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PY0120X
Psychologie du
développement 2
2012 / 2013
Sommaire
PSYCHOLOGIE DU DEVELOPPEMENT 2
RESPONSABLE UE : NATHALIE OUBRAYRIE-ROUSSEL
Intervenantes : C. SAFONT-MOTTAY, S. ESPARBES-PISTRE ET N. OUBRAYRIE-ROUSSEL
Présentation P.3
PY0120X
Psychologie du Développement :
De l'adolescence à l'âge adulte
Responsable : N. Oubrayrie-Roussel
Bureau 52, UFR Psychologie
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Année 2012-2013
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PY0120X - Psychologie du développement II: de l’adolescence à l’âge adulte.
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Le développement "vie entière" d'après Alexandra Schleyer-Lindenmann in Deleau 1999, pp. 295-343.
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potentiels d'acquisition, ou que certaines capacités perdent de leur efficience faute d'exercices (cf.
les travaux sur le développement cognitif, et de Nancy Denney, 1984).
2.4 La Multidimensionnalité.
L'approche vie–entière reprend à son compte la conception multidimensionnelle des fonctions
psychologiques. A l'intérieur d'un domaine que l'on pourrait croire homogène, comme l'intelligence
par exemple, plusieurs dimensions peuvent être distinguées (verbale, logique, numérique,
spatiale…) qui ne suivent pas la même direction de développement (les mêmes courbes de déclin ou
de gain) à travers les âges. (cf. travaux de J. Horn et de R. Cattell, de W. Schaie (In Deleau 1999).
2. 5 Action en contexte.
La perspective Life Span confère une part importante à l'environnement dans le déroulement du
développement de l'individu. C'est un modèle d'influence mutuelle, d'interaction entre la personne
en développement et son environnement qui n'est donc pas statique mais susceptible de changer
dans le temps, suite également aux actions de l'individu. En intervenant sur son environnement, en
le modifiant, la personne prend alors une part active à son propre développement. La personne est, à
un certain degré "agent de son développement".
3. Le développement est multilinéaire et déterminé de manières multiples (d'après
Vandenplas-Holper, 1998).
Le développement est multilinéaire dans la mesure où il n'y a pas de période privilégiées de
maturité : certaines capacités se développent avec l'âge, d'autres déclinent. Au cours de la vie,
croissance et déclin, gains et pertes s'enchevêtrent dans un processus dynamique.
Le développement est déterminé de manière multiple (multidéterminé) par l'action conjointe et
interactive de trois sortes de facteurs :
- des facteurs liés à l'âge (changements biologiques, attentes normatives selon l’âge Cf. tâches
développementales2 selon Havighurst, R.J. (1948). Developmental Tasks and Education. Chicago:
The University of Chicago Press). 7
- des facteurs liés à l'histoire soitent les événements tels que les dépressions économiques, les
guerres, les épidémies, les mouvements sociaux qui affectent des personnes nées à des moments
précis de l'histoire.
- les"événements marquants de la vie" qui varient de personne à personne et affectent le
développement de la personnalité sous la forme de crises ou de conflits. Il s'agit entre autres du
mariage, de l'insertion sur le marché de l'emploi, du départ des enfants du foyer familial, de la mort
d'un être proche, de la mise à la retraite.
Références bibliographiques :
Bee, H. (1997). Psychologie du développement - Les âges de la vie. Bruxelles : De Boeck. Bideaud,
J., Houdé, 0. et Pedinielli, J.L. (1993). L'homme en développement. Paris: P.U.F. Boutinet, J.P.
(1995). Psychologie de la vie adulte. Coll. Que sais-je ? Paris: P.U.F. 2ème éd.
Boutinet, J.P. (1998). L'immaturité de la vie adulte. Paris: P.U.F.
Deleau, M. (1999). Psychologie du développement. Paris: Bréal.
Ricaud-Droisy, H., Oubrayrie-Roussel, N. et Safont Mottay, C. (2009). Psychologie du
développement Enfance et Adolescence. Paris : Dunod.
Vandenplas-Holper, C. (1998). Le développement à l'âge adulte et pendant la vieillesse. Paris :
P.U.F.
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► Selon Havighurst« une tâche de développement est une tâche qui émerge, à ou vers, une certaine période de
la vie de l’individu ; son accomplissement réussi est source de satisfaction et favorise la réussite de tâches
ultérieures, tandis que son échec suscite l’insatisfaction de l’individu, la désapprobation de la société et des
difficultés aux tâches ultérieures ».
► Selon Deleau, M. (p.303) « elles peuvent être entendues comme des projets ou objectifs de développement. ce
qui permet d’expliquer le développement non seulement en termes de résultats d’événements passés mais aussi
en termes de buts ou d’états souhaités ».
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Cloutier R. (2005). Psychologie de l’adolescence. 3me édition, Gaëtan Morin Editeur.
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III- Fin d’adolescence ou jeunesse proprement dite au XXI Siècle : les jeunes adultes
émergents.
Une nouvelle période de transition entre l’adolescence et l’âge adulte, s’instaure de nos jours
répondant par la même aux contraintes et exigences socio-économiques des sociétés post-modernes.
Ainsi, les rites de passage qui scandaient l’accès irréversible d’une classe d’âge à l’autre sont en
perte de sens, le prolongement des études, l'accès à l’emploi repoussé, le mode de fonctionnement
et la structuration de la famille, les perspectives temporelles nouvelles (espérance de vie,
coexistence de plusieurs générations), les exigences de la société sans cesse plus élevées, pour vivre
dans un monde de plus en plus complexe, amènent les jeunes à prolonger leur apprentissage de la
vie, le questionnement sur soi, leur scolarité et dans un sens plus large leur socialisation.
Il se produit un étirement de la durée entre l’adolescence et l’âge adulte. A l'évolution normale de
l'adolescence (crise psycho-biologique et sociale liée à la croissance et à l'affirmation de soi) vient
s’ajouter une nouvelle phase de transition de 18 à 25/30 ans : les jeunes adultes émergents (Arnett,
2000). Au lieu d'être le moment crucial du passage de la dépendance vers l'indépendance, de
l'irresponsabilité à l'engagement social, des choix familiaux, professionnels, politiques, culturels ou
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Puberté = la mise en place progressive (maturation) des caractères sexuels primaires (glandes génitales et organes génitaux
externes et internes) et secondaires (pilosité, forme corporelle, mue de la voix) sous l'influence de multiples hormones.
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I. Croissance et puberté.
Lors du passage de l’enfance à l’âge adulte trois faits importants vont marquer le développement
physiologique : l’accélération de la vitesse de croissance, l’importance et la rapidité des
changements qui concernent la personne dans son ensemble, la grande variabilité intra et
5
Notes : Pour un approfondissement des transformations physiques et physiologiques à l’adolescence, se reporter à
l’ouvrage de Cloutier R. (1996). Psychologie de l’adolescence. Montréal : Gaëtan Morin . Cf Chapitre 2, La croissance
physique à l’adolescence et Chapitre 6, L’adolescence et la sexualité.
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interindiviudelle. Croissance et puberté sont étroitement liées (Boukris et Donval, 1990 ; Toublanc,
1994). Elles sont commandées, l'une et l'autre, par l'action des glandes hormonales. Pour
caractériser la puberté, quelques indicateurs classiques peuvent être examinés : la poussée staturo-
pondérale et la croissance des organes ; la maturité du système génital (spermatogénèse, ovulation) ;
le développement des caractères sexuels secondaires (mue de la voix, développement des seins et
du bassin chez la fille, développement de la pilosité) (cf. rapport INSERM). Des variations
chronologiques existent, certaines sont individuelles, d’autres sont collectives.
Au niveau individuel, les limites extrêmes sont 8/14 ans chez la fille et 10/16 ans chez le garçon. On
parlera alors d’avance ou de retard du processus de maturation sexuelle, sans pour autant considérer
qu’il y a pathologie. De nombreux facteurs internes ou externes semblent intervenir dans son
apparition : la constitution et l'hérédité, les facteurs ethniques ou raciaux, les facteurs
environnementaux, les facteurs d'hygiène et d'alimentation, les conditions de vie socio-économiques
-différentes.
Au niveau collectif, ces variations sont liées au développement des civilisations. On constate ainsi
une avance séculaire de la date de puberté, qui varie en sens inverse du prolongement de
l’adolescence sociale (Coslin, 2002). Pour les filles par exemple, l’âge d’apparition de la ménarche
est 12,5 ans en moyenne dans les pays occidentaux et stable depuis 20 ans, alors qu’il était de 17
ans en France en 1850 (Eeckeleers, 2007). Des différences existent également entre les Pays de la
Communauté européennes avec des variations d’un an.
Des transformations morphologiques et physiologiques accompagnent ce processus de maturation
sexuelle. Le décalage devient de plus en plus important entre l’âge où l’on tend à être sexuellement
adulte et celui où l’on est économiquement indépendant.
