveau
biographique en histoire et en histoire de l’art » (10
min)
Maurice CARREZ (Professeur d’histoire
contemporaine, Université et Science Po de
Strasbourg) : « Est-ce que la biographie comme
genre historique devrait avoir mauvaise presse ? »
(20 min)

10h-10h40 – Le pari des sources nouvelles

Andrea SEIGNIER (docteure en histoire, Université


Toulouse-Jean Jaurès) : « La microhistoire et les
sources privées : concevoir la biographie
autrement » (20 min)
Jean DEILHES (doctorant en histoire de l’art, PREC
à l'Université Toulouse-Jean Jaurès) : « Des effets
du texte épistolaire sur l’écriture biographique et
historique : le cas d’une correspondance entre
photographes dans les années 1960 » (20 min)

10h40 – Discussion – Pause

11h15-12h15 – La réévaluation des grands


personnages : quelques exemples

Audrey PENNEL (docteure en histoire de l’art,


Université de Bourgogne) : « Entre rupture et
continuité : Valentine Visconti, l’image politique de la
duchesse d’Orléans au Moyen Âge tardif et sa
nouvelle interprétation dans la peinture troubadour »
(20 min)
Lisa CASTRO (doctorante en histoire, Université
Toulouse-Jean Jaurès) : « Enfance, éducation et
formation d’Oscar (I). Un roi français de Suède » (20
min)
Romain VON DEYEN (doctorant en histoire,
Université Toulouse-Jean Jaurès) : « Les hommes
du roi : biographies de hauts dignitaires du royaume
de Suède sous le règne de Charles XIV Jean » (20
min)

12h15 – Discussion

13h – Pause déjeuner

14h30-15h30 – La prosopographie et la
microhistoire : outils et concepts

Nicolas CAMBON (doctorant en histoire, Université


Toulouse-Jean Jaurès) : « Les apports du concept
de persona pour le genre prosopographique » (20
min)
Alexandre VERGOS (doctorant en histoire,
Université Toulouse-Jean Jaurès) : « La
prosopographie à l’heure des réseaux : l’aristocratie
castrale du comté de Melgueil aux XIe et XIIe
siècles » (20 min)
Catherine ISAAC (docteure en histoire de l’art,
Université Toulouse-Jean Jaurès) : « L’apport de
l’approche biographique à l’histoire des ingénieurs
des États de Languedoc (XVIIIe siècle) » (20 min)

15h30 – Discussion - Pause

16h-16h40

Depuis les Vies d'artistes : aborder l’histoire


de l’art autrement

Caroline RUIZ (doctorante en histoire de l’art,


Université Toulouse-Jean Jaurès) : « Quel rôle la
notion de réseau tient-elle dans le renouveau de la
monographie d’artiste ? » (20 min)
Viviane DELPECH (docteure en histoire de l’art et
chercheure à l’Université de Pau et des Pays de
l’Adour) : « L’architecture, ''corollaire matériel de la
civilisation''. Raconter l’humain au prisme de ses
œuvres bâties » (20 min)

16h40 – Discussion

17h – Discours de clôture

Comité d’organisation
Romain VON DEYEN (doctorant en histoire,
Université Toulouse-Jean Jaurès, Laboratoire
FRAMESPA)
Caroline RUIZ (doctorante en histoire de l’art,
Université Toulouse-Jean Jaurès, Laboratoire
FRAMESPA)

Comité scientifique
Pascal JULIEN (professeur d'histoire de l'art,
Université Toulouse-Jean Jaurès, Laboratoire
FRAMESPA)
Alexandre MARAL (conservateur général du Musée
national du château de Versailles et de Trianon,
Directeur du Centre de recherches du château de
Versailles)
Jean-Marc OLIVIER (professeur d'histoire
contemporaine, Université Toulouse-Jean Jaurès,
Laboratoire FRAMESPA
Anne PERRIN KHELISSA (maître de conférences en
histoire de l'art, Université Toulouse-Jean Jaurès,
Laboratoire FRAMESPA)
Natalie PETITEAU (professeure d'histoire
contemporaine, Avignon Université, Laboratoire
Culture et Communication)
Émilie ROFFIDAL (chargée de recherche au CNRS en
histoire de l’art, Laboratoire FRAMESPA)
Fabienne SARTRE (maître de conférences en histoire
de l'art, Université Paul-Valéry-Montpellier 3,
Laboratoire IRCL)
Adriana SÉNARD-KIERNAN (maître de conférences
en histoire de l’art, Université Toulouse-Jean Jaurès,
Laboratoire FRAMESPA)
Jean VIGREUX (professeur d'histoire contemporaine,
Université de Bourgogne, Centre George Chevrier)
Sylvie VABRE (maître de conférences en histoire
contemporaine, Université Toulouse-Jean Jaurès,
Laboratoire FRAMESPA)

Notes
1 SIRINELLI (Jean-François), « Avant-propos »,
Dictionnaire de la vie politique française au XXe siècle,
PUF, Paris, 1995, p. VI.

2 Cf. GINZBURG (Carlo), Il formaggio e i vermi. Il cosmo


di un mugnaio del Cinquecento [Le fromage et les vers.
L'univers d'un meunier du XVIe siècle], Giulio Einaudi
editore, Turin, 1976.

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