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244 Épidémiologie, coûts et organisation des soins

Croyances et pratiques alimentaires chez


les diabétiques de type 2 obèses marocains
Beliefs and food practices of obese type 2 diabetics in Morocco

L. Hallab, A. Chadli, D. Nsame, Résumé


S. Elaziz, H. El Ghomari, A. Farouqi Les croyances et les pratiques alimentaires de diabétiques de type 2 (DT2) marocains
Service d’endocrinologie, diabétologie ont été étudiées d’octobre 2010 à juin 2011 chez 50 sujets DT2 obèses admis à l’hô-
et maladies métaboliques, CHU Ibn Rochd,
Casablanca, Maroc pital de jour du CHU Ibn Rochd de Casablanca (Maroc). L’objectif de cette étude était
d’évaluer, à l’aide d’un questionnaire, les croyances alimentaires pour une prise en
charge thérapeutique adéquate.
L’échantillon étudié comportait 40  femmes et 10  hommes, d’un âge moyen de
47,0 ± 9,8 ans. Le diabète évolue depuis 4,0 ± 5,0 années. Le taux d’HbA1c moyen est
de 8,73 ± 2,08 %. L’indice de masse corporelle (IMC) moyen est de 36,9 ± 9,6 kg/m2.
Concernant les croyances sur la nutrition, la proportion des participants qui pensent
qu’un diabétique ne peut plus manger les mêmes aliments que les autres membres
de sa famille est de 40,9 %, qu’un diabétique peut manger les aliments qu’ils désirent
est de 6,8 %, qu’il peut manger les aliments sucrés est de 6,8 %. Les patients croient
qu’un diabétique ne doit plus manger dans le plat commun dans 56,8 % des cas, et
ne doit plus manger de fruits car c’est sucré dans 63,6 % des cas. La proportion des
participants qui pensaient qu’un diabétique doit manger moins que les autres personnes
pour être en bonne santé est de 63,6 %, et qu’il peut tout manger, mais doit d’abord
mesurer ses aliments, est de 44,0 %.
Cette étude montre la nécessité d’une meilleure information et d’une amélioration de
l’éducation et de la prise en charge alimentaire des patients DT2 obèses au Maroc.

Mots-clés : Diabète de type 2 – pratiques alimentaires – croyances des patients –


nutrition.

Summary
Beliefs and food practices of type 2 diabetes in Morocco were assessed from October
2010 to June 2011 in 50 outpatients admitted to Casablanca universitary hospital (CHU)
Ibn Rochd (Morocco). The aim of this study was to evaluate beliefs and food practices
obtained using a questionnaire in view of a better glycemic control.
The studied cohort includes 40 women and 10 men. Mean age is 47.0 ± 9.8 years.
Average duration of diabetes is 4.0 ± 5.0 years, average HbA1c level is 8.73 ± 2.08%,
average body mass index (BMI) is 36.88 ± 9.6 kg/m².
Regarding beliefs about nutrition, the proportion of participants who thought that a
diabetic can no longer eat the same food as other members of his family is 40.9%, that
diabetic can eat sweet is 6.8%. Patients who believed that a diabetic should not eat in
Correspondance : the common dish is 56.8% and should no longer eat fruits because of their sweetness
Lamiaa Hallab is 63.6%. The proportion of participants who believed that diabetic should eat less than
Service d’endocrinologie, diabétologie non diabetic to be healthy is 63.6% and can eat all foods but with measures is 44.0%.
et maladies métaboliques
CHU Ibn Rochd This study shows the need for better information and education and the necessity to
Casablanca, Maroc improve health care and counselling of diabetic patients in Morocco.
hallab_lamiaa@hotmail.com
© 2012 - Elsevier Masson SAS - Tous droits réservés.
Key-words: type 2 diabetes – food practices – patients’ beliefs – nutrition.

Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2012 - Vol. 6 - N°3


Croyances et pratiques alimentaires chez les diabétiques de type 2 obèses marocains
245

Introduction − les patients diabétiques de type 2 trai- de 92,2 kg. La prise de poids a été régu-
tés par antidiabétiques oraux (ADO) ; lière dans 74 % des cas, et par paliers
L’obésité et le diabète représentent − un âge compris entre 25 et 65 ans ; dans 26 % des cas.
aujourd’hui les maladies métaboliques les − les patients obèses : indice de masse • Concernant les caractéristiques socio-
plus fréquentes dans le monde, et leur pré- corporelle (IMC) ≥ 30 kg/m2. économiques de ces patients DT2, 68 %
valence est en augmentation constante. L’échantillon était constitué de étaient mariés et 24  % célibataires.
Plus de 90 % des patients diabétiques de 50 patients satisfaisant ces critères. Cinquante-deux pour cent de ces DT2
type 2 (DT2) présentent un surpoids, voire Tous les patients se présentant à l’hôpital n’avaient aucune scolarité, environ
même, souvent, une obésité franche. Les de jour du CHU Ibn Rochd et éligibles 10  % avaient étudié à l’université et
coûts associés à leur prise en charge sont ont été invités à participer à l’étude. Les 38 % avaient atteint un niveau primaire
élevés et en continuelle augmentation au objectifs de l’étude ont été expliqués ou secondaire, ou le lycée. Soixante-
fur et à mesure de l’accroissement de la et un accord de participation à l’étude six pour cent des sujets étaient de bas
population de diabétiques [1, 2]. En l’ab- obtenu pour chaque patient. Les sujets niveau socio-économique et 34 % de
sence de prévention primaire, « l’épidé- ont été rencontrés individuellement et les niveau moyen. Vingt-six pour cent béné-
mie » de diabète et d’obésité va continuer entretiens se sont déroulés en Arabe. ficiaient d’une couverture mutualiste.
de s’étendre, parallèlement à la moderni- Lors de la rencontre, la taille et le poids • Cinquante-six pour cent des partici-
sation des pays en développement et à de chaque sujet ont été mesurés, l’IMC pants ont répondu avoir d’autres cas de
l’adoption d’un mode de vie occidental, calculé et exprimé en kg/m2. Chaque diabète dans leur famille  ; une obésité
caractérisé par une augmentation de la participant a été soumis à un question- familiale a été retrouvée dans 68 % des
consommation d’aliments riches en calo- naire général au cours duquel il a été cas. Concernant les facteurs de risque car-
ries et la réduction de l’activité physique, interrogé, entre autres, sur ses croyances diovasculaire, une hypertension artérielle
ainsi que par des perturbations relatives et pratiques alimentaires. Le question- (HTA) a été retrouvée dans 47,7 % des cas,
aux comportements alimentaires. La naire comportait également des items une dyslipidémie dans 40 % des cas et
pauvreté et l’analphabétisme, associés portant sur : une hyperuricémie dans 6,5 % des cas.
au manque d’éducation à la santé et à la − l’ancienneté du diabète ; Tous ces patients DT2 étaient traités par
