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DOI: 10.

1051/odf/2010304 Rev Orthop Dento Faciale 2010;44:285-302


© Revue d’O.D.F.

Approche actuelle
du traitement des troubles
de la ventilation nasale
de l’enfant et de l’adolescent
Jacques TALMANT, Joël DENIAUD

RÉSUMÉ
La mesure de la résistance nasale ne permet pas de faire un bilan fonction-
nel exhaustif de la ventilation nasale. Cependant l’élargissement à ses
échanges thermiques endocrâniens du domaine fonctionnel dont la muqueu-
se nasale respiratoire est l’instrument spécifique, fait apparaître une définition
physiologique opératoire de la ventilation nasale de repos optimale. En éclai-
rant l’étiologie des dysmorphies oro-narinaires, cette précision désigne les
traits morphologiques que l’ODF doit optimiser au cours du développement
facial lors du traitement des malocclusions.

MOTS-CLÉS
Orthopédie dento-faciale
Refroidissement cérébral sélectif
Troubles du sommeil
Ventilation nasale.

Adresse de correspondance :
J. TALMANT,
18, chemin du port de la Grimaudière,
44240 La Chapelle-sur-Erdre.
talmant.jacques@wanadoo.fr
285
Article disponible sur le site http://odf.edpsciences.org ou http://dx.doi.org/10.1051/odf/2010304
JACQUES TALMANT, JOËL DENIAUD

L’orientation thérapeutique ici pro- de la ventilation nasale, fondé sur une


posée s’appuie sur un diagnostic étio- définition physiologique de la «ventila-
pathogénique plus précis des troubles tion nasale de repos optimale (VNO)».

1 - POURQUOI DÉFINIR LA VNO ?


Depuis longtemps, deux questions Bref, inciter à entériner un bilan phy-
restent en suspens : siologique trop partiel expose les
• d’une part, le diagnostic clinique patients dysfonctionnels à voir leur
du dysfonctionnement nasal n’est pas morphogenèse faciale s’écarter défi-
œuvre de débutant. La ventilation doit nitivement de son optimum dans
être considérée comme une fonction l’indifférence générale.
oro-nasale, le comportement oral La fréquence des antécédents ORL
s’adaptant aux capacités fonctionnelles de leurs patients a donc conduit certains
nasales ; cliniciens traitant les malocclusions à
• d’autre part, en n’explorant ni la s’interroger sur l’éventualité d’une rela-
trajectoire du courant inspiratoire, ni les tion causale entre dysfonctionnement
qualités de la réponse pariétale à son chronique de la ventilation nasale de
passage, les paramètres physiques repos et dysmorphie alvéolo-dentaire
mesurés pour calculer la résistance ou malocclusion, l’ensemble consti-
nasale n’autorisent pas à faire un bilan tuant une entité pathologique oro-
fonctionnel exhaustif de la ventilation nasale attestée par les adaptations pos-
nasale. Certaines observations font turales faciales et crânio-cervicales.
même état de l’association, chez un Vérifier la pertinence d’une telle relation
même patient, d’une résistance nasa- impose de définir les modalités de la
le normale à la perception inspira- ventilation de référence, puis de préci-
toire d’une obstruction nasale, uni- ser les paramètres qui fixent son opti-
latérale ou non 24. L’évaluation de la mum physiologique.
ventilation nasale fondée sur la seule
mécanique des fluides est donc insuf- 1 - 1 - Première difficulté :
fisante. «La complexité a en biologie le vocabulaire
une dimension qu’elle n’a pas en phy-
sique.16» L’emploi impropre de dérivés de
La définition classique de la ven- spirare, respirer, pour désigner les
tilation de repos normale est par phénomènes associés à la ventilation,
ailleurs si conventionnelle que le mode invite à rappeler les définitions sui-
mixte, oro-nasal, a pu être proposé vantes :
pour norme ; seule resterait à fixer la • respiration : chacune des réac-
part orale de cette modalité, les uns25 tions oxydatives productrices d’éner-
admettant un pourcentage approxima- gie. Toutes les cellules vivantes respi-
tif de 15 %, les autres40 considérant rent ;
même qu’environ 30 % de la popula- • hématose : échanges gazeux pul-
tion dite normale présentent une ven- monaires convertissant le sang vei-
tilation «orale jusqu’à un certain point». neux en sang artériel ;

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APPROCHE ACTUELLE DU TRAITEMENT DES TROUBLES DE LA VENTILATION NASALE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT

• ventilation : renouvellement de nome (SNA), et propres à la muqueu-


l’air (du liquide amniotique chez le se nasale, non à la muqueuse orale,
fœtus) dans les voies aérifères ; même si les cibles visées ne sont pas
La réalité physiologique de la venti- uniquement broncho-alvéolaires. Cette
lation, que le fluide mobilisé soit définition doit donc intégrer tous les
amniotique ou aérien, en fait sans produits de l’interaction physiologique
ambiguïté une fonction distincte de entre le courant inspiratoire et la
l’hématose et de la respiration. muqueuse nasale, apparue à la nais-
sance à l’interface air - muqueuse, qui
rend cette voie si confortable en
1 - 2 - Seconde difficulté :
même temps qu’elle la distingue net-
la préférence nasale tement de la voie orale. Elle doit inté-
Pourquoi le nez sain est-il la voie grer l’influence démontrée de la pos-
préférentielle de la ventilation de repos ture9 (décubitus) sur la perméabilité
quand la résistance du segment le plus nasale, celle des troubles de la venti-
étroit de toutes les voies aérifères, les lation nasale sur le sommeil dont cha-
valves narinaires, équivaut à la somme cun a pu éprouver l’inconfort lors d’un
des résistances du restant de ces rhume ou du séjour dans une ambian-
voies, segments pulmonaires périphé- ce chaude et humide. Les mesures
riques compris10 ? Alors que la voie classiques de la résistance nasale n’in-
orale est tellement moins résistante ! troduisent pas ces paramètres dans
Le fonctionnement des fosses leurs protocoles.
nasales est plus subtil que celui de Ainsi, l’absence d’une définition
simples tuyaux rigides dont le seul rôle physiologique opératoire de la VNO
serait de canaliser l’écoulement de repos signifie que la hiérarchie
aérien, la résistance nasale évaluant des objectifs de la ventilation nasa-
cette performance. Car la force oppo- le reste une question ouverte.
sée au mouvement de l’air n’est pas la Quelle contribution précise au phé-
seule énergie dissipée par la ventila- nomène inspiratoire justifie la résis-
tion nasale. Et la définition de la VNO tance des valves narinaires ? Quelle
doit intégrer tous les effets liés au particularité rend l’influence de la
conditionnement nasal de l’air inhalé, muqueuse nasale si bénéfique lors
contrôlés par le système nerveux auto- de la ventilation de repos ?

2 - DYNAMIQUE INSPIRATOIRE DU NEZ MOBILE


In utero, au-dessus du plateau pala- pressions opposées de la lèvre supé-
tin, la succession des gradients de pres- rieure et de la langue, le contenu des
sion (négatifs puis positifs) du liquide cryptes incisives centrales stimule le
amniotique, en déformant des ailerons développement transversal des pré-
de la capsule nasale, apporte l’énergie maxillaires et des seuils narinaires de
nécessaire pour activer la morphoge- l’orifice piriforme, en soulevant les
nèse septale, turbinale, alaire, et maxil- enveloppes muco-périostées et faciale.
laire33 (fig. 1). Pendant que, sous les L’incompressibilité du contenu enfermé

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a b
Figures 1 a et b
a : 27 semaines IU (à gauche) ;
b : 32 semaines IU (à droite).
Ces images échographiques de la base du nez et des cryptes incisives centrales maxil-
laires à 27 (à gauche) et 32 semaines IU (à droite) montrent que les diamètres transver-
saux des orifices narinaires et ceux du contenu de ces cryptes sont du même ordre de
grandeur (Documents du Dr Cl. Talmant).

a b
Figures 2 a et b
a : prémaxillaire d’un fœtus humain de 8 mois IU (d’après Thibult 37) ;
b : incisive centrale maxillaire médiane solitaire chez un nourrisson (d’après Belden 3).
Au cours de la morphogenèse intra-utérine, le contenu en expansion des cryptes incisives
centrales maxillaires temporaires et permanentes s’oppose au rétrécissement inspiratoire
de la partie basse des cartilages alaires, à hauteur des orifices narinaires superficiels 36. La
dépression inspiratoire est en effet transmise directement aux ailerons capsulaires par le
liquide amniotique incompressible. Le rôle des germes incisifs centraux sur la morphoge-
nèse narinaire est vraisemblablement déterminant, comme le montre l’aspect observé en
cas d’incisive maxillaire médiane centrale solitaire symétrique.

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APPROCHE ACTUELLE DU TRAITEMENT DES TROUBLES DE LA VENTILATION NASALE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT

dans les cryptes incisives (qui restent en réponse à l’augmentation de la résis-


déformables) offre aux seuils nari- tance nasale liée aux antécédents ORL
naires un soutien qui contraste claire- pathologiques, entraîne une compres-
ment avec les fluctuations du soutien sion apicale incisivo-canine par l’inter-
amniotique des narines (fig. 2). médiaire de la partie basse des parois
Extra utero, le développement trans- latéro-nasales, réduisant l’expansion
versal du contenu oro-narinaire de prémaxillaire et narinaire (fig. 4). En cor-
chaque prémaxillaire se poursuit sous rigeant, mieux en prévenant, l’en-
la double sollicitation de la ventilation combrement incisivo-canin, l’expan-
aérienne pour leur partie narinaire et du sion orthopédique prémaxillaire vise
développement de leur contenu cryp- aussi à restaurer le soutien transver-
tique incisif pour leur partie orale (fig. 3). sal labio-narinaire si important pour
Longtemps, la partie coronaire des la dynamique inspiratoire du nez
incisives centrales maxillaires per- mobile et pour le tonus postural des
manentes en formation reste au peauciers35.
contact du plancher narinaire20. Ainsi, la morphogenèse et la phy-
Mais au début de la dentition mixte, siologie des VAS sont tributaires à la
l’éruption des incisives permanentes fois :
modifie beaucoup le soutien pré-
– de l’apport énergétique des modu-
maxillaire juxta narinaire : aux cou-
lations nasales, inspiratoires puis expi-
ronnes incisives succèdent leurs
ratoires, des paramètres physiques du
racines en formation, et les septa
fluide mobilisé par la ventilation ;
osseux qui peuvent rester très
grêles. Dans le contexte d’une vulné- – de leurs relations avec l’évolution
rabilité de la morphogenèse locale du soutien prémaxillaire des narines.
accrue par la migration éruptive des Lors de l’inspiration, le nez fonction-
canines, l’effort peaucier labio-narinaire, ne comme une double tuyère conver-

a b
Figures 3 a et b
a : 8 mois ;
b : 4 ans.
Rapports du contenu dentaires des cryptes incisives avec le plancher nasal chez un sujet de 8 mois (à gauche) et
de 4 ans (à droite) (d’après van der Linden et Duterloo 39).
Les germes des incisives centrales maxillaires et leurs cryptes associent leur pouvoir d’expansion pour contribuer
au développement transversal des seuils narinaires de l’orifice piriforme.

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a b
Figures 4 a à c c
a : 6 ans ;
b : 8 ans ;
c : 8 ans, compression apicale,
(d’après van der Linden et Duterloo 39).
L’éruption des incisives centrales permanentes est une phase
critique pour le soutien labio-narinaire, donc pour la dyna-
mique inspiratoire des narines. C‘est le cas lorsque des anté-
cédents ORL pathologiques ont altéré la muqueuse nasale et
provoqué l’hypertrophie des tissus lymphoïdes pharyngés.
L’adaptation physiologique à l’augmentation de la résistance nasale comporte une élévation de l’activité des peau-
ciers labio-narinaires 8 génératrice d’une compression apicale incisivo-canine.

gente-divergente de Laval11 avec, de droit autour du seuil narinaire, entre le


chaque côté de la ligne médiane plancher nasal et l’orifice piriforme, le
(fig. 5) : conduisant à traverser la portion la
plus rétrécie de la valve où il est accé-
– un convergent : la narine ;
léré. L’électromyographie (fig. 6)
– un divergent : la fosse nasale ; montre les fluctuations de l’activité
– un col réglable : la valve narinaire, dilatatrice de l’aile du nez selon le
portion rétrécie de quelques millimètres mode ventilatoire10. Ce contrôle mus-
comprise d’avant en arrière entre la culaire optimise l’évolution inspiratoire
jonction latéro-alaire des cartilages du des paramètres physiques valvaires ;
nez et la tête du cornet inférieur. il disparaît en cas de paralysie faciale,
Segment dynamique de ces voies10, avec augmentation plus ou moins
celle-ci est : marquée de la résistance nasale.
– stabilisée par l’os et le cartilage ; Le modèle de la double tuyère
conduit de la géométrie des contours
– modulée (col réglable) par les mus- pariétaux à la dynamique de l’écoule-
cles volontaires ; ment des fluides concernés. Lors de la
– et régulée par les tissus érectiles. traversée du col d’une tuyère de
Lors de sa capture inspiratoire, l’air Laval29 (fig. 7 a) ou d’une valve narinai-
est domestiqué. Son trajet labial supé- re5 (fig. 7 b) : section (réglable s’agis-
rieur l’aspire vers la narine qui le cana- sant du nez), vitesse et pression du
lise ; le dôme alaire le fait virer à angle courant inspiratoire passent par les

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Figure 5
Le contrôle de la déformation des cartilages du nez par
les muscles peauciers à hauteur des jonctions latéro- Figure 6
alaires (au-dessus du bord supérieur des cartilages L’électromyographie montre une activité dilatatrice
alaires), joue un rôle important dans l’optimisation des des muscles latéro-alaires qui s’accroît avec la profon-
paramètres physiques de l’écoulement de l’air inspira- deur de l’inspiration, cesse lors de la ventilation orale
toire (document d’après Sobotta 30). ou après trachéostomie (d’après Cole 10).