II. Les répercussions psychologiques du rythme de la maturation à l’adolescence.
Les phénomènes de croissance et de maturation ont un profond retentissement sur la 12
personnalisation, et en particulier sur la formation du caractère et l'évolution de l'affectivité. Du
point de vue psychologique, le corps est le premier point de repère de notre existence, notre premier
univers connu (Cloutier, 1996). Les premières représentations et activités mentales se construisent à
partir de l’exploration du corps et des effets de son activité dans l’environnement (Piaget, 1963).
Survenant après la période d’accalmie relative que constitue la deuxième moitié de l’enfance, les
changements physiques de l’adolescence font remettre en question la référence de base qu’est le
corps. La personne doit redécouvrir son corps qui devient un symbole du moi, et l'intérêt qui lui est
accordé contribue au mouvement d'affirmation de la personnalité. Or, ce qui se produit à
l’adolescence vient transformer ce référent premier, non pas à la discrétion de la personne, mais
selon une programmation indépendante de sa volonté. Il faut donc s’y adapter. Par là même, il nous
faut considérer l’influence conséquente de la puberté sur la représentation de soi et sur
l’établissement de relations sociales à l’adolescence.
s’intéressent à la puberté précoce chez la fille, et la puberté tardive chez le garçon. « Sous l'angle
psychosocial, c'est surtout la puberté précoce ou avancée qui a été étudiée étant donné son
association avec diverses perturbations. En dépit de la prévalence moindre de ces problèmes dans
l'autre sexe, les répercussions psychosociales des pubertés précoces chez le garçon et tardives chez
la fille n'en sont pas moins réelles pour autant » (Glowacz et al. 2008, 1332).
Chez les garçons : Se fiant à l’apparence les adultes, y compris les parents attribuent l’adolescent
précoce une plus grande capacité d’autonomie qu’ils ne le font avec un jeune du même âge dont
l’état pubertaire est moins avancé (Charbonneau, 1994). Généralement, les garçons précoces sont
plus valorisés socialement que leurs pairs plus tardifs.
Chez les filles : Les avantages de la précocité n’apparaissent pas aussi nettement chez les filles que
chez les garçons, au contraire la maturité sexuelle tardive avantagerait les filles. Les filles
paraissant plus jeunes seraient jugées plus favorablement par les adultes ou les pairs au chapitre de
la sociabilité du leadership ; les parents des filles précoces seraient plus craintifs en ce qui a trait
aux relations hétérosexuelles impliquant une surveillance excessive de la part des parents très
préoccupés par ce type de liaison (Jones, 1946 ; Steinberg, 1989 in Cloutier, 1996). La fille
«précoce» aurait moins de temps que la fille «tardive» pour se préparer aux changements
pubertaires. L’image qu’elle a d’elle-même serait moins positive notamment à cause d’une
augmentation de poids pubertaire qui l’empêcherait de correspondre exactement à l’idéal de
minceur proposé aux femmes. Très souvent ces difficultés augmentent les risques d’échecs scolaires
(Cloutier, 1994, 1996).
2.3 L’influence des manifestations pubertaires sur la représentation de soi et les relations
sociales.
Ces transformations pubertaires (accélération de croissance, maturité sexuelle, fatigabilité,
fragilité..) se manifestent à travers l’image du corps, l’image de soi et l’expérience subjective de ces
transformations (Coslin, 2002).
- le remaniement de l'image corporelle (= représentation et l'interprétation que chacun se fait de
son propre corps). L’adolescent a de son corps une image, représentation à la fois syncrétique et
analytique. Il doit s’identifier ;; s’approprier son corps tant au plan proprioceptif que représentatif.
L’accès à la génitalité lui permet d’avoir une vision totale de son corps. L’image de soi est une
image du corps chargée d’affects. Elle est en relation avec l’estime de soi, appréciation positive ou
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négative que le sujet a à l’égard de lui-même. Elle se construit à travers l’expérience vécue et à
partir de l’image renvoyée par autrui. Cette image peut être approchée à travers le sentiment
d’attrait que le sujet a de lui-même, sa condition physique, son efficience et son identité sexuelle
(Coslin, 2002). Généralement les adolescents ont une image plutôt favorable de leur corps.
Cependant, les filles se déclarent moins efficientes et sont moins satisfaites de leurs apparence que
les garçons.
- l'attention au corps propre est corrélative à l’apparition des irrégularités, des discordances de
croissance dès que l'équilibre morphologique est rompu. A cela s’ajoute un niveau élevé d'anxiété et
d'insatisfaction à propos de l'apparence physique. Le développement de la morphologie n'étant pas
linéaire, les disproportions temporaires peuvent être perçues comme définitives. De nombreux
adolescents éprouvent une certaine inquiétude liée à un sentiment de dysharmonie, d'anormalité
corporelle non justifié. On parle alors de dysmorphophobie. Les perturbations subies par l'image
corporelle semblent atteindre des sommets aux alentours de 14 ans pour se restaurer
progressivement vers 18 ans (Simmons et Rosenberg, 1975). En 1981-82, Bruchon-Schweitzer
montrait toutefois que les adolescents éprouvaient des sentiments plus favorables que défavorables
vis-à-vis de leur corps. Toutefois, des remarques maladroites de l'entourage peuvent précipiter cette
attention corporelle.
Cet intérêt au corps propre (de l’apparence du visage, manifestation de coquetterie) amène, filles et
garçons à éprouver de l'anxiété à propos de leurs caractéristiques corporelles. Pour les garçons : une
taille trop petite peut être source de troubles, handicap dans les sports, dédain de l'autre sexe, qui au
même âge présente de surcroît une avance de croissance. Les filles, elles, s'inquiètent plutôt
lorsqu'elles sont trop grosses. Selon le niveau de développement pubertaire, les adolescent(e)s
éprouvent un sentiment de valorisation de soi (plus d’attrait perçus par garçons précoces) ou de
dépréciation de soi (filles précoces voient leur silhouette se modifier sous l’effet de la croissance
staturo-pondérale et considèrent qu’elles s’éloignent des standards de beauté et de minceur 14
véhiculés par les médias). La sexualisation change leur propre regard et le regard d’autrui. Ce qui
peut susciter des conflits et des inquiétudes au sein de la famille.
- L'intérêt à soi se double de l'intérêt à l'idéal du corps masculin ou féminin avec une recherche
anxieuse d'identification du moi réel à ce moi idéal symbolisé par le corps. D'après Coleman (1980,
citant une recherche de Lerner et Karabenik 1974), l'influence des médias fait que les adolescents
ont tendance à avoir et à se sentir mal dans leur corps si celui-ci ne correspond pas aux normes,
idéales concernant l'aspect physique ("le look) les amenant à se déprécier dans d'autres domaines
notamment les jeunes adolescents. D'après Lehalle (1985) ces inquiétudes concernant l'apparence
physique sont souvent de l'ordre du fantasme; "elles correspondent de façon plus profonde aux
difficultés de la restructuration du soi à l'adolescence" (p. 52).
- Les répercussions sur l’image sociale.
La construction de l’identité s’effectue en relation avec autrui. Les pairs sont ainsi des points de
référence pour l’évaluation de soi. Le corps est vécu comme un intermédiaire dans la relation à
autrui, d’où cette centration omniprésente sur lui. Le jeune attend des changements, les surveille et
les évalue en se comparant à ses pairs. La nature des changements physiques influe sur le vécu de
l’adolescent. Ainsi la beauté physique joue un rôle de premier plan dans le processus de valorisation
sociale et d’élaboration de l’image personnelle des adolescents. Construite principalement d’après
le corps de la personne, l’image sociale semble soumise à des constantes esthétiques faisant en sorte
que certains types physiques seraient d’emblée considérés comme plus attirant que d’autres. Les
jeunes favorisés physiquement sont perçus par les adultes et leurs pairs comme s’ils étaient plus
aimables et plus doués que les moins beaux (Patzer, 1985). Mais l’adolescence a ceci de particulier :
elle permet la découverte, chez soi et chez l’autre, de l’interdépendance de l’apparence physique, de
la popularité et de la condition sociale dans les relations interpersonnelles.
De plus, l’autonomie accrue de l’adolescent dans le choix de ses vêtements, de sa coiffure, etc.,
l’engage plus à fond dans ce jeu social de l’élaboration de l’image personnelle. La manifestation des
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pulsions sexuelles conjuguées à la découverte sociale de l’autre sexe demeure selon toute
probabilité les déclencheurs les plus puissants de cette prise de conscience de l’effet interpersonnel
du corps. Ce phénomène psychologique est aussi renforcé par une sensibilité plus grande à l’égard
des réactions des autres. La difficulté de prévoir les effets qu’exerceront les transformations de son
corps sur son entourage, la recherche d’une identité, le manque d’expérience sociale et de confiance
en soi sont autant d’éléments qui concourent à entretenir la contrition sur soi.
