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PRÉSENTATION DU DÉBAT :

Comment penser la démocratie aujourd’hui ?


La démocratie est l’idée que la société doit s’organiser en attribuant le pouvoir
souverain au peuple.
C’est une bien vieille idée puisqu’elle est apparue dans la Grèce du VI ème siècle avant J-
C. Étouffée par l’impérialisme romain, elle a trouvé une reviviscence à l’époque moderne
quand il a fallu surmonter l’arbitraire du féodalisme et de ses séquelles monarchiques.
Elle est ainsi parvenue jusqu’à nous. Mais elle apparaît aujourd’hui bien fatiguée. Si la
démocratie est invoquée comme principe par la plupart des États de la planète, nombreux
sont ceux qui affichent d’elle un masque gravement déformé. Et même dans les États qui
furent les pionniers de la démocratie moderne, on la voit remise en cause par des
mouvements dits « populistes » en ce qu’ils préconisent des mesures autoritaires en se
prétendant portes-parole des sentiments du peuple.
Il faudra nous efforcer de comprendre cette faiblesse contemporaine de la démocratie.
C’est pourquoi nous serons amenés à la référer à ses grands théoriciens du passé, mais
aussi à apprécier son inflexion liée à ses démêlés avec le libéralisme.
Notre approfondissement des caractères de cette évolution contemporaine de la
démocratie devrait nous permettre de mettre en évidence les menaces mortelles qui pèsent
sur elle, mais aussi l’émergence de pratiques sociales qui ouvrent la possibilité d’un nouveau
printemps de la démocratie.
Peut-être saurons-nous alors plus clairement comment aller vers une démocratie
vivante, autrement dit vers une véritable maîtrise collective de notre avenir ?

____________________________________

Introduction
Nous nous sommes réunis ce soir autour d’un mot « démocratie »
Nous ne nous connaissons pas forcément, mais au moins nous savons que nous avons
un point commun : nous nous sentons très concernés par l’idée de démocratie.
Nous sommes très concernés par la démocratie parce que nous avons à faire avec la
démocratie – notre Etat ne s’affirme-t-il pas démocratique ? – Constitution article 3 :
« La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et
par la voie du référendum. »
Or la démocratie se définit comme la souveraineté du peuple sur le pouvoir public – le
pouvoir qui organise la vie sociale.
Qi’est-ce que la souveraineté ? C’est l’instance de décision ultime concernant les choix
publics.
Au-delà de ce que proclame la Constitution, sommes-nous effectivement en
démocratie ?
Des doutes :
J’ai lu dans la presse que le gouvernement tardait à mettre en route le processus de
recueil des signatures concernant le RIP voté par les parlementaires sur le projet de
privatisation de l’ADP.
Sans parler du non-respect du résultat du référendum de 2005.
Je vous propose qu’on ne s’arrête pas à cette question, du moins maintenant, mais que
l’on considère comme acquis que nous sommes en démocratie :
Par déférence envers nos aînés qui ont vécu le nazisme Nous pouvons débattre
librement ce soir de la bonne manière de s’organiser en société. Et cette liberté, nos aînés ne
l’avaient plus, et ils se sont battus durement pour la retrouver et nous la léguer.
Mais ceci étant posé la question de ce soir – « Comment penser la démocratie
aujourd’hui ? » – suppose que l’on ne vit pas la démocratie comme la solution à notre
problème de vivre-ensemble, mais qu’elle fait elle-même problème.
En tant qu’elle est une manière d’élaborer le pb contemporain de la démocratie, la
réponse à la question – « Comment penser la démocratie aujourd’hui ? » – a 2 versants, un
versant rétrospectif et un versant prospectif, autrement dit :
1– Comment la démocratie en est-elle arrivée à poser ainsi problème ?
2– Comment faire évaluer la démocratie pour qu’elle réalise ses promesses ?
La réponse à 1 devant éclairer les possibilités de réponse à 2.
Qu’on note bien que notre approche est philosophique : nous cherchons à déterminer
la bonne idée de la démocratie, compte-tenu des déboires que cette idée, telle qu’elle a été
comprise par le passé, à occasionnés hier et aujourd’hui. L’approche philo vise toujours
l’universel : nous voulons aller vers la bonne idée de la démocratie, celle qui puisse être
reprise toujours et partout.
Ainsi nous n’avons pas la même démarche que notre voisin le sociologue J. Viard qui
vient de publier « l’implosion démocratique » M. Viard part des faits sociaux contemporains
– la révolution numérique, la crise écologique, la crise identitaire post-effondrement du
communisme – et propose des pistes de réforme pour réaliser une démocratie vivante.
Nous nous poserons plutôt la question : qu’est-ce qui était défaillant dans l’idée
démocratique, pour qu’elle nous amène aux impasses contemporaines ?
Viard se préoccupe plutôt de mesures politiques pour sortir de l‘impasse, nous voulons
penser valeurs qui devraient nous guider pour ne pas y entrer.
Cependant nous revendiquons une supériorité de l’approche philosophique car,
comme le dit Castoriadis (1983) « penser sans restriction est la seule manière d’aborder les
problèmes et les tâches »

D’où vient l’idée de démocratie ?

