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BALANCHINE GEORGE (1904-1983)

Le danseur et chorégraphe américain d'origine russe George Balanchine a aboli le temps et


l'espace en dessinant, à travers ses œuvres, une ligne musicale accordée au corps des danseurs. À
travers les 425 ballets créés entre 1920 et 1982, celui qui affirmait que son désir intense était de
permettre au public « de voir la musique et d'entendre la danse » a dégagé le ballet de tout souci
illustratif pour en faire surgir l'épure. Son travail très singulier sur les lignes du corps, mises en
tension par des positions toujours à la limite du déséquilibre dans le mouvement, a modelé un
nouveau style de danse et de danseuses que l'on qualifie de « balanchinien ». Il a ainsi totalement
renouvelé la vision du ballet classique en projetant l'art chorégraphique dans l'abstraction.
HASARD, NÉCESSITÉ ET DÉBUTS PROVOCANTS

George Balanchine, de son vrai nom Georgi Melitonovitch Balanchivadze, est né le 22 janvier
1904 à Banodzha (Géorgie), fils du compositeur Meliton Antonovitch et de Marie Balanchivadze.
En 1914, on lui demande d'auditionner à la célèbre école de danse du théâtre Mariinski, alors qu'il
accompagne sa sœur Tamara venue se présenter. Seul Georgi est pris. Après une année difficile, il
se passionne pour la danse. Toutefois, entre 1919 et 1921, Balanchivadze, qui a commencé le
piano dès l'âge de cinq ans, hésite entre une carrière musicale ou chorégraphique et décide, tout en
poursuivant ses études de danse, d'intégrer le Conservatoire de musique de Petrograd. Pendant les
années noires de la révolution, il jouera dans les cabarets ou les cinémas muets pour assurer sa
subsistance. Cette sensibilité musicale exceptionnelle lui permettra de dialoguer d'égal à égal avec
de grands compositeurs tels qu'Igor Stravinski.
En attendant, en 1920, à l'âge de seize ans, il chorégraphie son premier pas de deux La Nuit pour
le gala annuel de l'école du Mariinski. Cette chorégraphie est considérée comme osée par la
direction – car il fait danser sur pointe une danseuse en tunique et non en tutu –, tandis que celle
d'Un poème, où il porte sa camarade de classe Alexandra Danilova allongée sur ses épaules, est
jugée inacceptable. Il est néanmoins diplômé de l'école en 1921 et entre dans le corps de ballet de
la vénérable institution du théâtre Mariinski. La même année, il découvre deux chorégraphes :
Kassian Goleïzovsky (1892-1970) et Fedor Lopoukhov (1886-1973) qui l'influenceront. Le
premier crée des chorégraphies acrobatiques, presque gymniques, dans lesquelles les danseurs
sont imbriqués et forment un labyrinthe de bras et de jambes. Le second, principal chorégraphe du
Mariinski et du théâtre Maly, montre de complexes chaînes de danseurs. Mais, celui qui produit
l'impression la plus forte sur le jeune Balanchivadze reste Michel Fokine (1880-1942) qui invente
des chorégraphies où le corps de ballet et les solistes dansent en servant une action dramatique
sans démonstration inutile.
DE BALANCHIVADZE À BALANCHINE

Très vite, un groupe de jeunes danseurs – dont Alexandra Danilova et Tamara Geva – se
rassemblent autour de Balanchivadze qui crée une trentaine de ballets entre 1920 et 1924. En
1924, son ami Vladimir Dmitriev propose de faire tourner à l'Ouest le groupe, rebaptisé « Les
danseurs de l'État soviétique », pour promouvoir la culture soviétique. Ils dansent à Berlin,
rejoignent Londres et puis Paris, complètement désargentés et désespérés. Là, ils sont engagés
par Serge de Diaghilev (1872-1929) alors à la recherche de nouveaux artistes pour les Ballets
russes. Georgi est choisi en tant que danseur et chorégraphe, et rebaptisé George Balanchine, par
le célèbre imprésario, le 22 décembre 1924.
Le premier grand ballet de Balanchine est L'Enfant et les sortilèges (1925), sur l'opéra de Maurice
Ravel, qu'il remaniera quatre fois au cours de sa vie. Viennent ensuite Le Chant du
rossignol (1925) puis son Apollon musagète (1928) – tous deux sur les partitions d'Igor Stravinski
– et le Fils prodigue (1929, musique de Prokofiev), ultime pièce des Ballets russes dissous à la
mort de Diaghilev. Ces trois derniers ballets fondent le style de Balanchine : d'une virtuosité toute
musicale, sans intrigue particulière, ils nécessitent une perfection du mouvement chez le danseur
et accordent la prééminence à la danseuse. Pendant cette période, Balanchine se blesse au genou,
ce qui l'éloigne définitivement de la scène. la combinaison inattendue de pas, la rapidité des
déplacements des danseuses pour donner l'impression d'un mouvement perpétuel et en parfait
accord...
EN ROUTE VERS LE NOUVEAU MONDE