- Les répercussions de la maturation sexuelle de l’adolescent(e) sur les relations familiales.
Le problème du choix du sexe se double de problèmes posés par la nécessité de s'autonomiser par
rapport à la famille et aux parents. Au moment de l'adolescence, la sexualité qui certes existe depuis
l'enfance, peut s'agir au niveau physique, et c'est ce qui exige l'autonomisation. D’où la nécessité
absolue de renégocier l'espace familial et de reprendre les distances du fait que cette sexualisation
du corps provoque une sexualisation de l'ensemble des relations familiales avec un vécu incestueux
obligeant l'adolescent à entreprendre une mise à distance nouvelle des parents. Tout ceci sera bien
sûr plus ou moins durable et important, mais affecte tout adolescent et prendra chez ceux qui ont le
plus de difficultés à assurer leur autonomie (dépendance excessive à l'égard des parents) une acuité
toute particulière.
Ainsi, le corps seul n'est pas le moteur suffisant du développement mais il lui est nécessaire. La
restructuration de soi à l’adolescence s’opère aussi à travers les relations interpersonnelles, la vie
sociale. Il est donc nécessaire pour comprendre l'adolescence d'étudier l'influence des normes
sociales, l'influence des relations interpersonnelles sur l'individu et de situer inversement comment
l'individu accepte ou refuse ces influences.
Références Bibliographiques :
Bariaud, F. & Rodriguez-Tomé, H. (1994). La conscience de grandir, in M. Bolognini, B.
Plancherel, R. Nùnez et W. Bettschart (Eds.) Préadolescence, théorie, recherche et clinique. Paris : 15
ESF éditeur.
Boukris S. & Donval E. (1990). L'adolescence l'âge des tempêtes. Paris : Guide santé Hachette.
Bruchon-Schweitzer M. (19981-82). L'image du corps chez les lycéens ; Etude structurale et
comparative. Bulletin de Psychologie, 35, 435-479.
Choquet, m. & Ledoux, S. (1994). Adolescents, Enquête nationale. Paris: INSERM.
Cloutier R. (1996). Psychologie de l’adolescence. 2ème édition, Montréal : Gaëtan Morin Editeur.
Largo, R. (1994). Aspects somatiques du développement pubertaire, in M. Bolognini, B. Plancherel,
R. Nùnez et W. Bettschart (Eds.) Préadolescence, théorie, recherche et clinique, Paris : ESF
éditeur.
Eeckeleers, P. (2007). Puberté : du normal au pathologique. La Revue de la Médecine Générale,
245, pp. 284-290.
Glowacz, F. et al. (2008). Implications psychosociales des variations de l'âge de la puberté. Revue
du praticien, 58, pp. 1331-1334.
Leffert, N. & Petersen, A. (1994). La puberté en tant que facteur de stress, in M. Bolognini, B.
Plancherel, R. Nùnez et W. Bettschart (Eds.) Préadolescence, théorie, recherche et clinique, Paris :
ESF éditeur.
Rodriguez-Tomé, H. (1989). Maturation biologique et psychologie de l'adolescent : Représentations
du corps et relations parents-adolescents. L'Orientation Scolaire et Professionnelle, 18 (4), 281-297.
Rapport INSERM (2011). Expertise collective. Croissance et puberté. Evolutions séculaires,
facteurs environnementaux et Génétiques
www.inserm.fr/content/download/7297/.../croissance_puberte.pdf
Zani, B. (1991). Les adolescents face à la sexualité et à la contraception : croyances, expériences,
valeurs. In Hanna Malewska-Peyre et Pierre Tap (Eds.), La socialisation de l'enfance à
l'adolescence. Paris : PUF.
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Représentation de soi : terme générique rassemblant l’image de soi, les images sociales et l’estime de soi. L’Image de
soi étant l’ensemble des caractéristiques que l’individu attribue à lui-même, l’image sociale est la manière dont
l’individu pense être perçu par les autres. L’estime de soi correspond au degré d’approbation ou de désapprobation de
l’individu à l’égard de lui-même.
L’identité personnelle, c’est la façon dont nous nous sentons dans notre peau, l’image que nous
avons de nous même, notre style personnel, évolue au contact de la réalité et ce pendant toute la vie.
C’est « un système de sentiments et de représentations de soi, c'est à dire à l'ensemble des
caractéristiques physiques, psychologiques, morales, juridiques, sociales et culturelles à partir
desquelles la personne peut se définir, se présenter, se connaître et se faire connaître, ou à partir
desquelles autrui peut la définir, la situer, ou la reconnaître » (Tap, 1979, p.8).
L’identité personnelle est fondée sur un paradoxe puisqu’elle implique à la fois ressemblance et 16
différence. Il s’agit en effet d’être semblable à soi-même (être identique à soi dans le temps :
permanence et continuité) et semblable aux autres (construction des nous familiaux, amicaux, etc..).
Mais il s’agit aussi de se différencier : tout développement implique un changement relatif de soi
dans le temps.
L’identité sociale quant à elle résulte en grande partie des interactions avec les autres, des
appartenances à différentes catégories, fondées soient sur des caractéristiques physiologiques (sexe,
âge), soient relativement aux classes et groupes sociaux (profession, religion, nationalité),
catégories dont le contenu est associée aux représentations des rôles et aux normes de conduites
(Coslin, 1999 ; 2002).
particulière de l’identité. La période de l’adolescence tient une place cruciale dans la vie du sujet en
ce qu’elle a pour rôle de préparer l’adulte en définissant son identité. L’adolescence (12-18 ans) se
caractérise par la remise en question de l’identité et la tentative de résolution des problèmes liés à la
sexualité et à la maturité. L’adolescent est amené à faire des choix personnels qui ont des
répercussions à long terme dans des domaines aussi variés que l’idéologie, la profession, la
sexualité, la religion…
Erikson (1968) appelle alors sentiment de l’identité intérieure, l’intégration qui doit être réalisée à
l’adolescence. Pour se sentir unifié, intégré l’adolescent doit ressentir une continuité progressive
entre ce qu’il est devenu ou cours de l’enfance et ce qu’il pense devenir dans le futur ;; entre ce qu’il
pense être et ce qu’il sait que les autres perçoivent et attendent de lui ;; l’identité inclus et prolonge
l’ensemble des identifications antérieures, lorsque l’enfant s’assimilait à un modèle par imitation et
intériorisation d’attitudes et de comportements. L’adolescent reconsidère ses identifications avec les
risques que cela comporte pour la cohésion personnelle, les identifications enfantines étant remise
en cause, par la personne qui s’est elle-même construite selon ces identifications. Pour Erikson,
l’identité fait donc face à une crise ne pouvant être résolue que par de nouvelles identifications avec
les pairs et les modèles extérieurs à la famille
« Le développement identitaire dépend alors de l’évolution de trois composantes chez l’adolescent :
- l’émergence d’un sentiment d’unité intérieure qui intègre l’agir en un tout cohérent ;
- l’acquisition d’un sentiment de continuité temporelle reliant passé, présent et futur individuel,
l’adolescent prend ainsi conscience du suivi d’une trajectoire de vie qui a un sens et une direction
- l’interaction avec les personnes importantes de l’environnement qui guident les choix.
Intégrité, continuité et interactivité sont donc les trois composantes de l’identité dans la perspective
d’Erikson » (cf. Coslin, 2002 p.114).
-> Erikson appréhende la crise de l’adolescence en prenant en compte son aspect psychosocial.
17
2.2 Les statuts d’identité de James Marcia.
La perspective d’Erikson continue d’alimenter les recherches, les discussions et les pratiques. Les
travaux de James Marcia (1966, 1980) ont ainsi contribué à ce fait. D’après la perspective de cet
auteur trois facettes de l’identité sont à distinguer :
Facette subjective: conscience intime d’être une personne unifiée, de rester la même dans
différents contextes et rôles (fille, mère, psychologue, etc.)
Facette comportementale: continuité dans l’agir, dans la conduite observable (habitudes,
motivations, attitudes, etc.)
Facette structurale: organisation personnelle en lien avec l’environnement;; schèmes plus ou moins
complexes découlant de l’expérience mais aussi plus ou moins connectés`à l’environnement
(pêcheur versus universitaire).