Elle vient de la Grèce antique


L’apparition de l’idée de démocratie a été concomitante de la diffusion du logos dans
la société grecque.
Cela s’est fait au long d’un processus qui semble avoir commencé au -VIII° siècle, et qui
apparaît acquis au début du VI° siècle avec le personnage de Thalès.
Le logos, c’est le discours rationnel. Il s’oppose au muthos qui est le discours
mythique.
Toutes les espèces vivantes ont un biotope assigné en lequel elles s’épanouissent, et
hors duquel elles dépérissent – le bovin a besoin d’herbe, comme l’hirondelle d’insectes
volant
Toutes sauf une : l’espèce humaine. C’est pourquoi l’individu humain a besoin de
justifier sa situation dans le monde, et plus particulièrement sa situation dans la société.
La parole mythique est la première et la plus universellement répandue forme de
réponse à ce problème : pourquoi suis-je ici et dans cette condition ?
Elle est caractérisée par le recours à la volonté d’êtres surnaturels (les dieux) qui ne
peut être contestée. De plus c’est une parole révélée donc définitive (sacrée dit-on). Enfin
elle est proférée par une élite qui a une relation privilégiée aux dieux (les prêtres, mais aussi
les rois).
C’est pourquoi la parole mythique est tout-à-fait adaptée à une société organisée selon
des rapports de domination par la force : il suffit que les dominants se fassent reconnaître
comme les portes-parole des volontés divines.
La parole mythique est la parole élitiste par excellence.
Au contraire le logos a une origine populaire. Car le discours rationnel a d’abord été
le discours de la maîtrise de la réalité, afin d’en tirer les ressources pour vivre.
En effet la forme basique de la raison humaine, mais qui se trouve déjà dans le mode
animal, est la saisie de séquences causales dans l’environnement naturel – le bois flotte, mais
non la pierre – , et la reprise de ces séquences causales à son profit – construire une
embarcation en bois.
Le logos – le discours rationnel – est d’abord l’intégration dans le langage de cet ordre
des nécessités, manifesté par les rapports de causalité dans la nature – c’est pour cela que
les principes fondamentaux du logos sont les principes de non-contradiction et de déduction
– le premier permet d’identifier sûrement une réalité, et le second d’en tirer la prévision de
réalités à venir – donc d’anticiper – en utilisant ce bois j’aurai un arc souple et solide.
Ce que ne réalise pas du tout le discours mythique qui est capable de faire parler un
serpent et de faire naître une femme de la côte d’un homme.
La diffusion du logos dans haute Antiquité grecque doit énormément au
développement des échanges marchands en Méditerranée orientale. Affrêter un bateau,
pour un voyage de plusieurs semaines afin de faire des affaires dans plusieurs ports le long
des côtes demande effectivement une grande maîtrise du logos.
De plus faire des affaires implique toujours des litiges, et ceux-ci doivent être réglés de
manière à pacifier les relations car il n’y a rien de plus nuisible au commerce qu’un climat
d’insécurité.
Le premier usage politique du logos (politique = concernant l’organisation de la cité.)
a été dans la pratique judiciaire ; très tôt – dès le VIIIème siècle.
On ne plus fonde plus l'acte de justice sur une sentence royale, ni sur une épreuve
ordalique, mais sur un jugement prononcé par un juge au-dessus des parties, au terme d'un
débat contradictoire qui lui a permis d'examiner et de comparer les arguments afin d'amener
au jour la vérité objective. C’est le moyen le plus sûr de parvenir au jugement qui mettent
tout le monde définitivement d'accord.
Désormais la justice se rend de plus en plus sur l’agora – la place publique – qui
devient désormais le centre de la cité.
Dans l'agora, tout le monde a une égale possibilité d'accès aux règles qui régissent les
décisions (le droit). D'ailleurs il s'agit de l'époque où en Méditerranée orientale, l'écriture
n'est plus privilège royal, mais devient accessible à tous. Tout le monde peut donc avoir accès
aux textes de lois, les discuter, en vérifier l'application.
On comprend que la révolution judiciaire en a d'emblée appelé une autre,
proprement politique, qui a abouti à la fondation de la démocratie grecque, laquelle est
acquise au début du VIème siècle.
Ce qui est décisif dans ces transformations, c'est la nouvelle importance sociale que
prend la parole. Elle devient le principal instrument de pouvoir, remplaçant, et cela est
absolument inédit, la possession des armes et des chevaux.
Mais c'est une parole métamorphosée. Elle n’est plus le propre de "maîtres de
vérité" (le devin, le poète, le roi) c'est-à-dire sacrée, qui oblige aussitôt prononcée,
impérative. Désormais est privilégiée une parole qui trouve toute sa valeur en elle-même.
Tout membre du corps social est habilité à la dire, et elle ne s'impose que par l'accord de
tous. C'est donc une parole-dialogue, exposée à l'examen public, qui peut être remise en
cause et améliorée.
Car cette parole ne prend plus sa valeur de celui qui la prononce : elle contient en elle-
même ses propres critères de valeur – les règles de la logique. Le logos est le discours réglé :
tout ne peut être dit, un certain nombre de propositions sont d'emblée invalidées, celles qui
sont incohérentes.
L’idée de la démocratie, ce fut d’abord la reconnaissance du pouvoir du logos – de la
raison donc – et son application aux affaires publiques. Ce pouvoir, c’est d’abord le pouvoir
de mettre d’accord, ou plutôt d’ouvrir la possibilité de se mette d’accord, plutôt que d’entrer
dans un rapport de force. C’est pourquoi le pouvoir du logos écarte la violence endémique
qui sévit dans une société qui ne s’organise qu’à partir des rapports de force : elle rend la
société globalement plus forte, et pour chacun plus heureuse : peuvent s’y développer les
talents et les capacités créatrices.
De plus elle permet d’impliquer le peuple dans la politique puisque chacun est égal
devant le logos, c’est-à-dire au-delà des situations sociales différentes réalise une unité de la
cité.
Comme l’enseignait Aristote : l’homme seul possède le logos car c’est par ce moyen
qu’il peut déterminer « ce qui est utile ou nuisible et, par conséquent aussi, ce qui est juste
ou injuste » donc ce qui est bon et juste pour la cité.
La démocratie a d’emblée été directe : c’est l’assemblée des citoyens d’Athènes
l’Ecclesia, réunis pour cela sur l’agora qui prenait les décisions concernant l’organisation et
l’avenir de la cité.
C’est pourquoi en notre société, même si la plupart des décisions concernant l’Etat ne
sont pas démocratiques, nous ne nous excluons pas du champ démocratique : puisque nous
pouvons utiliser librement le logos pour argumenter sur les affaires de la cité
Mais les femmes, les esclaves, et les étrangers étaient exclus de la citoyenneté.
Pourquoi la démocratie athénienne ne s’est-elle pas généralisée de par le monde,
pourquoi s’est-elle assez vite affaiblie pour succomber à partir de la fin du IV siècle sous les
invasions macédonienne puis romaine ?
Ce fit sa force – le logos – devint sa faiblesse. Elle s’est affaiblie par le populisme, c’est-
à-dire un usage perverti du logos qui tout en maintenant l’aspect formel de l’argumentation
rationnelle, vise à obtenir des réactions émotionnelles du peuple.
La victime prémonitoire de cet usage du logos – la sophistique – a été Socrate,
condamné à mort en -399 par un tribunal populaire, dans le parfait respect des formes
démocratiques. Et ce n’est pas un hasard. Il a été mis en accusation par des sophistes parce
qu’il avait constamment dénoncé, dans son activité de philosophe de rue, à les dérives de
l’usage du logos par les sophistes.
La sophistique est une perversion du logos parce que, au moyen de procédés
rhétoriques, elle fait passez l’intérêt particulier de l’orateur pour l’intérêt public. En
particulier, le politicien sophiste – qu’on appelait alors le démagogue – adore utiliser la colère
légitime des gens pour incriminer celui qui lui apparaît comme une bonne figure de
responsable afin d’obtenir ainsi un plus grand nombre de suffrage. Son discours vise à faire
réagir au lieu de faire réfléchir.
Athènes s’est affaiblie et est devenue la proie des empires voisins parce sur l’agora, le
peuple a accumulé des décisions réactives nocives à l’intérêt public.

