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7-015-B-80

Encyclopédie Médico-Chirurgicale 7-015-B-80

Traitement de l’infection
par le virus de l’hépatite B
P Merle
C Trepo
F Zoulim
Résumé. – L’infection par le virus de l’hépatite B est un problème majeur de santé publique à l’échelon
mondial. Le but du traitement de l’hépatite B chronique est d’intervenir le plus précocement possible au cours
de l’histoire naturelle de la maladie, afin de prévenir l’évolution vers la cirrhose, l’insuffisance hépatique et le
carcinome hépatocellulaire. Jusqu’à récemment, les traitements reposaient quasi exclusivement sur
l’utilisation de l’interféron alpha qui induit une séroconversion anti-HBe dans 30 à 50 % des cas.
L’enregistrement récent d’un analogue nucléosidique, la lamivudine, apporte une nouvelle alternative
thérapeutique, permettant d’inhiber la réplication virale dans plus de 90 % des cas. Ces résultats très
favorables sont toutefois limités par le risque important de sélection de souches mutantes résistantes (près de
50 % des patients après 3 ans de traitement). Une autre molécule, l’adéfovir dipivoxil, également très active,
est de surcroît efficace in vitro sur les souches virales résistantes à la lamivudine. Son efficacité in vivo semble
prometteuse, mais le médicament est encore en cours d’évaluation, et on ne dispose pour l’instant que des
résultats préliminaires. À l’avenir, des combinaisons d’analogues de nucléosides et d’immunothérapie
suscitent de véritables espoirs d’éradication complète de la réplication virale.
© 2003 Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS. Tous droits réservés.

Mots-clés : virus de l’hépatite B, mutants précore/core, interféron alpha, lamivudine, adéfovir dipivoxil.

Introduction probablement induite par la réponse immunitaire à médiation


cellulaire [14]. Lors de l’infection virale B aiguë, près de 75 % des
patients sont asymptomatiques ou paucisymptomatiques. Seulement
Plus de 300 millions d’individus dans le monde sont porteurs
1 % développent une hépatite fulminante, tandis que 90 à 95 %
chroniques du virus de l’hépatite B (VHB) [52]. En Asie et en Afrique,
guérissent sans séquelles. Seulement 5 à 10 % évoluent vers la
l’infection est contractée le plus souvent pendant l’enfance par
chronicité. Bien que de nombreux patients restent asymptomatiques,
transmission périnatale ou par contact familial étroit. Dans les pays
il existe une grande hétérogénéité clinique et histopathologique
occidentaux, l’infection se propage essentiellement au cours de la
témoignant d’interactions complexes entre le virus, la réponse
vie adulte, par les rapports sexuels ou l’exposition au sang (piqûre
immunitaire de l’hôte et différents facteurs associés (co-infection par
accidentelle ou toxicomanie intraveineuse) [43]. La cirrhose est une
le virus de l’immunodéficience humaine, par les virus des
complication fréquente de l’hépatite B chronique avec risque de
hépatites C ou delta, prise de médicaments cytotoxiques, immuno-
développer une hypertension portale et une insuffisance
suppresseurs ou glucocorticoïdes, consommation d’alcool) (fig 1).
hépatocellulaire. Par ailleurs, l’infection chronique virale B favorise,
via la cirrhose le plus souvent, le développement du cancer primitif L’infection virale B chronique associée à une atteinte histologique
du foie, le carcinome hépatocellulaire (CHC) [7]. nécrotico-inflammatoire et fibrosante définit l’hépatite B chronique.
Trois étapes caractérisent classiquement la progression de la maladie
Le but du traitement de l’hépatite B est d’intervenir le plus (fig 2) [43] :
précocement possible au cours de l’histoire naturelle de la maladie
afin de prévenir cette évolution péjorative. Nous allons envisager ici – première étape de tolérance immunitaire avec réplication virale
les diverses modalités thérapeutiques disponibles, et leur place dans importante et faible agressivité nécrotico-inflammatoire hépatique
la stratégie thérapeutique actuelle. (dure de 1 à 15 ans) ;
– deuxième étape (durée très variable) d’élimination des hépatocytes
infectés ou de clairance immune avec agressivité histologique
Histoire naturelle de l’infection nécrotico-inflammatoire importante, avec décroissance de la
réplication virale, disparition de l’Ag HBe et apparition des
par le virus de l’hépatite B anticorps (Ac) anti-HBe ;

De nombreux arguments suggèrent que le VHB n’est pas – troisième étape résolutive séquellaire avec réplication virale faible
directement cytopathogène, et l’atteinte hépatocytaire est (virémie détectable uniquement par amplification génique de type
polymerase chain reaction [PCR]), intégration de l’acide
désoxyribonucléique (ADN) viral dans le génome hépatocytaire et
disparition des lésions nécrotico-inflammatoires, alors que
Philippe Merle : Docteur.
s’observent les lésions hépatiques séquellaires plus ou moins
Christian Trepo : Professeur des Universités. sévères, et notamment de fibrose et de cirrhose.
Fabien Zoulim : Professeur des Universités.
Service d’hépato-gastro-entérologie, hôpital de l’Hôtel-Dieu, Laboratoire d’étude des virus des hépatites et
Dans une proportion croissante de cas (15 à 80 %) et sous la pression
pathologies associées, Inserm U271, 1, place de l’Hôpital, 69288 Lyon cedex 02, France. immunologique anti-HBe, des souches virales B mutées dans le gène

Toute référence à cet article doit porter la mention : Merle P, Trepo C et Zoulim F. Traitement de l’infection par le virus de l’hépatite B. Encycl Méd Chir (Editions Scientifiques et Médicales Elsevier SAS, Paris, tous droits réservés),
Hépatologie, 7-015-B-80, 2003, 10 p.
7-015-B-80 Traitement de l’infection par le virus de l’hépatite B Hépatologie

3 Cycle de réplication du virus de l’hépatite B et cibles des antiviraux. ADN : acide


désoxyribonucléique ; ARN : acide ribonucléique ; IFN a : interféron alpha.

hépatite chronique non cirrhotique et peu agressive puisse être


suffisante pour en favoriser le développement [92].