dominance de fausses croyances compro- − les données socio-démographiques ; ADO :
mettent la prise en charge du diabète [3], − le type de traitement médicamenteux − 44 % par une monothérapie (metfor-
et accentuent le problème de la limitation suivi ; mine) ;
des soins de santé. De ce fait, instruire et − l’activité physique ; − 56 % par une bithérapie (metformine
éduquer le patient diabétique sont essen- − la mesure de la glycémie ; et sulfamide hypoglycémiant) ;
tiels pour la prévention des complications − les complications liées au diabète et − 16 % par une trithérapie (metformine,
de l’obésité et des complications chro- à l’obésité. sulfamide hypoglycémiant et inhibiteur
niques du diabète. Les patients seraient en Toutes les analyses statistiques ont été de la dipeptidyl peptidase IV).
mesure d’améliorer leurs conditions de vie effectuées en utilisant le progiciel SPSS® • Les complications micro-angiopa-
s’ils recevaient les conseils et l’éducation version 13.1. Les données descriptives thiques étaient représentées par :
appropriés concernant la prise en charge pour l’ensemble des participants ont été − une rétinopathie diabétique dans 4 %
du diabète et le contrôle pondéral, ce qui rapportées sous formes de moyennes des cas ;
les aiderait à maintenir un bon contrôle ± écarts types (ET), de fréquences ou −  une néphropathie diabétique dans
glycémique [4]. L’éducation peut être effi- de pourcentages. 10 % des cas ;
cace si les caractéristiques des patients − une neuropathie diabétique dans 4 %
en termes de connaissances, perceptions, des cas.
représentations et pratiques au sujet du Résultats Les complications macro-angiopa-
diabète et de l’alimentation sont identifiés thiques étaient représentées par :
et décryptés. −  une cardiopathie ischémique dans
L’objectif de cette étude était d’évaluer et
Description 6,5 % des cas ;
d’analyser les caractéristiques socio-cultu-
de la population étudiée − un antécédent d’accident vasculaire
relles et cliniques, ainsi que les croyances • L’échantillon étudié était constitué cérébral (AVC) dans 2,0 % des cas.
et les pratiques liées au diabète, en vue de 40 (80  %) femmes et 10 (20  %) L’obésité a été compliquée de troubles :
d’une meilleure prise en charge des hommes  ; le sexe féminin étant pré- − cardiovasculaires dans 56,2 % des cas ;
patients DT2 obèses, au Maroc. pondérant avec un sex-ratio F/H de 4. − métaboliques dans 46,7 % des cas ;
L’âge moyen des patients était de 47,0 − digestifs dans 20,5 % des cas ;
±  9,8  ans (extrêmes  : 26-65  ans). La − respiratoires dans 19,6 % des cas ;
Patients et méthodes durée moyenne de diabète était de 4,0 − psychiques dans 18 % des cas.
± 5,0 ans (extrêmes : 1 mois-15 ans) et
Le recrutement des patients a été effec- le taux d’HbA1c moyen de 8,73 ± 2,08 %. Comportement alimentaire
tué entre octobre 2010 et juin 2011. Les L’IMC moyen des participants était de L’excès d’apport énergétique en rap-
critères de sélection étaient : 36,9 ± 9,6 kg/m2, avec un poids moyen port avec la quantité globale d’aliments