mêmes types d’extrema. Ainsi, le Selon l’objectif fonctionnel, le cou-


contrôle par les peauciers de la défor- rant inspiratoire principal peut encore
mation centripète inspiratoire des sec- être orienté vers le plafond pour
tions valvaires oriente le courant aérien humer ou vers le plancher pour reni-
et contribue à régler son accélération fler. Le caractère optimal de la ventila-
et la chute de sa pression. Et l’ajuste- tion nasale de repos dépend encore de
ment de tous ces paramètres optimise celui :
l’évaporation de l’eau dans les fosses – de la morphologie des voies nari-
nasales (fig. 8). naires et nasales ;
L’orientation optimale du courant ins- – de la sensibilité du revêtement,
piratoire vers le méat moyen (où s’ouvre cutané ou muqueux, labio-narinaire et
le sinus maxillaire) résulte du position- nasal (anesthésie narinaire expérimen-
nement tridimensionnel des ailes du nez tale génératrice d’une ventilation orale) ;
par l’action des peauciers sur le secteur
– de la motricité des peauciers labio-
labio-narinaire de l’enveloppe faciale.
narinaires ;
Elle est déterminante pour la VNO et la
stabilisation posturale des traits faciaux – de la sécrétion par la muqueuse et
(fig. 9). Son rôle dans la migration érup- des échanges thermiques entre l’air
tive de la canine maxillaire permanente inhalé et le sang turbinal (éléments non
est très probable. testés de la réponse pariétale).

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a
Figures 7 a et b
a : Coupe schématique d’une tuyère convergente-
divergente de Laval (d’après Comolet 11) avec : b
– l’espace amont, où le fluide de densité ri est à la pression pi et à la température Ti ;
– l’espace aval, où règne la pression pA ;
– et le col de section Sc reliant le convergent au divergent.
Les courbes représentent les variations de l’aire de la section droite, de la vitesse linéaire et de la pression de
l’écoulement le long de l’axe d’une telle tuyère (d’après Sédov 29).
b : Variations de l’aire de la section droite et de la vitesse de
l’écoulement le long des voies aérifères chez l’homme
(d’après Brain et al.5).
Au minimum de la section de la tuyère comme de la valve,
correspondent le maximum de la vitesse de l’écoulement
du fluide et le minimum de sa pression.

Figure 8
Mesures des vitesses linéaires et directions du Figure 9
courant inspiratoire. La taille des cercles indique la Grâce au positionnement tridimen-
vitesse ; les flèches montrent la direction (d’après sionnel des ailes du nez par l’action
Swift et al.31). Les valves narinaires contribuent des peauciers, l’optimisation de la
directement à la domestication du courant inspira- dimension verticale latérale du nez est
toire. A leur sortie, le courant présente une vites- probablement déterminante pour la
se maximale, une pression minimale, et une VNO et la stabilisation posturale des
orientation prépondérante vers le méat moyen. traits faciaux (d’après Sobotta 30).

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3 - L’ÉCHANGEUR THERMIQUE NASAL À CHANGEMENT DE PHASE


En aval des valves narinaires, les la congestion du tissu caverneux tur-
fosses nasales travaillent comme un binal et septal, le réseau artériolo-
échangeur thermique à changement capillaire ralentit le flux aérien et
de phase26. En fournissant les calories accroît les transferts thermiques de la
nécessaires à l’évaporation d’une par- muqueuse vers l’air inhalé. Nécessité
tie de l’eau contenue dans les sécré- importante jointe à une géométrie
tions nasales, le sang turbinal s’enri- nasale optimale : seule une muqueuse
chit en frigories dans les fosses turbinale saine permet à la ventilation
nasales. Ce refroidissement, corres- de repos exclusivement nasale des
pondant aux calories livrées pour l’éva- transferts thermiques optimaux. L’éva-
poration, est le fruit d’un transfert ther- poration est donc aussi un procédé de
mique quantitativement important. refroidissement du sang turbinal capa-
Les variations de température de la ble de gagner les sinus caverneux.
muqueuse turbinale18 selon le mode Ainsi, l’appareil broncho-alvéolaire n’est
de ventilation ont été évaluées chez plus l’unique cible physiologique de la
l’adulte, à hauteur de la tête du cornet ventilation nasale, ce que l’olfaction
inférieur, à plusieurs températures de montrait déjà.
l’air atmosphérique (22 +/- 1,0°C pour Bref, la VNO associe des manifesta-
les valeurs qui suivent) : tions physiques et biologiques liées à
1. Le passage de la ventilation nasa- l’interaction air-muqueuse. Grâce au
le de repos à la ventilation nasale pro-
fonde abaisse la température turbinale
de 4,62 +/- 2,23°C.
2. L’inspiration nasale profonde sui-
vie d’une expiration orale, pour éviter
d’attiédir la muqueuse nasale avec l’air
expiratoire, abaisse la température tur-
binale de 7,67 +/- 4,20°C.
3. La substitution de la ventilation
orale à la ventilation nasale de repos,
élève la température turbinale de 6,42
+/- 2,83°C.
4. En ventilation orale profonde, la Figure 10
température de l’air inhalé dans la tra-
Seule collatérale intra crânienne de la
chée cervicale reste plus basse de 4 à carotide interne, l’artère ophtalmique s’en
5°C par rapport à sa valeur en ventila- détache dès la sortie de celle-ci du sinus
tion nasale de repos (suscitant une caverneux. Pour Flammer et al.12, la régu-
réaction bronchique chez les patients lation du débit sanguin oculaire maintient
sensibles). le pôle dorsal de l’œil à une température
constante (document d’après Sobotta 30).
Ainsi, le rôle spécifique des fosses Notons que le refroidissement local d’ori-
nasales dans le conditionnement de gine caverneuse concerne également
l’air est son réchauffement38. Lors de l’hypophyse et l’hypothalamus.