Marcia a développé son modèle à partir de la théorie d’Erikson et suppose, comme ce dernier, que
deux éléments clés sont en jeu dans la formation de l’identité : un questionnement et un
engagement. Les choix antérieurs et les valeurs anciennes sont remis en question avant que
l’individu n’opte pour de nouvelles décisions. Cela peut se faire de façon brusque (comme le veut la
notion classique de crise) ou se réaliser graduellement. Le résultat de cette réévaluation consiste en
une forme d’engagement dans un rôle spécifique et dans une idéologie particulière. Lorsqu’on
considère ensemble les deux éléments clés, on constate que quatre statuts d’identité ou positions
existent qui permettent de situer des niveaux de construction identitaire :
L’identité réalisée est le résultat d’une prise de décision. L’individu a connu une période de
conflits et a pris des engagements personnels
Le moratoire est caractérisé par le conflit sans prise de décision. L’individu est engagé dans
la crise et s’interroge sur son identité, mais il n’a pas fait de choix.
La forclusion est en quelque sorte l’opposé du moratoire. L’adolescent n’a connu ni crise ni
période de questionnement, mais il a réalisé des choix et des engagements (professionnel ou
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idéologique) ; il a simplement adopté les valeurs de ses parents sans réexaminer ces valeurs
personnellement.
La diffusion d’identité est caractérisée par l’absence d’engagement. Le plus souvent,
l’adolescent n’a pas connu une période critique de remise en question ;; lorsqu’il a connu une crise,
il n’a pris aucune forme d’engagement. Ainsi, la diffusion exprime soit un stade précoce de la
formation d’identité, soit un échec dans la construction de l’identité au terme de l’adolescence.
Conclusion 18
Les points de vue sur la construction identitaire au moment de l’adolescence évoluent. Il est difficile
alors de parler d’une construction identitaire globale, générale et synchrone dans tous les domaines.
A l’inverse les recherches de l’Archer (1982, cité par Lehalle, 1995), ont montré que l’identité
pouvait être construite (avec un moratoire) dans un domaine (religion, idéologie) et pas forcément
dans l’autre (profession ou sexualité). Il est donc nécessaire de tenir compte de la variabilité intra-
individuelle pour en comprendre le sens. Par ailleurs en accord avec Marcia (1980, cité par Lehalle,
1995), l’identité est moins considérée comme liée à une période particulière de construction
(aboutissant à des choix définitifs). C’est tout au long de la vie que des ajustements identitaires sont
à effectuer.
Références bibliographiques :
Claës, M. (1982). L’expérience adolescente. Bruxelles : Mardaga.
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Documents à lire ou visionner en ligne pour travailler ce thème :
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- Au plan du langage, le raisonnement du jeune porte sur des propositions abstraites détachées de la
constatation concrète et actuelle.
- Au plan du raisonnement inductif, le jeune devient capable de raisonner sur des hypothèses. La
déduction ne porte plus sur les réalités perçues mais sur des énoncés hypothétiques vérifiables
systématiquement, les conclusions appropriées sont alors déduites d'après les résultats obtenus. Elle
permet de raisonner sur des hypothèses, faire des opérations sur des opérations, des combinaisons et
des permutations. Les opérations formelles consistent à classer, à sérier des propositions.
La manipulation des opérations formelles repose sur deux structures cognitives :
- la maîtrise de l'analyse combinatoire : envisager toutes les combinaisons possibles d’un problème
donné ou d’une situation déterminée.
- l'accès à une forme plus complète de réversibilité du raisonnement, la proportionnalité, groupe
des deux réversibilités : le groupe INRC soit identité (opération initiale donnée), négation (simple
inversion de la première opération), réciprocité (opération réciproque) et corrélation ou
corrélativité (l’inverse de la réciproque de la première). Exemple du voyageur :
Si un train entre en gare lentement, un voyageur marchant en sens inverse, l'enfant de 10 ans ne
peut prévoir que le voyageur reste immobile par rapport à un repère fixe placé sur le quai, puisque
les deux mouvements s'inversent. Le système des 4 transformations y trouve une application
évidente :
I = Le voyageur marche vers l'arrière du train, c'est l'activité principale.
N = L'inverse est représentée par son déplacement du dernier vers le 1er wagon. Le voyageur
remonte le train dans le même sens.
R = La réciproque est le mouvement du train qui entre en gare et qui compense le mouvement du
voyageur.
C = Le mouvement de l'inverse de la réciproque serait le recul du train qui sortirait de la gare.
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1.3 Le problème de la généralisation de l’accès à la pensée formelle à l'adolescence.
• Question de l’universatité des structures cognitives piagétiennes…
Des études sur les stades du développement cognitif tendent à confirmer que la structure et les
séquences d’apparition sont universelles (Dasen, 1972) mais il n’en est pas de même quant au
stade hypothético-déductif. Piaget lui-même le reconnaît et précise que les observations ont été
effectuées auprès de populations privilégiées issues des meilleures écoles de genève.
• Des différences de rythmes du développement cognitif
Il admet également que les différences de rythmes du développement cognitif seraient reliées
à la fréquence et à la qualité des stimulations intellectuelles accessibles aux enfants au cours
d'activités spontanées dans leur environnement familier. Contrairement à Piaget, des recherches
interculturelles démontrent le rôle direct de l'expérience scolaire sur l'accès aux structures
formelles de pensée.
• Pour tout individu normal :
Cet accès au stade des structures formelles dépend : de l'environnement social, de l'expérience
acquise qui assurent la richesse des connaissances et de la stimulation intellectuelle. Ainsi, trois
facteurs semblent déterminants dans le développement et la maîtrise des structures cognitives
formelles : l’origine sociale, les acquis antérieurs et la qualité de l'enseignement (Karplus, 1975).
2.2- La cognition sociale est une autre sphère importante de l'activité intellectuelle entre 12 et 18
ans : compréhension du point de vue des autres, de leurs pensées, de leurs sentiments, de leurs
intentions, de leurs attitudes (Cloutier et Renaud, 1990 ;; Flavell, 1985). Elle désigne l’étude des
processus cognitifs à l’œuvre dans la perception d’autrui et le rôle du contexte social dans cette
perception (Askevis-Leherpeux, Baruch et Cartron, 1998). Tout comme la pensée morale, la
cognition sociale présuppose donc la compréhension des conduites humaines, mais elle ajoute à
cette lecture sociale un jugement sur la valeur des conduites observées. L’intelligence sociale porte
sur la connaissance de l’autre, des modes de relations interpersonnelles et des règles qui règnent au
sein des groupes. Les contacts sociaux représentent ainsi des « situations problèmes » que
l’adolescent ne peut résoudre qu’en mobilisant les moyens intellectuels appropriés (Coslin, 2002).
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Niveau III: principes moraux autonomes (niveau postconventionnel). 20 ans et + (âge adulte).
Selon Kohlberg (1969, 1981), tous les individus ne se rendent pas à ce niveau dans leur évolution.
Le jugement moral est fondé sur le contrat social, les désirs et le bien-être de la majorité.
Stade 5 : contrat social et droits individuels. Ce ne sont plus les lois elles-mêmes qui représentent
les références morales, mais les principes moraux à l'origine des lois et des règles sociales. Le
respect des règles, par exemple de la vie, de la liberté des personnes, des valeurs démocratiques,
fonde le contrat social. La personne prend conscience du caractère relatif des lois de leurs
contradictions potentielles par rapport à des principes de justice sociale.
Stade 6 : principes éthiques universels. Il n’est plus question d’agir en fonction de règles sociales
imposées mais de respecter avant tout des principes éthiques liés au respect des autres par exemple
et à des valeurs universelles telles la liberté.
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1- Les différences culturelles : si l'on considère que les principes éthiques sont relatifs à une
société donnée, à une époque historique, se pose alors le problème de la généralisation du modèle
de Kohlberg à d'autres sociétés autres qu'occidentales (de part d'importantes différences culturelles).
2- L’éducation familiale : pour la psychologie contemporaine, la psychanalyse et les
théoriciens de l'apprentissage social, le système de valeur individuel est le fruit de l'intériorisation
des normes et des valeurs de la culture au cours de l'éducation familiale. Les affirmations de
Kohlberg n’en tiennent pas compte.
3- La possibilité d’abstraction: les principes d'égalité et de justice caractéristiques des
stades 5 et 6 supposent une possibilité d'abstraction. D'où la question de la distinction entre
développement cognitif et développement du jugement moral.
4- Différences entre jugements moraux et conduites morales : Il y a des différences entre
ce que l’on pense et ce que l’on fait. Il a été reproché à Kohlberg de ne s'intéresser qu'à la
formulation de jugements moraux sans avoir de réelle pertinence sur le plan des conduites morales.
5- Remise en question de la progression continue du développement du jugement moral.
Une étude d'Hoffman (1980) montre qu'un pourcentage important d'adolescents classés au stade 4 à
16 ans s'est vu relégué au stade 2 lors d'un nouveau test effectué 4 ans plus tard. Kohlberg explique,
que ces sujets auraient été confrontés entre 16 et 20 ans à une diversité de points de vue moraux
contradictoires, découvrant des inconsistances entre le discours moral des adultes et leurs actions
=> un repli transitoire vers une moralité individualiste.
