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Actu ❘ FOCUS PAYS DE LA LOIRE

PAYS DE LA LOIRE
La filière se rassemble
Chahutés par les
conséquences de la
pandémie, comme
toutes les régions
littorales connectées à
leur univers halieutique,
L a région des Pays de la Loire dis-
pose d’une importante façade
maritime et l’univers iodé sti-
mule l’économie. On y recense
les Chantiers de l’Atlantique, divers ter-
minaux du port de Nantes Saint-Nazaire,
et les énergies marines renouvelables
La région
en chiffres :

370
5
 navires

 halles à marée
quatre ans). Au total, la pêche débarque
quelque 30 000 tonnes de captures.
Comme partout, 2020 a frisé l’annus
horribilis et le premier constat est sévère :
-80  % en volume pendant la crise, soit
moins 5 millions d’euros pour les produc-
teurs et 7 millions pour l’ensemble. Sur l’an-

les Pays de la Loire


misent sur la synergie
sont à  l’aube d’un fort développement.
Les produits de la mer trouvent évidem-
ment leur place dans ce paysage, entre
30 000
tonnes débarquées
née complète, les fortunes sont diverses,
dans les criées notamment. Le Croisic et
Saint-Gilles-Croix-de-Vie, qui comptent
entre amont et aval pêcheries et criées renommées, réseau nombre de poissonniers dans leurs ache-
pour mieux anticiper
l’avenir.
dynamique de groupes et de PME, aux
histoires fortes et aux produits appré-
300
acheteurs
teurs, s’en sortent. Mais La Turballe comme
les Sables-d’Olonne affichent des résultats
ciés par les consommateurs. Pour mieux en baisse de 20  %, toutes dépendantes
préparer l’avenir, cette filière met d’ail-
leurs le cap sur les synergies, avec Loire 25  entreprises
de mareyage.
qu’elles sont à l’exportation, vers l’Italie et
l’Espagne.
Océan filière pêche, une nouvelle asso- Aux Sables-d’Olonne, le cœur de plus
ciation créée en 2020. L’amont compte en plus actif de la région, particulièrement
1 200 marins, 5 halles à marée, 25 entre- depuis le rapatriement des ventes de l’Île
Reportage : Dominique GUILLOT prises de mareyage et 370 navires (-38 en d’Yeu, on attend pour cette année la fin du

PRODUITS DE LA MER N°205 FÉVRIER-MARS 2021 ❘  27 ❘


Actu ❘ FOCUS PAYS DE LA LOIRE

chantier de l’extension. Au total, les comp-


teurs se sont arrêtés à 6 717 tonnes (-18 %) ÉCH S d’ENTREPRISES
et 38,7 millions d’euros de chiffre d’affaires
(‑14 %). Le prix moyen a en revanche aug-
menté de 4,9 %.
Produits de niche et de qualité


Globalement, côté mareyage, on semble
avoir évité le pire et les entreprises gardent
la tête hors de l’eau, maintiennent ou “(alose,
Nous avons longtemps été des spécialistes des produits d’estuaires
lamproie, civelle, etc.), mais cela restait trop saisonnier. J’ai donc
poursuivent leur investissement. L’ancrage
régional reste fort aussi pour le réseau de investi dans des cases de mareyage à La Turballe et à Saint-Gilles.
transformateurs, constitué par des entre- J’ai récemment revendu la seconde pour développer une activité de
prises comme Maro Océan, Gastromer, mytiliculture à Penestin. Je reste néanmoins très présent sur la crevette
Marin Vendéen, Rolmer, l’Assiette bleue (rose, blanche et grise) en vivant, et j’en fournis à Miti pour la cuisson.
(reprise, suite à une liquidation judiciaire, L’idée est de travailler des produits de niche, de qualité (bar,
par la société familiale alsacienne Escal, écrevisse, etc.) et de plus en plus marketés, avec un aspect
spécialisée dans les produits surgelés) ou régional. »
encore Fleury Michon.
L’association interprofessionnelle Loire Gilles Foucher-Maury, mareyeur
Océan filière pêche devrait désormais
mieux accompagner l’avenir de ces struc-
tures. L’union vise surtout à faire dialoguer Ouverture sur le monde