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contrôle valvaire par les peauciers, à la – les frigories correspondantes trans-


sécrétion d’une muqueuse nasale sai- mises par les sinus caverneux aux
ne et à l’apport de chaleur par le sang structures proches du SNC profond
turbinal, l’évaporation stimulée par l’ac- (fig. 10).
célération, la dépression et l’orientation L’intégration fonctionnelle de ces
du courant inspiratoire à la sortie val- transferts donne toute sa dimension à
vaire, produit dans la même opération une thermodynamique nasale très
physique : sous-estimée, quand elle est le fruit
– les calories humides à destinée d’une interaction air-muqueuse nasale
broncho-alvéolaire ; souvent altérée.

4 - L’ÉCHANGEUR THERMIQUE CAVERNEUX À CONTRE-COURANT


Anatomiquement, chez certains opposés, l’entrée du fluide chaud res-
mammifères, le réseau admirable (rete tant contiguë à la sortie du fluide
mirabile) de Galien2 (fig. 11) est un dis- froid. Fait capital, ce type de circula-
positif qui accroît l’efficacité des tion rend les transferts thermiques
échanges thermiques entre le sang beaucoup plus efficaces que si les
artériel carotidien et le sang veineux flux artériel et veineux intra caverneux
intracaverneux sans les mélanger. circulaient dans le même sens. Le
Physiquement, le sinus caverneux rôle d’échangeur thermique des sinus
humain a la structure d’un échangeur à caverneux a été découvert en met-
contre-courant 26, les circulations arté- tant en évidence le Refroidissement
rielle et veineuse s’y font en sens Cérébral Sélectif (RCS).

5 - LE REFROIDISSEMENT CÉRÉBRAL SÉLECTIF


Baker et Hayward1 ont montré que gique en raison d’un métabolisme
le rete mirabile protège de l’hyper- cérébral plus exothermique que celui
thermie le cerveau du chat ou du chien de nombreux autres tissus.
en le refroidissant sélectivement (fig. L’étude des variations des tempé-
12). En 1995, Cabanac7 a publié le pre- ratures nasale (de l’air inhalé), artériel-
mier ouvrage sur le RCS humain. le (dans l’aorte puis dans l’hexagone
Celui-ci est doublement avantageux de Willis après traversée du sinus
lors de l’hyperthermie14 : caverneux) et cérébrale, chez le chat
– pour les muscles car le respect de endormi, montre la succession ins-
l’hyperthermie centrale favorise l’effi- tructive des transferts thermiques mis
cacité du travail musculaire ; en œuvre par le RCS au cours du som-
meil 2.
– pour le cerveau, car il refroidit ce
viscère si vulnérable à l’hyperthermie. • Lors du premier sommeil,
Or, au repos, la thermorégulation – du fait de la vasodilatation nasale
cérébrale est une nécessité physiolo- commandée par le SNA, l’évaporation

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APPROCHE ACTUELLE DU TRAITEMENT DES TROUBLES DE LA VENTILATION NASALE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT

Figure 11
Anatomiquement, chez certains mammifères, lors de
sa traversée du sinus caverneux, l’artère carotide
Figure 12
étend considérablement sa surface pariétale en pre-
nant la forme du réseau admirable (rete mirabile) de Chez des sujets rendus hyperthermiques par l’exercice
Galien dont les parois sont pratiquement réduites à musculaire, en ne permettant plus l’évaporation nasale,
l’endothélium vasculaire (d’après Baker 3). Le «réseau l’inhalation d’air saturé en eau arrête le refroidissement
admirable» de Galien est un échangeur thermique uti- caverneux : il n’y a plus de RCS. La transpiration cutanée
lisé par certains mammifères pour leur refroidisse- prend le relais en abaissant la température centrale donc
ment cérébral sélectif œsophagienne ; et la température tympanique rejoint la
température œsophagienne (d’après White et Cabanac 43).

