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Un livre dans lequel l’univers n’aurait pas sa place n’en serait pas un …………
L’univers est une eau claire dans un bol de faïence ,tu peux serrer dans tes
mains le bol ,jamais tu ne saisiras l’eau claire (75)
Je porte tous les chemins en moi ; celui des hommes et celui, caché des pierres,
comme un trousseau de clefs (85)
Dieu se repose dans l’homme comme l’homme aux pieds de l’arbre et l’ombre,
par la volonté de dieu est homme dans l’arbre et arbre dans l’homme. (86)
Nos poitrines sont nos geôles. Nos côtes sont les barreaux qui nous empêchent
d’étouffer……..et tu connaîtras le bonheur d’être habité de ton dieu.
Le bonheur d’être soi est celui qu’éprouve le cheval qui a désarçonné son
cavalier………Seigneur accepte-moi pour monture et parcourons ensemble
l’infini constellé qui par toi se déploie.
Il faut être fou pour accepter la mort et sage pour se résigner à vivre
Tu es mort .tu échappes à l’imagination. (101)
Il faut être fou pour accepter la mort et sage pour se résigner à vivre
Là où un regard peut encore se poser, où une oreille peut encore entendre, où le
nez peut encore sentir, Où les doigts peuvent encore surprendre, un mur s’élève.
Tu peux te libérer d’un objet, d’un visage, d’une obsession, ;tu ne peux te libérer
d’un mot ;car
Le mot est ta naissance et ta mort.
Tu ressembles à cette branche penchée qui essaie de retenir l’eau du torrent. Est-
ce l’effort qui la courbe ou bien la fatigue ?
Tu crois que c’est l’oiseau qui est libre. Tu te trompes ; c’est la fleur.
Aime ton lien jusqu’à son extrême lueur et tu seras libre (135)
Où vas tu ? vers le puits de mon enfance et ce chemin est celui de la mort
Nous ne pouvons être sauvé que par nous mêmes. Telle est notre chance.
J’ai besoin de toi ,comme la vie a besoin de la mort pour renaître, et la mort, de
la vie pour mourir.
Les mots sont des fenêtres de l’espace, des portes entrouvertes dans l’espace.
J’épouse chaque syllabe au point de n’être plus qu’un corps de consonnes, une
âme de voyelles.
Etre deux, c’est être le jour qui est formé du matin et de la nuit.
De l’âme le désert est l’éveil et le ciel, l’envie mais c’est à son propre arbre qu’a
été cueilli le fruit de la connaissance (167)
Le jardin est parole ,le désert écriture. Dans chaque grain de sable, un signe
surprend.
La vraie révolte est celle que l’impossible terme anime. Dieu est en perpétuelle
révolte contre Dieu
Le silence est le noyau du bruit ; c’est pourquoi Dieu qui est dur silence ne peut
être entendu mais assumé, telles les couleurs du fruit par les heures de l’arbre
Au cœur de la séparation .la solitude est une patrie. j’arrive .il n’y a personne. Je
pars, la terre est peuplée.
Un écrivain s’évade avec les vocables, et , parmi eux, quelques uns, parfois un
ou deux ,le suivent dans la mort .
Un vocable est d’abord une ruche, puis un nom.
Mourir ,c’est embrasser sa condition d’étranger. Qui plus étranger qu’un homme
défunt ?
Les morts sont tous juifs ; étranger pour les autres et pour eux-mêmes.
La solidarité juive est l’impossible passion que l’étranger peut éprouver pour un
étranger.
Un double miroir nous sépare du seigneur de sorte que cherchant à nous voir,
Dieu se voit et que cherchant le voir,nous ne voyons que notre visage.
Je m’installe dan mon œuvre , mais elle l’ignore. Plus je tiens à ce que j’écris,
plus je me coupe des sources
De mes écrits . Plus je me veux sincère, plus vite il me faut abandonner
l’initiative aux mots, car je ne puis leur refuser d’exister sans moi. (255)
Dieu mentirait s’il prétendait avoir créer les hommes à son image.
La mort de Dieu a donné naissance à l’homme. (256)
Ce qui nous émeut ou nous exalte dans une pensée familière c’est précisément
sa destruction en tant que pensée
Et sa résurrection dans le vocable.
Le malheur des juifs désarmera le malheur.
Je n’avais de regard que pour l’infini. J’avais tendance à laisser passer les
jours .Ils m’ont puni.
Tu cherches à tout dire, tout posséder. Tu crois pouvoir enfin disparaître. (369)
Nos limites nous sauvent. D’être, une pensée, une image à la fois nous permet
de nous manifester en toute conscience. Ce qui nous échappe nous arrache à
nous-mêmes et nous perd. Je cherche ce qui ne peut pas se chercher. Je suis le
vide avorté, la quête la plus creuse.