6- Le comportement moral est perçu différemment selon les sexes: Ecarts du
développement moral reliés au sexe : les filles atteignent le stade 3 et s'y maintiennent plus que les
garçons. On y voit là un effet des pratiques de socialisation particulières aux filles dans les sociétés
occidentales, où l'on valorise chez elles la conformité et la recherche de l'approbation sociale.
Gilligan (1982) considérant que les valeurs sur lesquelles s'appuient les travaux de Kohlberg sont
typiquement masculines, a mis au point un matériel spécifiquement destiné au sexe féminin, non 24
plus fondé sur une éthique de justice, mais plutôt sur une morale de sollicitude ; Selon elle, les
hommes conçoivent la moralité en termes de principes (acception plus large comme la justice),
alors que les femmes la conçoivent en termes de responsabilité envers les autres. Tout problème
moral pourrait être appréhendé selon ces deux perspectives qui seraient adoptées alternativement.
Certains auteurs sont en désaccord avec Gilligan, notamment Rest (1979) qui ne note pas de
différences entre les scores obtenus par les garçons et par les filles et Bègue (1998) pour qui cette
opposition des deux orientations est discutable ;; il s’agirait plutôt d’une différence de degré, en
référence aux travaux relatifs à l'empathie, qui suggèrent plus une possibilité d'intégration qu'une
réelle disjonction des composantes. Il n'en est pas moins vrai que différents outils ont été mis au
point dans les années 1990 pour évaluer chacune des « deux morales ».
7- La problématique des conduites déviantes et délinquantes : selon Coslin, (2002), bien
que très intéressant, le modèle de Kohlberg est en partie contredit, tant par des faits expérimentaux
que par des faits de vie réelle, tels que la généralisation des conduites déviantes et délinquantes à
l'adolescence. Plusieurs études montrent en effet que la norme de responsabilité sociale est bien
intégrée, dès l'âge de six ans, lorsqu'il s'agit de porter des jugements, hors de toute situation réelle,
par exemple, quand on lui demande s'il serait prêt à accorder son aide à un camarade dans le besoin
sans rien en attendre de retour. Mais, si l'on place le sujet dans une situation expérimentale où ses
propres demandes d'aide ont été préalablement rejetées, il ne se réfère plus à la norme de
responsabilité sociale et subordonne au contraire ses conduites pro-sociales à la réciprocité (Bryan
et Walbek, 1970; Hanis, 1970; Coslin, Denis-Pradet et Selosse, 1972 -, Peterson, Hartmann et
Gelfand, 1977).
Turiel (1 974, 1977) fait l'hypothèse que le passage du niveau 2 au niveau 3 de Kohlberg ne
serait pas continu lors de l'adolescence. Il comporterait une phase de déséquilibre au cours de
laquelle les modes de jugement et les modes de conduite seraient réévalués. L'origine de ce
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déséquilibre est double: d'une part, les rapports nouveaux s'instaurant entre les exigences et sociales
et d'autre, part, la mise en question des prescriptions morales universelles.
Une autre façon d’aborder le développement moral consiste à analyser les attitudes des jeunes face
aux comportements déviants (Cf. travaux de Turiel (1974) Rest (1980) Coslin, (1999) qui
considèrent que le développement moral est soumis à des variations interpersonnelles, à des
régressions et doit être abordé dans le contexte des relations sociales.
Conclusion : les travaux contemporains
Les principes d’une morale appuyée sur des considérations interpersonnelles et sociales émergent à
l’adolescence mais peu d’adolescents accèdent au stade 4 (principes moraux prosociaux)
A 18 ans : 1/2 des ados se situent au stade 3. Enormes variations dans le développement du
jugement moral au cours de l’adolescence : - importantes différences inter-individuelles - et intra-
individuelles - dictées par les situations et le contexte
Est-ce une « fable » idéalisée de l’évolution de la pensée humaine (l’accès au stade supérieur est
rarement observé) La théorie soulève de multiples problèmes sur le plan conceptuel et
méthodologique, mais le modèle reste une référence incontournable
Les travaux menés autour du développement du jugement moral offrent des pistes de réflexion qui
favorisent l’accès à des niveaux supérieurs du jugement moral : Participation à la vie sociale,
Information sur le fonctionnement de la société: éducation civique, Expérimentation de la diversité
culturelle
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L’autonomie s’avère être un processus fondamental dans la socialisation de l’individu. L'autonomie
à conquérir est indicative de "maturité sociale" mais les progrès à réaliser sont lents de part la
résistance du milieu aux nouvelles conquêtes des jeunes. L’autonomie, c’est :
- Apprendre à vivre par soi-même, soit acquérir les habiletés nécessaires pour vivre de
façon indépendante (Cloutier, 1996).
- Capacité (potentiel) et pouvoir (liberté de décider) du sujet de prendre lui-même les
décisions qui le concernent et d'assumer la responsabilité de ses décisions (Charbonneau,
1994).
Le sujet peut avoir la compétence nécessaire pour prendre une décision mais ne pas en avoir la
liberté, au contraire, il peut avoir la liberté de décider mais ne pas avoir la compétence nécessaire.
Cette acquisition peut être considérée comme l'un des défis les plus importants du développement
psychosocial caractérisant la période de l’adolescence (Hill et Holmbeck, 1986 ; Turner et al.
1993). Elle correspond à une tâche développementale critique. L’accomplissement de cette tâche
étant irrémédiablement modulé par les rapports qui caractérisent la relation parents-adolescents. On
distingue généralement trois types d'autonomie émotionnelle, comportementale et idéologique :
1.1 L'autonomie affective ou émotionnelle.
Elle concerne la maîtrise des affects, des pulsions, des sentiments, des frontières personnelles.
L'accès à une indépendance émotionnelle à l'adolescence suppose une différenciation personnelle
sur le plan émotionnel et une rupture avec les liens de dépendance affective établis durant l'enfance.
Le développement émotionnel est souvent associé à celui de l'identité car il repose sur la capacité de
prendre de la distance par rapport aux autres.
Selon Steinberg (1989), l'indépendance émotionnelle dépend de quatre conditions :
• 1- d'une désidéalisation des parents,
• 2- de la capacité de percevoir ses parents comme des êtres indépendants, pouvant jouer des
rôles autres que celui de parents. 26
• 3- de la capacité à se débrouiller par soi-même et de ne plus se fier aux parents.
• 4- du besoin de préserver son intimité personnelle (vie à soi, secrets).
1.2 L'autonomie comportementale.
Elle est définie par la maîtrise des actions et de leurs conséquences. L'émancipation de la tutelle
parentale peut se repérer concrètement à travers les actes posés et les décisions prises par les
adolescents sans se référer à l'autorité parentale et en dépit des pressions exercer par le milieu. Le
choix personnel des vêtements, de la façon de se coiffer, de manger ce qui plaît et la quantité
désirée, de sortir le soir ou de partir seul en vacances, .... sont des exemples de la prise d'autonomie
qui est le plus souvent source de conflit entre les adolescents et leurs parents. Les travaux de
recherche sur l'accession à l'autonomie comportementale ont abordé en priorité deux dimensions :
les habiletés décisionnelles et la sensibilité aux pressions des autres.
1.1.1- Les habiletés décisionnelles qui sont favorisées par les progrès cognitifs (pensée
formelle) réalisés à l'adolescence. Lewis (1981) met en évidence que les jeunes de 18 ans analysent
différemment la situation avant de prendre une décision importante comparativement aux
adolescents de 12 ans. Ils prennent plus en compte les risques, ils se préoccupent plus des
conséquences de leurs choix, ils sont plus enclins à demander l'avis d'un spécialiste, ils sont
davantage conscients des partis pris dans les opinions de certaines personnes. Ces indices relèvent
d'un niveau de raisonnement plus complexe.
1.1.2 - La sensibilité aux pressions des pairs et des parents qui correspond à une
disposition mentale à se laisser influencer dans ses prises de décisions. Cette dimension est liée à
l'autonomie émotionnelle et à l'identité personnelle (prise de distance émotionnelle / un avis
contraire, habiletés de communication pour expliquer les motifs de son choix et éviter que les
divergences nuisent à la relation). La capacité d'affirmer ses choix implique le respect de soi-même,
qui repose sur l'image que le jeune a de lui-même. La sensibilité aux pairs (au quotidien) serait plus
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forte entre 12 et 16 ans et diminuerait par la suite, il en va de même pour les pressions parentales
(décisions, choix de carrières, principes moraux) (Cloutier, 1996).
d’éducation auxquels sont soumis les adolescents (Deslandes, 2002 ; Steinberg, 1989). Le caractère
problématique de l'émancipation de la tutelle parentale serait donc à relativiser. En fait, si la
présence de désaccords entre parents et adolescents n'est pas rare et semble plutôt constituer la
règle, le passage progressif vers l'autonomie se fait dans la plupart des cas sans heurts violents. La
présence de conflits majeurs s'inscrit le plus souvent dans une histoire familiale perturbée et n'est
pas à rattacher spécifiquement à la problématique adolescente (Laterrasse et de Léonardis, 1993).