Les années suivantes sont incertaines. Balanchine, après avoir collaboré à un film à Londres, est
engagé comme maître de ballet au Ballet royal du Danemark, puis règle des comédies musicales à
Londres. Il est ensuite engagé par René Blum (qui remonte avec le colonel W. de Basil les Ballets
russes de Monte-Carlo) et crée, en 1932, trois ballets sur Tamara Toumanova (1919-
1996) : Cotillon, La Concurrence et Le Bourgeois gentilhomme. Il fonde sa propre compagnie à
Paris, Les Ballets 1933, avec Boris Kochno, dernier secrétaire particulier de Serge de Diaghilev.
Balanchine crée six nouveaux ballets dont Les Sept Péchés capitaux (musique de Kurt Weill sur
un livret de l'écrivain Bertolt Brecht), Les Songes (musique de Darius Milhaud), Fastes (musique
d'Henri Sauguet). La compagnie ne tient qu'une saison, mais c'est durant cette période que
Balanchine va rencontrer Lincoln Kirstein (1907-1996) qui bouleversera sa vie et celle de la
danse.
Ce jeune et riche américain, fervent de ballets, rêve de créer un grand ballet classique dans son
pays. Découvrant les œuvres de Balanchine à Londres, il propose alors au chorégraphe de gagner
les États-Unis. Balanchine accepte tout en prescrivant de fonder d'abord une école. The School of
American Ballet, dirigée par Balanchine, ouvre ses portes le 2 janvier 1934 et n'a jamais fermé
depuis lors. La même année, Balanchine crée sa première œuvre américaine : Sérénade (musique
de Tchaïkovski). En moins d'un an, Balanchine et Kirstein arrivent à monter une vraie compagnie,
l'American Ballet, qui fait ses débuts à l'Adelphi Theater de New York en mars 1935. Puis la
compagnie est hébergée par le Metropolitan Opera qui exige, en contrepartie, que Balanchine
règle les ballets des opéras que le Metropolitan Opera affiche. La collaboration dure trois ans au
cours desquels Balanchine n'est autorisé à produire que deux programmes consacrés entièrement à
la danse. Le premier est une version très controversée de l'Orphée (1936) de Gluck. L'autre, en
1937, est le premier des trois festivals que Balanchine consacrera à Stravinski au cours de leurs
cinquante années de complicité, avec Apollon musagète et deux créations, Le Baiser de la
fée et Jeu de cartes.
L'association avec le Metropolitan Opera prend fin en 1938. Il monte, avec une poignée de
danseurs, l'American Ballet Caravan. Puis, Balanchine est engagé par Florenz Ziegfield à créer
des chorégraphies d'abord pour Josephine Baker puis pour Broadway et Hollywood. Il fait
travailler autant que possible ses danseurs dans des productions aussi célèbres que On Your
Toes (1936), Ziegfield Follies (1936) ou Cabin in the Sky (1940, en collaboration avec Katherine
Dunham. En 1941, il effectue, avec l'American Ballet Caravan, une tournée de six mois en
Amérique du Sud. Balanchine crée alors Concerto Barocco (musique de J. S. Bach) et Ballet
Impérial. La compagnie est ensuite dissoute. Balanchine est alors engagé pour revitaliser le Ballet
russe de Monte-Carlo dirigé par Sergei Denham. Il y chorégraphie Danses
concertantes (1944), Raymonda (1946) et La Somnambule (1946).
NOUVELLES AVENTURES