Base physiopathologique
du traitement antiviral

1 Déterminisme et évolution des différentes formes d’infection chronique par le vi- Le VHB a un tropisme essentiellement hépatocytaire. Après
rus de l’hépatite B. CHC : carcinome hépatocellulaire. interaction avec son récepteur cellulaire, le virus pénètre dans le
cytoplasme de l’hépatocyte, où il subit un phénomène de
déshabillage (fig 3). Le génome viral est transporté vers le noyau où
il est transformé en ADN superenroulé. Cet ADN viral
extrachromosomique est la matrice de la transcription des acides
ribonucléiques (ARN) messagers viraux qui sont traduits en
protéines virales. L’un de ces ARN messagers, l’ARN prégénomique,
est encapsidé dans le cytoplasme avec la polymérase virale. Il
s’ensuit une étape de transcription inverse de l’ARN en ADN de
polarité négative, puis une activité ADN polymérase ADN-
dépendante permet la synthèse de l’ADN de polarité positive. Les
capsides, une fois arrivées à maturation, peuvent suivre deux voies
différentes :
– recyclage vers le noyau pour amplifier la formation initiale
d’ADN superenroulé ;
– ou enveloppement et sécrétion sous forme de virions infectieux,
2 Les phases de l’infection chronique par le virus de l’hépatite B. Lors de la phase III, qui pourront alors infecter de nouveaux hépatocytes [111].
il existe un risque de réactivation (réascension de la virémie et augmentation des Le taux spontané d’erreurs de la transcriptase inverse est à l’origine
ALAT) avec une souche virale sauvage (réversion en Ag HBe) ou une souche virale mu- de la diversification du génome viral, mécanisme à l’origine de la
tante pré-C (persistance des Ac anti-HBe). Phase I : tolérance immune avec forte répli-
sélection de souches virales mutantes, qui diffèrent des souches
cation ; phase II : clairance immune, destruction des hépatocytes infectés avec faible ré-
plication ; phase III : résolutive séquellaire, lésions hépatiques plus ou moins marquées sauvages quant à leur niveau de réplication et/ou leur
avec faible réplication. ALAT : alanine aminotransférase ; ADN VHB : virémie. immunogénicité au cours de l’histoire naturelle de l’infection
chronique par le VHB [35].
du précore/core (mutants pré-C) apparaissent tardivement après la La réplication virale n’est pas associée à un effet cytopathogène, et
disparition de l’Ag HBe et la séroconversion anti-HBe [ 8 1 ] . l’hépatocyte infecté, s’il n’est pas la cible de l’agression des cellules
L’apparition des mutants pré-C est reflétée par l’absence de immunitaires, a une demi-vie physiologique d’environ 100 jours. La
production d’Ag HBe et la persistance des Ac anti-HBe malgré une persistance de l’infection chronique à l’échelon cellulaire est assurée
réplication virale réelle (virémie détectable). L’hépatopathie est alors par l’ADN superenroulé. Les différents modèles d’études in vitro et
caractérisée par des fluctuations récurrentes de la virémie et du taux in vivo chez l’animal ont montré que pour obtenir l’élimination
d’alanine aminotransférases (ALAT), et son évolution est souvent virale, l’action concertée de plusieurs mécanismes était nécessaire :
plus sévère [28, 53]. – la lyse des cellules infectées par les lymphocytes T cytotoxiques ;

Au stade de cirrhose, le pronostic reste bon en l’absence de – l’activité antivirale des cytokines de type TH1 (interféron gamma,
décompensation : 84 % de survie à 5 ans et 68 % à 10 ans ; risque de TNF-alpha et interleukine 12) ;
décompensation hépatique de 23 % à 5 ans et 37 % à 10 ans. L’arrêt – le renouvellement hépatocytaire, la division des hépatocytes
de la réplication virale et/ou la normalisation du taux d’ALAT sont infectés entraînant probablement la désintégration des
associés à un meilleur pronostic [22]. Le pronostic s’aggrave nettement nucléocapsides et de l’ADN superenroulé lors de la mitose [111].
au stade de cirrhose décompensée : 25 % de survie à 5 ans après le Lorsqu’un équilibre se constitue entre la réplication virale,
premier épisode de décompensation [56]. Le CHC se développe permettant d’entretenir l’infection de nouvelles cellules, et les
principalement sur des lésions de cirrhose, bien qu’une simple mécanismes immunitaires et cellulaires impliqués dans l’élimination

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Hépatologie Traitement de l’infection par le virus de l’hépatite B 7-015-B-80

virale, des lésions hépatocytaires chroniques se développent pour augmentation du taux d’ALAT alors que la virémie devient
aboutir au développement de l’hépatite chronique [14]. Ces données indétectable par des tests d’hybridation moléculaire. Cette
impliquent que les meilleurs candidats à un traitement antiviral sont complication est le résultat d’une activation du système
les patients présentant une réplication virale de faible intensité et immunitaire, qui induit la lyse d’un nombre important
une réponse immunitaire vigoureuse. Cependant le traitement d’hépatocytes infectés. Au cours de cette phase, les patients peuvent
antiviral, qu’il soit inhibiteur de la réplication ou immuno- décompenser leur hépatopathie (encéphalopathie hépatique, ascite,
modulateur, exerce une pression de sélection sur le virus, qui peut hémorragie digestive…) [68].
être à l’origine de la sélection de mutants d’échappement au
traitement [111]. ¶ Interféron alpha et cirrhose virale B
Dans la cirrhose virale B compensée positive pour l’Ag HBe,
plusieurs études randomisées ont permis de montrer que l’IFN a
Traitement de l’hépatite B chronique peut induire l’élimination de l’Ag HBe, bien qu’à une fréquence
moindre par rapport aux patients non cirrhotiques. Les études
INTERFÉRON ALPHA longitudinales ont confirmé que la séroconversion anti-HBe a le
même impact pronostique que chez les patients non cirrhotiques :
¶ Généralités
– la fréquence des réactivations virales est faible ;