En résumé, il existe autant de taxonomies entourant la notion d’autonomie qu’il existe
d’approches théoriques. De façon générale, l’autonomie est perçue comme un acquis
développemental majeur de l’adolescence qui comporte des aspects affectifs, sociaux et cognitifs,
lesquels permettent au jeune de se préparer et de s’ajuster aux exigences et aux responsabilités qui
incombent au monde adulte. Premier lieu de socialisation de l’enfant et de l’adolescent, la famille
est plaçée à l’avant plan des transformations résultant du développement de l’autonomie, les parents
jouent donc un rôle prépondérant dans la réalisation de cette tâche.
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Cet équilibre est assuré par le rapport de force qui s'établit entre les exigences du monde privé du
jeune et celles de son monde social. Une focalisation marquée sur l'une des deux pôles déstabilise
les compétences sociales du jeune : le jeune qui ne pense qu'à lui ne sera pas intéressant pour les
autres, mais celui qui ne pense qu'à autrui ne le sera pas davantage car il manque de respect pour
lui-même.
2.1.3 Les habiletés sociales avec les pairs.
Elles consistent dans la capacité de transposer les ressources internes et l'équilibre individuation-
sociabilité dans les rapports avec les pairs. Ces ressources peuvent se transformer selon les
contextes sociaux en popularité, en statut social, en acceptation ou rejet par les pairs chez la fille
comme chez le garçon. L'adaptation du sujet à un groupe de jeunes plutôt qu'à un autre, est fonction
du répertoire des habiletés qui sont privilégiées à l'intérieur de ce groupe.
Pendant l'enfance la famille constitue le principal agent de socialisation. Entre 12 et 18 ans, elle
garde son importance bien que l'adolescent doive prendre ses distances par rapport à ses parents.
Les rapports familiaux sont le prototype des rapports ultérieurs. La façon d'entrer en contact avec
autrui, de chercher la présence des autres ou de les fuir, de s'exprimer verbalement ou non, de
donner et de recevoir, de gagner et de perdre, sont autant de comportements acquis dans le famille
pour être expérimenter et adaptés à l'extérieur du cercle familial. L'enfant apprend dans la famille à
comprendre et à connaître les motifs qui poussent les autres à agir, la place de chaque individu dans
la hiérarchie sociale, les liens d'affection ou d'hostilité interpersonnelle. A l'adolescence, le jeune
doit sortir du cadre familial et se construire une vie sociale autonome. Cependant, le milieu familial
continue de modeler et d'encadrer les apprentissages sociaux encore incomplets, il est aussi le
principal cadre de l'individuation. La famille doit doser le soutien à fournir au jeune et le non-
interventionnisme qu'exige l'exercice de son indépendance. Pour faciliter l'autonomisation du jeune,
l'adulte doit être à même de constater le besoin de soutien, de limites clairement définies, de
participation active aux prises de décisions qui la ou le concerne (Cloutier, 1996).
conflit avec les parents est plus élevé lorsque l'enfant, garçon ou fille, se trouve au moment de
changement maximum. La communication est à la fois plus différenciée et plus conflictuelle avec la
mère qu'avec le père. Malgré cela, la mère ressort comme le parent principal : il semble que les
jeunes des deux sexes abordent un plus grand nombre de sujets avec elle, lui prêtent une influence
plus grande dans leurs prises de décisions et lui accordent une meilleurs capacité de coopérer
comparativement au père dont l'autorité est perçue comme plus unilatérale (Cloutier et Groleau,
1988 ; Youniss et Smollar, 1985).
3.2 L'évolution des échanges vers une mutualité relationnelle entre parent et adolescent.
"Le passage de l'enfance à l'âge adulte se traduit dans la famille, par une diminution de l'asymétrie
et une augmentation de la mutualité entre parent et adolescent" (Cloutier, 1996, 222). Les relations
parents adolescent reposent davantage sur la réciprocité et la coopération. L'adolescent prend
conscience des limites de ses parents, de leur force, de leur faiblesse, de leurs qualités, de leurs
défauts en même temps qu'il découvre ses propres limites, qualités et défauts. Il devient apte à
comprendre les émotions, les craintes et espoirs de ses parents, et qu'il peut contribuer de façon
appréciable à leur bonheur, ne le réduisant pas ainsi à leur seule condition de parents. De façon
réciproque, les parents en arrivent à comprendre que leur adolescent(e) n'est plus un enfant mais
une personne qui doit construire son monde indépendant.
L'étude des relations entre pairs et des groupes d’adolescents, loin de se limiter au phénomène de la
délinquance ou des activités à risque, nous fournit de nombreuses indications sur le développement
de la socialisation des jeunes. En effet, la dynamique sociale à l'extérieur de la famille est différente,
l'adolescent doit se faire une place par ses propres moyens et se référer dans chacun de ces échanges 30
à un répertoire de comportements appropriés pour bien réagir. Ces codes reliés à chacun de ces
types relationnels ne naissent pas subitement, mais c'est au cours de l'adolescence qu'on s'attend à
plus, de la part des adolescents et que ceux-ci sont plus exigeants pour eux-mêmes et pour les
autres. Le groupe de pairs représente l'autre possibilité, lorsque l'adolescent cherche à s'éloigner de
ses parents pour trouver un idéal de substitution : la bande, le groupe des adolescents constituent
fréquemment l'expérience intermédiaire entre le vécu familial et le vécu affectif de l'âge adulte
('expérience de nouveaux rôles sociaux, première relation de couple, difficultés scolaires,
implications dans une situation de travail). Il peut ainsi vérifier avec les autres les découvertes qu'il
fait dans la réalité qui l'entoure. De ce point de vue, les parents sont loin d'être les mieux placés
pour êtres les dépositaires des confidences de l'adolescent.
et à faire sa place dans le respect d'autrui. Les relations d'amitié favorise l’exploration des
dimensions comme la tolérance, la rivalité le tact, la justice, la résistance aux influences des autres...
4.1.2 La validation consensuelle.
Selon Youniss et Smollar (1985), cette notion illustre la réciprocité et la mutualité qui sous tendent
la relation d'amitié. Elle renvoie au processus selon lequel deux personnes travaillent ensemble à
comprendre leur situation à partir d'échanges mutuels, d'idées, de sentiments discutés et évalués en
vue d'un accord.. Cette réflexion commune est une dimension importante de l'amitié entre bons
amis à l'adolescence, elle donne lieu à une production dans laquelle chacun se reconnaît sans avoir
peur de reconnaître l'autre. Cette expérience de nature cognitive, dépend aussi des capacités mais
aussi affective et sociale réalisées à l'adolescence,.
4.1.3 L'amitié et la résolution de conflits.
Grâce aux progrès intellectuels, l'adolescent peut aller plus loin dans la compréhension des autres et
dans l'explication des contradictions qu'une personne peut afficher dans sa conduite d'une situation
à l'autre. Lorsqu'un lien d'amitié s'est développé entre deux jeunes, leur solidarité peut dépasser les
conflits temporaires. La coopération l'emporte sur la compétition, c'est le propre de la relation
d'amitié de transcender les intérêts en particulier au profit de l'intérêt commun. Selon Hartup
(1989), la résolution de conflits entre amis se fait de façon plus douce qu'entre pairs ordinaires, les
accrochages sont moins graves et la situation qui en résulte est plus équitable. Cette gestion des
conflits entre amis contribuent à protéger leurs relations.
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(Claës, 1982 ; Crockett, Losof et Petersen, 1984 ; Hartup et Overhauser, 1991), les adolescents ont
généralement un ou une ami intime et cinq bons amis.
Le degré d'intimité indiqué par les jeunes dans ces enquêtes semble un bon prédicteur de la stabilité
de leur amitié. Cloutier (1996) distingue cinq composantes de l'intimité relationnelle entre
adolescents : l'empathie (capacité à se mettre à la place de l'autre et à percevoir ce qu'il ressent),
l'ouverture aux confidences, l'adhésion aux mêmes conceptions, la solidarité et la loyauté. Les
amitiés des filles sont plus intimes (évocation des sentiments amoureux) que celles des garçons
(Hartup et Overhauser, 1991). Les amis sont souvent à peu près du même âge (Cloutier et al, 1994),
généralement du même sexe (moins vers la fin de l'adolescence selon Epstein, 1983), la
consommation d'alcool et de drogue est la même pour les bons amis (Cloutier et al. 1991), ils ont
des aspirations scolaires et professionnelles comparables. C'est surtout vers 14 à 16 ans que les
adolescents sont en groupe pour se divertir, mais le groupe est aussi un lieu : pour rencontrer des
camarades, de partage des expériences, où l'on grandit et une alternative à la solitude. Le groupe de
pairs fournit un cadre de référence et un système de valeurs pour remplacer ceux de l'enfance.