A l’homme, dieu a donné pour âme l’ombre de ses yeux clos. Voir c’est rejeter
dieu.
Seigneur, rentre dans ton sein. Bouche tes oreilles. Détourne, de moi, Ta face.
L’amour amuré est à la mesure de l’espace. Cesse de m’aimer afin que je t’aime.
Nous sommes rivaux dans le virage et dans le vent. Nous fêterons notre difficile
défaite. Tu seras sans l’homme et moi, homme sans dieu.
L’écrivain est seul à décider de sa mort, engagé à mener à bout la tâche qu’il
s’est assignée : donner à lire, au prix de l’instant, l’univers blanc. Les gages de
cet engagement sont chevilles d’échelier ; exigeante interrogation.
Ce qui ne se laisse pas saisir est éternelle.
Voici les graines pour ton champs :une graine de vie, une graine de mort.
La graine de vie nourrira ta mort, la graine de mort nourrira ta vie.
La mort aura raison de moi. Dieu ne peut me porter secours que dans le néant.
Dieu est le centre ; c’est pourquoi des esprits forts ont proclamé qu’il n’existait
pas,car si le centre d’une pomme ou d l’étoile est le cœur de l’astre ou du fruit
quel est le vrai milieu du verger et de la nuit ?
L’orage , l’heure modifient le centre ;le bien et le mal autant .
J’ai cru d’abord que j’étais écrivain, puis je me suis rendu compte que j’étais
juif, puis je n’ai plus distingué en moi l’écrivain du juif car l’un et l’autre ne
sont que le tourment d’une antique parole.
La pensée est toujours en retard sur le regard, ce qui longtemps nous fit croire
qu’une partie du monde
Nous était cachée.
On n’est jamais tout à fait sûr de son âge. Ainsi le temps traverse le temps et
s’abolit où dieu se tait
Nous vieillissons par le verbe, nous mourons de nous traduire.
Il n’y a pas d’objet qui ne soit préparé aux changements que nous lui faisons
subir.
Le monde a notre candeur .Hier et demain sont une même phrase facile. (410)
Toute pensée n ’ est-elle pas une prisonnière ? la pensée est libérée par une
pensée complice.
Nous ne faisons avec elle que changer de geôle.
Dieu se donne à dieu. A l’homme, il se refuse .Ainsi, l’éternité de dieu est dans
le refus.
L’homme se donne-t-il à l’homme dans l’amour de dieu ? Pas dans l’amour
mais dans l’éblouissante Absence.
Seul, dans le matin dieu voit.
La mort est l’invisible vie, celle de dieu. Le silence, qui est le suprême refus, est
son royaume.
Ai-je donné à boire, moi qui n’ai connu que la soif, moi , l’absent de moi.
L’homme n’existe pas. Dieu n’existe pas. Seul existe le monde à travers dieu et
l’homme dans le livre ouvert.
En ouvrant les yeux , nous avons trouvé le monde et, maintenant, nous le
cherchons.
Dieu conserve sa liberté dans le choix, alors que l’homme la perd à l’instant où il
choisit. Notre liberté ne serait elle l’éternelle perte de la liberté ? la mort ainsi
prendrait son véritable sens en obligeant l’homme constamment à se recréer,
comme la minute dans le temps.
Nous allons vers le livre ,comme on va sûrement à la mort. Qui nous lira après
nous.
Dieu et l’homme que nous ne pouvons imaginer l’un sans l’autre, ce qui nous
fait supposer qu’ils existent l’un par l’autre, étant alternativement l’éveil et la
fin du jour,étant et n’étant pas ; étant afin que ce qui est soi ; n’étant pas afin
que ce qui n’est pas puisse être.
Cesser de vivre afin d’être le verbe vivant, est-ce bien cela que tu appelles
mourir pour l’immortalité des mots de l’âme ?
Ce n’est pas la certitude qui est créatrice , mais l’incertitude à laquelle nous
sommes, dans nos œuvres voués.
J’ai fait un rêve, Seigneur, que j’ai trouvé, à l’instant où je le vivais, merveilleux :
je n’étais pas juif.
Le livre demeura jusqu’à son terme le lieu absent. Et il parla du rythme de dieu
qui n’est pas dans l’homme, mais dans la parole.
Comment nier l’éternité de dieu puisque l’éternité est dans la parole.
Nous avons peu de chose à dire sur tant de choses .Dieu a eu tant de choses à
dire sur si pau de choses.Dieu s'est tu dans le Rien .L'homme parle dans le Tout ;
mais comment se fera-il entendre ?