L’interféron alpha (IFN a) est une cytokine qui présente plusieurs
types d’activités dans le traitement de l’hépatite B : – la clairance de l’Ag HBe est habituellement suivie d’une
normalisation du taux d’ALAT ;
– activité antivirale directe ;
– cet effet est associé à un bénéfice sur les scores histologiques
– activité immunostimulante (activation des lymphocytes inflammatoires, une amélioration de l’évolution clinique et une
cytotoxiques et des cellules natural killer (NK), et augmentation de diminution de la mortalité (43 % versus 2 % après 10 ans de suivi,
l’expression des humans leucocytes antigens (HLA) de classe I sur la p = 0,018) [46, 57, 68, 73, 96].
membrane des cellules infectées). De façon remarquable, il a été rapporté dans certaines études que
Seuls les patients porteurs d’une hépatite B chronique avec des cela pouvait se traduire par une diminution de l’incidence du CHC
marqueurs de réplication virale, une augmentation du taux d’ALAT (31 % versus 17 % après 10 ans de suivi ; p = 0,0124) [44], bien que
et des signes histologiques d’agressivité, sont des candidats cela reste très controversé à l’heure actuelle.
potentiels à un traitement antiviral. L’efficacité thérapeutique de Jusqu’alors, les schémas thérapeutiques proposés aux patients
l’IFN a est dépendante de la dose administrée. La posologie porteurs d’une cirrhose virale B compensée et positive pour l’Ag
habituellement recommandée d’interféron alpha 2a ou 2b HBe, ont été basés sur l’administration d’IFN a en monothérapie.
recombinant est 4,5 à 5 millions d’unités trois fois par semaine Cependant, de nombreux effets secondaires volontiers sévères ont
pendant 6 mois, ou 5 millions d’unités quotidiennes à 10 millions fortement limité cette approche, ce qui a incité certaines équipes à
d’unités trois fois par semaine pendant 4 mois. Les facteurs réduire les doses d’IFN a. Ce problème est encore plus marqué chez
prédictifs de réponse thérapeutique sont : les patients porteurs d’une cirrhose virale B décompensée, pour
– taux d’ALAT élevé entre deux et quatre fois la valeur limite lesquels l’administration d’IFN a est difficile et n’est la plupart du
supérieure de la normale ; temps pas recommandée, bien que les fonctions hépatiques puissent
s’améliorer lorsque l’inhibition de la réplication virale est obtenue [42,
– virémie basse (< 50 pg/mL) ; 60, 67, 78]
. Par exemple, Nevens et al ont documenté l’impact
– absence de mutation virale pré-C ; thérapeutique de faibles doses d’IFN a (1 à 2,5 ou plus rarement 5
millions d’unités trois fois par semaine) chez sept patients porteurs
– absence d’immunosuppression ;
d’une cirrhose virale B décompensée. Ce traitement a permis la
– absence de cirrhose et/ou de décompensation hépatique [63, 71]. clairance de l’ADN VHB circulant chez la plupart des patients
D’autre part, dans une autre étude, il a été montré que les patients (techniques d’hybridation moléculaire), la disparition de l’Ag HBe
infectés par un génotype A du VHB répondaient mieux au chez quatre des sept patients et l’apparition des Ac anti-HBe chez
traitement par IFN a que les patients infectés par un autre trois des sept patients, associée à une décroissance marquée du taux
génotype [110]. d’ALAT. Cependant, les auteurs ont souligné la nécessité d’une
surveillance rapprochée en raison du risque de complications
¶ Interféron alpha et hépatite B chronique importantes (hémorragie digestive, aggravation de l’ascite ou de
l’encéphalopathie, survenue de pneumopathies ou récidive de
Chez les patients porteurs d’une hépatite B chronique positive pour surinfection du liquide d’ascite) [67]. Dans une autre étude, Perrillo et
l’Ag HBe, plusieurs essais cliniques ont montré que l’IFN a induit al ont confirmé ces résultats, en insistant sur la nécessité de ne
l’élimination de l’Ag HBe dans 30 à 50 % des cas versus 5 à 10 % en réserver l’IFN a qu’aux patients porteurs d’une décompensation
l’absence de traitement [96, 106]. La perte de l’Ag HBe et l’apparition mineure [78].
des Ac anti-HBe, encore appelée séroconversion anti-HBe, est
souvent accompagnée d’une normalisation du taux d’ALAT et d’une ¶ Interféron alpha et transplantation hépatique
disparition de l’ADN VHB sérique (par des tests peu sensibles pour hépatopathie virale B évoluée
d’hybridation moléculaire). À long terme, les études longitudinales
ont montré que la disparition de l’Ag HBe sous IFN a est souvent Les patients porteurs d’une cirrhose virale B décompensée sont des
suivie : candidats potentiels à la transplantation hépatique (TH). La
complication principale est la récidive de l’infection virale B sur le
– d’une amélioration de l’histologie hépatique ; greffon, qui a une évolution accélérée en raison de
– d’un risque peu important de réactivation virale ; l’immunosuppression, et grève nettement la survie des patients. Bien
que l’immunoprophylaxie passive par de fortes doses
– d’une amélioration clinique avec diminution du risque de CHC et
d’immunoglobulines anti-HBs (Ig anti-HBs) administrées en
de la mortalité.
post-TH diminue le risque de récidive de l’infection virale B sur le
Ultérieurement, les patients peuvent perdre l’Ag HBs circulant, ainsi greffon, celle-ci n’est pas suffisante lorsque la TH est réalisée en
que toute trace de virémie (tests sensibles d’amplification génique phase de réplication virale active (présence de l’Ag HBe et/ou
de type PCR négatifs) [59, 73]. d’ADN VHB détectable dans le sang par des techniques
Cependant, l’IFN a peut parfois aggraver brutalement et d’hybridation moléculaire dont le seuil de détection est
transitoirement l’hépatite B chronique au moment de la 10 5 copies/mL). Par conséquent, quelques équipes ont tenté
séroconversion anti-HBe. Cet événement est caractérisé par une d’administrer de l’IFN a avant la TH, afin de diminuer le niveau de