L'expérience du groupe informel à la fin de l'adolescence va se modifier progressivement pour
céder le pas aux relations de couple et à d'autres expériences de groupe plus finalisées. La mixité
favorise ainsi la différenciation sexuelle et facilite la transition vers l'hétérosexualité. Le
groupement amical centré sur « l'être ensemble » ne semble plus fonctionner comme seul point de
référence (Palmonari & Pombeni, 1989, 312).
relations nouvelles avec autrui, un sens de sa valeur, de prendre des risques et de se confronter à des
réalités compétitives.
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Tout individu est, amené à vivre, à un moment ou à un autre, des situations conflictuelles, des
crises, pouvant générer du stress. Face à des événements perçus comme stressants, il ne reste pas
passif et met en place des stratégies lui permettant de faire face à l'événement ou d'en éviter les
effets.
I. Adaptation et changement.
En Sciences Humaines, l’adaptation signifie un maintien de l’équilibre, voire un retour à l’état
antérieur quels que soient les changements de l’environnement.
fonction des conceptions qu’il s’en fait lui-même » (p.127). A travers la transformation des
situations selon ses propres conceptions, l’individu cherche à se réaliser dans le monde.
Adaptation Inadaptation
Sciences Humaines : - Dans la vie on est toujours inadapté à quelque
- Maintien de l’équilibre chose, en déséquilibre,
- Retour à un état antérieur - Cela peut être un moteur de l’élan vital (se
dépasser, faire des choses, etc..)
Nuttin (1967):
- ajustement fonctionnel entre 2 pôles du processus - décalage entre soi et les autres
vital : l’organisme et le milieu - décalage entre notre perception intérieure et le
- toutes les formes d’interaction qui assurent le monde réel, etc,..
fonctionnement d’un organisme ou d’une personnalité
et du milieu
Piaget (1954): - ce décalage : peut être source d’inspiration, de
- l’intelligence : une forme d’adaptation (résulte de curiosité, de recherche, de création, ..
l’équilibre entre deux processus l’assimilation et - mais aussi, source de stress intense, de conflit,
l’accommodation) etc..
Mais l’individu est toujours inadapté dans certains domaines de son existence. La vie du sujet peut 34
être ponctuée d’événements (maladie, deuil, échec...) qui remettent en cause son équilibre
psychique social et biologique.
31
PY0120X - Psychologie du développement II: de l’adolescence à l’âge adulte.
Légitimation
Orientation
Figure 1. Les quatre stratégies de personnalisation (d’après Tap, Esparbès, Sordes-Ader, 1995)
L’effet de sens, facilite, l’articulation entre les quatre processus stratégiques.
- L'identité, s'ancre sur un système de significations à partir duquel le sujet s'évalue, s'estime. En
s'estimant, le sujet se donne à lui-même du sens. La position sociale prend sens en termes
d'engagement et de prise de position, de conviction à défendre. Le projet donne du sens en termes
d'orientation et de prise de direction, c’est la réalisation à travers un projet de vie. Le coping prend
32
PY0120X - Psychologie du développement II: de l’adolescence à l’âge adulte.
sens en relation avec l'évaluation de la situation, la signification, la valeur que le sujet lui accorde.
De cette évaluation vont dépendre les stratégies mises en place.
Références Bibliographiques :
Esparbès-Pistre S. (1997). Représentation de sa maladie et stratégie de faire face à l'adolescence.
Une approche interactionniste de sujets atteints de cancer ou de diabète. Thèse de Doctorat
Nouveau Régime sous la direction de P. Tap.
Esparbès-Pistre, S. et Tap. P. (2001). Identité, projet et adaptation selon les âges de la vie.
Carriérologie. Vol.8, n°1 et 2.
Lazarus, R. S., (1966). Psychological stress and the coping processes, New-York: Mc Graw-Hill.
Lazarus, R. S. And Folkman, S., (1984) Stress, appraisal and coping. New-York: Springer.
Publishing Company.
Safont, C. (1992). Orientation de soi à l'adolescence : ses relations avec l'estime de soi et la
compétence sociale, Doctorat Nouveau Régime de Psychologie, soutenue à l'Université Toulouse le
Mirail, sous la direction du Pr. P. Tap. 36
Tap, P., Esparbès-Pistre, S., & Sordes-Ader, F. (1997). Identité et stratégies de personnalisation.
Bulletin de Psychologie. Tome 50, n°428, 185-196.
33
PY0120X - Psychologie du développement II: de l’adolescence à l’âge adulte.
* Une nouvelle mutation s’opère de nos jours : l’avènement de la société postindustrielle implique
la précarité et transforme l’âge adulte de perspective en problème, celui d’une immaturité
engendrée par des circonstances frustrantes qui rendent vulnérables et risqués les itinéraires de la
vie adulte, mais aussi les trajectoires de vie.
La mutation de perspectives conceptuelles évoquée plus haut à propos de l'âge adulte interroge par
là même les autres âges de la vie dans leurs propres changements et incertitudes. L’adulte gagne à
être intégré dans une perspective évolutive, dans un ensemble, c’est-à-dire dans le life-span7.
Notre culture postmoderne amène avec elle le passage d’une société de production à une société de
communication ; incertitude radicale sur nos modes de vie, brouillage des âges, contestation des
repères et cadres de références à partir desquels les adultes auparavant pouvaient penser leur
existence. Nous sommes pris dans un tourbillon de changements qui laissent l’adulte seul face à lui-
même.
7
ainsi dénommée par les anglo-saxons, soit l’étendue des âges de la vie pris dans leur ensemble.
34
PY0120X - Psychologie du développement II: de l’adolescence à l’âge adulte.
2.3 Transition
Le concept de transition est intéressant dans sa dimension spatiale évoquant cette obligation dans
laquelle se trouve l'adulte d'avoir à se construire un trajet, un itinéraire fait d'étapes. La transition
est donc cette aire intermédiaire d'expérience, grosse d'instabilité et de tâtonnement, que nous
pouvons situer entre les deux phases qui encadrent la crise, la phase antérieure de structuration, la
phase ultérieure de résolution.
La transition correspond à la période durant laquelle on s'initie au changement, on apprivoise ses
contenus et on expérimente "les nouvelles façons de faire". On se retrouve alors en plein processus
de transformation : il faut abandonner les anciennes habitudes et en acquérir de nouvelles (cf. le
modèle du changement de Lewin).
Avec Houdé (1989) nous identifierons quatre paramètres à toute transition :
38
- son moment : chez le jeune adulte en début de carrière professionnelle, au mitan de la vie, à
l'approche du désengagement de la retraite…;;
- sa zone : au niveau du travail, du style de vie, des relations d'intimité, de la famille, de l'image
de soi….;;
- sa durée et son rythme ;
- les moyens utilisés pour gérer la transition.
Dans la transition se jouent en condensé les trois expériences fondatrices de toute expérience
humaine, telles que ces expériences ont été rapportées par Bowlby (1978) : l'attachement que la
crise va transformer en détachement, la séparation, et la perte.
Conclusion
Ainsi, les étapes de la vie adulte (définies plus haut) se révèlent de moins en moins uniformes et
automatiques. Elles sont jalonnées de choix, de perspectives sans cesse à redéfinir, d’accidents de
parcours à conjurer ou à assumer. Boutinet (1998) leur préfère le concept de trajet intégrant lui-
même une pluralité de trajectoires avec sa part d’incertitude et d’imprévisibilité voire de ce qu’il y a
de plus chaotique. Au-delà des aspects cycliques liés à l’âge, il s’agit de prendre en compte des
itinéraires expérientiels, singuliers face à un environnement de plus en plus aléatoire. C’est donc
dans une approche dynamique et évolutive de la vie adulte, qu’il nous faut penser le cours de la vie
à travers ses étapes, ses séquences, ses crises, la trame d’une histoire personnelle.
Ce qui compte en définitive: ce n’est pas tant l’âge que l’on a, mais la façon dont nous interprétons
notre âge dont nous le percevons, le ressentons, l’estimons (Riverin-Simard, 2001, p.82). En
psychologie du développement nous sommes donc passés de l'âge-critère de normalité à l'âge-indice
de maturité. Nous devons alors garder présent à l'esprit la question de la perception subjective que
chacun se donne de son âge, cette "interprétation" personnelle (Houdé, 1999).
Références bibliographiques :
Bee, H. (1997). Psychologie du développement. Les âges de la vie. Paris : DeBoeck Université.
Boutinet, J.P. (1995). Psychologie de la vie adulte. Paris: P.U.F. Coll. Que sais-je ?