Médecine des maladies Métaboliques - Juin 2012 - Vol. 6 - N°3


246 Épidémiologie, coûts et organisation des soins

ingérés est retrouvé chez l’ensemble Tableau I : Habitudes de consommations alimentaires de la population de patients diabé-
des patients, avec un apport calorique tiques de type 2 étudiée (n = 50).
total moyen de 2 600 ± 170 kcal/jour.
Consommation Pourcentage
Une alimentation à caractère hyperlipi-
dique et hyperglucidique a été retrou- Pain (plus de 200 g/jour) 98,0 %
vée chez ces patients. L’ensemble des Huile (plus de 3 cuillères à soupe/jour) 95,5 %
habitudes alimentaires est résumé dans Fromage (plus d’une portion/jour) 90,0 %
le tableau I.
Fritures (plus de 2 fois/semaine) 86,4 %
D’autres comportements à risque d’obé-
sité ont été retrouvés chez ces patients Sauce (au moins une fois/jour) 84,1 %
DT2, notamment en rapport avec leurs Fruits (moins d’un fruit/jour) 84,0 %
habitudes alimentaires : Sodas (au moins une fois/jour) 68,2 %
− 40,0 % d’entre eux prenaient plus de
Sucres rapides (au moins une fois/jour) 66,0 %
3 repas par jour ;
− 65,9 % d’entre eux grignotaient ; Biscuits (au moins trois fois/semaine) 65,9 %
− 86,4 % d’entre eux prenaient des repas Charcuteries (au moins trois fois/semaine) 63,6 %
festifs entre familles, le plus fréquem-
Viennoiseries (au moins une fois/jour) 60,0 %
ment (88,1 %) ;
− 77,5 % d’entre eux utilisaient un bol Beurre (au moins une fois/jour) 56,9 %
commun plutôt qu’une assiette indivi- Pâtisseries (au moins trois fois/semaine) 56,8 %
duelle ; Chocolats (au moins trois fois/semaine) 56,8 %
− 94,0 % d’entre eux prenaient les repas
Légumes (moins de 3 fois/jour) 32,0 %
dans le salon et devant la télévision ;
− la durée moyenne de repas était brève,
de l’ordre de 14,9 ± 6,5 min ;
− 43,0 % d’entre eux ne prenaient pas Tableau II : Croyances alimentaires de la population de patients diabétiques de type 2
étudiée (n = 50).
les repas à heures fixes ;
− 33,1 % d’entre eux « sautaient » un Croyances alimentaires Oui Non
repas, le plus souvent (25,0 % des cas) (%) (%)
le petit-déjeuner ;
Un diabétique peut manger tous les aliments qu’il désire 6,8 93,2
−  11,4  % d’entre eux déclaraient se
réveiller la nuit pour manger ; Un diabétique peut manger des aliments qui contiennent du sucre 6,8 93,2
− 70,0 % d’entre eux n’arrêtaient de man- Un diabétique doit manger moins que les non-diabétiques pour être en 36,4 63,6
ger que lorsqu’ils n’avaient plus faim, bonne santé
20,5 % lorsque leur estomac était « tendu » Un diabétique peut manger à tout moment de la journée 13,6 83,4
et 11,4 % lorsque leur plat était vide.
Un diabétique peut manger la quantité d’aliments qu’il souhaite 6,8 93,2
Croyances sur la nutrition Un diabétique peut manger des aliments qui contiennent des matières grasses 6,8 93,2
Concernant les croyances sur la nutrition Le poisson et la volaille sont bons pour les diabétiques 6,8 93,2
(tableau II), la proportion des participants La viande et les œufs ne sont pas bons pour les diabétiques 60,0 40,0
DT2 à l’étude pensant qu’un diabétique :
Un diabétique ne peut plus manger les mêmes aliments que les autres 40,9 59,1
− ne peut plus manger les mêmes ali-
membres de sa famille
ments que les autres membres de sa
famille est de 40,9 % ; Un diabétique ne doit plus manger dans le plat commun 43,2 56,8
− peut manger les aliments qu’il désire Un diabétique ne doit plus manger de fruits, car « c’est sucré » 36,4 63,6
est de 6,8 % ; Un diabétique peut tout manger, mais doit mesurer d’abord ses aliments 36,4 63,6
− peut manger les aliments sucrés est
Si un diabétique prend des médicaments, il n’a pas besoin de faire attention 4,5 95,5
de 6,8 % ; à son alimentation
− peut manger les aliments qui contien-
nent des matières grasses est de 6,8 % ;
− ne doit plus manger dans le plat com-
mun est de 56,8 % ; −  peut tout manger, mais doit d’abord −  la viande et les œufs sont domma-
− ne devrait plus manger de fruits, car mesurer ses aliments est de 44,0 %. geables pour les diabétiques est de
« c’est sucré » est de 63,6 % ; Le pourcentage de patients DT2 croyant 60,0 % ;
− doit manger moins que les autres per- que : −  si un diabétique prend des médica-
sonnes pour être en bonne santé est de − le poisson et les volailles ne sont pas béné- ments, il n’a pas besoin de faire attention
63,6 % ; fiques pour les diabétiques est de 6,8 % ; à son alimentation, est de 4,5 %.

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Croyances et pratiques alimentaires chez les diabétiques de type 2 obèses marocains
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Mode de vie Prise en compte du diabète Plusieurs facteurs pourraient expliquer la