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7-015-B-80 Traitement de l’infection par le virus de l’hépatite B Hépatologie

Tableau I. – Résultats virologiques biochimiques et histologiques du traitement par lamivudine.

Séroconversion anti-HBe Normalisation des ALAT Amélioration du score de Knodell

Placebo Lamivudine Placebo Lamivudine Placebo Lamivudine

Lai [48] 4% 17 % 24 % 72 % 25 % 56 %

Dienstag [18] 6% 16 % 7% 41 % 23 % 52 %

Tassopoulos [93] 5% 67 % ? 60 %

ALAT : alanine aminotransférase.

la réplication du VHB, parfois avec succès. Par exemple,


Tchervenkov et al ont montré que de faibles doses d’IFN a (1 à 3 Tableau II. – Séroconversion anti-HBe en fonction de la durée du trai-
tement par lamivudine [13].
millions d’unités trois fois par semaine) ont réduit la charge virale B
en pré-TH, ce qui, en association avec des Ig anti-HBs en post-TH, a 1 an 2 ans 3 ans
permis de prévenir la récidive virale en post-TH chez 13 patients [95].
Afin de bien souligner l’importance de la clairance virale avant la Total (n = 58) 22 % 29 % 40 %
TH, Marcellin et al ont comparé 22 patients traités par l’IFN a ALAT ≤ 2 N 9% 19 % 19 %
jusqu’à la TH (1,5 à 3 millions d’unités trois fois par semaine) à 26
ALAT > 2 N 38 % 42 % 65 %
patients non traités, les deux groupes recevant une
immunoprophylaxie par Ig anti-HBs en post-TH. La réinfection du ALAT : alanine aminotransférase.
greffon en post-TH a été plus fréquente chez les patients virémiques
en pré-TH (tests d’amplification génique de type PCR) par rapport
aux patients non virémiques (78 % versus 17 %, p < 0,05) [61]. d’une hépatopathie B chronique négative pour l’Ag HBe et associée
à un mutant pré-C (p < 0,0001) [70]. D’autres études ont confirmé les
¶ Problèmes liés à l’infection par un virus résultats décevants de l’effet thérapeutique de l’IFN a chez ces
de l’hépatite B mutant pré-C patients [72, 78].
Les mutations dans le gène du core du VHB réduisent ou inhibent LAMIVUDINE
la production d’Ag HBe et favorisent la synthèse d’une protéine de
¶ Généralités
capside virale mutée, qui peut interférer avec l’activité des
lymphocytes T et affecter profondément la réponse thérapeutique à La lamivudine est un analogue nucléosidique de type cytidine qui
l’IFN a [66]. Les objectifs principaux du traitement sont d’obtenir un appartient à la famille des L-nucléosides. Elle inhibe l’activité
contrôle de la réplication virale, d’éviter les exacerbations transcriptase inverse du VHB, mais aussi l’activité ADN polymérase
récurrentes de l’hépatopathie caractéristiques de l’infection à virus ADN-dépendante de la polymérase virale [91] . Cependant, la
mutant pré-C, d’améliorer l’histologie hépatique et enfin, si possible, lamivudine ne permet pas d’empêcher la formation initiale d’ADN
d’éliminer l’Ag HBs. Le traitement antiviral doit être envisagé de superenroulé, ni d’éradiquer cette forme d’ADN viral dans un
façon prolongée. hépatocyte infecté de façon chronique. Les études de la cinétique
d’élimination virale sous lamivudine indiquent qu’un traitement
Les essais contrôlés ont montré que, chez les patients porteurs d’une
prolongé d’au moins 1 an, voire 5 ans, est nécessaire chez la majorité
hépatite B chronique négative pour l’Ag HBe et associée à un virus
des patients pour obtenir une éradication virale complète.
mutant pré-C, l’IFN a peut induire la normalisation des ALAT et
inhiber la réplication virale. Cependant, la réactivation de la maladie ¶ Lamivudine et hépatite B chronique
est habituellement la règle après l’arrêt du traitement [2, 11, 49]. Par L’expérience clinique de la lamivudine est déjà considérable pour le
exemple, Lampertico et al ont comparé chez 42 patients porteurs traitement des patients porteurs d’une hépatite B chronique, aussi
d’une hépatite B chronique négative pour l’Ag HBe l’administration bien dans des essais de phase I, II ou III. La dose habituellement
d’IFN a à la posologie de 6 millions d’unités trois fois par semaine utilisée est de 100 à 150 mg par jour par voie orale. Dans les essais
pendant 24 mois, à une abstention thérapeutique. En fin de cliniques de phase III prenant en compte des patients Ag HBe
traitement, 38 % des patients traités avaient des ALAT normales et positifs, la lamivudine a été administrée pendant au moins 12 mois.
une virémie indétectable par des techniques d’hybridation Dans les différents essais cliniques, la tolérance à la lamivudine a
moléculaire, versus 10 % chez les patients non traités (p < 0,05). toujours été excellente [85].
Cependant, la rechute a été fréquente à l’arrêt du traitement, et un
La lamivudine induit une inhibition de la réplication virale dans 90
suivi prolongé a permis d’objectiver une persistance de la réponse
à 95 % des cas (virémie indétectable par des tests d’hybridation
biochimique et virologique seulement chez 28 % des patients
moléculaire). Le taux de séroconversion anti-HBe était de 16 à 18 %
initialement traités [49]. Dans une grande étude rétrospective de 404
sous lamivudine, identique à celui obtenu sous IFN a (19 %), mais
patients porteurs d’une hépatite B chronique négative pour l’Ag
bien supérieur à celui observé chez les patients recevant un placebo
HBe, Papatheodoridis et al ont objectivé des résultats meilleurs à
(4 à 6 %) (tableau I) [18, 39, 48]. Cependant sous lamivudine, le taux de
long terme. En effet dans cette étude, l’administration d’IFN a à la
séroconversion anti-HBe augmente avec la durée du traitement :
dose de 3 millions d’unités trois fois par semaine pendant 6 à 12
22 % à 1 an, 29 % à 2 ans, 40 % à 3 ans et 47 % à 4 ans [17, 48, 55]. Le
mois, permettait d’induire une normalisation prolongée du taux
taux de séroconversion anti-HBe est supérieur chez les patients
d’ALAT, associée à une amélioration de la survie à long terme (suivi
ayant un taux d’ALAT supérieur à deux fois la limite supérieure de
moyen de 6 ans ; extrêmes 1 à 13,5 ans) :
la normale en préthérapeutique (tableau II) [ 1 3 ] . De plus, la
– évolution vers le décès ou la transplantation (3,5 % versus 12,5 % lamivudine permet de restaurer les réponses immunitaires
en l’absence de réponse prolongée, p = 0,027 ; 3,5 % versus 11,8 % en cellulaires CD4 et CD8 en parallèle de la diminution de la charge
l’absence de traitement, p = 0,048) ; virale [10].
– survenue d’une décompensation hépatique et/ou d’un carcinome À l’arrêt de la lamivudine, une majorité de patients maintient une
hépatocellulaire (5,3 % versus 15,8 % en l’absence de réponse séroconversion anti-HBe prolongée, sans différence significative par
prolongée, p = 0,019 ; 5,3 % versus 18,5 % en l’absence de traitement, rapport aux patients traités par IFN a (83 % versus 87 %).
p = 0,012) [70]. La décroissance de la virémie est biphasique :
La cirrhose apparaît, dans la grande majorité des études, comme un – baisse initiale rapide en dessous du seuil de détection des tests
facteur de mauvais pronostic sur la survie des patients porteurs d’hybridation moléculaire ;

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Hépatologie Traitement de l’infection par le virus de l’hépatite B 7-015-B-80