réchauffe l’air inhalé et refroidit simul-


tanément le sang veineux turbinal qui réchauffement de l’air inhalé, donc le
gagne le sinus caverneux ; refroidissement caverneux ;
– le sang carotidien, arrivé à la tem- – le sang carotidien parvient dans
pérature aortique dans le sinus caver- l’hexagone de Willis à la température
neux, en part refroidi vers l’hexagone aortique ;
de Willis ; – la température cérébrale monte
– la température du cerveau restant au-dessus de la température aortique.
inférieure à la température aortique • En se rendormant, les différents
malgré la chaleur produite par son paramètres reprennent les valeurs
métabolisme, témoigne d’un RCS. du premier sommeil.
• Lors d’un réveil provoqué, Certes, le sinus caverneux humain
– la vasoconstriction nasale com- ne présente pas de rete mirabile. Mais
mandée par le SNA, diminue le la longueur et la structure très allégée

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de la paroi carotidienne dans son tra- 5 - 1 - Relations sommeil


jet intra caverneux28, la proximité et le ventilation nasale
volume des sinus sphénoïdaux sont
des facteurs anatomiques favorables Le sommeil est un phénomène
aux transferts thermiques. Au cours énergétique17 dont la phase para-
d’interventions neurochirurgicales23, doxale est la plus sensible aux modifi-
le refroidissement léger des fosses cations thermiques. Or, nombre de
nasales, à l’aide d’un gaz humide, troubles du sommeil 13 et du compor-
abaisse la température cérébro-ventri- tement diurne de l’enfant et de l’ado-
culaire de 0,2°C malgré une tempéra- lescent trouvent leur origine dans un
ture rectale élevée. Mariak et al. ont RCS défectueux. L’identification et le
mesuré21 directement la température suivi des troubles du sommeil aide
des lobes frontaux au-dessus de la donc au dépistage du dysfonctionne-
lame criblée dans un contexte neuro- ment nasal. Leur expression clinique,
chirurgical ; après extubation, une ven- très polymorphe mais semblable à
tilation nasale profonde consciente de celle que l’on observe lors des
3 minutes provoque, à la demande, un apnées obstructives13, reste souvent
refroidissement local au-dessous de la la même chez le même patient :
température œsophagienne (index de
– troubles du sommeil
la température aortique) atteignant jus-
qu’à 0,1°C / min, et confirme l’exis- (retard à l’endormissement ; per-
tence d’un RCS d’origine nasale. turbations du déroulement du
sommeil avec ronflements, venti-
Physiologiquement, la températu-
lation orale, hyperextension crâ-
re de la membrane tympanique4 est
nio-cervicale, agitation, somnam-
un index fiable de la température
bulisme, énurésie, interruptions
cérébrale. L’hyperthermie passive par
fréquentes du sommeil, sueurs,
immersion dans un bain chaud 43
angoisses nocturnes, cauche-
entraîne une augmentation du débit
mars ; réveil précoce, lent et diffi-
inspiratoire et une hyperpnée. La
cile avec impression de sommeil
consommation en oxygène ayant
inefficace) ;
conservé sa valeur de repos, ne justi-
fie pas cette hyperpnée. Celle-ci est - troubles associés du comporte-
comparable au halètement thermique ment diurne
animal, facteur de RCS, la tempéra- (épisodes de somnolence, dété-
ture tympanique restant inférieure à rioration des capacités de mémo-
la température œsophagienne pour risation, difficulté à fixer son
un débit donné. attention, retard scolaire, cépha-
Bref, l’absence de calorimétrie lées du réveil, troubles caracté-
cérébrale quantitative 7 n’autorise plus riels pouvant aller jusqu’à la
à nier l’existence d’un RCS humain. Et névrose).
l’influence favorable du rétablissement Or, un traitement efficace du dys-
thérapeutique de la VNO sur le RCS fonctionnement nasal permet d’amen-
enrichit encore le faisceau de pré- der ces symptômes quand la patholo-
somptions concernant la réalité de ce gie de la muqueuse est encore
refroidissement. réversible.

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APPROCHE ACTUELLE DU TRAITEMENT DES TROUBLES DE LA VENTILATION NASALE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT

5 - 2 - Refroidissement cérébral gement de côté de l’hémisphère domi-


d’origine cutanée nant. Ces relations confirment les liens
entre RCS et VNO.
L’évaporation à hauteur de son cuir
chevelu permet au marathonien22 de 5 - 4 - Effets du traitement
supporter une hyperthermie pouvant orthopédique ou chirurgical
atteindre 41,9°C pour 18,8°C de tem-
sur le sommeil
pérature extérieure sans signes cli-
niques de coup de chaleur. Clinique- et le comportement
ment, le fait pour un patient de mouiller
Autrefois l’amygdalectomie, asso-
son oreiller en dormant traduit la réac-
ciée ou non à l’adénoïdectomie, repré-
tion sudorale secondaire à la défaillan-
sentait le traitement de choix des
ce de son RCS d’origine nasale afin
troubles de la ventilation nasale.
d’accroître l’évaporation à hauteur de
Actuellement, le refus des ORL de
son cuir chevelu pour refroidir son cer-
procéder à l’ablation systématique des
veau en inversant le courant dans ses
tissus lymphoïdes pharyngés hyper-
veines émissaires6,7.
trophiés résulte en grande partie du
La VNO de repos est d’autant plus fait que l’adéno-amygdalectomie ne
efficace pour le RCS que son condi- conduit pas toujours à l’amélioration
tionnement de l’air inhalé est meilleur ventilatoire escomptée 27. Pourquoi ?
que celui qu’opère la ventilation orale, Parce que, dans de nombreux cas, le
et qu’elle lui associe spécifiquement la dysfonctionnement ventilatoire relève
production de frigories utiles. Or d’une pathologie précisément nasale
celles-ci servent d’autant mieux le que cette intervention ne règle pas et
refroidissement des structures ner- qui est elle-même à l’origine :
veuses para-caverneuses qu’elles
– de l’hypertrophie des tissus lym-
sont moins polluées par la chaleur
phoïdes pharyngés ;
ambiante, leur production étant
proche des sinus caverneux. Enfin, en – et d’une Dysmorphie Oro-Narinaire,
limitant les pertes sudorales, la VNO d’origine dysfonctionnelle34,35 clinique-
tire un parti maximal des transferts ment identifiable (fig. 13).
thermiques qu’elle réalise. Une thérapeutique efficace doit
donc s’adresser autant à la pathologie
5 - 3 - Influence du cycle nasal de la muqueuse nasale qu’aux dys-
morphies squelettiques. En corrigeant
sur l’activité
les déficits oro-narinaires transversaux
électrocorticale 41,42 par expansion orthopédique prémaxil-
L’activité EEG de chaque hémi- laire, en association avec le traitement
sphère cérébral domine alternative- complémentaire médical et/ou chirur-
ment celle de l’autre. Le changement gical de la pathologie de la muqueuse
de côté de l’hémisphère dominant est et des dysmorphies, septales et/ou tur-
directement corrélé au changement binales, et en sachant que l’indication
de phase du cycle nasal. Forcer le (non systématique) d’ablation des
patient à ventiler par la fosse nasale la hypertrophies adéno-amygdaliennes
plus congestionnée provoque un chan- relève du spécialiste ORL. En termi-

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JACQUES TALMANT, JOËL DENIAUD

a
Figures 13 a et b
a : certains troubles morphologiques sont plus que de simples variations anatomiques. Il en est ainsi de la dysmor-
phie oro-narinaire (à droite) caractérisée par l’insuffisance à dominance ventrale du développement transversal
de la partie narinaire de l’orifice piriforme, des arcs incisivo-canins, maxillaire et mandibulaire (d’après van der
Linden et Duterloo 39).
b : le visage de l’adénoïdien illustre les adaptations posturales, labio-narinaire et labio-mentonnière, de l’enveloppe
faciale liées à l’obstruction nasale. Associées aux déficits transversaux du soutien dento-squelettique et au dys-
fonctionnement des valves narinaires, ces postures sont réversibles quand cesse leur cause (d’après Linder-
Aronson 19).

nant enfin par une rééducation de la tie d’un traitement d’autant plus efficace
ventilation nasale. qu’il aura été entrepris précocement ;
• Un bilan immuno-allergologique • Le traitement chirurgical des
s’impose dès le diagnostic orthodon- dysmorphies septales ou turbinales
tique initial chaque fois qu’une allergie associées peut être indiqué en fin de
est suspectée. Une désensibilisation traitement orthopédique, de façon à per-
sera entreprise dès le début du traite- mettre à l’ORL d’intervenir dans un envi-
ment ODF. Sa durée ne doit pas décou- ronnement nasal plus favorable à l’ob-
rager : la persévérance fait souvent par- tention d’un bon résultat chirurgical.

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APPROCHE ACTUELLE DU TRAITEMENT DES TROUBLES DE LA VENTILATION NASALE DE L’ENFANT ET DE L’ADOLESCENT