• Sur le plan professionnel : D’après les résultats de cette étude, la croyance contraire notée chez nos parti-
− 72 % des participants déclaraient être condition de diabétique semble rarement cipants, notamment le manque d’outils
sans profession ; prise en compte lors de la préparation d’éducation nutritionnelle adéquats. En
− 16 % avaient un travail debout ; des repas. effet, au Maroc, l’éducation nutritionnelle
− 8 % avaient un travail assis ; Outre la représentation socio-culturelle des diabétiques se limite à une feuille sur
− 6 % avaient un travail assis et debout. du plat commun marocain, la pauvreté laquelle sont mentionnés des exemples :
La durée moyenne de travail était de de la majorité des familles et le nombre − d’aliments interdits ;
2,0 heures par jour. élevé de personnes partageant le même − d’aliments à mesurer ;
• Concernant le mode de transport : repas familial font que le premier souci − d’aliments à consommer sans limite.
− 24 % des patients se déplaçaient à des familles est de parvenir à nourrir tous La façon de former les patients pose non
pied ; ses membres au quotidien. La mécon- seulement le problème de la lecture et de
−  52  % empruntaient les moyens de naissance de l’importance de l’alimenta- la compréhension, compte tenu du taux
transport en commun ; tion dans la prise en charge du diabète, élevé d’analphabétisme au Maroc, mais
− 24 % se déplaçaient en voiture. tout comme le coût que représente également celui de la non-personnali-
Le temps moyen passé devant la télé- l’achat des médicaments pour le traite- sation des conseils. Les facteurs intrin-
vision étaient de 180 ± 19 min, et de 30 ment de la maladie, peuvent également sèques à chaque individu, à savoir son
± 9 min sur internet. expliquer cette situation. Il en est de budget, ses goûts et certains facteurs
Quarante-quatre pour cent des patients même par le fait que les familles ne sont culturels, sont, dès lors, ignorés [9-12].
faisaient une sieste de plus de 20 min probablement pas très impliquées, de
par jour, 82,6 % des patients avaient une façon générale, dans la prise en charge Activité physique
activité physique faible et 17,1 % une de leurs membres atteints de maladies La pratique d’une activité physique était
activité physique modérée. chroniques [4-9]. faible chez 82,6  % des participants.
Cette faible pratique pourrait s’expli-
Prise en charge alimentaire quer par des facteurs socio-culturels :
Discussion Cette étude a également noté des dispa- la majorité (70,0  %) des participants
rités des croyances sur l’alimentation des étaient des femmes relativement âgées
La prise en charge du patient diabé- patients diabétiques obèses. Les parti- et sans profession. À cela, l’on peut
tique obèse exige, non seulement la cipants semblaient avoir généralement sans doute ajouter la méconnaissance
prescription de médicaments et d’un compris certains messages simples de l’effet bénéfique de l’activité phy-
régime alimentaire appropriés, mais reçus sur l’alimentation des diabétiques, sique dans la prise en charge du diabète
également une éducation thérapeutique notamment la nécessité de quantifier les et de l’obésité [6, 9, 13-16], ainsi que le
intensive ainsi qu’une assistance et un portions, de ne pas manger de gras et de temps moyen passé devant la télévision
accompagnement [5]. Ces derniers ne sucré, ainsi que l’importance de contrôler (180 ± 19 min/jour) et sur internet (30
peuvent être efficaces qu’après une l’alimentation en plus de prendre réguliè- ± 9 min/jour). De plus, 44 % des patients
analyse fine des connaissances des rement les traitements médicamenteux. déclaraient faire une sieste de plus de
patients en matière de diabète, des En revanche, certaines croyances erro- 20 min par jour.
perceptions et des comportements nées semblent répandues, telles que :
alimentaires [4]. un diabétique ne doit plus manger de Éducation thérapeutique
La présente étude a été conduite afin fruits, car « c’est sucré » (36,4 % des Cette étude indique un besoin d’améliorer
de décrire les croyances et pratiques cas). Ainsi, une majorité de participants plus largement l’éducation thérapeutique
alimentaires des patients DT2 obèses, pensaient que la consommation d’ali- du patient diabétique, particulièrement
au Maroc. Il est à noter que l’échantillon ments sucrés était interdite. Pourtant, de l’éducation nutritionnelle des patients
pourrait ne pas être représentatif de la de nombreuses recherches ont conclu DT2 au Maroc.
population diabétique au Maroc, compte que les personnes diabétiques peuvent Constituant un aspect important dans
tenu de sa taille limitée et de la propor- consommer des sucres sans que cela ne la prise en charge du diabète, non
tion importante de femmes. nuise à leur contrôle métabolique [5-7]. seulement cette éducation nutrition-
nelle devrait être mise à niveau et indi-
vidualisée, mais pourrait également
Conclusion s’étendre à l’entourage familial, dans
Cette étude a permis de cerner les perceptions et pratiques alimentaires des patients le but d’une meilleure adhésion des
diabétiques de type 2 obèses. Elle met en évidence le besoin du changement de mode patients et, à terme, d’une prévention
de vie des diabétiques, et surtout la nécessité de développer des moyens et des outils dans les familles à risques. En effet, il
d’éducation nutritionnelle qui devront tenir compte, non seulement du niveau d’éduca- importe d’abord de bien former les pro-
tion des patients, mais également de leurs culture et préférences, étant donné que la fessionnels de santé, qui, généralement,
nutrition est la pierre angulaire de la prise en charge adaptée du diabète. n’expliquent pas suffisamment la mala-
die au patient. L’utilisation de termes