– baisse secondaire plus lente jusqu’à négativation des tests 25 Child-Pugh de classe C) ont été traités pendant au moins 6 mois
d’amplification génique de type PCR, et disparition de l’antigène par la lamivudine. Ce traitement a apporté un bénéfice biochimique
pré-S1 circulant [81]. et clinique, avec une amélioration du score de Child-Pugh d’au
Certains patients peuvent développer une réversion HBe à l’arrêt de moins deux points. Ces améliorations étaient maximales au bout de
la lamivudine (disparition des Ac anti-HBe et réapparition de l’Ag 9 à 12 mois de traitement. Les évolutions terminales et les décès
HBe), ce qui incite à la plus grande prudence quant à l’arrêt de la sont intervenus au cours des 6 premiers mois de traitement,
lamivudine, qui ne devra être envisagé qu’aux conditions suivantes : signifiant que ce délai est critique pour déterminer le pronostic et la
survie des patients [101].
– séroconversion anti-HBe effective et stable sur un contrôle réalisé Ces résultats encourageants ont été confirmés dans d’autres études :
6 mois plus tard ;
– Yao et al ont étudié 13 cirrhoses B décompensées (neuf Ag HBe
– stricte normalité du taux d’ALAT ;
positifs et quatre Ag HBe négatifs) avec une virémie détectable (test
– négativité de la virémie (tests de type PCR) et si possible de d’hybridation ; seuil de sensibilité 2,5 pg/mL), et ont montré que la
l’antigène pré-S1. lamivudine était très efficace, en améliorant la décompensation
L’inhibition de la réplication virale et la séroconversion anti-HBe hépatique sévère avec un recul moyen de 17,5 mois. Le score de
induites par la lamivudine s’accompagnent d’une normalisation du Child-Pugh s’est amélioré dans 69 % des cas, la virémie est devenue
taux d’ALAT dans 40 à 72 % des cas versus 15 à 17 % avec l’IFN a indétectable (test d’hybridation ; seuil de sensibilité 2,5 pg/mL) chez
ou 5 à 24 % avec le placebo (tableau I). Cette réponse biochimique la plupart des patients, et près de la moitié des patients initialement
est associée à une amélioration histologique, puisque le score total Ag HBe positifs a perdu l’Ag HBe au cours du suivi bien qu’il n’y
de Knodell s’améliore chez 38 à 52 % des patients sous lamivudine ait pas eu de séroconversion anti-HBe soutenue [108] ;
administrée pendant 12 mois, versus 23 à 25 % sous placebo – Kapoor et al ont étudié 18 cirrhoses B décompensées (10 Ag HBe
(p < 0,05). Ce bénéfice histologique porte sur l’activité nécrotico- positifs et huit Ag HBe négatifs) avec ADN VHB sérique détectable
inflammatoire (50 % versus 25 % sous placebo) et la fibrose, avec (test d’hybridation ; seuil de sensibilité 2,5 pg/mL). Ils ont montré
diminution du risque d’évolution vers la cirrhose (1,8 % versus 7,1 % que la lamivudine induisait une disparition de la virémie (100 %
sous placebo) [18, 48]. des patients après 8 semaines de traitement) et une séroconversion
Plusieurs essais cliniques évaluant l’efficacité de l’association anti-HBe (30 % des patients), améliorant significativement le taux
lamivudine et IFN a n’ont pas permis de démontrer de supériorité d’ALAT et l’évolution clinique [45].
de la bithérapie par rapport à la monothérapie par lamivudine ou
IFN a en termes de séroconversion anti-HBe [40, 87]. Cependant, Récurrence virale après transplantation hépatique
d’autres études ont donné des résultats plus encourageants. Une Dans le cadre de la TH, des études préliminaires ont suggéré que
étude prospective et randomisée récente portant sur 151 patients a l’administration de lamivudine et/ou d’Ig anti-HBs en post-TH
montré que l’association d’IFN a et de lamivudine permettait diminuait le risque de réinfection du greffon. Dans une étude
d’accroître le taux de séroconversion anti-HBe et la clairance virale initiale, Grellier et al ont objectivé le bénéfice de la lamivudine
sérique par rapport à la monothérapie par lamivudine (33 % versus administrée pendant 4 semaines en pré-TH et poursuivie pendant
15 % ; p = 0,014), et d’améliorer le score inflammatoire histologique 18 à 90 semaines en post-TH, chez 12 patients porteurs d’une
(46 % versus 27 % ; p = 0,021) [6]. De plus, une étude pilote récente a cirrhose virale B décompensée. Dans cette étude, la lamivudine a
montré qu’un traitement séquentiel par lamivudine et IFN a permis de négativer la virémie (tests d’hybridation moléculaire) chez
pourrait apporter une réponse virologique et une normalisation des tous les patients en pré-TH. En post-TH, la virémie et l’Ag HBs sont
ALAT de façon durable et sans sélection de souches résistantes à la restés indétectables chez neuf patients (suivi moyen de 24 semaines
lamivudine, chez des patients initialement résistants à l’IFN a [90]. en post-TH). Ces résultats soulignent l’intérêt potentiel de la
D’autres études sont nécessaires pour confirmer la supériorité de la lamivudine dans la prévention de la récurrence virale en post-TH,
bithérapie IFN a et lamivudine par rapport à la lamivudine utilisée bien que le devenir de ces patients à long terme doive être évalué
seule, en termes d’accroissement du taux de séroconversion anti- précisément [29]. De la même façon, Yao et al ont évalué de façon
HBe, de maintien de cette séroconversion dans le temps sans prospective neuf patients traités par la lamivudine en pré-TH (durée
sélection de souches mutantes pré-C, et dans la prévention de moyenne de traitement en pré-TH de 8,6 mois). Huit d’entre eux
souches mutantes résistantes à la lamivudine. ont négativé leur virémie au moment de la TH, et ont reçu en
post-TH de la lamivudine et des Ig anti-HBs. Aucun signe de
¶ Formes cliniques particulières récidive virale n’a été détecté après un suivi moyen de 15,6 mois, et
tous les patients avaient un taux protecteur d’Ac anti-HBs [109]. Des
Mutants pré-C
résultats similaires ont été notés chez des patients porteurs de
Dans un essai multicentrique prenant en compte 125 patients cirrhose virale B décompensée liée à un mutant pré-C.
porteurs d’une hépatite B chronique Ag HBe négative, Le traitement par lamivudine a été évalué également chez les
l’administration de lamivudine pendant 12 mois a permis d’induire patients ayant développé une réinfection avérée du greffon par le
une normalisation des ALAT et une inhibition de la réplication virale VHB après la TH. Dans ce cas de figure, l’IFN a est généralement
(tests d’hybridation moléculaire) dans près de deux tiers des cas contre-indiqué, et Perrillo et al ont évalué l’impact de la lamivudine
versus 5 % dans le groupe témoin (p = 0,001) [93]. Malheureusement, administrée pendant 52 semaines chez 52 patients. En fin de
les réponses à la lamivudine sont transitoires, et une rechute traitement, 60 % des patients ont négativé leur virémie, 71 % avaient
virologique et biochimique est très fréquente après l’arrêt du un taux d’ALAT normal, 31 % des patients initialement Ag HBe
traitement. En effet, le taux de réponse durable après 12 mois de positifs ont perdu l’Ag HBe, et 6 % ont perdu l’Ag HBs. Le bénéfice
lamivudine ne dépasse pas 12 à 15 % [36, 86, 94]. virologique et biochimique était associé à une amélioration
histologique significative. Cependant, 27 % des patients ont
Cirrhose virale B décompensée développé une résistance à la lamivudine, et près de la moitié
La lamivudine a révolutionné le traitement de la cirrhose virale B d’entre eux (six/14) ont présenté une détérioration clinique [74, 79].
décompensée [63]. Bien que des cas de leucopénie aient été décrits, la
lamivudine est mieux tolérée que l’IFN a et sa tolérance est ¶ Résistances virales
identique à celle du placebo dans les études prospectives [64]. La lamivudine exerce une forte pression de sélection sur la
L’inhibition de la réplication virale est associée à une amélioration réplication du VHB. L’apparition de souches virales résistantes à la
ou au moins une stabilisation des fonctions hépatiques, avec lamivudine est caractérisée par une réascension de la virémie, et est
bénéfice clinique à long terme pour les patients en attente de TH. potentiellement associée à un échec thérapeutique. Dans les essais
Dans une étude québécoise, près de 80 % de 35 patients porteurs cliniques de phase III, la résistance virale commence à apparaître
d’une cirrhose virale B décompensée (10 Child-Pugh de classe B et après 6 mois d’administration de lamivudine, et augmente avec la