Boutinet, J.P. (1998). L'immaturité de la vie adulte. Paris : P.U.F.
Deleau, M. (1999). Psychologie du développement. Paris : Bréal.
36
PY0120X - Psychologie du développement II: de l’adolescence à l’âge adulte.
Vandenplas-Holper, C. (1998). Le développement psychologique à l’âge adulte et pendant la
vieillesse. Paris : PUF.
demeure assez stable tout au long de la vie. Même s’il ne comprend pas toujours les mêmes
personnes, la taille de ce réseau et la satisfaction ressentie à l’égard du soutien qu’il apporte,
semblent relativement constantes (Antonucci, 1990). Le réseau social peut être défini comme
l’ensemble des relations interpersonnelles qu’une personne entretient avec les personnes
significatives de son entourage (Claes, 2004).
Evolution avec l’âge des relations d’amitiés (Claës, 2004) :
• Jeunes adultes (20 - 30 ans)
– Réduction légère du nombre d’amis par rapport à l’adolescence
– Évolution des qualités : plus de partage, moins d’exclusivité
– Importance des amis reste très forte
• Âge adulte (30 - 65 ans)
– Réduction de l’importance des amitiés: investissement dans la vie familiale et
professionnelle
– Réduction du nombre d’amis intimes (particulièrement chez les hommes)
• Vieillesse
– Perte de contacts sociaux
– Restauration des amitiés à l’âge avancé
Les relations que nous entretenons avec nos semblables sont un élément essentiel de l’existence
car elles organisent et structurent la vie quotidienne, donnent un sens à la vie et sont la source des
émotions les plus profondes (positives : joies de l’amitié, exaltation amoureuse ; négatives: les
relations interpersonnelles sont la principale source de stress quotidien ; souffrance lors des pertes et
des séparations). Le réseau social apporte certains bénéfices : de nombreuses études établissent des
liens entre le réseau de support (famille immédiate, famille élargie, conjoint, amis proches), la santé
mentale, la santé physique et le bien-être psychologique. Ce n’est pas la taille du réseau qui est 41
importante (nombre de personnes) mais la qualité des rapports entretenu avec ces personnes (même
si elles sont peu nombreuses). Le bien-être psychologique et la santé mentale sont plus
particulièrement liés à la satisfaction à l’égard du support perçu (réalité subjective).
39
PY0120X - Psychologie du développement II: de l’adolescence à l’âge adulte.
socialisantes, stimulantes et régulatrices. Ils doivent également s’inscrire dans des rôles ménager-
domestiques et économiques qui s'imposent différemment aux deux parents.
- Le rôle éducatif du père et de la mère :
Le discours psychologique sur le développement de l'enfant et sur la puériculture, permet au travers
de ses énonciations un bouleversement de l'inscription du rôle affectif en tant que dimension
traditionnellement et essentiellement maternelle. Les théoriciens de l'attachement tels que
Ainsworth ou Schaffer, inspirés des travaux initiaux de Bowlby, réfutent les vues de ceux qui
accordent à la mère biologique une place privilégiée aux premiers moments du développement
social de l'enfant. L'attachement, lien affectif qui unit une personne à un autre sujet, se traduit par la
recherche de proximité entre le sujet et l'objet d'attachement. Agrippement, sourire, approche,
pleurs en sont la réalisation, et le père, au même titre que la mère peut s'inscrire en tant que figure
d'attachement. Bien que Bowlby (1969) et Ainsworth considèrent le père comme une figure
d'attachement auxiliaire, les avancées plus récentes de la psychologie du développement, le
définissent comme une figure d'attachement aussi efficace que la mère. En ce sens, les pères
deviennent les partenaires du bébé, émotionnellement compétents. Un véritable bouleversement de
l'identité masculine et paternelle s'instaure, les pères bercent, portent et nourrissent leurs enfants.
Ils assument des rôles considérés comme traditionnellement féminins, qu'ils trouvent de plus,
agréables et gratifiants. Leur investissement progressif dans un rôle de "caregiver", au même titre
que la mère voit désormais le jour. La mère, quant à elle, se voit alors contrainte de symboliser à
son tour la "grosse voix" traditionnellement paternelle. Elle interdit et sanctionne, sait se montrer
contraignante et autoritaire.
Affectivité, socialisation, stimulation et régulation, soient les soins et l'éducation des enfants,
s'inscrivent désormais en tant qu'activités aussi bien maternelles que paternelles.
- Le rôle ménager-domestique et économique.
Au cours de ces quarante dernières années, la remontée du travail féminin reste l'un des facteurs 43
principal d'évolution des attributions de rôles quant aux activités ménagères et domestiques ainsi
qu'économiques. La division traditionnelle de ces rôles tend à s’estomper également de part les
conditions de vie des ménages qui ont changé, par une augmentation de leur niveau de vie et leur
engagement dans des dépenses à crédit (pour un logement, une voiture, un appareil
électroménager...). Le père n'est plus seul à assumer son traditionnel rôle de pourvoyeur
économique, la mère y contribue maintenant à son tour et dans une même mesure. La gestion
économique de la famille tend donc en ce sens vers une asexuation caractéristique du modèle plus
actuel des rôles parentaux.
Satisfaction conjugale
La naissance du premier enfant tend ainsi à affecter la satisfaction conjugale. Elle diminue, au
moins au début (Glenn, 1990) après le mariage. Les travaux de Rollins et Feldman (1970) en
sociologie de la famille, ont montré dans une approche longitudinale et transversale que le degré de
satisfaction atteint un sommet avant l'arrivée des enfants, puis diminue et demeure relativement
faible aussi longtemps que les enfants demeurent à la maison, puisqu'il augmente de nouveau quand
les enfants quittent la maison et au moment de la retraite.
Pratiques éducatives parentales
Les recherches sur les pratiques éducatives familiales, qui se sont multipliées à partir des années
cinquante (cf. Pourtois & Desmets, 1989), proposent trois ou quatre stratégies familiales.
L’hypothèse triadique s’appuie, explicitement ou non, sur les travaux de Lewin concernant
l’animation des groupes, et se trouve ainsi fondée sur le style d’autorité : démocratique,
autocratique ou laisser-faire. L’hypothèse quaternaire permet d’introduire l’articulation maximum
entre l’autorité et l’affectivité (cette dernière étant définie en termes de sensibilité, de réponse aux
besoins, de sécurité) aboutissant à l’existence de quatre stratégies articulées à partir de deux
dimensions : la sensibilité (aux besoins des enfants/adolescents) et le contrôle (actif ou passif). Par
exemple les quatre styles éducatifs parentaux sont pour Maccoby et Martin (1983) et Baumrind
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41
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l'identité personnelle (Aubert, 1989). L'identité professionnelle permet une différenciation vis à vis
d'autrui.
Références bibliographiques :
Bee, H. (1997). Psychologie du développement – Les âges de la vie. Bruxelles : De Boeck.
Bideaud, J., Houdé, O. et Pedinielli, J.L. (1993). L'homme en développement. Paris : P.U.F.
Boutinet, J.P. (1995, 2e ed). Psychologie de la vie adulte. Coll. Que sais-je ? Paris : P.U.F.
Durning, P. (1995). Education familiale, Acteurs, processus et enjeux. Paris : PUF.
Miljkovitch, R. (2001). L’attachement au cours de la vie. Paris : PUF.
Vandenplas-Holper, C. (1998). Le développement à l'âge adulte et pendant la vieillesse. Paris
P.U.F.
Lectures conseillées : consultation des revues en ligne à partir de votre connexion ENT
Claës, M (2004). Les relations entre parents et adolescents : un bref bilan des travaux actuels.
L'orientation scolaire et professionnelle, 33/2. URL : http://osp.revues.org/index2137.html
Frascarolo, F., Darwiche, J & Favez, N. (2009). Couple conjugal et couple co-parental : quelle
articulation lors de la transition à la parentalité ? Cahiers critiques de thérapie familiale et de
pratiques de réseaux, n° 42, p. 207-229. URL : www.cairn.info/revue-cahiers-critiques-de-therapie-
familiale-2009-1-page-207.htm.
Pourtois, J.P., Desmet, H. & Lahaye, W. (2008). L'implicite des relations, base de l'éducation
familiale. Education et sociétés, n° 22, p. 87-96. URL : www.cairn.info/revue-education-et-
societes-2008-2-page-87.htm.
Ricaud-Droisy, H. Oubrayrie-Roussel, N. et Safont-Mottay, C. (2009). Les pratiques éducatives
familiales. In H. Ricaud-Droisy, N. Oubrayrie-Roussel et C. Safont-Mottay. (Eds.). Psychologie du
développement. Enfance et Adolescence. Chap.4 (pp.143-167). Paris : Dunod. Coll. Manuels
Visuels de Licence. 45
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