La démocratie moderne

Spinoza
Spinoza apparaît être le premier à promouvoir l’Etat démocratique à l’époque
moderne.
Le point de vue selon lequel est abordé le problème politique à l’époque moderne n’est
plus comme dans l’Antiquité, le point de vue de la collectivité, mais le point de vue du sujet
individuel (Descartes est passé par là).
Spinoza montre que l’individu ne peut que chercher à satisfaire ses désirs. C’est son
droit naturel. Mais c’est aussi le droit naturel de chacun de ses congénères. C’est pourquoi il
rencontre inévitablement conflits, haine, violences, et finalement une existence précaire et
misérable au lieu d’obtenir simplement les satisfactions qu’il visait.
C’est pourquoi sa raison lui fait voir qu’il lui est plus utile de renoncer à la puissance de
satisfaire ses désirs pour la transférer totalement à la société. Il sera dès lors tenu de se
conformer, dans ses comportements au commandement de cette société. La démocratie
c’est l’union – qu’il présente comme un pacte, au moins tacite (toujours le présupposé
individualiste) – des hommes qui forment un Etat en se soumettant au commandement du
souverain. « Dans cet État en effet nul ne transfère son droit naturel à un autre de telle sorte
qu'il n'ait plus ensuite à être consulté, il le transfère à la majorité de la Société dont lui-même
fait partie ; et dans ces conditions tous demeurent égaux, comme ils l'étaient auparavant
dans l'état de nature. »
En effet transférer ainsi sa puissance d’agir ce n’est pas renoncer à sa liberté, c’est lui
donner sa forme la plus raisonnable. L’essentiel de la liberté : la liberté de penser et de
donner publiquement son opinion est en effet inaliénable. En effet l’Etat démocratique qui
est l’émanation de sa raison ne saurait s’en priver. Un Etat qui supprimerait la liberté
d’opinion se condamnerait lui-même, car le pacte qui le légitime serait rompu.
Avec une précision essentielle : la liberté d’opinion est bien sûr reconnue qu’autant
qu’elle relève de la raison : on doit pouvoir argumenter l’opinion qu’en exprime en public.
Mais le souverain peut et doit même réprimer les opinions qui ne sont que l’expression de
passions (comme le font nos lois contre le racisme, contre le révisionnisme historique, etc.)
L’Etat démocratique est le plus naturel parce qu’il exprime l’égalité de l’état de nature
et permet la liberté.
Le grand combat de Spinoza c’est déjà, 1 siècle avant les Lumières, la lutte de la raison
contre la superstition. Et la superstition qui est toujours l’expression de passions liées à la
peur – « La cause d'où naît la superstition, qui la conserve et l'alimente, est donc la crainte »
Montesquieu
Les grands bouleversements des siècles précédents – les grandes découvertes, les
guerres de religion ont remis en cause l’idée portée par l’idéologie thomiste, qu’il pouvait y
avoir un seul gouvernement, une seule vérité, et des lois valides partout et toujours.
Dès lors vers quoi se tourner pour trouver des lois légitimes ? En tous cas Montesquieu
est le penseur qui a décroché les lois qui organise une société de toute réalité transcendante,
que ce soit les Idées de Platon, ou le Dieu du christianisme.
Il les a rapportées aux conditions de vie des peuples auxquelles elles doivent
s’appliquer. C’est le sens de sa célèbre définition : « les lois sont les rapports nécessaires qui
découlent de la nature des choses » ( et non d’un surnaturel quel qu’il soit)
Dès lors la diversité des législations n’est plus un scandale (comme l’exprimait Pascal
écrivant : « Vérité en deçà des Pyrénées, erreur au-delà »)
Cela constitue une puissante ouverture démocratique car ceux qui connaissent le
mieux la nature des choses sont ceux qui vivent au milieu d’elles avec elles, soit les habitants
d’un territoire.
De même le pouvoir politique ayant perdu toute légitimité transcendante, n’étant plus
adossé à des croyances, pourrait aisément devenir arbitraire et tyrannique – car tout
pouvoir, s’il n’est pas limité du dehors tend à l’abus. Montesquieu montre que le seul remède
est une organisation institutionnelle qui sépare clairement les pouvoirs éxécutif, législatif et
judiciaire.
La démocratie est une république (nature du gouvernement : où le premier magistrat
est élu pour un temps déterminé) où le peuple a la souveraine puissance (source du pouvoir)
Le peuple peut élire, peut voter des lois, mais ne peut agir d’où la nécessité d’un sénat
(au sens romain : fonction exécutive)
De toutes façons, pour que la démocratie fonctionne, il faut une vertu politique du
peuple, soit un amour de la patrie qui la fasse préférer à soi-même.
Montesquieu n’y croit pas trop la république démocratique ne conviendrait qu’à des
Etats petits, vivant dans la frugalité.