5
7-015-B-80 Traitement de l’infection par le virus de l’hépatite B Hépatologie

durée du traitement antiviral : 16 % des patients à 1 an, 42 % à 2 ans dernier groupe a reçu du placebo (n = 17). L’adéfovir dipivoxil a
et 53 % à 3 ans. Malgré la résistance phénotypique, le taux d’ADN réduit significativement la virémie, de façon maximale à 30 ou
viral et les transaminases restent généralement plus faibles que les 60 mg/j. Un taux d’ALAT élevé en préthérapeutique était un
taux préthérapeutiques, et l’aggravation de l’hépatopathie n’est pas marqueur prédictif de séroconversion anti-HBe (20 % versus 0 % en
constamment associée [3, 17, 18, 48, 54, 93]. La résistance virale est associée cas d’ALAT normales) [38]. Récemment, un essai ouvert a étudié
à la sélection de mutations dans le gène de la polymérase virale au l’efficacité et la tolérance de l’adéfovir dipivoxil administré pendant
niveau du motif YMDD dans le domaine de la transcriptase inverse, 48 semaines à la dose de 10 mg/j chez 31 patients co-infectés par le
qui représente probablement le site catalytique de l’enzyme virale [3]. VHB et le VIH. Dans tous les cas, le VHB était phénotypiquement
Dans une étude récente, il a été montré que : résistant à la lamivudine. Bien que le médicament ait été
généralement bien toléré, son administration a été associée dans près
– les mutations sont détectables près de 5 mois avant la survenue
de 50 % des cas à une élévation des ALAT. Le traitement a réduit de
de l’échappement viral ;
façon importante la charge virale B, alors que seulement trois
– la PCR quantitative permet de détecter une réplication virale chez patients ont développé une séroconversion anti-HBe [8].
la majorité des patients présentant une résistance à la lamivudine L’adéfovir dipivoxil a démontré une efficacité à la dose quotidienne
avant l’échappement viral ; de 10 mg pour inhiber la réplication des souches virales B résistantes
– un taux élevé d’ALAT et de la virémie en préthérapeutique est à la lamivudine, et en première intention peu de résistances ont été
associé au développement plus rapide d’une résistance à la observées.
lamivudine ; Des études récentes de phase III, réalisées chez des patients positifs
– la résistance virale pourrait être plus sévère chez les patients pour l’Ag HBe, ont montré que l’adéfovir dipivoxil inhibe de façon
présentant une infection par un mutant pré-C [65]. puissante la réplication virale (baisse de la virémie d’environ 4 logs),
diminue significativement les transaminases, améliore l’histologie
D’autres études ont confirmé ces données [36, 51, 58]. hépatique et permet d’obtenir une séroconversion HBe chez 11% des
patients après 1 an de traitement (Marcellin et al, 2003, soumis).
ADÉFOVIR DIPIVOXIL
De même, chez les patients infectés par un mutant précore du VHB,
Le PMEA [9-(2-phosphonylméthoxyéthyl)adénine] ou adéfovir, et sa l’administration d’adéfovir dipivoxil permet de contrôler la
prodrogue l’adéfovir dipivoxil, appartiennent à une nouvelle famille réplication virale, d’introduire une rémission biochimique chez trois
d’antiviraux : les phosphonates de nucléosides acycliques. La forme quarts des patients et d’améliorer l’histologie hépatique après
active diphosphorylée de l’adéfovir, le PMEApp, est un inhibiteur 12 mois d’administration (Hadziyannis et al, 2003, soumis).
des virus à ADN (Herpesviridae et Hepadnaviridae), ainsi que des
rétrovirus [5]. De façon intéressante, il n’a pas été observé de sélection de souches
mutantes résistantes après 2 ans de traitement. En parallèle, une
Des études récentes ont montré que l’adéfovir dipivoxil est actif diminution de l’ADN viral superenroulé intrahépatique a été
contre les souches virales B sauvages ou résistantes à la lamivudine. observée. (Werle et al, 2003, soumis). Ceci a abouti à l’obtention
In vitro, le PMEApp inhibe l’activité enzymatique des mutants de la d’une autorisation de mise sur le marche (AMM) aux États-Unis à la
polymérase du VHB résistants à la lamivudine [23, 69, 107]. In vivo, fin de l’année 2002 et d’une AMM européenne dans le courant de
l’effet antiviral du PMEApp a été démontré expérimentalement dans l’année 2003.
le modèle de l’hépatite B du canard [41]. Chez l’homme, l’adéfovir
dipivoxil a été testé chez plus de 1 000 patients infectés par le virus AUTRES INHIBITEURS DE TRANSCRIPTASE INVERSE
de l’immunodéficience huimaine (VIH) [16]. En revanche, il a été peu
évalué chez les patients infectés seulement par le VHB. Les ¶ Ganciclovir
premières études cliniques préliminaires ont permis d’objectiver que
l’adéfovir dipivoxil est capable d’inhiber in vivo la réplication du Le ganciclovir a un effet antiviral potentiel sur le VHB. Il a été testé
VHB et d’améliorer les paramètres biochimiques des patients notamment en post-TH après réinfection du greffon par le VHB.
porteurs d’une hépatite B chronique évoluée, et infectés aussi bien Dans une étude pilote, l’administration intraveineuse de ganciclovir
par des souches virales sauvages que des souches mutantes YMDD pendant 3 à 10 mois a permis de diminuer la virémie du VHB dans
résistantes à la lamivudine. 90 % des cas et le taux d’ALAT dans 83 % des cas, avec une
stabilisation ou une amélioration de l’activité histologique dans
De façon ponctuelle, l’adéfovir dipivoxil s’est avéré efficace et
100 % des cas [27]. Cependant, ce traitement est d’usage complexe,
salvateur dans des cas d’hépatopathies très sévères liées à une
avec des difficultés à prolonger les administrations intraveineuses
infection par un VHB résistant à la lamivudine : hépatite fulminante
quotidiennes, les risques de développer des complications liées à
après transplantation rénale [80] ; hépatite cholestatique fibrosante
l’administration intraveineuse, et le coût élevé de l’administration
après transplantation hépatique [102].
parentérale prolongée.
Ces données ont été confirmées dans une étude pilote de petite taille
concernant cinq patients (quatre transplantés hépatiques et une ¶ Famciclovir
cirrhose compensée) qui ont développé une résistance à la
lamivudine après 9 à 19 mois de traitement. L’adéfovir dipivoxil Le famciclovir, analogue de guanosine, a été étudié extensivement
(5 à 30 mg/j) s’est avéré très efficace, en réduisant de façon dans les modèles expérimentaux. Son activité inhibitrice de la
importante et prolongée (11 à 15 mois) la virémie. Le bénéfice transcriptase inverse observée in vitro et in vivo a conduit à son
virologique était associé à une stabilisation ou une amélioration du évaluation clinique. Dans les essais de phase II, l’administration de
taux d’ALAT [77]. Une autre étude pilote de phase I/II a étudié l’effet famciclovir a permis d’obtenir une inhibition significative de la
thérapeutique de l’adéfovir dipivoxil administré pendant 4 semaines réplication virale, et des taux de séroconversions anti-HBe
chez 20 patients porteurs d’une hépatite B chronique Ag HBe positif supérieurs à ceux observés chez les patients recevant le placebo [99].
(dont 13 co-infections par le VIH). Le traitement a réduit la virémie Des résultats favorables ont été obtenus également chez des mutants
dans tous les cas. L’Ag HBe a disparu chez un patient en cours de pré-C. La sélection de mutants de la transcriptase inverse résistants
traitement, et une séroconversion anti-HBe est survenue chez un au famciclovir a aussi été observée [82]. Ces mutants sont initialement
autre patient 12 semaines après l’arrêt du traitement. Les principaux sensibles à la lamivudine, mais la sélection de souches
effets secondaires retenus ont été l’exacerbation du taux d’ALAT, multirésistantes est rapidement observée [89]. Les essais de phase III
ainsi que des troubles intestinaux [26]. n’ont malheureusement pas confirmé à large échelle les résultats
Une autre étude de phase II a testé l’administration d’adéfovir prometteurs initialement observés [15].
dipivoxil pendant une durée plus longue : 12 semaines. Un premier
groupe de patients ayant un taux d’ALAT normal a reçu 30 mg/j (n ¶ Lobucavir
= 11) ; trois autres groupes ayant un taux d’ALAT élevé ont reçu Le lobucavir, analogue de guanosine, présente aussi une activité
respectivement 5 mg (n = 9), 30 mg (n = 15) ou 60 mg (n = 15) ; un inhibitrice de la transcriptase inverse in vitro et en culture