et même parler d’une seule voix l’amont et


l’aval, tous deux de plus en plus enclins à Interseafood a accolé ses bureaux à la criée des Sables-d’Olonne. Pas
la valorisation de la production locale, qui pour mieux y acheter. Plutôt mieux y vendre. « Nous faisons du courtage,
répond totalement à une demande des représentons en France, des fournisseurs étrangers, plutôt des structures
marchés et des consommateurs. Si on ne familiales : Écosse (Simpson fish, Coopers Seafood et
débarque plus d’anchois, en revanche, Scotwest), Irlande (Ballycotton), Pays-Bas (Seafresh) et
sardine, thon, merlu, bar, sole et, à une Danemark (Viking man, Sapphire).
moindre échelle, langoustine et crevette Nous alimentons ainsi en produits frais
sont toujours appréciés. «  Cette associa- (cabillaud, merlu, filet, langoustine,
tion permet d’aborder tous les sujets rela- saumon, etc.), des criées soucieuses
tifs aux produits halieutiques régionaux, en
d’élargir leur offre, des grossistes,
étant groupés », estime Philippe Vignaud,
des centrales d’achats… À l’heure
PDG de Vives Eaux. L’idée est de mieux
du Brexit, nous facilitons la tâche à
qualifier la production, mieux négocier
beaucoup de gens, en prenant juste
avec les distributeurs, valoriser les circuits
une commission. »
courts et promouvoir les produits ligériens
à l’échelle régionale et nationale. Sur le ter- Jonathan Arnaudeau, directeur d’Interseafood, avec Benoît Dael et Stéphane Lanot
rain, ce regroupement suscite un grand
enthousiasme. Pour Philippe Gendreau,
PDG du groupe éponyme et partie pre-
nante de l’association, «  nous sommes 100 années de marée !

tout à fait légitimes en tant que transfor-


mateurs et producteurs. Il s’agit de boos-
ter la filière maritime des Pays de la Loire.
“ Notre bâtiment neuf nous a permis d’améliorer les conditions de
travail globales. Nous avons doublé notre surface, créé cinq emplois,
En face, les Bretons par exemple sont optimisé notre ligne de mareyage et la préparation des commandes…
puissants et bien organisés. Nous devons Désormais, nous livrons sur tout le territoire et déployons un
construire une véritable filière, développer nouvel ERP pour affiner qualité et traçabilité. La perte de
une image de marque forte. » Même état la restauration en 2020 a été un coup dur. Mais la saison
d’esprit chez La Sablaise : « Il faut effective- estivale a été très bonne et les consommateurs ont retrouvé
ment faire vivre la filière, souligne la respon- le chemin des boutiques d’artisan et du bien manger.
sable Marie Bévillon. Ensemble, nous pou- C’est une satisfaction. Et nous sommes optimistes, car le
vons mieux gérer les apports, apporter de la mouvement interprofessionnel qui se développe dans
cohérence dans la saisonnalité des espèces. la région ne peut que tendre vers du mieux. Par contre,
Chercher en permanence à rester local et pour éviter les déconvenues, nous reportons à l’année
de saison, ce n’est pas toujours facile. Cette
prochaine la célébration de notre centenaire. »
association constitue un excellent outil de
valorisation de la production des Pays de Monique et Thibaut Lebeaupin, mareyeurs-négociants
la Loire. » n

❘  28 ❘ PRODUITS DE LA MER N°205 FÉVRIER-MARS 2021


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Vives Eaux : Toujours en mouvement !

L e paysage nantais évolue depuis


le déménagement du Min de l’île
de Nantes vers Rezé, début  2019.
Une nouvelle touche sera appor-
tée au cours du premier trimestre  2021
avec celui de Vives Eaux dans des ate-
liers flambant neufs à Bouguenais, en bor-
tité, même si la marque Vivo group existe.
Mais notre philosophie est de rester bien
implanté dans un tissu local et de conserver
une relation forte avec les producteurs. »
Vives Eaux a d’ailleurs enfilé la casquette
d’armateur depuis cinq ans à Lorient et en
Vendée, avec La Belle alliance. En aval, l’en-
dure du périphérique. « Sur ces 3 500 m2, treprise est présente auprès d’un large type
nous allons déployer trois ateliers  : l’un de clientèle et veille à préserver un équi-
dédié à des produits nouveaux (surgéla- libre. « C’est ce qui nous a permis de passer
tion, sans arêtes, portionnés, etc.), l’autre le cap du Covid. Les enseignes notamment
à la transformation et un dernier à l’ex- Philippe Vignaud, PDG de Vives Eaux, impatient ont bien joué le jeu de la production fran-
pédition. Parallèlement, nous disposerons de déménager dans ses nouveaux locaux. çaise. » Mais elle s’investit aussi beaucoup
de 700 m2 dans les nouveaux locaux de la dans la restauration collective et le man-
criée des Sables-d’Olonne. Il est nécessaire
de se développer sur la zone Atlantique 120  millions
de chiffre
loppée depuis par croissance externe pour
compter près de 400 employés répartis sur
ger local, et vise toujours plus les indus-
triels : « Nous avons développé un ERP qui
avec des outils et des produits perfor- tout le littoral dans 11  entités. Souvent renforce notre traçabilité et permet d’ac-
mants. Nous misons clairement sur le déve- d'affaires pour des maisons réputées sur leur territoire compagner la demande pour des pro-
loppement de la valeur ajoutée et la valo- les 11 entités comme Rabaud-Raffin, Pinteaux-Renet duits locaux, d’un bon rapport qualité prix
liées à Vives Eaux.
risation de la pêche régionale  », détaille ou Beuron. « Avec cette dernière société, et estampillés “maison”. Le circuit court,
Philippe Vignaud, le PDG, qui travaille avec basée à Carcassonne, nous desservons c’est notre ADN.  » L’offre de Vives Eaux,
ses fils Johan et Sébastien. près d’une  trentaine de départements au déjà dense entre poissons entiers, filets et
Une nouvelle page importante pour la total. Nous conservons le nom commercial coquillages cuits, devrait s’enrichir encore
maison familiale créée en  1989 et déve- des entreprises pour préserver leur iden- dans les semaines à venir… n