L’appareil d’expansion doit être remis – par le patient, afin qu’il réalise l’im-
en place en fin d’intervention en le main- portance de son investissement per-
tenant tant que le rétablissement d’une sonnel pour obtenir un résultat stable en
VNO n’aura pas été obtenu. La résolu- parvenant à garder son appareil en
tion d’une déviation septale et la régres- bouche pendant son sommeil.
sion (au moins partielle) d’une hypertro- Ainsi, l’efficacité thérapeutique de
phie lymphoïde peuvent survenir du fait l’expansion prémaxillaire corrobore
du seul traitement orthopédique. l’étroitesse de la relation entre dys-
• La rééducation de la ventilation fonctionnement de la ventilation nasale
nasale marque la dernière étape du trai- et dysmorphies oro-nasales. Elle
tement aidant le patient à reprendre le témoigne de l’intégration morpholo-
contrôle vasomoteur de sa muqueuse gique et physiologique des régions, ora-
nasale. Le port nocturne d’une double le et narinaire, de l’enveloppe faciale
gouttière, confectionnée à partir des que des approches trop spécialisées
arcades obtenues en fin de traitement considèrent séparément en dépit de ce
(façon positioner), est un moyen à utili- que partagent l’anatomie et la physiolo-
ser avec compétence : gie d’orifices voisins, et malgré leurs
– par le praticien, pour fixer les objec- contributions conjointes, permanentes
tifs que sa thérapeutique doit aider le et complémentaires témoignant du
patient à atteindre sans le décourager ; caractère oro-nasal de la ventilation.

6 - DÉFINITION PHYSIOLOGIQUE OPÉRATOIRE DE LA VENTILATION NASALE


DE REPOS OPTIMALE
La morphologie oro-narinaire du la correction à la fois des troubles du
visage est ainsi associée à la façon rangement incisif et des déficits trans-
dont, au repos, chaque patient utilise versaux prémaxillaires du soutien
la mécanique de son enveloppe facia- labio-narinaire qui contribuent au dys-
le32 pour contrôler le fonctionnement fonctionnement de la ventilation nasale
de ses valves narinaires, compte tenu de repos. Nécessaire au traitement de
des capacités de transferts ther- ces encombrements, le rétablissement
miques de sa muqueuse nasale. La de la VNO est un objectif thérapeutique
réponse morphologique 15,19,35 à la plus bénéfique que la seule normalisa-
demande physiologique que la face tion de la résistance nasale en ortho-
doit satisfaire sans répit est finalement statisme.
le fruit du contrôle postural par les Finalement, sa définition physio-
peauciers des ouvertures, orale et nari- logique fait de la ventilation nasale
naires, de l’enveloppe faciale. Le traite- optimale34 une «ventilation de repos,
ment vise à rétablir la VNO afin d’opti- spontanément et exclusivement nasale,
miser ces postures. y compris la nuit, en décubitus pendant
Au cours de la croissance, l’appari- le sommeil». Opératoire, cette défini-
tion d’une dysmorphie de l’arc incisi- tion physiologique fixe les critères du
vo-canin maxillaire permanent appelle diagnostic clinique marquant la part pro-

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prement muqueuse du dysfonctionne- nasale9 et rend la VNO plus exigeante


ment ventilatoire : les caractéristiques tout en produisant plus de frigories
du sommeil, celles du comportement nasales ;
diurne, les adaptations posturales des – parce que la demande physiolo-
tissus mous cervico-céphaliques et gique de RCS au repos augmente lors
faciaux, auxquels s’ajoutent les mani- de certaines phases du sommeil ;
festations obstructives des voies aéri- – parce que le pic de sécrétion
fères supérieures, cliniques, radiogra- d’hormone de croissance survient au
phiques voire rhinomanométriques. cours de la première partie de la nuit
Pourquoi tant exiger de la VNO de (une poussée de croissance peu
repos pendant le sommeil ? après l’éruption incisive maxillaire
– Parce que le régime circulatoire pourrait témoigner d’un meilleur
en décubitus favorise la congestion RCS).

7 - CONCLUSION
La ventilation de repos mobilise En optimisant les performances glo-
deux types d’échanges énergétiques. bales de la ventilation de repos par rap-
La dynamique du contenant thora- port à l’énergie investie, les écono-
cique transmet à son contenu aérien mies qu’elle réalise achèvent de
l’énergie cinétique nécessaire pour en caractériser la V entilation nasale de
assurer le renouvellement dans les repos dite «Optimale». Sa contribu-
voies aérifères et le conditionnement tion à la thermorégulation intracrâ-
hydrique et thermique par ces mêmes nienne achève de différencier la venti-
voies. Le meilleur réchauffement de lation nasale de la ventilation orale.
l’air inspiré se fait lors de la ventilation Ainsi, la faculté de contribuer en
nasale10. Ce réchauffement diminue le temps opportun aux optimisations
travail de conditionnement trachéo- fonctionnelles oro-nasales et postu-
bronchique ; et le refroidissement vei- rales, grâce à la maîtrise de certaines
neux turbinal associé contribue au formes faciales, place les perspectives
RCS, lequel réduit les dépenses éner- thérapeutiques de la Médecine et de
gétiques liées à la transpiration, en la Chirurgie de la Face, ODF comprise,
même temps qu’il optimise le som- bien au-delà des objectifs qui leur sont
meil, autre phénomène énergétique. couramment assignés.

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