Condorcet
Progrès de la raison -> progrès des sciences -> liberté des hommes
-> Accès au savoir pour tous ->
délitement des relations de pouvoir -> égalité de droit et de devoir=> démocratie sans
restriction – persistance d’une inégalité de richesse et de culture, mais réduite, elle sera une
stimulation au progrès et non un obstacle.
Paradoxe de Condorcet : faiblesse du scrutin uninominal lorsqu’il y a plus de 2
candidats alors que les préférences des électeurs sont partagées. Le vainqueur n’est pas
indiscutable : A peut être élu alors que 65% des électeurs plaçaient B devant A.
Elections présidentielles de 2007 : Sarkozy a été élu alors qu’une majorité d’électeurs
préféraient Bayrou à Sarkozy ; Mais Bayrou n’a pas été au 2d tour pcq parmi ceux qui ne
voulaient pas voter S, une majorité préférait Royal à B ; d’autre part parmi ceux qui ne
voulaient pas voter R, une majorité préférait S à B. Pour autant une majorité des électeurs
préférait B à R.
On dit que B était le vainqueur Condorcet de ce scrutin : par rapport, à l’un ou l’autre
des 2 autres candidats une majorité d’électeurs préférait B. Il n’a pas été au 2D tour à cause
de la dispersion des voix.
Remèdes possibles : voter pour une liste de préférence, ou noter chaque candidat de 1
à 10.
Les ennemis de la liberté sont la superstition et le despotisme. Son amie est la science.
Libéralisme économique, démocratie et égalité
1781, « Réflexions sur l’esclavage des Nègres. » : condamnation de l’esclavage.
1790, SUR L’ADMISSION DES FEMMES AU DROIT DE CITÉ, Pour une entière citoyenneté
des femmes à l’égal des hommes.
« Le perfectionnement indéfini de notre espèce est comme une loi générale de la
nature »
Condorcet nous parle d’une société pleine d’avenir alors que nous sommes dans une
société sans avenir.
Rousseau
À l’opposé de Condorcet, R considère que l’histoire n’est le discours du progrès général
de l’humanité, mais plutôt d’une dégradation de la condition humaine dont le résultat est
l’intolérable inégalité entre les hommes actuellement : « L’ho est né libre et partout il est
dans les fers »
L’homme n’es pas naturellement sociable mais les contingences de son histoire l’ont
amené à vivre en société. Il n’en reste pas moins que l’état de société est artificiel et ne peut
fonctionner qu’au moyen de conventions contraignantes
Perspective de sa philo politique : partir de ce fait que les hos sont aujourd’hui
contraints de vivre en société, et chercher les bonnes conventions, celles qui peuvent rendr
el’état de société légitime -> Du contrat social – 1762
Contrat ? Le droit ne doit pas être fondé sur la force, résulter de rapport de domination
car cela est contradictoire : »Qu’est-ce qu’un droit qui périt quand la force cesse ? » Donc
adhérer librement aux lois par contrat.
La liberté est inaliénable (cf Spinoza) : « renoncer à sa liberté, c’est renoncer à sa
qualité d’homme »
Contrat social : « chacun s’unissant à tous, n’obéit qu’à lui-même et reste aussi libre
qu’auparavant » Ce qui ne peut marcher qu’à condition que chacun se donne tout entier (du
coup le don est égal)
Pour chacun sa volonté propre devient une expression unique qui est la volonté
générale (cf Spinoza)
La personne publique formée par ce pacte devient République.
Les contractants (citoyens) prennent collectivement le nom de peuple.
Chaque contractant de vient citoyen – il est engagé comme membre du souverain à
l’égard des particuliers, et comme membre de l’Etat à l’égard du souverain.
Le souverain ne peut avoir d’intérêt contraire aux particuliers qui le composent : ce
serait s’anéantir
Celui qui refuserait d’obéir à la volonté générale y serait contraint par tout le corps : on
le forcera à être libre.
« Le citoyen n’est plus juge du péril auquel la loi veut qu’il s’expose, et quand le Prince
lui a dit : il est expédient à l’Etat que tu meures, il doit mourir »
Le Prince : le peuple désigne – élit – les magistrats chargés de faire appliquer les lois.
L’exécutif ne doit pas être législateur. Nécessité d’un sage législateur pour écrire la
Constitution.
Avantage du petit Etat
« Un peuple est toujours maître de changer ses lois »
Religion nécessaire mais essentiellement pour un culte personnel, intérieur, afin
d’affermir les principes moraux du citoyen.
La démocratie est la seule constitution où le pouvoir exécutif est joint au législatif. Elle