Gendreau : boîtes, boutiques et autres !

A u chapitre des maisons bien


implantées sur leur territoire,
Gendreau occupe une belle
place. Le conserveur vendéen met
depuis  1903, «  l’imagination en boîte  »,
son actuel slogan. Avec une ouverture
sur une véritable diversification. Le site de
cès à la ressource en sardine fraîche,
Gendreau s’est investi en 2019 dans l’ar-
mement La Belle Alliance !
«  Nos boutiques ont été fermées à
cause de la pandémie, commente Philippe
Gendreau, le PDG. Mais les ventes via le
net ont bien marché. Et la conserve a plu-
Objectifs
du groupe :
renforcer les
marques et les
ventes directes. bien que la consommation de barquettes
individuelles de plats cuisinés s’affiche à la
baisse, et malgré les difficultés de produc-
Saint-Gilles-Croix-de-Vie continue de valo- tôt bien profité de la frénésie de stockage tion, voire les surcoûts (absentéisme, dis-
riser le trésor local, à savoir la sardine, sous du premier confinement. Globalement, tanciation, matériel sanitaire, etc.), nous
la marque Le Trésor des dieux. À deux pas, sommes en progression sur 2020. »
l’atelier de Vif (Very innovated food) s’est Les saisons de sardine et de thon ont
spécialisé sur la cuisine d’assemblage en été bonnes et, le groupe envisage toujours
appertisé avec les marques La Cuisine un investissement de 3 millions d’euros en
Océane et Chef Eugène catering. Saint- toute sérénité  : «  À Saint-Gilles, certains
Gilles accueille aussi la première boutique La de nos équipements de conserverie datent
Perle des dieux, marque d’exception dédiée un peu. Il est temps de les remplacer. Nous
à la sardine fraîche emboîtée à la main. Le allons en profiter pour améliorer la perfor-
réseau compte aujourd’hui 15  boutiques mance globale, en termes de consomma-
et vise 2 à 3  ouvertures chaque année. tion d’énergie ou encore de bien-être des
Le groupe Gendreau a par ailleurs acheté employés. »
le fumeur/traiteur Le Grand Léjon (Binic) En termes d’innovation, Gendreau
et, en 2017, une autre vieille conserverie, annonce pour 2021 la refonte de sa gamme
boulonnaise celle-ci : Petit Pierre, originel- de maquereau (avec huit  recettes) et de
lement centrée sur le hareng et le pilchard. Philippe Gendreau, PDG du groupe éponyme, nouveaux tartinables (anchois/piment d’Es-
Enfin, afin de sécuriser et d’optimiser l’ac- dépositaire d’une culture familiale centenaire. pelette, sardines 5 bais & citron confit). n

