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Introduction

Catherine Ducarre

L es institutions qui accueillent des personnes en état de fragilité


physique ou mentale font peur, tout particulièrement lorsque ni médi-
cament ni bistouri ne peuvent venir à bout de cette fragilité ou de cette
souffrance. Certes on y reçoit des soins mais pour quelle durée ? Et
serait-ce au prix de sa liberté ? Une très vieille dame chute sur le trot-
toir, on l’aide à se relever, rien de cassé, mais une blessure au menton
saigne abondamment, le manteau clair est rouge de sang. Alors qu’on
la raccompagne à l’entrée de sa maison de retraite, elle implore de
ne rien dire de cette chute : « On ne voudra plus me laisser sortir. »
L’univers psychiatrique véhicule pour sa part l’imaginaire d’un enfer-
© ERES | Téléchargé le 13/12/2020 sur www.cairn.info (IP: 129.0.205.34)

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mement qui pourrait être définitif, comme dans Vol au-dessus d’un nid
de coucou. Si l’on ne sait pas forcément pourquoi l’on y est « interné »,
l’institution, pour sa part, le saurait, justifiant ainsi sa fonction. Selon
une représentation qui donna naissance au mouvement de l’anti-­
psychiatrie, ce serait même l’établissement psychiatrique qui rendrait
fou ou tout du moins aliéné, de même que les établissements pour
personnes âgées feraient craindre une dépendance accentuée. La
perte d’autonomie qui rend nécessaire l’hébergement en ehpad est
oubliée, on ne veut souvent pas voir que derrière les images chocs de
vieilles personnes en état de déréliction, il y a d’abord le naufrage de
l’âge que chacun redoute. De même qu’on oublie souvent le désarroi,
voire le désespoir des personnes souffrant de pathologie mentale et

Catherine Ducarre, pychologue clinicienne, psychanalyste membre de la spp, référente du départe-


ment de psychologie orpea.

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