suppose un Etat très petit. Suppose un peuple de Dieux – peut-être un gouvernement si
parfait ne convient-il pas aux hommes ?
« Il n’a jamais existé de véritable démocratie, et il n’en n’existera jamais. »
Rousseau préfère l’aristocratie élective dont lalégitimité serait l’aptitude à gouverner –
de ce point de vue il privilégie l’expérience se référent par exemple au conseil des sages (ou
des anciens) des sociétés amérindiennes, ou au Sénat dans la république romaine.
Avènement des démocraties modernes
L’article VI de la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen de 1789
précise : « La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de
concourir personnellement ou par leurs représentants à sa formation »
L’article XXV de la Déclaration française des droits de l’homme et du citoyen du 24 juin
1793 précise : « La souveraineté réside dans le peuple »
Dans la France révolutionnaire, tous les législateurs, les administrateurs
départementaux et de districts, les juges et le personnel des tribunaux, les juges de paix et
leurs assesseurs, et les municipalités étaient élus ; cependant, seules les deux dernières
catégories étaient élues directement, tous les autres administrateurs, législateurs et
juges l’étaient indirectement par les assemblées électorales. (…) Si on ne mesure la
démocratie qu’au nombre de postes élus, elle a avancé plus loin en France qu’en Amérique.
Les constitutions françaises de 1791, de 1793 et de 1795 ont établi des élections
fréquentes et avec un renouvellement partiel. Cependant, la constitution de 1795 a établi un
système général de « durée limitée. » Des électeurs et des fonctionnaires pouvaient être
réélus seulement après un intervalle de plusieurs années. Election plus fréquentes en France
qu’en Amérique.
En France, toutes les constitutions, sauf celle de 1791, étaient ratifiées au suffrage
direct et a ratification a été faite au suffrage masculin quasi universel.
Aux États-Unis, le suffrage masculin blanc universel a été réalisé dans la période qui
suit la Révolution française et avant la Guerre de Sécession.
France : Le suffrage établi en décembre 1789 a traduit la philosophie selon laquelle
seuls ceux ayant une volonté indépendante ont été autorisés à voter. Ceci a été
mesuré par l’imposition. Les citoyens étaient divisés en quatre catégories : 1* citoyens
passifs qui ont eu des droits civiques seulement ; 2* citoyens actifs qui ont eu seulement le
droit de vote ; 3* éligibles, qui pouvaient être élus ; 4* ceux qui pouvaient être élus député.
Toutes les élections étaient indirectes, exceptées celles pour les municipalités et les juges de
paix.
En raison de l’insurrection du 10 août 1792, la France est devenue une République,
comme les États-Unis. La suppression de la distinction entre citoyens actifs et citoyens passifs
a mené les historiens à conclure que le suffrage masculin universel avait été établi . Ceci est
cependant exagéré parce que les votants à la Convention nationale devaient vivre d’un
revenu ou du produit de leur travail. Les domestiques étaient exclus, de même que les
femmes, les non-résidents, les travailleurs ambulants, les chômeurs, et les enfants
mineurs. Âge du vote à vingt et un ans.
Bien qu’elle n’ait jamais été appliquée, la Constitution de 1793 a fait de la France la
première république démocratique dans l’histoire moderne. Les domestiques n’étaient plus
exclus. Pour la première et seule fois pendant la Révolution, des députés devaient être élus
directement – comme les membres du Congrès américain. Les lois devaient être soumises à
une sorte de référendum. La Constitution de 1793 était la première constitution française
soumise à la ratification populaire. 30 % d’hommes adultes ont voté la ratification de la
Constitution française de 1793.
Dans les années 1790, les États-Unis et la France ont développé deux modèles
différents de démocratie. L’Amérique a développé un pluralisme, un bipartisme, une
politique de groupes d’intérêts. La France n’a pas embrassé ce modèle. Les révolutionnaires
ont rejeté les candidatures proclamées, les partis politiques et les campagnes électorales.
Solliciter les suffrages, briguer des postes étaient les moyens certains d’attirer le
discrédit.
Constitution 1848 : suffrage universel masculin (électeur de 21 ans minimum)

