Sunteți pe pagina 1din 2

BAGOUET DOMINIQUE (1951-1992)

Créateur délicat et inquiet, Dominique Bagouet était considéré comme l'un des plus talentueux
nouveaux chorégraphes français.
Né à Angoulême le 9 juillet 1951, il fait ses premières études à l'école de danse de Rosella
Hightower. Engagé en 1969 au Ballet du Grand Théâtre de Genève, dirigé par Balanchine, puis à
la Compagnie Felix Blaska et au Ballet du xxe siècle de Maurice Béjart, il s'affirme, en 1976,
comme chorégraphe et remporte à ce titre le premier prix du concours international de Bagnolet
avec Chanson de nuit, sur une musique de Tchaïkovski. La même année, recevant commande
du festival d'Avignon, il fonde sa compagnie et crée aussitôt Ribbatz, Ribbatz, sur une musique
traditionnelle auvergnate, Snark, musique de Chick Webb, et Sonate Trio qui s'inspire du style de
Haendel. Ces pièces révèlent un éclectisme singulier chez un jeune homme qui a reçu une
formation classique mais qui a également suivi les cours de Carolyn Carlson et de Peter Goss, à
Paris, et ceux de Jennifer Muller et de Lar Lubovitch, à New York. Dès cette époque, Bagouet
rompt avec l'académisme et prend ses distances vis-à-vis de l'esthétique de célébration qui alourdit
le ballet béjartien. Pour le style, il est attiré par Alwin Nikolaïs, qui utilise une technique un peu
rigide « mais très intéressante, dit-il, pour le travail précis sur l'espace et pour l'élaboration d'une
architecture du corps » et par la technique Limon, extrêmement fluide, offrant au danseur
l'enivrant plaisir d'un mouvement interminable.
Les trois années qui suivent ces premiers succès sont marquées par la recherche d'un
style. Voyage organisé (1977) reprend la musique que Maurice Jaubert avait composée pour le
film de Jean Vigo L'Atalante ; Bagouet trouve là l'occasion de revisiter, à travers la danse, une
œuvre cinématographique qu'il admire. Tartines, Sur des herbes lointaines, Conférence, Les Gens
de..., Danse blanche et Sous la blafarde sont créés en 1978 et 1979. « Une pièce chassait l'autre,
dit-il, et m'amenait à un malaise auquel succédait un autre malaise, c'était un long arrachement
d'écailles. »
En 1979, il est invité à fonder et à diriger le Centre chorégraphique régional Languedoc-
Roussillon. Il monte aussitôt Le Grand Corridor, sur des musiques de Couperin et de Mozart,
puis Scène rouge, une chorégraphie collective dans laquelle il entraîne trois de ses danseurs. En
1981, au Théâtre de la Ville, il crée Les Voyageurs pour le Groupe de recherche chorégraphique
de l'Opéra, que dirige alors Jacques Garnier.
Directeur artistique du festival international Montpellier Danse, en 1981, il est responsable des
parties chorégraphiées de l'opéra-ballet occitan Daphnis et Alcimadure, sur une musique de
Mondoville, et de Toboggan, une chorégraphie collective. Mais, à travers Kilina Cremona, une
danseuse française, Bagouet découvre alors la technique et l'esthétique de Cunningham.
Rencontre lourde de conséquences, car elle donne une impulsion nouvelle à sa recherche et lui
permet de se confronter désormais à des créateurs contemporains.
Ainsi, en 1984, il crée Déserts d'amour sur des musiques de Mozart et de Tristan Murail, puis, se
tournant vers le théâtre, il monte Mes Amis, d'après Emmanuel Bove, pour le Théâtre national
populaire de Villeurbanne. En 1985, il règle Le Crawl de Lucien et redéploie son travail dans de
multiples directions : il explore le style baroque avec Suite d'un goût étranger, musique de Marin
Marais, compose une chorégraphie sur Assai ; l'œuvre d'un des plus talentueux musiciens de la
jeune génération : Pascal Dusapin. Après cette réussite, il collabore avec Christian Boltanski et de
nouveau avec Dusapin pour Le Saut de l'ange, en 1987. « Ce qui m'a touché chez Boltanski, dit-il,
c'est l'idée d'évocations sublimes, grandioses, mais faites avec du bricolage, des images chargées
de ce que l'on y met soi-même. » Le plasticien l'aide à atteindre le maximum d'émotion avec le
minimum d'effet. Le Saut de l'ange est un chef-d'œuvre.
Rêvant d'intégrer une école de danse à son centre, devenu Centre chorégraphique national en
1984, il avait invité Trisha Brown à régler une pièce pour sa compagnie. Dans Strange Days, en
1990, sur une chanson du même nom des Doors, il exprimait une nostalgie poignante. En 1991,
avec Necesito, il convoquait un orchestre de rock espagnol et, en novembre 1992, enfin, sa
compagnie fut la première compagnie de danse contemporaine invitée à se produire sur le plateau
de l'Opéra, pour donner So Schnell, son ultime spectacle.
Après la disparition prématurée de Dominique Bagouet, survenue le 9 décembre 1992 à
Montpellier, les membres de sa compagnie ont fondé, en 1993, l'association Les Carnets Bagouet
dont l'objectif est de sauvegarder l'œuvre de ce chorégraphe et de la diffuser de façon vivante et
fidèle.
Bras verticaux ou loin du corps, les corps penchés niant la verticalité comme pour s'affranchir de
l'élévation classique, bustes inclinés, pieds rapides et mains agitées de voltes minutieuses,
Dominique Bagouet avait inventé une façon de se mouvoir où s'inscrivaient sa personnalité et son
histoire.

S-ar putea să vă placă și