6
Hépatologie Traitement de l’infection par le virus de l’hépatite B 7-015-B-80

cellulaire [88]. Les essais cliniques de phase II sont prometteurs [37]. prolongée peut favoriser la formation de complexes immuns
Cependant, le développement de la molécule a dû être arrêté en solubles Ag HBs/anti-HBs en excès d’Ag HBs, qui ont la
raison de l’apparition de cancers chez le rat traité de façon continue. particularité de se déposer dans l’endothélium des artères de petit
et moyen calibre, à l’origine d’une vascularite nécrosante
¶ Autres antiviraux multisystémique.
L’entécavir présente une activité inhibitrice très puissante in vitro et Initialement, les patients porteurs d’une PAN associée à l’infection
en culture cellulaire de la transcriptase inverse du VHB. Celle-ci a chronique par le VHB ont été traités par glucocortocoïdes, parfois
été confirmée in vivo dans le modèle de l’hépatite chronique de la en association avec le cyclophosphamide. Les résultats étaient
marmotte, avec une inhibition spectaculaire de la réplication virale satisfaisants à court terme, mais plutôt défavorables à plus long
et de l’ADN superenroulé intrahépatique [25]. Des essais cliniques de terme, avec aggravation de l’hépatopathie virale B [30]. Un analogue
phase II/III sont en cours. de nucléosides de première génération comme la vidarabine, en
association avec une corticothérapie et des échanges plasmatiques, a
D’autres molécules qui inhibent de façon significative la laissé entrevoir un potentiel thérapeutique intéressant. Dans une
transcriptase inverse des hepadnavirus dans les modèles étude portant sur 33 patients, 1 semaine de corticoïdes (1 mg/kg/j)
expérimentaux (Ldt, Ldc, FTC, L-FMAU, L-FD4C) sont actuellement suivie par 3 semaines de vidarabine et d’échanges plasmatiques, a
en évaluation dans des essais cliniques de phase I ou II. Tous ces permis une rémission clinique de la PAN chez trois quarts des
inhibiteurs seront potentiellement importants dans l’optique de patients, une séroconversion anti-HBe chez la moitié et une
thérapies combinées visant à inhiber de façon synergique la séroconversion anti-HBs chez près de 18 % [33, 100].
réplication du VHB pour prévenir ou retarder la sélection de
souches résistantes [1]. Par la suite, l’administration d’IFN a pendant 6 mois a remplacé la
vidarabine. À partir de petits effectifs, il a été démontré une efficacité
sur la symptomatologie liée à la PAN, et des taux de séroconversion
AUTRES STRATÉGIES ANTIVIRALES
anti-HBe et anti-HBs respectivement de 67 % et 50 %. L’effet était
D’autre stratégies visant à inhiber d’autres cibles virales doivent être durable et les rechutes rares (6 %) [31, 32] . L’association IFN a,
évaluées [111]. Celles-ci ont pour but de : corticoïdes et échanges plasmatiques s’est même révélée efficace sur
– bloquer l’expression des gènes viraux (molécules antisens ou les lésions de vascularite liées à l’infection chronique par un virus B
ribozymes) ; mutant pré-C [103].
Par la suite, de nouveaux analogues de nucléosides ont été associés
– interférer avec l’assemblage des nucléocapsides virales (peptides
à l’IFN a. Le famciclovir s’est avéré efficace dans un cas de PAN
ou mutants dominants négatifs) ; inhiber la maturation des
associée à une souche virale B sauvage résistante à l’IFN a [47]. La
particules virales (régulateurs de la glycosylation) ;
lamivudine a suggéré une efficacité intéressante dans quelques cas
– éradiquer les hépatocytes infectés (immunothérapie par de PAN associée à une infection par une souche virale B sauvage [20,
vaccinothérapie peptidique ou ADN) [39, 83]. 104]
.

PATIENTS CO-INFECTÉS PAR LE VIRUS


Indications thérapeutiques DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE
Chez les patients co-infectés par les virus de l’immunodéficience
particulières humaine et de l’hépatite B (VIH/VHB) recevant de la lamivudine à
la dose de 300 mg par jour pour leur infection VIH, l’activité
HÉPATITE B AIGUË antivirale de la lamivudine sur la réplication du VHB a été
La prise en charge thérapeutique de l’hépatite B aiguë est démontrée. Ainsi, après 52 semaines de traitement, 45 % des patients
essentiellement symptomatique puisque 90 à 95 % des patients ont négativé l’ADN viral par les techniques de PCR quantitatives,
guérissent spontanément et sans séquelles. Cependant, 5 à 10 % des dont le seuil de détection est à 400 copies/mL, contre seulement
patients évoluent vers la chronicité. Bien qu’il n’y ait pas de facteurs 12 % des patients ayant reçu du placebo. En parallèle, 55 % des
prédictifs bien établis de passage à la chronicité, les patients porteurs patients traités par lamivudine avaient normalisé leurs ALAT après
d’une hépatite B prolongée (taux d’ALAT élevé et réplication virale 52 semaines de traitement, contre 17 % des patients ayant reçu le
B persistante 6 semaines après le début de la maladie) semblent être placebo. Dans cette cohorte, 12 % des patients traités par lamivudine
les plus exposés, avec une probabilité infime d’éradication virale avaient négativé l’antigène HBs, et 22 % avaient négativé l’antigène
spontanée. Dans ces conditions, un traitement précoce par l’IFN a HBe, contre 0 % des patients ayant reçu le placebo, mais cette
peut empêcher le passage à la chronicité et induire une éradication différence n’était pas significative [19]. Dans une autre étude, il était
virale dans 30 à 75 % des cas [97]. démontré qu’après une réponse virologique initiale chez 86 % des
Dans les cas d’hépatites B aiguës sévères, l’IFN a est contre-indiqué patients, après 2 mois de traitement, un échappement viral
en raison du risque majeur d’aggraver l’hépatopathie par progressif était observé, avec un taux régulier de 20 % par an [9]. Ces
destruction massive des hépatocytes infectés. Dans les formes données sont donc importantes à prendre en considération avant de
fulminantes, la transplantation hépatique est souvent le seul recours choisir la multithérapie de l’infection à VIH.
thérapeutique. Aucune étude n’a évalué de façon précise l’impact
thérapeutique de la lamivudine. Cependant, quelques cas cliniques PATIENTS CO-INFECTÉS
d’hépatites B aiguës sévères et traitées avec succès par lamivudine PAR LE VIRUS DE L’HÉPATITE DELTA
ont été rapportés : Au cours de la surinfection aiguë par le virus de l’hépatite delta
(VHD), aucun traitement n’est recommandé de façon systématique.
– après transplantation hépatique [4] ; Dans les cas d’hépatites graves, le phosphonoformate trisodique
– après transplantation cardiaque [75] ; (foscarnet) a semblé apporter un bénéfice virologique, permettant
une amélioration significative des patients. Cependant, les séries de
– hépatite aiguë sévère et prolongée [84] ; patients sont de très petite taille et il est très difficile de démontrer
– hépatite B aiguë associée à une périartérite noueuse [34]. un bénéfice significatif [62].
Au cours de la co-infection chronique VHB/VHD, les traitements
MANIFESTATIONS EXTRAHÉPATIQUES ne sont que peu efficaces. L’IFN a a été jusqu’à présent le traitement
ET PÉRIARTÉRITE NOUEUSE de choix, mais les résultats sont globalement décevants. L’IFN a
Plusieurs pathologies extrahépatiques ont été rapportées chez les semble d’autant plus efficace qu’il est utilisé à forte dose (9 à 10 MU
patients porteurs d’une hépatite B chronique, dont les plus trois fois par semaine), de façon prolongée (au moins 12 mois), et
fréquentes sont certaines formes de glomérulopathies, et surtout la que la surinfection est récente (moins de 1 an). De nombreux petits
périartérite noueuse (PAN) [98]. Une réplication virale B forte et essais non contrôlés et quelques essais contrôlés et randomisés ont