En 1946, Balanchine et Kirstein retentent l'aventure et fondent le Ballet Society. Ils présentent Les
Quatre tempéraments (1946) puis Orphée (1948), tous deux sur la musique de Stravinski. Morton
Baum, directeur administratif du New York City Center of Music and Drama, invite alors la
compagnie à s'installer dans le City Center. Après la représentation du 11 octobre 1948 – où sont
programmés Orphée, Concerto Barocco et Symphonie in C (musique de Georges Bizet, ballet
intitulé originellement Le Palais de Cristal lors de sa création en 1947 à l'Opéra de Paris) –, la
compagnie prend le nom de New York City Ballet. Jusqu'à sa mort, en 1983, le destin de George
Balanchine se confond avec celui du New York City Ballet.
Au cours des quinze ans de résidence au New York City Center (1948-1964), Balanchine est au
sommet de sa créativité. Il explore toutes les possibilités offertes par le vocabulaire classique,
utilisant les partitions du répertoire (Le Lac des cygnes, L'Oiseau de feu), osant des incursions
dans le jazz (Modern Jazz variants from Gunther Schuller, 1961), la musique électronique
(Electronics, 1961, de Remi Gassman et Oskar Sala) et dodécaphonique (Épisodes, œuvre co-
chorégraphié avec Martha Graham sur une musique d'Anton Webern), ou encore la musique
d'Extrême-Orient (Bugaku, 1963, de Toshiro Myuzumi). Il commande à Stravinski ce qui sera l'un
de ses chefs-d'œuvre les plus avant-gardistes : Agon (1957). Il collabore avec Martha Graham et
crée sur les airs traditionnels américains. Il présente 47 nouveaux ballets et 7 reprises. Il
développe son école et la compagnie effectue deux grandes tournées en Europe qui établissent sa
réputation mondiale.
En 1964, la compagnie déménage et s'installe au New York State Theater du Lincoln Center qui
vient d'être construit. Le talent de Balanchine vient de trouver sa résidence
définitive. Jewels (Joyaux, 1967) est alors salué par la critique comme le premier grand ballet
classique abstrait. En juin 1972, Balanchine programme un festival Stravinski d'une semaine. Sur
les 21 créations présentées, 8 sont de Balanchine, incluant Violin Concerto, Duo
concertant, Symphonie en trois mouvements et Divertimento, œuvres majeures de ces deux
géants. En 1975, il réitère cette expérience pendant trois semaines, mais cette fois sur la musique
de Ravel et produit Tzigane, Le Tombeau de Couperin et Sonatine.
Au cours des sept années suivantes, Balanchine ajoute une douzaine de nouvelles créations au
répertoire du New York City Ballet. Une de ses dernières productions importantes est une
nouvelle version de Mozartianna (créé à l'origine pour les Ballets 1933) produite pour le festival
Tchaïkovsky qui a lieu en 1981. L'année suivante, il dirige l'anniversaire du centenaire de
Stravinski, mais, déjà très affaibli par des accidents cardiaques, il le termine difficilement. Il y
crée sa dernière œuvre, Variations pour orchestre, un solo pour Suzanne Farrell (née en 1945).
Atteint d'une pneumonie, il s'éteint le 30 avril 1983. Ses œuvres sont aujourd'hui reprises par tous
les grands ballets du monde.
UN CHORÉGRAPHE POUR DANSEUSES

Balanchine, élevé dans la plus pure tradition classique russe héritée de Marius Petipa, est sans
doute le plus américain des chorégraphes. Il a su adapter la danse classique aux corps et à l'esprit
du Nouveau Monde, en s'autorisant toutes les audaces possibles, négligeant les limites d'un genre,
sans jamais s'écarter de la rigueur du vocabulaire académique. Son calme dans le studio était
légendaire tout comme sa « froideur » et son amour des femmes. Pour lui, la danse ne pouvait
être, à l'image de Terpsichore (muse de la danse) que féminine. Il adorait le corps des femmes et
épousait souvent les muses qu'il avait lui-même façonnées pour servir son art. Se comparant à un
cuisinier ou à un ébéniste, deux hobbies qu'il pratiquait, il définissait son travail de chorégraphe
comme celui d'un artisan qui se borne à soigneusement assembler différents éléments.
Il écrivit lui-même : « Nous devons réaliser que la danse est un art absolument indépendant et non
l'accompagnement d'un autre. ... Un ballet peut contenir une histoire, mais le spectacle visuel en
est l'élément essentiel. Le chorégraphe et le danseur doivent se souvenir qu'ils touchent le public à
travers le regard. C'est l'illusion visuelle créée qui convainc le public plus encore que s'il s'agissait
du travail d'un magicien. »

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