PRODUITS DE LA MER N°205 FÉVRIER-MARS 2021 ❘  29 ❘


Actu ❘ FOCUS PAYS DE LA LOIRE

La Sablaise : la pandémie bouscule le calendrier

L’ année 2020 s’annonçait pour-


tant bien  : célébrations du tren-
tième anniversaire de la société ;
mise en route des nouveaux ate-
liers et du Comptoir ouvert au public ; lan-
cement de nouveaux produits et nouvelles
marques. «  Tout était prêt, se remé-
duit de qualité et circuit court.  » L’affaire
n’a néanmoins pas toujours été évidente.
La Conserverie Hennequin, notamment,
dernière acquisition de la société, s’est
retrouvée totalement fermée sur l’Île d’Yeu,
au-delà de la date du confinement conti-
nental  ! «  Nous nous sommes concen-
more Marie Bevillon, la dynamique direc- trés sur les productions que nous pouvions
trice, autour de la grande table du nouvel assurer. L’anchois a manqué, mais le thon
espace de vente et de dégustation destiné était abondant. Nous avons produit des
a accueillir visiteurs et groupes, accolé aux soupes et fait du stock. »
bureaux et à l’usine d’Olonne sur mer. Nous Et du coup, tout repart en  2021 ! Les
arrivions à la fin du "Rubik's cube" que 30  ans (+1  !) restent d’actualité. Les
constituait la multiplication de ces divers innovations aussi  : Les Bons Moments la
dossiers, et allions lancer les innovations, Passé la tempête de 2020, Marie Bévillon maintient fermement le cap Sablaise  !, une nouvelle marque bio des-
aller à la rencontre de notre clientèle sur en cette nouvelle année. tinée uniquement aux réseaux spécialisés,
les salons… » Las… En fait de grand lan- avec tartinables inédits et nouvelles éti-
cement, ce fut grand confinement. « Avec Les nouveaux de nos productions. Notre outil n’était plus quettes pour les marinades de poissons  ;
2  millions d’investissements, nous avons tartinables de à la hauteur mais nous avons libéré notre ou encore Les Conserves du poissonnier,
doublé notre surface de production, pas- poissons avec potentiel. » Ce premier confinement a donc une gamme 100 % naturelle, sans épais-
sant de 1 200 à 2 500 m2. Nous avons amé- des légumineuses été un véritable coup dur, avec une baisse sissants, avec aussi des recettes inédites  :
offrent des DLC de
lioré le stockage amont et aval, la chaîne de 30 % des ventes. « Mais nous avons été merlu au citron ou mousse de sardine au
35 jours grâce à
du froid, rationalisé les préparations (mari- sauvés notamment par une très belle sai- whisky ! Et au rayon soupe, une de pois-
un traitement en
nades, sauces), réduit les goulots d’étran- haute pression. son touristique. Notre philosophie est tout à sons entiers Pavillon France et une autre
glement et permis une meilleure rotation fait d’actualité pour le consommateur : pro- MSC. n

Collet, plats cuisinés de la mer… mais pas que…

L’ histoire remonte à  1956, année


au cours de laquelle le père de
Laurent Collet ouvre sa poisson-
nerie à Pornic. En  1972, le fils
reprend l’affaire, développe de nouveaux
points de vente puis un atelier afin de les
approvisionner en plats cuisinés de la mer,
teur. Les produits de la mer Collet passent
dans le meuble LS du rayon marée, en
frais préemballé. Et la maison fait parallè-
lement son entrée au traiteur à la coupe.
En 2017, lors du départ de Laurent, l’en-
treprise ligérienne intègre le groupe tou-
lousain Gozoki.
Collet a investi
en 2016 pour
automatiser ses
fins de lignes et
remet 3 millions
d’euros sur la table
pour améliorer ses
chiffre d’affaires. Au menu de la mer, ce
sont les lasagnes (thon et saumon) qui
occupent la première place avec 40 % des
volumes. « Nous allons sortir une nouvelle
recette de saumon/poivron/sauce blanche,
indique David Courveaulle, directeur com-
mercial du réseau grossistes et distribu-
process (cuisson et
paella, choucroute ou lasagne. Dans les Avec 4  500  tonnes de produits finis, pasteurisation). teurs. Nous sommes surtout engagés dans
année 80, les petits plats maison gagnent Collet génère aujourd’hui 24  millions de un nettoyage de nos fiches techniques pour
la confiance de la grande distribution locale tendre toujours plus vers le clean label. »
et des grossistes du Min de Nantes. Et au Les achats de produits de la mer, réali-
début des années 2000, les ateliers Collet sés par la centrale d’achat du groupe (qui
s’installent sur le site actuel de la ZAC de la compte 11  entités), pèsent 460  tonnes à
Blavetière. « De 30 employés, nous sommes l’année, essentiellement crevettes, moules
aujourd’hui passés à 110 personnes, note d’Irlande, encornets et poisson.
l’actuel directeur Michael Bignon, et nous « Malgré la pandémie, nous avons réa-
sommes devenus multifilière. Les produits lisé une progression de 7 % en chiffre d’af-
de la mer ne représentent plus que 10 % faires en  2020, précise Michael Bignon.
des volumes. Nos produits phares sont la Nous sommes présents dans toutes les
paella et le couscous (60 % des volumes), enseignes et fournissons aussi la restaura-
mais nous disposons d’un catalogue d’une tion collective avec deux marques : Ateliers
centaine de références. » Collet et Escale gourmande.  » Le cata-
Le virage a été pris vers 2010, alors que la David Courveaulle, directeur commercial du réseau grossistes et distributeurs, logue compte aussi les produits de cer-
grande distribution rationalise le rayon trai- et Michael Bignon, directeur du site de Pornic. taines entreprises du groupe. n

❘  30 ❘ PRODUITS DE LA MER N°205 FÉVRIER-MARS 2021

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