7
7-015-B-80 Traitement de l’infection par le virus de l’hépatite B Hépatologie

suggéré que l’administration d’IFN a était plus efficace à forte dose


(9 MU trois fois par semaine versus 3 millions) sur la normalisation
des ALAT (71 % versus 28 %) et la négativation de la virémie en
tests d’hybridation moléculaire (71 % versus 36 %). Cependant, la
rechute biochimique est très fréquente après l’arrêt de l’IFN a utilisé
aux doses unitaires de 9 ou 3 MU (64 % versus 100 %), et la rechute
virologique est habituelle. À la dose unitaire de 9 MU d’IFN a, la
normalisation des ALAT est souvent associée à une amélioration
histologique [21, 24, 85].
Les résultats virologiques obtenus in vitro et in vivo sur la
réplication du VHB en font une cible potentielle dans la prise en
charge thérapeutique du VHD. En cas de co-infection VHB-VHD, la
disparition de l’ADN VHB sérique et la séroconversion anti-HBe ont
peu d’impact sur les ALAT et les lésions histologiques. Cependant,
un tel événement est bénéfique à long terme puisqu’une réplication
virale B active aggrave le pronostic. De plus, l’administration
prolongée d’IFN a peut engendrer la clairance de l’Ag HBs et 4 Indications thérapeutiques dans les différentes formes d’infections chroniques par
l’apparition des Ac anti-HBs, permettant alors l’annulation de la le virus de l’hépatite B (VHB). ADN : acide désoxyribonucléique ; ALAT : alanine ami-
réplication du VHD. Chez d’autres patients, l’IFN a permet notransférase.
d’induire une phase prolongée de normalisation des ALAT, *ADN VHB sérique recherché par des tests d’hybridation moléculaire.
d’inhibition de la réplication du VHB et de stabilité histologique,
malgré la persistance de la réplication du VHD. L’IFN a ne semble Le traitement antiviral est largement dépendant de la sévérité de
agir que sur la réplication du VHB et non du VHD qui, lorsqu’elle l’hépatopathie (fig 5). Les stratégies thérapeutiques évoluent
reste isolée, ne semble pas générer de lésions hépatiques majeures. rapidement. L’administration d’IFN a est difficile et nécessite, le plus
La disparition de l’ARN VHD et de l’Ag HD circulants ne reflète souvent, de réduire les doses. Bien que l’IFN a puisse apporter un
pas toujours la clairance du VHD, et la rechute est fréquente après bénéfice aux patients porteurs d’une cirrhose compensée, il doit être
l’arrêt du traitement. Le traitement peut être interrompu en cas de proscrit en cas de cirrhose décompensée, en raison du risque
clairance de l’Ag HBs. Cependant, la prudence imposerait de réaliser d’aggravation de l’hépatopathie et de la survenue de complications
une biopsie hépatique et de n’arrêter l’IFN a que si le VHD n’est infectieuses.
plus détectable dans le foie [62]. Chez les patients présentant une cirrhose décompensée et chez les
Lau et al ont évalué la lamivudine en monothérapie pendant patients greffés, la lamivudine est la seule possibilité thérapeutique
12 mois, chez cinq patients porteurs d’une co-infection VHB-VHD actuelle. L’adéfovir dipivoxil pourra aussi être prescrit dans un
chronique. Bien que la virémie VHB ait chuté rapidement sous avenir proche. L’indication du traitement chez les patients en attente
traitement, tous les patients ont gardé l’Ag HBs et l’ARN VHD, avec de greffe doit être posée en parfaite coordination avec l’équipe de
une absence d’amélioration des ALAT et de l’histologie [50]. transplantation, pour réduire au maximum le risque de résistance
Wolters et al ont évalué l’association de lamivudine et d’IFN a chez virale avant la greffe. Chez les patients infectés par un mutant pré-C,
huit patients porteurs d’une co-infection VHB-VHD. Bien que deux il n’existe clairement pas assez de données, et des essais sont encore
patients aient présenté une décroissance du titre en Ag HBs en cours nécessaires pour préciser les indications de la lamivudine et de
de traitement, trois patients une baisse de la virémie delta, et quatre l’interféron ainsi que la durée des traitements.
patients une amélioration des ALAT, ces bénéfices ne sont pas
apparus comme significatifs. Bien que l’activité histologique ait
semblé s’améliorer sous traitement, le score de fibrose avait tendance Conclusion
à s’aggraver [105].

L’infection chronique par le VHB est un problème majeur de santé


Indications thérapeutiques actuelles publique à l’échelon mondial. L’IFN a a été pendant longtemps la seule
dans l’hépatite B chronique option thérapeutique. Malheureusement, l’IFN a ne peut pas être
administré ou s’avère inefficace chez de nombreux patients. La
La prise en charge actuelle des patients infectés chroniquement par lamivudine a révolutionné le traitement de l’hépatite B.
le VHB doit associer la détermination de paramètres biochimiques, Malheureusement, la variabilité génomique du VHB lui permet de
virologiques et éventuellement histologiques, pour déterminer la s’adapter grâce à des mutations spécifiques au niveau de la polymérase,
phase évolutive de l’infection (fig 4) : le portage chronique et la conférant une résistance fréquente. De nouvelles stratégies
tolérance immunitaire ne nécessitent qu’une simple surveillance ; thérapeutiques, notamment avec d’autres analogues nucléosidiques
l’hépatite chronique avec agressivité histologique impose comme l’adéfovir dipivoxil, sont en cours de développement pour
d’envisager un traitement antiviral. améliorer le traitement de l’hépatite B chronique et prévenir les
À l’heure actuelle, il n’existe pas de consensus sur les indications de résistances virales. À l’avenir, les associations d’antiviraux et
traitement des patients porteurs d’une hépatite B chronique. Lorsque l’immunothérapie devraient permettre d’inhiber la réplication virale et
le taux d’ALAT est élevé et la virémie faible, l’IFN a représente une d’éliminer les hépatocytes chroniquement infectés. De telles stratégies
très bonne option thérapeutique. Dans tous les autres cas (taux thérapeutiques suscitent de grands espoirs pour la guérison de
d’ALAT faible, virémie élevée, contre-indications à l’interféron ou l’infection chronique par le VHB.
non-réponse à l’interféron), la lamivudine représente la meilleure Enfin, il ne faut pas oublier que la prévention de l’infection par le VHB
option thérapeutique (fig 5). par une politique de vaccination systématique contre le VHB reste la
Chez les patients cirrhotiques, l’inhibition de la réplication virale est meilleure option pour réduire la morbidité et la mortalité par
fréquemment associée à une amélioration des fonctions hépatiques. insuffisance hépatique et cancer primitif du foie [12].

8
Hépatologie Traitement de l’infection par le virus de l’hépatite B 7-015-B-80

5 Algorithmes de prise en charge thérapeutique des diffé-


rentes formes des hépatopathies virales B évolutives. ALAT :
alanine aminotransférase ; TH : transplantation hépatique.
*L’IFN a n’est pas recommandé en cas de cirrhose associée à
une souche virale mutante pré-C.

Références
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