Tocqueville,
De la Démocratie en Amérique, vol II, (Quatrième Partie : Chapitre VI) (1840)

La démocratie (moderne) comporte une contradiction interne : elle vise l’accomplissement


de la liberté et pour cela tend à réaliser l’égalité sociale, amis ce faisant elle secrète
nécessairement un poison social inédit qu’on pourrait nommer : despotisme doux.
Despotisme = perte de liberté
– atomisation de la société par individualisme hédoniste : « L'individualisme est
d'origine démocratique, et il menace de se développer àmesure que les
conditions s'égalisent. »
– Pouvoir tutélaire à tendance totalitaire plutôt bienveillant mais infantilisant
– Réseau de règles dense qui décourage les initiatives singulières, les volontés : ce
pouvoir « il réduit enfin chaque nation a n'être plus qu'un troupeau d'animaux
timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger »
– cette sorte de servitude n’est pas incompatible avec quelques unes des formes
extérieures de la liberté, ni même avec une forme de souveraineté du peuple : « Ils se
consolent d'être en tutelle, en songeant qu'ils ont eux mêmes choisi leurs tuteurs »
« En vain chargerez-vous ces mêmes citoyens, que vous avez rendus si dépendants du
pouvoir central, de choisir de temps à autre les représentants de ce pouvoir; cet usage si
important, mais si court et si rare, de leur libre arbitre, n'empêchera pas qu'ils ne perdent
peu à peu la faculté de penser, de sentir et d'agir par eux-mêmes, et qu'ils ne tombent ainsi
graduellement au-dessous du niveau de l'humanité. »
« Après avoir épuisé tous les différents systèmes d'élection, sans en trouver un qui leur
convienne, ils s'étonnent et cherchent encore; comme si le mal qu'ils remarquent ne tenait
pas a la constitution du pays bien plus qu'a celle du corps électoral.
Il est, en effet, difficile de concevoir comment des hommes qui ont entièrement renoncé à
l'habitude de se diriger eux-mêmes pourraient réussir à bien choisir ceux qui doivent les
conduire; (…) et le peuple, fatigué de ses représentants et de lui-même, créerait des
institutions plus libres, ou retournerait bientôt s'étendre aux pieds d'un seul maître.

Arendt
" ...partout où le monde fait par l'homme ne devient pas scène pour l'action et la parole - par
exemple dans les communautés gouvernées de manière despotique qui exilent leurs sujets
dans l’étroitesse du foyer et empêchent ainsi la naissance d'une vie publique - la liberté n'a
pas de réalité mondaine. Sans une vie publique politiquement garantie, il manque à la liberté
l'espace mondain où faire son apparition. Certes, elle peut encore habiter le cœur des
hommes comme désir, volonté, souhait ou aspiration ; mais le cœur humain, nous le savons
tous, est un lieu très obscur, et tout ce qui se passe dans son obscurité ne peut être désigné
comme un fait démontrable. La liberté comme fait démontrable et la politique coïncident et
sont relatives l'une à l'autre comme deux côtés d'une même chose."
Ainsi, dans la perspective d'Arendt la démocratie est tout simplement l'engagement de tout
citoyen dans les problèmes du vivre-ensemble, et des règles en fonction desquelles il doit
être organisé.
On s'attache généralement aux contenus de l'activité humaine : pourquoi tu fais ceci et non
pas cela ? Mais on oublie que le plus important c'est le sens de l'activité humaine. Pour quoi
agit-on ? Autrement dit, pour quelle valeur ? Pour quoi coupes-tu cet arbre ? Pour exporter
lucrativement ou pour faire des lits à tes enfants qui grandissent. Or, explique Arendt, les
activités humaines peuvent être distinguées selon trois sens :

– le travail, dont le sens est la consommation, soit la destruction de son produit aux fins
d'entretenir sa vie et la reproduire.
– l'œuvre, dont le sens est la construction du monde humain. Le monde humain se construit
en effet d'œuvres humaines dont la valeur, collectivement reconnue (les lits !), permet aux
hommes de se sentir un peu plus chez eux dans cette univers en lequel ils n'ont pas de
biotope naturellement assigné. La première des œuvres est le langage.
– l'action, dont le sens est la réalisation de la liberté humaine. En effet le propre de la liberté
des humains est que, n'ayant pas de valeurs finales assignées par la biosphère (les souris et
l'hédonisme sont des valeurs finales assignées au chat), ils doivent les définir eux-mêmes.
L'action exige donc de définir en commun les valeurs finales en fonction desquelles on veut
vivre, et sur lesquelles on va fonder les règles communes.