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248 Épidémiologie, coûts et organisation des soins

moins techniques et plus accessibles [10] El Rhazi K, Nejjari C, Berraho A, et al. Prévalence
Références de l’obésité et les principaux facteurs sociodémogra-
s’impose. De plus, une gestion efficace phiques associés au Maroc. Rev Épidémiol Santé
du diabète exige que l’on tienne compte [1] Belkhadir J. Aspects diagnostics et évolutifs du
Publique 2009 ; 57 (Suppl. 1) : S25 (Abstract).
diabète. Maghreb Méd 1990 ; 237 : 14-8.
des pratiques et des croyances alimen- [11] Bellisle  F. Deux questionnaires validés pour
[2] Belkhadir  J. Éducation diabétique  : tous les
taires des patients DT2. Des séances espoirs sont permis ? Maghreb Méd 1990 ; 229 :
mesurer des aspects de la motivation à manger qui
d’éducation thérapeutique en groupes peuvent affecter le contrôle pondéral. Encéphale
44-9.
2009 ; 35 : 182-5.
pourraient être organisées par le per- [3] Awad MA, Nada HA. Diabetes mellitus in Sudan:
[12] Charriere S, Depetris L. Évaluation des données
sonnel médical et paramédical lors des the size of the problem and the possibilities of effi-
concernant les patients diabétiques de type 2 à tra-
cient care. Pract Diabetes Int 2001 ; 18 : 324-7.
visites de suivi, afin de démystifier les vers un dossier diététique. Diabetes Metab 2009 ; 35
[4] Badruddin N, Basit A, Hydrie MZI, Hakeem R. (Suppl. 1) : A92 (Abstract PP6).
croyances et les mythes alimentaires
Knowledge, attitude and practices of patients visiting
identifiés dans la présente étude, et [13] Baillot  A, Vibarel-Rebot  N, Lecoq  AM,
a diabetes care unit. Pak J Nutr 2002 ; 1 : 99-102.
Chadenas D. Le test de marche de six minutes chez
qui, très clairement, interfèrent avec le [5] Nuttall FQ. Carbohydrate and dietary manage- les femmes obèses : reproductibilité, intensité relative
traitement du diabète. ment of individuals with insulin-requiring diabetes. et relation avec la qualité de vie. Science & Sports
Des campagnes de sensibilisation Diabetes Care 1993 ; 16 : 1039-42. 2009 ; 24 : 1-8.
dans les médias locaux constitueraient [6] Ghroubi S, Elleuch H, Chikh T, et al. Le réentraîne- [14] Ben Salem Hachmi L, Ben Ammar I, Doraï A,
ment à l’effort associé à la diététique dans la prise en et al. Comportement alimentaire du diabétique de
également une autre voie destinée à charge de l’obèse adulte. Comparabilité de deux pro- type 2 atteint de stéatose hépatique non alcoolique.
mieux orienter les choix alimentaires tocoles. Ann Phys Rehabil Med 2009 ; 52 : 394-413. Diabetes Metab 2009 ; 35 (Suppl. 1) : A88 (Abstract
des patients diabétiques, en prenant en [7] Kelley DE. Sugars and starch in the nutritional P261).
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Déclaration d’intérêt 2010 ; 25 : 111-20.
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Les auteurs ont déclaré n’avoir aucun conflit l’adolescent obèse : doit-on prendre en charge les [16] Sidibé EH. Le diabète sucré en Afrique sub-
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