Pour Arendt, l'action est donc identique à l'activité politique. C’est la forme par excellence de
la liberté. La liberté s’exerce donc en commun (ce qui est l’opposé de l’individualisme
(Tocqueville)

Le malheur de "la condition de l'homme moderne" (titre d'un livre dans lequel Arendt expose
cette distinction de l'activité selon le sens), est que son activité est massivement déportée du
côté du travail/consommation (pour des intérêts marchands), sens de l'activité qui nous est
commun avec les animaux, qui écrase les deux autres sens, ... et épuise la planète [3] !
Ainsi notre époque serait envahie par le travail au détriment de l’œuvre.
Cette thèse permet d’éclairer un certain nombre de caractères du monde actuel.
– Le travail étant l’activité en laquelle nous sommes – les moins libres – nous la
partageons avec les animaux – il est le terreau humain favorable au totalitarisme
– Les œuvres elles-mêmes ont tendance à être happées par la logique des biens de
consommation ; elles peuvent être consommées et jetées (la consommation
musicale) ; le nom d’un philosophe peut devenir une marque commerciale. Tout cela
met en danger la conservation de la culture qui est sa destination propre.
– L’homme n’exprime pleinement son humanité que dans l’œuvre et dans l’action. Le
fait que l’homme contemporain consacre l’essentiel de son énergie au travail le met
dans un « mal-être » permanent que ne peuvent masquer les plaisirs des
consommations.
– Cette concept Comme le cycle « besoin-travail-consommation » prend une place
croissante, et qu’il signifie prédation sur l’environnement et rejet de déchets, créant
le problème écologique global que nous connaissons.
La démocratie comme "action" légitime la procédure du tirage au sort pour désigner les
représentants populaires dans les instances de pouvoir. En effet Arendt montre que l'action –
la politique – est l'affaire, la grande affaire, de tout être humain. Donc chacun est
potentiellement motivé pour accepter des responsabilités dans le champ politique !

Le totalitarisme supprime la distinction de la sphère publique et de la sphère privée; Il


supprime par là la possibilité d’action, et donc la liberté.

Lefort
La démocratie ne se révèle qu’en opposition au totalitarisme, tout au moins aux
tendances à l’organisation organiciste de la société.
– Elle distingue le pôle du pouvoir du pôle de la loi et du pôle du savoir
– Elle accepte la division sociale et le conflit
– Elle accepte l’hétérogénéité des mœurs et des opinions
– la loi ne provient plus d’une source extra-sociale et transcendante mais fait l’objet de
questionnements intempestifs sous forme de luttes indéfinies pour dire le juste et le
légitime.
– Le pouvoir y devient un « lieu vide », un pôle inappropriable à la jointure du réel et
du symbolique
Concept-clef d’indétermination démocratique : « La société démocratique moderne
m’apparaît, de fait, comme cette société où le pouvoir, la loi, la connaissance se trouvent mis
à l’épreuve d’une indétermination radicale(…). Il s’agit là par excellence de la société
historique. » Elle procèderait « d’un mouvement qui habite inexorablement la démocratie et
la pousse à se déborder sans cesse. » (Arthur Guichoux)
Ainsi, en démocratie, le conflit a une valeur en soi.
« Il est vrai, la démocratie, personne n’en détient la formule et elle garde toujours un
caractère sauvage. C’est peut-être là ce qui fait son essence »
Prétendre apporter une forme finale et indépassable à la démocratie reviendrait à l’achever
littéralement, au sens de porter un coup d’arrêt mortel
Alors que « le totalitarisme qui, s’édifiant sous le signe de la création de l’homme nouveau,
s’agence en réalité contre cette indétermination, prétend détenir la loi de son organisation et
de son développement et se dessine comme … société sans histoire »
Tel n’est-il pas le scientisme transhumaniste qui se donne ses bases aujourd’hui avec les GAFA
?
Expérience de l’indétermination démocratique :
– soit comme la mise à l’épreuve collective d’une indétermination foncière (Lefort)
– Soit comme la capacité d’un collectif humain à s’auto-déterminer (Castoriadis)
Jean-Claude Monod : « la démocratie n’a pas de fondement scientifique ou dogmatique,
mais elle a bien des fondements éthiques et philosophiques. La pensée grecque de la politeia
gouvernée en fonction du bien commun et sur fond d’égalité, les thèmes républicains
romains réactivés par les philosophes de la Renaissance et des Lumières, l’horizon
cosmopolitique, les droits de l’homme, la tolérance, l’idée d’une dynamique de l’égalité
constituent un fonds de valeurs et de pensées qui définissent un cadre pour l’expérience
démocratique. Celle-ci n’est donc ni si vide ni si indéterminée qu’on le dit souvent. »(Esprit,
2014/3 (Mars/Avril), p. 137-163). N’est-ce l’éthique de l’humanisme ?
« Reconnaître qu’il ne saurait exister de fondement incontestable de l’ordre social et
politique implique en effet de rompre le fil téléologique qui parcourt de nombreux courants
de pensées, suivant, par des chemins parfois opposés, le postulat d’une marche inéluctable
vers le progrès, de l’avènement d’un grand soir ou d’une descente aux enfers imminente.
Indéterminée mais pas vide de sens, la démocratie serait inachevée car inachevable, ce qui
revient à dire que son inachèvement fait fond sur un horizon non pas indépassable, mais
immaîtrisable » (Arthur Guichoux)

Castoriadis
« Une société juste n’est pas une société qui a adopté, une fois pour toutes, des lois justes.
Une société juste est une société où la question de la justice reste constamment ouverte –
autrement dit, où il y a toujours possibilité sociale effective d’interrogation sur la loi et sur le
fondement de la loi » cf Aristote

– Le peuple par opp. aux « représentants pour : la dimension des Etats modernes ; contre
« la représentation est un principe étranger à la démocratie » synthèse : niveaux de décision
du local au national chaque niveau envoyant des délégués au niveau supérieur avec un
mandat déterminé
– Le peuple par opp aux experts La politique se détermine toujours par rapport à des
valeurs – le bon et le juste (Aristote) : il ne saurait y avoir des experts sur ces
questions, seulement des voies de sagesse pour lesquelles quiconque est habilité à se
prononcer. L’expertise est toujours liée à une question technique spécifique
(concernant donc les moyens) l’expert n’a donc d’autorité que dans son domaine
technique.. D’autre part « le bon juge du spécialiste n’est pas un autre spécialiste
mais l’utilisateur
– La communauté par opposition à l’« Etat » La distinction n’est pas à faire entre un
Etat et une population qui lui serait séparée, mais entre le corps constitué des
citoyens comme personne morale aux habitants vivant et respirant de l’autre. En effet
l’administration vouée à exécuter les décisions n’a aucun rôle dans les choix
politiques.
– Création d’un espace public, i.e. d’un espace proprement politique qui appartient à
tous , mais où les intérêts particuliers n’ont pas lieu d’être.(Aristote : Athènes décision
de faire la guerre, habitant limitrophes) – d’où liberté de parole, de pensée,
d’examen, de questionnement, sans limites, à condition que ce soit dans le registre
du logos.
– Création d’un temps public Apparition de l’historiographie :


1– Noter le décalage engendré par le passage de la cité à l’Etat. Ne peut-on pas dire
que dans la cité chacun peut connaître tous les autres, alors que l’Etat est le règne de
l’anonymat ?
Cette différence n’est-elle pas décisive ?
2– Ne faut-il pas diagnostiquer une démocratie contemporaine essentiellement
réactive – d’ailleurs toute relative. Un Etat démocratique est un Etat qui n’interdit pas a
priori, et c’est à ce critère qu’on parle de Droits de l’homme. Mais l’activité démocratique,
n’est-elle pas essentiellement positive ?
3– Le libéralisme a besoin de la démocratie pour libérer la production, la circulation et
la consommation de marchandises, mais il ne peut l’accepter que dans certaine limites, celles
qui préservent un impérialisme – voire un totalitarisme – économique. C’est pourquoi la
démocratie se heurte continuellement au mur de l’économisme.
On pourrait dire aussi que le libéralisme a besoin de la rationalité, mais non de la
« raisonnabilité ».
Libéralisme = dérive individualiste, laquelle finit par miner la démocratie Elle s’exprime
dans l’opposition entre la compétition entre egos (égaux !) et le sens de l’intérêt public.
-> crise de la citoyenneté (abstention électorale)

Théoriciens de la démocratie moderne : Spinoza, Montesquieu, Rousseau, Condorcet,


Tocqueville, Arendt, …… Lefort, Castoriadis.

Sommes-nous en démocratie ? Si, on le concède, alors il faut admettre que c’est une
démocratie bien malade où chaque semaine il y a des manifestations depuis plusieurs mois,
émaillées de violences avec des blessés graves qui se multiplient.
Car la démocratie c’est bien cela : le débat pour décider des orientations collectives
plutôt que des rapports de force : c’est comme ça qu’elle est née en Grèce. Cf Vernant.

La maladie de démocratie, ce fut la sophistique – n’est-ce pas la maladie de notre


démocratie actuelle ?
Aujourd’hui : soit la démocratie, soit le « 99 ». Le 99, c’est la logique du Big Data. Le Big
Data, c’est l’exploitation systématique du comportement réactif-émotif. L’exact contraire du
débat.
Vous en voulez vraiment de la démocratie ?

– Elle s’institue et se maintient dans la dissolution des repères de la certitude.


Autrement dit elle déploie dans la pratique sociale, à l’insu de ses acteurs, une
interrogation dont nul ne saurait détenir la réponse et à laquelle le travail de
l’idéologie, voué toujours à restaurer la certitude, ne parvient jamais à mettre un
terme. Cette interrogation concerne le sens global de la vie sociale.
– Elle instaure une scène publique où s’institue un débat commun, où se mobilisent des
initiatives – ce qui implique la préservation d’un espace privé.
– La démocratie est bien la société ouverte, ie la société historique par excellence.
Le totalitarisme :
– c’est le régime où tout se présente comme politique
– Où toutes choses deviennent publiques
– Il n’est pas arbitraire (comme la tyrannie) puisque il réfère toute son action à une loi
absolue – la loie de l’Histoire (communisme), la loi de la Vie (nazisme)
– L’action y est la valeur dominante
– C’est un régime en lequel règne le discours
– Il se présente comme révolutionnaire, fait table rase du passé, s’adonne à la création
de l’« homme nouveau ».

CC ? Il y a comme un totalitarisme marchand … mais comme inabouti, et qui ne peut


que le rester, car il faut que la société reste ouverte pour que fluent idéalement les
marchandises, et amener les gens à ce qu’ils croient le vouloir , dans le cadre de l’espace
public. – tour de force d’exclure des possibles, tout en acceptant la pluralité indéfinie des
discours.

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